Vivre dans la Sim’ha
AUTEUR Rav Hadar MARGOLIN • TRADUCTION José COHEN • RELECTURE Elishéva GUTTEL • MISE EN PAGE Dafna UZAN • COUVERTURE Zelda Léa • COORDINATION Moshé Haïm SEBBAH • DIRECTION Binyamin BENHAMOU
Publié et distribué par les EDITIONS TORAH-BOX France Tél.: 01.80.20.5000 Israël Tél.: 02.37.41.515 support@torah-box.com www.torah-box.com © Copyright 2021 / Torah-Box • Imprimé en Israël Ce livre comporte des textes saints, veuillez ne pas le jeter n’importe où, ni le transporter d’un domaine public à un domaine privé pendant Chabbath.
Note de l’éditeur Les Editions Torah-Box ont la joie de vous présenter l’ouvrage “Vivre dans la Sim’ha”. “C’est une grande Mitsva que d’être dans la joie !” nous enseigne le ‘Hassidisme. Oui mais comment être joyeux lorsque tout va mal, lorsque les épreuves s’enchaînent ou bien lorsque la vie est monotone et n’apporte rien de palpitant ? Avec son humour bien dosé, ses histoires édifiantes et ses enseignements subtils, le Rav Hadar Margolin nous offre là un véritable guide de la joie. Joie dans la prière, joie dans l’étude, joie dans les Mitsvot, joie dans l’adversité… Tout est sujet à se réjouir ! Grâce à son analyse profonde et détaillée, le lecteur en quête de Sim’ha découvrira comment faire pour : ıı Prier avec une joie intense ; ıı Rester joyeux même lorsqu’il chute spirituellement ; ıı Combattre la dépression qui le guette ; ıı Cultiver la Emouna qui mène à la Sim’ha. Hachem met en garde Son peuple dans la Paracha de Ki-Tavo : le manque de joie dans la pratique des Mitsvot est source de tous nos malheurs ! Puisse la lecture de cet ouvrage susciter en nous la joie, source de toutes les bénédictions !
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Que ce livre contribue à la réussite du
Collel « Vayizra’ Itshak »
Centre d’étude de Torah pour Francophones à Jerusalem
sous l’enseignement du rav Eliezer FALK à la mémoire de M. & Mme Jacques -Itshak- BENHAMOU au Roch-Collel : Rav Eliezer FALK aux Rabbanim : Rav Tséma’h ELBAZ Rav Eliahou UZAN
et à leurs chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Shmouel ATTALI Rabbi Ilan BENHAMOU Rabbi Elitzour DOUYEB Rabbi Emmanuel DRAY Rabbi Tsemakh ELBAZE
Rabbi Franck FALK Rabbi Jonathan PEREZ Rabbi Shimon SAADIA Rabbi Guershon ZAFRAN
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Collel « Torat Yé’hia »
Centre d’étude de Halakha pour francophones à la mémoire de M. & Mme Yé’hia TEBOUL au Roch-Collel : Rav ‘Haïm BENMOCHÉ
et à leurs chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Shmaya COHEN Rabbi Moché DABI
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Centre d’étude & formation de rabbins francophones aux Rabbanim : Rav Avraham GARCIA Rav Chalom GUENOUN
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Rabbi Mendi LALOUM Rabbi Amir MADAR Rabbi Mickaël MERAN Rabbi Chmouel PLANTARD Rabbi Raphaël SABBAH Rabbi Yohanan UZAN
Qu’ils puissent grandir ensemble 4dans la Torah et la Crainte du Ciel.
Table des matières Partie 1
La Sim’ha au quotidien �������������������������������������������������������������������17 Partie 2
Les bénéfices de la Sim’ha ���������������������������������������������������������������45 Partie 3
la Sim’ha : Comment l’obtenir ������������������������������������������������������ 73 Partie 4
Guide de la Torah pour se rapprocher de la Sim’ha �����������������91 Partie 5
Les passages à vide ����������������������������������������������������������������������� 131 Partie 6
Gratitude, Berakhot et Sim’ha (et Charlie Brown) ��������������������179 Partie 7
Torah et Sim’ha �������������������������������������������������������������������������������197 Partie 8
Téfila et Sim’ha ������������������������������������������������������������������������������ 221
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Vivre dans la Simh’a
Partie 9
Clés supplémentaires pour la Joie : le chant, la Émouna et plus ����������������������������������������������������������������������������������������������251 Partie 10
La Sim’ha tout au long de l’année ���������������������������������������������� 297
Préface
Sur la Sim’ha et les miracles Nous commençons un livre sur la Sim’ha avec une histoire qui commence tristement, mais se termine par une grande Sim’ha.
L
e Rav Tsvi Margolin et son épouse ‘Hanna, se marièrent en Lituanie en 1927. Pendant des années, ils rêvèrent de fonder une famille, mais aucun enfant n’était en vue. Ils consultèrent de nombreux médecins à travers toute la Lituanie, sans succès. Ils se rendirent même à Moscou, à la recherche de l’aide des meilleurs médecins de Russie. Rien ne fonctionnait. Les meilleurs médecins ne purent comprendre le problème. Rav Tsvi et ‘Hanna rentrèrent chez eux, déçus et frustrés. Après un certain temps, le couple attristé décida de redoubler d’efforts et entreprit un voyage à Berlin, capitale de l’Allemagne et le centre médical le plus moderne de l’époque. Ce fut un voyage difficile et coûteux, mais que n’auraient-ils fait pour avoir des enfants ? Une fois de plus, ils furent déçus. Les experts ne purent trouver de solution et le couple, le cœur brisé, rentra en Lituanie. Aucune aide, aucun espoir, leurs économies dilapidées en voyages et en frais médicaux. Une histoire vraiment triste.
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Vivre dans la Simh’a
Rav Tsvi avait un ami ‘Hassid qui lui suggéra d’aller rendre visite à son Rabbi. Rav Tsvi, cependant, était un Litvak et ne pouvait s’imaginer rendre visite à un Rabbi ‘hassidique. Mais une année supplémentaire s’étant écoulée, le ‘Hassid parla franchement à son ami Litvak. « Je ne te comprends pas. Vous avez dépensé tellement d’argent pour des médecins et des professeurs, vous avez même voyagé à Moscou et à Berlin sans résultat, mais vous ne tentez même pas un court voyage chez le Rabbi ? Qu’avez-vous à perdre ? » Rav Tsvi réalisa qu’il n’avait rien à perdre et, peut-être, qu’à y gagner. Lorsqu’il pénétra dans la maison du Rabbi, Rav Tsvi vit des Séfarim tapissant les quatre murs du sol au plafond. Le Rabbi lui demanda poliment de s’asseoir et écouta la triste histoire de Rav Tsvi. Le Rabbi se caressa la barbe et dit doucement à l’homme au cœur brisé : « Il y a un Séfer sur la table. Ouvrez-le. » Rav Tsvi ouvrit le livre au hasard. Le Rabbi lui demanda de commencer à lire. Le livre était un ‘Houmach et il l’ouvrit à la Paracha Lekh Lékha. Rav Tsvi commença à lire : « Hachem dit à Avram : «Va pour toi hors de ta terre, de ton pays natal et de la maison de ton père, vers la terre que Je t’indiquerai.» »1 « Arrêtez-vous là », dit le Rabbi, « maintenant, veuillez lire le Rachi. » « ‘Va pour toi’ – signifie : pour ton plaisir et pour ton bien. Et là-bas, Je ferai de toi une grande nation, mais ici tu ne mérites pas d’avoir des enfants. »
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Béréchit 12:1 8
Sur la sim’ha et les miracles
Le message était clair. Le Rabbi dit au Rav Tsvi : « Refermez le livre. Vous avez votre réponse. Ce qu’Hachem a dit à Avraham Avinou s’applique aussi à vous. Si vous voulez des enfants, vous devez vivre en Erets Israël et alors seulement vous mériterez une progéniture. » Litvak, ‘Hassid – cela n’avait plus d’importance. Rav Tsvi et ‘Hanna entendirent le message du Séfer. Ils iraient en Erets Israël. Ils durent affronter de nombreux défis inouïs. Non seulement le voyage fut long, ardu et coûteux, mais à cette époque l’entrée en Terre d’Israël était pratiquement impossible. Les Britanniques gouvernaient ce que l’on appelait la Palestine à l’époque et ils délivraient peu de visas d’entrée aux Juifs. Rav Tsvi s’inscrivit pour obtenir un visa, mais sa demande fut rapidement rejetée par les Britanniques. Ne sachant quoi faire, il envoya une lettre à son oncle, Yossef Rabinovich, qui vivait en Amérique. Cet oncle était à la fois riche et intelligent. Il savait que les Britanniques appréciaient l’argent : Rav Tsvi entrerait en Erets Israël s’ils pensaient qu’il était un riche investisseur. Peu importe que Rav Tsvi ait dépensé toutes ses économies dans ses voyages. Son oncle Yossef ouvrit un compte dans une banque de la Palestine Mandataire sous le nom de Rav Tsvi et y déposa la somme princière de 50.000 $. La ruse fonctionna. Tout à coup, les Britanniques décidèrent que la terre pouvait accueillir deux autres Juifs, leur compte en banque étant bien rempli : Rav Tsvi et ‘Hanna obtinrent leurs visas. Le voyage en Erets Israël fut long et difficile. Par voie terrestre vers la Grèce, puis par bateau à travers la mer Méditerranée. Rav Tsvi avait une petite fortune sous son nom, mais quand il arriva en Erets Israël, il était en fait sans le sou et affamé. 9
Vivre dans la Simh’a
Pourtant, toutes les difficultés portèrent leurs fruits et en 1938, après onze années de mariage, Rav Tsvi et ‘Hanna, extasiés, devinrent les parents d’une petite fille bien nommée Bat Tsion. Ils furent encore bénis par la suite d’un fils et d’une autre fille. Toute sa vie durant, quand Rav Tsvi entendait des gens se plaindre de leurs difficultés à élever leurs enfants, il leur rappelait qu’aussi difficile que soit de prendre soin de ses enfants, cela n’est rien comparé au chagrin et à la douleur de ne pas en avoir. Rav Tsvi écrivit des lettres à sa famille en Lituanie pour les exhorter à le rejoindre en Terre Sainte. C’était l’endroit idéal où chaque Juif devait vivre ; ils devaient faire tout leur possible pour accomplir la Mitsva de s’installer en Erets Israël. Les proches de Rav Tsvi répondirent que bien qu’ils envisageaient de venir, ils possèdaient des maisons et des commerces. Ils examineraient la possibilité de vendre et verraient s’ils pouvaient les rejoindre sur la terre qui avait accordé à Rav Tsvi et à ‘Hanna de telles bénédictions. Cela ne s’est jamais produit. Avant que les proches aient pu franchir les étapes pour rejoindre Rav Tsvi en Erets Israël, la Seconde Guerre mondiale éclata. Hitler, de mémoire maudite, conquit la Lituanie et les Juifs qui y avaient vécu pendant des siècles furent anéantis. Rav Tsvi fut le seul survivant de toute sa famille. Voici donc une histoire emplie de tristesse : la douleur et la peine de onze années sans enfants et le chagrin infini lié à la destruction de la vie juive en Europe. Et pourtant – et pourtant – on peut cependant y trouver de la Sim’ha. Non seulement parce que Rav Tsvi et ‘Hanna survécurent, non seulement parce qu’ils eurent une famille prospère, mais parce que, rétrospectivement, nous comprenons que les angoissantes années de stérilité qu’ils ont endurées, faisaient partie du plan d’Hachem pour les sauver : rien à part leur désir ardent de fonder 10
Sur la sim’ha et les miracles
une famille n’aurait contraint le couple à quitter l’Europe qui devint peu après le cimetière de leur famille. Il n’existe pas de Sim’ha aussi grande que la connaissance de la Hachga’ha Pratit d’Hachem, la compréhension que tout ce qu’Il fait est pour le bien. Et pour moi, j’ai une joie particulière à introduire ce livre sur la Sim’ha par la triste et heureuse histoire de Rav Tsvi et ‘Hanna. Après tout, ils étaient mes grands-parents. C’est uniquement grâce à cette histoire que j’existe aujourd’hui pour la raconter.
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Introduction
Où est la Sim’ha ? Nous allons commencer à rechercher la Sim’ha à l’aide d’une métaphore tirée de la physique.
P
our faire exploser quelque chose, vous pouvez utiliser de la dynamite : placez quelques bâtons dans un bâtiment et observez l’explosion ! Mais si vous voulez faire une méga-explosion, vous devez vous tourner vers l’énergie nucléaire. Quelle est la différence ? La dynamite provoque une explosion de l’extérieur alors que l’énergie atomique provoque l’explosion de l’intérieur. L’un de mes étudiants m’a abordé un jour en se plaignant de ce que sa vie était ennuyeuse. Le jeune homme avait un emploi de bureau à plein temps. Il priait trois fois par jour et intégrait quelques cours de Torah à son emploi du temps. Mais cela n’était pas suffisant. Il sentait que quelque chose lui manquait. « La vie est ennuyeuse. Terne. Monotone. Prévisible. Où est la Sim’ha ? » Où est la Sim’ha ? Que devais-je lui répondre ?Ma première pensée a été : débite-lui un discours d’encouragement édifiant.
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Vivre dans la Simh’a
Belle idée en théorie. Un seul problème : cela ne fonctionnerait pas. Le meilleur discours d’encouragement au monde ne peut inspirer une personne que pour un temps limité. Une heure ? Un jour ? Une semaine ? Le cœur humain n’est pas adapté pour conserver l’inspiration à long terme. Ce que je devais trouver était une solution à long terme pour ce jeune homme en quête de Sim’ha. Ma deuxième pensée a été de lui conseiller de prendre 10 minutes par jour pour s’adonner à une contemplation tranquille, en se concentrant sur des pensées heureuses. À notre époque, cela s’appelle la méditation guidée. Dans la terminologie ‘hassidique, cela s’appelle Hitbodédout. Penser à la vie, au monde, à Hachem. Intérioriser « l’élévation ». Chanter pour soi-même. Une merveilleuse idée, mais à nouveau, cela fonctionnerait-il ? Probablement pas. Dans notre culture d’interruptions incessantes et de distractions sans fin, l’Hitbodédout est devenue presque impossible. De plus, même si le jeune homme pouvait trouver un moment et un endroit où le téléphone ne sonnerait pas et où le beeper ne se déclencherait pas, il n’avait pas l’habitude, de par sa culture, de consacrer du temps à l’Hitbodédout. Il était douteux qu’il prenne un engagement suffisamment fort pour s’y tenir à long terme. Je suis resté perplexe, jusqu’à ce que la réponse me vienne par hasard, alors que me revenait en mémoire une citation mémorable : « Le chemin vers la grandeur n’est pas de faire des choses extraordinaires, mais des choses ordinaires d’une façon extraordinaire. » Quand nous pensons à la Sim’ha, nous pensons à des événements extraordinaires : une Brit Mila, une Bar-Mitsva, un
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Où est la sim’ha ?
mariage. Mais la Sim’ha est quelque chose de beaucoup plus grand qu’un événement occasionnel. Il n’est pas réaliste de s’attendre à ce que les gens fassent des changements extraordinaires dans leur vie, comme s’engager dans une Hitbodédout quotidienne sérieuse. L’adoption de pratiques inhabituelles n’est pas un moyen permettant de progresser dans la vie, du moins pas pour la majorité des gens. Prenons les choses de la vie ordinaire: la prière, les Mitzvot, le ‘Hessed. Ou des choses encore plus banales, conduire pour aller au travail, laver la vaisselle du petit-déjeuner, suivre les devoirs des enfants. Elles peuvent être faites de façon extraordinaire, tout dépend de la manière dont nous les faisons. Parce que chaque instant de la vie possède un énorme potentiel pour amener la Sim’ha dans le cœur si… Si seulement nous pouvions apprendre à réaliser ce potentiel incroyable. Ce qui nous ramène à la comparaison entre la dynamite et la bombe atomique. Lorsque la dynamite provoque une explosion, elle vient de l’extérieur, comme un discours d’encouragement par un enseignant ou une tentative de s’échapper de la vie normale à travers l’Hitbodédout. Mais une bombe atomique déchaîne des forces qui se trouvent cachées et latentes à l’intérieur de la matière. Et l’explosion qu’elle provoque est incommensurable. Voilà donc la réponse ! Prenez les choses ordinaires faisant déjà partie de la vie et apprenez comment les réaliser extraordinairement bien. Priez, allez au travail, occupez-vous des enfants et transformez ces actions quotidiennes et ordinaires en une explosion de Sim’ha ! Un énorme potentiel est là, intrinsèquement. Devenez 15
Vivre dans la Simh’a
extraordinaire en améliorant ce que vous faites déjà, en le faisant plus profondément, plus intensément et libérez l’énergie puissante de la Sim’ha à partir de l’intérieur de vous-mêmes. Si vous pouvez recentrer les activités quotidiennes dans le cadre d’un objectif plus élevé, comme permettre la continuité de votre famille (et, au sens large, du Peuple juif), si vous pouvez voir chaque petite contribution comme un nouveau maillon de la chaîne glorieuse de l’éternité du peuple d’Israël, vous comprendrez que l’ordinaire se fait extraordinaire et que la Sim’ha peut être libérée à travers les actes les plus banals. C’était ma réponse à ce jeune homme. Le moyen d’atteindre une Sim’ha durable est d’apprendre comment appréhender ce que vous êtes en train de faire et de libérer l’énorme potentiel que cela contient. Tout ce qui se passe dans votre vie quotidienne peut devenir une « explosion de Sim’ha » afin de révéler l’extraordinaire dans votre vie ordinaire. Ce livre est basé sur les idées que j’ai tirées de mon entretien avec mes étudiants. Nous verrons comment libérer l’énergie de la Sim’ha dans nos vies ordinaires et quotidiennes. Elle utilise l’énergie nucléaire, non pas pour la destruction, mais pour les raisons les meilleures. Est-ce facile ? Non, mais c’est réalisable, si vous comprenez la direction pour progresser et pour avancer pas-à-pas sur cette voie. Après tout, c’est peut-être de la physique, mais ce n’est pas sorcier !
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PARTIE 1
LA SIM’HA AU QUOTIDIEN
Chapitre 1
Qu’avez-vous appris aujourd’hui ? Commençons par une question personnelle : êtes-vous âgé ?
N
on, il ne s’agit pas de compter le nombre d’années écoulées depuis votre naissance ou celui des bougies que vous avez soufflées sur votre dernier gâteau d’anniversaire. Vous êtes vieux quand vous n’êtes pas jeune d’esprit. Et la chose qui définit le mieux un esprit jeune est la capacité à apprendre de nouvelles choses. Les enfants sont remplis de curiosité. Tout est nouveau pour eux, quelque chose à voir, quelque chose à découvrir : « Hé, je n’ai pas encore essayé cela ! » Regardez un bébé de 6 mois observer ses propres mains avec fascination. Regardez un enfant de 2 ans jouer avec les pots de sa mère et des casseroles. Chaque jour contient la promesse de quelque chose de spécial qui sera ajouté à l’expérience de l’enfant. Quelqu’un est vieux – quel que soit son âge biologique – lorsqu’il considère un nouveau jour plus comme un boulet que comme une opportunité passionnante. Un nouveau jour : que pourraitil m’apporter ? Laissons-le simplement passer d’une manière ou d’une autre.
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Vivre dans la Simh’a
Alors, comment quelqu’un reste-t-il, à tout âge, connecté à la vitalité de la jeunesse, à la passion, à la curiosité ? Les mots les plus tristes de la langue française ont peut-être été prononcés par des gens de tous âges : « J’y suis déjà allé, j’ai déjà fait ça. » Aucun sens de nouvelles opportunités ou de nouvelles possibilités excitantes. L’antidote à ce sentiment d’ennui blasé peut être trouvé dans les mots suivants : « Qu’as-tu appris aujourd’hui ? » Si vous ajoutez quelque chose de nouveau à ce que vous savez déjà, vous pouvez rester jeune d’esprit. Mais si chaque jour suit le précédent sans y apporter quoique ce soit de nouveau à voir, à vivre ou à apprendre, votre esprit deviendra terne et flétri et toutes les bougies d’anniversaire du monde ne pourront illuminer votre vie ! L’apprentissage est un processus permanent, car la sagesse est infinie. Plus une personne apprend, plus elle voit combien il lui reste à apprendre et plus cette sagesse devient une valeur centrale dans la vie. Aussi assoiffée de sagesse qu’une personne ait pu l’être avant l’apprentissage, cette soif est intensifiée par les nouvelles connaissances qu’elle a ajoutées à ce qu’elle sait déjà. Cela l’incite même à faire plus d’efforts pour apprendre encore un autre « quelque chose de nouveau ». Assurez-vous que dans votre agenda quotidien ménage une plage de temps pour apprendre quelque chose de nouveau et pour gagner en sagesse chaque jour.
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