La Clé de la Vie

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La clé de la vie Face au challenge de la grossesse


TRADUCTION Ruth OHAYON • RELECTURE Tamara ELMALEH Eve Anne ZERBIB • MAQUETTE Cynthia BENDANAN • COUVERTURE Dafna UZAN • COORDINATION Moshé 'Haïm SEBBAH • DIRECTION Binyamin BENHAMOU Publié et distribué par les

EDITIONS Torah-Box France Tél.: 01.80.20.5000 Israël Tél.: 02.37.41.515 support@Torah-box.com www.Torah-box.com

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• Imprimé en Israël Ce livre comporte des textes saints, veuillez ne pas le jeter n'importe où, ni le transporter d'un domaine public à un domaine privé pendant Chabbath.


Note de l’éditeur Les Éditions Torah-Box sont heureuses de vous présenter le livre : « La clé de la vie ». La grossesse représente sans conteste une expérience significative de la vie d’une femme. Chaque jour et chaque mois constituent pour elle une nouvelle étape à surmonter, accompagnée tantôt de joie, tantôt de sentiments plus contrastés. Le temps lui semble parfois long, et file pourtant si vite. Cette période si particulière constitue aussi – et surtout – une opportunité unique de renforcer sa spiritualité. Alors que les femmes sont généralement au fait des aspects physiques et mentaux de cette période, du début de la grossesse jusqu’à l’accouchement, elles peuvent, parfois, être moins préparées d’un point de vue spirituel. Pourtant, de nombreuses femmes témoignent avoir vécu au cours de leur grossesse une renaissance dans leur relation avec le Ciel. Dans quelle mesure tirer profit de ces neuf mois si souvent difficiles mais tellement précieux ? Torah-Box a le plaisir de vous proposer cet ouvrage, abondant d’idées et d’approches visant à opérer une transition spirituelle positive pour chaque femme au cours de cet événement si grandiose qu’est la maternité. Elle y trouvera paroles de la Torah, exposés talmudiques, histoires de nos Sages et conseils pratiques qui lui permettront, avec l’aide du Ciel, de franchir ces mois riches de sens avec une foi en Son créateur et un courage révolutionnés. ‫להגדיל תורה ולהאדירה‬ L'équipe Torah-Box



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Lettre d’approbation de Rav Israël GANTZ J’ai parcouru ce très bel ouvrage et ait été impressionné par cette initiative originale, au contenu riche et profond. Heureux le père qui s’investit afin de guider ses filles et de les préparer à affronter l’un des moments les plus importants de leur vie, au plan matériel et spirituel ─ la mise au monde d’un enfant ─ , et qui en profite pour transmettre ces conseils à toutes les autres futures mamans du peuple d’Israël. L’acronyme de « ‘Hotam », (l’un des mots gravés sur la plaque frontale du Cohen Gadol : 'Pitou’hé ‘Hotam Kodech Lachem) formaient les initiales des mots : « Haya, Te’hiyat Hamétim, Matar : la vie, la résurrection des morts, la pluie ». Ce sont les trois miracles dont D.ieu détient la clef, qu’Il ne confie à aucun intermédiaire. Quel attachement au Créateur une future maman peut mériter lorsqu’elle réalise qu’en mettant au monde un enfant, elle s’associe à Lui dans une entreprise dont les clefs Lui appartiennent à Lui Seul ! Il ne me res te qu’à bénir l’auteur de pouvoir poursuivre cette ‘Avodat Hakodèch dédiée au service de D.ieu, et d’avoir beaucoup de Na’hat, de satisfaction juive de tous ses descendants, d’être toujours en bonne santé et de mériter l’assis tance divine, et de faire profiter encore de nombreuses gens de sa grande sagesse. Israël Gantz



Table des matières Lettre d’approbation

p.5

Avant-Propos

p.9

Le plus beau des cadeaux

p.11

Chapitre 1 : Un rare privilège

p.13

Chapitre 2 : « Tu enfanteras dans la douleur »

p.17

Chapitre 3 : Les défis de l’existence

p.21

Chapitre 4 : Des mérites décuplés

p.29

Chapitre 5 : Se relaxer

p.33

Chapitre 6 : Les contractions et les douleurs

p.37

Chapitre 7 : La prière de la future maman

p.43

Chapitre 8 : Un tremplin

p.49

Chapitre 9 : Toujours plus haut !

p.53

Chapitre 10 : Quelques idées pratiques

p.59

Réactions et conseils

p.67

Les portes de la Prière : Prières choisies pour la maman

p.85

Glossaire

p.97



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Avant-Propos NB : Avant d’aborder la raison et l’utilité de la punition divine à l’égard de ‘Hava et ses descendantes, il importe de clarifier certains points au sujet de ces douleurs, et de la souffrance en général. On a tendance à voir la souffrance comme une sorte de mesure expiatoire, des tinée à effacer les taches du passé. Une certaine influence chrétienne donne peut-être aussi à penser qu’il faut souffrir pour gagner des lauriers. Le côté positif de la souffrance, qui sera évoqué à plusieurs reprises dans cet ouvrage, pourrait sembler confirmer cette idée... Sans vouloir entrer dans une polémique, je pense qu’à notre niveau, ce côté positif sera surtout le fait que pour celui souffre, il devient presque naturel de se tourner vers le Maître du monde pour L’implorer, ce qui rapproche automatiquement de Lui. Par conséquent, lorsque nous lisons, dans cet ouvrage ou dans un autre, que les souffrances ‘purifient’ ou ‘font pardonner nos fautes et celles de l’humanité’ ou encore ‘qu’elles assurent des mérites’ autrement inaccessibles, il convient de comprendre, à notre niveau du moins, qu’il ne s’agit pas de souffrir pour le plaisir de souffrir ou pour d’autres raisons mys tiques, mais de savoir que toute souffrance est là pour nous obliger à nous tourner vers D.ieu pour L’implorer et nous rapprocher de Lui ─ ce qui, bien entendu, nous fera gagner des mérites sans nombre.



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Le plus beau des cadeaux Ce livre s’adresse aux futures mamans. A de rares exceptions près, toutes les futures mamans, même lorsqu’elles auraient préféré différer un peu le moment d’attendre un (nouvel) enfant, se réjouissent à la pensée de tenir finalement un petit bout d’homme dans les bras et de le serrer contre leur cœur. Oui, mais... Pour un certain nombre d’entre elles, lorsque les trois ou quatre premiers mois représentent un véritable calvaire ou que l’excédent de poids et de volume, à la fin de la grossesse, est pénible à supporter ─ sans parler de l’appréhension presque générale de la façon dont se déroulera l’accouchement ─, c’est aussi une période où elles ne peuvent s’empêcher de se poser des questions. Pourquoi Hachem a-t-il voulu/permis (si l’on peut s’exprimer ainsi) que ce qui devrait être un moment de bonheur et de joie, un « heureux événement » dans tous les sens du terme, soit accompagné de difficultés et de souffrances ? La sagesse divine auraitelle (‘Hallila !) été impuissante à pallier à ces inconvénients ? Non, de toute évidence !... Alors ? Pour nous, Maaminim Bné Maaminim/qui croyons en Hachem et Lui faisons confiance, il ne fait aucun doute que D.ieu a prévu, avec une minutie extrême, les moindres détails de tout le processus, et ce, depuis l’ovulation et la fécondation1, en passant par toutes les phases de la grossesse, jusqu’à leur heureux dénouement qui, nous prévient d’emblée la Torah, se fera « dans la douleur ». Pourquoi D.ieu a-t-Il décidé qu’il en serait ainsi et comment nous, futures mamans, pouvonsnous comprendre ce processus et le gérer ? Devons-nous, comme c’est généralement le cas, le subir passivement en employant tous les moyens à notre disposition pour souffrir le moins possible ? Ne pourrait-on pas 1. Et même avant cela puisque qu’une fille, en naissant, possède déjà des millions d’ovocytes et que son corps se prépare, au cours des années, pour le processus fantastique que représentent la conception, la gestation et la naissance d’un enfant.


12 essayer, en même temps, de voir ce qu’il peut avoir de positif (à part, bien sûr, l’ineffable joie de mettre un enfant au monde) et d’en tirer quelque chose d’utile ? Presque toutes les futures mamans se préparent à l’accouchement durant les mois qui le précèdent. Elles se renseignent sur les diverses façons d’aborder le grand événement, les exercices et techniques qu’on leur propose pour acquérir les connaissances et les outils dont elles auront besoin pour faire face au challenge, physique et mental, que cela représente. Existe-t-il également un ouvrage aidant les futures mamans à voir cet événement selon l’optique de la Torah et de s’y préparer en conséquence ? Au cours des chapitres qui suivent, quelques mamans rapportent les conseils avisés que leur a transmis leur père sur une façon positive d’aborder l’accouchement et l’optique de la Torah à ce sujet. Ses filles ont ensuite mis par écrit ces idées, auxquelles elles ont ajouté, dans un premier temps, le fruit de leurs propres expériences. Elles les ont ensuite été agrémentées de sugges tions faites par d’autres jeunes mamans auxquelles on avait soumis ces idées pour s’assurer qu’elles étaient applicables en pratique. Il s’est avéré que même celles qui, de prime abord, avaient trouvé que ces conseils n’étaient ‘pas pour elles’, ont reconnu qu’en fin de compte, leur accouchement, lorsqu’elles avaient essayé de mettre en pratique ce qu’elles avaient lu, avait été une expérience qui leur avait beaucoup apporté. Nous publions à présent cet ouvrage avec le souhait que ces idées permettent à beaucoup d’autres femmes d’en jouir et d’y trouver le soutien nécessaire pour le grand événement. Puissent ces très importants moments de leur vie prendre pour elles une beauté et un sens, et soit pour elles un cadeau qui les aidera à s’élever toujours plus haut.


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Chapitre 1

Un rare privilège De façon naturelle, toute femme aspire à avoir des enfants. Chez une Bat Israël, il ne s’agit pas seulement d’un instinct : ce désir tire sa source d’une aspiration plus élevée ─ accomplir la volonté de D.ieu En donnant naissance à un enfant, le parent devient partenaire de D.ieu dans le projet de Création et accomplit la mitsva « fructifiez et multipliezvous », un commandement défini comme « grand » par nos Sages.1 Pourquoi ‘grand’ ? « Parce que, nous dit le Séfer Ha’hinoukh, c’est ce commandement (ne s’adressant qu’aux hommes et ne concernant pas les anges), qui permet d’accomplir tous les autres ». En d’autres termes, en donnant le jour à un enfant, on s’associe à la volonté de D.ieu et au projet de Création, un projet si précieux au Créateur que c’es t dans ce but qu’Il a conçu l’univers dans toute sa complexité. Nos Sages nous enseignent en outre qu’en s’associant à ce projet, on hâte concrètement la délivrance finale car la Création ne pourra atteindre son achèvement et le Machia’h ne pourra arriver que lorsque toutes les âmes seront descendues dans ce monde.2 De nombreuses Néchamot attendent de venir sur terre pour y réaliser ce que l’on ne peut effectuer que dans ce monde. Hachem laisse à notre libre arbitre le choix de les y amener et Il éprouve, si l’on peut dire, une grande satisfaction lorsqu’un couple s’associe à Son projet.3 1. Tossefot Chabbath (4a), Pessa’him (88b). 2. Traité Kalla au deuxième chapitre : Rabbi Yo’hanan dit : « Le fils de David ne viendra que lorsque toutes les âmes vivantes auront été menées à terme, comme il es t dit : ʺcar l’esprit sera retenu devant Moi, ces âmes que J’ai Moi-même crééesʺ ». Que signifie « l’esprit » ? Selon Tossefot (‘Avoda Zara 5a), il s’agit du Machia’h qui es t appelé « esprit », comme il es t dit : « Celui qui était pour nous un esprit de vie, l’oint de l’Éternel » (Ekha 4, 20). C’es t peut-être la raison pour laquelle le Machia’h tarde tant et que, de nos jours, nous assis tons à des naissances croissantes de jumeaux ou de triplés. 3. Faire descendre une nechama sur terre es t un acte de bonté à son égard même cette âme ne pourra rien y faire ou ne pourra subsis ter car cela lui permet l’accès au monde futur. C’est l’un des arguments qu’utilisa


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la clé de la vie

La Mitsva « fructifiez et multipliez-vous » est cependant si grande que de puissantes forces négatives s’emploient à la freiner.4 Réfléchissons un ins tant : es t-il rien de plus précieux qu’un enfant juif ? Si, D.ieu nous en garde, un incendie se déclarait et que le choix se présentait de sauver soit un enfant juif soit toute la fortune du monde, il est évident qu’on sauverait le bébé. Du reste, même si la question se posait entre sauver l’enfant et les objets les plus sacrés de l’univers, y compris tous les rouleaux de Torah avec, parmi eux, celui écrit de la main de Moché Rabbénou, le bébé aurait priorité ! Nous sommes prêts à investir de gros efforts pour nous installer dans un environnement apte à satisfaire nos besoins et ceux de nos enfants. Souvenons-nous donc que la vie d’un seul nouveau-né juif vaut encore bien davantage. Avoir conscience de l’importance du premier commandement donné par le Créateur à l’humanité, et de la satisfaction que son accomplissement génère dans les Cieux, aide à supporter plus sereinement les désagréments de la grossesse et de l’accouchement. Comme d’autres cadeaux de valeur que D.ieu a accordés aux enfants d’Israël ─ en particulier la Torah, le pays d’Israël et le monde futur ─ et qu’on ne peut acquérir qu’au prix de souffrances (Berakhot 5a), une naissance s’accompagne de difficultés et de douleurs. Cependant, comme en témoignent de nombreux exemples d’êtres d’exception qui savouraient à tel point la douceur et la valeur de la Mitsva qu’ils ne sentaient pas la douleur ou l’amertume liés à son accomplissement,5 la future maman elle aussi, lorsqu’elle aspire de Myriam lorsque son père, ‘Amram, se sépara de son épouse lors des décrets de Pharaon : cela vaut la peine de faire venir un enfant au monde, déclara-t-elle, ne fût-ce que pour quelques instants (Sota 12a et Sanhédrin 110b (rapporté dans Torat Hayolédet). 4. La Puissance Divine se manifeste concrètement au moment de la naissance où le spirituel s’unit au matériel. Les forces superficielles (conséquences des fautes) cherchent à l’en empêcher et c’es t ce qui génère les souffrances. [ Lors de la conception), en revanche, l’être en formation n’a pas encore de réalité tangible et les organes reproducteurs ne reçoivent pas d’impureté ; les forces extérieures ne peuvent donc pas les attaquer] (Chem Michemouël, Parachat Vaye’hi 5677). 5. On raconte ainsi comment Rabbi Akiva Eiger ‘savourait’ son Kazaït /volume d’une olive de « Maror » (on sait que les Ashkenazim, pour le Maror, prennent du raifort très fort et amer, qu’il est presqu’impossible d’avaler tel quel) sans la moindre difficulté tant il sentait la douceur et la beauté de cette Mitsva.


un rare privilège

tout son être à donner naissance à un enfant, peut s’élever au-dessus de toutes les contingences. Le Tana Devé Eliahou rapporte la parabole suivante : Désireux de voir lesquels, parmi ses fils et ses serviteurs, l’aimaient et le craignaient vraiment, fit construire une petite cour avec, à l’intérieur, une minuscule pièce où l’on pourrait voir le visage du roi. Ceux qui aimaient et craignaient le roi se montrèrent prêts à se donner le peine de s’y introduire afin de contempler la face du roi ; mais les autres, qui craignaient le roi mais ne l’aimaient pas autant, restèrent prudemment dans la cour pour ne pas s’égratigner en se glissant dans la petite pièce. « Je suis allé à votre rencontre, leur dit le roi, et vous, vous n’êtes pas venus m’accueillir ? » On a parfois du mal à comprendre pourquoi on devrait se donner de la peine, et on cherche simplement à s’acquitter de ses devoirs. Ceux qui aspirent réellement à se rapprocher de Lui et sont prêts à fournir des efforts pour cela, sont capables d’affronter les difficultés, montrant ainsi leur attachement au Roi et au Père qui les aime.

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