Construction Septembre 2016

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construction le mensuel de l’entrepreneur | septembre 2016

Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Bureau de dépôt Gent X – €6

DOSSIER Alternance

>29

Une « filière d’excellence » en ligne de mire > 10

Sécurité Une responsabilité plus complexe qu’il n’y paraît…

> 33

Découverte entreprise Ligna Systems structure le bois à Saint-Vith

> 46

Réductions aux membres Découvrez nos promos de septembre !


Une journée au Centre de Formation VELUX pour découvrir nouveautés et astuces Participez à nos ateliers pratiques ! Ouverture des inscriptions à partir du

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5 septembre

PROGRAMME ET INSCRIPTIONS SUR pro.velux.be


ÉDITORIAL VOS INTÉRÊTS

Une rentrée sociale sous tension

P

lusieurs dossiers sociaux importants seront traités au cours des prochaines semaines. Ils soulèvent pour la plupart beaucoup de questions et les débats à leur sujet risquent d’être compliqués.

Il y a, tout d’abord, le projet de réforme du marché du travail, préparé par le ministre fédéral de l’Emploi, qui crispe la majorité et mécontente les interlocuteurs sociaux pour des raisons opposées. Là où les syndicats dénoncent un manque de concertation un risque de remise en cause des régimes de flexibilité existants plus favorables. Il y a aussi la révision de la loi de juillet 1996 sur la compétitivité. Le but de la révision

DOSSIER

préalable sur les mesures de flexibilité, les organisations patronales voient dans ce projet

est d’améliorer le fonctionnement de la norme salariale afin d’éviter un nouvel accroissement du handicap salarial belge par rapport aux pays limitrophes. Rappelons qu’une première tentative de révision de cette loi par le gouvernement précédent, en 2013, s’était soldée par un échec… Le gouvernement devra également arrêter les modalités de la responsabilisation des entreprises dans le coût du régime de l’assurance maladie pour les malades de longue durée, un dossier potentiellement explosif quand on sait combien les charges sociales sont déjà élevées dans ce pays.

pas les choses. Le dialogue social interprofessionnel piétine, aujourd’hui, en Belgique et les interlocuteurs n’arrivent plus à s’entendre sur des thèmes sociaux importants. Qu’en

« Les récents échecs de la concertation sociale ne facilitent pas les choses »

sera-t-il, dès lors, de la concertation sociale sectorielle qui débutera dès l’entame de 2017 ? Les partenaires syndicaux devront faire preuve de beaucoup de lucidité dans les discussions, en particulier celles sur le statut social du travailleur.

SECTEUR & MÉTIERS

Les nombreux ratés de la concertation sociale des derniers mois ne facilitent évidemment

Les problèmes budgétaires ne facilitent pas non plus les choses. Le gouvernement devra réduire ses dépenses avec, peut-être, des conséquences sur la sécurité sociale. Mais il y a plus encore, pour nous, dans ce débat budgétaire : c’est l’attitude que le gouvernement adoptera dans le dossier de la réduction du coût salarial de la construction. Nous le disions dans ces colonnes en juillet dernier : l’heure est à la décision ! Le gouvernement doit trancher : oui ou non veut-il donner au secteur les moyens de lutter contre la

PROJETS & ENTREPRISES

concurrence déloyale des entreprises étrangères ?

Robert de Mûelenaere Administrateur délégué de la Confédération Construction construction - septembre 2016

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DANS CE NUMÉRO

construction le mensuel de l’entrepreneur | septembre 2016

Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Bureau de dépôt Gent X – €6

>29

DOSSIER Alternance

Une « filière d’excellence » en ligne de mire > 10

Sécurité

> 33

Une responsabilité plus complexe qu’il n’y paraît…

Découverte entreprise Ligna Systems structure le bois à Saint-Vith

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Réductions aux membres Découvrez nos promos de septembre !

VOS INTÉRÊTS

Vos contacts Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Rue du Lombard, 34-42, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Matthieu Henroteaux – tél. 02 545 57 31 matthieu.henroteaux@confederationconstruction.be Guy Bernard – tél 02 545 57 27 guy.bernard@confederationconstruction.be Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederationconstruction.be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf Impression : Graphius Réalisation : EQUINOX Graphic Design Réactions-questions : communication@confederationconstruction.be Copyright cover: © Shutterstock Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Secrétariat : Sonia Massart, tél 02 545 56 34 – fax 02 545 59 09 Sonia.massart@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Secrétariat : Catherine Houtart, tél 02 545 56 68 – fax 02 545 59 05 catherine.houtart@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Secrétariat : Johan Walewijns, tél 02 545 57 49 – fax 02 545 59 07 Johan.walewijns@confederatiebouw.be • Confédération Construction Bruxelles-Capitale Secrétariat : Morgane Cendoya, tél 02 545 58 29 – fax 02 545 59 06 morgane.cendoya@confederationconstruction.be Abonnements – fax 02 545 59 00 Claude Bernaerts – tél. 02 545 56 88 Claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité – fax 02 545 59 08 Kristel Dekempeneer – tél.02 545 56 99 kristel.dekempeneer@confederationconstruction.be ou kde@confederationconstruction.be. Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris) Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique. Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance. Votre mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.

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construction - septembre 2016

10 Sécurité Si vous engagez un sous-traitant ou un indépendant, vous devez vous assurer que celui-ci travaille avec la sécurité suffisante. Si ce n’est pas le cas, il devra alors en faire les frais. Cet article vous présente un cas concret se terminant devant les tribunaux ainsi que des conseils afin d’éviter toute mésaventure.

INTRODUCTION 03 Édito Les négociations sociales de cet automne seront difficiles

09 Point de vue régional Le CoDT, enfin adapté, favorisera la réalisation des projets

ÉPINGLÉ 06-07 À ne pas manquer La première soirée de la Plateforme Construction bois – La Summer university

VOS INTÉRÊTS 10 Responsabilité Vos droits et devoirs concernant la sécurité de vos sous-traitants

12 Travaillez-vous en toute sécurité ? Un rapport benchmarking évalue les risques inhérents au secteur

13 En bref Le règlement de travail amélioré – Une reconnaissance pour les artisans !

14 Report de perception Qui paye la TVA ?


PROJETS & ENTREPRISES

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Alternance

Construction bois

Investir dans la mobilité

Les chiffres ne mentent pas : la formation en alternance obtient de bons résultats, à Bruxelles comme en Wallonie. Néanmoins, comme le pointent Marc Ruebens et Jean-Jacques Nonet, le système reste perfectible. Notamment au niveau de la certification ou des moyens dégagés pour les centres de formation…

Olivier Dupuis et son équipe mettent au point des structures longue portée en bois. La particularité de Ligna Systems autorise la construction rapide de grands bâtiments industriels, de par l’importante automatisation du procédé.

En 1835, le premier train de passagers effectuait son premier trajet sur notre continent à destination de Malines. Un peu moins de deux cent ans plus tard, la ville est à nouveau le théâtre d’un ambitieux projet de mobilité. Les gigantesques travaux sont réalisés par des membres de la Confédération.

17 Plan Juncker

30 Témoignage

40 CSTC

18 Aspects juridiques Fraude à la facture – Règles de concurrence – Litiges juridiques avec les consommateurs

Virginie Pieters, une couvreuse formée par l’alternance

SECTEUR & MÉTIERS 32 BRFA Un petit nouveau au sein de FEDECOM

Rapport d’activités 2015 – Impact environnemental des briquettes sur isolant extérieur

PROJETS & ENTREPRISES 45 Don Bosco L’entreprise DRTB construit une annexe en bois

33 Ligna Systems DOSSIER 21 Introduction

Des structures bois développées à Saint-Vith

46 Gare de Malines

L’alternance, filière d’excellence

De colossaux chantiers menés par nos membres

34 Investissements 22 La spécificité bruxelloise « Le jeune doit vivre le métier ! »

Maxime Prévot dévoile son Plan Infrastructure

SECTEUR & MÉTIERS

Déjà 350 millions € versés aux projets belges

DOSSIER

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SECTEUR & MÉTIERS

VOS INTÉRÊTS

DOSSIER

50 Réductions aux membres Découvrez nos promos de rentrée

24 L’alternance à la sauce wallonne La CCW soutient moult projets pilotes

La CCW a mené l’enquête

4,8 milliards € pour soutenir les PME

29 Les petits déjeuners de l’alternance Les acteurs du secteur dénoncent les limites de cet apprentissage

Des rives de toiture de Claerhout – Des chapes de PCT-Chemie – Des plaques de rive en céramique Wienerberger

37 Logement Philippe Defeyt, invité de la Confédération namuroise

26 Interviews croisés Deux présidents sur la même longueur d’onde

53 Marché de la construction

39 En bref L’actualité de la construction, en un coup d’oeil

ON EN PARLE 54 Chiffre du mois

Que fait-on des prêts hypothécaires ?

58 In Memoriam

André Dherte s’en est allé

construction - septembre 2016

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PROJETS & ENTREPRISES

25 L’alternance en chiffres

36 Smaal Business Act


ÉPINGLÉ

Pour promouvoir le bois, la Plateforme Construction bois lance un événement networking, au mitan de septembre Le jeudi 15 septembre, la Plateforme Construction Bois organisera sa première soirée de networking entre membres. Cet événement se déroulera dans les locaux de la Confédération Construction, à Bruxelles. Le but ? Promouvoir la construction bois auprès du grand public et fournir aux membres toutes les infos possibles. Par le biais de cette première soirée d’info, les organisateurs espèrent accroître les synergies dans le secteur. PROGRAMME

18h00 – 18h30 : Accueil 18h30 – 18h45 : Présentation de l’étude Le marché de la construction bois en Région de Bruxelles-Capitale (Bruxelles-Environnement) Dans le cadre du Programme régional en économie circulaire, Bruxelles-Environnement a lancé, début 2016, une étude visant à identifier le marché de la construction bois dans la capitale et ses particularités liées au contexte urbain ainsi que son potentiel de développement. Il s’agissait, d’une part, de faire un état des lieux de l’offre en termes de quantité et de type d’activités et, d’autre part, d’identifier les perspectives d’avenir de ce marché. Menée auprès de 160 entreprises, l’enquête a non seulement confirmé le potentiel de développement du secteur dans certains domaines (comme les rehausses et extensions), mais aussi identifié les principaux freins rencontrés par les professionnels (l’absence de certains acteurs et le besoin de développer une culture bois en RBC chez les maîtres d’ouvrage et prescripteurs).

Pour vos cautionnements faites le saut vers...

18h45 – 19h15 : Intervention CSTC sur projets de recherche relatifs en cours portant sur la construction bois Dans le domaine de la construction en bois, le CSTC mène des actions de plusieurs types. Il fournit des appuis techniques aux entreprises spécialisées dans le développement de (nouveaux) produits ou éléments de constructions. Il mène également des projets de recherche collective ciblant plusieurs performances des constructions bois. Sans oublier, le transfert d’information vers le secteur via des publications techniques et des formations. La conception et la mise en œuvre des constructions en bois doivent rencontrer les évolutions au niveau des exigences imposées aux bâtiments. Les recherches et l’accompagnement technique des entreprises déterminent les conditions d’utilisation, les performances acoustiques, mécaniques, hygrothermiques, d’émission… et ouvrent les portes à des améliorations possibles. 19h15 – 19h30 : Présentation des activités de la Plateforme Construction Bois L’objectif de la Plateforme Construction Bois consiste à développer de plus grandes synergies entre les divers corps de métiers que le domaine concerne (entreprises générales, menuisiers et couvreurs), tout en la promouvant auprès du grand public et des donneurs d’ordres publics. La plateforme défend les membres actifs dans la construction bois et donne une meilleure visibilité des entreprises grâce à l’organisation d’événements nationaux et régionaux spécifiques. 19h30-20h30 : Walking dinner

Fideris • expertise depuis 1926 • leader du marché • société coopérative qui partage ses bénéfices avec ses associés • pour les travaux publics, privés et dans le cadre de la Loi Breyne

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VOS INTÉRÊTS

ÉPINGLÉ Summer University

BIM : quelles implications pour l’entrepreneur ?

DOSSIER

Qu’est-ce que le BIM ? Quelle est la place de l’entrepreneur et de la PME ? Où en est-on en Belgique et à l’étranger ? Quel investissement cela représente-t-il ? Quelles en sont les implications juridiques ou les développements attendus et possibles ? Etc.

jets seront proposés aux participants : un trajet de découverte du BIM, et un second, réservé aux initiés. Les participants suivront de la sorte 4 ateliers au choix. Idéal pour approfondir ses connaissances du BIM, non ?

L’Académie Construction et le CSTC, en partenariat avec le Cefora et l’ADEB, tiendront, le 12 septembre prochain, leur 1re Summer University à l’Ecam, à Woluwe-Saint-Lambert. Celle-ci aura pour thème central les multiples implications du BIM (Building Information Modelling) pour les entreprises de construction.

Lors du déjeuner, chacun s’informera également auprès de fabricants de logiciels et de produits ad hoc. Des démonstrations d’imprimantes 3D et de drones agrémenteront cette journée académique que clôturera une réception propice au networking. Inscriptions : la participation est gratuite pour les employés ressortissant à la CP 200. Pour les autres participants, les frais s’élèvent à 90 € (HTVA). L’inscription préalable indispensable se fait en ligne sur www.academieconstruction.net.

SECTEUR & MÉTIERS

Le développement du BIM s’inscrit indéniablement dans l’évolution numérique, à l’œuvre au sein du secteur de la construction. Au cours de cette Summer University, la thématique BIM sera déclinée en divers ateliers de 50 minutes chacun. Deux tra-

DEMANDEZ LE PROGRAMME...

8h30 Accueil – Petit déjeuner 9h00 Séance d’ouverture L’évolution numérique dans la construction en Belgique Le BIM et l’entrepreneur

13h30 Démonstration de l’application des drones dans la construction 14h15-15h05 Atelier 3, trajet 1 : Implications juridiques du BIM Atelier 3, trajet 2 : Gestion documentaire et rôle du BIM Manager

10h15 Démonstration d’une imprimante 3D

11h30-12h15 Atelier 2, trajet 1 : Répondre à un appel d’offre BIM Atelier 2, trajet 2 : Numérisation de l’existant 12h30 Lunch

15h15-16h05 Atelier 4, trajet 1 : Comment s’y retrouver dans la large offre d’outils BIM ? Atelier 4, trajet 2 : Le BIM pour les travaux d’infrastructure

PROJETS & ENTREPRISES

10h30-11h20 Atelier 1, trajet 1 : Exploiter la maquette en préparation et exécution de chantier Atelier 1, trajet 2 : Focus sur la maquette numérique et les référentiels (panel)

16h20 Séance de clôture Le BIM en Belgique et en Europe : où en sommes-nous et vers où allons-nous ? Conclusion rehaussée par l’humour de Bert Kruismans 17h00 Réception & Networking

construction - septembre 2016

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Dimanche 7 mai 2017 journeechantiersouverts.be

F O U DE CONS TRUCTI

ON?

une initiative de la

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POINT DE VUE RÉGIONAL VOS INTÉRÊTS

Le CODT enfin voté : vers un code d’urbanisme plus favorable à la réalisation des projets !

A

près quelques séances tumultueuses, le parlement wallon a (enfin) adopté officiellement en séance plénière, ce 20 juillet 2016, le décret du CoDT (Code du Développement territorial), devant remplacer le CWATUPE.

Sous la législation précédente, la version initiale du CoDT présentait plusieurs avancées, mais les acteurs de terrain ont rapidement mis en évidence une série d’inconvénients, comme le mécanisme des délais de rigueur pour les permis. Le ministre, à l’écoute du secteur, fut rapidement convaincu qu’une révision en profondeur du décret était indispensable. La révision a abouti cet été. Mais le CWATUPE restera encore d’application jusqu’à l’entrée en vigueur effective du CoDT, en 2017. Reste, entre-temps, à finaliser les arrêtés d’exécution (partie réglementaire du CoDT), lesquels incluent des enjeux essentiels pour notre secteur comme, entre autres, les charges d’urbanisme (proportionnalité) et les actes et travaux de minime importance (dispenses). La CCW veillera à ce que nos principales revendications en la matière soient intégrées dans les arrêtés. Un processus d’informatisation des permis est, par ailleurs, en cours d’adaptation au sein de l’administration wallonne : il enregistrera le flux de permis, assurant ainsi aux demandeurs la traçabilité de leurs dossiers. Durant ce laps de temps, les administrations communales bénéficieront encore de formations, dispensées par la Région wallonne et l’Union des villes et communes, afin de permettre un apprentissage adéquat et efficace du CoDT avant même son entrée en vigueur. La CCW prévoit quant à elle des séances d’information et de formation à destination de ses affiliés.

Francis Carnoy, Directeur général de la Confédération Construction Wallonne construction - septembre 2016

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PROJETS & ENTREPRISES

Enfin, suite à l’insistance de la CCW, une taskforce se chargera d’assurer le monitoring de la réforme et d’identifier les facteurs de ralentissement ou de blocage, notamment au niveau des pouvoirs locaux. Elle assurera, dès l’entrée en vigueur du décret, un reporting régulier au gouvernement et formulera, dans deux ans, des propositions d’amélioration du CoDT.

SECTEUR & MÉTIERS

« Une taskforce analysera la réforme et présentera dans deux ans des propositions d’amélioration du CoDT »

DOSSIER

Ce vote marque une étape cruciale dans la réforme de la législation de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, réforme dont un des objectifs principaux visait à simplifier et accélérer les procédures en termes de délivrance de permis d’urbanisme et d’urbanisation. La CCW (en collaboration avec les architectes et les promoteurs) s’est impliquée au maximum dans les travaux (au niveau du gouvernement et du parlement), afin de s’assurer que tous les moyens soient déployés pour atteindre cet objectif. L’avenir nous dira si le texte est sorti renforcé ou non des joutes parlementaires. Mais la CCW salue en tout cas le ministre Carlo Di Antonio pour son pragmatisme et sa concertation avec les acteurs.


Sécurité et bien-être au travail

Devez-vous contrôler la sécurité En vertu de la loi du 4 août 1996 sur le bien-être, les employeurs sont responsables de la sécurité de leurs travailleurs. Mais la législation impose aussi de s’assurer que sous-traitants ou indépendants bossent en toute sécurité sur votre chantier. A défaut, pourriez-vous en être pénalisé ?

D

e façon très générale, la question « êtes-vous responsable ? » induirait la réponse la suivante : « oui, mais pas en toutes les circonstances ». Afin que vous compreniez vos droits et devoirs en termes de sécurité et de bien-être, nous décryptons l’essence même du texte légal, un exemple parlant à l’appui. En réalité, la loi vous oblige à respecter les trois règles suivantes. 1) CONTRÔLER EN AMONT Vous êtes forcé de vérifier en amont si le sous-traitant ou l’indépendant respecte les règles de sécurité. Si ce n’était pas le cas, vous ne devriez plus collaborer avec lui. Mais comment savoir si quelqu’un s’active de manière appropriée ? Pour le savoir, effectuez les opérations suivantes :

Une obligation absolue pour tous La loi sur le bien-être impose aux entrepreneurs l’obligation générale de collaborer (dans toutes les circonstances !) afin de garantir la sécurité de tout un chacun sur chantier. Cette exigence vaut indépendamment du fait que les conseils donnés, par ailleurs, aient été appliqués ou non, indépendamment du nombre de soustraitants, indépendamment du fait qu’un coordinateur sécurité ait été désigné ou non, etc. En d’autres mots, un entrepreneur ne peut se dérober à sa responsabilité en prétendant n’avoir pas été pas au courant qu’ils (les sous-traitants) travaillaient dangereusement sous prétexte qu’un coordinateur sécurité n’aurait pas été désigné. Des Outil de Mesure des Absences Global (MAG) et Outil de Mesure de Fréquence des Accidents du travail (MFA) au-dessus de la moyenne durant des années laisse-

Dans un arrêt de 2014, le juge a tenu compte de la pression du temps que pouvait exercer l’entrepreneur principal sur son sous-traitant - réclamez l’analyse de risques et le plan de sécurité. Lorsqu’ils seront en votre possession, vous serez aptes à juger si le sous-traitant ou l’indépendant a pris les mesures préventives appropriées pour diminuer les risques liés à son activité. Il est préférable que vous gardiez une copie de ladite analyse pour preuve

raient supposer que l’entreprise travaille dangereusement. - tenir compte de la réputation de l’entreprise en termes de sécurité.

- vous prendrez les mesures nécessaires (et à ses frais !) s’il ne se conforme pas à ses obligations. Vous spécifierez ces deux clauses pour chaque tâche confiée à un sous-traitant ou à un indépendant. C’est le strict minimum ! Parce que, pour peu que vous en ayez le temps, vous les compléterez utilement par des dispositions plus spécifiques dont voici quelques échantillons : - la garantie écrite que les salariés dudit sous-traitant disposent de la formation requise et ont, par exemple, reçu les instructions portant sur l’utilisation des échafaudages, sur la gestion des véhicules de chantier et des machines, sur l’enlèvement du ciment amianté par des actions simples, etc. - la preuve que les travailleurs du soustraitant sont soumis à une surveillance médicale.

- assurez-vous que l’entreprise possède un label de qualité comme VCA ou BesaCC. De telles entreprises remplissent, en principe, les exigences légales en la matière

2) MENTIONS ÉCRITES En tant qu’entrepreneur principal, vous devez coucher sur papier les éléments qui suivent et les adresser au sous-traitant ou à l’indépendant : - il doit se conformer à ses obligations en matière de sécurité et de bien-être sur chantier.

- demandez à l’entreprise de consulter son rapport benchmarking du Cnac Constructiv, le Comité national d’action pour la sécurité et l’hygiène dans la construction. Le rapport compare les accidents de travail avec la moyenne du secteur et des sous-secteurs. Il est aisé d’en déduire les résultats d’une société.

Demander l’analyse de risque et le plan de sécurité peut vous prémunir de certains dangers

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- une indemnisation, voire la résiliation du contrat (ou les deux) si le sous-traitant ou l’indépendant ne se conforme pas aux exigences de sécurité.


VOS INTÉRÊTS

de votre sous-traitant ? 3) PRENDRE DES MESURES Si vous constatez que l’un ou l’autre n’assume pas ces obligations sécuritaires, il est alors de votre devoir de prendre des mesures après l’avoir mis en garde. En cas de danger grave et imminent, vous interviendrez immédiatement. Avant même de mettre le contrevenant en demeure…

En cas de danger grave et imminent, vous interviendrez immédiatement. Avant même de mettre le contrevenant en demeure… INFO

Vous avez encore des questions? Posez-les à marc.junius@confederationconstruction.be. Vous trouverez également plus d’information sur www.emploi.belgique.be. Cliquez sur Bien-être au travail, Principes généraux et Travail avec des tiers.

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PROJETS & ENTREPRISES

Estimant que la plateforme d’un échafaudage de l’entreprise principale ne s’élevait pas suffisamment haut, un indépendant a, de sa propre initiative, posé son échelle sur la structure, qui culminait pourtant déjà à près de sept mètres de haut. Las ! Il a perdu l’équilibre et a chuté. Comme expliqué plus haut, l’entrepreneur principal surveille son sousLa leçon de cette affaire se traitant. Mais le juge a d’emblée résume comme suit : l’entrepreneur principal doit prendre pondéré ce précepte, en affirmant PRUDENCE – L’utilisation de certains outils (comme des échelles) induit bien distance d’avec les firmes danque cette obligation ne pouvait être souvent des comportements dangereux et des risques potentiels. gereuses. Il doit aussi rappeler, assimilée à l’obligation de surveillance de l’employeur vis-à-vis de ses par écrit et ce, à l’ensemble vait prévoir que le sous-traitant penserait propres travailleurs. Dans le cas présent, le des exécutants, que ceux-ci ne peuvent en à une solution aussi risquée pour atteindre juge a estimé que l’entrepreneur ne pouaucun cas outrepasser les règles de sécurité. Il a un devoir de surveillance et prendra, au besoin, des mesures de sécurité, aux frais du sous-traitant. Enfin, il évitera de faire pression à l’excès sur ces collaborateurs. Mais, mais… l’entreprise principale n’a pas à répondre d’actions inconsidérées du sous-traitant. n

SECTEUR & MÉTIERS

GARDEZ-VOUS DE TOUT DANGER ! On notera que dans cet arrêt, le juge a tenu compte de la pression du temps. Cela pourrait signifier que si le soustraitant œuvre sans sécurité suffisante à cause de délais intenables, si pas irréalistes imposés par l’entrepreneur principal, ce dernier pourrait être considéré comme coresponsable.

DOSSIER

UN ARRÊT EXEMPLAIRE DE LA COUR Un entrepreneur doit-il garder en permanence un œil sur ses collaborateurs aux fins de garantir un travail prudent, dépourvu de prises de risques excessives ? Passons au cas concret ! En un arrêt du 28 janvier 2014, la Cour d’appel de Bruxelles a répondu à cette interrogation.

la partie supérieure de la paroi. Qui plus est, « l’entrepreneur ne peut tout contrôler », admet volontiers le magistrat. Ce dernier considère encore que le sous-traitant a été particulièrement irresponsable et à cent lieues d’adopter un comportement d’homme de métier méticuleux. Par ailleurs, la Cour a aussi jugé que le temps d’exécution était si large qu’il n’y avait même pas lieu d’évoquer un quelconque timing serré. Le sous-traitant, qui avait intenté une action contre l’entrepreneur, a vu le tribunal juger sa demande infondée et rejeter sa demande d’indemnisation.


Benchmarking Cnac Constructiv

Évaluer la sécurité dans son entreprise Travaillez-vous en toute sécurité au sein de votre entreprise ? Le rapport benchmarking, du Cnac Constructiv, vous aidera à y répondre. Mais comment cela fonctionne-t-il ?

L

bel et bien figurer les taux de fréquence et taux de gravité réel et non les paramètres sur lesquels table le Cnac Constructiv dans son benchmarking.

a réponse à la question de la sécurité revêt importante indéniable, pour vos équipes, comme pour vous-même. Ne serait- ce que parce qu’un entrepreneur est susceptible de s’enquérir de l’attention que vous y portez, s’il songe à vous comme sous-traitant… (voir article p. 10).

DE MOINS EN MOINS D’ACCIDENTS! Bonne nouvelle ! Les accidents en entreprise ont faibli, en 2015. On peut carrément faire mention d’une diminution en linéaire depuis 2011, à en croire les données de l’Outil de Mesure de Fréquence des Accidents du travail (MFA) du Cnac Constructiv. Le MFA met à l’avant-plan le nombre d’accidents (90, en 2011 et 72, en 2014) entraînant une absence de plus de trente jours calendriers.

Ainsi, s’avère-t-il fondamental de livrer des éléments aussi objectifs que possible. La sécurité demeure un fait ; et non une impression. Pour qu’elle soit garantie au sein des sociétés, le Cnac Constructiv, l’institut de prévention de la construction, a développé, un outil bien pratique, il y a quelques années : le rapport benchmarking.

En 2015, le nombre d’accidents a donc chuté, par rapport à 2014. Depuis 2008, il est même carrément en chute libre, le MFA en enregistrant 30 % de moins. Il n’en demeure pas moins que le taux d’absentéisme n’a, pour sa part, quasiment pas bougé, si l’on s’en réfère à l’Outil de Mesure des Absences pour cause d’Accident du travail (MMA). Ce qui s’explique sans doute par des accidents plus graves en 2015 que douze mois plus tôt…

UNE TRIPLE ESTIMATION FIABLE Le point de départ officiel réside dans les déclarations DMFA (Déclaration multifonctionnelle sécurité sociale) des entreprises de construction. Le Cnac tient compte de trois paramètres.

- A quelle fréquence les travailleurs sontils, en moyenne, victimes d’un accident du travail ? - En moyenne, quelle est la durée de l’absence consécutive à cet accident ? Un chiffre qui s’avère un indicateur de la gravité de celui-ci…

ACCIDENTS – Depuis 2008, le MFA (l’Outil de Mesure de Fréquence des Accidents du travail) enregistre 30 % de couacs en moins

- Combien de temps sont- ils - en moyenne, toujours- absents pour cause de maladie? Il s’agit, ici, d’un bon indicateur du bien-être général au sein de l’entreprise.

De ce document naît une comparaison avec l’ensemble de la construction et des boîtes aux d’activités similaires. Quand bien même le résultat naviguerait dans la moyenne, il ne devrait, de toute façon, qu’être perçu comme une incitation à l’amélioration. Il est vrai que la dangerosité du secteur est telle... Enfin, si le nombre d’accidents et de jours de maladie croît d’année en année, il y aura évidemment tout intérêt à passer au crible la politique de prévention de la firme.

LA RAISON DE LA COMPARAISON Ce décompte, le Cnac s’en charge pour l’ensemble du secteur, en ce compris les sous-secteurs, les indicateurs ONSS (Office National de Sécurité Sociale) ou les entreprises individuelles. Les trois premiers résultats sont publics ; chacun y accède via le site du Cnac Constructiv. Un gestionnaire d’entreprise a néanmoins aussi le loisir de se procurer le rapport d’expertise portant sur sa propre firme. Il est le seul à y être autorisé… et uniquement par écrit !

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Une remarque, pour clore ce chapitre ! Accidents et incapacités de travail sont l’objet de différentes normes. Dans le rapport annuel du service interne pour la prévention et la protection au travail doivent

Si l’on se focalise sur l’ensemble des jours perdus, on constate une très sensible hausse, durant l’exercice 2015. Il est même question d’une augmentation continue depuis 2011, selon l’Outil de Mesure des Absences Global (MAG). L’analyse fait état d’une incapacité moyenne de plus de 7 jours calendriers. Attention ! Ce qui précède ne porte que sur les ouvriers relevant de la Commission paritaire 124. Les travailleurs intérimaires ne sont pas compris non plus dans cette comptabilité. n Info: Retrouvez plus d’information sur le rapport benchmarking sur www.constructiv.be. Cliquez sur cnac Constructiv – Info bien-être – Statistiques. Vous y retrouverez aussi la manière d’obtenir le rapport de votre entreprise.


La Confédération met, depuis des années, un modèle de règlement de travail à disposition de ses membres. L’excellente réputation du produit se renforce en une version 2016 destinée tant aux ouvriers qu’aux employés. En regard de la version précédente, le règlement de travail s’offre deux adaptations. Elles ont trait à la procédure de plainte relative à la charge psychosociale et au harcèlement. Les inspecteurs du Contrôle du bien-être au travail avaient formulé une remarque totalement fondée : les aspects collectifs de la charge psychosociale n’étaient pas suffisamment mis en avant. On songe, ici, notamment aux procédures de travail, à l’excès de bruit et aux relations délicates entre collègues.

La procédure d’intervention succincte (et aisément accessible) a néanmoins été maintenue. Tout travailleur s’estimant soumis à une charge psychosociale excessive ou à un harcèlement

trouvera, dans le règlement, des explications limpides sur les possibilités d’assistance. L’unité OBU (On Board Unit) associée à la taxe kilométrique jouit, à son tour, d’une clause de plus. Cette dernière signale au travailleur qu’il est tenu d’utiliser correctement l’OBU et peut faire l’objet de sanctions en cas de négligence ou d’usage inadéquat. OBLIGATOIRE La loi oblige chaque employeur à établir un règlement de travail, qu’il emploie une seule personne ou 25. En cas de recrutement, il doit remettre ce document au nouvel ouvrier ou employé.

Ledit règlement stipule les conditions de travail générales et complète le contrat de travail individuel. Il précise notamment le mode d’exécution du job dans l’entreprise ainsi que son organisation : horaires, paiement du salaire, durée des vacances annuelles, délais de préavis, motifs justifiant un licenciement d’urgence, sanctions… L’employeur peut aussi y intégrer des obligations particulières pour son personnel.

DOSSIER

Le règlement complète le contrat de travail individuel

VOS INTÉRÊTS

Règlement de travail adapté… et en ligne !

INFO

Vous obtiendrez ce règlement www.confederationconstruction.be. Accédez à la section Membres, puis cliquez sur Modèles de documents et Gestion du personnel.

Chaque artisan peut dorénavant obtenir une reconnaissance en tant que tel. Elle se demande au SPF Économie. Le gouvernement espère, de la sorte, offrir une visibilité accrue à cette corporation. Par le biais d’un logo spécial et d’un référencement dans un registre spécifique… Au sein du SPF Économie, existe une Commission Artisans, laquelle détermine si les candidats au statut remplissent les conditions légales d’octroi. Elle examine, pour l’essentiel, le caractère authentique de l’activité, de même que son aspect manuel (travail artisanal) et le savoir-faire du demandeur.

Les entreprises ne bénéficieront d’une reconnaissance qu’à

condition d’être enregistrées auprès de la Banque-Carrefour des Entreprises et d’employer moins de 20 travailleurs. UNE VALIDITÉ DE SIX ANS La durée de vie de la titularisation n’excèdera pas six ans. Elle prend cours dès le premier jour suivant la date de la décision favorable. L’artisan souhaitant une prolongation en fera la demande au plus tôt, un an et au plus tard, trois mois avant la fin de la période de validité. La Commission Artisans se décide, au plus tard, un mois avant la fin du délai de validité du sésame. RETRAIT DE LA RECONNAISSANCE Tout titulaire ne répondant plus aux conditions de la reconnaissance le mentionnera immédiatement à la Commission Artisans. Dans le cas où vous ne les remplissez plus pendant une période de trois mois, vous ne serez plus considéré comme tel : la Commission vous retirera d’ailleurs votre titre. Le répertoire se fera aussi l’écho de ce retrait.

PROJETS & ENTREPRISES

RÉPERTORIÉS PAR LE SPF ÉCONOMIE Le SPF Économie enregistrera ceux qui remplissent les critères ci-dessus dans un Répertoire des artisans. Outre le nom et l’adresse, ce registre contient le numéro d’entreprise, l’activité et la date de la reconnaissance dudit artisan. La demande d’agrément est totalement gratuite. Mais le SPF a tout de même besoin que vous lui transfériez les documents nécessaires à cette évaluation. En théorie, la Commission tranche dans les deux mois. À moins qu’elle n’estime qu’une enquête sur place soit utile… Dans ce cas, le délai passerait à trois mois.

SECTEUR & MÉTIERS

La reconnaissance juridique des artisans

Info : Vous trouverez plus d’infos sur economie.fgov. be, le site du SPF Économie. Cliquez sur Entreprises et Indépendants – Vie des entreprises – Artisan, une reconnaissance légale.

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Facturation cocontractant

Faut-il ou non mentionner la TVA sur la facture ? En principe, taux et montant de TVA s’indiquent sur une facture. La construction bénéficie cependant d’une règle spéciale, souvent appelée facturation cocontractant. Il arrive ainsi que les entrepreneurs ne les mentionnent pas. On dit aussi la TVA « reportée » vers le client. Bien qu’en vigueur depuis des années, ce système pose question. Aperçu.

N

ormalement, il en va ainsi : vous établissez une facture en incluant la TVA. Le client paie la facture, en ce comprise la taxe sur la valeur ajoutée. S’ensuit une déclaration TVA et le versement, par vos soins, du montant de la TVA à l’État. Cependant, en cas de report de perception, cette taxe n’est pas reprise sur la facture et le client la paie non pas au fournisseur, mais directement à l’État. Le cocontractant doit donc lui-même en calculer le montant et le reprendre dans sa déclaration. Il peut ensuite la déduire selon les règles habituelles. POUR QUELS TRAVAUX ? La facturation cocontractant (ou simplement cocontractant) est obligatoire si deux conditions sont remplies en même temps (voir encadré). Cependant, il se peut également que la règle du cocontractant ne s’applique qu’à une série de travaux spécifiques. L’énumération précise

Quand s’applique le report de perception ? L’idée de base n’est guère compliquée. Le report de perception s’applique : - sur des factures concernant des travaux immobiliers ; - lorsque le cocontractant est assujetti à la TVA et introduit des déclarations mensuelles ou trimestrielles. Ces deux conditions doivent être remplies de concert. À défaut, de report de perception il n’y aurait point. Attention ! L’application même de ce principe, pourtant simple comme bonjour, relève parfois du casse-tête. Aussi le texte dans cette exergue ne décrit-il pas la situation de manière extrêmement précise. L’article qui embrasse cet encadré fournit, lui, maints détails précieux.

ces travaux doit, à son tour, être facturée avec report de perception. A contrario, la vente d’un bâti n’est pas assimilée à un travail immobilier, puisqu’il s’agit de la livraison d’un bien. Le report de perception ne s’applique dès lors pas sur la vente d’un logement, d’un apparte-

Auparavant, les travaux devaient être réalisés pour que s’active la taxe sur la valeur ajoutée. Mais cette condition a, entre-temps, été supprimée est reprise dans la règlementation TVA. Mais il s’agit, entre autres, de travaux immobiliers, tels que la construction, la finition, l’aménagement, la réparation, le nettoyage ou la destruction d’un bâtiment. Le champ d’application comprend encore les travaux de peinture, la livraison avec le placement des installations électriques et sanitaires (ou une partie), la livraison et l’installation des alarmes, etc. La mise à disposition du personnel afin d’effectuer

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construction - septembre 2016

ment, d’un bureau, d’un magasin ou de tout autre bâtiment, qu’il soit terminé, en construction, voire vendu sur plan. CLIENT ASSUJETTI À LA TVA Le report doit être appliqué lorsque les travaux précités sont facturés à un client assujetti à la TVA, lequel introduit une déclaration TVA, mensuelle ou trimestrielle. Ce client peut être un autre entrepreneur, lorsque les travaux sont réalisés en soustraitance. Cependant, le report de perception vaut aussi en cas de facturation à une

personne assujettie à la TVA qui n’est pas un entrepreneur. Construire un bureau pour un comptable tombe, par exemple, sous la règlementation du report. Auparavant, les travaux devaient être réalisés pour que s’active la taxe sur la valeur ajoutée. Mais cette condition a, entretemps, été supprimée. Des travaux dans l’habitation privée d’un comptable (habitation par ailleurs propriété de la société soumise à la TVA) doivent donc être facturés avec report de perception. Jadis, le report de perception n’était pas valable et un entrepreneur était tenu de facturer la TVA parce qu’il ne s’agissait pas de travaux dans un bâtiment voué à l’activité professionnelle du client. CONTRAT AVEC ET SANS REPORT Un contrat peut avoir plusieurs objets ; certains d’entre eux peuvent être concernés par le règlement de report et d’autres pas. L’administration TVA utilise alors une règlementation particulière, qui tient compte de l’objet principal du contrat.

- Si l’objet principal inclut des opérations concernées par le règlement de report, vous pouvez appliquer le report de perception sur la totalité de la facture. Dans ce cas, il porte donc clairement sur les opéra-


VOS INTÉRÊTS

Un report sans article de loi ! Sur sa facture, l’entrepreneur indiquera la mention suivante sur sa facture : Report TVA. Cette dernière remplace l’ancienne mention TVA à acquitter par le cocontractant – Article 20 AR n°1. Il n’est maintenant plus nécessaire de renvoyer à un article de loi. tions à venir qui, en principe, ne sont pas visées par le règlement de report.

En pratique, une telle séparation s’avère parfois difficile à réaliser. L’administration autorise dès lors un calcul de la TVA sur la totalité de la facture.

Un exemple ? Le report de perception ne s’appliquait pas aux ouvrages dans la salle du conseil d’une maison communale. Et

Quid si un contrat a pour objet des opérations de report et des opérations sans report ? Dans ce cas, l’administration applique une règle particulière maîtriser- tous ces détails. Aussi l’administration a-t-elle adapté son point de vue. Le report de perception vaut dès que le gouvernement a un numéro de TVA et introduit des déclarations TVA périodiques et ce, peu importe la finalité des travaux. SOCIÉTÉS TEMPORAIRES Il est fréquent que certains chantiers aillent de pair avec la création de sociétés temporaires d’associés assujettis à la TVA. Comment se passe la facturation entre une

Il y a quelques années, le report de perception s’est élargi à la facturation de travaux pour les administrations publiques

Prudence ! Pour un entrepreneur, il n’est pas facile de connaître -et a fortiori de

telle société et son client ? Entre la société et les associés ? Ici, il est essentiel de savoir si la société temporaire dispose d’un numéro de TVA.

- Soit la société temporaire a un numéro de TVA et elle applique le report de perception sur les factures émises au client. En théorie, les factures des associés à la société temporaire sont soumises à leur propre régime TVA. Pour la location d’une machine ou une autre facturation qui ne serait pas concernée par le règlement de report, la TVA doit donc être facturée. C’est le principe. En pratique, l’administration accepte toutefois la notion de cocontractant pour toutes les factures de l’associé à la société temporaire. Sur la facture, il convient de faire explicitement référence au contrat ayant pour objet un travail immobilier. n

INFO Vous avez encore des question à propos de cette thématique ? Posez-les à marleen.porre@confederationconstruction.be.

construction - septembre 2016

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PROJETS & ENTREPRISES

pour cause, puisque les localités ne sont pas assujetties à la TVA pour les réunions du conseil communal. Il n’empêche que ces salles se louent et que, dans certains cas, les communes s’en trouvent alors assujetties à cette fameuse taxe. Pour des travaux dans de telles salles, le report en devient donc valable.

- Soit la société temporaire ne possède pas de numéro de TVA. On estime, en ce cas, que les associés réalisent euxmêmes les opérations de la société temporaire, chacun pour leur partie. Chaque associé facturera directement au client la réalisation des travaux et appliquera le report de perception -si ce dernier est d’application.

SECTEUR & MÉTIERS

ADMINISTRATIONS PUBLIQUES Il y a quelques années, le report de perception s’est élargi à la facturation de travaux pour les administrations publiques. Naguère, le report ne s’appliquait qu’à des travaux relatifs à des activités pour lesquelles l’administration était assujettie à la TVA.

ATTENTION ! – Le report de perception peut éviter à l’entrepreneur de préfinancer la Taxe sur la valeur ajoutée. Mais semblable démarche exige une ponctualité sans faille.

DOSSIER

Si l’objet principal ne se compose pas d’opérations touchées par le règlement de report, vous devez scinder la facture. En ce cas, le prestataire facturera la TVA sur l’objet principal. Cependant, il ne pourra en aucun cas facturer de TVA sur les opérations supplémentaires, concernées par le report de perception.


PRIX

DEVENEZ LE LAURÉAT 2016

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PRIX AEDIFICAS FOUNDATION La construction est une des forces motrices de notre société. Les entreprises de construction souhaitent contribuer davantage au bien-être dans notre société. C’est la raison pour laquelle la fondation Aedificas Foundation a été constituée à l’initiative de la Confédération Construction. Cette fondation remettra chaque année le Prix Aedificas Foundation à quatre partenariats qui oeuvrent pour une meilleure intégration sociale de groupes vulnérables par un hébergement adapté.

QUOI? Prix Aedificas Foundation = QUI?

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COMMENT?

Des informations complémentaires et le dossier de candidature se trouvent sur www.aedificas-foundation.be. Date limite d’inscription: le 28 octobre 2016.

OÙ?

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La remise des Prix Aedificas Foundation aura lieu le vendredi 25 novembre 2016 Confédération Construction, Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles.

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Financement européen VOS INTÉRÊTS

La Belgique a déjà perçu plus de 350 millions € Stimulateur d’investissements sur le vieux continent, le plan Juncker atteint doucement sa vitesse de croisière. En effet, la Belgique a déjà reçu plus de 350 millions € pour ses infrastructures, quand 80 autres millions soutiendront PME et start-up.

L

DOSSIER

e premier projet belge à jouir de l’apport européen s’intitule Novelwind. Il concerne la deuxième phase de construction d’un parc éolien au large de la mer du Nord, à 46 bornes de la côte belge. Il bénéficiera de quelque 100 millions € du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI).

En avril de cette année, a été approuvé un programme similaire, du nom de Rentel Offshore Wind. Dans ce cas-ci, les montants alloués serviront aux conception, création, mise en service et maintenance du parc éolien situé au sein de la Zone économique exclusive (ZEE), à 42 km du port d’Ostende. Il profitera d’un montant de 250 millions €, octroyé par l’EFSI. Plusieurs de nos membres, dont le groupe DEME, participent à ces deux réalisations.

… ET UNE 7e PLACE NOIRE-JAUNE-ROUGE ! Le programme du président de la Commission a pour ambition de mobiliser 315 milliards € pour l’ensemble de l’UE. Cette somme colossale suscite bien entendu de grandes attentes. En regard des premiers

résultats, la Belgique a plutôt bien tiré son épingle du jeu par rapport aux autres États membres : nous trônons à la 7e place. Cependant, les apparences demeurent -comme il est de coutume- trompeuses. Si l’on corrige le classement en fonction du PIB des États membres, la Belgique recule sensiblement… Malgré l’opposition de l’Allemagne, la Commission a déjà proposé de prolonger le Plan Juncker au-delà de 2017. Il a été également décidé de renforcer la partie ciblant les PME. EN QUOI CONSISTE LE PLAN JUNCKER? L’initiative, dont le nom officiel est Plan d’Investissement pour l’Europe, a été proposée par le président luxembourgeois de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Ce programme doit stimuler la croissance et l’emploi au sein de l’Union européenne.

Les 21 milliards € provenant de la Commission et de la Banque européenne d’investissement (BEI) constituent un point de départ. En collectant cet argent dans un Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI), le pouvoir exécutif de l’UE escompte un effet de levier pour les investissements privés. Au total, la Commission espère mobiliser 315 milliards €. L’Innovation, la mobilité, l’énergie, l’enseignement, les logements sociaux, la santé et le bien-être, le financement des PME ainsi que la recherche et le développement sont autant d’exemples de secteurs pouvant faire appel aux subventions disponibles. Cependant, il existe une condition sine qua non pour en bénéficier : les projets, privés ou montés sous forme de partenariat public-privé (PPP), doivent surtout être capables d’activer d’autres sources de financement. n

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PROJETS & ENTREPRISES

SEPT ACCORDS… Sept accords ont encore été conclus avec diverses institutions et fonds financiers, parmi lesquels on retrouve Belfius, ING Belgique Sowalfin ou Participefonds Vlaanderen. Au total, on parle ici de près de 78 millions € en provenance de l’EFSI. Cet argent devrait susciter l’engagement d’un milliard supplémentaire dont pourraient tirer parti plus de 200 PME et start-up belges.

PARC ÉOLIEN – La majeure partie des fonds provenant du Plan Juncker pour la Belgique sont, pour l’instant, destinés à des projets énergétiques situés en mer.

SECTEUR & MÉTIERS

Le projet Ginkgo Fund II percevra, lui aussi, une jolie manne. Celui-ci implique la participation de la Banque européenne d’investissement (BEI) à un fonds d’infrastructure pour l’assainissement et la régénération de friches industrielles polluées au sein de l’Union européenne. Le coût total est estimé à 120 millions €, dont un quart sera financé par la BEI. Les desseins d’assainissement localisés en Belgique sont évalués à 6 millions €.


Fraude aux factures

Évitez de payer deux fois… La fraude aux factures est en hausse. Les fraudeurs interceptent une facture envoyée par la poste, y modifient le numéro de compte et l’envoient au destinataire original, lequel paie donc en fait aux criminels. Mais il existe une variante numérique : un hacker s’introduit dans le système informatique d’un fournisseur et intercepte les e-mails de facturation ou d’autres données comptables.

L

a victime n’a pas de chance, puisque s’applique le principe « qui paie mal, paie deux fois ». C’est que d’un point de vue juridique, le client est tenu de payer à la bonne personne; sans quoi, cette dernière ne percevrait jamais son dû.

COMMENT RÉAGIR? La Confédération recommande, bien sûr, aux victimes d’une fraude de déposer plainte auprès de la police ou du parquet. Vous pouvez par ailleurs vous protéger en prenant préventivement diverses mesures concrètes. VOUS ENVOYEZ VOTRE FACTURE? Indiquez votre numéro de compte bancaire sur le bon de commande ou le devis, de façon bien visible, par exemple dans une autre couleur. Indiquez également que les paiements ne peuvent être effectués que sur ce compte. Demandez, en outre, à votre client d’enregistrer lors du paiement de l’acompte, votre numéro de compte dans son application PC-banking.

N’envoyez pas la facture dans une enveloppe reprenant le logo de votre entreprise ou indiquant, de quelque façon que ce soit, qu’elle provient d’une entreprise. Enfin, envoyez vos factures simultanément et par la poste et par e-mail sous format PDF, par exemple. Dites encore au client de ne procéder au paiement que lorsque les deux versions sont identiques.

FRAUDE? – Il est nécessaire de contrôler scrupuleusement le numéro de compte avant de payer, mais aussi de s’assurer que celui-ci n’ait pas subitement changé.

VOUS ÊTES CLIENT? Assurez-vous que le numéro de compte sur la facture est bien identique à celui du bon de commande ou du devis. Enregistrez directement le bon numéro de compte

dans votre application PC-banking. Et soyez méfiant si la facture mentionne un changement de numéro de compte! Surtout si le numéro original est caché sous un autocollant… n

INFO alexandra.carle@confederationconstruction.be. Le SPF Économie lancera bientôt une campagne de sensibilisation à la fraude aux factures.

Règles de concurrence

Informez-vous… et évitez des amendes !

T

outes les entreprises ont intérêt à ce que la concurrence ne soit pas restreinte. Aussi plusieurs règles sont prévues, garantissant une concurrence loyale. Elles figurent dans un récent guide qui intéressera les PME. En

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cas d’infraction, les sanctions et risques financiers ne sont pas minces. Plusieurs formes d’ententes entre entreprises et d’autres pratiques concertées sont interdites. Les entreprises n’ont

le droit ni de convenir des prix, ni de s’accorder pour se répartir des marchés. Elles ne peuvent pas falsifier les procédures d’adjudication des marchés publics, ni limiter la production d’un commun accord.


DE GRAVES CONSÉQUENCES ! En cas d’infraction, les conséquences

s’avèrent sérieuses : lourdes amendes (tant pour les entreprises que les personnes physiques), sanctions pénales, annulation des clauses contractuelles et éventuelles demandes d’indemnisation. En outre, les entreprises qui participent à un marché public risquent d’être exclues de la participation à des marchés ultérieurs. GUIDE DISPONIBLE L’Autorité belge de la Concurrence a récemment publié à l’attention des PME, un guide des règles de la concurrence. Il vaut la peine d’être consulté. Il permet de

savoir si votre entreprise occupe une position dominante sur un marché pertinent au regard du droit de la concurrence. Il décrit, par ailleurs, les ententes et clauses interdites dans les contrats parce que limitant ou entravant la concurrence. n

VOS INTÉRÊTS

Il leur est également interdit d’abuser de leur position dominante lorsqu’elles offrent leurs produits ou services sur un marché pertinent au regard du droit de la concurrence. Elles ne peuvent appliquer des tarifs déraisonnablement élevés, susceptibles de porter préjudice au client. De même, sont exclus les prix dits agressifs parce que déraisonnablement bas en vue d’écarter les concurrents. Ne peuvent pas non plus être imposées des conditions de transaction spécifiques.

Info : Vous pouvez vous procurer le guide via www.bma-abc.be, le site Internet de l’Autorité belge de la Concurrence. Suivez le chemin À propos de nous – Publications – Les règles de concurrence: un guide pour les PME.

DOSSIER

Contrat avec les consommateurs

Prévenez les conflits Selon le rapport annuel du Service de médiation pour le consommateur, la construction ne fait pas partie du top 10 des secteurs engendrant le plus grand nombre de plaintes. Bonne nouvelle ! Il apparaît par ailleurs que vos principaux litiges portent sur le respect des délais d’exécution et le caractère trop élevé des indemnités de rupture.

UN CONSEIL : RESTEZ MODÉRÉ ! En tant qu’entrepreneur, vous éviterez ce genre de litiges et économiser temps et

Conformément à l’article 1794 du Code civil, l’entrepreneur a droit à une indemnité des frais encourus et du manque à gagner si le consommateur rompt le contrat. Certains entrepreneurs incluent une indemnité forfaitaire dans leur contrat et ne doivent ainsi pas prouver leur dommage, mais les consommateurs se plaignent régulièrement auprès du service précité, du montant exagéré de l’indemnité. Si vous prévoyez une indemnité de rupture, veillez alors à ce que son montant soit raisonnable, équitable et proportionnel. Les membres de la Confédération trouveront une clause équilibrée sur le site de l’organisation professionnelle. n

CONFLIT – Un désaccord entre un consommateur et un fournisseur de services s’avère parfois si profond qu’un service de médiation agréé doit être désigné. Dans la construction, ce cas de figure est relativement peu fréquent.

PROJETS & ENTREPRISES

DEUX SOURCES DE LITIGES Récemment, le Service de médiation pour le consommateur a publié son rapport annuel, basé sur les résultats de ses sept premiers mois d’existence. L’analyse révèle que si le service a renvoyé 122 plaintes techniques à la Commission de conciliation Construction, il y a essentiellement deux types de litiges de nature juridique : le délai d’exécution (les entrepreneurs ne commencent pas les travaux au moment convenu ou ne les terminent pas à temps) et l’indemnité de rupture.

argent en restant modéré. Certes, la loi ne vous oblige pas à vous engager pour un délai d’exécution strict. Vous devez cependant indiquer un délai raisonnable, en tenant compte du planning des travaux. En appliquant cette règle, il sera plus difficile pour les clients de déposer plainte.

SECTEUR & MÉTIERS

D

epuis le 1er juin 2015, un Service de médiation pour le consommateur fait office de point de contact direct pour le grand public et pour ttout type de litige. Il tente de concilier les parties en conflit; en cas d’échec - le système n’est pas contraignant - il formule une recommandation. Les litiges entre entrepreneurs et consommateurs que traite le service sont majoritairement de nature juridique, les litiges de construction techniques étant, quant à eux, transmis à la Commission de conciliation Construction, un service de médiation agréé spécifique.

INFO www.confederationconstruction.be. Vous trouverez la clause contractuelle pour une indemnité de rupture dans la partie réservée aux membres. Dans la colonne de gauche, cliquez sur Modèles et Droit de la construction, et ensuite sur Cahier des charges pour les travaux – version compacte. Il s’agit de l’article 8.

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** Les ristournes et participations bénéficiaires évoluent avec le temps en fonction des résultats de l’entreprise et de la conjoncture économique. Elles ne sont pas garanties pour l’avenir et varient pour chaque produit. Les règles relatives à l’octroi des participations bénéficiaires ou des ristournes sont définies dans les statuts de chacune des entreprises du groupe Fédérale Assurance. Les statuts peuvent être consultés sur www.federale.be.

Rédaction : Fédérale Assurance

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Dossier Alternance

Une « filière d’excellence » en ligne de mire

Il n’est pas que l’enseignement classique pour tendre vers une vie active épanouissante. À l’orée de la rentrée, l’alternance a remis ses

Deux Régions à la pointe La spécificité bruxelloise

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L’alternance à la sauce wallonne

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La CCW a mené l’enquête

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par les CCW et CCB-C. Donner la parole aux patrons de ces deux entités mit encore en exergue les limites d’un système qui, demain, s’offrira probablement un Campus Construction dont Bruxelles, comme la Wallonie ou la région flamande (et singulièrement, la Confédération

Interviews croisés Deux présidents sur la même longueur d’onde

atouts à l’avant-plan. Ses perspectives aussi, amplement soutenues

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Construction qui en est la cheville ouvrière) auront tôt fait de louer les bienfaits. Vous émettez encore des réserves sur l’intérêt, pourtant indubitable, d’une alternance ne rêvant que d’excellence ? Les

Témoignages Les petits déjeuners de l’alternance

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Virginie Pieters, une couvreuse hors pair

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projets pilotes que la Confédération pousse tant et plus, une enquête spécifique auprès des membres ou le témoignage -édifiant- de Virginie Pieters, une couvreuse de première main, achèveront de vous convaincre.

construction construction - décembre - septembre / janvier 2016 2010

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Bruxelles

« Le jeune doit absolument Le chemin bruxellois vers l’excellence (de l’alternance) emprunte la route de l’immersion pour bifurquer vers l’insertion-transition. Avec Sihame Al Barajraji, la conseillère enseignement de la CCB-C pour guide… « Il faut que les jeunes puissent entamer des études techniques non plus après un échec mais de manière positive et volontaire. […] La meilleure manière de faire bouger les choses, c’est de mettre en valeur des exemples positifs. »

Cette dernière, la CCB-C la réclame pour ce fameux 3e degré : « À compter de la 5e, le jeune devrait avoir le choix ! », tranche la spécialiste. « Quant à la 6e, ce devrait être de l’alternance. Il la faut

C’est l’évidence même : cette sentence signée, en août 2015, dans un grand quotidien bruxellois par Jean-Claude Daoust, l’exprésident de Beci et de la FEB, la Confédération Construction Bruxelles-Capitale l’a fait sienne dans le délicat registre de la main d’œuvre qualifiée. « L’alternance ne doit pas toucher toutes les sections car les jeunes décrochent souvent », complète Sihame Al Barajraji.

« La 6e, ce devrait être de l’alternance. Il la faut pour un an minimum »

La conseillère enseignement de la CCB-C a tôt fait de tirer les lignes de force de l’alternance à la mode bruxelloise. « Le projet d’immersion en entreprise croît en fonction de l’âge et de la maturité. En 3e secondaire, on parle sensibilisation avec une visite de chantier. En 4e, il est question de stages d’initiation et d’observation, de 2 à 4 semaines. Pour le 3e degré, c’est entre 5 et 8 semaines de stages en 5e et de 5 à 10 semaines, en 6e. Au-delà de 10 semaines, on rentre dans le champ de l’alternance. »

pour un an minimum. Et quand on sait que la 7e n’est pas obligatoire… » Le principe ? Il est clair comme de l’eau de roche : « Le jeune doit vivre le métier ». UNE PLATEFORME WEB, UN GUICHET UNIQUE… À cette fin, l’équipe de la Confédération version capitale a élaboré un projet pilote d’accompagnement de l’entreprise. « Nous l’avons démarré en 2013-2014, avec 15 élèves, 1 école et 5 entre-

PERSPECTIVE – Un projet mené par la Confédération bruxelloise devrait assurer la création d’un Campus Construction d’ici deux à trois ans.

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construction - septembre 2016


prises. L’année suivante, 35 jeunes, 2 écoles, 1 Cefa et 26 entreprises y ont pris part. Cette année, nous comptons 100 jeunes, 4 écoles de plein exercice (les réseaux libre et officiel confondus), 1 Cefa et 81 entreprises. » Et la CCB-C de se battre pour qu’à l’avenir les 13 écoles du plein exercice de la Fédération WallonieBruxelles adhèrent à ce projet pilote et que s’ouvrent de nouvelles places de stages… « Nous leur proposons une 7e en alternance ! », insiste Sihame Al Barajraji qui, mieux que quiconque, sait que nos entrepreneurs rament dans leurs recherches de main-d’œuvre qualifiée. Histoire de favoriser l’accès à ce type de formations, notre interlocutrice et ses collègues ont développé un plateforme Internet ad hoc.

En octobre de cette année, la Confédération étrennera un guichet unique, une « une mini-cité des métiers », rue Royale

UN CAMPUS CONSTRUCTION À NEDER ? La promotion de l’alternance (« Les écoles peinent encore à trouver des élèves ! », regrette derechef la responsable ensei-

Une école inspirée du modèle helvète, à l’étonnant taux de réussite... « C’est clairement l’un de nos chevaux de bataille : j’y crois plus que tout ! », s’enthousiasme Marc Ruebens, à l’évocation de cette école inspirée d’un modèle suisse au haut taux de réussite. À l’heure d’écrire ces lignes, le président de la CCB-C confessait « travailler d’arrache-pied » aux moyens financiers (« un PPP ? ») de ce campus dont les contours se précisent : « Le top, ça aurait été au cœur de Bruxelles. Nous avions des vues sur le bâtiment Citroën. Hélas ! Mais la Région bruxelloise nous a proposé un emblématique bâti, près de l’hôpital militaire, à Neder-OverHeembeek. Nous devons donner notre réponse d’ici deux mois. Le potentiel est là, j’en ai la conviction. Je redoute juste l’inertie du monde de l’enseignement. C’est qu’aujourd’hui, les profs ne se déplacent même plus sur chantier… » Cette école de la construction, Marc Ruebens (lui-même formé en une section Travaux publics, aujourd’hui disparue, de l’Institut cardinal Mercier, à Schaerbeek) l’ouvrirait « d’ici deux à trois ans ». ■

SECTEUR & MÉTIERS

acceptent des apprentis, étant entendu que les jeunes ne disposant pas de ce genre de contrat ne peuvent pas s’inscrire. L’insertion, elle, tient davantage de l’administratif et vise à faciliter une première embauche via des dispositifs. »

Son cheminement, « étape par étape », de l’immersion vers l’alternance, la CCB-C n’entend en rien le ralentir. Pour preuve, ce projet de Campus Construction (« Discussions en cours. On cherche un terrain ») qui vise, à son tour, à redorer le blason d’une voie, encore trop souvent perçue comme celle de la relégation.

DOSSIER

Le second axe de travail de la CCB-C porte sur l’insertion-transition. « Cet accompagnement classique a débuté en décembre 2015. Avec l’aide de l’EFP (Espace formation PME) et du SFPME (Service formation PME), nous cherchons les sociétés qui

gnement de la CCB-C) passera encore par ConstruCity, ce guichet unique, cette « mini-cité des métiers » que la Confédération inaugurera à Bruxelles (rue Royale), courant octobre 2016. Non content de promouvoir l’emploi durable dans le secteur, il informera tout à la fois le jeune désireux de s’orienter ou l’entreprise soucieuse de mettre la main sur un élément prometteur.

VOS INTÉRÊTS

vivre le métier ! »

Vaincre le dumping social par l’insertion également son fils, formé en plomberie-sanitaire. « Il y a 20 ans, mon premier ouvrier venait de Bruxelles Formation », se remémore notre interlocuteur. « Cette filière permet de disposer d’ouvriers bien intégrés à la culture d’entreprise et de faire du haut de gamme. Mon adhésion au projet pilote de la Confédération a été immédiate », assure derechef ce patron qui a vu l’un de ceux qu’il a formé partir construire des cabanes… en Australie ! Une preuve supplémentaire de l’attrait -multiple- de la démarche, non ?

construction - septembre 2016

PROJETS & ENTREPRISES

« C’est l’une des pistes indispensables dans la lutte contre le dumping social. Parce que nous manquons cruellement d’ouvriers qualifiés, volontaires et ambitieux…» On le comprend d’emblée : Marc Ruebens s’inscrit comme l’un des plus chauds partisans de l’insertion-transition que la CCB-C qu’il préside a lancée fin 2015. Branchée décoration, rénovation et techniques du bâtiment, sa société, DRTB, compte ainsi, parmi les 13 membres du personnel, 6 « produits de l’alternance », prioritairement recrutés pour leur « motivation ». Cette fameuse motivation, sur laquelle Marc Ruebens insiste tant et plus, guida

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Une formation triale adaptée aux entreprises La CCW démonte les « a priori de l’alternance » à coup de projets pilotes. Nathalie Bergeret, sa directrice emploi-formation-communication, a dressé le tableau de quelques perspectives phares. Pacte pour l’enseignement ou pas, réflexion sur l’enseignement qualifiant ou pas, la Confédération Construction Wallonne veut tendre au plus vite vers cette « filière d’excellence » dont elle rêve pour l’alternance. Comment ? En proposant maintes innovations qui, à l’instar de ce qui se pratique dans le modèle suisse, rapprochent le monde formatif de celui de l’entreprise. 1. La formation triale : « Il s’agit de réunir l’entreprise, l’opérateur d’enseignement et l’IFAPME (Institut wallon de formation en alternance et des indépendants et petites et moyennes entreprises), l’acteur de référence en Wallonie », définit Nathalie Bergeret. « On prendrait les meilleurs au sein de chacun des trois », poursuit la dircom de la CCW. « Si une société est spécialisée dans une niche, c’est là que le jeune ira, par exemple. Ou si un prof excelle dans la lecture de plans, on le prendra. Grâce à ces opérateurs de haut niveau, ces formations pourraient devenir des centres de compétence. » Pour l’heure, l’ambition n’est que « théorique » : Joëlle Milquet avait conclu un accord que celle qui lui a succédé, Marie-Martine Schyns, n’a pas renié ; Libramont a déjà montré de l’intérêt pour la chose ; et tant la CCW que la CCB-C ou le ffc Constructiv sont au taquet. Mais, mais… « Il n’y a pas encore de planning. Notre espoir ? Lancer un premier projet pour la rentrée scolaire 2017-2018. » 2. Les blocs des couvreurs : l’alternance, c’est traditionnellement un jour de formation et quatre jours en entreprise. Un rythme dont les couvreurs se plaignent… « En collaboration avec la Confédération Construction Toiture (CCT, NDLR), nous proposons de fonctionner par périodes blocs -mieux adaptées au secteur : dès la mi-août, un mois et demi en entreprise, puis en centre de formation, l’hiver. Nous misons, ici aussi, sur la rentrée 2017. Cette façon de faire complique la donne. Mais c’est jouable… » 3. Quand les plafonneuses « picorent »… : la Fédération des patrons plafonneurs et façadiers (FDA) verrait d’un bon œil un « parcours multientreprises ». « Nous privilégierions la richesse du picorage », relève notre interlocutrice. « Cela change la logique de l’alternance. Mais les entrepreneurs y ont vu leur intérêt dans l’extension de leurs activités ou la possibilité d’engager. En pratique, trois jeunes travailleraient dans trois entreprises. » En principe, dès la rentrée scolaire 2017, ici aussi. 4. Déjà 33 bacheliers en construction ! : Une autre stratégie visant à pousser l’alternance consiste à la développer dans le supérieur. La Haute école Robert Schuman (Libramont) a ainsi ouvert, il y a quatre ans déjà, un master en gestion de chantier spécialisé en construction durable, accessible aux bacheliers en construction (« Une denrée rare ! ») ou en électromécanique. « Cette année, 33 jeunes bouclent le cycle de deux ans et 27 autres sont inscrits. Le défi, c’est de leur trouver des firmes qui accueillent ces jeunes gens qui passent la moitié de leur apprentissage dans une entreprise. »

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FILIÈRE D’EXCELLENCE – Afin d’améliorer l’alternance, la CCW préconise la formation triale en mettant autour de la table l’entreprise, l’opérateur d’enseignement et l’IFAPME.

5. Et un speeddating, un ! : Rarement à court d’idées, la CCW a encore mitonné un speeddating. Soit, en septembre 2016, dix minutes pour convaincre un entrepreneur, formateur potentiel. 6. Du sur mesure pour les métreurs-deviseurs : Enfin, la rentrée 2016-2017 cadrera-t-elle avec la création, par l’IFAPME, d’une nouvelle formation -celle de métreur-deviseur. Dixit l’IFAPME, les infos relatives à ce « métier complet » et la formation qui y mène s’obtiennent via le 0800 90 133 ou via le site web www.ifapme.be. SIX ESQUISSES POUR AUTANT DE DÉFIS Bien que lançant sciemment une dynamique sectorielle soucieuse de « correspondre au vécu d’une entreprise de chantier », la Confédération Construction Wallonne n’a pas la tâche gagnée d’avance, loin s’en faut. « Tous ces projets sont des défis ! », admet sans réserve Nathalie Bergeret. Des défis qu’il est essentiel de relever pour rehausser la qualité d’une alternance qui, en Wallonie, avait frôlé les 200.000 heures de formation, en 2013-2014. Comparaison n’est pas raison. Il n’empêche que Bruxelles-Capitale n’en avait comptabilisé que 75.000, alors même que la Région flamande en avait dispensé pas moins de 545.000. ■


VOS INTÉRÊTS

Les entrepreneurs et l’alternance

Des réactions positives… malgré maintes suggestions ! Que pensent les entrepreneurs de la formation en alternance ? Beaucoup de bien, lorsqu’ils ont participé à ce système. Cette conclusion ressort d’une enquête menée, en juin dernier, par la Confédération Construction Wallonne (CCW) auprès de ses membres.

40 000 Nombre d'ouvriers ayant participé aux formations (dans le courant de l'année)

Le manque de connaissance n’a rien à voir avec la taille d’une firme : ce groupe unit des sociétés de 50 employés ou plus et des PME sans employé. Les raisons se nichent ailleurs. Ces entrepreneurs n’ont jamais reçu d’infos sur la formation en alternance et n’ont donc jamais été contactés par un centre de formation. À moins qu’ils n’aient été trop occupés…

Participation des ouvriers de la construction aux Participation des ouvriers de la construction aux formations formations

36 692 34 416

35 000

32 098 29 440

30 000 25 734

25 000

3 119 19 284

20 000 15 165

15 000

1 462 2 688

1 702 4 191

20 559 1 645

11 015

2 720 7 379

27 746

2 593

2 504 8 353

2 481 7 166

2 797

2 686 9 628

7 674

6 887

5 505

4 306

10 000 5 000

30 449

DOSSIER

90 % DES ENTREPRENEURS CONNAISSENT LE PRINCIPE L’existence de la formation en alternance n’est pas un secret. Environ neuf personnes interrogées sur dix savent de quoi il s’agit. Environ 70 % d’entre elles ont déjà employé des jeunes à temps partiel, tandis qu’elles sont 20 % à connaître le système… mais sans y avoir eu recours. Seule une personne sur dix n’en a jamais entendu parler.

13 391

14 608

2007

2008

17 110

19 341

18 378

2010

2011

20 779

21 831

2012

2013

23 377

24 267

2014

2015

0 2006

2009 Flandre

Wallonie

Bruxelles

Source: Constructiv (étude Hermes)

Cependant, le fait de tout ignorer de ce système ne signifie pas y être opposé. Quelque 80 % des membres de ce groupe souhaiteraient en savoir davantage. Et 70 % d’entre eux estiment que ce serait plus facile s’ils recevaient des propositions de leur organisme professionnel ou de leur secrétariat social.

Passons aux entreprises adhérant explicitement à la formation en alternance ! Près de 50 % de ces interviewés gèrent une PME entre 0 et 4 personnes ; un peu moins de 20 % de ces boîtes tournent avec cinq à neuf salariés.

Ce bon bulletin ne dispense pas les entreprises de mettre en avant divers problèmes. Les chances d’acquérir de l’expérience au travail évoluent au gré des fluctuations de l’activité de l’entreprise. En outre, certains entrepreneurs remarquent que l’offre de formation ne correspond pas aux travaux spécialisés qu’ils réalisent. ■

INFO virginie.losseau@ccw.be

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PROJETS & ENTREPRISES

Près de 90 % des interrogés se disent prêts à former à nouveau un étudiant au sein de leur entreprise. La complémentarité de l’apprentissage au travail et dans un centre de formation constitue l’un des avantages clés de cette option. Cependant, ils trouvent très positif que leur entreprise puisse transmettre elle-même les connaissances requises. La formation anticipe ainsi mieux les besoins de l’entreprise et le jeune s’imprègne directement de la culture d’entreprise. En outre, ils y voient du potentiel pour un éventuel futur engagement. Ajoutons encore qu’un stage effectué par un jeune apprenti réduit les coûts salariaux…

Les entrepreneurs qui ont participé à l’enquête ont donné quelques conseils afin de rehausser l’intérêt de la formation en alternance pour notre secteur : - Des jeunes voient la formation en alternance comme une dégradation. Ils manquent de motivation et d’objectif. Une meilleure communication est nécessaire, ainsi qu’une meilleure orientation. Il est, en sus, primordial que des buts et obligation de résultat leur soient imposés. - Les jeunes ne sont pas assez au travail, parce que les cours l’interrompent. Il serait préférable que ces derniers soient organisés en dehors des heures de travail, ou que l’on en vienne à un système alternant une semaine sur les bancs de l’école et trois semaines au travail. - Les formations ne correspondent pas à la réalité. Les profs devraient aussi suivre des stages en entreprises. - Les jeunes ont trop de congés. Diminuons-les pour les concentrer en été. - La com entre entreprise et centre de formation doit être améliorée. - Les jeunes ne sont pas assez informés de la sécurité au travail. - La charge administrative doit être réduite.

SECTEUR & MÉTIERS

POURQUOI NE PAS PARTICIPER ? Les 20 % qui connaissent la formation en alternance sans y participer invoquent plusieurs raisons à cette non-collaboration : ils n’ont pas besoin de main-d’œuvre supplémentaire, n’ont pas le temps, sont débordés ou en ont entendu parler mais estiment ne pas en savoir suffisamment. Près de 60 % des sondés indiquent, en outre, qu’ils apprécieraient davantage d’infos.

QUE PEUT-ON AMÉLIORER, SELON LES EXPERTS ?


L’excellence ou la politique Comment la Confédération appréhende-t-elle ces formations parallèles ? Interview alternée de Jean-Jacques Nonet et Marc Ruebens, respectivement présidents de la CCW et de la CCB-C, sur cette « priorité ». QUEL REGARD PORTEZ-VOUS SUR L’ALTERNANCE ? JJN : « Pour la CCW, il s’agit vraiment d’une priorité qui figurait déjà dans le mémorandum que nous avions rédigé en vue des élections régionales de 2014. Cette méthode pédagogique nous semble adaptée non seulement pour les métiers techniques, mais aussi pour les filières de l’enseignement supérieur. Nous avons collaboré à la mise en place d’un master en alternance de gestionnaire de chantier qui rencontre un vif succès. Cette rencontre entre l’apprenant et l’entreprise donne tout son sens aux apprentissages et permet d’intégrer rapidement la logique de l’organisation de l’entreprise. »

MR : « En regard des faiblesses de l’enseignement et du manque d’orientation des jeunes, je considère que l’alternance est une nécessité. À l’heure actuelle, il s’agit, à mon sens, de la seule manière de résoudre le problème du manque de main-d’œuvre que nous connaissons. » DEPUIS, LE CONTRAT COMMUN CEFA -IFAPME A VU LE JOUR, EN FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES…

JJN : « Une très belle avancée adoptée le 1er septembre 2015 et dont nous nous réjouissons ! Dans un second temps, le gouvernement wallon a avancé sur l’harmonisation des aides : entreprises et jeunes auront accès aux mêmes incitants, quelle que soit la filière. Ce principe est acquis depuis le pacte pour l’emploi de la fin juin. Il faut encore le couler dans des textes, en vue d’une application dans le courant du premier trimestre 2017. Mais il reste la question de la certification… »

MR : « Du côté bruxellois, nous accueillons cette décision de façon très positive. Mais il reste néanmoins beaucoup à faire, principalement à cause du morcellement du système formatif dans notre pays. Pour nous, entrepreneurs, si nous avions une harmonisation complète, cela s’avérerait beaucoup plus simple de déterminer le véritable niveau d’un ouvrier à la sortie de sa formation, par exemple. » EN QUOI LA CERTIFICATION POSE-T-ELLE PROBLÈME ? JJN : « Ce diplôme, ce certificat de qualification, comme on l’appelle, ne donne pas accès aux mêmes droits selon qu’il ait été acquis après la 7e au Cefa ou après 5 ans, à l’IFAPME. En principe, les matières enseignées sont identiques, parce que fixées par le SFMQ, le Service francophone des métiers et des qualifications. Pour nous,

« À quoi rime de conserver ce décret, dès lors qu’existe, en Wallonie, le contrat commun ? » Jean-Jacques Nonet cette concurrence entre opérateurs publics relève du non-sens : un jeune doit être égal à un autre jeune. Sinon, il y a discrimination et entrave à la valorisation du dispositif de l’alternance en Wallonie. Ce qui n’est pas anodin puisque les jeunes voulant faire des études supérieures ou entrer dans la fonction publique sont bloqués. Nous réclamons une véritable assimilation ! C’est l’un des enjeux du monde de l’alternance que de parvenir à le décloisonner. »

MR : « Ce problème, comme bien d’autres, provient, selon moi, du manque de vision politique. Je vous parlais du morcellement. Avec la certification, nous nageons en plein dedans. La multiplicité des acteurs augmente sans cesse la complexité des règles et amoindrit donc l’efficacité d’un système qui a, par ailleurs, fait ses preuves. Pour n’en citer que quelques exemples, prenez les cas des pays nordiques, de l’Allemagne, mais surtout de la Suisse. Regardez chez nos amis helvètes, l’alternance représente LA filière majeure. Mais cela n’empêche pas pour autant ceux qui le désirent de poursuivre des études. En mêlant les systèmes de formation classique et de formation qualifiante, des profils uniques se dessinent. Vous pouvez, par exemple, obtenir des ingénieurs issus de la formation en alterJEAN-JACQUES NONET nance. Leur vécu sur le terrain s’avère une plus-value considérable. » • NaÎt le 25 septembre 1951

• 1973 : reprend l’entreprise paternelle • février 2015 : devient président de la CCW

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L’ALTERNANCE PÂTIT, PAR AILLEURS, D’UNE IMAGE PAR TROP NÉGATIVE, NON ? JJN : « C’est l’une des raisons pour lesquelles nous nous battons pour en


faire une filière d’excellence et non une filière que l’on intègre par dépit. La Suisse a bien compris que l’alternance n’était pas un cursus dévalorisant, que du contraire ! Dans le même esprit, nous valoriserions les patrons qui misent sur l’alternance. Peut-être en créant un label ? Et nous mettrions aussi en place une épreuve de reconnaissance sectorielle qui mènerait à une attestation délivrée aux jeunes, à l’initiative des fédérations. Enfin, nous devons capitaliser sur les nombreuses success stories générées par l’alternance. »

« La multiplicité des acteurs augmente la complexité des règles et amoindrit l’efficacité du système »

Marc Ruebens

QUELLES SONT LES LIMITES DU SYSTÈME ? JJN : « Il convient d’être attentif à l’acquisition des compétences, de se démarquer de l’idée d’une main-d’œuvre à bon marché. Tant côté IFAPME que côté Cefa, des contrôleurs s’en assurent. A défaut, une entreprise peut perdre son agrément. Dans notre secteur, on doit veiller à ce que chacun s’implique dans son rôle. Ce n’est pas l’ADN d’une entreprise de former : cela s’apprend et se gère également. Même si nous soutenons l’alternance à 100%, il faut se montrer prudent par rapport à sa généralisation : on s’interroge en effet sur les limites des capacités d’accueil de nos entreprises. Il importe de cibler les métiers auxquels elle apporte une réelle plus-value. »

PROJETS & ENTREPRISES

MR : « Dans l’absolu, je ne vois aucune limite. Dans les autres pays, l’alternance a fait ses preuves en accumulant de beaux résultats. Il s’agit de la meilleure manière de former des jeunes en adéquation avec les attentes du secteur. Cependant, il existe des freins. Premièrement, la fragmentation du secteur de la formation et de l’enseignement produit des concurrences souvent contre-productives entre établissements. Idéalement, il faudrait arriver à recentraliser le tout et à offrir des apprentissages

MR : « Cela ne vaut que pour la Wallonie mais je partage totalement le point de vue de la CCW. Si je résume, j’en reviens à ce qui précède : l’assainissement du secteur. Nous dénombrons trop d’acteurs, trop de filières au sein du secteur de la formation. Il devrait y avoir deux filières, la qualifiante et de plein exercice. L’une ne doit pas se substituer à l’autre : elles sont complémentaires. C’est pourquoi des passerelles devraient être développées entre les deux. Je rêve également que l’entreprise soit davantage impliquée dans la formation. Cela passerait notamment par la création d’un Campus construction (voir page 23, NDLR). De cette manière, nous offririons à l’enseignement de plein exercice des ateliers conviviaux avec du matériel de pointe, à même d’inciter les élèves à persévérer et à être fiers de ce qu’ils réalisent. » ■

SECTEUR & MÉTIERS

ne concerne pas que les techniques du métier. Il s’agit parfois de problème de langage, etc. Bien compliqué, dès lors, de pouvoir donner des consignes ou, à tout le moins, de faire en sorte qu’elles soient comprises ! »

VOUS ÉVOQUEZ ENCORE UN AUTRE ENJEU, CELUI QUI CONCERNE L’APPRENTISSAGE INDUSTRIEL QUE VOUS SUPPRIMERIEZ… JJN : « Effectivement ! Le Con-trat d’apprentissage industriel (CAI) comprend le Régime d’apprentissage de la construction (RAC) et le Régime apprentissage pour les jeunes (RAJ), soit l’alternance pour les sociétés de plus de 50 personnes. Ils ont été transférés aux Régions, lors de la 6e réforme de l’Etat. Mais à quoi rime de conserver ce décret dès lors qu’existe, en Wallonie, le contrat commun qui englobe les deux dispositifs initiaux ? La CCW s’est prononcée pour une simplification et donc pour une suppression du CAI. »

DOSSIER

MR : «Le défi consiste principalement à modifier l’image du secteur dans son ensemble et non pas de l’alternance. Le cas bruxellois se révèle encore bien différent puisque nous cumulons toutes les tares, si je peux m’exprimer ainsi. En plus d’être vu, par les jeunes, comme une filière de relégation, le taux d’apprenants restant au sein de la construction est d’une faiblesse sans nom. Seul 3 jeunes sur 100 formés à un métier de la construction resteront dans le secteur. À cela s’ajoutent encore les problèmes liés à la démographie de la capitale. Les entreprises ont bien souvent à faire à des personnes dont le niveau de qualification n’est pas suffisant. Cela

au sein d’une ou de deux filières maximum. Deuxième frein : les jeunes eux-mêmes. De par l’impopularité du secteur, les apprentis ne s’ameutent pas aux portes des instituts. Parfois, le mot formation ne convient plus. Nous sommes dans l’éducation, c’est-à-dire que nous leur apprenons à être à l’heure, comment se comporter, etc. C’est un petit peu dur à dire… mais nous récoltons un peu le fond du panier. »

VOS INTÉRÊTS

de l’alternance

MARC RUEBENS • NaÎt le 23 mars 1957 • 2005 : création sa société, DRTB • mars 2015 : devient président de la CCB-C

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VOS INTÉRÊTS

Petits déjeuners de l’alternance

« Une sorte de cul-de-sac presque sans marche arrière ! » Frein aux études supérieures, pépins administratifs pour les entreprises, etc. : les problèmes des acteurs de l’alternance pullulent. D’où des réunions du cabinet Tillieux, du SNI et la CCW, en mai et juin derniers...

DOSSIER

« Je me rends compte que je suis dans une sorte de cul-de-sac où déclencher la marche arrière est presque impossible », explique Olivier Duart, apprenti chez Hollange SPRL, au moment d’aborder la poursuite d’études après une formation de couvreur en alternance. Prioritairement adressée à Eliane Tillieux, ministre en charge de l’Emploi et de la Formation, courant mai, lors des petits déjeuners de l’alternance servis chez Apruzzese & Fils, cette sentence exprime la détresse d’un jeune homme n’ayant pas effectué les bons choix.

N’est-ce pas là la preuve -si besoin était- qu’en dépit de ses excellents résultats, l’alternance reste perfectible ? C’est dans cet optique que le cabinet de la ministre, le SNI (Syndicat Neutre pour Indépendants) et la CCW se sont rendus aux quatre coins de la Wallonie (La Louvière, Charleroi, Braine-l’Alleud, Antoing, Liège, Transinne, Profondeville) afin de se confronter à la réalité de terrain.

Du côté des entreprises, les filières représentent aussi un défi organisationnel, même si le contrat commun annoncé a pour but d’harmoniser l’ensemble des obligations et devoirs de l’entrepreneur. Selon Axel Mestdagh, coordinateur des ressources humaines auprès de Thomas & Piron, cette situation implique des complications pratiques (le régime de congé divergent entre le monde de l’entreprise et celui de l’enseignement, par exemple), mais aussi administratives (allocation calculée sur revenu minimum garanti), a-t-il expliqué lors de la table ronde qui s’est tenue chez Pierre System, à Transinne. ■

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PROJETS & ENTREPRISES

L’origine des inquiétudes d’Olivier Duart ? Sa filière ! Le certificat qu’il recevra de l’IFAPME n’aura pas la même valeur auprès de l’enseignement supérieur qu’un diplôme de fin de cursus au Cefa. Et notre apprenant de ne plus savoir à quel saint se vouer ! Il confie le ras-le-bol que provoque cette impasse : « J’ai pris contact avec l’ensemble des acteurs (IFAPME, Forem, etc.), personne ne semble pouvoir m’indiquer comment je peux poursuivre des études »...

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les participants n’ont pas été des plus tendres avec le système pédagogique et de formation. Pour Enzo Apruzzese, patron de l’entreprise éponyme (Apruzzese & Fils), « le contrat du stage devrait durer aussi longtemps que le temps passé dans la première entreprise. Cela éviterait que certaines entreprises ne se débarrassent des apprentis dès qu’ils ne sont plus nécessaires, ou encore quand elles ne prennent pas conscience de l’implication que cela demande ». Même son de cloche chez Martine Constant, une ancienne formatrice en marketing au centre IFAPME de Liège, pour qui « les entreprises doivent respecter leurs responsabilités et leurs engagements sociétaux »…

SECTEUR & MÉTIERS

DOUTES – Son air grave en dit long…Olivier Duart (à gauche sur ce cliché), ici accompagné d’Yves Rentmeister, son patron, doute beaucoup de son avenir. Ses mauvais choix lui seront-ils préjudiciables ? Seul l’avenir le dira…


Témoignage

« Nous avions du matériel pour 6, alors que nous étions 15 ! » À en croire les statistiques (voir page 25), l’alternance satisfait pas mal de monde. Ce qui n’empêche pas Virginie Pieters, formée au métier de couvreuse, au centre IFAPME de Brainele-Comte, d’en pointer les limites, il y a quelques semaines... « Le niveau de l’alternance pourrait être bien meilleur qu’il ne l’est s’il y avait suffisamment de moyens et de temps à disposition des formateurs et des apprentis. Cela nous permettrait d’approfondir nettement notre enseignement. Il est temps que l’État investisse », explique d’entrée Virginie Pieters, couvreuse au sein de l’entreprise JM Tong & Fils. Cette jeune femme de 25 ans parle en connaissance de cause puisqu’elle a fréquenté les classes de l’IFAPME pendant trois années. « Il est arrivé qu’en atelier nous devions travailler sur des maquettes. Malheureusement, pour un groupe de 15 apprenants, nous ne disposions de matériel que pour 6 d’entre nous. Comment peut-on apprendre convenablement dans ces conditions ? », s’interroga-t-elle, cet été. Après une première année préparatoire (durant laquelle elle était censée revoir trois ans de formation !), elle s’est payée deux ans de « patronat ». Comprenez qu’elle a vécu une période mélangeant stage, cours théoriques (souvent en cours du soir) et ateliers (le samedi), le reste du temps l’emmenant sur chantier avec l’entreprise marraine. Toutefois pas suffisant, selon elle, pour être pleinement formée ! « Si je compare ce que j’étais en mesure de réaliser sur chantier et ce que l’on apprenait au cours, il y a un monde de différence. Ce n’est pas avec un atelier toutes les trois semaines que l’on récupère trois ans de formation…» UNE TUILE DE TAILLE Son talent, qui s’exprime aujourd’hui pleinement sur des toitures, a exigé énormément d’investissements. « Il est nécessaire, d’être volontaire et de s’impliquer totalement dans cette démarche. La tentation est grande d’abandonner les cours en regard de l’organisation que cela demande. Je travaillais à Bruxelles toute la journée, pour ensuite me rendre au centre de formation. La fatigue s’accumulant, cela faisait de longues journées. »

Il arrive également qu’il y ait inadéquation entre les enseignements sur chantier et les préceptes transmis par les formateurs IFAPME. « Lors de mes années de patronat, l’entreprise me faisait principalement travailler avec les tuiles. Là s’est posé un petit problème. En effet, au centre de formation, nous ne travaillons que l’ardoise », ajouta encore la jeune femme. Malgré tout, elle n’hésiterait pas une seconde à recommander cette filière à qui serait attiré par un métier manuel. Le premier avantage réside, selon Virginie Pieters, dans le fait « qu’être présent au sein de l’entreprise autorise les apprenants à observer la façon dont les collègues travaillent et abordent certaines techniques ». Deuxième avantage : « les professeurs proviennent du monde de l’entreprise. Leur présence prouve leur motivation et démontre leur envie de transmettre leurs connaissances ». L’IFAPME a, de surcroît, pour caractéristique, d’être un vaste réseau fort de points d’ancrage dans bien des domaines de compé-

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construction - septembre 2016

VIRGINIE PIETERS – « Lors de mes années de patronat, l’entreprise me faisait principalement travailler avec les tuiles. Là s’est posé un petit problème. En effet, au centre de formation nous ne travaillons que l’ardoise. »

tences. L’institut wallon de formation met ainsi en relation des personnes d’horizon très divers. Virginie Pieters a profité de ces ramifications pour rencontrer Philippe Heymans. Celui-ci, particulièrement impliqué dans l’organisation de WorldSkills Belgium et sentant le talent de la Brainoise, l’entraîna et l’incita à participer au championnat de Belgique des métiers manuels. Un franc succès, à en juger par les résultats obtenus ! Elle a, en effet, raflé plusieurs fois le titre de championne nationale dans la catégorie couvreur de toiture métallique… avant de représenter les couleurs de la Belgique aux EuroSkills. Une Belge couvreuse à EuroSkills ? C’était une (grande) première…. ■


Accident du travail ?

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construction - septembre 2016

31 vous. L’assureur qui partage ses bénéfices avec


Belgium Resin Flooring Association

« Que le grand public cesse de nous assimiler aux peintres en bâtiment ! » Le cluster des Entreprises Complémentaires de la Construction, accueille un petit nouveau : la Belgium Resin Flooring Association (BRFA). Cette fédération rassemble et défend les applicateurs de résine pour revêtements de sols. Découverte avec son président, Dominique Petta. Pourquoi créer une telle fédération de métier ? Dominique Petta: « Il est important de savoir que le secteur de la résine est un marché très important, en Europe. À l’heure actuelle, il représente un pan conséquent dans la construction, touchant parfois des domaines d’activités insoupçonnés mais indispensables, comme l’étanchéité ou la résistance thermique, chimique, etc. D’un point de vue technique, il est également impératif que notre secteur évolue de façon continue. Cela fait maintenant plus de vingt ans que le CTSC a développé une NIT (Note d’information technique) qui est encore en vigueur aujourd’hui, mais nécessite une actualisation urgente. En nous rassemblant et en partageant notre expérience lors des groupes de travail qui seront constitués, les acteurs du secteur amélioreront et développeront les procédures techniques en fonction des besoins des clients. Cette démarche est nécessaire car les matériaux que nous utilisons ainsi que les supports (bétons, chapes ou autres) ont également clairement évolués. » Quels sont les objectifs de cette nouvelle fédération ? D.P. : « Un objectif important consiste à développer la notoriété de nos spécificités techniques. Il y a un travail important à réaliser pour faire connaître et reconnaître nos particularités auprès des publics cibles. Cela commence par les prescripteurs (architectes, bureaux d’études, etc.) qui, souvent par méconnaissance, ne font pas appel à nos entreprises pour déterminer les solutions et procédures adéquates qui correspondent aux besoins des clients. Il existe donc un potentiel important pour notre visibilité. Il faut aussi que le grand public -ainsi que les entreprises généralescesse de nous assimiler aux peintres en bâtiment. Nos métiers sont complètement différents… Dans le même sens, notre fédération souhaite aussi faire la promotion de nos métiers. Aujourd’hui, la création

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construction - septembre 2016

nous trouver de la main-d’œuvre spécialisée dans de telles conditions ? Il est déjà difficile d’intéresser les jeunes au secteur de la construction. Alors, sachez que cela s’avère encore bien plus compliqué sans formation adaptée à notre métier. La main-d’œuvre actuelle provient principalement de personnes gravitant autour de notre secteur. Ce sont, par exemple, des peintres souhaitant se diversifier, des bétonneurs, des chapistes plafonneurs ou autres. Nous sommes même arrivés à un stade où l’entreprise forme, seule, les ouvriers. » Vous parlez d’une problématique comme le manque de main-d’œuvre. Votre secteur souffre-t-il des mêmes symptômes que la construction moderne ?

DOMINIQUE PETTA – « Nous n’échappons pas aux conséquences du dumping social. »

de notre organisation en est la première étape. En nous rassemblant, nous espérons augmenter un peu plus la pression auprès des institutions et des autorités politiques compétentes en matière de formation pour développer des filières, absentes jusqu’à présent, tant du côté Forem que de l’IFAPME, en Wallonie. Et en Flandre, c’est idem. Notre situation est délicate. Nous sommes des artisans hors pair ! Comment pouvons-

INFO cluster@confederationconstruction.be

D.P. : « Oui et principalement du dumping social. Cela nous donne une raison supplémentaire pour nous regrouper au sein de la Confédération Construction. De plus, l’organisation professionnelle se bat depuis longtemps déjà pour tenter d’endiguer ce fléau. La compression des prix issus du détachement des travailleurs nous fait prendre conscience que cette situation n’est pas tenable à long terme. Une des manières de combattre cette calamité réside dans le fait de posséder une qualité supérieure… D’où notre volonté de mieux former les ouvriers ! D’ailleurs, cette thématique se doit d’être réglée au niveau national et européen et non pas au niveau régional. C’est pourquoi notre mouvement doit s’élargir autant que possible. Nous devons représenter aussi bien les structures néerlandophones et francophones que germanophones. » n


VOS INTÉRÊTS

Découverte entreprise

Les halls en bois s’invitent chez Ligna Systems Les structures de longue portée en bois, c’est LA spécialité de Ligna Systems, posée depuis la fin 2015 à St-Vith. Découverte, en compagnie de son créateur, Olivier Dupuis, d’une PME (30 personnes) pionnière et branchée exportations.

N

L’an dernier, entre Noël et Nouvel An, le gérant et responsable vente et ses deux acolytes (David Schneiders et Gregor

Schütz) ont regroupé tout ce petit monde sous une unique et moderne structure. En bois, forcément : « Notre premier hall de production, à Bullange, date de 2011. Nous n’y avions pas de machine. L’assemblage se faisait chez nous, tandis qu’un voisin assumait la production ».

bureau d’études et ses trois ingénieurs en stabilité. Ils transmettent tous les fichiers à une machine qui débite le bois avant assemblage des pièces. » Automatisé lui aussi, le découpage de la précieuse matière nous plonge au « cœur de la production ». « Cette machine est unique en Belgique ! », certifie notre homme. Si besoin est, « ce qui est rare », les pièces « usinées » seront corrigées à la main, avant un ponçage, comme un vernissage, là encore, robotisés. En tant que telle, la production à la mode Ligna Systems se borne à deux shifts de deux ouvriers chacun. « Nous pensons passer à trois shifts », concède Olivier Dupuis, quelques secondes avant de vanter les mérites qui des structures en poutres en treillis, qui de celles en bois lamellé-collé. Pour le reste, la tête pensante de l’entreprise modelant de l’épicéa recense un atelier mécanique ou les trois équipes, centrées sur le terrain : une pour la structure

même des édifices, une pour le bardage et une dernière, branchée finition. « La clé, c’est une organisation préalable et méticuleuse du travail des ouvriers, lesquels partent sur chantier le lundi pour n’en revenir que le vendredi. » C’est si vrai que rien n’exclut, à moyenne échéance, l’ouverture d’un bureau en Suisse, à l’équivalent de celui qui atteste déjà de son utilité à Augsbourg (Allemagne). Last but not least, le splendide hall boisé de la Mercatorstrasse chapeaute le préassemblage de poutres en treillis, la méthode retenue pour les traverses de plus de 25 mètres de long. A l’heure de notre visite, au mitan de juillet, se vissaient les éléments d’un monstre de 3 m de haut pour… 41 m de long ! Ailleurs que sous ce nouveau toit -une parfaite carte de visite qualitative pour sa propriétaire-, c’eut été impossible. Même pour une entreprise, certes en plein essor, mais qui bosse « à la commande »… n

PROJETS & ENTREPRISES

UN TRAVAIL ROBOTISÉ, TRÈS PEU MANUEL Désormais, un magnifique hall de 176 mètres sur 30, subtilement monté dans le zoning industriel de St-Vith (une verte cité de la province de Liège mais sous sceau de la communauté germanophone), à deux tours de roue de camion de l’autoroute vers l’Allemagne, protège toute la chaîne de création. « Tout est ici, production comprise », détaille notre hôte. « Il y a le

ESPACE – Le gigantesque hall abrite l’ensemble de la chaîne de production, largement automatisée.

RÉALISATION IMPRESSIONNANTE – L’assemblage d’un portail de quelque 41 m de long n’effraie en rien l’équipe d’Olivier Dupuis.

construction - septembre 2016

SECTEUR & MÉTIERS

OLIVIER DUPUIS – Le créateur de Ligna Systems trône ici devant les poutres d’un futur projet commandité par la Suisse.

DOSSIER

ous avons automatisé beaucoup de choses ! » Bien qu’ayant le succès (« 80 à 90 % du chiffre d’affaires se fait à l’étranger ») modeste, Olivier Dupuis n’est pas peu fier de la courbe ascendante de Ligna Systems, cette firme créée par ses soins en 2009 et qui fait de la construction en bois de bâtiments industriels sa marque de fabrique.

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Investissement

Le ministre Prévot a compris l’importance d’investir Le 24 juin dernier, les entrepreneurs wallons ont découvert les investissements publics de Maxime Prévot en matière de travaux routiers et de construction. Le ministre des Travaux publics les a passés au peigne fin tant pour les routes, que pour les voies navigables, les hôpitaux ou le patrimoine, par exemple.

C

’est dans le bâtiment exemplaire flambant neuf de Greenwal (rue Saucin, à Gembloux) que la CCW a réuni le ministre Prévot et les entrepreneurs wallons, fin juin. D’emblée, le ton fut donné. Francis Carnoy (Directeur Général CCW) a rappelé que le secteur tablait sur de nouveaux investissements publics pour faire face à la crise et au marasme touchant l’économie wallonne. Ce message est d’ailleurs porté par l’en-

4 axes sont prioritaires : la sécurité et le confort du réseau routier, les autoroutes, les voies hydrauliques et les grands pôles pourvoyeurs d’emplois

RÉPARTITION DES 640 MILLIONS € DU PLAN INFRASTRUCTURE Ces 640 millions sont répartis entre 4 différents piliers : ROUTES DE L’EMPLOI VOIES HYDRAULIQUES

14 % 89,5 M €

12 %

AUTOROUTES

20 %

75 M €

54 % 347,5 M €

ROUTES

128 M €

semble de la Confédération, laquelle invite toujours les citoyens à signer une pétition favorable à cette approche (www.investirestvital.be). Il semble, au reste, que ledit message ait été entendu, la politique du vice-président du gouvernement wallon allant bien dans ce sens. À PROJET EXCEPTIONNEL, BUDGET EXCEPTIONNEL ! Maxime Prévot est ambitieux pour la Wallonie, comme le démontre son Plan Infrastructures 2016-2019 s’articulant autour de quatre axes : la finalisation des chantiers autoroutiers, le rééquilibrage des actions vers le réseau routier régional, le développement de « routes de l’emploi » (accès aux hôpitaux, zonings…) et l’investissement dans le réseau fluvial. Ce plan aura pour objectif final de « doter l’ensemble de la Wallonie d’infrastructures modernes et performantes au service du bien-être des citoyens et de l’essor socio-économique de la région ». Selon les chiffres présentés ce 24 juin par le ministre, le budget global imputé aux investissements et à l’entretien infrastructurel s’élève à 2,5 milliards € pour cette législature. Les projets du Plan Infrastructures seront, quant à eux, financés par un budget exceptionnel de 640 millions, dont la moitié proviendrait des recettes du péage kilométrique des plus de 3,5 tonnes.

Cette manne budgétaire sera répartie entre les axes prioritaires identifiés. Plus de la moitié du budget (347,5 millions,

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construction - septembre 2016


ATTIRER LES INVESTISSEURS ÉTRANGERS Ces investissements publics n’ont pas pour unique but de rénover ou développer le parc immobilier et les infrastructures. Ils serviront aussi à booster l’économie par l’accueil de nouvelles entreprises. Pour le ministre humaniste, « il est nécessaire de mettre en place une stratégie ambitieuse de développement à haute valeur ajoutée pour la Wallonie par la mise à disposition de terrains et bâtiments. L’objectif est de créer 200 ha nets/an dédiés à de nouvelles activités économiques ».

soit 54 %) financera l’amélioration de la sécurité, de la qualité et du confort du réseau routier secondaire. Le solde ira aux autoroutes (128 millions, soit 20 %) pour prolonger le plan route 2010-2015, aux accès vers les grands pôles pourvoyeurs

PATRIMOINE ET HÔPITAUX PAS OUBLIÉS ! Les investissements publics ne se limiteront pas aux travaux routiers puisqu’un budget a été spécifiquement alloué au patrimoine (200 millions), dont 400.000 € pour les travaux sur le petit patrimoine

Tous ces chantiers débuteront entre 2016 et 2019, au terme des phases de programmation, d’études et de définition des projets, censées s’achever cette année encore.

populaire, 23.450.000 € de subsides ou 6 millions pour la restauration des biens de l’IPW -l’Institut du patrimoine wallon. Par ailleurs, rappelons que la CCW est active dans ce domaine en tant que partenaire de la récente Alliance Patrimoine-Emploi axée sur la formation, les marchés publics et le financement (Cf. Construction Avril 2016). Les infrastructures hospitalières seront les autres bénéficiaires d’un mécanisme de soutien particulier et ce, à hauteur de 150 millions d’euros visant à maintenir les infrastructures et à en développer de nouvelles. Le premier de ces deux volets

Cette politique 4.0 n’omet pas les parcs existants pour lesquels la réforme s’attèle à maximiser le potentiel de développement et à préserver les zones rurales contre l’étalement en zone non urbanisable. La redynamisation des friches et de ces parcs sera favorisée par des crédits structurels. Entre 2 et 3 millions d’euros financeront annuellement aux alentours de 80 % des remises à niveau des équipements de plus de 20 ans (voirie, égouttage, trottoir, piste cyclable, plantations et fibres optiques, etc.). n

construction - septembre 2016

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PROJETS & ENTREPRISES

d’emplois (89, 5 M €, soit 14 %) et aux voies hydrauliques (75 millions, 12 %). Une attention particulière sera portée aux ouvrages d’arts (pont, tunnels), à l’électromécanique (éclairage, feux), aux traitements acoustiques, bassins d’orage ou covoiturage pour un montant de 88 millions -dont 46 millions, dans la réhabilitation des ponts les plus préoccupants.

SECTEUR & MÉTIERS

« Il est nécessaire de mettre en place une stratégie ambitieuse de développement à haute valeur ajoutée pour la Wallonie par la mise à disposition de terrains et bâtiments »

Le ministre a, en effet, prévu pour les futurs parcs une série de conditions sine qua non à rencontrer ad minima. Le taux de subside dépendra désormais de la qualité du projet, évalué en fonction des critères de base : réseau à très haut débit (min. 100Mbps) au moyen de la fibre optique ; équipements éco-performants et de haute qualité ; clauses sociales/ anti-dumping/environnementales dans les marchés ; charte urbanistique et environnementale prévoyant notamment une densification du périmètre, un taux d’occupation élevé et une gestion collective des espaces non valorisables ; besoins identifiés à l’échelle de plusieurs communes.

DOSSIER

MAXIME PRÉVOT – Le ministre des Travaux publics souhaite « doter l’ensemble de la Wallonie d’infrastructures modernes et performantes au service du bien-être des citoyens et de l’essor socio-économique de la région ».

Les Parcs d’activités économiques connaîtront une réforme de leur mode de financements et évolueront vers une version 4.0. Exit, par exemple, l’absence de critères pour décrocher des subsides et des taux de 80 % ! Une nouvelle approche des taux de subventionnement poussera les opérateurs économiques à présenter des dossiers plus performants et en phase avec les défis actuels et futurs : taux de base à 65 %, avec majoration sous condition pour un plafond à 85 % et exigences 4.0 à remplir.

VOS INTÉRÊTS

supposera des travaux d’entretien et de remplacement de quelque 14,5 millions par an.


Wallonie

4,8 milliards € pour soutenir les PME Le gouvernement wallon vient de lancer son nouveau Small Business Act (SBA). Cette deuxième mouture tente, plus encore que la précédente, de soutenir les créations et la croissance des PME. Comment ? Via une simplification des procédures d’aides mais aussi par la mise en place d’outils spécifiques de gestion quotidienne… entreprises. Relevons encore que les aides aux jeunes firmes dans leurs démarches à l’internationalisation (subsides, accompagnements…) et les soutiens à l’innovation feront l’objet de mesures spécifiques.

Les 5 thématiques du Small Business Act

ACCOMPAGNER LES JEUNES CRÉATEURS Entre 2000 et 2014, le nombre d’entreprises s’est accru de 44 %, en Wallonie. Il en va de même pour la construction où, malgré un taux élevé de faillites ces dernières années, le nombre d’entreprises a crû de 27,3 %, entre 2005 et 2014. L’accompagnement de ces petits nouveaux a tout d’un défi majeur pour la Région, soucieuse de doper la croissance de ces structures, d’en augmenter la taille moyenne, de susciter autant de créations que faire se peut mais aussi de prévenir toute contrariété.

©SPW

L

e projet d’un Small Business Act wallon stagnait dans le pipepline depuis un petit temps. C’est désormais une certitude : il entrera en vigueur courant 2017 (le parlement wallon l’a adopté en juin dernier) avec pour mission d’aider les entreprises grâce à 4,8 milliards €. À n’en pas douter un signal positif pour l’économie wallonne, mais aussi pour les PME qui représentent pas moins de 99 % des acteurs économiques et emploient 80 % des salariés du secteur privé…

Alloué sur cinq ans, le montant s’articulerait autour de 5 thématiques : l’entreprenariat, le financement, l’internationalisation, l’innovation et la simplification administrative. La concrétisation des premières actions portera sur la réforme des petites aides aux PME. Les changements apportés se traduiront par le regroupe36

construction - septembre 2016

ment des aides de premier niveau dans un portefeuille contenant 8 chèques-entreprises (création, innovation, numérique, énergie, créativité, économie circulaire, internationalisation et transmission d’entreprise), la création d’un guichet virtuel unique et la simplification des procédures administratives. Pour cette dernière, relevons la dispense de remise aux administrations de documents déjà en leur possession (notamment par l’accès des administrations aux données authentiques et par le renforcement du principe only once, à savoir le principe de la collecte unique des données). Le dispositif des chèques-entreprises sera, par ailleurs, limité à 200.000 € par entreprise, sur 3 ans. D’autres actions sont prévues afin, par exemple, d’aider les entreprises à obtenir plus facilement des financements bancaires, voire de mobiliser l’épargne privée pour financer le développement des

PRÉVENIR TOUT ÉCUEIL C’est pourquoi le SBA s’échine, entre autres, à renforcer les outils de soutien aux entreprises en difficulté. Il s’agit de détecter tout écueil et ce, aussi précocement que possible. La CCW a déjà initié la réflexion en ce sens et planche, du reste, sur le développement d’un service de gestion. En guise d’exemple, disons qu’il reviendrait à celui-ci d’analyser l’évolution d’indicateurs financiers clés, primordiaux dans la détection de premiers signes inquiétants. À ce titre, la CCW souhaite aussi que ce service œuvre au mieux avec les outils financiers que l’Agence pour l’entreprise & l’innovation (AEI) développe. Cette approche s’inscrit dans la vision du développement de l’offre de services aux membres.

Rappelons, au passage, que la CCW aide déjà les entreprises en s’appuyant sur moult partenaires publics tels que la Sowalfin (financement) et ses filiales comme la Socamut (Micro-crédits), la Sowaccess (transmission d’entreprises) ou Concileo (médiateur crédit) ainsi que le SPW (primes à l’investissement), l’Awex (exportation), le Ced-W (aide aux entreprises en difficultés)… n


VOS INTÉRÊTS

Politique

Revoir le logement. De fond en comble… Jusqu’il y a peu président du CPAS namurois, l’économiste écolo Philippe Defeyt a vanté les atouts de formes nouvelles d’habitats, lors de l’AG de la Confédération Construction Namur, fin juin.

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DOSSIER

n ne présente plus Philippe Defeyt, économiste et homme politique namurois. Intellectuel engagé, en prise avec les principaux enjeux sociaux de son époque, il interpelle et suscite le débat. L’écolo était l’invité de la Confédération Construction Namur (à l’occasion de l’AG annuelle de celle-ci) le 27 juin dernier, soit cinq jours avant de remettre son mandat de Président du CPAS de Namur, un mandat exercé pendant plus de 10 ans. C’est sous le thème du Logement dans tous ses états que Philippe Defeyt aborda la problématique actuelle du logement en Wallonie. Pour lui, en une ou deux générations, cette matière a véritablement évolué.

En Wallonie, une personne seule a besoin de minimum 740 €/mois pour vivre… si elle occupe un logement social. Ce montant passe à 1027 €/mois en cas de logement privé. Soit 40 % de plus... alors que les allocations minimales sont les mêmes !

Cela pousse également l’émergence de ménages intergénérationnels dans lesquels les enfants louent une partie de l’habitation de leurs parents. Philippe Defeyt plaide, dès lors, pour une réforme urgente de la politique du logement, partant du constat que la politique

POINT DE VUE – Philippe Defeyt fait un distinguo entre SDF et SDP.

actuelle laisse sur le côté les locataires à bas revenus du secteur privé. Il préconise une importante mise sur le marché de biens publics, privés, sociaux ou à loyers modérés. Il trouverait judicieux que la Wallonie aide financièrement ceux qui ont droit à un logement social mais n’y ont pas accès. Enfin, s’adressant à un public d’entrepreneurs et de promoteurs, l’intervenant souhaita que le secteur privé, puisse, « main dans la main avec les autorités publiques » (à encore convaincre, selon lui), développer de nouvelles formes d’habitats.

Notre homme pensait ici aux résidencesservices, à l’habitat groupé ou l’habitat kangourou (habitat partagé offrant la possibilité à une personne âgée de continuer à vivre dans son bien, en louant une partie de celui-ci à un jeune ménage qui, en échange d’un moyen modéré, offre une série de services au propriétaire), mais aussi aux maisons communautaires ou semi-communautaires. De belles pistes de réflexion pour notre secteur, propres à récréer de la vie dans nos quartiers ou nos villes, tout en retissant du lien social par le biais de logements de qualité pour tous… et à un prix modéré ! n construction - septembre 2016

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PROJETS & ENTREPRISES

POUR UNE RÉFORME URGENTE ! Cela crée inévitablement de très fortes inégalités en bas de l’échelle des revenus.

SECTEUR & MÉTIERS

Nos aînés ont vécu dans un pays où se loger ne posait aucune difficulté. Ce n’est absolument plus le cas aujourd’hui, pour les jeunes. Le problème est important et massif. Même si les gens ne sont pas à la rue (Philippe Defeyt distingue en effet les notions de Sans Domicile Fixe, les SDF et de Sans Domicile Propre, les SDP), l’économiste met en avant l’insuffisance réelle de toits de qualité pour les bas ou moyens revenus, de même que le coût, « exorbitant », des loyers. Pour illustrer son propos, le politicien citera les chiffres d’une enquête financée par le gouvernement fédéral.


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construction - septembre 2016


VOS INTÉRÊTS

EN BREF

Calculez vos risques professionnels  Accroître les perfs de votre entreprise passe immanquablement par une correcte évaluation des risques professionnels. Mais comment s’y prendre ? Tout simplement en ralliant l’IFAPME du 417 chaussée de Lodelinsart (6060 Gilly), le mardi 6 septembre, à 17 h 30. A moins que vous ne préfériez le lendemain, même heure, à l’Espace Wallonie Picarde (10 rue du Fol-

let, 7540 Kain)… La Confédération Construction Hainaut vous y convie à deviser (gratuitement !) d’une évaluation aisée de ces risques pour les TPE et les PME. Il est vrai que vous y sera présenté OiRA, un outil spécifique, plutôt performant. Infos sur www.oiraproject.eu et au 064/33.69.08. n

Portez-vous candidat pour le Prix Aedificas 2016  se porter candidate à l’attribution du Prix Aedificas 2016. Le dossier de candidature doit être renvoyé dûment complété au plus tard le 28 octobre 2016, par e-mail à info@aedificasfoundation.be, ou par courrier (Aedificas Foundation - Prix AF 2016 - Rue du Lombard 34-42, 1000 Bruxelles). Plus d’infos sur http://www.aedificas-foundation.be/fr/projets.htm. n

DOSSIER

Aedificas Foundation, fondation d’utilité publique, décernera, en novembre 2016, 4 prix (d’une valeur de 5.000 € chacun) pour des projets améliorant l’intégration sociale de groupes vulnérables par un meilleur hébergement. Toute entreprise membre de la Confédération et collaborant activement, dans ce cadre, avec une association (sans but lucratif) peut

Le Rendez-vous de la Construction wallonne… ce sera le 27 octobre !  SECTEUR & MÉTIERS

Le Rendez-vous de la construction wallonne est l’événement annuel auquel la CCW convie ses affiliés. Pour cette édition, la Confédération Construction Wallonne vous attend le jeudi 27 octobre au WEX CLUB de Marche-en-Famenne. Cette année, votre organisation professionnelle vous s’axera tout particulièrement sur les services aux entreprises. Les aides touchent de nombreux domaines de la construction moderne, comme l’économie, l’environnement, la formation, l’exportation, la transmission d’entreprise, l’énergie, la recherche d’emploi, etc. Il s’agit également d’un moment privilégié de rencontres et d’échanges entre entrepreneurs, hauts responsables des administrations et représentants du monde politique. Plus d’info: 02/545.56.75. n

PROJETS & ENTREPRISES

À la radio, dès la rentrée…  Aussi surprenant que cela puisse paraître, vous découvrirez bientôt la construction non pas en la regardant, mais en l’écoutant. À partir du 9 septembre, la Confédération Construction du Brabant-Wallon diffusera une capsule de 3 min sur Antipode, la radio régionale brabançonne (FM 94.1). Tous les

vendredis, votre Confédération locale abordera évidemment l’actualité du secteur, mais répondra aussi aux questions juridiques les plus fréquentes. Si vous manquez la première diffusion, pas de soucis ! La mini-émission est programmée trois fois : à 9h15, 12h15 et 17h15. n

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CSTC

Le CSTC maintient le cap… Le Rapport d’activités 2015 passe en revue les activités menées par le Centre scientifique et technique de la construction au cours de l’année écoulée. Tout un programme ! D’autant plus que 2015 est également l’année du bilan du tout premier Rapport de vision ‘Cap sur 2015’, dont la structure constitue le fil rouge du Rapport d’activités.

A

u regard de l’objectif fixé, les réalisations du Centre sont parcourues à partir des quatre thèmes suivants : énergie et environnement, confort, santé, accessibilité et sécurité, matériaux et systèmes constructifs et installations techniques. Chacun de ces thèmes se décline en six axes principaux qui tracent le cap du CSTC : construction énergétique, détails techniques, rénovation énergétique, informer, cadre de qualité et innovation. Avec ses 248 collaborateurs, le CSTC compte parmi les plus grands centres de recherche collective en Belgique. Son organisation est basée sur une approche faisant remonter les problèmes directement du terrain. Les plans de travail annuels de ses Comités techniques (CT) constituent en effet le fil rouge des projets dans lesquels le Centre s’implique.

tout en étant soutenables économiquement représente sans aucun doute l’axe de travail prioritaire. Il est vrai que la réduction de notre empreinte environnementale est un défi majeur pour tous et que le secteur de la construction joue un rôle important à jouer à ce niveau. De nombreux projets de recherche ont permis des avancées substantielles en la matière. Le CSTC a ainsi pu publier, en 2015, le tout premier document de référence belge traitant de l’étanchéité à l’air des bâtiments (Note d’information technique n° 255).

Le CSTC s’est également penché en 2015 sur une question très actuelle : la mise au point de détails techniques permettant de répondre aux exigences sans cesse croissantes et toujours plus sévères imposées aux bâtiments. Chaque Comité technique C’est en effet dans ces est présidé par un entrezones que se concentrent LECTURE – La NIT consacrée à l’étanchéité à l’air des bâtiments est parue en 2015. preneur et comprend un les principales difficultés, noyau de délégués du métier soit précisément à l’interface de plusieurs éléments concerné, complété par des faisant intervenir différents experts (fabricants, bureaux actions du Centre et rythmé les priocorps de métier. Plusieurs projets traitent d’études…).Ces Comités veillent à ce que rités que les entreprises lui ont fixées spécifiquement de détails techniques, le Centre se penche sur des sujets utiles pour ces trois dernières années. Ces mais le plus important est de se saisir de aux praticiens. Ils orientent la recherche défis s’articulent autour de six axes prince problème simultanément et à tous les vers des domaines intéressant le secteur et cipaux, déclinés sur une base thémaniveaux à la fois. La collaboration n’en sera diffusent les résultats par le biais des publications du CSTC (principalement les Notes tique. Dans le dernier Rapport d’activités que plus efficace. d’information technique). (activités 2015), le directeur général QUALITÉ ET INNOVATION Jan Venstermans et le président Johan LE CSTC EST PILOTÉ L’instauration de cadres de qualité met Willemen rappellent les grandes lignes de PAR LES ENTREPRENEURS en avant le savoir-faire technique et orgaCap sur 2015. En 2013, le CSTC publiait son premier nisationnel des entrepreneurs et valorise Rapport de vision Cap sur 2015. Cette le travail de qualité. Il permet à la fois L’établissement de recommandations démarche était menée sur la base des d’augmenter le degré de satisfaction des pour construire des bâtiments zéro plans de travail des Comités techniques. clients et de relever l’image de marque du énergie caractérisés par un impact environnemental aussi faible que possible Elle a constitué l’essence même des secteur tout entier.

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CSTC

VOS INTÉRÊTS

www.cstc.be, une mine d’informations En 2015, le CSTC s’est lancé dans un plan d’action national visant à mieux faire connaître son site Internet. En effet, de nombreuses entreprises n’utilisent pas suffisamment les multiples outils en ligne mis à leur disposition. Le CSTC a donc sillonné toute la Belgique pour promouvoir ses pages web dans un cadre détendu et convivial. Au total, pas moins de 8.300 personnes ont fait le déplacement, au cours de 28 soirées. Elles ont pu prendre connaissance du contenu de cstc.be par le biais d’un film d’une dizaine de minutes et de démonstrations en direct. La grande majorité des participants ne connaissaient pas ou peu le site Internet, puisque 80 % d’entre eux ont admis ne pas l’utiliser

ou l’utiliser très rarement, alors qu’il leur est entièrement dédié. À l’issue des soirées, plus de 85 % des professionnels lui reconnaissaient cependant un intérêt évident. Et les résultats ne se sont pas fait attendre, puisqu’en 2015, le CSTC a enregistré près de 1.600.000 visites sur son site Internet, soit une augmentation de 15 % par rapport à l’année précédente. Dans le même temps, le nombre de documents techniques téléchargés progressait de plus de 25 %. Un succès très encourageant qui prouve que le secteur de la construction n’est pas aussi réfractaire au numérique qu’on voudrait le faire croire.

DOSSIER

L’innovation demeure sans conteste une des tâches principales du Centre. Mais rares sont les centres d’innovation aussi proches des acteurs de terrain que le CSTC. Les innovations y sont développées en collaboration directe avec les entreprises. Le Centre peut ainsi répondre aux besoins réels du secteur, en tenant compte des impératifs liés aux chantiers.

TECHNIQUE – Photo 3D virtuelle d’un nœud constructif acoustique robuste mis au point dans le cadre de l’étude ‘RaDS II’.

www.bimportal.be. Info : le Rapport d’activités 2015 peut être téléchargé sur le site Internet du

CSTC, tout comme les éditions précédentes jusqu’en 2007. En bas de la page d’accueil ‘Présentation et objectifs’. n

SECTEUR & MÉTIERS

La révolution numérique est un autre défi qui aura un impact non négligeable sur notre façon de concevoir, de réaliser et d’exploiter les bâtiments. Le BIM (Building Information Model) influencera la façon de travailler dans tous nos métiers. C’est ce qui a motivé la création d’un nouveau Comité technique horizontal BIM & ICT au sein du CSTC, afin de pouvoir répondre aux questions spécifiques sur le sujet. Le dernier numéro de Construction vous a proposé une interview du président de ce nouveau CT. Plus d’information sur ce Comité sera prochainement disponible via le site Internet

Assistance technique aux entreprises La division Avis techniques organise une permanence téléphonique quotidienne (au 02/716.42.11). Ce mode de questionnement représentait, en 2015 plus de 11.000 appels. Pour des problèmes plus complexes, ou lorsqu’une réponse écrite est souhaitée, le site Internet du CSTC propose également un formulaire de demande d’avis en ligne (www.cstc.be/go/ata). Ce qui permet de joindre des photos et/ou des annexes. Environ 6.000 dossiers ont ainsi été traités par mail ou par courrier l’an passé.

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PROJETS & ENTREPRISES

L’avis personnalisé délivré aux professionnels et aux entreprises de la construction par la division Avis techniques ainsi que par la division Gestion et Qualité constitue un des atouts du CSTC : cette présence sur le terrain lui permet d’épauler au mieux le secteur, grâce à une assistance technique et organisationnelle qui peut être demandée dès que se pose une difficulté, avant, pendant ou après exécution sur chantier.

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CSTC

Impact environnemental des briquettes sur isolant extérieur On peut isoler une façade par l’extérieur en y appliquant des briquettes sur un isolant. Ce système connaît un succès considérable. L’avantage ? Il gonfle moins la façade en épaisseur que d’autres systèmes, tout en atteignant un niveau d’isolation thermique semblable. Esthétiquement, c’est évidemment mieux… Une autre question peut aussi être un critère de choix : celle de l’impact environnemental de cette technique. Le CSTC a mené une étude à ce sujet, sous l’égide du Comité technique Travaux de plafonnage, de jointoyage et de façade.

L

a performance en termes de consommation énergétique est devenue la priorité de notre temps. Conséquence logique, les bâtiments sont thermiquement protégés par des couches d’isolant de plus en plus épaisses. Il est devenu fréquent de donner vingt centimètres d’épaisseur et plus à ces couche. Mais en procédant de la sorte, on aboutit fatalement à une augmentation de l’épaisseur totale du mur extérieur. Ce qui peut avoir un impact important sur la largeur des fondations, par exemple. Il faut alors compenser cela en jouant sur l’épaisseur de la partie non isolante. Pour obtenir la performance d’isolation souhaitée, sans augmenter l’épaisseur totale du mur, on peut, par exemple, utiliser des briques de façades plus fines ou des briquettes, des dalles ou encore des enduits sur isolant extérieur (ETICS). L’application des ETICS est devenue fréquente, en construction comme en rénovation. La pose de briquettes sur isolant connaît également un succès grandissant, car elle permet de garder le look ‘briques’, avec une cloison extérieure moins épaisse, sans altérer pour autant le niveau de l’isolation thermique. L’étude du CSTC analyse l’impact environnemental spécifique de ces briquettes sur isolant extérieur. COMPARAISON DES IMPACTS Dans cette étude, l’environnemental des briquettes a été déterminé et comparé avec celui d’un certain nombre d’autres systèmes tels que les murs creux isolés et les ETICS, ainsi qu’avec celui de la mise en œuvre de carreaux sur isolant extérieur. Les comparaisons ont été réalisées par le biais d’une analyse du cycle de vie. On peut ainsi estimer par un certain nombre d’indicateurs (épuisement des ressources, changement climatique, eutrophisation de

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Composition générale des divers systèmes d’isolation par l’extérieur étudiés.

l’eau ou acidification terrestre…) l’impact environnemental d’un produit ou d’un élément du bâtiment durant son cycle de vie complet : production des matériaux, installation sur chantier, utilisation, démolition et traitement final des déchets. Les résultats sont ensuite pondérés, normalisés et regroupés en une formule permettant d’aboutir au score final. CONDITIONS DE L’ÉTUDE Le CSTC a comparé des surfaces d’un mètre carré dans chaque système, avec une résistance thermique des parois extérieures susceptible de répondre à la réglementation PEB actuelle (U = 0,24 W/m².K)

pendant une période de soixante ans. Pour certaines variantes, une comparaison a également été faite avec des systèmes donnant une valeur U bien plus élevée (U = 0,12 W/m².K). Le système de référence est constitué de briquettes de terre cuite de 2,2 cm d’épaisseur (débitées de part et d’autre de briques de 9 cm d’épaisseur) collées sur un isolant extérieur. Ce système a été comparé avec un mur creux isolé traditionnel constitué d’une coulisse, d’ancrages et d’un parement en briques de façade, avec un ETICS muni d’une couche d’enduit de fond avec armature et d’un enduit de finition peint


CSTC

Les facteurs les plus influents sont l’isolant ainsi que l’épaisseur et le processus de production de la finition. Ni les méthodes de fixation et d’ancrage ni la présence éventuelle d’une couche d’armature ne jouent un grand rôle vis-à-vis de l’impact environnemental.

Plusieurs variantes ont été étudiées pour chacune des alternatives. Ces variantes concernent : • le matériau isolant • la présence ou l’absence d’une couche d’armature le processus de production des briquettes : débitage d’un côté ou des deux côtés • l’épaisseur de la brique de façade • la nature du carreau. Bien que le débitage d’un seul côté des briques soit rare dans la pratique, il a

L’impact des éventuels remplacements est également examiné : remises en peinture tous les dix ans, enduits à refaire, etc. En ce qui concerne les briquettes ou les carreaux sur isolant, on n’a cependant pas assez de recul pour savoir s’ils tiendront 60 ans comme supposé pour le mur… Enfin, la consommation énergétique résultant de pertes de chaleur à travers la paroi extérieure a aussi été étudiée. QUELS SONT LES RÉSULTATS DE L’ÉTUDE ? La conclusion est que l’impact environnemental des systèmes d’isolation par l’extérieur varie fort d’un système à l’autre. Difficile pourtant de généraliser ! Aucun système n’est foncièrement bon ou mauvais.

Enfin, et bien sûr, le fait d’isoler davantage un bâtiment profite toujours à l’environnement, toutes choses étant égales par ailleurs. En d’autres termes, entre l’impact environnemental de la couche d’isolant plus épaisse à placer et celui de la consommation d’énergie moindre pour se chauffer qui en résultera, le bilan environnemental donnera toujours un solde largement positif au second. Ce qui ne dispense pas de veiller aussi au choix des matériaux ainsi qu’au système constructif, sachant que leur impact est d’autant plus important que le bâtiment est bien isolé… n

L’article qui précède est une adaptation raccourcie du Dossier du CSTC 2015/3.10 mis au point par trois auteurs : L. Wastiels, dr. ir. arch., chef adjoint du laboratoire Développement durable, CSTC, A. Janssen, dr. sc., chef de projet, laboratoire Développement durable, CSTC et Y. Grégoire, ir.arch., chef de la division Matériaux, CSTC.

PROJETS & ENTREPRISES

Références Seule cette étude originale, réalisée dans le cadre des projets de recherche LCBuild et Innov-ETICS de la plateforme Innoviris Brussels Retrofit XL (www.brusselsretrofitxl.be) peut être citée en référence. Le Dossier du CSTC est accessible via un compte valable sur www.cstc.be/go/publications.

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SECTEUR & MÉTIERS

HYPOTHÈSES DE DÉPART Afin de déterminer l’épaisseur d’isolant, le CSTC a considéré une structure portante ayant une résistance thermique de 0,39 m².K/W. Cette valeur correspond, par exemple, à un mur de quatorze centimètres d’épaisseur, réalisé à partir de blocs de construction, ayant un coefficient de conductivité thermique λ de 0,38 W/m.K ou à un mur plein de 38 cm d’épaisseur, constitué de deux briques pleines, avec une valeur λ de 1,0 W/m.K.

été considéré parmi les variantes de cette étude, afin d’avoir une idée de l’impact de ce procédé. En effet, pour la production des briquettes, seule la fine couche de 2,2 cm d’épaisseur débitée de la brique est utilisée comme finition de façade. Le reste est broyé et recyclé en usine ou valorisé comme granulats.

DOSSIER

et avec des carreaux céramiques et en pierre naturelle appliqués sur un isolant extérieur.

Concernant l’isolant, le type de matériau importe autant que sa mise en œuvre. Ainsi, en raison de la densité supérieure requise, l’utilisation de laine minérale dans les systèmes avec ETICS ou briquettes sur isolant a un impact plus important que dans un mur creux. Pour les systèmes avec briquettes, l’importance du débitage des briques des deux côtés a été démontrée. Le débitage des briques de façade d’un seul côté entraîne effectivement une utilisation de matériau moins optimale et donc un impact environnemental élevé. Il est dès lors conseillé de chercher à développer davantage la production sur mesure avec une perte en matériau réduite au maximum. Dans le cas de systèmes avec carreaux, il est clair que les processus de finition additionnels (comme le ponçage) font croître considérablement l’impact environnemental. De même, si on doit remplacer des briquettes ou des carreaux en même temps ou non que la couche d’armature sous-jacente, on va accentuer l’impact environnemental… et plus avec certains matériaux qu’avec d’autres.

VOS INTÉRÊTS

Calcul de l’impact environnemental de plusieurs variantes selon les sept indicateurs environnementaux CEN pour U = 0,24 W/m².K sur 60 ans.

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Don Bosco ou l’exemple environnemental Près de 30 professionnels du bâtiment ont rallié Woluwe-Saint-Lambert, fin mai. Gérant de la DRTB, Marc Ruebens leur a fait découvrir les cloisons préfabriquées durables qui hébergeront les moines salésiens de Don Bosco. Petit flash-back sur une visite orchestrée par la cellule Energie-Environnement de la CCB-C…

DOSSIER

POINTURE - Un patron enthousiaste !

La printanière visite du chantier Don Bosco a encore mis en lumière divers aspects que les entrepreneurs n’ont pas manqué d’apprécier. Ainsi cette toiture verte, par exemple, totalement innovante en ce qu’elle comprend une sous-couche faite de poches d’eau, idéales en période plus sèche. Ainsi ces déchets de chantier réduits au strict minimum : « En quatre mois, nous n’avons rempli qu’un demi-

container ! », se félicite à raison Marc Ruebens. Il est vrai qu’au vu des tarifs déchets en vigueur… Ainsi encore, la firme de ce dernier, par ailleurs président de la CCB-C, a-t-elle misé, autant que faire se pouvait, sur des matériaux naturels. Des exemples ? Ils foisonnent. Les murs ont été isolés par de la cellulose de papier. Le bois labellisé FSC provenait, lui, de forêts gérées durablement. Quant aux panneaux de bois, ils furent certifiés sans formaldéhyde, un gaz considéré comme dangereux pour la santé. Soit autant de points éminemment positifs, aussi bien pour l’environnement que pour la santé des ouvriers… et des futurs occupants ! n

L’agenda de la CCB-C est en ligne Des visites de ce type, orientées entrepreneurs, la cellule Energie-Environnement de la CCB-C en mitonne plusieurs

PROJETS PROJETS & & ENTREPRISES ENTREPRISES

CONSTRUIRE… POUR DÉMONTER ! Le principe même de la préfabrication a eu pour effet de se jouer des intempéries, côté planning, tout en minimisant les nuisances -bruit, poussière, etc.- tant que faire se pouvait. Mais il est un autre charme indéniable de la nouvelle pratique : sa double orientation économie circulaire et économie des ressources. Ces cloisons ont, en effet, été conçues de telle sorte qu’elles puissent, en temps voulu, être démontées -et donc réutilisées.

Côté techniques, l’édifice se passe de chauffage central : des convecteurs électriques de 500 watts font l’affaire pour un bâtiment aux faibles besoins énergétiques. Et le coût de l’installation de s’en trouver sérieusement amoindri, alors même que se mesure la consommation propre de chaque entité…

par an. N’hésitez pas à consulter l’agenda de celles-ci sur www.ccbc.be !

INFO

celine.deschryver@confederationconstruction.be

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SECTEUR & MÉTIERS

C

es cloisons préfabriquées en bois tout spécialement adaptées au bâti bruxellois, le site woluwéen de Don Bosco n’a pas fini de les vanter. Et pour cause, puisque, outre leurs atouts, elles étaient, ici, utilisées pour la toute première fois. « La préfabrication a apporté de nombreux avantages ! », expliqua, en substance, Marc Ruebens, le patron de l’entreprise (DRTB) qui, en collaboration étroite avec le CSTC (le Centre scientifique et technique de la construction), a conçu, développé et testé la nouveauté. Parmi ceux-ci, épinglons un délai de réalisation « très court » : « Le chantier s’étale sur six mois maximum auxquels s’ajoute un mois de travail en atelier pour la réalisation ». En moyenne, le chantier a accaparé une équipe de six temps plein et demi.

DON BOSCO – L’emblématique chantier de Woluwe-Saint-Lambert avait attiré pas mal d’amateurs d’innovations, fin mai.

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Infrastructure

« Le premier train belge BruxellesMalines a circulé ici, en 1835… »

MAQUETTE – Représentation 3D de l’auvent de la gare. Le mouvement de vagues s’inspire des ponts Vierendeel sur le canal Louvain-Dyle.

La plus vieille ligne de chemin de fer du continent change de dimension. Arrêt estival en une gare malinoise dont le renouveau s’échafaude jusqu’en 2024. Près 420 millions sont, pour l’heure, injectés dans une Tangente, un by-pass et un parking dont les premiers coups de pioche remontent à 2012…

U

n lieu n’est jamais aussi riche que son histoire. Et cela vaut assurément pour le nouveau projet de gare à Malines. C’est là, en effet, qu’en 1835, le premier train à vapeur transportant des passagers est arrivé en provenance de Bruxelles. Des travaux sont en cours sur cette ligne historique. On y parle déjà du « chantier du siècle ». « La portée des travaux est impressionnante », nous a confirmé Koen Versypt, de l’association commerciale temporaire MAST, à l’heure de nous guider le long de ces rails, cet été. En 2008, la ville de Malines et ses partenaires – Agentschap Wegen en Verkeer, De Lijn, Infrabel et SNCB-Holding – ont signé

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un accord de collaboration pour ce qui s’inscrit, à ce jour, comme le plus grand projet de l’histoire malinoise. La réalisation de cette gare d’une nouvelle ère, c’est autre chose qu’un énième projet d’infrastructure. L’ouvrage deviendra la figure de proue de notre future mobilité. Dans ce contexte, les experts parlent aussi de « mobilité en réseau », considérant les stations d’aujourd’hui et de demain comme des plaques tournantes entre moyens de transport. Le voyageur optera pour le trajet le plus adapté à son déplacement et, dans l’intervalle, s’octroiera encore du temps qui pour trimer, qui pour faire du shopping.

DE PARIS À AMSTERDAM Les moyens de déplacement ne manqueront certes pas. Deux voies et quais supplémentaires enrichiront un nouveau by-pass ferroviaire. Cette ligne de 3,2 kilomètres totalisera six ponts, dont deux au-dessus de l’eau. La voie sera en outre rectifiée pour que les TGV entre Paris et Amsterdam atteignent une vitesse de croisière de 160 km/h.

La réalisation du by-pass est allée de pair avec une autre tâche fondamentale : l’aménagement de la Tangente. La plus grande partie de cette voie d’accès est posée à même le sol. Il n’empêche qu’une partie non négligeable s’enterre entre


VOS INTÉRÊTS DOSSIER

MODERNITÉ – Le nouveau by-pass ferroviaire s’étend à perte de vue. La ligne, longue de 3,2 kilomètres, totalise six ponts -dont deux au-dessus de l’eau.

Colomaschool et la chaussé de Louvain, puis traverse le canal Louvain-Dyle. La Tangente et le by-pass passeront même l’un au-dessus de l’autre sur une longue distance. La Tangente forme ainsi les fondations mêmes du by-pass. Les deux ouvrages sont réalisés par deux groupes d’entrepreneurs (voir encadré). La société momentanée StationParking (Antwerpse Bouwwerken, Valens & CFEInfra) s’attelle à la partie médiane, pro-

longée sur 500 m derrière la gare. La société momentanée MAST, elle, prend en charge la zone de projet sur les côtés nord et sud. Mais dans les faits, les travaux sont effectués, en sous-traitance, par la société momentanée STAMechelen. (BAM Contractors, Jan De Nul, Besix et Franki Construct). UN PLANNING DES PLUS STRICTS La construction et l’installation du bypass exigent une somme considérable de

RIDEAU MIXTE IMPERMÉABLE – Un « combi wall » étanche constitué de pieux tubés et de planches intermédiaires scinde le canal en deux. Le cours d’eau demeure en usage pendant les travaux.

Les travaux préparatoires pour le tunnel sous le canal sont tout aussi impressionnants que ce qui précède. « Dans une première phase, une énorme grue enfonce des pieux tubés en fer de plus de 30 mètres dans le sol. Ces pieux sont reliés par des planches intermédiaires afin de former un combi wall étanche jusqu’à la moitié du canal. La cuvette est ensuite vidée et rem-

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PROJETS PROJETS & & ENTREPRISES ENTREPRISES

Comme si l’opération n’était pas encore assez complexe, les trains doivent continuer à circuler. « Une vraie course contre la montre ! », certifie l’interviewé. « L’exécution et la pose se font par étapes, lorsque le trafic est minimal. Nous travaillons donc essentiellement pendant les week-ends et souvent la nuit. Le lundi suivant, le train doit pouvoir passer. Toutes les activités suivent un planning très strict car nous ne pouvons nous permettre aucun retard. »

SECTEUR & MÉTIERS

connaissances techniques. Le trajet comporte plusieurs passages inférieurs. Ce qui implique la construction d’un pont sous les voies existantes. Laissons le soin au Directeur du projet pour MAST, Koen Versypt, de nous en dire davantage ! « Pour commencer, nous forons des kilomètres de pieux dans le sol. Nous plaçons ensuite quatre passerelles en acier temporaires, sous lesquelles nous construisons les coulées du futur pont. En même temps, nous réalisons le tablier définitif, post-contraint, sur une plateforme. D’énormes véhicules transfèrent ensuite le pont vers son emplacement, où il se substitue à la structure temporaire. Nous excavons également le sol en dessous, puis installons le plancher et les parois, en parachèvement du passage inférieur. »


UN OUVRAGE D’ART COMPLEXE – La Tangente et le by-pass passeront l’un au-dessus de l’autre sur une longue distance. La Tangente s’apparente ainsi aux fondations du by-pass.

plie de traverses destinées à contenir la pression horizontale. Enfin, nous enlevons le combi wall et répétons la même procédure pour l’autre moitié du canal. » 22.000 TONNES D’ACIER ! Au sous-sol, la Tangente débouche sur un immense parking souterrain protégeant près de 2.000 voitures sur trois étages. Chacun de ceux-ci s’étend sur quelque 20.000 m², soit la surface du Nekkerhal. Ce parking comprendra des bornes de recharge électrique et offrira un accès direct au hall de la gare. Sa construction (en ce comprises les parois moulées de la fouille) aura nécessité quelque 22.000 tonnes d’acier et 130.000 mètres cubes de béton.

L’association temporaire Mechelen Stationsparking est à la manœuvre, pour ce

parking sous terre. Avant d’entamer les bétonnages proprement dits, l’on a procéder aux excavations. Hugo Jacobs (Directeur du projet pour Mechelen Stationsparking) : « Au total, nous avons excavé pas moins de 500.000 mètres cubes de terre. La fouille fait environ 13 mètres de profondeur et s’étend du niveau + 11 au niveau -2. » En passant, il signale un point non négligeable : « Que faire de telles quantités de terre ? Ce n’est pas évident. Nous leur avons trouvé une nouvelle affectation mais les options ne foisonnent pas. » LA FLÈCHE ET DES ARCHÉOLOGUES « Le cratère d’une fouille de construction n’est certes pas le seul élément remarquable », poursuit Hugo Jacobs. « Nos ouvriers étaient accompagnés en permanence par une équipe d’archéologues, excessivement attentive à toutes leurs

activités. Chaque millimètre de sol était scanné avant les excavations, car il y avait de fortes chances de tomber sur de précieuses trouvailles archéologiques. » Des hypothèses confirmées ! « Nous venons de trouver des pots de l’Âge du Fer et la queue d’une bombe d’un avion américain de la Seconde Guerre mondiale. Plus intéressants encore, du moins pour notre équipe, sont les vestiges de la plus ancienne voie ferrée du continent européen ! Le premier train belge – La Flèche – a circulé ici sur son trajet de Bruxelles à Malines. C’est tout de même formidable d’avoir pu être témoins de cette découverte… » Et la boucle d’être ainsi bouclée ! Car qui connaît son histoire bâtit l’avenir. Et ce dernier ne tardera plus car la ville de Malines souhaite -moyennant un budget de 420 millions- mettre le parking en service ainsi que la Tangente et le by-pass, respectivement en 2017 et 2019. En 2024, l’ensemble du site aura opéré une mue complète. n

Chantier Jubellaan et chantier Arsenaal/ Douane : Entrepreneurs généraux Ass. temp. MAST : BAM Contractors et Jan De Nul Sous-traitance Ass. temp. STAMechelen : BAM Contractors, Jan De Nul, Besix et Franki Construct

SOUTERRAIN – 60.000 m², soit trois fois le Nekkerhal ! Telle est l’ampleur de l’imposant parking souterrain de près de 2.000 voitures.

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Chantier de la gare : Ass. temp. Mechelen Stationsparking : Antwerpse Bouwwerken, Valens et MBG


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construction - septembre 2016


RÉDUCTIONS AUX MEMBRES Promo du mois de septembre

Règlement de travail pour les employeurs de la construction Nouvelle version 2016 La loi oblige tout employeur à établir un règlement du travail, qu’il occupe un seul travailleur ou 25 travailleurs. Ce document doit impérativement être remis à chaque travailleur lors de son engagement. Le règlement du travail est un document qui fixe les conditions générales de travail et qui complète les contrats de travail individuels. Il procure des informations sur le fonctionnement et l’organisation du travail dans l’entreprise : horaires de travail, mode de paiement de la rémunération, durée des vacances annuelles, utilisation correcte de l’On Board Unit (OBU) dans le cadre de la taxe kilométrique, procédure d’intervention en cas de harcèlement, sanctions… Ce document est également un instrument qui permet à l’employeur de fixer certaines obligations particulières. Ce modèle de règlement bénéficie d’une solide réputation depuis de nombreuses années et est connu pour sa fiabilité.

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Formulaire de commande A renvoyer par fax 02 545 59 08, envoyez un mail à commandes@confederationconstruction.be ou commandez dans le e-shop. Le/la soussigné(e) (Nom et prénom) : Entreprise : Adresse de facturation : Code postal :

Commune :

Tél.:

Fax :

E-mail: Numéro de tva ou d’entreprise : Numéro d’affilié à la Confédération Construction : 1) Commande le Règlement de travail ouvriers au prix de : - 10 € (htva) x

exemplaire(s) : membres de la

2) Commande le Règlement de travail employés au prix de : - 9 € (htva) x

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- 30 € (htva) x

- 29 € (htva) x

exemplaire(s) : non-membres

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Je m’engage à verser ce montant dès réception de la facture. Date et signature construction - septembre 2016

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18.07.16 18:31


Marché de la constuction Chaque projet de construction est l’expression de la vision et du goût de l’architecte ou du maître d’ouvrage. Il faut, dès lors, trouver une solution sur mesure pour chaque aspect de la construction, en ce, notamment, pour le toit et la finition de toiture. C’est dans ce souci que Claerhout Aluminium a développé un vaste assortiment de rives de toiture en aluminium. A chaque défi technique, l’équipe de Claerhout développe une solution appropriée. Cette quête de qualité s’illustre d’ailleurs non seulement sur le plan R&D, mais aussi

dans la minutie avec laquelle les pièces sont traitées et livrées. De plus, chaque professionnel de la toiture peut compter sur le service clientèle. Claerhout Aluminium dispose, par exemple, d’une vaste gamme livrable de stock et d’un service express pour l’approvisionnement des clients. n Info : www.claerhoutaluminium.be

DOSSIER

PCT-Chemie : les chapes, élément crucial des habitations neutres en énergie En 2021, toutes les nouvelles habitations devront présenter une consommation d’énergie quasi nulle. Ce qui requerra énormément d’efforts en matière de techniques et d’isolation. PCTChemie propose une gamme de produits répondant sur mesure à cette demande. Retanol, pour l’intérieur et l’extérieur, améliore la chape. Le produit durcit plus rapidement et permet une meilleure adhérence de la finition. Grâce à sa consistance et sa robustesse, il convient parfaitement -même sans armature- aux applications extrêmement fines, en cas d’utilisation d’une isolation thermique ou acoustique et en combinaison avec un chauffage par le sol. La vitesse de durcissement est très peu liée à la température ou à l’humidité de l’air et minimise

considérablement le risque de retrait et de fissures. Accessibilité garantie après 2 jours, recouvrable après 3 jours, même avec du parquet. n Info : www.pct-chemie.be

SECTEUR & MÉTIERS

Wienergerger : des plaques de rive en céramique Koramic de rive céramique. Il s’agit d’un accessoire de finition doté d’un rabat extrêmement long (hauteur utile de 206 mm) couvrant la différence entre le pignon et l’isolation. Cette plaque de rive céramique à fixation invisible crée, en termes d’esthétisme, un monde de différences par rapport aux autres plaques de rive disponibles sur le marché. Qui plus est, vous n’avez, la plupart du temps, plus besoin d’une planche de rive et pouvez réaliser une finition totalement en céramique. En outre, cette solution est durable, vu que les éléments céramiques présentent une longue durée de vie et les mêmes qualités que les tuiles en terre cuite Koramic de Wienerberger. Cet accessoire est compatible avec la Tuile Tempête 44 et la Tuile Tempête 993 et est évidemment disponible dans les mêmes teintes. n

PROJETS PROJETS & & ENTREPRISES ENTREPRISES

Sur les toits inclinés, l’isolation est généralement appliquée entre les chevrons ou fermettes. En cas de rénovation, cela signifie que vous devrez retirer la sous-toiture et le parachèvement intérieur des versants du toit. Ce qui ne sera évidemment pas toujours la solution la plus intéressante. Comme alternative, il est possible de poser l’isolation au-dessus de la structure portante. C’est ce que l’on appelle la toiture sarking. Si vous optez pour une telle toiture, vous serez cependant confronté à un problème de finition : l’isolant dépassera en effet de la façade. La différence de hauteur devra être parachevée à l’aide d’une planche de rive et de tuiles de rive. Ce qui n’offrira pas toujours le résultat esthétique et durable souhaité. Fabricant de matériaux et solutions céramiques, Wienerberger a développé une alternative à cet effet, sous la forme d’une plaque

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ON EN PARLE

147.990

Selon les chiffres de l’Union Professionnelle du Crédit (UPC), 147.990 prêts hypothécaires ont été accordés durant le premier trimestre 2016. La majorité des crédits contractés avaient pour finalité l’achat (40,7 %) ou la transformation (22,9 %) d’un logement. Quelque 16,6 % des emprunts étaient destinés au refinancement du prêt auprès d’une autre banque. Les prêts ciblant la construction d’un bien représentent une part non négligeable de ces opérations (10,2 % d’entre elles, soit 15.124 emprunts). Seuls 2,6 % des crédits combinaient achat et rénovation. Les 7 derniers pourcents visaient d’autres opérations immobilières. Enfin, 79 % des prêts hypothécaires se caractérisent par un taux fixe ; le taux variable avec une période initiale de 10 ans n’en concerne que 10 %. Le solde de 11 % concerne essentiellement un taux variable assorti d’une période initiale de 5 ans ou moins. n

In memoriam

“André Dherte, grand défenseur du secteur de la construction” Ce lundi 25 juillet, la Confédération Construction a perdu l’un de ses plus fervents défenseurs. André Dherte avait 81 ans et avait présidé l’organisation professionnelle de mars 2002 à mars 2005. Né le 30 octobre 1934, André Dherte était issu d’une famille de menuisiers, spécialisée dans la restauration de monuments classés. C’est ce qui expliquait sa grande passion pour la culture, en général et le patrimoine, en particulier. Ce capitaine d’industrie a d’ailleurs été pendant plusieurs années viceprésident de Prométhéa, une ASBL active dans le développement du mécénat d’entreprise dans le double champ culturel et patrimonial. IL INSPIRAIT LES ENTREPRISES C’est en 1983 qu’il fait son entrée à la Confédération Construction pour y développer une belle carrière professionnelle. Ainsi, fut-il président de la Fédération des Entrepreneurs Généraux de la Construction de 86 à 88, président de la Confédération Construction wallonne de 90 à 94, pour finalement occuper la présidence de la Confédération Construction entre 2002 et 2005.

Robert de Mûelenaere, Administrateur Délégué de la Confédération Construction : « Je me souviens d’André comme un grand défenseur du secteur de la construction. Il savait mieux que quiconque inspirer les entreprises et était convaincu que le secteur tire sa force de sa capacité à parler d’une seule voix, que ce soit au niveau local, régional ou national ». UNE INLASSABLE MOTIVATION Ce grand patron dirigeait, avec son frère Jean-Claude, l’entreprise de construction familiale Dherte, située à Flobecq et Dherte Istasse (Namur), une société rachetée en 1985. Ces considérables responsabilités ne l’empêchaient pas d’assumer plusieurs mandats. Il fut ainsi, pendant plusieurs années, président de la Caisse Congé du Bâtiment, actif au sein du CSTC et de Fédérale Assurance. Il a, en outre, été l’inspirateur de quelques belles initiatives wallonnes connues comme CAP2020

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(cluster d’entreprises et d’architectes issu du Plan Marshall et dédié à la construction durable) et Tradecowall (société coopérative active dans le traitement et le recyclage des déchets de construction, issue d’un partenariat entre CCW et gouvernement wallon). Celles et ceux qui l’ont côtoyé garderont de lui le souvenir d’un homme sachant se mettre au niveau d’interlocuteurs qu’il savait écouter. La Confédération Construction présente ses sincères condoléances à la famille et à tous ceux qui lui étaient chers et remercie encore André Dherte pour l’engagement inconditionnel dont il fit preuve. n


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