1 Histoire pour Chabbath, Tome 2 (Binyamin Benhamou)

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Tome 2 les histoires les plus passionnantes racontées par Binyamin Benhamou


COORDINATION David BERISSI Moshé 'Haïm SEBBAH • RELECTURE Tamara ELMALEH • MAQUETTE Cynthia BENDANAN • COUVERTURE Dafna UZAN • PHOTO COUVERTURE Yoel SMADJA • DIRECTION Binyamin BENHAMOU

Publié et distribué par les EDITIONS TORAH-BOX France Tél.: 01.80.20.5000 Israël Tél.: 02.37.41.515 support@torah-box.com www.torah-box.com/editions © Copyright 2022 / Torah-Box • Imprimé en Israël Ce livre comporte des textes saints, veuillez ne pas le jeter n'importe où, ni le transporter d'un domaine public à un domaine privé pendant Chabbath.


Note de l’éditeur Après le succès du tome 1, les Editions Torah-Box sont heureuses de vous présenter le 2ème tome de la série "1 Histoire pour Chabbath". La narration d’histoires, de paraboles et d’allégories occupe une place essentielle dans la tradition juive. Par son aspect captivant et attrayant, riche en émotions, l’histoire permet de traduire la profondeur des valeurs de la Torah en réalités tangibles, rendant accessibles ces messages profonds à nos perceptions. Ainsi a vu le jour le programme « 1 Histoire pour Chabbath ». Depuis 8 ans déjà, vous avez eu l’occasion d’écouter plus de 300 émouvantes et désormais célèbres histoires pour Chabbath préparées et contées par Binyamin Benhamou. Parce que ces récits authentiques et vécus vous ont ému, touché, parfois mis les larmes aux yeux et vous ont même invité au repentir, nous avons eu l’idée de les colliger en un recueil. Ce livre, que vous tenez enfin entre les mains, sera l’invité idéal de votre table de Chabbath. Vous ne vous contenterez plus uniquement d’en écouter l’agréable récit hebdomadaire sur Torah-Box : dorénavant, vous pouvez lire, relire et conter à l’envi lors de ce jour saint ces histoires authentiques de ces personnes du quotidien, vécues récemment, qui les ont transformées, et qui changeront positivement votre vision de la vie.

‫להגדיל תורה ולהאדירה‬ L’équipe Torah-Box


SOMMAIRE Lettre d'approbation

p.7

Préface

p.9

La promesse de Baba Salé

p.11

Je suis un Juif, un simple Juif...

p.17

La Green Card à tout prix ?!

p.23

'Hanouka au Kremlin de Moscou !

p.29

Le 100ème clou de mon crâne !

p.35

Le plantage du fleuriste !

p.41

L'ange appelé "Sol"

p.49

À la recherche de mes ancêtres

p.53

Le pressentiment du taxi

p.59

Le Scud de Saddam Hussein

p.65

Neuf minutes de bonté

p.69

Léa à bord du Titanic

p.75

J'ai été sauvé par un bébé

p.79

Né'hémia le psychopathe

p.85

Rothschild : une richesse divine

p.91

La chemise blanche

p.95

Le Rav du Yémen

p.99

Le double-enterrement de Brooklyn

p.105


Ya'akov, le fou des camps de la mort

p.111

Les frères bijoutiers de New York

p.117

La catholique et le Rabbi

p.125

Allo les renseignements ?

p.131

Le 50ème anniversaire de mariage

p.137

Les valises de Méchoulam

p.143

L'étincelle de ma Babouchka

p.149

Le visa américain ou la faillite

p.153

Sous une Soucca colombienne

p.159

Un Tsadik dans les camps d'Allemagne

p.165

La main amputée

p.171

Pour un seul gâteau et un thé chaud...

p.177

La facture du Docteur Miles

p.183

Le Rabbi tatoué

p.187

Mendez, le prof d'espagnol

p.191

L'autocollant qui protège

p.195

Votre papa est très malade

p.201

Une Brit-Mila unique dans l'histoire !

p.207

Ma grand-mère muette

p.213

Le Etrog du Rabbi de Berditchev

p.217

L’innocent emprisonné

p.221


Le taxi du Rav Taussig

p.227

Pour un simple coup de fil par erreur

p.233

L’an prochain à Jérusalem reconstruite

p.239

La Soucca tout en haut de Manhattan

p.245

La tombe de Tova Shahor

p.253

Le Birkat Hamazone oublié

p.259

Sauvetage en Italie

p.265

Rivka, couturière sous le régime nazi

p.271

La commande de CD qui a mal tourné

p.277

Une Brit-Mila qui coûte très chère

p.283

L'enfant absent du Gan

p.289

Quand Nétanyahu a touché le cœur de Poutine

p.295

27 ans d'attente...

p.299

‘Hanouka à Medziboz !!

p.305

Papi Albert Marciano

p.311

Glossaire

p.317


Lettre d'approbation Rav Gabriel Dayan C’est avec un grand plaisir que j’écris ces quelques lignes afin de faire part de ma joie aux futurs lecteurs du présent ouvrage "1 Histoire pour Chabbath". Une joie qui envahira sans le moindre doute, tous ceux et toutes celles qui le tiendront en main. Il s’agit du deuxième volume d’une série de recueils réunissant les fameuses histoires pour Chabbath® racontées sur le site Torah-Box par Rabbi Binyamin Benhamou avec une grâce touchante, séduisante et... d’une main de maître. Ces histoires racontées toutes les semaines font fureur. Elles sont écoutées [avant Chabbath] et racontées à travers le monde, chaque Chabbath durant les repas qui deviennent alors, une vraie source de plaisir et qui, bien souvent, font couler des larmes joyeuses et bienfaisantes. Il y a en elles une vertu magique et si l’on peut s’exprimer ainsi, "une force surnaturelle qui vaincrait le diable". Elles ont des effets extraordinaires et produisent un effet purificateur sur nos âmes ! C’est ici l’occasion de le remercier pour ces si belles histoires qu’il cherche pour nous et qu’il ne choisit pas au hasard mais avec soin et minutie et ce n’est pas une tâche des plus faciles. Je peux vous l’assurer. A la fin de chaque histoire, Rabbi Binyamin nous propose une morale qui est, en fait, une eau douce qu’il va puiser au fond de chacune d’entre elles ; une eau que nous devons consommer avec soif et distribuer à nos enfants ou à notre entourage. Ainsi, cela permettra de mieux choisir nos réactions et nos comportements dans un quotidien parfois obscur et confus.


Nos Sages disent : "Tu désires connaître Celui qui a créé le monde par Sa parole ? Etudie donc la Aggada" Sifri Ekev, chapitre 11, passage 22. Les Aggadot - histoires du Talmud - ont des vertus curatives et régénératrices ; elles brisent toutes les barrières nous séparant du Créateur et inclinent notre cœur à Son service. Elles forgent nos traits de caractère et débarrassent notre esprit de toutes ses impuretés. Les histoires racontées par Rabbi Binyamin ont exactement les mêmes effets. Elles nous portent vers des hauteurs où la modestie et la simplicité sont reines, vers des hauteurs où le mauvais penchant n’a plus d’emprise et vers des hauteurs où il est possible de goûter aux délices du paradis tout en étant ici-bas. On le félicite pour cela ! Je conseille vivement à chacun de faire l’acquisition de cet ouvrage afin d’agrémenter les repas du Chabbath [ainsi que ceux de la semaine] et de susciter un débat autour des plats, si bien préparés par nos épouses. Avec cet ouvrage, Rabbi Binyamin vient combler un manque se faisant de plus en plus important et je suis persuadé que tous ceux et toutes celles qui le liront, ressentiront la pureté jaillissant de sa plume et fera naître chez le plus grand nombre, un désir de mettre ses/ces enseignements en pratique. Il est certain que ceux qui l’ÉTUDIERONT ne resteront pas sur leur faim mais attendront avec impatience un prochain volume qui devrait paraître prochainement.

Gabriel Dayan


Préface Parmi les centaines de projets mis en place par l’association Torah-Box, celui de diffuser une très belle histoire vécue en vidéo chaque jeudi est assurément un des meilleurs. Chaque semaine, elle est attendue par plusieurs dizaines de milliers de personnes qui interagissent ensuite avec nous. Plusieurs d’entre elles ont même dépassé le million de vues. Le succès de ce projet nous a échappé. Pas un jour ne passe sans recevoir un chaleureux encouragement à ce propos, car elles contiennent l’énergie qu’on arrive pas toujours à transmettre. De nombreux professeurs nous disent la diffuser chaque semaine en classe, combien de parents nous ont dit avoir la coutume de la regarder en famille avant Chabbath... et combien nous en “veulent” de faire chaque semaine couler une larme à leur conjoint, homme ou femme ! A l’origine, c’était “mon” projet. Je racontais les histoires que j’avais retenues et qui m'avaient le plus marqué. Puis je suis rapidement arrivé à court. Pour tenir le rythme d’une excellente histoire chaque semaine, il me fallait être aidé par le public et tenir compte de leurs expériences de vie, les vérifier, et surtout en chercher d’autres. A ce moment-là, c’est devenu un vrai projet d’équipe. Je vous dévoile donc une partie de la recette du succès : chaque histoire est préalablement cherchée et triée sur le volet par ma chère sœur Sarah Abitbol dont c’est la principale occupation chez Torah-Box, avant ma décision finale. Car l’histoire ne doit pas être “standard”. Elle doit contenir les bons ingrédients, autant que possible. On y travaille dur, on ne se moque pas des gens, et ils l’ont remarqué.


Mais le véritable responsable du projet “1 Histoire pour Chabbath” est mon cher collègue David Berissi. Aussi méritant qu’il est humble, c’est lui qui orchestre le projet. Il filme, enregistre le son et monte la vidéo chaque semaine, parfois jusqu’à tard le soir. Avant mes voyages à l’étranger, il s’assure de m’enregistrer à l’avance afin qu’aucun internaute ne manque ce rendez-vous attendu. Merci Hachem pour ce mérite, merci à tous ceux qui prennent le temps de nous envoyer leurs réactions à chaque nouvelle histoire, merci à Eric Avidan et Benjamin Soulem du Studio Torah-Box, merci à Rabbi Binyomin Pruzansky, Rabbi Tuvia Bolton, Rabbi Yoel Gold, Rabbi Its'hak Zylberstein, Rabbi Yossef Weiss ainsi qu’aux autres auteurs anonymes pour les témoignages vérifiés qu’ils nous ont confié et enfin merci à mon collègue Alexandre Kisielewski pour son aide extrêmement utile. Vous avez dans les mains ce 2ème tome pour une année d'histoires à raconter chaque Chabbath, en attendant le tome 3.

Binyamin Benhamou


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La promesse de Baba Salé

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ette histoire s’est passée en Israël il y a une quarantaine d’années. Chim’on est marié à Myriam et ont une grande jeune fille de 17 ans, qui s’appelle Liat. Cela fait quelques temps que Chim’on ressent une faiblesse musculaire et certains gestes du quotidiens deviennent un défi à réaliser. Il se rend à l'hôpital pour se faire ausculter et là, c’est le choc. Le diagnostic révèle que Chim’on souffre d’une maladie rare et très grave, la dégénérescence des muscles, et la maladie est à un stade avancé. En Israël, on ne peut pas traiter cette maladie, alors des membres de la famille décident de le faire soigner à l’étranger. Chimon part donc à l’étranger, rencontre des spécialistes, mais ils tiennent tous le même terrible discours à son épouse Myriam : « On ne peut rien faire pour un patient qui est aussi gravement atteint. Il est condamné et ses jours sont comptés. Rentrez en Israël, faites-le hospitaliser et préparez-vous à lui faire vos adieux. »


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Liat et Myriam éclatent en sanglots, elles ne peuvent plus s'arrêter de pleurer. Chim’on est rapatrié, son état s’est très vite détérioré, il n’arrive plus à se tenir debout sans aide. Chim’on est hospitalisé et le diagnostic des médecins étrangers se confirme : son état de santé se détériore, il ne sent plus son corps, il n’a plus de contrôle sur aucun muscle, il n'arrive plus à ouvrir les yeux, il souffre d’insuffisance respiratoire et il lui arrive parfois de perdre connaissance. Chim’on et sa famille vivent un vrai cauchemar. Un jour, Myriam reçoit un appel de l'hôpital qui lui demande de venir le plus vite possible avec sa fille. Elles arrivent et rencontrent le professeur qui leur dit : « Ecoutez bien, comme vous le savez, votre mari est déjà dans un état extrêmement grave depuis un bon moment. Il est en train d’agoniser, et d'après nos estimations, c'est son dernier jour aujourd'hui. » Elles se mettent à pleurer sans pouvoir s'arrêter : les médecins disent que Chim’on va décéder aujourd’hui. Elles sont accablées, elles sortent de l'hôpital et décident d’aller faire le tour des Rabbanim demander des bénédictions et à chaque visite, elles prennent sur elles une nouvelle résolution. Le dernier des Rabbanim de cette tournée de la dernière chance n’est autre que l’illustre Baba Salé, de mémoire bénie. Myriam écrit sur sa doléance sur un papier et le donne à l’assistant du Rav. Baba Salé lit le papier et demande à son assistant de les faire entrer. Elles entrent, s'assoient sur le côté, le Rav ne les regarde pas. Il leur demande : « Que se passe-t-il ? »


la promesse de baba salé

Elles commencent à pleurer : « Mon mari, les médecins ont dit que c'était son dernier jour, il est l'hôpital... » Le Rav leur répond, toujours sans les regarder : « J'ai compris. Portez-vous des vêtements pudiques ? » Elles répondent : « Nous avons consulté plusieurs Rabbanim, grâce à D.ieu, nous avons pris la résolution de lire des Téhilim, de réciter le Birkat Hamazone, les prières du matin et toutes sortes de Brakhot. » Baba Salé est très compatissant, il explique à Myriam et à sa fille : « On vous a dit que c'était son dernier jour... Je ne méprise absolument pas les Mitsvot que vous vous êtes engagées à accomplir, bien au contraire. » Ses propos sont entrecoupés des sanglots de Myriam et de sa fille. Il reprend la parole : « Ecoutez bien, si vous acceptez toutes les deux de vous habiller conformément à toutes les règles de la Tsni'out - de la pudeur -, c'est-à-dire en portant des collants, une jupe en-dessous du genou et une chemise qui couvre le coude, comme l'exige la Halakha. Alors, je ne vous le dis pas, mais je vous le promets, non seulement votre mari, votre papa, guérira de sa maladie, mais il pourra demain tenir sur ses jambes. Vous acceptez de vous plier intégralement aux règles de la pudeur ? » Elles commencent à pleurer, la femme veut son mari vivant, et la fille, son père. Elles répondent à l’unisson : « J'accepte ! » Baba Salé bénit le mari puis elles partent.

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En sortant, elles vont directement acheter des vêtements pudiques, puisque jusque-là, leur garde-robes ne l’étaient pas. Elles entrent dans un magasin de vêtements destinés à un public religieux, et elles achètent tout : les jupes longues, les manches longues, les collants, tout, et elles se changent avant de ressortir. Quand elles arrivent à l'hôpital, elles veulent ouvrir la porte de la chambre mais les médecins la referment aussitôt et leur demande de patienter. Elles se mettent à pleurer, elles ne comprennent pas et pensent que c’est la fin, D.ieu préserve. Elles attendent, et au bout d’une heure qui leur semble interminable, la porte s’ouvre et on leur demande de rentrer. Elles entrent et voient que Chim’on a les yeux ouverts, Il regarde sa femme et commence à pleurer. Il dit : « Myriam, où est Liat ? » Liat s’avance. II a l’air bouleversé, il leur dit : « Mais pourquoi vous êtes habillées comme ça ? Que s'est-il passé ? C'est quoi, ces habits ? Que vous est-il arrivé ? » Elles lui racontent toute l'histoire avec le saint Baba Salé. Le lendemain, devant les médecins sous le choc, Chim’on se tient debout, il est bien vivant. Il passe une période de convalescence, au terme de laquelle il dit à sa femme : « Myriam, je veux que nous allions voir Baba Salé ». Il arrive chez Baba Salé avec sa femme et sa fille. Il entre chez le Rav, le Rav lui demande son prénom et lui dit : « Chim’on, peux-tu me raconter ce que tu as vu quand tu étais dans le coma ? »


la promesse de baba salé

Chim’on raconte : « Rav, j'étais au tribunal céleste, et un instant avant qu'on me condamne à mort, alors qu'on s'apprêtait à sceller mon jugement et que j'étais sur le point de quitter ce monde, une porte s'ouvre dans le tribunal céleste, et un homme à l'allure noble entre. Il ressemblait à un roi, brillant comme la lumière. Il dit aux juges:

« Juges ! J'étais roi d'Israël dans le monde inférieur. Et je décide aussi ici, dans le monde céleste. Son jugement a été annulé, faites-le redescendre en bas. » Baba Salé lui demande : « Comment s'appelait cet homme ? » Chimon ne sait pas, il sait juste qu’il avait l’allure d’un roi et qu’il dégageait une lumière resplendissante. Baba Salé lui répond que c’était Chlomo Hamélèkh, le roi Salomon. Chimon ne comprend pas quel rapport il peut avoir avec Chlomo Hamélèkh, pourquoi ce grand roi d’Israël aurait ainsi intercédé en sa faveur. Baba Salé s’explique : « Lorsque ton épouse et ta fille sont venues ici, tu aurais dû mourir, tu n'aurais pas dû rester en vie, le professeur avait dit que c’était ton dernier jour. Alors j’ai cherché dans nos textes où était marqué : « dernier jour »

« ‘Oz Véhadar Lévouchah, Vati'hsa'k Léyom A'haron. » Parée de force et de dignité, elle pense en souriant au dernier jour. Qui a écrit cette phrase ? Chlomo Hamélèkh !

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Quand ta femme est partie, j’ai dit au roi Chlomo : « Chlomo, tu as écrit dans Echet 'Hayil : "Oz Véhadar Lévoucha" : regarde, elles sont maintenant habillées dignement, et toi, tu vas accomplir le verset : « Vati'hsa'k Léyom A'haron » : elle pense en souriant au dernier jour. Le mari ne mourra pas grâce à toi, tu vas intervenir pour le sauver. « Et c’est ce qu’il s’est passé. » Baba Salé conclut : « Ta femme et ta fille ont pris une résolution et dans le Ciel, on m’a fait une grande ouverture pour te sauver la vie.

« Pit’hou li péta’h ke'houdo chel ma’hat vaani efta’h lakhem peta’h képit'ho chel oulam » « Ouvrez-Moi une porte de Téchouva comme le chas d’une aiguille et Je vous ouvrirai une porte dans laquelle des charrettes et des carrosses pourront entrer ». Chacune de nos Mitsvot peut avoir des conséquences insoupçonnées mais toujours positives sur notre quotidien. Quand nous allons voir des grands Rabbanim, et que ceux-ci nous invitent à prendre sur nous une Mitsva spécifique, il faut bien comprendre que leur vision des événements surpasse la nôtre, et qu’ils ne nous demanderont jamais quelque chose par hasard. Nos Tsadikim sont en quelque sorte la gorge d’Hachem, et les écouter aura sans aucun doute des répercussions extraordinaires dans notre vie, ici et après 120 ans.

Chabbath Chalom !

Racontée la première fois en vidéo sur le site Torah-Box.com Jeudi 20 août 2020


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Je suis un Juif, un simple Juif...

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ette histoire se passe en Israël. ‘Hava Kornfeld, âgée de 60 ans, n’a aucun lien avec son judaïsme, c’est le moins que l’on puisse dire. D’ailleurs, elle est même antireligieuse. C’est bien simple : elle ne peut pas supporter les religieux, quels qu’ils soient, peu importe leur tendance ou leur style, et ne ressent que du dégoût et du mépris envers eux. Hormis cette aversion qu’elle a toujours ressentie sans vraiment savoir pourquoi, ‘Hava est la bonne humeur incarnée et a tout pour être heureuse. Un mari aimant, une situation financière confortable, des enfants tous mariés, la joie d’être bientôt grand-mère, et une activité professionnelle qui lui donne beaucoup de satisfaction. Depuis plus de 30 ans, son métier consiste à déceler les difficultés scolaires des enfants. Elle possède une grande capacité d’écoute, une réelle sensibilité et prodigue toujours des conseils pertinents. Grâce à elle, des milliers d’élèves ont réussi à développer brillamment leurs facultés intellectuelles et émotionnelles.


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Bref, tout va pour le mieux dans sa vie, si ce n’est cette antipathie inexpliquée pour le judaïsme et tous ceux qui le pratiquent. Ce jour-là, un samedi matin, ‘Hava se lève de bonne heure comme à son habitude pour aller faire sa marche quotidienne. Les hommes entrent et sortent des synagogues, enveloppés de leur Talit, mais pour elle, ces gens représentent l’exil, l’obscurité et une époque révolue. Indifférente, elle ne daigne même pas les regarder. À un moment, elle aperçoit Avigdor, le médecin de la famille, qu’elle salue poliment avant de voir qu’il porte... une Kippa ! Et voilà qu’il lui répond : – Chabbath Chalom, madame Kornfeld ! Étonnée, elle lui dit : – Je ne savais pas que vous étiez religieux ! – Je ne suis pas religieux, répond le médecin. ‘Hava est perplexe : – Mais alors, où allez-vous avec cette Kippa sur la tête ? Il lui explique : – À la synagogue. Il n’y a rien d’extraordinaire là-dedans, un Juif qui se rend à la synagogue doit porter une Kippa, c’est tout. Je n’ai rien inventé ! Mais ‘Hava insiste : – Alors vous êtes religieux ! Avigdor sourit et répond : – Non, madame Kornfeld, je ne suis qu’un Juif, un simple Juif ! Et là, ‘Hava ne sait plus quoi dire. Bizarrement, cette phrase de son médecin, qu’elle connaît depuis plus de 20 ans, la bouleverse au plus haut point. À part cette Kippa qu’elle


je suis un juif , un simple juif ...

a aperçue sur sa tête pour la première fois, il n’avait jamais montré le moindre signe extérieur de religiosité. Et maintenant, elle le voit se rendre tranquillement à la synagogue et rejoindre ces religieux qu’elle ne peut pas supporter. « Je ne suis qu’un Juif, un simple Juif... », ces mots résonnent dans sa tête et ne lui laissent aucun répit. Elle est persuadée d’avoir déjà entendu ça quelque part, mais impossible de se rappeler qui lui a dit cette phrase qui la tourmente. Troublée, elle s’assoit sur un banc et réfléchit. Une heure passe, puis deux, mais toujours rien. Au bord des larmes, elle finit par implorer le Créateur : – Maître du monde, où ai-je déjà entendu cette phrase et pourquoi me perturbe-t-elle autant ? Aide-moi, je T’en prie... Et tout à coup, ‘Hava se souvient. Elle se souvient d’abord de sa jeunesse en tant que fille unique de parents rescapés de la Shoah. À la maison, ils ne parlaient jamais de leurs traumatismes. Un silence tendu régnait constamment. L’atmosphère était lourde, oppressante. Son père était un homme totalement renfermé sur lui-même qui ne parlait pratiquement jamais, excepté quelques mots de temps en temps. Il était endurci, sérieux, totalement investi dans son travail à l’usine... Un jour, alors que ‘Hava était encore lycéenne, sa mère, une femme au grand cœur, décéda soudainement. Peu de temps après, son père attrapa la terrible maladie d’Alzheimer. Mettezvous un peu à la place de ‘Hava : à l’âge de 16 ans seulement, elle se retrouva orpheline, privée de l’amour et du soutien de sa maman, et avec un père relativement jeune qui perdait la mémoire jour après jour. Terrible ! Son père restait là, assis pendant des heures, le regard vide ; il ne disait pas un mot. ‘Hava lui tenait souvent compagnie, ne voulant pas le laisser dépérir tout seul.

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Et voilà qu’après trois ans de maladie, dans un élan de lucidité, il leva brusquement la tête, se tourna vers sa fille et lui dit : – Après des années de souffrance durant la Shoah, je voulais mourir, je n’en pouvais plus. Mon corps était mutilé partout. J’étais tiraillé par la faim, je pesais à peine 30 kilos. Je n’avais plus de parents ni de frères et sœurs, plus aucun espoir, plus rien. Tout à coup, un nazi qui mesurait au moins deux mètres a surgi de nulle part. Il a pris son pistolet, l’a appliqué sur ma tempe et il m’a hurlé : « Sale juif ! Qui es-tu ? » Je ne comprenais pas sa question ni pourquoi il me demandait ça. Sans réfléchir, je lui ai répondu : « Je ne suis qu’un Juif, un simple Juif... » J’étais sûr qu’il allait me tuer, mais à ma grande surprise, il a remis son arme dans son étui et il est reparti aussi vite qu’il est arrivé. Immédiatement après avoir terminé son histoire, le père de ‘Hava replongea dans sa léthargie avant de mourir quelques jours plus tard. Pendant des dizaines d’années, ‘Hava avait eu dans son subconscient la dernière phrase prononcée par son père avant de quitter ce monde. Cette petite phrase anodine, « je ne suis qu’un simple Juif » avait fini par faire son effet chez ‘Hava, même après toutes ces années. Tous ces souvenirs, jusque-là profondément enfouis dans sa mémoire, l’incitent alors à se remettre en question. Peu à peu, elle réalise que sa haine de la religion est une sorte de vengeance inconsciente contre D.ieu pour tout ce que ses parents ont subi.


je suis un juif , un simple juif ...

Quelques jours après, ‘Hava se rend à un séminaire pour en savoir plus sur le judaïsme. Six mois plus tard, un Chabbath matin, elle croise à nouveau Avigdor, son médecin, qui est stupéfait en la voyant avec la tête couverte et habillée selon les règles de la pudeur juive. ‘Hava sourit et lui souhaite chaleureusement : – Chabbath Chalom docteur ! Moi aussi je ne suis qu’une simple Juive... Le ‘Hida nous enseigne que lorsque quelqu’un ressent un éveil dans le domaine de la spiritualité et du Service Divin, il doit s’y attacher sans attendre, car le Yétser Hara' s’empressera de refroidir son élan et de le décourager.

Chabbath Chalom !

Racontée la première fois en vidéo sur le site Torah-Box.com Jeudi 1er mars 2018

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