Revue N°6 de l'Association Kokopelli

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Semences de Kokopelli 1 2 ème é d i t i o n   : 8 4 8 p a ge s, 1 3 0 0 p h o t og r a p h i e s et tout en couleur ! L’ouvrage est en grand format, en quadrichromie, et avec une couverture cartonnée. L’auteur est Dominique Guillet. L’introduction est de Jean-Pierre Berlan, directeur de recherches INRA. Cette douzième édition de 848 pages présente, tout d’abord, 260 pages d’articles sur la biodiversité, l’agroécologie, l’apiculture alternative, le recouvrement de dynamiques de co-évolution avec la Terre-Mère ainsi que trois essais de John Lash sur 2012 et la fin du Cycle Maya... Mais aussi sur la confiscation du vivant, la folie des chimères génétiques, les nuisances agricoles dont les catalogues nationaux de variétés, l’imposture des nécro-carburants, la disparition des abeilles mellifères, la désertification de la planète, la tromperie des pratiques agricoles dites “ sans labour ”, et bien sûr le problème primordial de l’eau. “ Semences de Kokopelli  ” est ensuite un manuel de production de semences pour le jardin familial avec des informations très détaillées permettant à tous les jardiniers, et maraîchers, de produire leurs propres semences en toute pureté variétale. “ Semences de Kokopelli ” présente aussi une analyse précise des processus d’érosion génétique pour chaque espèce alimentaire ainsi que des informations récentes quant à la présence de plantes transgéniaques alimentaires dans diverses parties du monde. Cet ouvrage présente une

collection planétaire de 2700 variétés et espèces principalement alimentaires. “  Semences de Kokopelli  ” présente, pour chaque plante potagère, condimentaire ou à grain, différentes rubriques générales : classification botanique, histoire, nutrition, conseils de jardinage. Il présente, ensuite, deux rubriques liées à la reproduction des plantes “ pollinisation ” et “  production de semences  ” qui caractérisent, dans le détail, les types de pollinisation, les distances d’isolement ainsi que les techniques de production de semences, les conseils relatifs au nettoyage, tamisage, séchage et conservation des semences. Pour les jardiniers souhaitant créer leurs propres variétés, une rubrique “ création variétale  ” est présentée pour certaines espèces. Vous y trouverez plus de 600 variétés de tomates, 400 variétés de piments doux et forts, plus de 50 variétés d’aubergines, 250 variétés de courges, 80 variétés de melons, 130 variétés de laitues et beaucoup d’autres plantes potagères. Chaque variété est décrite avec les caractéristiques qui lui sont propres ainsi qu’avec de nombreuses informations quant à son origine historique.

65 € en collissimo (avec trois sachets offerts)


Les tambours de Gaïa se sont réveillés Une nuit de pleine lune embrasée de feux de forêts d’eucalyptus australiens naufragés dans la vallée de l’Urubamba, près de Cuzco dans les Andes - sur les pentes déforestées et érodées de ce qui fut autrefois le berceau de la cornucopia des Incas et des peuples millénaires qui les précédèrent - Xochipelli le Rêveur rencontra Kokopelli le Porteur de Semences. Il lui asséna une question fatidique: il y a 14 000 années de cela, l’agriculture n’aurait-elle pas été le début du chaos social ? Et il déclina coléreusement les dommages collatéraux de cette invention “tombée du ciel” après des millions d’années de chasse et de cueillette : surpopulation, monocultures, esclavage des animaux domestiques, établissement des villes avec leurs polices, leurs armées et leurs tribunaux afférents… et surtout, la destruction intégrale de la biosphère. Il lui asséna une seconde question fatidique : Monsanto, Syngenta,

Dominique Guillet

Bayer - et tous les criminels de l’agrochimie - ne constitueraient-ils pas l’aboutissement inéluctable de cette invention de l’agriculture ? Jardin, gardien / warden, garden : les étymologies ne mentent jamais. Avons-nous donc, aujourd’hui, le droit ou le devoir de poser ces questions tabous ? Surtout nous, l’Association Kokopelli, dont la mission essentielle est de protéger les semences libres, de favoriser l’expansion des jardins familiaux et de promouvoir toutes les techniques agro-écologiques qui permettent aux peuples de se libérer du joug des multinationales. Ce que nous faisons depuis 20 ans avec un enthousiasme d’autant plus expansif que nous sommes de plus en plus soutenus dans notre lutte pour la libération des semences et de l’humus. Au fil de ces deux derniers milliers d’années, les tambours qui rythmaient la vie quotidienne des Peuples Premiers, des Peuples Indigènes, se sont tus, à jamais, de la Sibérie au Congo, de la Chine au Pérou… et sur toute la planète. Ces peuples qui n’avaient pas inventé le concept d’écologie - puisqu’il ne leur était pas venu à l’imagination de détruire les écrins de vie qui les nourrissaient - furent annihilés inexorablement par un syndrome connu sous le nom de détergent blanc plus que blanc. Nous sommes au coeur du génocide. Fukushima avec ses centaines de tonnes de combustible usé, et non recyclable, et surtout ses tonnes de plutonium sur le toit du réacteur 4, qui joue la Tour de Pise, représente à lui seul un événement d’extinction planétaire, sans même parler des centaines de tonnes d’eau radioactive qui s’en déversent quotidiennement dans l’océan pacifique et qui massacrent les dauphins, liquéfient les étoiles de mer… et annihilent toute la vie des abysses océaniques. Monsanto stérilise l’animal humain avec son glyphosate. La Libye, le pays le plus riche d’Afrique, a été “libérée” par des criminels et 100 à 150 000 Libyens y sont morts sous les bombes à uranium appauvri “made in France” et, aujourd’hui, tout le pays est ensanglanté par une guerre civile. Tous les jours, 36 000 enfants meurent de faim alors que des milliers de milliards de dollars sont dépensés, tous les ans, pour construire des armements, “sauver” des banques et financer une myriade d’ignominies. L’insécurité alimentaire prévaut de plus en plus et ne fera que s’empirer au fil du refroidissement planétaire global, de l’érosion des sols, de la pénurie en eau… et de la spéculation débridée sur les ressources agricoles par les banksters. L’opposition contrôlée gangrène une grande partie des mouvements de la société civile. En Amérique latine, par exemple, les fondations Ashoka et Avina qui financent la lutte contre les chimères génétiques sont elles-mêmes financées par Monsanto ou par les fondations de Bill Gates et de Rockefeller... En Europe et en Amérique du nord, la plus grande partie des distributeurs d’aliments “biologiques” ont été rachetés par les grands cartels de l’agroalimentaire : Nestlé, Cargill, Coca-Cola, etc. En France, par exemple, Lima et Danival ont été rachetés par Hain Celestial, aux USA, derrière lequel se cache l’argent de Monsanto, Walmart, Philipp Moris, City Group et Martin Lockeed. En France encore, acheter les produits bios de Bonneterre, de Bjorg, d’Evernat, d’Allos, de Tartex, d’Alter Eco... c’est participer à la prospérité du Hollandais Royal Wessanen, l’un des grands groupes Européens de l’agro-alimentaire. En France encore, 95 % des légumes bios commercialisés sont produits à partir de semences de variétés hybrides F1 ; ce qui signifie que le consommateur bio, par exemple, a une “chance” sur deux d’acheter un melon bio “Monsanto/Bayer/Syngenta” puisque ces trois groupes de la chimie possèdent la moitié des 250 variétés de melons inscrites dans le catalogue national du GNIS ; ce qui signifie que de très nombreux maraîchers bios sont complices de la destruction de la biodiversité alimentaire. En France encore, l’association Kokopelli est “certifiée” bio par Qualité France, qui a été racheté par Bureau Véritas, l’un des leaders mondiaux

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du contrôle industriel. Dans le Tiers-Monde, l’IFOAM (la fédération internationale de l’agriculture biologique) rabat du petit paysan pauvre pour produire du bio, et encore plus de bio, au service de l’export vers les pays riches, au service de l’industrie bio, et donc au service de l’industrie tout court. Ad nauseam. Et tout le monde se tait, ou presque. Surtout, rester politiquement correct, ne pas faire de vagues, ne pas traiter de criminels les gangsters, de tous bords politiques, qui vont “libérer” les pays regorgeant de pétrole, de gaz ou d’or. Et surtout ne pas cracher dans la soupe - et jamais dans la soupe bio ! Est-il bien raisonnable de rédiger un éditorial enflammé pour la revue de l’Association Kokopelli alors que notre objectif est de distribuer des semences gratuites dans tout le Tiers-Monde mais aussi d’en vendre toujours et toujours plus, en Europe, pour payer les charges salariales et tous les nouveaux impôts que l’Etat voyou, et corrompu, ponctionne pour sauver les banques et son système en effondrement pitoyable ? Sans même évoquer le coût sans cesse croissant de la “consommation” alors que nos sachets de semences sont toujours strictement au même prix depuis sept années. Aujourd’hui, encore et toujours, je suis empreint d’une Rage transpersonnelle et je la revendique comme une arme d’éveil et d’impulsion régénératrice. Vous avez bien dit “arme” ? Je le dis. Nous sommes en guerre mais cette guerre, ce n’est pas nous qui l’avons lancée, ce sont les psychopathes prédateurs. Et c’est une guerre inexorable à l’encontre de la Vie et ces déments iront jusqu’au bout de leur folie meurtrière. Les biologistes de Monsanto, de Syngenta, de Bayer, de BASF, de Limagrain et de tous les autres criminels de l’agrochimie, n’ontils pas les mêmes diplômes et les mêmes doctorats que les biologistes courageux (Vélot, Séralini, Putszai…) qui s’opposent à leurs chimères génétiques et autres abominations ? Ils ont les mêmes mais c’est leur Intention qui diffère. Les uns sont des dé-générés qui se sont éloignés de l’humanité et de l’humanisme et ils sont au service de la propagation de la Mort ; tandis que les autres sont au service de la protection de la Vie. Ce n’est pas l’amour qui nous a plongés dans ce génocide immonde et ce n’est pas l’amour qui va nous en sortir. Où sont les Mâles, les Guerriers, les Hommes dignes de ce nom ? Où sont les Guerrières, les Femmes dignes de ce nom qui vont soutenir les Hommes dans la protection du fruit de leur matrice génératrice et dans la protection des fruits de la matrice généreuse de la Terre-Mère ? Vers la mi-septembre, j’ai participé avec Blanche Magarinos-Rey, notre avocate, à un forum à Bâle (au coeur du prestigieux Jardin Botanique de cette ville) dont l’objectif était supposément de rassembler la mouvance des Gardiens de Semences en Europe. Nous n’y avons vu qu’une poignée de jeunes Guerrières et Guerriers mais une pléthore, par contre, de vieux croutons et de vieilles croutonnes sclérosées au service de la technocratie, fût-elle “bio”, au service de l’industrie bio, donc de l’industrie. Je me suis contraint à des années de silence parce que j’engage notre association dès que j’ouvre la bouche sur des sujets divers et variés : arnaque du réchauffement climatique anthropique, dénonciation des nécrocarburants, protection des plantes instructrices et sacrées, traduction intégrale (et offerte gratuitement sur mon site Liberterre.fr) de l’oeuvre du shaman mystique John Lash, etc. Aujourd’hui, je déclare aussi la guerre à “l’opposition contrôlée” qui a pourri, miné et saboté, depuis de très nombreuses années, une grande partie des mouvements activistes et militants de préservation de l’environnement. Qui contrôle cette opposition ? Qui contrôle ceux qui répandent des rumeurs nauséabondes sur notre association (qui serait, selon eux, l’allié de Monsanto et de toute la mafia semencière) tout simplement parce que nous exigeons que toutes les variétés potagères à pollinisation ouverte du domaine public soient libres et exclues de toute législation Européenne sur la commercialisation des semences ? La démocratie ne peut pas fonctionner tant qu’elle est privée d’un fondement primordial : la Transparence. Aujourd’hui, le système patriarcal, pétri de haine de la Nature et du Féminin, est en train de s’écrouler sous le poids de ses propres mensonges. Aujourd’hui, je suis dans une colère furieuse mais je vais encore adopter un ton “mesuré”. Le jour où les Jeunes Tribus me délieront de la présidence de notre Association Kokopelli, je vais me dé-chaîner. J’en appelle à la fougue, à la témérité, à l’ardeur des Jeunes Guerrières et Guerriers afin de libérer l’humanité de tous ces criminels, déments et ravagés par leur haine de la Vie. Et par tous les moyens possibles et imaginables qui ne mettront pas en danger leur propre intégrité. Parce que l’humanité a aussi besoin de leur énergie régénératrice pour faire immerger, de ce chaos infernal, les nouvelles Tribus du Futur. Au service de la biosphère, de la Vie, de la Joie, de la Fertilité et en co-évolution avec la Terre-Mère. L’épitaphe de cette humanité pourrait être : “ils ont péri de ne pas savoir rendre hommage à la Beauté !” Nous sommes au seuil de l’extinction mais nous sommes aussi les Peuples des Semences, les Shista. Nous sommes les Enfants de la Rébellion et nous sommes en chemin. Ecoutez : les tambours de Gaïa se sont réveillés et ils résonnent dans l’atmosphère vivante de la Terre‑Mère ! Pour la Vie.

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Kokopelli en Ariège Les nouveaux locaux

Trouver un lieu à la fois agréable, spacieux, ac-

Si décembre 2012 ne s’avéra pas être ce que beaucoup

cessible, dans un envi-

redoutaient, ou espéraient, ce fut en tous cas le

ronnement plus vert,

début d’un grand bouleversement au sein de la vie

abordable, qui puisse

associative de Kokopelli.

accueillir de beaux jardins de production de

Nous occupions, depuis près de 15 ans, des locaux

semences pour la cam-

délabrés de la pépinière d’entreprises d’Alès, dans

pagne “Semences sans

le Gard, répartis en cinq bâtiments très éloignés les

Frontières” et qui en

uns des autres et séparés du supermarché Leclerc et

même temps servirait de lieu d’accueil pour les stages,

de sa Z.I. grisonnante par une nationale encombrée,

séminaires et rencontres autour de l’autonomie ali-

nuit et jour, par des dizaines de milliers de voitures.

mentaire, n’est pas chose aisée ! Dans le Gard, les

Les bâtiments métalliques, mal isolés, étaient très

pistes que nous avions étaient strictement hors bud-

froids l’hiver et étouffants l’été. De telles conditions

get et les collectivités locales n’ont pas daigné sortir de

nécessitaient un système de climatisation et de

leur bureaucratie anesthésiante pour accorder quelque

chauffage onéreux afin de garantir la bonne pérennité

attention à notre quête. Il nous fallait donc prospec-

de nos stocks de semences, au fil des années. Cela ne

ter dans d’autres départements. Quelques mois aupa-

constituait pas vraiment l’environnement idéal pour

ravant, lorsque nous cherchions un lieu pour l’orga-

l’association Kokopelli et nous avons cherché en vain,

nisation de nos “rencontres autour de l’autonomie

pendant plus de 7 ans, un nouveau lieu dans le Gard,

semencière” (rencontres que nous avons dû annuler

correspondant plus à notre image, afin d’y installer

par la suite) nous étions tombés amoureux de l’Ariège.

l’association.

Quoiqu’un tantinet humide, ce département est excep-

Ananda Guillet

tionnel, tant en termes de biodiversité sauvage qu’en Forts du temps passé à imaginer l’endroit idéal

termes d’agriculture - plus de 10% de la surface agri-

pour

très

cole y est aujourd’hui cultivée en bio. De plus, l’immo-

décidés à aller de l’avant, nous sommes repartis

bilier y est assez accessible en raison de son caractère

enthousiastes, en janvier 2013, en quête d’un

excentré et de sa faible densité de population (152 000

nouveau lieu mais, cette fois-ci, nos recherches ne

personnes en Ariège contre 149 000 pour l’arrondisse-

se limitaient pas au Gard.

ment du grand Alès).

installer

l’association

Kokopelli,

et

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C’est donc tout naturellement vers ce département

écologiques, foires bios ou expos de plantes rares.

que portèrent nos recherches. Celles-ci se sont rapi-

Jocelyn est également l’un de nos porte-paroles

dement avérées fructueuses et c’est une petite ferme

les plus enjoués et vous le retrouverez lors de très

en éco-construction, qui se trouve sur la commune de

nombreux débats et de conférences qu’il anime

Camarade, avec une quinzaine d’hectares (bois et prai-

lorsqu’il sillone le pays.

ries), qui nous a souri. Le bâtiment

Dominique est fi-

en

bois

dèle à son poste de

n’avait pas la capa-

président et gère

cité d’accueillir le

également,

siège et les activi-

Sofy, le lancement

tés de l’association

des missions à l’in-

et nous avons eu

ternational.

ossature

avec

la grance chance de

trouver,

Charlotte est main-

dans

la foulée, un bâti-

tenant

respon-

ment - en location

sable de la gamme

- assez spacieux au

collection,

Mas d’Azil, à 8 km

campagne de par-

de la ferme.

rainage et des ad-

de

la

hérents de l’assoC’est donc dans de

ciation.

nouveaux locaux et avec une équipe en

Etienne

est

tou-

partie renouvellée

jours notre fidèle

(une partie de la

informaticien

vingtaine de sala-

ses expertises nous

et

riés de Kokopelli à Alès n’a malheureusement pas sou-

permettent d’assurer le bon fonctionnement de notre

haité suivre le déplacement) que Kokopelli continue,

site internet et de la gestion informatique de l’associa-

avec plus de convictions que jamais, à lutter pour la

tion.

souveraineté alimentaire et le droit de distribuer libreSylvie est désormais notre essentielle “fée du logis” :

ment des semences fertiles et reproductibles.

impression des sachets, ensachage, gestion de stock,

La nouvelle équipe

etc... Rien ne lui résiste et toujours avec innovation !

C’est avec grand plaisir que nous accueillons, au sein

Quant à moi, je suis maintenant directeur technique

de la vie associative de Kokopelli, tous les nouveaux !

de l’association. Et c’est avec un très grand plaisir

Jeanie aux commandes ; Mathieu à la gestion des

que j’occupe désormais ce poste, au service de la

stocks ; Briac à la comptabilité ; Elisa au graphisme ;

biodiversité.

Angelika et Isabelle à l’ensachage et Laura qui sera votre

nouvelle

“Semences

interlocutrice

sans

Frontières”.

pour

la

Nous

Le Ferme :

campagne souhaitons,

d’avance, la bienvenue aux nouvelles personnes qui

La ferme se trouve donc sur la commune de Cama-

viendront bientôt se greffer à l’équipe.

rade où de nombreux projets - en parfaite harmonie avec nos dynamiques - sont déjà en place. Elle se

Et les anciens ? Quelles nouvelles ?

compose d’un bâtiment en éco-construction (ossature bois, isolation au chanvre et laine de bois, permis de

Jocelyn, Jean-Marc, Pascaline et Joëlle parcourent

construire pour une serre bioclimatique autour de la

les routes pour vous accueillir sur leurs stand : vous

partie habitable du bâtiment, etc.) et de 15 hectares

les retrouverez partout en France sur les salons

de terre divisées en bois et en prairies.

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Le terrain :

ainsi aménagé en ateliers de tri, séchage, stockage et gestion des semences produites au service de

Une partie des prairies sont un peu trop en pentes

la campagne “Semences sans Frontières”. Le rez

pour être cultivées, mais les 2 hectares plats suffisent

de chaussée du bâtiment servira de réception pour

amplement pour la production de semences que

accueillir les visiteurs et servira également de salle

nous souhaitons mettre en place. De plus, une petite

de réunions pour Kokopelli (réunion annuelle des

serre est déjà installée sur le lieu. Nous prévoyons

producteurs, assemblées générales, séminaires, etc).

de monter deux serres plus grandes qui serviront,

Le permis de construire pour une habitation (en cours

en début de saison, pour la préparation des portes-

de construction) attribué sur une partie du bâtiment

graines, en pleine

permettra

saison,

la

p e r s o n n e s

des

responsables

plus

de la ferme de

pour

production espèces

sensibles et, en

loger

fin

sur

aux

place

de

saison,

afin

d’assurer

d’atelier

de

une

présence

permanente

séchage.

sur

le lieu. Un

ruisseau

passant en plein

La ferme fournira

milieu du terrain,

donc une partie

une

de

source

donnant

-

la

semence

nécessaire

toute

au long de l’année - et des bassins récupérant les eaux

aux centaines de colis de dons que Kokopelli réalise

pluviales (un bassin est déjà en place) assureront

sur toute la planète, tous les ans, via la campagne

largement les besoins en eau tout au long des saisons

“Semences sans Frontières”.

de production. Des dynamiques pédagogiques seront très vite mises Les prairies en pente seront fauchées pour la

en place, dans cette oasis de verdure, afin d’assurer la

production de “paillage” ou de “mulch” et les bois

transmission des savoirs et des pratiques nécessaires

donneront beaucoup de matière organique pour les

à l’autonomie alimentaire.

composts et les BRF (bois raméal fragmenté) ainsi que Nous souhaitons faire de ce lieu, en plus d’une

le bois de chauffage pour le bâtiment.

ferme de production de semences, un endroit de

Le bâtiment :

partage et d’échange de savoir-faire respectueux des écosystèmes. Nous aurons, enfin, la possibilité

Le bâtiment est parfait pour l’utilisation que nous

d’accueillir

voulons en faire : il est très sain et très sec et, donc,

etc, qui souhaitent participer à notre lutte pour la

idéal pour y accueillir de la semence. L’étage sera

biodiversité alimentaire !

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les

volontaires,

stagiaires,

woofeurs,


Kokopelli Belgique fête ses 10 ans ! Isabelle Chapelle C’est en 2003 que Dominique nous a

proposé

de

représenter

Kokopelli

en Belgique. Petit à petit, nous avons développé

notre

antenne :

boutique,

foires, vente par correspondance, mais aussi les adhésions, le parrainage, et enfin la dynamique “Semences sans Frontières”. Tout au long de l’année, nous avons organisé des évènements pour fêter avec Roland, Isabelle, Jean, Blanche, Cerise, Isabelle, Marianne et Ariane

vous notre belle aventure chez Kokopelli Belgique.

Belle aventure, oui, mais qui ne l’aurait pas été si nous n’avions eu l’aide de bénévoles, de centaines d’adhérents, d’encouragements de sympatisants, des médias qui nous soutiennent ou simplement les “merci pour ce que vous faites”.

Et quand on fête les 10 ans de Kokopelli-Be, on ne peut pas oublier Marianne ! Depuis le début, Marianne a toujours répondu présente lors de nos nombreux salons et manifestations : conseil des choix de variétés, de jardinage, … Elle aime particulièrement les bourses aux graines – ici avec Caroline, une de nos membres qui, chaque année, nous apporte des colis pour “Semences sans Frontières”. Marianne est un exemple “d’autonomie” qui nous plait tellement ! Elle vit entourée de ses ânes et ses petits moutons.

Marianne, Merci !

Les 16 et 17 février, nous avons organisé des portes ouvertes avec une conférence de Blanche, notre avocate, et la diffusion de films sur la problématique de la semence.

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Nous avons participé à 12 salons ce printemps (souvent sous la pluie) et 11 cet automne. Hélas... Nous ne pouvons répondre à toutes les demandes de participation aux différents salons, foires aux plantes et autres organisations. Nous tenons à garder une qualité lors de nos salons. Lorsque nous refusons, car déjà occupés ailleurs, les organisateurs nous disent alors de venir mais seulement avec quelques variétés… Nous ne pouvons accepter car Kokopelli avec

quelques

variétés, ce n’est pas Kokopelli ! Stand Kokopelli à la fête des Plantes de Celles

Grand merci à Catherine et Jimmy, toujours présents avec le sourire pour nous aider au pied levé !

1er Mai : Fête du Printemps. Vous étiez près de 700 à être venus célébrer le soleil après ce long hiver avec nous et nos amis : tourneur sur bois, sculptures, déco de jardin, potagers en carré, librairie, plantes aromatiques, plants de dizaines de variétés de courges, … Des centaines de petits sachets de Cosmos ont été distribués tout au long de la journée. Nous avions prévu des plants de tomates mais au bout de 2 heures, nous n’avions déjà plus rien ! Désolé pour ceux qui sont repartis bredouilles !

Les Jets d’Ail du Condroz

Bastien et Jan de l’Heureux Nouveau

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Le 13 octobre : Fête de l’Automne. Lors de la quinzaine mondiale pour la libération de la semence et de l’alimentation, organisée par Vandana Shiva du 02 octobre, anniversaire de la naissance de Gandhi, au 16 octobre, journée mondiale de l’alimentation, nous avons décidé d’ouvrir nos portes. Vous étiez nombreux à braver le froid pour participer à la bourse de semences et aux conférences données par Blanche, notre avocate, et Paul Lannoye, ancien député.

Merci à tous, Kokopelli, c’est vous ! Isabelle, bénévole de Kokopelli

Des projets !

Grâce au soutien de la “Fondation pour une Terre Humaine”, nous allons aménager une nouvelle boutique. Notre local était devenu trop exigu et nous ne pouvions montrer la belle diversité des semences. Merci à Jean-Louis Gueydon de nous avoir aidés financièrement à démarrer ce nouveau projet !

Kokopelli dans le contexte belgo-belge.

Pays fédéral, la Belgique accorde à ses régions une autonomie de plus en plus large. L’agriculture, partiellement régionalisée, n’échappe pas à cette tendance. Ainsi, la Flandre et la Wallonie évoluent vers deux modèles agricoles de plus en plus opposés. La Flandre dominée politiquement par la droite et l’extrême droite défend un modèle basé sur l’industrie agro-alimentaire et les biotechnologies. Par contre, la Wallonie défend partiellement un modèle d’agriculture familiale, biologique et souhaite développer les circuits courts, domaine où les semences libres présentent un intérêt certain.

Sans nécessairement bénéficier d’un soutien franc et courageux, Kokopelli-

Belgique ne doit pas craindre les foudres du gouvernement Wallon. Fort bien, mais l’U.E. ne reconnait pas les régions ! Donc la Belgique doit présenter une position unique sur des dossiers comme la réforme de la PAC, les OGM à usage agricole ou la nouvelle règlementation sur les semences. D’où la nécessité de réaliser le fameux compromis “à la belge” dont la réputation dépasse les frontières... À force de ménager la chèvre et le chou, les citoyens ne reconnaissent plus ni la chèvre ni le chou. Et quand le compromis passe à l’étage européen, ce n’est plus à deux qu’il faut s’accorder mais à vingt-huit ! Chaque pays défend les intérêts de ses lobbies : dès lors, comment l’U.E. pourrait-elle défendre les intérêts de ses citoyens et des générations futures avec le déficit démocratique qui caractérise ses institutions ? Poser la question, c’est clairement y répondre. Jean

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Le 25 mai à Bruxelles. Kokopelli Belgique participe à la “Marche Contre Monsanto”, organisée partout dans le monde par Vandana Shiva. Nous étions de à

nombreux manifester

citoyens contre

et la

associations multinationale

américaine.

Cerise à Bruxelles

On pouvait entendre, entre autres, le slogan : “Kokopelli, c’est pas fini !”

Je suis producteur TV mais aussi occasionnellement comédien. En septembre, je me retrouve à jouer dans un spot pour la défense des droits de propriété intellectuelle. Le script parle d’un jeune trentenaire, (c’est moi) dans un loft. “Imaginez un monde sans propriété intellectuelle... ” : le gsm qui sonne disparait, les logiciels sur les pc n’existeraient plus, etc. Jusqu’à ce qu’on termine par une scène où l’on voit le comédien faire du feux quasi nu avec des pierre à feu. Puis en discutant à midi avec le régisseur/producteur j’entends tout doucement qu’on parle d’OGM... puis du client qui s’appellerait “CROPLIFE”... CROP ? En anglais ça veut dire “produit agricole”... Je gratte un peu... Et subitement je fais le lien entre “crop - semences - OGM et droits de propriété intellectuelle”. Je suis devenu subitement plus vert qu’une tranche de kiwi !!! J’étais en train de jouer dans une pub pour défendre les droits de propriété intellectuelle sur les semences, les brevets d’OGM etc. Dans un spot qui parlait d’apparence de droits d’auteurs & co. Renseignements pris : “Croplife” est un gros lobby financé entre autre par Monsanto, Bayer, etc. Je vous rassure, j’ai immédiatement annoncé qu’il m’était impossible de continuer le tournage (là c’est eux qui sont devenus vert-kiwi). J’ai des enfants et une morale, eh oui ! Même si ça payait plutôt bien. Mais les enfants étaient très contents, même avec un peu moins de confiotte sur leur pain bio ! Voilà, comme ça vous savez que de temps en temps, il y en a qui pense à votre combat. C’est grâce à vous que je connaissais cette problématique. Même si vous en faites bien plus et que cet incident n’est qu’anecdotique : j’ai été vite remplacé... Dimitri Oosterlynck MAGICWORLDS Productions “a name in Innovative Entertainement”

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Le point sur les procédures judiciaires en cours Procès initié par la société Graines Baumaux contre l’association Kokopelli devant la juridiction civile de Nancy, sur le fondement de la “concurrence déloyale”. Historique du procès : C’est en décembre 2005 que la société Graines Baumaux a fait assigner l’association Kokopelli devant le Tribunal de Grande Instance de Nancy. Par un jugement en date du 14 janvier 2008, celui‑ci a condamné Kokopelli au paiement de 10.000 € de dommages-intérêts à la société Graines Baumaux, sur le fondement de la concurrence déloyale, caractérisée selon le tribunal par une “désorganisation du marché des graines de semences potagères anciennes et/ou de collection”. L’association Kokopelli a fait appel de ce jugement. Devant la Cour d’Appel de Nancy, Kokopelli a demandé à ce que la Cour de Justice de l’Union Européenne soit saisie d’une “question préjudicielle” relative à la validité de la législation européenne sur le commerce des semences. Par une Ordonnance du 4 février 2011, la Cour a fait droit à cette demande. Le 19 janvier 2012, l’Avocat Général de la Cour de Justice de l’Union Européenne nous a donné entièrement raison et a conseillé à la Cour d’invalider certaines dispositions clé de la législation européenne sur le commerce des semences, celles visant en particulier à rendre obligatoire l’inscription de toutes les semences au Catalogue Officiel. Malgré cela, le 12 juillet 2012, la Cour de Justice de l’Union Européenne a jugé que la législation européenne sur le commerce des semences ne présentait aucun élément de nature à affecter sa validité. Depuis cette date, la procédure opposant l’association Kokopelli à la société Graines Baumaux a repris son cours devant la Cour d’Appel de Nancy. Nous avons échangé de nouvelles conclusions écrites et en échangerons encore, dans le cadre du calendrier de procédure fixé par la Cour. Selon celui-ci, l’audience de

plaidoirie devait se tenir le 21 octobre 2013. Certains événements nous ont contraints à demander un report de cette audience à une date ultérieure (Voir ci-après).

Eléments du débat judiciaire : Sans considération des accusations de toutes sortes, extrêmement diffuses, qui sont portées par la société Graines Baumaux contre l’association Kokopelli, notre adversaire nous reproche deux choses essentiellement : • des agissements de concurrence déloyale, tirés, d’une part, de l’irrégularité alléguée des actes de vente réalisés par l’association au regard de ses statuts, et, d’autre part, de l’absence d’inscription des variétés commercialisées par l’association au Catalogue Officiel ; • des actes de dénigrement et “d’appel au boycott”, en raison des lettres d’indignation reçues par M. Baumaux de la part de certains sympathisants de l’association Kokopelli. La société Graines Baumaux réclame ainsi, sur ces deux fondements, la condamnation de l’association à lui payer une somme globale de 100.000 € à titre de dommages-intérêts, la cessation des activités de l’association, ainsi que divers frais de justice. L’association Kokopelli, pour se défendre, présente divers arguments : • En premier lieu, elle rappelle que la société Graines Baumaux met en vente, dans son catalogue commercial, un grand nombre de variétés potagères non inscrites au Catalogue Officiel (pas moins de 58 !). Elle demande, sur cette base, que l’action de la société Graines Baumaux soit déclarée irrecevable, car manquant d’un intérêt légitime pour saisir la justice; • En second lieu, nous justifions de la régularité de nos activités au regard de nos statuts et des règles générales régissant le fonctionnement des associations. Nous sommes, à ce titre, parfaitement en règle.

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• Troisièmement, nous faisons un important rappel du champs d’application de la législation sur le commerce des semences, qui ne s’applique pas, à notre sens, à la vente de semences à des jardiniers amateurs, car ceux-ci ne font pas une “exploitation commerciale” de ces semences, ainsi que cela est prévu par les textes. • Enfin, nous demandons à la Cour de tenir compte des pratiques commerciales réelles des opérateurs sur le marché des semences. En effet, après un examen détaillé des catalogues commerciaux professionnels de la plupart des semenciers français (Ducrettet, Voltz, Agrosemens, Clause, Vilmorin), nous nous sommes aperçus que ceux-ci commercialisaient un grand nombre de variétés non inscrites ou bien interdites d’accès aux agriculteurs professionnels. Ces constations, à l’évidence, ne permettent pas de reprocher à l’association une “désorganisation” du marché des semences, lequel est déjà fortement désorganisé… En outre, nous mettons en lumière l’absence de préjudice souffert par la société Graines Baumaux, dont le chiffre d’affaires était, en 2005, soit au début de la procédure, de 8.510.000 €, pour un résultat net de 890.000 €, et qui est passé, en 2011, à près de 14.000.000 €, pour un résultat net de près de 2.000.000 €. Dans un second temps, l’association Kokopelli forme une “demande reconventionnelle” de condamnation à l’encontre de la société Graines Baumaux, et ce sur le fondement, également, de la concurrence déloyale. En effet, nous mettons en exergue le fait que la société Graines Baumaux a fait l’acquisition systématique auprès des moteurs de recherche Google, Voila et Orange de nombreux “Adwords” relatifs à la dénomination sociale de l’association Kokopelli : “association kokopelli”, “graines kokopelli”, “kokopelli”, “kokopeli”, “semence kokopelli”, ou bien encore “tomates kokopelli”. L’acquisition de ces “Adwords” avait pour effet de faire apparaître les liens commerciaux menant vers le site Internet de la société Graines Baumaux, très en évidence, en première ligne de la page de résultats, ou bien en marge droite de celle-ci, et à une place précédant les liens menant vers la page web de l’association Kokopelli. Si la société Graines Baumaux a fait disparaître ces liens commerciaux pendant le cours de la procédure

devant la Cour de Justice de l’UE, un procès-verbal de ces agissements a été dressé, en temps et en heure, par un huissier de justice. De plus, nous demandons à la Cour de constater les propos très dénigrants que la société Graines Baumaux publiait sur le compte de Kokopelli, jusqu’à très récemment, sur son site Internet, ou continue d’envoyer, par courrier, à certaines personnes. Dans ses pamphlets, M. Baumaux nous qualifie, à mots à peine couverts, de “Don Quichotte français du patrimoine végétal”, de “collectionneurs d’antiquités aztèques” ou bien encore “d’enfonceurs de portes ouvertes” … Pour ces différentes raisons, nous demandons à la Cour de condamner la société Graines Baumaux à nous verser 100.000 € de dommagesintérêts, grâce auxquels, si nous gagnons, nous alimenterons les caisses de notre campagne “Semences sans Frontière”, pour une distribution de semences, plus fertiles que jamais, vers les pays en voie de développement ! Ainsi, malgré le harcèlement dont nous sommes l’objet, nous ne désarmons pas et c’est avec sérénité que nous envisageons les échéances judiciaires à venir.

Le report plaidoirie.

récent

de

l’audience

de

De nombreuses personnes, que nous remercions, avaient pris leurs dispositions pour se rendre à l’audience de plaidoiries du 21 octobre devant la Cour d’Appel de Nancy. Or, le 17 octobre dernier, la Cour d’Appel a décidé, sur notre demande, de reporter cette audience à une date ultérieure. Nous avons demandé ce report d’audience pour la raison suivante : La Cour d’Appel, en janvier 2013, avait fixé par Ordonnance un calendrier de procédure strict et obligatoire. Celui-ci a pour fonction de rythmer l’échange des conclusions et pièces entre les parties et il fixe une date au delà de laquelle il est interdit de poursuivre le débat et d’apporter des arguments ou des éléments de preuve nouveaux. On dit que l’instruction du dossier, dans ce cas, est close, et cette date s’appelle la “clôture de l’instruction”. Dans notre dossier, la clôture de l’instruction était fixée au 3 octobre dernier.

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Or, en mai dernier, nous avons dénoncé le fait que la société Graines Baumaux commercialisait dans son catalogue de printemps 2012 une soixantaine de variétés non inscrites au Catalogue Officiel. Pendant tout l’été notre adversaire n’a rien eu à répliquer à ce sujet, malgré les dates qui lui étaient assignées par le calendrier de procédure pour ce faire. Ce n’est que le 30 septembre dernier, 3 jours seulement avant la clôture de l’instruction, que la société Graines Baumaux s’est permise de contester l’essentiel de notre défense, en prétendant que seules 4 variétés non inscrites figureraient dans ses catalogues commerciaux ! Cela ne nous laissait évidemment pas le temps de rechercher la preuve contraire dans les délais imposés par la Cour. Aussi, dans l’urgence, nous avons fait dresser un constat d’huissier démontrant que, malgré l’évolution du Catalogue Officiel depuis le printemps 2012, le

catalogue Baumaux de printemps 2012 faisait apparaître 47 variétés encore non inscrites, et pour certaines toujours commercialisées actuellement. Sur la base de cela, nous avons demandé à la Cour l’autorisation de verser cette pièce nouvelle au dossier, et, pour cela, de révoquer l’Ordonnance fixant la clôture de l’instruction au 3 octobre 2013. Cela impliquait également que l’audience de plaidoiries soit reportée. La Cour a donc accepté cette demande et, malgré les désagréments que cela a pu occasionner pour nombre de nos sympathisants, c’était une bonne nouvelle. Aucune date pour la prochaine audience n’a été fixée pour le moment, mais un nouveau calendrier de procédure devrait être établi par la Cour au début du mois de décembre 2013 et nous ne manquerons pas de vous tenir informé(e)s !

Procès initié par l’association Kokopelli contre la société Graines Baumaux devant la juridiction civile de Marseille, concernant le dépôt frauduleux de la marque “Tomates Kokopelli” par cette dernière. Nous l’avions déjà dénoncé, et vous le saviez certainement déjà : la société Graines Baumaux, qui nous poursuit en justice depuis l’année 2005, a pris l’initiative, le 31 octobre 2007, de déposer à son bénéfice la marque “Tomate Kokopelli” à l’Institut National de la Propriété Intellectuelle. L’utilisation de cette marque par notre adversaire n’est apparue publiquement que dans l’édition de Printemps 2010 de son catalogue commercial. Le 11 décembre 2012, après avoir rassemblé l’ensemble des pièces et témoignages nécessaires, nous avons fait assigner la société Graines Baumaux devant le Tribunal de Grande Instance de Marseille afin d’obtenir, sur le fondement de la fraude (qui consiste, en droit des marque, dans le fait de commettre un acte d’apparence régulière dans le but de nuire aux intérêts d’autrui), l’annulation du dépôt de la marque “Tomate Kokopelli”. Nous demandons également au tribunal de reconnaître que l’association Kokopelli, qui n’a jamais inscrit la marque “Kokopelli” à L’INPI, est cependant titulaire d’une “marque notoire”, c’est-à-dire d’une

marque d’usage notoirement connue dans le secteur concerné du public. Si cela était admis, la société Graines Baumaux se serait alors rendue coupable d’exploitation injustifiée d’une marque notoire et serait redevable envers l’association Kokopelli de dommages intérêts. Avant de chercher à se défendre sur le fond, la société Graines Baumaux a d’abord demandé au Tribunal de Marseille, par une procédure spécifique, de se déclarer territorialement incompétent. Elle soutenait à cette occasion que la juridiction compétente était celle de son propre siège social, ou bien celle du lieu du dépôt de la marque attaquée, soit le Tribunal de Grande Instance de Nancy. Par une Ordonnance en date du 1er octobre 2013, le juge du tribunal de Marseille a rejeté cette argumentation. C’est donc bien le Tribunal de Grande Instance de Marseille qui aura à connaître de ce nouveau démêlé judiciaire. Nous ne manquerons pas de vous tenir informé(e)s de ses suites.

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La législation européenne sur le commerce des semences : une réforme écrite par et pour l’industrie semencière. Les variétés anciennes appartenant au domaine public toujours interdites de cité.

que ce soit contre rémunération ou non. Ne relèvent pas de la commercialisation les échanges de semences qui ne visent pas une exploitation commerciale de la variété.”

La Commission Européenne (DG SANCO), le 6 mai dernier, a finalement fait connaître sa dernière

La référence à une “exploitation commerciale de la

proposition de réforme (la 4e version) de la législation

variété”, dans la définition actuelle de la législation,

sur le commerce des semences. C’est le Collège des

permettait d’exclure de son champ d’application les

Commissaires Européens qui a fini par trancher, dans

échanges de semences entre jardiniers amateurs,

un contexte difficile où la DG SANCO était soupçonnée

mais aussi la vente de semences à des utilisateurs non

de

professionnels, en général.

couvrir

une

situation

de

conflits

d’intérêts

(participation de l’ancienne Directrice des Relations Internationales du GNIS, Groupement d’intérêt de

Cette exception, d’importance majeure, disparaît dans

l’industrie semencière française, en tant qu’“expert

la proposition de la Commission.

national”, à la rédaction de la proposition), et où les DG AGRICULTURE et ENVIRONNEMENT, directement concernées par les mesures proposées, s’opposaient à

Des facilités nouvelles pour l’industrie semencière ?

l’adoption du texte en l’état. • Un subtil changement dans la définition de la Le compromis trouvé n’a rien d’une simplification ou

“variété” et du critère de “distinction”, pour faire

d’un progrès et la proposition législative aggrave

maintenant référence au “génotype”, et non plus

le cadre normatif actuel. Il n’y a pas de refonte

seulement aux “taxons botaniques”, va permettre

du système en profondeur : il s’agit du même cadre

à l’industrie semencière de créer des centaines de

normatif actuel, assorti d’un chapelet de facilités

variétés “nouvelles” absolument identiques entre elles

offertes à l’industrie semencière, selon un modèle

sur le plan botanique, mais “différentes” sur le plan

proposé par ses représentants.

génétique.

Pourquoi une aggravation normatif actuel ?

du

cadre

• L’obtention

de

Droits

Intellectuelle

(COV :

de

Certificat

Propriété d’Obtention

Végétale) sur les variétés va donner un accès direct La définition de la “commercialisation” des semences

au Catalogue Officiel, ce qui va finir d’opérer la

s’élargit, pour inclure désormais les transferts de

confusion totale entre régime de Droits de Propriété

semences non destinées à une utilisation commerciale.

Intellectuelle et régulation du marché des semences.

Or, actuellement, la définition de la commercialisation • L’industrie semencière aura la possibilité de réaliser

est la suivante :

les

examens

et

tests

officiels

obligatoires

“Commercialisation : on entend la vente, la détention

elle-même (pour l’enregistrement des variétés au

en vue de la vente, l’offre de vente et toute cession,

Catalogue et la certification des semences), sans

toute fourniture ou tout transfert, en vue d’une

avoir à passer par l’administration, au moyen d’une

exploitation commerciale, de semences à des tiers,

“habilitation officielle” préalable.

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Les variétés anciennes : toujours dans le collimateur du législateur.

Problème :

les

variétés

doivent

être

reproduites dans leur “région d’origine” !!! Mais QUI a les moyens d’avoir des agriculteursmainteneurs dans toutes les régions d’origine

Deux pseudo brèches sont ouvertes dans le système :

d’une vaste collection ??? La “rose de Berne” à • “Le matériel pour marchés de niche” (art.6) :

Berne, la “tomate Marmande” à Marmande, le

Il s’agit d’une minuscule niche pour la vente de

haricot “tarbais” à Tarbes, la “cornue des Andes”

petits

dans les Andes ???

sachets

de

semences

(aujourd’hui

non

concernés par la législation). Aucun enregistrement obligatoire au Catalogue Officiel n’est prévu les

Ce genre d’obligation, posée dans le but de

concernant, mais cette niche est réservée aux

conserver

MICRO entreprises (un maximum de 10 salariés

variétés anciennes, doit être assumé par des

et pas plus de 2 millions d’€ de chiffre d’affaires).

conservatoires botaniques publics, pas par des

Et pourquoi pas les PETITES entreprises, ou bien

petits

même les MOYENNES entreprises, s’il s’agit de petits

viseraient-elles en fait à évincer, ici encore, les

sachets  ??? Ces dispositions visent à évincer du

acteurs dont la collection dépasse la dizaine de

marché tous les opérateurs qui, en Europe, diffusent

variétés ?

leurs

caractéristiques

opérateurs

privés !!!

d’origine

Ces

aux

dispositions

une large collection de variétés anciennes, et, qui, par conséquent, ont besoin de plus de personnel.

Autre

problème :

il

faut

payer

des

frais

Ex. : Kokopelli, association de plus de 20 salariés.

d’inscription, alors que les variétés anciennes sont le patrimoine de tous et appartiennent au domaine

• “Les

variétés

officiellement enregistrement

avec

reconnue” sera

description (art.7) :

obligatoire,

mais

leur

public ! Voilà de quoi dissuader les opérateurs aux vastes collections.

sans

application des critères DHS.

Ce que nous demandons : La législation européenne sur le commerce des semences s’applique, depuis 50 ans, à dérouler le tapis rouge aux variétés modernes protégées par des droits de propriété intellectuelle. Elle n’a jamais concerné nos variétés du domaine public. Et quand elle ne les a pas ignorées, elle les a rendues illégales. Nous demandons donc que les variétés appartenant au domaine public sortent purement et simplement du champ d’application de cette législation. Pour la régulation de certains paramètres essentiels comme la faculté germinative ou la qualité sanitaire, les garanties applicables aux “semences standards” suffisent largement. Subsidiairement, l’exception créée pour les “marchés de niche” doit être applicable également aux petites et moyennes entreprises, dès lors qu’il s’agit de petites quantités de semences, qui ne seront diffusées, vraisemblablement, qu’aux jardiniers amateurs.

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Semences sans Frontières Chaque recevons de

des de

d’associations, de

plongées

l’industrialisation

milliers

et leur liberté sociale.

de

En envoyant des colis de

part

semences accompagnés

d’ONG

de conseils techniques

la

communautés

sur

leur

reproduction,

en

nous incitons les produc-

difficulté. Ces dernières,

teurs à se réapproprier la

face

impasses

production de semences

dans lesquelles les a

et les savoir-faire qui en

des

découlent.

locales

Laura Ginestous

souveraineté alimentaire

demandes

soutien ou

nous

année,

paysannes aux

agroécosystèmes,

voient en une agriculture paysanne et écologique un ultime espoir d’autonomie. Incapables de trouver

En 2012, 213 colis (soit 420 kg de graines au

localement des semences reproductibles, libres de

total) ont été envoyés vers tous les continents

droit, adaptées à leur contexte local, elles font donc

(majoritairement en Afrique). Le bilan des soutiens de

appel à l’Association.

2013 n’est pas encore établi. L’activité de “Semences Sans Frontières” a été plus mouvementée, avec le

La campagne “Semences Sans Frontières”, à travers

déménagement en Ariège et le changement d’équipe

le don de semences fertiles aux communautés pay-

travaillant sur la campagne, apportant aujourd’hui

sannes des pays les plus pauvres, vise à aider ces der-

un dynamisme nouveau aux actions de Kokopelli à

nières à recouvrer leur autonomie semencière, leur

l’international.

Témoignage de l’association 2ADTF : Agriculture et Artisanat pour un Dévelopement Togo-France Les semences ont été remises à Anani et sa famille, c’est sur leur terrain que notre association fait le jardin. Anani est le président de l’association locale partenaire (2ADT). Toutes les graines de tomates ont eu un bon taux de germination 80% en moyenne. (...) Pour l’armoise annuelle par contre le premier test a été un échec total, à revoir cette année (nous avions utilisé un demi paquet seulement). L’équipe a rencontré des problèmes après le repiquage et la croissance des plants de tomates. Les plants ont séché et des tâches brunes sont apparues sur les fruits, il me semble que c’est une attaque comme le mildiou. Bouillie bordelaise conseillée ? Un traitement a été effectué mais apparemment trop tard et peu efficace étant donné la saison des pluies ... Ou autres solutions ? Nous voyons quand même des résultats pour les tomates. Nous testons également différents paillages : feuilles de bambous, feuilles de caféiers et feuilles de cacaoyers... affaire à suivre. En 2014 nous testerons l’ensemble des variétés que vous m’aviez envoyées. (...) Nous espérons régler les problèmes des attaques principales pour pouvoir juger les productions ensuite. Merci encore, bonne continuation. Pépinière protégée par une moustiquaire et ombragée par un appatame couvert de feuilles de palmiers

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Damien Matas


Témoignage d’Ingall au Niger Le

Témoignage de Mathieu en Indonésie projet

consiste à “rafraîchir” les semences utilisées par

les

maraî-

chers dans la palmeraie de Ingall (petite ville de 7000 habitants, très isolée du reste du pays), et de diversifier les cultures en testant des légumes non cultivés dans ces jardins (environ 200). Les semences sont données aux maraîchers de l’association Almadeina. Objectif général : développer la pratique du maraîchage et augmenter l’autonomie alimentaire

Voilà plusieurs mois que vous m’avez envoyé près

de la ville.

de 1 kilo de semences via l’intermediaire de mon ami qui est venu me rendre visite en Indonésie

Objectifs

spécifiques :

renouveler

une

partie

en Mai.

des semences maraîchères classiques (tomate,

Si je vous écris cet email c’est que je vous suis

salade, carotte, etc.) et diversifier les productions

très reconnaissant de cet effort. Merci, merci,

légumières en testant des légumes non cultivés.

merci, ... Avec l’aide de quelques fermiers ici à Bali, nous

Nous disposons d’un animateur sur place qui gére

avons commencé notre banque de semences.

et planifiera les activités en relation avec nous.

En février, nous ouvrirons la première AMAP à Bali

L’ensemble des semences seront distribuées (selon

et en Indonésie.

les quantités) sur deux saisons maraîchères.

Vous pouvez voir les premières photos de vos semences qui poussent magnifiquement.

Les formations sont organisées dans un jardin de

Cordialement, amitié, et plus encore ...

référence que nous entretenons depuis 2003. Mais des maraîchers sont aussi responsabilisés sur la

Mathieu

mise en place de petites parcelles test. Les semences classiques sont distribuées de manière équivalente entre les jardiniers, certains préfèrent se spécialiser dans une culture pour la revente, d’autres font de la polyculture pour la famille. Résultats escomptés : une dynamique d’échange entre les jardiniers et une diversification des productions. www.ingall-niger.org/index.php/suiviprojets/214-dotation-de-semenceskokopelli-pour-almadeina chlorophylle.unblog.fr/ www.ingall-niger.org/

Salades au milieu des rizières

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Témoignage de Bérengère au Népal En septembre dernier Kokopelli m’a offert des semences pour le projet de la communauté dans laquelle je suis au Népal. Notre projet est de construire un centre d’accueil spirituel (ashram) ouvert à toutes personnes (népalaise ou étrangère) souhaitant vivre une vie plus spirituelle, reprendre contact avec la terre et le rythme de la nature et découvrir le Népal autrement. (...) En octobre, je suis partie dans l’Ilam (frontière avec le Darjeeling) et ai commencé à préparer le terrain. Partie de terrain déja en culture depuis des années, par des tomates hybrides et légumes locaux. Une terre plutot très pauvre et caillouteuse. (...) Après quelque mois, la terre est un peu meilleure : plus d’insectes, moins de cailloux mais plus de problèmes en approvisionnement d’eau. J’y ai mis, tomates, pak choi, navet, carottes, betteraves, coriandre, basilic, arroche, brocoli, salade, épinard, maïs, sorgho, gombo, amaranthe ... le tout sur 7 mois, en travaillant le plus possible sur les plantes amies et en utilisant l’urine, l’ortie et autres plantes locales comme engrais et répulsif. Tout n’a pas bien poussé (comme les choux-fleurs et brocolis) mais nous avons pu nous régaler de tomates, épinard, radis noir, pak choi, navet ... Et puis je n’ai pas eu le temps de voir la maturité de tout non plus. Etant novice, j’ai fait quelques erreurs en terme de période de semis, mais ne connaissant pas le climat local, ce n’était pas évident. (...) Dans l’ensemble super positif, les villageois super intéressés par notre projet, venant voir ce que je plantais et comment (idem pour les constructions). De beaux échanges et rigolades parce qu’ils n’avaient encore jamais vu de radis noir (les leurs sont blancs), de tomates oranges, de fenouil ... J’ai donné quelques plants aux voisins, en expliquant qu’ils pouvaient (et devaient) récolter les graines, les garder et les replanter. Bon, je pense qu’il va falloir du temps ... Ils ont plus l’habitudes d’acheter de l’hybride. Ce qui est super agaçant, c’est qu’ils ont tous des vaches, connaissent aussi les plantes sauvages à utiliser comme engrais ou autre pour le potager mais qu’ils préfèrent dans la plupart des cas, utiliser des produits chimiques, plus rapides et efficaces peut-être ! Sinon, j’ai pu avant de partir et avant que la mousson ne soit trop forte, collecter des semences et j’ai trouvé cela génial, une grande satisfaction. Une partie sera certainement donnée aux villageois intéressés, mais je ne suis plus là pour gérer. J’ai passé le relais à mes amis népalais. Moi j’ai adoré prendre soin de ces graines précieuses et puis quelle joie de pouvoir en récolter autant. (...) Encore un grand merci à Kokopelli pour votre aide et pour m’avoir donnée l’opportunité d’être une gardienne de semences, une belle et précieuse expérience. Bérengère

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Manifeste pour la Défense des Semences Red de Semillas Libres de Colombia La Colombie est l’un des pays possédant la plus grande agrobiodiversité du monde, exprimée par des milliers de variétés indigènes et créoles qui sont conservées par des millions d’agriculteurs de communautés autochtones, afro-colombiennes et rurales. Les semences sont le “patrimoine des peuples, au service de l’humanité “et ont servi de fondement à sa souveraineté et à son autonomie alimentaire ; elles doivent donc continuer de vivre entre les mains des paysannes et des paysans. Réunis à Bogota le 2 et 3 octobre 2013, 80 organisations autochtones, afro-colombiennes, paysannes et sociales, provenant de différentes régions du pays, se sont retrouvées lors de la première rencontre du Réseau National des Semences Libres de la Colombie, où il fut proposé et accordé d’élaborer des stratégies et des actions pour la défense des semences. Dans ce contexte s’inscrivent les points suivants, que nous considérons fondamentaux pour les communautés et qui doivent être inclus dans les politiques gouvernementales sur les semences : 1. Toutes les directives concernant les semences, qui sont appliquées en Colombie, s’inspirent de l’Union pour la Protection des Obtentions Végétales (UPOV), approuvée par la décision 345 de 1993 de la Communauté Andine des Nations - qui protège les Droits sur l’Obtention Végétale (DOV). Par la suite, la loi 1032 de 2006, article 4, pénalisa l’usurpation des DOV ; et en 2010, l’ICA expédia la résolution 970, qui contrôle la production, l’utilisation et la commercialisation de semences. Finalement, la loi 1518 appliquant l’UPOV de 91 - norme qui a été récemment abrogée par la Cour Constitutionnelle - a été adoptée en 2012. Ces normes constituent une menace quant à la survie des ressources génétiques de la nation, elles portent atteinte aux droits collectifs des peuples pour la libre utilisation, production et commercialisation de semences et elles criminalisent l’utilisation de leurs propres semences par les agriculteurs. Elles ont été promues sans qu’aucune consultation préalable, libre et informée, soit organisée avec les populations paysannes et ethniques.

2. Nous n’acceptons aucune norme de propriété intellectuelle appliquée aux semences (brevets et COV), car elles induisent leur privatisation et leur contrôle par les corporations, à travers le monopole du marché. Ces dernières années, en Colombie, les lois sur les semences, et leurs modifications, répondent aux pressions des pays industrialisés obligeant les lois nationales à s’adapter aux normes de propriété intellectuelle et au contrôle qu’exercent les multinationales semencières. C’est ainsi que les lois sur les semences ont été adoptées dans le cadre des accords de libre-échange. Ce qui profite uniquement aux grandes multinationales semencières et aucunement aux petits agriculteurs. 3. Nous exigeons l’abrogation de la résolution 970 et nous rejetons toute loi visant à la remplacer. La résolution 970 a été promulguée afin de garantir la qualité sanitaire et la qualité agronomique des semences mais ce qu’elle permet, en réalité, c’est de livrer le contrôle monopolistique des semences aux grands semenciers et de rendre obligatoire l’utilisation et la commercialisation des semences certifiées et enregistrées, et c’est, également, de criminaliser et d’interdire la production et la commercialisation des semences natives. Dans le projet de la nouvelle norme, l’ICA prétend inclure un paragraphe supplémentaire qui souligne que “sont exclues du champ d’application de la présente résolution les semences de variétés locales dont le but n’est pas la commercialisation”. Cette modification de la norme a, au contraire, pour objectif d’interdire que les semences Indigènes soient semées, échangées ou vendues par les agriculteurs, et de faire en sorte qu’elles restent confinées dans les champs des paysans sans pouvoir être offertes à des tiers ou commercialisées. De même, nous n’acceptons pas que l’ICA utilise l’internet afin de mettre en place des consultations, portant sur les semences, qui concernent ces communautés. 4. Nous rejetons les saisies de graines et les persécutions judiciaires des agriculteurs dont l’ICA est responsable, dans différentes régions du pays. Entre 2010 et 2012, plus de 4167 tonnes de

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semences ont été saisies, selon les informations officielles de l’ICA. Nous considérons ces saisies illégales parce qu’elles violent les droits des paysans. Dans la résolution 970 de l’ICA, il est établi que l’agriculteur peut seulement récolter une seule fois les semences industrielles, dans des parcelles de maximum cinq hectares et ne peut les remettre à des tiers à quel que titre que ce soit. Il devra également prouver que, pour sa dernière saison de culture, il n’a utilisé que des semences légales et certifiées. Cette décision est inacceptable et va à l’encontre des “droits de l’agriculteur”, consacrés par le Traité International des Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture (TIRPAA) de la FAO qui stipule : “que rien dans cet article ne devra être interprété comme limitant les droits que peuvent avoir les agriculteurs de conserver, d’utiliser, d’échanger et de vendre des semences de ferme ou du matériel de multiplication, sous réserve des dispositions de la législation nationale et selon qu’il convient.” (Art. 9, paragraphe 9.3) 5. Nous rejetons les cultures et les aliments transgéniques que le gouvernement national a autorisés pour les plantations et pour la consommation dans le pays et nous exigeons que les autorisations soient révoquées pour tous ces organismes transgéniques. Il existe suffisamment de preuves scientifiques, de par le monde, qui prouvent les impacts environnementaux, socio-économiques et les impacts quant à la souveraineté alimentaire des peuples et quant à la santé humaine et animale. De même, nous rejetons la contamination génétique des semences créoles induite par les cultures transgéniques. De toute évidence, l’échec du coton transgénique dans le pays a été prouvé, puisque les agriculteurs de Córdoba et de Tolima ont perdu des millions de dollars à cause des mauvaises graines de coton transgénique qui leur ont été vendues par les multinationales.

gouvernementaux de développement agricole comme une condition d’accès aux crédits financiers. 7. Nous exigeons que le gouvernement exerce un solide contrôle sur les sociétés multinationales qui s’approprient des graines certifiées et brevetées, qui monopolisent le marché, la disponibilité des semences et imposent la spéculation sur les prix, comme dans le cas des semences de coton, de riz et de pomme de terre. De même, les entreprises semencières doivent subir des contrôles stricts de qualité agronomique et de qualité sanitaire des semences, afin qu’elles n’affectent pas les semences et l’agriculture paysannes. 8. Nous exigeons que les politiques publiques sur les semences soient traitées avec une vision d’ensemble et qu’elles visent à promouvoir des systèmes vivants de semences, leur libre circulation, utilisation, gestion et protection sous le contrôle des peuples et communautés, en promouvant l’agroécologie et la recherche participative pour le développement de semences de bonne qualité, en rapport avec leurs besoins et conditions environnementales, culturelles et socio-économiques. 9. Nous, les communautés indigènes, afro et paysannes de la Colombie, nous nous engageons à préserver, protéger et partager nos semences ; c’est le meilleur moyen de résister contre le pillage et la meilleure façon de préserver la biodiversité. Nous allons continuer à travailler au sein de nos propres systèmes de propagation des semences. Les graines entre les mains des paysannes et des paysans constituent un élément fondamental pour que les populations rurales et urbaines puissent garantir l’autonomie de notre souveraineté et de l’alimentation face à la crise climatique actuelle. C’est pour cette raison que, en tant que Réseau de Semences Libres de la Colombie et d’Amérique, nous protégeons et échangeons des semences, non seulement pour nous, mais en tant que patrimoine des peuples au service de l’humanité.

“Pour chaque graine qu’on nous saisira, nous ferons en sorte que d’autres germent et fleurissent à nouveau, se multiplient, soient dispersées et cheminent librement avec les agriculteurs à travers les champs de la Colombie.”

6. Nous exigeons qu’il ne soit pas obligatoire d’utiliser des semences certifiées et enregistrées dans les programmes et projets

Semillas de Identidad

Campaña por la Defensa de la Biodiversidad y la Soberanía Alimentaria mauricio.garcia2007@yahoo.es www.redsemillaslibres.org

19


Les “Gardiens de Semences” en Equateur Entre les Caraïbes et

densité d’arbres et de plantes utiles à l’humain et aux

la

Péruvienne,

animaux qui lui servaient de nourriture. Ces forêts

se trouve une région

anthropiques, qui imitaient les forêts naturelles en

très particulière - que

diversité et durabilité, s’accompagnaient de terrasses,

certains

Puna

les

de champs irrigués et d’autres techniques très

Equatoriales.

productives, sans nul besoin de charrue ou de traction

Une grande partie de

animale. Pour les conquérants venus de l’Europe, ces

la Colombie, la tota-

“chacras”, ou jardins alimentaires, ressemblaient

lité de l’Equateur ainsi

certainement à des jungles, sans ordre ni concert, avec

que le nord du Pérou

une diversité folle de plantes utiles qui leur étaient

Andes

Javier Carrera

appellent

constituent les pays modernes qui occupent ce coin de

inconnues.

la planète. Ici, le courant antarctique de Humboldt va se briser contre le courant chaud d’El Niño en provo-

De par les particularités climatiques et écologiques

quant une étonnante diversité de climats. Les Andes

de la région, la culture du blé et de légumes ainsi que

transforment ce qui aurait été une plaine tropicale en

l’élevage de mouton, imposés par les Espagnols,

des milliers de petites vallées qui vont du plus humide

ont constitué de très pauvres remplacements. La

au plus sec, du plus chaud au plus froid. Cette région

domination

possède le plus grand nombre de rivières par territoire,

quatre siècles, a suscité l’abandon progressif non

l’une des plus grandes densités de volcans actifs et la

seulement des techniques agricoles, mais également

plus grande biodiversité du monde. L’agriculture s’y

des espèces de plantes elles-mêmes. La diversité

pratique jusqu’à 3500 mètres.

dont nous avons hérité au XXI siècle est certainement

culturelle

des

blancs-métis,

pendant

étonnante mais, avant tout, elle nous rappelle tout ce Il n’est pas étonnant de savoir qu’un grand nombre

que nous avons perdu.

de plantes ont été domestiquées dans ces Andes Equatoriales. Ananas, papaye, cacao, poivron, avocat,

Naissance d’un réseau.

cacahuète, citrouille, haricot, fruit de la passion, patate douce, tomate et goyave sont quelques-unes

Jusqu’en 2002, tout cela ne constituait qu’un sujet

des plus connues, mais il y en a beaucoup d’autres qui

de conversation très commun en Equateur sauf

ne se mangent que localement.

pour un groupe de quatre

Certaines

amis

d’entre

elles

permaculteurs

qui

se

possèdent des caractéristiques

rencontrèrent au Café Arte

idéales pour sortir des Andes

dans le village de Tumbaco,

et offrir de la nourriture facile à

pour évoquer la création du

cultiver dans d’autres régions

Réseau

du globe.

Semences”.

laissent

penser

rencontres

que

l’agriculture y a commencé très

“Gardiens

des

En mai 2003, les premières

Les vestiges archéologiques nous

des

Granos de Tunibamba

nationales

du

réseau eurent lieu, avec la

tôt, peut être il y a 10 000 ans. Ce fut, en grande partie,

participation de 20 agriculteurs biologiques et de

une agriculture de forêt qui a modifié la structure

Michel Fanton du “Seed Savers Network Australie”

naturelle des espaces boisés avec une grande

comme invité d’honneur.

20


À partir de juillet 2003 une équipe du réseau a

nous. Le réseau a besoin de semences avec une grande

commencé à parcourir le pays pour susciter de

diversité génétique pour impulser l’adaptation et la créa-

nouveaux membres, et donner des ateliers de

tion de variétés locales. Mais ce n’est pas seulement la

production

premier

semence qui compte : les connaissances associées, la

exemplaire du magazine “Allpa” a été publié. En

culture entourant la graine, sont également importantes.

2010, 40 membres du réseau ont participé à une

Et là aussi, l’expérience des membres de Kokopelli est

classification de ses collections de semences, avec

fondamentale.

de

semences.

En

2004,

le

un résultat de 1989 variétés préservées. En 2012, le nombre de Gardiens était de 100 personnes

De l’autre coté, le réseau a pris la responsabilité d’aider

réparties dans 15 provinces de l’Equateur et dans 2

à sauver des semences natives qui sont en train de

départements de la Colombie. Plus de 3000 personnes

disparaître. Dans ce domaine, on peut trouver de vrais

avaient profité des semences et des ateliers du

trésors alimentaires, des racines de culture très simple

1

réseau . Des représentants du réseau avaient participé

et économique (yacón, jíquima, tazo, arracacha, achira),

à plusieurs groupes d’influence politique, notamment

des graines perpétuelles (arbre haricotier, haricot

pour la rédaction de la Constitution nationale de 2008,

perpétuel, haricot guandul), des fruits (cacao, granadilla,

pour la création d’une Loi de Semences favorable aux

taxo, badea, maracuyá negro), et des palmiers (chonta).

paysans et pour la planification des stratégies pour la

Pour ces espèces alimentaires, le réseau monte des

diffusion de l’agro-écologie en l’Equateur.

campagnes

de

sauvetage

qui

comprennent

des

expéditions pour trouver des semences, des ateliers

Stratégies du réseau.

sur la culture de ces espèces, la recherche des recettes de cuisine anciennes mais aussi le développement de

D’un coté, il faut reconnaître la nécessité que notre

nouvelles recettes ainsi que la diffusion par les médias.

peuple a besoin des semences du “vieux monde”, 2

celles des plantes potagères plus particulièrement. Il y

Le réseau échange, prête et vend des semences

a 50 ans, la laitue était peu connue dans la région : les

pour aider à leur propagation. L’échange et le prêt

vitamines et les oligo-éléments se trouvaient dans les

de semences sont limités aux membres. La vente

racines et les herbes qu’on ajoutait à la soupe. Mais avec

est ouverte au public. Pour cela, nous avons créé

l’acculturation globalisante, et notamment l’intervention

un système de garantie participatif qui nous

de “l’aide au développement” qui a imposé un modèle

permet d’évaluer la qualité des semences de chaque

d’agriculture bio inspiré des jardins Européens et nord-

producteur qui veut vendre. Ce système est plus

Américains, la laitue est devenue très importante, et

simple, et à la fois plus fertile, que ceux offerts

c’est de nos jours une plante potagère des plus cultivée

par le gouvernement ou les multinationales de la

par les agriculteurs biologiques. Donc, le réseau a com-

certification. Il évalue des aspects tels que le

mencé en 2012 un

pourcentage de germination et la fidélité à la

programme d’adapta-

description de la variété, mais aussi des aspects

tion des semences du

plus généralistes telle que la qualité agro-

“vieux monde”, avec

écologique de la production et l’équité sociale.

2

la formation des producteurs

Apprentissage du “niveau en A” pour faire des terraces

profession-

D’autre part, depuis 2010, certains membres du ré-

nels de ces semences,

seau

dans le but d’approvi-

d’“Investigation Paysanne”. Il s’agit de projets de re-

sionner le secteur des

cherche concernant certaines espèces, en es-

petits et moyens pro-

sayant de créer des systèmes agricoles 100%

ducteurs bio avec des

écologiques. L’exemple le plus avancé maintenant

semences de qualité.

est le système de production du riz créole avec des ca-

C’est dans ce domaine

nards andins et un poisson pulmoné natif très popu-

des

semences

ont

commencé

à

lancer

des

dynamiques

du

laire, le chame. L’adaptation de cette méthode, d’ori-

“vieux monde” qu’une

gine Asiatique, a eu un succès inattendu, surpassant

alliance avec Kokopelli

en productivité les champs témoins conventionnels et

est importante pour

triplant les profits monétaires. Le plus important, c’est

21


que le système du

financières

“riz + canard” est un

limitées.

écosystème

part du travail est

du-

très La

plu-

rable, un cycle fer-

volontaire :

mé en imitation de

moment

la

qui

ne reçoit de salaire.

continue à amélio-

Le manque de finan-

rer la qualité du

cement est certaine-

sol, de l’eau et les

ment un problème

ressources

natu-

pour certains aspects

les

du travail, mais il est

autres projets de re-

important de noter

cherche

que

nature,

relles.

Tous visent

à

construire des systèmes giques,

écolopar

Notre petit marché paysan, dans le village de Tumbaco

en

personne

les

fonctions

fondamentales réseau

ce

sont

du auto-

nomes et continuent

exemple avec des forêts alimentaires autour du cacao

sans besoin d’appui externe. Tout comme un éco-

sur la côte, avec du palmier chonta et biochar en

système, le réseau est capable de soutenir ses

Amazonie, avec de l’arbre haricotier en montagne. Un

activités.

autre projet de recherche en cours, très important pour le réseau, est l’introduction de porcs et de poulets

Qui sont ces gardiens des semences ?

dans le cycle agricole, comme “charrues animales”, qui fouillent le sol, fertilisent de par leurs déjections, et éli-

Il y a un peu de tout : des nationaux, des étrangers

minent les épidémies.

qui vivent dans le pays, des indigènes, des afrodescendants, des blanc-métis. 30% d’entre eux ont

Pour soutenir tout ce processus, le réseau a commencé

des diplômes universitaires. 60% sont de femmes.

à travailler, en 2011, dans la commercialisation des

Tous habitent à la campagne ou à la frontière entre

produits. Tous les gardiens de semences, membres

ville et campagne. Ils font partie, généralement,

du réseau, sont des producteurs artisans, et leurs

des associations ou de communautés locales. Tous,

produits vont du savon naturel au sirop d’agave, du

sans exception, sont des fous qui rêvent de changer

fromage de chèvre aux vêtements en laine d’alpaga,

le monde avec ses actions ; mais il ne rêvent pas

du pain aux fruits séchés, etc. Et bien sûr, des

seulement, ils vont semer, construire, rechercher,

semences, des petits plants et de l’arboriculture.

enseigner, produire, vendre. Une révolution joyeuse, ou plutôt une évolution accélérée de la conscience et

Finalement, il faut mentionner la publication du

des oeuvres, en ces temps de crise et d’incertitude.

3

magazine “Allpa” . Allpa veut dire “Terre” en Quechua. Il s’agit d’une publication au langage simple, facile

Comme une petite rivière qui nait de ces montagnes

à comprendre par tous, rien de très technique.

sacrées que sont les Andes, le Réseau des Gardiens

L’information couvre surtout les pratiques fertiles

des Semences continue de découvrir la façon la plus

d’agro-écologie mises en place par les membres du

simple de continuer son chemin vers la mer. De par son

réseau. “Allpa” a prouvé que les paysans aiment lire,

flux, il va modifier la géographie culturelle du pays,

contrairement à ce que la culture conventionnelle

prouvant qu’il est parfaitement possible de construire

préten, et c’est parce que l’information leur est utile.

une nouvelle société, durable et écologique, dans le

À ce jour, 9 numéros de cette revue ont été publiés.

respect, l’amour et la liberté.

Ce sont des résultats notables pour un réseau à l’orga-

Pour plus d’informations, me contacter :

nisation horizontale et libertaire, avec des ressources

info@redsemillas.org

1 www.ecoversidad.redsemillas.org 2 www.redsemillas.org 3 www.allpa.redsemillas.org

22


Nouvelles de Kokopelli Costa Rica Territoires sans OGM.

professionnels questionnent et refusent

Après une année 2012 de

la décision du minis-

dynamisation du réseau la-

tère de l’agriculture !

tino-américain des gardiens de semences, nous avons

Une vaste sensibili-

consolidé

initiatives

sation du public a été

locales face à une industrie

possible grâce aux

désespérée qui joue ses der-

relais des journaux,

nières cartes pour tenter de contrôler les populations

radios, tv, réseaux

via la nourriture.

sociaux et aussi via

Eric Sémeillon

les

les Nous avons participé active-

rencontres ; autels et

ment à l’organisation d’une

marchés de troc de

campagne

nationale

Rica des maïs OGM

nant le maïs comme patrimoine culturel et informant

Monsanto… Le 16 octobre, en résonnance avec la campagne

marche à travers le

internationale de Vandana Shiva, nous venons de

par

dizaine

remettre un projet de loi pour un moratoire

après 1 an de travail

national sur la libération et la culture d’OGM,

pays intense de terrain,

des risques méconnus liés aux OGM.

une

Initiée

et

forums,

débats organisés dans les 7 régions du pays, position-

duire

jours,

semences,

pour libérer le Costa que souhaite intro-

de

nombreuses

d’une

nous sommes fiers de

appuyé par différents députés.

rassembler 82% de la population et 77% des municipalités qui se sont déclarées territoires sans

“Maximum Respect” à Fabian Pacheco pour son rôle

OGM. Une mobilisation unique dans l’histoire du pays

moteur dans toute cette dynamique nationale et pour

1-2

3

, appuyée par différentes organisa-

entretenir la fraternité au Chili lors de la rencontre

tions de la société civile. Universitaires, scientifiques,

annuelle des gardiens de semences, organisée suite au

écologistes,

mouvement initié au Pérou en 2012.

et du continent

agriculteurs,

apiculteurs,

syndicats

Mobilisation anti Monsanto à San José

Mobilisation dans la province du Guanacaste

23

Suite p.26


L’ o r i g i n a l i t é d a L’association Kokopelli présente un éventail de semences de variétés à pollinisation ouverte. Toutes ces variétés, pour la plupart anciennes, sont donc reproductibles, libres de tout brevet et appartiennent, de fait, au domaine public. Vous ne trouverez donc strictement aucun hybride F1 chez Kokopelli . Nos semences sont réparties en deux gammes distinctes : - la gamme boutique, avec 1700 variétés de plantes potagères, céréalières, médicinales, condimentaires et ornementales. La très grande majorité des semences de cette gamme est produite en France par nos producteurs professionnels certifiés en agriculture biologique ou biodynamique. Le reste provient de divers pays d’Europe et parfois même des USA. - la gamme Collection rassemble quant à elle des centaines de variétés très peu cultivées, peu connues et parfois en voie de disparition. Les semences de cette gamme sont produites par nos adhérents jardiniers et jardinières. Elles sont offertes aux membres “Actif”, “Solidaire” et “Bienfaiteur” de l’association. Cette gamme n’est accessible que sur demande au siège de l’association.

w w w. k o k o p e l l 24


ns la diversité !

Grâce à son réseau de producteurs et d’adhérents, l’association maintient une collection planétaire unique de plus de 2200 variétés : à savoir, plus de 650 variétés de tomates, près de 200 variétés de piments, 180 variétés de courges, 150 variétés de laitues, 120 variétés de haricots, 60 variétés de maïs, 55 variétés de blés, 30 variétés de courgettes, 80 variétés de melons, 55 variétés de concombres, etc…

l i - s e m e n c e s. f r 25


Sensibiliser la population. Sur le canton d’Atenas, où se trouve notre base opérationnelle, une grande mobilisation de la jeunesse a eu lieu. 35 écoles publiques et 3 privées ont participé et nous ont permis de récupérer plus de 200 œuvres d’art réalisées avec des semences par des enfants de 6 à 18 ans. Puis, nous avons exposé ces créations à différentes occasions en divers lieux afin de renforcer l’auto-estime des populations rurales et leur discernement. Des projections, des interventions auprès

des

professeurs

et

des

étudiants,

des

Campagne nationale avec autel de semences

présentations sur le marché et sur la place centrale nous ont permis d’élargir la conscientisation des

oublier Paul et Margaret qui au travers du festival de

habitants sur la problématique des OGM.

cinéma nous ont permis de renforcer les messages.

“Coopeatenas”, coopérative qui regroupe plus de 1000

De

producteurs de café, nous a facilité la diffusion de

d´informations ont été réalisés comme ceux que

documents d’informations, des annonces radios, des

vous pouvez voir sur les liens suivants :

nombreux

supports

pédagogiques

et

animations musicales et audiovisuelles pour toucher • diversité des acteurs autour de la préservation des

une plus grande part de la population locale.

4

semences au Costa Rica ; Merci à Esteban, Teresita, Allen, Roxana, Iris, Guido, David, Corina, Manuela, Mauro, Simon et tous ceux qui

• Fabian présentant le Centre Communautaire de

nous ont aidé à relayer l’information sur Atenas. Sans

Production

de

Semences

de

l´Institut

National 5

d’Apprentissage où il donne des cours d’agro écologie  ; • “La semilla : el inicio de todo”, émission de la Radio de 6

l’Université du Costa Rica (UCR) . Merci à elle, qui nous a permis de relayer l’information via sa radio et via les différentes rencontres qui ont été facilitées.

Soutien de tous horizons. Merci à Dimitri avec ces réalisations de vidéos “food idealists” disponibles sur youtube… Il devrait revenir Campagne avec les enfants à Atenas

début 2014 pour une série de portraits que nous allons réaliser sur les agriculteurs et les apiculteurs afin de relayer leurs messages et de rapprocher leurs univers. Félicitations à l’Université à distance (UNED), pour les vidéos montées et diffusées dans tout le pays ainsi qu’au sous titrage en français réalisé par Jaqueline de “Femmes Semencières”.

Créativité des plus grands

26


Formation Coopeatenas

Echange de semences à Atenas

Egalement, ma profonde reconnaissance renouvelée

Bravo à Eduardo pour ses qualités d’animateur lors des

à Nathalie pour son soutien permanent et pour les

ateliers, à Alvaro, Jose Luis et Rhoderick, amis pro-

différentes

les

ducteurs bio, qui sont venus inspirer les participants de

sensibilités de tous âges ; la mise en musique s’affine

leurs expériences, et aux femmes de la communauté

avec Margaret… Peut-être bientôt un DVD et des

qui montrent un engouement particulier pour animer

paroles en plusieurs langues !

cet espace de partage des semences et de savoirs liés.

Aussi, nous remercions les étudiants, volontaires et

Enfin, un Grand Merci à Kokopelli, ses adhérents,

visiteurs pour leur soutien dans le développement de la

parrains,

ferme pédagogique et plus généralement des activités

renouvèlent

Kokopelli sur la zone. Ils nous ont aidé à augmenter les

complément des semences offertes, un budget de la

espaces de cultures, à améliorer les infrastructures

campagne “Semences sans frontières” qui nous aidera

d’accueil, à dynamiser les liens avec les partenaires au

à différentes activités comme :

chansons

réalisées

qui

touchent

jardiniers leur

et

soutien

producteurs, pour

2014

qui

nous

avec,

en

sein de l’AMAP et du réseau… • valider le moratoire national et obtenir 100% des Gracias à la fondation

municipalités libres d’OGM ;

“Insolites Bâtisseurs” pour

son

soutien

• continuer

d´accompagner

les

communautés

financier qui nous a

paysannes et indigènes depuis la production jusqu’à la

permis de renforcer la

commercialisation des semences paysannes ;

campagne anti OGM, de réaliser 4 ateliers

• renforcer

sur la production et

producteurs et les aider dans la valeur ajoutée apportée à

la

leurs récoltes ;

préservation

semences

Eduardo présente un systeme maison pour preserver des semences

et

des

la

démarche

de

diversification

des

d’ini-

tier la création de la

• faciliter la formation et l’organisation du groupe

Maison des semences

d´Atenas dans la gestion de la Maison des semences ;

à Atenas.

Compilation des oeuvres des enfants sur les semences

27


Intérieur d’une ruche melipones avec essaim à l’horizontal et réserves de miel et de pollen sur les cotés

Transport de café à Atenas comme à l’ancienne

• participer à la rencontre annuelle des gardiens de semences au Brésil en Mai et continuer de construire ce mouvement continental pour la libération des semences et des terres ; • travailler sur la reproduction des arbres fruitiers et des plantes médicinales afin d’élargir la collection des semences préservées par Kokopelli et de se rapprocher des initiatives d’agro reforestation ; • organiser un voyage “saveurs et savoirs” sur les fermes partenaires du Costa Rica , pour soutenir les fermes amies et partager la diversité de la flore et de la faune ; • coordonner les rotations des volontaires et stagiaires au sein du réseau de fermes partenaires ;

Melipones immobilisant Apis pour défendre une partie de leur miel qui s’échappe de la ruche suite à une chute

• continuer notre collaboration avec la Maison des semences de la communauté indigène Bribri.

Les melipones, nos alliées de la pollinisation. Nous sommes heureux d’accueillir 12 ruches d’abeilles tropicales sans dard dont nous découvrons chaque jour de nouvelles vertus et qui se plaisent en lisière de forêt. Elles viennent accompagner les essaims qui sont venus loger spontanément dans les bambous des structures et dans les arbres du terrain. Cela nous rapproche des apiculteurs locaux et nous motive à une collaboration plus étroite pour approfondir notre compréhension de leur intelligence collective… Nous cherchons aussi à organiser des solutions pour les pompiers qui détruisent 15 000 essaims d´apis meliferas par an.

Pour plus d’informations, merci de me contacter : eric@kokopelli-semences.fr 1 2 3 4 5 6

www.youtube.com/watch?v=zn4hQ996k4E&feature=plaer_embedded# www.youtube.com/watch?v=VJceObj_MuY www.youtube.com/watch?v=aa-UaYSt9Kg audiovisuales.uned.ac.cr/mediateca/videos/964/semillas-criollas,-personas-libres audiovisuales.uned.ac.cr/mediateca/videos/965/%C2%BFqui%C3%A9n-dijo-que-no-se-puede?-conservando-saberes-y-sabores-de-las-semillas-criollas radios.ucr.ac.cr/radio-870/525-la-semilla-el-inicio-de-todo.html

28


Nouvelles d’Annadana en Inde Chez Annadana, les paysans sont véritablement la

quelques stagiaires qui

force qui nous impulse. Et cela est devenu d’autant

nous ont découverts au

plus vrai lorsque nous avons pris la décision de former

travers de Kokopelli.

les paysans afin de les inviter à répondre à de plus grands défis : d’être un éducateur à la ferme, un res-

J’en profite pour témoi-

ponsable des cultures, un responsable de la banque

gner mon respect et ma

de semences, un expert en recyclage de déchets, un

gratitude envers l’asso-

porteur de projets…

ciation

Kokopelli.

Ces

stagiaires

arrivent

de

France,

d’Allemagne,

Sangita Sharma

du Mexique et se forment avec nous sur les pratiques agro-écologiques. À notre étonnement, nous avons découvert que la barrière du langage ne présentait aucun problème lorsque les paysans-éducateurs formaient pratiquement les stagiaires dans nos jardins. Il en a émergé des dynamiques mutuelles d’échanges de connaissances entre nos paysans et les stagiaires. L’une des stagiaires, Katarina, devint experte dans la traite des vaches parmi d’autres dynamiques de soutien. Toutes sortes de stratégies de communications

L’équipe d’Annadana

furent explorées, que ce soit un langage de signes ou des dessins qui étaient hilarants mais qui transmet-

J’ai le plaisir de partager le fait que les 18 paysans

taient le message. Les stagiaires, à leur tour, tentèrent

d’Annadana ont accueilli leurs nouvelles responsabili-

de comprendre des mots basiques de notre langage lo-

tés avec beaucoup d’aise et de confiance. Nous nous

cal du Karnataka, à savoir le Kanada. Et ce fut de l’agri-

engageons auprès de nos paysans afin de comprendre

culture enjouée !

leurs connaissances précieuses et ancestrales des pratiques agricoles traditionnelles. Ces pratiques sont

John Paul, l’agronome d’Annadana est dévoué et

ensuite transférées dans les champs en les combinant

n’a de cesse d’encourager les paysans à prendre des

avec des méthodes scientifiques qui ont fait leurs

décisions que ce soit au niveau du plan de travail, des

preuves ; ces méthodes combinées sont explicitées et

semis, des récoltes, des stratégies de conservation de

rendues

semences,

ac-

cessibles aux

etc.

paysans, aux

tout,

étudiants,

Paul a réussi

aux

sta-

à former les

giaires et aux

paysans à l’in-

scientifiques.

formatique, la

Ces

photographie,

miques

dyna-

d é m a r r é grâce

la

ont à

John Paul autonomise Padma et Lakshmi

De paysans à paysans

29

Et

surJohn

gestion

d’une banque de semences


incluant la vérifi-

maintenant capable de guider les visiteurs sur le

cation de la qua-

parcours de la ferme, d’animer des ateliers sur la

lité des semences,

conservation des semences, de les faire participer

la

réalisation

à l’analyse des avantages et des inconvénients des

commandes

variétés à pollinisation ouverte, des hybrides et des

des de

chimères génétiques.

semences,

l’impression

des Munie d’un ordinateur portable, elle télécharge les

étiquettes…

commandes de semences et elle les gère directement Tout

cela

a permis de ne plus

dans la banque de semences sans rien imprimer. Sa

nous

dépendre

préoccupation est “ne pas gaspiller du papier pour

Démonstration à des étudiants

sauver un arbre”. Lorsqu’elle appris,

de ressources urbaines extérieures

aux tout début de sa formation, à im-

qui

primer ou à scanner des documents

s’avéraient

onéreuses

mais

non

seulement

incohérentes

importants, c’était pour elle un pro-

et

insensibles. Nous respirons main-

cessus irréel, quasiment magique.

tenant car notre niveau de stress a

été divisé par trois et cela grâce aux

Rajji, qui n’a que 22 ans, est une

initiatives prises à la fois par nos

experte

paysans et nos stagiaires.

semences et son attitude est très

de

la

conservation

des

positive et enjouée. Malgré qu’elle n’ait bénéficié d’aucune éducation,

Alors que nos paysans n’étaient formés que depuis quelques mois, les témoignages des visiteurs s’avé-

Commandes de semences traitées par la jeune Padma

elle maîtrise les pratiques de préservation des semences, l’art de

raient déjà très

sélectionner des plantes saines, d’identifier les fruits

encourageants.

dont les semences sont mûres, etc. Rajji forme aussi

Un professionnel

les visiteurs paysans et les stagiaires sur les pratiques

de l’informatique

essentielles, en train de s’étioler,

visitant

notre

des semences. Elle assiste Padma, dans la banque de

parcours agricole

semences, pour l’impression des étiquettes et l’ensa-

intitulé

“Du

chage des semences.

à

la

semence

et

à

l’assiette”

Varalakshmi, une étudiante de 17 ans, fait preuve de

compagnie

beaucoup d’intérêt pour apprendre la photographie.

en de

Padma,

jeune de

18

sol

Elle arbore un grand sourire timide mais prend pro-

une

paysanne ans

qui

de conservation

Rajji initie Cecilia et Patrick au semis

gressivement confiance en elle au fil de sa formation d’éducatrice agricole. Son souhait est d’accompagner

est maintenant notre éducatrice à la ferme s’exprima

les visites sur les parcours agricoles. Emilie, une

ainsi : “Nous avons découvert Annadana avec grand

stagiaire agronome Française très dévouée, a passé

plaisir juste en visitant votre ferme sous la guidance de

de nombreuses heures à enseigner la photographie à

la jeune et enthousiaste Padma. Nous avons été très

Varalakshmi. Nous attendons avec impatience ses pre-

impressionnés par ses connaissances et sa franchise.

mières photographies des jardins sur la ferme ou des

Nous avons reçu beaucoup d’informations passion-

parcours agricoles.

nantes sur le jardinage familial et nous reviendrons en Venons-en, maintenant, à Mallamma, notre chef

chercher plus”.

d’équipe dans les jardins. Elle est une force en soi. La jeune Padma intègre toutes sortes d’informations

Sa voix convie une très grande autorité alors qu’elle

afin d’enrichir sa propre compréhension. Elle est

programme le calendrier des plantations sur toute la

30


ferme. Sa mission est de faire en sorte que chaque

les

mètre carré de la ferme porte une récolte. Elle prend

matinaux

ses instructions, chaque matin, de John Paul, notre

gestion

agronome, et elle répartit les travaux à effectuer avec

vaches

les paysans et paysannes qui l’assistent (Savitha,

l’étable.

Les

Puttamma, Senior Padma et Parvatamma) afin

vaches

sont

que la dynamique agricole soit fertile. Elle est égale-

emmenées

ment responsable de la répartition des tâches avec

au pré dans la

les stagiaires. Les travaux du matin se déroulent dans

journée.

les jardins tandis que ceux de l’après-midi concernent

Formation d’étudiants citadins par Laksmama

l’extraction des semences. Quant aux ateliers, nos

travaux de des et

de

La beauté des

paysans sont à leur aise pour former les jardiniers

paysans et des formateurs paysans de l’équipe d’Anna-

urbains à la conservation des semences, un art en voie

dana réside aussi dans leur polyvalence : construction,

de disparition.

charpente, couture, réparation des pompes à eau, fabrication d’objets à partir de fibre

Gopala

de

de coco, élaboration de modèles

connaissances traditionnelles et il

innovants de jardin familial… Ce

est le paysan le plus ancien sur la

sont nos paysans innovateurs qui

ferme. Il est expert en production

ont remis en état le Cottage d’Isha-

de

na qui accueille les stagiaires.

est

céréales,

un

puit

maïs,

millet…

On peut le voir, sur la photo ci‑dessous, égrener les épis de

La

maïs en compagnie d’enfants de

une machine bien huilée grâce à

nos fermiers. L’élevage laitier est

Geetha et à Jyothi, les chefs de

sa passion et le bétail son trésor.

notre cuisine communautaire qui

Il supervise tous les travaux

Geetha enseigne la cuisine indienne

cuisine

fonctionne

comme

préparent des nourritures simples

techniques de la ferme dont les

et divines à par-

labours et façonnages des jardins.

tir des récoltes quotidiennes

Laksmama, l’épouse de Gopala, est une paysanne

de nos jardins.

dévouée qui est flexible et multitâches. Elle rem-

Chaque jour, les

place ainsi aisément les paysans en congés. Elle ac-

légumes sont li-

cepte avec autant d’entrain de former les étudiants

vrés à la cuisine

que de nourrir nos chiens de garde. Sa force inté-

par des visages

rieure est son sens de l’harmonie et son influence

souriants.

soulageante pour venir en aide à des paysans en La

détresse. Elle a également la charge de la gestion Partager c’est aimer...

de la maison des stagiaires.

nourriture

est cuite grâce à

de

l’éner-

Karriapa est un paysan costaud

gie alternative, à savoir du bio-

au beau sourire qui a en charge

gaz généré par la méthanisation

les

de

du fumier de nos vaches. La cui-

labour, de bêchage, de treillis,

sine traditionnelle est faite à par-

d’ombrages, etc. Il travaille à

tir d’huile, fraîchement extraite

une vitesse incroyable. Il est

des noix de coco de la ferme, ma-

assisté dans ces diverses tâches

rinée avec différentes herbes

par Madappa et Nayaka qui,

afin de confectionner du pain,

travaux

de

clôture,

de plus, prennent leur tour pour

Egrenage de maïs

31

des biscuits, des pâtisseries et


des salades délicieuses pour le plaisir de tous. Geetha

connaissance, la structuration et la discipline sont

forme les stagiaires à la cuisine traditionnelle du

cruciales pour la production et la conservation de

Karnataka et ces derniers, en échange, lui enseigne

semences libres qui soient capables de favoriser la

des recettes de quiche, de gâteau Mexicain à base de

survie quotidienne de la petite paysannerie de l’Inde.

maïs, etc. Les stagiaires sont tellement bien nourris

De par la situation prévalant, de nos jours, de perte

à la ferme qu’ils appréhendent le fait de devoir man-

de connaissances et de pratiques traditionnelles

ger parfois en ville et de revenir le ventre troublé par

afférentes à la conservation des semences, il est

toutes les toxines de la chaîne alimentaire convention-

crucial que les paysans soient de nouveau formés

nelle. Ils apprécient à tel point notre style de vie simple

afin de redevenir des chercheurs sur le terrain, des

et holistique que Geetha leur prépare des plats à em-

gardiens de semences et des obtenteurs de nouvelles

porter lorsqu’ils partent en mission vers l’extérieur.

variétés. Les paysans qui viennent nous rendre visite de toute l’Inde, afin d’être éduqués par nos paysans

Nos fermiers se sont donnés également comme

formateurs, en repartent vraiment enrichis.

mission d’accompagner nos stagiaires afin de les aider, durant leur séjour, à ne pas se faire escroquer.

Qui plus est, nos paysans sont très heureux du

Cecilia du Mexique qui est avec nous pour un stage de

respect, des avantages et des soins qu’ils reçoivent

longue durée, a été accompagnée par Padma durant

chez Annadana, que ce soit des salaires décents, des

des excursions touristiques dans le Karnataka. Il est

primes ou des soins médicaux alternatifs. Ce qui fait

parfois comique de voir Padma négocier le prix d’une

que beaucoup de paysans du voisinage frappent à nos

course de rickshaw ou des achats dans une boutique.

portes pour demander du travail.

Chacun de nos paysan(ne)s reçoit une partie des

En conclusion, il est de plus en plus difficile de gérer

récoltes de la ferme, que ce soit des légumes, des

Annadana sous sa forme actuelle. Et il est nécessaire

produits laitiers ou des céréales. Lors d’occasions

de passer à la vitesse supérieure en établissant une

spéciales ou lors de festivals, tout le monde se

telle dynamique au cœur d’un village afin de témoigner

rassemble à la ferme pour déguster des mets

dans la fertilité.

traditionnels préparés selon d’antiques recettes. En cas de maladies, des remèdes traditionnels (efficaces

Ma

vision

est

d’établir

une

“Communauté

de

et inoffensifs) sont préparés par Geetha et Jyothi.

Connaissance Annadana” qui puisse servir comme un centre de formation à l’agro-écologie.

Les merveilles de ce programme d’échange de connaissances ont été gratifiantes et nous ont conféré

Annadana

est

une qualité de vie et surtout une grande sérénité.

de fonctionner ainsi… grâce aux efforts et aux contributions

Nous sommes intimement convaincus que la semence

une de

famille

tous

nos

étendue

et

capable

paysans-formateurs.

Témoins de leur enthousiasme à prendre plus de responsabilités

constitue l’essence même de la vie. La préservation

et

d’initiatives,

nous

sommes

convaincus que ce n’est qu’une question de

des semences traditionnelles, en pollinisation ouverte et du domaine public, constitue le

temps avant qu’Annadana s’envole sur de

cœur de toutes nos dynamiques et de tous

nouveaux horizons.

nos efforts. Nous sommes convaincus que la

info@annadana-india.org Tel : +91 80 2325 4400 + 91 8277116606 www.annadana-india.org

32


Seconde rencontre du réseau latinoaméricain de gardiens et gardiennes de semences « Red Semillas Libres » au Chili Après la première rencontre fondatrice, qui s’était tenue en août 2012 au Pérou près de Macchu Picchu, les membres du réseau “Red Semillas Libres” , rassemblés du 20 au 28 avril 2013 au Chili (Laguna Verde – Valparaiso), et en provenance du Mexique, du Costa Rica, du Venezuela, de l’Equateur, du Brésil, du Pérou, de la Bolivie, de l’Argentine, de la France, de l’Italie et du Chili, se sont rencontrés une seconde fois pour échanger des semences, des savoirs et des expériences, réaffirmer leurs

engagements

et

lignes

de

travail

communes et partager des moments d’amitiés et de joie autour de l’abondance et la diversité semencière de leurs différents pays.

Dr. Rubens Nodari

Conférence du professeur brésilien Rubens Nodari, de l’Université Fédérale de Santa Catarina (UFSC), sur les organismes génétiquement modifiés

33


Vladimir Moreira

Atelier de production de semences, dispensé par le très expérimenté Vladimir Moreira, du Brésil

Juan Manuel Martínez, de l’organisation mexicaine ECOPOL, supervise la réalisation de buttes de culture, selon la méthode “biointensive” Atelier de création de buttes de culture, selon la méthode “biointensive”, de John Jeavons

34


Francisco Valenzuela

Atelier de construction de grandes ruches alternatives en terre, par Francisco Valenzuela, de l’association pour l’Agriculture Biodynamique du Chili

Alba Portillo, de la “Red Semillas de Vida”, de Colombie

Atelier de création d’un réseau national de producteurs de semences, par Alba Portilla, de la Colombie, et Javier Carrera, de l’Equateur

35

Javier Carrera, de la “Red de Guardianes de Semillas” d’Equateur


“Je suis arrivé à la rencontre avec une phrase que j’avais entendue quelques jours auparavant, et quand je suis parti je l’ai sentie avec encore plus de force : l’Amérique latine est notre Grande Patrie. Je suis très fier d’être équatorien, mais aujourd’hui je sais plus que jamais que ces fiertés nationales, bien qu’elles soient essentielles à notre identité, sont en même temps de simples provincialismes. Aujourd’hui je me sens être maître, plus qu’un peu, des collines de Laguna Verde, de la voix d’Alejandro qui chante la pampa, du blues en quechua de Nacho, de la lutte tropicale de Fabián, du sourire de samba de Nelson, de la dignité verte de Juan Manuel, de la joie sereine de Mauricio, des ruches d’argile de Francisco, de la quinoa bien-aimée de Pablo. J’espère avoir l’occasion de vous revoir tous. A bientôt, donc, et que les semis continuent, compagnons !” Javier Carrera, de la “Red de Guardianes de Semillas” d’Equateur.

Ainsi, plus important que tout, au-delà des alliances stratégiques qui se construisent sur le continent latino‑américain, ce sont des liens d’amitié profonde qui se tissent entre les personnes. Et les semences, dans leur diversité et leur abondance, en sont les fidèles gardiennes. Nous sommes très fiers de participer à ces rapprochements fertiles.

Grande bourse de semences organisée à la fin de la rencontre

36


Nelson Jacomel Junior de l’association brésilienne ABDSul

Danseur mexicain

Célébration de la fin de la rencontre “De main à main”, échanges de semences

Les participants, à l’issue de la rencontre, se sont mis d’accord pour se retrouver à nouveau, plus nombreux, pour une 3ème rencontre internationale, qui aura lieu au du 22 au 26 mai 2014, au Brésil, dans une petite ville du Sud de l’Etat de Minas Gerais, nommée « Inconfidentes », et ce sous les auspices de l’ssociation d’Agriculture Biodynamique du Sud (ABDSul), représentée actuellement par Nelson Jacomel Junior. Au mois d’octobre 2014, le Mexique devrait accueillir la 4ème rencontre du réseau, organisée à l’initiative de Juan Manuel Martínez Valdez, de l’organisation ECOPOL (Ecología y Población A.C.). Pour plus d’information sur la prochaine rencontre, consulter la page web, en espagnol, du réseau latinoaméricain : www.redsemillaslibres.org Pour plus d’information sur les lois semencières en Amérique latine, consulter la page web, en espagnol : www. leyesdesemillas.com

37


Nouvelles de Kokopelli Suisse “Farce automnale”

de poursuivre son aventure au plus près des quelques règles intelligibles de l’univers.

Alors

que

Food

le

“World

Prize”

vient

semble‑t-il d’être cerné

au

dé-

vice‑président

Dans le premier monde, on considère “ l’ordre” qu’établissent

les

puissants

et

les

possédants

à travers des lois et “l’appropriation exclusive”

de Monsanto, à une cher-

ou

cheuse

fonda-

ultime. Pour y parvenir on s’autorise beaucoup de

trice de Syngenta et au

moyens, y compris l’élimination directe ou indirecte

président de European Federation of Biotechnology

de ses semblables, le mensonge, la tromperie, la

1, et que l’Europe et la Suisse s’insurgent de l’espion-

dissimulation et l’empoisonnement. En réalité la vie

nage systématique, inamical et obsessionnel des ser-

“en elle-même” indispose les gens de ce monde là. Ils

vices de la NSA (Salut les gars ! allez prendre un peu

ne la conçoivent que “modifiée” par leur soin, afin d’en

l’air... ça vous fera du bien), je ramasse les dernières

rendre le mystère supportable. Elle est pour eux... un

tomates de notre potager, dans l’air doux de cet après

problème à résoudre...

Joël Vuagniaux

membre

la

“séquestration profitable”

comme

finalité

midi d’automne. L’âne du voisin brait par-dessus la barrière et ce soir je vais tenter une confiture avec les

Dans le second monde (positionné ainsi par pure

magnifiques framboises tardives que je viens de cueil-

politesse) on cherche dans l’action, le partage, la

lir et dont le parfum embaume toute la maison.

solidarité, et on place la découverte et l’ouverture

au dessus de la possession. Dans cet autre monde

On partagera ladite confiture en équipe, tartinée

on considère l’apprentissage, l’émerveillement et

sur un des incroyables pains de Didier ou de Marc,

le respect de Gaïa, du Grand Esprit ou de la nature,

nos boulangers. Pains qui puisent leurs forces et

comme une des finalités de son existence. La vie est

leurs goûts dans les céréales anciennes cultivées

alors... une expérience à faire.

avec amour par Cédric et sa famille, à un petit jet de pierre de notre table. On refera le monde tel qu’on

Que rajouter ? Plaçons notre regard au moins aussi

souhaiterai le voir et qui, par bribes, parfois prend

souvent dans ce deuxième monde que dans le premier

forme sous nos yeux.

sans quoi nous risquons de l’oublier. On ne nourrit que ce que l’on regarde... ces deux mondes se touchent,

Donc, je refuse de perdre ma bonne humeur et mon

s’interpénètrent à l’occasion mais restent pourtant

enthousiasme à poursuivre notre œuvre collective

fort distincts. Nos actes du quotidien, dans leurs sens

malgré cette nouvelle qui pourrait pourtant me mettre

et leurs contenus nourrissent donc bel et bien l’un ou

hors de moi et me conduire derechef devant l’écran

l’autre.

de mon ordinateur afin de transmettre plus loin l’information de ces faits qui ne reflètent qu’arrogance

Aujourd’hui tomates et framboises auront eu le

et mépris.

dessus, la douceur de vivre nous appartient, les fruits de la terre sont pour tous, il est temps de nous

En fait, c’est l’illustration parfaite de deux mondes qui

attribuer le “Framboises and Tomatoes Food Prize

se font face. Dans l’un, on se permet les plus graves

of Bretonnières”. Ce prix prestigieux à été remis

impolitesses envers notre planète et ses habitants et

et dévoré dans la joie par quelques-uns des 515

on se distribue des récompenses, dans l’autre on tente

membres de Kokopelli-Suisse.

38


Kokopelli-Suisse a déménagé !

L’équipe bouge aussi... et Florence Mosimann, après plus d’un an d’une belle et intense collaboration

Le printemps fut dense et placé sous le signe du froid,

nous a quitté pour changer de cap et s’installer dans

des cartons et autres caisses de déménagements.

le canton de Berne. Les charmes des bords du lac de

Après

deux

Bienne ont eut raison de

magni-

fiques années passées à

la

Lausanne en compagnie

Nous lui souhaitons le

de

meilleur et la remercions

Thérèse

et

Jean-

douceur

Claude Roch que nous

du

remercions

infiniment

l’énergie déployée auprès

de leur accueil et de leur

de Kokopelli-Suisse. Nous

soutien indéfectible, nous

saluons

nous

nous de Lévy et d’Estelle

sommes

installés

fond

du

lémanique !

coeur

l’arrivée

de

parmi

Ceci

actuellement en stage, et

après une transition en

qui participent déjà acti-

à

Bretonnières.

deux temps, puisque les locaux n’étaient pas tout à

vement aux activités de Culture d’amidonnier chez Cédric Chezeaux à Juriens

l’association.

fait prêts à nous recevoir, alors que nous devions libérer l’espace de Florimont,

Kokopelli on the road.

en réaffectation. Merci à M. et Mme Urmi, les propriétaires de la maison, et à leurs enfants pour leur accueil

La Kokomobile a été fort utile pour nous permettre de

et leur aide à notre installation. Comme à chacune de

faire face à cette nouvelle situation et nous sommes

nos étapes, la providence s’est manifestée à travers

très reconnaissants à la “Fondation pour une Terre

l’hospitalité de Rose-May et Rico, nos nouveaux voi-

Humaine” et Jean-Louis Gueydon de leur soutien

sins. Ils nous ont offerts un espace transitoire afin de

financier qui nous permet de continuer notre travail.

pouvoir travailler en attendant la “terre promise”. Nous

Ce véhicule polyvalent est très apprécié du public qui

leur sommes reconnaissants de leur hospitalité et de

ne manque pas de nous le dire ! Nous l’avons même

leur voisinage sympathique et bienveillant.

aménagé en “Légumobile” pour y faire découvrir les légumes de Kokopelli lors de la semaine du goût les 21

Nous sommes très heureux à Bretonnières et nous

et 22 septembre à Bretonnières.

nous réjouissons de ce nouvel envol. Nos locaux sont spacieux, ainsi, nous pouvons loger nos hôtes

Lancement du réseau “Sème !”

et stagiaires. Un grand jardin déjà partiellement remis en état n’attend plus que vos coups de main,

Si vous étiez à l’assemblée générale de 2012 à La

nos semences et le souffle de Kokopelli. Nous

Branche, vous vous souviendrez certainement du souci

travaillons déjà avec plusieurs jardiniers, paysans

manifesté par bon nombre des membres de Kokopelli-

et maraîchers dans un rayon de quelques kilomètres

Suisse, au sujet du devenir de nos semences au cas

et nous espérons renforcer ce travail commun :

où les choses s’envenimeraient pour Kokopelli. Divers

céréales anciennes, cultures maraîchères, abeilles et

projets on été évoqués, dont la mise sur pied rapide

formations diverses sur les thèmes chers à Kokopelli

d’un réseau de parrains-marraines, inspiré du

figurent au programme de nos projets 2014-2015. Plus

modèle en vigueur chez Kokopelli-France. Nous

d’infos sur notre site internet dès cet hiver.

y avons rajouté une intention d’inscription locale dans la géographie de Suisse romande par la mise sur pied

Et du coté de l’équipe ?

de “Greniers”. Ainsi, ce qui fut dit fut fait : nous avons créé le réseau “Sème !”. Ce dernier a démarré en

Merci des nombreuses invitations que nous n’avons pu

février 2013 sous la houlette d’Esther Zwanger et de

honorer cette année. Nous espérons retrouver dès la

votre serviteur. 80 personnes ont suivis cette journée

saison prochaine une activité plus régulière.

de lancement.

39


Didier Meunier nous a proposé une initiation à la

production

de

semences

afin

d’accompagner

nos membres dans cette première aventure. Une formation plus consistante aura lieu en 2014 pour encadrer au mieux nos “multiplicateurs” et leur permettre de travailler dans les règles de l’art. L’intention de nous associer dans le cadre de ce réseau et dans la mesure de nos moyens à la campagne “Semences sans frontières” est devenue réalité, lors de cette journée de lancement, après une session Skype avec notre ami Boukary Barry à Bamako qui a

Le “Jardin en pente “ de Francine et Christophe Donnet-Monay du réseau “Sème !”, à Choex

fait une très forte impression sur l’assemblée par son exposé sur la question de la semence au Mali et sur la

personnes qui nous ont honoré de leur visite. C’est

situation des paysans et jardiniers-ères. Nous avons

donc 300 verrines qui ont été proposées à vos papilles !

pu lui remettre une certaine quantité de semences lors

Mickael nous a également préparé une soupe de

de son passage en Suisse quelques mois plus tard.

légumes pour le repas du soir qui accompagnait des produits de la ferme de Cédric Chezeaux et les pains de

En cette fin 2013, il est encore trop tôt pour faire un

Didier Nicolet et de Marc Haller. Repas 100% “local et

bilan de cette première année du réseau “Sème !”

Bio”.

mais une quarantaine de parrains et marraines se sont engagés et une centaine de variétés de la collection

Et comme à son habitude, Kokopelli-Suisse n’envisage

remise par Kokopelli fin 2012 sont ainsi parrainées.

pas une fête sans musique, c’est Raquel Bernal,

Les premières semences nous parviennent au moment

Dagobert, les Acoupd’stick : Baptiste Bieri et David

où je rédige ces lignes. Ce projet est prioritaire dans

Millioud et Esther Zwanger qui ont fait vibrer la grande

les activités de Kokopelli-Suisse et nous invitons nos

salle de Bretonnières. Merci infiniment à eux de leur

membres à rejoindre le réseau “Sème !”. Informations

enthousiasme et de leur générosité.

sur simple demande : seme@kokopelli-suisse.com Nous sommes aussi très heureux d’avoir pu organiser

Et du côté de Bretonnières ?

durant ce week-end, une conférence avec Dominique Guillet et Blanche Magarinos Rey autour de la situation

Les 21 et 22 septembre, nous avons organisé notre

actuelle de la réglementation sur le commerce des

premier événement d’envergure à Bretonnières

semences. Dominique et Blanche sont passés à

se sont succédés dégustations, projections, concerts,

Bretonnières au retour du forum de Bâle “Let’s Liberate

assemblées générales, conférences et repas. Près de

Diversity” auquel Kokopelli a participé. Un immense

200 personnes nous ont fait le plaisir de leur visite à la

merci à toutes celles et ceux qui on contribué au succès

grande salle du village.

de ce week-end mémorable.

En collaboration avec la Semaine du Goût, nous avons

Nous suivons toujours le développement du potager

proposé au chef du restaurant “L’Ecusson vaudois”

de l’Ecole Hotelière de Lausanne, où les légumes de

Michael Lhomme, de créer, à partir de légumes de

Kokopelli enchantent chefs et étudiants. D’autres

Kokopelli offerts par nos membres et amis, une série

projets sont en préparation pour l’an prochain. Suivez-

de 5 “bouchées” à déguster pour une soixantaine de

nous à travers notre site internet !

10 rue du Puits CH-1329 Bretonnières tel/fax : +4124 453 12 91 contact@kokopelli-suisse.com www.kokopelli-suisse.com

40


La destr uction de l’abeille et de l’homme : dommage collatéral o u i n t e n t i o n m a n i f e s t e  ? 1

relative au syndrome

Les informations ont été

d’effondrement des abeilles intitulée “Colony collapse

recueillies auprès de 113

disorder : a descriptive study” (CCD : colony collapse

études

disorder) et publiée en mars 2009, ses auteurs ont

avaient été évaluées par

analysé quelles causes pourraient être à même

des pairs ou provenant

d’expliquer la disparition des abeilles. Sur les 61

de

variables quantifiées (comprenant la physiologie des

pertinents

abeilles, les charges en agents pathogènes ainsi que

Dans 65% de ces études,

les taux de pesticides), pas une seule mesure n’est

les

apparue comme étant une cause la plus probable

des radiofréquences électromagnétiques (50% des

dans le syndrome d’effondrement des colonies. Les

études animales et environ 75% des études sur les

abeilles dans les colonies CCD avaient des charges plus

plantes) ont été trouvés à la fois à haute et à faible

élevées d’agents pathogènes et étaient co-infectées

dose. Les très faibles doses étaient compatibles avec

par un plus grand nombre d’agents pathogènes que les

des situations réelles sur le terrain, et pouvaient être

populations témoins, suggérant soit une augmentation

retrouvés dans des conditions environnementales.

Dans l’étude scientifique

originales

qui

commentaires existants.

effets

écologiques

Servumpecus

de l’exposition à ces agents ou une diminution de la résistance des abeilles à l’encontre de ces différents

Ci-dessous, une approche critique est présentée en

agents pathogènes. Le pesticide coumaphos (employé

ce qui concerne les pesticides et les rayonnements

contre le parasite varroa) a été retrouvé à un taux

électromagnétiques, ceci en lien avec la disparition des

statistiquement significatif qui était plus élevé dans

abeilles.

la cire de ruches ayant succombé au CCD que dans des ruches de contrôle. Ces auteurs concluent que le CCD implique une interaction entre les pathogènes

Pesticides : pressions et manigances à l’encontre de la Commission Européenne.

et d’autres facteurs de stress. Certains pesticides, comme le coumaphos, pourraient donc être impliqués

Sur le site internet de l’Observatoire Européen

dans

des Entreprises (Corporate Europe Observatory )

le

syndrome

d’effondrement

des

colonies

d’abeilles.

4

en date du 11 avril 2013, nous pouvons constater quelles pressions et manigances s’effectuent en

Une autre cause potentielle dans cet effondrement,

coulisses pour que les entreprises agrochimiques

passée souvent sous silence et non mentionnée

puissent

dans l’article cité ci-dessus, est imputable aux

incriminés dans l’intoxication et la mort des abeilles.

rayonnements électromagnétiques comme le GSM ou

Les

le WiFi, par exemple. En effet, un article scientifique

sont

2

vendre

leurs

néonicotinoïdes les

substances

pesticides

néonicotinoïdes

particulièrement thiametoxam,

controversé imidaclopride

récent fait état d’une revue systématique des études

et clothianidine, brevetées par les entreprises de

scientifiques publiées sur les effets potentiels sur les

biotechnologie et de pesticides Syngenta et Bayer.

êtres vivants des champs électromagnétiques de radiofréquence (RF-EMF) dans la gamme de 10 MHz 3

Nous apprenons dans ces pages internet édifiantes

à 3,6 GHz (le hertz , symbole Hz, est l’unité dérivée

(avec documents originaux à l’appui) qu’en mars

de fréquence du système international SI, elle est

1 www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0006481 2 www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412012002334 3 fr.wikipedia.org/wiki/Hertz 4 corporateeurope.org/agribusiness/2013/04/pesticides-against-pollinators

équivalente à une oscillation par seconde, s-1 ou 1/s).

41


2012, la Commission Européenne a chargé l’Autorité

Conseil européen Herman Van Rompuy, le président

européenne de sécurité des aliments (EFSA) d’émettre

de la Commission européenne José Manuel Barroso et

5

un avis scientifique sur un rapport qui a conduit l’Italie

le président français François Hollande pour la contri-

à suspendre temporairement la mise sur le marché des

bution de son entreprise, de secteur privé, à la sécurité

semences de maïs traitées avec des néonicotinoïdes.

alimentaire mondiale (lettre du 8 juin 2012). Rien que

En avril 2012, la Commission a élargi sa demande d’in-

ça ! Il leur a rappelé que la perte de cette technologie

clure les nouvelles données scientifiques publiées par

coûterait un milliard de dollars par an aux fermiers et

deux groupes de recherche en France et en Allemagne,

aux consommateurs, et prétériterait la production de

dans la revue scientifique “Science”. En plus de l’Italie,

nourriture. 8

la Slovénie et l’Allemagne avaient

• Syngenta, dans une lettre en-

déjà appliqué des mesures de

voyée le 21 novembre 2012 aux

protection, y compris les suspen-

Commissaires européens Ciolos

sions temporaires ou des inter-

(Agriculture) et Geoghegan-Quinn

dictions dans certains usages des

(Recherche), ainsi qu’à tous les

néonicotinoïdes.

ministres de l’Agriculture de l’UE, a

d’une part appelé à un réexamen

En juin 2012, le gouvernement

complet des dossiers, et a d’autre

français a annoncé son intention

part insisté sur le fait que cela était

de

du

nécessaire pour “éviter de mau-

thiaméthoxame. L’industrie des

vaises conclusions à partir d’un

pesticides

immédiatement

processus précipité qui pourrait

commencé à mettre la pression

avoir des conséquences désas-

retirer

l’inscription a

sur la Commission. Ce fut le début d’une furieuse

treuses pour l’agriculture et ironiquement pour la san-

campagne de lobbying, une série de lettres ont

té des abeilles” (sic).

été envoyées par Syngenta, Bayer, l’association

• Enfin, une autre étude

européenne de la protection des cultures (ECPA) et le

agrochimique a été menée par le dénommé “Forum

lobby des producteurs de pesticides (dont les membres

Humboldt pour l’Alimentation et l’Agriculture”. Ce

comprennent Bayer, Monsanto, BASF, Dow, DuPont et

Forum

Syngenta) à la Commission et l’EFSA :

apportaient des contributions socio-économiques

9

10

promue par l’industrie

a conclu que les pesticides néonicotinoïdes

6

• Bayer, dans une lettre adressée au commissaire

et environnementales significatives à l’agriculture

John Dalli le 12 juin 2012, a affirmé que les incidents

européenne et à l’économie en général. Le soutien

d’intoxication des abeilles à cause de pesticides

et les partenaires de ce Forum sont… BASF, Bayer

étaient dus “à une mauvaise utilisation ou au manque

CropScience, E.ON et KWS. L’étude a été soutenue

de précaution dans l’application de la substance”

par le Copa-Cogeca (le groupe de lobby des grands

(sic). Bayer décharge donc la responsabilité sur les

agriculteurs à Bruxelles), l’association européenne

agriculteurs plutôt que le produit lui-même !

de semences (qui représente principalement les

7

• Syngenta, dans une lettre du 8 juin 2012 adressée

grandes entreprises dans l’industrie des semences) et

au même commissaire Dalli, a accusé certains

l’association européenne de protection des cultures.

États membres, “poussés par un petit groupe de

Tout cela financé par… Bayer et Syngenta. Toutefois,

militants et d’apiculteurs amateurs” (sic) de faire

cela n’a pas été mentionné dans les lettres de

pression pour suspendre leur insecticide et tous les

Syngenta et Bayer mentionnées ci-dessus.

autres néonicotinoïdes. Cette entreprise a exhorté le 11

Commissaire à “résister à cette pression”.

L’avis de l’EFSA

• Le Chief Executive Officer (CEO) de Syngenta, M.

et la teneur n’a pas été celle que les entreprises

Michael Mack, a personnellement écrit au commis-

agrochimiques avaient espéré : en effet, cet avis

saire Dalli pour lui rappeler que seulement deux se-

était très critique quant à l’utilisation des pesticides

maines avant, il avait déjeuné au sommet du G-8 avec

incriminés. L’EFSA et ses experts scientifiques ont

le président américain Barack Obama, le président du

trouvé des risques pour les abeilles qui étaient

42

a été publié le 16 janvier 2013


exposées aux néonicotinoïdes présents dans le pollen

juridiques à sa disposition et l’identité des accusés

et le nectar contaminés, la poussière de pesticides et

spécifiques dans toute action en justice possible”.

dans les gouttes dites de guttation (exsudat de gouttes Syngenta a voulu trouver les coupables, et par

de sève aux bords des feuilles).

conséquent demandé plus de documents, notamment La firme Bayer a immédiatement contre-attaqué : elle 12

des notes manuscrites de réunions de l’EFSA internes

a commandé une autre analyse , effectuée par “un

ainsi que toute la correspondance au sujet de leurs

panel indépendant de scientifiques travaillant sur les

tentatives de modifier le projet de communiqué de

abeilles” (sic) pour contrer la conclusion de l’EFSA.

presse. (Serions-nous revenus aux temps de feu l’URSS  ?!?)

Quant à elle, la firme Syngenta a eu accès au communiqué de presse de l’EFSA avant sa publication

Les

le 16 janvier 2013 ! Elle a immédiatement envoyé le

ayant été inefficaces, ces entreprises font maintenant

13

15 janvier (!) une lettre

extrêmement agressive à

menaces de Bayer et de Syngenta sur l’EFSA

pression sur les Etats membres de la Communauté

l’EFSA, affirmant que ce communiqué de presse était

européenne,

et

blâment

publiquement

l’EFSA.

“incorrect dans un aspect important et très pertinent,

Syngenta a par exemple contre-attaqué en affirmant

et que l’EFSA sortait du cadre de sa responsabilité et

que “l’EFSA a limité les connaissances pratiques de

de son mandat”. Syngenta a même menacé de prendre

l’agriculture” et que si cette sorte d’évaluation des

des mesures juridiques et a fixé une date butoir : “Nous

risques était répétée “il serait impossible de maintenir

vous demandons de confirmer formellement que vous

l’enregistrement de tous les insecticides existants ou

allez rectifier le communiqué de presse de 11 heures.

d’en enregistrer de nouveaux”.

Sinon, vous comprendrez que nous allons examiner 14

Selon Syngenta , la méthodologie employée par

nos options juridiques”.

l’EFSA pour conduire l’examen des néonicotinoïdes La colère de Syngenta a augmenté lorsque le

incriminés était “incertaine parce qu’elle a été basée

communiqué de presse de l’EFSA a été publié sans

sur une opinion scientifique fortement théorique et

modifications

extrêmement conservatrice”.

majeures.

Dans

plusieurs

lettres

adressées à l’EFSA, Syngenta a insisté sur le fait que ce communiqué de presse était “inexact et contraire

Au delà des pressions directes sur les politiciens,

aux conclusions de l’EFSA”. Cette entreprise a eu

Syngenta a lancé une campagne féroce dans divers

le culot de demander l’accès à des documents tels

medias nationaux et internationaux pour éviter que

que les versions préliminaires du communiqué de

les Etats membres de l’UE approuvent la proposition

presse, la correspondance interne et les notes de

de l’EFSA. L’association ECPA

réunions préparatoires qui ont conduit à la rédaction

Protection association comprenant Bayer, Monsanto,

de cet avis de l’EFSA. Après analyse des documents

BASF, Dow, DuPont, Makhetsim Agan et Syngenta),

fournis par l’EFSA, Syngenta a ensuite pris pour cible

promouvant les pesticides, a également contribué

le directeur de l’EFSA, l’accusant de ne pas inclure

à favoriser l’étude précitée du “Forum Humboldt”,

les commentaires de Syngenta sur le projet de

favorable aux pesticides. Syngenta a enfin lancé

communiqué de presse, en des termes sévères : “Vous

une

avez pris la responsabilité personnelle d’outrepasser

Pollinisateurs”

la

le

agriculteurs pour qu’ils fassent pousser des fleurs et

communiqué de presse incorrect”. Par conséquent,

d’autres plantes salutaires aux abeilles dans leurs

“Syngenta souhaiterait un complément d’explications

champs. Mais dans combien de fermes exactement ?

de votre part”, avant de “se prononcer sur les options

Aucun chiffre n’a été fourni.

proposition

interne

d’EFSA

pour

rectifier

opération

marketing consistant

15

(European Crop

appelée à…

payer

“Opération quelques

5 www.cra-api.it/online/apenet.htm 6 corporateeurope.org/sites/default/files/letter_from_bayer_cropscience_to_commissioner_john_dalli_12th_june_2012.pdf 7 corporateeurope.org/sites/default/files/letter_from_syngenta_to_commissioner_john_dalli_8th_june_2012.pdf 8 corporateeurope.org/sites/default/files/letter_from_syngenta_to_commissioners_maire_geoghegan-quinn_and_dacian_ciolos_21st_november_2012.pdf 9 www.neonicreport.com 10 www.hffa.info/ 11 www.efsa.europa.eu/en/press/news/130116.htm 12 corporateeurope.org/sites/default/files/letter_interexchange_between_syngenta_bayer_and_efsa.pdf 13 corporateeurope.org/sites/default/files/letter_and_fax_interexchange_between_syngenta_ashurst_lawers_and_efsa.pdf 14 corporateeurope.org/sites/default/files/letter_interexchange_between_syngenta_bayer_and_efsa.pdf 15 www.ecpa.eu/

43


Micro-ondes : utilisation dans le contrôle des populations… via les abeilles (?).

et ses médicaments, sa population sera malade et invalide, les coûts de santé seront augmentés d’au moins 40%, ajoutez à cela la fuite vers les FAI (?) du

16

Barrie Trower

est un physicien britannique à la

coût de la technologie…”

retraite. Il est expert des armes à micro-ondes pulsées et a travaillé pour la Royal Navy et les services secrets

Dans cette entrevue, Barrie Trower affirme encore :

britanniques. Durant sa carrière, il a débriefé des

“Si nous avions voulu inventer un animal qui serait le

espions qui provenaient de différents pays ayant mis

plus affecté par les micro-ondes, nous aurions inventé

au point et utilisé des armes à micro-ondes. Depuis

l’abeille. Malheureusement, elle n’ont aucune chance.

qu’il est à la retraite, il s’investit pour expliquer au

14 études sur leur disparition ont dénoncé la nocivité

17

public, au travers de lettres

18

et de conférences , les

navigation et leur système immunitaire sont touchés.”

méfaits des micro-ondes sur les êtres vivants. 19

des radiations émises par le WiFi, leur système de

publié par le site internet “Sign Of

Parmi les 14 études ayant dénoncé la nocivité des

The Times” le 21 septembre 2013 intitulé “Dr. Barrie

radiations émises par le WiFi et par d’autres radiations

Trower : l’utilisation des micro-ondes dans le contrôle

comme le GSM (groupe spécial mobile) ou le DECT

des populations”, Lars Drudgaard (directeur régional

(“digitally enhanced cordless telephone” ou téléphone

Dans un article

pour l’Europe du Centre ICAAT

20

“International Center

sans fil), citons :

Against Abuse of Convert Technologies”), et Stephen

• Les études scientifiques et les mises en garde

Bell (son collègue) ont questionné en mai 2012 le phy-

publiques

sicien Barrie Trower au sujet des effets potentiellement

document accessible en français intitulé “Des abeilles,

délétères des micro‑ondes pulsées (GSM, UMTS, WiFi

des oiseaux et des hommes – La destruction de la

etc.) sur les êtres vivants.

nature par l’électrosmog”

21-22

l’association

, du Dr. Ulrich Warnke. Citons le

allemande

23

(Une publication de

Kompetenzinitiative

zum

Le thème principal de cet entretien était l’utilisation

Schutz von Mensch, Umwelt und Demokratie ;

abusive des micro-ondes en tant qu’arme furtive

Initiative Compétence pour la protection de l’homme,

secrète et clandestine, existant depuis au moins 50-

de l’environnement et de la démocratie, Novembre

60 ans. Au cours du temps, ce type d’arme a revêtu

2007).

de nombreux visages, et elle est toujours utilisée sur

• Les publications scientifiques du Prof. Hermann

des cibles différentes dans le monde, jusqu’à causer la

Stever

mort.

démontré dans une étude pilote

24

qui, avec son groupe de recherche, a 25

que des colonies

d’abeilles soumises aux ondes d’un téléphone DECT Dans cet entretien, Barrie Trower a en particulier dit

sans fil produisaient moins de miel et que les abeilles

que, s’agissant de l’utilisation abusive des micro-ondes

en butinage ne rentraient pratiquement plus à la

pulsées : “Nous allons causer la souffrance de millions

ruche.

de parents et de familles qui auront des enfants

• Le travail de terrain du Dr. Daniel Favre, qui a été

malades ou malformés. C’est aussi une guerre contre

publié dans la revue scientifique “Apidologie”

la viabilité des pays et les seuls bénéficiaires sont :

a démontré que la téléphonie sans fil GSM perturbait

les gouvernements, les industries, les compagnies

les abeilles en induisant le signal de l’essaimage.

électriques, l’industrie pharmaceutique”.

• D’autres études relatives aux effets délétères des

Barrie Trower a dit encore : “J’ai 2 raisons de faire ce

ondes électromagnétiques sur les abeilles sont citées

que je fais (sonner l’alarme dans le monde entier).

dans l’article de Dominique Guillet intitulé “Requiem

Sauver nos petits-enfants et essayer de sauver la

pour nos Abeilles”.

26

, et qui

27

viabilité des pays. En effet, si vous voulez éliminer un pays, il vous suffit de faire installer des transmetteurs

Au vu de ces études scientifiques, comment peut-

(à micro-ondes), ce qui éliminera peu à peu les

on

insectes pollinisateurs, ce qui abaissera le rendement

ruches entières, sans traces ni cadavres, et plus

des récoltes, puis le pays devra importer sa nourriture

particulièrement durant les mois d’hiver lorsque les

44

alors

expliquer

la

disparition

soudaine

de


abeilles n’ont absolument aucune chance de survie à

laboratoires de recherche, à savoir l’école d’ingéniérie et des sciences appliquées de l’Université

l’extérieur de leur ruche ?!?

“Je crois que cette d’Harvard, le département de biologie Comment également concilier une industrie, et les parties du des organismes de la faculté des pensée critique avec des études gouvernement qui l’encourage, arts et des sciences d’Harvard ainsi scientifiques anciennes (70’s) qui seront responsables de plus de que le département de biologie de Northeastern, tous aux Etats-Unis. ont prouvé par la pratique que morts et de souffrances que tous l’essaimage artificiel de colonies les groupes terroristes du Que feront donc ces chimères entières était déjà réalisable 28 monde réunis.” technologiques  ? Rien de moins avec des ondes acoustiques  ? que de permettre :

Qu’en est-il en 2013 avec des ondes

• la pollinisation de manière autonome de

électromagnétiques ?

champs et cultures ; Enfin, dans cet entretien de mai 2012, Barrie

• la recherche et le sauvetage (par exemple, à

Trower affirme encore des choses qui font froid

la suite d’une catastrophe naturelle) ;

dans le dos, à savoir : “J’ai déclaré, à Burmingham,

• l’exploration de l’environnement dangereux ;

dans ce pays, il y a probablement 15 ans, et je n’ai

• la surveillance du trafic ;

pas changé d’avis depuis, que je crois que cette

• et bien évidemment, la surveillance militaire

industrie (des télécommunications mobiles), et les

(nous sommes aux USA !).

parties du gouvernement qui l’encourage, seront responsables de plus de morts et de souffrances que

Il est affirmé sur le site internet officiel que ce robot

tous les groupes terroristes du monde réunis. Avec la

“pourrait s’avérer utile pour remplacer les abeilles

croissance de cette industrie ces derniers 15 ans, je

domestiques qui sont cruellement menacées” (sic).

dirais maintenant que ces gens vont probablement causer plus de morts et de souffrance que durant toute

Qui est donc cruel envers les abeilles ? Qui déverse

la Seconde Guerre mondiale. Est-ce un génocide ? Oui,

par centaines de tonnes pesticides et autres poisons

sans l’ombre d’un doute. Et oui, ils vont rester impunis,

dans l’environnement ? Qui multiplie les appareils de

car ils sont intouchables, ils sont en dehors de la loi.”

télécommunications sans fil en générant une pollution électromagnétique qui ne fait qu’augmenter chaque année ?

Chimères technologiques. Les intérêts des industries mortifères régneront-ils Comme dans le domaine des semences et des plantes,

encore longtemps contre la survie des abeilles ? Une

qui a son lot de chimères génétiques, l’apiculture aura

large prise de conscience, suivie d’actes concrets, est

également sa chimère, technologique cette fois.

urgente.

Les “Robobees”

29

conçus

travail

par

le

seront des robots pollinisateurs commun

d’une

triade

Servumpecus, le 2 octobre 2013.

de

16 www.stayonthetruth.com/barrie-trower--lecture.php 17 www.stayonthetruth.com/resources/Barrie_Trower/Barrie_Trower_SA.pdf 18 www.magdahavas.com/barrie-trower-speaks-about-microwave-radiation/ 19 fr.sott.net/article/17000-Dr-Barrie-Trower-l-utilisation-des-micro-ondes-dans-le-controle-des-populations 20 icaact.org/ 21 www.emfacts.com/2007/04/719-statement-from-dr-warnke-on-emf-effects-on-bee-navigation/ 22 archive.radiationresearch.org/conference/downloads/021500_warnke.pdf 23 www.robindestoits.org/attachment/330062/ 24 www.hese-project.org/hese-uk/en/heseuk/profile.php ?id=hst 25 www.robindestoits.org/attachment/97529/ 26 link.springer.com/article/10.1007%2Fs13592-011-0016-x 27 www.liberterre.fr/gaiagnostic/dominique/requiem07.html 28 Influence of artificial queen-piping sound on the tendency of honeybee, Apis mellifera, colonies to swarm. Insectes Sociaux, Paris:21(3), pp. 283-288 (1974) 29 robobees.seas.harvard.edu/

45


La campagne de par rainage Depuis quelques mois,

Constatant une implication grandissante

j’ai le plaisir de m’occu-

des jardiniers et des jardinières amateurs

per de la Campagne de

Parrainage

dans la production de semences et dans la

de

conservation vivante de variétés anciennes,

l’association et je suis très

l’association Kokopelli a créé une Gamme

enthousiasmée

par

le

travail

et

persévérant

Collection qui regroupe plus de 700 variétés

fidèle

potagères très peu cultivées, peu connues et

des

parfois même en voie d’extinction.

adhérents de Kokopelli qui

Charlotte Hubert

assurent,

au

fil

des années, dans leur

de plus de 15 années et assurez ainsi la pérennité de

jardin, la survie de ces

variétés rares.

variétés potagères. Nous recevons chaque jour, au siège social de l’association Kokopelli, des semences

Comment participer à la campagne ?

de toute la France qui viennent alimenter cette Gamme Collection. Certaines d’entre elles sont également

Pour parrainer une variété, il faut en faire la demande

mises au service de notre campagne “Semences Sans

à l’association Kokopelli en indiquant l’espèce que vous

Frontières” qui envoie, chaque année, des centaines

souhaitez accueillir dans votre jardin.

de colis aux communautés paysannes des pays les plus pauvres.

Le choix d’une des variétés de la Gamme Collection est réalisé par l’association afin que chacune d’entre elles

Cette année, plus de 650 jardiniers et jardinières ont

puisse trouver un refuge.

participé à cette aventure d’échange et de maintien de variétés anciennes. Nous espérons voir ce lien

Une souche vous est ensuite envoyée ainsi que des

social et fertile s’étendre encore afin que le patrimoine

conseils de production de semences - sous forme de

génétique,

fiches pratiques - afin que vous puissiez la cultiver en

laissé

aux

générations

futures,

soit

largement diversifié.

respectant les règles de pureté variétale.

Adopter une variété.

Le parrain ou la marraine s’engage à prendre soin de sa variété au fil des années, à en reproduire des

L’association Kokopelli propose, à ses adhérents,

semences et à nous en envoyer une partie qui pourra

d’adopter

profiter aux autres adhérents et perpétuer ainsi la

une

ou

plusieurs

variétés

afin

de

l’aider à conserver la diversité génétique que les

Gamme Collection.

multinationales de la semence et de la pétro/agro/ chimie s’efforcent, depuis de nombreuses décennies,

Les adhésions à l’association Kokopelli.

de supprimer et de remplacer par des semences d’hybrides F1 ou de chimères génétiques nécessitant

Nous

un grand nombre d’intrants chimiques et de pesticides

personnes souhaitant soutenir les projets et les

en tous genres pour croître et survivre.

combats de l’association. Vos cotisations permettent

proposons

différentes

adhésions

pour

les

le développement de nos dynamiques telles que la En transformant votre jardin en refuge de semences

production de semences offertes aux paysans et

libres et reproductibles, vous participez à ce combat

paysannes via notre campagne “Semences sans

46


Frontières”, le soutien à la création de réseaux de

de semences , de recevoir la revue annuelle et

semences libres dans les jardins et les champs des

d’avoir accès librement aux semences de la Gamme

pays les plus pauvres, l’organisation de rencontres

Collection.

parrains et marraines, etc... Nous proposons, cette année, un système d’adhésion L’adhésion Soutien, à 20 €. Elle permet de

par

bénéficier d’un tarif préférentiel sur les sachets de

nombreux frais de relance (timbres, enveloppes,

semences et de recevoir la revue annuelle.

papier...) pouvant être modifiée ou arrêtée à tout

prélèvement

bancaire

nous

dispensant

de

moment en nous contactant par téléphone ou par mail L’adhésion Actif, à 60 €. Elle permet de bénéficier

et en nous renvoyant votre carte de membre.

d’un tarif préférentiel sur les sachets de semences , de recevoir la revue annuelle et d’avoir accès librement

Nous désirons adresser un grand merci à nos parrains

aux semences de la Gamme Collection.

et à nos marraines pour leur travail fertile et abondant de production de semences. Leurs récoltes sont

L’adhésion Solidaire, à 90 €. Elle permet de

soigneusement rangées, ensachées et n’attendent

bénéficier d’un tarif préférentiel sur les sachets

que la belle saison pour être redistribuées et à nouveau

de semences , de recevoir la revue annuelle et

cultivées. Elles permettent, pour celles envoyées dans

d’avoir accès librement aux semences de la Gamme

les pays les plus pauvres, d’assurer la souveraineté

Collection.

alimentaire

des

communautés

démunies de la planète. L’adhésion Bienfaiteur, à 150 €. Elle permet de bénéficier d’un tarif préférentiel sur les sachets

Merci !

Blé Osiris de Claude C.

47

rurales

les

plus


SUR LES SALONS D’AUTOMNE 2013 Dans la Boutique

Prix inchangés depuis 200

Autocollants Kokopelli Les Promos

La campagne “Semences sans Frontières” bénéficie de l’intégralité des bénéfices de la vente des autocollants Kokopelli.

Répertoire “Semences de Kokopelli” 12ème édition + 12 sachets de semences : 74 euros Une1€ adhésion “soutien” à l’association 1€ + 12 sachets de semences : 44 euros

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10 cm x 20 cm sur fond transparent -

T-shirts Kokopelli -

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1€

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Idées Cadeau

Influences Lunaires T-shirts kokopelli : 12 euros Photographies de Simon Bugnon

Poster détachable inclus

“Thés Militants” kokopelli : 8,50 euros

5€

Thé Militant ! Kokopelli C’est avec grand plaisir que nous avons lancé en 2013 un partenariat avec les “Jardins de Gaïa” : Les “Thés Militants Kokopelli”.

Autocollants kokopelli : 1 euros

L’amitié qui lie nos deux structures depuis plus de 10 ans s’est donc concrétisée en une collaboration fertile ! Sur chaque thé militant vendu, “Les Jardins de Gaïa” nous reversent 1 euro pour soutenir notre campagne “Semences sans Frontières” via laquelle nous expédions gratuitement des centaines de colis de semences libres et reproductibles dans les communautés rurales des pays les plus pauvres.

Association Kokopelli - 22 Cap de l’Ourm - 09290 Le Mas d’Azil semences@kokopelli-semences.fr “Rêve éveillé de Gaïa” Thé Blanc : gingembre - vanille “Le joueur de flûte” Thé Vert : bergamote - vanille “Parfum de résistance” Thé Noir : cacao - réglisse - orange

Tube - 8

€ 50

Sachet de recharge -

“Le chant de la terre” Rooibos : rose - graines

7 € 50 48


SOUTIEN ACTIF BIENFAITEU R TOTAL

1644 457 75 2593

Evolution des Adhésions 1970 623

3104 1015

4302 1414

3813 1204

217 3333

174 4299

258 5974

5230

213

4020 1355

4496 1690

5270 2071

245

262 6448

7665

5620

324

6299 2254 324

8877

9000

8877

7665

6750

6448 5974 5620 5230

4500

4299

3333

2593 2250

0

2005

2006

2007

2008

Soutien

2009

Actif

2010

Bienfaiteur

2011

2012

2013

Total

Le calcul des adhésions pour l’année 2013 à été arrêté à la fin du mois d’Octobre L’association Kokopelli propose à tous ses adhérents et adhérentes de parrainer une variété. Ils peuvent ainsi, s’ils le souhaitent, choisir une espèce (par exemple une tomate, une laitue, une carotte, etc) et ils se verront ensuite attribuer, par l’association, une variété particulière (par exemple la laitue “St Antoine” ou bien encore la carotte “De Guérande”.) Les parrains et marraines sont conviés à conserver, au fil des années, cette variété dans leurs jardins et à en reproduire les semences. Kokopelli envoie aux nouveaux adhérents la souche de la variété parrainée, en début du printemps. Des milliers de variétés de tomates, de piments, de courges, de laitues, de choux sont en quête d’un “refuge”. Adoptez une semence ! Ensemble, créons des milliers de jardins “Kokopelli” qui soient chacun le refuge régénérateur d’au moins une variété potagère !

Demande d’adhésion Soutien : 20€

Actif : 60€

Solidaire : 90€

Bienfaiteur : 150€

Nom :.............................................................Prénom :.................................................. Adresse :....................................................................................................................... Code Postal :...................Ville :.....................................Pays :......................................... E-mail :......................................................................................................................... Pour un renouvellement d’adhésion, merci d’indiquer votre n° d’adhérent :........................... Je souhaite parrainer/marrainer l’espèce suivante :.................................... Je parraine/marraine déjà une espèce :................................................... Je souhaite faire un don de soutien à la Campagne “ Semences sans Frontières ” :.........€

Les cotisations des adhésions “Soutien” et la moitié des adhésions “Actif ” et “Solidaire” sont attribuées au dévellopement de nos dynamiques semencières dans les pays les plus pauvres : dons de semences, création de fermes/écoles de semences, etc.


Offrez un cadeau fertile “Kokopelli” L’ouvrage de 848 pages “Semences de Kokopelli” (12ème édition) et 12 sachets de semences, pour 84 € Amaranthe Hopi Red Dye - Carotte Jaune du Doubs Côte de Blette à Cardes Multicolores - Concombre Le Généreux Courge Longue de Nice Laitue Merveille des 4 saisons Melon Noir des Carmes- Piment Doux Corno Di Toro Jaune Tithonia Fiesta Del Sol - Tomate Orange Queen Tomate Olirose de St Domingue - Tomate Black Cherry Une carte avec le nom du donateur est incluse dans l’envoi en collissimo

Commande du cadeau fertile “Kokopelli” L’ouvrage “ Semences de Kokopelli ” + 12 sachets de semences : 84 € en collissimo De la part de...................................................................................................................... À expédier le............................................. à Nom :.................................................... Prénom :.......................................................... Adresse :........................................................................................................................... Code postal :............................ Ville :...................................... Pays :...............................

Commande de l’ouvrage “Semences de Kokopelli” 12ème édition 848 pages, grand format, quadrichromie, 1300 photos : 65 € en collissimo (avec 3 sachets gratuits) Nom :.................................................... Prénom :............................................................. Adresse :........................................................................................................................... Code postal :............................ Ville :...................................... Pays :...............................

“Kokopelli, un Joueur de Flûte Enchantée dans le Rêve Eveillé de Gaïa” est une revue publiée par l’association Kokopelli. Mise en page par Elisa Loos. Dessin de couverture par Charlotte Hubert. Tous nos remerciements aux auteures et auteurs des articles, et aux artistes Kokopelliens. Cette présente revue est également disponible en téléchargement sur le site internet de Kokopelli : www.kokopelli-semences.fr


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