Le futur de la place du Chapitre dévoilé

La petite place située près de la cathédrale va renaître d'ici à 2025. Débarrassée des voitures ou presque, elle doit devenir un véritable lieu de vie, donnant envie aux riverains et aux touristes d'y flâner.

Redonner à ce lieu en proximité directe avec la cathédrale son lustre et son attrait ». Telle est l'ambition de la ville de Reims, dixit son maire, Arnaud Robinet. Un an après avoir consulté les habitants sur le réaménagement de cette place histo- rique de Reims, les urbanistes mandatés par la municipalité ont donc rendu leur verdict, mardi soir, au sein du grand amphithéâtre de Sciences Po. La trentaine de personnes présentes, contre plus de 120 lors de la première réunion de concertation organisée en

Chocolatier

Fabricant à Reims depuis 149 ans février 2022, a ainsi pu découvrir un projet de place du Chapitre sans voiture. « Notre volonté est de réenchanter cet espace en réaffirmant sa valeur historique, en réactivant les rez-de-ville et en redéfinissant la place de la voiture », a indiqué le paysagiste Florian Gaulin, invité à présenter le projet en compagnie de l'architecte Benjamin Kieffer. Restée quasiment inchangée depuis sa reconstruction après la Première Guerre mondiale, la place du Chapitre est devenue au fil des décennies un simple parking, avec en son centre trois marronniers malmenés par le ballet des automobiles et des étourneaux. Pour retrouver « le charme originel » du lieu, les urbanistes ont présenté une esquisse du futur aménagement où la quasi-totalité des 36 places de stationnement a disparu. Seules cinq ou six places devraient être conservées, « afin de préserver un accès aux personnes à mobilité réduite et aux riverains ». Pour accéder à ces arrêts minute, les automobilistes devront emprunter la rue des Préaux. En effet, le projet prévoit de réserver le passage sous la porte du Chapitre aux usagers des mobilités douces (piétons et cyclistes). Concernant la végétalisation, les urbanistes ont annoncé le remplacement des marronniers par des féviers et des frênes, « deux essences qui supportent mieux la taille, nécessaire pour éloigner les étourneaux ». Pour lutter contre la présence de ces petits oiseaux dont les fientes ravagent aujourd'hui la place, la ville pense aussi utiliser des faucons ou des lasers. Ces nouveaux espaces verts seront complétés par du mobilier urbain, notamment des bancs qui devraient être installés au centre, offrant ainsi une vue sur le portail nord de la cathédrale.

Premier coup de pioche en 2024

Si l'ensemble du projet est ficelé, sa réalisation n'est pas pour demain. Le chantier au coût d'environ 1 M€ devrait débuter mi-2024, après les fouilles archéologiques d'usage, pour une livraison espérée mi2025. En attendant, un premier diagnostic archéologique doit être effectué du 13 au 17 mars prochains.

Julien Debant

Actuellement, la place du Chapitre ressemble davantage à un parking. © l'Hebdo du Vendredi

Quid de la porte du Chapitre et du projet immobilier à côté de la cathédrale ?

La volonté de la ville de Reims de refaire de cette place un lieu majeur du centre-ville est indéniable. Mais pour atteindre son objectif, la municipalité compte aussi sur les propriétaires privés du secteur. En premier lieu, celui de la porte du Chapitre. Reconstruit après la Première Guerre mondiale et classé depuis 1922, le monument, qui trouve son origine au XVIe siècle, habille en effet la façade d'un immeuble donnant sur la rue Carnot. Très abîmé, il fait l'objet, selon Arnaud Robinet, de discussions entre la mairie et son propriétaire en vue de le restaurer.

Autre dossier suivi de près par la ville, celui du projet immobilier qui doit être érigé en lieu et place du parking privé situé au croisement des rues Préau et Robert de Coucy, juste en face du portail nord de la cathédrale. Si celui-ci est toujours à l'étude, un architecte en charge du projet, présent lors de la réunion publique organisée à Sciences Po, a indiqué qu'il serait « à vocation touristique », évoquant un local commercial en rez-dechaussée en lien avec l'art et un restaurant au dernier étage offrant une vue inédite sur la cathédrale. En revanche, concernant les niveaux intermédiaires, qui pourraient accueillir des bureaux, commerces ou des logements, « aucune décision n'est arrêtée ».