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SAISON 03 NUMÉRO 12 o cto tob re b re / vnem obvre em2 b 2008 oc / no 0 0re 8
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CENTRE COMMERCIAL NANTES BEAULIEU 6 RUE DU DOCTEUR ZAMENHOFF · 44200 NANTES
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KAD MERAD
Dernier coup de foudre ? Le Tropicana, un resto en bord de mer à Marseille.
Dernière folie ? Un mois et demi de vacances.
lundi 1er septembre à 18h15 à l’affiche de Faubourg 36, le 24 septembre et de Mes stars et moi, le 29 octobre.
Dernière résolution ? Moins boire.
Dernière casquette ?
Dernier de la classe ?
Hier soir à Angoulême.
Oui, mais cancre sympathique.
Dernier regret ? Dernier des mohicans, Dernier tango à Paris, Dernier empereur, Dernier Métro ? Dernier métro. Pour Depardieu.
La quatrième place de Mehdi Baala aux Jeux Olympiques. Il aurait mérité la médaille.
Dernier coup de gueule ? Sur Kalil, mon fils de quatre ans. Je suis en phase de dressage.
Dernier texto ? « J’ai passé une bonne soirée avec toi ». Je l’ai reçu de l’organisateur de la soirée à Angoulême.
Dernier bide ? Le prochain.
Dernier cri ? Le nouvel iPhone. Il paraît qu’il est magnifique.
Dernière blague ? Faire croire à Christophe Barratier que Dany Boon avait déjà vu son film, Faubourg 36, en DVD.
Dernier mot ? Apéro.
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On commence par le dernier n Kad Merad / P3 Kostar du mois n Thomas Fersen / P8 Shopping n Op art / P10 New faces / P12 Buzz éclair n Street golf / P14 Podium n Deb master, Aquilone, Choochooshoeshoot / P16 TêteS de série n James Lassey / P20 Gianni Joseph / P24 Micronologie / P26 Reazo / P28 Anne Reymann / P34 Melodium / P36 Atelier n Yanis Le Cunff / P30 Sur son 31 n P31 Sur son 31 au who’s next n P32 Portefeuille n Prélude par Adèle Beauvineau / P40 Portefeuille mode n What a place for a date par Arnaud Baraër / P46 entretiens n François Bégaudeau / P58 Stanislas Nordey / P62 Le moi dernier n Some french friends par Pierrick Sorin / P66 Une ville ailleurs n Moscou par Rabaté / P72 Kostarfriends n Boessert/Schorn, Berlin / P76 Comic strip n Didier Monot dans l’entreprise / P78 Guide Kostar n P79 Expos, spectacles, soirées, shopping, bars, boutiques… : 19 pages de bons plans à Angers, Nantes, Rennes et plus loin. hOMONyMe n Illustration José Garcia / P98
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manuelkerner
space.com/em r kostar / www.my emmanuel kerner pou
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THOMAS LANGMANN PRESENTE
CASSEL
© COURAMIAUD - PHOTOS : ROGER ARPAJOU / © LA PETITE REINE
MESRINE RICHET L’INSTINCT DE MORT PART 1
LE 22 OCTOBRE
Illustration / «Nô» pour kostar
www.myspace.com/nokmam
KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur des publications n Patrick Thibault responsable des éditions n Vincent Braud Graphisme et maquette n Damien Chauveau, stagiaire Julie Pet Développement n Julien Coudreuse, Patrick Thibault Publicité pub@kostar.fr DIFFUSION n Germain Braud secrétaire de rédaction n Cécile You Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro. Couverture : Gaëlle par Arnaud Baraër. Robe Felipe Oliveira Baptista (Numéro 36 – Rennes) Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Élise Causeur, Christophe Cesbron, Julien Coudreuse, Antonin Druart, Quentin Duparc, Gwenn Froger, Bertrand Lahaye, Isabelle Lemière, Antoine Lopez, Frédérique Maire, Christophe Martin, Rabaté, Pierrick Sorin.
Photographes n Adèle Beauvineau, Arnaud Baraër, Arnaud Bénureau, Sandrine Boutros, Serge Derossi, Violaine Girard, Tangui Jossic, James Lassey, Isabelle Lemière, Christophe Martin, Mysterdam, Julie Pet, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Pierrick Sorin. Stylistes n Romane Boscolo, Gaëlle et Arnaud, Aurélie Provost GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Adèle Beauvineau, Thierry Bedouet, Fabien Grolleau, Emmanuel Kerner, Mysterdam, Nô, Rabaté, Émilie Rajalu, Reazo, Vide-Cocagne. Remerciements n Henri Demoulin, Stephane Dussart, Xavier Esnault, Gaëlle, José Garcia, Élodie Lavesvre et toute l’équipe du Who’s next, Ludovic, Matthieu Masala, Patrice Monmousseau et JeanMaurice Belayche de Bouvet-Ladubay, Pita et Lilou, tous nos annonceurs. n Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2008 n www.kostar.fr / www.myspace.com/kostar_graphik Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 4 rue Vauban, 44000 Nantes n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764
Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction,par leurs soins,de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein des rubriques «Sur son 31» et/ou «Homonyme»,entraînent de facto leur acceptation :pour diffusion au sein du magazine «KOSTAR» édité par la société «Médias Côte Ouest»,pour diffusion au sein des plates-formes numériques «www.kostar.fr» et «www.myspace.com/kostar_graphik». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée. PA G E 0 / 1 0 0
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THOMAS FERSEN
« J’essaie juste d’être à côté de la plaque » interview / Arnaud Bénureau
PHOTO / Serge Derossi pour Kostar
Le bal des oiseaux est sorti il y a quinze ans. Que voyez-vous lorsque vous regardez en arrière ? n Je n’ai pas une vision d’ensemble. Je suis passé par des états successifs. Et ma seule certitude est de savoir que celui qui a fait Le bal des oiseaux est mort depuis longtemps. Et c’est peut-être pour cette raison que je continue à faire des disques. À chaque fois, il s’agit du premier album par rapport à ce que je suis devenu. En remontant encore plus loin le temps, à quoi rêviez-vous adolescent ? n Je voulais être guitariste. En 1977, j’avais quatorze ans. Je ne me suis pas pris une claque forte, mais suis allé naturellement vers le punk. Ce mouvement regroupait des mecs comme nous. Des mecs qui étaient de notre génération. Ils proposaient un rock simple, festif et généreux. Des adjectifs qui peuvent s’appliquer à votre carrière. n Ça m’a définitivement marqué. Quand je monte sur scène, je garde toujours cette approche en tête. Aujourd’hui, sur la pochette de votre dernier album, Trois petits tours, vous posez en robe de mariée. Pour vous, être artiste, est-ce l’art du travestissement ? n L’art de se travestir n’est pas uniquement celui de l’artiste. Tout le monde se travestit. L’homme en costume trois pièces avec une cravate est déjà un travesti. Et je ne parle même pas du curé en soutane ou du policier en tenue. Ça donne un élan de caractère et permet de réveiller une facette de la personnalité. La facette que vous semblez révéler est celle d’un dandy des temps modernes. Êtes-vous d’accord avec cette description ? n Oui. Mais ça m’est arrivé malgré moi. Car le dandysme ne se réfléchit pas. Il s’agit davantage d’un raffinement dans le désordre. Dans le morceau Chocolat, vous chantez qu’ « ils ont écouté du Bob tout en fouillant PA G E 0 / 1 0 0
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ma garde-robe. » Qu’ont-ils trouvé ? n Des jolies chaussures et essentiellement des fripes. Mais celles qui me plaisent sont difficiles à trouver. Je me fournis à Montréal car elles sont plus rigolotes que celles que nous pouvons dénicher en France. Comment expliquez-vous votre attirance pour les fripes ? n J’aime leur puissance d’évocation. Un vêtement raconte une histoire. Ensuite, il n’y a plus qu’à l’incarner. Comme dans les campagnes, la fripe est mon habit du dimanche. Cela vient sûrement du mouvement punk et de son côté plouc qui me plaisait. Au même titre d’ailleurs que le vagabond ou Charlot. Cela signifie-t-il que la mode vous intéresse ? n Pas plus que cela. Quand j’ai l’occasion de voir un truc à la télé sur certains couturiers, je regarde. Mais ça s’arrête là. Avez-vous peur d’être démodé ? n Moi ? Pas du tout. Certains peuvent le penser. De toute façon, nous sommes toujours le démodé de quelqu’un. J’essaie juste d’être à côté de la plaque. Ça m’amuse. Celui qui est démodé est celui qui est sous la plaque. Trois petits tours tourne autour du concept de la valise. Vouliez-vous relever un défi ? n J’en suis incapable. J’ai commencé par Germaine qui est l’histoire d’une valise. J’ai compris que le disque devait parler de ça. En tournée, qu’emportez-vous dans votre valise ? n Toujours les mêmes choses. Et c’est toujours très fonctionnel. Des cure-dents, un gratte-dos. Avez-vous un fétiche ? n Un pot de pommade pour les cheveux. n Trois petits tours (Tôt ou tard) 7 novembre, Festival Les Indisciplinées, Lorient 9 novembre, Le Quai, Angers
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Design'in / Pays de la Loire présente Living Box, Objets habitables pour quels espaces de vie ?
exposition du 11 juillet au 12 octobre 2008 Hangar à bananes, Quai des Antilles, Île de Nantes 44200 Nantes -
Conception : Frac des Pays de la Loire, avec la collaboration de l’Ecomusée et d’Escal’Atlantic – Saint-Nazaire Scénographie : matali crasset
Renseignements T. 02 28 01 50 00 (Frac) www.fracdespaysdelaloire.com ----------------------------------------------www.designin.paysdelaloire.fr
Design'in / Pays de la Loire présente Living Box est un projet financé par la Région des Pays de la Loire Le Frac des Pays de la Loire bénéficie du soutien de l'Etat – Préfecture de la région des Pays de la Loire – Direction régionale des affaires culturelles et de la Région des Pays de la Loire
Street golf rencontre / Élise causeur
PHOTO / gildas raffenel
Addict ? Théo Banz, 24 ans Activité ? Étudiant en master “Création de produits marketing”, graphiste pour Black Pool, dj et organisateur de soirées. Ta rencontre avec le street golf ? En 2005, à Nîmes. Avec des potes on montait des films. Les temps de chargement étaient longs. Pour s’occuper, on a commencé à jouer avec un club et une balle dans l’appart. Puis on a tiré par la fenêtre et on a décidé de continuer là où La balle était tombée. En rentrant, on s’est renseigné et on a découvert que le “streetgolf” venait d’Allemagne. Ta définition du street golf ? Une bonne raison de sortir de chez soi quand on a rien à faire. Pourquoi faire des kilomètres pour aller sur un parcours alors qu’on peut imaginer un parcours, en ville, avec le mobilier urbain ? C’est plus simple. Une anecdote ? Quand la police nous suit sans qu’on s’en rende compte et qu’elle nous rapporte nos balles perdues. Ton meilleur spot ? En bas de chez toi ! Ton actu ? “La guerre du golf ”, une compétition de golf de rue que j’organise à Rennes, le samedi 18 octobre. Il s’agira de la 4e compétition nationale de street golf. n
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DU 8 AU 12 OCTOBRE 2008 Kyoto Forever | spectacle Frédéric Ferrer | cie vertical détour
Terramorphoses | installation | lulu Balladart | du mer. 8 au dim. 12 octoBre08 | Forum | entrée liBre Refugiés climatiques | installation | lucie lom | du mer. 8 au dim. 12 octoBre08 | Forum | entree liBre Relâche | installation | pierre laFon & hiromi kashiwagi | du mer. 8 au dim. 12 octoBre08 et du jeu. 16 au dim. 2 novemBre08 | Forum | entrée liBre
et aussi des rencontres, ateliers, conférences, projections... programme détaillé sur www.lequai-angers.eu
renseignements 02 41 22 20 20 | www.lequai-angers.eu théâtre le Quai | angers | cale de la savatte | du mardi au samedi de 13h à 19h
© design Solange Abaziou, photo Daniel Habasque - 09/2008
un sommet international. une assemblée de représentants devenus pantins de l’absurde. l’histoire chaotique d’un protocole soumis à d’étranges perturbations… mer. 8 et jeu. 9 octoBre08 | 19:00 | théâtre 400 | tariFs de 5 à 21€ | réservation 02 41 22 20 20
AQUILONE Cloud head texte / JiCé
Rescapé du trio Monogram, Cyril Guillory a exploré deux ans durant les méandres de son cerveau fertile. Il accouche aujourd’hui sous le nom d’Aquilone d’un premier album solo, Aeleria, sensible et foisonnant. Perché sur les hauteurs de l’emblématique tour des Horizons à Rennes, Aquilone a édifié par strates des morceaux spatiaux et oniriques, aux confins de la pop et de l’electronica. La tête dans les nuages, le cœur effervescent, l’homme s’est perdu plusieurs fois avant de trouver sa voie. « Le processus de création a été très long. La page blanche n’est vraiment pas mon fort. » n Avec pas moins de soixante-dix pistes par morceaux, on comprend aisément que la conception de ce disque ait pris du temps. D’une douceur extrême, Aeleria est truffé d’aspérités. « J’aime associer bruit et mélodies. » Chaque son enregistré (guitares, claviers, samples) a ainsi subi un traitement de choc à grand renfort d’effets. Disponible en téléchargement libre sur le site du netlabel italien Muertepop, ce disque attend désormais d’être traduit en live. n En parallèle, l’ancien étudiant en Arts du spectacle soigne son autre marotte : le cinéma. Pour sa première illustration sonore, il s’est penché sur Film, projet insolite et muet réalisé par Samuel Beckett, avec Buster Keaton. Aquilone ne choisit pas la facilité. Et force ainsi le respect. n www.myspace.com/aquilone www.muertepop.com
CHOODEBMASTER CHOOMAÎTRE DU JEU SHOELe trublion de la scène SHOOT électro-hip-hop tente texte / CM
avec Marvelous Dump un nouvel assaut tout aussi tumultueux qu’héroïque.
Que pouvions-nous attendre d’autre du prodigieux beatmaker angevin sinon de nous livrer une fois de plus un disque remarquable et prometteur ? Toujours sur le label Hip Notik Records, ce Marvelous Dump s’offre comme une suite évidente à l’insolite Monster Zoo. Si sa musique reste clairement marquée d’un sceau, Debmaster, surproductif et insatiable, ne se satisfait pas des acquis et préfère se laisser surprendre, faire que sa musique reste indocile et toujours plus intuitive. Il s’acharne sur ses productions comme il le fait sur les jeux vidéos, une addiction qui inspire largement cette convulsive bande-son et qui nourrit ces frénétiques instrus de sonorités 8-bit façon Gameboy ou autre Neo-Geo. n Régressive ? Vraisemblablement pas, la musique de Debmaster, faite d’un alliage électronique inhabituel, se veut plutôt transgressive et virulente. Rejeton d’un hip-hop électro trop bien léché, Debmaster déploie un esprit Punk qu’il affirme particulièrement sur scène. n Le Nouveau Casino, le Point Ephémère, le Glaz’art, le Chabada, le Jardin Moderne et bien d’autres ont déjà pu en faire l’épreuve. Aussi, les fidèles collaborations avec les rappeurs californiens Subtitle et Existereo confirment la singularité et le talent de ce jeune producteur. Espérons que cette reconnaissance le porte au-delà de la scène hexagonale. n Marvelous Dump (Hip Notik Records) le 02 octobe, Chabada, Angers www.myspace.com/debmaster
0S 0 T A RK O Ssa T A iRso nsa n U0M3 É/R N 12 c to / n v em re 2 0 0 8 P A G E 0 P1 A6 G / 1E0 00 1 6 /K1O 0 3i so / N O U1M2É R Oo c to b o re / nbore v em bo re 2 0b 08
Fort noise TEXTE / abé
Choochooshoeshoot ou quatre Nantais bien décidés à faire claquer le noise rock aussi fort qu’un string sur une paire de fesses. Certains vont à la messe. D’autres, voir Shellac. Les apparitions du groupe emblématique de Chicago sont aussi rares que celles du FC Metz en Ligue 1. Alors, lorsque qu’un soir de concert, la bande à Steve Albini salue, en direct live, Choochooshoeshoot, le public en renverserait presque son gobelet par terre. Comment Philippe, Chrystelle, Thomas et Gildas en sont arrivés à ce quart d’heure de gloire trempé de sueur ? « Bob Weston, bassiste de Shellac, a monté son propre studio et a masterisé notre album. Mais nous avons fait ça là-bas davantage pour le son que pour le mythe ». n À l’écoute de Choose your own romance, il semble évident que le groupe, au nom aussi expéditif qu’une rafale de mitraillette, n’est pas là pour se la péter. « Nous ne cherchons pas à renouveler le genre. À moins d’être barjot, tu sais que ça ne va pas marcher commercialement. Ou alors, tu es mal barré. Ça peut choquer certains, mais on joue pour nous ». Et c’est peut-être là que Choochooshoe-shoot va puiser sa force irriguée de bruit et de fureur. Leur musique prend à la gorge et vous recrache, après trente minutes passées dans une apnée lacérée d’électricité. n Choose your own romance (Kithybong/Musicast) www.myspace.com/choochooshoeshoot
Artwork
Émilie rajalu pour kostar
octobre - novembre dĂŠcembre 2008
octobre - novembre - dĂŠcembre
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C’est Cannibales Par la cie Rictus bien d’être Y ,UNDI ET MARDI OCTOBRE ailleurs aussi ,E -ANS ,´%SPAL ChorÊgraphie David Rolland Par la cie David Rolland ChorÊgraphies Y ,UNDI ET MARDI OCTOBRE
"EAUPRmAU ÂŻ 3CnNES DE 0AYS DANS LES -AUGES ,A ,OGE
Y 6ENDREDI OCTOBRE
Inventaires Y *EUDI OCTOBRE
Y -ARDI OCTOBRE
#HhTEAU 'ONTIER ÂŻ ,E #ARRm 4HmhTRE DES 5RSULINES
Y *EUDI ET VENDREDI OCTOBRE
3AINT .AZAIRE ÂŻ ,E &ANAL 4HmhTRE *EAN "ART
Y ,UNDI ET MARDI OCTOBRE .ANTES ÂŻ ,E 'RAND 4
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La Maladie de la mort
"OULOIRE ÂŻ 4HmhTRE %PIDAURE ."! SPECTACLES
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Y $U MERCREDI AU VENDREDI DmCEMBRE #HOLET ÂŻ *ARDIN DE 6ERRE
Y -ARDI DmCEMBRE
"EAUPRmAU ÂŻ 3CnNES DE 0AYS DANS LES -AUGES ,A ,OGE
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Y *EUDI NOVEMBRE
De Bertrand Blier Par le ThÊâtre du Loup
"EAUPRmAU ÂŻ 3CnNES DE 0AYS DANS LES -AUGES ,A ,OGE
Y 6ENDREDI NOVEMBRE
3AINT "ARTHmLEMY D´!NJOU ¯ 4HmhTRE DE L´(xTEL DE 6ILLE
Y *EUDI NOVEMBRE
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Du Sable et des Armoires Par la cie Bagamoyo Y *EUDI OCTOBRE
#HOLET ÂŻ *ARDIN DE 6ERRE
Y $U LUNDI AU JEUDI OCTOBRE
Y 6ENDREDI ET SAMEDI DmCEMBRE
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Buffet froid
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Y *EUDI NOVEMBRE
Y $U LUNDI AU VENDREDI OCTOBRE
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Y *EUDI ET VENDREDI OCTOBRE
De Marguerite Duras Par le ThÊâtre Icare 3AINT .AZAIRE ¯ 4HmhTRE )CARE
Y 3AMEDI NOVEMBRE
Y -ARDI DmCEMBRE
Y 6ENDREDI NOVEMBRE
De Beaumarchais Par la cie Pirate
Par le ThÊâtre-Nuit
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Le Mariage de Figaro
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Y 6ENDREDI NOVEMBRE
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0ORNICHET ,E &ANAL 1UAI DES !RTS
De Philippe Minyana Par le ThÊâtre RÊgional des Pays de la Loire
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THmhTRE ET DANSE EN PAYS DE LA LOIRE
Y $U MARDI AU VENDREDI NOVEMBRE !NGERS ¯ ,E 1UAI .OUVEAU 4HmhTRE D´!NGERS
Y *EUDI DmCEMBRE
#HOLET ÂŻ *ARDIN DE 6ERRE
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Onze dÊbardeurs D’Edward Bond Par le ThÊâtre de l’EphÊmère Y $U MARDI AU SAMEDI NOVEMBRE 3AINT "ARTHmLEMY D´!NJOU ¯ 4HmhTRE DE L´(xTEL DE 6ILLE
Y $U MARDI AU JEUDI DmCEMBRE 3AINT (ERBLAIN ÂŻ /.98
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happy child Par la cie nathalie bĂŠasse Conception Nathalie BĂŠasse Y -ARDI ET MERCREDI NOVEMBRE
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Y -ARDI ET MERCREDI DmCEMBRE
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JAMES
LASSEY
QUALITY SWEET texte / Frédérique Maire
PHOTO / mysterdam pour Kostar
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Dans le monde enfermé en case de Dupuy et Berberian, James Lassey ferait un bon camarade de Monsieur Jean. Belle gueule, marié et jeune père de famille. Trop facile ! Car ce graphiste de profession ne se la raconte pas. Au contraire. Il serait plutôt de nature discrète. Pourtant, dans une autre vie, en compagnie de Guillaume Le Goff, futur rédacteur en chef de Clark magazine, il skate et lance le fanzine Insane à Cholet. n Aujourd’hui, « les deux potes d’enfance » font chambre à part. Le premier règne sur les cultures urbaines made in France. Tandis que James entreprend un voyage vers le futur. « Après les Beaux-Arts de Nantes, je suis parti travailler à Marseille dans la vidéo. Je réalisais des dessins animés plus ou moins manga. Mes peluches sont venues par hasard. Je voulais voir si je pouvais faire de mes personnages de dessins animés, des volumes ». n À cette époque, l’histoire Doudoupop en est à peine à son premier chapitre, que déjà une boutique à New York en commande cinquante pièces. Depuis, ces toys, à la fois objets d’art et peluches, parcourent le monde. Chicago, Venise, Moscou, Singapour, Amsterdam ou encore Berlin. « Mes peluches voyagent plus que moi ». n Au-delà de ces expositions, James a droit à sa double page dans Dot Dot Dash !, la bible des fans hardcore de toys. n Malgré les apparences, la démarche Doudoupop, boostée par Takashi Murakami, un des artistes contemporains les plus bankables de la planète, n’est pas faite pour prendre la poussière dans une vitrine. Poulpe, Bunko, Capsules, Biodou – peluches éditées en tirage limité et vendues à partir de vingt euros – sont avant tout appelées à vivre. Entre les mains de gamins sans peur et sans reproche. Pour preuve, le doudou que James a réalisé pour sa fille. « C’était un challenge. Je n’avais pas envie qu’elle en ait un comme ceux des autres ». Exit donc le nounours à papa. Et place à Doudoupop, un univers épuré et jamais frimeur. n
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Élevé au fanzinat et au skate, le Nantais James Lassey est aujourd’hui à la tête de Doudoupop, marque déposée naviguant entre art toys rétro futuristes et peluches homemade.
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GIANNI JOSEpH À son étoile texte / Arnaud Bénureau
PHOTO / Mysterdam pour Kostar
Artwork / julie pet
Avec sa compagnie, Gianni Joseph, 30 ans, chamboule les codes de la danse et invite à s’immiscer dans un univers borderline questionnant sans cesse le présent. Évidemment, elle ne pouvait pas chier ». Au Centre National de Danse Contempos’en empêcher. « Tu es là par erraine, il affolera l’administration. « Je passe l’audition d’entrée en touriste. J’ai 17 ans et suis sûr de ne reur ? ». Au début des années 90, à pas être pris. Car il faut avoir 18 ans pour intégrer Fontenay-le-Comte, Nadine Bernot ne voit pas beaucoup de garçons le CNDC. Finalement, je suis pris et ils me font une défiler à son cours de danse. Gianni dérogation ». Malgré ce parcours sans faute, celui Joseph, 12 ans, ne pousse pourtant qui découvrira le monde en compagnie de Carolyn pas la porte par hasard. « J’ai touCarlson ne s’y voit pas déjà. « Je viens des HLM, jours aimé ça. J’essayais de refaire les des cours gratuits. Je n’ai jamais oublié ça ». n pas de Michael Jackson ou de James Aujourd’hui, Gianni Joseph est chorégraphe au sein de sa compagnie créée en 2002. Mais pas Brown ». À la barre, le verdict est sans appel : « Tu te débrouilles bien ». n Ainsi seulement. Il peint, filme, dessine ou encore peut commencer l’histoire de Gianni écrit. « La danse ne me suffit plus. D’ailleurs, elle ne m’a jamais suffi. J’ai besoin d’aller chercher Joseph. Enfin presque ! « Je n’avais rien dit à mes parents. J’avais peur du regard mon inspiration au cinéma, aux concerts plude mon père. J’étais le garçon qui faisait tôt que chez mes confrères ». Voilà pourquoi, de la danse. À l’époque, nous étions enGianni Joseph est de son temps et ouvre, en grand, les portes de son monde. Un monde core dans le cliché du danseur en tutu ». dans lequel les fantômes du Godspeed You ! Ce chapitre se ferme rapidement. En même temps que Gianni découvre qu’une autre Black Emperor croise les freaks manipulés danse est possible. « En voyant le chorégrapar David Lynch. Comme pour décrire le phe américain Alvin Ailey sur scène, j’ai comcôté obscur d’une force que Gianni Joseph pris qu’il fallait vraiment que je danse. Michael contrôle de tout son diable au corps. n Jackson, Madonna, c’était has been. Je venais de voir une forme artistique qui me plaisait du 17 au 26 Octobre, Espagne 31 janvier, Espace de Retz, Machecoul et passait par l’émotion ». n Au Conservatoire www.ciegiannijoseph.com d’Angers, il restera un an et se fera « un peu PA G E 0 2 5 / 1 0 0
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première consultation texte / ELISE CAUSEUR PHOTO / GILDAs RAFFENEL pour Kostar dressing / Pat Panik Selekt shop
Biberonnés au hip hop “old school” américain et nostalgiques du rap français des 90’s, Micronologie “se conjugue au présent”. Focus sur un groupe qui n’a pas encore choisi entre le micro et les instrus. Nouvelle sensation rap de la côte ouest, les Rennais de Micronologie contaminent les scènes avec un hip hop à la sauce “old school”, pimenté de soul et de funk. n Avec K.Oni, N’Safir et Casta aux voix, Permone aux compositions des bandes instrumentales et Dj Sambal aux platines, le groupe s’inscrit dans les traces des pionniers du genre et ne lésine pas sur les gros samples, les puissants kicks de batteries et les scratchs acérés. Là où le quintet se démarque, c’est dans ses textes, rappés en français. Ça swingue, ça claque et, cerise sur le gâteau, ça désenclave le rap de ses clichés récurrents. « Nos textes passent des messages mais sans agressivité. On refuse les stéréotypes, on préfère jouer avec le verbe et le flow ». n Vainqueur cet été du tremplin des Jeunes Charrues (ce qui lui promet de figurer au programme des Vieilles Charrues l’été prochain), Micronologie enclenche la vitesse supérieure et cumule les actualités. Si « Micronologie débarque et prend les devants », le groupe devra désormais s’accorder à cinq, avec l’arrivée officielle de Casta. Invité à chaque concert depuis plus d’un an, l’ancien MC du groupe gabonais Haute Malédiction est désormais micronologue certifié et vacciné, et ce depuis
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les Vieilles Charrues. « On travaille avec Casta depuis déjà trois ans. Pour nous, il faisait déjà parti du groupe. Maintenant c’est officiel et, concrètement, on a juste eu à changer un peu la bio ». n Le vent dans le dos, il ne restait plus que l’album et c’est chose faite. Fraîchement échappés du studio rennais Passage à Niveaux, où ils ont enregistré leur nouvel opus aux influences jazz et soul, les micronologues gardent la tête froide et n’élabore pas de plan de carrière : « On considère cette sortie d’album comme un coup de boost, une évolution, un moyen de faire partager notre son, rien de plus. On veut que notre musique reste un plaisir pour nous comme pour notre public. C’est comme ça qu’on avance ». n Le nom de l’album n’est pas encore fixé mais, une chose est sûre, il sortira nationalement sur le label canadien Wicked Records, également basé en France, et la jaquette sera réalisée par Mo de Dzgnbio. Ce nouvel album réunira des inédits, des morceaux que le groupe a peaufiné sur scène, mais aussi de nombreuses collaborations, entre autres, avec Foreign Beggars, Panel Large, Naufalle du groupe Aïwa, le rappeur et producteur américain Sun 7 et des locaux comme Deheb et Shaman… n www.myspace.com/micronologie
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Reazo
Bonbecs on the dance floor texte / ELISE CAUSEUR
PHOTO / sandrine boutros pour Kostar
artwork / reazo
Petit, sucré, parfois acidulé, toujours synonyme de douceur et de plaisir, le bonbon tient autant sa place à la récré que dans les poches des plus grands. La jeune artiste rennaise Reazo l’a bien compris et dévoile “Sugart”, une collection de bonbons spécialement créée pour le festival Electroni[K]. On ne compte plus les artistes qui, sous le couvert de démocratiser l’art, expérimentent des concepts aussi ennuyeux qu’inaccessibles. Auraient-ils oublié la fameuse madeleine de Proust et le pouvoir quasi magique de la mémoire gustative ? Le filon est retrouvé et c’est une jeune artiste rennaise qui l’a redécouvert au cours de son cursus scolaire. En bûchant certes, mais aussi en mangeant des bonbons ! n Étudiante à Lisaa, l’institut supérieur des arts appliqués, la demoiselle plonge sur l’éternel sujet “comment amener l’art au public”, quand séduite par les couleurs acidulées et convaincue des qualités de partage, elle décide d’élever le bonbon au rang d’œuvre artistique. « Le bonbon est un objet particulier car il est au centre de différentes relations de partage. Il a un pouvoir : créer du lien humain ». n Déjà ambassadrice de l’identité visuelle des programmes de l’Ubu, c’est tout naturellement que les organisateurs du festival Electroni[K] ont fait appel à elle. Le festival, qui se positionne aussi bien sur une programmation pointue que sur des projets transversaux et incongrus, s’est laissé tenter par l’aventure gustative “Sugart”. « Ils ont apprécié le moyen ludique et décalé d’exposer un mouvement graphique ». n Si la conception artistique s’est rapidement ima-
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ginée autour de petits personnages hybrides et colorés, la partie artisanale a posé plus de problèmes. On ne s’improvise pas maître-confiseur comme ça. « La fabrication entraîne beaucoup de contraintes techniques. Il a fallu faire appel à un confiseur professionnel et en trouver un suffisamment ouvert à cette démarche. Finalement, c’est Antoine Monnier, glacier chocolatier de l’éphémère, qui m’accompagne dans le projet Sugart ». À base de sucre cuit à 150° dans des moules de silicone, les “péchés mignons” peuvent s’avérer friables. Pour un bonbon aux allures d’œuvre d’art, c’est inconcevable. « Il a fallu jongler entre son aspect et son goût, les détails et la forme. Après de nombreux prototypes, on a enfin trouvé l’équilibre ». n Rouges, roses, violets, bleus, les 1000 bonbecs se baladeront du 15 au 25 octobre pendant le festival Electroni[K]. Sucés, mâchouillés, dévorés ou précieusement conservés dans leur emballage, les “Sugart” de miss Reazo apporteront une touche de gourmandise à la 8e édition du festival rennais… n Www.reazo.fr www.reazo.blogspot.com www.sugart.info www.electroni-k.org
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Yanis le cunff lu et vu
TEXTE / Christophe Cesbron
photos mysterdam pour Kostar
Ce n’est pas dans “son” atelier que travaillait Yanis Le Cunff, cet été. C’est en effet dans l’ancien silo à grain de la biscuiterie que le lieu unique, à Nantes, l’a accueilli en résidence durant six mois. Un atelier improbable au volume impressionnant bénéficiant d’une superbe lumière naturelle. Le lieu n On hésite avant d’entrer dans l’espace du silo à grain. On hésite, parce qu’on ne sait pas vraiment où poser les yeux, les mains, les pieds. Les dessins, peintures, notes recouvrent les murs et jonchent le sol. Ça sent la peinture. Ça n’a pas l’air sec. On se méfie de l’endroit où on peut poser les pieds. Il y a là quelque chose qui ressemble à un débordement, à un magma en ébullition : ça chauffe, c’est en mouvement, il y a de l’incandescence. Travaux en cours n Yanis Le Cunff fait partie de ces hommes pour qui la vie et l’art se nourrissent d’expériences qui laissent des traces, pour qui les zones les plus sombres côtoient les lumières les plus tranchantes. Il fouille la matière picturale, comme s’il cherchait dans les replis de sa mémoire ou de l’histoire, les signes, les formes, les mythes, l’univers… « Je navigue entre la palette et le tableau et parfois ce qui se passe sur la palette est plus fort que ce que je cherche sur le tableau ». Sur les papiers maculés d’huile (« La peinture, c’est lié au désir, au foutre »), dans les noirs de l’encre, derrière les dégoulinures et autres giclures, surgissent d’étranges PA G E 0 3 0 / 1 0 0 PA G E 0 3 0 / 1 0 0
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apparitions : personnages lagomorphes, diables, faunes, éléphants roses, squelettes, jeunes filles, fantômes, mots, lettres… « J’aime les burlesques où la mort se joue d’elle-même, j’aime Goya, je suis fasciné par les littératures de l’expérience où l’homme est poussé dans ses retranchements, je recherche l’intraduisible… ». Rencontres n « Le fait d’être là, dans un espace où les gens peuvent venir me voir, discuter avec moi, me fait avancer. C’est une période importante, d’ouverture où quelque chose de nouveau se cristallise… Même s’il y a aussi des méditations sans aboutissement ». Sorti de l’atelier, un imposant triptyque condense en lui une énergie sourde, aussi énigmatique que fascinante. À voir n « Je prépare plusieurs grandes toiles qui, je pense, ne seront pas terminées pour la fin de la résidence. Mais je les présenterai dans l’état où elles se trouvent, histoire de voir ce que les gens en pensent… ». Denses, magnétiques, changeantes, elles concentrent en elles des galaxies en pleine révolution. Yanis le cunff, jusqu’au 28 septembre, le lieu unique, nantes. www.yanislecunff.com
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toi aussi, envoie tes photos sur ton 31 Faites-vous photographier devant un 31, et envoyez vos clichés par mail à redaction@kostar.fr Tous les 31 sont sur www.kostar.fr
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au who’s next Kostar, invité du salon Who’s Next, “the place to be” de la création et de la mode à Paris, a imaginé une déclinaison spéciale du concept “Sur son 31”. Visiteurs et exposants ont été conviés par la Kostarlette Romane Boscolo, à poser sous l’objectif de Gildas Raffenel. Toutes les photos sur www.kostar.fr
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Anne Reymann Tenue de chantier texte / vincent braud
Elle n’est pas née dans la rue mais y a beaucoup dansé. En particulier à Marseille avec le collectif Ex Nihilo. Débarquée à Nantes, il y a deux ans, elle a retrouvé le goût du plateau. Son envie d’explorer la danse est intacte. Physique et animale.
PHOTO / mysterdam pour Kostar
Son regard s’allume quand remonte à la surface les premiers souvenirs. Premières émotions aussi entre la forêt de Verrières et le parc de Sceaux. « Au lycée, à Chatenay-Malabry, notre prof avait invité Philippe Chevalier. Ensuite, je n’ai jamais cessé de penser à la danse… » n De Philippe Decouflé, Maggy Marin ou Régine Chopinot, Anne Reymann retient « les paroles singulières » et l’énergie, « l’idée d’une danse contemporaine qui conjugue poésie et ouverture, qui se frotte à la musique, au théâtre, à l’image aussi ». n Après Paris, ce sera Marseille. Et d’autres rencontres. « J’ai flashé sur la ville. Les choses me semblaient plus faciles, plus accessibles. » Elle y croise Anne Le Batard et Jean-Antoine Bigot et y connaît La plus belle heure, cette pièce pour quatre danseurs qui fait bientôt le tour des tous les festivals. « On dansait dans le off. Le bouche-à-oreille a vite fait le reste…» L’aventure Ex Nihilo, c’est celle d’une danse engagée « qui raconte le rapport de l’humain à l’espace public ». n Pour autant Anne Reymann ne se sent d’aucune école. Bien sûr, il y a des rencontres déterminantes, comme celle de Maria Muñoz. La chorégraphe l’incite à travailler un solo. Ce sera Le tombeau d’Orlando. « Pour cette pièce, j’ai eu envie de travailler avec un écrivain, de me confronter à un argumentaire, d’avoir une partition. C’est Hélène Vesian qui l’a écrite… J’aimerais qu’un jour, sans avoir vu mon solo, quelqu’un d’autre joue cette partition. » n Sans oublier cet Ex Nihilo d’où elle vient et auquel elle reste fidèle, la danseuse assouvit sa soif de plateau. Avec Nathalie Béasse (on la retrouvera dans sa prochaine création, Happy child ) et avec ses compagnons de route : Paquito sera ainsi à ses côtés, tout comme Kti Charlot, dans ce chantier d’artiste qu’elle ouvre au lieu unique. « L’idée est de travailler sur l’animalité, le rapport entre animalité et humanité… ». Un prochain solo ? « Peutêtre. Ce qui m’intéresse, c’est la question. On va se frotter, se cogner, se fouiller, chercher. » Anne Reymann ne change pas : elle reste en tenue de chantier. n Chantier d’artistes, du 9 au 12 octobre, le lieu unique, Nantes Happy child, création de Nathalie Béasse, 20 et 21 novembre, Le Quai, Angers.
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MELODIUM MELODIUM SWEET HOME TEXTE / Arnaud Bénureau
PHOTO / Violaine girard
Ingénieur en travaux publics et jeune père de famille installé sur Angers, Laurent Girard est l’unique membre de Melodium. Son projet folktronica est le secret le mieux gardé du paysage musical actuel.
Pendant que certains s’abîment les pouces au grattage et s’esquintent les yeux au tirage dans l’espoir de gagner le gros lot, Laurent Girard, lui, sort des disques. n Avec les ventes de Vilnius et Tracks from the past, deux self release pouvant s’écouter comme deux voyages en solitaire, Melodium a payé un voyage à Venise à sa femme. « Elle le méritait bien ». Car la musique, ce garçon de 33 ans l’envisage comme un hobby. « Je fais de la musique comme d’autres font du bricolage ». Tranquillement et librement. « La vie est assez chiante pour que je ne m’impose pas des contraintes lorsque je compose ». Ni nerd, ni geek mais monsieur tout le monde, Melodium joue, à l’abri des regards, la bande son de la génération de la lose. Celle dont la tête flotte dans un océan de mélancolie. n Bien que même pas localisé sur la cartographie de l’industrie, Melodium peut compter sur des fans hardcore se précipitant sur chaque nouvel album. Déjà plus de dix au compteur en presque dix ans d’existence. « Dans le monde, j’ai un ou deux fans par pays. Alors qu’en France, j’ai vendu quinze exemplaires de Vilnius, au Japon, j’en ai écoulé une centaine ». n Preuve que partout, beaucoup se retrouvent dans ces pièces sonores, touchant immédiatement à l’intime. Chacun y fait défiler des images tournées en Super 8. En ce sens, Saturday morning, attrape-cœurs de l’album Music for invisible people, figurerait au sommet du top 5 établis par Nick Hornby « des chansons à écouter le lendemain d’une rupture ». « Il aurait mérité d’être au Top 50 », sourit Melodium. Malheureusement, il est resté tricard au sous-sol. Pourtant, il serait douloureux pour les amoureux de la première heure de laisser filer ces morceaux dans la nature. n Laurent Girard partage ses petits plaisirs folktronica au compte-gouttes. Comme pour prouver qu’il y a toujours du soleil au-dessus des nuages. Comme pour prouver que les émotions procurées par une mélodie bercée par les rayons du soleil d’un été indien restent sans doute inexplicables, mais ne doivent jamais rien au hasard. n My mind is falling to pieces (Arbouse recordings) http://melodiumbox.free.fr
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«Regarde de tous tes yeux, regarde» L’art contemporain de Georges Perec ANDRE / ARMLEDER / AUGUSTE-DORMEUIL / BAQUIÉ / BOLTANSKI / BOSSUT / BOURGEAT CADERE / CALLE / CAZAL / CLOSKY / COLLIN-THIÉBAUT / CRAGG / DARBOVEN / DAVID DEMAND / DEVAUTOUR / DUCHAMP / ERNEST T. / ERRO / FELDMANN / FIRMAN / FISCHLI & WEISS GARNELL / GASIOROWSKI / GERNER / GETZLER / GUYOMARD / HAINS / HOLLER KABAKOV / KAWARA / LAVIER / LEVÉ / LÉVÊQUE / LEWITT / LIBERA MATTA-CLARK / MERCIER / MESSAGER / MONORY / MORELLET / MOULÈNE MOURAUD / OPALKA / PERRAY / RANCILLAC / RAYSSE / RICHTER / ROSLER / ROTH RUFF / RUSCHA / RUTAULT / SAMORE / SANDBACK / SANEJOUAND / SARKIS / SCURTI SHERMAN / STEINBACH / STOLL / STRATMANN / THOMAS / TROUVÉ TUYMANS / VILLEGLÉ / VILMOUTH / WURM
27 juin 2008 12 octobre 2008 MUSée DeS BeAUX-ARTS De NANTeS
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Prélude
PAR ADÈLE BeAUVINEAU Étudiante en conception design graphique à LISAA de Rennes, Adèle Beauvineau a imaginé et conçu pour son diplôme de fin d’année l’identité graphique d’un bar silencieux. Images photographiques diaphanes, cotonneuses et « muettes », méduses à l’encre de chine, son travail séduit par ses qualités formelles intrinsèques, mais également par l’adéquation manifeste entre ses œuvres et le sujet traité. Kostar et Electroni[k] ont décidé de pousser le bouchon un peu plus loin et de tenter d’approcher son concept initial dans le cadre du festival. n Nommée Prélude, l’exposition, qui se tiendra au bar Le Chantier du 15 octobre au 15 novembre, débute en fait dès aujourd’hui dans nos pages, où quatre de ses travaux sont présentés. Le temps fort de cette exposition se déroulera le 18 octobre, toujours au Chantier, où quelques heures durant, son projet prendra corps avec un mix intrigant sur le thème du silence (musique concrète, electronica, grésillements…). On l’oublie souvent, mais la musique sans le silence ne serait rien. Adèle Beauvineau l’a bien compris, du haut de ses 24 ans. n Discrète, certes, mais déjà bien au fait de ce qu’elle veut. Passionnée par les expérimentations sur les matières (tissus, peinture, volumes, photos...), par la relation intime qui lie images et sons, Adèle Beauvineau souhaite dorénavant poursuivre ses recherches graphiques, en conservant un lien avec la musique. On a hâte de connaître la suite. n Texte / Julien coudreuse visuels / adèle beauvineau www.adele-line.blogspot.com www.electroni-wk.org www.myspace.com/chantier_rennes P A G E 0 41 / 1 0 0
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FRANÇOIS BÉGAUDEAU
« Qu’est-ce qui continue du punk rock dans ma façon d’écrire ? » interview et photo / Arnaud Bénureau
Le livre a été un succès en librairie. L’adaptation au cinéma, une Palme d’or. François Bégaudeau, auteur d’Entre les murs, revient sur cette expérience. Mais aussi sur le FC Nantes, le business littéraire et le punk rock. Vous avez passé votre jeunesse à Nantes. Dans quel environnement culturel avez-vous grandi ? n Je suis fils de profs. Donc classe moyenne, petite bourgeoisie. Mes parents n’étaient pas des intellectuels. À la maison, nous étions incités à lire. Mais j’ai vraiment découvert la littérature tout seul. À l’adolescence, j’ai commencé à lire beaucoup de classiques. Sartre, Camus ou Céline raisonnaient en moi par rapport à des questions philosophiques ou politiques que je pouvais me poser.
« À huit ans, j’avais déjà du Rolling Stones dans les oreilles. » Associez-vous la lecture à une drogue ? n Pas vraiment. C’était important. J’avais envie d’y consacrer du temps. En même temps, je m’amusais. Je faisais du foot dans un club assez anecdotique. Et puis, il y avait le rock, ma deuxième passion. Mon grand frère m’a beaucoup aidé et m’a sauvé de la chanson française. À huit ans, j’avais déjà du Rolling Stones dans les oreilles. En 1992, avec des amis étudiants, vous créez le groupe punk rock Zabriskie Point. S’agit-il de votre première expérience littéraire ? n Ado, j’avais vaguement gribouillé des poèmes. Là, ce sont des textes de chansons dont on sait qu’ils seront entendus et publiés. C’est la première fois que je donnais à lire des choses. PA G E 0 5 9 / 1 0 0
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Ensuite, il y a Jouer juste, monologue d’un entraîneur. Même si ce premier livre dépasse le cadre du sport, vouliez-vous évoquer votre passion pour le foot ? n Cette passion remonte à l’enfance. J’étais un fan absolu du FC Nantes. D’abord par proximité géographique. Puis par adhésion philosophique. Cette passion m’est restée. C’est vrai que ça a donné un livre. Je l’ai écrit pendant l’été 2001. Nantes venait d’être champion. C’est l’équipe de Reynald Denoueix. J’ai une passion pour elle. Ce qui se joue dans cette équipe va beaucoup plus loin que le foot. C’est de la philo. Comme quoi le FC Nantes serait une équipe de gauche. n C’est très compliqué. Dans le livre, il y avait cette métaphore politique qui a échappé à tout le monde. Ce collectif était un peu le communisme qui se réalisait. De ce point de vue, Nantes est une équipe de gauche. Mais, et cela est très bizarre, les cadres du club ont toujours été de droite. Dans son staff, le FC Nantes est un club de centre-droit. Avec le recul, comment analysez-vous le succès de Jouer juste ? n Sur six cent livres sortis à la rentrée, il ne devait pas être l’un des plus mauvais. Il avait des arguments presque marketing. Il était sexy. Les footeux s’y retrouvaient. Et il parlait d’amour, un sujet universel. Surtout, il était court. Il ne faut pas oublier ce détail fondamental quand on connaît le fonctionnement de la presse que sa i so n 0 3 / N U M É R O 1 2
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je connais bien maintenant. Jouer juste était pitchable. J’utilise le mot pour être à fond dans le vocabulaire marketing.
nons des mêmes milieux, avons eu la même enfance et avons les mêmes repères. Ça soude beaucoup.
Plus un livre est facile à pitcher, plus il rencontrera un succès ? n Souvent, un livre va avoir un buzz non pas en fonction de son contenu, mais en fonction de signes extérieurs : son thème et la perception que l’on se fait de son pitch. Entre les murs a été un gros succès. Par son pitch, l’école, il est très attractif. On va nous raconter ce qui se passe à l’intérieur. C’est pourquoi beaucoup de gens se sont précipités sur le livre. Ce qui n’a rien à voir avec sa qualité. Il y a une dictature du sujet. Lorsqu’un livre a un sujet évident, il est facilement vendable.
Vous avez écrit Entre les murs, avez participé au scénario et êtes devant la caméra. N’est-ce pas trop ? n Évidemment, des gens pourraient dire : « Le mec capitalise son truc ». Surtout qu’une pièce de théâtre est en cours. Depuis Entre les murs, j’ai écrit deux livres. Et deux autres vont être publiés bientôt. Libre à ces gens de s’y intéresser. Moi, je ne m’arrête pas à ça. J’en ai même plutôt ras le bol d’en parler.
La genèse d’Entre les murs était-elle également évidente ? n L’idée m’est venue lors de mon arrivée à Paris. En 2002, j’enseigne dans un collège. Et au début de l’année 2003, je commence à prendre des notes. Je me dis qu’il y a peut-être un livre à faire.
Cette récompense ne vous a-t-elle pas poussé encore plus loin dans le tourbillon médiatique ? n Ça ne s’est pas arrêté. Et ça ne va pas s’arrêter.
« Très vite, j’ai compris quE “entre les murs” allait susciter le désir d’adaptateurs. J’ai vu arriver des projets de gens pour lesquels j’ai peu de respect. » L’envisagiez-vous comme un exutoire ? n Certainement pas. C’était une discipline. Chaque soir, je me disais : « Allez vas-y ! Tu es crevé, mais prends une demi-heure pour raconter ». J’ai fini par accumuler beaucoup de matières. Puis, j’ai commencé à tailler, débroussailler, polir. J’ai fait lire ça à un pote. Il m’a dit : « Mon vieux, tu as un livre et il va falloir y aller ». Et il a ajouté : « Tu as un tube ». Comme quoi il a été assez clairvoyant. L’adaptation au cinéma était-elle une étape naturelle ? n Je voulais que le livre soit lu. Très vite, j’ai compris qu’il allait susciter le désir d’adaptateurs. J’ai vu arriver des projets de gens pour lesquels j’ai peu de respect. Le peu de respect que j’avais pour eux, je l’avais écrit dans Les Cahiers du cinéma. Évidemment, ces gens-là ne les lisent pas. Mais qu’ils s’intéressent à un livre comme Entre les murs me les rendait plus sympathiques. page de droite : les acteurs du film entre les murs Crédit Photos : Haut et Court / Georgi Lazarevski
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Finalement, Laurent Cantet a réalisé cette adaptation. Peut-on, là aussi, parler d’une évidence ? n Psychologiquement, nous sommes différents, mais très semblables sociologiquement et politiquement. Nous vesa i so n 0 3 / N U M É R O 1 2
De la Palme d’or aussi ? n Ce n’est pas un ras le bol. Je n’ai rien à en dire.
Avez-vous pensé à dire stop ? n Les interviews me permettent de m’exprimer plutôt que ce soit les autres qui parlent pour moi. C’est n’importe quoi. Même les éloges. Les critiques sont souvent insultantes. C’est normal. Il n’y a pas de travail derrière. Les portraits se réduisent à la littérature et au punk rock. J’attends qu’on fasse le lien. Qu’est-ce qui continue du punk rock dans ma façon d’écrire ? Je pense qu’il y a quelque chose qui a continué de l’un à l’autre. Vous êtes scénariste, auteur ou encore critique. N’avez-vous pas peur de vous disperser ? n Je me pose la question tous les jours. Pour l’instant, j’ai l’impression que tout profite à tout. Écrire sur le cinéma m’a rendu meilleur écrivain. Écrire des livres me rend meilleur critique. En terme de formation, d’entraînement et de perfectionnement, j’ai gagné à écrire des choses différentes. Vous faites également partie du Collectif Othon à l’initiative de films et dans lequel on retrouve d’anciens Zabriskie Point. N’est-ce finalement pas là que vous vous ressourcez ? n C’est tout ce que je préfère dans ma vie. Ces gens-là sont vraiment mes amis. On est bien ensemble. On crée en rigolant. Et on rigole en créant. C’est la vraie base arrière. Avec eux, je suis le mec que j’ai envie d’être : un bon camarade. n Entre les murs. Sur les écrans le 24 septembre.
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STANISLAS NORDEY
« J’aime la notion d’un public travailleur » interview / Julien Coudreuse
PHOTO / Yann peucat (puzzle, rennes) pour Kostar
À 42 ans, Stanislas Nordey a déjà plusieurs vies au compteur. Acteur, metteur en scène, responsable pédagogique de l’école de comédiens du Théâtre National de Bretagne, et même directeur de centre dramatique au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis. Après Incendies de Wajdi Mouawad, Nordey s’est confronté à Das System de l’Allemand Falk Richter. Comment votre conception de la mise en scène a-t-elle évoluée au fil des ans ? n Quand j’ai commencé, je ne revendiquais pas le statut de metteur en scène. Je me considérais davantage comme un directeur d’acteurs. La notion de mise en scène impliquait trop de narcissisme. Les acteurs sont au centre de mes premières créations. Puis, je me suis plus attaché aux aspects esthétiques. Avant de revenir à l’essence du théâtre : la rencontre du spectateur et de l’acteur. Le théâtre me paraît être cet endroit où l’humanité est encore en marche. Je prône un théâtre qui intrigue, qui dérange, qui énerve, qui déplace. Vous n’avez donc pas été déstabilisé par la controverse suscitée par Das System au festival d’Avignon cet été ? n Absolument pas. C’est justement ça qui est intéressant. Certains commentateurs ont détesté ! Quand les réactions sont tranchées, cela signifie que sur le plateau des pions ont été avancés. La moindre des choses, quand on monte un spectacle, est qu’il puisse faire débat. J’essaie toujours de me mettre en danger, de mettre les comédiens en danger, de choisir des textes qui posent question. J’aime la notion d’un public travailleur, qui vient au théâtre pour passer une soirée créant du mouvement dans sa pensée.
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Parmi les acteurs de ce spectacle, plusieurs ont suivi votre enseignement à l’École de comédiens du TNB . Comment pensez-vous votre rôle de responsable pédagogique ? n Je tente avant tout de briser les clichés. Il n’y a pas qu’une façon de faire du théâtre, et il n’y a pas qu’un théâtre. Il y a le théâtre qui se fait dans de grandes institutions, celui qui se fait en milieu rural, le théâtre pour enfants... Il y a également beaucoup de mélanges, avec des chorégraphes, des marionnettistes… Comment ouvrir le plus possible l’esprit des élèves afin que chacun puisse comprendre quel homme ou femme de théâtre il veut être ? À quelle règle vous êtes-vous tenu pour devenir l’homme de théâtre que vous êtes aujourd’hui ? n Ne jamais faire de compromis. Quand tu es fidèle à toi-même, tu finis par rencontrer les bonnes personnes. Jeune, j’avais deux idoles : Pierre Boulez et Jean-Luc Godard. L’année de mes 31 ans, les deux m’ont appelé pour me proposer de travailler avec eux. Ça voulait dire quelque chose. Comme j’avais été exigeant avec moi, les gens dont je m’étais inspiré devenait des gens que je pouvais rencontrer. du 11 au 22 novembre, TNB, Rennes
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GORILLES 15 FÉVRIER 2008 · 1 ER FÉVRIER 2009
Exposition conçue par l’Espace des sciences, Rennes, en collaboration avec le Palais de la découverte, Paris.
Gorille de montagne © Cyril Ruoso – BIOS PHONE
MUSÉUM DE NANTES
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par
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Présenté à Paris, New York, Londres, Tokyo, Buenos Aires, le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Kostar a sollicité l’artiste pour qu’il nous raconte son quotidien de créateur. texte et Photos / Pierrick Sorin Retouches et montages / Karine Pain
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Tucson, Arizona. À moins d’une heure de la frontière mexicaine. Soleil et cactus. Un million d’habitants, blancs et chicanos. Très peu de buildings, mais des milliers de maisons individuelles à toits plats, sans étages, avec jardins. La ville s’étend jusqu’aux pieds des montagnes, aux portes du désert. Canicule assurée et de bons gros orages de temps en temps. n Nous sommes une trentaine, en majorité nantais, à séjourner dans la ville, le temps d’un festival : « From Ouest to West : Some French Friends ». Une histoire de musique et d’amitiés, un jeu d’échange entre musiciens de Nantes et de Tucson dont l’origine remonte à l’enregistrement d’un album des « Little Rabbits » (devenus « French cow-
Nous sommes une trentaine, en majorité nantais, à séjourner dans la ville, le temps d’un festival : « From Ouest to West : Some French Friends ». Une histoire de musique et d’amitiés, un jeu d’échange entre musiciens de Nantes et de Tucson. boys »), en 95, dans un studio de l’ancienne cité mexicaine. n L’intention du festival est assez modeste. L’événement n’a pas la prétention de rameuter les foules. Il regroupe néanmoins des « intervenants de qualité » : Les « Frenchs » eux-mêmes, Philippe Katerine, Dominique A, Françoise Breut, François Ripoche, Papier tigre, le DJ Laurent Allinger, le réalisateur Didier Poiraud, le metteur en scène Hervé Guilloteau, le collectif d’architectes Block, les artistes Florian et Mickael Quistrebert et moi-même. Tous bénévoles dans cette affaire, pour le plaisir d’y être, entre copains, de découvrir de nouveaux horizons et de montrer ce qu’on sait faire. n Séjour riche et « chaleureux » – dans tous les sens du terme : 38 degrés à l’ombre dès le lever du jour. n De manière générale, les petits Nantais (ou ex), bien que sérieusement plombés par le soleil, les effets du jet-lag et les verres de margarita, assurent le coup très honorablement. n Notons même quelques moments de « grace » comme ce concert de Katerine au « Plush », un club spacieux de la 4th Avenue. Malgré la « barrière de la langue », monsieur « coupe-le-son » — comme le surnomme mon gamin — emballe magistralement le public américain et impose son image de chanteur-poète décalé. Ses comparses musiciens sont euxmêmes au top. Juste avant lui, Dominique PA G E 0 6 7 / 1 0 0
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A avait ouvert le bal avec brio. Seul avec sa guitare, ses pédales d’effets et une aura poétique bien à lui, il a ému son monde. La classe ! n Pour ma part, je présente, dans le hall d’accueil d’un hôtel historique (Le «Congress» où fut «serré» le fameux gang Dillinger dans les années 20) quelques «théâtres optiques» et autres courts-métrages. Des «pièces» susceptibles de séduire «petits et grands», quel que soit leur back-ground culturel. n Par ailleurs, tandis que Poiraud et Chataignier bravent l’aridité du désert pour tourner clips ou reportages (je parle des réalisateurs Didier Poiraud et Gaétan Chataignier et non de quelques végétaux de nos régions tempérées), je prends des photos. Pour la mémoire de l’événement, mais aussi pour poursuivre un travail sur le thème des «photos de vacances» entamé début août en un lieu moins exotique : Saint Michel-chef-chef. n Le résultat sera visible le 4 octobre au cours de la fameuse «Nuit Blanche» parisienne, devant la gare de l’Est. Un studio de prise de vue sera installé sur le parvis. Des gens seront photographiés, à la queue-leu-leu. Ils se verront ensuite sur écran géant, intégrés à mes propres «photos souvenirs». Ils seront avec moi, dans la piscine de l’hôtel Arizona, dans une Chrysler décapotable ou devant un cactus, dans un rapport de complicité joviale et même d’intimité. Comme si nous avions passé ensemble des moments inoubliables sous les cieux de l’amitié ou de l’amour. Le titre : « Vous êtes tous mes amis ». Instants figés d’un bonheur virtuel qui cachent une vraie solitude. n À Tucson, j’ai aussi réalisé ma première peinture sur corps, au doigt et à l’œil, sur le dos de Katerine. Giclures de rouge jaillissant d’une bouteille de vin : sa tenue d’apparat pour son second concert. Du meilleur goût. Je n’envisage pas de persévérer dans cette respectable pratique. n De cette ville me resteront aussi quelques images fortes : ce train de marchandise de « L’Union-Pacific », serpent de métal, massif, succession interminable de containers chinois ou hollandais qui coupe la ville en deux et tranche aussi, parfois, les corps des imprudents. Toutes les demi-heures, il annonce son passage en beuglant comme un monstre, même au cœur de la nuit. Le commerce, ici, prévaut sur le sommeil. Et puis, plus pesant encore que tous ces containers, le silence du désert à la tombée du jour. nnn
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Moscou par
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Dans cette rubrique, un artiste évoque une ville qui le fait vibrer, ailleurs. Le dessinateur angevin Rabaté a choisi moscou, ville pour laquelle il éprouve une fascination particulière.
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J’ai découvert Moscou pour la première fois à la mi septembre 2003, avec Jean-Hugues Berrou (photographe de son état). Nous étions venus pour refaire le voyage que Tchekhov avait fait, à la fin du XIXe siècle, à travers la Russie jusqu’à Sakhaline. n On était descendu à l’hôtel Central, qui portait bien son nom, il était sur l’avenue Tverskaya, à 300 mètres du Kremlin. L’hôtel était plus ou moins défraîchi. À l’époque du rideau de fer, c’était l’hôtel où descendaient les huiles étrangères, enfin celles des pays alliés. Y avaient séjourné Castro et le Che, notamment. n Pour nous, Moscou n’était qu’une étape, mais un problème de visas fit qu’au lieu d’y passer trois PA G E 0 7 3 / 1 0 0
jours, on y resta plus d’une semaine. On en profita pour arpenter un peu la ville. n Dire que la ville me plut, au sens propre non. Le métro, très profondément enterré, donnait à chaque fois l’impression de descendre au cœur de la terre. Le métro était, comme la place rouge, comme les avenues, comme les bâtiments, immense jusqu’à la disproportion. Un sentiment de tristesse se dégageait de cette ville. Le ciel gris donnait une lumière diffuse, enlevant le relief aux choses, donnant peu d’ombre au sol et tuant de contraste l’architecture soviétique ou post-soviétique austère et grise, les habits ternes, les visages fermés ; tout participait à l’impression de mélanK O S TA R
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colie. n Le manque de communication a bien évidemment joué aussi. Mon anglais sommaire et mon russe inexistant ne m’ont pas permis de passer du domaine de l’observation à celui de l’échange. De ma position d’observateur ou de voyeur, c’est selon, il ne me semblait voir que solitudes. Personnes traînant leur cafard et buvant leur bouteille de vodka en solitaire derrière les débits d’alcool, cuite programmée au fond de la bouteille, ivresse comateuse, alcool d’oubli. On quitta la ville sans regret. n Nous y sommes repassés en rentrant de notre périple de deux mois à travers la Sibérie. Le froid n’était pas encore là, un peu de neige toutefois. L’ambiance PA G E 0 7 4 / 1 0 0
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était la même, mais le voyage avait relativisé ma vision de la ville et, comparée à Karkov, Ekatérimbourg ou Sakhaline, Moscou me sembla, si ce n’est un paradis, tout au moins agréable. Nous y séjournâmes une semaine avant de rentrer en France. n Cette ville, comme ce pays, exerce sur moi une vraie fascination. Rien n’est à mon échelle : trop grand, trop gris, trop haut, trop triste, la dépression suinte de l’architecture et se dégage des gens. Pourtant, j’y suis retourné et j’y retournerai encore. J’y retournerai pour gratter la surface des choses. Pour voir arriver, après avoir réussi à passer les portes et bu quelques vodkas, un sourire ou autre chose. n
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croisière sur la moskova
la cathédrale du christ sauveur
Saint-Basile et la place rouge
MOSCOW...VITE!
La Place Rouge est toujours là. Les drapeaux ont changé de couleurs mais les défilés y sont toujours beaux. Moscou-la-grise a fait place à Moscou-l’extravagante. Les coupoles dorées ne sont pas seules à briller. Les grosses berlines allemandes transportent les nouveaux apparatchiks, les “novoriches”. Cartes postales Comme toute grande capitale, Moscou ne nous est pas tout à fait étrangère. Tout le monde a (déjà) vu la Place Rouge, les fenêtres du Kremlin et les bulbes vernissés de la cathédrale Saint-Basile. Pour la photo, et pour son histoire, on ira voir la cathédrale du Christ Sauveur. Construit au milieu du XIXe pour célébrer la victoire de la Grande armée sur Napoléon, le grandiose édifice fut rasé par Staline en 1931 et remplacé, un temps, par… une piscine. Mais la cathédrale est de retour : on l’a reconstruite à l’identique dans les années 90. Le Christ Saint-Sauveur doit sa résurrection à… Boris Elstine !
Y aller Au départ de Paris, la Lufthansa offre (via Francfort) des tarifs intéressants (cf www.easyvols.fr) aux environs de 200 euros. Alitalia (via Milan) peut être également une solution. Et puis il y a le train et le (vieux) rêve du TransEurope-Express. L’avion a eu raison du train de luxe qui passait par Berlin. Depuis décembre dernier,
la RJD, la SNCF russe, a remis le train sur les rails au départ de Paris.
S’y loger Inutile de rêver. Les hôtels dans le centre de Moscou sont tout bonnement hors de prix. Pour une nuit au Dorothy’s bed & breakfast (à un kilomètre de la place Pouchkine) il faut compter 175 euros ! Et près de 600 euros/nuit au Ritz-Carlton à côté de la Place rouge. Reste que Moscou dispose d’un bon réseau de transports en commun et qu’il n’est pas nécessaire de loger dans son centre historique. On peut alors trouver des 3* à 65 euros (www.moscow-hotels. net).
S’y restaurer Au restaurant, les prix ont (aussi) pris leur envol. Et le “traditionnel” se paie cher. 30 euros (minimum) pour déjeuner au Pirosmani, restaurant géorgien avec vue sur le monastère Novodievitchi. Et un peu plus encore au Pragua, près du quartier de l’Arbat. Mais on peut aussi grignoter, sans se ruiner, dans l’un des Bistros que la chaîne de petits restaurants a installés dans différents quartiers. PA G E 0 7 5 / 1 0 0
Gum, le magasin mythique
Circuit Kostar Balayons les clichés hérités d’un autre siècle : Moscou est une ville qui a littéralement explosé ces dernières années. L’ancien magasin d’État Gum est devenue “la” galerie commerciale du “vieux” Moscou qui, peu à peu, gomme les tristes bâtiments du milieu du siècle dernier et laisse architectes et designers se livrer une belle surenchère. Le mausolée est toujours là, mais Lénine semble bien mort. Les sushi bars ont remplacé ces restaurants de quartier où on mangeait de la soupe de betterave. Le propriétaire du mythique café Pouchkine a ouvert, sur le même boulevard Tverskoi, le restaurant le plus hallucinant (et le plus cher !) qui soit. C’est Versailles à Moscou avec musiciens en perruques. La nuit moscovite, elle, est industrial chic. Les plus grands dj’s (Mark Roson, Sister Bliss…) animent, par exemple, les nuits du B1. Après un passage (obligé) au musée Pouchkine et à la galerie Tretiakov, on peut jeter un œil au premier concept store moscovite, tout près du centre d’art Winzavod qui, lui, abrite la galerie XL et de nombreux artistes. n K O S TA R
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BOESSERT/ SCHORN BERLIN
Vie en ville Berthold Reiss / DR
Tout au long de cette saison 3, Kostar se propose de partir à la rencontre de stylistes internationaux. À travers cette double page, présentation d’un talent confirmé ou de demain qui nous éclaire aussi sur l’actualité culturelle de sa ville.
HIER IST AMERIKA ODER NIRGENDS n Jusqu’au 27 septembre, la galerie Ben Kaufmann joue collectif et expose plusieurs artistes autour du thème Voici l’Amérique ou nulle part.
VICARIOUS BLISS / DR
www.benkaufmann.com
In minimal we trust. In fashion too ! Mecque d’une communauté noctambule se précipitant au Bar 25, au Golden Gate, au Berghain ou au Panorama bar, Berlin ne resplendit pas que sur des beats. La mode participe à ce rayonnement artistique. Pour preuve, Boessert/Schorn, la marque de Sonia Boessert et Brigitte Schorn. n L’histoire de ce double dame commence, en 2003, après des études d’art et de design à l’université de Halle. Boessert/Schorn, travaillée par l’idée de contradiction, allie le paradoxe de la simplicité et de la sophistication à l’aspect fonctionnel et pratique du vêtement. L’allure se veut nonchalante, composée essentiellement de maille, de matières fluides, comme déjà vieillies : un joli remix entre style et everyday life ! n L’année 2008 semble être celle de la consécration. Outre une présentation de leurs collections lors du Mercedes Benz fashion show à Berlin et une présentation de leur collection printemps été 2009 en octobre à l’espace Pierre Cardin, Sonia Boessert et Brigitte Schorn sont sélectionnées dans la catégorie Fresh au salon Who’s Next. Cette sélection se veut un coup de projecteur sur les talents de demain. Parallèlement à cette actualité, Boessert/Schorn continue de s’afficher à Berlin, Tokyo mais aussi Hollywood. n
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www.popkomm.de
MARATHON DE BERLIN n Avec Londres, Boston, Chicago et New York, Berlin fait partie du cinq majeur des marathons mondiaux. C’est le 28 septembre et ça fait toujours 42.195 kilomètres. www.real-berlin-marathon.com
www.boessert-schorn.de PA G E 0 7 6 / 1 0 0
POPKOMM FESTIVAL n Du 8 au 10 octobre, Berlin accueille plus de quatre cents artistes pour le plus grand rendez-vous européen du business musical. Au programme : Sharko, Françoiz Breut, Ladytron, Son of Dave, Vicarious Bliss…
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photographer _katherina heil photo assistent _gian luca dicarlo make up _sofie ßhla hair _katharina franke sa i somodel n 0 3 _saskia, / N U M É R Oon1 1 2 model o c to bagency, re / n o vberlin em b re 2 0 0 8
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Anniversary Egg celebrating the 50th anniversary. Egg upholstered with Wild Elegance leather and Suede on bronze foot. Limited and Numbered chairs. A total of 999 chairs have been made. Design Arne Jacobsen 1958.
opéra
« Giancarlo, tu es ténor ! »
il est mario dans “tosca”
rencontre / vincent braud Photo / julie Pet pour kostar
tube Black Lips, Bad Kids À peine le temps de ranger ses Havainas au placard qu’il faut déjà ressortir les claquettes. Car les Américains de Black Lips continuent de souffler sur les braises encore incandescentes du feu de camp comme pour refuser de mettre un point final à l’été. Leur tube, Black Kids, sent bon la chipolata et colle à la peau. Les quatre gamins viennent de sortir du formol l’esprit punk et lo-fi des Violent Femmes. Yeah ! n
Il aurait pu être chanteur de charme. Giancarlo Monsalve ne manque pas de coffre. Depuis deux ans, il enchaîne les premiers rôles. En Italie, en Suisse, aux Pays-Bas… et le voilà à Nantes et Angers à l’affiche de Tosca. Vous souvenez-vous de votre première leçon de chant ? n J’étais un chanteur de pop dans un groupe à Valparaiso. Je rêvais d’une carrière dans la pop. Un jour, Maria Lopez, ma professeur de chant, me dit “Giancarlo, tu es ténor !” Je ne savais même pas ce que c’était. Et de votre première émotion sur scène ? n Ma professeur m’avait emmené à Buenos-Aires pour assister à un opéra. J’ai vu cette salle, immense, du théâtre Colon. Ce qu’elle ne m’avait pas dit, c’est qu’elle m’avait inscrit pour une audition. Je ne savais pas si je devais rire, pleurer ou courir… I just did my best.
Black lips, 20 septembre, Ubu, Rennes
Rodolfo ou Mario, vous jouez des hommes amoureux. Qui êtes-vous vraiment ? n (Rire)… Je suis un chanteur d’opéra. Pour un opéra, je prends le personnage comme un costume et après, je le quitte. Et cette Tosca avec Angers Nantes Opéra ? n Ce sera une belle Tosca. Nous travaillons la voix, bien sûr, mais nous allons au plus profond e la psychologie de chaque personnage. It will be great. n Tosca, 23, 25, 28 et 30 septembre et 2 octobre, Théâtre Graslin, Nantes 10 et 12 octobre, Le Quai, Angers
expo and more
temps forts
nature Après Fenêtre sur Terre (en juin 2007), la nature est à nouveau au centre d’une série d’événements à Angers. Est-il besoin de rappeler que la culture du sol est aussi affaire de… culture ? Des spectacles (Kyoto for ever), des installations (Terramorphoses, Réfugiés climatiques) sont proposés pour nous le rappeler. Une nouvelle Ponctuation pour mettre quelques points sur les “i”.
Théâtre et danse Non pas un mais des dizaines de rendez-vous avec le spectacle vivant. Voisinages est une initiative de la Région des Pays de Loire pour soutenir le théâtre et la danse. Angers, Beaupréau, Bouloire, Château-Gontier, Cholet, Laval, Le Mans, Nantes, La Roche-sur-Yon, Saint-Barthélémy-d’Anjou, SaintHerblain, Saint-Nazaire, Nantes, Pornichet… des créations et autant d’occasions de rencontres. n
Planet’Terre , Jusqu’au 2 novembre, Le Quai, Angers. www.lequai-angers.eu
Voisinages, du 6 cotobre au 3 décembre, en région Pays de la Loire. Info : www.culture.paysdelaloire.fr
FESTIVAL METTRE EN SCÈNE
du 11 au 22 NOVEMBRE 2008
opéra
festival Soy, du 30 octobre au 2 novembre, Nantes www.myspace.com/ festivalsoy
expo
Der Vampyr, 31 octobre, 2 et 4 novembre, Opéra, Rennes.
Courtesy galerie Kreo © droits réservés
festival SOY #6 Si vous n’entravez rien à la programmation, tout est normal. En termes de musiques actuelles amplifiées, le festival Soy est un défricheur. Pendant quatre soirées constituant un parcours dans la ville, il vous emmènera vers des contrées indie-rock insoupçonnées. Plus noise que folk en 2008, le festival Soy peut compter sur la freaky pop de l’Américain Why ? pour montrer le chemin. n
Infernal C’est une saison diabolique que s’offre l’Opéra de Rennes. Une programmation, ponctuée en mars par un colloque Opéra et fantastique, qui s’ouvre par Der Vampyr. L’opéra de Heinrich August Marschner n’a jamais été présenté en France. L’histoire de ce monstre avait terrorisé le public de l’Opéra de Leipzig à sa création en 1828. L’occasion de frissonner, comme la musique, dans ce vent, soufflant le chaud et le froid, du romantisme allemand. n
photo légende Erwan et Ronan Bouroullec / Lit Clos, 1999 / Collection Frac Nord-Pas-de-Calais, Dunkerque exposition living box / jusqu’au 12 octobre / hangar à bananes / nantes
un gars une fille, épisode 1 Émily jolie Il aurait été possible de parler, pendant des heures au pied du comptoir, du nouvel album de Swell : South of the rain and snow. Tant le songwriter moustachu semble avoir lacéré ses chansons folk à l’Opinel tout en se mettant à poil à l’occasion d’un disque bouleversant. Et puis, elle est arrivée. Pour un peu, elle aurait pu être zappé. Car OK, les femmes s’en mêlent. Mais dès fois, ça saoule. Au contraire, Emily Jane White envoûte, rentre dans le lard sans prévenir et serpente dans des chairs meurtries. n swell + Emily Jane White, 21 octobre, l’Olympic, Nantes
Du grand (ts)art Comme beaucoup, ils auraient pu ramener de Russie des matriochkas mais le collectif de graphistes nantais 100Pression a préféré aux poupées russes l’inspiration du contexte socio-politico-culturel. Plongés dans de nouveaux décors, ils ne sont pas restés insensibles et ont même fait germer une exposition. Glasnost Dead est un ensemble de créations visuelles, sonores et scénographiques puisées dans cette escapade afin de poser un œil critique sur la France via ses points communs et différences d’avec la Russie. Trente artistes d’horizons graphiques divers y ont participé ; en parallèle auront lieu plusieurs événements et ateliers. n Glasnost Dead, du 4 au 31 octobre, POL’N, Nantes
La grande
magie
de Eduardo de Filippo texte français : Huguette Hatem
Mise en scène : Laurent Laffargue assistante à la mise en scène : Sonia Millot Scénographie : Philippe Casaban, Eric Charbeau Costumes : nathalie Prats Lumières : Patrice trottier Musiques : Joseph Doherty,thomas Fiancette Son : Yvon tutein Effets magiques : thierry Collet Maquillage, coiffure : Muriel Leriche avec : nelly antignac, Georges Bigot, Patrice Bornand, Eric Bougnon, Dominique Charpentier, anne Cressent, Maury Deschamps, Joseph Doherty, thomas Fiancette, Eric Frey, arthur igual, Daniel Martin, annabelle Simon Pascal Vannson
Coproduction : Le Grand t-scène conventionnée Loire-atlantique / La Coursive-scène nationale de La rochelle / La Filature-scène nationale de Mulhouse / Compagnie du Soleil Bleu avec la participation artistique du Jeune théâtre national, l’aide du théâtre de la Ville/Paris et le soutien du nouveau théâtre de Montreuil-Centre dramatique national
Illustration : François Balthazard , d’après Le Thérapeuthe de René Magritte
Création
Du mardi 30 septembre au vendredi 10 octobre 2008 - Le Grand t
chanson architectes visuels
Human after all texte / HPG
Photo / DR
Ni graphistes, ni designers, ni scénographes, ni programmeurs mais tout ça à la fois, le collectif nantais Digital Slaves s’amuse de l’espace public comme des spectacles transdisciplinaires grâce aux nouvelles technologies. En décembre, ils ont habillé les 160 mètres de façade de l’Hôtel de Ville de Bristol. En avril, ils sont restés scotchés sur la tour Dexia à Bruxelles. Il y a peu, les jeunes gens modernes de Digital Slaves rêvaient d’un projet bigger than life sur le cours Saint-André à Nantes. Seuls des arbres tout juste plantés leur empêcheront de le concrétiser. n Derrière un langage geek incompréhensible pour le commun des mortels, le collectif pluridisciplinaire reste un ensemble de gamins déplaçant toujours plus loin les limites du possible. Les nouvelles technologies leur offrent cette liberté. n Aujourd’hui, Digital Slaves est résident du festival Scopitone. À cette occasion, l’Olympic, la Friche numérique, le LC
Club et le Planétarium ne leur résisteront pas et surtout leur permettront de les installer définitivement en tant qu’artistes et non en tant que sparring-partner de dj’s en manque d’inspiration visuelle. Car à la différence de la Suisse, de l’Allemagne ou de l’Angleterre, terre électronique et promise pour ces architectes visuels, la France décloisonne, à la vitesse d’un réseau bas débit, les genres. Et Digital Slaves participe, ici et ailleurs, à cette prise de conscience en défrichant de nouveaux espaces d’expression artistique. n du 17 au 21 septembre, Scopitone, Nantes du 29 octobre au 2 novembre, Les Utopiales, Nantes www.digital-slaves.com
Enfant de solo Même si pour la pochette de son dernier album, Tristan, Jean-Louis Murat a fait appel aux graphistes hyperactifs M/M, le songwriter reste bien à l’écart de la scène branchaga. La preuve, Tristan a été enregistré en Auvergne de façon artisanale. Cet automne, Murat le présente en solo et « chante l’impossible amour entre Tristan et Yseult. Je cherche d’où nous vient ce goût du malheur. À ma façon ». n Jean-Louis Murat 18 novembre, Salle Paul Fort, Nantes 20 novembre, Le Coat Kaer, Quimperlé 21 novembre, Théâtre, Morlaix
Troy von balthazar + Berry 23 octobre, Salle Paul Fort, Nantes 5 novembre, l’Antipode, Rennes
© Ramon Palacios-Pelletier
un gars une fille, épisode 2 Le cheval de Troy Échappé des énervés hawaiiens de Chokebore, Troy Von Balthazar joue aujourd’hui au solitaire. En 2005, le garçon déboule sur la pointe des pieds et signe un album éponyme chaleureux comme une soirée folk. Cet automne, Troy Von Balthazar ouvrira le bal pour Berry qui n’a rien à voir avec Marilou. Au contraire, la jeune femme est à la musique ce que Zoé Félix est au cinéma français : une fille d’à côté carrément mimi. Berry chante les petits tracas d’une vie Ikea. Gentiment et tranquillement. n
RETROUVEZ LA PROGRAMMATION SUR WWW.ELECTRONI-K.ORG
JESS & CRABBE, LITTLE BOOTS, BOT'OX, DANTON EEPROM, GILDAS & MASAYA, DISCODEINE, MONDKOPF, RITON, NIL, ZOMBIE DISCO SQUAD, MINITEL ROSE, DANGER & NEOPEN, FLUOKIDS, LODZ, RAMON & PEDRO, THE FOLDER FACTORY, GET THE CURSE DJS, EDDIE LADOIRE, PRINCIPLES OF GEOMETRY + ANTIVJ, PIERRE-YVES MACÉ, AEROPLANE, MEC, WAHN & JOANIE LEMERCIER, BOREY SOK, IROSKIN, D-I-R-T-Y SOUND SYSTEM, ELROY, DJEDJOTRONIC, CARTON PARK, DISCO DAWN BOYS, PE LANG + ZIMOUN, GENTLEMEN DRIVERS, LUC LARMOR, NOËL AKCHOTÉ + SEBASTIAN + JEAN-LOUIS COSTES, CHRISTOPHE BRAULT, EASE, CORPORATE BLOGGIN, NOMADIC, PASCAL CONTET & VIDEOBABES, MATHIAS DELPLANQUE, ANORAAK, CLOSE OPEN, SUGART, THE FEEBLES... 4 octobre 2008, Rennes, UBU. Avec Aeroplane, Get The Curse, Nil du 6 au 12 octobre 2008, Saint-Brieuc, Côtes d'Armor. Artwork : Delkographik Studio - www.delkographik.com
Figure allégorique de la République, Nicola Auguste Hesse (Musée de Lisieux)
Michel SOUBEYRAND - I’m a bitch © GALERIESUTY
danse Animal Voilà une création qui a fait du bruit du côté du cloître des Célestins, en juillet à Avignon. Olivier Dubois qui aime les défis avait choisi de “réveiller” L’après-midi d’un faune, chorégraphié par Nijinski. Rien de moins. En quatre tableaux, Faune(s) bouscule les genres et les gens. En nous embarquant dans son envolée amoureuse, et dans son désir/délire, Christophe Honoré et Dominique Brun, Olivier Dubois, animal mais pas bête, frappe fort. L’œuvre transpire d’amour et d’humour pour s’achever dans une avalanche de poils… désopilante. n Faune(s), 21 octobre, le fanal, saint-nazaire, 23 et 24 octobre, lieu unique, Nantes.
Triptype Pour ce nouveau parcours d’art contemporain, Triptyque se met en quatre. Des artistes, présentés par une douzaine de galeries, occuperont l’espace relooké du parking visiteurs de l’ Hôtel de Ville, 9 english artists from the 60’s se retrouveront au Grand Théâtre, Alainpers nous fera rêver d’un autre temps dans la Tour Saint-Aubin et la Galerie 5, installée dans la B.U. de Belle-Beille, proposera un parcours onirique, imaginé par Magda Danysz. Triptyque, Du 11 octobre au 16 novembre, Angers.
expo
© Patrick Sagnes
art contemporain
Jeu de miroirs De tout temps, le pouvoir politique s’est préoccupé de son image. Les nouveaux médias ont bien sûr apporté de nouvelles images et un nouvel éclairage de cette relation entre le pouvoir et le miroir qu’il donne à voir. De Louis XIV à nos jours, les moyens de communication ont singulièrement évolué. La Révolution a imposé de nouveaux modèles. Qu’en est-il aujourd’hui des lieux ou des objets qui symbolisent le pouvoir ? Miroir, mon beau miroir, du 4 octobre au 4 janvier, Château des ducs de Bretagne, Nantes.
débat
© Hatnim Lee
photo légende
LE LOUP / FEAKY FOLK 28 NOVEMBRE / ANTIPODE / RENNES 7 NOVEMBRE / 6 PAR 4 / LAVAL
Place d’échanges Atlantis n’est pas seulement la plus vaste zone commerciale de l’Ouest. C’est aussi un lieu d’échanges culturels et citoyens. C’est donc là que ce tiendra la 4e édition de Place Publique. Tout au long de cette semaine de rencontres et de débats, placée sous le signe de l’Europe, on pourra entendre des personnalités politiques (Laurent Fabius, Charles Gautier…), culturelles (François Bon, Alexis Artmengol, Foogy…), universitaires (Jean Le Gal, Alain Croix…) et débattre des problèmes qui se posent à la société. n Place publique, du 10 au 18 octobre, parking d’Onyx, Saint-Herblain.
Hervé Maigret fête ses 10 ans
danse
« La danse est là pour briser les tabous » rencontre / vincent braud
Photo / DR
Hervé Maigret fête ses 10 ans. 10 ans qu’il a créé “sa” compagnie. Sur la route depuis 1998, avec Nathalie Licastro, Stéphane Bourgeois et quelques autres, NGC25 a su se faire une place dans le paysage. Une pièce sur Peter Pan pour les 10 ans de la compagnie, c’est Hervé Maigret qui retombe en enfance ? n La vie, c’est chercher à aller au bout de ses rêves. Or, on vit dans un monde où la technique étouffe l’imaginaire. Comme si Crochet avait pris le pouvoir. Alors j’avais envie d’inviter le public à continuer à croire en ses rêves, à se libérer… La référence au conte inscrit cette pièce dans un processus de narration. Un peu contradictoire avec la danse contemporaine, non ? n Ce doit être ma réaction aux interdits. La narration, c’est un tabou. Je considère que la danse est là, justement, pour briser les tabous, pour inciter à se libérer. Les contes de notre enfance contribuent à notre construction. Derrière ces histoires simples, il y a des choses fondamentales. Comment situer cette création dans le parcours d’Hervé Maigret ? n Comme une synthèse, peut-être. C’est à la fois la continuité d’un travail et c’est totalement nouveau. C’est en effet un projet lourd (sept danseurs, trois comédiens) et un projet atypique. J’ai voulu bousculer le cadre traditionnel du spectacle, surprendre le public, le faire entrer véritablement “dans” la pièce. n Droit Du 11 Du 20 Du 10
devant… au 15 novembre, Onyx, Saint-Herblain au 22 novembre, Le Quatrain, Haute-Goulaine au 12 décembre, Théâtre de Verre, Châteaubriant
visuel Cécile Crespin cecilecrespin@free.fr
la nuit nous appartient
señor coconut / dr
© Gérard Dumax
en party
Fonte des glaces oblige ou persistance du total look Ch’ti, cet automne, le clubbeur éliminera sa Vodka Red Bull en Anoraak (Scopitone, 17 septembre, Nantes / Electroni[k], Rennes). Le temps d’un mini album disponible, online, à la boutique Rough Trade, le garçon fait cocu Pony Pony Run Run pour un Nightdrive with you électronique et trempé de sueur. De toute façon, par devant comme par derrière, Fuck that world (Lieu unique, 26 septembre, Nantes / Snooker, 4 octobre, Angers). Et Musik makes me loose control (Le Calysto, 10 octobre, 14 novembre, Nantes). À travers ces nouvelles soirées, le gang Cinetic remet Nantes à l’heure techno. Et dire que Sébastien Tellier (Le Chabada, 15 novembre, Angers) continue de se palucher au pied du rocher de la vierge. L’époque étant au voyeurisme, on continue de rêver à Biarritz en été. Boys are always on top ! Le collectif à la cool, Boys on top (L’Ubu, 4 octobre, Rennes), est d’ailleurs chargé de souffler sur les braises de la before officielle du festival Electroni[k] (du 15 au 25 octobre, Rennes). n what else ? Scopitone, Laurent Garnier, Brodinsky, du 17 au 21 septembre, Nantes / Jabba 2.3, 27 septembre, Combi bar, Rennes / Depth Affect, 2 octobre, Le Chabada, Angers / Valerie Party, 11 octobre, Lieu unique, Nantes / Rubin Steiner, 16 octobre L’Antipode, Rennes / Modern, 18 octobre, Fuzz’Yon, La Roche-sur-Yon / Fragil, 24 octobre, Altercafé, Nantes / Partyshank, 30 octobre, cookoo, nantes / Dj Krush, 4 novembre, VIP, Saint-Nazaire / Señor Coconut, 22 novembre, Lieu unique, Nantes
playlist 1 Papier Tigre vs Minitel Rose / Concrete Residential 2 I’m fresh ! You’re pretty / Shut up and kiss me 3 Paul Kalkbrenner / Berlin Calling Theme 4 Anoraak / Nightdrive with you 5 Senor Coconut / Around the world
théâtre Insolite Au départ, la pièce de Nathalie Sarraute. Une histoire d’hommes qui se déchirent pour un oui ou pour un non. Pour la jouer, Philippe Carbonneaux choisit Emmanuelle Laborit et Chantal Liennel, deux comédiennes qui s’expriment en langage des signes. Avec elles sur scène, deux comédiens qui leur donnent leurs voix. À l’arrivée, un spectacle unanimement salué par la critique et le public. n Pour un oui ou pour un non, du 11 au 15 novembre, La Fleuriaye, Carquefou.
expo Homme Machine Des corps génétiquement modifiés, entre réalité et science-fiction. De Vinci, déjà, imaginait d’étranges créatures métalliques avec des courroies pour assembler et mouvoir leurs organes. L’expo s’inscrit dans une démarche au croisement de l’art et de la biomécanique, de la mécanique et du charnel. Le tout s’appelle AuTo RevERse. Et inversement. Auto reverse, Jusqu’à la fin octobre, Ubu, Rennes.
danse Radical Vides, jetées, piétinées, oubliées. Calmants, psychotropes, génériques, anti-allergiques… Boîtes de pilules blanches, roses, bleues, susceptibles de soigner nos maux. Ou de nous les faire oublier. Bienvenue dans le monde de Phobos. Après Festin, Claude Brumachon bouscule à nouveau les codes et les règles. La démarche est radicale. Festin dénonçait une société où tout se consomme. Phobos nous parle d’un monde pris de folie où l’homme est broyé, dominé, écrasé parfois par d’autres hommes. n Phobos, du 6 au 16 novembre, Studio Jacques Garnier, Nantes.
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Laurent Laffargue © Cie du Soleil Bleu
Garden party C’est la fête en grandes pompes pour un jardin qui a toujours aidé à la diffusion des musiques actuelles. Au programme : DJ Netik & MC’s Friends, X-Makeena, Psykick Lyricah… Sans oublier un battle de peinture, des projections vidéos, de la jonglerie… n les 10 ans du jardin moderne, Les 3 et 4 octobre, Le Jardin Moderne, Rennes
classique
théâtre Magique Le texte est signé Eduardo de Filippo. L’auteur (qui fut aussi comédien et metteur en scène) est né avec le siècle dernier et son talent de dramaturge lui a valu les plus flatteuses comparaisons, de Molière à Pirandello. La pièce balance entre la farce et la drame. Elle parle aussi (surtout ?) d’amour qui peut être aveugle. C’est Laurent Laffargue qui se “colle” à la mise en scène d’une création appelée à voyager, en France, tout au long de la saison. n La Grande Magie, du 30 septembre au 10 octobre, Le grand T, Nantes 22 et 23 octobre, la passerelle, saint-brieuc.
Cordes sensibles Le violoncelliste Olivier Lacour a fait ses classes à l’orchestre philharmonique de Radio-France avant d’intégrer l’Orchestre de Bretagne. À son programme d’octobre, en compagnie de Stéphanie Lecomte à la harpe, deux concerts et des œuvres de Debussy, Saint Saens, Hersant, Fauré… au Tambour (Rennes) et au Triskell (Pont-L’Abbé). n Olivier Lacour, 16 octobre, le tambour, rennes, 18 octobre, le triskell, pont-l’abbé
théâtre Délirant Auteur engagé (ce qui lui valut la censure dans son pays), l’Israélien Hanokh Levin a (aussi) écrit quelques comédies qui ont marqué l’histoire du théâtre contemporain. « Yaacobi et Leidental, c’est comme une partie de lutte gréco-romaine qui se disputerait à trois et dont les rounds seraient ponctués par des chansons… » explique Frédéric BélierGarcia. Ce n’est pas du Lelouch, puisque c’est deux hommes et une femme, mais cette comédie sentimentale, en trente tableaux, nous renvoie à autant de scènes (familières ?) de la vie conjugale. n Yaacobi et Leidental, du 29 septembre au 12 octobre, Le Quai, Angers.
bensé © Yann Orhan
en concert
Bensé, le 16 octobre, au Chabada (Angers) n Véronique Gens, le 17 octobre, Théâtre Graslin, (Nantes) n Bruno Green & friends, le 23 octobre, à l’Ubu (Rennes) n Trust, le 23 octobre au Musikhall (Rennes) et le 24 octobre au Zénith (Nantes) n Camille, le 1er Novembre, La Cité (Rennes) n Alain Bashung, le 4 novembre, au Piano’cktail, (Bouguenais) n Julien Doré, le 5 novembre, au Chabada (Angers) n Karim Kacel, les 6 et 7 novembre, au Théâtre Jean Bart (Saint-Nazaire)…
I
wik à Rennes, à Nantes… faites le plein d’ém ti ns ciné, cultures, l isirs !
Stéphane Hervé / émergence
chaque pièce est unique !
faire salon
création
Magali Jeuland, une perle texte et photo / isabelle Lemière
Ses amis l’appellent “super woman” car elle ne supporte pas de rester à ne rien faire. Créatrice de bijoux, Magali s’étonne de son succès. « Il est arrivé malgré moi… » Petite-fille de sculpteur et fille de peintre, elle se voyait plutôt dans le dessin. Mais le destin en a décidé autrement. Tout a commencé il y a neuf ans. À l’occasion d’une naissance, sa sœur lui offre un collier qu’elle a, elle-même, fabriqué. Le cadeau lui fait plaisir et… fait des jalouses. n Alors, Magali se lance. « Plutôt que de refaire mon collier, j’ai tout de suite eu envie d’en créer d’autres, d’imaginer de nouvelles formes, d’associer matériaux et couleurs, d’inventer… » Le bouche à oreille fait rapidement le reste. Et les futures mariées, parmi d’autres, viennent
la voir dans son atelier où le book a pris du volume. n « Chaque pièce est unique. Je ne crée rien sans rencontrer la personne pour qui je vais travailler. Il faut saisir la personnalité, tenir compte de la morphologie, du style… Je crois que je sens très vite ce qui va plaire. » Quelques salons (à Vitré, à Fougères…) pour “sortir” de l’atelier et montrer son travail car Magali aimerait bien pouvoir, un jour, en vivre véritablement. n Infos : www .magalicreation.com et 02 99 49 19 54
50 ans Comme...œuf Il est signé Arne Jacobsen. Il a 50 ans et il garde la forme. Egg, c’est son nom, a été créé en 1958 pour l’hôtel Royal SAS de Copenhague. Depuis, Egg a pris des couleurs et s’est livré à (presque) toutes les fantaisies. Pour son anniversaire, une série limitée (999 fauteuils) est proposée par Fritz Hansen, fabricant exclusif depuis 50 ans. n Objet sélectionné par IDM, rue du Calvaire, Nantes.
Mode in Ouest, c’est un collectif de créateurs réunis au sein de l’association Émergence. Dans le cadre des journées 2008 du patrimoine, on les retrouve au musée des beaux-arts de Nantes pour la présentation de leurs collections. Défilé de mode automnehiver, 20 septembre, au musée des beaux-arts de Nantes.
Avec Créamodis, la mode a également rendez-vous à la Rezé. On y annonce une quarantaine de créateurs (vêtements, accessoires…) et quelque 70 exposants venus du grand Ouest. Et on y parlera (aussi) bien-être et soins du visage. Salon des créateurs, 10, 11 et 12 octobre, La Trocardière, Rezé.
Danse avec la mode. Une invitation des Galeries Lafayette aux couleurs de l’automne. On y présente les tendances de la rentrée. Néo dandy, bob folk ou London trash… filles ou garçons, à vous de voir où vous en êtes. Galeries Lafayette, du 10 septembre au 6 octobre, Angers, Nantes et Rennes.
ouverture Belle idée Depuis le début de l’été, Yannick Caillaud fait partager son goût pour les beaux objets. Dans ce petit espace, très lumineux, les portes-manteaux originaux de chez ENO (France), les mobiles au style Bauhaus de Flensted (Danemark) ou les associations raffinées bois céramique de Tonfisk (Finlande), ont trouvé ici leur écrin. n ID (Intentions Design), 9 rue des Lices, Angers
bar un mojito, por favor Nouvelle déco pour ce bar chic et décontracté. Vous avez le choix entre 3 salles avec 3 ambiances différentes, feutrée et Art Déco. Ouvert de 15h à 3h et animé par un DJ à partir du mercredi, vous y dégusterez sûrement un Mojito, LA spécialité du lieu. Terrasse ensoleillée l’été et aux beaux jours. Espace fumeur ventilé à l’intérieur pour les accrocs. n
LE BAROQUE
LE ZING, 5 place des Lices, rennes
Epicerie Fine Bio Vintage
Orangeade 405 bis Route de Clisson 44230 St Sébastien Sur Loire 06 61 70 62 24 - 02 28 01 34 49 www.le-esp.fr/orangeade/ /
du smoothie de l’après-midi au cocktail du soir…
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Produits Naturels Deco 70’s
CA FÉ Angers
…le baroque vous accueille de 15h à 2h 35 rue Saint Laud tel : 02 41 20 02 08
24 heures promo à nantes
toys
hey les kids ! Mome design, c’est le monde de l’enfance et du design. Objets ludiques et fonctionnels (signés Magis, Vilac, Alessi ou encore Active People) côtoient le fameux lapin blanc Nabastag, les insolites peluches Uglydolls ou encore les très réussis Stickers muraux de chez Domestic. n Mome Design, www.momedesign.com, 9A, rue Parcheminerie, Angers
L’Art de vivre...
Jean-François FAVREAU
règle d’or : la qualité
texte et photo / christophe martin
En retrait de la place de la Visitation se loge une adresse gourmande où l’on vient en catimini déguster des plats canailles qui méritent incontestablement le détour. Certains hésitent peut-être à venir s’asseoir à la table de ce restaurant qui affiche ouvertement son attachement à une cuisine de terroir. Ici, on ne sacrifie pas l’élégance et la créativité à la mode du moment en déco. Le chef, généreux et loquace, n’a de cesse de vouloir partager son goût pour les choses simples et friandes. n Règle d’or : la qualité. « De la charcuterie au fumage maison, ici on fait tout de A à Z ». Les succulents feuilletés de ris de veau, pieds de cochons tièdes en vinaigrette, cassolettes de homard ou autres crémets d’Anjou sont là pour en témoigner. n Mais n’allez pas croire que Jean-François Favreau et son épouse Marie-Noëlle renoncent au plaisir de l’échange et de la convivialité. Ceux qui ont connu les premières heures du Petit Comptoir s’en souviennent probablement encore. Cet amour pour la cuisine, cette incontestable jovialité qui ne sont pas prêts de flancher, ne peuvent que nous réjouir. n Le Crémet d’Anjou, 21, rue Delaâge, Angers
Une adresse importante : M. Marolleau, éleveur de volailles et de cochon à Valanjou. Une adresse étoilée : Olivier Roellinger à Cancale (35) La spécialité : Le crémet d’Anjou et son coulis de fram-
boise, fait d’une subtile alliance de crème et de fromage blanc monté à la main. Une devise : « RELAX » se faire plaisir en travaillant et le
transmettre.
restaurant Pas si loin En face du parc des Gayeulles, Karine vous reçoit avec le sourire, dans un cadre contemporain. La carte, qui change tous les trois mois, et un large choix de vins, la passion de la patronne, vous incitent à revenir. Idéal pour vos déjeuners d’affaires ou vos dîners entre amis. Cerise sur le gâteau : aucun problème de parking. n paris new york, 276 rue de Fougères, rennes.
bijoux t’aime tout Si vous avez envie d’un bijou original que vous serez la seule à porter, alors rendez-vous dans cette petite boutique. 10 créatrices travaillent dans des styles et avec des matériaux différents : céramiques, zinc, tissus, dentelle… La boutique vend tout le matériel pour créer vous-mêmes vos bijoux et propose aussi des cours et ateliers dès septembre. n TOTEM, 7 rue de Penhouet, rennes
Archi
Bonjour Transfert texte / jean ribaud
richard bonjour, auteur de volume
Photo / sandrine boutros
L’adresse n’a pas changé. Pourtant Transfert s’est refait une beauté. Un niveau supplémentraire, flambant neuf, conçu par une jeune société rennaise « Vivement maintenant » dirigé par l’architecte Richard Bonjour. Les deux premiers niveaux du magasin ont été ouverts fin 2007. L’été a permis de terminer cette trilogie avec un sous-sol “à la pénombre urbanisée” où les jeunes devraient trouver un écho aux dernières tendances, un rez-de-chaussée rénové où la tradition change d’échelle et un étage où le luxe vestimentaire peut prendre son aise. De part et d’autre d’un pan de bois, conservé au centre de cet espace carré entièrement boisé, de gros cylindres en inox se dressent sur le miel d’un nouveau “parquet Versailles”. Richard Bonjour qui se définit volontiers comme un “auteur de volume” a mené le chantier comme un chef d’orchestre épaulé par d’excellents musiciens. La partition, elle, avait été écrite par Anna Lessard.n « À part quelques boiseries, une cheminée et deux vitraux, tout est neuf… », explique l’architecte. Le résultat n’en est pas moins bluffant. Les costumes, suspendus sur le pourtour des cylindres d’acier semblent se livrer à une étrange chorégraphie. On peut ainsi les approcher et les feuilleter, comme on le ferait des pages d’un livre. En périphérie, sous un plafond à caissons lumineux, les bahuts tempèrent leur ardeur. Dotés de miroirs sur les côtés, ils semblent sortir des boiseries. Quelques chaises et fauteuils (de chez Renoma) ajoutent à
l’ambiance cosy de l’espace.n Après la boulangerie Cozic, face au TNB, Richard Bonjour s’est fait un nom dans la “scénographie commerciale”, s’efforçant de mettre au diapason « le volume et l’histoire qu’il raconte ». Pour l’architecte, « un volume est un vie à habiter. Il émane et en même temps reflète celui qui le traverse. C’est un habit de vie, une parure à la grisaille… » De quoi vous donner envie de dire : vivement maintenant. n Transfert, 3 rue de Toulouse, Rennes.
kostar # 13 (décembre-janvier) sortira le 18 novembre Concerts, spectacles, soirées, expos, salons, ouvertures et actus des boutiques, bars, restaurants… envoyez-nous vos infos pour le guide dès que possible et au plus tard le 25 octobre septembre / Novembre 08
Anniversary Egg celebrating the 50th anniversary. Elegance leather Egg upholstered with Wild and Suede on bronze foot. Limited and Numbered chairs. been made. A total of 999 chairs have Design Arne Jacobsen 1958.
redaction@kostar.fr
DESIGN FORCE BÉTON Pour une déco résolument originale et solide, Sophie Binio et Cécile Richard proposent une gamme de mobilier et de création en béton. À la fois indoor et outdoor, le champ de création de l’enseigne Concrete Art s’ouvre également sur l’agencement d’intérieurs . n CONCRETE ART, 5 rue Buffon, nantes
Ouverture optique et création Un nouveau magasin d’optique dédié aux créateurs et designers internationaux vient d’ouvrir, rue de Strasbourg. D’abord, un premier espace, très clair et design, puis un second plus cosy à l’arrière pour choisir comme dans un salon. Lunettes Chrome Heartz, marque américaine luxe, qui utilise le bois, le cuir et l’argent massif. Marni, créatrice italienne. L.A. Eyeworks, deux créatrices américaines qui jouent sur les grandes formes et les associations de couleurs. DITA, marque hyperbranchée, tendance vintage. Le petit salon propose aussi des accessoires et les bijoux Uno de 50. n le petit salon des créateurs, 24 rue de strasbourg, nantes
bien-être Débridé C’est à Taïwan que se déroule, en novembre, le 56e concours international de l’association des barmen. On y retrouvera quelque 450 barmen triés sur le comptoir, venant de 52 pays. La maison Cointreau sera de la fête avec, dans ses bagages, une dernière innovation totalement débridée, les perles de Cointreau. n www.cointreau.fr (l’abus d’alcool est dangereux pour la santé).
kostar.fr cultures & tendances / Angers / Nantes / Rennes
work in progress
josé Garcia
Projectionniste bénévole au cinéma Le Beaulieu, Bouguenais (44)
PHOTO
tangui jossic
/Photo Fotolia
AU DEPART DE nantes LA ROCHELLE, ROCHEFORT, lorient
10€*
quimper, SAINTES
15€*
bordeaux, Agen, montauban, toulouse
20€*
*Prix au départ de Nantes pour un aller simple dans les trains Corail Intercités 2nde classe, en vente jusqu'à J-14 pour les billets Prem's à 15€ et 20€ et jusqu'à J-10 pour les billets Prem's à 10€, dans la limite des places disponibles à ce tarif dans les trains, non échangeable et non remboursable. Ventes sur www.voyages-sncf.com, également en agences de voyages agréées, dans les gares, boutiques SNCF, par téléphone au 3635 (0,34 €/mn) et sur Minitel. Renseignez-vous.
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K O S TA R
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Photo Jean-Baptiste Mondino / Graphisme Frank Loriou
WARNER
PA G E 0 1 0 0 / 1 0 0 www.totoutard.com
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K O S TA R
2008