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ANTOINE SCHMIDT

Maria Borges Adriana Lima

Leto Diane Kruger

ANTOINE SCHMIDT

LA MODE, LA MODE, LA MODE

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Alors, je m’appelle Antoine Schmidt et j’ai 33 ans. Je suis né en Afrique, au Sénégal exactement, et je vis à Paris depuis ma naissance. Ça va faire bientôt 4 ans que je suis en freelance comme styliste pour les magazines ou les célébrités, ainsi que RP pour les marques. C’està-dire que je mets en relation les célébrités avec les marques, ou bien je fais de l’événementiel pour des lancements de produits ou encore des marques, en général.

La mode, le luxe... Une vocation de toujours ? J’ai commencé à travailler dans la mode parce que ma mère m’a beaucoup appris, notamment des choses sur la mode, la couture, tout ça. J’ai été bercé par ça puisque ma grand-mère était aussi couturière. J’ai donc commencé le lycée avec option mode, à Albert de Mun, dans le 7e arrondissement. Ensuite, j’ai été chez MJM, donc une école sur le design, le graphisme, la mode et le stylisme. J’ai arrêté pour aller à la Chambre Syndicale de la Couture où j’ai fait 1 an. Par la suite, j’ai commencé à travailler en tant que stagiaire chez Be Magazine, pour le groupe Lagardère. C’était un tout jeune magazine à l’époque qui venait de sortir pour les 16-30 ans. J’étais assistant d’une rédactrice mode et beauté web. C’était un peu le début des réseaux sociaux ; Facebook, Instagram et tout ça, donc c’était plutôt sympa. Ensuite, j’ai quitté ce magazine pour le magazine Numéro. J’y suis resté 2 ans. Puis, j’ai décidé d’arrêter la presse parce que c’était un peu trop « Le Diable s’habille en Prada » pour moi. J’ai voulu aller directement chez les RP, donc j’ai commencé chez Roberto Cavalli. J’y suis resté 7 ans. Et voilà.

Une inspiration dont la carrière serait un modèle pour vous ? Mon modèle et mon inspiration ça serait Oprah Winfrey ou bien Michelle Obama. Mais je dirais plus Oprah Winfrey parce qu’elle est à mes yeux une personne qui véhicule de très belles valeurs. Elle a le goût du travail et n’a pas peur de se retrousser les manches. Au contraire, elle prône justement la réussite par le travail, ce qui est selon moi très important car c’est quelque chose qui aujourd’hui se perd.

Comment se fait-on une place dans ce milieu très fermé ? Eh bien, je commencerais par dire que je n’ai jamais eu peur d’y aller au culot. Je n’ai jamais eu peur de ne pas compter mes heures, parce qu’il est vrai qu’aujourd’hui beaucoup le font, ils réclament leurs week-ends, leurs vacances… Ça me paraît assez compliqué de vouloir réussir et se faire une place en ayant cette mentalité-là, surtout dans un secteur aussi concurrentiel. Je pense que c’est ce qui m’a véritablement permis de me faire une place. Et puis, j’ai un côté relationnel très développé, et ce depuis mon enfance. J’aime bien être entouré, je suis très sociable. Pour moi ce n’est pas du travail, c’est quelque chose de naturel disons. Vos 3 expériences ou moments les plus marquants ? Alors, ça aurait été le Festival de Cannes, où j’ai pu habiller quelques célébrités, notamment Eva Longoria. J’y ai participé plusieurs fois et je dirais que ça m’a vraiment marqué. J’ai également participé au Gala du Met, à New York. Cette expérience m’a réellement permis de passer à un stade supérieur. Par ailleurs, je pense que ça a boosté ma carrière au niveau des États-Unis puisque je reçois depuis pas mal de demandes qui y sont liées. J’en suis d’ailleurs très content. Une dernière expérience qui m’a véritablement marqué c’est la première fois que j’ai vu des célébrités qui me tiennent à cœur comme, par exemple, Beyoncé.

Votre état des lieux de la place des afropolitains dans l’univers du luxe actuel ? A mon avis, leur place est en train de prendre de plus en plus d’importance. On peut le voir, par exemple, chez Louis Vuitton avec Virgil Abloh ou bien avec Olivier Rousteing, chez Balmain. On a quand même placé à la tête de grosses maisons des personnes issues de communautés différentes et diverses. Après, je pense que c’est plus une question de talent plutôt que d’origines qui permet à une personne d’atteindre un certain niveau. Je suis tellement fier de voir Olivier Rousteing nous faire rêver depuis 10 ans maintenant ou encore de voir Virgil Abloh bousculer les codes d’une maison très traditionnelle comme Louis Vuitton. Je trouve ça génial et démonstratif des nouvelles générations qui arrivent et de leur besoin de diversité.

Si vous aviez une baguette magique, quel(le) serait la maison de couture, l’établissement ou la personnalité avec qui vous aimeriez travailler ? Anna Wintour, sans hésitation. Pour le Vogue US et pour tout le groupe Condé Nast. C’est aussi une de mes idoles et je pense que j’ai beaucoup à apprendre d’elle. C’est une personne qui a su faire sa place pour des décennies et qui représente vraiment le luxe et la mode. De plus, elle déniche plus de 100 créateurs au monde par an.

Un conseil à une personne souhaitant évoluer et se développer dans ce secteur d’activité ? Il serait bon de ne jamais baisser les bras, de toujours se battre et ce avec le sourire.

They Glow

Instagram, SnapChat, TikTok, YouTube… ces réseaux sociaux ont changé nos modes de consommation de l’information. Aujourd’hui, nombre d’influenceurs peuvent même prétendre se substituer à certains médias spécialisés. Certaines sont devenues des sortes de mini gourous, suivies par des communautés d’aficionados du monde entier. Beauté, mode, humour, lifestyle, voici les principaux créneaux de prédilection de ces ambassadrices 2.0. Pour nos 10 ans, nous avons décidé de mettre en avant le « Black is beautiful » avec ce shooting intitulé THEY GLOW, réunissant 10 des plus impactantes figures afropolitaines sur le Gram. Leslie Lawson, douce et discrète, est une des chantres de la confiance en soi. Assumant fièrement ses formes et son éclatante chevelure afro, elle est devenue au fil des années l’une des chouchous des adeptes du mouvement « Nappy ». Aïcha Ndaw, bien que Parisienne, est une star dans son pays d’origine, le Sénégal. Cette étudiante en Fashion Design qui culmine à quasiment 1 million de followers sur IG, dont une grande majorité provient du pays de la terenga, se lance désormais dans le développement de sa marque de vêtements : Atelier Antaï, tout fraîchement créée. Au rayon mode, comment ne pas citer Eve Pamba ? Arrivant en seconde position de notre shooting - en termes de following (quasi 850K sur IG) - cette influenceuse, originaire du Congo Brazzaville, se distingue par son allure de mannequin, son lifestyle très mode et sa vie rythmée par les mondanités parisiennes. Et quand il est question de mode, Ophely Mezino n’est jamais bien loin. Avec sa silhouette de top model, notre miss Europe 2020 (2ème de miss Monde 2020) alimente ses feeds avec des styles très pointus, n’hésitant pas - au passage - à toujours valoriser son magnifique afro. Autre miss, autre profil : Justine Kamara. Révélée lors de l’élection miss France 2017 où elle terminera 4ème dauphine, Justine s’est distinguée à de nombreuses reprises. On l’a vu apparaître, notamment, lors du clip « Bébé » de MHD et Dadju, dans lequel elle occupe un rôle central. Aujourd’hui, c’est dans la peau d’une jeune femme entrepreneure dans le domaine de la beauté que nous la découvrons, avec la création de sa marque de maquillage Jolyka. Et ce n’est pas la seule à être présente sur le créneau de la beauté afro. C’est aussi le cas de Zara, propriétaire d’Aziliz Cosmetics. Originaire du Tchad, celle qui aime se considérer comme « La Cookie Lyon française » s’est forgée une solide communauté, raffolant de son franc-parler et de son lifestyle très « showbiz » parisien. Tout aussi entreprenante, la youtubeuse Pembe Cherole s’est orientée vers la commercialisation de faux-cils sous la griffe Pembeauty Lashes. Et, contrairement à ce que son « blase » pourrait présupposer, Lisa (de son vrai prénom) n’est pas Congolaise mais bien l’une des plus rayonnantes représentantes de Madagascar. Autre influenceuse reconvertie en business woman de la beauté, j’ai nommé Mary So.Kass, fondatrice de son institut de beauté The Beauty Lounge, situé à dans la ville du Havre. Une femme de caractère, au teint ébène sublime, qui séduit sa communauté par un contenu très éclectique, mêlant à la perfection mode, beauté et voyage. Et pour finir, Sarah Kpossa, la cadette du groupe, notre métisse Marocaine-centrafricaine est une des valeurs montantes. Mannequin et modèle, elle a su se distinguer en créant sa propre marque de cosmétique Kpossa Beauty qui lui a valu une affiche dans la ville qui ne dort jamais, New York, ainsi qu’une publication sur le site de Vogue China. Et tout ça à seulement 18 ans… Changement de registre avec Tata Osca. Espiègle et souvent déjantée, Oscarine a réussi à se faire une place au zénith des influenceuses par le biais de l’humour. Connue pour ses sketchs en ligne, elle aspire désormais à une carrière prometteuse de comédienne, après avoir déjà participé à quelques longs métrages. THEY GLOW !

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Philippe Emmanuel Colomb

Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Philippe Emmanuel Colomb. Je suis originaire de Côte d’Ivoire, j’ai 43 ans. Je suis spécialiste en stratégie marketing, styliste et créateur de la marque de bijoux éponyme : Emmanuel Colomb.

Quelle est la genèse de la marque ? J’ai commencé depuis New-York, dans les années 2000. La marque était sous le nom de Philippe Colomb. J’avais un showroom et je présentais de belles pièces avec des peaux exotiques : serpent, crocodile, zèbre... et travaillées à partir d’argent et d’or. Puis, je me suis dirigé vers la musique en ouvrant un label à Philadelphie. J’ai quelque peu perdu mon inspiration et je suis resté davantage focus dans l’univers musical. Mais, ces dernières années, je me suis reboosté et j’ai remis sur pied ce projet que j’ai depuis 10 ans : ma marque de bijoux.

Quel est le message derrière le produit ? Le but est de t’entraîner à t’élever spirituellement, en définissant les outils dont tu as besoin pour pouvoir atteindre cette maturité spirituelle. La collection est déclinée en 7 parures qui représentent les 7 dons pour atteindre cet éveil (la sagesse, l’intelligence, le conseil, le savoir, la dévotion, la force et l’humilité). Et c’est d’ailleurs pour cela que la collection s’appelle : AWAKENING (L’Éveil). Faites-nous une description technique du produit… C’est un produit unisexe, nous utilisons beaucoup d’argent et de temps en temps de l’or et du bronze. Nous travaillons aussi avec de nombreuses pierres et je compte revenir aux peaux exotiques pour les prochaines collections.

Quelle est la gamme de prix ? Nous sommes sur quelque chose de très accessible. Par exemple, une parure regroupant un collier, un bracelet et une bague revient à peu près à 600€.

“ La collection est déclinée en 7 parures qui représentent les 7 dons pour atteindre la maturité spirituelle : la sagesse, l’intelligence, le conseil, le savoir, la dévotion, la force et l’humilité. ”

Comment se procurer les produits ? Vous pouvez commander sur www.emmanuelcolomb.com

Que représente la Côte d’Ivoire ? C’est le plus beau pays d’Afrique de l’Ouest (rires) ! Le but de cette collection est aussi de participer à notre économie et pouvoir faire tourner l’argent entre les mains de mes frères. Je compte d’ailleurs créer une ONG qui viendrait spécifiquement en aide aux artisans bijoutiers de la Côte d’Ivoire.

Dans votre collection, retrouve-t-on des symboles de la culture ivoirienne ? Je suis moi-même Baoulé et il y a pas mal de poids Akan présents dans la collection. Mais je peux aussi prendre l’inspiration d’autres pays d’Afrique comme le Niger ou le Sénégal.

Le Niger est l’un des maîtres en la matière… Effectivement, le Niger et les Touaregs ont été ma toute première source d’inspiration. Lorsque je suis parti à Niamey, j’ai visité le musée national et c’est ce qui m’a poussé à vouloir créer des bijoux. Fez, Agadez… Chaque ville du Niger a sa propre collection de bijoux. Il s’agit en fait d’un ensemble de grandes familles qui assuraient la confection de ces bijoux marquant l’identité de leur région. Et j’ai été subjugué !

Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ? L’Afrique.

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