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Reims envoie une délégation en Ukraine

ors que la guerre continue en Ukraine, Reims intensifie ses liens avec Tchernihiv, cité située à 130 km de Kiev et peuplée, avant l'invasion russe, de 286 000 habitants. Ainsi, après avoir accueilli le maire par intérim de la ville ukrainienne, Oleksandr Lomako, le 22 novembre dernier, la municipalité rémoise va à son tour envoyer une délégation. Composée de Dimitri Oudin, adjoint au maire de Reims délégué aux relations internationales, Rémi Grandemange, directeur adjoint du cabinet du maire de Reims et de la présidente du Grand Reims, et du street artiste Kusek, elle se rendra successivement à Kiev, Tchernihiv et Varsovie, du 11 au 15 février. Cette dernière étape en Pologne sera l'occasion de participer au forum « Rebuild Ukraine ». A Tchernihiv, la délégation visitera notamment une station de filtration de l’eau inactive, une école en partie démolie accueillant des élèves et un village « temporaire ». Kusek, dont le travail sur le conflit en Ukraine est visible sur les murs de la cité des sacres, sera aussi invité à s’exprimer via son art en divers lieux de la ville ukrainienne. « Il s'agit d'intensifier et de préciser dans quels domaines la ville de Reims et le Grand Reims vont répondre aux attentes d’une ville amie, désireuse à la fois d’organiser sa reconstruction, d’étudier des procédés dans des domaines techniques et de nourrir également des échanges entre universitaires, étudiants et artistes des deux villes », indique la municipalité rémoise. Ce rapprochement doit trouver un prolongement avec la signature d'un protocole d'accord à Reims, le 8 mai prochain.

En Bref

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Un « Grand » Rémois en finale du Winamax Poker Tour

ALe plus grand circuit de poker live gratuit de France a fait étape les 4 et 5 février à Reims, rassemblant 240 joueurs préalablement qualifiés en ligne. Comptant parmi les 40 tournois qualificatifs, il a permis à quatre participants de se qualifier pour la finale nationale qui réunira près de 200 joueurs au Palais des Congrès à Paris, du 1er au 6 mars prochains. Parmi eux figure un habitant du Grand Reims. Il s'agit de Laurent Varoqueaux qui vit à Champigny.

Ne l'appelez plus l'Office de tourisme du Grand Reims

Dans la continuité de la révélation de la marque territoriale Reims Légend’R, l’Office de tourisme du Grand Reims a changé de nom. Embrassant les couleurs de la démarche d’attractivité globale engagée par la communauté urbaine, il devient Reims tourisme et congrès. L'objectif est clair : « promouvoir et valoriser l’identité d’une destination Légend’R, en portant l’ambition de la destination et des acteurs du territoire en matière de développement touristique, notamment sur le segment du tourisme d’affaires ». Pour l'occasion, le site reimstourisme.com a bénéficié d'une refonte complète.

Commerce : les Mousquetaires en force place d'Erlon

Déjà présente dans le quartier Wilson et dans la commune de Champigny, l'enseigne spécialisée dans les produits alimentaires a désormais pignon sur rue au cœur de Reims. Depuis lundi, Intermarché a en effet ouvert place d'Erlon, juste à côté de la boulangerie Waïda, en lieu et place du restaurant Un indien dans la ville et de la brasserie Le 9, un magasin « Express » qui, comme tous ses concurrents, fait aussi office de drive piéton.

Au programme des Semaines de l'agriculture paysanne à Reims

Dans le cadre des Semaines de l'agriculture paysanne, cycle d'événements sur les enjeux agricoles, plusieurs temps d'échanges sont programmés jusqu'au 22 février à Reims. Le premier, lundi 13 février, à 18 h 30, à Sciences Po sera sur le thème « Militantisme écologiste : un retour à la terre ? » (inscription : cassandra.benavent@gmail.com). Suivront ensuite : « Quotidien et enjeux paysans », vendredi 17 février, à 16 h au Boulingrin (accès libre), rando-vélo à la ferme, dimanche 19 février, à 10 h 30 depuis la Maison du vélo (accès libre) et ciné-débat « L'Homme qui arrêta le désert », mercredi 22 février, à 18 h, à Sciences Po (inscription : cassandra.benavent@gmail.com).

I NTERVIEW - C HARLES DE C OURSON

Plus de 4 000 personnes mardi à Reims, combien samedi ?

Le député de la 4e circonscription de la Marne est élu depuis 1993. © l'Hebdo du Vendredi

Le député centriste de la Marne, Charles de Courson, a fait sensation en réclamant la fin des régimes spéciaux de retraite des parlementaires, que le texte actuel, qu'il récuse, ne prévoit pas.

Vous réclamez la suppression des régimes spéciaux de retraites, notamment pour les parlementaires. Pourquoi ?

Cela fait un tiers de siècle que je le réclame ! Je plaide pour la mise en extinction des régimes spéciaux, c’est-à-dire que ceux qui y sont, y restent, et que tous les nouveaux recrutés passent au régime général. La réforme ne propose de mettre en extinction que cinq des 17 régimes spéciaux, il en reste 12, dont celui de l’Assemblée nationale et du Sénat. L’Assemblée nationale a déjà réformé son système de retraite qui fait qu’on est assez proche de la fonction publique d’État. Un député qui a fait un mandat de cinq ans touche, à ses 62 ans, 684 € net de pension mensuelle. Un sénateur qui a fait un mandat de six ans a droit à 2 400 €. On gagnerait à passer au régime général.

Comment vos pairs jugent-ils cette demande ?

Ça n’a pas été accueilli à bras ouverts, mais les parlementaires doivent montrer l’exemple. On me traite de populiste, mais c’est cette non-réforme qui porte le populisme. On ne peut pas demander des efforts importants aux couches sociales les plus modestes, pendant que les parlementaires s’exonèrent de ces efforts. Ce n’est pas défendable de réformer les autres régimes et pas les nôtres. D’un point de vue de l’exemplarité et de la dignité du Parlement, ça aurait de la gueule.

L’examen du texte a débuté, lundi, dans un climat houleux. Quelle image cela donne-t-il de l’Assemblée nationale ?

Ça donne une image détestable. Certains groupes participent plus que d’autres à cela, je pense à La France insoumise. Ces milliers d’amendements sont contre-productifs. Notre groupe (Libertés et territoires) a été raisonnable, avec 160 amendements déposés. Chacun sa stratégie.

Quelle va être la stratégie du gouvernement qui ne dispose que d’une majorité relative ?

Le gouvernement a failli être battu, mardi soir, lors du vote sur l’article liminaire. Il a été sauvé par les 27 Républicains qui ont voté pour, mais quinze ont voté contre et huit se sont abstenus… De toute façon, il n’y aura pas de vote sur l’ensemble du texte en première lecture puisqu’il y a 20 500 amendements et nous n’avons que huit jours (les débats s'achèveront le vendredi 17 février et le texte sera transmis au Sénat). On en examinera peut-être 2 500… Ce qui pose problème, c’est que la présidente a refusé la motion référendaire que nous avons déposée et de réunir la Conférence des présidents. Tout est fait pour qu’il n’y ait pas de débat sur le fond. Il y a un déni de démocratie.

Pensez-vous que l’exécutif doit écouter la rue ?

Le président de la République et les députés parlent d’une légitimité démocratique qu’ils n’ont pas. C’est un texte qui coupe le pays, avec des manifestations qu’on n'a pas vues depuis des années. Qui appuie le gouvernement ? Pas un syndicat, y compris les réformistes qui ont l’impression de s’être fait rouler dans la farine. Ils sont tous vent debout contre la réforme. Les organisations patronales sont extrêmement discrètes, ce n’est pas pour rien. Et dans les courants politiques, les seuls sur lesquels le gouvernement comptait, Les Républicains, se déchirent. Tant que le gouvernement ne renonce pas à l’article 7, qui prévoit le passage de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, nous voterons contre. C’est une situation très périlleuse.

Propos recueillis par Simon Ksiazenicki

Alors que les débats entre députés sur la réforme des retraites ont débuté, lundi, à l’Assemblée nationale, dans une ambiance extrêmement tendue, l’atmosphère était presque plus calme, mardi matin, dans les rues de Reims. Il faut dire que le consensus était de mise parmi les 4 000 manifestants (comptage syndicats + journalistes) qui réclamaient tous, en chœur, le retrait du projet de loi. Emmené par quelque 200 jeunes à l’avant, le cortège était un peu moins garni que lors des deux précédentes mobilisations, lorsque environ 6 000 personnes avaient défilé, le jeudi 19, puis le mardi 31 janvier, dans la cité des sacres. À Châlons comme à Épernay, la baisse de la fréquentation était du même ordre, avec approximativement 1 500 personnes mobilisées dans les deux villes ce mardi. Alors que l’inflation touche tout le monde, certains y ont sans doute réfléchi à deux fois avant de se déclarer en grève pour retourner battre le pavé. Gilles, retraité de la Sécurité sociale, n’a pas eu ce problème, mais ce militant de Force ouvrière (depuis 47 ans !) compatit : « C’est sûr que trois jours de retenue sur salaire, ça se ressent, concède-t-il. C’est pour cela que c’est une bonne chose que les prochaines manifestations aient lieu le week-end, pour ceux qui ne peuvent pas se permettre de se mettre à nouveau en grève. » Comme partout en France, la prochaine manifestation contre la réforme des retraites à Reims aura lieu ce samedi 11 février. Gilles sera à nouveau de la partie : « Sauver notre système de retraite vaut bien de sacrifier quelques heures de son week-end ! ». S.K

Les agriculteurs aussi en colère

Mercredi 8 février, au lendemain de la mobilisation nationale contre la réforme des retraites, les agriculteurs ont manifesté à Paris pour dénoncer l'interdiction des néonicotinoïdes dans la culture de la betterave sucrière. Plus d'un millier d'exploitants (3 000 et 622 tracteurs, selon la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) ont convergé vers la capitale, dont 80 venus spécialement de Reims, Châlons, Vitry-le-François et Dormans grâce aux bus affrétés par la fédération départementale. « La Marne est le premier département betteravier de France, rappelle Didier Blanckaert, président de la section Cristal Union de la sucrerie de Sillery. Sur le secteur de la Champagne crayeuse, cette production représente 20 % de la superficie agricole utilisée. » La douceur de l'hiver pourrait favoriser les attaques précoces de pucerons et la transmission aux plantes de plusieurs virus de la jaunisse. Les betteraviers et d'autres filières impactées par le bannissement des insecticides pointent du doigt une décision prise sans aucune alternative, au détriment des productions françaises.

EN BREF

Les médecins libéraux en grève le 14 février

Pour la troisième fois en un peu plus de deux mois, les médecins libéraux sont appelés à fermer leurs cabinets et à descendre dans la rue ce mardi 14 février. Ils réclament, notamment, un doublement du tarif de la consultation à 50 €, alors que l’Assurance maladie a récemment proposé une hausse de 1,50 €. Les médecins contestent également le projet de loi « visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification ».

É VÉNEMENTS

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