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Deux Rémois signent un documentaire sur la catastrophe écologique de l'Escaut

Olivier

Hennegrave et Thomas Risch

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plongent au cœur des rouages de la catastrophe qui a touché le fleuve l'Escaut en 2020. A découvrir sur grand écran le 23 mai à l'Opéraims.

L'événement, pourtant dramatique, est quasi passé inaperçu. Alors que la France subit la première vague de covid et vit son premier confinement, dans la nuit du 9 au 10 avril 2020, la rivière l'Escaut, qui traverse les Pays-Bas, la Belgique et la France, irriguant un territoire habité par plus de 10 millions d'habitants, connaît la pire catastrophe de son histoire. Une brèche dans un bassin de décantation de l'usine sucrière Tereos, près de Cambrai, y déverse l'équivalent de 44 piscines olympiques d'eaux polluées. En seulement quelques jours, de Thun-Saint-Martin, où la digue de Tereos s’est rompue, jusqu’en Wallonie, 90 % de la biomasse piscicole et 50 % de la biodiversité de la faune et la flore disparaissent.

Cette histoire tragique fait l'objet d'un documentaire réalisé par deux Rémois : Olivier Hennegrave et Thomas Risch. Intitulé « Catastrophe de l'Escaut, mort et renaissance d'un fleuve », il sera présenté le mardi 23 mai à l'Opéraims. « Depuis de nombreuses années, Olivier et moi-même, nous nous intéressons aux enjeux environnementaux et notamment sur les questions de la protection de la biodiversité, raconte Thomas Risch, auteur de plusieurs dizaines de documentaires, dont « Titanic, au cœur de l’épave », pour France 5 avec la participation de James Cameron. Alors que nous étions en repérage au sein du parc transfrontalier Scarpe-Escaut, nous avons appris l’existence d’une catastrophe écologique majeure qui a impacté l’Escaut ». Face à l'ampleur du désastre, l'un des plus importants de la dernière décennie, les deux réalisateurs modifient leur plan pour l'exposer au plus grand nombre. « L'Escaut est devenue pour nous un symbole de la lutte contre les pollutions qui souillent nos espaces de vie. Si bien qu'il nous paraît évident et essentiel de questionner l'enjeu essentiel de la cohabitation : comment concilier la préservation de la biodiversité et le développement des activités humaines ? »

Le film de 52 minutes propose ainsi une enquête documentaire qui déroule l'histoire de la catastrophe en France, en Belgique, mais aussi dans l'estuaire belgo-néerlandais. Une histoire sous forme de récit et de rencontres au fil de l'eau de l'Escaut, avec des gardes-pêche, un éco-ingénieur, une historienne, un juriste international, un agent de l'environnement, un militant environnementaliste et un guide : le scientifique Patrick Meire, qui accompagne cette réflexion globale.

Depuis avril 2020, un maillage écologique franco-belge s'est mis en place sur le territoire de l'Escaut, pour redonner vie à cet écosystème. Une vingtaine d'années sera nécessaire pour revenir à la normale. « Pour la première fois dans les Hauts-de-France, le principe pollueur payeur a été appliqué et a sanctionné le groupe Tereos, précisent les deux réalisateurs, avec l'espoir que la catastrophe de l'Escaut, puisse créer un précédent ouvrant de nombreuses portes sur le plan juridique et des perspectives concernant le droit de l'environnement international ». Le 12 janvier dernier, Tereos a été condamnée à 500 000 euros d’amende et à plus de 9 millions de dommages et intérêts. Ses avocats invoquant « une chaîne de responsabilités », l'entreprise française a fait appel.

Julien Debant

4 « Catastrophe de l'Escaut, mort et renaissance d'un fleuve », projection en présence du réalisateur Thomas Risch, suivie d'un échange avec le public, mardi 23 mai, à 19 h au cinéma Opéraims, place d'Erlon à Reims. Gratuit sur réservation à jérome.diby@real-productions.net.

Le film sera aussi diffusé sur France 3, jeudi 25 mai, à 22 h 50.

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