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Vacances apprenantes pour Pap Ndiaye à Reims
Le ministre de l'Éducation nationale a rencontré, lundi, au collège Maryse-Bastié, des participants au dispositif école ouverte. Il a annoncé que 100 000 heures supplémentaires seraient consacrées à ce programme de renforcement scolaire.
Pendant ces congés de printemps, la majorité des 680 élèves du collège MaryseBastié, situé près du quartier Jamin, sont à la maison, ou partis en vacances, pour les plus chanceux. Mais cette semaine, 35 élèves de 3e ont décidé de rester en classe pour réviser le brevet.
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Un dispositif baptisé école ouverte, imaginé en 1991 et enrichi depuis, qui propose aux élèves du CP à la terminale des zones urbaines et rurales défavorisées de bénéficier de renforcement scolaire, d'activités éducatives, culturelles et sportives. « Ça fait huit ans que nous le proposons, explique le principal du collège rémois. Nous avons 98 % de réussite au brevet (96 % en 2022), le dispositif école ouverte à sans aucun doute un apport certain dans ce taux. »
Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, est, lui aussi, convaincu du bien-fondé de ce programme. En visite à Reims pour aborder cette thématique, il n’en a dit que du bien : « La réussite ne dépend pas que du temps scolaire, mais aussi des vacances qui peuvent être un temps de progression et aussi, malheureusement, de régression. Pour les élèves les plus défavorisés, le niveau au 1er septembre n'est pas celui du 30 juin, mais celui du 30 mai. D'où ce dispositif des vacances apprenantes. » Le ministre a même annoncé que 100 000 heures allaient prochainement s’ajouter aux 200 000 déjà dispensées via ce programme qui profiterait chaque année à 130 000 élèves.
À Maryse-Bastié, ce sont donc 35 jeunes de 3e qui prennent part à 5 heures d’enseignement par jour. Au programme : maths, français, histoiregéo, expression orale et cuisine, afin de varier les plaisirs. Par petit groupe, de dix élèves maximum. « Ça permet à certains de lever des difficultés et de poser des questions qu'ils n'auraient pas osé poser devant 25 élèves. En revanche, on sent que certains sont un peu moins contents d'être là et qu'ils ont été un peu forcés par leurs parents », sourit Monsieur Dietz, professeur de maths.
Alors qu'aucune fausse note n'était à déplorer lors de ce déplacement ministériel, il fallait bien que le ministre soit interrogé sur le contexte social (lire par ailleurs). Après avoir déroulé quelques éléments de langage sur la réforme des retraites, Pap Ndiaye a rappelé : « Je suis fier d'être le ministre de l'Éducation nationale dont le budget augmente de façon historique, à hauteur de 3,6 milliards d'euros (+6,5 %). Cela servira à mieux rémunérer nos enseignants dès le 1er septembre.
» Et d'ajouter que « la retraite progressive sera proposée aux enseignants, qui seront augmentés
P RISON en fin de carrière de manière à ce que leur pension soit aussi revalorisée. Enfin, les professeurs des écoles pourront partir à la retraite à la date anniversaire (sans avoir à attendre la fin de l’année scolaire). » Sans doute pas suffisant pour calmer les opposants à la réforme des retraites.
Simon Ksiazenicki
Accueilli par des manifestants
Compte tenu du contexte, les services de l'Éducation nationale sont restés discrets jusqu'au dernier moment sur ce déplacement ministériel, annoncé à la presse seulement 4 heures à l'avance. Cela n'a pas empêché une trentaine de manifestants de venir accueillir Pap Ndiaye, avec des slogans hostiles à la réforme des retraites. Chose rare pour un déplacement ministériel, une poignée de CRS faisaient face à ce mini-cortège. L'assemblage hétéroclite de syndicalistes, de profs, de gilets jaunes et de jeunes militants n'a finalement pas pu voir le ministre, arrivé au collège Maryse-Bastié par une porte dérobée. Selon son entourage, cette entrée secondaire avait été choisie avant même de savoir qu'un comité d'accueil attendait Pap Ndiaye.