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Activités opérationnelles
Vœux 2009
Vœux du directeur central du service de santé des armées page 5
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Activités opérationnelles
Équipe médicale opérationnelle de la gendarmerie page 4 Dépistage dentaire à bord du Floréal page 24 Médecine de l’avant à Kaboul page 24
Actualités scientifiques
Quarante heures sans sommeil pages 6 et 7
Vie du service
Colloque médecine des missions extérieures page 8 Enseigner la chirurgie en mission extérieure page 8
Réserve
Réserviste sur tous les fronts page 9
Dossier
Direction régionale du service de santé des armées de Brest pages 10 à 19
Activités techniques
Pharmacien et investigateur criminel page 20
Evénement
1er congrès international panarabe de médecine militaire page 20
Direction centrale du service de santé des armées Bureau communication et information Fort neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux 75614 Paris Cedex 12 - Tél : 01 41 93 27 77 Mél : bcissa@sante.interarmees.defense.gouv.fr www.defense.gouv.fr/sante Directeur de la publication : Médecin général inspecteur Joël Marionnet Rédacteur en chef : Médecin chef des services Anne Robert
Secrétaire de rédaction : Infirmier anesthésiste cadre de santé Alexandre Schauer
Maquettiste PAO : Secrétaire médical de classe normale Irina Toussaint ép Vincent
Impression : Pôle graphique de Tulle BP 290 - 19007 Tulle Cedex - Tél : 05 55 93 61 00
Edition : DICOD 14, rue Saint-Dominique 00450 Armées
Abonnements : ECPAD 2 à 8 route du Fort 94205 Ivry sur Seine Tél : 01 49 60 52 44
Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691
ISSN : 1165-2268
Dépôt légal : Décembre 2007
Tirage : 17 300 exemplaires 6 numéros annuels
Service de Santé des Armées
Sommaire
International
Action humanitaire avec la marine américaine page 22 L’hôpital d’instruction des armées de Dakar page 25
Témoignage
Professionnel de santé et commando page 21
Exercice
Les forces françaises du Cap Vert en exercice page 22 Quand coopération rime avec intégration... page 23
Quoi de neuf page 26
Livres
page 27
P. 6 et 7
P. 10 et 11
P. 22 et 23
Équipe médicale opérationnelle de la gendarmerie
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1 gendarmes mobiles en mission de maintien de l’ordre 2 manifestation violente dans les rues de Rennes
® photos : Région de gendarmerie de Bretagne
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L'un des aspects, souvent méconnu, de l'activité médicale et paramédicale en gendarmerie nationale consiste dans la mise en place d'Equipes médicales opérationnelles de la gendarmerie (EMOG). Ces équipes constituées d'un médecin, d'un infirmier et d'un conducteur soutiennent les escadrons de gendarmerie réquisitionnés par les autorités administratives.
Le service médical de la région de gendarmerie de Bretagne, à Rennes, est régulièrement déployé pour assurer le soutien santé d'opérations de maintien de l'ordre ou d’escadrons de gendarmerie encadrant des rave-parties. En décembre 2005 à Rennes, les autorités préfectorales interdisent un teknival. Cette décision est à l’origine de manifestations au cours desquelles des forces de police et de gendarmerie sont déployées. Quatre jours durant, une équipe médicale soutient le dispositif regroupant quatre escadrons de gendarmes mobiles et deux compagnies républicaines de sécurité. Placée au contact direct du commandant du sous-groupement opérationnel, l'EMOG accompagne ainsi les escadrons dans toutes les opérations (évacuation du centre ville, affrontement treize heures durant avec les manifestants, levée de barrage,...), permettant au rédacteur de cet article de connaître son baptême de lacrymogènes. Contrairement aux affrontements lors des manifestations de marins-pêcheurs de 1995, peu de victimes sont à déplorer. Depuis trois ans, ce type de soutien a été réactivé régulièrement : manifestations anti-CPE, mouvements sociaux agricoles et de marinspêcheurs. En mai dernier, lors d’une manifestation à Quimper, le soutien a été réalisé dans un cadre interarmées associant un médecin du Centre de sélection et d’orientation (CSO) de Rennes à du personnel paramédical du service médical de la région de gendarmerie. Le soutien santé des forces de l'ordre déployées lors de teknival est plus calme, mais tout aussi chronophage. A cinq reprises, des raves-parties autorisées, ont nécessité le déploiement d'escadrons et la mise en place d'une EMOG. La particularité de ces soutiens, auxquels chaque médecin et infirmier de la région de gendarmerie aura participé à tour de rôle, réside dans le contact avec une population alcoolisée et intoxiquée par tous types de produits (du classique H au cocktail éther-gazole). Bien que cette population soit prise en charge par les moyens secouristes et les sapeurspompiers, la présence de l'EMOG se justifie par la préoccupation permanente du commandement de faire face à tout débordement. L'exercice de médecine d'unité en gendarmerie est traditionnellement assimilé à un emploi de médecin de prévention. L’activité de ces dernières années et la mise en oeuvre de plus en plus régulière des EMOG tendent à prouver qu'il n'en est rien.
Médecin en chef Philippe Guittard Région de gendarmerie de Bretagne
Vœux
du directeur central
® photo : BCISSA
Comme chaque année, à cette période de fêtes, nombreux sont ceux d’entre nous qui accomplissent leur mission sur les théâtres d’opérations, loin de leur famille et de leurs proches. Je les salue. Ils contribuent, aux côtés des forces armées, à affirmer la permanence de l’engagement opérationnel de la France. L’inscription dans la durée de celui-ci rend la mobilisation des compétences et des disponibilités toujours plus exigeante. La vôtre n’a jamais manqué au cours de l’année écoulée. Je sais que vous y répondrez tout autant en 2009.
L’année qui se termine a vu s’engager des évolutions majeures de notre outil de défense. Le Service de santé des armées en a, quant à lui, amorcé plusieurs avec la modernisation de son concept de soutien opérationnel, celle de ses équipements techniques de campagne, l’amélioration de la préparation de son personnel pour ses missions. Mais il a également entamé un programme de transformation, ambitieux parce que vital pour l’avenir de notre service, qui le porte à l’horizon 2014-2015. Il nécessitera l’adhésion et la contribution active de tous.
Dès 2009, la capacité de conduite du changement que le Service de santé des armées a déjà largement démontrée sera encore sollicitée avec les modalités nouvelles du fonctionnement et du financement de nos hôpitaux, la création des centres médicaux en base de défense et la mise en œuvre effective des restructurations arrêtées à la suite de la révision générale des politiques publiques.
Militaires et civils, femmes et hommes, où que vous serviez, vous êtes le moteur de cette évolution et je constate tous les jours votre dynamisme, ainsi que la solidité et la sincérité de votre sens du service.
Je vous en remercie et je vous adresse ainsi qu’à ceux qui vous sont chers mes vœux les plus chaleureux de bonheur et de santé à l’occasion de cette nouvelle année.
Médecin général des armées Bernard Lafont Directeur central du service de santé des armées
En octobre et novembre derniers, une expérience sur Quarante heures la privation de sommeil est menée à l’HIA Percy, par une équipe de l’Institut de médecine aérospatiale du service de santé des armées (IMASSA). L’objectif principal de cette étude est de mieux comprendre l’effet d’une privation de quarante heures de sommeil sur les réponses inflammatoires, cardiovasculaires et hormonales. Par la suite, certaines de ces réponses sont à mettre en corrélation avec la performance mentale. ® photos : ADJ Bruno Gourby-IMASSA
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Lundi 3 novembre : journée d’adaptation
15h00. Quentin, Nicolas, Christophe et Matthieu arrivent à l’hôpital Percy. Tous sont de jeunes militaires, techniciens de l’armée de l’air, doctorant en neurosciences ou encore parachutiste d’essai et se portent volontaires pour participer, durant cinq jours, à une étude sur une privation de quarante heures de sommeil. Au total, 12 volontaires, répartis en 3 sessions participent à cette expérience, menée dans le service de médecine physique et réadaptation de l’HIA Percy. Pourquoi une telle expérience ? « En condition militaire opérationnelle, les situations comportant des privations de sommeil plus ou moins prolongées, ainsi que des perturbations du rythme veille-sommeil, sont courantes, explique le commandant Mounir Chennaoui, qui dirige la manipulation. C’est aussi le cas dans les services de médecine de garde des hôpitaux militaires.» Ainsi, une meilleure connaissance des conséquences de la fatigue sur l’état de santé permet de développer des méthodes de protection des personnels. A peine installés, les sujets sont équipés de systèmes ambulatoires permettant le recueil de signaux électroencéphalogramme (EEG), électrocardiogramme (ECG) et de la température centrale. 23h00, extinction des feux. « Cette journée d’adaptation est vraiment importante, raconte Christophe, l’un des volontaires. La première soirée est un peu difficile car on n’est pas chez soi et on est gêné par les électrodes. Mais finalement, on s’habitue assez vite. » 1
Mardi 4 novembre : journée de référence
Les volontaires sont réveillés à 7h00, pour un petit déjeuner équilibré mais… sans caféine, ni théine ! Les apports alimentaires seront strictement contrôlés pendant toute la durée de l’expérimentation. A partir de 8h30, et ce toutes les trois heures jusqu’à 22h30, les volontaires sont soumis à un prélèvement sanguin, mais aussi à des tests de vigilance et de performance mentale. Ces tests de performance mentale sont des tests cognitifs standardisés, qui ont été développés par la recherche civile (test Simon) et l’OTAN (batterie de test STRES, Standardized Tests for Research with environmental Stressors). Ils mesurent la réactivité des sujets, leur mémoire ou encore leur capacité à traiter un conflit de nature spatiale. Des explorations fonctionnelles vasculaires sont également réalisées : un laser doppler associée à la iontonphorèse (technique d’administration de substances pharmacologiques sous l’effet de faibles courants électriques), permet de mesurer la réactivité vasculaire. «Nous souhaitons savoir si la privation de sommeil perturbe la réactivité vasculaire, explique le médecin des armées Fabien Sauvet, chercheur à l’IMASSA. Car cette perturbation est responsable à court terme, d’une diminution de la capacités d’adaptation aux agressions environnementales et à long terme, d’une augmentation du risque de survenue d’une pathologie cardiovasculaire.» L’ensemble des prélèvements et des mesures physiologiques pris au cours de cette journée serviront de référence à ceux pris après la privation.