Décorations
La Grande Odyssée Savoie Mont-Blanc
Soutien médical d’une mission aux TAAF
Un médecin militaire sur le toit des Amériques
# 127 avril • juin 2012 • 1¤
www.defense.gouv.fr/sante
actualités du service de santé des armées
Dossier :
Transformation
du management du SSA
Sommaire
# 127
Actu Santé avril • juin 2012
Actualités
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Sport La Grande Odyssée Savoie Mont-Blanc
10-11
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Activités opérationnelles Medevac du Bathelico sur la FOB GWAN
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Soutien médical d’une mission aux TAAF
26-27
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Dossier
11
Transformation du manangement du SSA
13-23
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Vie du Service HIA Legouest : la deuxième maison médicale de garde universitaire de France
24-25
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Première journée Portes ouvertes à l’HIA du Val-de-Grâce Un médecin militaire sur le toit des Amériques
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Exercices Exercice OTAN à la Valbonne Caraïbes 2011 : exercice à vocation humanitaire
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Livres
30
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© Photos couverture : CCH S. Lemaire - montage : TSH A-C. Delpeuch
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Décorations EPPA Le 14 janvier 2012, le drapeau de l’École du personnel paramédical des armées (EPPA) a reçu la croix de la valeur militaire avec palme de bronze des mains de M. Gérard Longuet, ministre de la Défense et des Anciens combattants. La cérémonie s’est déroulée sur la place de la liberté, à Toulon, en présence du médecin général des armées Gérard Nedellec, directeur central du service de santé des armées.
CMA de Grenoble-Annecy-Chambéry : remise du fanion par le directeur central 2 mars 2012 – Le premier fanion de Centre médical des armées (CMA) a été remis à Varces, au CMA de Grenoble-Annecy-Chambéry, par le médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées.
© Photos : SIRPA Terre
La cérémonie a rassemblé l’ensemble des antennes médicales et une délégation de tous les corps de la brigade. La présence du général commandant la 27e BIM, du commandant de la base de défense, des chefs de corps du 93e RAM et de GSBDD témoigne de l’attachement des forces à leur service médical.
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Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
Médaille militaire
La remise de décorations a symbolisé l’intégration réussie du CMA au sein des forces. Le directeur central a décoré de la médaille militaire le brigadier Vandeur, auxiliaire sanitaire blessé à Gwan en Afghanistan le 20 janvier dernier, tandis que le chef d’état-major de la 27e BIM remettait une croix de la valeur militaire au médecin chef.
© FOSI
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© ADJ G. Simon - EPPA
Actualités
HMC Bouffard - Djibouti
Croix de la e valeur militair
© DR
15 février 2012 - Lors des cérémonies de dissolution du Battle Group 15/2, le médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées, a décoré l’infirmière de classe normale Maret de la Croix de la valeur militaire.
L’HMC Bouffard assure le soutien hospitalier des forces armées djiboutiennes et de leurs familles. Cette décoration honore toutes les catégories de personnels qui œuvrent au quotidien pour la population djiboutienne et témoigne des forts liens d’amitié qui unissent ces deux institutions.
© DR
Vingt-six personnels civils et militaires des services d’anesthésie, réanimation, urgences, bloc opératoire et sécurité de l’HMC Bouffard ont été décorés le 13 novembre 2011 de l’Ordre National du 27 juin, par le général de division Fathi Ahmed Houssein, chef d’état-major des armées djiboutiennes.
Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
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HIA Percy : visite du directeur de l’action sociale des armées
© FAN
17 février 2012 - Le médecin général inspecteur Plotton, médecin-chef de l’hôpital d’instruction des armées Percy, reçoit monsieur Gallet, directeur de l’ASA (Action Sociale des Armées). Cette visite est centrée sur le recrutement, le rôle et la mise en œuvre des actions des assistantes sociales en secteur hospitalier dans le cadre des différents parcours de soins des hôpitaux d’instruction des armées.
Séminaire
« Opérations et entraînement santé » de la Force d’action navale
© Isabelle Picarel
8 et 9 février 2012 - Toulon Le deuxième séminaire du service de santé de la Force d’action navale (FAN), consacré à l’entraînement et aux opérations, s’est tenu devant une cinquantaine de médecins et d’infirmiers. Placées sous l’égide du chef du service de santé de la FAN et de ses adjoints, ces deux journées ont été consacrées aux retours d’expérience acquis au cours des opérations Corymbe, Atalanta et Harmattan. La préparation des missions, la mise en condition des équipes de brancardiers, la prise en charge de situations d’urgence médicale à la mer, ont été les principaux thèmes abordés par les intervenants d’active comme de réserve. La présence du chef de la division « entraînement » de l’état-major FAN a permis un échange sur la préparation et la place des actions médicales dans la lutte contre les avaries de combat à bord des bâtiments. Les enseignements tirés de ce séminaire feront l’objet d’une analyse approfondie et se traduiront par l’adaptation des procédures de soutien. Rendez-vous pour l’édition 2013…
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Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
Convention entre le service de santé des armées et la Fédération Française de Rugby Jeudi 23 février 2012 - Le Centre national de rugby (CNR) de Marcoussis, siège de la Fédération Française de Rugby (FFR), accueille une délégation du Service de santé des armées (SSA) conduite par le médecin général inspecteur Ronan Tymen, directeur adjoint du SSA. L’objet de cette visite originale est la signature d’une convention entre la FFR et le SSA relative à l’accueil d’un interne des hôpitaux des armées au sein du service médical du CNR en qualité de praticien en formation. C’est le médecin général inspecteur Vergos, directeur de l’École du Val-de-Grâce, qui signera la convention pour le SSA. Monsieur Pierre Camou, président de la FFR, a accueilli ses hôtes dans les nouveaux locaux du CNR. Ce dernier regroupe sur son site, depuis plusieurs mois déjà, l’ensemble des départements de la fédération. Accueil, signature, présentation du projet médical, photo officielle, déjeuner, visite des installations sportives de haut niveau, de la machine à « mêlée », du centre médical et entraînement de l’équipe de France à 7 ont été au menu de cette journée dense et chaleureuse.
en bref...
La Réunion : largage d’une équipe santé avec son lot médical
Urgence Sang !!! Le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA) a un besoin important de sang. Les sites de Toulon et Clamart accueillent les donneurs les jours ouvrables : • site de Toulon (entrée de l’HIA Sainte-Anne) de 8 h à 12 h 30, les jours ouvrables à l’exception des jours de collecte en unité • site de Clamart (îlot Percy, entrée rue Lieutenant Raoul Batany) de 8 h 30 à 15 h, les jours ouvrables, sans exception • Pour le don de plaquettes et de plasma, les rendez-vous sont à prendre au 01 41 46 72 24.
© EMA - armée de Terre
© HIA Percy
Le 31 janvier 2012, un avion de transport tactique (Transall C 160) de l’Escadron de transport outre-mer (ETOM 00.050) des Forces armées de la zone sud de l’Océan Indien (FAZSOI) a largué un module tactique du 2e Régiment de parachutistes d’infanterie de Marine (2 e RPIMa) comprenant une équipe médicale du CMIA (Centre médical interarmées) de Saint-Pierre de La Réunion avec son lot médical de projection initiale.
bilatérale réactive. Rapidement, elle convulse puis présente coup sur coup deux arrêts cardiaques qui nécessitent une dizaine de minutes de réanimation cardiopulmonaire. 14h00 : Stabilisée, la patiente est ramenée au rôle 1. Il est décidé en accord avec le COMSANTÉ, le conseiller santé du CPCO et le COMDETAIR de déclencher une Medevac P1 sur le rôle 3 de Kaia. L’équipage en alerte déclenche la préparation du C160 Transall. L’ambassade obtient l’autorisation de sa fille restée en France. 15h00 : L’état de la patiente se dégrade. Elle désature sous quinze litres au masque à haute concentration. La patiente est intubée et placée sous ventilation mécanique. 16h30 : L’EMA/CPCO autorise le décollage de l’avion. Le pronostic vital est engagé. 16h46 : Décollage direction Kaia. La patiente reste stable pendant tout le vol.
Sauvetage en mer dans les Caraïbes Le 3 février 2012 le médecin principal Delphine Seguy , médecin référent gendarmerie du CMIA AntillesGuadeloupe, a participé au sauvetage en mer d’un membre d’équipage philippin du porte-conteneur Le Colomba qui présentait de violentes douleurs abdominales. Cette mission, effectuée en étroite collaboration avec l’équipage du Dragon de la sécurité civile et un plongeur de la brigade nautique de gendarmerie, a permis une pris en charge du patient au CHU de Pointe-à-Pitre dans les meilleurs délais.
17h58 Kaboul : Posé de l’avion. Durée de vol minimale. La patiente est prise en charge par l’équipe de réanimation du rôle 3.
Rôle 1 du DETAIR Douchanbé : medevac d’une ressortissante française Le rôle 1 du DETAIR Douchanbé assure prioritairement le soutien des militaires français du site. Il peut également, sur demande du COMDETAIR, effectuer des consultations au profit des ressortissants français de Douchanbé (50 personnes environ). C’est ce qui s’est passé le 9 mars 2012...
ux !!!
Venez nombre
13h00 Douchanbé : Demande du COMDETAIR. Je pars avec mon infirmière rejoindre une ressortissante française qui fait un malaise dans un restaurant. À notre arrivée, la patiente est inconsciente, bradycarde, en ventilation spontanée et présente une mydriase
Une alerte « A3 » est tenue en permanence, dès lors qu’un Transall est disponible, au profit des militaires du DETAIR. C’est la première fois que cette alerte est activée pour une ressortissante civile française mais cela lui a sauvé la vie. Cinq jours plus tard, la patiente bénéficiera d’une Stratevac civile pour la ramener à Paris à l’HIA Percy.
Médecin Marion Rebardy Médecin du DETAIR de Douchanbé CMA de Cazaux
Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
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26, 27 et 28 juin à l’EVDG
Journée nationale du réserviste 2012 En 2011, plus de 3 200 réservistes présents dans tous les corps et dans toutes les unités opérationnelles ont composé la réserve opérationnelle du service de santé des armées.
© EV1(R) M. Cabon - Marine Nationale
À l’occasion de la JNR 2012, les réservistes du Service ont animé une quinzaine de conférences dans les facultés de médecine et les instituts de formation en soins infirmiers mais aussi des démonstrations de matériel et de techniques de prise en charge de blessés.
À Satory, plus de quatre cents collégiens et lycéens et de très nombreuses entreprises partenaires étaient rassemblés, en présence de Monsieur Gérard Longuet, ministre de la Défense et des anciens combattants. Une convention de partenariat entre la défense et l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, représentée par Madame Mireille Faugère, directrice générale, a été signée.
Selon le classement 2012 paru dans Le Figaro magazine du 17 mars, six des Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) s’imposent parmi les meilleurs de France. Pour les établissements de 300 à 600 lits, l’HIA Sainte-Anne à Toulon se situe en 20e position et l’HIA du Val-de-Grâce à Paris en 45 e position.
Six réservistes de la direction régionale du SSA de Saint-Germain-en-Laye y ont animé un atelier « du rallye citoyen » au sein d’une unité opérationnelle (PS 05) déployée par le centre médical des armées de Versailles.
Pour les établissements de 100 à 300 lits, l’HIA Robert Picqué à Bordeaux se place en 10e position, l’HIA Clermont-Tonnerre à Brest en 15e, l’HIA Laveran à Marseille en 17e et l’HIA Bégin en 20e position, dans un classement qui répertorie 50 établissements.
La journée a été clôturée par une cérémonie de ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe, dédiée à la réserve, en présence du médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées.
Voir le palmarès sur le site internet Le Figaro.fr
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Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
© DR
© DR
li Hôpitaux et c
© MC S. Cueff
12 Palmarès 2n0 iques
en bref...
Le médecin général des armées Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées, a accueilli le commissaire général de corps aérien JeanMarc Coffin (photo), Directeur central du service du commissariat des armées (DCSCA) au sein de l’École du Val-deGrâce. Le DCSCA a présenté les éléments constitutifs du futur corps des commissaires des armées, tant sur le plan statutaire qu’en matière de parcours professionnel, d’enseignement militaire supérieur, de maquette des emplois et de modalités d’intégration dans le nouveau corps. © CCH E. Chérel - BCISSA
Au centre d’instruction naval de Brest, le médecin en chef (R) Jacques Braescu a apporté son témoignage de chirurgien de la réserve opérationnelle du SSA. Faire connaître les armées et la réserve militaire constitue pour lui un nouveau défi. L’auditoire était constitué d’élèves de l’enseignement supérieur brestois, accompagnés de l’inspecteur d’académie du Finistère.
13 février 2012 – réforme de l’administration militaire, réunion d’information au profit des OCTASSA
© CCH E. Chérel - BCISSA
La journée nationale du réserviste (JNR) honore chaque année les hommes et les femmes qui ont choisi de servir notre pays dans le cadre de la réserve militaire opérationnelle ou citoyenne. Le 15 mars 2012, le SSA a participé à la 12e édition.
HIA Legouest : record de rapidité pour les IRM Un délai moyen de 19,2 jours d’attente est nécessaire pour obtenir un rendezvous pour une IRM à l’HIA Legouest, contre 51 jours en moyenne pour les autres installations de la région Lorraine. L’IRM de Legouest a examiné près de 5 200 patients en 2011. Ce chiffre « continuera à progresser, car le service rendu au malade est meilleur » explique le médecin-chef adjoint du service d’imagerie dans le Républicain Lorrain. En 2012, l’hôpital disposera d’un nouvel appareil, plus rapide, plus large et plus silencieux, offrant plus de confort aux patients. Le service d’imagerie de l’HIA Legouest est ouvert de 8 h à 18 h, avec une garde d’astreinte 24h/24.
© S.Barreau
OCTASSA
Maladie d’Alzheimer : prise en charge multidisciplinaire à Laveran À l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Laveran, l’Unité transversale de nutrition (UTN) propose une information spécifique sur la dénutrition des patients touchés par la maladie d’Alzheimer et un soutien psychologique est également organisé.
DRSSA de Lyon : réunion d’instruction régionale des réserves La DRSSA de Lyon a organisé dans les locaux de l’École de santé des armées, le 8 mars 2012, une journée d’instruction pour 120 réservistes. Au programme : la réforme du soutien, les nouvelles modalités des MEDEVAC, les actualités de la réserve et ses modes de gestion, la présentation du régiment médical, l’organisation et le fonctionnement d’un centre médical des armées, le programme d’activités 2012…
Évolution de l’enseignement militaire supérieur des OCTASSA Un groupe de travail composé des représentants des différents bureaux de la sous-direction RH de la DCSSA et de l’École du Val-de-Grâce élabore actuellement un plan d’action relatif à la validation des acquis et de l’expérience à destination des OCTASSA. Il réfléchit également à l’évolution des modalités de l’enseignement supérieur du 1er et du 2e degré.
La maladie d’Alzheimer se caractérise par des troubles mnésiques, du comportement et de l’humeur s’accompagnant progressivement de troubles nutritionnels, de la déglutition et d’une perte d’autonomie pouvant conduire le malade à un état de dépendance complète. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer dans une dynamique pluridisciplinaire est incontournable. L’équipe de Laveran poursuit son action pour fédérer les soignants et améliorer la qualité des soins par une réponse adaptée aux besoins des patients et des aidants.
Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
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Sport
La Grande Odyssée Savoie Mont-Blanc
© Clotilde Richalet
Pour la première fois cette année, un vétérinaire des armées a intégré l’équipe vétérinaire de la course de chiens de traîneaux “La Grande Odyssée Savoie Mont-Blanc” qui s’est déroulée du 7 au 19 janvier 2012. Cette course bénéficie du soutien du 13e BCA et du GAM pour la construction d’igloos lors du bivouac au mont Cenis.
Chiens de race Alaskan Husky à l’arrivée d’une étape
A
ux cotés de l’Iditarod et de la Yukon Quest, elle fait partie des plus grandes courses de chiens de traîneaux au monde, avec une distance totale de plus de 1 000 km, découpée en neuf étapes. La Grande Odyssée se distingue des autres épreuves par l’altitude à laquelle évoluent les concurrents, son profil qui impose de franchir plus de 25 000 m de dénivelé positif cumulé, les 70 % de la course qui se déroulent en dehors des domaines skiables et par la moitié de ses étapes qui est nocturne.
Une course de sportifs de haut niveau Cette année, trente-trois attelages, douze nationalités et quatre cents chiens de haut niveau étaient au départ. Ces animaux sont spécialement sélectionnés pour leurs qualités d’endurance, de puissance, de vitesse et de résistance au froid. La plupart des attelages sont composés de chiens de race « Alaskan Husky » qui sont particulièrement rapides. Chaque musher (pilote) dispose d’un pool de quatorze chiens, qu’il attelle par huit ou dix pour chaque étape.
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Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
Un suivi médical permanent Les six vétérinaires s’assurent de l’aptitude médicale des chiens pour l’épreuve et assurent le soutien médical pendant la course. L’état de santé des chiens est vérifié quotidiennement, avant le départ et à l’arrivée de chaque étape, ainsi que lors de points de contrôle intermédiaires. La majorité des affections rencontrées concerne l’appareil locomoteur. Même si l’utilisation de bottines permet de protéger les coussinets, le contact avec la neige et la glace est responsable de nombreux phénomènes d’abrasion ou de traumatismes (plaies, crevasses, gelures). Les symptômes digestifs (syndrome stress-diarrhée-deshydratation) constituent le second motif de consultation.
Un suivi particulier des perturbations métaboliques Malgré une dépense énergétique très importante, l’anorexie est fréquente. Elle est provoquée par le stress de la course, les changements environnementaux et nutritionnels, l’effort intense
et la fatigue. La déshydratation fait l’objet d’un dépistage attentif. Enfin, le vétérinaire est vigilant aux signes d’hyperthermie d’effort car chez le chien, la chaleur est évacuée principalement par l’arbre respiratoire (halètement) en raison de l’absence de glandes sudoripares. Lors d’effort intense, et malgré une température extérieure basse (de 0 à 5°C), les capacités de thermorégulation peuvent être dépassées. Des contrôles anti-dopage sont réalisés sur les chiens par les vétérinaires de la course sous le contrôle direct de l’Agence Française de Lutte contre le Dopage. Cette participation constitue à la fois un bon entraînement à l’exercice du soutien vétérinaire sur des effectifs importants d’animaux en milieu hostile et un échange bénéfique de l’expertise du vétérinaire militaire au profit de chiens sportifs. Vétérinaire principal Aurélie Levieuge Antenne vétérinaire de Rillieux-La-Pape
Pour en savoir
+
www.grandeodyssee.com
© Jérôme Lardat
Attelage de 10 chiens
© Laurent Stephan
Examen clinique d’un chien
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Activités opérationnelles
Medevac du Bathelico sur la FOB* GWAN Le 20 janvier 2012, le plan MASCAL sur la FOB GWAN est déclenché. L’équipe Medevac HM** est engagée pour les évacuations médicales.
*FOB : Forward Operational Base **HM : Hélicoptère de Manœuvre
9h40, le bureau des opérations du Bathelico pré-alerte l’équipe Medevac. « Nombreux blessés sur la FOB GWAN ». Il est rapidement décidé par le PECC Task Force Lafayette d’intervenir à l’aide de deux Hélicoptères de manœuvre (HM) SA 532 Cougar escortés par un Tigre et une Gazelle. En vol, l’HM en configuration “soute lisse” est conditionné pour un afflux de blessés : respirateur branché, kits prépositionnés de perfusion, traitements intra-veineux (sédation, antalgie) préparés, aspiration et bouteilles d’oxygène disposées. Les dernières informations des blessés sont transmises à l’équipe médicale. Après un posé sur la FOB Surobi pour récupérer deux équipes médicales, l’HM récupère deux blessés catégorie “Alpha” (priorisation d’évacuation). Direction l’HMC de Kaia. Les blessés restent instables. Une continuité dans le contrôle
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Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
des lésions est maintenue. Les conditions en vol, notamment en période hivernale, apportent de nombreuses contraintes : le froid avec risque d’hypothermie, le bruit avec une communication entre médecin et infirmer se limitant à un tableau Velléda, les vibrations limitant les gestes techniques, l’altitude avec un risque d’hypoxie et le vent relatif important en Cougar (vol portes ouvertes). Après le posé sur l’HMC de Kaia, deux rotations suivront sur la FOB GWAN pour évacuer quatre blessés catégorie “Bravo” et un “Alpha”. Dans l’après-midi et en soirée, l’équipe Medevac réalisera trois transports secondaires (TAC Medevac) depuis l’hôpital US Rôle 3 de Bagram Air Field afin de récupérer quatre blessés catégorie “Bravo”
(dont deux initialement “Alpha” lors de Medevac US). La dernière rotation se terminera à 1h45. Les évacuations se sont réalisées porte ouverte, sous une nuit de niveau 5, la continuité des prises en charge étant limitée à l’éclairage d’une lampe de bouche et d’une Pedzel. Médecin Laurent Cloarec Cellule Medevac Bathelico, Pamir CMA Bordeaux-Mérignac
Dossier
Transformation du management du SSA
ECPA-D
Derrière l’origine (et parfois la prononciation) anglosaxone de « management » se cache en fait un mot bien « françois » puisqu’il date du 13e siècle, « mesnager », qui signifiait à l’époque « conduire son bien, ses richesses… de façon judicieuse ». On dirait aujourd’hui « piloter de façon efficiente ». C’est bien là le but de la réorganisation du management du service de santé des armées, qui accompagne la transformation de l’ensemble de ses composantes. Ces travaux ont été conduits depuis plusieurs mois et arrivent aujourd’hui à maturité.
MGA Gérard NEDELLEC Diecteur central du SSA
Le positionnement du directeur central au plus près du chef d’étatmajor des armées et des chefs d’état-major sera la garantie pour le Service, qui détient des compétences exclusives, d’assurer le conseil et l’aide à la décision de la façon la plus rapide et la plus efficace possible. En décidant de vous présenter cette nouvelle direction centrale qui fonctionnera sur le site de Vincennes dans sa nouvelle configuration dès l’automne 2012, nous souhaitons que vous puissiez vous en approprier l’esprit, vous familiariser avec le nouvel organigramme afin que, tous ensemble, nous soyons au rendez-vous de Balard.
MGI Ronan TYMEN Diecteur adjoint du SSA
Le service de santé des armées (SSA) s’est engagé depuis 2008 dans une vaste réforme touchant l’ensemble de ses composantes afin de les rationaliser et d’améliorer leur performance.
et la démarche de performance seront au cœur de la nouvelle direction centrale. Enfin la lisibilité interne et externe de l’organisation du service est le troisième objectif à atteindre.
Cette évolution majeure ne pouvait pas se concevoir sans une révision de la chaîne de management de la direction centrale, « vieille de plus de vingt ans ».
Le pôle de gouvernance ministériel du site de Balard, aux places comptées, impose la conception d’une organisation fonctionnelle harmonieuse sur deux sites. Une « tête de chaîne » à Balard qui assurera au directeur d’être physiquement au sein du niveau central ministériel. Un échelon « Vincennes » constitué de quatre sous-directions conçues autour de quatre grands domaines de compétence.
Trois objectifs majeurs ont conduit cette réorganisation. Le juste positionnement du service au sein du commandement des armées, localisé à Balard. La recherche de cohérence dans la planification budgétaire, son exécution
Cette architecture novatrice sera mise en place au 1 er octobre 2012. Ainsi un rodage de deux ans permettra d’être totalement opérationnels pour l’échéance officielle programmée pour la fin 2014. J’attends beaucoup de cette évolution majeure. Elle augmentera encore la satisfaction du besoin des forces. Elle améliorera le pilotage de nos différents établissements. Elle optimisera nos ressources financières, de plus en plus comptées, qui sont mises à la disposition du Service.
Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
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Dossier : Transformation du management du SSA
Pourquoi réorganiser la DCSSA ? Comme l’ensemble des états-majors, directions et services centraux du ministère de la Défense, le service de santé des armées (SSA) s’inscrit dans la réforme du haut commandement des armées et participe à la rénovation de la gouvernance du ministère. MCS Jean Marie GERBOUD Chef du Bureau Études et Pilotage
Trois objectifs majeurs ont présidé à la conduite de cette réorganisation : • l’inscription du SSA au sein la nouvelle gouvernance ministérielle ; • un renforcement de la lisibilité de l’organisation du service, en interne comme vis-à-vis de l’extérieur à travers la mise en œuvre d’une Direction centrale du service de santé des armées (DCSSA) rénovée ; • l’apport au plus près des autorités du ministère d’une expertise dans les domaines relevant des compétences exclusives du SSA.
Le service a entrepris une réorganisation de son administration centrale, guidée par le positionnement, à l’horizon 2014, du Directeur central (DC) auprès du chef d’état-major des armées au sein du pôle de gouvernance ministériel de Balard et par l’articulation autour de quatre ensembles fonctionnels, placés chacun sous la responsabilité d’un adjoint au directeur central.
Limitée par la capacité d’accueil du site de Balard (60 personnes pour le SSA), la future DCSSA fonctionnera sur deux sites : - un échelon inséré auprès du directeur central au sein du pôle de Balard, chargé des fonctions d’élaboration de la politique de direction et de pilotage ; - quatre sous-directions localisées sur le site de Vincennes, en charge des fonctionnalités indispensables aux cinq composantes du SSA (médecine d’armée, médecine hospitalière, recherche biomédicale, ravitaillement sanitaire et formation).
© ARTEFACTORY1
Calendrier de déploiement
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Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
Les quatre sous-directions seront responsables de la déclinaison et de la mise en œuvre dans leur périmètre de responsabilité de la politique du SSA. Afin d’améliorer la cohérence et l’homogénéité des actions concernant un même domaine d’activités, chaque adjoint au directeur central exercera une autorité directe sur les établissements et la sous-direction relevant du même périmètre. La DCSSA déploiera cette nouvelle organisation sur le site de Vincennes dès l’automne 2012, afin de l’éprouver et d’être pleinement opérationnelle lors du transfert effectif à Balard, prévu à la fin de l’année 2014.
Dossier : Transformation du management du SSA
© ARTEFACTORY1
DCSSA « Balard » L’échelon central Balard de la Direction centrale du service de santé des armées (DCSSA) est organisé afin de correspondre au mieux avec celui de l’État-major des armées (EMA) et ceux des armées. Placé à leur contact, il permettra un dialogue de proximité renforcé. Chef d’état-major des armées
Directeur central
Directeur central adjoint
CEMA
DC
DCA
Cabinet Chef de cabinet bureau chancellerie et officiers généraux
division « Performance, synthèse »
bureau communication
EMO - SAN L’État-major opérationnel Santé (EMO-S), en charge de la planification et de la conduite du soutien médical des opérations extérieures et des missions intérieures, est l’interlocuteur direct du centre de planification et de conduite des opérations de l’EMA. Il rejoindra les autres états-majors opérationnels à Balard.
Le Directeur central (DC), localisé au plus près du Chef d’état-major des armées (CEMA), disposera d’un cabinet, du bureau chancellerie et officiers généraux, d’un bureau de la communication et de l’information. Il disposera de quatre adjoints, officiers généraux du corps des médecins des armées :
ECPA-D
• un adjoint Offre de soins et expertise • un adjoint Emploi • un adjoint Ressources spécialisées • un adjoint Personnel et écoles
Medevac
Chacun aura autorité directe sur une sous-direction et les établissements relevant de son périmètre d’attributions. Ils assureront l’articulation entre Balard et l’échelon de Vincennes.
La nouvelle organisation répondra à plusieurs axes de perfectionnement aussi bien en interne (projet de service par exemple…) qu’en externe (adaptation du SSA aux enjeux ministériels et interarmées).
Le Directeur central adjoint (DCA) du service de santé des armées dirigera les travaux de la direction centrale et garantira la cohérence du fonctionnement de la DCSSA, en liaison avec les quatre adjoints au directeur central.
Sous l’autorité directe du DCA, la division « Performance, synthèse » préparera les éléments de politique générale et de stratégie du Service. Elle s’assurera de la cohérence d’ensemble des politiques sectorielles. Dirigée par un officier général, elle réalisera la programmation des ressources et veillera à la conformité de l’exécution budgétaire. Elle assurera le pilotage de la performance au travers, notamment, du dialogue de gestion, des politiques de contrôle interne et de la démarche qualité. Enfin, elle coordonnera les réponses des sous-directions destinées aux états-majors et directions de l’administration centrale du ministère de la Défense et en assurera la synthèse. Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
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Dossier : Transformation du management du SSA
L’adjoint au directeur central
« Offre de soins et expertise » Les bénéfices attendus : Adjoint au Directeur Central
OFFRE DE SOINS ET EXPERTISE VINCENNES Sous-directeur
MGI Christian BOUAT Sous-directeur Hôpitaux
Créer “offre de soins et expertise” s’inscrit dans le cadre, d’une part, d’un renforcement du pilotage de l’offre de soins du SSA, de l’insertion des établissements du SSA dans la réforme de la santé et de la consolidation de la gouvernance de la fonction hospitalière.
HÔPITAUX RECHERCHE
1
Cellule d’aide au pilotage
5
Bureaux :
}
34
Bureau « Offre de soins » Bureau « Politique hospitalière » Bureau « Gestion de l’activité hospitalière » Bureau « Recherche »
Elle s’inscrit aussi dans le cadre de la transformation de la fonction recherche du SSA. Cette recherche, qu’elle soit mise en œuvre par l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) ou par les services médicaux hospitaliers ou des armées, est résolument centrée sur le besoin des forces. Cette création garantira ainsi l’insertion du SSA dans la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » (HPST), tout en faisant valoir l’exception militaire. L’offre de soins en faveur de la communauté de Défense sera développée, encouragée. La collaboration entre praticiens des Centres médicaux des armées (CMA) et des Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) ainsi qu’avec les chercheurs de l’IRBA sera renforcée.
18 •
Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
Bureau « Études et expertises scientifiques »
Actions prioritaires : • Définir la politique hospitalière • Définir la politique de recherche • Piloter l’offre de soins en coordination avec la santé publique • Encadrer et piloter les coopérations entre les établissements de soins du Service et les établissements civils • Accroître la visibilité de la recherche du SSA dans le paysage national et international
Enjeux majeurs : • Le déploiement de cette nouvelle organisation renforcera la gouvernance des hôpitaux (aux niveaux politique, économique et financier) et coordonnera les plans d’actions visant à résorber le déficit hospitalier. Cela répond à des enjeux majeurs pour le SSA, dès la période 2011- 2014. • Le pilotage de la fonction recherche au profit du besoin des forces, et dans une démarche de performance économique assise sur un dialogue de gestion par objectifs, lui confèrera une gestion lisible, efficiente et réactive. • La recherche clinique du service de santé des armées restera en cohérence avec les évolutions organisationnelles et réglementaires de ce secteur au niveau national. Elle sera dynamisée et valorisée. C’est un enjeu majeur, gage de maintien des agréments au sein des hôpitaux des armées.
• Définir une politique globale d’offre de soins, visant à repositionner la communauté militaire au cœur du dispositif (définition des orientations et des modalités de la coopération et de la contractualisation effectuées en local - entre HIA/CMA et avec les partenaires civils) • Consolider la cohésion d’ensemble du Service • Renforcer les relations avec la santé publique en développant le dialogue et les coopérations avec la DGOS (Direction générale de l’offre de soins) et les ARS (Agences régionales de santé) • Renforcer la gouvernance de la fonction hospitalière • Consolider la mise en œuvre d’une politique de recherche centrée sur le besoin des forces, en cohérence avec le pilotage tripartite EMA-SSA-DGA de la recherche biomédicale de défense • Doter la fonction recherche du service de santé des armées d’un outil moderne, réactif, recentré sur un site unique et sur des capacités scientifiques et d’expertise répondant à des problématiques spécifiquement militaires • Générer de la transversalité par la définition de la politique d’offre de soins, intégrant la médecine hospitalière et la médecine d’armée, en relation avec la sousdirection « emploi et capacités » pour la composante « médecine d’armée » • Constituer le référent scientifique et technique du Service • Densifier les coopérations et les partenariats au sein du Service, et sur la scène nationale, voire internationale, afin de préserver (ou d’accéder à) des compétences rares, et renforcer la stratégie d’influence de la France notamment au sein de l’OTAN.
Dossier : Transformation du management du SSA
L’adjoint au directeur central
Adjoint au Directeur Central
EMPLOI
« Emploi »
VINCENNES Sous-directeur
PLANS-CAPACITÉS
MGI Jean-Paul BOUTIN Sous-directeur Action scientifique et technique
Emploi, plans et capacités : pourquoi ? La réorganisation du commandement du Service a nécessité beaucoup de réflexions et de partages. L’un des objectifs majeurs était de fédérer et mettre en cohérence l’ensemble des composantes du soutien direct des forces. Il sera atteint avec la création de l’adjoint Emploi au directeur central et de la sous-direction Plans et capacités. Ces appellations ne doivent rien au hasard et méritent des explications. Nous sommes tous invités à améliorer constamment la pratique de la médecine d’armée. Pour cela une structure de coordination et de pilotage est nécessaire.
C’est la mission de la sous-direction chargée d’établir les plans (plans d’action, projets, programmes, réglementation, normes), de définir et acquérir les capacités nécessaires pour les réaliser (au sens de la défense et de la santé), d’en suivre la bonne réalisation (activités, services rendus, qualité) et de participer à la planification et à la conduite des opérations pour la fonction santé. Elle comportera sept bureaux et des adjoints spécialisés qui gèreront des réseaux. Elle reprend, à l’identique ou presque, des fonctions incontournables du soutien des forces comme le pilotage de la médecine de prévention, de la santé vétérinaire, l’expertise des risques ou l’organisation générale du service, d’autres voient leurs contours largement redéfinis. C’est pourquoi trois de ces bureaux font l’objet d’une présentation dans ce numéro : médecine d’armée, cohérence capacitaire opérationnelle et l’EMO-Santé qui aura la particularité d’être déployé à Balard au sein du CPCO. Au-delà de la sous-direction, la logique de la réforme justifiait que toute la médecine d’armée soit placée sous l’autorité d’un adjoint au directeur central.
BALARD EMO Santé
1
Cellule d’aide au pilotage
6
Bureaux :
}
37
Bureau « Organisation générale » Bureau « Médecine d’armée » Bureau « Cohérence capacitaire opérationnelle » Bureau « Coopérations internationales » Bureau « Expertise des risques sanitaires » Bureau « Activités vétérinaires »
L’adjoint Emploi se voit donc confier la responsabilité des directions régionales et de la tutelle technique des DIASS, du SPRA et du CESPA, tous établissements dont la mission est bien exercée au bénéfice principal du soutien direct des forces. La bonne médecine d’armée ne pourra être exercée qu’à travers une organisation matricielle, exigeant des liens très forts et permanents avec le bureau Offre de soins de la sous-direction hôpitauxrecherche et les sous-directions d’appui à l’activité et des ressources humaines.
Le Bureau « Cohérence Capacitaire Opérationnelle » (CCO) Une capacité militaire correspond à des moyens, humains et/ou matériels, mobilisables pour remplir une mission. Pour le Service de santé des armées, la création du bureau « Cohérence capacitaire opérationnelle » (CCO) répond à un triple objectif : • une centralisation des actions du SSA dans le domaine capacitaire, non seulement sous l’angle « défense », mais aussi sous l’angle « santé » en interministériel ; • une cohérence dans les stratégies d’acquisition d’équipements pour les forces et le SSA, en assurant une compatibilité et une interopérabilité des systèmes ; • une meilleure intégration du SSA dans la démarche ministérielle de conduite des programmes d’armement.
Chargé de la préparation de l’avenir en matière capacitaire, le bureau CCO conduit la réflexion prospective et définit les orientations capacitaires : - il contribue à l’élaboration du contrat opérationnel du SSA. Il en décline les besoins capacitaires pour chacun desquels il définit les moyens matériels et humains nécessaires, le concept d’emploi, les besoins en formation et en préparation opérationnelle ; - il dirige tous les travaux de doctrine d’emploi du soutien médical des opérations dont il constitue le point d’entrée unique du SSA ; - il assure l’interface d’une part avec la délégation générale pour l’armement des programmes d’armement et de défense NRBC et d’autre part avec les officiers de cohérence opérationnelle de l’état-major des armées ; - il entretient des relations étroites avec les organismes capacitaires et prospectifs nationaux et internationaux, notamment de l’OTAN et de l’Union Européenne. Le chef du bureau CCO assure la fonction d’Officier de cohérence d’armée (OCA) pour le SSA.
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Dossier : Transformation du management du SSA
Le Bureau « Médecine d’armée » (BMA) Le BMA réunit en une même entité les dimensions technique et organisationnelle de la médecine d’armée, cœur de métier du soutien médical des forces, avec un double objectif : • garantir la satisfaction des besoins opérationnels des états-majors et des forces par un soutien médical de qualité et de proximité, une offre de soins et de préparation adaptée à leurs spécificités ; • renforcer la lisibilité de la chaîne organique pour faciliter les interactions avec les états-majors.
Le BMA est chargé de réglementer, coordonner et piloter la médecine d’armée en métropole, outre-mer et en opérations extérieures. Il supervise trois grands domaines d’activité : - la médecine praticienne, dans le respect des bonnes pratiques médicales : offre de soins au profit de la communauté de défense, expertise dans le domaine de l’aptitude au service et à certains emplois, prévention médicale, applications aux milieux spécifiques (sous-marins, coups de chaleur d’ exercice…) ; - les activités médicales opérationnelles : élaboration des directives relatives au soutien des activités à risques, à la préparation opérationnelle, au secourisme, participation à la définition des dotations sanitaires des CMA, participation à l’application de l’hygiène et la sécurité en opération ; - le management et le pilotage : pilotage des CMA en lien avec les DRSSA : coordination des modes d’actions, directives pour optimiser leur performance ; recherche constante de la qualité, interface organique avec les états-majors dans le domaine de la médecine d’armée notamment pour la préparation opérationnelle.
L’État-major opérationnel santé (EMO-S) Créé en septembre 2009, l’EMO-S est chargé du soutien médical des opérations, des missions intérieures et des autres missions de la posture opérationnelle dans les domaines de la doctrine, de la planification, de la conduite et du retour d’expérience (Retex). Ces évolutions sont justifiées par la nécessité, dans le cadre de la réforme du haut commandement dans les armées et de l’objectif Balard 2015, d’identifier un point d’entrée unique pour chaque périmètre « missionnel ».
Il poursuit sa montée en puissance et assure désormais intégralement trois missions : • gestion centralisée de la totalité des évacuations médicales. • diffusion du Retex dans le domaine médical. • désignation de tout le personnel de la fonction « santé » en opération.
L’EMO-S rejoindra Balard. Il trouvera naturellement sa place au sein de la future sous-direction « Plans-Capacités » de la DCSSA. Cependant son action n’a de sens que si elle intègre une forte transversalité. Dans le même esprit, la centralisation de missions au niveau de l’EMO-S doit s’accompagner d’une concertation étroite avec les organismes (DRSSA, etc.) et établissements (HIA, CMA, etc.) du
service. La projection d’un personnel impose en amont la vérification de son aptitude et de sa disponibilité auprès de ses autorités de tutelle, de sa préparation opérationnelle en lien avec l’École du Val-de-Grâce, de la mise à disposition du matériel ad hoc par la chaîne de ravitaillement… L’EMO-S est donc, dans le domaine opérationnel, une sorte de hub entre le SSA et les armées. Son mode de fonctionnement - à l’instar de celui la DCSSA transformée - doit garantir un niveau élevé de circulation de l’information, horizontale comme verticale, afin d’optimiser son efficience. ECPA-D
L’organisation de ses équipes en « Mcodes », en miroir des « J-codes » du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) lui confère une grande lisibilité auprès des armées et de leurs états-majors opérationnels.
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Dossier : Transformation du management du SSA
L’adjoint au directeur central
« Ressources spécialisées » Celui-ci aura la charge, avec l’adjoint chargé du « personnel et de la formation » d’apporter aux établissements du Service ce dont ils ont besoin pour fonctionner. Ce sera un des deux adjoints « support » du SSA. MGI Pierre HUET-PAILHES Sous-directeur Organisation, soutien, projection L’adjoint au directeur pourra s’appuyer sur une sous-direction de la DCSSA et sur des établissements « effecteurs » dans son domaine d’action. Le nom de la sous-direction : « Appui à l’activité », n’est pas neutre. Il témoigne de l’obligation pour les bureaux qui la composent d’avoir en permanence à l’esprit leur objectif principal : apporter une aide au fonctionnement des établissements.
Outre l’assistance juridique, cette sousdirection regroupera les fonctions de gestion financière et d’investissement : équipement, infrastructure et systèmes d’information. Elle devra permettre de mettre en cohérence les investissements du service avec les ressources dont il dispose.
Les établissements effecteurs seront constitués par : • la Direction des approvisionnements en produits de santé des armées (DAPSA) qui a déjà la charge des marchés, de l’exécution financière et de l’approvisionnement en médicaments et matériels et à laquelle sera rattaché le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA) ; • le Centre de traitement de l’information médicale des armées (CeTIMA).
Assistance juridique MG Rémy MEESEMAECKER Sous-directeur Affaires juridique et administratives Aujourd’hui, ce que l’on peut appeler les métiers du droit et des normes non financières composent la sous-direction « Affaires juridiques et administratives ». Depuis le départ de la surveillance administrative vers l’inspection du service de santé des armées en 2010, elle ne compte plus que trois bureaux : - « Droit et déontologie » ; - « Conventions, brevets et droits aux soins » ; - « Achat public ».
Dans la nouvelle organisation en quatre sous-directions et une division, prévus respectivement sur le site de Vincennes pour les premières et sur le site de Balard pour la dernière, ces mêmes métiers rejoindront la sous-direction « Appui à l’activité ». C’est elle qui fédèrera l’ensemble des fonctions de support nécessaires à l’action du service dans le contexte très spécialisé et réglementé qui est le sien. Un nouveau grand bureau, « Affaires juridiques », regroupera les actuels bureaux « Droit et déontologie » et « Conventions, brevets et droit aux soins » qui formeront, sous la même dénomination, les deux sections de ce bureau. Le bureau « Achat public », aussi spécifique que déjà inséré dans le réseau du pilotage des achats ministériels, demeure en l’état.
Point important On le voit, il s’agit d’une modification essentiellement formelle. Pour des besoins restés identiques, les solutions actuelles ayant été regardées comme adaptées et bien dimensionnées, il n’y avait pas de raison d’en changer. Il n’y aura donc pas, dans le domaine du soutien juridique et administratif du service, de vrai changement d’habitudes à prendre.
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Dossier : Transformation du management du SSA
Budget - Finances Des ressources dédiées aux activités de soins dans un environnement budgétaire très contraint L’objectif principal de la Loi organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances (Lolf) était d’améliorer la performance de la gestion publique, tant en termes d’efficacité que de qualité et d’efficience.
ACHC François STEY Sous-directeur Budget et Finances 3 - Une exécution budgétaire encadrée
Le nouveau schéma d’organisation financière du SSA - Budget opérationnel de programme (BOP) - comprend deux composantes principales : • une programmation des activités ; • un budget prévisionnel de répartition des ressources et de consommation des crédits.
1 - Vers Balard 2015 Une nouvelle organisation de l’administration centrale est prévue pour fin 2012. Elle permettra de renforcer les fonctions de soutien par la transversalité entre différents bureaux.
Adjoint au Directeur Central
fonctions financières de gestion des crédits et du patrimoine du SSA
RESSOURCES SPÉCIALISÉES
Sous l’autorité de l’État-major des armées (EMA), dans le cadre d’une charte de gestion, le SSA gère ses ressources avec un objectif de performance économique de ses hôpitaux afin de renforcer le processus achat-finances, maîtriser les charges et déployer un dispositif efficace de contrôle interne. S’appuyant sur une directive de l’EMA de mars 2011, le contrôle interne comprend sept dispositifs de contrôle. Son but est d’assurer la maîtrise des risques des activités opérationnelles qui est la priorité du Service. Les contrôles internes comptable (cartographie des risques, organigramme fonctionnel, contrôles) et budgétaire (soutenabilité et comptabilité budgétaire) constituent un axe majeur d’action des gestionnaires.
VINCENNES Sous-directeur sera plus en lien avec la chaîne interarmées des soutiens, les soutiens locaux des bases de défense, et disposera d’une structure unique de pilotage de l’exécution et du suivi du budget
APPUI À L’ACTIVITÉ
BALARD division
La mise en œuvre de la comptabilité générale de l’État • comptabilité patrimoniale : immobilisation et stocks en cohérence avec la gestion logistique (ex : comptabilité du matériel). • contrôle interne comptable : pour tenir une comptabilité de qualité permettant une certification par les auditeurs externes.
programmation des ressources, notamment hospitalières
PERFORMANCE, SYNTHÈSE
Des activités en réseau 2 - Des recettes financières particulières (source Projet de loi de finances)
BUDGET DU SSA - 2012
DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT ET D’INVESTISSEMENT
1,417 milliard ¤
324,4 millions d’euros - Elles connaissent une baisse d’environ 5%. Cette enveloppe est constituée de 166 M¤ de recettes extra-budgétaires (activités de soins) et de 154 M¤ de crédits budgétaires (issus de la loi de finances)
77,1%
22,9%
dépenses de personnels 16552 emplois
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Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
FINANCEMENT DU SSA recettes attendues :
524,5 millions ¤ production de soins
37%
La transformation des fonctions financières est une réalité. C’est d’abord le progiciel de gestion Chorus, désormais en phase opérationnelle après un démarrage difficile en 2010 et une année d’apprentissage en 2011. Ce sont de nouveaux outils qui préfigurent la dématérialisation : carte-achats, formulaires, facturation. Enfin, une nouvelle organisation interne au SSA : un Budget opérationnel de programme (BOP), six unités opérationnelles correspondant aux grandes fonctions du service, et deux centres de services partagés en dépenses et recettes. Cette organisation simplifie les circuits en regroupant les tâches et les agents dans une chaîne achats-finances allant des établissements aux centres de gestion financière.
Dossier : Transformation du management du SSA
L’adjoint au directeur central
« Personnel et écoles » L’adjoint « Personnel et écoles » au directeur central voit désormais placées sous son autorité les écoles, la chaîne d’administration RH et une sous-direction « Ressources humaines » rénovée. La réorganisation de la sous-direction RH a pour ambition d’inscrire les processus de gestion collective et individuelle ainsi que d’administration des personnels du service dans le cadre des évolutions interministérielles et ministérielles de la fonction RH. À ce titre, la création d’un bureau « Politique et organisation des RH » témoigne d’une volonté de gouvernance stratégique de la fonction à même d’effectuer la veille, les études relatives aux personnels et d’élaborer la politique RH du service. En charge du processus de gestion prévisionnelle des ressources humaines et de l’élaboration des Référentiels en organisation (REO), ce bureau coopère avec le bureau « Effectifs et masse salariale » (EMS) dans le respect de la double contrainte du plafond des effectifs autorisés et de la masse salariale allouée. Le bureau « EMS », soumis aux évolutions induites par la Lolf, à la mise en place
d’Arhmonie et à la prise en compte de la solde des personnels du service par le calculateur Louvois depuis 2011, regroupera un ensemble de compétences jusqu’alors partagées entre l’actuelle sous-direction RH et les armées. Le processus « organisation des RH » ainsi rénové et maîtrisé permettra de mettre en œuvre une gestion des personnels optimisée, plus orientée vers la satisfaction du besoin en termes de « métier ». À cet effet, la création d’un « comité de coordination de la gestion des métiers » permettra de procéder aux arbitrages aux fins de satisfaire les justes besoins du service. La nouvelle sous-direction RH a également pour ambition au travers du bureau « Politique de formation, recrutement, reconversion » de suivre chaque individu dans les étapes de son parcours professionnel.
MGI Frédéric FLOCARD Sous-directeur Ressources humaines
Adjoint au Directeur Central
PERSONNEL ET ÉCOLES VINCENNES Sous-directeur
RESSOURCES HUMAINES
6
Bureaux :
87
Bureau « Politique et organisation des ressources humaines » Bureau « Effectifs et masse salariale »
1 Cellule d’aide au pilotage Bureau « Gestion des ressources militaires » Bureau « Gestion des ressources civiles » Bureau « Gestion des réserves » Bureau « Politique de formation, recrutement, reconversion »
Le Bureau « Politique et organisation des ressources humaines » Le bureau « Politique et organisation des ressources humaines » (PORH) décline, en termes de ressources humaines, la politique générale ainsi que l’organisation du service de santé des armées. Placé sous l’autorité d’un médecin des armées, il est composé de deux sections : la section « Politique des ressources humaines » (PRH) et la section « Organisation et gestion prévisionnelle des ressources humaines » (OGPRH).
nel. Elle prend en compte l’ensemble des évolutions des métiers, notamment du domaine de la santé dont elle est le seul référent au sein du ministère de la Défense, et tout évènement pouvant avoir un impact significatif sur la fonction « ressources humaines » du SSA. Chargée de la veille RH, cette section permet ainsi aux autorités du service de disposer d’une vision globale de la dimension « ressources humaines » dans les processus décisionnels.
La section PRH a pour mission de garantir la cohérence de la politique des ressources humaines du service, y compris celle relative à la condition du person-
La section OGPRH propose, à court et moyen termes, la répartition de la ressource humaine en fonction des moyens alloués au SSA et des besoins
quantitatifs et qualitatifs exprimés par les sous-directions de la DCSSA. À cet effet, elle est chargée de la gestion prévisionnelle des ressources humaines, selon une logique non pas statutaire, mais de métiers. Ainsi, la section OGPRH assure la coordination entre les sous-directions, les bureaux de gestion et le bureau « organisation générale » de la sous-direction « plans-capacités » (qui reste responsable de l’organisation des structures) dans le but d’anticiper finement toute manœuvre RH découlant des évolutions organisationnelles du service.
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Vie du Service
HIA Legouest
La deuxième mai
de garde universitaire de Le cabinet médical de garde universitaire de l’APSAM (Association de Permanence des Soins de l’Agglomération Messine) est hébergé dans les locaux de l’hôpital d’instruction des armées Legouest de Metz depuis le 9 février 2012.
a maison médicale de garde a été inaugurée par le médecin général Felten, médecin-chef de l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Legouest et la présidente de l’APSAM, le Dr Siegrist, en présence du général de corps d’armée Péran, gouverneur militaire de Metz, du médecin général inspecteur Bouat, sous-directeur hôpitaux du SSA, du directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) Lorraine, des directeurs des hôpitaux de la ville et de nombreuses personnalités civiles.
L
Organisée depuis 2004 par l’APSAM, la permanence des soins de l’agglomération messine était auparavant implantée
24 •
Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
sur le site du CHR Bon Secours qui s’installera prochainement en périphérie de Metz. La situation géographique de l’HIA ainsi que l’existence d’un service des urgences ont conduit naturellement l’APSAM à solliciter Legouest pour l’accueillir afin d’assurer une permanence des soins au centre ville.
Un projet innovant, symbole du lien Armée-Nation Un important travail collectif, associant l’ARS Lorraine, le SSA et la Ville de Metz, a permis l’avènement de ce projet innovant tant par sa conception que son financement. Ce cabinet place l’hôpital au cœur de la cité messine, au service des militaires et
de la population tout en étant en accord avec la conception des missions de service public du SSA. C’est un véritable symbole du lien Armée-Nation.
Une parfaite collaboration… Ce nouveau lieu d’accueil des urgences de soins de premiers secours se fait en parfaite collaboration avec le 15, la régulation médicale et les services d’accueil d’urgence. Les appels sont régulés par une permanence 24h/24. Le médecin régulateur établit un premier diagnostic puis détermine le degré d’urgence et prend les mesures nécessaires : un conseil médical en attendant l’ouverture du cabinet médical du médecin traitant, le dépla-
Vie du Service
son médicale cement du patient au cabinet médical de garde, la visite du médecin de garde auprès du malade ou l’orientation vers un service d’urgence (ambulance, SAMU…)
Le médecin général inspecteur Bouat, sous-directeur hôpitaux du SSA
© Photos : ADJ S. Deneuvelaere
France
… un partenariat actif Ce projet témoigne du partenariat actif entre l’HIA, la médecine générale et la médecine hospitalière publique et privée. Ouvert de 20 heures à minuit en semaine, le samedi, les dimanches et jours fériés, le cabinet médical de garde établit des relations de proximité avec le service des urgences de l’HIA qui est ainsi reconnu parfaitement ouvert sur la ville.
Le médecin général Felten, médecin-chef de l’HIA Legouest et la présidente de l’APSAM, le docteur Siegrist
Un soutien de la démarche universitaire
Lieutenant (R) Samanta Barreau Chargée de communication externe HIA Legouest Metz
Salle d’examen
© MCSHC D. Felten
Premier du genre en Lorraine, deuxième de France, ce cabinet de garde médicale offre un lieu de stage aux internes en médecine. La maison médicale de garde est un lieu universitaire. L’implication des maîtres de stage messins (les médecins généralistes) intervient au titre de leur activité dans la permanence des soins et donc en lien avec les internes qu’ils encadrent. Les internes vivent ainsi l’ensemble des missions de continuité et de permanence des soins du médecin de premier recours.
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Activités opérationnelles
Soutien médical es TAAF, situées au sud de l’océan indien, disposent d’une Zone économique exclusive (ZEE) de 2,4 millions de km 2. Faire patrouiller un bâtiment de la Marine nationale dans cette ZEE immense répond à deux besoins : le soutien des forces de souveraineté * et des scientifiques présents sur les îles et la surveillance des pêches et l’assistance aux pêcheurs navigant dans la zone isolée et hostile des « 40° rugissants ».
L
La frégate de surveillance Nivôse a effectué en début d’année 2012, pendant près de deux mois, ces missions de soutien et de surveillance. L’équipe médicale du bâtiment, composée d’un médecin et d’un infirmier, a été régulièrement sollicitée pour différents types d’interventions. À l’occasion d’une courte escale à Mayotte en début de mission, un « Search And Rescue » (SAR) a été réalisé au profit d’une personne présentant une fracture ouverte de la jambe et située en bas d’une falaise inaccessible par voie terrestre ou maritime. La présence de l’hélicoptère embarqué Panther permet ces actions SAR. Parmi les pathologies présentées par l’équipage, celles liées aux conditions environnementales extrêmes ont été bien évidemment les plus fréquentes. Par mer très forte, les mouvements de roulis et de tangage du bâtiment sont responsables de nombreux cas de cinétose, le mal des transports, y compris chez les marins les plus expérimentés, de traumatismes divers par chutes ou chocs. Finalement, seuls deux marins du bord ont été victimes d’hypothermie et nécessité une prise en charge médicale.
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Sur les îles Eparses, les forces de souveraineté ont sollicité l’aide de l’équipe médicale du Nivôse : tandis que le détachement présent sur l’archipel des Glorieuses souhaitait un avis médical sur le traitement d’une plaie profonde, le détachement présent sur l’île d’Europa, éprouvée par le passage récent d’un cyclone, demandait un appoint en matériel de soins.
Extraction du blessé vers le pont supérieur
© MP G. Loarer
Le médecin principal Loarer, médecin major de la frégate de surveillance Nivôse, présente la mission du service médical du bâtiment, effectuée en ce début d’année 2012, dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
Plus au sud, à proximité des îles australes, se trouvent les bâtiments de pêche : palangriers et caseyeurs. La légine et la langouste, pêchées respectivement dans la ZEE des îles Crozet et de Kerguelen et dans celle des îles SaintPaul et Amsterdam, constituent les principales richesses régionales. Plusieurs consultations ont été réalisées à bord du Nivôse au profit de contrôleurs de pêches et des douanes, mais aussi de marins-pêcheurs. Dans un cas, c’est le médecin qui s’est déplacé par zodiac pour consulter à bord d’un caseyeur. Avec plus de 300 consultations dont près du tiers en lien direct avec les conditions environnementales, cette mission aux TAAF illustre le caractère indispensable d’une équipe médicale entraînée et autonome au sein du dispositif d’assistance aux forces de souveraineté et aux pêcheurs. Équivalent maritime de l’aide médicale aux populations, l’aide aux pêcheurs s’inscrit également dans le cadre de la solidarité entre gens de mer. Médecin principal Gwion Loarer Médecin major de la frégate de surveillance Nivôse
* Forces de souveraineté : forces militaires interarmées stationnées dans les départements et collectivités français d’outre-mer.
Prise en charge à bord du Nivôse d’un marin blessé suite à une chute.
Activités opérationnelles
d’une mission aux TAAF
© Frégate Nivôse
Le Nivôse au mouillage devant la base Alfred Faure à Crozet
L’embarcation du Nivôse effectue un transfert de personnel vers un palangrier français
© MP G. Loarer
© MP G. Loarer
Mise en condition du blessé avant medevac héliportée
Actu santé • # 127 • avril • juin 2012
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Exercices
Exercice OTAN à La Valbonne Alors que les derniers éléments étrangers rejoignent leur pays, les premiers bilans de l’exercice Clean Care sont d’ores et déjà positifs. Cet exercice organisé par le CBRN TG (Chemical Biological Radiological Nuclear Training Group), qui se déroulait à La Valbonne du 6 au 10 novembre, devait permettre aux différentes unités participantes de conduire des séances d’entraînement tant individuelles que collectives et de se confronter aux savoir-faire des autres unités dans le domaine NRBC. Parmi les nombreuses délégations étrangères, cinq (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-bas et Belgique) ont joué différents scénarios : explosion dans une usine de pesticides, attaque chimique d’IED, etc. Quel que soit l’incident simulé, la difficulté était de mener les procédures
d’évaluation, de décontamination et de traitement des blessés dans un contexte multinational. D’autres nations, quant à elles, participaient en tant qu’observateurs. Parmi elles, la Turquie, l’Estonie, l’Italie et la Croatie. Objectif essentiel de ce type d’exercice : augmenter le niveau d’interopérabilité entre l’OTAN et les na-
tions partenaires, entraîner les personnels sur le déploiement de matériels médicaux NBC et les utiliser en coordination avec des matériels étrangers. Tout cela a pu être mis en œuvre pendant ces journées et chacun a pu apprendre à travailler avec les autres. LTN Camille Leroy - Adjoint officier emploi du Régiment Médical
Caraïbes 2011 : exercice à vocation humanitaire
« Le 16 novembre 2011, le cyclone Noella ravage Barcuda (Marie-Galante), île de 160 km ² et de 14 000 habitants au large de la Guadeloupe. Le président de l’île, dans l’impossibilité de gérer seul la situation fait appel à l’aide internationale » : tel est le thème de l’exercice Caraïbes 2011. Moins de deux ans après l’opération « Séisme Haïti 2010 » le service de santé aux Antilles met en application, le temps d’un exercice, ses moyens, ses compétences et ses expériences. S’entraîner à conduire une manœuvre interarmées à dominante logistique et valider un concept d’engagement des
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FAA à intervenir en secours d’urgence dans l’arc caribéen ont amené logiquement la Direction interarmées du service de santé des armées (DIASS) à participer à tous les niveaux de l’exercice, qu’il s’agisse de la direction de l’exercice/animation ou de toute la chaîne santé. Ainsi la DIASS, l’UDPS, les CMIA aux Antilles Guadeloupe et Martinique et les infirmeries de bord des bâtiments de la FAN stationnés aux Antilles ont apporté une contribution active à la manœuvre du 14 au 25 novembre. Officier de liaison du COMTAC, un médecin a assuré la coordination sanitaire et l’interface avec les autorités médi-
cales du gouvernement local et les ONG, régulant également les MEDEVAC par voie aérienne. Le poste médical installé sur l’aéroport de Barcuda, armé par 2 médecins, 2 infirmiers et 2 BS a réalisé le soutien santé des forces et participé à l’aide médicale à la population. Des MEDEVAC sur Puma ont été effectuées, dans le cadre de l’exercice par un binôme médecin-infirmier, avec la prise en charge de patients grimés sur un terrain improvisé. Le directeur et une infirmière de la DIASS ont assuré les fonctions de COMSANTÉ et de conseiller santé de la DIREX. Un médecin et un infirmier ont animé quant à eux les séquences sanitaires. Cet exercice a manifestement mis en avant les savoir-faire techniques et la capacité du SSA à travailler en centres médicaux interarmées et à démontrer la pertinence de la MCP, même sous les Tropiques ! Médecin en Chef Hervé Decoussy Directeur Interarmées du service de santé aux Antilles ICS Céline Castex Chef de la Cellule Technico-Opérationnelle
Vie du Service
Première journée Portes ouvertes à l’HIA du Val-de-Grâce La première journée Portes ouvertes de l’hôpital du Val-de-Grâce s’est déroulée le 7 décembre 2011. Ses deux objectifs principaux étaient d’apporter une information sur les activités techniques et cliniques de l’hôpital, puis de présenter la chirurgie robotique après un an d’utilisation au sein de l’établissement. Cette journée était destinée au public le plus large ainsi qu’aux praticiens ayant des liens privilégiés avec l’établissement. Tous les médecins des centres médicaux des armées de la Région Ile-de-France ont été invités ainsi que les médecins du Ve arrondissement de Paris et de certains centres de santé, interlocuteurs réguliers de l’établissement. L’installation dans le hall de l’hôpital d’un stand de chirurgie robotique a permis
Technologie innovante
de répondre aux questions du public et d’effectuer des démonstrations de manipulation sur la console. Un diaporama présentait les services de l’établissement et un aperçu de la participation du personnel de l’hôpital aux missions extérieures. Les posters de présentation des activités des services ont contribué au succès de cette journée. Médecin chef des services hors classe Alain Houlgatte HIA Val-de-Grâce
115 interventions ont été réalisées avec le robot chirurgical depuis un an. La « coeliochirurgie robot assistée » a prouvé sa capacité d’utilisation pluridisciplinaire répondant à nos objectifs. Le service d’urologie, d’ORL et chirurgie cervico-faciale, de chirurgie digestive et de gynécologie se sont investis dans cette technologie innovante. La présence de ce dernier répondant à l’objectif de fédération au sein de l’ensemble hospitalier militaire parisien. L’optimisation d’utilisation de ce robot a développé au cours de l’année, des partenariats avec certains chirurgiens de l’Assistance Publique.
Un médecin militaire sur le toit des Amériques Un hommage aux militaires blessés et décédés en Afghanistan pour la France a été rendu au sommet
Seize jours aller-retour, pour parfaire sa connaissance de la très haute altitude, de l’hypoxie, du froid extrême et des vents violents. Trois camps d’altitude audessus du camp de base auront été nécessaires mais auront permis des échanges avec des confrères argentins présents au camp de Confluencia à 3 600 m et à celui de Plaza de Mulas à 4 300 m.
Le 4 décembre 2011, le médecin des armées Kedzierewicz, affecté au centre médical des armées des Alpes comme médecin adjoint de l’antenne médicale des armées de Barby / 13e bataillon de chasseurs alpins, a atteint le toit des Amériques, l’Aconcagua à 6 962 mètres. Cette ascension a été partagée avec le
docteur Lionel Bajolle, membre du conseil d’administration de l’association Médecins de Montagne et a permis de créer des liens avec le docteur Bruno Tollenaere, médecin responsable de la consultation de médecine de montagne au CHU de Grenoble.
Plusieurs gelures, des symptômes de mal aigu des montagnes, une rétinopathie de haute altitude, des gonalgies et un état d’épuisement avancé à la descente du sommet, constituent les différentes pathologies rencontrées pendant l’expédition. Médecin des armées Romain Kedzierewicz médecin adjoint de l’antenne médicale de Barby / 13e BCA
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Livres engagement en
Afghanistan
Cinq siècles d’histoire équestre au service de la France Jérôme Arnauld des Lions Photographies : Jean-François Leclercq Éditions : Michel de Seguins Dès 1515, François 1er choisit le site du Carrousel dans les jardins du château de Fontainebleau pour y implanter ses écuries de chasse à courre. Depuis cette date, en ce lieu unique en France, se sont succédées, sans discontinuité, de multiples générations de cavaliers et de chevaux. Tout d’abord royales puis impériales et enfin militaires, ces écuries ont vu passer de nombreux souverains et dirigeants de l’État français. Cet ouvrage retrace, pendant cinq siècles, l’histoire de ces lieux, de ces hommes, de ces chevaux et à travers eux l’histoire équestre à Fontainebleau, l’évolution fonctionnelle de l’équitation et la fin de l’utilisation du cheval au combat.
Après trois longs séjours en Afghanistan, le lieutenant Charline Redin, journaliste pour le magazine Air Actualités, éprouve le besoin de rendre hommage aux militaires engagés. La destination afghane était, au départ, un reportage parmi d’autres. Puis, sur place, le coup de foudre pour un pays et ses cultures. De Kaboul à Kandahar en passant par la Kapisa, elle s’est confrontée à la rigueur du terrain en s’immergeant dans la réalité du conflit pour en faire ressortir l’essentiel. Il s’agit d’un carnet de missions qui multiplie les regards et les points de vue, qu’ils viennent du ciel, du sol ou qu’ils soient tournés vers l’avenir. Un livre de témoignages fort et sans pudeur.
Après les attentats du 11 septembre 2001, la France décide de rejoindre la coalition de l’OTAN qui intervient en Afghanistan. Les éditions « l’’esprit de tous les combats » consacrent un livre-album à la Task Force La Fayette. Des textes de Christophe Gautier, illustrés par les images du reporter-photographe José Nicolas, montrent la diversité et la complexité de cette mission, et témoignent de la réalité de l’engagement des unités de l’armée de terre française en Afghanistan. Un livre pour rendre hommage au dévouement de ces milliers de soldats, et aussi pour honorer la mémoire de ceux qui ont laissé leur vie là-bas.
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Sous le régime du sabre La gendarmerie en Algérie, 1830-1870 Auteur : Damien Lorcy Éditions : Presses universitaires de Rennes Héritière de la maréchaussée d’Ancien Régime, la gendarmerie est une force de police à statut militaire répartie sur tout le territoire français au moyen d’ un réseau de brigades. Elle accompagne le corps expéditionnaire qui part à la conquête de l’Algérie en 1830 en qualité de “Force publique”. Sur place, elle exerce ses fonctions traditionnelles de police tant à l’égard des militaires que des civils européens et indigènes ; ce qui permet de saisir de manière précise et vivante l’activité des gendarmes en Algérie et la vie de la colonie. La thèse dont cet ouvrage est issu a obtenu le Prix littéraire de la Gendarmerie et le Prix du Cercle algérianiste.
Insignes et brevets de spécialités de l’armée de terre et des services communs Auteurs : MAJ Luc Binnet Dominique Humbert Éditions : Soteca Les insignes homologués dans la famille des insignes dits de “spécialités” englobent des situations et des domaines très différents. Ces insignes sont souvent ignorés du public voire même des militaires. C’est pourquoi le service historique en collaboration avec les Éditions 14-18 magazine a décidé de réaliser cet ouvrage qui permettra de répondre aux questions du plus grand nombre.