3 minute read

Incident nucléaire sur une base aérienne

Advertisement

9 juin 2010 au matin, Base aérienne (BA) 116 de LuxeuilSaint-Sauveur. Un exercice de sécurité nucléaire de niveau 2 est déclenché. Ces entraînements annuels sont l’occasion de contrôler et de tester la réactivité de l’ensemble de la chaîne de secours en cas d’incident sur une arme nucléaire.

Le scénario comporte deux incidents. Le premier, de nature pyro-radiologique, met en jeu quatre urgences, une absolue et trois relatives, et un décédé suite à un accident de circulation entre un véhicule pompier et la remorque transportant une arme nucléaire. Un deuxième incident, aéronautique, a motivé un poser en urgence à proximité du convoi, stoppé sur le taxiway (1) principal suite à l’incident pyro-radiologique. Le pilote présente un traumatisme rachidien, pour lequel l’évacuation de l’appareil, selon les procédures de sauvetage aéronautique, est rendue difficile du fait de l’ambiance radio contaminée. L’incident nucléaire mobilise le service médical, les pompiers, la section de sécurité nucléaire, l’escadron de protection, les personnels armant les centres de décontamination et le commandement. Des observateurs évaluent les mesures prises et leur cohérence dans la prise en charge de l’incident. Sont présents le commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes, le commandement des forces aériennes stratégiques, la Direction régionale du service de santé des armées (DRSSA) et/ou des évaluateurs internes à la base.

Triple difficulté, réponse adaptée

Pendant la phase réflexe, le service médical doit gérer simultanément une situation d’urgence médicale, la prise en charge des blessés dans une zone de contamination radiologique, et la radio contamination des blessés. Après l’alerte, une ou plusieurs équipes médicales trient les blessés, effectuent les gestes d’urgence et réalisent une mise en condition sommaire avant évacuation. La destination des blessés peut être le SAMU, le Poste d’accueil des blessés radio contaminés (PABRC) ou les Centres de décontamination sommaires (CDS).

En cas d’extrême urgence, le SAMU assure le transport au centre hospitalier le plus proche. L’urgence vitale prime sur le risque lié à la radio contamination, mais la phase de transport doit limiter au maximum le transfert de contamination. Le PABRC de la base réévalue, stabilise puis décontamine les blessés. Une évacuation peut ensuite être envisagée vers trois destinations: l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Percy en cas de brûlure grave, le centre de traitement des blessés radio contaminés (CTBRC) de l’HIA désigné par la DRSSA, ou un centre hospitalier civil en lien avec le SAMU. Les blessés légers et les éclopés sont orientés vers les CDS montés sur la base pour y être décontaminés. Les personnes décédées sont laissées sur place pour enquête jusqu’à la décision rendue par l’officier de police judiciaire.

Après l’urgence...

Dans un second temps, le service médical assure le suivi médicoradiologique du personnel exposé et le soutien du personnel participant à la restauration du site. La complexité des scenarii rend parfois ardue la tâche des équipes de secours. Malgré tout, ces spécialistes de la BA 116 ont été félicités pour leur efficacité dans la gestion de la crise.

© Photos : BA 116

Médecins Matthieu Chaufer et Alexis Maffert Médecin principal Laurent Vitiello Médecin en chef Bruno Renard Base aérienne 116 - Luxeuil-Saint-Sauveur

This article is from: