Actu Santé Juillet-Août 2010

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santé N°118 / juillet - août 2010 / 1€ www.defense.gouv.fr/sante

Actualités du service de santé des armées

L’IRBA 4e biennale de larecherche Sainte-Anne, hôpitalrugbystique Kiné réserviste à AbouDhabi


Sommaire Activitésopérationnelles

Actualitésscientifiques

Vers un nouveau « mentoring » du service de santé des armées afghan page 4

4e biennale de la recherche

Dossier

International

L’IRBA

International medical symposium à Djibouti page 5

pages 10 à 19

Réserve

Vieduservice

Kiné réserviste à Abou Dhabi

Les 51 bases de défense seront déployées en 2011

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Exercice Huron

page 7

L’escadrille aérosanitaire, entre ciel et santé

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Sainte-Anne, acteur du bassin méditerranéen

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Bordeaux se mobilise pour le 3e rallye citoyen

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Raid Sénégazelle, 100 % femme

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Un hôpital rugbystique

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De nouveaux interlocuteurs pour le personnel soutenu par un BLRH

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Quoideneuf Livres

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© Photo couverture : IRBA

Direction centrale du service de santé des armées Bureau communication et information Fort neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux 75614 Paris Cedex 12 - Tél : 01 41 93 27 77 Mél : bcissa@sante.interarmees.defense.gouv.fr www.defense.gouv.fr/sante Directeur de la publication : Médecin général inspecteur Joël Marionnet Rédacteur en chef : Médecin chef des services Anne Robert Secrétaire de rédaction : Infirmier anesthésiste cadre de santé Alexandre Schauer Maquettiste PAO : Technicien supérieur hospitalier Anne-Cécile Delpeuch

P. 10 et 11

Impression : Pôle graphique de Tulle BP 290 - 19007 Tulle Cedex - Tél : 05 55 93 61 00 Edition : DICOD 1, place Joffre - 75007 Paris Abonnements payants : ECPAD 2 à 8 route du Fort - 94205 Ivry-sur-Seine Tél : 01 49 60 52 44 Régie publicitaire : M. Thierry Lepsch (ECPAD) Tél : 01 49 60 58 56 Numéro de commission paritaire : N°0211 B05691 ISSN : 1165-2268 Dépôt légal : Mars 2010 Tirage : 16 000 exemplaires 6 numéros annuels

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Service de Santé des Armées

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Activitésopérationnelles

Versunnouveau « mentoring » duservicedesantédes arméesafghan

© MC P. Berlizot

La mission principale de l’ International security assistance force (ISAF) est de permettre aux forces de sécurité afghanes d’assurer elles-mêmes la sûreté de leur pays.

À

Kaboul, deux formations hospitalières les soutiennent, l’hôpital de l’Afghan national army (ANA) pour les forces armées et l’hôpital de l’Afghan national police (ANP) pour les forces de police. Ces deux hôpitaux, qui peuvent être aidés si besoin par les formations de rôle 3 de la coalition, développent un programme de formation et de remise à niveau technique sous contrôle (1) américain (US). L’ouverture de l’Hôpital médicochirurgical sur le Kabul afghanistan international airfield (2) (HMC KAIA) depuis juillet 2009 sous « lead » français, et la visite du directeur central à son homologue afghan en janvier 2010, constituent le point de départ de nouvelles relations avec les médecins et chirurgiens de l’armée et de la police afghanes. Depuis des années des relations confraternelles et amicales ont été tissées. Les médecins du Groupement médicochirurgical (GMC) de Warehouse avaient l’habitude de visiter l’hôpital de l’ANA, prenant ainsi la mesure des soins dispensés dans cet établissement. Des chirurgiens afghans ont bénéficié d’une année de formation dans un Hôpital d’instruction des armées (HIA) en métropole, en urologie ou en ophtalmologie par exemple. Sous l’impulsion du médecin-chef de l’HMC, des contacts ont été pris et des rencontres organisées avec les équipes

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Praticiens afghans et français devant l’hôpital de l’ANA

de mentoring US. Un partenariat productif et efficace avec les médecins des deux formations hospitalières afghanes a alors vu le jour. En mars 2010, plusieurs réunions avec les médecins de l’hôpital de l’ANA puis de l’ANP ont précisé le cadre et fixé les limites du travail entre les différentes équipes. Les impératifs opérationnels du rôle 3 au sein du dispositif santé de l’OTAN lui imposent de garder une capacité d’accueil suffisante pour les soldats de la coalition. Il doit également s’assurer de la disponibilité permanente et entière du personnel de l’HMC notamment en cas d’afflux de blessés. Les règles de déplacement des forces de la coalition et les impératifs de sécurité pour les Français, comme les difficultés d’accès à la base de KAIA pour les Afghans constituaient un premier frein à ce partenariat. L’autre entrave au développement des relations entre les différentes équipes était le travail des médecins afghans l’aprèsmidi en clinique et le renouvellement des équipes chirurgicales françaises tous les trois mois.

Les échanges ont rapidement pris la forme de réunions de dossiers cliniques en chirurgie de façon à discuter des indications thérapeutiques et choisir éventuellement les patients à opérer à l’HMC. Parallèlement, des chirurgiens et des anesthésistes français ont participé à différentes interventions dans les deux hôpitaux afghans. Avec le besoin de développer la formation du personnel infirmier, le partenariat intéresse aussi les spécialités médicales telles la cardiologie et la réanimation. Malgré le facteur limitant de la langue, ce nouveau dynamisme perpétue une histoire ancienne de relations confraternelles et fructueuses tissées entre les deux services de santé. Les relations étant renouées, le challenge restera de développer et de pérenniser ces échanges par la définition d’un objectif puis d’un programme scientifique s’intégrant dans une démarche multinationale, de formation médicale et paramédicale. Médecin en chef Patrick Berlizot Médecin-chef de l’HMC KAIA De janvier à avril 2010 (1) mentoring (2) aéroport de Kaboul

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International

Internationalmedicalsymposium i t u o b i j D à

Les communications du SSA ont porté sur la médicalisation de l’avant avec des exposés sur le stage MedicHos qui s’est tenu en janvier 2010 à Djibouti, sur le Combat open globe injuries et les MEDEVAC procedures armed by French health Service in Republic of Djibouti. La rencontre s’est terminée par une visite des installations médicales de l’Etna qui assurait le rôle 2 embarqué de l’opération Atalante.

Ces symposiums sont l’occasion de se rencontrer de façon informelle, d’échanger des données médicales, voire d’initier des collaborations scientifiques. Ils constituent également une opportunité de pratiquer l’anglais. Médecin en chef Lénaïck Ollivier Vétérinaire principal Olivier Romand Direction interarmées du service de santé des forces françaises stationnées à Djibouti

© VP Romand

Pour le 1 st International medical symposium, organisé en octobre 2009, les participants étaient une dizaine : l’équipe allemande implantée sur la base navale des FFDJ, les Américains de l’Expeditionary medical force du camp Lemonnier, le coordonnateur médical norvégien d’Atalante et les représentants du service de santé des FFDJ. Devant le succès de cette première édition, d’autres ont suivi tous les deux mois environ.

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© VP Romand

En avril 2010, le quatrième symposium a réuni les habituels participants auxquels se sont joints des équipes médicales italienne, suédoise, des représentants médicaux de l’EU et du Joint command de l’OTAN. Ils ont été accueillis à bord du pétrolier ravitailleur italien Etna. L’amiral commandant en chef de l’EU NAVFOR – opération Atalante et son successeur suédois ont tous deux affirmé l’importance qu’ils accordent à ces rencontres entre les différents acteurs de santé. Au cours de la matinée, des orateurs italiens, allemands, américains, britanniques et français ont fait part de leur expérience.

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e coordonnateur médical de l’opération Atalante a réalisé l’importance de mieux connaître l’ensemble des partenaires de santé impliqués, notamment ceux du ser vice de santé des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ). Le SSA soutient le quartier général d’Atalante, implanté sur la base aérienne de Djibouti. Lorsque l’état de santé d’un militaire, d’un pirate ou d’un ex-otage recueilli à bord d’un bâtiment justifie une admission à l’Hôpital médico-chirurgical (HMC) Bouffard, les moyens d’évacuation médicale (MEDEVAC) sont fournis par le centre médical interarmées de Djibouti.

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Avec les opérations Atalante et Ocean shield , respectivement conduites par l’Union européenne et l’OTAN pour lutter contre la piraterie au large de la Corne de l’Afrique, le nombre de militaires étrangers présents dans cette région a sensiblement augmenté. La nécessité de réunir régulièrement les acteurs médicaux des différentes nations s’est rapidement imposée.

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Vieduservice

Les51basesdedéfense serontdéployéesen2011 près une phase d’expérimentation menée depuis 2009, la totalité des Bases de Défense (BdD), 51 en métropole, sera déployée le 1er janvier 2011. La montée en puissance sera progressive au cours du premier semestre 2011.

A

La Base de Défense est l’un des outils du changement mais ne constitue qu’une partie de la profonde évolution destinée à réduire les coûts de soutien et de fonctionnement du ministère. Elle mutualise les fonctions d’Administration générale et de soutien commun (AGSC) au profit de tous les organismes de la Défense implantés dans son secteur géographique. La BdD donne, au niveau local, une cohérence à la transformation, notamment à travers la restructuration des achats/finances, la réorganisation des systèmes d’information et de communication de la fonction infrastructure et par la création des Centres médicaux des armées (CMA).

des unités implantées dans son périmètre. Son activité s’exerce également au profit des formations de la gendarmerie. Les CMA sont des organismes du SSA, subordonnés aux directions régionales. Tous les praticiens et les paramédicaux qui y sont affectés portent désormais la tenue du Service. Un CMA peut comporter une ou plusieurs antennes adaptées aux spécificités des unités et à leurs besoins de préparation opérationnelle et de projection. Son médecin-chef est le conseiller du commandant de la BdD. Il désigne pour chaque unité opérationnelle un médecin référent, au parcours professionnel adapté aux missions de celle-ci.

© BCISSA - CCH S. Lemaire

Conformément aux conclusions du Livre blanc, le ministère de la défense s’est engagé dans une réforme destinée à donner aux armées les moyens de remplir leurs missions au meilleur coût. Cette transformation suppose une modernisation de l’administration et du soutien. Elle est l’occasion de finaliser l’interarmisation du soutien médical des forces, afin de le rendre plus efficient.

Le retour d’expérience a objectivé la pertinence de l’existence des CMA. La permanence des soins est assurée sans faille, les soutiens d’activité sont réalisés dans leur intégralité et le lien avec les unités opérationnelles est maintenu, voire renforcé. Le regroupement des professionnels de santé permet d’atteindre une masse critique qui facilite la gestion des pics d’activité et des départs en opérations extérieures. Elle accroît pour chacun la diversification de ses activités et les possibilités de formation continue.

Centre médical des armées de Montlhéry

La transformation du Service de santé des armées (SSA) vise à le recentrer sur son cœur de métier et à améliorer le service rendu aux forces. Tous ses établissements sont inclus dans une BdD et bénéficient des prestations du Groupement de soutien de la base de défense (GSBdD). L’interarmisation de la médecine d’unité conduit à la création d’un CMA par BdD qui soutient l’ensemble

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© BCISSA - CCH S. Lemaire

L’évolution du soutien médical

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Pour en savoir plus : http://modernisactions.sga.defense.gouv.fr/

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Vieduservice Officier de liaison vétérinaire au COIAZD

Chaque année, l’État-major interarmées de zone de défense Sud-est (EMIAZD-SE) conçoit et anime trois exercices pour tester la coopération civilo-militaire en cas de crise sur le territoire national. Lors de ces actions, la Direction régionale du service de santé des armées (DRSSA) de Lyon apporte son expertise en santé publique vétérinaire. es départements joueurs doivent réagir face à un ou plusieurs événements portant atteinte à la sécurité civile ou à l’ordre public. Leur nature et leur ampleur justifient que le préfet de zone transmette des demandes de concours ou de réquisitions de moyens militaires à l’officier général de la zone de défense Sud-est.

L

Si les moyens civils départementaux ou zonaux s’avèrent inexistants, insuffisants, inadaptés ou indisponibles, ou si l’urgence le justifie, les armées sont susceptibles d’être appelées en renfort, selon les priorités définies par le gouvernement. En 2009 et en 2010, un vétérinaire de la DRSSA de Lyon a servi comme officier de liaison au sein du Centre opérationnel interarmées de zone de défense (COIAZD), durant les deux jours d’exercice Huron.

© VP J-P Demoncheaux

Exercice Huron

En 2010, le choix s’est porté sur des catastrophes naturelles et technologique (dispersion accidentelle de produits toxiques). La sauvegarde des élevages et des productions animales ainsi que la qualité des eaux destinées à la consommation humaine étaient les principales préoccupations. Le vétérinaire conseille le COIAZD. En jugeant de la pertinence des demandes de concours, il permet d’optimiser la prise de décision d’engagement de moyens militaires au profit des départements demandeurs. Les sollicitations sont diverses : bouclage des périmètres de protection et de surveillance mis en place autour d’un foyer infectieux, déploiement de groupes d’intervention vétérinaire, équipes de terrain interministérielles prévues dans le cadre du plan ORSEC, etc. La cellule communication du COIAZD bénéficie de l’apport par le

vétérinaire, perçu comme l’interface privilégiée avec ses confrères civils, d’éléments de langage précis et adaptés. L’intégration et l’efficacité du personnel santé dans le dispositif dépendent de sa connaissance des chaînes de commandement militaire et civile. Cette expérience se solde par un bilan très positif pour le SSA comme pour la chaîne Organisation territoriale interarmées de défense (OTIAD). Audelà de l’exercice, c’est l’expertise de conseiller technique opérationnel qui est appréciée dans le cadre des missions intérieures, comme en opération extérieure. Vétérinaire principal Jean-Paul Demoncheaux DRSSA - Lyon Colonel Jean-Pascal Herbert CEMIAZD-SE - Lyon

S’exercer à la coopération civilo-militaire dans la gestion d’une crise En 2009, l’EMIAZD-SE a souhaité travailler sur une problématique de santé publique vétérinaire. L’apparition d’une épizootie de fièvre aphteuse dans le Cantal avec un lien épidémiologique dans l’Allier paraissait un bon choix. En effet, cette maladie se caractérise par une haute contagiosité, une rapide dissémination et des conséquences redoutables sur l’économie nationale et internationale. Pour être réaliste, le scénario a tenu compte des procédures de gestion de crise épizootique majeure mises en oeuvre par les autorités civiles. Point de situation Actu Santé - N°

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4 biennale dela rech Actualitésscientifiques

e

La 4e biennale de la recherche du Service de santé des armées (SSA) s’est déroulée les 2 et 3 juin derniers. Organisée autour d’un cycle de conférences, cette manifestation a permis de présenter les grands axes de la recherche aux états-majors, à la Direction générale de l’armement (DGA), aux représentants du ministère de la Santé et des universités. Quatre projets dévoilant des avancées majeures en matière de recherche biomédicale de Défense ont été choisis pour inaugurer cet événement. Retour sur ces temps forts.

Des anticorps humanisés à visée thérapeutique

Lutter contre le paludisme

Les anticorps recombinants, obtenus par manipulation et expression contrôlée d’ADN, forment une classe de médicaments en très forte expansion grâce à leur efficacité et à leur bonne tolérance. Cette tolérance est actuellement considérée comme optimale lorsque les anticorps recombinants ont une origine totalement humaine. Alors qu’il a été démontré que la neutralisation des principaux agents du risque biologique provoqué est possible grâce à des anticorps d’origine animale, la question de l’obtention d’anticorps recombinants, ayant les mêmes propriétés fonctionnelles et préférentiellement de nature humaine, se pose. Les stratégies d’obtention d’anticorps recombinants humains présentant différentes difficultés pour leurs applications aux agents du risque biologique provoqué, une équipe de l’IRBA a obtenu des fragments d’anticorps recombinants par la technique du phage-display, en partant de primates non-humains (Macaca

Médecin en chef Christophe Rogier Département de parasitologie Unité de recherche en biologie et épidémiologie parasitaires IRBA - antenne de Marseille

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agriculture department of © United states

Depuis 2010, plusieurs actions ont été initiées. Elles portent sur la protection, la lutte anti-vectorielle, la prédiction des émergences vectorielles, la mise en place d’un réseau africain de recueil de données biologiques et épidémiologiques, le traitement préventif et les nouveaux traitements antipaludiques.

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fascicularis) immunisés. Ces fragments d’anticorps, naturellement proches des fragments d’anticorps humains, ont ensuite été humanisés par une technique particulière qui pourrait leur assurer une tolérance encore meilleure que celle des anticorps humains. Actuellement, trois fragments d’anticorps présentant un intérêt pour la Défense ont ainsi été isolés et ingénierés. Deux d’entre eux ont été produits sous forme d’immunoglobulines entières grâce à un partenariat industriel avec le laboratoire français de fractionnement et des biotechnologies. Ils ont été testés avec succès dans des modèles du charbon, disséminé en 2001 aux États-Unis à partir d’enveloppes, et de l’intoxication pulmonaire par la ricine puissante toxine végétale, relativement facile à obtenir. Ces résultats ouvrent des perspectives pour le développement clinique des molécules les plus avancées et l’extension de cette approche novatrice aux autres agents du risque biologique provoqué. Médecin en chef Philippe Thullier Département de biologie des agents transmissiblesimmunobiologie IRBA - antenne de Grenoble

La recrudescence récente de cas de paludisme dans les armées impose de développer un plan d’action en matière de lutte contre cette infection. Mené par l’État-major des armées (EMA) et le SSA en partenariat avec le secteur civil, le schéma directeur de lutte contre le paludisme a pour objectif principal d’améliorer la lutte antipaludique, notamment dans les domaines de l’évaluation du risque, de la prévention, du diagnostic et du traitement de la maladie. Il permet, en outre, la structuration des recherches, civile et militaire, sur le paludisme pour apporter aux forces des solutions concrètes à court et moyen terme.

Graines de ricin, contenant de la ricine, un agent biologique hautement toxique

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erche

Actualitésscientifiques

La recherche, le développement et l’évaluation de nouveaux dispositifs de protection et de décontamination de la peau vis-à-vis des agents chimiques de guerre ou des toxiques industriels font partie des actions soutenues au niveau national, notamment par le ministère de la Défense, la Sécurité civile, le secrétariat général de la Défense nationale, comme au niveau européen. Depuis 2003, des travaux ont consisté à développer et à valider des modèles cutanés et des outils analytiques permettant une évaluation simple, rapide, et fiable de la perméabilité de la peau aux agents chimiques. Ces modèles cutanés ont également permis de tester l’efficacité des moyens de protection et décontamination déjà existants et en cours de développement. De plus, les topiques (crèmes, gel) cutanés offrent des perspectives

© IRBA

nés Face aux risques chimiques : protecteurs et décontaminants cuta

intéressantes en matière de protection de la peau et de décontamination. Un nouveau produit, limitant la pénétration percutanée d’un neurotoxique, le VX, est en cours de développement en partenariat avec des laboratoires dermatologiques. D’autres topiques, neutralisant les agents chimiques sont à l’étude. Dans le domaine de la décontamination cutanée, notamment vis-à-vis des agents organophosphorés, les expertises ont confirmé que le gant poudreur (élément du dispositif de décontamination actuelle) est relativement efficace s’il

Application de topique protecteur sur des explants cutanés

est utilisé dans les minutes qui suivent une exposition cutanée. Des moyens de décontamination efficients après une exposition prolongée aux toxiques sont donc recherchés. Pharmacien en chef Denis Josse, Département de toxicologie Équipe protection et décontamination cutanées IRBA - antenne de Grenoble

tes Intérêt des techniques d’aide à la gestion du stress chez les pilo Malgré l’amélioration constante de la technologie, le facteur humain demeure un des maillons clés du succès des opérations militaires. L’homme est particulièrement fragilisé par la nécessité de « faire face » aux multiples enjeux des conflits actuels. Les moyens les plus utilisés pour améliorer le « faire face » sont, outre les techniques d’aguerrissement, des stratégies de régulation du sommeil, des approches nutritionnelles, etc. L’utilisation de la gestion des émotions est relativement peu développée alors même que l’impact d’une bonne régulation émotionnelle est un facteur de bonne adaptation aux contraintes. Les conséquences sont

observables en termes d’amélioration des mécanismes de régulation du stress et de maintien du fonctionnement cognitif. Or, réguler ses émotions est entraînable par des techniques relativement simples. Dans ce cadre, l’armée française a développé une stratégie d’aide à la gestion des difficultés rencontrées dans le métier militaire, sous la forme d’un ensemble d’outils pour améliorer le « faire face » avant, pendant et après les actions opérationnelles. Ces outils sont connus sous le vocable de “Technique d’optimisation des performances” (TOP). Une étude a été

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menée dans une population de pilotes de Mirage 2000 désignée pour une mission de deux mois en Afghanistan en 2009, afin d’évaluer les bénéfices de cette technique. Cette évaluation a été objectivée par des mesures psychophysio-biologiques réalisées avant et après le déploiement. Les résultats indiquent clairement que cette technique a un impact positif sur les paramètres enregistrés. Médecin en chef Marion Trousselard Département des facteurs humains Unité de perception et cognition IRBA - antenne de Grenoble

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Dossier

L’IRBA

«Pourmieux

L’IRBA:

Undéfipourlarecherche duservicedesantédesarmées

© IRBA

Au sein de l’IRBA, les chercheurs du Service développent des programmes qui répondent à une mission duale au service des forces et de la Nation. Ces recherches concernent le soutien sanitaire en opération ainsi que la prévention, la protection et les soins à apporter aux combattants.

Médecin général inspecteur Didier Lagarde Directeur de l’institut de recherche biomédicale des armées

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© IMASSA

L

es menaces liées à l’environnement des militaires changent, les technologies de combat se perfectionnent, le contexte d’intervention se modifie en fonction de paramètres géopolitiques et/ou géostratégiques. Dans ce monde en mouvement, les paramètres psychophysiologiques, anthropométriques sociétaux de l’homme et de la femme évoluent. Comment maintenir la capacité opérationnelle du combattant, c’est-à-dire comment le former, le préparer, le préserver et éventuellement le soigner ? Comment anticiper les problèmes auxquels le combattant va être confronté dans cet environnement contraignant voire hostile que représente la spécificité du contexte militaire opérationnel ? Le regroupement de toutes les forces de recherche du Service de santé des armées (SSA) au sein d’une même entité, localisée géographiquement sur un site unique, a l’ambition de mettre tout en œuvre pour optimiser autant que faire se peut, la réponse à apporter aux forces mais également à la Nation, dans le cadre de sa double mission. L’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) a entamé le processus de mutualisation, de rationalisation et d’optimisation de ses moyens, afin qu’il puisse, à partir d’un socle de compétences reconnues et de pôles d’excellence, proposer une expertise et une formation en parfaite adéquation avec les besoins exprimés par les forces.

Des expertises au service des états-majors et de la Nation L’IRBA intervient en tant qu’expert auprès des forces, du SSA, de l’OTAN également et dans le cadre d’institutions internationales comme l’organisation mondiale de la santé (OMS) ou l’Organisation des Nations-Unies (ONU). Ses capacités d’expertise permettent d’évaluer les programmes d’entraînement physique du combattant, mais aussi de faire face à des situations exceptionnelles, qui engagent la sécurité des populations civiles (risque NRBC, maladies tropicales, etc.). Ses équipes sont agréées pour les enquêtes d’exposition et le diagnostic des agents infectieux naturels en qualité de centre collaborateur de l’OMS, et de Centre national de référence(CNR). La cellule d’expertise des pathogènes dangereux fait face au risque biologique agressif (gestion de crise, plan Biotox). Certains sont des laboratoires associés aux CNR paludisme et arboviroses. Les experts de l’IRBA participent en outre aux commissions internationales chargées de définir les normes d’exposition aux ondes électromagnétiques.

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L’IRBA

Dossier

protéger etsoigner

la recherchebiomédicaleévolueaussi» es objectifs de l’Institut sont d’améliorer la prise en charge et le traitement des malades et des blessés lors de conflits armés, mais aussi de protéger le militaire des menaces liées à son environnement d’intervention. C’est pourquoi les thématiques de recherche présentent un caractère médico-militaire faisant leur unicité. Elles sont organisées en quatre pôles de compétence, transversaux et pluridisciplinaires : biologie des agents transmissibles, risques Nucléaire, radiologique, et chimique (NRC), facteurs humains, recherche médicale opérationnelle. Elles répondent aux besoins des forces grâce aux actions d’expertise et de formation spécifique. Certains programmes ont, en outre, des retombées pour la santé publique.

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Quatre pôles de compétence et sept départements de recherche Une formation par et pour la recherche L’IRBA forme les chercheurs du service de santé des armées, praticiens confirmés et certifiés. Cette formation est reconnue par l’université comme master et doctorat. Des étudiants civils sont également accueillis dans les laboratoires de l’Institut. Les chercheurs et experts de l’IRBA contribuent à un large éventail de formations (stages NRBC, maladies tropicales, médecine aéronautique, etc.), destinées aux personnels du Service, de la Défense, aux acteurs de la santé, de la sécurité civile, etc. Ces formations sont totalement ouvertes à des stagiaires et chercheurs étrangers, notamment dans le cadre d’accords de coopération.

Le pôle de biologie des agents infectieux est consacré aux risques biologiques, que ceux-ci soient d’origine naturelle ou intentionnelle. Les travaux du département « biologie des agents transmissibles » sont dédiés à la lutte contre les pathogènes dangereux utilisés en tant qu’arme biologique. Le département « infectiologie de terrain », quant à lui, développe des moyens de lutte contre les grandes familles du risque infectieux « naturel » (virus, parasite, etc.) et leur transmission (lutte antivectorielle). Le pôle des risques NRC développe des stratégies de lutte contre l’ensemble des risques nucléaire, radiologique, chimique, qu’ils soient de nature agressive ou accidentelle. Le département « effets biologiques des rayonnements » a pour mission Actu Santé - N°

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d’améliorer la prévention et le traitement des pathologies induites par les agents physiques (rayonnements ionisants, non ionisants et thermiques), tandis que le département « toxicologie et risques chimiques » s’intéresse aux effets biologiques des armes chimiques. Il développe des moyens de décontamination, de prévention et de traitement vis-à-vis des neurotoxiques organophosphorés et des vésicants. Le pôle des facteurs humains a pour mission de prévenir les accidents et de protéger les militaires des maladies réactionnelles aux contraintes opérationnelles. Les activités du département « environnements opérationnels » permettent d’évaluer l’adaptation physiologique de l’homme à un milieu contraignant et hostile. Quant au département « action et cognition en situation opérationnelle», il a pour objectif d’étudier la composante humaine au sein du couple homme/machine et plus généralement homme/système. Enfin, le pôle de recherche médicale opérationnelle vise à apporter une meilleure protection aux 11 000 hommes actuellement déployés sur neuf théâtres d’opérations, mais aussi à favoriser la prise en charge des blessés et la réparation des lésions.

L’IRBA en quelques chiffres • 150 actions de recherche • 550 chercheurs, praticiens, techniciens et personnels de soutien administratif • 200 publications scientifiques par an

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Dossier

L’IRBA

Mieuxconnaîtrelesagentsin Le pôle de biologie des agents infectieux conduit des recherches et des expertises sur les risques et les menaces biologiques auxquels sont confrontées les troupes en opérations, qu’ils soient naturels ou intentionnels.

Le moustique Aedes albopictus peut inoculer une trentaine d’espèces virales dont celles de la dengue et du chikungunya

La Guyane est une pour plusieurs mal dont la dengue et

L’

Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) est très actif dans le domaine des recherches sur les maladies infectieuses. En effet, les troupes en opération sont soumises à des risques biologiques de toutes sortes. Elles sont déployées dans des zones très diverses à travers le monde, Afrique, Extrême-Orient, Moyen-Orient, Asie, où certaines maladies infectieuses sont endémiques ou émergentes. Ces troupes peuvent aussi être confrontées à des opérations en ambiance NRBC, avec la menace de dissémination intentionnelle d’agents infectieux hautement pathogènes. De plus, la double mission du Service, nous impose d’anticiper et de prendre en compte la protection médicale contre les agents pathogènes émergents et contre les menaces de bioterrorisme, et ainsi de participer aux plans interministériels de protection des populations et de gestion de crise.

Une approche globale Face à ces risques et menaces, face à un évènement infectieux qui se déclenche chez un patient ou une population, que cet épisode soit naturel ou provoqué, la démarche scientifique et médicale a une base commune : détecter, diagnostiquer, identifier, caractériser l’agent infectieux, mettre en œuvre un traitement ou une prophylaxie. Nos moyens de recherche ne sont pas illimités, il faut donc privilégier une approche globale. La création de l’IRBA est l’opportunité qui doit être saisie pour approfondir et renforcer cette approche des risques biologiques et apporter au

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La Côte d’Ivoire est une zone de forte endémie palustre

commandement une compétence et une expertise indispensables.

La création d’un nouveau pôle de recherche C’est cette réflexion qui a amené la création du pôle de biologie des agents infectieux regroupant deux départements, l’un d’infectiologie de terrain, l’autre de microbiologie. Les différentes unités de recherche qui constituent ces départements se focalisent spécifiquement sur les agents infectieux, bactéries, virus, parasites. De façon transversale, elles travaillent sur les interactions hôtes-pathogènes, la réponse immunitaire à une agression biologique, les données épidémiologiques et spatiotemporelles des agents pathogènes et des insectes vecteurs (qui transmettent le virus ou le parasite à l’homme, par exemple le moustique dans le cas du paludisme). Le département d’infectiologie de terrain (IRBA - antenne de Marseille) conduit les recherches permettant d’évaluer l’exposition à la transmission du paludisme de plusieurs milliers de militaires en mission, notamment en Afrique, ainsi que l’observance des mesures prophylactiques. Il étudie aussi les mesures de surveillance et de contrôle des insectes vecteurs, des parasites et des virus qu’ils peuvent transmettre. Actu Santé - N°

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Le département de microbiologie (IRBA - antennes de Marseille et de Grenoble) s’intéresse principalement aux agents infectieux suivants : arbovirus, orthopoxvirus, virus des fièvres hémorragiques virales, agents bactériens du risque biologique provoqué, ainsi qu’aux toxines botuliques et à la ricine (voir encadré). Les études de ce département visent à mieux comprendre les mécanismes qui rendent ces agents pathogènes pour l’homme et à développer des moyens de diagnostic, de traitement et de prévention. De plus, les résistances aux anti-infectieux étant toujours plus alarmantes, des études sont conduites pour mieux les comprendre. Dans le nouvel Institut, actuellement en développement sur le site de Brétigny-sur-Orge, ces deux départements disposeront d’une installation de haute sécurité biologique de niveau 3 et 4, qui permettra d’étudier l’ensemble des agents pathogènes qui présentent un risque pour la Défense. Ces études sont menées en interaction avec les Hôpitaux d’instruction des armées (HIA), les formateurs des écoles de santé, les médecins de terrain et les personnels responsables de la chaîne de ravitaillement sanitaire.


L’IRBA

Dossier

fectieux pourmieuxlescombattre

e zone endémique adies infectieuses t le paludisme

Manipulation en laboratoire de sécurité de niveau 3

Virus de la dengue

Des outils de diagnostic des agents de la peste, du charbon, de la variole et du paludisme ont pu être développés ainsi que des tests rapides pour le suivi de l’observance des traitements antipaludiques. Ces outils ont été mis en place à tous les niveaux de la chaîne médicale, du terrain aux hôpitaux. Cependant, des agents infectieux émergent ou réémergent en permanence sous l’influence de facteurs liés au développement des activités humaines et socioéconomiques telles que les grands travaux, les migrations, les voyages ou les conflits. Par ailleurs, en raison de l’évolution climatique, des microorganismes inconnus apparaissent, d’autres deviennent résistants aux traitements. Ainsi, les chercheurs de l’IRBA utilisent les avancées spectaculaires de la génomique pour mieux caractériser ces agents infectieux et émergents, ainsi que l’origine des souches utilisées dans les attentats terroristes. L’expertise de l’IRBA permet ainsi d’être vigilant et de participer activement aux actions de biodéfense et de biosûreté. Pharmacien chef des services Dominique Vidal Pôle de biologie des agents infectieux

Bacille du charbon, un des principaux agents de la menace bioterroriste

Repères : Le paludisme est une infection due à un parasite, transmis par les piqûres d’un moustique, l’anophèle femelle. Un à trois millions de personnes en meurent chaque année. Les arbovirus sont des virus transmis à l’homme par l’intermédiaire d’un insecte vecteur suceur de sang. La dengue, la fièvre jaune ou encore le chikungunya sont dues à des arbovirus. Les fièvres hémorragiques virales sont des syndromes graves qu’on retrouve lors d’infections dues à des virus de familles et de genres différents, comme ceux responsables de la fièvre de Crimée-Congo, de la dengue, d’Ebola, de Marburg ou encore de Lassa. Dans le cas d’une attaque biologique, ces virus pourraient être aérosolisés et pénétreraient par voie respiratoire. Les orthopoxvirus sont un groupe de virus provoquant des symptômes de type variole chez différentes espèces. La variole a été éradiquée à la fin des années 70 et sa vaccination supprimée.

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Dès lors, la population mondiale est devenue très sensible à ce virus mortel. Il apparaît comme un risque majeur dans le cadre du bioterrorisme. Les principales maladies bactériennes du risque biologique provoqué sont la maladie du charbon qui est due à une bactérie qui touche traditionnellement le bétail. En 2001, aux États-Unis, les attaques terroristes avec des enveloppes contenant des spores de charbon, une forme stable et résistante de la bactérie, avaient provoqué la mort de cinq personnes, la tularémie (très résistante dans l’eau et le sol) ou encore la morve et la mélioïdose. Les toxines du risque biologique intentionnel sont principalement les toxines botuliques (produites par des bactéries, elles sont les substances les plus toxiques actuellement connues : 400 000 fois plus puissantes que le cyanure) et la ricine (une toxine végétale extraite de la graine de ricin). © Photos : IRBA

Avancées scientifiques en perspective

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Dossier

L’IRBA

Exercice en tenue de protection NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique)

Lutter contre

Malgré la convention sur l’interdiction des armes chimiques, les toxiques de guerre constituent toujours une menace en raison de stocks importants dans le monde. Le département de toxicologie et risque chimique de l’IRBA a pour objectif de lutter contre les effets biologiques des agents chimiques.

es agents Neurotoxiques organophosphorés (NOP) tels que le sarin, le soman, le VX et les vésicants comme l’ypérite constituent toujours une menace lors d’opérations militaires, d’accidents causés par d’anciennes munitions et enfin actes de terrorisme. Bien qu’améliorés au cours des vingt dernières années, la protection-décontamination, la prévention et le traitement de ces intoxications restent imparfaits. L’amélioration des contre-mesures médicales est indispensable et passe par des programmes de recherche à court, moyen et long terme.

L

Recherches sur les NOP Créer un nouveau pré-traitement Un programme s’intéresse actuellement aux enzymes cibles des NOP afin d’obtenir un traitement préventif qui rendrait l’homme insensible aux agressions par ces agents. L’une des voies est de modifier l’enzyme cible des NOP (la cholinestérase), de telle sorte qu’elle devienne capable de piéger le toxique dans le sang et de le dégrader. Ces recherches sont menées grâce à de nombreuses collaborations notamment avec les États-Unis et l’Allemagne. Améliorer l’auto-traitement d’urgence Actuellement, les militaires ont dans leur dotation un auto-injecteur, l’Ineurope ® , pouvant être utilisé comme traitement d’urgence en cas d’intoxication aux NOP. Cet autoinjecteur contient une molécule, la pralidoxime, qui permet d’atténuer les effets de certains NOP. Une étude,

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menée en collaboration avec la Pharmacie centrale des armées (PCA) vise à remplacer cette molécule par une autre (l’oxime HI-6), capable d’agir sur un plus grand nombre de neurotoxiques. L’Allemagne est un partenaire de ce projet soutenu par l’État-major des armées (EMA). Traiter les états de mal épileptiques réfractaires Lors d’une intoxication grave, la plupart des victimes présentent des crises épileptiques, qui ne peuvent pas actuellement être traitées efficacement en dehors du cadre hospitalier. Aussi, des travaux visent à définir les modalités d’un traitement en milieu peu médicalisé pour ces victimes. Dans ce but, le département de toxicologie et risque chimique s’intéresse à une molécule, la kétamine, utilisée couramment pour ses propriétés anesthésiques et parfois pour le traitement hospitalier d’état de mal épileptique. L’association de la kétamine à l’atropine, molécule déjà présente dans l’auto-injecteur et atténuant les premiers symptômes de l’intoxication, s’est montrée capable de prévenir certaines des conséquences neurologiques des crises comitiales. Cependant, au-delà d’une heure de crises épileptiques, la molécule perd son efficacité. Des recherches sont donc menées pour mieux comprendre l’origine de cette perte d’efficacité et tenter d’augmenter la fenêtre thérapeutique, déjà très améliorée comparé aux traitements habituels.

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Développer des protecteurs cutanés ou des décontaminants La prévention de l’absorption des NOP, par les voies aériennes ou à travers la peau, repose sur le port d’équipements de protection, dont le confort et l’ergonomie peuvent limiter les capacités opérationnelles. Des alternatives moins pénalisantes sont donc recherchées, tels des topiques (crèmes, gel) cutanés qui pourraient être utilisés seuls ou en associations avec une protection classique. Les décontaminants actuels peuvent également être améliorés. Ces recherches se déroulent en collaboration avec un industriel et le centre d’étude de la DGA “maîtrise NRBC”, ainsi que dans le cadre d’un projet européen appliqué.

Recherches sur les vésicants Améliorer le traitement des brûlures cutanées par l’ypérite et la lewisite L’ypérite et la lewisite sont des agents provoquant des lésions cutanées étendues et très délabrantes. Après avoir mis au point différents modèles pour étudier la pénétration de ces toxiques au travers de la peau, un projet de recherche vise à améliorer la cicatrisation. Pharmacien en chef Guy Lallement Pôle neurologique, radiologique et chimique Pharmacien en chef Frédéric Dorandeu Département de toxicologie et du risque chimique

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lerisquechimiqueprovoqué


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Rayonnements:

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quelseffetssurlasanté? Les recherches du département « biologie des rayonnements » sont orientées autour de deux axes : les effets sur l’organisme des radiations ionisantes (1) et ceux des radiations non ionisantes (2). Les études visent à définir des moyens de prévention, de protection des personnels et de traitement pour ces deux types de rayonnements.

Le risque nucléaire actuel n’est plus uniquement celui d’un conf lit atomique majeur mais de plus en plus d’accidents et d’actions terroristes (sources dissimulées, explosifs chargés en déchets radioactifs) qui exposent les hommes à des doses d’irradiation non létale. L’IRBA évalue, grâce à des modèles animaux, les séquelles précoces et tardives au niveau du système nerveux central des irradiations, pour quantifier les impacts sur les capacités de mémorisation et d’apprentissage. Lors de contact local avec une source radioactive apparaissent progressivement des brûlures très étendues. En cas d’irradiation aiguë, les symptômes sont principalement une mort des cellules souches de la moelle épinière et parfois une défaillance multiviscérale rapidement mortelle. Les chercheurs de l’IRBA tentent de mettre en place des moyens novateurs de traitement, basés sur la régénération cellulaire grâce à l’injection de cellules souches, issues du patient ou de banques de cellules. En outre, l’IRBA est promoteur en matière de dosimétrie biologique, en partenariat avec l’OTAN.

Étudier les effets des rayonnements non ionisants Ce champ couvre à la fois les risques liés à des systèmes d’armes non létales, aux transmissions (hautes fréquences) ou aux systèmes de guerre électronique (brouilleurs). La connaissance des effets des rayonnements non ionisants a des

Chambre d’exposition aux rayonnements électromagnétiques

retombées directes en termes de sélection, d’aptitude et de protection des personnels. Un programme est actuellement en cours sur le système Active denial system (ADS), une arme non létale qui utilise des ondes électromagnétiques millimétriques qui provoque à distance un échauffement cutané créant une sensation de brûlure. En effet, les impacts aigus et chroniques sur la peau, les yeux, les systèmes immunitaire et nerveux central sont inconnus. Autre préoccupation, les rayonnements des radars impulsionnels à bandes S-X, qui utilisent des hautes fréquences et une forte puissance impulsionnelle. Ils sont étudiés sur différents modèles car une partie des effets biologiques sur l’homme reste à définir. D’autre part, si les normes d’exposition aux ondes des radars des bâtiments de la Marine (bande X) sont établies pour le personnel sain, il est apparu, lors d’études sur animal, que ces ondes Actu Santé - N°

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Étudier et contrecarrer les effets des rayonnements ionisants

peuvent avoir des effets sur l’œil ayant subi une kératotomie, par exemple lors de correction de myopie. Une étude visant à évaluer le risque réel chez le personnel embarqué est en cours. Enfin, une interrogation des forces concerne actuellement les brouilleurs opérationnels. Les normes établies sont-elles valables pour les personnels porteurs d’implants métalliques (dentaires, matériel d’ostéosynthèse…) ? Des travaux sont donc actuellement menés afin de déterminer l’aptitude de ces personnels en environnement électromagnétique. Médecin en chef Jean-Claude Debouzy Département biologie des rayonnements Interne des hôpitaux des armées David Crouzier (1) rayons ou particules émis lors de la désintégration d’un élément radioactif, etc. (2) moyens de communications sans fil, ondes radars, brouilleurs, etc.

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L’IRBA

Lepôlefacteurshumains, auservi En opérations ou à l’entraînement, les militaires sont soumis à des contraintes liées au métier, à l’environnement mais aussi aux systèmes d’armes employés. Le pôle facteurs humains de l’IRBA conduit des recherches pour mieux connaître la tolérance des personnels soumis à ces contraintes afin de prévenir les accidents médicaux spécifiques et maintenir la capacité opérationnelle.

C

omment le militaire va-t-il s’adapter aux contraintes de son métier et de son environnement, souvent hostile ou extrême, tout en servant des systèmes complexes ? C’est pour répondre à ce type de question que des travaux de recherche sont développés au sein du pôle facteurs humains de l’IRBA. Des expertises y sont également réalisées et des formations au profit des forces et de certains organismes externes à la Défense y sont assurées. Deux départements sont associés à ce pôle de compétences : « environnements opérationnels » et « action et cognition en situation opérationnelle »

Comment s’adapter à un environnement hostile et parfois extrême Le département Environnements opérationnels (ENOP) étudie les conséquences de l’environnement militaire sur les capacités opérationnelles et sur l’état de santé du combattant. Les contraintes considérées sont de deux types. Le premier type correspond à des contraintes liées aux particularités physiques de l’environnement auquel peuvent être exposés les militaires, telles que l’augmentation de la température extrême, la pression barométrique diminuée (altitude) ou augmentée (plongée), la force gravitationnelle augmentée (accélérations). Toutes ces contraintes caractérisent les environnements extrêmes. Le second type regroupe les contraintes liées à l’activité des militaires dans un environnement physique standard. Elles sont consécutives à une activité

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physique intense et répétée, à une dette de sommeil, à une activité cognitive prolongée ou à un état de stress. La différenciation entre les deux types de contrainte est surtout théorique dans la mesure où, le plus souvent, les militaires sont exposés simultanément à plusieurs d’entre elles. Les travaux de recherche fondamentale et appliquée menés au sein du département ont pour but de comprendre les mécanismes des effets délétères de l’environnement militaire afin de mettre au point ou d’évaluer des moyens de protection. Ces moyens peuvent être des méthodes d’entraînement, d’adaptation ou de récupération, des équipements, des aides pharmacologiques ou nutritionnelles. Quand de tels moyens sont inexistants ou insuffisants, des méthodes de sur veillance de la tolérance à l’environnement peuvent être envisagées (détection de la fatigue ou des états de stress). Ces opérations de recherches sont financées majoritairement par la DGA, le Service ou les instances nationales civiles (projet ANR*) ou européennes. Les activités d’expertises sont réalisées à la demande des états-majors, de la DGA, de la DCSSA mais aussi d’industriels au travers de conventions.

L’homme face aux technologies innovantes Quant au département Action et cognition en situation opérationnelle (ACSO), il est chargé d’étudier les contraintes imposées aux combattants par les interfaces des systèmes d’armes, et de proposer des recommandations pour limiter les risques immédiats et les effets secondaires. Actu Santé - N°

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Évaluation des contraintes physiologiques liées au port de tenue innovante NRBC en chambre thermoclimatique

Les avancées technologiques transforment profondément l’activité des personnels des forces armées. L’apprentissage du métier s’effectue pour une large part en simulateur et la conduite des opérations implique l’usage de technologies (caméras à infrarouges, jumelles de vision de nuit, radars, etc.) que l’utilisateur doit s’approprier car elles bouleversent ses modes de perception de l’environnement. Ces matériels apportent un avantage opérationnel indiscutable mais sont générateurs de contraintes sur l’opérateur et sa santé, prises en compte dans le cadre du projet Cogiter pour en prévenir les effets. Concernant les conditions d’entraînement, le projet analyse les conséquences sur l’équilibre des environnements virtuels de simulation. Ces systèmes leurrent les mécanismes perceptifs pour que l’utilisateur apprenne les procédures d’emploi d’équipements souvent à risque en situation réelle. Mais la perception en sort perturbée. L’étude compare l’intensité et l’évolution des effets secondaires sur l’équilibre engendrés par différents types de simulateurs et de missions. L’objectif est de proposer au commandement des durées de récupération des personnels avant


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cedesforces

Étude de la fatigue mentale

Ce dernier point doit tout particulièrement prendre en compte la variabilité entre les personnes et la dimension de groupe dans laquelle s’exerce l’activité. Le pôle « facteurs humains » (FH) est très sollicité par les forces mais aussi par Des études portent sur l’adaptation des clients des pilotes au système de vision du externes à la casque équipant l’hélicoptère Tigre Défense du fait de la notoriété scientifique de ses équipes et des performances des Médecin chef des services plateaux techniques mis en œuvre. Le Gustave Savourey regroupement des diverses entités de Médecin en chef Corinne Roumes la recherche du service de santé des Médecin en chef Stéphane Buffat armées en un site unique à BrétignyVétérinaire en chef sur-Orge, avec des plateaux techniques Geneviève Florence rénovés ou nouveaux, permettra Pôle facteurs humains d’assurer une meilleure efficience pour * Agence nationale de la recherche répondre aux besoins des forces dans le domaine FH tout en perpétuant la renommée de la fonction recherche.

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© Photos : IRBA

réinsertion dans des missions réelles. Pour la phase de conduite des opérations, le projet analyse les mécanismes perceptifs, intellectuels et comportementaux développés par les combattants lorsqu’ils utilisent des technologies d’exploration visuelle de l’environnement. Ces matériels rendent l’œil sensible à des longueurs d’onde inhabituelles ; le monde est transformé ; la reconnaissance des formes repose sur de nouveaux indices ; les distances sont difficiles à évaluer ; les couleurs qui nuancent les objets ont disparu. Et pourtant, le combattant n’a que ces moyens pour se repérer lorsqu’il intervient de nuit. La communauté scientifique apporte de nombreuses connaissances sur la vision d’obser vateurs sains ou déficients visuels mais, en France, seule la recherche du Service analyse les capacités d’observateurs, utilisant une bonne vision dans leur vie quotidienne, à maintenir leurs performances visuelles dans l’usage de tels capteurs. Les applications directes d’un tel travail sont l’établissement de spécifications pour la conception de dispositifs de visualisation et l’accompagnement de l’entraînement des forces.

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dublessé aucombat

Descompétencesau service Le pôle Recherche médicale opérationnelle (RMO) pourrait prendre comme devise le blessé au combat est notre premier donneur d’ordre. Il est une création récente au sein de l’IRBA et constitue en cela un challenge.

Thérapie cellulaire Les militaires en opérations extérieures peuvent être blessés par des projectiles occasionnant de graves fractures osseuses avec perte de substance. La seule solution actuelle se résume à une autogreffe. La thérapie cellulaire constitue une approche substitutive d’intérêt. Dans ce domaine, elle consiste à cultiver sur un biomatériau des cellules souches issues de la moelle osseuse. Après différenciation, ces cellules se spécialiseront dans la formation osseuse.

Protection balistique Les agressions par explosion et les atteintes balistiques directes

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e pôle comprend le département de recherche Soutien médico-chirurgical des forces (SMCF) qui doit accueillir, promouvoir et organiser les recherches au profit des forces dans le domaine du soin aux militaires blessés et le Bureau de co-investigations hospitalières et d’unités (BuCHU) qui est chargé de dynamiser les activités de recherche clinique dans les domaines de la sélection, de la préparation, de la prévention et du traitement des blessés. Ce panel d’activités montre la diversité des compétences nécessaires pour mener des recherches transversales dans les domaines suivants : la thérapie cellulaire, la protection balistique, la traumatisme crânien grave, le traumatisme sonore et enfin la télémédecine de l’avant.

représentent actuellement la quasi totalité des traumatismes de guerre. Les buts sont, d’une part, de mieux connaître leurs effets lésionnels ainsi que le rôle joué par les protections balistiques afin d’aider au développement de solutions de protections plus efficaces, et d’autre part, d’améliorer la prise en charge médicale des blessés sur le terrain.

Traumatisme crânien grave Le traumatisme crânien est une pathologie fréquente et grave qui reste l’une des principales causes de mortalité en situation de guerre. L’objectif principal est de développer les possibilités du monitorage focal du traumatisme crânien, à la fois dans le champ pré-clinique, sur modèle animal, et dans le domaine clinique. L’objectif secondaire est de renforcer les études expérimentales dans le domaine de la neuroprotection post-traumatique.

Traumatisme sonore Le traumatisme sonore aigu par effet des armes pose un vrai problème dans les armées avec plus de 1 200 nouvelles déclarations par an. Tout moyen visant à améliorer la récupération auditive après traumatisme présente donc un intérêt. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les travaux visant à mieux comprendre la physiopathologie du traumatisme sonore par Actu Santé - N°

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bruit d’arme et à améliorer sa prise en charge thérapeutique.

Télémédecine de l’avant Elle est envisagée comme alternative à la prise en charge médicale directe. Cependant, pour pouvoir s’inscrire dans une doctrine cohérente, les solutions proposées doivent être validées, leur plus-value par rapport aux méthodes en vigueur prouvée, ce qui impose une méthodologie scientifique rigoureuse et un travail largement multidisciplinaire. Selon le contexte de la mission, des professionnels de santé militaires peuvent se trouver en situation isolée, ce qui rend nécessaire l’utilisation de systèmes permettant la prise en charge médicale à distance. Ces systèmes fondés sur l’utilisation des Sciences des technologies de l’information et de la communication (STIC) santé doivent répondre à des besoins fonctionnels, opérationnels, d’e-formation et cliniques. Médecin chef des services Lionel Bourdon Capitaine Liliane Pellegrin Médecin en chef Alain Queyroy Vétérinaire biologiste en chef Isabelle Sendowski Département soutien médico chirurgical des forces


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Unbureau pour favoriser et optimiser

larechercheclinique L

Un pôle, un département et un bureau La création de l’IRBA le 1er mars 2009 a eu plusieurs effets directs sur la recherche médico-chirurgicale et clinique dans le Service. Elle s’est accompagnée de la constitution d’un pôle de médecine opérationnelle comportant un département de recherche spécifiquement dévolu à la coordination des travaux institutionnels dans le domaine du soutien médicochirurgical des forces. Elle a également vu la création d’un bureau des coinvestigations hospitalières et d’unité. Ce dernier a pour vocation d’organiser le soutien de la RC du Service de santé des armées (SSA).

médico-chirurgical des forces » (SMCF) et le bureau des co-investigations hospitalières et d’unité (BuCHU). Le département SMCF doit accueillir, promouvoir et organiser les recherches au profit des forces dans le domaine du soin aux militaires blessés au combat. Le BuCHU a un rôle bien différent. Il doit favoriser et optimiser la recherche clinique du Service, aux objectifs distincts et qui peuvent se révéler partiellement contradictoires. Ainsi, il aide les cliniciens à développer un projet de RC qui s’inscrit le plus souvent dans leur pratique quotidienne. Il favorise la production de travaux de RC valorisables dans le cadre de la Tarification à l’activité (T2A). Il optimise les avancées médicales utiles aux forces dans le champ couvert par SMCF en utilisant les potentialités des Hôpitaux d’instruction des armées (HIA). Les avancées médicales obtenues à l’HIA Percy, en relation avec le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA) ont cette dimension. Enfin, il assure le suivi des projets de RC et doit permettre la mise en place d’évaluations de vaccins ou de médicaments à visée prophylactique ou tout autres procédés dont la finalité est de protéger le combattant et ayant un retentissement sur l’homme.

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Les cellules ciliées de l’oreille interne sont des cellules sensorielles qui assurent la transmission des vibrations sonores au nerf auditif 1- cellules ciliées saines 2- cellules ciliées traumatisées après un bruit d’arme

Un financement mutiple pour les RC Ces actions doivent se faire en concertation avec les comités de recherche clinique qui se mettent actuellement en place dans les HIA. Les projets de recherche promus par le BuCHU seront financés soit par la Direction centrale du service de santé des armées (DCSSA), soit directement par les hôpitaux ou dans le cadre de développement de contrats de recherche inter-universitaires. Ce bureau pourra aussi intégrer toutes les actions de recherche biomédicales qui existent au sein des forces. Médecin en chef Thierry Fusaï Bureau de co-investigations hospitalières et d’unité

© Photos : IRBA

a loi du 20 décembre 1988, dite Huriet-Sérusclat définit les recherches regroupées sous le vocable “recherches biomédicales” « tout essai ou expérimentation... organisé ou pratiqué sur l’être humain... en vue du développement des connaissances biologiques ou médicales. En d’autres termes : recherches sur l’être humain, obéissant à un protocole. Ces recherches visent à déboucher sur une publication, une communication et/ou la diffusion d’un rapport. » Ces études sont utiles aux progrès des soins parce qu’elles permettent de trouver des nouveaux moyens pour mieux connaître ou traiter des maladies. Elles ne sont réalisées qu’à plusieurs conditions : elles doivent être menées pour augmenter les connaissances médicales par des personnes compétentes, toutes les mesures doivent être prises pour protéger les personnes qui se prêtent aux essais et les responsables de ces recherches doivent avoir accompli toutes les obligations légales et réglementaires nécessaires.

La Recherche clinique (RC) est une recherche menée sur l’être humain dans le domaine de la santé. Un bureau a été créé pour permettre une meilleure interface entre recherches institutionnelles et cliniques hospitalières.

Le pôle « Recherche médicale opérationnelle » (RMO) comprend le département de recherche « Soutien Actu Santé - N°

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entrecielet santé

L’escadrille aérosanitaire, implantée sur la base aérienne de Villacoublay, est composée de professionnels de santé. Elle est la seule unité navigante de l’armée de l’air commandée par un médecin des armées.

I

l y a 65 ans, en mai 1945, décollaient les premières infirmières pilotes secouristes de la Croix-Rouge des Junker 52 du Groupement des moyens militaires de transport aérien (GMMTA) avec pour mission le rapatriement des blessés, prisonniers ou déportés.

Un statut évolutif En juin 1946, le corps des convoyeuses est officiellement créé, d’abord sous statut civil, puis militaire à compter de 1952, mais sans grade. Ce n’est qu’en 1972 que les convoyeuses de l’air accèdent au statut d’officier navigant, statut qu’elles vont conserver jusqu’à la promotion 2004. Traditionnellement féminine, l’unité accueille le premier convoyeur masculin en 2000. À ce jour, ils sont quatre dans l’unité. Une réorganisation de l’unité s’opère en 2008, avec la première promotion d’Infirmiers convoyeurs de l’armée de l’air (ICvAA), infirmiers MITHA qui, après sélection et une formation adaptée à l’emploi, sont affectés à l’escadrille pour une durée minimale

de six ans. Ces nouveaux personnels ne sont plus officiers sous contrat mais sous-officiers de carrière.

Soigner, réconforter et évacuer Durant la guerre d’Indochine, puis lors du conflit en Algérie, les premières convoyeuses ont été très sollicitées. Aujourd’hui, elles le sont tout autant en raison des opérations en Afghanistan et au Tchad. Leur rôle est capital dans la mise en œuvre des Évacuations médicales (MEDEVAC) aériennes stratégiques qui constituent un maillon essentiel du soutien médical des forces en opérations. Leur savoir-faire est également sollicité pour des missions plus ponctuelles comme lors du séisme en Haïti, pour transporter des personnes en détresse. Bien que le statut change, le cœur de métier reste le même. Il faut soigner, réconforter et rapatrier les blessés. Les convoyeurs ne sont pas de simples hôtesses de bord ou stewards différenciés, mais de réels professionnels de la santé familiarisés aux soins intensifs, spécialistes de l’environnement aéronautique et capables de rapatrier du bout du monde militaires blessés ou malades. La technologie et les missions évoluent aussi avec la médicalisation sophistiquée des Falcon ou encore

Opération Séïsme Haïti 2010

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© Photos : MP E. Morgand

L’escadrilleaérosanitaire, la transformation du Boeing ravitailleur C135 en service de réanimation volant à l’occasion de missions MORPHEE. Le transport sanitaire aérien s’effectue, en cas de nécessité, en C130 Hercule ou C160 Transall dans des conditions plus spartiates qui rendent la mission parfois acrobatique et qui mobilisent tout le professionnalisme de cette unité.

Médecin d’unité aérienne et commandant À la tête de cette unité aérienne, se trouve un médecin, affecté au service médical de la base aérienne de Villacoublay. En tant que commandant d’unité, il doit faire le lien entre les contraintes aéronautiques et l’administration des soins, entre conditions d’évacuation et pathologies médicales, super viser l’organisation et le fonctionnement au quotidien de cette équipe très sollicitée. Son rôle consiste aussi à valider le montage de chaque mission, souvent sans préavis. Les compétences médicales et aéronautiques de ce médecin, breveté supérieur de médecine aéronautique, sont nécessaires pour garantir la capacité opérationnelle de l’escadrille. Cette f lottille est composée de personnels soignants et navigants, tous titulaires du diplôme d’État d’infirmier, dont le dévouement est exemplaire et toujours au service des blessés. Chaque convoyeur assure entre 300 et 400 heures de vol par an : une unité entre ciel et santé. Médecin principal Eve Morgand Commandant de l’escadrille aérosanitaire - Villacoublay


Réserve

Kiné réservisteàAbouDhabi D

iplômée en 2004, j’ai essentiellement exercé en maison de retraite et au sein de cabinets libéraux de campagne et de centre ville. À partir de 2008, je reviens à Toulon en cabinet libéral pour soigner particulièrement des sportifs de haut niveau et des militaires. Durant ces six années de pratique de kinésithérapie « classique », enseignée à l’école, je partage mes connaissances avec des collègues spécialisés dans différents cabinets en ostéopathie, thérapie manuelle, acupuncture, médecine chinoise, etc. En janvier 2009, je me perfectionne en rééducation uro-gynécologique postpartum. Grâce à l’ensemble de ces rencontres, l’échange de techniques de rééducation et aux formations que j’ai suivies, je me sens aujourd’hui plus armée pour soigner.

Du libéral à l’ESR Un mari muté pour trois ans sur la Base navale et de soutien (BNS) d’Abou Dhabi et la rencontre du médecin-chef du Centre médical interarmées (CMIA) m’ont amenée à signer un contrat d’Engagement à servir dans la réserve (ESR). Grâce à une étroite collaboration avec l’équipe médicale du CMIA, j’ai établi un bilan kinésithérapique simple, compréhensible de tous les soignants, adapté au milieu militaire et aux familles. La confiance, l’écoute et la compréhension des soins entre le médecin-chef et moi-même ont permis de remettre le militaire blessé, le plus vite possible à l’emploi. Ainsi des reprises d’activité plus précoces, répondant au souci du maintien en

© MP (TA) D. Ricque

Issue d’un parcours professionnel libéral et dotée d’une expérience en matière de suivi des sportifs de haut niveau, une masseuse-kinésithérapeute a rejoint le Centre médical interarmées (CMIA) d’Abou Dhabi. C’est une opportunité pour l’ensemble de la communauté sur place de bénéficier de cette première réserviste à ce poste.

condition du personnel, ont pu être effectuées.

Soigner et expliquer

en charge personnalisée pour donner des conseils d’auto-rééducation, d’hygiène de vie, d’apprentissage de son corps et de ses limites. Masseur-kinésithérapeute de classe normale ® Maggy Poitvin Centre médical interarmées Abou Dhabi

Une salle est à ma disposition. La demande est faite d’une table fonctionnelle électrique avec possibilité de différentes inclinaisons. Il est possible de commander des crèmes adaptées à la kiné sportive, qui ne sont pas dans le catalogue des approvisionnements. L’ensemble des soins prodigués se rapprochent des techniques apprises. Elles permettent de soigner la quasitotalité des pathologies rencontrées. Les soins plus techniques, tels les ultrasons, sont adressés après concertation dans les hôpitaux ou cliniques de proximité.

70 % de militaires : • 80 % pour des traumatologies sportives aiguës, • 20 % pour des douleurs rachidiennes : torticolis, lumbago, etc.

La prise en charge est rapide sur la base. Je prends le temps d’expliquer mes soins. Un patient qui comprend la technique et son intérêt peut dans un premier temps reproduire les gestes et ainsi réduire les risques de récidive. Outre les soins, je profite de cette prise

30 % de familles : • 90 % de conjoints, pour des algies rachidiennes ou des rééducations périnéales post-partum, • 10 % au bénéfice d’enfants : scolioses, traumatologie sportive, rééducation respiratoire.

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Au CMIA d’Abou Dhabi, le masseur-kinésithérapeute traite...

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Bordeaux Sainte-Anne, acteurdubassin méditerranéen pourle rallye e

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En avril, sur le thème « le devoir de mémoire », le rallye citoyen millésime 2010 s’est tenu au camp de Souges à Martignas-sur-Jalle. Cet évènement s’inscrit dans le cadre du lien armée-Nation en concertation avec l’académie de Bordeaux et le ministère de la Défense.

En mars 2010, les auditeurs de la 20e Session méditerranéenne des hautes études stratégiques et de l’armement (SMHESAr) ont visité l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Sainte-Anne à Toulon. près une présentation du Service de santé des armées (SSA), de ses principales missions, avec un éclairage particulier sur le soutien santé en OPEX et la Transformation du service de santé des armées (TSSA), le médecin général Sylvie Faucompret a exposé les défis du nouvel HIA Sainte-Anne. Historique, performances et modernisme de l’établissement se sont imposés à leurs yeux durant la visite de l’hôpital qui a suivi : flux logistiques automatisés, pharmacie rationalisée, plateau technique performant, DZ hélico, démontrant la parfaite intégration de l’HIA dans l’offre de soins hospitalière toulonnaise.

A

La Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (FMES) forme chaque année, une trentaine de cadres supérieurs issus des institutions publiques, de l’industrie et des forces armées. Régulièrement des praticiens du SSA, en poste dans la région Sudest, y participent.

Ce cycle de formation se déroule d’octobre à juin, à raison de trois jours par mois. L’Institut des hautes études de la Défense nationale (IHEDN) en assure la tutelle pédagogique et valide le diplôme final.

C

ette manifestation est initiée et organisée par le trinôme académique de Bordeaux. Celui-ci réunit les acteurs de la zone de défense Sud-ouest, le rectorat de Bordeaux et l’institut des hautes études de Défense nationale d’Aquitaine. Elle s’intègre dans le cadre de l’enseignement de la défense dispensé durant le temps scolaire. Elle constitue une opportunité pour les élèves et leurs professeurs d’être sensibilisés à la Défense nationale.

L’enseignement vise l’acquisition d’une vision stratégique globale de l’espace euro-méditerranéen, étayée par des connaissances politiques, économiques, culturelles et sociales actualisées. Il a pour but d’appréhender les potentialités mais aussi les risques de toute nature, et de proposer d’éventuelles adaptations, au sein des pays du bassin méditerranéen, du Proche et Moyen-Orient et plus généralement du monde arabomusulman.

Ludique et pédagogique

Médecin en chef Bernard Giroguy DRSSA - Toulon Médecin en chef Jean Faltot Antenne EMM - Toulon

Chaque année, ce rallye réunit des lycéens de la communauté urbaine de Bordeaux, représentant des lycées généraux, technologiques et professionnels. À leurs côtés, se trouvent de jeunes stagiaires de l’Établissement public d’insertion de la Défense (EPIDe) de la ville. Vêtus de treillis, munis de cartes et de boussoles, les concurrents effectuent un parcours d’orientation ponctué de treize ateliers. Ces activités physiques et intellectuelles permettent de manière originale de mesurer et d’approfondir leurs connaissances sur les différents aspects de la Défense.

© HIA Sainte-Anne

Sur l’héliport

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Le stand organisé par la Direction régionale du service de santé des armées (DRSSA) de Bordeaux comporte deux activités. L’une, « cérébrale », est constituée de dix Questions à choix multiples (QCM)


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Raid Sénégazelle , 00% femme

semobilise citoyen

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Une infirmière anesthésiste (IADE) affectée au Centre médical interarmées (CMIA) de l’unité marine de Dakar a participé à une épreuve sportive originale : la Sénégazelle 2010. Cette aventure, exclusivement féminine, associe action scolaire de solidarité et raid sportif de cinq jours. Récit.

© Photos : DRSSA Bord eaux

Stand santé

portant sur les premiers secours. La seconde, plus ludique, correspond à la conduite à tenir devant un accident de la voie publique, le tout réalisé en quinze à vingt minutes. Outre la correction des QCM, le médecin présente les missions du SSA et ses différents métiers. La partie pratique est encadrée par un infirmier diplômé d’État, une auxiliaire sanitaire de la Base aérienne (BA) 106 de Mérignac et un brancardier-secouriste du 503e régiment du train de Souges.

e soutien logistique est assuré en majorité par des Forces françaises du cap Vert (FFCV). Ainsi, les Gazelles venues de France sont accueillies à l’aéroport de Dakar par des bus militaires. Au préalable, chacune des 250 participantes a dû trouver argent et sponsors pour s’inscrire au raid. Associée à une camarade officier-marinier, nous formons une des équipes représentant les FFCV à cette action de solidarité.

L

Cette épreuve, qui s’est déroulée à Foundioune au bord du Siné Saloum en avril dernier, met en avant les valeurs de cohésion, d’entraide et de dépassement de soi. L’objectif est de parcourir chaque jour, en courant ou en marchant, une boucle de huit à douze kilomètres dans des paysages africains inoubliables. Il s’agit en outre de rejoindre les écoles environnantes afin de distribuer cahiers, trousses, crayons et autres fournitures qui manquent cruellement aux enfants pour suivre une scolarité normale.

En amont, ma coéquipière et moimême avons, comme les concurrentes civiles, sollicité notre entourage, notre unité et même trouvé des sponsors qui nous ont offert fournitures scolaires, ballons et des jouets pour les plus petits. L’épreuve sportive a certes été une réussite, mais ce fut avant tout une expérience humaine. Je ne pourrai oublier le regard de ces enfants et l’accueil chaleureux qu’ils nous ont réservé à l’arrivée de chaque étape. Prochain défi, la Sénégazelle… au Népal !

Infirmière anesthésiste de classe normale Gabrielle Bacher CMIA – Dakar

Cette journée a permis aux lycéens de s’immerger de manière fraternelle et joviale dans le monde militaire. L’esprit de compétition était de mise puisqu’à l’issue de cette journée, un trophée a récompensé l’équipe ayant le mieux réussi les différentes épreuves. © Photos : IACN G. Bacher

Médecin Laurent Cloarec Infirmier de classe normale Vincent Barroso BA 106 - Mérignac

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Un hôpital rugbystique

Au terme des vingt-six matchs du championnat de France de rugby, le Top 14, le Rugby club toulonnais (RCT), se classe en seconde position. En quoi une telle information peut-elle intéresser le Service de santé des armées (SSA), en dehors des nombreux amateurs de rugby ? Depuis plusieurs années, le bouillant club rouge et noir de la ville de Toulon est associé à l’HIA Sainte-Anne. es rugbymen de la Rade ont pris l’habitude de se présenter à l’hôpital en cas de blessures. Les médecins du club, parmi lesquels d’anciens médecins du Service, ont choisi l’HIA SainteAnne comme hôpital de référence en matière de traumatologie. Les Umaga, Collins, Lamont, Emmanuelli mais aussi les joueurs des équipes adverses, comme récemment Elhorga, Bower de l’Aviron bayonnais, sont systématiquement adressés aux urgences en cas de blessure. Ils savent qu’ils bénéficient de l’accueil et du plateau technique d’un hôpital moderne. Scanner, IRM, avis chirurgical, réduction de luxation de hanche (tel le japonais Loamanu), expertise neuro-chirurgicale, chirurgie maxillo-faciale. Autant d’actes, de gestes techniques, de conseils avisés qui sont donnés à la plus grande satisfaction des joueurs…et du staff technique. Tout comme les joueurs professionnels, les équipes des jeunes espoirs du RCT et les joueurs des petits clubs du bassin rugbystique

© Photos : MC P.-M. Curet

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toulonnais ont pris l’habitude de se rendre vers l’hôpital du « bas-Faron ».

Le SSA au service des pros Ne se limitant pas au seul domaine de la traumatologie, le service de santé des armées propose sur le site de l’îlot Sainte-Anne d’autres services toujours liés au sport et au rugby en particulier. Il y a trois ans, les physiologistes de l’IMNSSA ont effectué une véritable expertise du niveau d’entraînement des futurs professionnels du centre de formation du RCT. Ils ont en particulier mesuré l’impact de l’effort sur la lucidité tactique des joueurs en associant la réalisation des VO2 max (1) à des tests cognitifs. Des médecins du sport, auxquels peuvent se joindre des médecins d’unité intéressés par l’aptitude opérationnelle des militaires, et des kinésithérapeutes sont motivés pour élargir l’activité de médecine sportive (par exemple la médecine manuelle) aux équipes de sport militaires et aux

unités opérationnelles de l’agglomération toulonnaise. Les demandes émanent du commando Hubert, de l’école de plongée, du porte-avions Charles de Gaulle ainsi que des unités de l’armée de terre implantées dans le Var, par exemple avant une mission en Afghanistan. Aucun service de médecine du sport n’existe comme tel dans le département. Son développement au sein de l’HIA Sainte-Anne répond à un réel besoin d’un bassin de population de 500 000 habitants et s’inscrit totalement dans la mission de soutien des forces. Il ne reste plus qu’à souhaiter que le RCT décroche, la saison prochaine, le bouclier de Brennus pour que l’HIA Sainte-Anne ressente toute la fierté d’avoir été associé, à son niveau, à la joie des Toulonnais. Médecin en chef Pierre-Marie Curet Service d’accueil des urgences HIA Sainte-Anne - Toulon (1) consommation maximale d’oxygène

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Livres Mesordonnancesalimentaires

Ledéserteurtriomphant

Auteur : Laurent Chevallier Éditions : Les Liens qui Libèrent Prix : 19 €

Auteur : Edmond Reboul Éditions : l’Harmattan Prix : 24,50 €

Le docteur Chevallier est médecin, nutritionniste, botaniste et auteur de nombreux livres. Directeur des comités de liaison nutrition de plusieurs cliniques, il est également praticien au CHU de Montpellier et chargé d’enseignement à l’université. Dans cet ouvrage il indique comment se soigner par une bonne alimentation.

Un enfant de troupe qui déserte, en temps de guerre ? Et à deux jours du baccalauréat ? Impossible! Or, le 16 juin 1940, les Allemands atteignent Autun : à l’école militaire, le jeune Jean Clariou poursuit courageusement des études très bousculées autant par les aléas de sa vie que par la défaite. Aucune mesure de repli, aucun ordre : se laisser capturer sans rien tenter ? Impossible. Alors fuir ! C’est-à-dire, déserter ! Dans un style vivant et coloré, voici un témoignage sans prétention, d’un poète écrivain doublé d’un humaniste.

Ilssesontbattusmai-juin1940 Auteur : Christophe Dutrône Éditions : du Toucan Prix : 39 €

LesrisquesNRBC-E.Savoirpouragir

La défaite de 1940 demeure le plus grand drame politique et moral qui ait secoué la France au XXe siècle. Battus en six semaines, les Français renvoient l’image d’une armée nationale sous-équipée et d’un pays mal commandé, plus prompt à fuir qu’à résister à l’ennemi. Le syndrome de quarante est un traumatisme profond dans la mémoire collective d’aujourd’hui. L’armée française s’est-elle à ce point déshonorée dans la fuite ? Ce livre, appuyé pour la première fois sur des images prises par les soldats français et non sur les habituelles photos de la propagande allemande, apporte les preuves irréfutables du contraire. Il montre aussi que l’ennemi a commis, dès le début du conflit, des crimes impardonnables. Voici, en images, l’histoire réelle et occultée des combats meurtriers, souvent héroïques, livrés par l’armée française du 10 mai au 25 juin 1940.

Lebazarbioéthique

Auteur : Jean-Didier Cavallo Éditions : Xavier Montauban Prix : 59 €

Tchernobyl, SRAS, attentats du 11 septembre, puis de Londres et de Madrid ont marqué la charnière de deux siècles qui ont vu s’accroître des menaces d’un type nouveau. Subissant les revers d’un développement industriel sans précédent et d’une mondialisation des échanges dans un contexte international instable, la communauté humaine est plus que jamais exposée aux risques NRBC, c’est-à-dire nucléaire, radiologique, biologique et chimique. Cette nouvelle édition est le fruit de la collaboration des meilleurs spécialistes, pour la plupart issus de la médecine militaire qui, depuis la première guerre mondiale a acquis une expérience dans la protection contre les gaz de combat qui s’est progressivement enrichie en intégrant des domaines de compétence aussi différents que la radioprotection et la prophylaxie des maladies infectieuses.

Auteur : Véronique Fournier Éditions : Robert Laffont Prix : 19 € Vouloir un enfant alors que l’on est stérile, malade ou mourant, sauver la vie de celui que l’on aime au risque de perdre la sienne en donnant un organe, vouloir être un homme quand on est né femme ou l’inverse, sont autant d’épreuves de vie qui façonnent, au sens où elles détruisent et construisent à la fois, les individus qui les affrontent. Ce livre est d’abord un vivier d’histoires vécues, de dilemmes, drames ou joies extrêmement intenses auxquels chacun de nous peut être un jour confronté. C’est aussi une plongée passionnante dans le concret de la médecine, au carrefour entre progrès scientifique et lutte pour la vie. C’est enfin la défense d’une médecine humaine et généreuse, qui privilégie l’individu plutôt que le collectif, le juste plutôt que le bien, la solidarité plutôt que l’égalité.

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