Georges Frêche fiché par les RG | P. 3
bakchich
N° 15 | du SAMEDI 13 au vendredi 19 mars 2010 | informations, enquêtes et mauvais esprit
régionales 2010
PLACE AUX
CANCRES
nouvelle formule immobilier
L’Espagne ravagée par la corruption | P. 4 La Samaritaine en version LVMH L’empire du luxe de Bernard Arnault concocte à l’ancien grand magasin parisien un avenir où le commerce le dispute aux affaires et au luxe. En biaisant avec la réglementation | p. 5
médias
France-Soir, l’empreinte russe | P. 9
L 13723 - 15 - F: 1,00 �
humour
bakchich hebdo N°15 du samedi 13 au vendredi 19 mars 2010 | Bel : 1,50€ - CH : 2,50FS
Stéphane Guillon et son bestiaire | P. 15 Et sur Internet
Apéro Le scud
lévy tique sur l’after
quelques grains de sable
C
V
ous avez observé, même si vous ne l’êtes pas vous-même, qu’on ne devient pas champion olympique du premier coup. Pour obtenir la ridicule médaille, l’athlète a droit à plusieurs essais. Notre hebdo, en dépit de sa tête légère et de ses petits muscles, fonctionne de la même façon : il veut mieux faire. Sachez aussi, pour expliquer notre séjour de deux mois aux vestiaires, que faute d’or, il faut au moins l’argent ; là, nous avons eu un petit creux. Que les Amis de Bakchich devenus actionnaires, nos fidèles compagnons de route et les nouveaux investisseurs qui nous ont rejoints soient sincèrement loués. Et vous aussi, qui avez acheté « l’hebdo qui traque l’info ». La vérité pour un euro ? Ce pas grand-chose n’a pas de prix. Que les frères lecteurs sachent que, pendant la mi-temps, nous ne sommes allés ni aux Maldives, ni au Cap Nègre. Nous avons travaillé, dur, pour dépoussiérer la maquette et muscler le contenu. Nos abonnés, dont nous saluons la patience, ont pu suivre l’évolution de cette nouvelle formule à travers les quatre numéros que nous leur avons adressés en janvier et février : toujours plus de clarté, toujours plus de révélations, toujours plus de mauvais esprit. Si nous avons un rêve, c’est que notre attelage, l’Hebdo et Bakchich.info, des jumeaux qui ne peuvent que grandir ensemble, trouvent enfin l’équilibre financier. Et nous, espiègles de presse, pourrons jeter nos grains de sable dans les rouages trop bien huilés du monde médiatique. Chercher, enquêter, vérifier, déchirer le rideau des apparences. Atteindre enfin la réalité un peu râpeuse qui mord et qui résiste. À l’attaque ✹
l’équipe de bakchich
“
Les hommes rêvent de voir des femmes faire du catch dans la boue.
„
Chantal Jouanno, sur BFM TV, le 8 mars. La candidate UMP en Ile-de-France critiquait les «déclarations machistes» de son rival Jean-Paul Huchon.
coup de boule
L
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Le héros de la semaine
Des documents déclassifiés des renseignements britanniques ont levé un lièvre vieux de cinquante ans. Un soldat de l’armée anglaise, Clifton James, a été utilisé comme sosie du maréchal Montgomery pendant la Seconde Guerre mondiale pour faire croire aux services secrets nazis qu’une invasion alliée aurait lieu dans le sud de la France afin de faciliter le débarquement en Normandie. De là à dire que les nazis ont filé à l’anglaise…
La catapulte de la semaine
D’une pierre deux expulsions pour la secrétaire d’État à la famille Nadine Morano. Le 6 mars, en visite de campagne dans un café de son fief de Meurthe-et-Moselle, elle a appelé les flics quand elle s’est aperçu qu’une quinzaine de personnes fumaient à l’intérieur. En jambes, elle a récidivé deux jours plus tard sur RTL au sujet de l’expulsion de la lycéenne marocaine Najlae Lhimer qu’elle estimait « plus en sécurité dans son pays ». Au même moment, Sarko se disait « prêt à l’accueillir en France si elle le souhaite ».
Le bestiau de la semaine
L’Allemagne est en deuil. L’ours Knut, star du zoo de Berlin, va être castré pour empêcher le risque de consanguinité avec sa plantureuse cousine italienne Gianna. La faute au vieil Olaf, grand-père des deux velus. Knut essayait de passer à la casserole sa belle de sang latin. Rejeté par sa mère, l’animal va finir eunuque. L’ours tribut à payer.
Le père Fouettard de la semaine
euro, à qui le tour ? es dirigeants européens s’en souviennent avec une certaine amertume : lors du dernier G20, Obama avait été clair. Rien ne doit remettre en question le rôle du dollar comme monnaie mondiale. Certes, que Sarkozy parle à chaque sommet international de monde multimonétaire ne perturbe guère les Américains. Néanmoins ce genre de propos les agace. Les Européens avaient besoin d’une petite leçon, la spéculation s’est donc faite pédagogique. Le Grec est plutôt dépensier mais pas plus que les autres. On l’accuse d’être menteur mais le Crétois traîne cette réputation depuis Socrate. En fait, José Luis Zapatero n’a pas hésité à le dire, le déchaînement sur la Grèce est un « complot », avec un objectif – humilier l’euro et la Banque centrale européenne –, une stratégie – laisser
les trophéEs
les plus cupides organiser la spéculation –, et des idiots utiles – les ineffables agences de notation ou le Financial Times qui, de l’Irak à Athènes, soutiennent les intérêts américains. Maintenant que le cas grec est réglé, le déchaînement spéculatif pourrait toucher l’Espagne, l’Italie et la France. Cette perspective avait déjà obligé Sarkozy à ramener le grand emprunt de 100 à 35 milliards. Et voilà que Bercy clame que pour éviter la défiance de la finance internationale, il faudra surseoir à l’opération. Sarkozy n’en revient pas : Henri Guaino lui avait dit que Keynes était le grand homme du moment ; voilà que ses élans keynésiens viennent d’être emportés dans une incompréhensible tourmente qui débouchera après les régionales sur un brutal plan de rigueur ✹ alceste
Bakchich Hebdo N°15 | du samedi 13 au vendredi 19 mars 2010
Le président vénézuélien Hugo Chavez n’aime pas les jeux violents. Depuis une semaine, les vendeurs de jouets jugés violents devront passer entre 3 et 5 ans en prison. En janvier, Hugo Chavez s’était fâché à cause d’un jeu vidéo américain (Mercenaries 2) dans lequel la mission était de le liquider. Les jouets Superman, Tarzan et Barbie sont aussi dans son collimateur. Mais pas les figurines le représentant orné de son bonnet militaire.
Mot à Mot
Depuis trois mois, il n’est question que de la pâtée que Sarko and Co vont se prendre aux régionales. Et tout le monde trouve ça normal. Pourtant, il n’est pas courant qu’un score s’impose aussi longtemps à l’avance : même pour la qualification de l’équipe de Domenech, le suspense a duré jusqu’au bout et il y a même des allumés qui « y croient » pour juillet. Là, on en viendrait à penser que l’Élysée manœuvre par des son-
dages péremptoires pour que les râleurs aillent aux pissenlits plutôt qu’à l’isoloir, en considérant que le coup est joué… C’est peut-être le cas, puisque le monarque va bousiller ces régions qui donnaient des pions à l’adversaire. Françaises, Français, vous allez voter pour des sursitaires ; d’ici deux ans, on les remplacera par des vrais pros quasiment désignés d’office par un mode de scrutin encore inconnu dans nos institutions, obtenu par croisement entre le berlusconisme, la sélection de Miss France et le concours général agricole. D’où ces surréalistes images de campagne : des têtes de liste UMP, ministres quelquefois, bâillant à 7 heures du mat’ sur un quai de gare désert ou
’est l’homme idéal pour les journalistes. Il peut s’exprimer sur tous les sujets. Besoin d’un point de vue sur le paysage politique américain ? Sur la reprise économique mondiale ? Sur l’image des patrons ? Sur l’évolution des technologies de l’information ? Un seul numéro : celui de Maurice Lévy, le grand patron du groupe publicitaire Publicis (voir page 3). À la différence des grands causeurs Alain Minc – champion du monde toutes catégories des OPA ratées – et Jacques Attali, le toujours bronzé Maurice peut se targuer de savoir gérer autre chose que ses finances personnelles. En quarante ans de présence dans le groupe Publicis, dont l’actionnaire de référence est la philosophe politiquement correcte Élisabeth Badinter (héritière du fondateur Marcel Bleustein-Blanchet), Lévy a gravi tous les échelons et a réussi à transformer une agence française en géant mondial où il trône à la troisième place. Mais Maurice a un petit péché : il adore se regarder dans le miroir des médias, quitte à proposer luimême qu’on l’interviouve comme le constatent des rubricards chargés de la pub. L’intéressé peut dire que c’est l’actualité. Après tout, est-ce sa faute si France Télévisions, sur pression de l’Élysée, souhaite fourguer sa régie publicitaire au duo formé par Publicis et Stéphane Courbit, grand manitou de la télé-réalité ? Est-ce sa faute si son groupe vient de publier ses résultats annuels et que, se rendant cette semaine à Abou Dhabi, il tombe sur des journalistes à qui il explique que Publicis se porte bien en février et en mars ? Problème, Maurice vient d’avoir 68 ans et n’a pas préparé sa succession. Dès qu’un cadre de Publicis commence à se faire remarquer, le patron s’en sépare. On se demande si le groupe survivra à Maurice ✹ gari john
se défendant d’être des agents d’assurance lors d’un porte-à-porte laborieux ; des zombies roses sur les marchés, taillant le bout de gras avec le poissonnier, avec l’aisance des sortants et l’illusion d’être populaires ; des gauchistes enfoulardés et des lepénistes diaphanes (leur objectif, ces quelques sièges-morphine pour survivre, est quasi garanti). Sans, de temps en temps, un couinement de Xavier Bertrand, à qui, décidément, ne manque qu’un nez rouge, Hamon n’aurait rien à dire, et ce serait calme plat. Si le seul enjeu du vote reste la couleur politique de l’Alsace, à quoi bon s’exciter ? Tout se passe comme si tout allait bien. Finalement, Sarko ne s’en sort pas mal… ✹
jacques gaillard
Apéro
Quand les RG fichaient
GEORGES FRÊCHE document Bakchich s’est procuré une note des Renseignements généraux de trente ans d’âge. Récit des activités pas très catholiques d’un Georges Frêche déjà indiscipliné.
S
i la présence de Georges Frêche au sein du Parti socialiste pose problème depuis des années, il est piquant de constater que son ralliement au PS il y a plus de 35 ans avait déjà retenu toute l’attention des Renseignements généraux. Le document que Bakchich a exhumé des archives de la Grande maison est une note de synthèse de dix-huit pages intitulée Des gauchistes dans le creuset socialiste, datée du 8 mars 1977. Pour la droite et Giscard alors aux affaires, l’heure est grave. L’union de la gauche est en passe de remporter les élections législatives dans la foulée des municipales et la prochaine présidentielle s’annonce âprement disputée. Le ministère de l’Intérieur (qui est aussi celui des élections) entreprend alors de recenser tous les affreux gauchistes qui colonisent le PS. Le but : utiliser ces informations pour effrayer le bourgeois en affichant les états de service de certains
responsables socialistes qui ont « plus ou moins flirté avec divers mouvements extrémistes de gauche », dixit l’étude. Parmi la quinzaine de responsables du PS ciblés, Frêche Georges, Noël, Louis, né le 9 juillet 1938 à Puylaurens dans le Tarn. Il rejoint les rangs du PS en 1970. En 1977, il est déjà vice-président du Conseil régional du Languedoc-Rousssillon. Mais ce sont ses « activités extrêmistes » pas très catholiques qui intéressent les RG. Notamment son passage dès 1965, à Toulouse, comme militant actif de la Fédération des cercles marxistes léninistes, un groupuscule maoïste. Un engagement qui conduit le camarade Frêche à la tête du comité toulousain des « amitiés France-Chine ». Toujours dans le cadre de cette originale passion chinoise, notre garde rouge est interpellé à l’été 1965 en Suisse alors qu’il tente d’entrer en contact avec des diplomates chinois de l’ambassade de Berne. « À Berne les militants reçoivent des consignes. Frêche a l’honneur d’écrire dans L’Humanité nouvelle, sous le pseudonyme de Georges Lierre » précise Christophe
Bourseiller, auteur de Les Maoïstes, la folle histoire des gardes rouges français (éd. Points). Frêche est expulsé de Suisse. Pas de quoi fouetter un chat mais l’itinéraire tranche dans le paysage politique français pour cet ancien élève d’HEC, bientôt professeur émérite de droit romain et futur baron, très indocile, du Parti socialiste.
À noter que nos maoïstes restent somme toute très légitimistes puisqu’à la présidentielle de 1965 ils appellent à voter Charles de Gaulle ! Il faut dire que le Général et la France comptent parmi les premiers suppôts de l’impérialisme à reconnaître, sans atermoiements, « la Chine de toujours » en janvier 1964. Aujourd’hui, Frêche a troqué la Chine de Mao contre Israël. Il affirme qu’il est « l’un des rares au PS à défendre » l’État hébreu. Sans rire ? ✹ Éric Laffitte
a Le 18 mars 1977, les Renseignements généraux qualifiaient le miilitant maoïste Georges Frêche d’«extrêmiste».
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Le péché de Gaudin
Coutume embêtante
Fiérote, la préfecture de police de Paris a pris l’habitude de saluer, à chacune de ses parutions, par un communiqué, les chiffres publiés par l’Observatoire national de la délinquance. Une coutume rompue en février dernier. Et seules les mauvaises langues noteront qu’en février précisément, les statistiques étaient en augmentation sur Paris et l’Ile-de-France.
Éric Besson, mariage gris ?
Dans un télégramme diplomatique, daté du 27 septembre 2007, que Bakchich s’est procuré, l’ambassade de France en Tunisie s’alarme de la progression de 273 % des mariages franco-tunisiens entre 1996 et 2007. Les diplomates soulignent le risque de mariage gris, où « l’intention matrimoniale de la partie étrangère n’est pas pour le moins avérée ». Dans ces cas sensibles, l’écart d’âge, jusqu’à trente ans et plus, est un signal fort d’un possible mariage arrangé. Comme Bakchich l’avait raconté, Éric Besson, qui partage depuis l’été la vie d’une jeune étudiante tunisienne, de trente ans sa cadette, a promis à la belle-famille le mariage en juin. Attention, monsieur le Ministre, au risque de mariage gris !
HSBC aux abonnés absents
LE B.a.ba du lobbying patronal is donc, Bruno, t’as vu que le patron de Publicis, Maurice Lévy, arrive à la tête de l’Afep cette semaine ? À la tête de quoi ? », rétorque mon beauf. C’est pas ta faute, Bruno, l’Afep, personne connaît. Pourtant, l’Association française des entreprises privées reste l’organisation de lobbying la plus efficace du patronat. Quand le Medef, d’abord porte-parole des PME, s’embourbe dans le « dialogue social », l’Afep occupe un autre cré-
« À moins de gestes forts, Val ne se débarrassera jamais du soupçon élyséen qui pèse sur chacune de ses décisions », analyse un journaliste vedette de France Inter. Il faut dire que sa stratégie du statu quo a été entachée de grosses maladresses. La plus belle reste sa sortie sur « l’actionnaire qui n’est pas bien traité ». Sarkozy a apprécié. La journée spéciale Yves Saint Laurent organisée sur l’antenne et patronnée par Carla Bruni, une proche de Val, a une fois de plus fait jaser. Tout comme le traitement privilégié dont a bénéficié pour la sortie de son dernier livre Élisabeth Badinter, une amie du patron. Une certitude, Philippe Val passe peu de temps à la station. « Il semble, explique un journaliste, qu’il aide Carla pour les arrangements de son prochain disque ». Un potin de plus ? La nomination comme directeur de la rédaction de Renaud Dély, transfuge de Marianne, pour remplacer Hélène Jouan, mal vue par l’Élysée, a encore alimenté le fameux soupçon ✹ S.P.
Militant actif de la Fédération des cercles marxistes léninistes.
l’éco expliquée à mon beauf
«
val, l’ère du soupçon
neau. L’association, dont les statuts et les membres du conseil d’administration sont secrets, regroupe la quasi-totalité du CAC 40 et défend les grandes entreprises. Ses juristes rédigent les amendements aux projets de loi qui indisposent ses adhérents. Et trouvent chez les parlementaires une oreille attentive. Leur dernière cible : la taxe carbone. Un lobbying si efficace que le Conseil constitutionnel avait finalement retoqué le texte, vidé de sa subs-
tance. Et pourtant, malgré son expertise, l’Afep traverse une crise existentielle. Le vrai parrain du CAC 40, Michel Pébereau, préfère jouer perso et la guerre Proglio-Lauvergeon se tient ailleurs. L’ennui guetterait les dîners de l’Afep au restaurant Drouant. D’autant que le gouvernement épouse ses intérêts. Le souci, c’est que « l’Afep n’a plus d’ennemis », glisse un de ses experts. Des problèmes de riche, tu dis ? ✹ lucie delaportE
La panique fut générale dans le monde de la haute finance lorsque le Parisien révéla, en décembre dernier, comment un informaticien de la banque suisse HSBC, La mecque des transactions internationales discrètes, avait livré au procureur de Nice, Éric de Mongolfier, la mémoire vive de cet établissement. D’après Bercy, cette affaire explosive mettait en cause 3 000 fortunes françaises. Depuis, silence radio. Est-ce un hasard si la ministre des Finances, Christine Lagarde, se fait conseiller une fois par mois par quatre économistes, dont l’épouse de Dominique Paillet, porte-parole de l’UMP, une certaine Mathilde Lemoine, qui est, à ses heures perdues, l’économiste en chef de la HSBC. Un pur hasard, forcément.
Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a joué un coup fort peu catholique à l’association des dames de la Providence. L’Hôtel de Ville a acheté pour trois millions d’euros les 13 000 mètres carrés du jardin des Chanterelles pour créer des espaces sociaux et associatifs. In fine, le bout d’espace vert a été revendu cinq millions d’euros à un opérateur immobilier. Saisi d’une requête en annulation le 3 mars par le PS, le tribunal administratif de Marseille tranchera. Un péché véniel ou mortel ?
Fric-frac à la Cour de cass’
Dans la nuit du 22 février, tous les étages de l’annexe de la Cour de cassation, 77, boulevard Saint-Germain à Paris, ont été visités. Hélas pour les cambrioleurs, le butin aura été maigre : 75 euros en liquide, un ordinateur portable et la caisse d’une machine à café. Pauvre justice.
Pépy ennuie le Conseil d’État
Le président de la SNCF a sucré la carte de circulation qui permet à certains membres du Conseil d’État de prendre le TGV à vil prix. Dans son dernier rapport, la Cour des comptes reprochait à la SNCF de permettre à 843 217 cheminots, retraités, conjoints, enfants et veufs de voyager quasi à l’œil. Mais, là, pas question pour Guillaume Pépy de remettre en cause un « élément fort du contrat social interne » qui aurait risqué « d’alimenter un mouvement social ». À quand une grève des arrêts du Conseil d’État ?
Le Guide Michelin de l’or gris
Le vieillissement de la population est un marché convoité. Un guide de la dépendance notant 8 000 établissements, cosigné par un journaliste de France Info, vient de sortir. Christophe Fernandez, président d’une association de protection des personnes‚ a aussitôt dézingué l’ouvrage. Ce Guide Michelin des maisons de retraite serait, selon lui, une véritable supercherie. Et la création d’une journée de la dépendance, dont sont partenaires des organismes de retraite et de prévoyance, un attrape-nigaud. Plus grave, certains établissements recommandés font l’objet de signalements pour maltraitance. Contacté, Patrick Lelong, se dit victime d’une tentative de lynchage. Mieux vaut, dans ce flou artistique, être jeune et bien portant.
du samedi 13 au vendredi 19 mars 2010 | Bakchich Hebdo N°15
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Apéro bientôt des mobiles la poste
INternational
l’espagne au bord de la Crise de maires
bab’ el web Footage de gueule
Le député UMP François-Michel Gonnot crie haro sur le baudet, il veut « la tête de Raymond Domenech ». Pour le soutenir dans son courageux combat, les Cahiersdufootball.net lui ont adressé un message de soutien publié sur son blog. « La postérité vous donnera raison, comme, jadis, Gandhi face à l’oppresseur anglais ». Fatale flatterie…
Le Paco Rabanne du Net
« The Internet ? Bah ! » Le 27 février 1995, après dix ans d’études sur le Web, l’écrivain Clifford Stoll était catégorique : Internet ne marchera jamais ! L’article paru dans Newsweek comportait quelques perles : « Le directeur du MIT prédit que nous allons bientôt acheter des livres et lire des journaux sur Internet. Euh, bien sûr ! » Le visionnaire était loin d’imaginer que son texte serait déterré quinze ans plus tard (http://minu.me/1u25).
Les ploucs de Facebook
« Si toi ossi t’coné ou a conu 1 amour ke ts lé mo du mon2 ne sufiron a Dcrir » Des fautes qui piquent les yeux, l’intimité étalée… on est bien sur Facebook. Ou plutôt sur Stupidbook.fr, un site beaucoup plus rigolo qui invite à publier par capture les prouesses linguistiques de ses amis sur le réseau social. Et d’en évaluer « le degré de stupidité ». Mention spéciale au groupe « Si toi aussi tu as fais caca sur tes rideaux », qui compte deux fans.
Robin des banques
Un hacker anglais a piraté et volé plus de 7 millions de documents confidentiels aux banques de Lettonie. But de la manœuvre : prouver que les salaires des grands patrons et les bonus aux traders n’ont pas baissé d’un kopek alors que des aides d’État leur avaient été accordées au plus fort de la crise. Avec ses 23 % de chômeurs, ce peuple balte attend de connaître l’identité de son nouveau héros, appelé « Neo ».
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d’un millier de responsables locaux ont été arrêtés ces cinq dernières années et font l’objet d’enquêtes pour corruption. Selon des sources concordantes, plus de 3 milliards d’euros ont été saisis : du cash surtout, mais aussi des objets d’art, des voitures de luxe et même des droits sur des reproducteurs de taureaux de corrida !
« L’argent coulait à flot. L’ordinaire, c’était caviar et champagne. » À Valence, les politiques proposaient des autorisations d’organisation d’événements d’envergure internationale y compris, semble-t-il, la visite dans la ville du pape Benoît XVI en 2006. La société qui a retransmis la messe du Saint-père aurait détourné plus de 2 millions d’euros, selon le quotidien El Pais. Les grands partis politiques commencent tout juste à prendre la mesure du problème. Les socialistes au pouvoir et les conservateurs ont prévu de faire voter au printemps une loi modifiant l’administration municipale, renforçant ainsi les contrôles ✹ Woodward et Newton
Qui a déclaré, dans une interview « depuis l’au-delà » : « Ma mort était accidentelle. Ce jour-là, j’ai brûlé. » A. Jeanne D’Arc B. Ayrton Senna C. Fidel Castro D. Claude François Réponse D. Avec l’aide d’un médium, France Dimanche a prétendu communiquer « en exclusivité » avec le chanteur, décédé le 11 mars 1978.
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es économistes de tous poils y perdent leur latin. Comment expliquer la crise immobilière sans précédent qui frappe l’Espagne ? La clé de l’énigme réside sans doute dans les enquêtes à la chaîne qui visent un millier de maires et d’élus locaux pour corruption et trafic d’influence. Depuis cinq ans, ils ont accordé des permis de construire à des nuées de promoteurs. Résultat : un stock colossal d’appartements invendus. Même si le scandale ne fait pas grand bruit chez nous, la lutte contre la corruption des élus locaux a commencé en juin 2008 avec l’interpellation spectacu-
laire du maire d’Estepona, Antonio Barrientos. Depuis, la télé espagnole diffuse quasi quotidiennement des scènes d’arrestation et le cancer du trafic d’influence a gagné tout le pays, comme à Boadilla del Monte. La petite ville est passée à la postérité grâce à son ancien maire, contraint de démissionner au début de l’année. Arturo Gonzalez Panero est soupçonné d’être l’un des animateurs d’un puissant réseau de trafic d’influence qui s’étend de Madrid à Valence, jusqu’à la Costa del Sol. Un tribunal madrilène vient de saisir plusieurs millions d’euros dont il a bien du mal à expliquer la provenance. Ce sont, semble-til, les confidences d’une employée d’un traiteur qui organisait les réceptions privées d’Arturo qui auraient mis la puce à l’oreille des autorités espagnoles : « L’argent coulait à flot ; ça se voyait aux tableaux, aux statues, quant à la bouffe, je ne vous dis pas… L’ordinaire, c’était caviar et champagne… Dans la ville, c’était un secret de Polichinelle ; la seule chose qu’on ignorait c’était l’ampleur du phénomène… » Boadilla del Monte n’est qu’une des nombreuses municipalités touchées par le scandale. D’après le ministère de l’Intérieur, près
Sarkozy et ses promesses En Conseil des ministres cette semaine, Nicolas Sarkozy a tenté de rassurer les ministres candidats dont il sait qu’ils vont prendre une raclée aux régionales : « Ne vous inquiétez pas. Continuez à vous battre comme des fous et si vous vous êtes bien battu, je ne serai pas ingrat avec vous, je ne vous jetterai pas du gouvernement comme des malpropres. Si vous faites votre boulot de candidat, je saurai en tenir compte. » C’est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent !
Bakchich Hebdo N°15 | du samedi 13 au vendredi 19 mars 2010
Bertrand (suite)
Sarko mi-Fig mi-raison
C’est finalement ce samedi, dans le Figaro Magazine, que le Président a décidé de ne pas s’impliquer dans la campagne des régionales. Dans l’airbus présidentiel qui l’emmenait en Haïti, le 17 février, Sarkozy, entouré de patrons de presse, avait précisé le cadre de cette intervention. Sans doute inquiet de se faire voler l’exclu par Denis Olivennes, patron de l’Obs, Alexis Brézet, journaliste au Fig Mag a joué l’entremetteur. Tout ça pour une interview où il n’est même pas question de remaniement.
Juppé juge Sarkozy…
« Sarkozy a un problème de personne. L’électorat de droite ne va pas voter contre lui à cause de sa politique, mais de sa personne. » C’est Alain Juppé, maire de Bordeaux, qui tient ces propos aimables. Et ajoute qu’il rencontre chaque jour « des gens qui ont voté pour Sarkozy en 2007 mais qui ne recommenceront jamais ». Juppé a de drôles de fréquentations.
… et Fillon
De Juppé toujours, mais cette fois sur François Fillon : « Il bénéficie de l’effet de contraste avec Sarkozy. Sans Sarkozy, il paraîtrait fade ».
Bertrand attaque Malgorn
Xavier Bertrand n’aime pas Bernadette Malgorn, tête de liste UMP en Bretagne: « Ce n’est pas une bonne candidate », tranche celui qui aurait préféré le député villepiniste Jacques le Guen. Mais Le Guen n’avait pas envie d’y aller. Et l’Élysée préférait Malgorn. Tout ça pour finalement perdre.
« L’UMP, ça n’a rien à voir avec le RPR, qui bouffait tout », dit le même Bertrand. Mais à la grande époque, les deux partis concurrents de la droite et du centre, RPR et UDF, réalisaient à eux deux autour de 40%, même les mauvaises années. À comparer avec le score de l’UMP dimanche soir.
Bertrand (fin)
«Moi, mon truc, c’est de prendre le travail le plus dur et de réussir.» Qui parle? Sarkozy? Non, Bertrand.
Une liste peau de chagrin
L’UMP a revu ses ambitions à la baisse pour les régionales. Il y a six mois, elle visait la Champagne-Ardenne, la Franche-Comté et la BasseNormandie, avec un secret espoir pour l’Ile-de-France. Puis ses responsables ont ajouté le Centre et les Pays de la Loire. A une semaine du scrutin, ils prévoyaient « la FrancheComté, si tout va bien… » et tremblaient pour l’Alsace, entre deux sondages contradictoires.
Le Maire, zorro agricole
Ministre de l’Agriculture et candidat UMP en Haute-Normandie, Bruno Le Maire, qui a accompagné Jacques Chirac dans les allées du Salon de l’agriculture le 5 mars, règle ses comptes avec le passé. Il se flatte notamment d’avoir « plus réorganisé l’agriculture en six mois que depuis trente ans ». Chirac appréciera.
Delanoë s’accroche
L’interview que Bertrand Delanoë a accordée au Parisien (9 mars) a fait beaucoup jaser dans les couloirs de l’Hôtel de Ville. Le maire assure que l’heure de sa succession n’est pas venue. Est-il seulement agacé par la notoriété croissante de sa première adjointe Anne Hidalgo, ou envisaget-il un troisième mandat, malgré sa promesse ? On tremble.
Filouteries urbanisme Le grand magasin parisien, fermé en 2005 par son propriétaire LVMH, dévoilera sa nouvelle physionomie à partir de 2011. Outre sa reconversion au luxe et aux affaires, l’ensemble sera plus vaste, grâce au rehaussement de deux bâtiments. En dépit des réglementations.
LVMH prend la
Samaritaine de haut
P
our « sa » Samariconversion de la Samaritaine : le taine version nouveau complexe se répartira XXIe siècle, l’empire entre un centre d’affaires, un hôLVMH voit grand… tel de luxe, un centre commercial ou plutôt haut. Lorset des logements sociaux (voir q u ’ e n j u i n 2 0 0 5 , encadré). l’empire du luxe de Bernard ArAlors que l’enquête d’utilité punault ferme brusquement la Sablique diligentée par le tribunal maritaine pour non-respect des administratif vient d’être bounormes incendie, les 1 500 emclée, on trouve toujours tout à la ployés encaissent le choc. Encore Samaritaine. Notamment un dosaujourd’hui, le site Internet de sier de « révision simplifiée du LVMH explique que « Le magasin plan local d’urbanisme [PLU] » de est fermé pour cet ambitieux projet de 67 000 travaux de mise Dans ce quartier protégé, en sécurité de mètres carrés. longue durée ». La noblesse des impossible de dépasser Serait-ce pour desseins est 25 mètres. Pas pour LVMH. louable : « revide basses raitaliser le tissu sons financières que la direction a soudain pris à économique du quartier », « probras-le-corps un problème connu mouvoir la diversité sociale et gédepuis des lustres ? En effet, le nérationnelle »… Un petit tour prestigieux site accumulait les sur le portail de la Ville de Paris pertes : entre 5 et 10 millions modifie cette généreuse perspecd’euros par an. De là à penser tive. À la rubrique urbanisme, le que le coulage en règle de la Saplan des hauteurs atteste que maritaine a servi à lancer un dans le quartier, sauf dérogation, projet autrement plus lucratif… la hauteur maximale des bâtiLors de la fermeture, des repréments atteint 25 mètres. Il s’agit de respecter le principe des « fusentants de salariés avaient même accusé LVMH de vouloir seaux de protection des sites » réaliser une juteuse opération qui permet, par exemple, d’aperfinancière. Quel mauvais esprit ! cevoir l’Hôtel de Ville depuis En vérité, il s’agit bien d’une rel’Arc de Triomphe. Or, achevé en 1930, l’immeuble de la Samaritaine, côté rue de Rivoli, culmine déjà à 31 mètres. Mieux, celui en front de Seine avoisine les 38 mètres ! Le rapport de l’enquête publique suggère donc « d’adapter les bâtiments », en relevant « la hauteur autorisée sur les îlots concernés à un niveau représentant la hauteur moyenne du bâti existant ». Autrement dit, dépasser de sept mètres les vingt-cinq mètres autorisés, en adaptant le PLU par le jeu d’une dérogation. Simple comme un bakchich délicatement glissé sous une table de mairie ! Au cours de la dernière permanence de l’enquête, qui s’est tenue fin février dans une ambiance de suspicion, cer tains riverains ont clairement dénoncé un deal entre la Ville de Paris et LVMH : l’augmentation de la surface grâce au rehaussement de
plusieurs façades de la Samaritaine contre le renforcement du tissu économique et social du quartier. Un participant a même été expulsé de la salle par la commissaire de l’enquête. Une riveraine s’est indignée du deux poids deux mesures : « J’habite en face de la Samaritaine, au quatrième étage. J’ai voulu faire édifier une terrasse sur le toit, invisible depuis la rue de Rivoli : refusé. Mais LVMH, lui, peut surélever ! » Un riverain de la rue Baillet s’est inquiété : les travaux pourraient fragiliser son immeuble récemment rénové. LVMH aurait racheté plusieurs appartements de cette rue enclavée entre les bâtiments de la Samaritaine. Pour faire de l’entrisme dans les copropriétés ? L’association citoyenne Accomplir a contre-attaqué en réalisant un mémento très instructif, « Ce que cache le projet de la Samaritaine » (http://minu.me/1sgd). Questionné sur toutes ces récriminations, le groupe de luxe n’a pas souhaité répondre à Bakchich. Sans doute pour prendre de la hauteur sur ces basses spéculations. Retoqué par la Ville en 2008, le projet de LVMH pour la Samaritaine emporte l’assentiment de l’administration parisienne lors de sa présentation en avril 2009. Toutefois, ce n’est qu’au quatrième trimestre 2010 que les plans définitifs seront connus ; les travaux doivent débuter courant
2011 pour s’achever en 2013. Cerjet recueille l’assentiment des tains voient dans le dévoilement riverains avec visites du site, bâactuel du projet une manœuvre che d’information rue de Rivoli dilatoire : LVMH abat ses cartes et création d’une Maison du Proen sachant qu’il ne reste plus asjet. Pour l’instant, ces heureuses sez de temps initiatives n’ont pour un recours pas vu le jour. Les riverains dénoncent qui pourrait le Rien à voir avec le deux poids deux mesures le conflit d’intécontraindre à modifier son qui prévaut dans ce dossier. r ê t p o s s i b l e plan. qu’induit la poLe 7 décembre sition d’un ca2009, une concertation a eu lieu dre de LVMH : Christophe Girard, « en vue du devenir de la Samaridirecteur de la stratégie de la ditaine » : Philippe de Beauvoir, vision mode de LVMH, est égaledirecteur de la Samaritaine et ment maire adjoint chargé de la culture à la mairie de Paris ✹ une cadre de LVMH, Marie-Line Antonoz, ont souhaité que le pro françois nénin
De grand magasin à grand fourre-tout du luxe Vitrine, dans tous les sens du terme, du Paris architectural flamboyant, la Samaritaine a connu bien des évolutions, depuis le commerce installé en 1870 par Ernest Cognacq et sa femme Marie-Louise Jay dans l’arrière-salle d’un café. Très vite, le couple achète le bâtiment d’en face et ouvre les Grands Magasins de la Samaritaine – et parvient, au passage, à imposer le travail du dimanche à ses employés. Pendant trente ans, les architectes Frantz Jourdain et Henri Sauvage amé-
nagent, construisent et embellissent un ensemble qui finit par compter quatre immeubles, dont deux classés aux monuments historiques. La structure en acier et la décoration extérieure type Art nouveau du bâtiment de Jourdain – le magasin 2 – marquent le quartier. Il sera prolongé par Sauvage, à la mode Art déco. Avec 48 000 mètres carrés, la Samaritaine devient le plus grand des grands magasins parisiens. Après l’avoir achetée en 2001 puis fermée en 2005, LVMH entend livrer
en 2013 une Samaritaine new-look. La surface, augmentée par le rehaussement de deux des quatre bâtiments, sera de 67 000 mètres carrés, dont 24 000 pour le commerce et 21 000 pour des bureaux. Plus, business oblige, 14 500 mètres carrés pour un hôtel de luxe et son centre de conférences. Dans cet étalage approuvé par la Ville, la « grande » nouveauté reste la création de logements sociaux (sur 7 000 mètres carrés) et d’une crèche de soixante places ✹ f.N.
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Filouteries
Les candidats ringards URNE MOLLE Alors que les électeurs choisissent, dans un climat d’indifférence préoccupant, leurs représentants aux vingt-six régions, florilège, en sept familles, de candidats peu engageants. Les meilleurs des pires.
Des files de fils de Aquitaine • Marie Bové (Europe Écologie), fille de José. Bretagne • François Guéant (UMP), fils de Claude, secrétaire général de l’Élysée. Corse • Paul Giacobbi (apparenté PS), fils de François, petit-fils de Paul Joseph Marie, arrière-petit-fils de Marius, élus. • Émile Zuccarelli (Radical de gauche), fils de Jean, député de 1962 à 1986. • Camille de Rocca Serra (UMP), fils de Jean-Paul, 47 ans maire de Porto-Vecchio. Guadeloupe • Marie-Luce Penchard (UMP), fille de Lucette MichauxChevry, sénatrice et ministre. Ile-de-France • Marion MaréchalLe Pen (FN), petite-fille Jean-Marie. • Axel Poniatowski (UMP), fils de Michel (ministre de l’Intérieur giscardien). • Pierre Laurent (Front de Gauche), fils de Paul, député PC. Languedoc • France Jamet (FN), fille d’Alain, cofondateur du FN. Nord • Valérie Létard (UMP), fille de Francis Decourrière, ancien député européen et actuel président du Valenciennes Football Club. • Yann Capet (PS), fils d’André, député. • Delphine Bataille (PS), fille de Christian, député. PACA• Christophe Masse (PS), fils de Marius, député de 1981 à 2002, petits-fils de Jean, deputé. Poitou-Charentes • Veronique Abelin (Nouveau Centre), fille du deputé-maire Jean-Pierre.
Best of beaufs • René Anger, directeur de cabinet de Claude Gewerc, président PS picard, au sujet de Caroline Cayeux, tête de liste UMP : « C’est une nana de droite réac, sourire Colgate, méthodes de voyous, grosse fortune. Ces gens-là n’aiment pas les pédés. » • Cette même Caroline Cayeux : « Oui, nous ferons tout pour que l’emploi diminue. » • Philippe Briand, maire UMP de Saint-Cyr-sur-Loire (37), à propos des socialistes : « On va tous les niquer ». • Jean-Pierre Olivier, candidat carcassonnnais UMP non retenu : « C’est pas une liste, c’est du pétassage ! » • Frédéric Lefebvre : « Voter FN revient à voter socialiste ». • Philippe Lavaud (PS) : les Jeunes Pop’, ce sont les « jeunesses hiltériennes ». • Daniel Cohn-Bendit : les candidats MoDem sont des « déchets nucléaires », et « le fréchisme c’est du Mussolini ». • Naima Chaira, candidate PS en Ile-de-France, à Éric besson, à propos d’un dîner organisé au ministère de l’Immigration : « J’ai trop peur qu’un charter m’attende à la sortie. » • Les militants UMP du Jura, dans une lettre à Alain Joyandet dénonçant la constitution des listes : « La prochaine fois, convoquez les comités et appellez le “dîner de cons” ».
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C
lic-clac ! La nouvelle photo du fité – candidat ou pas – de la tribune pour se paysage politique français est faire voir des Français. François Fillon a pardans la boîte. Non que les éleccouru la France, de meeting en meeting, meteurs déclarent leur passion surant une popularité que lui envie Nicolas pour un scrutin dont ils persisSarkozy. Le chef du gouvernement a pris teltent à difficilement mesurer lement goût à ses escapades électorales qu’il l’enjeu : mal identifiées, les vingt-six régions se verrait bien poursuivre jusqu’à l’Élysée… de la métropole et de l’outre-mer, pourtant en Si toutefois le Président sortant décidait de charge du développement économique, de baisser les bras en 2012 et à condition de se l’aménagement du territoire, des transports faire virer après les régionales. Car personne, et des lycées, souffrent traditionnellement sous la Ve République, n’a jamais quitté Mad’un déficit de mobilisation. Mais ce dernier tignon pour s’installer directement à l’Élysée. scrutin global avant la préEt puis qui mettre à la place sidentielle de 2012 vaut du docile Fillon, cet avaleur Martine, Dominique avant tout révision générale de boas invétéré ? Il n’y a pour des leaders politiques guère de rechange, même si et consorts font leur tour en mal de positionnement. Sarkozy menace le gouverde piste pour 2012. Le second tour révélera la nement d’un vaste remaniecouleur dominante de ment en cas de Bérézina l’Hexagone : entièrement rose, comme le repour l’UMP. Vous avez dit scrutin local ? ! vendique Martine Aubry qui aimerait bien Avec un grand chelem pour le PS, Martine prendre à la droite l’Alsace et la Corse ; piqué Aubry, conforterait son autorité de première de bleu, comme le rêve Xavier Bertrand, ou secrétaire du parti socialiste en même temps de vert, comme l’espère Cécile Duflot ? Deux qu’elle renforcerait sa position sur la ligne couleurs devraient faire pâle figure si ce n’est de départ des primaires à gauche. Une place s’effacer du cadre, à moins d’alliances de seque lui dispute déjà François Hollande, tout cond tour : l’orange Bayrou et le rouge Mélencomme Jean-Luc Mélenchon, qui s’est égalechon-Buffet. ment offert un joli tour de France en forme Au jeu du qui triomphe – qui émerge, qui de tour de piste pré-présidentiel. s’enfonce, qui disparaît ? –, certains ont veillé Grand perdant désigné avant même l’issue à prendre une longueur d’avance, et ont prodes élections : François Bayrou. En l’espace
de quelque deux années, il aura tout perdu pour cause de monomanie élyséenne. Ségolène Royal serait dans le même cas si elle n’était candidate en Poitou-Charentes, terre sur laquelle elle s’était retirée avant même la tempête. Son score déterminera son retour à Paris, avec ou sans fanfare. Reste l’outsider, Dominique de Villepin qui, au salon de l’agriculture, a battu tous les records et s’est empiffré à tous les stands – plus fort que Chirac avec neuf heures au compteur. Le grand vainqueur du vote risque d’être l’abstention, dans un scrutin marqué par l’absence d’enjeux perçus comme décisifs et par la personnalité peu charismatique de beaucoup de présidents de région. Bakchich a décidé de s’intéresser au profil sans relief de nombreux candidats à cette élection dévaluée. Les tocards sont de retour : fraîchement parachutés, totalement opportunistes, radicalement beaufs, franchement allumés, vraiment bandits, sacrément cumulards ou naturellement fils à papa. Les régionales, des élections pour les nuls ? ✹ Florence Muracciole www.bakchich.info
Les articles sur la campagne des régionales dans notre page dédiée: http://minu.me/1tjt
des opportunistes d’amour et de frêche Figurer sur une liste en position éligible ressemble parfois à une grande braderie où le retournement de veste est vital. Au marché de l’opportunisme : un chèque de 4 500 euros, tarif demandé par Nicolas Pompigne-Mognard pour figurer sur la liste UMP du Tarn-et-Garonne ; un chef de fil de la droite valoisienne vendéenne, Stéphane Frimaudeau, réfugié en terre socialiste ; une strausskahnienne, Nadine Peris, harponnée par le MoDem en Paca… Sans compter ces élus de droite qui appellent sans détour à voter Georges Frêche.
«
U
ne élection ? Quelle élection ? Frêche a gagné et c’est tant mieux pour la région ! De toute façon, en face, il n’a que des pitres. » Prononcée par le député UMP Jean-Pierre Grand, la phrase a de quoi surprendre. Le maire de Béziers et candidat UMP, Raymond Couderc, qu’il soutient officiellement, appréciera. Certes, Grand est un villepiniste en délicatesse avec l’appareil sarkozyste. Mais, en LanguedocRoussillon, il est loin d’être le seul, à droite, à pencher pour Frêche. Et à ne pas trop s’en cacher. « Avec lui, les grands dossiers se décident en un quart d’heure. Quand les idées sont bonnes », explique-t-il, étonné qu’on s’étonne.
l’ami jojo
Dans l’agglomération de Montpellier, Jean-Luc Meissonnier, le maire UMP de Baillargues, 6 000 âmes, fait lui aussi pratiquement campagne pour « Jojo ». « Vous avez toujours été présent sur les projets structurants de Baillargues. Je suis sûr qu’un grand nombre de Baillarguois s’en souviendra au moment de renouveler
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son soutien au président de région », lançait-il à Frêche lorsque ce dernier présentait son projet de pôle multimodal, le 19 février dernier. De fait, Meissonnier n’a pas été trop mal loti par le président de région sortant, qui lui a promis une gare TER, le tramway mais aussi une base de loisirs. Idem pour le maire divers droite de Beaucaire, Jacques Bourbousson : le jour où Frêche en campagne arrive avec un gros chèque pour des travaux sur la digue du Museoir, il confie aux journalistes présents qu’il votera pour lui au second tour. Sans état d’âme. Tout comme Henri Martin, l’édile de Port-la-Nouvelle, lui aussi bien servi par l’ami Frêche. Clientélisme ? « Nos adversaires disent cela parce qu’ils n’ont vraiment rien d’autre à dire », rétorque Jean-Pierre Grand. Mais de quels adversaires parle-t-il au juste ? À gauche ? À l’UMP ? On s’y perd. Au sujet de ceux qui, dans ses propres rangs, « militent » pour Frêche, Couderc le candidat UMP assure qu’il ne s’agit que de quelques individus égarés et pas d’une tendance de fond. Pas de
panique, donc. « Je m’en bats les flancs. Il y a ceux qui en ont et les autres… prêts à se vendre pour un plat de lentilles », finit-il par s’emporter.
clin d’œil
N’empêche qu’au-delà du simple clientélisme, Frêche sait parler à l’électorat de droite. Le patronat local, par exemple, est loin de lui être défavorable, le BTP en tête. À l’extrême, les électeurs
frontistes applaudissent ses dérapages et se rallient à la victime du système parisien bienpensant. Au point que certains n’hésitent pas à interpréter sa sortie « pas très catholique » comme un clin d’œil calculé à leur endroit. Si Georges Frêche voit son horizon s’obscurcir à gauche, il pourra toujours se consoler avec ses nouveaux émules ✹ Lucie Delaporte
Éric Besson et ses bessonnettes
Trois drôles de dames. Membres des Progressistes, le club d’Éric Besson, elles sont passées, comme leur mentor, du PS à l’UMP. Besson a négocié des places en position éligible pour deux strauss-kahniennes : Véronique Bensaid, neuvième à Paris, et Linda Uzan, élue PS à Sarcelles, au sixième rang dans le Val d’Oise. Quant à Anne-Sophie Taszarek, 23 ans, ex-secrétaire des jeunes socialistes du Pas-de-Calais, elle est passée sur la liste de Valérie Létard.
Filouteries
des régionazes
Les Allumés de lorraine
L
orraine, morne plaine. Treize listes aux régionales. Trois de plus qu’en 2004. Un record. Et deux grenouilles politiques qui se veulent aussi grosses que le bœuf Jean-Pierre Masseret, président PS sortant. À défaut de local de campagne, les « outsiders » reçoivent dans un café de Nancy, près de la gare. L’un, Patrice Lefeuvre, défend les retraités et les seniors. L’autre, Victor Villa, est un stakhanoviste du suffrage universel et des volte-face politiques : 44 ans, dont vingt-deux à essayer d’exister localement. Soit, avant ces régionales, deux législatives, deux cantonales et la municipale de 2008. Sous des couleurs qui varient du bleu ciel de l’UDF au blanc vendéen du MPF de Philippe De Villiers avant de rejoindre le rose socialiste de Rombas (57) dont il est l’actuel maire adjoint. Il se présente sans étiquette, faute de mieux. « J’ai contacté le Nouveau Centre, le MoDem, mais ils ne m’ont pas voulu », avoue-t-il sans la moindre gêne. « Il a même essayé d’intégrer notre liste à la dernière minute », ba-
lance son compère défenseur du troisième âge. Les frais de campagne n’étant pas remboursés aux candidats en cas de score inférieur à 5%, le têtu des urnes a dû emprunter 8 000 euros pour que son bulletin soit présent dans un quart des bureaux de vote. Sacrifice que le seigneur des seniors n’a pu consentir avec les 2 000 euros de dons. Il faut donc télécharger son bulletin de vote sur son site Internet et l’imprimer soi-même.
objectif… 2 %
Leur campagne ? Occuper les médias et arpenter quelques marchés. Sans la tête de liste des Vosges de Villa, en Angleterre pour ses études. Ils l’assurent, cette élection n’est qu’un ballon d’essai. Objectif, dépasser 2 %. « C’est une sorte de référendum pour nous », assure Lefeuvre. Leur ambition ne s’arrête pas là : « On vise la présidentielle et les législatives ». En attendant, ils pensent à leur unique débat télévisé sur France 3 Lorraine. C’est maintenant ou jamais ✹ louis cabanes
plus que jamais cumulards Des Bandits éjectés du sud-est
A
l’ombre des urnes en fleurs, de la Provence à la Corse, on attend moins le deuxième tour du scrutin que le 22 mars, son lendemain. « On risque d’avoir un lundi festif, s’amuse une huile politique marseillaise. La trêve judiciaire va toucher à sa fin. » Depuis près d’un an, les dossiers s’empilent sur le bureau des juges de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille.
vauzelle visé
Ainsi persiste une enquête fort gênante pour la majorité socialiste sortante et le président de région, Michel Vauzelle : le scandale des subventions détournées du conseil régional. Des centaines de milliers d’euros soustraits des caisses vers de fausses associations, voilà qui est un brin gênant pour l’ancien et éphémère garde des Sceaux de Pierre Bérégovoy. Ses deux plus proches collaborateurs se trouvent encore mis en examen, bien qu’exfiltrés vers d’autres cieux. Directeur général des services, Jules Nyssen œuvre aux côtés d’Hélène Mandroux, maire de Montpellier, quand Franck Dumonteil est devenu directeur de cabinet d’Eugène Caselli, président de la Communauté urbaine de Marseille également ciblée par dame justice pour ses appels d’offres… Une bouillabaisse que la tête de liste Vauzelle a arrangée en rencontrant le procureur, en juillet 2009, bien avant les élections, histoire, comme l’avait raconté Bakchich.info, de prendre la température ; puis en nettoyant les listes de noms trop liés aux affaires. Seule lointaine rescapée, Nadia Boulainseur, la cousine de l’ancienne vice-présidente du conseil Samia Ghali, laquelle est madame Dumonteil à la ville.
bonne mère
Un nettoyage comme un slogan de campagne. La tête de liste UMP Thierry Mariani a exigé de ses ouailles un casier judiciaire aussi vierge que la Bonne Mère. Mis en examen pour corruption passive, et libéré après quatre-vingt jours de cabane, le maire de Beausoleil (près de Nice), Gérard Spi-
nelli, n’a pas vu sa candidature retenue. Et crie au coup monté par Estrosi, le maire nissart. Initialement troisième sur la liste des Bouches-du-Rhône, l’édile de Tarascon, Charles Fabre, lesté de deux gardes à vue et de l’inconfortable statut de témoin assisté pour une embrouille sur la réfection du palais de justice a été gentiment éjecté. « Il paie pour d’autres », compatissent les hiérarques socialistes. Remplacé au pied levé par le maire adjoint d’Aixen-Provence, Jean Chorro, dont les flics ont eu tout loisir de déguster les conversations avec Paul Lantiéri, ex-patron du cercle de jeux Concorde à Paris, en cavale depuis bientôt deux ans. Au moins les nationalistes de l’île de Beauté jouentils cartes sur table judiciaire. Derrière l’héritier Gilles Simeoni, tête de l’une des deux listes nationalistes, pointe Jean-Christophe Angelini. Mis en examen pour avoir essayé de refiler un faux passeport à Antoine Nivaggioni, époux de sa colistière Nadine Nivaggioni, poursuivi pour détournement de fonds. Des natios à visage découvert, chapeau et cagoule bas ! ✹ xavier monnier
Jacques Cheminade, chemin (mal)faisant
Aussi familier des isoloirs que du box des accusés, Jacques Cheminade va de campagne électorale en polémique et procès. Depuis plus de trente ans. Auréolé d’un 0,27 % à la présidentielle de 1995, son courant Solidarité et progrès présente aujourd’hui une liste en Bretagne. Sauf que, depuis 2006, le Trésor public lui réclame 171 525,46 euros, contre l’avance consentie par l’Etat pour l’élection de 1995. Sans parler de sa condamnation à quinze mois avec sursis en 1992. Il avait profité d’une malade d’Alzheimer, qu’il avait encouragée à faire don de 1 197 000 francs (environ 180 000 euros) au POE. Ces casseroles nourrissent son obstination politique. Absent en 2007, faute des 500 signatures de maires et à cause de tracas financiers, il se pose à présent « en miracle économique breton ». Une réponse de Normand.
a Le cumul des mandats est limité, pas celui des candidatures. Certains tentent le tiercé (le PS Alain Rousset en Aquitaine: législatives, municipales et régionales), d’autres le quarté (l’UMP Christophe Béchu en Pays de la Loire: municipales, cantonales, européennes et régionales).
rafales de Parachutés
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oilà vingt ans que Ségolène Royal a été parachutée en Poitou-Charentes. La pratique, vieille comme le suffrage universel, continue de charrier son lot de crânes d’œufs en mal de légitimité électorale. Les appelés pour la bataille de 2010 sont au garde-à-vous régional. À l’Élysée, ce sont Sophie Dion, Sybille Veil et Franck Louvrier qui ont été tirés du chapeau de Sarko. Respectivement conseillers aux sports, au social et à la presse, et priés de briller sur les listes de Haute-Savoie, de Paris et des Pays de la Loire. François Fillon, itou, a ses petits protégés de cabinet envoyés au front. Gilles Dufeigneux, dernier Mohican du Morbihan et Vincent Chriqui, jeune liseron sur liste iséroise. Les ministères fournissent eux
aussi le contingent en conscrits. Une dizaine de drilles prêts à bouter le feu aux quatre coins des terres socialistes. Comme Guillaume Larrivé, aux ordres d’Hortefeux, Franck Supplisson de l’équipe d’Éric Besson ou Marie-Claire Daveu, conseillère de Nathalie Kosciusko-Morizet. Lâchés dans l’Yonne, le Loiret et à Paris. Quelques marmousets de l’UMP ont la chance de se faire les dents, chacun sous le regard bienveillant de son père politique. Enguerrand Delannoy dans la Vienne, biberonné au lait Raffarin. Quentin Bardet, assistant parlementaire de Xavier Bertrand, dans son fief de Picardie. Qui a également imposé le président des Jeunes Pop’ en Ile-deFrance, Benjamin Lancar. Nous voilà rassurés ✹ l. C.
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Filouteries élections en irak
l’info à nu « L’Express » allongé
L’info. L’Express nous gratifie d’un
dossier : « Les nouveaux réseaux qui comptent ». Le décryptage. Ne pouvant, chaque semaine, faire sa couverture sur « Le pouvoir des francs-maçons », l’hebdo des cadres en panne de cimaises, trouve un ersatz avec ce « réseau ». Le patron du magazine, l’insensé Christophe Barbier, nous prévient que « l’État ne parvient pas seul à adapter le pays à la modernité… mais que les forces vives de la société ne rendent pas les armes ». Dommage qu’en tête de gondole, Barbier ait oublié Anne Méaux. Une dame qui est la mère de tous les réseaux. Oublier Anne, alors qu’elle est chef suprême des aiguillages, et connaît si bien le train-train de l’Express ! Exemple, il y a un an, dans le XVIIe arrondissement de Paris, à une table d’Il Restorante, le meilleur italien de Paris, Anne Méaux fêtait l’anniversaire de sa fille avec Jean-Marie Pontault, star de l’Express et prince vénéré du journalisme indépendant.
Dati en eau de Bourdin
L’info. « Dati appelle depuis Bagdad
ABANDON
Pécresse en détresse
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l y a deux semaines, lors d’un res, les sous-ministres Nathalie déjeuner avec un journaliste, Kosciusko-Morizet et Rama Yade, Valérie Pécresse était au bord assurent le service minimum. des larmes. Sur le thème qu’il est Seule la championne de karaté terrible d’être une femme donnée kata, catégorie vétéran, Chantal perdante par les sondages et atJouanno, continue de se battre taquée par tous : Huchon bien sur le terrain. Du coup, la secrésûr, Stéphane Guillon et Guy Cartaire d’État à l’Écologie est désorlier, mais aussi l’Élysée, ses promais reçue à l’Élysée pour déjeupres colistiers, ner avec plus et le noyau dur d ’ é g a rd s q u e Moquée des humoristes, de l’UMP. Sans dame Pécresse. parler du site Quant à Roger lâchée par ses colistiers, Internet Les inKaroutchi, il l’UMP… et l’Élysée. discrets, dont prépare l’avenir. l’actionnaire L’« opposant préprincipal, David-Xavier Weiss, féré de Jean-Paul Huchon », comn’est autre que le plus proche colme il se désigne lui-même, délaborateur de Roger Karoutchi, jeune avec la plupart des UMP président sortant du groupe UMP éligibles pour s’assurer leur souau conseil régional. Lequel satien à l’élection du président du voure sa revanche après avoir été groupe au conseil régional. Ce battu, de peu, par Pécresse lors vieux grognard du chiraquisme des primaires à droite. a bien l’intention de se présenter Le Château n’est pas étranger à face à Pécresse, quitte à créer son ce lynchage généralisé. La sepropre groupe. maine dernière, Pécresse était Seuls les Échos relaient encore la convoquée avec les principales campagne de Pécresse. Le quotitêtes de liste de l’UMP : « Mais dien, où officie comme éditoriapourquoi tournez-vous en rond ? liste son beauf Jean-Francis Pés’est étonné le chef de l’État. cresse, veille au grain. La tête de Vous auriez dû vous emparer du liste UMP en Ile-de-France a eu projet du Grand Paris, qui aurait droit à un papier promotionnel dû constituer l’ossature de votre sur son bouquin de campagne. programme. » Dans la foulée, VaHeureusement, il lui reste la lérie Pécresse convoquait les verte Dominique Voynet et son journalistes et, bonne élève, dépapa pour la défendre. La pretaillait point par point le projet mière s’est fendue d’un commuprésidentiel. Peine perdue, aucun niqué pour protester contre les média, ou presque, ne reprenait attaques machistes des humorisces déclarations. « Trop tard », tes Carlier et Guillon parlant soupirait un conseiller présidend’une femme « défaite », voire tiel, assez sceptique sur les chan« battue ». Le second a envoyé un ces de Pécresse de conserver son partenel e-mail d’insultes au plus maroquin. proche collaborateur de KaDans son propre camp, les défecroutchi ✹ tions se multiplient. Ses colistiè nicolas beau
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Bakchich Hebdo N°15 | du samedi 13 au vendredi 19 mars 2010
les rédactions. Qui la prendra demain matin ? Europe 1 ? » En titillant la radio concurrente, le journaliste de RMC Jean-Jacques Bourdin a vexé Marc-Olivier Fogiel. Le décryptage. La guerre des animateurs a occulté la com’ toute en connivence de Dati, partie en Irak pour « observer le déroulement des législatives ». Le Parisien et France 24 ont répondu à l’appel de l’ex-ministre de la Justice. Plus zélée, l’AFP a envoyé ses reporters effectuer avec Dati une passionnante promenade « au coucher de soleil dans un parc des bords du Tigre ». « L’ex-ministre de la Justice a flâné au milieu de familles pique-niquant au pied de l’hôtel Sheraton. » Les bureaux de vote ? Sans doute pas assez glamour. De son côté, Bakchich attend encore et toujours le coup de fil.
petit remaniement de conséquence L’HUMEUR DE PROBST Jean-François Probst, ex-conseiller de Jacques Chirac, Charles Pasqua ou de Jean Tiberi, commente l’actualité. La VIe République n’est plus à la mode. Moi, je fais le rêve d’une VII e République. La sagesse aidant et la maturité venant, Sarkoko doit admettre cette évidence. Les Français aiment la cohabitation. Le 21 mars, il lui faut nommer au gouvernement les vainqueurs socialistes aux régionales. Même le très sécuritaire Hortefeux n’est plus aimé des flics qui l’ont surnommé Fantomas : trop absent, trop bronzé, trop lisse. Après tout, Sarkoko a toujours été très fort pour rouler les autres dans la farine électorale. Ségolène pourrait prendre la place de Bussereau aux Transports, pour réaliser le ferrroutage dont elle parlait voici vingt ans. Je verrais bien Maurice Leroy, un ancien du PC haut en couleur, à la Défense en lieu et place de l’inodore Morin. Exit Kouchner, bienvenue à la tête du Quai à Philippe Faure, ambassadeur au Japon et fils du grand Maurice, cet amateur de cassoulet qui aimait trop la vie pour rester plus d’un mois ministre de la Justice en 1981. Après sa victoire contre Pécresse, Huchon aurait droit à un super-ministère, remplaçant, tout juste, Pécresse, Chatel et Kosciusko. Avec Roger Karoutchi comme secrétaire d’État, qui aurait su tomber à gauche. Bockel serait utilement remplacé aux Anciens combattants par un Georges Frêche qui solderait enfin la question des harkis qu’il baptisa un jour de « sous-hommes ». Rien de tel qu’un ministre culpabilisé pour s’intéresser – enfin – aux soldats perdus de la guerre d’Algérie. Le très médiatique Hirsch remplacerait le non moins médiatique abbé Pierre, trop tôt disparu, et Yazid Sabeg, chargé
de mission sur la diversité, tel un Barack Obama qui aurait mangé trop de pâtes, ferait merveille au commerce extérieur, avec les Émirats arabes unis par exemple, où Anne Lauvergeon n’a pas fait merveille. Frédéric Mitterrand cèderait sa place à Jack Lang, en panne depuis son vote, le 23 juillet 2008, en faveur de la révision constitutionnelle de Sarkoko. Michel Vauzelle, le futur président de Paca, pourrait succéder à MAM, lui qui a déja été ministre de la Justice avec la gauche et n’a laissé aucun souvenir – une qualité à ce poste exposé. N’est-ce pas, Rachida ? Aubry mérite une promotion comme porte-parole. Parler pour ne rien dire, n’est-ce pas un métier ? Dans l’Hérault récemment, on lui demandait son avis sur l’élection de Jean-Noël Guérini comme président de la fédération socialiste des Bouches-du- Rhône, un poste qui n’existe pas dans les statuts du PS. « Je ne comprends pas le sens de votre question », a-t-elle répondu avant de prendre la fuite. Voilà de la bonne com’ ! Enfin, François Bayrou ferait un bon ministre d’État et ministre de l’Agriculture ; chaque année, lors du Salon, il pourrait se faire traiter de « pauv’ con », ce qui ne déplairait pas à Sarkoko. Claude Guéant pourrait céder son fauteuil du Palais au Prince Jean avec, comme adjoint, le prince Louis. L’actuel secrétaire général de l’Élysée trouverait un utile lot de consolation à Matignon. Depuis François Fillon, on sait que le Premier ministre ne sert à rien. Sauf à inquiéter le grand patron avec de trop bons sondages. Avec Guéant, le risque d’excès de popularité est limité !✹ J.-F. P.
Les maçons du 9-3
n flic, franc-maçon, tête de liste UMP U et chouchou de Sarko I , Bruno Beschizza. Un associatif, fer de lance du PS, er
Tolstoï bosse pour Hédiard
L’info La dernière campagne de pub
d’Hédiard squatte les écrans de télé. On y voit une blonde glacée. Le décryptage La blonde, c’est Alexandra Tolstoï, arrière-petite-fille de l’écrivain. Surtout, cette douce froide est l’égérie de Sergeï Pougatchev, oligarque russe, propriétaire d’Hédiard, mais aussi de France-Soir (voir page 9). La belle n’arrête pas de se livrer à la presse anglaise et explique à quel point c’est génial d’être belle, jeune et riche. Ce que tout le monde ignorait jusque-là.
adjoint à la sécurité à Saint-Ouen, qui sonne bon la diversité, Abdelhak Boucheri. La Seine-Saint-Denis, département prompt à s’enflammer, était promise à une campagne fort sécurisée. Après des débuts un brin tendus – polémique sur l’appartenance à la fonction publique de Beschizza, controverse sur sa proposition de mettre en place des voitures réservées aux femmes dans les transports – les deux prétendants ont adopté une attitude plus fraternelle, sous l’égide du grand architecte de l’univers. Si Beschizza appartient à la Grande Loge de France, Boucheri fréquente, lui, le Grand Orient. Et les grands maîtres, qui n’aiment rien moins que les polémiques, les ont fermement rappelés à l’ordre. Le 9-3 n’a pas toujours le mauvais œil ✹ x. m.
Au bazar des médias presse Stupeur et tremblements au Parisien : le moribond France-Soir prépare son grand retour. Le quotidien de feu Pierre Lazareff, désormais propriété d’un oligarque russe proche de Poutine, a mis les petits plats dans les grands. La guerre de la presse populaire est lancée.
Grosse artillerie, petit journal
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epuis quelque temps, dans les couloirs du Parisien, on scrute à la loupe la une de France-Soir. C’est que la nouvelle formule du Parisien n’a pas porté ses fruits. Les unes, plus magazine, sur « La dresseuse tuée par son orque » (25 février) ou « Marre de cet hiver » (10 janvier) ont décon
certé une partie de la rédaction sans trouver de nouveaux lec teurs. Une mauvaise passe qui aura au moins eu le mérité de reculer le plan de départs volon taires initialement prévu en mars. Coup du sort, France-Soir a recruté des anciens du Parisien dont l’ancien directeur de la rédaction Dominique de Mont valon. Autant de journalistes qui pourraient dévoiler les re
Christian de Villeneuve, piégé par la vie de cour
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our populaires qu’ils soient, les journaux n’en ont pas moins une vie de cour. Avec intrigues et révolution de palais dont Christian de Ville neuve avait jusqu’à présent pro fité. Ce passionné de courses a toujours misé sur le bon cheval. Passé d’employé au Matin à la direction de la rédaction du Reader’s Digest dans les années 80, Villeneuve continue sa carrière au Parisien qu’il ne quitte que pour visiter, à Tunis, son ami Ben Ali. Puis, miracle, il est nom mé directeur des rédactions du groupe Lagardère. Christian y marque les esprits avec un mé morable sujet sur la taille de la maille des filets des pêcheurs es pagnols. En mai 2008, il vient à la rescousse du Journal du dimanche. Un galop de deux ans avant de chuter le 15 février sur un étrange attelage.
À l’été 2009, Villeneuve s’était appliqué à décrire à l’éditoria liste Claude Askolovitch son pé rimètre d’activité afin de lui bar rer le chemin de la direction. Trop étriqué pour l’ambitieux, qui trouve dans le rédacteur en chef Olivier Jay un allié de cir constance. Et en Arnaud Lagar dère une oreille compréhensive. Six mois plus tard, Villeneuve est débarqué avec moult indemnités, un satisfecit de Didier Quillot, le boss de Lagardère Active qui gère les journaux du groupe et les applaudissements plus que polis de la rédaction. «Étrange qu’il ne se soit pas méfié davantage», confie un proche. Et qu’il n’ait pas senti la tentation du fils Lagardère : confier, en vue de 2012, la direction du JDD à une équipe DSK-compatible, quand tous les autres titres joueront le jeu présidentiel ✹ X. M.
presque. À France-Soir, l’argent est là. Six millions d’euros pour la pub et 500 000 exemplaires an noncés dans les kiosques. Merci qui ? Merci Sergeï Pougat chev, oligarque russe, ultranatio naliste, et membre du premier cercle de Vladimir Poutine. Fort de son matelas de roubles, il va drouille entre Londres, Saint-Pé tersbourg et la côte d’Azur pour investir dans le luxe, la construc tion navale, l’immobilier, la télé vision et la presse. Vu de Russie, après Hédiard, qu’il a racheté en 2007, FranceSoir sentait bon la gloire d’an tan. Pougatchev a donc poussé son fils Alexandre, 24 ans, à en prendre les rênes l’année der nière via sa holding Sablon In ternational. Diplômé de l’obs cure International University of Monaco, c’est lui qui préside aux destinées de la vieille maison. En juillet 2009, alors qu’il rece vait dans ses locaux flambant cettes d’une neufs tout ce que la presse pari presse popu sienne compte de « grands » laire qui marche. noms, il avouait qu’il espérait La rumeur du para « atteindre 500 000, 1 million et, ne gâchons pas notre plaisir… 2 milchutage de Christian de Villeneuve, ancien du Parisien lions d’exemplaires » (Francepassé depuis par le Journal du Soir du 10 juillet 2009). dimanche, a achevé d’agacer les En attendant de boire le champa têtes pensantes du Parisien (voir gne de la victoire à l’arrière de sa ci-dessous). Que du bon pour Bentley, Alexandre – devenu ci France-Soir qui toyen français a mis les petits à la vitesse du Six millions d’euros plats dans les son, préalable grands. Un dé indispensable à sur la table, 500 000 ménagement la possession exemplaires attendus. sur les Champsd’une entrepri É l y s é e s, u n e se de presse – nouvelle maquette, un prix de tâche d’embellir l’immeuble du vente ramené au plus bas (entre journal : un ascenseur privé pour 50 et 70 centimes selon les sour éviter les travailleurs ordinaires ces), de « grandes » signatures et des cartes magnétiques qui (PPDA, Patrick Le Lay, Laurent commandent l’accès des étages. Cabrol, Gérard Carreyrou…), et Pendant que le patron s’occupe pour ne pas froisser le fidèle tur des peintres, ses journalistes fiste, six pages de courses. A traitent la récente visite de Med priori, ça part bien. Et les équi vedev en France, précisant avec pes du Parisien (496 000 exem emphase comment « le président plaires vendus par jour) ont tou russe a profité de sa présence à tes les raisons de paniquer. Ou Paris pour engranger un accord spectaculaire concernant l’achat auprès de Paris de quatre exemplaires d’un puissant navire de guerre, le Mistral » (France-Soir du 3 mars). Si l’accord va au bout, c’est papa Pougatchev, dans ses jolis chantiers de Severnaya Verf, près de Saint-Pétersbourg, qui construira les bateaux. De quoi payer l’ascenseur. Voire de le ren voyer. Dans sa conquête de l’Occident, Alexandre peut compter sur une alliée de poids : Christiane Vul vert, la directrice générale délé guée et directrice de publication de France-Soir. Un personnage dont la capacité d’adaptation n’est plus à prouver (voir enca dré). Pougatchev-Vulvert, ce tan dem de choc n’a pas la grosse
Vulvert aux mille facettes
Depuis que Christiane Vulvert a rejoint France-Soir en 2006, la directrice générale déléguée et directrice de publication a croisé deux propriétaires, cinq directeurs de la rédaction, au moins trois nouvelles formules avortées, nombre de journalistes, de maquettistes et même un Georges-Marc Benamou. Une longévité qui force le respect, d’autant que, lors du rachat du titre en 2006, elle défendait un projet qui ne sera pas retenu, celui de Prosper Amouyal, un homme d’affaires franco-algérien proche de la chiraquie. Journaliste de formation, elle n’a pas oublié que ce métier mène à tout, à condition d’en sortir. Après un passage au ministère de la Culture puis à celui de la Coopération, on la retrouve, en 1997, représentante de l’ONG Pays d’ouverture à Maputo, au Mozambique. La Lettre du continent note alors qu’elle a « l’appui de Claude Chirac », conseillère de son président de père. En 2002, elle goûte de plus près à la politique en menant la liste du pôle républicain de Chevènement dans le Doubs. Sa candidature est invalidée par le Conseil constitutionnel pour non-dépôt des comptes de campagne. Et la maladroite est déclarée inéligible pour un an. Un tour au Centre national de la cinématographie, un livre d’entretien avec Shimon Peres et là voilà à la tête de France-Soir. Elle y entretient des liens étroits avec les ouvriers du livre, l’une des clés de la quiétude de l’entreprise. Ses détracteurs, des jaloux sans doute, dénoncent, sous couvert d’anonymat, ses manigances et assurent qu’elle n’hésite pas à embaucher des proches. Membre du Parti radical valoisien depuis 1974, elle revendique auprès de ses collaborateurs sa proximité avec Jean-Louis Borloo et ses entrées à l’Élysée. Une indépendance chevillée au corps qui lui aura permis d’obtenir la légion d’honneur en 2009 ✹ s.p. cote en interne; en témoignent les nombreuses procédures aux Prud’hommes perdues ou en cours. Non-paiement de factures, travail dissimulé ou encore rup ture abusive de contrat : les accu sations sont légion. D’autres pro cédures sont à l’étude. « C’est la vie de l’entreprise », assure sans se démonter Christiane Vulvert à Bakchich. Dans cette ambiance, difficile de faire un journal. Mais facile de rassurer le Parisien ✹ simon piel
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Au bazar de la conso
La divine escroquerie
ÉCHOS DES CABAS
immobilier Un milliard d’euros. C’est la somme qu’Apollonia, une société immobilière basée à Aix-en-Provence, a escroqué à plusieurs centaines de riches clients. Des têtes – de notaires – commencent à tomber.
A
pollonia dénombre à peine moins de fans qu’Apollon le glorieux de fidèles derrière son chariot de feu. Aux dernières nouvelles, 463 clients de cette société immobilière aixoise se frottaient les bourses devant ses juteux programmes. Des programmes immobiliers sous forme de pack tout compris : emprunts locataires, montages fiscaux, etc. Argument choc, les loyers prévus par Apollonia allaient permettre de couvrir tout le meccano financier. Difficile de résister à un achat immobilier sans bourse délier. L’ordonnance a convaincu bon nombre de médecins, espèce fort répandue sur la côte méditerranéenne et clientèle-cible du projet. À travers la France, c’est toute une profession qui a fait tinter son stéthoscope à la gloire d’Apollonia. Un peu vite.
paperasse et des banques guère regardantes. Tout ce monde mangeait grâce à la surévaluation des biens, explique un rapport d’expertise précieusement conservé par les magistrats marseillais : « Du promoteur immobilier aux banquiers prêteurs, sans oublier les notaires instrumentaires, dont les émoluments (au tarif de 1 %) sont calculés sur ce prix, et bien sûr la SAS Apollonia, commissionnée à hauteur de 12 à 15 % ». Avec des biens allant de 800 000 à 4 millions d’euros, tout le monde y trouvait plus que son compte. Alors, chacun a mis du sien et fermé les paupières sur les irrégularités. Les procurations, remplies par les clients ou tout simplement falsifiées, s’entassaient et étaient enregistrées par les notaires. La société Apollonia bidouillait les dossiers de ses
clients afin que les coffres des banques leur soient ouverts, quitte à créer des comptes à leur insu. Et les demandes de crédits étaient généreusement accordées, bien au-delà du taux généralement admis. Seul baudet à tirer la charrette en feu d’Apollonia : le client, inévitablement conduit au surendettement pour combler la surévalutation du mirifique bien acquis. évasion fiscale Las ! toute idole a son crépuscule. Et le culte à Apollonia a été mis à bas, à partir de février 2009. D’abord ses grands prêtres, la famille Badache : le père Jean, la mère Viviane et le fils Benjamin. Une trinité, mise en examen, qui avait pris soin de placer les deniers du culte dans le grand duché du Luxembourg comme dans
la douce Helvétie. Ensuite leur zélote, Rémy Suchan, grand ordonnateur commercial d’Apollonia, chargé de transmettre la bonne parole aux fidèles. Désormais, ce sont les scribes qui trinquent. Arrêtés le 15 janvier dernier, trois notaires provençaux, Maîtres Brines, Courant et Jourdeneaud, dorment à la prison des Baumettes et leurs demandes de remise en liberté ont été rejetées le 27 janvier. En attendant, peut-être, le tour des grands argentiers. Les banques, et notamment le Crédit mutuel, fortement titillées dans la procédure pour la caution qu’elles ont apportée aux démarches d’Apollonia et pour la légèreté de leurs contrôles, pourraient avoir à se justifier. Quand meurt la foi, ne restent que les apostats ✹ x. m.
Élu meilleur patron du monde, le président d’Apple, Steve Jobs, va jusqu’à employer, via des sous-traitants chinois, des enfants pour la fabrication de son iPod et de téléphones portables. Plus de onze d’entre eux, âgés de moins de 16 ans, ont été identifiés, révèle The Telegraph. Une affaire qui fait suite à la liste des vingt-cinq minots employés dans la chaîne de production asiatique d’iPhone, iPod et Mac rendue publique en 2008. Merci, patron !
Touche pas à ma capote
conso
prêtes à tout pour séduire le chaland
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Le magasin de la Fnac digitale situé dans le quartier de l’Odéon à Paris qui ne vend que du matériel électronique va prochainement, selon nos informations, vendre aussi des livres. Pour promouvoir la lecture auprès du public technophile ? Pas du tout. « Parce que c’est bien plus rentable pour nous que de vendre des ordinateurs dont les prix baissent constamment », explique un cadre dirigeant de la Fnac. L’agitateur culturel aime les lettres mais n’oublie pas les chiffres pour autant.
Les enfants répondent à l’Apple
dossiers bidouillés « La différence de prix entre les biens expertisés et les biens vendus avoisine le milliard d’euros », estime Maître Gobert, avocat des parties civiles. Une marge suffisante pour que des juges marseillais aient pris la peine, depuis bientôt deux ans, de mener une instruction à l’encontre d’Apollonia et de ses muses pour escroquerie en bande organisée, faux, usage de faux et exercice illégal de l’activité d’intermédiaire. Les complices d’Apollonia comptaient des notaires peu précautionneux, des commerciaux fâchés avec les rendez-vous ou la
es promotions, en France, on adore ça. Près de 18 % des ventes en super et hypermarchés sont réalisées grâce à des produits promotionnés, selon l’IRI, spécialiste mondial des études de marché. Admirable chasseur de prix, le consommateur aime, la truffe au vent, dénicher en rayons le bon plan. Ou plutôt aimait. Car, désormais, ça le gonfle. Les professionnels s’en émeuvent. Démonstration aux dernières journées, à Paris, de l’Institut français du merchandising, art du m a rk e t i n g q u i consiste à rendre tout joli en magasin pour que le client, ébahi, soit disposé à payer plus cher, sans s’en
La Fnac préfère les livres aux PC
rendre compte. Voire, et c’est le rêve ultime de tout « marketeur », avec un grand sourire. Or, de sourire béat, il n’y a plus. C’est même tout le contraire : il râle, le bon vieux chaland. Jusqu’à Christophe Duron, toutpuissant directeur général des ventes de Procter & Gamble, qui s’y connaît pour renchérir sa came – il n’y a qu’à regarder le prix du rasoir Gillette Fusion ou des couches Pampers – et qui
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s’étonne de constater, étude inpremier, façon char d’assaut, et terne à l’appui, que lorsqu’un lance, à l’automne dernier, sa client achète un produit pro« Garantie Promo » où il promet posé à moitié prix, son premier à ses clients de les rembourser réflexe est de se dire qu’il le si jamais le même article se troupaie trop cher vait moins cher le reste de l’anailleurs. CarreLe mot «promotion» née. four, à la traîne En clair, le simde quelques ne suffit plus à attirer ple mot « promois, vient de le pousseur de chariot. motion », afficréer sa « Proché en lettres mo Libre », qui rouges sur fond jaune, comme permet au consommateur de c’est généralement le cas, ne choisir lui-même ses produits suffit plus à attirer le pousseur sous ristourne. Toutes les semaide chariot. De quoi donnes, un rayon entier est mis sous ner des sueurs froides promotion. Cela a commencé, fin à la grande distribufévrier, avec le petit déjeuner, tion. avant de continuer avec les proBranle-bas de comduits de beauté et le petit élecbat, du coup, dans les troménager. Une bonne nouvelle sièges sociaux de ces dans les deux cas, si cela revient groupes pour « réinvraiment à ne plus prendre les venter » la promoclients pour des buses ✹ tion. Leclerc tire le hugo hélette
La capote se cherchait un symbole fort, elle l’a trouvé. C’est le fameux bouton « marche-arrêt » – un bâtonnet dans un rond – qui figurera sur les millions de pochettes de préservatifs distribués gratuitement par les villes dans les bars et autres espaces publics. Objectif : donner le sentiment à leurs usagers qu’ils gardent le contrôle pour se protéger des maladies et grossesses imprévues. Et être armé de pied en cap(ote).
Régime tonic
L’étude a duré treize ans, mais ça valait le coup. En 1997, des scientifiques américains se sont mis à observer le rapport entre la consommation d’alcool et la prise de poids de près de 20 000 femmes âgées de plus de 38 ans. Le résultat vient d’être publié dans la revue Archives of Internal Medecine : celles qui consomment un verre ou deux de vin, bière ou spiritueux par jour ont 30 % de chances en moins d’être en surpoids que les sobres ! Boire ou maigrir, il ne faut plus choisir.
Au bazar de la conso états-unis
l’agonie livresque
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es librairies sont en train pendantes et les petites maisons de disparaître aux Étatsd’édition des rivaux géants et de Unis. Il y a dix ans, il exisleur « discount. » Comme en Altait 4 000 marchands de livres, lemagne, par exemple : avec 82 millions d’habitants (contre mais, selon un récent rapport, il en reste à peine 1 500 aujourd’hui 300 millions d’Américains), elle dans tout le pays et, chaque sepeut quand même se vanter de maine, une librairie met la clé 7 000 librairies et 14 000 maisons sous la porte. Même les méga lid’édition ! Mais une telle loi est brairies à multiples succursales politiquement impossible aux sont en difficulté : Barnes and États-Unis qui cultivent la reliNoble (qui vend 300 millions de gion du marché. livres chaque D’autres menaannée) cherche ces planent sur On dénombre 1 500 désespérément les librairies librairies aux States, à payer les hyaméricaines. La pothèques sur crise aiguë dans 7 000 en Allemagne. son empire imle monde de mobilier, tandis l’édition, où les que Borders (500 magasins) est maisons de qualité ont toutes été au bord de la déconfiture. Elles avalées par les multinationales sont pourtant, avec Amazon.com, dont le seul critère est le profit, en partie responsables de la mène inexorablement à la banafaillite des petites librairies inlisation de « l’édition instantadépendantes à cause des rabais née », la technologie qui permet sur les ventes que leur grande qu’un livre ne soit imprimé taille leur permet d’offrir. qu’après avoir été déjà commanReconnaissons que les Améridé par un lecteur. cains n’ont pas grand goût pour Plus important encore est l’imla littérature classique : il y a pact du « e-book », le livre élechuit ans, une étude officielle metronique. Six millions de « e-lecnée auprès de 17 000 personnes teurs » ont déjà été vendus aux par le US Census Bureau (l’Office States cette année, et avec l’ande recensement fédéral) a montré nonce en octobre dernier par que 53 % des Américains, toutes Amazon que le Kindle 2 sera déclasses et catégories sociales sormais disponible dans le monconfondues, affirmaient qu’ils de entier (y compris en France), n’avaient pas lu un roman, une le Wall Street Journal a déclaré pièce ou un poème dans l’année l’événement « aussi important précédente. Aujourd’hui, le chifpour l’histoire du livre que l’était fre est sans doute bien pire. À l’invention du livre imprimé et le cette majorité fonctionnellement passage du rouleau de parchemin analphabète, il faut ajouter ceux aux pages reliées. » qui savent lire mais qui ont la L’immersion dans l’atmosphère flemme de le faire et préfèrent les particulière d’une librairie peut « audio books » dont les ventes être une expérience de transfordépassent 3 milliards de dollars mation profondément éducative, cette année et affichent constammais l’accès à ce plaisir immense ment une hausse spectaculaire. devient de plus en plus rare pour Il existe des différences structules Américains, qui d’ailleurs le relles par rapport à la vente des cherchent de moins en moins. Et livres en Europe, où, dans nomsi, un jour, dans notre monde bre de pays, la loi exige un prix post-Gutenberg, il n’y avait plus de livres imprimés du tout ? ✹ unitaire du livre, protégeant ainsi les petites librairies indé doug ireland
bakchich c’est tous les jours sur internet ! informations, enquêtes et mauvais esprit
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Rab de bazar bruits de la ville
handball
les grenouilles, Le père Noël et nous
La main dans le sac
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onne nouvelle pour les tions organisées par la FIH pour amateurs de handball ! En la période 2006-2009. Simple coïncoulisses, les pratiques cidence… ressemblent à s’y méprendre à Plus étrange encore, c’est un cercelles des sports collectifs plus tain Robert Müller von Vultejus médiatiques et mieux dotés fiqui officiait chez Sportfive au nancièrement. moment où la société a obtenu Prenez le cas d’Hassan Moustafa, les droits TV et a conclu avec 64 ans. Premier Égyptien à préSport Group le contrat de sponsider une fédération sportive insoring un brin gênant pour Hasternationale en accédant à la tête san. Depuis, von Vultejus a chandu handball mondial en 2000, il a gé de crémerie : il est passé chez prolongé en juin UFA Sports, qui dernier son bail n’a pas tardé à La Fédération pour quatre ans, s’intéresser à internationale veut éviter l’appel d’offres collant une raclée (115 voix des droits TV la mauvaise pub. contre 25) à son lancé pour la malheureux adpériode 2010versaire, le Luxembourgeois 2013. Surprise, UFA Sports a déJean Kaiser. Et l’homme, depuis, croché le gros lot ! n’a pas perdu son temps. Fin janDepuis, de plus en plus de voix vier, il a négocié avec la célèbre prétendent que les enveloppes agence marketing de droits spordes soumissionnaires n’étaient tifs Sportfive, propriété de Lagarpeut-être pas correctement sceldère, un contrat de consultant lées. D’autres, plus insolentes, taillé sur mesure qui lui a rapsuggèrent qu’on pourrait bien porté 602 000 euros. apprendre d’ici peu que UFA Pas très fière, la Fédération inSports et Sport Group sont en ternationale de handball (FIH) a affaires… ✹ publié, le 26 janvier, un simple woodward et newton communiqué pour tenter d’éviter la mauvaise pub. Pas tout à fait l’attitude d’une organisation sereine. Conclusion de la déclaration : « À l’époque de la signature du contrat entre Sportfive et la FIH, Hassan qui était d’abord un homme d’affaires, n’occupait à la fédération qu’une position symbolique… À tous points de vue, Moustafa a agi de manière correcte ». Et peu importe que la signature du contrat entre Sportfive et Sport Group, la société contrôlée par Hassan, soit intervenue quelques jours après que la première a décroché les droits TV pour l’ensemble des compéti-
la vision de fabrice nicolino n peut croire au Père Noël, mais O en ce cas, se rappeler qu’il est une ordure.L’exemple de l’atrazine,
Les bijoux de la comtesse
Bien peu noble rapine à l’hôpital américain de Neuilly. Profitant de l’hospitalisation de la comtesse de Rohan Chabot, des malandrins s’en sont allés dérober ses effets dans sa chambre, le 16 février. Notamment une bague en or de 19,2 grammes, sertie d’un diamant de 3,28 carats. L’histoire ne dit pas si, pour compenser, l’hôpital a renoncé à lui faire payer son séjour rubis sur l’ongle…
Salat-Baroux, fidèle en chiraquie
Non, Chirac n’est pas tout seul. Grand Jacquot peut encore compter sur son dernier secrétaire général de l’Élysée, Frédéric Salat-Barroux. L’ancien conseiller d’État est fort bien installé en chiraquie. Compagnon de demoiselle Claude à la ville, avec qui il vient d’emménager dans un cossu appartement du Marais parisien, Salat bosse encore à l’occasion pour papa. Dans le cabinet de Maître Jean Veil, l’un des avocats attitrés du paternel. Du boulot en perspective ! Mais en famille…
polémique sur le futur sélectionneur, doute sur l’implication des joueurs : depuis la main honnie de Thierry Henry que d’aucuns auraient voulu transformer en claque pour le coach Domenech, l’équipe de France chahute football, médias et supporters. Jusqu’aux politiques et à Rama Yade, secrétaire d’État aux sports, qui se permet d’expliquer que « le sélectionneur n’ar-
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Les écologistes de terrain et certains spécialistes attaquaient, eux, un toxique redoutable, cancérogène, dangereux pour les fœtus, polluant gravement un grand nombre de nos rivières et de nos nappes phréatiques. En 2001, l’affaire est entendue et le ministère de l’Agriculture annonce une interdiction qui ne sera effective qu’en juin 2003. Tête des industriels de l’UIPP (1), qui déclarent alors : « C’est un avis regrettable et lourd de conséquences pour la protection des plantes et les maïsiculteurs ». Interdit, pour finir, dans toute l’Union européenne, l’atrazine continue pourtant d’être l’un des herbicides les plus vendus au monde. Chaque année, les seuls États-Unis en balancent plus de 35 000 tonnes sur leurs belles cultu-
1. Union des industries de la protection des plantes
argent ouzbek, stars à la fête
Avec un papa commissaire à la Solidarité de Sarko, fifille Hirsch a bien pris le pli. Et pour boire un coup, la jeune fille se rend dans un bar branché de Paris, mais qui sonne bon Emmaüs : L’Alimentation générale. Las, la soirée se termine parfois mal, sac à mains ouvert et effets dérobés. Une autre manière de jouer l’ouverture…
la mauvaise foi de monnier rive pas jusqu’à présent à en faire une équipe. » Et la curée n’est pas finie, puisque les Bleus entrent en hibernation. Plus de match ni de sortie jusqu’à la divulgation de la liste des 22 joueurs promis à participer à la Coupe du monde en juin. Trois mois de trêve où le spécialiste qui sommeille en chaque supporter glosera dans le vide sur la réelle valeur du onze tricolore. Et sur celle des people footballistiques, de l’ancien joueur au statut d’intellectuel (Lilian Thuram) à l’ex-attaquant devenu
castration chimique
Fifille Hirsch pas solidaire
ces si chers bleus foireuse pour le MonQrivalualification dial sud-africain, défaite contre le espagnol au Stade de France,
herbicide du maïs, laisse en effet tout songeur. En France, ce pesticide a longtemps fait le bonheur des marchands et des coopératives agricoles. L’une de ces dernières, la très puissante Uncaa, assurait régulièrement qu’il n’était pas « plus dangereux que du sel de cuisine ». De son côté, le petit syndicat agricole teigneux – et de droite –, la Coordination rurale, dénonçait chaque semaine une « propagande digne des pires régimes totalitaires » contre son petit chéri chimique.
res tracées au cordeau. Alors, dangereux ou pas, l’atrazine ? Après une série d’études inquiétantes – notamment celles du chercheur Tyrone Hayes de l’Université de Berkeley –, un nouvel article provoque un choc outre-Atlantique. Publié dans la revue Annales de l’Académie nationale américaine des sciences, le papier révèle que l’atrazine provoque une sorte de castration chimique des grenouilles. 90 % des mâles exposés à des concentrations d’atrazine, telles qu’on en trouve partout aux États-Unis, ont des organes de reproduction diminués et un taux de testostérone anormalement bas. En clair, ils ne peuvent plus se reproduire correctement. Surtout pas de rapprochement hâtif avec le déclin de milliers d’espèces d’amphibiens dans le monde entier. Surtout. Cela ferait du mal à l’industrie. Quoique. En France, l’interdiction de l’atrazine a dopé le marché des herbicides, qui a bondi de 11 % en 2004. Un mystère ? Pas du tout : l’atrazine était depuis des années tombé dans le domaine public et ne représentait plus beaucoup d’intérêt économique. Ses petits remplaçants, eux, coûtent en moyenne trois fois plus cher aux paysans. Sont-ils moins dangereux que l’atrazine, pour les grenouilles et peut-être… les humains ? Voyez plutôt avec le Père Noël ✹ F. N.
chroniqueur sur Canal + (Christophe Dugarry), en passant par le chanteur qui s’éprend de foot (Francis Lalanne, le retour). Reste que le débat a déjà été tranché par la Fédération française de football, TF1, M6 et l’agence marketing de Lagardère, Sportfive. Quatre millions d’euros par match du tout-venant. Soit le montant des droits télé à débourser pour diffuser un match des Bleus postCoupe du monde. Le foot-business ne connaît pas de glorieuse incertitude ✹ X.m
Lola Karimova-Tillyaeva, la fille du président ouzbek, attire les stars à coup de grasses enveloppes. Comme Bakchich Hebdo l’avait révélé (n° 8), Monica Bellucci a reçu 190 000 euros pour sa présence à une soirée. Bernadette Chirac, Guillaume Sarkozy (le frère de), Alain Delon et le couple Karembeu étaient aussi de la fête. Puis c’était au tour de Sting de se faire choyer par la dictature. Il a reçu entre un et deux millions d’euros pour un concert en Ouzbékistan. Pendant ce temps, les dirigeants du plus important marché de gros du pays, l’Open Joint Stock Company Karavan Bazar, ont été déclarés coupables de violation des règles de commerce, détournements de fonds et tricherie. Début mars, 52 personnes ont été arrêtées, dont le PDG de la boîte. Selon le webzine Ferghana.ru, Lola Karimova, qui briguerait la direction de l’entreprise, pourrait être l’initiatrice de ces arrestations. Afin d’élargir son empire ? Ou par jalousie envers sa sœur Gulnara qui, chouchoutée par son père, possède près de la moitié du pays ? ✹
anaëlle verzaux
Un peu de culture Histoire Annie Lacroix-Riz est une empêcheuse de penser en rond. Selon l’historienne, dès 1930, les Michelin, Schneider et autres Citroën n’ont eu qu’une seule idée en tête: offrir la France à l’Allemagne, anticipant ainsi la débâcle de 1940. Un livre effarant et audacieux.
Ces Collabos d’avant l’heure
A
nnie Lacroix-Riz est une historienne qui cherche des histoires. Enquêtes sur la production de Zyklon B en France pendant l’occupation, sur le rôle de Pie XII dans l’holocauste, la dame se sème des ennemis autour comme Larousse le pissenlit. Le plus connu est l’historien Stéphane Courtois, dont vous connaissez la pub étalée dans Le Livre noir du communisme : nazis et cocos, c’est kif-kif. Ce Courtois occupe la boutique de l’histoire comme Afflelou vend des lunettes sur la Grande Muraille.
AMITIÉ BLONDE
Dans Le Choix de la défaite, la pétroleuse nous démontre que, de 1930 à 1939, nos élites financières, politiques, militaires et journalistiques (ça existe), n’ont eu qu’une idée : faire cadeau de la France à l’Allemagne. Ah ! L’amitié blonde. S’il est précieux de tenir ce bouquin au chaud, c’est que ce temps jadis explique aussi celui qui est encore le nôtre. Des banques, des dynasties, des partis, imperméables aux années qui passent et à l’épuration, continuent de fonctionner à l’essence d’époque. En 1944, quelques mois avant d’être assassiné, le grand historien et résistant Marc Bloch écrit : « Le jour viendra, et peut être bientôt, où il sera possible de faire la lumière sur les intrigues menées chez nous de 1933 à 1939 en faveur de l’Axe Rome-Berlin… » Voilà, Marc, nous y sommes. Page après page, on voit la Banque de
France, à l’époque un club regroupant les grandes banques privées, diriger la politique de la France. Autour d’elle, les Wendel, Schneider, Michelin, Renault, Citroën, ou Peugeot s’agitent pour confondre leurs intérêts avec ceux du chancelier Hitler. Ce Renault, qui a l’exclusivité de la fabrication des tanks, mais refuse d’en produire. Ce Schneider qui détient la licence des canons de 105 ou 155, lesquels explosent en même temps que leur obus. Ce Schneider encore qui, à la demande des nazis, interdit à Skoda, sa filiale tchèque, de vendre aux Russes. Et nos trusts tout contents de livrer notre minerai de fer, notre bauxite à Hitler, pour qu’il fabrique de jolis chars et de beaux avions. Drôle de temps vers une drôle de guerre. La Banque de France, tou-
jours aux commandes, qui prête de l’argent à 4% à nos amis nazis, alors que le taux officiel est à cinq. La même BDF qui, en 1938, refuse de rendre à la République d’Espagne sa réserve d’or stockée en France. Préférant la remettre à Franco afin qu’il en rétrocède une partie à Hitler. Non seulement les élites ne font pas un geste contre le régime nazi mais l’aident à devenir plus fort. N’oublions pas, dans cette rafle du dégoût, les patrons du textile du Nord, vendant leur étoffe afin d’y couper de saillants uniformes SS, SA ou de la Wehrmacht. Tous ces marchands ont bien compris que « mieux vaut Hitler que le Front populaire ». Ce qui n’est pas courtois pour un Front Popu qui fut pourtant si gentil avec le « grand capital ».
mediapart en version imprimée
L
les oreilles. J’en peux plus de la crise ! On parle que de ça, moi je me mets sur les radios musicales. » Mais la lecture à la queue leu leu de ces articles révèle aussi que l’engagement politique ne peut pas se limiter à la critique d’un individu, fût-il Nicolas Sarkozy. Le président de la République est évidemment condamnable lorsqu’il instaure le bouclier fiscal, quand il instrumentalise la Nation, quand il demande à la police de faire du chiffre et quand il privilégie ses amis. En revanche, une même journaliste peut-elle à la fois défendre les services publics et rêver, deux mois plus tard, qu’on puisse, en temps de crise, les sauver sans consentir aux déficits publics qu’elle fustige ? L'anti-sarkozysme atteint parfois ses limites ✹
Bertrand rothé
N’oubliez pas ! Faits et gestes de la présidence Sarkozy, par Mediapart sous la direction d’Edwy Plenel, éd. Don Quichotte, 19,90 euros.
Le Choix de la défaite, par Annie Lacroix-Riz, éd. Armand Colin, 680 p., 38 euros.
Bédé
« MIEUX VAUT HITLER »
bouquin
’équipe de Mediapart vient de publier un choix d’articles sur la contre-révolution de Nicolas Sarkozy. L’exercice est périlleux puisque les contraintes de l’actualité sont très différentes de celles plus intemporelles d’un livre, et pourtant l’équipe d’Edwy Plenel s’en sort avec brio. Cet ouvrage montre à ceux qui l’ignorent encore, que l’on peut trouver sur le net le meilleur du journalisme. Parfois pratiqué par des abonnés qui apportent l’impertinence et surtout l’humanité qui manquent à de nombreux journaux papiers. Les Zéros sont fatigués de Dominique Conil décrit avec un humour chaleureux et bienveillant la vie des habitants des maisonnettes à taux zéro. « Ah la crise, non ! dit Rosalie, mains planquées sur
D’ailleurs, le nazisme est en si bonne intelligence, chez nous, avec ceux qui comptent, que personne ne proteste quand, en 1934, l’Allemagne exige un certificat d’aryanité pour tout Français travaillant pour une firme tricolore installée outre-Rhin !
Justement, à partir de 1934 la Synarchie, mafia née autour de Polytechnique dans les années 20, et regroupant quelques dizaines de très hauts technocrates qui souhaitent pour la France un régime « hors des partis » – genre fasciste – puis la Cagoule, bras militaire de cette Synarchie, désignent secrètement Pétain et Laval comme leurs maîtres. D’ailleurs, douze mille officiers deviennent des cagoulards peu chauds, bien sûr, pour se battre contre leurs frères fascistes fascinés par le petit caporal du XXe siècle. Tous, synarques et ligueurs, appuyés par l’état-major de l’armée, avec un flot d’argent pour corrompre la presse, complotent pour que ce duo fasse don de sa personne à la France. Tant pis si, pour en arriver là, il faut faire le choix de la défaite ✹ jacques-marie bourget
c’est saké bon l aurait pu être l’auteur de ce délicieux Icoupe, proverbe japonais : « À la première l’homme boit le vin ; à la
deuxième coupe, le vin boit le vin ; à la troisième coupe, le vin boit l’homme. » Takashi Fukutani aura baigné 20 ans dans la BD nippone avant de mourir noyé à 48 ans dans des mégalitres d’alcool. L’auteur s’est inventé un double dessiné : Yoshio Hori, « vagabond de Tokyo », minot désœuvré à la fleur de l’âge dans le Japon en crise des années 80. Un ado sans boulot, sans nana, avec de la testostérone à revendre et la crétinerie comme seul animal de compagnie. Un type attachant dont une partie de la jeunesse japonaise s’est entichée pour conjurer le mal d’une existence trempée dans la mélasse de la précarité. Les éditions du Lézard noir ont eu l’ingénieuse idée de compiler en français – une première ! – les frasques sexuelles et les tumultes de la petite vie de notre vaurien de grand chemin. On est là au cœur du Tokyo populaire où, au milieu des odeurs de poissons pourris, traînent yakusas, gigolos, escrocs et poivrots beurrés au saké. L’auteur est devenu culte avec cette série au trait clair et précis qui tire les normes du manga vers une exubérance des situations et des personnages. Un grand bordel de la jouissance. Une fleur au sommet d’une pousse irrésistible de folie et de joie. On s’enivre, on palpe, on déguste cette démangeaison de l’aventure. Santé ! ✹ louis cabanes
Le Vagabond de Tokyo, par Takashi Fukutani, éd. Le lézard noir, 23 euros.
du samedi 13 au vendredi 19 mars 2010 | Bakchich Hebdo N°15
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Un peu de culture en salles Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans de Werner Herzog
Comme le héros de Soul Kitchen, Nicolas Cage souffre atrocement du dos. Obligé de se défoncer continuellement pour oublier la douleur, il perd pied peu à peu dans une Nouvelle-Orléans post-Katrina. Trop long, mal foutu mais foutrement jouissif, le polar zinzin de Werner Herzog n’est en rien le remake du film culte d’Abel Ferrara (voir ci-dessous). Pas de Jésus, mais un paquet de serpents, de crocos, d’iguanes, et un Nicolas Cage halluciné et hallucinant qui braque des vieilles, sniffe un quintal de coke et balance des répliques dingues comme « Tire-lui encore dessus, son âme est toujours en train de danser ». Énorme. Bad Lieutenant (reprise) de Abel Ferrara
Le mauvais flic, c’est Harvey Keitel. Ripou, défoncé, violeur, voleur. La rédemption viendra avec une enquête sur le viol d’une religieuse. Un des meilleurs polars d’Abel Ferrara, sur un scénario que l’on croirait écrit par Dostoïevski. Mesures exceptionnelles de Tom Vaughan
À part Indiana Jones 4, Harrison Ford ne tourne plus que des daubes. Il refuse les bons films comme Traffic de Steven Soderbergh et se roule dans la fange avec Air Force One, Firewall… Incompréhensible pour une star qui peut lancer les films qu’il veut. Dans ce nouveau téléfilm, Harrison incarne un scientifique engagé pour sauver les enfants de Brendan Fraser. Inspiré d’une histoire vraie, le scénario est un tire-larmes où Ford discute d’enzymes et affiche une gueule de constipé. Nul ✹ m. g.
Musique American VI : Ain’t No Grave Johnny Cash
Sept ans après sa disparition, Cash continue d’émerveiller. Pour preuve : le sixième volet réalisé en 2002 de sa série de reprises sur le label American Recordings. Transcendé par une version sublime du Redemption Day de l’horrible Sheryl Crow, American VI est de ces grands disques qui fendent le cœur à la hache. Le dieu pieux de la country y rend hommage à Kris Kristofferson (For The Good Times). Les langues de vipères qui y verront un ultime fond de tiroir peuvent donc la boucler à jamais. Plastic Beach Gorillaz
Pour son grand retour, le groupe virtuel du chanteur de Blur, Damon Albarn, a convié la Mecque du rap (Snoop Dogg, Mos Def), le caviar du rock (Lou Reed) et l’avant-garde punk (Mick Jones + Paul Simonov des Clash, Mark E.Smith de The Fall). À l’horizon de Plastic Beach ? Une déflagration sonique qui compulse grosses basses hip-hop, perles brit pop et bombes électro✹
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Soul Kitchen,
l’agent des impôts), les séquences romantiques, les moments de pure comédie comme celui où le héros fait soigner sa hernie discale par le Broyeur d’os ou encore la partouze géante dans le resto ! Mais surtout il y a un truc qui souffle dans son film et que l’on voit rarement sur écran : la vie. Soul Kitchen est un film géen liberté, où l’on boit, ciné Les tribulations du patron d’un resto minable de Hambourg. Primé à Venise, un néreux, où l’on mange, où l’on baise. Fafilm généreux, optimiste et burlesque goupillé par le réalisateur allemand Fatih Akin. tih Akin n’a que 36 ans, mais il célèbre la vie comme Jean Renoir. a vaut quoi, le nouveau don et la tolérance. Et Crossing - C’est exactement ça. Tu vibres - Cool… Fatih Akin ? the Bridge, un formidable doc pendant toute la projo et tu gar- Soul Kitchen s’apparente à un - 99 minutes de bonheur, sur la scène musicale turque. des la banane pendant au moins film de baba sur le communautarien à voir avec les Après ses deux derniers films une semaine. risme, le partage. Pas étonnant - Et l’histoire ? autres films d’Akin. Head-On tournés en Turquie, Akin revient quand on connaît le bonhomme, était un truc de poseur punk, en Allemagne et passe à la comé- Nous sommes à Hambourg. Ziun des plus chaleureux qu’il avec amours masos, drogues et die. Avec Soul Kitchen, tu as l’immos, un jeune m’ait été donné crises d’hystérie dans des appression de voir Juno ou Little restaurateur de rencontrer, Soul Kitchen est un film tellement loin parts pourris. En même temps Miss Sunshine. d’origine grecqu’une énorme claque, une œu- Fatih Akin aurait réalisé un que, vit un endes stars du généreux, en liberté, fer : sa copine vre humaniste sur l’exil, le par« feel good movie » ? showbiz. Et tu où l’on boit, où l’on part travailler sais quoi, en à Shanghai, son plus d’être un mange, où l’on baise. resto, le Soul film sur la fraKitchen, ne lui ternité, l’amitié, apporte que des galères, son mal Soul Kitchen est un grand film de dos le tue à petit feu et son politique. En effet, la plupart des frère, à peine sorti de prison, protagonistes de cette histoire vient l’embrouiller. Un promosont des Allemands d’origines diverses et variées : des Turcs, teur immobilier cupide, une agent du fisc nympho, une serdes Grecs, des Chinois… Un beau veuse en quête d’amour, un cuismélange ! Fatih Akin réalise un tot irascible vont l’entraîner véritable tour de force que la pludans une suite d’aventures plus part des spectateurs ne verront folles les unes que les autres, au même pas : ses personnages ne son de Sam Cooke ou Kool & the sont pas stigmatisés, leur origine Gang. n’est jamais un problème, l’inté- Et ça marche ? gration est acquise, ce ne sont - Comme dans un film de Robert pas des Turcs, des Allemands, Altman, une multitude de perdes Grecs ou des Chinois. Simsonnages se croisent, se heurtent. plement des êtres humains. Le Mais Fatih Akin emprunte une voilà, le grand film sur l’identité structure de conte de fées : les nationale. Bon dieu, j’aimerais miracles arrivent, les histoires voir un truc pareil un jour en d’amour finissent bien, les méFrance… ✹ chants croupissent en prison. marc godin Sur un rythme effréné, Akin ose tout. Les blagues à deux balles Soul Kitchen, de Fatih Akin avec Adam (« J’ai baisé le fisc », déclare un Bousdoukos, Moritz Bleibtreu, Birol Ünel, perso qui s’envoie en l’air avec Anna Bederke. En salles le 17 mars
99 minutes de bonheur
C
LA MOULINETTE DE MARIE DRUCKER LA ZApPETTE arie Drucker aime les gens M riches et beaux. Elle a raison. Son tonton Michel, la coqueluche
des maisons de retraite, est riche. Elle-même est belle. C’est bien l’effet dynastie, surtout à la télé. Le problème est que France 2, en confiant ses émissions d’histoire et de mémoire à cette jeune fille, agit comme un ingénieur qui collerait un moteur de 2CV sous un capot de Maserati. Observez que, pour ne pas prendre partie dans la guerre des 20 heures, je n’écris pas Ferrari. Clemenceau a écrit : « La guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires. » Il en va de même avec l’Histoire, quand c’est Marie qui la mouline. Vous me direz, elle a à ses côtés Max Gallo, le Pic de la Mirandole du
Eléonore Colin
Bakchich Hebdo N°15 | du samedi 13 au vendredi 19 mars 2010
temps passé… Le problème est le suivant, en furet (pas François) de la vie politique, Max est passé du PCF à Sarkozy en faisant étape aux cases Tonton, Chevènement et Pasqua. Marathon fatigant et usant pour la crédibilité. Marie est donc seule à table. ROND DE SERVIETTE
Pour la soirée sur la rafle du Vel’ d’hiv’, le 9 mars, la jeune femme a fait ce qu’elle a pu, c’est-à-dire peu, sur un sujet de nuit et brouillard, de cauchemar, l’holocauste francofrançais, où l’ignoble se tricote à l’écœurant. Des questions nourries à l’émotion qui ne gratte jamais, encore moins jusqu’à l’os, la carrière de René Bousquet et son parcours,
du dynamitage du Vieux Port de Marseille, de la rafle raciale du vélodrome, au sofa de Mitterrand. Aucun témoignage de Tata et de ceux qui furent ses invités dans la bergerie des Landes, à Latché, qui se battaient pour manger du fromage de chèvre, là où Bousquet avait son rond de serviette… Il y a un an, en pleine opération Plomb durci, celle d’Israël sur Gaza, faisant face au comique JeanFrançois Derec, Marie l’interroge en direct. Hasard de l’histoire, il vient de se découvrir des ancêtres juifs : Marie. C’est terrible cette carence des dirigeants… Derec. Oui. Marie. Des deux côtés, israélien et palestinien… Derec. Non. Les Israéliens sont nuls. Marie. Oui, bien sûr, il nous manque le grand héros… Derec. Oui. Marie. Ariel Sharon. Derec. Non Rabin… Cette petite scène vous montre l’acuité de notre chère Marie sur le front de l’histoire ✹ J.-M. B.
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Un peu de culture georges, couillon pas si méchant
Le pipole de la semaine Nana s’en Grèce
le billet d’alain riou l y a trente-et-un ans naît à MontpelInéen. lier le Festival du cinéma méditerraLe Nouvel Observateur, dont je
porte la plume, est associé à l’aventure. Depuis, je passe une semaine par an dans cette ville des plus excitantes qui possède un musée magnifique, où les gens parlent de littérature dans les bistrots. Au Festival, on s’entend bien : j’ai vu une nuit un critique juif aider un réalisateur palestinien à porter l’Antigone d’or qu’avait remporté un Italien, foutu trophée anguleux qui pèse le poids du Calvaire. Honnêtement, j’ai du mal à tenir le maire qui a créé tout ça pour raciste, et moins encore pour antisémite, vu qu’il a aussi fondé un festival des films israéliens.
frêcheries
Le « Cinémed » se termine par un banquet, à la fin duquel, tous les ans, Frêche engueule comme du poisson pourri les journalistes présents, au motif très fondé qu’ils ne sont pas assez nombreux. Il est comme ça. C’est un gueulard, plus exactement un engueulard. Il met dans cette activité une passion illogique qui détruit toute son architecture mentale d’universitaire surdiplômé. Je ne suis pas loin de penser que c’est lui qui s’engueule en secret d’avoir trahi, pour le pouvoir
politique et sa démagogie, les rêves d’un étudiant féru de poésie. L’amusant, c’est que ce César de Septimanie se double d’un César du café de la Marine, lequel, par une espèce de fierté crispée et vaguement confuse, ne s’expliquera jamais sur ses coups de gueule en trop, comme le héros de Pagnol, ou peutêtre comme celui de Scott Fitzgerald : never explain, never complain. Une certaine année électorale, Frêche avait redoublé d’efforts en faveur des harkis, lesquels avaient pourtant voté massivement RPR. Son sang ne fit qu’un tour, et il hurla : « Après ce que nous faisons pour vous, vous votez pour ceux qui vous ont trahis. Vous êtes vraiment des sous-hommes ! » Ce n’était pas raffiné, mais il y avait une certaine cohérence dans le propos. On n’en a retenu que la fin, et Frêche n’a pas protesté. Une autre fois, il déclare : « Il y a trop de Noirs en équipe de France pour que la société française dans son ensemble ne leur fasse pas une place meilleure ». On n’a retenu que le début de la diatribe. Il n’a rien dit. Frêche ne revient jamais sur ses frêcheries. C’est un grand couillon, mais ceux qui ne cherchent pas à savoir ça sont, eux, de petits couillons. Et le citoyen qui vote préfère la grandeur ✹ a. r.
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Au bord de la faillite, la Grèce peut compter sur Nana Mouskouri. La chanteuse d’origine hellénique a annoncé qu’elle « renonce à sa retraite d’eurodéputée » pour l’offrir au pays. Un courageux sacrifice légitimement applaudi. Dans la lettre que Nana a envoyée au Premier ministre grec et, en passant, aux médias nationaux, l’exemplaire artiste précise quand même que ce « devoir envers la patrie » tient « jusqu’à ce que le pays sorte de la crise économique ». La charité a ses limites. Nana Mouskouri, politicienne ? De 1994 à 1999, l’inusable interprète de Quand tu chantes a grossi les rangs des députés de Strasbourg sous la bannière du parti grec conservateur Nouvelle démocratie. Cinq ans de taf – pendant lesquels elle a trouvé le temps de sortir autant d’albums – et une retraite d’environ 1 400 euros par mois. Alors que l’évasion fiscale est très critiquée depuis la crise grecque, Nana se rachète une virginité à peu de frais. Aux dernières nouvelles, l’ancienne députée ne paraît toujours pas disposée à rapatrier de Suisse sa fortune estimée à plus de 100 millions d’euros, ni à payer ses impôts dans son pays. Faut pas pousser non plus ✹ laurent macabies
entretien
guillon: «le rire est mon métier»
C
omme chaque soir jusqu’à fin avril, Stéphane Guillon étrille Sarko, BHL, DSK et les autres au théâtre Dejazet, à Paris. Le chroniqueur de France Inter, un poil tendu, nous reçoit dans sa loge. Sur un canapé éventré et sous une lettre de Guy Bedos qui commence par « Cher filleul », il nous parle de ses têtes de Turc préférées ou redoutées.
Les bons clients
• Sarkozy « Les Français en ont ras-le-bol de ce système parfois monarchique, de cet homme qui fait un discours sur le développement durable en Corse et, quand il rentre à Paris, bloque la circulation avec un cortège de vingt-cinq voitures, j’ai compté. Pourtant ce n’est pas facile : il est très caricatural et très caricaturé. Les blagues éculées sur sa taille, ça va, faut trouver autre chose. » • Carla « J’aime bien (rires). Ca marche très fort. Je ne sais pas ce que c’est, Carla, mais il y a matière à rigoler. » • BHL « Les Français en ont assez des imposteurs. Dans mon spectacle, je me moque de BHL, un personnage que l’on voit dans tous les médias et qui n’a pas grand-chose à dire. »
Les incolores, inodores
• Éric Woerth et Luc Chatel « Catastrophique, les inodores ! Je n’essaierai jamais de faire rire avec Éric Woerth. Luc Chatel, c’est pareil, il a appris son métier chez L’Oréal où il a été DRH. Ces types sont clonés. Ils ne font que répéter le discours du patron. Guy Bedos m’a dit un jour : “Méfie-toi de certaines cibles”. Il ne faut pas rire des faibles. »
Les traîtres
• Besson « C’est une nouvelle figure, le traître. Les Français détestent. Ils supportent les opportunistes, les canailles. Ils n’en veulent pas longtemps aux magouilleurs. Sur ce créneau des lâcheurs, vous avez le choix : Besson, Kouchner… Kouchner est le moins pardonnable, parce qu’il représentait de vraies valeurs : la générosité, le médecin, les ONG… Besson, c’est Joe Dalton, c’est pas facile parce que c’est trop facile, et là ça devient dangereux. Ces
deux-là doivent se sentir bien seuls quand ils se retrouvent chez eux. Ils n’ont plus d’image, et c’est la pire chose qui puisse arriver à quelqu’un. » • DSK « Dans mon spectacle, il devient Premier ministre de Nicolas Sarkozy pour son prochain quinquennat. »
La concurrence déloyale
• Frédéric Lefebvre « Il fait le travail à notre place. Avec Nadine Morano, c’est du bon cru. Dès qu’on prononce leurs noms, les gens se marrent. Le problème, c’est que c’est quasiment de la concurrence déloyale. »
Et Stéphane Guillon ?
« Quand je me moque d’Aubry, elle prend quatre points dans les sondages et quand je m’en prends à DSK, il devient l’homme de gauche préféré des Français. Mon métier n’est pas d’attaquer, mais de faire rire » ✹
Recueilli par Bertrand Rothé
Les mauvais clients
• Fillon « Il tient la boutique. Il fait le job. Il n’a pas de casseroles. C’est un personnage digne. Moi, je ne m’y risquerais pas. » • Ben Laden « C’est aussi un mauvais client. Personne ne sait s’il est mort. Il est virtuel aujourd’hui. On n’a pas envie de rire de ce type. »
du samedi 13 au vendredi 19 mars 2010 | Bakchich Hebdo N°15
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Ben la der
Migaud, l’ouvertueux
D’un château l’hôte
de la rue Cambon
premier de la classe Didier Migaud a été installé le 11 mars à la Cour des comptes. Portrait d’un malconnu du grand public propulsé président par Nicolas Sarkozy. 337 millions d’euros selon la Chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes. Un beau dérapage pour cet anti-Sarko. Au moins dans le style. Taiseux dans les médias, besogneux dans ses mandats, d’une discrétion d’apache sur sa vie privée, il est reconnu par ses pairs comme une bête de travail.
poésie libérale
L
Comme nul ne peut piger l’abscons et revêche langage de comptable qui est le sien, tout le monde s’entend pour dire qu’il est un grand spécialiste des comptes publics. dans lesquels il introduit la logique de la rentabilité, en phosphorant la mère de toutes les réformes dans la fonction publique : la loi organique relative aux lois de finances. Promulguée en 2001, elle s’applique à toutes les administrations depuis 2006. Pur moment de poésie libérale, la clef de voûte de ce chef-d’œuvre technocratique réside dans cette phrase innocente « les règles applicables à la comptabilité générale de l’État ne se distinguent de celles applicables aux entreprises qu’en raison des spécificités de son action ». Et c’est toute la culture du service public qui changea… Performance, course aux chiffres, objectifs de résultats… tralala.
’oracle budgétaire Didier Migaud préside depuis le 23 février la Cour des comptes. Une fois n’est pas coutume, le choix présidentiel fut accompagné d’un concert de louanges que seuls quelques ternes villepinistes et archaïques de gauche, vinrent ternir. Posté à la surveillance des comptes de la nation, l’ouvertueux de la rue Cambon pourra-t-il faire oublier la gabegie du sarkozysme ? Pas certain, surtout quand on regarde le dérapage de la dette de la Métro, la communauté d’agglomération grenobloise que présidait jusqu’alors le député et ex-boss de la Commission des finances du Palais-Bourbon. De 2004 à 2007, l’endettement de cette belle agglo est passé de 218 à
viande molle
La Lolf enfanta la RGPP, Révision générale des politiques publiques, ce fouet anti feignasse censé stresser la viande molle du petit fonctionnaire arcbouté sur ses odieux privilèges. Du bel ouvrage, depuis la France va mieux. Du Sarkozy avant Sarkozy, l’ouverture idéologique à droite avant la rupture. Didier a bien mérité de la patrie et la récompense est juste, d’autant qu’à l’aune de ses 57 ans, il peut en profiter à l’envi. Jusqu’en 2022 si la santé le porte. À la Cour, les bons comptes font les bons amigos ✹ Renaud Chenu
MALEK BOUTIH à LA HALDE ?
L’Hervé de la victoire
Le député UMP Hervé Gaymard revient, cinq ans après et dans le Monde (6 mars), sur son éjection du ministère des Finances pour cause de logement de fonction onéreux… pour le contribuable (14 400 euros mensuels pour 600 mètres carrés près des Champs-Élysées). « Un défaut de vigilance », confesse-t-il. Une « faute personnelle » aussi ? « Je ne le pense pas, car je n’ai à aucun moment pris de décision qui a (sic) conduit à cet engrenage. » En somme, il s’agissait d’une sorte d’assignation à résidence. C’était tout de même mieux qu’aux îles Kerguelen !
Tu parles, Karl
Ex-conseiller stratégie de Bush Junior, le subtil Karl Rove vient de publier ses Mémoires. Il y estime notamment, relève le Figaro (6 mars), « que le fait de n’avoir pas pu trouver (en Irak) des armes (prohibées) de destruction massive » a « sérieusement nui » à l’administration Bush. Pas tant que ça. En novembre 2004, celle-ci a décroché un nouveau mandat de quatre ans. À la différence des victimes de l’invasion et de l’aprèsinvasion US qui, elles, n’ont pas connu de deuxième vie.
Pasqua de neuf ?
Le conceptuel Hortefeux vient de faire promulguer une nouvelle loi contre les bandes violentes qui crée d’ailleurs un délit « d’appartenance » à ces bandes. Il l’a expliqué à l’attentif Figaro magazine (6 mars) : cette initiative ne s’annonce pas comme la moitié d’une plaisanterie : « Je vais faire la guerre aux bandes (...) Nous ne reculerons jamais (…) Je vais aussi bousculer la mainmise des bandes dans certains quartiers. »
Régions étrangères
Le Monde (9 mars) se fend en une d’un petit rappel qu’il juge instructif : résolu, même en cas de dégelée monumentale aux régionales, à ne pas changer de Premier ministre, Sarko était pourtant « de ceux qui [fin mars 2004], plaidaient pour le départ du chef de gouvernement Jean-Pierre Raffarin », lequel venait d’encaisser une historique Bérézina. Au lendemain du second tour, la majorité ne conservait plus qu’une seule région, l’Alsace, et n’en gagnait aucune. On ne voit vraiment pas où pourrait se situer la contradiction : candidat de rupture, président de rupture, Nicolas Ier est tout naturellement aussi en rupture avec lui-même !
La France des châtelains va bien, merci. Au printemps électoral 2007, l’imminent Premier ministre Fillon avait interdit à des photographes de l’AFP de prendre le moindre cliché de son castel sarthois. Ces pudeurs sont aujourd’hui obsolètes. Trois ans après, le Point (4 mars), publie sans difficulté une photo du chef de gouvernement et de sa famille devant leur « château, une imposante bâtisse du XVIIe entourée de cinq hectares arborés avec accès en pente douce à la Sarthe ». Les riverains appellent-ils François Not’ Maître ou Not’ Premier ministre ?
Tyran, descend au cercueil !
Le Point (4 mars) publie les bonnes feuilles, si l’on ose dire, d’un ouvrage paru aux éditions Sand : Saddam, les secrets d’une mise à mort livrés par son avocat, Khalil al-Doulaïmi. À l’en croire, prolixe en détails atroces, l’exécution du tyran a surtout tenu du lynchage : « La corde avait été délibérément allongée pour que Saddam Hussein tombe par terre encore en vie et qu’on puisse le tuer en le frappant ». Ce qui fut fait, selon l’avocat, et en l’absence de toute caméra. Si c’est exact, voilà un courageux et héroïque fait de guerre, un sublime exemple de la supériorité de la démocratie que Washington peut à bon droit se targuer d’avoir couvert !
Parisot « tête de veau »
C’est d’Alain Minc, repris par le Nouvel Obs (4 mars) à propos de la patronne des patrons Laurence Parisot : « S’il y avait un dixième du talent de l’état-major de la CGT au Médef, les choses iraient déjà nettement mieux. » Dans le même journal, un responsable, non désigné, de la même CGT au sujet de la même Lau-Lau : « Après le départ de Denis Gauthier-Sauvagnac [emporté par l’affaire des caisses noires], nous avons trouvé un grand vide chez nos interlocuteurs, faibles sur le social ». Bref, un copain de Sarko et de quelques nababs fait l’éloge d’un syndicat!Un dirigeant du syndicat défend la compétence d’un maître de forges ! Quelle époque ! Ou quel sens de ses intérêts !
Des ratés à Hérat
Déposer les armes ? Certains talibans s’y sont résolus. Mais la reconversion est rude et les promesses (d’embauche) des Américains sont volatiles, comme l’a constaté, dans la région de Hérat, le Washington Post, repris par Courrier International (4 mars). Un certain Amiri, ex-commandant de milice, subvient seul aux besoins de 80 de ses hommes, tous « sans emploi » et entassés dans une unique maison. Le dénommé Abdul Wahab « loue une masure dans un bidonville en périphérie de la ville » : on refuse à « ce combattant de toujours » un poste de militaire ou de flic. Un coup à passer chez les rebelles ! ✹
aurélien donat
bakchich 16
Bakchich Hebdo N°15 | du samedi 13 au vendredi 19 mars 2010