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Agir pour soulager Vie du service les troubles psychiques post-traumatiques

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Les armées françaises sont engagées sur des théâtres d’opérations dont le durcissement, notamment en Afghanistan, multiplie les situations de confrontation brutale avec la mort, exposant les militaires à de véritables blessures que sont les troubles psychiques post-traumatiques. Face à cette réalité, le ministre d’État, ministre de la défense et des anciens combattants, a décidé de lancer en 2011 un plan d’actions relatif aux troubles psychiques post-traumatiques dans les armées, élaboré et piloté par le Service de santé des armées (SSA).

Une souffrance silencieuse

Les militaires sont confrontés à des situations parfois traumatisantes au plan psychique au cours des opérations extérieures. Le traumatisme psychique aigu peut évoluer vers une souffrance chronique, dont l’état de stress posttraumatique est une des expressions. Les manifestations peuvent être tardives, plusieurs mois voire plusieurs années après le ou les évènements traumatiques : cauchemars, reviviscences diurnes, f lashs, conduites d’évitement, réactions de sursaut, troubles du caractère, du comportement. Véritables blessures psychiques, les troubles psychiques post-traumatiques peuvent être très invalidants pour la vie professionnelle, familiale ou sociale. Ceux qui en souffrent n’en parlent pas

© BCISSA spontanément ou très peu : ce silence est lié à la nature même de ces troubles mais parfois aussi au sentiment de honte ou de culpabilité qu’ils suscitent, à la crainte d’une inaptitude opérationnelle. Leur dépistage nécessite une démarche active du médecin d’unité et une sensibilisation des militaires pour favoriser l’accès aux soins.

Pour une meilleure offre de soins et une meilleure reconnaissance

Bâti et piloté par le SSA, le plan d’actions mobilise, dynamise, harmonise les savoir-faire, spécifiques mais complémentaires, des armées pour le soutien psycho-social et du SSA pour la prise en charge médico-psychologique. Il tend vers un seul but : offrir des soins appropriés et accompagner dans la durée chaque militaire ou ancien militaire souffrant de troubles psychiques post-traumatiques liés au service.

Parfaire la formation pratique des médecins au diagnostic et au traitement de ces troubles, proposer une offre de soins adaptée, dans un parcours de soins coordonné par le médecin d’unité, renforcer la formation des militaires et notamment des cadres de contact au repérage de ces troubles, assurer une traçabilité sans faille des expositions à risques et des constatations médicales, développer la recherche biomédicale, améliorer le suivi épidémiologique, renforcer l’accompagnement psychosocial, sont autant d’actions que mèneront les armées et le SSA, en coopération avec la CNMSS.

Le médecin d’unité au cœur du dispositif

En France comme sur les théâtres d’opérations, le médecin d’unité assure au plus près du militaire le soutien médico-psychologique au quotidien, lors des visites périodiques et des consultations de médecine de soins. Détenteur du livret médical, il est le garant de la traçabilité des souffrances endurées, indispensable pour l’étude des droits à réparation.

Les psychiatres militaires sont les interlocuteurs privilégiés des médecins d’unité qu’ils accompagnent tout au long de leur démarche. Leur consultation est ouverte à tous les militaires et à leurs familles. Ils sont présents sur les théâtres d’opérations extérieures, de façon ponctuelle ou en permanence comme c’est le cas actuellement en Afghanistan.

Si le rôle du SSA est primordial, le succès de ce plan passe par la mobilisation de tous et de toutes. Évaluées régulièrement, ses actions seront ajustées pour une meilleure efficacité au profit des militaires.

Médecin en chef Arielle Thimon - Lechevalier DCSSA – Bureau technique

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