Questions au 5Rav minutes avant Zylberstein de (s’en)dormir
Tichri-‘Hechvan-Kislev-Tévèt
AUTEUR Rav Ronen HAZIZA • TRADUCTION Noah DAHAN • COUVERTURE Zelda LEOTARDI • MISE EN PAGE Jérémie ARGAMAN • COORDINATION Moshé Haïm SEBBAH • DIRECTION Binyamin BENHAMOU Publié et distribué par les
EDITIONS TORAH-BOX France Tél.: 01.80.91.62.91 Israël Tél.: 077.466.03.32 contact@torah-box.com www.torah-box.com
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• Imprimé en Israël Ce livre comporte des textes saints, veuillez ne pas le jeter n’importe où, ni le transporter d’un domaine public à un domaine privé pendant Chabbath.
Note de l’éditeur Les Editions Torah-Box sont heureuses de vous présenter le 2ème tome de la série « 5 minutes avant de (s’en)dormir », comportant des histoires liées aux périodes entre les mois de Tichri & Tévèt. Juste avant le coucher, au moment où l’enfant est particulièrement réceptif, saisissons cette opportunité, en délaissant quelques minutes nos occupations journalières pour nous consacrer entièrement à nos enfants. La journée achevée, l’enfant blotti dans son lit est tout ouïe pour écouter de belles histoires porteuses des valeurs authentiques du Judaïsme. Mais que leur raconter lorsque l’on ne dispose que de quelques minutes et que l’on pense avoir épuisé tout notre stock de récits ? Cet ouvrage conçu par le Rav Ronen ‘Haziza (l’un des plus brillants éducateurs d’Israël) pour les enfants et leurs parents, vous facilite grandement la tâche. Le moment du coucher deviendra ainsi un vrai moment de partage et de plaisir ! « 5 minutes avant de (s’en)dormir » deviendra rapidement le compagnon favori du coucher avec ses récits passionnants agrémentés d’instructions précises destinées aux parents, et assaisonnés d’une pointe d’humour et de messages pédagogiques. Nos sincères remerciements à Mme Noah Dahan pour la qualité de sa traduction. להגדיל תורה ולהאדירה L’équipe Torah-Box
Que ce livre contribue à la réussite du
Collel « Vayizra’ Itshak »
Centre d’étude de Torah pour Francophones à Jerusalem
sous l’enseignement du rav Eliezer FALK à la mémoire de M. & Mme Jacques-Itshak BENHAMOU au Roch-Collel : Rav Eliezer FALK aux Rabbanim : Rav Tséma’h ELBAZ Rav ‘Haïm BENMOCHÉ Rav Eliahou UZAN
et à leurs chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Yechiel ALLOUCHE
Rabbi Aaron DANA
Rabbi Moché AVIDAN
Rabbi Mickaël GUIGUI
Rabbi Binyamin BENHAMOU
Rabbi Amir MADAR
Rabbi Ylan BENHAMOU
Rabbi Isaac MARCIANO
Rabbi David BRAHAMI
Rabbi Raphael SABBAH
Rabbi Nathan CHEMLA
Rabbi Franck SAYADA
Rabbi Yossef COHEN
Rabbi Nethanel OUALID
Rabbi Anthony COOPMANS
Que ce livre contribue à la réussite du
Collel « Torat Yé’hia »
Centre d’étude de Halakha pour francophones à la mémoire de M. & Mme Yé’hia TEBOUL au Roch-Collel : Rav ‘Haïm BENMOCHÉ
et à leurs chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Shlomo AFLALO Rabbi Yaakov ORLIK Rabbi Lionel SELLEM Rabbi Haï ZBERO
Table des matières
Instructions aux parents...................................................7 Histoires du mois de Tichri...............................................9 Histoires du mois de ‘Hechvan....................................101 Histoires du mois de Kislev..........................................193 Histoires du mois de Tévèt..........................................285 Glossaire.....................................................................375
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Instructions aux parents 1. Tout d’abord, détendez-vous ! Même si vous êtes pressés, ditesvous que pendant ces cinq minutes, il n’y a que vous et vos enfants ! Sinon, vos enfants vont ressentir votre stress et ce moment ne sera pas profitable pour eux (même si cela prend huit minutes, ce n’est pas grave…). 2. Ne racontez jamais une histoire à vos enfants alors que votre téléphone est allumé, car chaque appel leur transmet le message : « Quelqu’un d’autre (et très souvent, ils ne savent même pas qui) est plus important que moi maintenant… ». Et cela leur fait de la peine. Vos enfants méritent que ces quelques minutes leur soient exclusivement consacrées. 3. Il faut comprendre que ces instants passés avec vos enfants leur sont plus précieux que tout ce qu’il leur est arrivé au cours de toute la journée. Le simple fait de s’asseoir à côté d’eux et de leur accorder cette attention exclusive représente tout leur monde ! Alors si en plus, vous leur racontez une histoire… ! 4. La lecture doit se faire lentement, d’abord parce que l’enfant doit comprendre l’histoire et aussi parce qu’il imagine ce qu’il entend et imaginer prend du temps… Donc, lisez lentement ! 5. Mettez-vous vraiment dans la peau des enfants pendant ces quelques minutes ; n’hésitez pas à prendre une voix grave ou fluette pour rendre l’histoire plus vivante. Souvenez-vous : vous vous adressez à des enfants ! 6. S’il y a un passage drôle, riez vous aussi ! Souvenez-vous, les enfants sont particulièrement imprégnés des derniers moments ou des dernières images de leur journée. C’est pourquoi c’est très bien s’ils s’endorment avec l’image d’un papa ou d’une maman souriants. 7. L’histoire n’est pas censée endormir l’enfant ! Ne soyez pas déçus qu’après l’avoir racontée, les enfants ne dorment pas encore ! Le but de ce moment est de développer de la complicité entre parents et enfants, de construire chez l’enfant sa confiance en lui et de lui faire
acquérir des valeurs spirituelles. Il n’y a pas de moment plus propice pour cela que celui avant le coucher. 8. Quand il est écrit : ‘Laisser les enfants répondre’, arrêtez-vous un instant et laissez votre enfant parler. Même si la question posée est simple, ce n’est pas grave, car quand l’enfant répond, il s’emplit du sentiment positif qu’il sait, qu’il écoute… 9. Ne lisez pas plus d’une histoire par soir ! C’est très important ! Faites vraiment en sorte de ne pas déroger à la règle et cela pour plusieurs raisons : chaque histoire contient un message qui est clair et limpide et il est bien plus profitable à l’enfant de s’imprégner d’un seul message à la fois. Lui raconter plusieurs histoires accroitrait certes son savoir, mais réduirait l’impact des messages transmis et ce serait dommage. De plus, même s’il reste des histoires à raconter, vous pouvez toujours profiter d’autres occasions pour les raconter ; par exemple à la table de Chabbath, lors d’une sortie familiale ou tout simplement au cours de la journée. 10. Si votre enfant vous dit soudain : « Je connais cette histoire ! », ce n’est pas grave ! Cela ne dérange pas votre de réentendre l’histoire maintes fois, il cherche juste à attirer votre attention en disant cela. Donc, comblez son besoin en lui disant par exemple : « C’est merveilleux ! Tu es un enfant intelligent ! C’est pour cela que tu connais aussi la règle : ‘l’intelligent écoute deux fois !’ Car on peut toujours apprendre de nouvelles choses même d’une histoire qu’on connait ». 11. Il faut cacher le livre de façon à ce que l’enfant ne lise en aucun cas la suite des histoires tout seul. Il est même conseillé de cacher le livre après avoir terminé de le raconter, de façon à ce que les enfants trouvent toujours de l’intérêt aux histoires lorsque vous leur raconterez à nouveau de temps en temps. Beaucoup de réussite !
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Table des matières du mois de Tichri 1er Tichri – La Mitsva du Chofar en Sibérie.......................................................11 2 Tichri – Le jeûne de Guédalia Ben A’hikam.................................................14 3 Tichri – Rabbi Lévy Its’hak de Berditchov et les ivrognes........................... 17 4 Tichri – Le ‘Or Ha’haïm’ exilé de par le monde...........................................20 5 Tichri – Les 42 explications du ‘Or Ha’haïm’...............................................23 6 Tichri – Rabbi ’Haïm Ben ‘Atar sauve les juifs d’un terrible décret..............26 7 Tichri – Le prophète Yona (première partie)................................................29 8 Tichri – Le prophète Yona (deuxième partie)...............................................32 9 Tichri – Mélodie à la flûte un jour de Yom Kippour......................................35 10 Tichri – Le mystérieux ’Hazan..................................................................... 38 11 Tichri – Ne pas s’énerver, même devant un Etrog abîmé !......................... 41 12 Tichri – Le bedeau voulant être le premier à réciter la brakha sur l’Etrog...44 13 Tichri – Le juif sauvé du serpent grâce à son acte de bonté.......................47 14 Tichri – Nakdimon Ben Gourion...................................................................50 15 Tichri – L’orgueilleux oublie ce qu’il a appris............................................... 53 16 Tichri – Construire une Soucca et trouver des diamants.............................56 17 Tichri – David Hamélekh danse en l’honneur d’Hachem et des Mitsvot..... 59 18 Tichri – Un remède venu tout droit des États-Unis......................................62 19 Tichri – Un cours de Torah au lieu d’un match de football...........................65 20 Tichri – L’homme qui a reçu une gifle et a dit merci !.................................. 68 21 Tichri – La Torah est plus douce que tous les bonbons du monde............. 71 22 Tichri – Ne renoncer à un cours de Torah à aucun prix.............................. 74 23 Tichri – Mar ‘Oukva donne la Tsédaka en cachette.................................... 77 24 Tichri – Le cocher qui a vaincu le prêtre......................................................80 25 Tichri – Un festin dégusté par le vent et la pluie..........................................83 26 Tichri – « Hachem, Zoucha a faim ! »..........................................................86 27 Tichri – Les portes de Nikanor.....................................................................89 28 Tichri – Des familles qui n’ont pas dévoilé aux autres leur savoir............... 92 29 Tichri – Le voleur qui est tombé du grenier..................................................95 30 Tichri – Le bedeau qui a mangé le gâteau du Rav......................................98
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Hachem a voulu nous enseigner que si nous avons déjà essayé d’accomplir une Mitsva, mais que nous n’avons pas réussi, il nous est interdit de désespérer, mais nous devons recommencer encore une fois jusqu’à ce que nous y arrivions !! Un enfant intelligent et pieux sait qu’il doit recommencer inlassablement à pratiquer les Mitsvot jusqu’à ce qu’il les pratique de la bonne manière et comme il se doit. Ainsi, si le premier jour de Roch Hachana, nous n’avons pas bien écouté le Chofar ou que nous avons un peu rêvé pendant la prière, le lendemain, nous avons une nouvelle occasion de nous améliorer, d’écouter plus attentivement le Chofar et de nous repentir du fond de notre cœur de façon à ce qu’Hachem nous offre une bonne et douce année ! Maintenant, nous allons raconter une très belle histoire, vous êtes prêts ? Très bien, nous commençons… L’histoire s’est passée dans un endroit très éloigné qui s’appelle la Sibérie. Dites-moi les enfants, vous avez déjà entendu parler de cet endroit ? C’est un peu triste, mais je vais vous expliquer… Les Russes détestaient particulièrement les juifs ; s’ils surprenaient un juif en train d’étudier la Torah ou de pratiquer une Mitsva, ils lui infligeaient le pire châtiment qui soit et quel était ce châtiment ? Ils l’envoyaient en Sibérie ! C’est un endroit
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En effet, nous avons déjà entendu le Chofar (sauf si Roch Hachana est tombé Chabbath), nous avons déjà fait le Kiddouch, nous avons même mangé la grenade, la datte et les autres aliments du rituel de la fête… Alors, avez-vous une réponse à proposer à la question de savoir pourquoi nous fêtons deux fois Roch Hachana ? (Écouter la réponse des enfants). Oui, c’est une question vraiment difficile et il y a même des adultes qui n’en connaissent pas la réponse. Sachez qu’il y a plusieurs raisons au fait que nous fêtons deux fois Roch Hachana et je vais vous en dévoiler une, écoutez bien. (Parler lentement afin que les enfants assimilent l’explication).
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Comment vous allez ? Vous savez sûrement qu’aujourd’hui, c’est le deuxième jour de Roch Hachana. Et vous avez aussi sûrement remarqué que nous faisons une deuxième fois les Mitsvot de Roch Hachana. Oui, demain, nous ferons à nouveau la prière de Roch Hachana et nous écouterons encore une fois le Chofar. Justement, je voulais vous poser une question : savez-vous pourquoi nous fêtons deux jours de Roch Hachana ? Toutes les autres fêtes ne sont célébrées qu’un seul jour (en Israël), alors pourquoi Roch Hachana est célébré deux jours ?
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Bonsoir les enfants,
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extrêmement froid où il neige énormément et les juifs devaient y travailler très dur. Ils étaient frigorifiés et avaient à peine de quoi manger. Ils ne pouvaient même pas essayer de s’enfuir de là-bas, car c’était un endroit beaucoup trop éloigné de tout… Dans l’un des camps de travail de Sibérie se trouvait un juif très pieux nommé Rabbi Sinaï. Il était soumis aux travaux forcés ainsi que quelques autres juifs. C’était la fin de mois d’Eloul et Rabbi Sinaï s’est dit : « Dans quelques jours, ce sera Roch Hachana et Hachem nous a ordonné de sonner du Chofar ! Mais comment allons-nous pouvoir accomplir cette Mitsva ici ?! Ces cruels non-juifs nous haïssent tellement, surtout quand ils nous voient pratiquer une Mitsva ! S’ils nous voyaient sonner du Chofar, ils nous tueraient sans l’ombre d’un doute ! Qu’allons-nous faire ?! Nous devons trouver une solution… » Le Rav a adressé une prière fervente à Hachem pour qu’Il lui envoie une solution, mais il n’a pas réussi à en trouver une. Par contre, savez-vous les enfants, qui en a trouvé une ?! Son petit-fils qui s’appelait Méïr ! Oui, Méïr était un enfant de treize ans et il a eu soudain une idée, toutefois dangereuse... Mais ce n’est pas le danger qui l’a arrêté, car il croyait d’une foi sans faille en l’aide d’Hachem. Voulez-vous savoir quelle idée il a eue ? Alors, écoutez bien. La veille de Roch Hachana, il s’est réveillé en pleine nuit. Alors que l’obscurité totale régnait, il est sorti de son bloc et a commencé à marcher dans la neige. Il n’y avait pas un bruit dehors ; les gardes russes s’étaient apparemment endormis… Méïr en a donc profité pour exécuter son plan… Écoutez plutôt la suite… Il est arrivé devant la grande poutre au sommet de laquelle se trouvait la cloche du camp. C’était cette même cloche qui réveillait les prisonniers juifs chaque matin afin qu’ils se lèvent travailler. Méïr a grimpé jusqu’en haut de la poutre, a tendu son bras, a saisi la cloche et l’a tirée vers lui de toutes ses forces ! Baroukh Hachem, il a réussi à l’arracher et à couper le fil auquel elle était attachée. Il a ensuite jeté la cloche dans la neige, est descendu de la poutre et s’est empressé de rejoindre son lit. Puis, il s’est rendormi comme si de rien n’était. Le lendemain matin, les gardes se sont levés et se sont rendu compte que tous les juifs dormaient encore ! « Que se passe-t-il ici ?! s’est écrié le commandant, pourquoi la cloche n’a-t-elle pas sonné ? Comment allonsnous réveiller tout le monde maintenant ?! » Le commandant a rassemblé ses soldats et ils se sont chargés eux-mêmes de passer d’un bloc à l’autre pour réveiller tous les prisonniers qui dormaient. Le commandant a envoyé
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Le Rav a donc tendu le Chofar au commandant. Ce dernier a soufflé dans le trou de toutes ses forces : « Pffffff, pffffff… ». Il est devenu rouge comme une tomate, mais n’a pas réussi à émettre le moindre son. Il a donc dit au Rav : « Bon, c’est vous qui sonnerez de la trompette demain ! » Le Rav était très heureux, car le lendemain, c’était le deuxième jour de Roch Hachana… Ainsi, Baroukh Hachem, même le deuxième jour de la fête, les juifs ont eu le mérite de pratiquer la Mitsva du Chofar dans ce terrible camp de Sibérie ! Voilà pour ce soir les enfants ; nous avons appris que dans la vie, il faut être forts et ne jamais désespérer, mais s’efforcer inlassablement de pratiquer les précieuses Mitsvot d’Hachem. Maintenant il faut dormir les enfants pour avoir la force demain d’accomplir les Mitsvot de Roch Hachana ! Je vous souhaite une Ketiva Vé’hatima Tova et bien sûr, une très bonne nuit ! Où est votre main droite ? On y va… Chéma’ Israël… (Béaholé Tsadikim).
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Le commandant lui a répondu : « Bien sûr ! C’est une excellente idée ! Je suis d’accord !! » Le Rav Sinaï a donc dit à voix basse à chaque juif (Murmurer) : « Demain matin, nous nous retrouverons tous à la première heure pour la prière de Roch Hachana et nous aurons même le mérite d’écouter le Chofar ! » Ainsi, tous les juifs se sont levés tôt le lendemain matin, ils ont prié et ont sonné du Chofar qui a retenti dans tout le camp alors que le commandant croyait que c’était le son d’une… ? (Laisser les enfants répondre). Oui, d’une trompette ! À la fin de la prière, le commandant a appelé le Rav et lui a dit : « Demain, c’est moi qui sonnerai de la trompette ! »
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Au même moment, le Rav Sinaï est entré dans le bureau. « Oui, que désirez-vous ? » lui a demandé le commandant. « J’ai une idée à vous suggérer pour réveiller les prisonniers juifs, commandant ! » lui a répondu le Rav. « Je vous écoute ! » lui a dit le commandant. « Eh bien, j’ai en ma possession une sorte de ‘trompette’ très spéciale et si vous êtes d’accord, demain matin, j’en sonnerai et je réveillerai ainsi tous les juifs du camp !! » Les enfants, vous savez à quelle ‘trompette’ le Rav faisait allusion ? (Laisser les enfants réfléchir). Exactement, au Chofar ! Le lendemain, c’était Roch Hachana et il y avait une Mitsva d’écouter le Chofar, mais le Rav ne voulait pas dire explicitement au commandant qu’il avait un Chofar, c’est pourquoi, il a appelé cela une trompette !
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des soldats vérifier ce qui s’était passé et ces derniers l’ont informé que le fil de la cloche avait été coupé et qu’ils ne savaient ni pourquoi ni comment.
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2 Tichri Bonsoir les enfants, (Si ce jour tombe un Chabbath, lisez aujourd’hui l’histoire de demain et demain, l’histoire d’aujourd’hui). Comment vous allez ? Comment s’est passé Roch Hachana ? Comme vous le savez, durant ce jour si spécial, Hachem a siégé sur Son trône et nous a inscrits dans Son livre. Je voudrais maintenant vous dévoiler un grand secret ; vous savez sûrement qu’Hachem nous aime d’un amour infini. Ainsi, comme Il voit que certains juifs ne se sont pas encore repentis, Il nous donne encore quelques jours jusqu’à Yom Kippour et ce n’est qu’après qu’Il apposera le sceau de notre jugement dans Son livre ! Savez-vous comment s’appellent ces jours si particuliers entre Roch Hachana et Yom Kippour ? (Laisser les enfants répondre). Exactement, ils s’appellent : « Les dix jours de pénitence » (» Asséret Yémé Téchouva »). Durant ces jours, Hachem est encore plus proche de nous que durant les autres jours, Il se trouve vraiment tout près de nous et nous observe en nous entourant de Son amour illimité. C’est une occasion unique pour nous de nous rapprocher de Lui et d’accomplir de nombreuses Mitsvot et bonnes actions. Avant de commencer à raconter notre belle histoire de ce soir, je voudrais vous dévoiler encore autre chose : demain sera un jour de jeûne. Tous les garçons âgés de treize ans et plus et toutes les filles âgées de douze ans et plus devront jeûner. Depuis le matin où l’on se lève jusqu’à la tombée de la nuit, il est interdit de manger ou de boire quoi que ce soit. L’histoire que nous allons raconter ce soir va vous apprendre pourquoi nous jeûnons ce jour-là, alors posez bien votre tête sur votre oreiller et écoutez attentivement. Il y a plus de 2000 ans, alors que le Beth Hamikdach existait, le peuple juif s’est laissé fourvoyer par le Yétser Hara et a commis de nombreuses fautes. C’est pourquoi, Hachem a décidé qu’Il ne voulait plus siéger parmi eux, dans le Beth Hamikdach et Il a envoyé Névoukhadnétsar, le roi de Babylonie pour détruire Sa maison. Ce dernier a commencé par assiéger Jérusalem, puis il est parvenu à en faire tomber les murailles, à pénétrer ensuite dans la ville et à détruire le Beth Hamikdach. C’est alors que presque tous les juifs de Jérusalem ont été exilés en Babylonie. Tout celui qui voyait ce terrible spectacle était plongé dans un profond chagrin ; d’innombrables juifs ont été tués ou blessés et leurs maisons détruites…
« Pourquoi ce rôle ne m’a-t-il pas été confié à moi ?! » se disait-il. Vous voyez les enfants ce qui peut se passer quand on est jaloux ?! La jalousie entraîne de grands conflits… Vous aussi, cela peut vous arriver parfois d’être jaloux de vos frères et sœurs ou de vos amis parce qu’ils ont reçu quelque chose de papa ou maman ou encore d’un professeur et vous pouvez finalement en arriver à tomber dans la dispute à cause de cette jalousie, ce qui n’est pas bien du tout. Il faut savoir que si une personne bénéficie d’un bienfait dans sa vie, c’est le signe que cela lui revient et il faut se réjouir pour elle. Le moment viendra où nous aussi, nous recevrons ce qui nous revient. Il ne sert à rien de jalouser quiconque. Maintenant, écoutez plutôt ce qui s’est passé. Yichmaël s’est entouré d’un groupe de soldats armés et ils ont pris la route ensemble vers la terre d’Israël. Quelques jours avant qu’ils n’arrivent, un ami de Guédalia, nommé Yonathan a dit à ce dernier : « Guédalia, mon ami, tu es un homme très pieux. Je tiens à te dévoiler un secret et à te mettre en garde ! » « À me mettre en garde ?! s’est étonné Guédalia, mais contre qui ? Que s’estil passé ?! » Yonathan lui a répondu : « Un homme très cruel, nommé
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Les enfants, vous avez sûrement que les fruits de la terre d’Israël sont les plus beaux et les meilleurs du monde, car terre d’Israël est la terre « où coulent le lait et le miel » ! Ainsi, les juifs ont retrouvé une place honorable au fil du temps… mais une certaine personne n’en était pas satisfaite. Savez-vous qui ? Le roi Amon. Il détestait particulièrement les juifs et il ne voyait pas du tout d’un bon œil le fait qu’ils reviennent sur leur terre pour la faire fructifier. Qu’a-t-il donc fait ? Il a fait appeler un juif qui était un véritable mécréant et il a tenté de le convaincre d’aller tuer Guédalia et de faire du mal aux juifs qui étaient restés en Israël. L’homme a malheureusement accepté. Son nom était Yichmaël Ben Nétanya. Savez-vous pourquoi il a accepté de faire une chose pareille les enfants ? Car il était jaloux du fait que Guédalia avait été choisi pour diriger le groupe de juifs qui étaient restés en terre d’Israël !
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Cependant, un petit groupe de juifs est resté en terre d’Israël pour continuer à s’occuper du pays. Névoukhadnétsar a fait appeler un juif très pieux nommé Guédalia Ben A’hikam et lui a dit : « Je vous demande de rester ici et de veiller sur le groupe de juifs qui est resté ! » Guédalia qui était d’une grande piété a accepté avec joie de se soucier de ses frères juifs. Ainsi, petit à petit, des juifs des pays avoisinants se sont joints à ce groupe et la situation des juifs s’est ainsi améliorée de jour en jour. Ils se sont mis à travailler dans les vignobles et les champs et à faire à nouveau pousser les fruits bénis de la terre d’Israël.
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Yichmaël a été envoyé par le roi ‘Amon pour te tuer ! Tu dois te protéger. Peut-être serait-il bon que je le neutralise avant qu’il ne te fasse du mal… Qu’en dis-tu ? » Guédalia lui a répondu : « Qu’est-ce que tu racontes ? Pourquoi soupçonnes-tu ainsi un juif ? Je ne suis pas d’accord que tu lui fasses le moindre mal ! » Yonathan a été très affligé que Guédalia ne l’écoute pas, mais il ne pouvait rien faire de plus. Quelques jours plus tard, Yichmaël est arrivé avec ses soldats devant la maison de Guédalia. C’était justement le jour de Roch Hachana. En les voyant, Guédalia leur a dit chaleureusement : « Bonjour, soyez les bienvenus ! Voulez-vous partager avec nous ce repas de fête ?! » Yichmaël et ses soldats lui ont répondu : « Avec joie !! » Guédalia a dressé une belle table en l’honneur de la fête et de ses invités. Tout le monde a pris place autour de la table, mais il s’est passé ensuite quelque chose de très triste les enfants. Que s’est-il passé ? En plein milieu du repas, Yichmaël et ses soldats se sont soudain levés et ont brandi leurs épées vers Guédalia et les pauvres juifs qui étaient avec lui. Ils ont tué tout le monde ! Même le lendemain, ils ont continué à tuer des juifs, ce qui a semé la plus grande confusion dans tout le pays d’Israël. Certains juifs ont réussi à échapper aux soldats d’Yichmaël, mais ils ont eu peur de rester en Israël et ont fui vers l’Égypte. La terre d’Israël s’est retrouvée désertée, il ne restait plus un seul juif pour y faire pousser le moindre fruit et c’était vraiment très triste… C’est pourquoi nos Sages ont décrété le jeûne de Guédalia tout de suite après Roch Hachana, en souvenir de cet homme pieux injustement tué. Les enfants, même si vous ne jeûnez pas demain, car vous n’en avez pas encore l’âge, vous devez vous souvenir de l’histoire que nous avons racontée ce soir et prendre sur vous deux choses : premièrement, ne pas tomber dans le piège de la jalousie comme l’a fait Yichmaël, mais au contraire, aimer tout le monde. Et si vos frères et sœurs ou vos amis ont reçu quelque chose de spécial, vous ne devez pas vous dire : « Pourquoi ce n’est pas moi qui ai reçu cela ?! », mais plutôt, vous réjouir pour eux et comprendre que vous aussi, vous recevrez ce qui vous revient au moment voulu. Et deuxièmement, vous devez aimer les Justes de tout votre cœur et faire en sorte que personne ne leur fasse de mal. Très bien les enfants, maintenant, récitons ensemble Chéma Israël pour faire de beaux rêves. Où est votre main droite ? On y va : « Yad Yémin Al Ha’énaïm… » (Yirmeya, chapitres 40 et 41).
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Il y a de nombreuses années vivait un très grand Sage nommé Rabbi Lévy Its’hak de Berditchov. Oui, quasiment tout le monde a déjà entendu parler de lui, car c’était un homme saint qui était toujours capable de parler favorablement du peuple d’Israël. Ainsi, toute personne qui ne fait que prononcer son nom : ‘Rabbi Lévy Its’hak de Berditchov’, reçoit déjà l’aide d’Hachem ! Vous voulez qu’Hachem vous aide vous aussi, les enfants ? (Laisser les enfants répondre). Alors, répétons ensemble le nom de ce grand Sage : ‘Rabbi (Rabbi) Lévy (Lévy) Its’hak (Its’hak) de Berditchov (de Berditchov)’. Bravo les enfants ! Dans la ville où Rabbi Lévy Its’hak habitait, les gens avaient l’habitude de se lever au milieu de la nuit alors que l’obscurité totale régnait, pour réciter les Seli’hot. Bravant la fatigue, ils se levaient rapidement de leur lit, se lavaient abondamment le visage pour se réveiller et allaient à la synagogue. Certains allaient d’abord se tremper au Mikvé afin de se
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Qui sait comment on appelle les jours particuliers où nous nous trouvons en ce moment ? (Laisser les enfants répondre). Exactement, ce sont « Les dix jours de pénitence » (« ‘Asséret Yémé Téchouva »). Nous avons passé Roch Hachana et dans quelques jours, nous arriverons à Yom Kippour, le jour le plus saint de l’année, c’est une grande émotion. Il faut s’y préparer, n’est-ce pas ? Savez-vous comment on se prépare à Yom Kippour les enfants ? (Laisser aux enfants le temps de raconter ce qu’ils ont appris en classe… Le simple fait de les écouter est important en soi !) Bravo ! Vous avez très bien répondu ! Mais il y a encore une autre chose très importante à faire qui est de parler positivement du peuple d’Israël ! Même si un juif a commis un acte répréhensible, il faut parler de lui favorablement, car cela éveillera la miséricorde d’Hachem envers lui et il aura ainsi le mérite de se repentir. C’est ce que nous allons voir à travers l’histoire que nous allons raconter ce soir. Alors, commençons…
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Comment vous allez ? Ce soir, j’ai une très belle histoire à vous raconter, mais je ne pourrai commencer que quand vous serez bien allongés, que votre tête sera bien posée sur votre oreiller et que vous ferez un très grand sourire… (Chers parents, vous aussi, faites un très grand sourire…). Très bien, alors commençons.
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Bonsoir les enfants,
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purifier avant d’aller prier. Rabbi Lévy Its’hak était toujours accompagné par de nombreuses personnes jusqu’à la synagogue, car c’est une Mitsva d’accompagner un Rav afin qu’il ne marche pas seul. Un matin, ou plus exactement, une nuit, des gens sont arrivés chez Rabbi Lévy Its’hak pour l’accompagner à la synagogue, mais ils ne l’ont pas trouvé à la maison. « Où est le Rav ?! » se sont-ils exclamés. Ils sont entrés dans la chambre où le Rav avait l’habitude d’étudier, mais ne l’ont pas trouvé, ils l’ont cherché autour de la maison, mais ne l’ont pas trouvé non plus. Soudain, le Rav est sorti de la cuisine en tenant en main un grand panier rempli de gâteaux et où se trouvait aussi une bouteille d’alcool. Tous les élèves, très étonnés se sont écriés : « Mais que fait le Rav avec ce panier contenant des gâteaux et une bouteille d’alcool ?! Est-ce un Michloa’h Manot ?! Ce n’est pourtant pas Pourim qui approche, mais Yom Kippour ! » Cependant, aucun d’entre eux ne s’est permis de poser la moindre question au Rav, car cela n’était pas correct. Puis Rabbi Lévy Its’hak s’est tourné vers ses élèves et leur a dit : « Suivez-moi !! » Il est sorti dans la rue et a commencé à marcher alors que tous ses élèves le suivaient. Ils ont marché un bon moment… Les élèves étaient très surpris, car ils ne reconnaissaient pas le chemin de la synagogue… Au bout d’une demi-heure de marche environ, ils sont arrivés devant une maison à l’autre bout de la ville. Le Rav a ouvert la porte et qu’est-ce qu’ils ont découvert ? Des ivrognes allongés par terre ! Certains d’entre eux étaient non-juifs, d’autres étaient juifs, mais ils étaient tous complètement saouls et effondrés sur le sol… Rabbi Lévy Its’hak s’est approché d’un des juifs allongés à terre et lui a dit : « Savez-vous que vous faites beaucoup de bruit dans votre sommeil ? Levez-vous un instant, j’ai apporté une bouteille d’alcool, prenez-en une gorgée, cela va vous aider. J’ai apporté aussi des gâteaux, servezvous je vous en prie ! » Le juif ivre a ouvert un œil, car il était tellement saoul qu’il était incapable d’ouvrir les deux yeux et n’ayant de ce fait pas remarqué que c’était Rabbi Lévy Its’hak qui se trouvait devant lui, il lui a répondu : « Comment ?! Boire ?! Manger ?! Vous voulez que je boive et que je mange sans faire Nétilat Yadaïm ?! Me prenez-vous pour un nonjuif ?! Il est interdit de toucher de la nourriture sans procéder à l’ablution des mains ! Partez d’ici tout de suite ! » Puis, il s’est retourné de l’autre côté et s’est rendormi.
Les enfants, au même moment, Rabbi Lévy Its’hak de Berditchov a levé les yeux vers le ciel et s’est écrié : « Maitre du monde ! Regarde combien Tes enfants sont merveilleux ! Même si leur Yétser Hara’ a eu raison d’eux et qu’ils se sont enivrés avec ces non-juifs, ils n’ont pas accepté de manger sans faire Nétilat Yadaïm et T’adresser une bénédiction ! Alors que les non-juifs ont tout dévoré en quelques secondes sans T’adresser la moindre bénédiction et encore moins en pensant à faire Nétilat Yadaïm ! Hachem, Tes enfants ne sont-ils pas des Tsadikim ?! Alors, je T’en prie, prends-les en pitié et accorde-leur une bonne et douce année ! » Puis, Rabbi Lévy Its’hak s’est tourné vers ses élèves et leur a dit : « Maintenant que nous avons parlé favorablement du peuple d’Israël, nous pouvons aller réciter les Seli’hot ! » Ainsi, ils sont allés tous ensemble à la synagogue pour réciter les Seli’hot. Les enfants, nous devons apprendre de Rabbi Lévy Its’hak de Berditchov à ne dire que du bien du peuple d’Israël ! Je vous souhaite une très bonne nuit et surtout, parlez toujours favorablement de vos frères juifs ! D’accord ? Très bien, où est votre main droite ? On y va : « Yad Yémin ‘Al Ha’énaïm… Chéma’ Israël… » (Niflaot Hatsadikim).
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Le Rav s’est ensuite tourné vers l’un des non-juifs allongés au sol et lui a dit : « Levez-vous, levez-vous, j’ai apporté des gâteaux et de l’alcool, en voulez-vous ? » En entendant le mot alcool, le non-juif a fait un bond ! Il a arraché la bouteille des mains du Rav et en a bu presque la moitié ! Il s’est ensuite rué sur les gâteaux jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul dans le panier ! Puis, il s’est rallongé et s’est rendormi.
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Rabbi Lévy Its’hak s’est approché alors d’un autre juif qui était lui aussi allongé au sol et il lui a dit : « Peut-être voudriez-vous goûter un peu d’alcool ou un petit gâteau sucré ou salé ? Tout est très bon… ». Le juif a ouvert la moitié d’un œil et a répondu à Rabbi Lévy Its’hak : « Comment ? Manger des gâteaux sans faire Nétilat Yadaïm ? Sans réciter de bénédiction ? Sans avoir fait d’abord la prière ?! Me prenez-vous pour un non-juif ?! Partez d’ici ! » Et c’est ce que tous les juifs ont répondu à Rabbi Lévy Its’hak quand il a essayé de leur proposer à manger ou à boire.
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4 Tichri Bonsoir les enfants, Comment vous allez ? Quel plaisir de vous retrouver chaque soir quelques minutes alors que vous êtes allongés calmement dans votre lit et que vous écoutez attentivement les belles histoires que nous racontons ! Ce soir encore, nous allons raconter une histoire très spéciale qui va nous apprendre quelque chose de très important. Nous nous trouvons dans les dix jours de pénitence et il y a une Mitsva qui est particulièrement importante et peut beaucoup nous aider pendant cette période. Toute personne qui la pratique comme il se doit mérite que toutes ses fautes lui soient effacées et pardonnées. Voulez-vous savoir quelle est cette Mitsva les enfants ? Eh bien, cette Mitsva si particulière est : Chabbath Kodech ! La Guémara nous enseigne que même si un homme a commis les pires fautes, comme se prosterner devant des idoles, s’il se repend et respecte le Chabbath comme il se doit, Hachem lui pardonne cette faute pourtant si grave ! L’histoire que nous allons raconter ce soir parle justement de la Mitsva du Chabbath. Vous êtes prêts ? Très bien, chuuuut… Nous commençons… Il y a de nombreuses années, vivait un grand Sage qui s’appelait Rabbi ’Haïm Ben ‘Atar, nommé aussi le Or Ha’haïm Hakadoch. Il avait une Yéchiva où il enseignait la Torah à de nombreux élèves. Il ne se contentait pas d’ailleurs de leur enseigner la Torah, mais il se souciait aussi de leurs besoins matériels. Entre autres, il avait une certaine habitude ; tous les jeudis, il achetait un veau, procédait à l’abattage rituel et en offrait la viande aux érudits nécessiteux de la ville. Un jeudi, après la prière du matin, le Rav de la ville est monté sur l’estrade de la synagogue et a dit à l’assemblée : « Chers amis, nous avons examiné les vaches et les veaux de la ville et nous avons constaté que beaucoup d’entre eux sont atteints d’une maladie dangereuse pouvant remettre en cause leur Cacherout. C’est pourquoi je demande à toute personne qui aurait abattu un veau ou une vache de vérifier scrupuleusement si l’animal est Cacher ou non… » Les enfants, vous devez savoir que vous ne pouvez pas manger de la viande n’importe où, car pour qu’une viande soit Cacher, il faut savoir
Les autres juifs de la ville étaient un peu tristes de ne pas avoir de viande en l’honneur de Chabbath mais ils n’avaient pas d’autre choix que d’acheter plus de poisson pour remplacer la viande. Parmi ces gens, il y avait un juif très riche qui n’était pas prêt à renoncer à manger de la viande, car il aimait énormément cela. Qu’a-t-il donc fait ? Il s’est rendu chez Rabbi ’Haïm Ben ‘Atar et lui a dit : « Kavod Harav, j’aimerais que vous me vendiez une part du veau que vous avez abattu ! » Le Rav lui a répondu : « Je suis désolé, mais cette viande est réservée aux érudits nécessiteux qui étudient la Torah toute la semaine. C’est par leur mérite que nous vivons, car celui qui étudie la Torah soutient véritablement le monde. C’est pourquoi je ne peux pas vous vendre cette viande… ». Le riche est rentré dans une colère noire et a dit à Rabbi ’Haïm : « Je suis prêt à vous donner autant d’argent qu’il en faudra, donnez-moi ne serait-ce qu’un morceau de viande ! » Mais le Rav lui a répondu : « Je suis vraiment désolé, cette viande est réservée aux érudits en Torah… ». Pendant que les deux hommes parlaient, un érudit est justement rentré pour recevoir le morceau de viande qui lui était réservé en l’honneur de Chabbath. En voyant cela, le riche s’est mis à hurler : « Comment ?! Même cet homme est un érudit ?! En quoi est-il mieux que moi ?! Pourquoi recevrait-il de la viande et pas moi ?! » L’érudit a baissé les yeux et n’a pas répondu. Savez-vous pourquoi les enfants ? Car celui qui est un
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Ainsi, tous les juifs de la ville sont rentrés chez eux et ont bien vérifié les veaux qu’ils avaient abattus. En effet, il s’est avéré que tous les veaux n’étaient pas Cacher et qu’il fallait ni plus ni moins les jeter à la poubelle…sauf un ! Lequel ? (Laisser les enfants répondre). Oui, celui de Rabbi ’Haïm Ben ‘Atar ! Le Rav était très heureux et il a appelé tous les érudits nécessiteux de la ville à venir recevoir de la viande en l’honneur de Chabbath !
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procéder à l’abattage rituel, aux vérifications nécessaires, au salage et à toutes les étapes de Cachérisation qui la rendront permise à la consommation. Ainsi, comme tout ce processus est complexe, quand vous vous trouvez chez quelqu’un ou à une soirée, vous devez toujours demander aux parents ou aux responsables si la viande est Cacher et permise à la consommation. Et si le niveau de Cacheroute de la viande n’est pas suffisant, évitez d’en manger et mangez plutôt du poisson ou autre chose.
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véritable érudit sait qu’il ne doit jamais rétorquer ou rendre la pareille à une personne qui le blesse ou l’humilie. Au contraire, il doit se contenir et ne pas répondre. Oui, notre sainte Torah nous apprend à être humbles et nobles et non pas à crier et à blesser autrui. Ainsi, cet érudit a gardé le silence devant l’affront qui lui a été fait. Rabbi ’Haïm Ben ‘Atar n’a pas dit un mot lui non plus et s’est empressé de donner à l’érudit la viande qui lui revenait en l’honneur de Chabbath. Il l’a ensuite raccompagné. En voyant que Rabbi ’Haïm ne cèderait pas, le riche est rentré chez lui. Ainsi, Rabbi ’Haïm a terminé de distribuer la viande à tous les nécessiteux. Cette même nuit, quand il s’est apprêté à se coucher, il s’est dit intérieurement : « Merci Hachem d’avoir fait en sorte que mon veau ait été Cacher et que j’ai pu ainsi pratiquer la Mitsva de Tsédaka ! » Il a récité ensuite Keriat Chéma’ et s’est endormi. Mais durant la nuit, il a fait un rêve troublant ! Il a rêvé qu’un ange lui disait : « Rabbi ’Haïm, vous êtes un grand Sage et Hachem vous aime infiniment ! Mais aujourd’hui, vous avez fait quelque chose de répréhensible ! » Rabbi ’Haïm a alors demandé à l’ange : « Moi ?! Mais qu’ai-je fait ?! » L’ange lui a répondu : « Quand l’homme riche a crié sur l’érudit et l’a humilié, vous avez entendu ses paroles et vous vous êtes tu. Cela est considéré comme une faute ! Il est vrai que l’érudit devait garder le silence devant l’affront, mais vous, vous deviez faire taire cet homme qui l’a humilié ! Et maintenant, vous devez expier cette faute ! » Rabbi ’Haïm a dit à l’ange : « Je regrette ce que j’ai fait. Que dois-je faire pour expier ma faute ? » L’ange lui a répondu : « Vous devez quitter votre foyer et errer dans le monde pendant une année entière, en ne dormant pas plus d’une nuit au même endroit et en vous comportant comme un homme simple ! Ce sera votre expiation ! » Rabbi ’Haïm a accepté sa punition avec amour. Il s’est séparé de sa famille, a embrassé la Mézouza accrochée à sa porte et a pris la route. Dites-moi les enfants, vous voulez que je vous raconte ce qui lui est arrivé pendant cette période où il a erré de par le monde ? Très bien, alors je vous raconterai cela demain, car notre histoire de ce soir est terminée. Nous apprendrons de Rabbi ’Haïm à honorer le Chabbath comme il se doit et à témoigner aux érudits en Torah le respect qui leur est dû. Pour l’instant, récitons ensemble Chéma’ Israël… (Or Ha’haïm).
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Puis il s’est relevé et a poursuivi son chemin. Tout en marchant, il a continué à penser à des enseignements de Torah. Les enfants, savez-vous où il est écrit qu’il faut penser à des enseignements de Torah même quand on se trouve en chemin ? (Laisser les enfants réfléchir). Je vais vous donner un indice : il est écrit : « Bechivtékha, Bevétékha, Ouvlekhtékha Ba… » (« Dans ta maison et en… ») (Laisser les enfants répondre). Exactement, en chemin ! (« Badérekh »). Ainsi, Hachem a vu à nouveau que Rabbi ’Haïm aimait tellement la Torah qu’Il lui a envoyé 14 autres explications du premier verset de la Paracha de Bé’houkotaï. Ouah ! Rabbi ’Haïm connaissait donc à présent 28 explications ! Qu’a-t-il donc fait pour ne pas les oublier ? (Laisser les enfants répondre). Oui, il a ramassé à nouveau une petite feuille et s’en est servi pour écrire sur la terre toutes ces explications. L’heure de l’entrée de Chabbath approchait et Rabbi ’Haïm a pressé le pas afin d’arriver au village à temps.
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Mais comme il était très fatigué par le long chemin qu’il avait parcouru, il s’est d’abord reposé un petit peu dans un champ. Avant qu’il ne s’endorme, il a pensé à la Paracha de la semaine. Savez-vous quelle Paracha c’était les enfants ? C’était la Paracha de Bé’houkotaï. Hachem, qui a vu que Rabbi ’Haïm aimait profondément la Torah, lui a envoyé en pensée 14 explications du premier verset de la Paracha. Rabbi ’Haïm en était très heureux d’un côté, mais d’un autre côté, il avait très peur d’oublier toutes ces explications. Qu’a-t-il donc fait alors ? Il a ramassé une petite feuille qu’il a trouvée au sol et s’en est servi pour écrire les explications sur la terre.
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Rabbi ’Haïm Ben ‘Atar s’est donc séparé des membres de sa famille, a embrassé la Mézouza accrochée à sa porte et a pris la route. Pendant toute une année, il été contraint de se rendre d’un endroit à un autre, sans pouvoir dormir plus d’une nuit au même endroit. Bien sûr, ses vêtements sont devenus des haillons et plus d’une fois, il a souffert de la faim, mais il a tout accepté avec amour. Un vendredi matin, Rabbi ’Haïm est arrivé près d’un petit village juif. Il a décidé de s’y rendre avec l’espoir qu’un bon juif l’inviterait peut-être pour Chabbath.
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Comment vous allez ? Vous êtes bien allongés ? Très bien. Je sais que vous attendez avec impatience la suite de l’histoire d’hier soir. Comme je vous l’ai promis, nous allons raconter ce qui est arrivé à Rabbi ’Haïm Ben ‘Atar, le Or Ha’haïm Hakadoch, quand il a été contraint d’errer de par le monde. Posez bien votre tête sur votre oreiller, nous commençons…
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Alors qu’il marchait, il a évidemment continué à penser à des enseignements de Torah et savez-vous ce qui s’est passé les enfants ? (Laisser les enfants répondre). Hachem lui a envoyé 14 explications supplémentaires ! Rabbi ’Haïm connaissait donc à présent 42 explications du premier verset de la Paracha de Bé’houkotaï ! C’était vraiment beaucoup ! Encore une fois, il a ramassé une feuille et a écrit ces explications sur la terre. Puis, il a poursuivi son chemin. Baroukh Hachem, il est arrivé à temps pour la prière à la synagogue. Après la prière, tous les fidèles sont rentrés chez eux et Rabbi ’Haïm est resté seul dans la synagogue. Le bedeau lui a alors demandé : « Excusez-moi monsieur, avez-vous où prendre le repas de Chabbath ? » « Non ! » lui a répondu Rabbi ’Haïm et l’homme l’a invité chez lui. À la fin du repas, le bedeau a dit à Rabbi ’Haïm : « Vous savez, dans notre village, nous avons l’habitude après chaque repas d’aller chez notre Rav. C’est un homme d’une très grande sainteté et il nous transmet les enseignements de Torah qui sont révélés dans les cieux ! Voulez-vous venir avec moi ? » Rabbi ’Haïm, très enthousiaste lui a répondu : « Bien sûr ! Avec joie ! » Et les deux hommes sont partis. Quand ils sont arrivés, ils ont vu tous les gens assis autour du Rav alors qu’un silence total régnait dans la pièce. Le grand Sage a fermé les yeux dans un effort de concentration intense puis il a énoncé 14 explications du premier verset de la Paracha de Bé’houkotaï ! Oui les enfants, c’était les mêmes explications que Rabbi ’Haïm avait écrites sur la terre le même matin ! Puis le Rav a dit à l’assemblée : « Chers amis, on m’a révélé ces explications depuis le ciel et elles sont celles du grand Sage Rabbi ’Haïm Ben ‘Atar ! » Soudain, une voix s’est fait entendre du bout de la table : « ’Haïm Ben ‘Atar ! » Tout le monde s’est retourné pour voir qui avait dit cela. Et qu’est-ce que les gens ont vu les enfants ? Ils ont vu que c’était l’homme pauvre invité chez le bedeau de la synagogue qui avait dit cela ! Vous les enfants, vous savez que cet homme pauvre était Rabbi ’Haïm Ben ‘Atar mais les gens ne le savaient pas. Ils lui ont donc crié avec mépris : « Comment osez-vous dire ’Haïm Ben ‘Atar en omettant le mot Rav ?! Vous n’avez pas honte ?! » Ils ont voulu le faire sortir de la pièce, mais leur Rav leur a dit : « Laissezle ! Aujourd’hui, c’est Chabbath et il est interdit de se mettre en colère ! Il a sûrement dit cela par erreur ! » Le lendemain, après le repas, le bedeau a dit à Rabbi ’Haïm : « Regardez, je vais à nouveau chez le Rav mais si vous voulez venir avec moi, vous devez faire attention de ne pas dire ce que vous avez dit hier, d’accord ? » Rabbi ’Haïm s’est tu et les deux hommes sont partis. Le Rav a commencé à parler avec une grande ferveur et il a énoncé 14 autres explications du premier
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Les gens, bouleversés ont immédiatement fait sortir Rabbi ’Haïm de la pièce en lui présentant leurs plus plates excuses. Rabbi ’Haïm leur a bien entendu pardonné ce qu’ils lui avaient fait. Puis le Rav du village a dit à Rabbi ’Haïm : « On m’a dévoilé autre chose du ciel… La détresse que vous avez ressentie dans cette pièce sombre vous a permis d’expier votre faute ! Vous pouvez rentrer chez vous ! » Rabbi ’Haïm, très heureux est rentré chez lui et a retrouvé sa famille et ses élèves qui l’avaient tellement langui… Voilà pour ce soir les enfants, si vous voulez voir les explications de Rabbi ’Haïm, ouvrez votre ’Houmach à la Paracha de Bé’houkotaï. Bonne nuit les enfants, bien sûr, n’oublions pas de réciter ensemble Chéma’ Israël… (Or Ha’haïm).
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Soudain, il s’est passé quelque chose d’étrange ; des nuages noirs ont envahi le ciel, une grande tempête s’est levée à tel point que des rafales de vent ont arraché des arbres et ont fait tourbillonner tout ce qui se trouvait dans les rues. Les gens ont eu très peur et se sont exclamés : « Que se passe-t-il ?! Pourquoi cette terrible tempête s’est-elle levée ?! C’est terrifiant ! » Leur Rav leur a dit alors : « Je me retire dans ma chambre un instant pour demander dans le ciel pourquoi cela arrive… ». Oui les enfants, ce Rav était vraiment un très grand Sage. Il est rentré dans sa chambre et quelques minutes plus tard, il a dit à ses disciples : « Mes chers amis, nous avons commis une grande faute. Savez-vous qui est cet homme pauvre que nous avons enfermé dans la pièce obscure ?! » « Non ! Qui est-ce ? » ont demandé les gens. « C’est Rabbi ’Haïm Ben ‘Atar en personne ! »
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Ce dernier leur a répondu : « Vous ne voyez pas que c’est un pauvre mendiant ? Ne faites pas attention à lui ! » Puis, après le troisième repas du Chabbath, le bedeau et Rabbi ’Haïm sont revenus chez le Rav et ce dernier a une fois de plus énoncé 14 explications du premier verset de la Paracha de Bé’houkotaï et cette fois encore, Rabbi ’Haïm a dit : «’Haïm Ben Atar ! » Mais la patience des gens avait atteint sa limite. Ils ont attrapé Rabbi ’Haïm et l’ont fait rentrer dans une petite pièce sombre en lui disant : « Vous resterez ici ! Demain, nous déciderons ce que nous ferons de vous !! » Tous les hommes sont partis faire la prière du soir alors que Rabbi ’Haïm est resté tout seul dans cette pièce effrayante.
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verset de la Paracha de Bé’houkotaï ! À la fin de son brillant exposé, il a dit : « Ces explications aussi m’ont été révélées du ciel, ce sont les explications de Rabbi ’Haïm Ben ‘Atar ! » À ce moment, une petite voix s’est fait entendre du bout de la salle : «’Haïm Ben ‘Atar ! » « Comment ?! se sont écriés les gens, c’est encore cet homme qui bafoue le respect dû aux Rabbanim ! Pourquoi l’avez-vous amené ici ?! » ont-ils demandé au bedeau.