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International

Exercice Les forcesfrançaises duCap Vert

en exercice

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La réactivité du service de santé des forces françaises déployées au Pays-Vert a pu être testée lors des violents événements qui ont agité cette nation d’Afrique de l’Ouest, du 25 septembre au 1 er octobre 2008.

Dans ce pays côtier, l’armée française dispose d’une force prépositionnée de 1100 hommes. Depuis plusieurs mois une crise, économique et politique, couvait dans le pays.Le 25 septembre l’assassinat d’un haut représentant religieux amorce le début d’une situation quasi-insurrectionnelle qui durera six jours. Le 26 septembre un Poste de commandement interarmées (PCIA) est mis en place sur la base aérienne française. Sous l’autorité de la Direction interarmées du service de santé (DIASS), l’OCTASSA et le vétérinaire s’y relaient 24h/24 et servent brésilienne, française, l’ONG américaine Project Hope et les pays hôtes. Son objectif est de renforcer la solidarité du continent américain avec les nations des Caraïbes. Depuis la Martinique, un médecin et une infirmière de classe normale Virginie Coste ont rallié l’USS Kearsarge lors de son étape en République Dominicaine du 3 au 17 octobre. Ce bâtiment, dont la vocation première est l’assaut amphibie, a utilisé sa d’interface entre le commandement et les Services médicaux des unités des trois armées. Le 29 septembre la Section de ravitaillement sanitaire (SRS) approvisionne, sous escorte, les trois postes de secours en Lots de projection initiale (LPI). Un militaire français, grièvement blessé par des manifestants, est extrait avec sa famille de son domicile par une section en véhicules blindés accompagnée d’un brancardiersecouriste. Le blessé est évacué par hélicoptère vers le bloc chirurgical du Centre médical interarmées (CMIA) en moins de deux heures. Le 30 septembre le Centre de ressource en hélicoptères et ses chalands, mais aussi son hôpital, au profit de la population lors son mouillage au large de Santo Domingo. Quotidiennement, des équipes pluridisciplinaires composées de médecins généralistes et de pédiatres, de dentistes, d’opticiens, d’infirmiers, de pharmaciens, mais aussi et surtout d’interprètes, sont projetées. Ils ont reçu plus de quatre cent patients par jour sur chacun des trois sites (Santo Domingo, Bayaguana, Las Calderas). Des actions de santé publique ont aussi été dispensées au travers de l’éducation à la santé et des soins vétérinaires.

planification et de conduite des opérations (CPCO) décide l’envoi d’une antenne chirurgicale qui arrive dans la nuit. Elle est déployée en douze heures sur le terrain de sport de la base. Le 1 er octobre les négociations entre manifestants et gouvernement paysverdien aboutissent. Le retour au calme est immédiat. Cet exercice a permis au service de santé des FFCV d’évaluer son aptitude opérationnelle et de rappeler le rôle clé de chacun des intervenants : DIASS, SRS et services médicaux d’unité.

Vétérinaire principal Florence Calvet

International Action humanitaire

avec la marine américaine

Pour la première fois, en octobre 2008, la DIASS Antilles a participé à l’action humanitaire « continuing promise», initiée par l’armée américaine.

Cette mission se déroule avec la collaboration des armées canadienne, hollandaise, DIASS FFCV Afin de répondre aux besoins en chirurgie générale et ophtalmologique, certains patients sont rapatriés à bord de cet hôpital flottant d’une capacité de treize lits de réanimation, quarante lits d’hospitalisation et six blocs opératoires. Parallèlement à l’action médicale, une mission de génie civil est menée afin de participer à la rénovation de plusieurs établissements scolaires du pays.

Médecin en chef Bruno Rosier Infirmière de classe normale Virginie Coste DIASS Antilles

Quandcoopération rime avec intégration...

Du 14 au 23 septembre 2008, le service médical du 6 e BIMa, unité des Forces françaises au Gabon (FFG) participe à un exercice médico-militaire francogabonais dans la région du Woleu Ntem autour des villes de Mitzic, Oyem et Bitam. Cet exercice répond à un double objectif. Le service de santé militaire gabonais doit être capable de déployer, avec notre soutien logistique, une structure sanitaire de type Hôpital mobile militaire de campagne (HMMC) afin de répondre à une situation d’urgence ou de crise humanitaire. La gestion d’une épidémie à fièvre hémorragique virale de type Ebola est retenue comme thème. Assurer une aide médicale aux populations constitue la seconde partie de l’exercice. Le dépistage de la tuberculose, du diabète et du SIDA en sont les axes principaux de travail. Cette action est complétée par une campagne de vaccinations.

Les acteurs en apprentissage

L’exercice débute par une formation de trois jours à la gestion d’une épidémie. Des médecins, des cadres de santé militaires et civils des hôpitaux et dispensaires de la région, des bénévoles de la Croix-Rouge gabonaise composent l’auditoire. Les cours sont dispensés par des formateurs de l’OMS, des chercheurs du centre international de recherches médicales de Franceville, des biologistes et des épidémiologistes militaires gabonais et français.

Plusieurs thèmes sont abordés tels que les outils de la surveillance épidémiologique, la notion de soins renforcés et l’approche socioculturelle dans la gestion des victimes et la sensibilisation des populations aux risques épidémiques. Une présentation de l’organisation d’un centre d’accueil de victimes est faite aux autorités politiques et militaires.

® photos : MP Christophe Descarpentries

Une consultation très riche

Après avoir rejoint l’HMMC gabonais installé au sein de l’hôpital de Bitam, l’équipe médicale du 6 e BIMa débute dès le lendemain matin l’aide médicale aux populations. Le poste de secours est installé. Les personnels, associés à deux médecins militaires gabonais, reçoivent en quatre jours cinq à six cents patients.

La consultation médicale est multiple et variée : cure chirurgicale d’hernie abdominale, patients sidéens, parasitoses diverses dont accès palustres et filarioses lymphatiques. La gériatrie, la pédiatrie et les infections sexuellement transmissibles représentent environ 60% des consultations. 20 à 30% des consultants souffrent de pathologies cardio-vasculaires.

L’exercice Wolleu-Ntem 2008 a renforcé les liens déjà tissés entre nos deux services de santé des armées. Il permet d’établir un socle solide dans le cadre de la récente création d’une école d’application destinée aux médecins militaires d’Afrique centrale.

Médecin principal Christophe Descarpentries 6 e BIMa - Libreville

Dépistage dentaire

à bord du Floréal

L’isolement du personnel embarqué sur un bâtiment à la mer nécessite une prévention accrue avant tout départ en mission. La visite médicale d’aptitude avant embarquement impose un examen particulièrement soigneux de l’état dentaire qui peut être complété, au besoin, par l’avis d’un chirurgien-dentiste.

® photo : MP Arnauld Michel À La Réunion, depuis déjà deux ans, la frégate de surveillance Floréal peut compter sur français, cette réunion a regroupé trente-cinq praticiens venus des Etats-Unis, d’Allemagne, de Belgique, de Bulgarie et de République tchèque autour du thème fédérateur de la médecine de l'avant. Les présentations, portant sur le traumatisme psychique, la transfusion de sang total en situation d'exception ou bien encore les évacuations médicalisées (MEDEVAC) lors d'afflux de blessés, ont été l'occasion de fructueux échanges entre médecins évoluant au sein de postes de secours comme de formations chirurgicales dans le contexte multinational de l'OTAN. Médecin Jean-Baptiste Pohl

l’expertise d’un chirurgien-dentiste réserviste. Chaque année, une journée spéciale « dépistage bucco-dentaire » est organisée à bord au profit de tout l’équipage. Elle est réalisée par ce praticien de réserve. L’exploitation des clichés panoramiques dentaires demandés préalablement à cette journée et l’examen attentif en bouche permettent de prescrire les soins à effectuer dans des délais compatibles avec le départ en mission. Le temps consacré à chaque marin varie de cinq à quinze minutes, au cours desquelles il bénéficie de conseils. L’expérience montre que peu de soins sont à réaliser au décours de cette campagne annuelle de dépistage. En revanche, tous les marins du Floréal ont parfaitement compris l’intérêt qu’ils peuvent retirer de cet examen préventif et indolore. Outre l’aspect pédagogique de l’examen bucco-dentaire, le chirurgien-dentiste de réserve contribue également à améliorer l’aptitude du médecin et de l’infirmier du bord à faire face aux urgences en utilisant les matériels du coffre dentaire.

Médecin principal Arnauld Michel

Médecine de l’avant à Kaboul

Une rencontre internationale s'est déroulée le 9 novembre 2008, au camp Warehouse à Kaboul. Organisée par le groupement médico-chirurgical

Frégate de surveillance Floréal

® photo : MC JM Giraud

Prise en charge de blessés au GMC de Kaboul

L’hôpital d’instruction des armées de Dakar

L’HIA de Dakar

349 lits 1 193 personnels dont 30% de militaires 16 militaires partis en OPEX en 2007 12 coopérants français dont 7 officiers du SSA 18 stagiaires du SSA en 2008

Activité 2007

15 200 hospitalisés 101 000 consultants 37 400 passages au SAU 3 400 accouchements Plus d’infos : www.hopitalprincipal.sn

Héritier de l’ambulance militaire inaugurée en 1884, l’hôpital principal de Dakar (HPD) vient d’acquérir le statut d’hôpital d’instruction des armées. Il constitue, avec l’hôpital militaire de Ouakam, le groupe hospitalier militaire dakarois.

Depuis 2000, deux conventions francosénégalaises ont organisé le transfert progressif des postes de direction et de chefs de service, tenus jusqu’alors par des officiers du service de santé français, aux autorités sénégalaises. En juillet 2008, le médecin colonel Boubacar Wade, professeur agrégé du Val-de-Grâce, a succédé au médecin général inspecteur (2S) Francis Klotz à la tête de l’établissement. S’inspirant très largement de l’IM 500*, l’organisation de l’HPD est calquée sur celle d’un HIA français. L’établissement propose à des patients, essentiellement civils, un large éventail de spécialités médicales et chirurgicales, un service d’accueil des

® photos : MC Lionel Clerc urgences et une maternité. Il est équipé de deux scanners et d’une IRM. Des nouveaux services, aux standards les plus récents, seront prochainement livrés : réanimation avec postes d’hémodialyse et lits de brûlés, bloc opératoire et psychiatrie. Pôle de référence pour la prise en charge des pathologies en zone tropicale, l’HPD est le lieu privilégié de formation du personnel médical et paramédical du service de santé des forces armées sénégalaises. C’est le seul établissement hospitalier dakarois accueillant des urgences, notamment polytraumatisées, 24h/24. Depuis 2000, des missions de courte durée sont organisées dans le cadre d’actions de formation ou d’expertise, notamment en neuro-chirurgie, urologie, arthroscopie et dermatologie. A terme, elles se substitueront à l’affectation de coopérants au fur et à mesure que le service de santé sénégalais pourvoira l’ensemble des postes. Ces missions maintiendront la longue tradition d’échanges entre nos deux services de santé.

Médecin en chef Lionel Clerc DCSSA – Bureau relations internationales

* IM 500 : instruction de 2005 portant règlement général des hôpitaux d’instruction des armées.

Hôpital principal de Dakar

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