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Les Berges de Marne sur les rails
La phase préparatoire du chantier des Berges de Marne a débuté sur la friche SNCF d’Épernay où doit sortir de terre un tout nouveau quartier dans la décennie à venir. Au programme de cette année 2023, déconstruction et conservation de certains bâtiments.
Depuis que les anciens ateliers de chemin de fer d’Épernay ont été désertés en 2015, les regards de la municipalité sont braqués sur cette friche de 12 hectares où elle ambitionne de développer la ville de demain. En ce début d’année 2023, les premiers travaux vont enfin pouvoir démarrer, sous la houlette de l’Établissement public foncier du Grand Est (EPFGE) qui va mener les opérations liminaires. Opérateur foncier de l’État dont la principale mission est d’accompagner les collectivités locales dans leurs projets d’aménagement, la structure est également un puissant allié financier. C'est elle qui prend en charge les études, les travaux, les frais de gestions et les acquisitions foncières pour une première tranche d’opération estimée à près de 9 M€. La ville rachètera ensuite le foncier, au plus tard le 30 juin 2026. « La friche SNCF n’est pas directement aménageable, l’action de l’EPFGE consiste donc à déconstruire certains bâtiments, en conserver d’autres, pour pouvoir livrer, dans quelques années, un foncier que la collectivité va pouvoir faire aménager », explique Sébastien Agamennone, directeur territorial Marne de l'EPFGE.
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À partir de la mi-mars et vraisemblablement jusqu’à la fin de l’année, les travaux de désamiantage, déplombage et démolition occuperont les équipes. Une première opération de préverdissement sera par ailleurs menée sur la partie ouest du site, où doit voir le jour un parc. Géraldine Perrodin, responsable du développement urbain à la ville d’Épernay, explique : « L’intérêt est double : cela permettra de ne pas être face à un terrain vague quand les premières constructions sortiront de terre et ce sera bénéfique à la faune et la flore en créant des petits réservoirs de biodiversité. »
À l'issue de cette première étape de déconstruction, les anciens ateliers de chemin de fer ne se- ront pas rasés pour autant. On n’efface pas 160 ans d’histoire ainsi. La ville a fait le choix de conserver près de 13 000 m² de halles, soit trois grands bâtiments emblématiques de cette friche qui accueillait, en 1881, 1 610 travailleurs sparnaciens, soit un actif sur deux. L'atelier des roues, la grande halle et la halle diesel seront conservés, tout comme les deux réservoirs emblématiques et le bâtiment de traitement thermique, situés à l’entrée du site. Enfin, « l’abri » sera, lui aussi, préservé pour trôner au centre du futur parc. « Entre l’ouverture du site autour de 1850 et les dernières constructions qui datent de 1942, il y a une vraie histoire de l’évolution architecturale et patrimoniale. On aurait souhaité conserver d’autres bâtiments, mais certains étaient trop endommagés ou trop pollués », concède Géraldine Perrodin.
Concernant le devenir du bâti existant et du reste de la friche, « on est toujours en réflexion », as- sure la responsable du développement urbain. La ville va s'entourer d'un aménageur, comme toujours lors d’un projet de cette envergure, dont le nom sera connu en 2024. Charge ensuite à lui de proposer un projet cohérent à la ville. « Il faudra trouver un équilibre entre habitat, commerce, tertiaire et équipements publics », indique l’architecte d’Épernay qui fait savoir, par exemple, que la construction d'un skatepark, qui revient avec insistance, est d'ores est déjà fortement envisagée. Bar, restaurant, hôtel, cabaret, discothèque, guinguette, salle d’exposition, salle de sport, maraîchage... Tout est envisageable. « On est sur un projet de 15 ans, tout n’est pas figé et les hypothèses pourront évoluer ». Les premiers habitants du futur quartier des Berges de Marne ne sont pas attendus avant 2027.
Simon Ksiazenicki
La gare d'Épernay est aussi concernée
Deux aménagements directement liés au projet Berges de Marne, mais extérieur à l’ancienne friche SNCF auront lieu dans les mois à venir. Le parvis de la gare d’Épernay sera réaménagé afin de devenir un pôle d’échange multimodal, lieu de convergence des différents modes de transport (trains, bus, cars, taxis, voitures, vélos, marche…). Les travaux portés par l’agglomération d’Épernay devraient débuter cet été. Ensuite, la construction d'une passerelle aérienne réservée aux piétons et aux cyclistes, qui reliera la gare au futur quartier, doit s'échelonner entre mars 2024 et juillet 2025.
Le calendrier prévisionnel l 2023 : déconstruction l 2024-2025 : dépollution l 2026 : travaux d'aménagements publics l 2027 : premières opérations privées