Kiblind Atelier imprimé, Coloriage – n°54.
Un regard neuf et poétique sur la vie quotidienne.
Image Yuan Goang-Ming, Landscape of Energy - stillness, 2014 © Courtesy of the Artist
Une Biennale XXL !
Autour de La vie moderne, trois autres expositions à découvrir : Ce fabuleux monde moderne, Rendez-vous 15 et Anish Kapoor chez le Corbusier au Couvent de la Tourette ; et deux plateformes à explorer : Veduta et Résonance.
Infos et billetterie biennaledelyon.com
ENTRテ右
Édito Pour nos vacances, nous avions choisi les charmes de l'Orient. Et alors que nous bavassions tout à fait simplement avec Leonardo Di Caprio et Virginie Ledoyen sur quelque plage thaï, leur passé d'artistes en atelier nous frappa comme jadis la pomme esquinta Isaac Newton. Et si nous concevions notre magazine comme un laboratoire, et si nous en faisions un perpétuel work in progress. La création est un chantier sans fin. Ces travaux, commencés par le premier hominidé qui traça le premier trait sur la première pierre du monde, n'ont jamais eu pour but d'aboutir. Il n'existe pas de ligne d'arrivée à la course artistique, mais des routes à paver de fantasmes pour mener nulle part. Car, comme bien souvent, la destination n'a aucune importance, seul compte le cheminement ; seuls comptent les types qui injectent le mortier, qui taillent la pierre, qui posent la dalle et qui passent à l'étape suivante ; seuls comptent les échanges, les rencontres et les confrontations qui naissent d'un processus forcément collectif et qui en enfantent aussitôt un autre. Cette émulation, nous la retrouvons partout, tout le temps, dans une génération, un mouvement, une exposition, une discussion. La nouvelle formule de Kiblind prend ainsi naturellement la forme d'un atelier. Un espace en continuelle évolution qui mue selon les humeurs du temps, qui se transforme selon les artistes qu'il accueille et qui n'existe que par la pluralité des acteurs qui y participent. Cette nouvelle maison se visite par pièce, comme chez Century 21 : du hall d'entrée décomposé au vestiaire pour se saper, en passant par la boîte à outils, l'espace d'exposition ou encore le salon du chill. Pour ce numéro 54, le carton d'invitation est lancé, en forme de Kiblind à colorier, pour que tous participent à l'élaboration de cet atelier toujours en devenir. Et aussi pour se faire kiffer, faire pleurer les feutres, et faire parler le style.
Atelier imprimé - Entrée
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rphéon est une mille de caractères u répertoire formel versifié qui se comose de six variantes, alisées à partir de ssins obtenus avec fférents outils écriture. Elles peuvent re utilisées ensemble u indépendamment, texte ou en titrage.
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Maxime Prou et Adèle Favreau
Carbonnet, Geoffrey Pellet et Large : Arthur Bonifay, Léo
Guy Yanai = peintures et jardins
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Tim Lahan, cartoon et barbelés
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Jérémie Martinez
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Édito 07 Sommaire 08 En couverture 10 En typo 11 Instant Insta 12 Es klingelt 14
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Atelier E N I ZMuësli A G A (Paris) M D N I L B I K
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Jun Cen – participant chatoyant.
Intro Picto Orphéon 17 Carnet de voyage 18 Infographie radiophonique 22 Documentaire illustré 24 Images de marque 28
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ACCROCHAGE Antonin Bertrand 34 Anna Wanda Gogusey 35 Groduk & Boucar 36 Aurélien Farina 37 Sarah Boris 38
STAFF Directeur de la publication : Jérémie Martinez Direction Kiblind & Klar : Jean Tourette Gabriel Viry Baptiste Viry Jérémie Martinez
Rédaction Kiblind : Maxime Gueugneau Gabriel Viry - Jean Tourette - Jérémie Martinez Baptiste Viry - Olivier Trias - Simon Bournel-Bosson Alizée Lagé- Margot Chauvin - Chloé chat - Matthieu Sandjivy. Cahier Mode : DA | Baptiste Viry - Assistante | Alizée Lagé - Photographe | Thomas Chéné - Styliste | Alix Devallois.
Atelier imprimé - Entrée
Léon Maret 39 Louis Granet 40 Roméo Julien 41 Pablo Grand Mourcel 42 Thoka Maer 43
Relecture : Frédéric Gude Merci à : Simon Boileau - Simon Chambon-Andreani David Chauvet - Cyprien Courtalon - Mathilde Dubois Elora Quittet -Manon Raupp - Basil Sedbuk Château Fort-Fort - Guillaume Chauchat - Emmanuel Espinasse - Julien Girardot - Ruppert & Mulot. Direction artistique : Klar (www.agence-klar.com)
Orphéon Basse
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SALON Ciné club 45 Alice sous la Terre 46 La Danse des morts 46 Francis saucisson Contre l’âge bête 47 Jochen Gerner 47
Las Vegas Studio 48 Girl Band 49 Orange Milk Record 49 Pantruche 50 PNL 50
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VESTIAIRE Paint 53
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SORTIE D'ATELIER Formula Bula #3 65 Transient Festival 66 Paris Electronic Week 66 Maison Sauvage #2 67 Pitchfork Festival 67 Tout Va Bien 68
INFOS Le magazine Kiblind est imprimé sur papier Fedrigoni Couverture : Arcoprint Milk 300g Papier intérieur : Arcoprint Milk 100g Imprimeur : DEUX-PONTS Manufacture d'histoires 5, rue des Condamines - 38320 Bresson www.deux-ponts.fr
Édité à 40 000 exemplaires par Kiblind Édition & Klar Communication. SARL au capital de 15 000 euros - 507 472 249 RCS Lyon . 27 rue Bouteille - 69001 Lyon 04 78 27 69 82 - www.kiblind.com Le magazine est diffusé en France. Liste complète sur www.kiblind.com.
Atelier imprimé - Entrée
Thomas Danthony 68 Lezilus 2005/2015 69 Natalie du Pasquier 69 Roca Balboa 70 Square 72
Ce numéro comprend un cahier supplémentaire de 32 pages pour la région Rhône-Alpes. ISSN : 1628-4146 // Les textes ainsi que l’ensemble des publications n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits strictement réservés. THX CBS. Tonight's «la» Night (NY version). Contact : redaction@kiblind.com
En couverture – Ruppert & Mulot
C'est bien vrai qu'elle saoule un tantinet cette Sœur Anne. À parler de vieille façon, à rouiller sur son balcon, à scruter l'horizon. Au début c'était sympa mais, à la longue, elle est apparue un poil zélée, jusqu'au stade « pénible » des choses. Que ne batifole-t-elle pas avec ses amies ? Pourquoi refuse-t-elle la joie ? Où sont ses foutus crayons de couleurs ? Le coloriage, en voilà une saine occupation. Ce coloriage qui décuple l'imagination raisonnée, qui tient tranquille les enfants et qui offre à la paresse sa plus artistique excuse. Pour ces raisons – et bien d'autres, mais nous ne nous épancherons pas – nous contrarions sans peur l'insolente dépression de Soeur Anne et lui opposons cette couverture du n°54, à colorier quasi entièrement, et réalisée par le satanique duo (Florent) Ruppert & Mulot (Jérôme).
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Cette doublette fait frémir le monde de la bande dessinée depuis plus de dix ans. Eux qui commencèrent, en créant le fanzine Del Aventure du côté de la belle Côte d'Or, surfent aujourd'hui sur les montagnes de dollars qu'ils amassent album après album. Depuis leur rencontre avec Jean-Christophe Menu, leur pénétration dans la clique de L'Association, et leur premier ouvrage Safari Monseigneur (2005), ils n'ont de cesse de déconstruire et reconstruire avec magie les règles de la narration et du dessin bien éduqué. Une inconvenance récompensée par un amour sans faille des connaisseurs (Le Royaume, Un Cadeau, Panier de Singe, Sol Care-
lus chez L'Association) et du grand public, lorsqu'ils font un saut chez Dupuis (La Grande Odalisque avec Bastien Vivès, La Technique du Périnée). Il est sûr que la ligne claire, fine, quasi sensitive et l'humour absurde qui émaillent leurs albums ne peuvent laisser indifférent l'homme qui se targue d'être bon. Aussi cette couverture saura-t-elle sans doute le contenter lui l'amateur, lui le coloriste en herbe, lui qui sait apprécier la bande dessinée sous son meilleur visage. Les derniers albums de Ruppert & Mulot, Famille Royale et
La Technique du Périnée, ont paru respectivement chez L'association et Dupuis en 2015 et 2014. Plus de Ruppert & Mulot : www.succursale.org Iillustrations : projet sucursale - visite guidée.
Atelier imprimé - Entrée
En typo –
Kiblind Magazine (Benoît Bodhuin) Orphéon (Marine Stephan) San u Mustonen (Amsterdam). FF
Gaël Darras (Fr)
R O H N
Benjamin Collet & Jeppe Carlsen.
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Gustavo Torres : du GIF…
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CNAP // façonnage, impression
Atelier imprimé phone-art et peintures
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Thomas Pregiato
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Emmanuel
Maxime Prou et Adèle Favreau
Carbonnet, Geoffrey Pellet et Large : Arthur Bonifay, Léo
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Guy Yanai = peintures et jardins
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Elsa Audouin et Aurélien Arnaud
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Thomas Danthony
Victor Moa i – Dans ta face !!
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Letter Proef Tuin ≈ vagabondage Guillaume Hugon,
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Benoît Bodhuin (typographie)
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Tim Lahan, cartoon et barbelés
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Alles Gut : Antoine Eckart
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Shun Sasaki / Graphiste japonais
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Comme cela n'aura pas échappé aux yeux aguerris, le magazine Kiblind a changé sa typographie. Et la transformation n'a pas été faite de manière porcine. Les nouveaux caractères ont été apportés par deux jolis créateurs : Benoît Bodhuin qui a réalisé pour nous la « Kiblind Magazine », et Marine Stephan , qui nous confie la première utilisation post-diplôme de sa « Orphéon ».
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Bingo Shoot
E J U B N Kiblind Atelier E N I ZMuësli A G A (Paris) M D N I L B I K Jun Cen – participant chatoyant.
Marine Stephan est brillante. L'âge, au chiffre au bas, et son diplôme frais n'y changent rien. Heureux sommes-nous donc de disposer de sa « Orphéon » qui lui valut les regards doux de ses professeurs de l'ESAD d'Amiens. Ces caractères, faits pour être lus de tous, sont en partie inspirés des bien-aimées « Optima » (Hermann Zapf) et « Bodoni » (Giambattista Bodoni) auxquelles Marine Stephan ajoute la sainte vibration humaine. Point de grossièreté, mais ce qu'il faut d'intime pour donner à l'outil de lecture, une âme sensible. BENOÎT BODHUIN : www.bb-bureau.fr | MARINE STEPHAN : www.marinestephan.com
Atelier imprimé - Entrée
C'est donc les paupières et les pommettes rougies que nous vous présentons la typographie « Kiblind Magazine » tracée par Benoît Bodhuin. Ce dernier sévit depuis une paie dans le monde fabuleux des dessinateurs de caractères - ses « Marianne » ou « Zig-Zag » sont là pour lui fournir sa réputation – et qu'il en défend ardemment les innovations via son site Qualité Graphique Garantie. Cet âpre militant du bien écrit avec une once de fun nous a fourni ici une typographie qui emprunte à la légendaire « Olive Antique » son espièglerie (sic) en se jouant des règles de correction optiques et ses coupes verticales. À cette « Grotesque classique », Benoît Bodhuin ajoute malicieusement quelques glyphes alternatifs, un léger trouble et un dessin joyeux. Tout Kiblind, quoi.
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INSTANT
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Maria-Ines Gul
Felix Pfäffli
Malika Favre
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Julia Rothman
Gluekit
Shutter Clothing
Raphaël Garnier
Scott Rance Johnson
Bratislav Milenkovic
Lorraine Loots
Conner Perry
Atelier imprimé - Entrée
INSTA
Transmental
El Don Guillermo
Matt W. Moore
Sam Brewster
Thibaud Herem
Anna Lomax
Lennard Kok
Bobby Doherty
Mrzyk & Moriceau
Stefen Knoell
AndraxSupertramp
Felipe Pantone
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Es klingelt RÉBUS CONTRE PÈTERIE
LE BOUDOIR DE.. MME MOISY COBTI
par Emmanuel Espinasse
Co-rédactrice en chef à étapes magazine depuis 2011 Livres préférés - Tim Ingold, Une brève histoire des lignes, Éditions Zones Sensibles, 2011. - Ernesto Oroza, RikImbili, Publication de la Cité du design et de l’université de Saint Etienne, 2009. - Bruno Feitler, André Stolarski et Elaine Ramos, O design de Bea Feitler(directrice artistique brésilienne), Naify éditions, 2012. - Patti Smith, Just Kids, Éditions Folio Flammarion. - Emile Zola, Au Bonheur des Dames, la série des RougonsMacquart. Une revue récente Volcan, le dernier numéro de la revue Lagon faite par Sammy Stein, Bettina Henni et Alexis Beauclair. 2015 des folles» (pour la contrepétrie RDV p.62 en bas à gauche. RÉPONSE :« Les parterres de bouses attirent les mouches comme
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Une lecture du moment Deane Simpson, Young Old, Urban utopias of an aging society, Editions Lars Muller Publishers, 2015/ Direction artistique de Joos Grotens.
PLAYLIST COLORIAGE par M.Gueugneau
1- Velvet Underground – White Light /White Heat 2- Aphex Twin – Yellow Calx 3- Walter Carlos – Theme from A Clockwork Orange 4- A$AP Rocky – Purple Swag 5- Babe Ruth – Turquoise
Un livre de photographie Sophie Bramly, de Walk this way.
6- Bobby Vinton – Blue On Blue 7- Booba – Billets Verts 8- D'Angelo – Brown Sugar 9- Terry Riley – A Rainbow in Curved Air 10- Björk – Black Lake
Atelier imprimé - Entrée
Un livre de chevet Et je relis Les Fleurs du mal de Beaudelaire, on me l’a laissé à cet endroit gentiment. Et beaucoup de presse et de magazines, etc.
CRUCIFORMES
INTRO PICTO Texte — M.Gueugneau Pictos — Klar
COLORIAGE Cet artiste de la
que fut Victor Hugo nous disait il y a peu :
« La forme, c'est le fond qui remonte à la surface. » Respectant à mort les grands hommes de la
, nous suivons son propos
et adaptons la forme graphique au fond qu'elle sert. Plusieurs
différents sont ici à la disposition du menu du
jour : voyage spatio-temporel, amour, data, illustration, entraide, pictogramme, interview, fraternité, archives, patchwork et évidemment quelques
. Car c'est bien de la couleur et du
coloriage que nous allons traiter ici dans les grandes largeurs, sous la forme d'un grand
. D'abord, la vision large, avec un
petit tour des multiples usages de nos pigments
de par le
monde et les époques. Et puis on ressert l'étau, avec Michel Pastoureau et sa science, avec Yves Klein et son bleu, avec Pantone et sa magie qui transforme les couleurs en uniquement. Pour finir bien sûr, par un
Atelier imprimé - Cruciformes
.
verts
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CARNET DE VOYAGE Sujet — G.Viry Photographies — Klar
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Un monde de coloriages – Comment expliquer que les cahiers de coloriages pour adultes trustaient encore cet été la moitié des vingt meilleures ventes mondiales de livres sur Amazon ? La réponse autour du monde, en histoires et en raccourcis, entre do-it-yourself, effets de mode et art-thérapie. En voici le Carnet de voyage, qui n’est pas l’apanage de Titouan Lamazou. Atelier imprimé - Cruciformes
INDE - « Cheese nan, pigments naturels et mandala »
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Bien avant l'heure, l'Inde aurait pu devenir le berceau du coloriage. C'est le pays de la couleur, célébré chaque année à grands coups de pigments (la Holi) et du Mandala, représentation cosmique de l'univers et des Dieux, utilisée notamment pour la méditation. Le VJing peut dire merci ; les amateurs de papier devront pourtant attendre le numéro spécial Inde des 100 coloriages anti-stress, édité par... Hachette.
JAPON - « Ambiance feutrée à Tokyo »
USA - « On cherchait les Indes... »
Après la Révolution, soumis au blocus économique de ses voisins, le gouvernement cherche à produire un crayon « made in France ». En 1795, NicolasJacques Conté invente une nouvelle mine, en mélangeant le graphite et l’argile. Le crayon Conté est né, sa Manufacture aussi, avant l’introduction progressive des pigments. L’allemand Staedtler arrive plus tard (1835) mais s’approprie, en 2008, la Journée Mondiale du coloriage, organisée tous les 6 mai.
… et puis on a trouvé l’Amérique. Ça arrive, et le premier livre de coloriage, retenu par l’histoire officielle, vient des Etats-Unis. Publié, en 1879, par les Frères McLoughlin, The Little Folks Painting Book est destiné aux enfants, dans un mouvement de démocratisation de l’éducation artistique. La petite maison familiale propose plusieurs ouvrages avant d’être rachetée, en 1920, par l’éditeur de jeux Milton Bradley (Docteur Maboul, Qui est-ce ?, Une famille en or, etc.).
Médecin psychiatre, installé en Suisse, ami puis ennemi de Freud, pionnier de la « psychologie de profondeurs », Jung introduit le coloriage comme un outil thérapeutique, à l’instar de sa propre pratique : « Tous les matins, j’esquissais dans un carnet un petit dessin en forme de rond, un mandala, qui semblait correspondre à ma situation intérieure.» (1918)
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Les crayons vont vraiment se répandre, auprès du grand public, à partir des années trente, notamment aux Etats-Unis. En 1963, Pentel, fabricant japonais de produits d’écriture, apporte sa petite touche de couleurs, en inventant le stylo-feutre. « Spirit of Wonder », revendique l’entreprise, telle une nouvelle merveille dans l’escarcelle des colorieurs.
USA - « Histoire à colorier» Après plusieurs générations de livres pédagogiques ou promotionnels, les cahiers de coloriage américains prennent un sens plus politique, à partir des années soixante. En 1962, le dessinateur Mort Drucker vend 2,5 millions d’exemplaires – un record – de son satirique JFK Coloring Book. En 1968, le FBI diffuse, sous le manteau, le Black Panther Coloring Book, représentant des noirs en train de tuer des cochons habillés en policiers. Pas très fairplay.
Atelier imprimé - Cruciformes
FRANCE « Buddha-bar»
RÉCIT DE VOYAGE —
ANNE LE MEUR, RESPONSABLE ÉDITORIALE D'HACHETTE PRATIQUE
En 2012, le groupe Hachette, 1er éditeur français et 3e mondial, a le génie marketing de lancer une collection de cahiers de coloriages « anti-stress » et carrément « art-thérapie ». Face au succès, il publie deux nouveaux albums, en moyenne, chaque mois : mandalas, forêts féériques, chat-thérapie, flower power, indiens d’Amérique... Alors que de nombreux éditeurs prennent le pas, Ronan Chastellier, Prof à Sciences-Po et spécialiste de la consommation, les qualifient de « charlatans modernes » : « c’est une activité qui représente quand même le degré zéro de la pensée ! ».
« En mai 2012, un peu par hasard, nous avons acquis les droits d'un livre anglais de gribouillage. Nous l'avons adapté pour lui donner un aspect plus graphique et qualitatif. Nous avons également ajouté la mention "art-thérapie" qui allait bien, finalement, avec l'action de colorier, nécessitant d'être au calme, de respirer, en partant simplement du principe que les gens se sentent mieux en coloriant. Au début, certains art-thérapeutes étaient dubitatifs sur l'utilisation de leur discipline mais ça participait aussi de sa mise en valeur. Dans la foulée du premier cahier, nous en avons publié d'autres avec des mandalas, puis des grands sujets de culture générale, appréciés des Français. On fait appel à des illustrateurs en fonction de leurs styles et certains nous proposent également des thématiques, sachant que nous devons rester dans une vraie recherche iconographique, avec beaucoup de détails, pour intéresser notre public. Depuis trois ans, plus de 1,8 million d'exemplaires ont été vendus, à travers plusieurs collections et une centaine d'ouvrages. Les droits ont également été achetés par de nombreux pays étrangers. C'est une vraie mode mondiale, qui a été relancée en France ! »
France - « Cahiers à shopper »
Le coloriage revient sur le devant de la scène et, comme souvent, la mode n’y est pas pour rien, qu’il s’agisse de cibler les enfants, les adultes ou encore mieux : les deux. En 2012, Castelbajac sort son cahier et Hermès publie une édition de luxe, à 160 euros l’unité. APC s’associe au magazine espagnol Apartamento et mobilise plusieurs figures de l’illustration contemporaine : Geoff McFetridge, Matt Leines, Reg Mombassa. La marque enfantine Bonton édite également, en français, le cahier « caché » d’Andy Warhol, réalisé en 1961, mais publié seulement en 1990.
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ÉCOSSE « Whisky interdit » Sur les sentiers de la coolitude, le coloriage s’impose pour les adultes, avec le nouveau siècle, en privilégiant l’axe transatlantique. En 2004, l’illustrateur californien Aye Jay se fait remarquer avec son Gangsta Rap Coloring Book. À Londres, Nina Chakrabarti, d’origine indienne, publie My wonderful world of fashion (2009), permettant de s’inventer des ongles, des tatouages ou de personnaliser ses boots Vivienne Westwood. L’éditeur anglais Belly Kids propose enfin Thrill Murray, un cahier de coloriages dédié à l’acteur américain le plus cool...
En 2013, Johanna Basford, illustratrice écossaise et « évangéliste de l’encre », publie Secret Garden, un album de coloriages parfait pour la communauté, ultra-féminin et ultra-détaillé. Le succès est immense et mondial, estimé, selon certaines sources, à près de 7 millions d’exemplaires. Même retentissement pour les rejetons, Enchanted Forest puis Lost Ocean. Marabout, l’éditeur français de Jardin Secret, n’a pas pu s’empêcher d’en rajouter sur sa baseline : « Chasse au trésor anti-stress ».
Atelier imprimé - Cruciformes
PASSEPORT BIOMÉTRIQUE
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— La France est aujourd’hui le premier producteur et consommateur de coloriages pour adultes.
Plus il y aura de coloriages, moins il y aura d’arbres : le raccourci est facile mais, en attendant, de l’Inde au Brésil, Amazon se frotte les mains. L’été est déjà loin, mais 5 ouvrages à colorier font encore partie du Top 20 de ses ventes mondiales. Johanna Basford est traduite dans plus de quinze langues, notamment en Chine où le nombre d’exemplaires dépasse tout entendement. Hachette vend également les droits de ses cahiers dans le monde entier dont, récemment, en Corée du Sud, en Thaïlande ou en Israël. « C’est un effet de mode, commente Anne Le Meur. Il va sûrement s’essouffler, mais il y aura toujours des adeptes, comme des joueurs de Sudoku ! ».
Brésil - « Adults only» En Brésil, comme ailleurs, le coloriage pour adultes est passé au rang de phénomène d’édition. L’adaptation de Secret Garden aurait déjà passé le million d’exemplaires, ce qui n’est pas moins étonnant que le succès de Suruba para colorir. Ces « partouzes à colorier » ont déjà fait l’objet de deux volumes et de plusieurs rééditions, s’inscrivant dans une autre tradition, celle du coloriage érotique, représentée notamment par Color my boobs ou Sex position coloring book.
CARTE POSTALE DE MEXICO — « STAR » INTERNATIONALE DU GRIBOUILLAGE, CLAIRE FAŸ EST DÉSORMAIS INSTALLÉE AU MEXIQUE, AVEC SES CRAYONS ET SA MAISON D’ÉDITION.
COMMENT SONT ARRIVÉS LES CAHIERS DE GRIBOUILLAGES ? C’était un projet personnel, qui me tenait à cœur, visant à « croquer » l’univers du bureau (puis du couple et de la famille), à travers un procédé simple, accessible à tous. C’était assez novateur à l’époque et différent du coloriage, à proprement parler, puisqu’il y avait un propos et plein de petits messages cachés, subliminaux. A l’époque, il a été difficile de trouver un éditeur et un diffuseur, j’avais surtout entendu des « Ça ne marchera jamais ». Finalement, j’ai pu le sortir avec Panama, qui a été racheté, depuis, par Casterman. LE SUCCÈS A ÉTÉ IMMÉDIAT ? Cahier de gribouillages pour adultes qui s’ennuient au bureau a été publié en 2006 et, en effet, il s’est retrouvé en tête de gondole, puis en rupture de stock, au bout d’une semaine. Il y a eu de nombreuses rééditions. Avec Cahier de gribouillages pour les adultes qui veulent tout plaquer, sorti en 2007, on en a vendu, au total, plus d’un million d’exemplaires. A L’ÉTRANGER AUSSI ? Effectivement, ils ont été best-sellers dans plusieurs pays, notamment dans certains, comme l’Allemagne, où l’idée de s’ennuyer au bureau, ou de tout plaquer, est très mal vue... Au final, il y a eu 25 traductions, avec des adaptations à chaque culture. Et 9 ans après, je continue à recevoir des demandes (Europe de l’Est, Corée du Sud, Brésil), ce qui est vraisemblablement lié à la mode des cahiers de gribouillage ou de coloriage pour adultes. En 2016, les cahiers vont également ressortir en France.
CHECKPOINT — On a connu Abel et Caïn, Booba et La Fouine, les Marseillais et les Parisiens. Il faut désormais compter, dans le monde du coloriage, avec la vraie-fausse querelle des Modernes et des Anciens. Pour de nombreux observateurs, le phénomène actuel du coloriage pour adultes serait un reflet de la société post-moderne, soit une réaction à l’utilitarisme, au consumérisme et à l’excès de vitesse. Mais pour d’autres, il exprime aussi le retour à des comportements sociaux « pré-modernes », caractéristiques de l’Ancien Régime, au moment où les loisirs des adultes et des enfants étaient peu distingués. Dans les travaux de l’historien Paul Ariès, cette séparation fait justement partie du passage à la Modernité.
QUE SONT VOS « ÉDITIONS ANIMÉES » ? C’est la nom de la maison d’édition que j’ai fondée pour gérer tout cela et développer d’autres projets. Je viens de sortir, par exemple, le deuxième volume du Cahier de dessin de animé, sur le thème de la mer : c’est un cahier de coloriage, destiné aux enfants et relié à une application permettant d’animer les dessins, de les partager, de les envoyer aux grands parents, etc. www.editions-animees.com www.clairefay.net
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INFOGRAPHIE RADIOPHONIQUE Sujet — J. Martinez Infographie — Château Fort Fort
Le sens des couleurs en occident selon Michel Pastoureau – En décembre 2013, le spécialiste français de la symbolique des couleurs, par ailleurs historien médiéviste et directeur d’étude au CNRS et à l’EHESS, donnait sa vision des couleurs sur France Culture. En cinq jours et cinq interview de 45 minutes, soit une par couleur, Laure Adler recueillit le témoignage de cet érudit des couleurs. Les infographies qui suivent sont inspirées par ces 5 volets de l’émission Hors champs
- des goûts et des couleurs.
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« Pour l’historien, le bleu pose un problème passionnant […]. C’est l’histoire d’un basculement des valeurs. C’est la couleur préférée dans le monde occidental, or dans l’antiquité et à l’époque greco-romaine c’était une couleur malaimée, délaissée ».
Bleu
Atelier imprimé - Cruciformes
« Le rouge est la couleur par excellence […]. C’est la première couleur que l’homme européen a maitrisée ».
Rouge
« On a toujours eu peur du noir car nous sommes des êtres de lumière ».
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« Chimiquement instable, le vert a toujours été associé à tout ce qui était symboliquement instable : jeunesse, amour, espérance, chance, jeux, hasard, etc ».
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« La couleur jaune n’a cessé de se dévaloriser. L’histoire du jaune en occident, c’est presque le contraire de l’histoire du bleu ». « Si j’étais un créateur, j’investirais dans la couleur jaune ».
Jaune Atelier imprimé - Cruciformes
DOCUMENTAIRE ILLUSTRÉ Texte — M. Gueugneau Illustration — S. Bournel-Bosson
Yves Klein
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e L Qui n’a jamais crié, aux côtés de François Valery et Sophie Marceau, son espoir de rêver en bleu azur ? Qui n’a jamais eu envie de se perdre aux confins du ciel et de la mer, là où la nature se confond avec l’infini ? Qui n’a jamais, enfin, émis le souhait d’être cette éponge se gorgeant de la couleur la plus profonde du spectre chromatique ? L’étoile filante Yves Klein
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est lui, en tout cas, de ceux qui se sont épris de l’absolue pureté du bleu. À ce point même que son nom restera à jamais accolé à la nuance qu’il créa, au milieu des années 50, à base de pigment outre-mer et d’un médium fixatif qu’il déposera fièrement en 1960 à l’INPI : l’International Klein Blue. Si cette couleur ne reste, malgré tout, qu’un moyen pour lui
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de parvenir à conquérir l’espace, elle reste la dernière trace de la plus fascinante histoire d’amour entre un homme et une couleur. Une romance qui permit à Klein, au passage, de s’inscrire effectivement dans l’éternité alors qu’il mourut à 34 ans, en 1962, d’une crise cardiaque. Avec un an de plus que Jésus. Coïncidence ? Oui, il y a des chances.
À l’adolescence, quand d’autres reluquent sans vergogne mâles et/ou gonzesses, ce Yves Klein préfère se perdre en haine des oiseaux.
Ceux-là gâchent en effet sa plus grande œuvre : le ciel qu’il observe longuement et que, lors de songes hallucinatoires, il signera de son nom pour en faire sa plus grande œuvre.
Ses tableaux futurs ne seront que les cendres de cet art fantasmé, une quête vers l’infini en forme de mythe de Sisyphe, qui régulera sa vie et transformera durablement, au passage, l’art du XXe siècle.
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Mais la roue tourne doit tourner et l’adolescent qu’il est n’est pas encore la légende qu’il deviendra ; avant cela, l’homme doit se faire jour.
Alors même que Teddy Riner ne naîtra que quelques 40 ans plus tard, le bouillonnant Yves Klein s’éprend tout de même du judo lors d’un long séjour au Japon.
Des Osoto Gari, Uchi Mata et autres Koka, ce bougre de Niçois ne retiendra que la recherche de la perfection technique.
S’ajoute à cela, une tendance tenace pour le mysticisme qu’il entraîne goulûment chez les adeptes de la Rosicrucian Fellowship, en bon rosicrucien qu’il est.
Avec ces deux passions chevillées au corps, Yves Klein ne pouvait simplement peindre jonquilles et tulipes le dimanches en compagnie d’un verre de blanc sucré : ses œuvres se devaient d’être empreintes de spiritualité, de la concordance du fini et de l’infini, d’une quête de l’absolu.
La pureté de la couleur sera son premier dada.
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Yves Klein s'éprend donc du principe des monochromes, qu'il peint au rouleau, plus froid, les pinceaux laissant trop de place à la psychologie de l'artiste. C'est une façon de voir. À sa première exposition, en 1955, le freluquet s'éparpille et envoie à vau-l'eau des monochromes aussi bien bleus qu'oranges, verts, jaunes ou rouges. Une idée saugrenue qu'il abandonne bien vite pour ne se consacrer qu'à ce si distingué bleu, couleur « hors-dimension », dénuée de tout accord psychologique, ne pouvant rappeler tout au plus que les éléments les plus abstraits de la nature, la mer et le ciel. Encore, c'est une façon de voir.
N'empêche que cet entêtement écrit, pour l'art, l'une de ses plus belles pages et devient, pour l'homme, l'une des plus fascinantes aventures chromatiques de son histoire. Avec un de ses soss calé en peinture, il crée donc l'International Klein Blue aka le Bleu Klein, mélange du pigment outremer et d'une résine synthétique nommé Rhodopas. Outre ces élucubrations de technicien, l'effet est bœuf pour le spectateur qui se retrouve plongé dans une profondeur rarement atteinte, une dimension nouvelle en fait, où la beauté invisible de l'esprit et de la nature se retrouve captée sur la toile.
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Les monochromes bleus de l'ami Yvon font mouche chez les Parisiens. Mais le coquin, toujours à la quête de l'appropriation de l'espace et/ou de la dernière blague à la mode, embraye sur son exposition Le Vide, ne présentant...rien. Ce n'est qu'en faisant un tour aux gogues, après quelques lampées de cocktail, que les visiteurs apercevront le fameux bleu, en arrosant le trou des toilettes. La pisse, cette formidable créatrice.
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Ayant fait le tour, en quelques centaines de monochromes, de la question, Yves Klein jette un coup œil aux modèles nues qui déambulent dans son atelier (une habitude stabilisatrice, apparemment). La voilà, la clé. Plus de lien matériel entre le peintre et l’œuvre, mais des pinceaux vivants et une télékinésie qui permet un contrôle total du créateur sur le lien qu’il entend construire entre la chair et l’absolu. Le Bleu Klein se retrouve donc badigeonné sur le torse, les seins et les cuisses de jeunes naïades prêtes à se jeter sans frein sur la page blanche qui leur est offerte.
En fait d’œuvres, il s’agit bien là d’happenings – parmi les premiers du monde – et d’une nouvelle façon de créer : un moment, un process et des outils inédits qui construisent une autre relation, à la fois charnelle et transcendantale, au discours d’un artiste. Le Bleu Klein se chargeant, une fois encore de transporter ces Anthropométries dans une autre dimension. Une femme, du bleu, pas de pull.
La fin de sa carrière sera toujours dédiée à cet infernale course à l’infini, à la captation d’états-moments spirituels, naturels ou de chair ; Yves Klein peindra à l’aide du feu, du vent, de la pluie ou encore mélangera son bleu à l’or (monnaie infinie) et au rose (le sang). Mais plus que ses autres créations, le Bleu Klein aura marqué de son empreinte l’histoire chromatique, artistique et philosophique de son siècle. En 8 ans de formulations artistiques publiques (54-62), Yves Klein aura réussi à inventer une couleur, à lui donner un corps, un esprit et une mystique comme aucun jusqu’alors. Le Bleu Klein est un couloir vers l’espace infini, et Yves Klein, un sacré passeur.
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Pantone – En matière de couleurs, il y a Pantone et les autres. Le fabriquant d’encres, rendu célèbre par son nuancier et son obscure classification échantillonnée, fait figure de référence dans le petit monde du graphisme, du design et de la mode. En inventant ses propres codes et en communiquant par l’objet sur sa propre image, la société s’est hissée au plus haut degré de notoriété qui soit : elle fixe la norme universelle de la couleur.
IMAGES DE MARQUE Sujet — J. Tourette Images — Pantone
Rien n’est tout noir ni tout blanc. Certains parviennent même à dénombrer 50 nuances de gris. Et si l’œil humain a ses limites, l’ensemble des teintes s’étend naturellement sur une palette indéfinie, échelonnée en intervalles imperceptibles et mathématiquement infinis, à défaut d’avoir l’acuité d’un Dieu et le nuancier de l’Univers. En attendant, le notre se limite à un bon millier de couleurs ; ce qui est déjà pas mal pour lancer la conversation. Lorsque l’on demande aux enfants la couleur qu’ils préfèrent, il est rare d’entendre en retour le « Warm Red » ou le « Reflex Blue ». Et pourtant, au fond de chacun d’eux, il y a bien une préférence esthétique naturelle, une sensibilité intime, pour un rouge plus profond ou un bleu moins soutenu. C’est précisément l’art de la nuance ; et là où il y a nuance, il y a justement art. Alchimie et verbe. Quelles couleurs voit Rimbaud, lorsqu’il badigeonne Une saison en Enfer de « A noir, E blanc, I rouge, O bleu, U vert » ? Le rouge de son « I » est-il plutôt celui du vin et de l’ivresse ; ou celui du sang, de la guerre ; ou de l’amour ? Ou bien tout à la fois, selon le mot et l’idée qu’il vient poétiquement empourprer ? La couleur… Et comme il arrive fâcheusement que le cœur ou les yeux manquent de vocabulaire manufacturé pour en exprimer chaque détail, ils échantillonnent un traducteur beaucoup moins verbeux et effectivement plus nuancé : un nuancier.
14 COULEURS DE BASE —
Ça tombe bien, parce que de la précision, il en faut beaucoup dans le secteur marchand. « L’anecdote Kodak » est en cela assez édifiante et permet d’éclairer en quelques lignes tous les enjeux qui se présentaient alors pour Pantone. Dans les années 60, Kodak faisait déjà appel à plusieurs prestataires différents pour l’impression de ses célèbres boîtes jaunes de pellicules. Alors inévitablement, en l’absence d’une codification stricte des valeurs colorimétriques, la nuance imprimée pouvait varier sur une gamme plus ou moins sombre. Physiquement logique. Le problème, c’est que les clients ont regardé plus loin que la boîte : ils en ont déduit que si elle était plus terne, c’est qu’elle venait d’un stock plus ancien ; et de facto que la pellicule à l’intérieur ne devait pas être de première fraîcheur… Aussi, grâce au code Pantone, les imprimeurs ont pu accorder leur violon et utiliser tous exactement le même beau jaune d’œuf de la campagne : le « Pantone 123 ». Par conséquent, si une différence de nuance peut avoir des répercussions sur l’attitude des consommateurs et ainsi sur les ventes, les enjeux ne sont plus les mêmes. C’est très simple : il faut une référence unique et universelle. Il en va de même des nations : en février 2003, le Parlement écossais a débattu d’une mesure pour fixer la couleur du drapeau portant sa croix de Saint-André. Car si la notion de « bleu roi » peut varier selon les us et coutumes, la fantaisie, l’âge des yeux des députés et la finesse du roi, l’étiquette, elle, reste invariable : « Pantone 300 ». Clair, net, précis. Et fait rarissime : une marque fixe la norme.
LA RÉFÉRENCE —
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La rigueur dans la représentation exacte d’une couleur intéresse certes la poésie, mais aussi beaucoup l’industrie. Et c’est ce qu’a bien compris Lawrence Herbert, lorsqu’il rachète Pantone en 1962. Il la connaît bien, cette petite société créée au milieu du XIXe siècle à Moonachie dans le New Jersey ; il la connaît bien puisqu’il y travaille depuis six années déjà et participe à son activité principale : la confection de nuanciers pour fabricants de cosmétiques. Chimiste de formation, sa vision et son innovation a consisté à réduire la liste des pigments utilisés dans la production des encres colorées de 60 à seulement 10 pigments de base, pour garantir une meilleure stabilité des encres produites tout en élargissant la palette des teintes disponibles. De là découle le Pantone Matching System (PMS) et ses références codées qui tendent à devenir de plus en plus familières. Aujourd’hui, 14 couleurs de base 01 plus un dissolvant (Transparent White) permettent d’obtenir 2 310 nuances. De quoi être sacrément précis.
Si Pantone n’est pas la seule entreprise à fabriquer des couleurs et des nuanciers, elle s’est imposée sur le marché comme la référence, notamment dans les secteurs sexy du design, de la mode et du graphisme. Et sans doute moins par la qualité avérée de ses produits que par la coquetterie épurée qu’elle a su donner à son image de marque. Toute son identité tient a peu de choses, qui contiennent l’essence et la totalité de ce qu’elle est : une couleur, un logo typographié, une référenceproduit. Bref, une signature singulière dotée d’une immense vitalité et capable de s’étendre par définition à n’importe quel objet usiné. Ce procès de communication extrêmement puissant, puisque l’objet choisi pour son esthétique pure devient à son tour support publicitaire, les gens du marketing l’ont très bien perçu. Ainsi, depuis 2000, le département Pantone Universe s’occupe d’ouvrir le champ industriel à une application davantage grand public. En partenariat avec des fabricants ou sous forme de licences, la marque sort une gamme de produits qui portent son empreinte sobre et significative : boîtes, mugs, chaises, coques de téléphone, clef USB, boules de Noël 02 … et même une ligne de vêtements et des bagagesl 03 .
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En 2010, un nouveau cap est franchi avec l’ouverture à Bruxelles d’un Pantone Hotel 04 . De la façade, qui symbolise ostensiblement le nuancier avec ses vitres colorées, à la décoration d’intérieur, la touche Pantone est intégralement déclinée. Et comme rien n’a été laissé au hasard, après un bon petit-déjeuner les clients peuvent bien entendu repartir avec leur tasse à café ; mais aussi avec les chaises, les serviettes de bains, les boîtes de rangement, etc. Monnayant un extra, c’est bien légitime.
COLOR OF THE YEAR —
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Gravissant avec brio les marches de la coolitude, des accessoires en vogue à la création de boutiques éphémères exclusives ou de « Cafe Pantone » tels qu’à Monaco 05 et – bientôt – à Paris et Milan, le fabriquant de couleurs s’est hissé au niveau suprême de la « Tendance ». Héraut d’un zeitgeist soigneusement étudié, Pantone est parvenu à créer son propre rendez-vous incontournable avec le monde, en dévoilant chaque année celle qui sera la « Colour of the Year » 06 . Épluchant méticuleusement les carnets de tendance et les collections de mode, de design objet, déco d’intérieur, graphisme et peinture, la branche Universe s’offre un coup de com magistral sans autre effort que de faire ce qu’elle fait de mieux : annoncer la couleur. What else ? Si, peut-être se permettre une petite escapade du côté de l’entertainment. Cette année Pantone a remis les ors aux délicieux Minions, en gravant dans le marbre de l’éternité leur sympathique nuance 07 , le « Minion Yellow ». Un Oscar de la couleur ?
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ACCROCHAGE
Les pages qui suivent se composent de dix œuvres originales réalisées pour Kiblind par dix artistes de talent, sur le thème de l’atelier imprimé n°54, « coloriage » .
Anna Wanda Gogusey
Antonin Bertrand C'est l'âme encore vierge de vice qu'Antonin Bertrand, toujours étudiant à l'ECV de Paris, a répondu à notre appel pour cet Accrochage. On l'en remercie, lui et son désir farouche de creuser encore plus les voies insondables de la typographie et de l'édition.
À l'instar d'Usain Bolt, la gagne est inscrite dans les gènes d'Anna Wanda. Passée par Estienne et Olivier de Serres, la Parisienne de 25 ans a déjà co-fondé Retard Magazine, la marque Unseven et sévit pour Vice, Libération ou encore l'Espace B.
Paper!Tiger! Aurélien Farina
Groduk & Boucar Derrière ces pseudonymes durs en bouche se cachent deux diplômées du DMA gravure d'Estienne, bien accrochées par les techniques traditionnelles d'impression (sérigraphie, gravure et tout le tremblement). Elles aiment aussi les dauphins.
Ne dit-on pas « mignon comme un tigrou » ? Ne dit-on pas « beau comme les productions de Papier!Tigre! » ? Si, deux fois si. Ce studio montreuillais composé d'A. Farina (HEAD Genève), G. Léger et E. Kranioti (ENSAD Paris x2) excelle en objets imprimés de toute sorte.
33 Sarah Boris
Léon Maret
Sarah Boris a cassé le poster-jeu à l'occasion d'Une Saison Graphique au Havre. Pour en arriver là, la franco-suisse est passée par Estienne et le London College of Communication, avant de ravir ses employeurs que furent Phaidon et l'Institut d'Art Contemporain de Londres.
Ancien de l'ESAD Strasbourg, artisan du renouveau de la BD, acoquiné avec les meilleurs (2024, Requins Marteaux, Belles Illustrations, etc.) et fana de V8 racé (cf. Course de Bagnole), Léon Maret a tout ce qu'il faut pour devenir ce messie dont la France a besoin.
Louis Granet Encore un petit poussin de Strasbourg (HEAR, ex-ESAD) qui nous a fait la technique des yeux doux. On a sombré avec bonheur dans les peintures et dessins de Louis Granet, qu'on a pu voir notamment dans Volcan, et acheter sur Georges 300, son crew.
Super Groupe Pablo Grand Mourcel
Roméo Julien Issu de la pépinière d'EESI Angoulême, Roméo Julien est devenu un baobab. Organisateur du FOFF d'Angoulême, co-fondateur des éditions Les Machines, auteur d'ouvrages pour FP&CF ou Re:Surgo, le type est dans la place. Celle où il fait bon se promener.
Thoka Maer
Pour donner un peu de clinquant à cet Accrochage, il nous fallait des gens super. Super Groupe, formé de Pablo Grand Mourcel et Lisa Laubreaux, est donc tombé à pic avec ses travaux pour Paulette, Feiyue ou Vélib' grâce auxquels ils ont atteint le stade hyper.
Paraît-il qu'en dehors de France, il se fait des choses bien. Thoka Maer fonde cette rumeur, elle qui de sa vie étudiante berlinoise (University of Arts) est passée à une riche vie professionnelle à New York où son dessin brut mais mignon, matiéré mais nickel, plaît un max.
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water resistant Antonin Bertrand ↓ Sans-titre antoninbertrand.com
Anna Wanda Gogusey ↓ Catastrophe wandalovesyou.com
Groduk & Boucar ↓ Nelson Mandala grodukboucar.tumblr.com
Colorie avec deux feutres de couleurs complémentaires ! Si tu as peur de te perdre : les * et les x indiquent l’intérieur des formes à colorier.
Aurélien Farina ↓ Sans-titre papertiger.ch
Sarah Boris ↓ Feeling blue sarahboris.com
LÊon Maret ↓ Sans-titre leonmaret.tumblr.com
Roméo Julien ↓ Sans-titre romeojulien.fr
Louis Granet ↓ Sans-titre louisgranet.tv
Super Groupe / Pablo Grand Mourcel ↓ Sans-titre supergroupe.fr
Thoka Maer ↓ Sans-titre thokamaer.com
SALON
Ciné club Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ? Petit, le grand Simon Roussin était comme tout un chacun : il dessinait vaguement et matait Indiana Jones. C’est ensuite qu’il est devenu cette force de la nature que le monde nwous envie. Ce que nous ne savions pas, c’est qu’il n’était pas l’homme d’une seule passion. Car, non content d’œuvrer à combattre le mal par son trait désormais sans défaut, il a développé un cortex préfrontal à même de pouvoir enfiler et retenir un maximum des pépites du 7e art. Directement reliée à son habileté manuelle, cette nouvelle
aptitude lui permet aujourd’hui de sortir une anthologie des 4 années passées à manger du film. L’auteur des forts recommandables Heartbreak Valley (2024), Lemon Jefferson (2024 itou) ou Barthélémy, l’enfant sans âge (Cornélius) avait déjà fait fuiter quelques résultats de cette passion, longtemps restée secrète, dans le magazine So Film et dans sa Voix de Trintignant au tirage extrêmement limité. Mais pour son retour au bercail, chez Magnani Éditions (où avaient paru Les Aventuriers et Le Bandit au Colt d’Or), plus de blagues, plus
de faux-semblants, Simon Roussin rassemble la montagne de dessins réalisés au trait et au feutre et commandés par les élans de son cœur. S’y croisent ainsi acteurs cultes, films beaux, films cultes et acteurs beaux dans une folle farandole mêlant nanars et luxations cognitives de type art & essai. Et son tout donne surtout une monographie de Simon Roussin, une première, permettant d’apprécier l’évolution de cet artiste qu’on aime tant. 200 pages, pour le plaisir. — M.Gueugneau
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Ciné-Club de Simon Roussin Éditions Magnani, 208 pages, 20 € — simonroussin.blogspot. freditions-magnani.com
Ces sales, bêtes et méchantes raclures de Blobby Boys font leur entrée chez Misma Éditions. Comme de bien entendu, ils sont sales, bêtes et méchants. Et ô combien plaisants. Blobby Boys, Alex Schubert, Misma Éditions, couleurs, 120 pages, 19 €.
Toute nouvelle, La Maison Coule sort son premier livre Et je sais que même si, une habile discussion entre 17 illustrateurs, plasticiens et photographes et 7 textes de fictions. Et je sais que même si, La Maison Coule, riso/offset, 40 pages, 20€.
Atelier imprimé – Salon
L’inénarrable Killoffer refait des siennes avec son dernier album qui parle de lui-même, de lui et de son ego. Un sujet qui nous enthousiasme pourtant. Killoffer tel qu’enfin lui-même, Killoffer, L’association, noir et blanc, 108 pages, 32 €.
Alice sous la Terre Il a eu raison Lewis, le Pays des Merveilles c’est quand même plus chic. Il y a fort longtemps, à une époque que même Valéry Giscard d’Estaing n’a pas connue, vivaient trois petites filles. Et, bizarrement – voire insolemment -, celles-ci rechignaient à passer leur temps et leur menue monnaie dans les jolis accessoires de Claire’s Accessoires. À celles-là, il fallait du beau, du grand, du spirituel. Petites pestes. Alors, un homme, Charles Lutwidge Dodgson, s’est dévoué pour leur raconter la plus folle histoire jamais contée. Une histoire qui deviendra, plus tard, Alice au Pays des Merveilles signée d’un certain Lewis Carroll. Mais, avant cela, ce tube interplanétaire de la littérature est d’abord né sous la forme d’un carnet manuscrit et illustré, offert en 1864 par Dodgson/Carroll à la petite Alice Liddell, sous le nom Alice sous la terre. C’est cet objet que la glorieuse maison Frémok (Cowboy Henk, pour situer) réédite sous sa forme première, écriture et dessins originels à l’appui. De quoi offrir aux lecteurs du XXIe siècle un regard neuf car quasiment inédit sur un livre qui changea à jamais la littérature. — M.Gueugneau
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Alice sous la Terre, de Lewis Carroll, Frémok, 96 pages, 16€ — fremok.org
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La Danse des Morts, de Pierre Ferrero, Les Requins Marteaux, 136 pages, 22 € — lesrequinsmarteaux.com
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L’alpiniste du Mont Vénus, le gonfleur de mouflette, le collectionneur de minous, Teddy Beat, est de retour dans les BD Cul, sous la plume de Morgan Navarro. Les Vacances de Teddy Beat, Morgan Navarro, Les Requins Marteaux, 128 pages, sortie le 22.09.
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La vie, c'est comme le football. Excepté le fait que ça dure un peu plus de 90 minutes, et que ce ne sont pas les Allemands qui gagnent à la fin, mais la Mort. Cette fatalité fait depuis bien longtemps le malheur des hommes banals aussi bien que le bonheur des grands artistes. Ceux-là en ont fait des poèmes, des gravures ou encore de la musique. En bon fondu d'allégories, Pierre Ferrero s'est épris lui aussi du thème de la danse macabre et en livre sa version dans La Danse des Morts, sortie fin août, alors que le soleil déclinait. Les Requins Marteaux ont ainsi eu le bon goût de faire une nouvelle fois confiance (après Marlisou en 2013) au gars d'Arbitraire. Et, comme à son habitude, ça dépote les potes. Couleurs irréelles, style reconnaissable entre mille et blagouzes au poil, l'auteur d'Isaac Neutron navigue à l'aise entre le classicisme du thème et narration du turfu. Car si la bataille entre la mort et la vie fait rage comme de bien entendu, elle n'en revêt pas moins, sous le trait et la plume de Pierre Ferrero, les atours décontractés de la bonne ambiance. Entre une tête coupée et une tentative de viol en bonne et due forme, les pétards, la glande et la couardise viennent en effet à point nommé détendre la tension de ce grand final allégorique. Psartek, Pierrot. — M.Gueugneau
L’extraordinaire Vincent Mahé va faire un tour chez la prestigieuse maison d’édition Nobrow pour son 750 Years in Paris qui brûle de beauté. 750 Years In Paris, Vincent Mahé, Nobrow, couleurs, 120 pages, 18 £.
Atelier imprimé – Salon
Benoît Preteseille remet l’histoire de l’art à sa place : entre la main des macaques. Une réflexion drôle, belle et bienfaitrice sur l’art et sa reconnaissance actuelle. Histoire de l’Art Macaque, Benoît Preteseille, Éditions Cornélius, vert, 96 pages, 14,50 €.
Francis saucisson contre l’âge bête
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SCU LAT ION 52 PAG ES couleu rs Francis Saucisson contre l’Âge Bête, de Nicolas Pinet, Biscoto Éditions, 14€50 — biscotojournal.com nicolaspinet.blogspot.com
On le prend personnellement. Francis Saucisson est au chômage, et ça lui va bien. Peu fait pour la routine et la vie de bureau, le flamboyant Français leur préfère l’aventure d’une discussion avec sa mère ou l’exploit d’une bouderie solitaire. Mais alors que ce dur-au-mal se fait une nouvelle fois virer de son travail, l’inattendu vient frapper à sa porte sous la forme d’un savant poursuivi par des méchants. Ni une ni deux, le bon Francis se lance dans une épopée dantesque où il croisera une biche, des morveux et un monde devenu complètement teubé. Biscoto Éditions fait, avec Francis Saucisson contre l’Âge Bête de Nicolas Pinet, une entrée en fanfare dans le joyeux monde de l’édition. Et le choix de perdre sa virginité avec Francis n’est pas le fruit du hasard. L’autre héros à la houpette est en effet membre à vie du all-star game du journal Biscoto, dont il a tenu la baraque pendant un an avant de s’éclipser. Mais il serait, diton, en passe de faire une rentrée fracassante dans les colonnes du canard. Quoi qu’il en soit, cette première incursion de la nouvelle maison d’édition est un brillant strike dont on attend avec impatience les petits frères. — M.Gueugneau
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Les éditions B42 consacrent une monographie à Jochen Gerner qui interpelle profondément sur l’image. L’ouvrage présente le travail expérimental de l’artiste et ses réflexions à partir de supports imprimés du quotidien tels que catalogues, magazines féminins, bande dessinée, cartes postales. En les recouvrant de peinture ou d’encre noire, en les redessinant, en les détournant, Gerner nous en donne sa lecture, nous en montre les détails cachés. Il filtre l’ensemble de l’image pour n’en garder qu’une vision partielle mais ciblée sur l’essentiel, nous guidant vers une autre dimension de ces documents, de ces images. On redécouvre ainsi des planches de Tintin, de Lucky Luke, de Martine au parc, ainsi que des pages du catalogue IKEA, des cartes postales anciennes, des Images d’Epinal ou des cartes scolaires. Il inventorie, il caviarde, il détourne, on en oublie le support original pour ne plus voir qu’une nouvelle narration graphique. Un voyage extraordinaire dans l’univers d’un artiste essentiel qui permettra de découvrir des œuvres visibles pour la plupart uniquement lors de ses expositions en France et à l’étranger.
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— Basil Sedbuk
Que les fanatiques du pattern (= motif) se réjouissent, leurs gourous Anna Murray et Grace Winteringham du site Patternity ont sorti leur livre Patternity : A New Way of Seeing, le 3.09. Patternity : A New Way of Seeing, Patternity, couleurs, 224 pages, 30 £.
Parce qu’il fallait bien qu’il y en ait un, voici le cahier de coloriage de cet automne : Beautiful Birds Colouring Book, d’Emmanuelle Walker paru aux excellentes éditions Flying Eye, petite sœur de Nobrow. Beautiful Birds Colouring Book, Emmanuelle Walker, Flying Eye, noir et blanc, 96 pages, 10 £.
Atelier imprimé – Salon
Jochen Gerner, Monographie, Essai de Christophe Gallois et conversation avec Tom McCarthy disponible aux éditions B42 en coédition avec la galerie Anne Barrault 24€ — jochengerner.com editions-b42.com
Un nouveau Magazine Georges est toujours un plaisir pour les sens. Un n° Shampooing pour cette fois avec Roxane Lumeret, Anouk Ricard, Delphine Perret, Séverin Millet, etc. Magazine Georges, n° Shampooing, couleurs, 60 pages, 9,90 €.
Las Vegas Studio Au sortir de trois jours dans le désert brûlant du Nevada, on aperçoit au loin un point lumineux. Nous sommes en 1968. Ce point prend peu à peu des formes, des couleurs, une âme. Ce n’est pas vraiment une ville. C’est une icône, un symbole, une extrapolation ; c’est une forme unique d’architecture « d’en bas ». L’urbanisme, la signalétique et le fonctionnement même de Las Vegas sont le résultat d’une volonté populaire inconsciente qui a fait de ce trou perdu et invivable un endroit ren-
dant grâce à la part inavouable de la psyché américaine. C’est en partant de ce postulat que Denise Scott Brown, Robert Venturi et leurs étudiants sont partis explorer La Mecque du divertissement de masse, ce tableau majeur du musée imaginaire de la société américaine. Souhaitant en étudier l’architecture, l’urbanisme et les signes, ils en ont photographié la vie commune, entre balades automobiles et fantasmagories lumineuses. Ces clichés, qui étaient
un simple moyen au service de leurs recherches (dont le résultat, Learning from Las Vegas, est un classique de l’architecture), reprennent aujourd’hui du poil de la bête. Car ces photographies, délestées du poids théorique, renaissent sous de nouveaux jours artistiques et nous livrent une vision de Las Vegas d’une rare fascination. L’exposition arlésienne Las Vegas Studio et l’édition française (une première) du catalogue qui les accompagne est en cela une aubaine. — M.Gueugneau
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Las Vegas Studio : Images des Archives, de Robert Venturi et Denise Scoot Brown, édition dirigée par Hilar Stadler et Martino Stierli, éditions Scheidigger & Spiess, 32€ — scheidigger-press.ch vsba.com venturiscottbrown.org
Biscoto fête fièrement son 30e numéro. Et pour célébrer celui-ci, le journal plus fort que costaud se penche sur la si belle notion de « coup de main », bien aidé par Loïc Froissart, Éloïse Rey, Cléry Debourg, etc. Biscoto Magazine, n°30, couleurs, 16 pages, 3,50 €.
Les Rencontres Photographiques d’Arles ont accouché cet été d’un joli lauréat pour leur concours Books 2015 – Livre d’Auteur avec Tommaso Tanini et son H. Said He Loved Us. H. Said He Loved Us, Tommaso Tanini, Discipula Éditions, couleurs, 120 pages, 30 £.
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L’illustre illustrateur anglais Paul Thurlby sort cet octobre un livre alphabet sur la ville de Londres. L is for London est un bon moyen de se prendre son génie dans la face. L is For London, Paul Thurlby, Hodder Children’s Book, couleurs, 64 pages, 12 £.
Girl Band
sortie
9 le 25.0 TRA VEST I
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Girl Band, Holding Hands With Jamie, chez Rough Trade — girlbanddublin.bandcamp.com roughtrade.com
Girl Band a déboulé en 2012 avec le single « In My Head » et l’EP France 98. Une poignée de singles féroces (« Lawman », « The Cha Cha Cha », « De Bom Bom ») leur a ensuite permis de consolider leur frappe sonore. À croire que ce quatuor de Dublin a choisi un nom fade pour mieux déconcerter, puisant allègrement dans le punk, le krautrock et le hardcore. La formule fait mouche, même dans leurs choix de reprises audacieux (les visionnaires Beat Happening ou le producteur techno Blawan). La nonchalance de Girl Band est en effet soutenue par une section rythmique extrêmement solide. Adam Faulkner, batteur imperturbable, semble ligué avec Daniel Fox (basse) qui bien souvent, et avec un seul motif répétitif, dresse à lui seul l’ossature de tout le morceau. Long, de préférence, pour que Alan Druggan (guitare) ait le temps de martyriser sa pédale de distorsion et que cette masse bouillonnante, régulièrement déchirée par les hurlements sarcastiques de Dara Kiely, atteigne des climax propres à vous filer un accès de tachycardie... Leur live, notamment au festival de la Villette Sonique, a dû marquer plus d’un esprit. Girl Band repart sur les routes européennes défendre un premier album intitulé Holding Hands With Jamie. Le premier single « Paul » est accompagné d’une vidéo réalisée par Bob Gallagher, qui laisse mourir dans la gorge un début de rire vite congestionné... La tension ne semble pas s’être relâchée. — Manon Raupp
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Orange Milk Record Musique et beauté plastique se nourrissent l’une l’autre. L’amalgame entre ces deux dernières a autant de chance de résulter d’un carnage auditif et audiovisuel qu’à une explosion délectable des sens. Le label Orange Milk Records a fait de cette association sa spécialité, en donnant autant d’importance au visuel qu’à la musique qu’il illustre. Fondé par le brillantissime magouilleur des sons post-internet, Keith Rankin alias Giant Claw, et par son acolyte à la musique expérimentale tranchante, Seth Graham, le label de l’Ohio se spécialise dans la production de vinyles et K7 à l’esthétique aussi décadente que le son y est orgasmique. Preu défenseur de la vaporwave, Orange Milk Records présente un catalogue d’artistes ayant tous pour point commun une fâcheuse tendance à produire de précieux exploits sonores à l’image de Jerry Paper, Larry Wish, Ryan Emmett, Christopher Merrit, Cream Juice ou Event Cloak. À première vue facilement classables dans la catégorie des musiques expérimentales, les caméléons d’Orange Milk sont pourtant loin de se résumer à un seul genre, se baladant du r’n’b au hip-hop en passant par le lo-fi. Une bénédiction pour Keith Rankin, le boss luimême, qui se régale à grimer les productions avec ses visuels à l’esthétisme 2000s. À son juste titre de défenseur du surréalisme digital, il semblerait qu’Orange Milk Records n’est pas prêt d’arrêter de dévaler la pente des internets. — Elora Quittet
Après les inédites Kyvu Tapes vol.1 1990-1998 de Demian Castellanos, sorties au printemps, d’autres raretés de son groupe, The Oscillation, refont surface sous le nom de Beyond The Mirror, sortit le 11.09 chez All Time Low Productions.
BON S
ON BELLE E GUEUL
Balladur = Somaticae + Romain de Ferron en version pop. Une alchimie au poil qui nous sort enfin un album : ça s’appelle Plage Noire, Plage Blanche et c’est chez Le Turc Mécanique.
Atelier imprimé – Salon
Derniers disques sortis : Darren Keen, He’s Not Real et Bruce Smear, Chlorine -— orangemilkrecords.com
Les Lyonnais de Collection ont sorti l’album que le monde attendait, leur premier, Misérable Miracle, chez AB Records, le 9.09.
Pantruche L’argent n’a pas d’odeur, certes, mais le système sent. Les bouches de la RATP, aussi. Mais ça n’est pas nouveau, non. Le système son - lui qui, peut-être un soupçon trop soigneux, s’ennuyait à mourir il y a quelques années encore - risquerait cependant de finir par poquer. Ce bon vieux Gepetto (ou l’un de ses confrères, prestidigitateur) décréta un matin, de bonne humeur et la moustache soigneusement dessinée, que l’heure était au grand retour de la techno. Et les marionnettes firent, sans trop savoir pourquoi. Ni même... comment. Comme à chaque fois, du coup, les délicates effluves du renouveau s’évaporèrent petit à petit. Elles disparurent même, dans certains coins, recouvertes entièrement par l’abondance nauséabonde de ce qu’on appelle dans le milieu le patchouli. Paris, toujours première à se manifester, resta première aussi à se faire embaumer. Pantruche, capitale des pantes, avait donc logiquement besoin d’un peu d’acide – ce détergent puissant, bon marché, certes, mais toujours efficace – histoire de nettoyer tout ça. Du label, on ne sait que trop peu. Qui en tire les ficelles ? Aucune idée non plus. Et les artistes, alors ? Aucun casier à leur actif. À l’exception du dénommé Tin Man, agent de texture, certifié Deutsche Qualität, dont la présence discrète n’aura sûrement d’autre incidence que d’appuyer l’argumentaire. Verdict du Jury : Atypique ! Parfum issu du commerce équitable, à la fragrance à la fois âcre et rassurante, Les Maréchaux saura troubler les plus exigeants d’entre vous. Viril, vivifiant, mais tout de même séduisant. — Simon Chambon-Andreani
PAR IS
ITY
NO C
TECH
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VA – Les Maréchaux (PNT 01). Sortie prévue courant septembre. — https://soundcloud.com/ pantruche
PNL
AIS OU
OUAIS
OU AIS
PNL – Le Monde Chico, sortie prévue à la mioctobre -— facebook.com/pnlmusic
Helena Hauff est fabricante de techno brillante et intelligente. Réjouissons-nous, alors, de la sortie, le 4.09, de son premier album Discreet Desires sur le label d’Actress, Werkdiscs.
PNL. « Peace N’ Lovés », la pax romana et les biftons, la tune et l’autotune. Tout un programme. Derrière l’acronyme, deux frangins de micro descendus des tours de la cité des Tarterêts pour faire main basse sur le monde et tout ce qu’il y a dedans. Manque de bol, Tony Montana s’est fait refroidir, la grisaille de Corbeil-Essonnes n’a rien à voir avec les plages de Miami et la vie de rêve n’est qu’un fugace et douloureux mirage. Ne reste au final que ce bitume qui colle aux baskets, le spleen d’une existence à « visser » en blanche des clients fidèles, la peine et les poches pleines. Ça, et puis la famille. Que La Famille d’ailleurs, comme le revendique d’emblée l’album paru en catimini au mois de mars. Des clips jusqu’aux featurings confiés aux potos du cru, PNL cultive l’entre-soi. Flanqués de leurs frères de galère, Ademo et N.O.S tartinent les gimmicks tribaux, les références à Disney et aux animés du Club Dorothée sur des BPM effrontément lents. Et la torpeur se fraie un chemin jusqu’aux grandes ondes, le boucheà-oreille arrachant les pesantes rengaines autotunées au seul secret du cocon familial essonnien. Pas de quoi changer les habitudes du tandem. Imperturbables, les rappeurs charbonnent sur un nouvel opus. Et en attendant la paie et la paix, ils « emmènent la misère en balade » de l’autre côté des Pyrénées dans “J’suis PNL”. Vivement la prochaine dose, comme dirait ce cher ien-cli Hervé. — Simon Boileau Il ya deux ans, Faraway Land propulsait J.C. Satàn sur le Mont Olympe de la « nouvelle-scènegarage-française ». Leur nouvel album éponyme (sortie le 21.09 chez Born Bad) le confirme parfaitement.
Atelier imprimé – Salon
Born Bad encore, avec la compilation qui fait sourire les malicieux, Chébran : French Boogie 1980-1984 qui met à l’honneur le funk à la française des 80’s. Sortie prévue en novembre.
VESTIAIRE
chapeau | BAPTISTE VIRY - trench | LACOSTE
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Paint Direction Artistique : Baptiste Viry @ Agence Klar | Photographie : Thomas Chéné | Assistant photographe : Clément Brandely | Stylisme : Alix Devallois | Make-up & Hair : Faustine Hornok @ Backstage Agency | Mannequin : Anna Nevala @ Supreme Management.
Atelier imprimé - Vestiaire
robe | CEDRIC CHARLIER
top | SAMSOE&SAMSOE pantalon | JOHANNES ADELE mules | COTÉLAC
top | COTÉLAC chemise | POMANDÈRE pantalon | JOHANNES ADELE
sweat | ANDREA CREWS jupe | JOHANNES ADELE
chapeau | BAPTISTE VIRY robe | CEDRIC CHARLIER
lunettes | LOTHO chemise | POLDER
blouson | PROÊMES DE PARIS pantalon | AMERICAN RETRO derbies | SARTORE
trench | LACOSTE top | ANDREA CREWS jean | MONKI
KIBLIND Magazine Atelier imprimé En 2015, Kiblind change de peau et se transforme en mutant charmant : l'Atelier Imprimé. Avec cette alliance entre le toucher du papier et la sueur de l'atelier, le magazine cherche à capter l’humeur artistique du temps qui court, court, et nous rend heureux. Entrez, c’est ouvert.
Lieux de diffusion
Réponse de la contrepétrie p.14 :« «les partouzes de bears attirent les folles comme des mouches».
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Atelier imprimé, Coloriage – n°54.
Kiblind
Automne 2015
Kiblind Magazine
54
Prochaine soirée-atelier Le 01.10.2015 à la Machine du Moulin Rouge -Paris 18e Prochain magazine 17.12.2015 Suivez-nous
SORTIE D’ATELIER
FORMULA BULA #3
CONSORTIUM FANATIQUE PHYLACTÈRE M. Gueugneau
Il faut le croire, le XXIe siècle n’est pas une mauvaise chose. Bien sûr, quelques anicroches ci ou là pourraient nous faire penser le contraire. Mais faisons fi de la sinistre réalité et plongeons avec délices dans les douceurs du 9e art. Car s’il est bien un moyen d’expression qui dépote ces temps-ci, c’est bien cette satanée bande dessinée qui ne cesse de se réinventer. La faute en est à ces gens, jeunes ou vieux, qui en troublent sans arrêt les frontières et les codes. Le festival Formula Bula, organisé par ces petits malins de FERAILLE, est là pour en prouver l’éternelle fraîcheur. Cette année, c’est le Point Éphémère qui aura l’honneur d’accueillir la salve d’auteurs et d’animations qui émailleront le Formula Bula, 3e du nom. Autour de l’exposition du génial et trop rare Francis Masse et de l’installation Discovers d’Emmanuel Bellegarde, c’est en effet une pléiade de gens en or qui arpenteront le quai de Valmy. Entre ateliers, tables rondes, dédicaces en croisière (sur le Canal de l’Ourcq), projections et apéros instructifs, les bienheureux qui se trouveront au Formula Bula auront l’indicible honneur d’apercevoir Antoine Marchalot, Blutch, Pierre Ferrero, Ruppert & Mulot, Delphine Panique, Bastien Vivès, Nine Antico, Jérémy Piningre ou encore Daniel Goossens, entre mille autres. Et si leurs oreilles jalousent leurs yeux, un peu de déhanchement est aussi prévu avec des concert d’Ichi, Avenue Z ou Bitpart. On vit une époque formidable.
Auteur de l’affiche : CIZO
Formula Bula #3 les 25, 26 et 27.09 Point Éphémère, Paris
ferrailleprod.com
Oh la bonne idée que les FÉRAILLE ont eue en demandant à Cizo de griffonner cette affiche. Lui, qui ne s’est jamais pris au sérieux dans la bande dessinée, lui qui en a toujours repoussé les frontières. Avec Winshluss, avec le magazine Jade, sur les affiches du Sonic Protest, il dévoile ses aptitudes graphiques, son imagination hors-norme et ses appétits d’altérité. Le pire dans tout ça, c’est que ça pourrait être moche. Ça ne l’est jamais, comme le prouve une nouvelle fois cette superbe affiche de Formula Bula #3.
Atelier imprimé - Sortie d’atelier
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TRANSIENT FESTIVAL
DEMAIN VOIRE APRÈS-DEMAIN M. Gueugneau
Souvenons-nous. L’an passé, alors que nous étions de paisibles touristes en Saint-Ouen, nous tombions sur le festival Transient. Abasourdis, nous tombions de nouveau, en pâmoison cette fois. Et puisque la vie, comme la montagne, est belle, elle dresse à nouveau sur notre route ce mont Fuji des cultures numériques pour une seconde édition plus forte, plus haute, plus belle. Deuxième mouture, donc, pour le Transient qui présente, comme l’an passé, quelques-uns des plus croustillants artistes en musique et arts numériques. On sent pourtant que SinChromatic a pris de la bouteille, et sa séduisante première lui a offert les ailes de la gloire : la programmation passe cette année la surmultipliée. Côté musique, entre mille autres retenons la venue de Franck Vigroux, Crypto Tropic, Emptyset, Luke Vibert, Neil Landstrumm, Murcof, Voiron, Lucy, Lakker, Mira Calix ou Richard Devine. Cette foisonnante colonie sera accompagnée, et fort bien soit dit en passant, par les performeurs et artistes en arts numériques repérés par les yeux perçants de cet aigle de Sacha Rolland et de son équipe du SinChromatic. Une nouvelle étape sur le parcours touristique du bien-vivre.
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Transient Festival du 5 au 8.11 à Paris
transientfestival.com
PARIS ELECTRONIC WEEK
Paris Electronic Week, du 19 au 26.09 à Paris
pariselectronicweek.fr
CONFÉRENCE RÉESOI AMBIANCE M. Gueugneau
Peut-être pourrait-on penser que le terme de musique électronique ne veut pas dire grand chose. On est même fortement tentés d’ajouter un petit s. Car les musiques électroniques rassemblent aujourd’hui toutes les esthétiques, tous les publics et toutes les ambiances. Formellement, elles ne sont pas un style, mais une technologie, elles ne sont pas une fin, mais un moyen. Pourtant. Pourtant, la difficile acceptation des œuvres réalisées par ces technologies a fait du paysage chamarré de ces musiques électroniques un tout, à même d’être défendu. Et c’est cet marginalité première qui a soudé ses activistes et a fait de cette diversité une véritable culture qui aujourd’hui est celle qui domine le monde des musiques actuelles. Mobiliser ses acteurs, défendre ses œuvres, en assurer la plus large diffusion : telles sont les missions que s’est donné l’association Technopol, créée en 1996. Et quel meilleur moyen que cette Paris Electronic Week qui, durant une semaine à Paris, propose soirées, tables rondes, masterclass ou conférences. Après le fameux démarrage-feux-d’artifice de la techno parade, c’est une myriade d’évènements qui émailleront cette semaine bénie. Les focus sur le Maghreb, la Corée et l’Afrique, la tournée des disquaires parisiens, la présentation de quelques petites perles locales et les soirées endiablées rassembleront les belles personnes que sont Shinigami San, Ben Vedren, Frederic Galliano, le Cracki Crew, Neue Grafik, le maire de Nuit d’Amsterdam, Antoine Buffard (Trax Magazine), Eric Labbé (ZigZag Club), Brice Coudert (Concrete), etc. Parce que malgré leurs succès, les cultures électroniques doivent encore et toujours être défendues. Atelier imprimé - Sortie d’atelier
MAISON SAUVAGE #2
Maison Sauvage #2, le 26.09 au Petit Bain, à Paris
M.Gueugneau
Comme dans toutes les maisons de bonne tenue, une fois la bobinette tirée, la chevillette cherra sans encombre. S’ouvrira alors, pour le visiteur, une jungle bruyante et brillante où se mêleront tout de go faune et flore pour quelques heures éphémères mais impérissables. Le bestiaire de l’endroit est certes d’un genre étrange, mais renferme tout de même quelques olibrius dont la compagnie ne sera pas méchante, loin de là. Mille contrées peu ou pas explorées, peuplades absurdes et paysage enchanteurs attendent les invitées pour un bal comme on les aime : sans correction aucune. Maison Sauvage propose aux dernières chaleurs estivales son deuxième mini-festival parisien plein de bruit et de fureur. En matière de bruit, les mélopées s’échappant de la péniche du Petit Bain ont été choisies avec soin et parviendront avec délices aux oreilles les plus distinguées. De la noise tropicale de Franky Goes To Point-à-Pointre (avec des gens de Pneu ou Headcase) à la trans techno de Giant Swan en passant par l’échappée belle de Camilla Sparksss de Peter Kernel, les divers bourgeons des musiques actuelles y déploieront sans aucun doute leurs fleurs superbes. Pour ce qui est de la fureur, le blind-test de I Heart, les flash tattoos de Monna Satellite et Lomé 77, ou la boum orchestrée par Hello Acapulco y contribueront avec tact et/ou déraison. De quoi mêler sang et sueur, art et fête, pour une reprise à la sauvageonne. Pour la surprise-party de la rentrée, c’est rdv 17h, le 26 septembre 2015 au Petit Bain. Sonner à « super soirée au top ».
facebook.com/MaisonSauvage
PITCHFORK MUSIC FESTIVAL
INDIE MINI FURIE
MONDE SAUVAGE TOILE M. Gueugneau
Cela n’aura échappé à personne : Pitchfork pèse. Le site, et ses vingt ans de notations à tout va, roule en effet sur les sentiers de la gloire médiatique sans que personne ne semble en mesure de lui mettre une bonne tête-à-queue des familles. La faute, sans doute, au quart de million de visiteurs journaliers, à son million de suiveurs facebookiens ou à ses 2,7 millions de twittos. Grâce, surtout, à sa vision quasi-panoptique du monde de la musique qui permet à la grosse centaine de ses rédacteurs réguliers de ne laisser passer rien, ni personne. Mieux, les bougres ont du goût. C’est cette sainte alliance entre oreilles bien formées et public à l’écoute qui fait la légende du site et le succès de ses déclinaisons réelles : les festivals. La version parisienne en est ainsi à sa 5e édition et Pitchfork (bien aidé par les organisateurs Super!) fait brillamment rimer le concret et le virtuel. Finis les players, finie la platitude des écrans, vive la chaire, vive l’os. Nous retrouverons donc, à la fin du mois d’octobre, quelques-uns des groupes adoubés ces dernières années par le média chicagoan. Au premier rang d’entre eux, nous citerons Godspeed You! Black Emperor, Rome Fortune, Spiritualized, Beach House, Four Tet, Thom Yorke, Destroyer, Run The Jewels, John Talabot ou encore l’indécrottable Laurent Garnier. De quoi, sans nul doute, faire perdurer le mythe Pitchfork pour quelques années encore.
29, 30, 31 Octobre 2015 Grande Halle de la Villette
Pitchfork Music Festival Paris 2015, les 29, 30 et 31.10 à la Grande Halle de La Villette, à Paris
Atelier imprimé - Sortie d’atelier
pitchforkmusicfestival.com
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TOUT VA BIEN
Exposition Écran Total, du 8.10 au 12.12 à La Fenêtre à Montpellier. Exposition Indice Deux, du 19.11 au 24.12 à la Galerie My.Monkey à Nancy
ateliertoutvabien.com la-fenetre.com mymonkey.fr
CE RÊVE BLEU M. Gueugneau
Nous aussi, on rêve en bleu azur. Au moment où nous connaissons le prénom de notre boulangère, où nous savons exactement le nombre de pas qui nous séparent du Petit Casin le plus proche et où nous pouvons sans peine réciter les dates de naissances et de morts des personnalités qui nomment les rues de notre quartier, à ce moment-là il est temps de se barrer. La rouille et la sècheresse inhérente au rester sur place n’est bon ni pour nous, ni pour notre entourage. Aussi doit-on au plus vite se faire inoculer la maladie du bouger-bouger et se casser loin et vite. Ces délices du voyage, Thomas Anthony les rend comme personne dans ces illustrations majestueuses qu’il présente à Sergeant Paper jusqu’au 26.09. Tout en aplats et en formes épurées, les travaux du Londonio-Montpellerien émettent une puissance diffuse, impressionnante, fascinante. Une expérience de premier ordre dans le monde de l’illustration.
Exposition Voyage de Thomas Danthony, jusqu’au 26.09 à l’ArtStore Sergeant Paper, à Paris
M. Gueugneau
Moi, hamdoullah, ça va. L’Atelier Tout Va Bien n’a jamais aussi bien porté son nom. Après la merveilleuse identité graphique du dijonnais Festival MV et la couverture du Kiblind n°52 (Les Échecs), qui nous ont rendu amoureux fous du duo Mathias Reynoird/Anna Chevance, voilà qu’ils reviennent pour une saison 2015/2016 bien partie pour dépoter. En effet, les Côted’Oriens ont choisi de cueillir le jour et de saisir toutes les opportunités pouvant les mener aux portes de la gloire. Mais plutôt que des les franchir simplement, ils envisagent bien plutôt d’en faire sauter les gonds avec deux expositions aux relents estivaux assumés. L’Atelier Tout Va Bien se paie donc une double visibilité et une traversée de l’hexagone sympatoche, avec Écran Total et Indice Deux, respectivement à Montpellier et Nancy. Les mois d’octobre et de novembre semblent ainsi quelque peu traumatiser nos deux graphistes qui repoussent l’échéance automnale à grands coups de posters brillants, de couleurs altérées et de compositions hypnotiques. Et nul doute que nos peaux dorées par cet été fort en ultra-violets se marieront parfaitement avec nos yeux pétillants.
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THOMAS DANTHONY
GRAPHISME DIJONNAIS SUPÉRIEUR
sergeantpaper.com
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LEZILUS 2005/2015
ASSOCIATION DE BIENFAITEURS M. Gueugneau
Dans la jungle hostile du monde de l’illustration, où la survie est un combat permanent, il est toujours bon de se mettre du côté des faiseurs d’or. Et en matière de joaillerie dessinée, il est un homme qui a devancé tous les autres, et qui domine la plèbe d’une manière outrageante : ce sacré Michel Lagarde. Le Parisien aux yeux qui brillent a su flairer comme personne les talents de ces dernières années et de celles qui suivront. À l’aide de cette aptitude hors-norme, il a construit son joli manoir à base de galerie, maison d’édition et, bien sûr, d’agences d’illustration. Sur ce dernier point, il a clairement gagné la partie avec trois agences reflétant au mieux les différents chemins empruntés par l’illustration ces dernières années : Agent 002, Illustrissimo et Lezilus. C’est le 10e anniversaire de cette fougueuse petite dernière que Michel Lagarde fête en cette rentrée 2015, avec l’aide précieuse de L’Attrape-Rêve et de la Galerie Le Huit. La cadette des agences d’illustration de Michel Lagarde représente en effet l’illustration d’aujourd’hui, cette insolente, cette délinquante illustration d’aujourd’hui qui se fiche des codes que lui ont transmis ses aïeux. Celle qu’on aime. Pour la bamboche expresse (2 jours d’exposition), nous retrouverons avec plaisir Guillaumit, Zeloot, les Jeanclode, Simon Landrein, Jean Leblanc, Guillaume Kashima ou encore l’illustre Arthur de Pins. On vous l’avait dit : Michel-les-bons-tuyaux.
Exposition Lezilus 2005/2015 : 10e anniversaire du 25 au 27.09 à la Galerie Le Huit, à Paris
lezilus.fr lattrapereve.fr facebook.com/espace.huit
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NATALIE DU PASQUIER
Nathalie du Pasquier, Construction, exposition jusqu’au 25.10 au Studio Fotokino à Marseille
fotokino.org
PEINTURE MOTIF DARONNE M. Gueugneau
L’excellent Studio Fotokino peut se targuer d’avoir l’oeil et le bon. Comme les plus fins limiers, le studio cherche et trouve les perles rares : ceux qui sauront le mieux seoir aux yeux des chanceux qui ont le bon goût de franchir son seuil. La rentrée 2015 n’est pas en reste avec la tenue d’une monographie de la succulente Nathalie du Pasquier, qu’on a vue l’an passé collaborer avec American Apparel (ça c’est pour le chic) mais qu’on sait surtout co-fondatrice du groupe Memphis en 1980, bras dessus-bras dessous avec l’inénarrable designer Ettore Sottsass (ça c’est pour la classe). Cette peintre (entre autres) spécialiste ès pattern et architecture graphique présente donc Construction, une monographie de ses tous derniers travaux. Une louable initiative de sa part et de la part du Studio Fotokino, qui verra donc ses murs s’offrir une nouvelle dimension. Celle, unique, que Nathalie du Pasquier entrouvre dans chacun des espaces qu’elle investit. Mine de rien, un sacré moment de la saison culturelle marseillaise.
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ROCA BALBOA Oui, oui, bien sûr, c’est la sœur de. L’insouciante Roca Balboa passe son temps à dessiner ou à faire des tattoos ou à border. « Sont-ce là de saines occupations pour une jeune femme de 2015 ? », doivent se demander, inquiets, les gens qui ont pris soin de rabattre leur mèche sur le dessus du crâne, en vue de cacher
PUISSANCE DAUPHINS COEUR M. Gueugneau
une calvitie naissante. Qu’ils se rassurent, la réponse est oui. Car en plus de toucher un maximum d’argent frais, ces activités lui permettent de s’exprimer, de s’exposer et de se faire admirer. Car oui, le travail de Roca Balboa est admirable. À nous, donc, d’apprécier son trait simple, son humour décontracté et ses
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Exposition Roca Balboa à l’Espace B jusqu’à fin septembre
espaceb.net rocabalboa.com
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fulgurances lumineuses. Des qualités dont nous pouvons nous délecter sur les sémillants Paulette, Retard Magazine ou Vice et évidemment – c’est l’objet de cet article – sur les murs de l’Espace B, qui brilleront jusqu’à fin septembre grâce à l’exposition de la Parisienne. Une chance.
72 Tous ces cousins de la musique électronique, contemporaine ou actuelle qui ne se voyaient plus, Marathon ! les réunit avec Koudlam, le Cabaret Contemporain, Dopplereffekt, Saycet, James Holden, Pierre Henry, entre autres.
- Electroni[k] L2&3 1059025 - 1059026
Maintenant Festival Rennes • Du 13 au 18.10 maintenant-festival.fr
Maintenant vu par
Les Jardins Synthétiques Toulouse • Du 1 au 18.10 jardins-synthetiques.org
Festival BD Colomiers Colomiers • 13, 14, 15.11 ville-colomiers.fr
Le festival Maintenant mêle comme à son habitude arts visuels, spectacles, musiques et nouvelles technologies, avec Adrien M & Claire B, Xosar, Vatican Shadow, Myriam Bleau, Simon Geist, etc.
SQUARE RIAM, quatre lettres qui font le bonheur des esthètes marseillais, ceux attachés au évolutions des arts et musiques numériques. La preuve avec la venue de Low Jack, Vincent Epplay, Jean-Yves Leloup, David Merlo, etc.
Marathon ! Île de France 7, 8, 13, 14.11 & 5.12 marathonfestival.eu RIAM Marseille • Du 1 au 30.10 riam.info
L’excellent magazine néerlandais Foam a la passion de la photographie. Une passion fertile qui lui commande de réaliser le concours Foam Talent Call pour les moins de 35 ans. Les 21 lauréats, tous incroyables, seront exposés à l’Atelier Néerlandais de Paris.
Dominic Hawgood, Rise up you are free from the series Under the Influence, 2014
Croiser les effluves de la modernité et de l’histoire, telle est la mission des Jardins Synthétiques qui allie patrimoine et créations futuristes. Avec Odei, la Cie Lili Catharsis, Aymeric Hainaux, Turzi, High Wolf, Gordon, etc.
Un jardin d’Eden : il suffit de se baisser pour ramasser les fruits juteux de la BD actuelle, avec les expos de Guillaume Chauchat ou Mickaël Jourdan, les focus sur Cornélius, Les Fourmis Rouge et L’Agrume, et la myriade d’artistes présents.
FOAM Atelier Néerlandais, Paris Du 11.11 au 20.12 atelierneerlandais.com
Vue
par
Brecht Evens (1/ 4)