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Grand Bara 2010
Vie du service Grand Bara 2010
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Le 16 décembre 2010 a lieu la 28 e édition de la course du Grand Bara. Elle revêt cette année un caractère bien particulier dans le contexte du départ programmé de Djibouti à l’été 2011 de l’unité créatrice et organisatrice depuis 1982 de cette épreuve renommée : la 13 e Demi-brigade de Légion étrangère (DBLE).
1700 sportifs sont inscrits, soit 1/3 de plus qu’en 2009, dont une forte composante internationale (Djiboutiens, Allemands, Américains et Japonais) aussi bien militaire que civile. Le départ pour ces 15 km dans le désert djiboutien est donné à 6h15 par le passage assourdissant au dessus du bivouac de trois Mirage 2000 de la base aérienne 188.
À l’issue d’un peu moins de quarante-six minutes d’effort pour le 1 er , militaire djiboutien, et d’un peu plus de deux heures pour le dernier, médecin en chef des FFDJ, la remise des récompenses se déroule sous une tempête de sable.
Le Service de santé des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ) était bien représenté avec vingt-sept coureurs franchissant la ligne d’arrivée. De la DIASS, sont montés sur les podiums le médecin général Michel SarthouMoutengou, 1 er de sa catégorie en moins d’une heure et le sergent-chef Sophie Caullier arrivée 3 e au classement général féminin.
Dans son discours de clôture, le COMFOR a pris l’engagement que cette course mythique perdure au-delà du départ de la 13 e DBLE. Médecin général Michel Sarthou-Montengou Directeur interarmées des Forces françaises stationnées à Djibouti
© SGT L. Marzin / FFDJ
Recherche biomédicale et définition de l’entraînement physique militaire
Les forces déployées en Afghanistan réalisent des activités physiques dans un environnement climatique contraignant (chaleur, altitude) et en situations de stress, et/ou privation de sommeil. La généralisation du port des protections balistiques et l’arrivée de systèmes intégrés Felin (1) , imposent le port de charges de plus en plus lourdes, cinquante kilos en moyenne. Ces contraintes posent la question de l’adaptation de l’entraînement physique des militaires.
Les conséquences physiologiques du port de charges sont d’abord une augmentation très marquée de la dépense énergétique avec l’apparition d’une fatigue d’autant plus précoce que la charge portée est importante. D’autre part, le port de charges lourdes est un facteur de risque important de survenue de pathologies aiguës au premier rang desquelles se trouvent les rachialgies, et de pathologies ostéoarticulaires chroniques d’hyper-sollicitation des membres inférieurs. Ceci pose à l’évidence la question de l’optimisation de la préparation physique des militaires à de telles missions. S’il apparaît assez clairement que pour limiter la pénibilité du port de charges, la préparation physique doit désormais privilégier non seulement l’entraînement en endurance, mais également favoriser l’entraînement en force, cette évidence se heurte à l’antinomie physiologique qui existe entre ces deux types d’entraînement.
Entraînement en endurance
Les bénéfices liés à l’entraînement en endurance sont essentiellement une amélioration de la disponibilité en oxygène et de la fourniture des substrats énergétiques au niveau des muscles actifs, deux facteurs limitant l’exercice prolongé. Ces adaptations aérobies sont d’ordre respiratoire et cardio-vasculaire, avec augmentation du volume plasmatique et du débit cardiaque. Au niveau musculaire, elles se traduisent par une augmentation de la capillarisation, du nombre des mitochondries et des activités enzymatiques oxydatives, et l’amélioration de l’utilisation des substrats lipidiques. Elles sont obtenues par la pratique régulière d’activités physiques plus ou moins intenses et prolongées, selon des protocoles d’entraînement bien codifiés. Elles concourent à faire reculer le seuil de la fatigue. L’un des p r i n c i p a u x s t i m u l i responsables de ces réponses adaptatives est le déficit énergétique au sein de la cellule qui se contracte.
Entraînement en force
L’entraînement en force permet d’augmenter la masse musculaire, principalement par le biais d’une hypertrophie des fibres musculaires préexistantes. Ces adaptations sont obtenues par un travail en résistance au cours de séances de musculationrenforcement. Les modes de travail (concentrique-excentrique-isométrique) et les intensités retenues sont responsables de contraintes mécaniques variables à l’origine des adaptations musculaires. Au plan biologique, ces contraintes mécaniques provoquent une augmentation des synthèses protéiques, qui peuvent cependant être inhibées par le déficit énergétique intracellulaire. Ceci est le fondement biologique de l’antinomie relative entre entraînement en force et en endurance. Les recherches fondamentales menées ces dix dernières années en physiologie de l’exercice ont considérablement amélioré la compréhension des mécanismes à l’origine des adaptations respectives à l’entraînement en force et en endurance. Il faut désormais approfondir les interrelations entre ces deux types d’entraînement, de façon à proposer, à ceux qui ont en charge la préparation physique dans les armées, une stratégie optimale pour développer en parallèle ces deux qualités indispensables aux activités physiques militaires que sont la force et l’endurance.
Médecin en chef Nathalie Koulmann Capitaine Hervé Sanchez Département environnements opérationnels Institut de recherche biomédicale des armées - antenne de La Tronche
(1) Fantassin à équipement et liaisons intégrés
© Photos : IRBA
Le soutien médical des opérations
2010 a été pour le Service de santé des armées (SSA) une année intense sur le plan opérationnel, dramatiquement marquée par le décès des infirmiers Matthieu Toinette et Thibault Miloche en Afghanistan.
Le nombre de blessés pris en charge par la chaîne médicale est légèrement moindre qu’en 2008 et 2009 mais la part des blessés liés à des opérations militaires représente désormais près de 50 % de ces blessés. Cela confirme l’intensité de l’engagement des forces et de l’impérieuse nécessité de disposer d’un soutien médical performant, nécessité systématiquement rappelée par les autorités politiques depuis plusieurs semaines.
2010 témoigne d’une grande diversité des modes d’action du soutien médical opérationnel.
En Haïti, le service a déployé, à la suite du séisme, une antenne médicochirurgicale qui a opéré à bord du TCD (1) Siroco mais aussi au sein de l’Elément de sécurité civile rapide d’intervention médicale (ESCRIM). L’épidémie de choléra, ensuite, a nécessité la projection d’équipes médicales pour le soutien des gendarmes, déployés au sein de la Mission des Nations unies de stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
L’engagement de forces spéciales en Afrique de l’Ouest a été soutenu pour la première fois en déployant le nouveau module de chirurgie vitale. En Afghanistan, le dispositif de soutien médical français montre au quotidien sa pertinence. La Task Force La Fayette (TFLF) et les OMLT disposent d’une chaîne française complète : médicalisation de l’avant, évacuation médicale de l’avant régulée par le centre de coordination des évacuations du PC de la TFLF, hôpital médico-chirurgical de KAIA et évacuations médicales stratégiques vers la métropole. Aujourd’hui, l’ensemble des militaires français blessés sur ce théâtre est intégralement pris en charge par cette chaîne nationale. Entre la survenue de la blessure en Kapisa ou en Surobi et l’atterrissage à Villacoublay, il se passe en moyenne vingt-quatre heures. Après une année complète de retour d’expérience du sauvetage au combat de deuxième niveau (SC2), le SSA a décidé de renforcer cette formation et de remplacer les infirmiers des OMLT qui sont déployés dans des postes isolés par des Militaires du rang formés (MdR) au SC2. Du fait de la longueur des mises en conditions avant projection, les premiers MdR SC2 seront mis en place au cours de l’année 2011. La mission de mentoring s’est élargie, puisqu’en plus des OMLT (2) , une équipe chirurgicale assure, au sein de la mission Epidote (3) , la formation et le conseil des services chirurgicaux de l’hôpital militaire afghan de Kaboul. En Côte d’Ivoire, l’incertitude géopolitique a imposé de redéployer une assistance chirurgicale en soutien du bataillon Licorne. Initialement à bord du BPC (4) Tonnerre, le déploiement à terre de ce soutien est prévu au sein du camp français.
Au Kosovo, le passage en Deterrent presence (5) de la KFOR depuis un an, nous a permis de réduire le nombre de postes médicaux déployés. Le format du soutien médical de cette force devrait encore évoluer au cours de l’année 2011.
L’opération Daman au Liban, ainsi que la mission Epervierau Tchad sont les seules qui n’ont subi aucun changement majeur au cours de l’année 2010. Les travaux de réfection du centre médico-chirurgical de N’Djamena vont commencer cette année.
D’autres opérations avec un soutien médical adapté, plus discrètes, sont en cours ou ont eu lieu :Air baltic en Lituanie pour la surveillance aérienne, Harpie en Guyane pour la lutte contre l’orpaillage, Epeseych aux Seychelles et Atalante au large de la Somalie pour la lutte contre la piraterie maritime.
EULEX
1 PM TRIDENT
4 PM
LICORNE
3 PM DAMAN
6 PM HERACLES
1 PM
PAMIR
23 PM 1HMC 1AC
EPERVIER
4 PM - 1 AC BOALI
1 PM FAN
7 Éq.méd.
13 1 5 p e rsonnels santé sur l'année, dont : • 488 p e rsonnels santé déployés en permanence • 4 équ ip es c h irurgicales simultanément • 12 équ ip es c hiru rgicales • 58 équ ip es m é dicales ( y c ompr is MEDEVAC) • 5 C O MSANTÉ
Au total, 1315 personnels du service de santé des armées ont été engagés sur les théâtres d’opérations, chiffre comparable à 2009. En instantané, cela représente 55 postes médicaux, trois équipes MEDEVAC HM (6) et six équipes chirurgicales.
Si le nombre d’équipes chirurgicales déployées a sensiblement augmenté au cours de l’année 2010, le nombre d’équipes projetées a encore diminué : trente-huit en 2008, dix-huit en 2009 et douze en 2010. Comme prévu cette évolution est liée au passage des mandats à trois mois pour les unités médicales opérationnelles de niveau 2 et 3. De plus, le nombre d’équipes déployées est circonstanciel : remplacement provisoire d’une équipe chirurgicale allemande en Afghanistan, projection de l’élément chirurgical embarqué avec le porte-avions Charles de Gaulle et projection d’une antenne sur Licorne.
Ref let de notre engagement opérationnel au profit des militaires français, 51 évacuations médicales stratégiques ont été réalisées en 2010 mais avec plus de blessés de guerre. En 2010, le SSA aura effectué 723 RAPASAN. Ce chiffre est plus faible que ces deux dernières années sans que l’on puisse établir un lien de causalité avec la réduction de format des forces déployées.
Médecin général inspecteur Ronan Tymen Sous-directeur organisation, soutien et projection
(1) Transport de chalands de débarquement (2) Équipe de conseillers et d’instructeurs intégrés dans les unités opérationnelles de l’armée nationale afghane (3) Chargée de la formation des officiers afghans au sein de la Force internationale d’assistance et sécurité (4) Bâtiment de projection et de commandement (5) Présence dissuasive (6) HM : hélicoptère de manœuvre
Le sas de fin de mission
à Paphos
Les militaires français déployés en Afghanistan bénéficient d’une phase de décompression avant de revenir en métropole. Partie intégrante de leur mission et sorte de mise en condition au retour, cette période leur permet de se détendre et de se déconnecter de l’ambiance opérationnelle. Ils se réadaptent au milieu civil et commencent à évacuer le stress de la mission.
Les militaires de retour d’Afghanistan passent trois jours dans un hôtel très confortable situé au sud-ouest de Paphos, sur le littoral sud de Chypre. Pendant leur séjour, ils bénéficient des installations de l’établissement, piscines, spa et plage privée. Des activités variées sont programmées : mini-croisière au large de Coral Bay, visite guidée du centre historique de Paphos, soirée folklorique. Par ailleurs, des séances individuelles ou collectives de débriefing sont organisées ainsi que des réunions d’information sur le retour d’OPEX, des séances de TOP (1) et des activités sportives. La plupart de ces activités est assurée par une équipe de trente cadres militaires dont la majorité est issue de l’armée de terre. Le service de santé des armées met en place un infirmier expérimenté, intégré au dispositif d’encadrement. Il doit avoir participé à une mission en
Chambre de l’infirmier
PAPHOS
Afghanistan. Son rôle prioritaire est d’assurer la continuité des soins et traitements initiés pendant la mission. Il dépiste et traite des pathologies bénignes survenues en quittant le théâtre afghan, lors du voyage retour, ou pendant le sas. Il apporte son conseil pour prévenir les pathologies liées à l’environnement. Il prend en charge, en première intention, les urgences qui surviennent à l’hôtel avec l’aide du service des urgences du Paphos general hospital. Lors de l’arrivée d’un détachement en fin de mission, l’infirmier s’enquiert d’éventuels suivis auprès des personnels santé présents. C’est le seul moment du séjour où ils seront sollicités afin de pouvoir eux aussi décompresser par la suite. Les consultations se déroulent dans la
© ICN Dézécot © BCISSA
Mer Méditerranée
zone turque
NICOSIE
CHYPRE
zone grecquezone grecque
20 km
chambre de l’infirmier, qui doit être disponible nuit et jour en raison des horaires atypiques. En effet, les vols arrivée et départ de Chypre ont lieu essentiellement la nuit. Les soins concernent surtout le suivi de pansements, des plaies superficielles, de la traumatologie bénigne, des atteintes de la sphère ORL dues aux variations climatiques ou aux effets de la climatisation, ainsi que des troubles digestifs induits par les changements d’alimentation. L’infirmier est constamment à l’écoute. Il peut ainsi repérer les militaires en souffrance psychologique et alerter leur médecin d’unité. Durant mon séjour de quatre semaines, sept voies aériennes militaires se sont succédé amenant environ neuf cents militaires à Paphos. Avant leur arrivée, ils émettent un avis mitigé sur l’utilité du sas. Avant leur départ pour la métropole, ils répondent à un questionnaire de satisfaction. Selon les relèves, entre 80 et 90 % des participants jugent les effets de ce séjour bénéfiques. Ces résultats positifs légitiment l’existence et la pérennité de ce sas et entretiennent la motivation de l’équipe d’encadrement.
Infirmier de classe normale Jean-Marcel Dézécot CMA de Villacoublay
(1) TOP : Technique d’optimisation du potentiel
Mission
Agapanthe 2010
Novembre 2010, l’ensemble des bâtiments du Groupe aéronaval (GAN), soit environ 3 000 hommes, appareille pour quatre mois dans le cadre de l’opération Agapanthe. La mission principale, d’une durée de six semaines, est de participer au soutien aérien des troupes en Afghanistan. Elle est suivie de différentes opérations comme la lutte contre la piraterie en océan Indien et d’exercices multinationaux avec l’Inde et les Émirats arabes unis.
En plus des équipes médicales des bâtiments du GAN (1) , le soutien santé de la flotte se concentre à bord du porte-avions Charles de Gaulle, dont les locaux médicaux accueillent l’Élément chirurgical embarqué (ECE). Un scanner vient temporairement compléter l’installation de radiologie et le laboratoire d’analyses du bord permet de renforcer la qualité de la démarche diagnostique. Les spécificités d’une telle mission sont nombreuses et nécessitent de la part du service de santé des armées une endurance et une capacité d’adaptation toujours plus grandes.
Une vision plurielle de la médecine
Le principal objectif de ce soutien médical est le maintien de la disponibilité des hommes et des installations. Il nécessite une collaboration étroite avec le commandement et une présence attentive auprès des marins engagés dans ce déploiement opérationnel au rayonnement international. En tant que jeune interne, je découvre les différents aspects de la médecine à bord d’un porte-avions en opérations.
La médecine de soins et de suivi se traduit par environ 1500 consultations en deux mois. J’aborde lamédecine aéronautique, avec la prise en charge d’un pilote de Rafale éjecté lors de la perte de son appareil et l’expérimentation de nouveaux moyens facilitant la miction au cours de vols de longue durée. Puis lamédecine fonctionnelle trouve sa place au profit des pilotes et de l’équipage en s’appuyant sur la présence d’une kinésithérapeute. Son intervention est particulièrement appréciée après six heures de vol audessus de l’Afghanistan.
© Marine Nationale
La médecine spécialisée s’exerce au profit de toute la Task Force 473. Cela représente 125 consultations chirurgicales et pré-anesthésiques, quatorze interventions chirurgicales par l’ECE et 400 consultations dentaires en deux mois. Une campagne visant à promouvoir une utilisation responsable de l’alcool en escale, intitulée «Doc Soutien médical du Porte-avions Charles de Gaulle • 3 médecins urgentistes • 1 interne des hôpitaux des armées • 8 infirmiers, dont 1 IADE • 1 chirurgien-dentiste • 1 kinésithérapeute tu nous saoules !», souligne l’importance de la médecine Élément chirurgical embarqué préventive. La navigation et les escales, autour de la péninsule arabique et en océan Indien, multiplient le risque de rencontrer des pathologies tropicales et m’amènent à pratiquer lamédecine des voyages. Enfin, la venue à bord • 2 chirurgiens • 1 anesthésiste-réanimateur • 1 IADE, 1 IBODE • 2 infirmiers • 1 technicien de laboratoire • 1 manipulateur en électroradiologie d’un médecin et de paramedics américains du porte-avions USS Lincoln a permis d’échanger sur nos pratiques.
Interne des hôpitaux des armées Benoît Nicolas Médecin en chef Pascal Lafrogne Porte-avions Charles de Gaulle
(1) Composé d’un pétrolier-ravitailleur, d’une frégate de défense aérienne, d’une frégate anti sous-marine et d’un sous-marin nucléaire d’attaque
Aide médicale à la population
Neuf heures du matin, sur la base opérationnelle avancée (FOB) au carrefour des vallées de Nijrab, d’Afghanya et de en vallée de Kapisa Shokhi, une quinzaine de civils afghans arrivent au poste Urgence médicale médical. Une infirmière de notre équipe escorte ces patients. © CCH G. Saincon L’ aide médicale à la population ne se substitue pas aux structures sanitaires locales mais valorise et responsabilise les médecins afghans. Dans chacune des vallées, une clinique est présente. Les médecins militaires français ont des contacts fréquents avec leurs confrères afghans à qui ils fournissent régulièrement des “tickets de consultation”. Avec ces tickets, les médecins afghans peuvent sélectionner les patients qu’ils adressent au poste médical de la FOB quand leurs moyens diagnostiques et thérapeutiques sont dépassés. À ces consultations s’ajoutent les urgences vues directement par l’équipe médicale et Tulipeen soutien qui reviennent pour les suites de soins. Quatre-vingt patients civils en Cette aide à la population est une expérience irremplaçable et a moyenne sont vus chaque semaine, grandement facilitée par les caisses de contribué à améliorer les conditions soit plus de cinquante pour cent de médicaments livrées par l’association de vie dans le nord de la vallée de l’activité du poste médical. Tulipe et les colis de vêtements qui Kapisa. Notre intégration n’en a été nous permettent de rhabiller ces que plus aisée. Des pathologies très variées patients, notamment les plus jeunes, Les pathologies sont très variées : caisses Tulipe servent également à Médecin en chef diarrhées chez des enfants en bas âge, renforcer notre coopération avec les René-Charles Berthelot brûlures parfois sévères, abcès, structures sanitaires locales en leur Opération Pamir infections respiratoires dermatologiques délivrant les médicaments qui leur font juin à novembre 2010 et ophtalmologiques. En cas de besoin, le plus défaut. les médecins adressent les patients à après leur passage aux urgences. Ces l’Hôpital médico-chirurgical (HMC) français à Kaboul pour avis spécialisé. Les urgences sont, elles aussi, diverses qu’il s’agisse de noyades, d’accidents Un bilan positif En six mois de mission, l’équipe Soin de brûlé © CCH C. Lefevre de la voie publiques, de chutes d’arbres du poste médical ou de toits, d’accidents de machines de Nijrab a agricoles et, bien sûr, de blessures par effectué plus de armes à feu, éclats ou explosions. Les mille neuf cents plus graves sont évacuées vers l’HMC consultations ou Kaboul, ou l’hôpital américain de soins. Elle a pris en Bagram. En fonction de leur état, la charge plus de cent clinique de Surobi peut aussi les vingt urgences. prendre en charge. L’équipe a acquis
Dossier Expérience neurochirurgicale
En mars 2010, devant le nombre croissant de blessés crâniens, un neurochirurgien est affecté pour la première fois à l’Hôpital médico-chirurgical (HMC) implanté sur l’aéroport de Kaboul. Il a pour mission de prendre en charge les militaires de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS), les militaires de l’Armée nationale afghane (ANA) et la population locale.
L’ HMC KAIA est doté d’un scanner performant et du m a t é r i e l t e c h n i q u e nécessaire pour réaliser des interventions neurochirurgicales : microscope opératoire, capteur de pression intracrânienne, dérivation ventriculaire externe... L’essentiel du travail du neurochirurgien réside dans la prise en charge des urgences essentiellement traumatiques et balistiques. Leur régulation est assurée par le médecinchef de l’HMC.
En dehors des interventions d’urgence, la consultation est très variée. Les patients de la FIAS présentent essentiellement des pathologies rachidiennes dégénératives comme des lombosciatiques ou des névralgies cervico-brachiales par hernie discale. De même la majorité de la population locale consulte pour des pathologies arthrosiques rachidiennes. Le neurochirurgien est régulièrement sollicité pour des avis neurologiques : migraines, épilepsie à équilibrer, accident vasculaire cérébral ischémique. Il n’est pas rare de voir des nourrissons ou des enfants avec des malformations crâniocérébrales. L’activité opératoire programmée qui découle de cette consultation est faible (quatre actes chirurgicaux de mai à août 2010). En effet, les interventions neurochirurgicales sont longues et peuvent obérer la capacité opérationnelle de l’hôpital. Des rencontres avec les deux neurochirurgiens de l’ANA sont organisées pour discuter des dossiers médicaux et des techniques opératoires. Cette collaboration se concrétise par la prise en charge conjointe d’une patiente de trente-quatre ans, opérée à l’HMC KAIA pour une compression médullaire secondaire à une tuberculose vertébrale.
Les nombreux blessés traumatologiques et balistiques permettent de mesurer tout l’intérêt de la présence d’un neurochirurgien intégré dans la chaîne de soins déployée en situation de conf lit armé. Cette mission fait toucher, au neurochirurgien militaire, le cœur de son métier.
Médecin principal Arnaud Dagain Neurochirurgien de l’HMC KAIA de mai à août 2010
à KAIA
© MP A. Dagain
Mise en place d’un capteur de pression intra-crânienne
© MP A. Dagain
Chirurgie d’un hématome extra-dural
Deux mois d’urgences neurochirurgicales
• 6 blessés traumatisés crâniens graves par accident de la voie publique • 5 plaies crânio-cérébrales par arme à feu dont 1 militaire français • 3 plaies vertébro-médullaires par arme à feu dont 1 militaire français • 5 parages crânio-faciaux de blessés blastés par engins explosifs artisanaux (IED) dont 2 militaires français
Lutte contre la piraterie aux Seychelles
Membre d'une EPE à son poste d'observation
Comme tout bateau civil, les thoniers français basés à l’île de Mahé aux Seychelles peuvent faire l’objet d’attaque par les pirates de l’océan Indien. Les Forces armées en zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) garantissent leur sécurité grâce aux Équipes de protection embarquées (opération EPE SEYCH). Chaque thonier dispose d’un groupe composé de fusiliers marins, de commandos et de marins de différentes spécialités.
Une cellule de Commandement tactique et de soutien (COMTAC) est basée à terre. L’infirmier de la COMTAC assure le soutien de proximité et si nécessaire, la liaison avec le secteur public de soins de Victoria, capitale des Seychelles. D’un côté, il est en relation avec les équipes embarquées grâce à un téléphone satellite. De l’autre, il s’appuie sur le médecin référent de l’antenne médicale du Port située sur l’île de La Réunion. La DIASS (1) FAZSOI organise la prise en charge médicale ou médico-chirurgicale d’un malade, ou d’un blessé, et son évacuation. L’unité de distribution des produits de santé des FAZSOI reconditionne son matériel et l’approvisionne en médicaments.
EPE et formation santé
En cas d’urgence, les EPE isolées en mer ne peuvent pas bénéficier d’un soutien médical immédiat. Il est donc nécessaire qu’elles soient formées et qu’elles disposent d’équipements adaptés. La dotation médicale des navires de commerce, présente à bord des thoniers, comprend des médicaments et du matériel santé sur lesquels l’infirmier s’appuie. La formation aux premiers gestes de secours des EPE s’avère une nécessité impérieuse en de telles circonstances. Elle débute lors du stage initial à Lorient. Avant leur première marée, elle est complétée aux Seychelles par une formation santé centrée sur le sauvetage au combat, l’utilisation de la trousse individuelle du combattant et sur la pose d’une perfusion. La bonne maîtrise de ces gestes a permis à deux membres d’EPE de
porter assistance à des marins civils, avec notamment la pose d’une perfusion.
Infirmier de classe normale Lionel Briand BASEFUSCO - Lorient
(1) Direction interarmées du service de santé
© SM Broudic
Sauvetage au combat de premier niveau à Mayotte
En mars 2009, l’enseignement du secourisme dans l’armée de terre a été redéfini. Ce dernier comporte maintenant deux volets, dont le sauvetage au combat placé sous la responsabilité du Service de santé des armées (SSA).
Entraînement au sauvetage au combat
Le secourisme civique reste une activité d’instruction relevant de la responsabilité du commandement. L’enseignement du Sauvetage au combat de premier niveau (SC1) est confié au SSA. Les formateurs doivent être agréés par un Centre d’instruction aux techniques de réanimation de l’avant (CITeRA). Ce deuxième volet est une nouveauté que l’on doit au retour d’expérience des unités projetées en opération, tout spécialement sur le théâtre afghan. Nouveauté toute relative puisqu’on redécouvre en grande partie un savoirfaire bien connu de nos anciens ayant combattu en Indochine ou en Algérie.
© Photos : CMIA Mayotte
Les différences entre ces deux enseignements, qui peuvent paraître semblables au néophyte, sont considérables. Ainsi, dans le cadre du secourisme civique, un arrêt cardiaque sera pris en charge par un massage cardiaque externe. En sauvetage au combat, la priorité sera toujours donnée au combat et à la protection. Un arrêt cardiaque peut être lié, dans des circonstances de combat, à une plaie hémorragique ou à un pneumothorax compressif. Il ne sera jamais traité par un massage cardiaque. Ce geste, pourtant bien classique pour un secouriste, serait, dans ce contexte, fatal au blessé. Le militaire doit donc apprendre à bien distinguer ces deux situations avant d’agir, sous peine d’être potentiellement dangereux pour le blessé et pour lui-même. Afin de répondre à cette nouvelle exigence de formation au SC1, le Centre médical interarmées (CMIA) de Mayotte a créé, en août 2009, une cellule Enseignement. Elle est composée d’un directeur technique agréé, le médecin-chef du CMIA, ainsi que de deux formateurs, l’infirmiermajor et son adjoint du Détachement de Légion étrangère de Mayotte (DLEM).
Initialement destiné aux personnels affectés au DLEM, il est rapidement apparu que cet enseignement pouvait être également proposé à l’unité tournante de la compagnie Proterre. Il ajoute une plus-value certaine à sa mission à Mayotte qui devient ainsi une mise en condition opérationnelle, préalablement à une éventuelle projection sur le théâtre afghan. Dans les six premiers mois qui ont suivi sa création, la cellule Enseignement a formé l’ensemble des militaires de l’unité tournante, issue du 6 e Régiment de commandement et soutien (RCS) de Douai puis du 1 er Régiment d’artillerie (RA) de Belfort. Au programme, apprentissage dynamique de l’extraction d’un blessé, découverte des gestes techniques applicables dès la première phase d’un accrochage, qu’il s’agisse d’une action offensive ou défensive, conduite à tenir lors d’une attaque par engin explosif improvisé (IED)... Les chefs de section et chefs de groupe se sont familiarisés avec les messages en anglais type OTAN en vigueur sur le théâtre afghan. La dernière séquence, plus éprouvante physiquement, a servi à évaluer l’unité en situation de combat avec munitions réelles. Au prix d’un engagement pédagogique important de 160 heures sur un an, la cellule Enseignement du CMIA de Mayotte a dispensé un cycle complet de formation de onze modules auquel ont participé 250 personnels. Elle a également organisé seize mises en situation de combat au profit de cinq régiments des forces.
Médecin en chef Jean-Luc Verselin Cellule Enseignement du CMIA de Mayotte
MissionAtalante
La Frégate de surveillance (FS) Floréal et son équipe médicale ont quitté La Réunion le 2 septembre 2010 pour une mission Atalante de quatre mois. Cette opération, sous commandement européen, participe à la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes et permet la libre circulation des navires du programme alimentaire mondial dont dépendent plus de quatre millions de réfugiés somaliens.
Afin de finaliser la préparation de l’équipage sur le plan médical, la mission a débuté par plusieurs exercices et formations qualifiants : sauvetage au combat de niveau 1 pour l’ensemble de l’équipage, exercices d’afflux de blessés, d’évacuation médicale vers un bâtiment suédois disposant d’une structure médico-chirurgicale, planification et entraînement à la transfusion en situation d’exception.
Ces entraînements ont permis d’automatiser les gestes techniques et de tester l’organisation dans les situations critiques. Un détachement de commandos Marine est venu renforcer l’équipage pendant une partie de la mission. Son soutien médical de proximité était assuré par un médecin et un infirmier. L’équipe médicale du bord complétait la prise en charge avant une éventuelle évacuation vers un rôle 2.
D’autres expériences très concrètes sont venues enrichir la mission, révélant tout particulièrement l’importance du rôle de l’infirmier. Les pirates interceptés ont bénéficié d’une visite médicale de rétention et
© D.R.
de soins. Un otage, récupéré par le Floréal après quarante-huit heures de détention sur son voilier piraté, a été pris en charge sur le plan médical et surtout psychologique.
La mission Atalante est exigeante et dense pour l’ensemble de l’équipage. L’équipe médicale, médecin et infirmier, est en première ligne pour assurer un soutien complexe.
Infirmière de classe normale Lydie Mesnard Frégate de surveillance Floréal
Frégate de surveillance Floréal
Air baltic 2010 mission de police du ciel en Lituanie
Voilà une mission originale et peu connue pour laquelle la direction régionale du service de santé des armées de Metz me désigne comme médecin responsable du personnel navigant pour un peu plus de quatre mois, début 2010. Récit.
La police du ciel recouvre deux facettes : l’assistance en vol au profit d’aéronefs perdus ou en panne et le respect de la souveraineté aérienne. Cette mission, qui est assurée en France à partir de quatre bases opérationnelles 24h/24, 7j/7, a pris une dimension particulière après le 11 septembre 2001. Les pays européens ne disposant pas des moyens nécessaires à la réalisation de cette mission au-dessus de leur territoire peuvent faire appel à d’autres pays de l’Alliance atlantique. Les pays contributeurs prennent alors des “tours” de permanence de quatre mois et viennent avec leurs aéronefs, leur personnel, leurs matériels de maintenance et leur soutien médical. La France a déjà rempli cette mission en Lituanie et en Islande.
Le 1 er janvier 2010, sur la base aérienne lituanienne de Siauliai, nous succédons à un détachement allemand et nous serons
Base aérienne de Siauliai relevés le 30 avril 2010 par des Polonais . Le détachement comprend quatre Mirage 2000C de l’escadron de chasse 1/12 Cambrésis et 120 militaires français (pilotes, mécaniciens, pompiers, fusilier-commando, personnels infra, SIC, soutien de l’homme...) afin d’assurer la police du ciel au profit des trois pays baltes (1) .
Siauliai est la quatrième ville de Lituanie (130 000 habitants), située au nord du pays, proche de la frontière lettone, de la mer Baltique au cœur du bassin du Niémen, de la Biélorussie et de l’enclave russe de Kaliningrad. La base aérienne était la principale implantation soviétique des pays baltes à l’époque de l’URSS avec 20 000 militaires. Aujourd’hui, il s’agit de la seule plateforme aéronautique militaire lituanienne où sont stationnés deux avions de transport C27, deux hélicoptères MI8 et deux avions à réaction L39.
La reconnaissance du site réalisée six mois auparavant a été particulièrement utile pour planifier le soutien médical de l’opération. Pendant trois jours, j’ai visité les infrastructures médicales de la région. Le service médical de la base aérienne met à notre disposition ses deux ambulances et conducteurs. Les anciennes douches soviétiques transformées sont identifiées
Mirages 2000C
pour faire office d’infirmerie dans la zone d’alerte. L’hôpital principal de Siauliai assure le rôle 2/3 avec ses 1 000 lits et un large éventail de spécialités. Le niveau d’anglais des interlocuteurs est aléatoire. L’organisation retenue est proche de celle des autres nations avec un binôme médecin-infirmier, un lot de projection initiale et des lots complémentaires.
L’organisation logistique et technique de cette mission a été un point très intéressant : expression des besoins auprès de l’EMO Santé (2) , mise en place de la mission, conduite et démontage. Sur le plan culturel et linguistique, les échanges avec nos confrères tchèques rencontrés en juin lors de la reconnaissance, allemands, lituaniens et polonais ont été cordiaux et fort enrichissants. Sur le plan médical enfin, nous sommes restés pendant quatre mois en astreinte permanente à trente minutes. Nous avons effectué près de 300 consultations et deux rapatriements sanitaires. Malgré des températures avoisinant -30° C en janvier et février, aucun accident sérieux lié au froid n’a été déploré.
Médecin principal Laurent Vitiello CMA d’Épinal-Luxeuil
(1) Estonie, Lettonie et Lituanie (2) EMO-S : État-major opérationnel santé
Infirmier
pour l’opération Harpie
Dans le cadre de l’opération Harpie 2010, de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane, trente-sept MITHA infirmiers ont été déployés pour des missions de trois à six mois.
Poste médical A près un stage de Préparation aux missions en forêt équatoriale (PREMIFOR) et des formations données par les médecins du Centre médical interarmées (CMIA) de Cayenne, les personnels sont envoyés sur les Bases opérationnelles avancées (BOA) pour une durée de deux à cinq semaines. Leur mission est de soutenir sur des sites isolés trente à cent marsouins, légionnaires et gendarmes. Ils participent également à des patrouilles fluviales et pédestres de plusieurs jours.
Lors des séjours en forêt, les maîtres mots sont autonomie et rusticité. Autonomie sur les BOA qui ne sont généralement accessibles que par hélicoptère, avion ou pirogue. L’infirmier, assisté par un ou deux auxiliaires sanitaires, travaille sans médecin. Il est donc confronté seul à des choix thérapeutiques pour les plaies et les pathologies bénignes. Pour les cas plus sévères, une liaison satellite permet d’être en relation constante avec un médecin d’astreinte au CMIA. Une Evacuation médicale (MEDEVAC) héliportée peut alors être déclenchée, toutefois elle nécessite un délai minimum de deux heures. Pendant ce temps, l’infirmier doit Bothrops bilineatus conditionner le patient pour l’évacuer et vipéridé le stabiliser sur le plan hémodynamique avant l’arrivée de l’équipe médicale.
La rusticité se retrouve dans les conditions de vie et de travail dans les postes médicaux et dans l’installation du bivouac lors des patrouilles. En plus de son © C C H L e p e r e sac vie, l’infirmier transporte sa trousse de secours. Le tout pèse de vingt-cinq à trente kilos sur un terrain parfois hostile et toujours physiquement éprouvant. Malgré ces contraintes, la mission Harpie reste pour tous une expérience professionnelle et humaine particulièrement riche et passionnante.
Infirmier de classe normale Julien Marsol CMA de Bordeaux-Mérignac Antenne médicale de Saint-Astier Infirmier de classe supérieure Thierry Créac’h HIA Clermont-Tonnerre - Brest
OpérationGrison
Début décembre 2010 s’est déroulée en Guyane l’opération Grison dans le cadre de la mission Harpie. Son objectif était de faire cesser de manière durable l’exploitation illégale de réserves aurifères.
Patrouille fluviale
L’ orpaillage clandestin est un phénomène central en Guyane au regard de son impact sur l’immigration irrégulière et sur la violence sous toutes ses formes, trafics de matériels et de main d’œuvre, prostitution, économie souterraine.
Du 29 novembre au 6 décembre 2010, l’opération Grison s’est déroulée dans une zone très attractive pour les garimpeiros (1) , aux abords du massif de Dékou-Dékou au sud de SaintLaurent du Maroni. Il s’agit de chercher et de saisir tous les éléments de preuve pouvant aboutir à l’identification des donneurs d’ordre et de remettre les étrangers en situation irrégulière aux services de la police de l’air et des frontières. Les infrastructures logistiques, marchandises, matériels et carburant de contrebande doivent également être détruits. Enfin, il est nécessaire que les militaires s’installent sur le site pour empêcher la reprise de l’activité.
L’effectif est constitué de 58 gendarmes, officiers de police judiciaire, 71 militaires des Forces armées de Guyane (FAG), dont un binôme médecin-infirmier, et quatre groupes de Commandos de recherche et d’action en jungle (CRAJ).
Dès le début de l’action, médecin et infirmier sont déposés en hélicoptère à l’épicentre des interventions en raison du risque de traumatismes liés au largage des militaires par corde lisse et de la présence de garimpeiros éventuellement armés. Ils sont équipés Destruction de matériel sensibilisé à l’intérêt du d’une trousse avec de contrebande binôme médecin-infirmier nécessaire pour pour ce type d’action. désinfection, pansements, immobilisations, solutés de remplissage, La mission Harpie n’est pas sans injectables d’urgence, qui leur assure danger. La forêt amazonienne est un une autonomie de six jours. Au poste milieu hostile où la vigilance doit être de commandement de l’opération est permanente. L’isolement est un positionnée une dotation, proche de important facteur limitant dans la prise celle d’un lot de projection initiale. en charge des blessés. Il faut créer une Par poste Iridium, le binôme peut être possible et stabiliser le blessé jusqu’à alerté et intervenir rapidement en l’arrivée de l’équipe d’évacuation utilisant un quad. Aucune pathologie médicale. La confection des sacs du mettant en jeu le pronostic vital n’est médecin et de l’infirmier est à déplorer. Les consultations portent essentielle. Son apprentissage est essentiellement sur des plaies obligatoire par le biais d’instructions superficielles, des mycoses et irritations réalisées au centre médical interarmées inguinales et des furoncles. L’équipe de Cayenne. médicale prend également en charge des orpailleurs avec diverses Médecin Laurent Cloarec pathologies : douleur abdominale et CMIA de Cayenne diarrhée, lombalgie commune, brûlure de l’hémithorax gauche… (1) chercheurs d’or illégaux
L’opération Grison s’est soldée par la saisie de 10 g d’or, 4,5 kg de mercure. 136 carbets, cinq tonnes de matériel, 2 000 litres de carburant et dixsept quads ont été détruits. Dix-neuf étrangers en situation irrégulière ont été arrêtés.
Le soutien médical de c e t t e o p é r a t i o n interarmées est au cœur du dispositif. Le commandement est p a r t i c u l i è r e m e n t zone d’hélitreuillage le plus rapidement
Groupe de CRAJ embarquant en Puma