5 minutes avant de (s'en)dormir - Tome 3 (Chevat à Iyar)

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Questions au 5Rav minutes avant Zylberstein de (s’en)dormir

Chevat-Adar I-Adar II-Nissan-Iyar


AUTEUR Rav Ronen HAZIZA • TRADUCTION Noah DAHAN • COUVERTURE Zelda LEOTARDI • MISE EN PAGE Jérémie ARGAMAN • COORDINATION Moshé Haïm SEBBAH • DIRECTION Binyamin BENHAMOU Publié et distribué par les

EDITIONS TORAH-BOX France Tél.: 01.80.91.62.91 Israël Tél.: 077.466.03.32 support@torah-box.com www.torah-box.com

© Copyright 2018 / Torah-Box

• Imprimé en Israël Ce livre comporte des textes saints, veuillez ne pas le jeter n’importe où, ni le transporter d’un domaine public à un domaine privé pendant Chabbath.


Note de l’éditeur Les Editions Torah-Box sont heureuses de vous présenter le 3ème tome de la série « 5 minutes avant de (s’en)dormir », comportant des histoires liées aux périodes entre les mois de Chevat & Iyar. Juste avant le coucher, au moment où l’enfant est particulièrement réceptif, saisissons cette opportunité, en délaissant quelques minutes nos occupations journalières pour nous consacrer entièrement à nos enfants. La journée achevée, l’enfant blotti dans son lit est tout ouïe pour écouter de belles histoires porteuses des valeurs authentiques du Judaïsme. Mais que leur raconter lorsque l’on ne dispose que de quelques minutes et que l’on pense avoir épuisé tout notre stock de récits ? Cet ouvrage conçu par le Rav Ronen ‘Haziza (l’un des plus brillants éducateurs d’Israël) pour les enfants et leurs parents, vous facilite grandement la tâche. Le moment du coucher deviendra ainsi un vrai moment de partage et de plaisir ! « 5 minutes avant de (s’en)dormir » deviendra rapidement le compagnon favori du coucher avec ses récits passionnants agrémentés d’instructions précises destinées aux parents, et assaisonnés d’une pointe d’humour et de messages pédagogiques. Nos sincères remerciements à Mme Noah Dahan pour la qualité de sa traduction. ‫להגדיל תורה ולהאדירה‬ L’équipe Torah-Box


Que ce livre contribue à la réussite du

Collel « Vayizra’ Itshak » Centre d’étude de Torah pour Francophones à Jerusalem

sous l’enseignement du rav Eliezer FALK à la mémoire de M. & Mme Jacques -Itshak- BENHAMOU au Roch-Collel : Rav Eliezer FALK aux Rabbanim : Rav Tséma’h ELBAZ Rav ‘Haïm BENMOCHÉ

et à leurs chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Yechiel ALLOUCHE Rabbi Ylan BENHAMOU Rabbi David BRAHAMI Rabbi Amir MADAR Rabbi Nethanel OUALID Rabbi Raphael SABBAH​​ Rabbi Franck SAYADA Rabbi Jonathan PEREZ Rabbi Haï ZBERO

Que ce livre contribue à la réussite du

Collel « Torat Yé’hia »

Centre d’étude de Halakha pour francophones à la mémoire de M. & Mme Yé’hia TEBOUL au Roch-Collel : Rav ‘Haïm BENMOCHÉ

et à leurs chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Shlomo AFLALO Rabbi Nathan CHEMLA Rabbi Moché DABI Rabbi Jérémy MAHFODA Rabbi ​Lionel SELLEM


Table des matières

Instructions aux parents..................................................7 Histoires du mois de Chevat............................................9 Histoires du mois de Adar I..........................................101 Histoires du mois de Adar II.........................................193 Histoires du mois de Nissan........................................283 Histoires du mois de Iyar............................................. 375 Glossaire..................................................................... 463



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Instructions aux parents 1. Tout d’abord, détendez-vous ! Même si vous êtes pressés, ditesvous que pendant ces cinq minutes, il n’y a que vous et vos enfants ! Sinon, vos enfants vont ressentir votre stress et ce moment ne sera pas profitable pour eux (même si cela prend huit minutes, ce n’est pas grave…). 2. Ne racontez jamais une histoire à vos enfants alors que votre téléphone est allumé, car chaque appel leur transmet le message : « Quelqu’un d’autre (et très souvent, ils ne savent même pas qui) est plus important que moi maintenant… ». Et cela leur fait de la peine. Vos enfants méritent que ces quelques minutes leur soient exclusivement consacrées. 3. Il faut comprendre que ces instants passés avec vos enfants leur sont plus précieux que tout ce qu’il leur est arrivé au cours de toute la journée. Le simple fait de s’asseoir à côté d’eux et de leur accorder cette attention exclusive représente tout leur monde ! Alors si en plus, vous leur racontez une histoire… ! 4. La lecture doit se faire lentement, d’abord parce que l’enfant doit comprendre l’histoire et aussi parce qu’il imagine ce qu’il entend et imaginer prend du temps… Donc, lisez lentement ! 5. Mettez-vous vraiment dans la peau des enfants pendant ces quelques minutes ; n’hésitez pas à prendre une voix grave ou fluette pour rendre l’histoire plus vivante. Souvenez-vous : vous vous adressez à des enfants ! 6. S’il y a un passage drôle, riez vous aussi ! Souvenez-vous, les enfants sont particulièrement imprégnés des derniers moments ou des dernières images de leur journée. C’est pourquoi c’est très bien s’ils s’endorment avec l’image d’un papa ou d’une maman souriants. 7. L’histoire n’est pas censée endormir l’enfant ! Ne soyez pas déçus qu’après l’avoir racontée, les enfants ne dorment pas encore ! Le but de ce moment est de développer de la complicité entre parents et enfants, de construire chez l’enfant sa confiance en lui et de lui faire


acquérir des valeurs spirituelles. Il n’y a pas de moment plus propice pour cela que celui avant le coucher. 8. Quand il est écrit : ‘Laisser les enfants répondre’, arrêtez-vous un instant et laissez votre enfant parler. Même si la question posée est simple, ce n’est pas grave, car quand l’enfant répond, il s’emplit du sentiment positif qu’il sait, qu’il écoute… 9. Ne lisez pas plus d’une histoire par soir ! C’est très important ! Faites vraiment en sorte de ne pas déroger à la règle et cela pour plusieurs raisons : chaque histoire contient un message qui est clair et limpide et il est bien plus profitable à l’enfant de s’imprégner d’un seul message à la fois. Lui raconter plusieurs histoires accroitrait certes son savoir, mais réduirait l’impact des messages transmis et ce serait dommage. De plus, même s’il reste des histoires à raconter, vous pouvez toujours profiter d’autres occasions pour les raconter ; par exemple à la table de Chabbath, lors d’une sortie familiale ou tout simplement au cours de la journée. 10. Si votre enfant vous dit soudain : « Je connais cette histoire ! », ce n’est pas grave ! Cela ne dérange pas votre de réentendre l’histoire maintes fois, il cherche juste à attirer votre attention en disant cela. Donc, comblez son besoin en lui disant par exemple : « C’est merveilleux ! Tu es un enfant intelligent ! C’est pour cela que tu connais aussi la règle : ‘l’intelligent écoute deux fois !’ Car on peut toujours apprendre de nouvelles choses même d’une histoire qu’on connait ». 11. Il faut cacher le livre de façon à ce que l’enfant ne lise en aucun cas la suite des histoires tout seul. Il est même conseillé de cacher le livre après avoir terminé de le raconter, de façon à ce que les enfants trouvent toujours de l’intérêt aux histoires lorsque vous leur raconterez à nouveau de temps en temps. Beaucoup de réussite !


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Table des matières du mois de Chevat 1er Chevat – Le riche qui ne savait pas réciter le Kiddouch..............................11 2 Chevat – Rav Kahana et Rabbi Yo’hanan....................................................14 3 Chevat – Baba Salé.....................................................................................17 4 Chevat – Chabtaï, le relieur de livres...........................................................20 5 Chevat – Des orphelins retrouvés grâce au Chéma’ Israël..........................23 6 Chevat – Aba ’Hilkiya...................................................................................26 7 Chevat – De bons amis valent plus que l’or et l’argent................................29 8 Chevat – Qu’est-ce que la confiance en Hachem ?.....................................32 9 Chevat – Apprenons d’Hillel Hazaken !........................................................35 10 Chevat – Si Hachem le veut, même le président des États-Unis écoute !.......38 11 Chevat – Rav Houna et le vin du Kiddouch..................................................41 12 Chevat – La langue la meilleure et la pire....................................................44 13 Chevat – Le prince qui voulait devenir le fils d’Hachem...............................47 14 Chevat – Le rituel de Tou Bichvat................................................................50 15 Chevat – La prière d’Arvit est-elle facultative ou obligatoire ?.....................53 16 Chevat – Le monde est empli d’émissaires d’Hachem................................56 17 Chevat – « Ben Tamlion ! Sortez ! ».............................................................59 18 Chevat – L’ânier saint...................................................................................62 19 Chevat – Les trois personnes qui ont vaincu Rabbi Yéhochoua..................65 20 Chevat – Qui a volé le verre en argent ?.....................................................68 21 Chevat – Le Rachach...................................................................................71 22 Chevat – Le Ba’al Chem Tov voit très loin… ...............................................74 23 Chevat – Le juif qui s’est enrichi grâce au Chabbath...................................77 24 Chevat – Une odeur de Gan Eden...............................................................80 25 Chevat – La cuillère qui sait parler...............................................................83 26 Chevat – L’enfant qui a dérobé la pièce d’or................................................86 27 Chevat – Hachga’ha Pratit...........................................................................89 28 Chevat – Le pape juif...................................................................................92 29 Chevat – Le Maharal de Prague..................................................................95 30 Chevat – Comment surmonte-t-on la colère ?.............................................98


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1er Chevat

Un jour, il est arrivé dans une certaine ville où il a été reçu avec les plus grands honneurs, car tout le monde savait qu’il était un grand érudit en Torah. Tous les nobles de la ville se sont disputé le privilège de le recevoir pour Chabbath jusqu’à ce finalement, ils aient décidé de procéder à un tirage au sort. Un des hommes riches a donc été désigné pour recevoir le Rav pour Chabbath. Ainsi, après la prière d’’Arvit, il a mené le Rav

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Eh bien, le ’Hida récitait une prière spéciale pour que sa plume écrive toute seule ! Il se contentait de la tenir entre ses doigts et la plume retranscrivait ses pensées sur le parchemin ?! Oui, c’était un véritable miracle… Le ’Hida parcourait le monde afin de récolter de l’argent pour les personnes nécessiteuses vivant en Israël. Dans chaque endroit où il se rendait, la première chose qu’il recherchait était une bibliothèque… Dès qu’il en trouvait une, il cherchait alors immédiatement des livres écrits par des Justes vivant dans cet endroit, avide de découvrir leurs enseignements. Parfois, les non-juifs lui interdisaient de sortir des livres de la bibliothèque, alors vous savez ce qu’il faisait ? Il lisait le livre, le retenait par cœur, sortait de la bibliothèque, se rendait dans sa chambre et le réécrivait entièrement de tête ?!

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Il y a de nombreuses années vivait un très grand Sage nommé Rabbi ’Haïm Yossef David Azoulay, que tout le monde surnommait le ’Hida. ( Ce sont les initiales de son nom ; ’Het – ’Haïm, Youd – Yossef, Dalet – David et Alef – Azoulay). Si vous vous trouvez un jour dans une bibliothèque de livres saints, vous verrez que le ’Hida a écrit 70 livres ! Comment ? 70 livres ?! Mais comment a-t-il réalisé un tel exploit ? Je vais vous dévoiler son secret ; vous savez sûrement qu’avant, on utilisait une plume que l’on trempait dans de l’encre pour écrire sur un parchemin. D’ailleurs, c’est ainsi que les Sofèr Stam procèdent encore aujourd’hui pour écrire les Sifré Torah, les Téfilines et les Mézouzot.

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Comment vous allez ? (Laissez les enfants répondre). Vous savez sûrement qu’aujourd’hui, c’est le premier jour du mois de Chevat et que chaque mois, nous avons toujours de nouvelles histoires à vous raconter. Pour le mois de Chevat, nous vous avons préparé plein de belles histoires. Ce soir, nous allons raconter une histoire très spéciale qui est même un peu drôle… Posez bien votre tête sur votre oreiller, nous commençons…

Chevat

Bonsoir les enfants,


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jusque chez lui, accompagné de tous les fidèles de la synagogue. Tous les membres de sa famille l’attendaient avec impatience vêtus de leurs plus beaux habits, car comme vous le savez, il est interdit le Chabbath de porter des vêtements de tous les jours, mais il faut porter uniquement des vêtements de fête. Le ’Hida est donc entré dans la maison et a salué tout le monde par un : « Chabbath Chalom ! » enjoué, comme tout Papa doit le faire quand il rentre de la synagogue le vendredi soir. Ensuite, ils se sont mis à chanter (Chanter aux enfants) : « Chalom ‘Alékhem, Malakhé Hachalom… » (« Que la paix soit sur vous, anges de la paix… ») et le moment de réciter le Kiddouch est arrivé. Le riche a dit au Rav : « Je vous en prie M. le Rav, récitez le Kiddouch ! » Mais le Rav lui a répondu : « Non, je préfère que ce soit vous, le Maître de maison qui le récitiez… ». À ce moment-là, le riche est devenu rouge comme une pivoine et le Rav lui a demandé alors : « Que se passe-t-il ? Je vous ai juste demandé de réciter le Kiddouch… ». C’est alors que l’homme a avoué au Rav, honteux : « M. le Rav, je suis désolé mais je ne sais pas lire… ». Le Rav, étonné s’est exclamé : « Comment ?! Un homme aussi respectable que vous ne saurait-il pas lire ?! » Le riche a avoué : « Malheureusement, quand j’étais un petit enfant, je n’aimais pas étudier et je ne faisais jamais mes devoirs… C’est pourquoi jusqu’à aujourd’hui, je suis incapable de lire… ». Le Rav lui a répondu alors : « Je ne peux pas vous laisser comme ça ! Je veux vous apprendre à réciter le Kiddouch !! » Le riche a immédiatement répliqué : « Je suis d’accord, mais comment vous y prendrez-vous ? » « Vous avez des serviteurs ? » lui a alors demandé le Rav : « Bien sûr ! a répondu l’homme, j’ai beaucoup de serviteurs ! » « Très bien s’est réjoui le Rav, alors désignez-en 72 et faites-les venir devant moi !! » Le riche a donc immédiatement fait appeler 72 serviteurs et les a fait comparaitre devant le Rav. Ce dernier a demandé au premier qui se trouvait devant lui : « Comment vous appelez-vous ? » Le serviteur a donné son nom au Rav qui lui a dit alors : « À partir d’aujourd’hui, vous vous appellerez : « Yom ! ». Il s’est ensuite tourné vers le second et lui a dit : « Et vous, vous vous appellerez : « Hachichi ! » puis vers le troisième et lui a dit : « Quant à vous, vous vous appellerez : « Vayékhoulou ». Le quatrième a été nommé : « Hachamaïm », le cinquième : « Véhaarets » et ainsi de suite…


Le Rav a rétorqué alors : « Quoi ? Mais comment le ciel (Hachamaïm) peut-il mourir ? » « Non, lui a répondu le riche, je veux dire le serviteur qui s’appelait Hachamaïm est mort… » et là, le Rav lui a dit : « Écoutez, il n’y a rien à faire, vous devez apprendre à lire depuis le début comme on le fait en cours préparatoire ! » En entendant cela, le riche a rassemblé tous ses enfants et ses petits-enfants et leur a dit : « Mes enfants, vous voyez ce qui m’arrive ? Tout ça, c’est parce que quand j’étais petit, je n’étais pas un élève sérieux à l’école ! Je vous demande de ne pas faire comme moi ! Au contraire, efforcez-vous d’être de bons élèves, ne soyez pas paresseux, mais assidus et comme cela, vous deviendrez intelligents ! » Voilà pour ce soir les enfants, notre histoire est terminée. Je vous souhaite une très bonne nuit et soyez toujours de très bons élèves à l’école ! Pour l’instant, récitons ensemble Chéma’ Israël qui se trouve à la fin du livre… (Mipi Darchanim).

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Quelques années plus tard, il est revenu dans cette ville et a été de nouveau invité chez le riche. Ce dernier lui a dit : « M. le Rav, je vous remercie infiniment, grâce à vous, je sais réciter le Kiddouch tout seul aujourd’hui ! » Le Rav, très heureux d’entendre cela lui a répondu : « Alors je vous écoute ! » Le riche a alors aligné tous les serviteurs dans l’ordre et s’est mis à réciter (Chers parents, lire lentement, mot à mot) : « Yom Hachichi, Vaykhoulou Véhaarets… ». Les enfants, quel mot le riche a-t-il oublié ? (Les enfants répondront : « Hachamaïm »). Exactement ! Le Rav l’a donc interrompu : « Une minute, vous avez oublié le mot Hachamaïm ! » et le riche lui a répondu : « M. le Rav, je suis désolé mais Hachamaïm est mort la semaine dernière !! » (Attendre que les enfants s’arrêtent de rire…).

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Quand il a terminé, le Rav a aligné les serviteurs dans l’ordre et a dit au riche : « Chaque vendredi soir, vous placerez les serviteurs dans cet ordre exact et vous les appellerez par leurs nouveaux noms : « Yom Hachichi, Vaykhoulou Hachamaïm Véhaarets… » et de cette manière, vous mémoriserez chaque mot du Kiddouch qui est constitué de 72 lettres ! » Le riche était très satisfait. Bien entendu, ce même Chabbath, c’est le ’Hida qui a récité le Kiddouch mais dès le Chabbath suivant, le riche a commencé à le réciter lui-même. Il plaçait tous les serviteurs dans l’ordre et en tenant en main le verre de vin, il les appelait par ‘leurs noms’ : « Yom Hachichi, Vaykhoulou Hachamaïm Véhaarets… ». À l’issue du Chabbath, le Rav est rentré chez lui.

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2 Chevat Bonsoir les enfants, Comment vous allez ? (Laissez les enfants répondre). Notre histoire de ce soir est un peu longue alors nous la commençons tout de suite… Chut… Il y a de nombreuses années, vivait en Babylonie un grand Rav nommé Rav Kahana. Un jour, il se tenait devant un autre Sage nommé Rav quand soudain est arrivé un homme qui était sur le point d’aller dénoncer au roi qu’un certain juif ne payait pas ses impôts. Rav a alors demandé à ce dernier de ne pas faire cela, car le roi pourrait confisquer à ce juif son argent et même le punir. Les enfants, vous devez savoir qu’il est interdit de dénoncer tout juif et c’est seulement si Papa, Maman ou votre Rav ont besoin de savoir ce qui s’est passé dans un but constructif que vous pourrez dire ce que vous savez. Mais en dehors de cela, il est interdit de dénoncer un juif. Cependant, ce juif effronté a dit à Rav : « Je le dénoncerai quand même ! Je le dénoncerai quand même ! » En voyant que le juif se montrait insolent et s’apprêtait à dénoncer un autre juif, Rav Kahana lui a asséné un coup violent au cou ! Rav s’est écrié alors : « Tu as bien fait de le frapper, car il était sur le point de faire du mal à un juif, mais tu dois te repentir sur le fait de ne pas m’avoir demandé mon avis avant d’agir ! Tu sais bien qu’avant d’agir, il faut toujours demander au Rav ! Mais de toute façon, tu es maintenant en danger, car les Grecs vont chercher à te punir ! » Rav Kahana, affolé a alors demandé à Rav : « Que puis-je faire maintenant ?! » et Rav lui a répondu : « Sauve-toi en terre d’Israël et làbas, rends-toi à la Yéchiva de Rabbi Yo’hanan. Prends place à son cours et ne lui pose aucune question pendant sept ans afin de te faire passer pour un ignorant. Tu en ressentiras de la honte et de cette manière, tu expieras ta faute… ». Les enfants, vous aussi, vous devez savoir que si quelqu’un vous fait honte et que vous gardez le silence, cela expiera vos fautes ! Rav Kahana a donc suivi l’ordre de Rav et s’est sauvé en terre d’Israël. Quand il est arrivé à la Yéchiva, Rabbi Yo’hanan ne s’y trouvait pas, mais son brillant élève, Rabbi Chimon Ben Lakich s’y trouvait. Il était assis devant tous les élèves et leur répétait un cours de Rabbi Yo’hanan. Au


Rav Kahana qui a ressenti une grande honte que l’on pense cela de lui s’est écrié : « Que les sept rangées auxquelles j’ai été relégué expient mes fautes comme les sept années devaient le faire ! » puis il s’est levé. Les enfants, aujourd’hui, quand on veut poser une question, on lève le doigt, mais à l’époque, il fallait se lever. Ainsi, Rav Kahana s’est levé et a dit à Rabbi Yo’hanan : « M. le Rav, je vous demande de reprendre votre cours depuis le début ! » Rabbi Yo’hanan a accepté. Dès qu’il a commencé, Rav Kahana a posé une question complexe et Rabbi Yo’hanan l’a fait avancer d’une rangée. Rav Kahana a alors posé une deuxième question tout aussi pertinente et Rabbi Yo’hanan l’a à nouveau fait avancer d’une rangée. Ainsi, Rav Kahana est passé d’une rangée à l’autre jusqu’à ce

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Le lendemain, Rabbi Yo’hanan est entré dans la Yéchiva. Rav Kahana a été convié à prendre place au premier rang par respect pour son érudition. Ainsi, Rabbi Yo’hanan a commencé son cours et Rav Kahana n’a posé aucune question. Qu’ont donc fait les élèves ? Ils l’ont fait asseoir une rangée derrière. Rabbi Yo’hanan a continué son cours alors que Rav Kahana ne posait toujours aucune question. À nouveau, on l’a déplacé une rangée derrière ! Les enfants, vous vous souvenez pourquoi Rav Kahana ne posait pas de questions ? Est-ce que c’était parce qu’il n’en était pas capable ?! (Laisser les enfants répondre). Bien sûr que non ! C’était parce que Rav lui avait demandé de ne pas en poser afin d’expier ses fautes. Ainsi, Rav Kahana a été déplacé de rangée en rangée jusqu’à se retrouver à la dernière rangée ! Rabbi Yo’hanan, étonné a dit à Réch Lakich : « Ton lion serait-il devenu un renard ?! » Il voulait dire que Rav Kahana n’avait pas l’air aussi fort qu’un lion, mais plutôt aussi faible qu’un renard !

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moment où il a terminé, Rav Kahana est entré. Personne ne le connaissait. Il s’est adressé aux élèves et leur a demandé : « Où est Réch Lakich ? J’ai quelques questions importantes à lui poser… ». Quand Rech Lakich a entendu ses questions, il s’est dit, très étonné : « Ouah ! Mais qui est cet érudit qui est arrivé parmi nous ?! Ses questions sont vraiment pertinentes ! » Il s’est empressé de dire à Rabbi Yo’hanan : « M. le Rav, un ‘lion’ de Babylonie est arrivé parmi nous ! » Comment ? Un lion ?! Non, non, il ne parlait pas d’un lion sorti tout droit d’un zoo, mais il faisait allusion au fait que Rav Kahana était fort comme un lion dans l’étude de la Torah !

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qu’il arrive à quelle rangée les enfants ? (Laissez les enfants répondre). Oui, à la première ?! Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Rabbi Yo’hanan était assis sur sept coussins confortables. Il a expliqué une autre Halakha et Rav Kahana a posé une question. Rabbi Yo’hanan a alors retiré un coussin sur lequel il était assis pour le donner à Rav Kahana. Ce dernier a continué à poser des questions si bien que Rabbi Yo’hanan a retiré les uns après les autres les coussins sur lesquels il était assis jusqu’au dernier ! C’était à présent le jeune Rav Kahana qui était assis sur les coussins alors que Rabbi Yo’hanan était assis par terre ! Rav Kahana était donc vraiment d’une érudition extraordinaire ! Mais là, il s’est passé quelque chose de triste. Que s’est-il passé ? Écoutez attentivement… Rabbi Yo’hanan était très âgé et ses sourcils tombaient sur ses yeux. Cependant, il désirait beaucoup voir Rav Kahana car c’est bien de regarder les érudits en Torah, c’est pourquoi il a demandé à ses élèves de lui soulever ses sourcils. Ainsi, quand ses élèves ont soulevé ses sourcils à l’aide d’une petite brosse d’argent, qu’a vu le grand Sage ? Il a vu que Rav Kahana était en train de rire de lui ! Comment ?! Était-il possible que Rav Kahana rie de Rabbi Yo’hanan ?! ’Has Vé Chalom ! Il ne riait pas du tout ! C’était simplement que quelque temps avant, il s’était coupé un peu les lèvres et cela donnait l’impression qu’il riait, mais il n’en était rien… Cependant, Rabbi Yo’hanan ne savait pas que ses lèvres s’étaient coupées et il a cru qu’il riait de lui. Cela l’a attristé et comme Rabbi Yo’hanan était un très grand Sage, Rav Kahana a été puni sur le champ et est décédé ! Plus tard, il a été dévoilé à Rabbi Yo’hanan que Rav Kahana n’avait pas du tout eu l’intention de rire de lui. Qu’a-t-il donc fait ? Il s’est rendu sur la tombe de Rav Kahana qui se trouvait dans une grotte devant laquelle était posté un serpent empêchant toute personne d’entrer. Rabbi Yo’hanan lui a demandé une permission spéciale d’entrer et devant la tombe de Rav Kahana, il a adressé de ferventes prières à Hachem. Finalement, Hachem a ressuscité Rav Kahana et Rabbi Yo’hanan et lui ont repris la route ensemble vers le Beth Hamidrach ! Les enfants, aujourd’hui, nous avons appris beaucoup de choses très importantes. Bonne nuit et je vous souhaite d’être de grands Tsadikim ! Bien sûr, on ne s’endort pas avant d’avoir récité ensemble Chéma’ Israël… (Baba Kama 117).


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Baba Salé habitait au Maroc, dans la ville de Téfilalet, dont le roi s’appelait Mohamed. Tout le monde avait très peur de lui ; il détestait les juifs et leur faisait beaucoup de mal. Un jour, un grand événement a eu lieu dans la ville auquel aussi bien les Arabes que les juifs ont assisté. Toutes les personnalités importantes de la ville y ont pris part. Le roi Mohamed a soudain fait son apparition dans la salle. Toutes les personnes présentes se tenaient dans le silence le plus complet et se sont prosternées devant lui en signe de respect. Plein de suffisance, il s’est dirigé vers le majestueux fauteuil qui avait été préparé pour lui et il y a pris place tout en se délectant de tous les honneurs dont le gratifiait. Quelques minutes plus tard, Baba Salé est entré à son tour dans la salle. Il s’est dirigé lentement vers sa place alors que le roi l’observait, attendant qu’il vienne lui témoigner des honneurs lui aussi, qu’il vienne

Adar I Adar II Nissan

Et vous devez savoir aussi qu’Hachem aime tout particulièrement les Tsadikim. Il les protège de tous ceux qui chercheraient à leur nuire. C’est pourquoi nous devons faire attention de ne jamais prononcer le moindre mot négatif sur un Tsadik. Parfois, il y a des enfants qui rentrent en querelle sur le sujet de savoir quel Rav est plus Tsadik que l’autre, et c’est interdit, car tous les Tsadikim ont leur importance aux yeux d’Hachem et il faut tous les respecter. Pour l’instant, écoutez la belle histoire que nous allons raconter ce soir qui porte bien sûr sur Baba Salé.

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Comment vous allez ? (Laissez les enfants répondre). Comment vous vous sentez ? (Laissez les enfants répondre). Ce soir, c’est la Hilloula de Rabbi Israël Abou’hatsira, que tout le monde surnommait Baba Salé. Il n’y a pratiquement pas une personne au monde qui ne le connait pas et dans de nombreux endroits, on peut voir sa photo accrochée au mur. Savez-vous pourquoi les enfants ? Est-ce parce qu’il était riche ? Ou premier ministre ? (Laissez les enfants répondre). Non… Il n’était ni riche, ni premier ministre, c’était tout simplement un Tsadik ! Oui les enfants, un Tsadik mérite d’être connu du large public, tout le monde l’aime et le respecte. Vous aussi, vous devez savoir que la plus grande chose que vous pourrez accomplir quand vous serez grands est de devenir Tsadikim !

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Bonsoir les enfants,


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lui dire entre autres : « Bonjour Votre Majesté ! » Mais Baba Salé ne lui a porté aucun intérêt particulier, il ne lui a bien sûr pas serré la main, car certains Sages disent que lorsque l’on serre la main d’un non-juif, il faut faire Nétilat Yadaïm ensuite. Mais ce n’est pas tout, Baba Salé s’est levé, s’est tourné vers Mohamed et lui a crié : « Vous allez arrêter immédiatement de faire du mal aux juifs qui habitent dans votre ville !! » Le roi Mohamed, perplexe, se demandait comment ce Rav se permettait de lui parler de cette façon. Tout le monde tremblait devant lui, personne n’avait jamais osé lui parler de la sorte et en plus, en public ! C’était très humiliant… Fou de rage et ne pouvant plus rester une seconde de plus dans cet endroit, le roi Mohamed s’est levé et s’est dirigé vers la porte. Avant de sortir, il s’est tourné vers Baba Salé et lui a dit : « Je me vengerai ! Ça ne se passera pas comme ça ! » Puis il est parti. Tous les gens ont eu très peur, car ils savaient que Mohamed était un roi cruel et qu’il était capable d’envoyer ses soldats pour faire du mal au Rav et aussi aux autres juifs… Ils se sont tournés vers Baba Salé et lui ont demandé : « M. le Rav, qu’allons-nous faire ? » Le Rav leur a répondu alors : « Ne vous inquiétez pas ! Vous le verrez bientôt venir me demander pardon ! » Les gens avaient beaucoup de mal à croire que le roi Mohamed allait venir demander pardon à Baba Salé… Mais écoutez plutôt la suite… Nous avons déjà appris ensemble qu’Hachem aime tout particulièrement les Tsadikim et qu’Il ‘règle ses comptes’ à celui qui oserait leur faire du mal. Ainsi, que s’est-il passé ? Mohamed est rentré chez lui comme une furie et s’est mis à crier : « Je vais montrer à ce juif qui se suis ! Je vais lui donner une bonne leçon ! J’attends juste mon conseiller ! Il me dira exactement comment m’y prendre… ». Il s’est donc assis et a attendu son conseiller quand soudain (marquer un temps d’arrêt)…, il a été pris de vertiges… Tout tournait autour de lui… Il s’est écrié alors : « Que m’arrive-t-il ? Je me sens faible… ». Mohamed a eu l’impression que toutes ses forces le quittaient… Il s’affaiblissait de plus en plus… jusqu’il tombe sur son lit. Tous ses médecins l’ont ausculté, ont vérifié sa température, sa tension, ses yeux, ses oreilles et même ses narines… mais n’ont pu que lui dire : « Votre Majesté, nous ne trouvons rien, nous ne savons pas ce que vous avez… ».


Avant de terminer, je voudrais vous raconter qu’une fois, Baba Salé devait réciter Birkat Halévana mais de gros nuages cachaient la lune. Que fait-on dans un cas comme celui-là les enfants ? (Laissez les enfants répondre). La majeure partie des gens se disent : « Bon, c’est impossible de réciter la bénédiction… » et ils rentrent chez eux, mais Baba Salé n’a pas fait cela. Savez-vous ce qu’il a fait ? Il a pris le train et s’est rendu dans une autre ville où il n’y avait pas de nuages et il était possible de réciter Birkat Halévana tant les Mitsvot lui étaient chères ! Que son mérite nous protège ! N’oublions pas de réciter ensemble Chéma’ Israël avant de nous endormir… Bonne nuit ! (Baba Salé).

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Les serviteurs sont donc arrivés très peu de temps plus tard chez Baba Salé qui leur a dit : « Bon, je suis prêt à lui pardonner, mais à partir d’aujourd’hui, qu’il change son comportement envers les juifs ! Nous ne lui avons rien fait de mal ! » Et effectivement, à partir de ce jour, Mohamed a commencé à bien se comporter envers les juifs. Les enfants, il y a encore de nombreuses histoires sur les merveilleux miracles que Baba Salé a accomplis, mais vous devez savoir que les miracles ne sont pas les choses les plus importantes que font les Tsadikim. Le plus important est leurs Mitsvot et leurs bonnes actions et c’est de cela que nous devons apprendre.

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Difficilement, il a réussi à leur balbutier : (Parler lentement d’une voix enrouée) « Comment ça vous ne savez pas ce que j’ai ! À quoi je vous paye ?! D’habitude, je suis toujours en bonne santé et je n’ai pas besoin de vous et pour une fois que je suis malade, vous me dites que vous ne savez pas ce que j’ai ! Mais je sens que je vais mourir, faites quelque chose… ». Puis, alors qu’il était allongé sur son lit, il s’est mis à scruter un peu ses actions et à se demander : « Qu’est-ce que j’ai fait ces derniers temps ? » quand soudain, il s’est rappelé ce qu’il avait dit à Baba Salé. Il s’est tout de suite dit : « Je n’ai pas le choix que de lui demander pardon… ». Il a donc fait appeler ses serviteurs et leur a dit : « Rendezvous immédiatement chez Baba Salé et demandez-lui pardon en mon nom ! Seulement, qu’il vous promette que je guérirai ! »

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4 Chevat Bonsoir les enfants, Comment vous allez ? (Laissez les enfants répondre). Comment s’est passée votre journée ? (Laissez les enfants répondre). Je veux que vous sachiez que même quand vous êtes (Adaptez au cas de votre enfant…) au Gan/à l’école/au Talmud Torah, nous pensons tout le temps à vous. Nous nous demandons ce que vous faites, comment vous priez, si vous avez mangé votre sandwich, si vous avez bu pendant la récréation… Alors de temps en temps, souvenez-vous de cela et souriez… Oui, comme ça, nous sourirons et vous aussi ! Et si on vous demande pourquoi vous souriez, dites que vous pensez à vos parents… Ce soir, nous allons raconter l’histoire d’un très grand Sage qui souriait et même riait sans que personne ne sache pourquoi. Vous êtes prêts ? Très bien, écoutez attentivement, nous commençons… Il y a de nombreuses années vivait un très grand Sage nommé Rabbi Israël Ba’al Chem Tov. Un soir de Chabbath, après le Kiddouch, il a soudain été pris d’un éclat de rire. Aucun de ses élèves n’a compris pourquoi il riait et personne n’a osé lui en demander la raison. Ils ont continué à manger comme si de rien n’était. Soudain, le Ba’al Chem Tov a de nouveau éclaté de rire. Ses élèves ne comprenaient vraiment pas ce qui se passait, mais ils n’ont posé aucune question. Quelques minutes plus tard, le Rav a éclaté une troisième fois de rire. Les élèves ne pouvant plus contenir leur curiosité ont attendu la fin de Chabbath et ont envoyé un de leur camarade demander au Rav ce qui s’était passé. Après la Havdala, l’élève s’est présenté devant le Rav et lui a dit : « M. le Rav, nous voulons vraiment savoir pourquoi vous avez tant ri pendant Chabbath… ». Le Ba’al Chem Tov l’a regardé et lui a répondu : « D’accord, si vous voulez vraiment le savoir, ordonne à mon cocher d’atteler mes chevaux, munissez-vous de vêtements de tous les jours et prenons la route ! » Ils ont ainsi voyagé toute la nuit et au petit matin, ils sont arrivés dans une grande ville nommée Koznits. Tous les habitants de la ville étaient très heureux en entendant que le Ba’al Chem Tov était arrivé et ils l’ont reçu avec les plus grands honneurs. Un des habitants s’est fait le plaisir de l’inviter chez lui et ils sont allés ensemble prier Cha’harit avec une joie toute particulière. L’une des choses les plus importantes pour le Ba’al Chem Tov était de servir Hachem dans la joie et cela, particulièrement au moment de la prière qui constitue vraiment le service


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Je me suis donc tourné vers ma femme et lui ai dit : « Ma chère femme, je tiens vraiment à ce que tu ne demandes d’argent à personne ! » Elle m’a promis qu’elle n’en ferait rien. Ainsi, je suis allé à la synagogue le ventre vide… Entre temps, ma pieuse femme a nettoyé toute la maison et qu’estce qu’elle a trouvé ? Elle a trouvé deux vieux gants sur lesquels étaient cousus des boutons d’or. Elle s’est alors empressée de les amener chez un orfèvre, les lui a vendus et avec cet argent, a fait tous les achats en l’honneur du Chabbath. Moi, je ne me doutais de rien… À la fin de la prière, j’ai pris la route en direction de chez moi en étant sûr que j’allais trouver une maison obscure puisque nous n’avions pas d’argent pour acheter même des bougies…

Adar I Adar II Nissan

Chabtaï, quelque peu gêné a répondu au Rav : « M. le Rav, je vais raconter exactement ce qui s’est passé et si j’ai commis une quelconque faute, je vous demande d’ores et déjà pardon. Guidez-moi afin que je m’en repente ! » Puis, il a entamé son récit : « Mon métier est relieur de livres. Quand j’étais jeune, je gagnais beaucoup d’argent et dès le jeudi après-midi, j’avais l’habitude de faire tous les achats en l’honneur du Chabbath : le poisson, la viande, les légumes, etc. Ma femme et moi, nous cuisinions tout et le vendredi, je pouvais déjà me rendre tôt à la synagogue pour accueillir le Chabbath dans la joie. Mais maintenant, j’ai pris de l’âge et je n’arrive plus à relier les livres aussi bien qu’avant, c’est pourquoi je ne gagne plus assez d’argent pour faire mes achats en l’honneur de Chabbath… Vendredi dernier, je n’avais rien à la maison, même pas du pain, mais je préférais jeûner tout le Chabbath que de demander la charité aux gens.

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Après la prière, le Ba’al Chem Tov a appelé son hôte et lui a dit : « Je voudrais que vous fassiez venir Chabtaï, le relieur de livres ! » L’hôte, étonné a répondu au Rav : « M. le Rav, pourquoi avez-vous besoin de lui spécifiquement ? C’est un homme très simple, vous savez…». « Cela n’a pas d’importance, lui a rétorqué le Ba’al Chem Tov, faites-le venir ! » Quand Chabtaï est arrivé, le Ba’al Chem Tov lui a dit : « Faites appeler votre femme ! » Ainsi, une fois que Chabtaï et sa femme se sont présentés ensemble devant le Ba’al Chem Tov, ce dernier a dit : « Chabtaï, je vous demande de raconter à tout le monde ce qui s’est passé chez vous vendredi soir ! »

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divin. Pour le Ba’al Chem Tov, il fallait prier avec beaucoup d’entrain et d’enthousiasme et bien sûr, en étant concentrés que sur sa prière, en pensant à Hachem et en prononçant les mots avec ferveur et joie.


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Mais soudain, j’ai aperçu de la lumière provenant de la maison, je suis entré et qu’est-ce que j’ai vu ? J’ai vu la table dressée ornée de mets succulents : des poissons, des viandes, des légumes, des fruits, etc. Au même moment, j’ai éprouvé de la colère contre ma femme, car j’ai cru qu’elle avait demandé de l’argent aux voisins, mais par respect pour le Chabbath, j’ai contenu ma colère. J’ai récité le Kiddouch calmement puis, quand nous avons terminé de manger le poisson, j’ai demandé à ma femme : « Ma chère femme, comment as-tu fait toutes ces courses ? » Elle m’a répondu : « Ne t’inquiète pas, je n’ai pas demandé un sou à qui que ce soit ! » et elle m’a expliqué qu’elle avait trouvé des boutons en or… À ce moment-là, j’ai été envahi par un sentiment de joie profonde, j’ai pris la main de ma femme et nous nous sommes mis à danser pour remercier Hachem ! Nous nous sommes rassis ensuite pour manger notre soupe et à nouveau, nous nous sommes levés pour danser en l’honneur d’Hachem. Après cela, nous avons mangé la viande et nous nous sommes levés danser une troisième fois… Voilà M. le Rav, mon récit est terminé, si j’ai fait quelque chose de mal, j’en suis désolé… ». Le Ba’al Chem Tov a regardé toute l’assemblée et a dit : « Sachez que tous les anges du ciel ont dansé avec Chabtaï et sa femme et que la joie d’Hachem a été immense ! C’est la raison pour laquelle moi aussi, j’ai ri trois fois au cours du Chabbath ! » Ensuite le Ba’al Chem tov a demandé à la femme de Chabtaï : « Que préférez-vous ? Être riche pour le restant de vos jours ou mériter un fils pieux ? » (Car ils n’avaient pas encore d’enfants…). Elle lui a répondu : « Je préfère avoir un fils pieux, car la plus grande joie d’une mère est d’avoir des enfants pieux ! » Ainsi, dans la même année, elle a donné naissance à un fils qui en grandissant est devenu un très grand Sage nommé : Le Maguid de Koznits. Il a écrit le saint livre Avodat Israël. Nous avons appris de cette histoire combien il est important de respecter le Chabbath de tout son cœur et d’accepter tout ce qui nous arrive avec foi et joie. Voilà les enfants, notre histoire est terminée, je vous souhaite à vous aussi d’être des enfants Tsadikim et de donner beaucoup de satisfaction et de joie à Hachem et à nous ! Bonne nuit ! Bien, sûr, on ne s’endort pas avant d’avoir récité ensemble Chéma’ Israël (‘Adat Tsadikim).


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Il y a des gens qui pensent que le premier mot qu’un enfant doit dire est : « Papa » ou « Lumière » ou « Maman » et il faut leur apprendre que tous ces mots n’ont pas besoin d’être enseignés en premier mais que les versets qui doivent l’être sont : « Torah Tsiva… » et « Chéma’ Israël » ! Une fois qu’un enfant connait ces versets, qu’il dise Papa, Maman et même Mamie… Les garçons sont contraints de réciter le Chéma’ plus encore que les filles puisqu’ils doivent le réciter tous les jours dans la prière de Cha’harit et d’Arvit. Mais les filles aussi doivent le réciter le matin pendant la prière de Cha’harit. Savez-vous à quel moment aussi bien les garçons que les filles doivent réciter Chéma’ Israël ? Exactement, avant d’aller dormir, comme nous le faisons ensemble tous les soirs. Et maintenant, commençons notre histoire. Notre histoire s’est passée un peu après la Shoah. Malheureusement, des millions de juifs ont été tués pendant cette sombre période, mais nous

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Bien sûr, comme toujours, comme vous êtes des enfants intelligents, je voudrais vous poser une question facile, mais réfléchissez bien avant de répondre : « (Parler lentement) Quel est le premier mot qu’il faut enseigner à un enfant qui commence à parler ? » (Laisser les enfants réfléchir). Eh bien ce premier mot est : Torah ! Oui, T-o-r-a-h !! Et pas seulement ce mot tout seul, car Torah est le début du premier verset qu’un enfant doit apprendre. Quel est le verset qui commence par le mot Torah les enfants ? (Laissez les enfants répondre). Exactement : « Torah Tsiva Lanou Moché Moracha Kéhilat Ya’akov » (« La Torah que Moché nous a transmise est l’héritage de la communauté de Ya’akov »). Et quel est le deuxième verset qu’il faut enseigner à un enfant qui commence à parler ? (Laissez les enfants répondre). Je vais vous donner un indice, c’est un verset que chaque juif doit réciter deux fois par jour… Oui : « Chéma’ Israël Hachem Elokénou Hachem E’had ».

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Comment vous allez ? (Laissez les enfants répondre). Comment s’est passée votre journée ? (Laissez les enfants répondre). Voilà, je suis là, près de vous à nouveau ce soir pour vous raconter une belle histoire. Vous êtes prêts vous aussi ? (Laissez les enfants répondre). Vous êtes bien allongés et détendus ? Très bien, alors nous commençons.

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Bonsoir les enfants,


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ne raconterons pas cela maintenant pour que vous ne soyez pas tristes avant de vous endormir. Quand la guerre a éclaté, de nombreux juifs se sont enfuis dans des endroits lointains. Ils avaient des enfants, mais ils ne voulaient pas toujours les prendre avec eux de peur qu’il ne leur arrive quelque chose en chemin. C’est pourquoi ils les ont placés dans des endroits où l’on pouvait s’occuper d’eux. Ces endroits s’appellent des orphelinats. C’est une sorte d’école avec un internat où tous les enfants qui n’avaient plus de parents ou que leurs parents avaient abandonnés étaient placés. La majeure partie de ces enfants étaient non-juifs et les personnes qui s’occupaient d’eux étaient catholiques. C’étaient les catholiques qui dirigeaient ces institutions et tout enfant qui y grandissait devenait automatiquement catholique, car au fil du temps, il oubliait qu’il était juif. Après la guerre, ces enfants sont restés dans les orphelinats, car pour une grande partie d’entre eux, leurs parents étaient décédés. Très souvent aussi, même les parents qui étaient restés en vie ne savaient pas où se trouvaient leurs enfants. En Israël vivait un grand Rav nommé Rav Kahanman. En entendant que des enfants juifs se trouvaient dans des orphelinats catholiques, il s’est dit : « Ces pauvres petits enfants vont grandir comme des catholiques ! Il faut les sauver ! Je dois absolument aller les sortir de là-bas !! » Il s’est rendu sur place pour parler avec la personne responsable des enfants afin d’obtenir la permission de les faire sortir de là-bas. Mais le responsable lui a dit : « Excusez-moi monsieur, je ne sais pas de quoi vous parlez. Il n’y a ici que des enfants non-juifs ! Vous n’avez rien à faire là !! » Mais le Rav n’a pas cédé et lui a rétorqué : « Ce n’est pas vrai ! Il y a aussi des enfants juifs et je dois les prendre avec moi pour les ramener à leurs parents et au peuple juif auquel ils appartiennent ! » Le responsable lui a répondu alors : « C’est faux ! Tous les enfants ici présents sont non-juifs ! Partez d’ici ou j’appelle la police !! » Rav Kahanman ne s’est pas découragé et lui a dit : « Regardez, je n’ai pas besoin des enfants non-juifs ! Les seuls enfants qui m’intéressent sont les enfants juifs ! Donnez-moi la permission d’entrer et de chercher s’il y en a… ». Le responsable a commencé à s’énerver et lui a répondu : « Comment peut-on différencier des enfants juifs au milieu d’enfants nonjuifs ? Ils ne portent ni de Tsitsit ni de Kippa, car à l’orphelinat, tout le monde porte les mêmes vêtements. De plus, ce sont vraiment de très jeunes enfants… ».


Oui les enfants, nous avons appris ce soir combien il est important de réciter le verset : « Chéma’ Israël Hachem Elokénou Hachem E’had ». Alors on y va, où est votre main droite ? « Yad Yémin ‘Al Ha’énaïm Ounekabel ‘Ol Malkhout Chamaïm… Chéma’ Israël… ». Bonne nuit les enfants ! (Ouva’harta Ba’haïm, Vaèt’hanan).

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Le Rav était très heureux. Le responsable lui a ouvert la porte et l’a fait entrer dans le réfectoire. Des centaines d’enfants s’y trouvaient, des nonjuifs et aussi des juifs. « Vous avez une minute à partir de maintenant ! Allez-y ! » a dit le responsable au Rav. Ce dernier est alors monté sur une chaise et s’est mis à crier : (Chers parents, parlez lentement et d’une voix forte) « C-h-é-m-a’ I-s-r-a-ë-l H-a-c-h-e-m E-l-o-k-é-n-o-u H-a-c-he-m E-’h-a-d ! » Au même moment, 200 enfants se sont rués vers le Rav les larmes aux yeux et ont crié : « Papa, Maman, Papa, Maman… ». Ils lui ont tiré les vêtements… Le Rav a alors dit fièrement au responsable : « Voilà ! Voilà les enfants juifs !! » Il est sorti alors que tous les enfants le suivaient en disant : « Papa, Maman… ». Le responsable était sur le point de défaillir… Le Rav lui a expliqué : « Chez nous, le peuple juif, chaque enfant aussi jeune soit-il connait le verset : « Chéma’ Israël Hachem Elokénou Hachem E’had » car son Papa ou sa Maman le lui récite chaque soir avant qu’il s’endorme. C’est pour cela qu’en l’entendant, les enfants se sont rappelés immédiatement de leurs parents… ». Ainsi, le Rav a ramené tous ces enfants au sein du peuple d’Israël.

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Les enfants, qu’en pensez-vous ? Si on plaçait 100 enfants âgés de trois ou quatre ans dans une grande salle, qu’on les habillait tous de la même manière et qu’aucun d’eux ne portait de Kippa, il serait possible de savoir qui est juif et qui ne l’est pas ? (Écouter la réponse des enfants). C’est vrai, ce serait très difficile, mais écoutez ce qu’a fait Rav Kahanman. Il a dit au responsable : « Je vous demande de me permettre d’entrer une minute seulement et je trouverai tous les enfants juifs ! » Le responsable a ouvert des yeux ronds et lui a rétorqué : « Quoi ? En une minute seulement ?! Comment est-ce possible ?! Bon, je vous donne mon autorisation d’entrer, mais n’oubliez pas, pour une minute seulement !! »

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