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Fin de journée
explosive au quartier
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4 octobre 2007, vers17h00. Une explosion se produit au sein du 18e régiment de transmissions de Caen. Je me rends immédiatement avec mon équipe médicale dans le bâtiment où le sinistre s’est déclaré. Des jalonneurs nous orientent. Une fumée dense envahit tout l’étage. De nombreux débris jonchent le sol et les cloisons des pièces attenantes au lieu de l’explosion sont éventrées. Sept victimes sont à déplorer. Dans des conditions difficiles, je trie les blessés. J’identifie deux urgences absolues. Un premier blessé est en état de choc hémorragique avec amputation des deux cuisses. Le second présente un important délabrement de jambe et une plaie hémorragique fémorale de l’autre jambe. La prise en charge des blessés est immédiate. Je communique ce premier bilan au SAMU 14. Prenant des gardes comme médecin urgentiste au sein de ce service, j’en connais parfaitement les procédures. Après un contact avec le réanimateur, nous décidons du départ immédiat de deux antennes médicales et de l’envoi de sapeurspompiers afin de monter un poste médical avancé. L’évacuation des sept blessés est terminée en soixante-dix minutes.
Les évènements tragiques illustrent une nouvelle fois qu’il est essentiel pour les médecins d’unité de se former pour affronter le pire, même en métropole. La préparation et l’entretien des lots de matériels d’urgence sont particulièrement importants. Mais en situation critique, lorsque chaque seconde compte, disposer de matériels performants ne suffit pas. Les procédures doivent être clairement définies et parfaitement connues, les équipes entraînées et soudées. Les capacités de médecine d’urgence et de catastrophe sont incontournables pour apprendre à gérer efficacement les situations critiques. La pratique régulière de la médecine d’urgence au sein de structures hospitalières de proximité, civiles ou militaires, et les remises à niveau ponctuelles lors de
Exercice de prise en charge de blessés stages dispensés notamment par les CITERA permettent à chacun d’entretenir ses compétences. Les liens noués par les médecins militaires avec leurs confrères civils leur donnent une parfaite connaissance du maillage préhospitalier et hospitalier du secteur d’implantation de leur unité, garants d’un gain de temps considérable en cas d’urgence. Une démarche d’auto-évaluation constructive, associée à des exercices réguliers, de l’ensemble de l’équipe du service médical permet de s’assurer de la fiabilité des moyens disponibles et d’entretenir la motivation du personnel.
Médecin principal Pierre-Marie Brun 18 e régiment de transmissions - Caen
® photo : CITERA HIA Desgenettes