Bakchich N°14

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bakchich hebdo N°14 ter | du samedi 6 février au vendredi 12 févier 2010 | www.bakchich.info | bakchich hebdo Informations, enquêtes et mauvais esprit

Besson, un converti en vaut deux | P. 3

bakchich N° 14 ter | informations, enquêtes et mauvais esprit |

nouvelle formule

Au bord de la noyade sur l’île de Beauté, le clan UMP attend des bouées du Président. Qui y a tant investi.

medef, Parisot la sortie ! | P. 5 Barack Obama, plus populiste que populo | P. 8

paris en ligne, l’OM droit au butin | P. 9

www. bakchich info


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| Apéro

simple comme du cricket

ôte ta burqa-goule

U

la rédaction

A

vez-vous jamais compris un seul instant les règles du cricket ? Bien sûr que non. L’affaire Clearstream, c’est la même chose. Même si l’on n’y comprend rien, l’affiche divise et fait parler. Ce procès, qui pour la plupart, reste du chinois, n’est qu’un manomètre mesurant la force des coups échangés, dans le bas-ventre de la politique. Ce procès, puisque politique, est le dernier acte stalinien d’une histoire glacée que l’on croyait morte. Les croche-pieds de Gergorin et Villepin relèvent de la paire de claque et non de la correctionnelle. Dans les salles de rédaction on parle d’une affaire de « cornecul ». Le président de la République ayant destiné les « coupables » au « croc de boucher », des magistrats empressés, lâchant soudain leurs dossiers sérieux, face au billot se sont frénétiquement mis au boulot. Dommage que dans cette urgence d’État, ces magistrats instructeurs n’aient pas remar-

qué les marionnettistes cachés dans un cabinet noir. Vu, par exemple, que des noms, cloqués par Lahoud dans les listings, étaient les mêmes que ceux retrouvés dans les carnets d’Yves Bertrand, ancien patron des RG. Celui qui, avec Philippe Massoni son co-turne, partageait un rôle de Beria en peau de lapin à la cour de Chirac… Juges indépendants qui relaxent Villepin mais assassinent Gergorin et Lahoud, avec une force jamais vue au palais, sauf dans le cas de « Pascale », la prostituée de Toulouse ayant affublé Dominique Baudis d’un profil de partouzeur assassin. S’étant fait peur dans le blanchiment de l’ancien Premier ministre, le tribunal cogne donc à la batte sur les lampistes. Et cher, puisque 700 000 euros tombent dans les comptes des diffamés. Il n’y a que sous Mitterrand que des juges ont condamné au prix aussi fort, l’impétrant étant Jean-Édern Hallier. Ce qui nous ramène aux procès politiques ✹

Le héros de la semaine

Gourbangouly Berdymoukhamedov, le dictateur du Turkménistan, a été reçu par Sarkozy et sa clique pour signer de lucratifs contrats. Les rares journalistes accrédités n’ont pas pu poser la moindre question, notamment sur le départ de Médecins sans frontières du pays le mois dernier. Chapeau donc à « Gourgour » pour sa discrétion et au French Doctor pour son amnésie. N’oublions pas Sarko qui, la semaine dernière, faisait son speech sur le capitalisme moral…

Le muet de la semaine

Une bonne partie du gouvernement s’est répandue dans les médias dès le verdict de l’affaire Clearstream. Mais pas son chef, qui a attendu une semaine Le silence du Premier ministre François Fillon a, semble-t-il, énervé Sarkozy qui pourrait y voir une nouvelle marque d’indépendance voire de défiance de celui qui grimpe dans les sondages. Tous derrière, mais lui devant.

Le fayot de la semaine

Le député-maire du Raincy, Éric Raoult, boude la campagne de sa collègue Valérie Pécresse en Seine-Saint-Denis pour une histoire de parachutage. « Je suis prêt à mourir pour Sarkozy, mais pas pour Pécresse ! », a-t-il lancé. Rien que ça… En désaccord avec Jean-François Copé sur l’interdiction du voile intégral, il s’en était également pris au rival de Sarkozy : « Moi, mon patron c’est Sarko, ce n’est pas Copé ! » Na ! ✹

Béart, des justes à l’avare Ça commence comme un conte de fées. Emmanuelle Béar t, « grâce à sa mère qui a fondé l’association Réflexe Solidarité, baigne dans l’aventure humanitaire depuis sa plus tendre enfance ». Wikipédia, qui se trompe parfois, le dit. Mais là, point. Devant les caméras, l’actrice effrontée mouille sa chemise. Elle est de tous les combats. Elle « appelle à davantage de solidarité » sur TF1 au moment du Sidaction. Pour défendre les mal logés : « Il est révoltant de découvrir que l’argent public, c’est-à-dire nos impôts, sert à enrichir des Thénardier du monde moderne ». Sauf que… Sauf que notre amie est domiciliée en Belgique et ne paie plus d’impôts en France. C’est le Nouvel Obser-

“ Qu’il y aille, on l’attendra avec nos témoins sur le pré à l’aube ! „

Le gentilhomme Arnaud Montebourg, sur Public Sénat, le 2 février, en réponse à Georges Frêche qui a menacé de « porter plainte » contre le PS.

vateur qui l’affirme dans son édition du 27 janvier. expatriée fiscale Ce qui ne l’empêche pas de goûter aux cachets subventionnés par les contribuables français. L’Express du 21 janvier invite ses lecteurs à admirer la pulpeuse jouer dans Les Justes de Camus (ça ne s’invente pas), au Théâtre national de Bretagne, puis à la Colline, à Paris. Vive la République ! Elle n’est pas avare de l’argent de ses citoyens. Généreuse, elle soutient des artistes qui refusent d’acquitter leurs impôts en France. Peutêtre que certains contribuables iront manifester devant ces deux théâtres pour rappeler que la solidarité n’est pas qu’un outil d’autopromotion, c’est aussi un effort du porte-monnaie ✹ bertrand rothé

Bakchich Hebdo | samedi 6 février 2010

ne véritable fièvre législative s’est emparée de la majorité UMP à la veille des élections régionales. Ainsi, sur le port du foulard pendant les manifestations, sujet évidemment d’intérêt majeur, le gouvernement est en train d’adopter parallèlement deux textes, pas moins. Le premier est examiné en ce moment par le Conseil d’État, le second est présenté devant le Parlement. Le Conseil d’État vient d’être en effet saisi par plusieurs associations contre un article du code pénal qui prévoit de punir d’une amende de cinquième classe le fait de dissimuler son visage aux abords d’une manifestation sur la voie publique. L’application de ce décret promet d’être très difficile. Le même texte indique que ces dispositions ne sont pas applicables lorsque la dissimulation du visage est « justifiée par un motif légitime ». Est-il par exemple légitime de se protéger le visage des gaz lacrymogènes lorsque l’on passe aux abords d’une manifestation ? N’a-t-on plus le droit de porter un masque pendant un carnaval ? Dans le même temps, une proposition de loi, déposée par Christian Estrosi, alors député, a été adoptée par l’Assemblée nationale. Ce texte crée une circonstance aggravante pour « dissimulation volontaire de tout ou partie du visage afin d’échapper à toute identification ». Sans nuances, le texte est sensiblement différent de celui qu’examinent les juges administratifs. Beaucoup de bruit législatif pour pas grand-chose ✹ nicolas beau

mot pour mot

En vue des élections, la vie politique est verglacée, gare aux dérapages. Surtout quand on donne des coups de volant, à droite et à gauche : quand il y a du tangage dans l’idéologie, on voit partout de grosses conneries dans les petites phrases. Certaines, vite oubliées, sont habilement stockées puis ressorties au bon moment : ainsi ce citoyen qui fête l’anniversaire de Sarko en brandissant, sur un panneau, l’impérissable « casse-toi, pauv’ con ! » ou la frêcherie archivée pendant un mois par un hebdo jusqu’à la

veille de la campagne électorale. Mais il n’est pas certain que les pires chauffards aillent au fossé à force de déraper : les horreurs de Le Pen ont eu peu d’effet sur ses scores, on continue à parler couramment de « racaille » (voire de « caillera »), et les nettoyeurs à haute pression n’ont pas changé de marque. L’ennui, avec les dérapages, c’est qu’on peut en entendre des tonnes chaque jour au bistrot, au boulot, dans la rue, et en plus, personne ne les remarque. Ces vannes ne sont calamiteuses que dans la bouche des politiques : bien fait pour eux, quand on est sur l’estrade, on se surveille, mon bon ! Sinon, la presse, la Licra, Lefebvre, Em-

manuelli, tous les champions du bon goût te voleront dans les plumes et tu n’auras plus qu’à « rétropédaler ». Rappelons qu’en rétropédalant, on ne recule jamais, on freine – et encore ! – si le vélo est hollandais. Au fait, les grands amateurs de ce verbe imagé ont-ils réalisé qu’on pouvait, avec quelque mauvais esprit, lui trouver des consonnances homophobes ? Il y a deux lustres, ce sont les mêmes rhéteurs de presse qui, à propos de la reine d’Angleterre, parlaient non sans élégance d’annus horribilis. Et quand on sort trois numéros « spécial francs-maçons » par an, cela sent-il bon ? ✹ jacques gaillard


Apéro | 3 schizo Éric Besson est bien embêté. D’un côté, il se démène avec son débat sur l’identité nationale, de l’autre, il promet à sa future belle-famille de se convertir à l’islam…

scoop toujours

Besson trébuche dans le tapis de prière

Lellouche est nostalgique

Villiers, terreur du bocage

Léotard écrit encore

Besson drague le FN

L

e chantre de l’identité nationale, Éric Besson, n’ est pas à la noce. En lançant son débat sur l’identité nationale, le ministre a provoqué de multiples dérapages anti-islam et anti-immigrés. D’après certains sondages, une moitié des Français, veut-on croire, pensent que la pratique de la religion musulmane est incompatible avec la vie en société.

Diable ! Voici Besson en bien mauvaise posture, lui qui est tombé raide amoureux, cet été, d’une jeune étudiante tunisienne, Yasmine Tordjman. Et qui a promis à la belle famille de se convertir à l’islam. Tout cela fait un peu désordre. (d)ébats franco-tunisiens À Paris, le ministre déchaîne des flots de xénophobie; à Tunis,

a Éric Besson, le mutant.

l’amoureux transi se dit prêt à une conversion aussi soudaine qu’inattendue. À l’origine de cet imbroglio politico-sentimental, le producteur Tarek Ben Ammar. Neveu de Wassila Bourguiba, l’épouse de l’ex-président tunisien, cet homme de l’art, avait vu sa cote s’effondrer auprès de Ben Ali et de son épouse Leila lorsqu’il leur avait conseillé des placements à la Banque Medici à Vienne (Autriche). Laquelle plaça le magot chez le financier Madoff, dont la faillite fut retentissante. Pour se remettre en selle, Tarek Ben Ammar avait cru bon d’inviter Éric Besson, devenu provisoirement l’un des chouchous de l’Élysée, et l’avait sompteusement logé dans une villa du quartier Marsacube, à Lamarsa. C’est là, à la hauteur de la résidence de l’ambassadeur français, que la jet-set franco-tunisienne prend ses quartiers d’été. Hélas, les amours entre la jeune Yasmine et le bel Éric n’ont pas eu l’air de plaire à Nabila, la grand-mère de la petite et fille de Wassila Bourguiba. Avant Noël, Besson dut faire un voyage éclair en Tunisie, calmer grand-maman et s’engager à se convertir avant les noces en juin prochain. L’identité nationale, version Besson, tourne à la farce !✹ n. b.

terreur

ci-gît oussama ben laden

C

omment briller en parlant d’Al-Qaida dans les trous à rats de Tora Bora », et la guerre « préventidîners mondains sans faire café du commerce ? ve » en Irak lancée en 2003. Dites : « Al-Qaida est morte ». Très tendance. Mais, reconnaît Alain Chouet, Al-Qaida a de beaux Car l’acte de décès de l’organisation d’Oussama Ben restes. La faute aux occidentaux qui, avant le derLaden est une chose entendue dans les milieux uninier râle de l’organisation, l’ont « engrossée de leurs versitaires, notamment américains et aujourd’hui erreurs » en la surdimensionnant, avec la complicité français, qui travaillent sur le cadavre. Il est même bienveillante de certains régimes musulmans, pour daté sur son épitaphe : selon Alain qui cette lutte s’est vite confondue Chouet, chef du avec la chasse aux opposants. Les Al-Qaida est peut-être renseignement rejetons nés de cette union contrede sécurité de la nature, groupes franchisés ou morte, mais elle a de DGSE de 2000 à loups solitaires, n’ont dès lors plus beaux restes… 2002, invité avec qu’à se voir attribuer le label par d’autres experts quelques figures médiatiques de à procéder à l’autopsie dans les la nébuleuse, pour entretenir le mythe d’une hydre entrailles du Sénat le 29 janvier « qualifiée d’hyper-terroriste parce qu’elle s’est attadernier, Al-Qaida a agonisé, jusquée à l’hyper-puissance ». qu’à rendre l’âme, quelque Bref, pour tuer Al-Qaida, il faut d’abord la déclarer part « entre 2002 à 2004 ». morte. Sûr qu’il y a encore du chemin : la réaction Autrement dit, après la de l’administration Obama après la tentative d’atcampagne militaire intertentat à Noël sur le vol Amsterdam-Detroit a été nationale menée par les aussi démesurée que si l’attentat avait réussi. États-Unis en Afghanistan En attendant, Oussama Ben Laden se frotte la barau lendemain des attentats du be, sans doute mort… de rire ✹ 11 septembre 2001, « dans les Anne Giudicelli

Le secrétaire d’État aux affaires européennes Pierre Lellouche, quand il doit batailler contre la bureaucratie de la Commission européenne, est parfois nostalgique… de l’Afghanistan. Non de la guerre, encore qu’on peut, dit-il, « faire un travail militaire propre », mais des paysages et des collines de la Kapisa. « Je pense tous les jours aux soldats là-bas » confie-t-il. Kaboul, capitale des cerveaux lents. L’ancien ministre François Léotard n’avait pas publié de livre depuis Ça va mal finir, qui s’attaquait violemment à la présidence de Nicolas Sarkozy. Cette fois, l’ex-ministre de la Défense donne dans le roman avec La nuit de Kahina (Grasset). Il s’agit de l’histoire de deux hommes qui tombent amoureux de la même femme, en Algérie, dans les années 50. Interrogation de l’éditeur : « Est-ce un adieu à la France qui s’en va ? Ou un adieu à l’héroïsme ? »

La solitude de Joxe

Dans Cas de conscience, Pierre Joxe écrit qu’il s’est trouvé « minoritaire et souvent tristement solitaire » au Conseil constitutionnel. Il épargne pourtant le « libéral » Jean-louis Debré et s’en prend surtout à ses prédécesseurs à la présidence du Conseil, les gaullistes Yves Guéna et Pierre Mazeaud, qu’il qualifie de « réactionnaires ».

Le ralliement de Philippe de Villiers à l’UMP suite à la débâcle de son MPF aux européennes horrifie les républicains de droite qui ne veulent pas se mêler au sang bleu du vicomte. Stéphane Frimaudeau, ex-UMP et ancien de l’UNI, chef de file du mouvement Pour une Vendée républicaine (on a le droit de rêver), affichera sa bobine sur la liste emmenée par le PS. C’est ça la gauche UNI ? Malgré l’échec de son débat sur l’identité nationale, Éric Besson est persuadé qu’il va sauver Sarkozy d’un désastre aux régionales en séduisant les électeurs du FN. Dans ce sens, les services du ministère de l’Immigration sont mobilisés, depuis quelques jours, par un projet de loi sur l’immigration. Du genre… répressif !

Nucléaire, échec après échec

L’Élysée et le gouvernement cherchent un coupable à l’échec essuyé à Abu Dhabi qui a préféré la Corée du Sud à la France pour un gros contrat nucléaire. Anne Lauvergeon et son arrogance pour les uns, Gadonneix, patron de GDF Suez, et son désintérêt pour cette région du monde, pour les autres. Il faut faire fissa. Plusieurs délégations étrangères, dont celle du Koweit, ont débarqué dans le Golfe pour comprendre la défaite française. Pas sûr que les réponses tricolores soient adaptées ✹

soldatesque

l’armée n’a plus de secret

L

es forces spéciales « sont à la mode », selon la formule du chef d’état-major des armées Jean-Louis Georgelin. Dès qu’un problème surgit à Kaboul, Grosny ou en mer Rouge, il convient de dégainer ses forces spéciales : SAS, Bérets verts, Spetsnaz, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait sa troupe d’élite, incontournable signe extérieur de richesse. Pourquoi cet engouement ? C’est l’une des questions à laquelle notre confrère Jean-Dominique Merchet, fin connaisseur de la chose militaire répond dans cette Histoire des forces spéciales*. Des commandos dont la modernité renvoie en réalité à la guerre primitive, celle où un petit groupe parvient se glisser « comme des serpents à l’intérieur du territoire de l’adversaire ». Du cheval de Troie aux bandes nocturnes menées par Du Guesclin, l’Histoire retient que les forces spéciales modernes sont nées avec les SAS au lendemain du désastre de Dunkerque, alors même que l’armée britannique est exsangue. Précisément, le souci de Sa Majesté est de frap-

per – fort – les esprits avec le peu de moyens qui restent ! Souci voisin, lorsque Paris dépêche les commandos du COS traquer le taliban : c’est spectaculaire et moins coûteux que d’y déployer un régiment de nos précieux chars Leclerc. Question efficacité, le débat fait rage depuis la guerre du feu entre ceux partisans de regrouper les meilleurs au sein de troupes de choc et ceux qui estiment qu’à terme cette ponction des « élites » affaiblit le niveau général d’une armée, laquelle apprend très vite à se reposer sur ses « spécialistes ». Ainsi, de la déconvenue récente d’une armée israélienne – truffée de commandos – mais dans l’épreuve face au Hezbollah. Des Balkans à Mogadiscio, du 11e Choc à l’intervention du COS pour sauver le régime tchadien en 2008, une certitude, le récit de Merchet captive un lecteur qui n’a nul besoin d’être un « fanamili » pour se laisser mener sur les sentes d’une guerre le plus souvent secrète ✹ éric laffitte

*éditions Jacob-Duvernet

samedi 6 février 2010 | Bakchich Hebdo


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| Apéro

algérie

bouteflika subit l’état des généraux

L

a cohabitation vacille entre le président Bouteflika et les militaires de la Direction du renseignement et de la sécurité (DRS, ex-Sécurité militaire). Et les couteaux sont sortis. Hélas pour Boutef, les fins limiers du DRS ont tiré les premiers. l’armée se rebiffe En janvier, un séisme a secoué le pouvoir algérien. La destitution et la mise sous contrôle judiciaire de Mohamed Meziane, président de la Sonatrach, et de quatre vice-présidents de la société, sont sans précédent. En Algérie, les hydrocarbures sont un véritable État dans l’État (120 000 salariés, 98 % des exportations, 60 % des recettes budgétaires). Personne ne songeait, jusqu’à aujourd’hui, à intervenir dans ce sanctuaire pétrolier. Pas même les barbus, pendant la décennie noire. À travers le président de la Sonatrach, c’est le ministre du Pétrole, proche de Bouteflika, Chakib Khelil, qui est désormais dans le

collimateur. À la manœuvre contre Khelil, se trouve le puissant général Mediene, surnommé « Toufik », le chef du DRS depuis 1990 (!) et véritable patron de l’Algérie. C’est sa troupe qui a déclenché l’enquête judiciaire contre le président de la Sonatrach. Le général Mediene avait pourtant soutenu Boutef aux présidentielles de 1999, 2004 et 2009. Un soutien décisif. Alors pourquoi cette déclaration de guerre et pourquoi aujourd’hui ? Ces derniers temps, Boutef a franchi une double ligne jaune. D’abord, le chef de l’État a mis en avant son frère Said, conseiller à la Présidence, comme un successeur possible. « C’était oublier, commente un diplomate français, qui l’a fait Roi ». Deuxième souci, le président algérien a multiplié depuis l’automne les déclarations fracassantes contre la corruption, notamment pour « les postes à responsabilité sensible ». Le genre de déclarations que les militaires algériens n’aiment guère. La réponse n’a pas tardé. Le DRS, via

des enquêtes ciblées, s’en prend à des amis de la Présidence. Longtemps, le ministre des Hydrocarbures aura été intouchable. En effet, Khelil entretenait les meilleures relations avec l’administration Bush, et notamment Dick Cheney. Avec l’arrivée d’Obama, tout a changé. La secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, n’a-t-elle pas déclaré que les remugles au sein de la Sonatrach étaient « une affaire purement algérienne » ? Falcone, le retour D’autres affaires agitent le microcosme algérois. Ainsi le dossier de l’autoroute est-ouest. Où l’on voit Pierre Falcone, emprisonné en France dans l’affaire de l’Angolagate, se faire l’intermédiaire d’une société chinoise auprès du ministre des Affaires étrangères algérien, un ancien de l’Unesco comme lui, Mohamed Bejaoui. Tandis qu’à Paris, un certain «Sacha», fidèle agent du même Falcone, a désormais disparu. Et où l’on découvre plusieurs militaires rackettant les Chinois, jusqu’à ce que ces derniers balancent tout sur la place publique. À côté d’Alger, les luttes SarkoVillepin paraissent bien fades ✹ nicolas beau

l’info à poil Arthur s’emPorte

L’info Vous ne verrez pas de sitôt Arthur au Fou du roi sur France Inter (et c’est tant mieux). Le décryptage Ulcéré par les révélations de Didier Porte sur son aller-retour avec Michel Drucker en jet privé pour aller voir son spectacle à Tarascon, Arthur avait menacé de porter plainte. Que nenni ! L’humoriste d’Inter n’a jamais reçu son petit papier bleu. Stéphane Bern, l’animateur de l’émission, a tenté de rattraper le coup en invitant Arthur. Mais l’enfant de la télé a posé comme condition de ne parler que de son spectacle. Bern a refusé de jouer le passe-plat. Et privé du même coup les auditeurs d’Inter du grand talent d’Arthur. C’est triste ✹

Mauvaise pub pour Courbit

L’info Depuis quelques semaines, des papiers plutôt corrosifs se multiplient dans la presse (Le Point, Mediapart, Bakchich...) sur Stéphane Courbit, proche de Sarkozy, sacré troisième homme le plus influent dans la presse. Le décryptage En coulisses, armé d’Anne Méaux, sa communicante et patronne d’Image 7, l’homme s’interroge sur les raisons de cette campagne. Même les barons du capitalisme sarkozyen, Bouygues et Lagardère, ou l’ex-chiraquien Pinault, voient d’un mauvais œil l’ascension de ce jeune fougueux. Et l’ouverture prochaine du marché des jeux en ligne sur lesquels tous se positionnent pourrait être l’une des raisons de cette guerre larvée. Qui va gagner ? Les paris sont ouverts ✹

Garde à (Entre)vue

L’info Entrevue, mensuel de femmes à seins nus, consacre quatre pages à la douloureux problématique des cochons sauvages mutants (croisés avec des sangliers) en Corse. Le décryptage Le 20 janvier dernier, le directeur de publication d’Entrevue, Gérard Ponson, passe quelques heures en garde à vue. Des gendarmes venus de Calvi l’interrogent sur la provenance d’une photo de l’humoriste Eli Semoun nu, et publiée dans le magazine de novembre. Et discutent le bout de gras, notamment des ravages porcins sur leur île de Beauté… De l’art de mettre à profit ses ennuis judiciaires ✹

« Libé » revient chez Mao

L’info Libération aime la Chine et Chanel… Enfin, surtout Chanel. Le décryptage Comme beaucoup d’autres « grands » quotidiens ou hebdomadaires, Libé a son supplément, dont l’objectif principal est de rameuter les annonceurs. Dans son numéro 23, Next – le nom dudit supplément – Libé offre un publi-reportage sur mesure à la gloire de Chanel. Pas moins de dix pages sur le défilé organisé à Shanghai par la marque de haute-couture. Un petit article sur les starlettes milliardaires du coin et six pages de photos pour présenter, entre autres, le dernier « blouson en agneau plongé » concocté par le corseté Karl Lagerfeld. C’est moche, la presse en crise ✹

Qui a eu l’idée de publier un guide pour bien s’injecter de l’héroïne ? A) La cycliste Jeannie Longo révélant les vrais secrets de sa longévité. B) Le maire de New York, Bloomberg, pour éviter que les maladies des toxicomanes plombent le budget de la ville. C) La ministre de la Santé Roselyne Bachelot afin de se débarrasser des seringues commandées pour la Grippe A. Réponse : B. Depuis janvier, une brochure est distribuée à New York pour se piquer de manière « plus saine ». Elle conseille entre autres de « sauter pour se réchauffer » ou de s’entourer d’autres amis toxicomanes lors de la piqûre.

Bakchich Hebdo | samedi 6 février 2010

Adoptions en Haïti

coucous

l’hélico d’EADS en Rafale

P

our ses dix ans, le groupe EADS s’est offert un numéro spécial de sa revue inter ne, baptisée The Step Beyond. Le marchand d’armes européen y célèbre ses réussites, dont son avion de chasse, l’Eurofighter, « qui réunit les meilleurs concepts de l’industrie aéronautique », et qui est « un succès à l’exportation ». Perfide pour le Rafale, que Dassault tente, en vain, de vendre à d’autres clients que l’armée française. dassault dans les choux « Baptisé Typhoon pour l’exportation, l’Eurofighter est l’avion de combat le plus vendu au monde », claironne son concepteur. Et la revue d’enfoncer le clou en précisant qu’« il ne trouve plus seulement acquéreur dans les pays qui l’ont conçu, mais aussi à l’étranger, notamment en Autriche et en Arabie Saoudite ». L’Eurofighter ? « Un avion fantastique », s’exclame un colonel espagnol. « Toujours à la hauteur de nos attentes », renchérit le ministre de la Défense autrichien. Une success-story qui n’est pas près de s’arrêter. Selon EADS, l’Inde serait en effet tentée d’acheter 126 Eurofighters pour dix milliards de dollars. Une commande en rafale, en somme. On espère que Dassault saura se procurer le canard officiel de son concurrent, où est livré le secret tout bête

pour fabriquer des zincs qui se vendent. Il suffit de faire un produit « rapide, performant et facile d’entretien ». Fallait y penser ! Surprise, dans son article de cinq pages où il passe en revue les réalisations de son groupe cette dernière décennie, le PDG Louis Gallois ne dit pas un mot de l’Eurofighter. Motus ! Sans doute un excès d’égard de Gallois vis-àvis de l’État français, actionnaire d’EADS mais aussi copropriétaire malheureux de Dassault. Mais l’essentiel, c’est qu’on a compris le message. S’il veut rentrer de l’étranger auréolé de succès commerciaux, Sarkozy ferait mieux de jouer les VRP pour l’Eurofighter plutôt que pour le Rafale franco-français ✹ émile borne


Filouteries | 5 boulets rouges Laurence Parisot est de plus en plus contestée au sein du patronat. Alors, au lieu de rassembler, la cheftaine cède à la paranoïa et organise une tournée d’interrogatoires au siège du Medef. Tout ça à cause de la démission de l’un de ses directeurs adjoints.

Au Medef, c’est la lutte finale «

I

l n’y a plus vraiment de direction au Medef, ni de suivi des dossiers, du coup on est un peu livrés à nous-mêmes. On pourrait aller au cinéma l’après-midi, ça ne changerait pas grand-chose. » Bonjour l’ambiance au Medef  ! Si l’on en croit cette collaboratrice au siège de l’organisation patronale, l’immeuble de l’avenue Bosquet, dans le VIIe arrondissement de Paris, avec ses 150 permanents, est devenu un bateau ivre. Et ce, alors que Laurence Parisot, qui doit remettre en jeu son mandat en juin, est de plus en plus contestée au sein du patronat. Même dans l’art de la communication, son domaine d’excellence, Parisot semble avoir perdu la main. le juda crucifié La preuve avec le départ, le 5 janvier, de son directeur général adjoint, Jean-Charles Simon, qui n’en finit pas de faire des vagues. Il était arrivé début 2008 pour tenter de travailler en binôme avec Hélène Molinari, proche de la patronne et, elle aussi, directrice générale adjointe. Mais Simon, excédé par une désorganisation savamment orchestrée et le goût pour le bling-bling de l’état-major, n’a pas tenu deux ans. Si Laurence Parisot a présenté cette décision comme « irrationnelle, imprévisible et incompréhensible », la belle formule n’abuse personne au Medef. Les

tiraillements ne dataient pas d’hier entre Molinari, au profil de cheftaine scout très branchée sur les gadgets de com’ qui font le XXIe siècle, et Simon, trentenaire organisé et résolument « trop technique ». En fait, l’escarmouche se serait produite sur un dossier social partagé par le binôme – le Medef aurait raté un appel d’offres en province – et la directrice aurait souhaité le rouvrir avec l’accord de Laurence Parisot, histoire de mettre en cause Simon. Ce qui aurait pu être présenté, en accord avec le partant, comme un simple incident de la vie d’une entreprise a donné lieu à une crucifixion publique du traître. Car Parisot voit dans cette défection qui l’affaiblit une manœuvre téléguidée par ses adversaires. Et ils sont nombreux : à l’extérieur, à l’Union des industries métallurgiques et minières (UIMM), ou parmi les proches de Denis Kessler, ancien vice-président du Medef, qui serait, dit-on, le favori de l’Élysée. chasse aux sorcières Deux jours plus tard, le 7 janvier, le mail d’adieu de Jean-Charles Simon aux permanents du Medef crée un niveau d’alerte maximale. Dans le texte, il en profite pour dénoncer les manœuvres « indignes » utilisées pour le discréditer alors qu’il part sans demander un sou. Mais la parano monte d’un cran dans la garde prétorienne de Laurence, parce

que l’envoi du mail est, visiblement, ciblé. Savoir qui l’a eu permettra de connaître dans quel camp se situent les collaborateurs qui peuplent les différents étages. Parisot, qui a dirigé l’Ifop et une partie de son équipe, ne peut pas s’empêcher d’avoir le réflexe sondagier. Du coup, la tournée des bureaux commence et aboutit à ce que

coulisses

parisot, par ici la sortie

O

rganisé au restaurant Drouant il y a quelques jours par Michel Pébereau, le patron de BNP Paribas, le déjeuner avait tout de l’entretien d’embauche. Thibault Lanxade, candidat déclaré à la succession de Laurence Parisot, n’aura finalement pas convaincu l’influent Pébereau qu’on dit, plus que jamais, faiseur de roi au Medef. « Un peu falot », estime l’un des convives. Retoqué. Reste que la tenue d’une telle rencontre témoigne combien, au sommet du patronat, le sort de Parisot est scellé. Ironie du sort, Michel Pébereau s’agite le plus pour lui trouver un successeur, lui qui l’a portée à la tête de l’organisation patronale. coups de gueule Entre eux, la relation semble s’être nouée sur un malentendu. « Il la connaissait mal au départ, mais il trouvait qu’elle avait le profil idéal : une femme, fille d’un industriel de province, avec une absence apparente de vie privée », raconte un proche de Pébereau. Et puis rien ne s’est passé comme il l’avait prévu. Le caractère affirmé de la présidente du Medef, ses « coups de gueule » à répétition, ont surpris tout le monde. Les rumeurs sur son incapacité à prendre la moindre décision sans l’avis de sa

plusieurs salariés vivent comme « un interrogatoire ». Heureusement, les acquis sociaux ont fini par pénétrer le siège du grand patronat qui s’est doté, cet été, d’un comité d’entreprise avec des délégués du personnel (sans étiquette) élus. Du coup, l’un d’eux a osé la ramener auprès de la direction pour dénoncer ce genre de chasse aux sorcières.

Vive la Sociale ! Détail croustillant, quelques jours plus tard, lors de sa conférence de presse mensuelle, Laurence Parisot, évoquant une négociation paritaire nationale en cours, lance : « Je souhaite vraiment que l’on arrive à définir ce qu’est la violence au travail ainsi que le harcèlement ». Exemple de terrain à l’appui… ✹ é. b.

Les 35 heures ont 10 ans

« coach » – grassement rémunérée par l’organisation – vont ternir son image auprès de ses pairs. Sa gestion de l’affaire des caisses noires de l’UIMM a été jugée par le petit monde des grands patrons comme « indigne ». Au Medef, on ne lave pas son linge sale en public. le gadget de sarko Ses sorties contre la règle des trois tiers pour répartir les profits des entreprises, lancée par Sarkozy, ont également agacé. Non qu’il eût fallu la soutenir – évidemment –, mais plutôt qu’il convenait d’accueillir avec une indifférence bienveillante ce qui n’était qu’un gadget pour amuser l’opinion. Dernier couac : l’Ania, la fédération de l’agroalimentaire, a claqué la porte du Medef pour une brouille au sujet de la TVA. D’autant que, au moment de son élection en 2005, Parisot avait compté dans les rangs de l’Ania ses plus zélés soutiens. Aujourd’hui, Jean-René Buisson, son président l’a dit clairement : «On ne reviendra que si elle s’en va ». Denis Kessler, le PDG de Scor, compte patiemment les points. Et attend qu’on fasse appel à lui, « en dernier recours » ✹ lucie delaporte

samedi 6 février 2010 | Bakchich Hebdo


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| Filouteries

1982

Nicolas Sarkozy épouse sa première femme, Marie-Dominique Culioli, fille d’un pharmacien de Vico et nièce d’Achille Peretti, l’inamovible maire de Neuilly-surSeine pendant trente ans. C’est le début d’une histoire d’amour entre Sarko et la Corse. D’amour mais aussi de pouvoir et de réseaux : ceux hérités de môssieu Charles Pasqua, qui fut le patron des Hauts-de-Seine, ainsi que le témoin de mariage de Nicolas et Marie-Dominique.

2003

Arrestation d’Yvan Colonna, deux jours avant le référendum sur l’avenir institutionnel de la Corse. Le « non » l’emporte par 51 % des voix. Porté personnellement par un Sarkozy alors ministre de l’Intérieur, ce résultat est un échec personnel. En fin d’année le leader nationaliste Charles Pieri, considéré comme le chef du FLNC canal historique est arrêté.

2004

Aux élections régionales, l’UMP menée par Camille de Rocca Serra obtient 32 % des voix, le PRG Émile Zuccarreli 19 %, Edmond Simeoni (Nationalistes) 17 %, et Paul Giaccobi, également PRG, près de 15 %.

2007

Le 30 octobre, voulant marquer son attachement à la Corse, Nicolas Sarkozy délocalise le Conseil des ministres à Bastia. Une première dans l’histoire de l’île.

2009

Yvan Colonna est condamné en appel par la Cour d’assises spéciale de Paris à la réclusion à perpétuité. Charles Pieri bénéficie d’un régime de semiliberté, avec interdiction de remettre les pieds en Corse.

2010

Nicolas Sarkozy effectue son vingtneuvième déplacement en Corse en l’espace de sept ans ✹

Corse, le clan Sarkozy Deux mois avant les régionales, Sarko s’en est allé jouer, ce 2 février, les démineurs en Corse. Querelles de leaderships à droite, émergence du « corsiste » Paul Giaccobi, nationalistes « amis » plombés par les affaires… les mèches courtes ne manquent pas. Et font craindre au chef de l’État un vrai feu d’artifice : un basculement à gauche de l’île et un nouvel échec dans sa politique corse.

A

nos gouver nants de tout temps, l’envie de maîtriser le paysage corse a valu plus qu’une rage de dents. Souvent un échec cuisant. Entre la structure clanico-féodale qui domine la société, la galaxie nationaliste avec ses FLNC qui s’agitent dans le maquis, et la solide présence du milieu mafieux qui s’investit autant en affaires qu’en politique, nul pouvoir exécutif n’a réussi à imposer la paix dans l’île. Tous, de Giscard à Chirac en passant par Mitterrand, Jospin ou Pasqua s’y sont brûlés les doigts. D’alliances avec les nationalistes – les « natios » – en bienveillance avec les affairistes, de paix armée avec les autonomistes en compromissions avec les bandits, les nuits corses ont toujours été riches en cauchemars. SARKO AUX INSULAIRES, DES PROMESSES EN VEUX-TU, EN VOILÀ Le passage en Corse de Sarko ce 2 février a réveillé ces relents. À l’instar de ses prédécesseurs, le Président s’est fendu de triomphales et lapidaires déclarations. « Nous ne laisserons jamais la Corse et ses habitants devenir la proie du banditisme et des mafias. » Jamais, jamais, jamais, a martelé le Président. Que ce message soit bien entendu. Et que chacun en soit bien conscient : ces dérives, ces « mafias », seront combattues sans repos. Propos tenus, ô hasard, à Ajaccio… Dans sa stratégie, si efficace en 2004 qu’elle permit à son ami Camille de Rocca Serra de conserver le pouvoir sur l’île, le chef de l’État a beaucoup misé sur la cité napoléonienne. Et surtout sur le clan des natios modérés.

Sarko a en particulier misé sur le leader du Parti de la nation corse (PNC), Jean-Christophe Angelini. Un jeune loup aux dents très longues. Nationaliste autant « modéré » qu’ultralibéral, Sarkozy ne lui a pas caché son intérêt, pour le plus grand bonheur des soutiens ajacciens de Jean-Christophe. Soutiens liés à Antoine Nivaggioni, l’hommelige d’Alain Orsoni, autrefois leader du Mouvement pour l’autodétermination (MPA). De nos jours, les anciens du MPA ont ôté leurs cagoules pour s’investir dans les affaires et contrôlent la très puissante Chambre de commerce de la Corse du Sud, ainsi que bon nombre d’affaires dans la région ajaccienne. Malheureusement pour Sarko, la branche ajaccienne du nationalisme modéré s’est emmêlée dans l’affaire de la SMS, une société de gardiennage au carrefour de bien des contacts comme des affaires, et qui raflait des marchés publics et stratégiques, d’Ajaccio jusqu’à Marseille, Hyères, Toulon. Frauduleusement, pensent les juges… En cavale pendant dix-huit mois, Nivaggioni a entraîné dans ses troubles Jean-Christophe Angelini. Soupçonné par les flics d’avoir voulu fournir un faux passeport à son ami Antoine, mais aussi de s’être intéressé de trop près à la SMS, le leader du

PNC est mis en examen pour association de malfaiteur et complicité de faux. Un brin embêtant pour Sarko qui ne cachait pas sa sympathie pour cette jeune étoile montante du nationalisme new-look. MISER SUR LES « NATIOS » MODÉRÉS, L’ERREUR DU PRÉSIDENT Soupçonné de complicité de meurtre, Alain Orsoni clame son innocence depuis sa prison toulonnaise. Selon sa défense, le dossier d’accusation serait complètement vide. Quant à Nivaggioni, sa sortie rocambolesque de prison en novembre dernier n’a pas effacé toutes les charges qui pesaient contre lui. Ni ses liens incestueux avec un brigadier de Renseignements généraux, Christian Orsatelli. De là à penser que Sarko Ier a misé sur le mauvais cheval…

Car le Parti de la nation corse n’est pas le seul à avoir le monopole de la dénomination « natio modéré »… Le vieil Edmond Simeoni veut aussi sa part du label. Fidèle aux traditions clanistes, le héros d’Aleria a mis son fils sur les rails. Le bouillonnant avocat Gilles Simeoni, défenseur d’Yvan Colonna, est désormais intronisé à la tête d’Inseme per a Corsica (Ensemble pour la Corse). Une nouvelle formation au discours quasi identique, à une nuance populiste près, à celui récité par le PNC. Entre ces deux formations, une seule contradiction. De taille. Qui va paraître comme le leader des natios « non frontistes » – par opposition au FLNC, le Front de libération nationale de la Corse – en cas d’union ? Gilles, le fils d’Edmond, ou bien Jean-Christophe, l’homme des Ajacciens ?

Sarkozy en Corse : diviser pour mieux régner Petit retour en arrière. En 2003, en ces temps bénis où Sarkozy est ministre de l’Intérieur, le premier flic de France subit un revers de taille. Pourtant défendu personnellement par l’hôte de la place Beauvau, qui pensait s’être assuré la victoire grâce à l’appui des chefs de l’aile radicale des nationalistes, le projet de collectivité territoriale unique n’aboutit pas. La Corse vote « non » au référendum. Alors, pour s’assurer d’emporter la mise aux régionales de 2004, Sarko se cherche un nouvel allié dans le camp nationaliste. Tandis que la

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gauche est donnée gagnante, il tient à faire émerger une tendance « modérée », plus « respectable » et réputée plus loyale. Adieu, Charles Pieri, héritier du FLNC canal historique. Bonjour, Jean-Christophe Angelini, un jeune ambitieux, leader du Parti de la nation corse. Angelini a été mis en orbite par « les Ajacciens » liés à Antoine Nivaggioni, lieutenant d’Alain Orsoni, ancien boss du Mouvement pour l’autodétermination (MPA) et de son FLNC canal habituel, le rival du FLNC canal historique. Une fois élu, en 2004, Camille de Rocca Serra remercia chaleureusement les nationalistes. « Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous pouvons nous retrouver », souligna avec force

le chef de clan avant de s’asseoir, grâce à leur soutien, sur le fauteuil du pouvoir territorial. Sans oublier l’aide « passive » du puissant président du conseil général de Haute-Corse, Paul Giacobbi. Ce député PRG apparenté socialiste, s’est chargé, lui, de casser toute dynamique alternative à gauche en présentant alors sa propre liste transversale à connotation « corsiste ». Une philosophie, « ni de droite ni de gauche », qui se bat pour « mettre l’intérêt de la Corse avant celui des partis politiques nationaux » : la Corse d’abord ! Six ans plus tard, Sarko, a cru pouvoir peaufiner encore plus son système : diviser pour mieux régner. Avec quelques ratés… ✹ e. p.


Filouteries | 7

cherche la sortie du maquis Camille de Rocca Serra Rocca Serra, 56 ans, est le président UMP de l’Assemblée de Corse et le député de Corse-du-Sud depuis 2002. Il est le fils de Jean-Paul de Rocca Serra, surnommé « le Renard argenté », figure politique incontournable de l’île pendant cinquante ans. Sa famille règne, depuis sa ville natale Porto Vecchio, sur l’extrême sud de la Corse, la « terre des seigneurs », aujourd’hui promise aux pelleteuses des promoteurs immobiliers. C’est lui qui a présenté Nicolas Sarkozy à sa première femme, Marie-Dominique Culioli ✹

Paul Giaccobi Ce député, membre du Parti radical de gauche, est, à 52 ans, président du conseil général de Haute-Corse. Son père François est l’un de ceux qui avaient refusé les pleins pouvoirs à Pétain, avant de devenir ministre du général de Gaulle. Giaccobi est né dans les Hauts-de-Seine, mais son fief est à Venaco, au centre de la Corse. À l’été 2009, il était donné secrétaire d’État. Sarkozy a finalement fait machine arrière, pour ne pas se brouiller avec Rocca Serra qui visait un poste semblable ✹

Ange Santini À 50 ans, Santini est, depuis 2004, le président UMP du conseil exécutif de Corse (l’équivalent du conseil régional en métropole) et le maire-adjoint de Calvi, sa ville natale, en Haute-Corse. Avec Camille de Rocca Serra, il forme le duo contraint et souvent explosif qui verrouille la droite dans l’île. Les deux hommes ont été brouillés mais ils se sont opportunément réconciliés pour les circonstances électorales : « Camillou » est numéro un sur la liste UMP pour les régionales, Ange est numéro trois ✹

Encore une fois, c’est la tradition clanique qui a gagné. Gilles figurera en tête de liste aux territoriales de 2010. Et cette nouvelle alliance présente un avantage de taille pour bien des tribus : les « modérés », formellement opposés à la violence politique, peuvent devenir des alliés fréquentables. Que ce soit avec le corsiste Paul Giacobbi, qui a échappé à l’ouverture sarkozyste (voir ci-contre), ou avec la droite UMP qui se lézarde… les barons de la droite corse se déchirent Car entre Camille de Rocca Serra, président de l’Assemblée territoriale, et Ange Santini, président de l’exécutif, rien ne va plus. « Camillou », déjà frustré de n’avoir pas été nommé sous-ministre dans le gouvernement, ne souhaite plus siéger à la présidence de l’Assemblée de l’île ; une charge, somme toute, honorifique. Non, désormais, il ambitionne de s’asseoir sur le fauteuil de son « ami » Ange. Et, encore une fois, c’est Sarko Ier qui doit intervenir pour mettre de l’ordre dans ses propres rangs. Et, encore une fois, le chef de l’État fait pencher la balance en faveur de son ami Rocca Ser ra.

Convoqué à l’Élysée, Santini est prié de s’écraser. Ange s’exécute, mais il y a des humiliations qui laissent des traces… Officiellement, Sarko est venu annoncer que l’île sera reliée, dans un futur plus qu’incertain, au Galsi, projet de gazoduc qui doit relier l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne. En réalité, le président français espère qu’avec son charisme, ainsi qu’avec ses promesses d’aides économiques, il arrivera, in extremis, à garantir au clan Rocca Serra d’asseoir une nouvelle fois son pouvoir sur l’île de Beauté, une île à laquelle le Président est si « attaché ». La mission semble pourtant bien compromise. Et Sarko risque de payer très cher sa fidélité à Camillou. Un chef de clan visiblement pas à la hauteur de ses propres caprices ✹ enrico porsia

tactique

MONSIEUR PAUL fait monter les enchères

U

n homme est au centre des alliances entre les « clans historiques » et le néo-clan des nationalistes modérés : le très corsiste Paul Giacobbi. À première vue, le président du conseil général de Haute-Corse n’est pas à une contradiction prêt. Au Parlement, ce député PRG siège avec le PS. Ce qui ne l’a pas empêché de jouer le premier rôle d’un grand feuilleton à rebondissements, dont le pitch était sa possible nomination au gouvernement de Nicolas Sarkozy. Le chef de l’État avait bien envie de se garantir Giacobbi dans son dispositif. pion stratégique En privant la gauche de l’appui du puissant clan du président du conseil général de Haute-Corse, difficile d’imaginer déboulonner l’UMP de la gestion de la collectivité territoriale. « Giacobbi veut faire monter les enchères, à droite comme à gauche. L’homme est imprévisible et peut changer son fusil d’épaule à la vitesse d’un éclair », nous explique un homme d’affaires qui fut, autrefois, très proche de Giacobbi. Fin août 2009, le feuilleton s’est pourtant interrompu. Après différents tête-à-tête avec le président de la République, Paul Giacobbi a annoncé qu’il n’intégrera pas l’équipe gouvernementale. « Ce n’étaient que des rumeurs sans fondement aucun », plaide l’intéressé. Plus vraisemblablement, Nicolas Sarkozy ne semble pas avoir été capable d’offrir un ministère assez important au chef de clan corse.

Mais ce n’est pas tout. Nicolas Sarkozy n’est pas resté insensible aux caprices de son ami Camille de Rocca Ser ra, qui n’aurait pas dénigré, lui, un fauteuil de sous-ministre. « Camillou » a donc fait le siège de

l’Élysée afin que Paul Giacobbi ne puisse pas accéder à de tels honneurs. C’est ainsi qu’en cette fin d’été 2009, Giacobbi officialise son éloignement du dispositif sarkozyste. Désormais, le patron du clan de Haute-Corse n’a qu’un but : ravir le conseil exécutif à l’UMP et faire payer à Camillou tant d’hos-

Les histoires corsées de « Bakchich »

En Corse, mener des enquêtes peut s’avérer explosif. En août dernier, la voiture de notre journaliste Enrico Porsia, qui habite avec sa famille dans le sud de l’île de Beauté, a été plastiquée pendant la nuit. La reconnaissance d’un long travail d’investigation… Les pressions d’élus, de journalistes locaux et de nationalistes ne manquaient déjà pas depuis la mise en cause de hauts responsables de la collectivité territoriale corse. Enrico a pu dénoncer sur le site de Bakchich de scandaleux conflits d’intérêts. Au hasard, les terrains d’Ange Santini et Camille de Rocca Serra, auparavant inconstructibles, se sont retrouvés sur le nouveau Plan d’aménagement de l’île (le Padduc) dans des zones propices à une exploitation immobilière. Après la fronde provoquée par les articles, l’exécutif de l’île dut retirer le texte ! Les « natios » n’ont pas non plus goûté

tilité. En choisissant de céder aux caprices de Camille, l’Élysée a perdu un appui stratégique, un appui qui risque bien de lui faire perdre l’île tout entière. Pour une fois réactif, le PS n’a pas attendu que Giacobbi change d’avis. Via ses relais francsmaçons, Patrick Mennucci, assisté du vénérable frère PS du Grand Orient à Bastia, Laurent Croce, a pris la direction de l’opération « il faut récupérer le soldat Giacobbi ». Des socialistes d’influence pensent que Giacobbi pourrait bâtir une liste capable de devancer au premier tour l’UMP Émile Zuccarelli, ancien député PRG aux accents chevènementistes très prononcés. De nos jours, ce dernier se contente de gérer la ville de Bastia avec la manne financière que lui octroie gentiment la collectivité territoriale… En échange d’une opposition visiblement inexistante à l’assemblée de l’île. giacobbi a dit S’il venait à devancer la liste de « Zucca », le corsiste Giacobbi, désormais investi par le PS, pourrait rassembler tout le PRG insulaire et même s’assurer de l’appui du Front de gauche, promis à un excellent score sur l’île en mars prochain. Ensuite, Giacobbi ne devrait pas avoir trop de mal à récupérer les voix des natios modérés, pour, enfin, s’asseoir le plus tranquillement du monde sur le fauteuil de la présidence de l’exécutif territorial ✹ e. P.

d’être baptisés « les patriotes du béton ». Toujours prompts à « défendre la terre » contre les continentaux, ils ne rechignent pas à offrir une « protection » à des propriétaires de lotissements en bord de mer et à des restaurants de plages. Quand bien même ces établissements saccagent le littoral. Les visiteurs de Bakchich.tv n’auront pas non plus manqué le portrait du parrain Jean-Jé Colonna par son ami, l’auteur atypique Gabriel-Xavier Culioli. Amateurs de molotov, cagoules et chemises noires, rendez-vous sur Bakchich ✹

laurent macabies

Les écolos pas dupes du Padduc http://minu.me/1nh7/p Rocca Serra, un Corse tout-terrain http://minu.me/1nh8/p Du travail de professionnel http://minu.me/1nh9/p

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stazunis

impair et banque

obama épouse les thèses populistes

helvète underground

L

e dramatique virage à droite de Barack Obama est un désastre économique et politique. Le président américain a annoncé, le 27 janvier, dans son discours au Congrès sur « l’état de l’Union », le gel de toutes les dépenses du gouvernement pour le reste de son mandat (à l’exception du budget militaire, le plus gros dans l’histoire du pays). Le Prix Nobel d’économie Paul Krugman, chroniqueur au New York Times et, jusqu’à récemment, ardent supporter d’Obama, l’a immédiatement condamné comme « révoltant à tous les niveaux, alors que l’économie souffre encore du chômage massif ». Il a jouté que, pour lui, ce gel était « une trahison perfide de tout ce pour quoi les supporters d’Obama pensaient œuvrer » et « une capitulation au reaganisme ». Quant à Joseph Stiglitz, autre Nobel d’économie, ce gel ne fera « qu’empirer les choses ».

tent pour une réélection. C’est pourquoi, dans les coulisses du Congrès, les démocrates pestent en « off » et avec des gros mots : comment provoquer l’enthousiasme de l’électorat démocrate, au plus bas niveau depuis des décennies, si le président démocrate adopte le dogme central du parti concurrent ? suicidaire Le mouvement des Tea Party, dont la force motrice est la crise économique, est désormais beaucoup plus populaire que les démocrates et les républicains, selon le sondage le plus fiable du pays. Ce constat, et la perte par

réactionnaire La thèse principale du parti républicain, reprise en plus véhément par les Tea Party (le nouveau mouvement populiste de droite), est que le gouvernement fédéral est l’ennemi du peuple. Avec le gel des dépenses, Obama épouse cette proposition réactionnaire. Et il coupe l’herbe sous les pieds des démocrates au Congrès avant les législatives de novembre, quand toute la Chambre des représentants et un tiers du Sénat se présen-

les démocrates du siège au Sénat de feu Teddy Kennedy, qui a créé un séisme dans le paysage politique, a semé la frayeur à la Maison Blanche. Le virage à droite n’est que la réponse paniquée d’un Obama dont les yeux sont rivés sur sa réélection en 2012. Mais c’est une réponse suicidaire car elle équivaut à avouer l’impuissance du gouvernement fédéral au moment où, selon les chiffres officiels, un Américain sur dix est au chômage (le taux de chômage réel se situe plutôt vers 18 % si on ajoute ceux qui ont abandonné la recherche d’un job et ceux qui ne trouvent que des boulots à mi-temps). risible Les économistes réclament un plan Marshall pour l’emploi, au lieu de quoi Obama n’a proposé que trente petits milliards pour créer des boulots. Risible, comparé aux 3 800 milliards de budget total du pays. Le Congressional Budget Office, organe bipartite établi par le Congrès, prévoit que, dans les circonstances actuelles, le chômage ne descendra pas à un niveau « supportable » avant 2014, soit deux ans après la présidentielle. En faisant les yeux doux aux électeurs de droite, Obama risque de lutter pour sa réélection dans un climat économique aussi morose qu’aujourd’hui ✹ doug ireland

affront national

le fn en pleine gronde régionale

T

out comme son père, Marine Le Pen va partout, répétant à qui veut l’entendre que « le FN va créer la surprise ! » En attendant le grand soir, le Front national tente de sauver les quelques permanents qui restent. Or, perclus de dettes, le FN va mal. Dernier avatar en date, le parti d’extrême droite va voir sa subvention publique pour 2010 lui passer sous le nez : son principal créancier, l’imprimeur Fernand Le Rachinel, ayant fait saisir les 1 838 000 euros d’aides pour se rembourser en partie d’une dette qui avoisine les 7,5 millions d’euros. Impossible donc de payer les salariés du « Carré », dont le nombre se réduit comme peau de chagrin. seaux de fumier En décembre dernier, c’est la fédération de SeineMaritime qui a volé en éclats après la désignation d’un proche de Marine comme tête de liste en Haute-Normandie. Ancien MNR et conseiller municipal de Sartrouville, Nicolas Bay a été accueilli avec des seaux de fumier par les dirigeants de la fédération. Les frondeurs ont été rapidement exclus, mais la révolte se poursuit et le parachuté a bien du mal à monter ses listes, sur lesquelles figurent deux

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conseillers régionaux d’Ile-de-France ainsi que le gorille de Le Pen, qui, jusqu’à juin dernier, était payé en tant qu’assistant parlementaire européen. sauve-qui-peut Jean-Marie Le Pen n’échappe pas à la grogne des cousins de province. Le conseiller régional des Alpes-Maritimes, Max Baeza écrivait sur son blog : « Il serait suicidaire que certains, fraîchement installés dans le 06, […] n’ayant aucun passé dans ce département et totalement étrangers au terroir azuréen ou méditerranéen, puissent se voir attribuer les premières places sur cette liste Régionales ! » (sic) En Ile-de-France, où les scores du FN sont en baisses constantes, on assiste à un sauve-qui-peut quasi général des élus vers des rivages plus prometteurs. Jean-François Jalkh, le « monsieur élections » du FN, élu de Seine-et-Marne, montre l’exemple en filant dans les Vosges. Huguette Fatna, responsable des Dom-Tom, va affûter son accent créole en… Alsace. Marine Le Pen, toujours conseillère régionale d’Ile-de-France, avait anticipé la débandade en filant à Hénin-Beaumont dès 2008. Gouverner, c’est prévoir ! ✹ pierre jardin

D

écidément, les banques moi », explique l’ex-employé de suisses sont dans le colliSyz, qui a déposé un dossier le mateur de la France. Après 4 septembre 2009 au conseil des HSBC Genève, c’est au tour de la Prud’hommes à Paris, plutôt qu’à banque privée Syz & Co de devoir Genève. répondre bientôt aux questions Licencié sans indemnités, alors de la justice tricolore. que selon lui il donnait satisfacL’établissement est soupçonné de tion, Jérôme a déposé une plainvendre depuis des années des te au pénal en octobre 2009 afin fonds communs de placement à de dénoncer « des délits de travail des clients insdissimulé par dissimulation titutionnels La banque Syz & Co est français, tels d’activité, de traaccusée de fraude fiscale que des banvail dissimulé par dissimulaques, des caiset de travail dissimulé. ses de retraites, tion d’emploi sades compagnies larié, de prestad’assurance, sans agrément ! tion de services d’investissement Syz réaliserait chaque année en malgré le défaut d’agrément et de France un chiffre d’affaires comfraude fiscale ». pris entre 850 millions et un milDossier, pour lequel le parquet de liard d’euros pour plusieurs diParis a décidé d’ouvrir une enzaines de millions de bénéfices. quête préliminaire. Pour sa part, Pourtant, la banque ne possède la banque Syz balaie toutes les même pas un placard à balais accusations et assure que « ses dans l’Hexagone. Et aucun salavendeurs institutionnels sont barié… sés à Genève », et qu’elle « ne se Jérôme G. n’est pourtant pas un livre à aucune distribution, fantôme. Ce Français de 37 ans conseil ni prise d’ordre ». a travaillé chez Syz de septemPrésente partout en Europe, la bre 2004 jusqu’à son licenciebanque est curieusement absente ment à l’été 2009 comme « vende France. Cela tient sans doute deur sur la France », avec un à quelques subtilités que seuls objectif de 250 rendez-vous proles financiers maîtrisent. Il s’agit fessionnels par an. Mais si Jédes prestations portant sur le rôme G. était déclaré en Suisse « conseil en investissement » et sur comme frontalier domicilié dans la « recommandation personnalil’Ain, son lieu de travail officiel sée ». «La banque genevoise feint était à Genève. d’ignorer qu’elle pratique bien du « Je ne passais que trois, quatre conseil en investissement en Franjours par mois à Genève, le reste ce auquel cas son activité devrait du temps j’étais à Paris, lieu de être requalifiée », explique un resmon domicile. J’appelais les ponsable de l’Autorité des marclients de chez moi, mais la banchés financiers. Une banque clanque Syz exigeait que je leur télédestine en France qui n’y paye phone de mon portable, jamais de pas d’impôts, c’est pas inqualifiamon fixe, et que surtout je ne leur ble ? ✹ donne jamais rendez-vous chez Amédée Sonpipet


Au bazar du sport | 9 curieux hasard L’Olympique de Marseille se retrouve mêlé à une affaire sur les jeux de hasard. En cause, ses liens avec le site de paris sportifs sur Internet, BetClic, détenu par le gourou des médias Stéphane Courbit. Pour l’instant, rien ne bouge, grâce au vide juridique sur la question.

Paris en ligne, l’OM ne répond plus

S

ur le terrain, le plus grand club du monde ne ne s’évite pas les migraines. Résultats en dents de scie, titre de champion qui s’éloigne : l’OM ne fait plus saliver ses supporters. En revanche, aucun maux de tête sur le terrain juridique. Depuis le début de la saison, le club n’a eu à déplorer qu’une perquisition le 5 octobre dernier sur l’affaire Ribéry, qui ne le concerne que de loin.

Toutefois, une affaire a piqué notre intérêt : la convocation, en novembre dernier, du directeur général de l’OM, Antoine Veyrat, par la police des jeux parisienne. Depuis quelque temps, les flics de Nanterre s’intéressent de près à toutes ces sociétés de paris en ligne qui fleurissent sur le Net. Et sur lesquelles courent et ont couru différentes enquêtes préliminaires. Qui pour publicité en infraction à la législation sur les

jeux de hasard, qui pour tenue illégale d’une maison de jeux. Sur le bureau du vice-procureur de Marseille, traîne un dossier sur BetClic, le site dirigé par Stéphane Courbit, que l’on compte parmi les plus influentes personnalités du monde médiatique. Et dont le siège est à Malte. BetClic est soupçonné de tenue illégale d’une maison de jeux. « Avec assez d’éléments pour audiencer un procès, glisse une souris du palais

de justice. Mais avant de s’attalotée par Courbit et propriétaire quer à Courbit, un des chouchous de BetClic. Respectivement pour de Sarko, on réfléchit à deux fois ». 7 et 4,5 millions d’euros par an. Voire trois, quand le dossier Au-delà de l’aspect saugrenu de concerne également l’Olympique voir une équipe de foot soutenue de Marseille. par un parieur sportif, la signaEn effet, sur le site officiel du ture de l’accord a déclenché une club, entre différentes pubs pour violente croisade de presse du les paris en ligne qui tournent, président lyonnais Jean-Michel un onglet racole : « Pariez sur Aulas. Le boss de Guignol criant l’OM, on vous offre votre premier au complot et la Ligue refusant pari de 20 euros ». Un clic, et bienque le nom de BetClic apparaisse venue sur le site sur le maillot de BetClic. D’où des joueurs goMarseille a signé un la tentation, nes tant que le chez les poulets, texte de loi sur contrat de 4,5 millions de viser le club les paris en lid’euros avec BetClic. pour « compligne n’est pas cité de tenue illévoté. gale d’une maiSur le Vieux son de jeux de hasard ». Port, le contrat a tourné à la gaMais le flou juridique sur la léléjade industrialo-familiale. Stégislation des paris en ligne et le phane Courbit, bien en cour en projet de loi en gestation incitent Sarkozie, a depuis longtemps magistrats et flics à la prudence. noué des rapports privilégiés « Urgent d’attendre », entend-on avec les frères Veyrat. Tant avec en chœur à la police des jeux et le DG de l’OM, Antoine, qui a sidans les parquets de France et de gné le contrat avec BetClic, Navarre, tous aussi impatients qu’avec Jacques, qui songe à inde voir le texte enfin accouché. Y vestir dans BetClic via… le Groucompris les équipes de football, pe Louis-Dreyfus où il a succédé qui ne voient pas d’un mauvais à la présidence, à feu Robert œil l’arrivée d’une nouvelle Louis-Dreyfus, propriétaire de manne financière sur leurs l’équipe phocéenne. Or ses hérimaillots. tiers demeurent actionnaires Ainsi, Lyon et l’OM, les deux plus majoritaires à la fois du club et gros budgets du championnat de du groupe financier. France de Ligue 1, dont les compBref, l’OM se retrouve au centre tes sont structurellement déficid’un micmac qui ne manquera taires, ont d’ores et déjà signé un pas d’attiser les polémiques. On parie ? ✹ contrat de sponsoring maillot avec la holding Lov Finance, pi xavier monnier

perfide albion

john terry tire un coup pas très franc

H

abituellement, quand John Terry tire, l’Angleterre applaudit. Pas cette fois. Depuis les révélations du Sun la semaine dernière, les Britanniques connaissent les détails les plus scabreux de l’aventure extra-conjugale du populaire défenseur de Chelsea. Il y a quelques mois, le footballeur a trompé son épouse avec un mannequin français… qui s’avérait aussi être la poule de son coéquipier, Wayne Bridge, aujourd’hui à Manchester City. Le genre de scandale dont raffolent les tabloïds outreManche. D’autant que le cocu et le coquin devraient partager le même hôtel lors de la Coupe du monde à laquelle participera le Onze de Sa gracieuse Majesté l’été prochain. Mais du Guardian à The Independent en passant par BBC News, les plus sérieux médias du pays

se sont aussi emparés de l’« affaire ». L’écart du « papa de l’année 2009 » – arrivé en tête d’un vote organisé par une marque de ketchup – a ainsi fait l’objet de plus de quarante articles du Times en trois jours. mât dressé N’ayant sans doute rien de plus important à faire, le ministre des Sports a réclamé que Terry rende son brassard de capitaine de l’équipe nationale ! Comble du ridicule, lors du match suivant

les révélations, les joueurs de Manchester City ont tenu à « rendre hommage » à leur coéquipier en portant un t-shirt avec le nom du trompé… Outre son brassard, Terry pourrait perdre une grosse partie des 8 millions d’euros annuels que lui rapportent ses sponsors. Son épouse a filé à Dubaï pour demander un divorce qui lui coûterait 13 millions d’euros. Moralité : s’il veut éviter la tempête, un bon capitaine anglais doit éviter de dresser son mât n’importe où ✹ l. m.

Joue-la comme Beckham ! Entre 2003 et 2006, David Beckham, alors capitaine de l’Angleterre, a enchaîné les rumeurs d’adultère à la vitesse de ses géniaux coups francs. Mais les aventures du queutard restaient cantonnées à la presse poubelle et personne n’a pensé à réclamer le brassard de « l’exemplaire » Beckham. Le couple utilise encore cette réputation pour sa com’. Lui pose en slip dans une pub, et son épouse – un modèle de distinction – décrit dès qu’elle le peut l’anatomie de David en la comparant à « un pot d’échappement de tracteur ». Classe ✹

samedi 6 février 2010 | Bakchich Hebdo


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| Au bazar des médias

twitter Grâce au fil de messages mis en ligne sur le nouveau site de micro-blogging, certains rédacteurs sont devenus de vraies vedettes, forts d’« articles » longs de… 140 signes. Du buzz ou de l’info, coco ?

bruits de la ville

Les stars du journalisme en bref

I

ls s’appellent Xavier Ternisien, Vincent Glad ou encore Melissa Bounoua et ils ou elles sont journalistes. Et pas n’importe quels journalistes, s’il vous plaît. Leur « travail » fait partie des plus commentés sur le site Topjournaliste.com, qui propose aux internautes de noter leurs plumitifs adorés… ou détestés. microcosme Mais, au fait, qui sont ces Ternisien, Glad et autres Bounoua ? Les Woodward et Bernstein des années 2010 ? Peut-être – il ne faut jurer de rien –, mais, en attendant, ce sont des « Twitteriens » hors pair. Des quoi ?, s’interroge le lecteur pour qui la dernière expérience avec Internet remonte à la création d’un compte Caramail en 1999. Des utilisateurs forcenés du site de micro-blogging Twitter, soit une plateforme sur laquelle on écrit des minimessages qui sont lus par des followers (nom twitterien pour « lecteur »). On y écrit et on y lit accessoirement les messages des autres, les following, ceux qu’on a décidé de suivre. Bref, une petite communauté (seulement 126 000 Français auraient un compte Twitter, selon le cabinet Sysomos), mais une communauté forte d’une densité de journalistes presque aussi importante que devant un buffet-cocktail lors de vœux à l’Élysée. Et pour nombre d’entre eux, leur lectorat Twitter compte d’avantage que l’audience de leur propre journal.

Prenez Xavier Ternisien, par exemple. Ce rubricard en charge de l’actu des médias pour le journal le Monde est suivi quotidiennement sur Twitter par plus de 27 000 lecteurs. Pas certain que 27 000 acheteurs du Monde lisent tous les jours du Ternisien. Idem pour son « pote » Vincent Glad (5 000 followers). Ce jeune journaliste du site Slate.fr (le site d’info créé par Jean-Marie Colombani en 2009) est plus connu pour ses saillies sur le site de micro-blogging (plutôt drôles, il faut bien l’avouer) que pour ses scoops et ses enquêtes fouillées. deux phrases maximum C’est là que le bât blesse. Efficace outil d’alerte en temps réel, Twitter limite les contributions

à 140 signes, soit deux phrases grand maximum. Un format idéal pour le buzz et le commentaire, moins pour le travail journalistique. D’ailleurs, une étude américaine récente menée à Baltimore a démontré que seulement 4 % des informations produites dans la ville émanaient des médias de type blog et Twitter. info big mac Et pourtant les journalistes raffolent de plus en plus de cette information vite écrite, souvent pas vérifiée et tout simplement relayée. Une information Big Mac en quelque sorte, qui n’a que la saveur de l’instantanéité. Des voix commencent à s’élever contre ce nouveau saint Graal journalistique.

L’ancien patron de la rédaction du Monde, Edwy Plenel, après avoir lu les tweets qui ont été écrits en direct de l’audience du procès Clearstream en octobre dernier, a jugé « nulle » la retranscription de son témoignage. Le magazine Technikart a consacré en février un dossier sur cette dictature du buzz qui nous fait prendre des « retweets » pour des lanternes. Si la plupart des journalistes ont conscience de la limite de l’outil et assurent que Twitter sert principalement de caisse de résonance aux articles parus dans leurs propres médias, d’autres se délectent cette notoriété que leur procure le site. Twitter n’a pas d’avenir dans un métier si peu narcissique ✹ martin kirsch

À propos d’Hadopi, ça grogne

quand la télé publique arnaque les boîtes privées

L

chef ! Éric Besson est un spectateur assidu des JT de M6. Assidu et exigeant. Il n’a pas aimé l’angle compassionnel d’un sujet sur l’échouage de boat-people kurdes en Corse, qui dépeignait le portrait d’une famille de réfugiés après sa libération. Aussi, ce 25 janvier, le ministre s’est-il emparé de son téléphone pendant la diffusion du reportage et a tapé un scandale auprès de la rédaction de M6. La liberté de la presse, c’est simple comme un coup de fil ? ✹

Google établit chaque année son classement des mots les plus recherchés par les internautes. Pour la France en 2009, le motclé en plus forte progression est « allostreaming ». Allostreaming.com permet de rechercher et de voir des films disponibles sur Internet sans les télécharger. En 2008, le mot-clé le plus à la mode était « Deezer », du nom du site d’écoute de disques sans téléchargement. « Hadopi » n’est pas dans les classements ✹

droits sportifs

es millions des droits télé que les chaînes paient pour diffuser le sport, c’est du très gros argent. Et des embrouilles. Ainsi cette querelle qui oppose Marketing vidéo média (MVM) au Groupement des diffuseurs français (GRF), représentant de l’Union européenne de radio-télédiffusion (UER). De 1999 à 2005, le GRF a confié à MVM la diffusion du sport pour les lieux « hors

Allô, M6 ? Passez-moi le rédac’

du cercle de famille » (bars, hôtels…), marché représentant quelque 24 millions d’euros de recettes pour la société. Or MVM s’est rendu compte que le GRF avait cédé ces mêmes droits à Eurosport. Christian Le Liard, le patron de MVM, étonné

qu’on puisse vendre deux fois la même chose à deux clients, a donc demandé à la justice de condamner le GRF au remboursement de 21 millions, et Eurosport, à 3,5 millions. Au GRF, où France Télévisions est majoritaire en voix, les interlocuteurs de MVM

a Le courrier adressé à Christopher Baldelli, patron de France 2, attestant que France Télévisions a signé un contrat avec Eurosport dans le dos de MVM. Bakchich Hebdo | samedi 6 février 2010

sont alors Christopher Baldelli, patron de France 2, puis Patrick de Carolis, PDG du groupe. En fait, ont-ils expliqué, Eurosport a acquis les droits auprès de l’UER, tandis que le GRF n’a cédé à MVM qu’une « garantie d’exclusivité », mais pas « totale »… Pourtant, Bakchich s’est procuré un document approuvé, le 15 février 2005, par Christopher Baldelli. Le précieux papier indique que « le contrat passé par France Télévisions avec Eurosport est contraire à l’exclusivité accordée par le GRF à MVM pour ces exploitations ». Voilà qui mérite un carton rouge✹ jacques-marie bourget Retrouvez la chronique Médiatics chaque mercredi sur notre site www.bakchich.info

chez les candidats verts aux régionales en Ile-de-France. Motif  : le chanteur Sanseverino, dossard numéro 39 (non éligible) sur la liste parisienne, fait partie des artistes qui se sont engagés contre le téléchargement illégal. La médiatisation du chanteur se retrouve en porte-à-faux avec la ligne d’un Cohn-Bendit plus en phase avec le monde du Web et qui défend la licence globale contre « l’illusion » de la loi Hadopi ✹

Beyoncé, la chanteuse de R’n’B,

peut dire merci aux Grammy Awards. Les six récompenses qu’elle a reçues atténuent la polémique née après la révélation par le New York Post de son concert privé donné chez Hannibal Kadhafi, fils du colonel-dictateur libyen. Boulette n°1 : Beyoncé a reçu 2 millions de dollars pour interpréter cinq titres seulement. Boulette n°2 : Hannibal est impliqué dans une affaire de violence conjugale. Les médias américains avaient reproché cette mauvaise fréquentation à la chanteuse, qui se targue de féminisme à travers ses chansons et ses engagements ✹


Rab de Bazar | 11 la radinerie de la semaine

goinfre

MC MOSCOU, DIPLOMATIE ET HAMBURGERS sente au début des années 90. Ainsi, lors du premier anniversaire du restaurant en 1992, une émeute a empêché les célébrations prévues. En 1993, le fastfood a carrément été saccagé. Et plus récemment, en 2004, une loi est venue rompre ce que Georges Cohon appelait la « diplomatie du hamburger », en limitant le nombre de fast-foods en Russie. Plus tard encore, la mairie de Moscou a même décidé d’ouvrir son propre restaurant rapide : le Ruskie Bistro, qui met en avant la nourriture traditionnelle russe. Le combat est équitable : contre le Big Mac - Coca, l’enseigne propose le Bortch - Kvas. Mais l’initiative n’entrave pas l’ascension de McDonald’s.

L

e 31 janvier 2010, Moscou fêtait ses noces de porcelaine avec le géant du fast-food américain McDonald’s. Voilà en effet vingt ans que l’enseigne s’est implantée sur la place Pouchkine, centre historique de la capitale russe, au prix de négociations chaotiques et d’une certaine résistance bureaucratique locale. Mais l’idylle a tenu bon et l’historique McDo est, en 2010, le plus gros vendeur de burgers du monde. « Beeg mak » Le jour de son ouverture, en 1991, le McDo de la place Pouchkine bat le record mondial d’affluence de l’enseigne. Jamais la statue du poète russe n’avait été encerclée par autant de Moscovites avides de dépenser des roubles pour déguster leur premier « Beeg Mak ». Les médias sont également pré-

La Poste s’en pose

sents et récupèrent les témoignages mitigés des goûteurs. Certains apprécient les hamburgers tandis que d’autres n’arrivent pas à se faire aux sourires forcés des 650 employés du site. « Ils pensent qu’on se moque d’eux », explique une vendeuse aux caméras de CBS. Mais ces obstacles culturels ne font pas peur à Georges Cohon, directeur McDonald’s Canada de l’époque et responsable de l’arrivée des hamburgers en Russie. L’homme a négocié pendant quatorze ans avec les bureaucrates soviétiques pour installer le premier fast-food à deux pas du Kremlin et s’approvisionne chez des producteurs agricoles locaux pour faire taire les José Bové soviétiques. En récompense, le succès du premier McDo russe a été immédiat, oubliant vite la résistance culturelle locale pourtant très pré-

La Poste interroge les entreprises. Parmi les questions, un dilemme. « Quand vous recevez du courrier par La Poste, qu’est-ce qui compte le plus pour vous ? 1) L’heure à laquelle vous recevez le courrier. 2) Le choix du lieu où vous pourriez recevoir votre courrier. » Transmis aux naïfs qui croyaient que le courrier devait arriver à leur adresse… ✹

245 mcdo russes Aujourd’hui, Jim Skinner, actuel PDG de la chaîne de restauration américaine, souhaite investir quelque 135 millions de dollars dans le pays. Il faut dire qu’en vingt ans, 245 McDo se sont implantés en Russie et servent environ 950 000 clients par jour. En outre, selon le rapport annuel de 2009, les ventes globales ont augmenté de 3,8 % par rapport à 2008, dont 5,2 % en Europe. Et la tendance reste positive puisque le directeur évoque « la Russie comme le meilleur pays pour réinvestir en 2010 » (The Moscow Times). N’en déplaise aux amateurs de pirojki, ces typiques petits pains fourrés à la viande, le premier McDo de Moscou a vingt ans et vit parfaitement intégré dans le paysage culturel de la Russie. Dasdrovia ! ✹ ✹ anne-claire ducoudray

Demi-jumeaux

Un papa doutait tant de la fidélité de sa femme qu’il a fait réaliser des tests ADN sur ses deux jumeaux de 3 ans. Et découvert qu’il n’était pas le géniteur de l’un d’eux ! Ce phénomène rarissime chez les mammifères en général, et chez les femmes en particulier, s’appelle « superfécondation ». Les frères ont été séparés après le divorce ✹

le handball tricolore, sept extra Fille aînée de l’Église, la France, malgré la séparation des Églises et de l’État, honore encore sa maman. Pas question de faire triompher le Onze de l’équipe de foot nationale, qui entraîne dans son ennui tous les stades où elle se produit. Deux seules petites anicroches dans l’histoire, un titre de champion du monde en 1998, un titre de champion d’Europe en 2000.

Ni de couvrir de gloire le XV de la sélection nationale de rugby. Jamais un titre hors d’un tournoi à V puis à VI nations. Et un lot éternel de déceptions. De grandes victoires dans les matchs amicaux, pendant les Coupes du monde, de préférence contre les tout-noirs néozélandais. Et une chute brutale de leur beau nuage lors des matchs décisifs ou en finale. Non, la France célèbre le chiffre biblique par excellence, le chiffre de Dieu, 7. Dimanche dernier,

elle a remporté un nouveau titre. Championne d’Europe de handball. Après les titres de championne du monde (1995, 2001, 2009), olympique (2008), et déjà d’Europe (2006). Toujours présente dans les grands rendezvous, implacable et géniale machine à gagner. Sans blaser. Mais quatre jours après son sacre, mercredi, le hand français n’occupait plus qu’un quart de page, dans la Bible du sport, l’Équipe. Nul n’est prophète en son pays... ✹ X.M.

Christophe, usager de la RATP, se déplace avec une carte Imagine R quatre zones, l’abonnement étudiant pour les transports en Ile-de-France, à 525 euros l’année. Comme des millions d’autres, il a subi la grève de la ligne A du RER, en novembre. Aussi a-t-il esquissé un sourire de satisfaction en recevant ce gentil courrier de la Régie : « Consciente des désagréments occasionnés par le mouvement social sur votre ligne du RER en novembre 2009, la RATP a décidé de mettre en place des offres commerciales. Vous trouverez ci-joint un chèque correspondant à la valeur de la réduction appliqué au prorata temporis sur votre titre de transport. » Montant du chèque : 1,42 euro. Royale Régie ! ✹

charognard

Paris-Match, le Cantat soi

P

aris-Match. Si la vie est un loisir, la mort est son métier. Le bon papa de l’info qui règle le fric comme sa montre. Deux « une » en trois semaines sur le suicide de l’ex-femme de Bertrand Cantat, Kristina Rady. Opération quotidienne et froide. 14 janvier 2010 : « Bertrand Cantat, le nouveau drame ». 28 janvier 2010 : « Kristina : le mystère de sa mort, le récit de ses derniers jours ». L’écrire proprement, en série, jour après jour. « Elle disait toujours “je dois sauver la vie de Bertrand. Moi je verrai après” ». Fabriquer de l’info comme un potier fait des pots. Stratégifier d’une plume calme : « Alice et Milo retournaient à l’école. Accompagnés de leur seul père ». Connaître son métier sur le bout des doigts, appliquer conformément aux précédents les règles de la mort. Souvenez-vous, déjà, il y a sept ans, lors de la mort de Marie Trintignant. Le 7 août 2003 : « Marie Trintignant : ses derniers jours de bonheur avec Bertrand Cantat ». Le 14 août : « Marie Trintignant, des familles inconsolables ».

Le 28 : « Marie Trintignant : les avocats lèvent le voile sur la soirée tragique ». Enfin, le 31 août : « Marie Trintignant, victime de la passion ». Et puis, surtout, mettre les faits d’aujourd’hui en accord avec les grands principes : « [Kristina] demande pardon à ses enfants, à ses parents. Et c’est tout ». La régularité est mère des grandes victoires et des ventes de papier glacé. Un spectacle de la

Écrire la mort en série, jour après jour. Comme un potier fait des pots. mort comme dans les arènes de la Rome antique. Quatre photos de Kristina Rady sourire aux lèvres avant qu’elle ne se suicide. Tout ce qui s’élève sera abaissé, tout ce qui dépasse sera raconté : « Personne ne savait qu’ils vivaient là leur dernier instant de bonheur ». Il n’y a qu’à obéir, les yeux clos, et surtout sans but, si ce n’est guidé par l’odeur de la maille. Pas de cause finale. Tuer et faire mourir dans le plus grand naturel, comme un arbre pousse, comme la pluie tombe. « Tout le monde connaissait et appréciait Kristina, […] elle avait retrouvé le sourire, elle était amoureuse. » C’est le destin. Fermons le bec. 650 000 exemplaires vendus. Mieux encore que pour le séisme en Haïti ✹ louis cabanes

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| Autopromo

bakchich info

Informations, enquĂŞtes et mauvais esprit ĂŠgalement sur Internet


Un peu de culture | 13 engagement William Bourdon est avocat à Paris. Quand il ne défend pas Bakchich et ne lutte pas avec l’association Sherpa pour une globalisation à visage humain, cet homme-là écrit des livres sur les désespérés. Généreux, son dernier propose des armes aux citoyens.

Un vrai (Bour)don de soi

S

i vous êtes à la fois fauché et curieux de la réalité du monde, Face aux crimes du marché, le livre de William Bourdon, est un bonheur tombé de la main (gauche) de Dieu. Il suffit de lire ce bouquin, et aussi La Haine de l’Occident, celui de Jean Zie gler, pour tout c o m p re n d re d e l ’ i n j u s t i c e mondialisée. On aurait dit naguère, « des crimes du capitalisme ». bouquin de jouvence Je vous vois bouger sur votre chaise : « La barbe du vieux Karl et de ces bouquins généreux et ennuyeux sur une triste misère »… Rien du tout, ces livres ne sont pas écrits par des chaisières, ils ont la jouvence d’un Le Carré. On sait seulement que les salauds ne vont pas mourir à la fin, sinon le forum de Davos serait un cimetière. Peut-être avez-vous vu William Bourdon à la télé, Saint Just au barreau de Paris ? Vous connaissez sa tête d’acteur qui, dans les films américains, défendra toujours le Black dans le couloir de la mort ? C’est à cause d’elle, de sa tête, qu’il écrit des bouquins sur les désespérés. Comme si l’harmonie des traits donnait assez de force pour être généreux. Là, je m’égare du côté de Vogue Homme. Surtout, Bourdon possède la connaissance du droit international comme Sarkozy ignore celui de la France : parfai-

tement. Et c’est cet utopiste sans illusions qui veut faire régner le droit sur tout le globe. Mais sa devise reste celle de Scott Fitzgerald, le plus lucide des vivants : « Ce n’est pas parce que les choses sont désespérées qu’il ne faut pas se décider à les changer ». C’est dire que chaque matin, Bourdon hésite entre aller au palais de « justice » ou s’acheter un rocking-chair. Pourtant, un café serré et il fonce au tribunal. Comme toujours. Si je lambine à vous décrire le héros du livre, son auteur, c’est que l’homme est dans le contenu. Et inversement. Aux côtés de ses amis de l’asso-

ciation Sherpa, Bourdon se bat donc pour une justice sans frontières. Contre Total qui, en Birmanie, balaye au bulldozer des villages entiers. Contre Areva, au Mali, dont les mines d’uranium trouent les poumons des touaregs. Pour illustrer la lutte entre les intérêts des multinationales et ces malchanceux ayant eu la bêtise de naître là où Shell fait des bénéfices, William Bourdon énumère quelques grands massacres perpétrés au nom des bénéfices. Le mercure déversé dans la mer du Japon, le lait pour bébés de Nestlé qui fait dérailler la chaîne alimentaire du Sud, l’Union Carbide qui, sans incon-

muzik

un roman noir comme un café

M

canons dès potron-minet Un bar PMU des environs de la Porte de Pantin. Un lieu de vie où se croise une certaine France d’en bas. Celle qui, selon qu’elle est noire, arabe, ou blanche, n’a pas de boulot, pas de papiers, pas de chance. C’est la France qui joue au Rapido et boit des canons dès potron-minet. Il y a José, fraîchement libéré de Nan-

sav du pauvre Ce livre est si intense, et donne si bien, dans sa froideur, l’émotion qu’on éprouve quand on est témoin de l’horreur, qu’il est difficile à décrire posément. Le motif d’indignation est à toutes les pages. Hortefeux devrait le faire saisir pour trouble à la conscience tranquille. Prenez ces think tanks, ces usines à penser (privées) qui ajus-

tent les lois aux États-Unis : ces associations de malfaiteurs poussent toujours les législateurs à s’adapter aux désirs des multinationales, et la norme Exxon ou Texaco devient le Code civil ou pénal. Prenez les paradis fiscaux, on voit mieux leur rôle quand coulent les pétroliers en Bretagne, mais le reste du business est à l’avenant : allez poursuivre une firme qui a son siège aux Iles Caïman… Toujours dans son refus du rocking-chair, ce Bourdon qui souffre avec ses « patients », ne se contente pas d’énoncer, de dénoncer. Il tente de réparer, comme un service après-vente non prévu dans le contrat de confiance de la mondiale gouvernance. Sur la saloperie faite au Birmans, Total a négocié des réparations et au Mali, Areva a été contrainte de mettre de la santé dans son minerai. Tandis que certaines ONG deviennent des multinationales, avec parfois les défauts des trusts industriels, ou des États dans les États, partout de nouveaux révoltés se regroupent pour demander justice des crimes politiques ou industriels. Ce qui dans le monde selon Wall Street est souvent la même chose. Mais Adam Smith n’avait pas prévu Fitzgerald✹ jacques-marie bourget Face aux crimes du marché, par William Bourdon, éd. La Découverte, 317 pages, 23 euros.

bédé

ême pas la trentaine et voilà Pierre Place sélectionné dans la course au prix du festival d’Angoulême 2010. Si le jeune homme repart bredouille cette année, le succès d’estime est là. C’est que les planches offertes dans l’ouvrage méritent qu’on s’y pose, le coude sur le zinc accompagné d’un bon café noir. Pour vous ce sera le Balto, l’Abribus ou le Drapeau, pour lui c’est le Rallye.

vénients, tue 20 000 hindous à Bhopal, Pfizer accusé d’avoir tué des gosses nigérians lors des essais d’un médicament, en passant par le naufrage de l’Érika. Bref inventaire de la désolation.

terre. José, c’est un dur. Entre deux séjours à l’ombre, il vient se poser au Rallye, prendre le pouls du quartier et tchatcher avec Antoine, le taulier. Lui, il a hérité des murs il y a trois ans et s’obstine à faire des cocktails au Get 27. C’est un flambeur. Et ça commence à lui courir, toutes ses embrouilles. Il se verrait bien sur la côte en patron de boîte. Et pourtant il reste. Faute de mieux. Comme une bière de fin de fût, c’est pas très bon mais ça se boit. Faute de mieux. Nabila, Hakim, Driss, Idir, Sacha et tant d’autres. Comme Will Eisner racontait ses errances à Brooklyn, Pierre Place nous emmène dans les quartiers populaires du XIX e. Entre BD reportage et roman noir, le monde à portée de comptoirs ✹ simon piel

Heligoland Massive Attack

En 2003, on ne donnait pas cher de Massive Attack, en pleines dissensions internes. Ouf ! Leur retour tient toutes ses promesses. Leur cinquième album porte son nom comme une moufle : Heligoland (une île de la mer du Nord). Il fait en effet bien froid sur ce beau disque ombrageux qui convie le gratin des vocalistes. Damon Albarn, Martina Topley-Bird, Hope Sandoval ou Horace Andy hantent ses rythmiques glacées, sa basse cryogénique et ses synthés morbides sur fond de groove crève-cœur. Urgence Haïti

Au Rallye, par Pierre Place, éditions Warum, 16 euros.

Pourquoi faut-il que les disques à vocation humanitaire rassemblent toujours les chanteurs les plus ringards ? Dans la veine des Enfoirés, voici Urgence Haïti. Cette compilation, dont les bénéfi-

ces seront reversés à Action contre la faim, enchaîne Maurane, Calogero, Florent Pagny, Lara Fabian, Bernard Lavilliers... Si l’intention est louable, nos oreilles en prennent un sale coup. À quand Murat chantant la paix dans le monde avec Daft Punk et Sébastien Tellier ? I’m New Here Gil Scott-Heron

Quinze ans qu’on était sans nouvelles de Gil Scott-Heron. Ça valait le coup d’attendre... Pionner du hiphop de Chicago, militant anti-raciste, le sexagénaire revient en grâce après être passé par la case prison. I’m New Here confirme ses talents de poète urbain et de musicien hors-pair. Teinté de soul vénéneuse, folk mutant, trip-hop ou blues moderne, ce nouvel album mi-acoustique mi-électronique impressionne par sa puissance vocale. Un flow caverneux entre Leonard Cohen et Barry White ✹ éléonore Colin

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| Un peu de culture

ciné Un escroc allumé s’échappe plusieurs fois de prison pour retrouver l’homme de sa vie. Un film terriblement drôle et sensible inspiré d’une histoire vraie. Interview bidon de Luc Besson, producteur de l’opus.

I love you Phillip Morris : incroyable, un bon Besson !

A

lors, Luc, t’as enfin produit un bon film ? - ’Tain, tu déconnes ? C’était pas un bon film Taxi ? ’Tain, dans Taxi, Samy, un as du volant, roule en Peugeot 406 blanche, bastonne des Teutons et s’engueule avec Marion Cotillard parce qu’elle a ses règles. - C’est pas le même scénario que Le Transporteur ? - T’es fou ? Dans Le Transporteur, Jason, un as du volant, conduit une BMW noire, il se frappe avec des Niakoués et emballe Shu Qi. Ça n’a aucun rapport !

- Complètement différent de Taken, donc ? - T’as carrément raison, mec. Liam, un as du volant agent secret, conduit une Audi S8, fracasse des salauds d’Albanais et sauve sa fille kidnappée par un cheikh arabe pédophile. Non, vraiment, à Bakchich, vous n’y connaissez rien en cinoche. - OK, t’es le plus fort, Luc, mais je voulais parler de I love you Phillip Morris. Cette histoire d’amour fou entre deux hommes, c’est pas vraiment EuropaCorp, non ? - J’aime les lolitas, mais si tu regardes bien Le Transporteur,

Hitman ou Le Baiser mortel du j’aime bien l’accident de voitudragon, il y a toujours le héros res qui marque le coming-out de qui tombe le marcel, gonfle ses Jim Carrey. gros biscotos huilés et s’engage - En parlant de Carrey, il est dans un corps à corps sensuel simplement géant et livre sa avec le malfaisant en chef. On plus belle performance depuis est gay friendly, à Europa… Man on the Moon. - Peut-être, mais cela n’a rien à - C’est vrai, mais entre nous, ça voir avec Phillip Morris, basé vaut pas une bonne baston avec sur une histoire vraie absoluJason ou Jet Li, non ? Mais pour ment abracadabrantesque. Celrassurer mes fans, je voudrais le d’un petit arnaqueur, Jim leur dire que le 17 février proCarrey, qui déchain, il y aura couvre le grand From Paris La plus belle amour en priwith Love, avec son, et qui va John Travolta, performance de s’échapper une as du volant, Jim Carrey depuis demi-douzaine qui conduit une de fois pour reRenault et qui Man on the Moon. trouver l’homexplose les me de sa vie. Le Chinetoques au film est incroyablement drôle, lance-roquettes. Ça va déboîter ! sensible, émouvant, politiqueEt surtout, en mars, ils pourment incorrect, et il est réalisé ront aller voir L’Immortel, avec par Glenn Ficarra et John ReJean Reno, qui conduit un 4x4 à qua, scénaristes du très réussi pot catalytique puis une moto, Bad Santa, et non pas par les qui va faire vivre la misère à tâcherons habituels de ton écuKad Merad. C’est inspiré du rorie. Bref, c’est ton chef-d’œuvre, man de Franz-Olivier « Prostaet de loin ! te » Giesbert et je peux l’annon- Tu sais, je suis seulement le c e r e n av a n t - p r e m i è r e à producteur exécutif de ce truc, Hachich : c’est mon putain de j’ai aidé au financement car les Citizen Kane ! ✹ Américains aiment pas trop les marc godin films de pédés et ils ont déjà donné avec Le Secret de BrokeI love you Phillip Morris, back Mountain. Bon, je trouve de Glenn Ficarra & John Requa, que ça manque quand même de avec Jim Carrey, Ewan McGregor. putes de l’Est, de yamakasis voEn salles le 10 février. lants et de poursuites… Mais

zappette

grâce à la geôle, touchez le pactole Les gens de Canon City, bled américain profond du Colorado, n’ont pas peur de la crise. Au contraire. L’industrie locale c’est la prison. Dans cette ville pleine d’avenir, un cinquième de la population est un taulard. Une émission de la chaîne cablée Planète Justice, mardi 2 février en soirée, a diffusé un documentaire implacable : Le Business du bagne. Avec le film de Planète, on a l’horreur pour miroir. Ainsi donc, à Canon City, le prix de l’immobilier a monté de 20 % en une paire d’année. À Florence, dans la périphérie de ce bled, des écoliers ont cassé leur tirelire pour participer à l’achat d’un terrain privé où va se construire une treizième taule, privée bien sûr. Actionnaire d’un bagne à 17 ans, ça vous fait un homme. Sur l’écran de Planète, on peut voir des gros pépères contents de ce que leur

industrie ne soit « pas polluante », moins que l’élevage de vaches à cause des rots des ruminants. ma cabane aux usa

Et puis, la prison c’est comme les cimetières, le réassort ne risque pas de manquer. C’est avec le regretté Reagan que le tout carcéral a fait un boum : tolérance zéro. Forcément, quand on exécute des innocents, ça signifie qu’on ne pinaille pas pour coller des non coupables au placard, surtout s’ils sont blacks ou latinos. Ainsi, il y a deux millions d’US citizens en cabane et, chaque année, huit millions de ces hommes, étoilés d’une bannière, passent un petit moment derrière les murs. La double peine, qui veut qu’un condamné libéré, et qui vole une pizza, peut retourner à Biribi pour dix ans, n’est pas une loi qui déplaît à Canon City. En vingt ans, les États-Unis ont ouvert plus de 3 000 prisons, le budget de la pénitentiaire a été multi-

Bakchich Hebdo | samedi 6 février 2010

plié par cinq et le business carcéral est le deuxième employeur d’Amérique. N’est-il pas beau, ce pays-là ? Le documentaire nous montre un shérif être le propriétaire de ses enchristés. Il fait ce qu’il veut des prisonniers, qui n’ont ni journaux, ni télés, ni bouquins. Juste la Bible. Ailleurs, on vient d’inventer un système vidéo qui permettra de supprimer les parloirs. Suffira pour le câlin de lécher l’écran, idéal contre la diffusion du H1N1. En France, ne soyez pas impatients, ça vient. La preuve, la société Sodexo a déjà une prison privée en Angleterre. À Seysses, près de Toulouse, une société que je vous recommande, la Gepsa, s’occupe de tout sauf des matons. Mais ça va ne pas durer. Bientôt, pour économiser des fonctionnaires, de gentils vigiles vont prendre le relais. Ici, pour l’investisseur, pas de crise à craindre, il y aura toujours une Guigou, une MAM ou un Hortefeux pour leur envoyer du monde ✹ J.-M. B.

le pipole de la semaine ✹✹✹✹✹✹ « Mais où est passé (Frédéric) Mitterrand? » se demandait, en couverture, l’Express (28/01). L’hebdo relevait en effet qu’au lendemain de polémiques saignantes (ses séjours thaïlandais, Polanski…), le ministre de la Culture « joue aujourd’hui la discrétion pour tenter de rebondir ». Il était pourtant à Angoulême, le 31 janvier, pour remettre les prix au Festival de bande dessinée. Mais la Charente, à Paris, ça ne compte pas.

en salles La Horde de Y. Dahan et B. Rocher

Le scénario est nul (des racailles du 9-3 transformées en morts-vivants), les dialogues pathétiques (« J’vais te faire chanter La Marseillaise ») et les acteurs mauvais comme des cochons. Mais on sent que les réalisateurs de cette série Z ont le cinoche dans le sang et il y a un enthousiasme vraiment communicatif. Wolfman de Joe Johnston

Terminé depuis plus d’un an, Wolfman est un film qui a beaucoup souffert (« divergences artistiques » en pagaille, départ du réalisateur Mark Romanek…). À l’arrivée, une assez bonne surprise, grâce à un Benicio Del Toro plus poilu que Sébastien Chabal et quelques séquences superbement réalisées. Lovely Bones de Peter Jackson

Plus Peter Jackson maigrit, plus son cinéma devient lourd. Réalisateur de films gores zinzins, notre NéoZélandais est devenu une superstar avec Le Seigneur des anneaux, blockbuster numérique un brin ampoulé. Après un King Kong complètement raté, Jackson s’emmêle les logiciels avec cette histoire d’ado massacrée par un serial-killer qui contemple sa famille et son assassin depuis l’audelà. Pas un gramme d’émotion dans cette connerie new age fluo, dégoulinante d’effets 3D très moches. Ninja Assassin de James McTeigue

Les frères Wachowski et le réalisateur de V pour Vendetta reviennent pour une histoire de ninjas bastonneurs. C’est visuellement splendide, il manque simplement un scénario et de vrais persos. Et dire que les frères W ont réalisé Matrix… ✹


Un peu de culture | 15 festoche

la bédé, on l’angoulême ou on la quitte

A

u wagon-bar, Berberian cause musique. Jul, dessinateur à Charlie Hebdo, taille le bout de gras avec une jolie brune. « Non mais, attend, quand DiCaprio dessine Kate Winslet dans Titanic, c’est à mourir de rire. Même place Du Tertre on n’oserait pas montrer le dessin », s’indigne la belle. Ohm, dessinateur chez Glénat, sourit. Le doute n’est plus permis, il s’agit bien du TGV Paris-Angoulême. Voilà trente-six ans que les minots des Charentes accueillent le festival international de la BD. Cette année, c’est Blutch qui préside. Pas le caporal des Tuniques bleues, mais le dessinateur strasbourgeois, grand prix du festival l’année dernière, virtuose du crayon et créateur du Petit Christian, de Mitchum, ou encore d’un très attendu Adieu Paul Newman !

La pluie s’abat sur la ville. Fluide Glacial, venu en mini-bus pour l’occasion, « sert sa soupe » aux visiteurs transits. « Cette année, il y a moins de monde. L’année dernière, c’était mission impossible pour trouver un restau où il restait de la place », confie un auteur. Le chapiteau qui abrite les « grands éditeurs », Casterman, Glénat, Dargaud et autres, est toutefois pris d’assaut. feutre acéré Direction celui de la BD indépendante, à côté de l’hôtel de ville. Willem, sourcils froncés, feutre acéré, trône aux éditions l’Association. « Bakchich ? Vous voulez une réponse polie ? J’ai acheté les deux premiers… Et puis je les ai jetés. » La veille, Sempé, un autre grand bonhomme, est venu faire un tour. « Probablement le dernier », nous dit-on. La rumeur angoumoisine le dit très fatigué.

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Mais la relève est là. Avant d’aller finir la journée au bien nommé bar le Minage, elle défend haut et fort les couleurs du neuvième art. Judith et Marinette, FLBLB, Warum, Requins Marteaux. Tous sont là. Joe Sacco, pionnier du bédéreportage, vole la vedette pour quelques instants. Il répond aux questions de France Inter. Gaza, Sarajevo. Zones de conflits. Zone de croquis. Et quelques traits de plus pour dessiner l’histoire. Celle d’Angoulême continue de s’écrire, au rythme des dédicaces. L’amateur de bulles est prié d’acheter un exemplaire pour espérer un gribouillis personnalisé. C’est que la crise est passée par là, mon bon monsieur. Dimanche, 16 h 30, le verdict tombe. Baru remporte le grand prix. Mince ! À une lettre près, c’était pour Barou, fondateur de Bakchich et dessinateur à ses heures perdues ✹ s. p.

la bakchich team Directeur de la rédaction : Nicolas Beau • Conseiller éditorial : Jacques-Marie Bourget • Chroniqueurs : Matthieu Adenil, Daniel Carton, Jacques Gaillard, Marc Godin, Doug Ireland, Éric Laurent • Rédacteur en chef édition : Cyril Da • Maquette : Rampazzo et associés (conception), Émilie Parrod, Victor Buchotte • Secrétaire de rédaction : Pierre-Georges Grunenwald • Rédaction : Monsieur B, Sacha Bignon, Émile Borne, Émilie Buono, Louis Cabanes, Renaud Chenu, Éric de Saint-Léger, Lucie Delaporte, Catherine Graciet, Éric Laffitte, Anthony Lesme, Laurent Macabies, Simon Piel, Enrico Porsia, Bertrand Rothé, Grégory Salomonovitch, Anaëlle Verzaux• Dessinateurs : Bar, Baroug, Bauer, Essi, Ray Clid, Khalid, Kerleroux, Mor, Morvandiau, Nardo, Oliv’, Pakman, PieR Gajewski, Roy, Thiriet • Directeur de la publication : Xavier Monnier. Groupe Bakchich, SAS au capital de 56 980 euros • Siège social : 121 rue de Charonne 75011 Paris. CPPAP : 1114 C 90017 • ISSN : 2104-7979 • Dépôt légal : à parution • Impression : Print France Offset Gestion des Ventes au numéro : A.M.E | Otto Borscha | Tél. 01 40 27 00 18 | oborscha@ame-press. com | N° Vert : 0800 590 593 réservé uniquement au réseau de vente. Bakchich Hebdo près de chez vous : www.trouverlapresse.com Tous les textes et dessins sont © Bakchich et/ou leurs auteurs respectifs.

Thiriet garde bonne mine Bravant la fatigue consécutive à quatre jours de dédicaces, Jean-Michel Thiriet, vieux routard de la BD, collaborateur régulier de Fluide Glacial, nous fait l’honneur de nous raconter son festival en dessin. L’accueil un peu plus chaleureux que celui de Willem, Thiriet joue du feutre avec brio. Comme autant de regards, parfois caustiques, parfois absurdes, sur le grand raout de la BD. Son dernier ouvrage, Fugues pour six pattes, vient de paraître aux éditions L’Association ✹ S.P.

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| Ben la Der

Culture | bakchich

bandit De déclarations fracassantes en dérapages non contrôlés, le patron PS de la région Languedoc-Roussillon dérange. Gros plan sur un éléphant pas si rose.

Georges Frêche, l’assaut impérieux

I

l est comme ça, Georges : impérieux. Trois fois député, maire de Montpellier de 1977 à 2004, il trône – pour qui l’a vu en séance, le mot n’est pas trop fort – dans les hémicycles de la région et de la communauté d’Agglo, et collectionne les surnoms. « Imperator » pour son autoritarisme et son goût de l’Antiquité, « Le Pen de gauche » pour ses saillies verbales et ses œillades aux pieds-noirs, nombreux à Montpellier. Si l’on ajoute ses lubies – il a émis l’idée d’ériger les statues de dix grands du siècle dernier, parmi lesquels Mao et Lénine –, sa réputation, qu’il a mauvaise, n’est plus à faire. De tout cela, ce fils né dans un bled du Tarn en 1938, d’une institutrice socialiste et d’un militaire résistant qu’il n’a que très peu connu, s’en fiche comme de l’an 40. piédestal Il est comme ça, Georges : confiant. Démesurément. « Il tient tout de sa mère, décrypte Karim Maoudj, journaliste à Midi Libre et auteur d’une biographie* du monarque. Elle l’a toujours mis sur un piédestal. » L’intéressé préfère citer Romain Gary : « Les hommes élevés par des femmes ont en eux une confiance extraordinaire. J’ai peur de rien, j’ai les épaules larges. » Mégalo ? « Non… Mais quand on fait des choses importantes, y en a toujours qui sont pas d’accord, hein, comme De Gaulle… » Désigné chef de file des régionales par les militants, Georges a senti le vent tourner du côté de la rue de Solférino. « Aubry a essayé de

remontée

m’aligner », glisse-t-il, sachant qu’elle ne peut ni se passer de lui ni le supporter. Les attaques fusent depuis l’entrée en campagne. Hélène Mandroux, qu’il avait « placée » à la mairie, doit lancer une liste contre lui. Jean-Louis Roumégas, ancien colistier, tête de liste Europe-écologie, assène : « Il n’est plus que l’ombre de lui-même ». Quant à Raymond Couderc, sénateur-maire de Béziers investi par l’UMP, il claironne qu’il va défier en mars un homme « sénile ». Mais s’il ne se déplace qu’avec une canne – une douleur tenace à une hanche – le vieux lion montre encore les crocs. Dernier coup de griffe : début octobre, en pleine séance municipale, il lance, hilare et ostensible, à un dissident fréchiste, adjoint au maire PS : « Le jour où je te couperai les couilles, tu ne le verras pas venir. » baston Il est comme ça, Georges : bagarreur. Déjà, étudiant marxiste-léniniste – tendance Mao – à la fac de droit de Paris, il bastonnait dur contre les partisans de l’OAS, avant de débarquer à Montpellier en 1969. Puis la SFIO et le PS, même « s’[il] les emmerde depuis trente ans, parce que je suis pas un apparatchik ». Et de conclure : « Il n’y a qu’une chose qui peut m’abattre, c’est la mort. Et ce n’est pas pour demain. » L’Imperator défie même la faucheuse. Il est comme ça, Georges ✹ Benjamin König *Georges Frêche, Grandes heures et décadence, éd. de Paris.

bien malawi… Mes chers petits Gaulois, jusq u ’ i c i , vo u s vous interessiez beaucoup aux biens mal acquis de nos dictateurs africains. Feu Bongo, Sassou de Brazza ou Obiang de Malabo. De grâce, continuez: ça nous aidera. Mais, dieu merci, le monde change. Le chefaillon Kadhafi a enfin perdu son trône de président de l’Union africaine. Il va falloir vous y faire, chers Gaulois, apprenez ce

pillages confraternels L’agité du Bockel

Copé (Jean-François) qui vient de « normaliser ses relations avec Sarko », et réciproquement, a inventé une nouvelle unité de mesure politique : le « Bockel », du nom, bien sûr, de l’actuel et semi-clandestin secrétaire d’État (d’ouverture) à la Justice, Jean-Marie Bockel, éjecté naguère de la Coopération sur pression de feu Bongo. Confidence du président du groupe UMP à l’Assemblée au Figaro (02/02) : «Quelque part, Sarkozy ne nie plus le fait que j’ai une existence politique. Je ne peux pas valoir moins que Bockel », lequel, animateur de la microscopique « aile » dite « de gauche » de la majorité, serait donc le degré zéro de « l‘existence politique ». Que Kouchner se rassure : il est au moins à Bockel +1.

Le Puy du flou

Comme d’autres, le Point (28/01) donne pour « imminente » la nomination au Conseil constitutionnel du sénateur mitterrandolâtre Michel Charasse, par la grâce de Sarkozy. Le magazine s’est intéressé à la gestion locale de Michoules-Bretelles, maire, depuis 33 ans, de Puy-Guillaume (2 752 habitants, Puyde-Dôme), mais aussi « influent, bien au-delà de sa commune, en Auvergne ». « Il a rendu bien des services », observe un élu. « Il a arrosé tout le monde », résume un autre, « puisant pour le bien public dans la réserve parlementaire ». On se pince : un mitterrandiste aussi patenté pourrait avoir eu des mœurs bananières ?

Bousin germain

L’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder n’en finit plus de courir le très gros cachet. Alors même qu’il dispose d’une retraite publique de 20 000 euros mensuels. Sorte de « porte-drapeau » du titan moscovite de l’énergie Gazprom, conseiller de la Banque Rothschild pour les questions russes, il est aussi attendu le 21 février à Téhéran où une organisation patronale l’a enrôlé pour « vendre » les entreprises allemandes au MoyenOrient. Questionné par le Nouvel Obs (28/01), Gerhard s’en sort par une boutade : « J’ai 65 ans. Je ne veux pas être toute la journée à la maison dans les pattes de ma femme. Il faut bien que je m’occupe. C’est normal, non ? » Ah évidemment, si Ahmadinejad assure la paix du foyer Schröder…

Bakchich Hebdo | samedi 6 février 2010

qu’est le Malawi. Et au-delà de l’étonnante fessée adressée lors de la Coupe d’Afrique de nations à l’Algérie (3-0). Les Fennecs devront s’en remettre avant d’aller se ballader cet été en Afrique du Sud. Ce petit pays qu’est le Malawi, membre du Commonwealth, est aussi intéréssant et compliqué que le nom de son président Bingu wa Mutharika! À vos souhaits. Heureusement que son nom n’était pas dans les faux listings Clearstream ✹ s.a.r. le prince pokou

Ermite et légendes

À son retour d’Afrique où l’avaient conduite ses fonctions « d’ambassadrice » du Fonds mondial contre le sida, Carla Bruni-Sarkozy a bien voulu, pour le Parisien (31/01) s’expliquer sur un trait fondamental de sa personnalité, sa « discrétion » (elle aussi !) : « J’ai toujours vécu comme une ermite. Et cela ne s’arrange pas avec le temps (rires). Je ne suis pas forcément quelqu’un de très sociable ». Sûrement pas, mais en revanche « quelqu’un de très » cohérent, allant sans cesse, dans sa fuite du monde, de monastère isolé en Carmel : le mannequinat, le show-bizz, le palais de l’Élysée…

Tony a eu du Blair

Des députés britanniques, qui siègent à la Commisssion d’enquête sur l’entrée de la Grande-Bretagne dans la guerre d’Irak, ont fait une remarque d’un certain bon sens à Tony Blair, qu’ils entendaient le 29 janvier : dans les mois qui ont précédé l’invasion, bien loin de pouvoir lancer une formidable machine de guerre, « l’économie irakienne était en lambeaux, (...) cadenassée par le régime de sanctions internationales ». Blair ne s’est pas démonté (le Monde, 02/02) : « Si on avait laissé (Saddam) au pouvoir avec ses fils », il aurait « sans doute repris sa quête » d’armes de destruction massive. Pour le coup, « le doute » n’a pas profité à l’accusé. Et encore moins à ses malheureux administrés.

Appelée araignée

Dominique Strauss-Kahn, que, selon un récent sondage Ifop-JDD, les Français – mais pas les sympathisants PS – préfèrent à Martine Aubry pour la candidature socialiste de 2012, n’est peut-être pas systématiquement galant homme. DSK qualifiait naguère, croit savoir le Journal du dimanche (31/01), sa grande rivale au sein du gouvernement Jospin de « tarentule », c’est-à-dire, selon le Petit Larousse qui fait tout de même foi, de « grosse araignée velue ». Dont, par surcroît, il raillait « l’incompétence » en matière économique et « la méchanceté ». Elle lui inspirait pourtant bien des gentillesses… ✹ aurélien donat


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