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Fashion
from ROOTS 10 ANS
by michael teta
Veste NEFER COUTURE
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Tenue ALPHADI
Cape KARIM TASSI
KARINE ÉCOUÉ
FONDATRICE DE ELEYA MANAGEMENT
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Karine Écoué, 40 ans, je suis originaire du Togo et je suis agent artistique. Je suis la fondatrice de l’agence Eleya Management.
Revenons sur votre parcours professionnel ? Je suis issue d’un master en journalisme. J’ai eu à travailler dans différents secteurs : l’évènementiel, la production audiovisuelle... J’ai bossé également chez Next Management, une agence de mannequins à Paris. Lorsque j’étais dans cette agence, je me suis aperçue que tous les mannequins avaient le même profil. Il n’y avait pas de personnes qui pouvaient mettre une taille 38 ou un 40. En regardant les campagnes publicitaires, je me rendais compte que les personnes « lambda » n’étaient pas assez représentées. J’ai donc eu l’idée de créer ma propre agence pour permettre aux personnes qui sont body positive ou qui ont un profil atypique de pouvoir se présenter et faire des campagnes publicitaires. Cela fait un an. J’étais dans un stade de préparation et j’ai commencé à recruter les différents talents dans mon écurie depuis septembre 2020.
Quel est le champs d’actions de votre agence ? Mon écurie est constituée de mannequins, de modèles, de comédiens et de danseurs. C’est une agence de scouting et de management où nous développons la carrière de tous ces talents. Ce sont des personnes qu’on envoie en castings publicitaires ou pour des clips vidéos. On ne reste pas purement dans l’éditorial magazine ou dans le catwalk.
Quels sont les critères de sélection ? S’il s’agit d’un modèle, je vais me demander ce que la personne peut apporter visuellement, savoir si elle est bankable ou non. J’essaye de voir si c’est un profil qui va intéresser le marché. Si c’est le cas, tu viens dans l’agence, on développe ta carrière, on va te faire de belles photos et, selon la direction artistique choisie, mon managing partenaire (Philippe-Emmanuel Colomb) et moi serons là pour t’accompagner dans ton développement.
On est à l’heure de la promotion de la diversité, notamment dans les spots pub Tv. Est-ce un phénomène de mode ou quelque chose d’encré dans le temps ? Je pense qu’aujourd’hui c’est la place à la diversité. En France, cela reste timide en comparaison avec ce qui se fait dans les pays anglo-saxons. À l’international, on va parler d’inclusion ethnique. Aujourd’hui, en France, les Noirs commencent à trouver timidement leur place en pub Tv ou sur les catwalks. Ce mouvement doit s’amplifier et nous comptons y participer.
Pouvez-vous nous décrire votre catalogue actuel ? J’ai des mannequins et modèles noirs typés Afros ou Caribéens, d’autres d’origine algérienne, caucasienne, asiatique, une modèle body positive, un mannequin métisse avec de sublimes tâches de rousseur… Nous avons vraiment tout type de profils !
Un message pour de potentiels futurs modèles ? Je ne veux pas faire de pub pour McDo, mais : « Venez comme vous êtes ! » Avec nos outils de travail, nous sommes là pour améliorer votre image, vous présenter de la meilleure manière sur le marché et vous faire bosser.
Un message pour de potentiels futurs clients ? Venez vers nous, nous avons une méthode de travail qui est nouvelle. Nous vous faisons gagner du temps et de l’argent en vous proposant des profils inattendus, formés, triés sur le volet et avec une véritable fraîcheur !
Votre champs d’action est la France ? Nous commençons avec l’Europe, la France en particulier, puisque c’est ici que nous sommes basés. Mais le but, à terme, est de ne pas rater la vague de l’Afrique. L’idéal serait d’avoir une antenne dans les capitales africaines et participer à l’essor de la mode et de l’entertainment, en général, sur le continent. Il faut aller sur place, faire des études de marché pour viser le bon pays, mais la première ville ciblée sera probablement Abidjan.
Que représente le Togo pour vous ? C’est la maison, c’est là d’où mes parents viennent, ce sont mes souvenirs de vacances… Le Togo, c’est moi, je ne sais pas comment l’expliquer. J’entends juste le mot « Togo », j’ai un sourire jusqu’aux oreilles (rires). Et même pourquoi pas ouvrir une antenne d’Eleya au Togo, un jour, si une industrie réussit à se mettre en place.
Si je vous dis le mot “Roots”, cela vous évoque quoi ? La terre mère : L’Afrique.
Philippe-Emmanuel Colomb, managing partenaire & Karine Écoué, fondatrice de l’agence Eleya Management
Selector Homme BROWN SUGAR Loza Maleomboh une mode équitable
1. 2. 3. Des collections culturellement éclectiques, 1. 2. 3. ses silhouettes sont à la fois modernes mais aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent 4. 5. 6. sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise ces forces.
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1. Manteau HEVO 760 € 2. Montre GUCCI 900 € 3. Veste BY WALID 4560 € 4. Sac fourre-tout ORCIANI 695 € 5. Veste AND WENDER 560 € 6. Baskets AIR JORDAN 7 RETRO 200 € 7. Veston TAGLIATORE 295 € 8. Gants ETRO 340 € 9. Une première collection à l’inspiration TouaregPull DRUMOHR 307 € 7. 10. 11. Eva Youmbi 11.10. Baskets BUTTERO 365 € Bomber GIORGIO BRATO 1020 € 10. 8. 11.
Une nouvelle collection plus géométriques et colorées
Photo : Didier Teurquetil
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Bonjour, je m’appelle AmonJaa MesuMaat, j’ai été baptisé Jérémy Daul. Je suis créateur de la marque CapK6255 qui propose des bijoux, casquettes, vêtements et accessoires qui remettent l’Afrique à l’endroit. J’ai 39 ans et je suis d’origine Martiniquaise, né à Paris ayant pour seule patrie la Terre et comme racines : l’Afrique.
Revenons sur la genèse de votre nom. Quand on étend votre nom et celui de votre marque, on imagine que vous avez dû être plongé dans l’univers de l’égyptologie ? Tout à fait. J’ai découvert cela très tard. Au départ, j’ai eu une éducation très classique puis, j’ai découvert l’Égypte antique qui m’a tout de suite passionné. Mais l’univers de la marque n’est pas seulement autour de l’Égypte antique, c’est plus large. L’objectif est universel, la marque s’adresse à toutes et tous. Il s’agit d’apprendre à déconstruire les conventions, à réapprendre l’Histoire et la Géographie, sans préjugés ni rapports de dominants et dominés en plaçant l’Afrique, là où elle doit être, au centre.
Comment définiriez-vous l’identité et l’ADN de votre marque ? Et pourquoi l’avoir créé ? J’ai fait de la musique et je disais que je voulais changer le monde. Je le chantais lors de concerts, mais, concrètement, rien ne changeait. Alors j’ai créé une première marque de produits biologiques issus du commerce équitable : “Best Ethic”, c’est d’ailleurs le nom de mon entreprise actuelle. Mon objectif était de mettre en acte mes paroles, d’investir dans des filières durables afin que chaque financement puisse servir à quelque chose de concret. CapK6255 est la continuité de la marque Best Ethic car le but est de donner du sens aux apparences. J’ai découvert via les afrocentristes que l’Afrique n’était pas représentée telle qu’elle devait l’être. J’ai donc eu la volonté de remettre l’Afrique à l’endroit et d’aller à l’envers des préjugés basés sur les notions de Nord et Sud.
Qu’entendez-vous par le fait que l’Afrique ne soit pas mise à la bonne place ? Je dis cela à tous les niveaux. La projection de Gérard Mercator (Géographe du XVème siècle, à l’origine de la projection cartographique de la Terre, que l’on a tous en tête) met l’Europe et plus largement l’Occident au-dessus et le reste du monde au Sud, en dessous. Cette projection ne reflète pas la réalité puisque les surfaces des différentes régions du monde sont fausses, l’Afrique est en réalité bien plus grande et l’Europe bien plus petite. A mon avis, un des objectifs de cette projection est clairement géopolitique, puisque les Européens eux-mêmes, lorsqu’ils sont arrivés d’Europe, en découvrant l’Afrique, ont vu en premier ce que l’on appelle aujourd’hui, l’Afrique du Nord, en arrivant par le Maroc et par l’Afrique de l’Ouest. Puis une fois rentrés chez eux, on peut imaginer qu’ils se sont installés devant leur ordinateur de l’époque (rires) puis on fait clique droit sur la souris pour “faire pivoter à droite” leur carte et se placer en haut… au centre (rires). C’est très simple. Dans l’univers, il n’y a ni haut, ni bas. C’est une question de projection, on peut voir les choses de différentes manières. Maintenant, par convention, on a tous appris que le Nord est en haut et le Sud est en bas. Or on sait très bien que dans toutes cultures, ce qui est en haut est sacré et valorisé et ce qui est en bas est plutôt dénigré.
AmonJaa MesuMaat FONDATEUR DE CapK 6255
Donc, le fait de remettre l’Afrique à l’endroit et de remettre l’Afrique en haut avec une carte qui est à l’inverse de la carte qu’on nous enseigne, c’est l’idée de se projeter différemment. Mettre notre afro-descendance au centre des choses. CapK6255 est une marque inclusive, on considère qu’on est tous Afro-descendants, première, deuxième… millièmes générations...
Quelle serait votre utopie ? L’utopie devient réalité dès qu’on la pratique et qu’on la met en vie. Mon idéal, c’est le sankofa : apprendre du Passé pour créer l’Avenir. Pour moi, la Terre est un paradis et on est tous des petits dieux, dans le sens où l’on peut créer, on peut faire des choses extraordinaires. Mon utopie : c’est l’équité, pas seulement l’égalité; c’est le faire-ensemble… pour un intérêt commun, concret, durable, dans le respect des Hommes, de la vie et de l’environnement. Chacun, à notre echelle… devenons “conscientiseurs”.
Quand avez-vous lancé votre marque ? Je l’ai lancé en 6255, c’est pour cela que la marque s’appelle CapK6255. Selon le premier calendrier, nous sommes en 6258. Il y a des marques qui disent “since 1982…” je me suis dit qu’on allait reprendre un calendrier plus authentique. Encore une fois, c’est donner du sens aux apparences et là, ce ne sont pas seulement les apparences mais c’est appeler les choses par leur nom ; rappeler qu’il y a différents calendriers, différents… paradigmes. Notre slogan invite à changer de paradigme et c’est quelque chose qu’on veut faire concrètement. Cela devient impératif à l’heure où nous nous trouvons dans un paradigme capitaliste occidental qui a oxydé toutes les valeurs.
Pouvez-vous nous décliner la gamme de produits CapK ? On propose des casquettes : baseball, snapback, style hip-hop, des dock hats ainsi que des bonnets. Nous voulons remplacer “NY” sur les têtes et casquettes. On est tous Afro-descendants donc on peut porter quelque chose qui nous ressemble vraiment. Il y a aussi des pendentifs et des boucles d’oreilles, c’est une entreprise que je développe avec ma femme et c’est elle qui a eu cette idée brillante de faire des bijoux. Bientôt, il y a aussi sacs, des sweats, des t-shirts et des polos. Actuellement, nous sommes à la recherche de partenaires financiers, de mécènes… parce que c’est un projet que l’on veut développer à l’échelle internationale et de manière durable. Nous allons créer de la richesse, des emplois, mais aussi réaliser des opérations concrètes sur le terrain, en Afrique en priorité, en Haïti bien sûr et dans tout le monde afro-descendant.
Comment faire pour se procurer vos produits ? Si vous voulez les toucher, les essayer, il y a la boutique Ethniks Paris, un Concept Store situé 18 rue Pierre Lescot (Paris 1er), métro Etienne Marcel ou Les Halles, à 2 pas du forum des Halles, avec une bonne ambiance et un esprit positif. Vous pouvez aussi directement commander via le site www.capk6255.com. Dès maintenant, suivez notre actualité sur les différents réseaux sociaux : Instagram, Tik Tok, Facebook ou LinkedIn en recherchant CapK6255.
Si vous aviez un message à adresser à la diaspora ? La solution est écrite sur drapeau d’Haïti : “L’union fait la force”. À nous de l’appliquer en respect de nos ancêtres et tous ceux qui ont fait que nous sommes là où nous sommes aujourd’hui. Si on nous a tellement divisés, c’est parce qu’on est tellement fort. Je crois à la puissance de l’humanité et à sa source qui est l’Afrique. J’ai fait long mais je dirais : arrêtons de nous limiter et respectons ce que nous sommes.
Si je vous dis le mot « ROOTS », cela vous évoque quoi ? Je pense à la phrase de Toussaint Louverture que je ne vais pas citer de manière exacte mais qui dit : “En me faisant tomber, ils ont coupé l’arbre de la liberté mais ses racines sont profondes et nombreuses ; il repoussera”. C’est le sens que j’en garde. Ce sont nos racines à toutes et tous, on ne peut pas se construire ou être solide, si on ne connaît pas ses racines, si on n’en est pas fier et si on ne les entretient pas. 093
Selector Homme BLACK STREET by us Loza Maleomboh une mode équitable
Des collections culturellement éclectiques, ses silhouettes sont à la fois modernes mais 2. 4. aussi ethnique et tribale Loza Maleomboh est une créatrice qui ne cessera de nous surprendre. Ses vêtements mettent en exergue la qualité des tissus africains tels que le Kenté et le Bazin. Les pièces sont réalisées au Ghana et en Côte d’Ivoire, ce qui lui permet de créer des emplois Loza Maleomboh est née au Brésil et à grandit en Côte d’ivoire et aux Etats Unis, les différentes cultures qu’elle a connu influent 1. 3. 5. sur ses créations. L’Afrique regorge de talents et de matériaux de qualité, Loza fait parti de ces personnes qui internationalise ces forces.
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1. Veste FRENCH DEAL 4900 € 2. Sneaker JORDAN 11 Retro 220-260€ 3. Hoodie DAOMEY 69,90 € 4-5. Veste OFF-WHITE 925 € 6. Survêtement SEAN JOHN 79 € 7. T-shirt “Zaïre” MELANIN VIBES 29,90 € 8. Sneaker GOYA 235 € 9. Parka ALEXANDRO FRATELLI 590 €
Une première collection à l’inspiration Touareg Une nouvelle collection plus géométriques et colorées
Tanieu Couture, La fondatrice
CABELEIRA BARBERSHOP
LE CONCEPT STORE À L’ADN PANAFRICAIN
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Je m’appelle Nelson, j’ai 35 ans, je suis originaire du CapVert. Depuis le printemps 2021, je suis le co-fondateur avec mon frère Helton, 25ans, de Cabeleira Barbershop & ConceptStore. Le salon est situé au 167 Avenue de Flandre, Paris 19ème. Il nous était important de contribuer au développement de cet arrondissement car nous y avons grandi.
D’où vous est venue l’idée d’un barbershop ? Tout part d’un voyage à Los Angeles. Là-bas, j’ai fait la découverte d’un barber qui était différent, avec une âme et une déco incroyable. Les erreurs du passé m’ont par la suite mené à une incarcération et j’ai abandonné le projet tout en le gardant à l’esprit. Avec le temps, nous nous sommes aperçus qu’en dehors du cercle familial, notre barbier ou coiffeur est celui à qui l’on se confie le plus, nous nous sommes dit qu’un barbershop n’était pas juste un lieu de coiffure, mais un lieu de vie.
Pouvez-vous nous décrire Cabeleira Barbershop et Concept Store ? Nous avons créé un barbershop et un espace d’attente complet. Cette salle est importante car dans tout salon de coiffure il arrive qu’il y ait de l’attente. L’idée était de proposer des boissons, des encas et ainsi permettre aux personnes d’échanger et créer du contact. Dans la plupart des barbers, on trouve malheureusement des consoles de jeux, ce qui n’aide pas les plus jeunes. Afin de rendre service à la communauté que nous estimons en retard, nous avons décidé d’installer une bibliothèque multiculturelle ainsi que des jeux d’échecs. On y trouve des livres sur des grands auteurs de la diaspora, sur le panafricanisme et sur le développement personnel... Beaucoup de livres sont des ouvrages que je lisais quand j’étais incarcéré et qui m’ont permis de m’élever. Lors de mon incarcération, l’objectif était de rentabiliser le temps perdu, j’ai obtenu mon Baccalauréat, j’ai appris l’espagnol et à jouer aux échecs. Aujourd’hui, mon projet est de développer l’amour de la lecture aux plus jeunes et les orienter vers une voie d’apprentissage, d’émancipation et d’excellence. Le constat est tel que très peu de jeunes ont pu manipuler des livres quotidiennement dès leur plus jeune âge et c’est cela qui favorise l’intérêt pour la lecture prononcé. Alors si j’arrivais à aiguiller ne serait-ce que 2 petits chaque mois, ce serait une énorme victoire ! Au-delà de la bibliothèque, on propose également des cours d’échecs les dimanches, afin d’affiner pour nos jeunes joueurs l’esprit de réflexion, de concentration et de confiance en soi. Pour une personne qui doute de ses capacités ou qui est repliée sur elle-même, c’est une excellente thérapie !
Cabeleira est un concept store mixte, puisque juste à côté du barbershop, vous avez également un espace dédié à la beauté féminine… On y propose de la coiffure, manucure-pédicure, soins du visage et un service de la beauté du regard. Au-delà d’un service barbershop classique, nous avons également une personne qui s’occupe de la coiffure et de l’entretien des dreadlocks.
C’est aussi un lieu à l’ADN profondément panafricain... Cabeleira est un lieu de vie pour la diaspora où sont proposés tout type d’évènements. Nous organiserons bientôt du coaching, mais aussi des cours de langues africaines et d’anglais, ce sont des langues à maitriser dans la société actuelle... Le projet est de créer de la solidarité. Je te donne un exemple : Tu connais un auto-entrepreneur qui fait des pâtisseries mais qui n’a pas forcément d’endroit où proposer ses créations, Cabeleira peut être cet endroit. Nous avons un beau lieu, spacieux et notre but est de redonner à la communauté. Le principe, c’est vivre et aider.
Quel est votre lien avec le Cap-Vert ? Quand je suis sorti de prison, après 4 ans, j’étais un peu perdu. Mon frére Helton et moi sommes partis au Cap-Vert pour nous ressourcer et nous avons fait le tour des îles. Comme on dit, lorsque tu ne sais pas où tu vas, rappelle-toi d’où tu viens. Le Cap Vert est rempli d’Histoire, c’est un carrefour entre l’Amérique, l’Afrique et l’Europe. C’était notamment le comptoir de l’Afrique pour les colons qui s’en servaient pour dispatcher les esclaves en Amérique du Sud ou dans les Caraïbes. Toujours est-il que ce voyage m’a totalement boosté ! Dans le futur, nous avons pour projet de créer une entreprise au Cap-Vert, sur l’île Santiago qui est l’île natale des nos parents. Le Cap-Vert est une archipel composé de dix îles dont les plus emblématiques sont Sao Vicente, connue pour la fête avec ses nombreux festivals, l’île de Santo Antao réputée pour ses belles randonnées, c’est d’ailleurs une île où se rendent de nombreux Français. Sur les îles de Boavista et Sal, on y pratique beaucoup de sport nautique. En résumé, il y a de quoi faire ! Si vous aviez un conseil à donner à un futur entrepreneur ? Aiguisez vos lames ! Si on veut s’attaquer à un marché et qu’on manque de compétences, n’hésitez pas à vous former ! Il ne faut pas non plus avoir peur de voir les choses en grand. Quand nous avons créé cet établissement, il était important pour nous que la communauté soit fière du lieu.
Si je vous dis le mot « Roots », cela vous évoque quoi ? Je pense évidemment à Kunta Kinté ! Au devoir de mémoire, retour aux sources et à contribuer au développement du continent africain.
Instagram : cabeleira.barber 167 avenue de Flandre, 75019 Paris 10H - 20 H
MAISON EZINRIS
LA BEAUTÉ PREMIUM
Contrôle d’identité, s’il vous plaît ? Rose, 30 ans, d’origine camerounaise, créatrice et fondatrice de la maison Ezinris. Perruquière, Coiffeuse / Visagiste mais aussi consultante en création d’entreprise.
Depuis votre installation rue Saint-Honoré, vous en avez fait du chemin, avec l’ouverture d’une seconde boutique et la déclinaison de produits dérivés. Pouvez-nous décrire l’offre complète d’Ezinris Beauty ? Ezinris beauty est, aujourd’hui, une des composantes de la maison Ezinris. Au sein de notre activité, tous nos services s’orientent autour des extensions capillaires naturelles (cheveux humains). En clair, nous confectionnons et réalisons (parfois) la pose et le coiffage de vos perruques. Grâce à Ezinris Beauty, nous donnons vie à vos projets capillaires sans dénaturer votre cheveu. Vous avez le choix de vous réinventer à l’infini, passant du court au long, du blond au foncé, en un instant. Nous donnons l’opportunité aux femmes de s’affirmer et de reprendre confiance en elle, au travers de leur image, grâce aux extensions capillaires. Afin de répondre à l’ensemble de notre clientèle, nous disposons également d’un service pressing (remise à neuf) pour garantir la longévité de vos achats.
Comment décrirez-vous la femme Ezinris en 3 mots ? Élégante – Audacieuse – Pétillante.
Je vous donne une baguette magique, qui serait la personnalité parfaite pour incarner Ezinris et pourquoi ? Moi. Ezinris, c’est moi, c’est la manifestation d’un rêve qui est devenu un projet de vie, qui est, aujourd’hui, palpable et concret. Ezinris représente l’histoire de ma vingtaine, c’est une jeune femme de 19 ans qui tombe amoureuse des extensions capillaires et qui, 5 ans plus tard, se lance dans l’entrepreneuriat et se consacre pleinement au développement de ses produits.
On vous sait très croyante, est-ce cette force qui vous porte au quotidien dans votre aventure entrepreneuriale ? Oui complétement, ma foi me porte tous les jours. Ma vision me permet, face aux challenges, de me dépasser. Et me rappelle, à chaque fois, le « Pourquoi » j’ai commencé. Très présente sur les réseaux sociaux, on vous a vu en tournée africaine (Abidjan, Kinshasa...) avec votre crew de femmes et amies entrepreneures. Quel bilan en tirez-vous ? Le bilan que j’en tire est que « L’union fait la force ». Deuxièmement, le continent africain, il ne faut pas y être demain, mais maintenant !
Et que représente le Cameroun, votre pays d’origine ? Y avez-vous des projets à termes ? C’est mon pays, il a une place privilégiée dans mon cœur. Et oui ! La prochaine boutique Ezinris verra le jour à Douala, en 2022, restez connectés !
Il s’agira d’une édition spéciale Boss Lady, si vous aviez un message à destination des femmes de la diaspora ? Le message serait le suivant : N’aie pas peur ! Lance-toi ! Il y a beaucoup plus d’opportunités que de menaces.
Quels sont vos prochains défis et que peut-on vous souhaiter pour clôturer l’année 2021 ? L’année 2020 a été ponctuée par deux événements majeurs pour Ezinris : L’ouverture de l’Academy Ezinris avec la première MasterClass et également le lancement du premier accessoire, notre fer à boucler. Les prochains défis sont variés mais nous concentrerons notre énergie au développement des autres divisions de la maison Ezinris pour répondre à l’entièreté des besoins de toute notre clientèle, notamment avec l’arrivée de nos prothèses médicales. Sinon, vous pouvez me souhaiter santé et longue vie (rires).
Si je vous dis le mot « Roots », vous me répondez ? Ne jamais oublier d’où l’on vient et qui on est.