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BLESSÉ DE GUERRE

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Formation du SAMU

Formation du SAMU

Le SSA au cœur des RMBS

L'édition 2016 des Rencontres militaires blessures et sports (RMBS) a rassemblé 57 blessés des trois armées, de la gendarmerie à Bourges et à Aubigny-sur-Nère. Une vingtaine de soignants du SSA encadrait ce stage multisports organisé dans le cadre de leur parcours de soin.

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Cette activité, initiée par la Cellule d'aide aux blessés de l'armée de Terre (CABAT) en 2012, fait partie du « pack sportif » proposé aux blessés dans le cadre de leur parcours de soin. Elle constitue une étape importante dans la phase de leur réadaptation et favorise leur reconstruction individuelle. « Après le deuil de la blessure, le sport permet aux blessés de retrouver une qualité de vie » explique l’infirmière cadre de santé Isabelle, responsable de l’équipe médicale sur place. « Les RMBS leur prouvent que, malgré leur handicap, ils sont capables de faire des choses qu'ils faisaient avant leur accident. Ainsi, nous adaptons au mieux les activités sportives pour qu'ils puissent transposer dans leur vie quotidienne ce qu'ils apprennent durant ce stage. » L'objectif est de faire (re)découvrir aux blessés, la pratique d'activités sportives adaptées à leur pathologie et de leur permettre d'échanger, dans un contexte différent, avec les acteurs du suivi médico-social qui les accompagnent au quotidien.

Durant ces journées, les blessés sont encadrés par l’équipe médicale constituée de 20 médecins, infirmiers, aides-soignants, auxiliaires sanitaires, kiné et psychologue volontaires des HIA et des CMA. 13 d’entre eux sont dédiés aux grands blessés. Ils bénéficient des appareillages de dernière génération et du réseau handisport

© G.Lampla - Armée de Terre

20 soignants du SSA étaient mobilisés pour le soutien médical

civil de Bourges, des infrastructures du CREPS, au sein duquel est installé le Pôle ressources national sport et handicaps du ministère des Sports (PRNSH) et du CRJS d'Aubigny-sur-Nère. Parallèlement, les établissements du SSA ont répondu présents à la campagne de soutien lancée sur les réseaux sociaux de la défense. Les HIA Clermont-Tonnerre, Percy, Legouest ainsi que de nombreuses antennes médicales ont joué le jeu. Une belle visibilité pour le SSA.

Les établissements du SSA se mobilisent pour soutenir les blessés de guerre

L'équipe médicale des RMBS autour du MCS Macarez

HOMMAGE À L'HÔPITAL DU VAL-DE-GRÂCE

Vue aérienne de l’hôpital du Val-de-Grâce, milieu XX e siècle

«Le 31 juillet 1793, la Convention nationale décide de mettre le Valde-Grâce à disposition du Ministre de la guerre pour y installer un hôpital militaire. La double vocation du Val-de-Grâce, hospitalière et militaire, est née. une structure hospitalière, chargée d’histoire, à laquelle nos armées, mais également les Parisiens et le pays tout entier sont si attachés. Et pourtant, cette décision ne porte pas la marque du renoncement, Ordre du jour n°10723 du général d'armée Pierre de Villiers, chef d'état major des armées mais bien celles de la vision et du courage. Un courage mis au service de À partir de cette date, les médecins militaires les plus illustres vont s’y la nécessaire réorganisation du modèle hospitalier militaire pour l'adapter succéder et forger, par l’alliance fertile de la compétence et du dévouement, aux évolutions rapides des mondes de la défense et de la santé. Le nouveau une réputation d’excellence dont le Val-de-Grâce ne se modèle, décidé par le ministre de la Défense et porté départira plus. « C’est cet héritage qui par le directeur central du service de santé des armées,

Dans ce cadre magnifique, niché au cœur de la capitale, Percy, Desgenettes, Larrey, Bégin et bien structure, aujourd’hui, le Service de santé des est prioritairement concentré sur sa mission de soutien des forces. d’autres éminents médecins, pharmaciens, épidéarmées. » Bénéficiant du redéploiement des compétences miologistes et praticiens militaires de toutes spéciadéveloppées au sein de l’hôpital du Val-de-Grâce, lités ont, tour à tour laissé leur empreinte et œuvré, à force de travail et la nouvelle plate-forme hospitalière de la région Ile-de-France, articulée de recherches, à la constitution d’un héritage exceptionnel dont vous êtes autour des hôpitaux Percy et Bégin, est, désormais, en capacité d’assumer les dépositaires. C’est cet héritage qui structure, aujourd’hui, le Service de la prise en charge optimisée des blessés et des malades rapatriés sur le santé des armées. Il fait votre fierté. Il est votre âme. Au plus profond de territoire national ; elle joue également un rôle déterminant lors du déclencette âme, résonne une histoire marquée par le sceau du drame et de la chement des plans gouvernementaux. gloire, mêlés. Aujourd’hui, la France est un des seuls pays au monde à disposer d’une

Souvenons-nous, également, qu’il y a cent ans, derrière ces murs, des chaîne de santé militaire, complète et autonome, qui relie le brancardier-semédecins militaires, des infirmières et du personnel soignant accompacouriste, déployé aux avant-postes, aux meilleurs spécialistes opérant dans gnaient, avec sollicitude et professionnalisme, ceux que l’on a appelé les les structures ultra-modernes de nos hôpitaux militaires.

« gueules-cassées ». Ils ont accompli des prouesses dans le lent travail de reconstruction physique et psychologique de ces hommes défigurés et Ici, au Val-de-Grâce, l’excellence du Service de santé des armées contimeurtris. Comment ne pas faire le parallèle avec les attentions et les comnuera de se jouer. La pérennisation des activités de formation de la prestipétences exceptionnelles mises au service de nos blessés, aujourd’hui, par gieuse école, ici, entre ces murs, est le signe fort de la volonté du service les hommes et les femmes de nos équipes de santé ? de santé des armées de s’arrimer au site qui l’a vu naître et à partir duquel son esprit a rayonné.

L’histoire du « Val » fait aussi la part belle à la gloire. De très nombreux prix, parmi les plus prestigieux, sont venus distinguer les multiples travaux Car l’esprit qui vous anime force l’admiration. Il se trouve concentré d’éminents médecins-chercheurs. Ce chemin, celui de l’excellence et de dans l’affirmation d’Ambroise Paré : « Le gain étant éloigné, seuls del’exigence, est celui-là même que vous avez emprunté, derrière vos anciens. meurent l’honneur et l’amitié de tant de soldats ». Faites vivre cet esprit. Il

Il réclame beaucoup d’investissement et de désintéressement. Il demande est le ferment irremplaçable des plus belles vocations médicales militaires parfois des sacrifices. et la plus noble manière de soigner l’humanité souffrante. Il a éclairé et éclairera encore, d’une lumière resplendissante, ce à quoi nous œuvrons

La fermeture de l’hôpital du Val-de-Grâce en est un ; particulièrement tous : le succès des armes de la France ! » douloureux. Il est nécessairement déchirant de devoir se résoudre à laisser Paris, le 30 juin 2016

VAL-DE-GRÂCE 30 JUIN 2016

Plus de 500 personnes était rassemblées le 30 juin 2016 à l'occasion de la cérémonie de fermeture de l’HIA Val-de-Grâce organisée sur le parvis de l'hôpital.

L'ensemble du personnel du service de santé était réuni pour dire un adieu ému à l'HIA du Val-de-Grâce

Le personnel du Val-de-Grâce a eu le soucis constant de préserver la qualité d'accueil et de prise en charge des patients

Militaires et civils, d’active et de réserve qui ont servi dans cet hôpital, certains dès son inauguration en 1979, étaient présents derrière les drapeaux et emblèmes des trois écoles, des 9 hôpitaux, de plusieurs centres médicaux des armées, des établissements du ravitaillement sanitaire et de l’Institut de recherche biomédicale des armées.

Dans son discours, le directeur central a tenu à saluer l'action de tous ceux qui ont exercé dans cet hôpital depuis son inauguration en 1979. « Votre action a fait perdurer l'excellence médicale, scientifique et technologique, faisant de l'hôpital du Val-de-Grâce une véritable vitrine de la médecine militaire et plus largement de la médecine française. Beaucoup de praticiens, de chercheurs et d’enseignants ont formé un grand nombre de personnels du service de santé des armées. Leur influence aura ainsi très largement dépassé les murs de cet hôpital. Le Val-de-Grâce est et demeure inscrit dans le patrimoine intangible du Service de santé des armées français. Désormais, sans l’hôpital du Val-de-Grâce, mais toujours avec le Val-de-Grâce, les valeurs d’humanité et de dévouement portées très haut par le personnel du service de santé des armées d’hier et d’aujourd’hui, continueront d’éclairer notre chemin, au service de nos armées. »

Le CEMA présidait la cérémonie aux odres du MCS Pontiès, en présence du MGA Debonne, de Mme Berthout, maire du 5 e arrondissement et des représentants des 3 armées.

223 ans au service de la France

L’hôpital d’Instruction des Armées du Val-de-Grâce cesse son activité. Pour autant, véritable incarnation de la médecine militaire française pour le monde entier, il restera la référence emblématique de l’excellence de son personnel. Retour sur 223 annnées passées au service des blessés et malades.

1793, la Nation est menacée de toute part. Elle sur les lieux des combats. À Paris, l’hôpital du fait face sur tous les fronts. Val-de-Grâce est de plus en plus sollicité. Son

À Paris les blessés et les malades saturés, doivent s’appuyer sur la création de dépassent les capacités des hôpitaux. l’hôpital annexe de Picpus. Il retrouve la pléAussi, le 31 juillet la Convention Nationale « autorise le Ministre de la Guerre Séance de revaccination au Val-de-Grâce vers 1905, à faire servir la maison nationale du huile sur toile par Alfred Touchemolin. Val-de-Grâce à un hôpital militaire ». Des travaux sont aussitôt entrepris. En attendant leur aboutissement, l’établissement deviendra un hospice d’humanité militaire. Les travaux sont achevés en 1795. Dès le mois de novembre, 20 médecins et chirurgiens, ainsi que 10 pharmaciens sont à pied d’œuvre pour accueillir les premiers hospitalisés militaires. À leur tête se trouvent Pierre-François Percy, chirurgien en chef des Armées, Nicolas-Pierre Gilbert en médecine et Sabin-Joseph nitude de son statut « d’école clinique » en Bruloy en Pharmacie. La vocation hospitalière du 1816, bénéficiant alors de la personnalité et de Val-de-Grâce est en marche. Déjà, depuis le mois l’expérience de professeurs aussi mythiques que de juillet, la décision est été prise de « former, au Desgenettes et Larrey. sein de l’hôpital, une école clinique de médecine, s’affirme, fondée sur une formation clinique activité s’accroît et ses services, trop souvent de chirurgie et de pharmacie, propre à servir de En 1842, une réforme essentielle intervient, insmodèle aux institutions de ce genre ». pirée à l’origine par Bégin. Pour la première fois, l’hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce se

Personne ne sait alors qu’un symbole voit reconnu comme « Hôpital de perfectionnevenait de naître. ment ». Désormais, sur les cinq années d’études Dès son ouverture, l’afflux considérable des son sein. Les plus éminents praticiens militaires, malades et des blessés révèle l’insuffisance des Broussais, Lévy, Maillot, Gama, Baudens, Hippocapacités prévues pour l’hôpital militaire du Vallyte Larrey, le marquent à jamais par leur gloire de-Grâce, alors que sa vocation d’enseignement et leur savoir. des praticiens militaires, deux sont assurées en conduite au lit du malade par un corps profesArrive le temps des années sombres. Des erreurs soral ardemment dévoué à sa tâche d’instruction décisionnelles successives vont le conduire à des futurs médecins, chirurgiens et pharmaciens une lente dégradation, allant jusqu’à l’abandon militaires. de l’enseignement de perfectionnement, le 1 er mai 1850. Il est recréé quelques semaines plus tard, Au cours du Consulat et de l’Empire, les guerres au sein de l’École d’Application à nouveau insdéplacent l’instruction hospitalière directement tallée à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, car

l’Armée, engagée dans les guerres lointaines, a besoin de médecins.

Désormais, Hôpital et École évoluent en parallèle, mais leur vie restent longtemps unies : le plus ancien praticien de l’Hôpital exerce la fonction de médecinchef, sous l’autorité du directeur de l’École dont les professeurs occupent des postes de responsabilité hospitalière.

La guerre de 1870 voit l’hôpital accueillir des soldats de toutes nationalités. Bombardé malgré le drapeau à Croix Rouge hissé sur le dôme de l’Église, il compte ses pertes humaines et surtout ses dégâts matériels. Il participe au soutien sanitaire du siège de Paris et de la Commune. Son personnel se dévoue sans compter au profit de la population. En cette fin du XIX e siècle, l’expertise du Valde-Grâce est déjà une référence pour les affections graves provenant de toutes les régions de France et d’Outre-mer. Il est également devenu le centre de vaccination de la garnison de Paris. La radiologie est apparue et se développe sous l’impulsion de Hirtz. Les plus grands épidémiologistes, dont Laveran, prix Nobel, œuvrent dans son service de bactériologie.

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, professeurs et élèves sont envoyés au plus près des combats. Le service à l’hôpital, le plus important du camp retranché de Paris, à la fois hôpital d’évacuation et centre spécialisé, est assuré pour l’essentiel par des réservistes. Trois secteurs vont tout particulièrement s’illustrer au cours du conflit : celui des blessés de la tête et au visage, dont le nombre important entraine la création d’un service spécial ; celui de la radiologie, où se développe avec une efficacité remarquable

Vue du Val-de-Grâce, dessin aquarellé par Charles Jouas, 1925

Blessés posant devant l’aile Est de l’hôpital du Val-de-Grâce durant la Grande Guerre

Chambre de patients durant la Grande Guerre

l’instruction de centaines de manipulateurs et la formation de jeunes médecins à cette technique nouvelle ; celui enfin, représenté par le centre vaccinal anti typhique créé en 1914 par Vincent, dont le Maréchal Foch proclamera que le « nom méritait d’être inscrit à coté des plus glorieux généraux de la Grande Guerre ».

Comment également oublier que la rencontre au Val-de-Grâce, au « quatrième fiévreux », futur service de neuro-psychiatrie, d’un infirmier, André Breton et d’un jeune médecin auxiliaire, Louis Aragon, sera à l’origine du mouvement surréaliste ? Apollinaire blessé y fut traité et en 1940, Lacan y reçut son affectation de mobilisation.

Avec le deuxième conflit mondial, c'est un nouvel engagement du personnel de l’Hôpital sur les frontières. Ne restent au Val-de-Grâce qu’une centaine de blessés et de malades intransportables assistés par 25 infirmières. Ce sont les plus jeunes médecins qui sont restés, avec le renfort de praticiens de réserve rappelés. Tous sont admirables, assurant nuits et jours, le traitement chirurgical et les soins aux blessés qui ne cessent d’arriver. Après l’Armistice, le Val-deGrâce continue à recevoir de nombreux blessés et malades, y compris ceux évacués des camps de prisonniers par l’occupant.

Avec la fin des guerres coloniales, le Val-de-Grâce s’ouvre aux familles de militaires et à de nouvelles catégories d’ayant-droits. De nouveaux services viennent augmenter une offre de soins toujours marquée par l’excellence, en particulier en ophtalmologie, neurochirurgie, neuropsychiatrie et oncologie. L’infrastructure disponible se sature. Il devient indispensable de changer radicalement le modèle d’hôpital.

Le nouveau Val-de-Grâce est inauguré en janvier 1979. Depuis, avec plus de 6 millions de consultations réalisées et plus de 400 000 hospitalisations, il a apporté, au sein du complexe hospitalier militaire parisien, les performances d’un plateau technique d’exception pour répondre à l’évolution des besoins avec le développement de la chirurgie thoracique, de l’oncologie lourde et des sciences neurologiques.

Séparé administrativement de l’École depuis de nombreuses années, mais ayant conservé avec elle les liens étroits inhérents à la mission d’enseignement assurée par l’essentiel de ses chefs de service, l’hôpital d’instruction du Valde-Grâce, grâce à son personnel médical et à son équipement, est resté fidèle à lui-même : centre de référence, ouvert sur l’extérieur, assurant sans faille sa mission de soutien aux forces armées.

 MCS J.-E. Pontiès

L’apport du Val-de-Grâce

À la chirurgie

Le Val-de-Grâce a développé l’utilisation précoce des pinces à sutures automatiques et des techniques de chirurgies laparoscopiques. En neurochirurgie, il utilise en pionnier la voie trans-labyrinthique pour l’abord des tumeurs de l’angle ponto-cérébelleux et les techniques de neuronavigation pour le traitement chirurgical des tumeurs du cerveau. Il utilise précocement le robot chirurgical pour le traitement des tumeurs urologiques et gynécologiques . Dès le début des années 1980, le Val-de-Grâce contribue au développement du fixateur externe que la doctrine d’emploi OTAN a généralisé dans les antennes chirurgicales (rôles 2).

À la radiologie et le radiodiagnostic

Le Val-de-Grâce a développé la radiologie en postes fixes mais aussi des camions de radiologie (mis au point avec la collaboration de Marie Curie) qui iront sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, au plus près des combats, ainsi qu’une très grande école de radiologie. Celle-ci a formé de très nombreux radiologues et manipulateurs en électroradiologie, créant ainsi la première chaire de radiologie en France dont l’héritage a conféré à cette spécialité, et tout particulièrement au Val-de-Grâce, une avancée technologique et une innovation constante dans les imageries médicales.

© SSA

© ECPA-D

© ECPA-D

À la psychiatrie

On doit au Val-de-Grâce son école de psychiatrie. En 1935 A. Fribourg–Blanc (1888-1963) et M. Gauthier (1887-1950) publient leur ouvrage sur la pratique psychiatrique dans l’armée, une somme d’expérience acquise au cours de la Première Guerre mondiale avec la description des premiers blessés psychiques. D’autres noms célèbres suivront avec des axes de recherche aussi importants que les pathologies de guerre, l’hygiène mentale, les névroses traumatiques, l’alcoologie, les addictions et les conduites suicidaires.

À l’enseignement

L’activité universitaire de formation des internes de médecine générale et des internes de spécialités demeure sur le site et l’ensemble conventuel du Val-de-Grâce au sein de l’École du Val-deGrâce. Créée en même temps que l’ancien hôpital, cette école garde tous ses atouts et prérogatives de centre d’enseignement universitaire, ouverte aux étudiants militaires comme civils pour les spécialités ou pratiques médicales du temps de guerre ou d’exception : Brevet de Médecine de l’avant, relatif au relevage primaire des blessés pour les médecins spécialisés en médecine générale, CACHIRMEX (chirurgie de guerre) et CAMEX au profit des médecins des spécialités chirurgicales pour les prises en charges standardisées des blessés et des malades des victimes civiles et militaires. Les professeurs agrégés restent nommés à l’Ecole du Val-de-Grâce.

Cachirmex

Au soutien des forces

Outre les immunisations développées et pratiquées au Val-de-Grâce, il faut ajouter le développement de protections des combattants et les travaux sur la physiologie humaine et la physiopathologie des facteurs d’ambiance : stress, sommeil, pression atmosphérique, exposition aux agents de la guerre chimique, bactériologique et nucléaire.

© C.Lebertre - DICOD

© SSA

Nombreux furent les blessés des guerres d’indépendances d'Indochine ou d'Afrique, ou encore, plus récemment, des théâtres d’OPEX qui furent rapatriés pendant des décennies au Val-deGrâce ; ce nom emblématique représentant un espoir et un grand soulagement pour les blessés, les malades et leurs camarades de combat restés sur place.

Le fonctionnement

de l’hôpital dans sa période de restructuration : une expérience inédite

Le 15 octobre 2014, le ministre de la Défense annonçait la fermeture du Val-de-Grâce et le transfert progressif de ses activités vers les HIA Percy et Bégin, en accord avec le projet « SSA 2020 ». Dès lors, l’hôpital s’est profondément et rapidement réorganisé afin de redimensionner ses activités tout en maintenant en permanence un haut niveau de sécurité et de qualité pour ses patients. Un projet original et transitoire, élaboré et porté par la communauté médicale et accompagné par la chefferie.

La genèse d’un projet médical éphémère

Plusieurs points importants devaient être pris en compte. L’absence de service de réanimation rendait périlleuse la gestion des urgences intra hospitalières. L’absence de service médical d’accueil supprimait l'interface avec l’extérieur pour l’accueil de patients non programmés. Début juillet 2015, il restait 14 praticiens seniors dans les spécialités médicales conditionnant le maintien de la permanence des soins. Le fonctionnement choisi devait rester pérenne jusqu’en juin 2016, période prévue pour la cessation définitive des activités de l’hôpital. Le fonctionnement le plus adapté en termes de sécurité, de rationalisation des moyens et de polyvalence était celui d’un hôpital médico-chirurgical de semaine (HMCS).

La gestion des urgences

L’hôpital, quel que soit le format du projet choisi, a continué à accueillir des patients. Il était en effet impensable de ne pas anticiper les accidents. Plusieurs mesures ont été prises afin de prendre en compte ces risques : adaptation du protocole de gestion des urgences intra

hospitalières, convention avec la BSPP afin de bénéficier d’un temps d’intervention de moins de 20 mn, formations aux gestes d'urgence pour l’ensemble du personnel. Des conventions pour des transferts de patients vers des filières d’aval ont été formalisées avec les hôpitaux Bégin et Percy ainsi que différentes structures de l’AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris). Une chambre de l’HMCS a été transformée en « zone de mise en condition avant évacuation » équipée et prête à l'emploi. Au total, 20 situations d’urgence vitale ont été

juin 2014

Annonce restructurations Ministre de la Défense

E ectifs

2014

924

avril - juin 2015 { • service médical d’accueil des urgences • centre de dialyse • caisson hyperbare • service de radiothérapie ➔ Restructuration en hôpital

médico-chirurgical de semaine

juillet 2015

1re phase de transfert d’activités du VDG à Bégin et Percy

446 279

octobre 2015 janvier 2016 juin 2016

2e phase de transfert d’activités du VDG à Bégin et Percy

octobre 2015 janvier 2016

gérées en toute sécurité (transferts via la BSPP). Neuf patients ont été transférés hors procédure d’urgence vers des filières d’aval pour compléter la prise en charge.

Hôpital médico chirurgical de semaine (HMCS) Hôpital médico chirurgical de semaine (HMCS)

➔ uniquement sur rendez-vous

Une organisation des parcours 3 e étage 1 département chirurgical avec CCE * de soin repensée et plateaux techniques (ophtalmologie, urologie, Pour les patients, il s’agissait de garantir la chirurgie viscérale) + unité de chirurgie ambulatoire sécurité et la qualité des soins et de rationaliser avril - juin 2015 juillet 2015 2 e étage (partiel) juin 2016 les flux des usagers en typologie de parcours : médecine et chirurgie. Pour le personnel, il fallait densifier les secteurs géographiques d’activité pour optimiser les conditions de travail afin d’éviter les zones « désertes » ou nécessitant • service médical d’accueil des urgences • centre de dialyse • caisson hyperbare • service de radiothérapie { 1 re phase de transfert d’activités du VDG à Bégin et Percy 1 er étage 1 département médical 1 hôpital médico-chirurgical de jour et de 1 plateau technique médical (neurologie, cardiologie) 2 e phase de transfert d’activités du VDG à Bégin et Percy de nombreux déplacements internes. Ainsi, il a ➔ Restructuration en hôpital semaine (34 lits et 4 places) 1 CCE * été décidé d’articuler le projet autour d’un fonc médico-chirurgical de semaine tionnement sur 2 étages et demi : sur un premier * Centre de Consultations Externes étage complet, un département médical avec un hôpital médico-chirurgical de jour et de semaine de 34 lits et 4 places, un Centre de Consultations 446 279 Externes (CCE) et, au 2 e étage partiel, un plateau octobre 2015 technique médical (neurologie, cardiologie). Au janvier 2016 3 e étage, est créé un département chirurgical avec Transfert des services et activités de l'HIA du val-de-Grâce : CCE et plateaux techniques (ophtalmologie, urologie, chirurgie viscérale) ainsi que l’unité Hôpital médico chirurgical de semaine (HMCS) Activités transférées en juin 2016 ➔ de chirurgie ambulatoire. L’ensemble des spécialités a fonctionné de uniquement sur rendez-vous GASTRO ENTÉROLOGIE manière programmée, uniquement sur rendez3 e étage vous. L’offre de soins globale était ainsi assez OPHTALMOLOGIE complète pour les militaires en activité, en termes d’expertise et d’aptitude, pour leurs familles ainsi que pour les patients civils. 1 département chirurgical avec CCE * et plateaux techniques (ophtalmologie, urologie, chirurgie viscérale) + unité de chirurgie ambulatoire NEUROLOGIE MÉDECINE INTERNE

2e étage (partiel)

La transformation de l’hôpital du Val-de-Grâce 1 plateau technique médical s’est déroulée en moins de 4 mois. L’ensemble (neurologie, cardiologie) 1 er étage des ressources a été optimisé en maintenant un haut niveau de sécurité et de qualité pour les 1 département médical patients. La petite taille de la structure en a fait un outil réactif pour des parcours de soin ou 1 hôpital médico-chirurgical de jour et de semaine (34 lits et 4 places) 1 CCE * d’expertise au service du patient militaire et civil. Les difficultés ont été anticipées et parfaitement * Centre de Consultations Externes gérées. Toutes les composantes et compétences de la communauté de soin ont été mobilisées, l’engagement des personnel a été entier pour concourir à la réussite de ce véritable défi technique et humain.

92

HIA Percy - Clamart (92)

NEUROCHIRURGIE

RÉANIMATION

CHIRURGIE VASCULAIRE

93

75

94 PSYCHIATRIE

HIA Bégin - Saint-Mandé (94)

CHIRURGIE VISCÉ LE

UROLOGIE

 MC Thierry Carmoi, MGI Claude Conessa

CARDIOLOGIE

ORL ONCOLOGIE

Graphiques © BCISSA

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