Lois et Récits de Tou Bichvat

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Lois & Récits de Tou Bichvat


AUTEUR Rav Chim’on GUTMAN • TRADUCTION Myriam ABIB David BOTBOL • RELECTURE Tamara ELMALEH • MAQUETTISME Cynthia BENDANAN • COUVERTURE Zelda LEA • COORDINATION Moshé-Haïm SEBBAH • DIRECTION Binyamin BENHAMOU

Publié et distribué par les

EDITIONS TORAH-BOX France Tél.: 01.80.20.5000 Israël Tél.: 02.37.41.515 support@torah-box.com www.torah-box.com © Copyright 2022 / Torah-Box

• Imprimé en Israël Ce livre comporte des textes saints, veuillez ne pas le jeter n’importe où, ni le transporter d’un domaine public à un domaine privé pendant Chabbath.


Note de l’éditeur Torah-Box.com est heureux de vous présenter le recueil sur « Tou Bichvat » de la série « Lois et Récits » ayant pour objectif l’accès facile à la connaissance et à la pratique du Judaïsme. Tou Bichvat, le nouvel an des arbres, est une fête très appréciée : il n’est qu’à voir les tables somptueusement dressées, décorées de plateaux de fruits aux couleurs vives. Mais peu de gens sont au fait des trésors kabbalistiques et halakhiques que renferme cette fête. Le Maharal de Prague enseigne que l’arbre a des racines terrestres tandis que l’homme a des racines célestes, un peu comme un arbre renversé dont les racines seraient au ciel… En outre, les coutumes de Tou Bichvat suscitent de nombreuses questions : - Quels fruits doit-on consommer ? - Quel ordre privilégier ? - Doit-on lire des textes spécifiques ? A ces questions et bien d’autres, ce livre du Rav Chim’on Gutman, riche et ciblé répond avec brio, vous permettant de découvrir les messages cachés de cette fête. ‫להגדיל תורה ולהאדירה‬ L’équipe Torah-Box



 TABLE DES MATIÈRES  Introduction

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• PREMIER CHAPITRE • DE LA VEILLE DE ROCH 'HODECH CHEVAT AU 15 CHEVAT

Veille du 15 Chevat Jour du 15 Chevat Lois de la prière le 15 Chevat Prières et requêtes Programme d’étude Roch Hachana des arbres Année embolismique Tou Bichvat, jour de fête Le mois de Chevat

p.13 p.13 p.16 p.18 p.20 p.21 p.23 p.25 p.34

• DEUXIÈME CHAPITRE • LES FRUITS À TOU BICHVAT

Consommation de fruits Pourquoi consomme-t-on des fruits à Tou Bichvat ? À quel moment mange-t-on les fruits ? Types de fruits Fruits secs et fruits de la terre Attention aux vers de terre ! Attributs particuliers des fruits Les fruits d’Erets Israël Les fruits de l’étranger La Mitsva de consommer des fruits

p.41 p.42 p.44 p.47 p.50 p.53 p.54 p.57 p.62 p.64


Agencement décoratif des fruits La confiture d'Etrog

p.67

Se réjouir lors du repas de Tou Bichvat

p.72

p.70

• TROISIÈME CHAPITRE • TOU BICHVAT EN DIASPORA

• QUATRIÈME CHAPITRE • LORSQUE TOU BICHVAT TOMBE CHABBATH

Lorsque Tou Bichvat tombe Chabbath Chira

p.83

• CINQUIÈME CHAPITRE • ORDRE DES BENEDICTIONS

Lois de préséance dans les bénédictions Ordre d’importance Ordre de préséance lorsque les bénédictions ne sont pas identiques Bénédictions sur l’Étrog Lois de la bénédiction Chéhé’héyanou

p.87 p.88 p.91 p.95 p.97

• SIXIÈME CHAPITRE • LOIS DES PRÉLÈVEMENTS DES TÉROUMOT ET MA’ASSEROT

Les lois des dons (aux Cohanim) Les années imposables de Ma’asser Le rachat du Ma’asser Chéni

p.108 p.110 p.111


Ordre du prélèvement Mitsva de l’élimination du Ma’asser

p.113 p.116

• SEPTIÈME CHAPITRE • PRIÈRES, CHANTS ET PIYOUTIM

Prière pour un bel Etrog Iman-ta Chenèm ‘Assar Mazalot de Rabbi Yéhouda Halévi Chant pour Tou Bichvat du Ben Ich ‘Haï Pits’hou Ranenou Ya’hdav Zamerou de R. ‘H. B. Yossef ‘Haliwa Yom Zé Chir Mipinou de Rabbi Moché ‘Haliwa A’orèr Chir Rénanaï de Rabbi Ya’akov Berdugo

• GLOSSAIRE •

p.121 p.122 p.123 p.125 p.126 p.127



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Introduction La Michna, dans le traité Roch Hachana (2a), nous enseigne que le 15 du mois de Chevat correspond au Roch Hachana des arbres. De cet enseignement découlent de nombreuses Halakhot qui concernent les Mitsvot ayant trait à la Terre d’Israël telles que les prélèvements, l’interdit de Orla, etc. De même, nos Sages rapportent qu’en dehors des modalités halakhiques de cette fête, il existe une signification plus profonde qui s’exprime dans la Avodat Hachem, comme un rendez-vous spirituel qui servirait de guide dans le service de l’homme par rapport à son Créateur ; ceci un peu à la manière dont s’exprime le verset : « Car l’homme est un arbre des champs » (Dévarim 20:19). Le Midrach Rabba nous rappelle que le monde végétal est le seul qui vive en contact direct et étroit avec ses racines, à l’inverse des mondes minéral et animal qui vivent sans la moindre attache. Dans cette optique, nous pouvons établir un parallèle entre l’homme et l’arbre des champs. En effet, l’homme, tout comme l’arbre des champs, doit être relié à ses racines. Cependant, il existe une différence de taille entre l’homme et l’arbre, ainsi que l’explique le Maharal de Prague. S’il est vrai que l’homme possède des racines qui produisent des branches et des fruits (au sens spirituel du terme), l’arbre a ses racines profondément enfouies dans le sol et plus elles sont enfoncées, plus l’arbre est stable. À l’inverse, l’homme déploie ses racines dans les mondes supérieurs spirituels (puisque l’âme qui l’habite est une Étincelle divine) et c’est d’eux qu’il tire sa vitalité. C’est la raison pour laquelle l’auteur des ‘Hidouché Haggadot sur le traité Sota 36b explique : "Nous avons mentionné en de nombreux endroits que l’homme est un arbre des champs, mais un arbre inversé, au sens où ses racines sont au Ciel. De là, nous déduisons que l’homme


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qui désire la vie devra faire extrêmement attention à sa connexion avec ses racines spirituelles supérieures, et ceci en adhérant à une vie de Torah. S’il n’adopte pas cette attitude, il ressemble à une branche coupée de l’arbre." La difficulté de Tou Bichvat réside dans le fait que l’essence de cette fête et ses propriétés particulières sont explicitées dans divers ouvrages épars et qu’il est dès lors difficile d’avoir accès à toutes les informations. De plus, il existe de très nombreux usages liés aux différentes communautés, certains connus, d’autres oubliés au cours des siècles ; par ailleurs, il est nécessaire de connaître les lois de préséance dans la consommation des différents fruits issus de l’arbre ou de la terre, et de ne pas négliger l’extrême vigilance à apporter dans la vérification des fruits pour s’assurer qu’ils ne sont pas infestés d’insectes en tout genre… Nombreux sont ceux qui espèrent enfin pouvoir consulter un ouvrage rédigé dans une langue accessible, claire et sous une forme assez compacte ; ceci afin que chacun puisse trouver les raisons profondes qui sous-tendent ces festivités, ainsi que les directives halakhiques nécessaires à la célébration du grand rendez-vous avec cette merveilleuse création d’Hachem que sont les fruits.


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Premier chapitre

De la veille de Roch 'Hodech Chevat au 15 Chevat



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 Veille du 15 Chevat 

Jeûne Rabbi Pin’has de Koritz, dans son livre Imré Pin’has, rapporte que les gens pieux ont l’habitude de jeûner le 14 Chevat, dans la mesure où il s’agit de la veille du Roch Hachana des arbres. Supplications Dans certaines communautés, on a l’habitude de ne pas dire les Supplications la veille de Tou Bichvat lors de la prière de Min’ha. Même si l’on prie Min’ha dès après ‘Hatsot (Min’ha Guedola), on ne dira pas les Supplications. Tsidouk Hadin La veille du 15 Chevat après ‘Hatsot, on ne dira pas Tsidouk Hadin.

 Jour du 15 Chevat  Jeûne du 15 Chevat On ne jeûne pas le 15 Chevat, y compris si c’est pour marquer l’anniversaire du décès d’un proche, pas plus qu’on ne décrète de jeûne public. Ceux qui se marient à cette date ne jeûneront pas non plus. De plus, le ‘Hida nous enseigne que l’on ne pratiquera pas les jeûnes des Chovavim à Tou Bichvat (certaines autorités rabbiniques le permettent cependant). Dans la communauté de Worms, on autorise la pratique du jeûne à Tou Bichvat, en vue d’annuler un mauvais rêve.


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Tikoun ‘Hatsot Selon l’auteur du Na’halé Yéhouda, on ne dit pas le Tikoun Ra’hel, mais uniquement le Tikoun Léa. La raison en est qu’à Tou Bichvat, on ne dit pas de Supplications ; or les jours où l’on ne dit pas de Supplications, on ne dit que le Tikoun Léa. Tsidouk Hadin On ne dit pas le Tsidouk Hadin à Tou Bichvat, sauf pour un Sage. Hesped On ne prononce pas d’oraison funèbre à Tou Bichvat, sauf pour un Sage et en sa présence. Endeuillé qui fait l’office L’endeuillé doit faire l’office à Tou Bichvat, sans chercher à se dérober. Cependant, certaines autorités rabbiniques sont d’avis que lors des jours où l’on ne dit pas les Supplications, l’endeuillé ne fait pas l’office. Par conséquent, d’après ces mêmes autorités, l’endeuillé ne fera pas l’office. Vêtements de fête Certains Tsadikim ont l’habitude de porter des habits de Chabbath en l’honneur du 15 Chevat, et certains portent le Kitel (vêtement blanc porté par certains lors de leur mariage et des jours solennels de Tichri). Dans le livre Irin Kadichin, on raconte que l’Admour de Rouzhin affirma une fois, à Tou Bichvat : « J’ai connu en Russie un Tsadik qui,


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le jour de Tou Bichvat, faisait revêtir l’officiant des habits de Roch Hachana (c’est-à-dire le Kitel), et lui enjoignait de réciter les prières avec les airs de Roch Hachana, parce qu’il est écrit : "Car l’homme est l’arbre du champ" ; or Tou Bichvat est appelé "Roch Hachana des arbres". » Allumage de bougie Le livre Tikoun Its’hak rapporte la coutume italienne d’allumer des bougies le soir de Tou Bichvat à la synagogue. Puis, les riches et les notables invitaient à leur domicile la communauté à un repas de Mitsva, pour se réjouir lors de la fête des arbres. Téchouva et introspection Le Zekher David indique que chacun doit s’introspecter lors du Nouvel An des arbres, analyser ses actes et vérifier s’il a récité les bénédictions correctement. Bénédiction sur l’odeur de l’Étrog Il convient de réciter la bénédiction sur l’odeur de l’Étrog en ce jour (Moèd Lékol ’Haï) Donner à la Tsédaka Le Ma'assé Hatsédaka enseigne qu’il convient de donner 91 Proutot (piécettes) à la Tsédaka, le jour de Tou Bichvat, en correspondance avec la valeur numérique du mot Ilan – arbre (Alef – 1, Youd – 10, Lamed – 30, Noun – 50), Maïm – eau (Mèm – 40, Youd – 10, Mèm – 40, auquel on ajoute 1 pour l’ensemble du mot – Kollel), et Amen (Alef – 1, Mèm – 40, Noun – 50) (Moèd Lékol ’Haï).


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Certains ont l’habitude de distribuer en ce jour une somme d’argent aux jeunes, surnommée « ‘Hamicha Assar Guelt ». Pèlerinage au cimetière Les jours comme Lag Ba'omer, Tou Béav et Tou Bichvat, où l’on ne récite pas Ta’hanoun, on peut malgré tout se rendre au cimetière pour y réciter des Psaumes et le Kaddich, mais sans dire la prière de Hachkava (Séfer Guécher Ha’haïm).

 Lois de la prière le 15 Chevat  Péssouké Dézimra Rabbi ‘Hanokh Heinikh d’Alesk avait l’habitude de commencer la prière de Cha’harit de Tou Bichvat par le psaume « Halélou Et Hachem Min Hachamayim » (Téhilim 148) pour pouvoir dire à haute voix l’expression contenue dans le psaume, au neuvième verset : « 'Ets Péri Vékhol Arazim » (« l’arbre fruitier et tous les cèdres »). Dans le livre qui recense les coutumes de Worms, on rappelle que lors de la prière de Cha’harit de Tou Bichvat, on récite Barekhou sur une mélodie particulière. Supplication On a l’habitude de ne pas dire les Supplications lors de l’office de Cha’harit de Tou Bichvat, car ce jour est considéré comme un jour de fête. Dans le livre Séder Eliahou, il est rapporté que si les Sages ont désigné Tou Bichvat comme un jour de fête, puisqu’on n’y dit pas les Supplications, c’est pour nous rappeler qu’on y prélève le Ma’asser


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des arbres. On pourrait objecter que cette Mitsva ne se pratique pas en dehors d’Israël. Or, Tou Bichvat se pratique également en dehors d’Erets Israël. La raison en est qu’il est nécessaire de mettre en pratique l’enseignement du prophète Yirmeyahou (31, 20) : « Aie soin de dresser des signaux », tel qu’il est rapporté et expliqué par Rachi dans Dévarim (11, 18). Rachi explique que le prophète nous enjoint de pratiquer les Mitsvot en exil, afin de les réaliser correctement lorsque le Peuple Juif reviendra sur sa terre. El Erekh Apaïm On dit le passage El Erekh Apaïm lorsque Tou Bichvat tombe lundi et jeudi. Dans le livre des Minhaguim de Worms, il est rapporté que l’on dit « El Erekh Apaïm » sur une mélodie particulière. El Malé Ra’hamim On ne mentionne pas les âmes ce jour-là. Lamenatséa’h et Téfila Lédavid Le Rama (Rabbi Moché Isserles) écrit : « Même les jours où l’on ne dit pas les Supplications, on dit Lamenatséa’h ». D’après certains décisionnaires, on ne dit pas Lamenatséa’h et on ne dit pas non plus Téfila Lédavid. Telle est l’habitude des communautés séfarades. Supplications de Min’ha Lors de la prière de Min’ha de Tou Bichvat, on ne dit pas les Supplications. Dans certaines communautés, on a l’habitude de dire les Supplications lors de la prière de Min’ha de Tou Bichvat, bien qu’on ne les ait pas dites lors de la prière du matin.


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Supplications le 16 Chevat Dans certaines communautés, on ne dit pas les Supplications le 16 Chevat. La raison de cet usage réside dans le principe selon lequel les institutions de nos Sages demandent à être renforcées davantage encore que les institutions d’ordre biblique ; en effet, Tou Bichvat est une fête instituée par nos Sages durant laquelle on ne dit pas les Supplications. Par conséquent, le fait de ne pas dire les Supplications le lendemain confère un caractère plus solennel encore à cette fête, un peu comme s’il s’agissait d’un Issrou ‘Hag.

 Prières et requêtes  Prier pour avoir un bel Étrog à Souccot Le Bné Issakhar rapporte que ce jour est appelé « Nouvel An de l’arbre » (au singulier) et non « des arbres », pour faire allusion à l’enseignement de nos Maîtres, à savoir de prier à Tou Bichvat pour l’obtention d’un Étrog Cacher, beau et parfait, au moment de Souccot. En effet, en ce jour, la sève monte dans les arbres et ceci, en fonction du mérite de chaque membre du Peuple Juif. C’est la raison pour laquelle il est bon et louable que l’homme prie en ce jour de prémices de la pousse des arbres, qu’Hachem lui envoie en temps voulu un fruit parfait ; sa prière portera ses fruits. C’est ce que le Tana laissait sousentendre en employant le singulier (Ilan – arbre), il désignait l’arbre particulier dont la Torah fait mention pour l’accomplissement de la Mitsva.


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Lecture des Téhilim pour un bel Étrog Le Rav Naftali Hirtske de Ratspert avait l’habitude de lire tout le livre des Psaumes le jour de Tou Bichvat, afin qu’Hachem l’aide à obtenir un bel Étrog à la prochaine fête de Souccot. Il arriva une année qu’après avoir lu la moitié du livre des Psaumes, des gens vinrent le consulter et ne le laissèrent pas terminer. Le Souccot qui suivit, il eut un très bel Étrog, mais après avoir récité la bénédiction dessus et l’avoir fait passer Étrog à plusieurs personnes qui en firent de même, l’un des côtés noircit du fait des nombreux maniements, tandis que l’autre resta parfait. Il montra alors le beau côté de l’Étrog et déclara que cette partie provenait du matin du 15 Chevat (quand il put réciter les Psaumes) puis l’autre côté en disant que celui-ci correspondait à l’après-midi du 15 Chevat (quand on ne le laissa pas terminer le livre des Psaumes). (Zikhron Naftali) Prière pour les vignes Le Ben Ich ’Haï rapporte dans le Séfer Lachon ’Hakhamim (dans la prière à réciter sur l’Étrog), qu’il convient de prier en ce jour pour les vignes. Il s’exprima en ces termes : « Bénis les vignes, pour qu’elles produisent des raisins nombreux, gros et bons, afin que le vin qui en sort se trouve en abondance chez tout Ton peuple Israël, pour accomplir la Mitsva du Kiddouch et de Havdala lors des Chabbatot et des Fêtes. » Prière pour des Matsot Cachères à Pessa’h Rav Issakhar Berich de Walbrag dit au nom d’un Tsadik qu’il convient, le jour de Tou Bichvat, de prier pour mériter à Pessa’h des Matsot d’une Cacheroute irréprochable, surveillées comme il convient et sans risque aucun de ’Hamets. (Séfer Ohel Issakhar)


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 Programme d’étude  Lois de Orla, Téroumot et Ma’asserot « Le 15 Chevat, j’ai étudié les lois de Ma’asser dans le livre du Rambam et dans la Guémara Roch Hachana (à partir de la page 14). Puis je me suis efforcé d’innover un quelconque enseignement, autant que ma compréhension le permet, de façon à ce que ce soit considéré comme si j’avais accompli la Mitsva de Ma’asser Ilan (dîme de l’arbre) et j’ai prié qu’Hachem m’accorde le mérite d’accomplir concrètement cette Mitsva, au niveau de Mitsva d’ordre toraïque. (Néfech David) Il convient d’étudier à Tou Bichvat les lois liées au 15 Chevat, comme celles de Orla (interdit de profiter de l’arbre dans ses trois premières années), Téroumot (prélèvements) et Ma’asserot (dîmes). Ceci, parce que Moché Rabbénou institua dans le peuple d’Israël qu’on questionne les Rabbanim et que ces derniers discutent de sujets d’actualité, à savoir les lois de Pessa’h à Pessa’h, les lois de Chavouot à Chavouot et celles de Souccot à Souccot. (Min’hat Yéhouda ainsi que Zikhron Yéhouda) Le Moèd Lékol ’Haï développe et expose les rituels d’étude de ce jour, sur la base de ce que nos Sages affirment : « Quiconque lit un verset en son temps amène le bien dans le monde comme il est dit : "Combien est bonne une parole dite à point". Il rapporte que certains suivent scrupuleusement l’ordre du livre ancien Pri Ets Hadar, et lisent les textes saints en fonction des fruits dont ils disposent. (Cf. Moèd Lékol ’Haï)


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Traité Roch Hachana C’est la coutume de la ville d’Éden de lire à Tou Bichvat, la nuit et le matin, le premier chapitre du traité Roch Hachana puisqu’il y est mentionné que Tou Bichvat est le Nouvel An des arbres. (Na’halat Yossef) Traité Ta'anit À certains endroits, on a coutume d’étudier en ce jour l’enseignement du traité Taanit : « Ilan Ilan Bamé Avarekhékha… Arbre, Arbre, en quoi puis-je te bénir ? » (Kountrass Brit Moché) Traité Méguila Rav Chmouël Erenfeld, auteur du ’Hatam Sofer, avait l’habitude chaque année de commencer le jour de Tou Bichvat le traité Méguila et de le terminer le jour de Pourim.

 Roch Hachana des arbres  Dans le traité Roch Hachana, la première Michna nous enseigne : « Il existe quatre débuts d’année. Le 1er Nissan, c’est le Roch Hachana des rois et des fêtes de pèlerinage. Le 1er Eloul, c’est le Roch Hachana du Ma’asser sur les bêtes. Rabbi El'azar et Rabbi Chim’on ne sont pas en accord avec cette opinion et affirment que le Roch Hachana du Ma’asser des bêtes a lieu le 1er Tichri. Le 1er Tichri représente le début du décompte pour déterminer le nombre des années de règne des différents rois des nations du monde. C’est également le début du décompte des années de Chemita et de Yovel. C’est aussi le début du


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décompte des années de plantation, au sens où si un agriculteur sème un plant quarante-cinq jours avant le 1er Tichri, il faudra compter deux semaines avant que la plantation ne prenne. Lorsque trente jours se sont écoulés après que le plan ait pris, on considère qu’une année s’est écoulée sur le plan agricole. Donc, dans ce cas de figure, lorsqu’arrive le 1er Tichri, on considère que le plant a déjà deux ans par rapport aux années de la Orla. Cependant, lorsqu’arrivera le 1er Tichri suivant, inaugurant la troisième année par rapport à la Orla, les fruits seront encore interdits à la consommation jusqu’à Tou Bichvat. En effet, bien que le 1er Tichri soit considéré comme Roch Hachana par rapport à la plantation, ceci se réfère aux plants en tant que tels, mais dès lors que plusieurs années se sont écoulées depuis la plantation, le plant est considéré comme un arbre et son Roch Hachana est donc Tou Bichvat. Le 1er Tichri est considéré comme le Roch Hachana des légumes par rapport au Ma’asser. C’est-à-dire que l’on ne peut pas prélever le Ma’asser des légumes qui ont été cueillis avant le 1er Tichri pour acquitter les légumes qui ont été cueillis après le 1er Tichri. Le 1er Chevat est considéré comme le Roch Hachana des arbres d’après Beth Chamaï. D’après Beth Hillel, le 15 Chevat est considéré comme le Roch Hachana des arbres. » Allusions au Nouvel An des arbres dans la Torah Rabbi Yéhossef Rottenberg de Kosson, auteur du Bné Chiléchim, enseigne que l’acrostiche émanant du verset : « Vénatena Haarets Yévoulah Vé'ets Hassadé Yitèn Piryo » (« La terre donnera sa récolte et l’arbre du champ donnera son fruit ») (Vayikra 26, 4) reprend précisément l’acrostiche émanant du verset : « Véïm Hamer Yémirénou Véhaya Hou Outmourato Yihyé Kodech Lo Ygaël » (« si toutefois on l’a remplacé, lui et son remplaçant seront également saints : il n’y


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aura point de rachat. ») (Vayikra 27, 33). Or ce dernier acrostiche est la combinaison des lettres du Tétragramme correspondant au mois de Chevat. Pour quelle raison le verset : « La terre donnera sa récolte et l’arbre du champ donnera son fruit » reprend-il la combinaison des lettres du Tétragramme correspondant au mois de Chevat et non pas celle correspondant à un autre mois ? Parce que ce verset nous donne une allusion claire au Roch Hachana des arbres qui a lieu le 15 Chevat. Le fils de Rabbi Yéhossef Rottenberg de Kosson, Rabbi ‘Haïm Chlomo Rottenberg, ajoute que la valeur numérique des mots du verset de Vayikra (26, 4) : « Vé'ets Hassadé Yiten Piryo » (« L’arbre du champ donnera son fruit ») correspond à la valeur numérique des mots : « ‘Hamicha Assar Bichvat » (« 15 Chevat »). Tou Bichvat, Roch Hachana par rapport à la Chevi'ït Les décisionnaires sont en désaccord sur le fait de savoir si Tou Bichvat est le Nouvel An des arbres, y compris par rapport à la Cheviit.

 Année embolismique  L’intercalation d’un treizième mois répond à la nécessité fixée par la Torah que les fêtes juives tombent toujours à la même saison. S’il n’y avait pas d’intercalation d’un mois supplémentaire à intervalle régulier, la nature lunaire du calendrier juif amènerait inévitablement un décalage des fêtes juives et ainsi, au bout de quelques années, Pessa’h tomberait en hiver ! Dans les responsa du ‘Hatam Sofer (vol. 1, Ora’h ‘Haïm 14) est traitée la question de savoir si lors d’une année embolismique, le Roch Hachana des arbres tombe à Tou Bichvat ou non. Dans le premier chapitre du traité Roch Hachana (15a), cette question est posée par


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Rava à Rav Na’hman. Rachi explique la question de Rava en ces termes : « Quand est-ce que tombe le Roch Hachana des arbres lors d’une année embolismique ? Tombe-t-il en Chevat de l’année embolismique, en étant proche par conséquent du mois de Tévèt, ou bien tombe-t-il au contraire en Adar I (sachant que lors d’une année embolismique, il y a deux mois d’Adar) qui se trouve être alors en réalité à la place du mois de Chevat ? » Rav Na’hman répond à Rava qu’il faut suivre la pratique habituelle, c’est-à-dire selon Rachi faire en sorte que le Roch Hachana des arbres tombe lors du mois de Chevat, dénommé comme tel lors de l’année embolismique. Ceci bien que le mois de Chevat de l’année embolismique ne corresponde pas sur le plan saisonnier au mois de Chevat des années non embolismiques. En effet, lors d’une année non embolismique, le mois de Chevat se trouve deux mois avant Nissan, c’est-à-dire relativement proche du printemps. Par contre, lors d’une année embolismique, où l’on intercale un mois d’Adar supplémentaire, le mois de Chevat se situe trois mois avant Nissan, c’est-à-dire bien avant le printemps ; et il est clair qu’à cette période de l’année, la majorité des pluies n’est pas encore tombée, et la sève n’est pas non plus montée dans les arbres. Pourquoi alors maintenir le Roch Hachana des arbres en Chevat ? Ne serait-il pas plus logique de le déplacer en Adar I, soit un mois avant ? Par conséquent, il semble a priori que la question de Rava soit excellente et qu’il est parfaitement justifié de se demander s’il faut décaler Tou Bichvat, étant donné que la raison pour laquelle a été fixé le Roch Hachana des arbres le 15 Chevat est que la majeure partie des pluies annuelles est déjà tombée et que la sève monte dans les arbres, permettant le début du bourgeonnement.


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Le ‘Hatam Sofer répond que la nature est subordonnée à la Torah et que bien que la majorité des pluies ne soit pas encore tombée, comme l’expliquent Rachi et Tossefot, et que le froid soit vif, comme l’explique le Méiri, les arbres commencent cependant à bourgeonner et ne sont pas endommagés par le froid.

 Tou Bichvat, jour de fête  Jour de jugement Dans son livre Chenot ‘Haïm, Rav Avraham ‘Haïm Naé affirme que de nombreuses personnes sont persuadées que Tou Bichvat est le jour de jugement des arbres, or il n’en est rien. Cependant, il est possible lors de Tou Bichvat de prier pour que les fruits des arbres soient bénis. Quoi qu’il en soit, l’auteur du livre Adné Paz écrit que d’après lui, Tou Bichvat est bien le Roch Hachana des arbres et même un jour de jugement pour les fruits. Par conséquent, il est bon de prier en ce jour pour la croissance des arbres. La raison en est que bien que le jour de jugement des arbres soit à Chavouot et non à Tou Bichvat, comme cela est expliqué dans la Guémara, il y a également un jugement à Tou Bichvat du fait que c’est le jour du début de la croissance des fruits de l’arbre. Dans son livre Tséma’h Tsadik, Rabbi Ména’hem Mendel de Vizhnitz rapporte l’opinion selon laquelle Tou Bichvat est le Roch Hachana officiel de toute l’année, du fait que l’homme est comparé à un arbre des champs, comme cela est mentionné dans le verset de Dévarim (20, 19) : « Car l’homme est un arbre des champs ». Ainsi, il est connu qu’un certain nombre de Tsadikim se souhaitaient ce jour-là : « Année bonne et bénie ! », à l’exemple du Rabbi de Rouzhyn et de ses descendants. Dans le Cha’ar Issakhar, il est rapporté que


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Tou Bichvat renferme une dimension comparable à celle de Hocha'ana Rabba. De ce fait, il est possible en ce jour de prier pour avoir des garçons. Les Justes et les Pieux Rabbi Avraham Yaakov de Sadigura, dans son livre Emet Léyaakov, nous enseigne que si nous mangeons des fruits à Tou Bichvat, c’est parce que ce jour est le Nouvel An des arbres et que si à Chavouot, on décore la synagogue avec des branches d’arbres, c’est parce qu’il s’agit du Roch Hachana des fruits de l’arbre. Pourtant, la logique voudrait que l’on fît l’inverse, à savoir qu’à Tou Bichvat qui est le Nouvel An des arbres, on décore la synagogue avec des branches d’arbres, et qu’à Chavouot où l’on juge les fruits de l’arbre, on mange des fruits. La réponse se situe au niveau du Rémez et est la suivante : comme on le sait, l’arbre représente le Tsadik et les fruits représentent les ‘Hassidim qui gravitent autour de lui et qui lui sont liés. En effet, à Tou Bichvat, les Tsadikim sont jugés sur la qualité des ‘Hassidim qui s’attacheront à eux. Il peut arriver que s’attachent à de vrais Tsadikim des ‘Hassidim de peu de valeur. De ce fait, ces derniers, par leur comportement douteux, amèneront les foules à médire du Tsadik authentique. C’est la raison pour laquelle, à Tou Bichvat, nous faisons les bénédictions sur les fruits avec l’intention que même les fruits de peu de valeur, c’est-à-dire les ‘Hassidim de moindre envergure, améliorent leurs actions en parvenant à une Téchouva complète, et ce, afin de sanctifier le Nom divin. Par ailleurs, à Chavou’ot, les ‘Hassidim qui sont comparés aux fruits de l’arbre sont jugés et est alors décidé au Ciel à quel Tsadik ils s’attacheront. En effet, il existe des ‘Hassidim craignant D.ieu et


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accomplis dans l’étude de la Torah et la Téfila qui s’attachent à de faux Tsadikim. C’est la raison pour laquelle à Chavouot, nous décorons la synagogue avec des branches d’arbres odoriférantes, pour suggérer aux ‘Hassidim de prier afin de mériter de s’attacher à un Tsadik authentique, comparé à l’arbre. Jour de fête Rabbi Eliézer Achkénazi, dans son ouvrage Yossef Laka’h, fait remarquer que toutes les fêtes de la nation juive tombent le 15 du mois. Ainsi en est-il de Pessa’h, de Souccot, de Tou Bichvat et de Tou Béav. Autant à Pessa’h, il est possible de comprendre la pertinence de cette date, puisque le Peuple Juif a été libéré le 15 du mois, autant pour Souccot et Tou Bichvat, on ne décèle pas a priori de raison particulière. Il est possible d’avancer que le Peuple Juif est comparé à la lune et que de ce fait, il sied que les fêtes juives coïncident avec la pleine lune, elle-même symbole du Peuple Juif dans toute sa splendeur. Dans le Lévouch, il est écrit que le 15 du mois de Chevat, on ne dit pas les Supplications ni la veille ni en journée, car il s’agit du jour de Roch Hachana des arbres. Comme de ce fait, ce jour constitue le début de l’accomplissement d’une série de Mitsvot, à savoir les Mitsvot liées à la terre d’Israël, les Sages ont choisi d’en faire un jour de fête. Jour de fête d’Adam Harichone Rabbi Ména’hem Mendel de Dèèch, dans son livre Ma’guélé Tsédek nous enseigne que Tou Bichvat est le Roch Hachana des arbres, car


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si un arbre ne bourgeonne pas à Roch Hachana, il ne portera pas de fruits cette année. Il existe également une opinion selon laquelle Tou Bichvat a été institué par Adam Harichone. En effet, ce dernier prit peur quand il vit les jours diminuer à mesure que progressait l’hiver. Ensuite, quand il remarqua que les jours augmentaient à nouveau à partir de Tou Bichvat, il décida de faire de ce jour un Yom Tov. En réalité, Adam Harichone était inquiet du fait de la malédiction dont la terre avait fait l’objet, comme le dit le verset : « La terre est maudite à ton encontre » (Béréchit 3, 17). Son inquiétude se renforça lorsqu’il constata la chute des feuilles des arbres et le dessèchement de l’herbe ; il pensa que ces phénomènes étaient dus à la malédiction divine et qu’il n’y aurait plus de fruits. Aussi, quand arriva Tou Bichvat et que les arbres bourgeonnèrent, il fut rassuré sur ce plan et c’est la raison pour laquelle il fit également de ce jour un Yom Tov. Préparation pour toutes les fêtes de l’année Le 15 Chevat est un jour de préparation pour Pourim, Pessa’h, Chavouot et Souccot. Le Rabbi de Tchortkov, dans son ouvrage Divré Chlomo, nous enseigne que Tou Bichvat a été institué trente jours avant Pourim afin de permettre à chacun de faire son examen de conscience et de réparer ce qui doit l’être en vue d’arriver à Pourim (qui est un jour extrêmement saint) dans un état de Téchouva complet. Par ailleurs, il est écrit dans le livre Bné Issakhar qu’il existe une allusion à Souccot dans le traité Roch Hachana. En effet, la première Michna du traité Roch Hachana décrit les quatre débuts d’année que compte l’année juive, à savoir respectivement, le 1er Nissan comme début d’année pour les rois (c’est-à-dire que Nissan marque pour les Sages de la Torah le début d’année du règne de chaque monarque), le 1er Eloul comme début d’année pour le décompte du Ma’asser Béhéma, le 1er Tichri comme début officiel de l’année juive et le 1er Chevat comme début


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d’année pour « l’arbre ». Le fait que la Michna parle ici de l’arbre au singulier signifie pour l’auteur du Bné Issakhar qu’il est nécessaire de prier pour obtenir un bel Étrog dès le 1er Chevat, d’après l’opinion de Beth Chamaï et dès le 15 Chevat pour Beth Hillel. Un jour saint Dans les écrits du Rama de Pano, il est rapporté que Chabbath, Yom Tov ainsi que la Tosséfèt qui les précède sont extrêmement saints. Ensuite viendra par ordre de sainteté décroissant ‘Houlo Chel Kodech, à savoir l’aspect profane de la sainteté qui se matérialise à des périodes comme Roch ‘Hodech ou ‘Hol Hamoèd, dans lesquelles on offre un sacrifice de Moussaf. Dans le même ordre de grandeur se situe la Tosséfèt de Motsaé Chabbath, dénommée dans le Zohar « ‘Houlo Chel Chabbath », l’aspect profane du Chabbath. Toujours en ordre décroissant dans la sainteté, on aura ensuite Kodech Chéba’hol, à savoir l’aspect saint qui se dissimule dans la dimension profane et qu’on retrouve dans ‘Hanouka, Pourim, Tou Bichvat et Tou Béav. Ces quatre dernières fêtes ont un aspect profane bien prononcé, puisqu’on n’y offre pas de sacrifice de Moussaf et qu’il n’y a pas du tout de travaux interdits. Pourquoi Tou Bichvat tombe pendant les Yémé Hachovavim ? Rabbi ‘Haïm Fallagi, dans son livre Birkat Moadékha Lé’haïm, nous explique que le fait que Tou Bichvat tombe pendant la période dite des Chovavim (période comprise entre les Parachiot de Chemot et Michpatim) n’est pas le produit du hasard : en effet, les Chovavim sont des jours adaptés à la réparation de tout ce qui a trait aux mauvaises mœurs.


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Or il est connu qu’une des pratiques pour réparer tout ce qui a trait au Pegam Habrit (organe reproducteur) consiste à prononcer des bénédictions avec concentration. Or, Tou Bichvat se prête bien à cet exercice, puisqu’on y consomme beaucoup de fruits. Début de l’effacement d’Amalek Le Rabbi de Horondenka, dans son livre Sifté Tsadik, écrit que le Roch Hachana des arbres tombe le 15 du mois de Chevat, car le Nom d’Hachem, Youd et Hé, a pour valeur numérique 15. Or, la destruction d’Amalek commence le 15 Chevat. En effet, Tou Bichvat tombe parfois dans la semaine où on lit la Paracha de Béchala’h, dans laquelle est mentionnée explicitement la destruction programmée d’Amalek : « D. ieu dit à Moché : Écris cela dans le livre pour qu’on s’en souvienne et porte à l’attention de Yéhochoua que J’effacerai le souvenir d’Amalek de dessous les cieux » (Chémot 17, 14). Dans la Paracha de Yitro, la destruction d’Amalek est mentionnée de manière allusive. Après la Paracha de Michpatim, on lit le Maftir et la Haftara du Chabbath Chékalim. Or dans ce Maftir se trouve une allusion aux Chekalim de Haman (lui-même issu du peuple d’Amalek) comme il est écrit dans le traité Méguila 13b : « Rech Lakich a enseigné : Il est connu et révélé devant Celui Qui a créé le monde par Sa parole que Haman allait un jour offrir [à A’hachevéroch un nombre très élevé] de Chekalim pour [pouvoir détruire] le peuple juif. C’est la raison pour laquelle le Créateur de l’univers l’a précédé en demandant au peuple d’Israël d’offrir le Ma’hatsit Hachékel [pour le Beth Hamikdach, en acquérant par là même un mérite suffisant pour contrebalancer les noirs desseins d’Haman]. » De fait, tout le mois d’Adar est consacré à l’effacement d’Amalek.


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Début de la coupe du bois qui servait de combustible au Mizbéa’h Dans le traité Baba Batra (121b), on enseigne au nom de Rabbi Eliézer Hagadol que dès qu’arrivait le 15 Av, la force du soleil déclinait et les Juifs arrêtaient de couper du bois pour les besoins de l’autel. Cela signifie en fait que la saison des pluies commençait. Le Maharcha, à propos de cette Guémara, nous explique qu’il est possible que le 15 Chevat soit parallèle au 15 Av sur le plan saisonnier. De la même façon qu’à Tou Béav, la saison des pluies débutait parce que l’astre solaire commençait à briller avec moins de force, ainsi à Tou Bichvat à l’inverse, le soleil se renforçait et les arbres bénéficiaient d’un ensoleillement plus intense. C’est également pour cette raison que Beth Hillel a décrété que Tou Bichvat est le Roch Hachana des arbres. C’est dans ce sens que la Guémara, au nom de Rabbi El'azar (Roch Hachana 14a), affirme qu’à Tou Bichvat, la majorité des pluies est déjà tombée. Ainsi, à Tou Béav, l’ensoleillement commence à décliner, la saison des pluies débute et les arbres bénéficient d’une sève plus abondante. Les Sages n’ont pas souligné cet aspect des choses, mais ont davantage mis l’accent sur la fin de l’accomplissement de cette grande Mitsva qu’est la coupe du bois pour le Mizbéa’h. En souvenir du Temple Rabbi Eliakim Guetzil Horowitz écrit dans son livre Zikhron Yérouchalaïm qu’il a entendu au nom de Rabbi Eliahou David Rabinovitz Téomim, auteur du livre Adérèt, que le jour de fête de Tou Bichvat, respecté en Diaspora, est une réminiscence du Beth Hamikdach. En effet, à la glorieuse époque où nous étions sur notre terre, nous fêtions le Roch Hachana des arbres. Par conséquent, lorsque nous fêtons Tou Bichvat, nous ne disons pas les Supplications


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et nous consommons beaucoup de fruits, comme le rapporte le Maguen Avraham (Ora’h ‘Haïm 131). Le Maharil écrit : « Le mois de Chevat est le roi des mois, parce que le 15 du mois est le Roch Hachana des arbres ». Le premier jour de ce mois peut tomber n’importe quel jour de la semaine sauf les dimanche et vendredi. Le mois de Chevat est calculé en fonction des mois lunaires et non pas en fonction des saisons ; Chevat commence ainsi trente jours après le début du mois de Tévèt. En effet, bien que le mûrissement des fruits dépende du soleil, il dépend également de la lune. C’est en Chevat que le froid s’installe : dans le Sidour du Yaavets, il est écrit qu’à partir de Chevat, le froid commence à se faire ressentir et se poursuit jusqu’à la fin du mois de Adar, d’après les enseignements de Rabbi Yéhouda. Le mois de Chevat est nommé ainsi parce que la pluie y tombe dru comme sous forme de bâtons (Chévet en hébreu). Dans le livre Midrach Ha’hefets, il est écrit que le terme de Chevat est issu de l’expression Chévet Hamaké, (« le bâton qui frappe »), parce que la pluie tombe comme un bâton sur la terre d’Israël à cette période. Le mois de Chevat est en rapport avec la tribu d’Acher : dans le Sidour du Yaavets, il est indiqué que la tribu qui correspond au mois de Chevat est celle de Yossef et d’après le Raavad, il s’agit de celle d’Acher dont le signe zodiacal est le verseau. Le livre Ma’hchévot ‘Harouts, quant à lui, rapporte que la tribu d’Acher correspond au mois de Chevat, en fonction de l’ordre dans lequel les princes des tribus apportèrent leurs offrandes au Michkan. En effet, les douze premiers jours de Nissan correspondent aux douze mois de l’année et en fonction du jour durant lequel chaque prince de tribu apporta son offrande, on déduit à quel mois correspond chaque tribu.


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Comme nous l’avons mentionné, le mois de Chevat comporte le Nouvel An des arbres. Or l’homme est comparé à l’arbre des champs, comme le déclare le verset : « Car l’homme est un arbre des champs » (Dévarim 20:19). Par conséquent, il existe en l’homme, au même titre que dans l’arbre, une âme végétale qui s’abreuve aux sources spirituelles de l’eau, abondamment déversée ce mois-ci. C’est la raison pour laquelle ce mois est si pluvieux ! Les pluies correspondent aux eaux supérieures et en parallèle, les eaux inférieures montent des profondeurs de la terre, permettant la pousse des végétaux. Le mois de Chevat est celui de la maturation des fruits, ce qui correspond en fait à l’objectif fondamental du phénomène de la pluie. De plus, les lettres qui composent le mot Chevat forment les initiales des trois mots « Chalom (paix), Brakha (bénédiction), Tova (bienfait) ». Dans le livre Moèd Lékol ‘Haï, l’auteur indique que ce mois correspond à la sphère kabbalistique de la Splendeur, qui correspond elle-même à l’attribut d’Aharon. Par conséquent, en ce mois-ci, on s’efforcera de rétablir la paix dans les relations sociales d’une manière générale, et plus particulièrement dans les couples, à l’instar d’Aharon Hacohen. On devra également témoigner beaucoup de respect aux étudiants de la Torah et soutenir les institutions de Torah. Il faudra en outre s’efforcer de ne pas se livrer au colportage et à la médisance. En ce mois particulièrement, on s’éloignera de la faute. Concernant l’acronyme Chevat, l’auteur du ‘Hidouché Harim et Admour de Gour nous enseigne que la paix réunit en elle le bien et la bénédiction. Et au nom du Rav de Square, on rapporte que les trois lettres du mot Chevat forment les initiales de Chomrem (« garde-les »), Barekhem (« bénis-les ») et Taharem (« purifie-les »), trois termes successifs qui figurent dans le texte ésotérique « Ana Békhoa’h ». Rabbi Mordékhaï Chlomo de Boyan affirmait quant à lui que le nom


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de ce mois augure de bons évènements. En effet, les initiales de Chevat correspondent à Chana Tova Broukha (« année bonne et bénie »).

 Le mois de Chevat  Chevat comme Chévét (le bâton) : le mois où ont commencé les plaies d’Égypte Dans Psikta Zoutarta est rapportée une opinion selon laquelle les plaies d’Égypte commencèrent en Chevat, selon l’ordre suivant : quatre plaies en Chevat, quatre en Adar, deux durant les deux premières semaines de Nissan, puis la sortie d’Égypte qui eut lieu immédiatement après, le 15 Nissan. Ceci explique le nom du mois : Chevat est proche du mot Chévét qui signifie « verge ». D’après ce décompte, chaque plaie aurait ainsi duré une semaine. En revanche, dans la Michna du traité Edouyot, il est rapporté que D.ieu châtia l’Égypte pendant douze mois. En effet, chaque plaie, avec les avertissements qui l’ont précédée, dura un mois. Cependant, d’après la Guemara et le Midrach, les trois dernières plaies commencèrent en Chevat. Ces dernières faisaient pendant aux trois premières et permirent d’après les Sages de la Kabbala d’extraire de l’Égypte la sainteté qui y était enfouie. Une allusion au fait que ces dernières plaies commencèrent en Chevat se trouve dans le verset de Michlé 26:3 : « Le fouet pour le cheval, le licou pour l’âne et le bâton pour l’épaule du sot ». En effet, « le bâton pour l’épaule du sot » se dit : « Vé Chévèt Léguèv Ksilim » ; Chévèt s’écrivant comme Chevat (« le sot » faisant allusion ici à Pharaon, qui n’accepta d’obtempérer et de libérer les Hébreux qu’après avoir reçu des coups).


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Dans son Kédouchat Lévi, Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev explique lui aussi que chaque plaie dura un mois et qu’à la mi-Nissan eut lieu la plaie des premiers-nés. La plaie des sauterelles, quant à elle, se produisit dans la première moitié du mois de Chevat. Et dans le livre « ‘Hamra Tava », l’auteur ajoute qu’étant donné que Tou Bichvat est le Nouvel An des arbres et que de ce fait, la sève monte dans les troncs pour permettre aux fruits d’apparaître, ainsi mesure pour mesure, les sauterelles dévorèrent tous les fruits de l’arbre à cette même période. Un mois propice à la guérison et à l’étude de la Torah Dans le livre Or Léméïr est mentionné le fait que Roch ‘Hodech du mois de Chevat est considéré comme le Nouvel An des arbres d’après l’opinion de Beth Chamaï ; or, Roch Hachana de l’année est appelé dans le langage de nos Sages « Yama Arikhta », « un jour long » puisque Roch Hachana dure deux jours. Le mot Arikhta est à rapprocher du mot Aroukha qui signifie guérison ; par conséquent, Roch ‘Hodech Chevat qui est aussi Roch Hachana des arbres d’après l’opinion de Beth Chamaï, renferme également cette dimension de guérison. D’ailleurs, la valeur numérique de Chevat équivaut à la valeur numérique de Réphaël, l’ange de la guérison. Moché Rabbénou commença à expliquer la Torah en ce mois-ci, comme l’enseigne le verset de Dévarim (1:3) : « Moché commença à expliquer cette Torah en ces termes ». Par conséquent, ce mois est propice à la guérison, puisque c’est la Torah qui apporte la guérison globale au corps et à l’âme, comme il est dit : « Car elles [les paroles de Torah] sont une source de vie pour celui qui les collecte et pour toute sa chair une cause de guérison » (Michlé 4:22). C’est la raison pour laquelle durant ce mois, on lit le passage relatif à la réception de la Torah par le Peuple Juif.


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Un mois propice à la réparation de la gourmandise Dans le livre Maor Vachémech, il est écrit qu’en hiver, l’appétit augmente et que le plaisir de manger est intense, contrairement à l’été où il fait chaud et où l’envie de s’alimenter est moindre. Cependant, lorsqu’il fait trop froid, on ressent aussi un certain désagrément à manger. Par conséquent, lors du mois de Chevat où il fait un peu moins froid que durant les mois qui le précèdent, on prend grand plaisir à manger, plus qu’à n’importe quel autre moment de l’année. Ainsi, Chevat est la période la plus adaptée pour lutter contre la gourmandise. En combattant cette pulsion et en s’interdisant des choses permises (puisque ne présentant pas un problème de Cacheroute), on permet ainsi à notre intellect de dominer nos penchants matériels. On génère de la sorte un flux de vie provenant des Influences célestes, qui irrigue alors les règnes minéral, végétal, animal et humain. Cette abondance vitale est perceptible au niveau des arbres, puisque c’est à cette période qu’ils reçoivent un flux de vitalité, la sève, qui leur permettra de se régénérer. Chevat est également le mois de la préparation à l’anéantissement d’Amalek. C’est la raison pour laquelle Pourim tombe en Adar (mois durant lequel on accomplit la Mitsva d’effacer le nom d’Amalek), soit le mois suivant Chevat, parce que la faculté de manger ayant déjà été réparée en Chevat, la Mitsva d’effacer le nom d’Amalek peut être ainsi pleinement réalisée par le Tsadik qui mange uniquement pour rassasier son âme et non par goinfrerie. Dès Roch ‘Hodech Chevat (pour Beth Chamaï) ou le 15 du mois (pour Beth Hillel), la gourmandise a été réparée et nous pouvons dès lors prononcer des bénédictions sur les fruits pour y faire pénétrer la bénédiction et la sainteté.


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La bénédiction des arbres Le Choul’han Aroukh indique que l’on doit prononcer la bénédiction sur les arbres une fois par an, pendant le mois de Nissan. C’est en effet le mois du bourgeonnement et de la floraison des arbres, et de ce fait, l’homme est enclin à prononcer une bénédiction à leur égard. Cependant, d’après le Ritva, la récitation de cette bénédiction ne dépend pas d’une période particulière, mais bien plutôt d’un état de fait : dès lors que l’on voit des arbres en fleur, on devra la dire. C’est la raison pour laquelle dans les pays où les arbres bourgeonnent bien avant Nissan, il est possible de prononcer la bénédiction dès le 15 du mois de Chevat (Tou Bichvat). De plus, dans les responsa Maté Lévi, il est rapporté que si une personne a prononcé la bénédiction sur les arbres pendant le mois de Nissan, elle ne la redira pas l’année prochaine avant Tou Bichvat. Donc, immédiatement après Tou Bichvat, si elle voit des arbres en fleurs, elle sera en mesure de réciter la bénédiction. En effet, si Tou Bichvat est le Nouvel An des arbres, il constitue aussi le Nouvel An de la bénédiction sur les arbres. Le testament de Rabbi Yéhouda Ha’hassid Dans son testament, Rabbi Yéhouda Ha’hassid écrit qu’il faut éviter de faire la Ché’hita des oies lors du mois de Chevat et peut-être même du mois de Tévèt qui le précède. Dans le manuscrit d’Oxford de ce même testament, il existe une version un peu différente : « Il ne faudra pas faire la Ché’hita des oies le 8 du mois de Chevat et certains disent même durant tout le mois de Chevat ». Dans le manuscrit qui appartenait à la collection des Rothschild est rapportée encore une autre version : « Certaines familles ne font pas la Ché’hita des oies en Tévèt ». Autre version manuscrite : « On ne fait pas la Ché’hita des


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oies lors du mois de Chevat ». Dans la version imprimée de Savionta, il est écrit : « Pourquoi ne fait-on pas la Ché’hita des oies lors du mois de Chevat ? Il y est question d’une heure particulière ; si un individu fait la Ché’hita d’une oie durant cette heure, il est appelé, ‘Hass Véchalom, à mourir dans l’année. De ce fait, on évite de manger des oies durant ce mois, de crainte d’en venir à les abattre. » Dans le manuscrit de Munich, il est écrit : « On ne fait pas la Ché’hita des oies à Chevat. Certains Cho’hatim évitent également de pratiquer la Ché’hita des oies en Tévèt, mais l’essentiel de l’interdit concerne Chevat ». Pour sa part, le Tachbets écrit : « Rabbi Yéhouda Ha’hassid enseignait qu’il est interdit de consommer des oies le 8 du mois de Chevat, du fait que cela constitue un danger. Il enseignait également qu’il existe une certaine heure dans le mois de Chevat où il faut éviter de faire la Ché’hita d’une oie. Et celui qui pratiquerait la Ché’hita d’une oie à cette heure-là pourrait mourir, D.ieu préserve dans l’année. De la sorte, certains s’abstiennent de consommer des oies durant tout le mois de Chevat, de crainte d’en venir à faire la Ché’hita de ces mêmes oies. » Ces paroles d’avertissement ont été rapportées par le Rama en tant que loi explicite. Cependant, certains décisionnaires contemporains affirment que de nos jours, il n’est pas nécessaire de tenir compte de ces avertissements.


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