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FA C E À FA C E

rené martwin recto...

Quelles sont les surprises de La Folle Journée 2019 ? n Le Pari des bretelles avec

l’intervie

Félicien Brut, très original. Le programme Carnets de voyage autour du guitariste Emmanuel Rossfelder. Quatre poèmes hindous de Maurice Delage. Folk songs de Luciano Berio…

ULT INTERVIEW / PATRICK THIBA KOSTAR PHOTOS / TANGUI JOSSIC POUR

Imaginiez-vous aller si loin en 1995 ? n J’avais l’intui-

tion que c’était novateur mais, dans mon idée, c’était un événement national, une fois par an en France. Or, elle a eu une vraie résonnance internationale.

Votre coup de cœur ? n

Le concert de clôture, un condensé de la richesse du thème avec des œuvres grand public et d’autres plus austères. Il réunit une pléiade de jeunes artistes.

Combien de Folles Journées dans le monde en 2019 ? n

Cinq : Bilbao, Tokyo, Ekaterinbourg, Varsovie et Nantes.

N’avez-vous pas l’impression de tirer sur e le fil avec une 2 Folle Journée consacrée au

Comment faites-vous pour être à Nantes, au Japon, à Varsovie, à La Roque d’Anthéron ou au Mont-Saint-Michel ? n

voyage ? n Non. L’an

passé, c’était l’exil subi et cette année, c’est l’exil choisi. Depuis la Renaissance jusqu’à aujourd’hui, c’est fascinant comme le voyage a intéressé les compositeurs.

C’est beaucoup de travail mais je passe les trois quarts de mon temps dans mon bureau. Je suis organisé et j’essaie d’être le plus efficace possible en voyage.

En quoi La Folle Journée a-t-elle été novatrice ? n

Elle a redonné confiance au milieu classique. On pense encore que la musique classique est moribonde et que les disques ne se vendent pas. La folle Journée a démontré le contraire. Nous avons réussi à faire venir un large public qui se sentait écarté.

De quoi êtes-vous le plus fier ? n De

La Roque d’Anthéron. C’est mon premier festival et il est toujours le carrefour du piano.

LA FOLLE JOURNÉE DE NANTES, 30 JANVIER AU 3 FÉVRIER

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recto n René Martin / P3 Sommaire n / P4 Ours n / P6 Cover girl n Maison Bernie / P8 le k de kostar n Thylacine / P10

actus n / P12 Chef oui chef n Fanny Gardier et Gaëtan Morvan / P16

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actus n / P22 Têtes de séries n Gaume / P30 n Annabelle Sergent / P35 n Olivia Grandville / P43 n Stéphane Thidet / P47 entretiens n Rodolphe Bruneau-Boulmier / P24 n Cyril Teste / P38 Portefeuille artistique n Archéologie poétique par Patricia Cartereau / P52 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P58 une ville ailleurs n San Francisco par Emmanuel Tellier / P60 verso n René Martin / P66 FÉVRIER-MARS 2019


COMME UN BOOMERANG Œuvres de la collection du Frac des Pays de la Loire

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Q U I F A I T Q U O I  ?

Remerciements n Tous nos lecteurs, partenaires et annonceurs Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2019 KOSTAR, magazine cultures et tendances de l'ouest, est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros

KOSTAR est adhérent au SPG2I (Syndicat de la Presse Gratuite Indépendante d'Information Imprimée)

Directeur de la publication et de la rédaction n Patrick Thibault Graphisme et maquette n Damien Chauveau Développement n Pierre-François Leroux, Patrick Thibault. Publicité n pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You Diffusion n Virginie Fouchard…

www.kostar.fr

Rédaction n redaction@mcomedia.fr Studio graphique n damien@mcomedia.fr

Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764

Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro Rédacteurs n Vincent Braud, Matthieu Chauveau, Fédelm Chéguillaume, Antonin Druart, Barbara Le Guillou, Christophe Martin, Pierrick Sorin, Patrick Thibault. Photographes n Tangui Jossic, Kristo, Christophe Martin, Pierrick Sorin. GRAPHISTES / Illustrateurs / artistes plasticiens n Patricia Cartereau, Maison Bernie (couverture, ours, sommaire, une ville ailleurs, custom des titres), Pierrick Sorin.

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Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 20 euros

Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.

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ATLANTIDE Les Mots du Monde à Nantes Festival des littératures du 28 février au 3 mars 2019 au lieu unique et dans la ville

Christine Angot, Pierre Assouline, Estelle-Sarah Bulle, Víctor del Árbol, Serge Joncour, Yasmina Khadra, Dany Laferrière, Zoé Valdés, Valérie Zenatti…

www.atlantide-festival.org /// Visuel © Jeanne Macaigne /// La Cité Licences N° 1 - 1027238, N° 2 - 1027239, N° 3 – 1027240 /// le lieu unique Licences N° 1-1046904, N° 2-1046905, N° 3-1046906


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Couverture / P01 n Sommaire / P04 n Ours / P06 n Tendances / P12 n Cultures / P22 n Une ville ailleurs / 62 Custom des titres / P08, 10, 17, 25, 30, 35, 38, 43, 47, 52, 59, 60. PHOTO / TANGUI JOSSIC POUR KOSTAR

On ne vous apprend rien en disant que c’est l’hiver. Même s’il n’est pas toujours trop rigoureux, Charlotte Hemery s’est placée dans une démarche d’attente du printemps et d’envie de soleil. « Pour habiller Kostar, j’ai opté pour un maximum de jaune et une gamme de bleu et vert ». Nantaise, Charlotte dessine depuis toujours. D’abord une formation de management, puis une école de stylisme avant d’intégrer MJM Graphic Design pour traduire au digital le principe du dessin à la main auquel elle est attachée. n De son travail, elle parle peu : « j’essaie de rester dans un univers poétique qui me correspond, j’aime le grain, le pastel et je fonctionne à l’intuition ». Dans sa contribution à Kostar, on retrouve son goût pour la nature, le végétal et les grands espaces. « J’ai voulu fleurir Kostar à travers l’histoire de cette petite dame qui arrive à vélo et cultive son jardin. » Des mains multiples sont apparues un peu partout dans ses dessins : « Ce sont des instruments qui permettent d’aller vers les gens, de découvrir et d’appréhender le monde plus facilement ». Si elle avoue un côté rêveuse et même un peu de naïveté, l’histoire de Charlotte s’écrit maintenant plus sérieusement sous l’étiquette Maison Bernie. « J’ai préféré ce terme à celui de studio, il me semble aussi plus familial. » n INSTAGRAM WWW.INSTAGRAM.COM/ MAISONBERNIE/ BEHANCE WWW.BEHANCE.NET/MAISONBERNIE ETSY WWW.ETSY.COM/FR/SHOP/ MAISONBERNIE PA G E 0 8

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U N E P E R S O N N A L I T É À L A M O D E PA R L E D E M O D E

« JE NE POURRAIS PAS M’HABILLER N’IMPORTE COMMENT » INTERVIEW / PATRICK THIBAULT

PHOTO / F. TIJOU

Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? n J’ai plus le costume du technicien et de l’aventurier que celui du créatif. Je cherche des vêtements et des chaussures un peu techniques qui permettent d’être à l’aise en ville et d’escalader une montagne.

À qui voudriez-vous tailler un costard ? n Aux douanes argentines. Je suis resté bloqué deux semaines et j’ai dû payer des bakchichs pour récupérer ma caravane. Quel est le comble du chic ? n Avoir la classe et pouvoir traverser le Sahara avec ce qu’on a sur soi. Des tenues super pratiques !

Comment choisissez-vous votre costume de scène ? n Ça doit être un T-shirt confortable, minimaliste en terme de graphisme pour que ça se mêle à la scéno. J’aime la marque anglaise Finisterre qui produit des vêtements techniques, stylés, recyclables et écolos. Je craque pour le côté graphique de Cos. Quel rapport entretenez-vous avec la mode ? n J’aime les défilés de créateurs, la haute couture. C’est un art de la création plastique plus que du prêt-à-porter. Je ne pourrais pas m’habiller n’importe comment mais je ne crois pas que je m’intéresse plus que ça à ce qui est à la mode et à ce qu’il faut porter en ce moment. Pensez-vous être à la mode ? n Non, puisque je ne porte pas de claquettes avec des chaussettes ! Être à la mode, c’est quoi pour vous ? n Réussir à surfer sur les tendances sans avoir l’air de quelqu’un qui copie les styles. Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Ça peut paraître présomptueux mais je ne crois pas. Avez-vous déjà pris des vestes ? n Forcément. Ça peut mettre pas mal d’embûches mais ça ne m’a jamais totalement empêché d’avancer. Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ? n Des chaussures tout terrain et des running pour quand j’ai la force. Des vêtements, costauds et passe-partout. Un enregistreur, un ordi pour le live, un autre pour composer, deux casques. Une gourde pour éviter les bouteilles plastiques, une flopée d’adaptateurs et de câbles. Mon appareil photo argentique et un stabilisateur de téléphone pour filmer de manière fluide. Si j’ai la place pour mes palmes, masque et tubas, c’est le must ! PA G E 0 1 0

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Vous auriez pu dire une caravane… n OK, le comble du chic pour un musicien est bien d’avoir une caravane pour composer, surtout si elle est autonome en énergie solaire. Un penchant pour le vintage ? n Pas particulièrement. Si ma caravane est plus vieille que moi, l’intérieur est moderne. Mais j’ai une passion pour le design américain des années 70. Elle a la gueule d’un vaisseau spatial ou d’un avion. Le comble du mauvais goût ? n Mettre un jogging avec une veste en cuir. Soit on fait de la moto, soit on fait du yoga. Quelle personnalité voudriez-vous relooker ? n Gérard Depardieu parce qu'il y a du challenge. Pour rester dans l’extravagance, je lui mettrais une doudoune actuelle mais fluo avec un gros bonnet jaune, fluo aussi. Et des sneakers un peu techniques. Quel a été votre premier T-shirt d’artiste ? n Wax Taylor. Avec Massive Attack, il est de ceux qui m’ont amené à l'électro. Joy Division aussi, presque plus pour le graphisme que pour la musique.

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Qui rêveriez-vous de déshabiller ? n Je n’ai pas de fantasme de célébrité. Ça va paraître naïf mais ma copine que j’ai rencontrée en voyage. n THYLACINE NOUVEL ALBUM : ROADS VOL. 1. L’ÉTAGE, RENNES, 28 FÉVRIER ; LE CHABADA, ANGERS, 1ER MARS ; STEREOLUX, NANTES, 16 MARS.


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PHOTOS ADELINE PRAUD, MODÈLE ET CHORÉGRAPHIE VIRGINIE CLÉNET

CONTRIBUTEURS DU CAHIER TENDANCES BARBARA LE GUILLOU, CHRISTOPHE MARTIN, PATRICK THIBAULT

Design en ballet Mélanie Clénet développe un travail de design textile autour de la corde. Elle vient de présenter au salon Maison & Objet sa nouvelle collection de pièces et matières murales, de luminaires, tapis, plateaux et divers contenants… On aime beaucoup sa créativité qui mêle véritablement le sens pratique à une vraie fibre artistique. Jetez un œil sur son site et voyez comment elle chorégraphie et met en scène sa collection. Adopter un de ses ouvrages en cordes cousues, c’est mettre sens dessus dessous son intérieur pour le voir, le penser et le vivre différemment. Si elle dit que chacun de ses pièces est silencieuse, elle n’est pourtant pas sans langage. Sans la forêt, Bâtons sombres, Points suspendus, Langue d’eau, Parade, Grand paon de nuit… peuplent cet univers de pièces uniques qui s’imposent comme autant de sculptures. n MÉLANIE CLÉNET EN VENTE ATELIER MANDARINE, BREST, ATELIER DU PETIT PARC, NANTES. PA G E 0 1 2

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LUDOVIC POUZELGUES / LULUROUGET © KRISTO

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Pluie d’étoiles Le Guide Michelin 2019 a salué la progression de la gastronomie dans la zone de Kostar. Si Thierry Drapeau de La Chabotterie est passé de 2 à 1 macarron, Hugo Roellinger du Coquillage à Cancale rejoint le club des 2 étoiles. La Bretagne et les Pays de la Loire comptent désormais 7 restaurants étoilés de plus. Ludovic Pouzelgues enfin récompensé pour LuluRouget à Nantes, Virginie Giboire pour Racines à Rennes, Gaëtan Morvan de Lait Thym Sel à Angers (voir interview en pages suivantes). Mais aussi Julien Hennote pour Le Pourquoi pas de l’hôtel Castelbrac à Dinard, Marc Briand de L’Anthrocyane à Lannion, Lætitia et Stéphane Cosnier de Côté cuisine à Carnac et Nolwenn Corre de L’Hostellerie de la Pointe Saint-Mathieu à Plougonvelin. De quoi redonner un peu de couleur et d’espoir à la gastronomie régionale. Il y a du monde sur les rangs pour la prochaine édition. n PA G E 0 1 4

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LAIT THYM SEL INTERVIEW ET PHOTOS / CHRISTOPHE MARTIN POUR KOSTAR

Avec un nom qui sonne comme l’énoncé sommaire d’une formule magique, le restaurant de Gaëtan et Fanny Morvan révèle un savoir-faire précis et créatif. Niché dans le quartier historique de la Doutre à Angers, la maison vient de décrocher son étoile. Après que nous ayons décidé de parler de ces talents. Sa déclinaison unique de sept plats dévoile des assemblages subtils et délicats au service d’une cuisine aussi brute que raffinée. On commence par quoi ? n Un navet, qui provient de La Ferme d’Artaud*, cuit dans une marinade à base de jus de safran et vin de la région. On le traite ici comme une viande, accompagné d’une crème de maïs avec un jus à base d’œufs de harengs qui apporte cette note fumée au plat. Une moutarde à l’ancienne pour le peps, un petit riz soufflé pour le croquant et pour le petit côté "viandard", une tuile de chorizo.

« LES CHEFS SONT COMME DES ATHLÈTES DE HAUT NIVEAU, TOUJOURS À 100% » C’est une belle entrée en matière, qui met le produit à l’honneur… n Ici, le navet qui, a priori, n’est pas un légume roi est placé au cœur de l’assiette. C’est la pleine saison, on travaille en collaboration étroite avec notre maraîcher, qui nous offre des légumes à l'apogée de leur fraîcheur et de leur maturité. C’est notre premier interlocuteur et nous sommes les transmetteurs. C’est la base de notre métier, transformer un produit de qualité, le mettre en valeur, sublimer ces pièces rares. Comment composez-vous les plats ? n Nous faisons la cuisine que nous aimons, c’est très intuitif. Nous faisons aussi en fonction de l’approvisionnement. On aime chanPA G E 0 1 7

ger la carte régulièrement, on ne veut pas tomber dans la routine. Nous aimons suivre nos envies. On part toujours du produit et on articule une histoire autour. On fait des essais. Quelles sont vos inspirations ? n On travaille actuellement sur une betterave que l’on associe à une pomme d’Anjou, un lait Ribot et une mousse de chèvre. Nos inspirations sont simples, disons même élémentaires. Ça part d’un souvenir d’enfance, un classique que l’on revisite. On peut aussi associer des couleurs. Après, nous considérons, qu’avec un peu de technique, tous les produits de saison se combinent facilement entre eux. La nature est plutôt bien faite… Il y a aussi un goût prononcé pour les matières brutes… n C’est vrai en cuisine mais le contenant est, pour nous, tout aussi déterminant. C’est pour cela que nous avons confié la réalisation de nos services à la créatrice de céramiques Elodie Meirsman*. On lui fait totalement confiance, elle connaît notre cuisine, on s’adapte à ce qu’elle nous propose. Le végétal est souvent à l’honneur, est-ce que la cuisine végétarienne vous tente ? n Même si on peut considérer le légume comme central dans la composition d’un

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plat, nous n’avons pas de parti pris végétarien. Nous respectons les régimes de chacun mais ce n’est pas notre univers. On aime la viande, on l’assume. Nous ne pourrions pas décliner sept plats autour du végétal. C’est un jeu d’équilibre, de textures, de goûts et de techniques.

« LES ÉTOILES EN CUISINE, C’EST UN PEU LE GRAAL. » Pourquoi 7 plats, un chiffre magique ? n L’équilibre parfait, non ?! Gaëtan, comment êtes-vous venu aux fourneaux ? n J’ai découvert la cuisine très tôt, il y avait deux voies qui s’offraient à moi, la cuisine ou le sport, deux passions qui ont pour moi beaucoup de points communs. Les chefs sont comme des athlètes de haut niveau, toujours à 100 %. On n’a pas le droit à l’erreur. Avant chaque service, il y a une pression qui monte, une adrénaline… avec beaucoup de remise en question et des victoires. PA G E 0 1 8

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Comment avez-vous pu choisir ? n Ça s’est imposé à moi. J’avais besoin d’un cadre, de repères et j’ai trouvé avec la cuisine une famille. C’est le chef Jean-Marie Lepeltier, de L’Hoirie, qui m’a mis le pied à l’étrier. C’est quelqu’un qui sait offrir leur chance aux jeunes et qui leur permet de pouvoir réaliser leurs rêves. Quelles brigades avez-vous ensuite intégré ? n J’avais besoin de me confronter à de grandes maisons. Michel Guérard, à Eugénie-Les-Bains, m’a donné ma chance. Chez lui, j’ai appris l’exigence et la précision d’un 3 étoiles. Je passais tout mon temps en cuisine, je ne sortais pas. J’ai évolué à différents postes pendant 2 ans pour finir chef de parti à 20 ans. J’ai beaucoup retenu de sa cuisine. Je suis rentré au Louis XV chez Alain Ducasse à Monaco. Tu repars à zéro. J’avais la barbe et les cheveux longs et j’ai du tout raser. C’était l’armée, il y avait moins de place pour évoluer ou s’affirmer.


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Il y a eu aussi Laurent Saudeau du Manoir de la Boulaye ? n Oui, j’y ai retrouvé un esprit de famille, j’avais besoin de me sentir soutenu et accompagné dans ma démarche. J’ai découvert une cuisine très technique et créative. Il y a eu aussi Alexandre Bourdas à Honfleur dont je garde la sensibilité et la philosophie.

« J'AI BESOIN DE DÉFIS. » Après avoir fait ses gammes, comment on décide de passer aux commandes ? n J’avais besoin d’abord de prendre une place de chef, pour apprendre à gérer tous les aspects du métier, de la création à la gestion. J’ai pris poste à l’Impérial Palace à Annecy où j’ai rencontré Fanny. Nous sommes partis ensemble à Shanghai pour l’ouverture d’un restaurant dans une autre culture, d’autres exigences. Puis un passage dans le Jura, pour une nouvelle aventure, une ouverture à gérer de A à Z. PA G E 0 2 0

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Vous avez été nommé Jeune espoir 2019 par le guide Gault et Millau, qu’attendezvous des récompenses ? n On fait évoluer les choses à notre rythme, mais j’ai besoin de défis. J’avoue mon ambition de décrocher une étoile Michelin, même si c’est souvent mal perçu. C’est avant tout un moteur, un but, une compétition personnelle. On fait beaucoup de sacrifices pour ce métier, les étoiles en cuisine, c’est un peu le Graal, c’est comme remporter un match ou une compétition. n LAIT THYM SEL 65 RUE BEAUREPAIRE, ANGERS.

Interview réalisée avec l’obtention de la première étoile au Guide Michelin 2019. * La Ferme d’Artaud, Artisans de la Terrre, La Chapelle-Saint-Sauveur. * Elodie Meirsman (LOCERAMIC), La Pointe, Bouchemaine.


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RÉDACTEURS DU CAHIER CULTURES VINCENT BRAUD, MATTHIEU CHAUVEAU, FÉDELM CHEGUILLAUME ANTONIN DRUART, PATRICK THIBAULT

Carrément Bardem !

Il arrivera tel le messie pour célébrer le printemps à Nantes ! Mais oui, vous avez bien lu, Javier Bardem, star internationale s’il en est, sera l’invité d’honneur du prochain Festival du Cinéma espagnol de Nantes. Après la tornade Rossy de Palma il y a deux ans, comment espérer meilleur cadeau pour la 29e édition. Outre l’hommage qui lui sera rendu à travers une sélection de ses films qu’il a lui-même choisi, on retrouvera les différentes compétitions. Elles mettent en avant les sorties de l’année en Espagne. Le thermomètre montera encore de quelques degrés pour le cycle cinéma-flamenco qui permettra de faire le grand écrat entre cinéma d’hier et d’aujourd’hui. Et comme toujours, un maximum d’acteurs et cinéastes au rendez-vous de Nantes avec l’ambiance qui va avec. Muy caliente. n FESTIVAL DU CINÉMA ESPAGNOL, NANTES, SAINT-NAZAIRE ET 44, 28 MARS AU 7 AVRIL.

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ACTUS

Les mots qui font du bien CHRISTINE ANGOT © JEAN-LUC BERTINI FLAMMARION

Sitôt terminé Jardins d’hiver, le festival littéraire des Champs Libres à Rennes, on embarque pour Atlantide. Sous-titré Les mots du monde à Nantes, le festival littéraire présente sa deuxième programmation signée Alain Mabanckou. Le directeur artistique en pleine promo de son dernier opus a convié du beau monde. De Christine Angot à Valérie Zenatti, il égrène l’abécédaire de la littérature mondiale en n’oubliant pas les coups de cœur encore trop méconnus. Ainsi, on aura plaisir à retrouver Sefi Atta, In koli Jean Bofane, Adrien Bosc, Estelle-Sarah Bulle, Souleymane Bachir Diagne, Carsten Jensen, Natasha Kanapé Fontaine, Shih-Li Kow, Dany Laferrière, Lola Shoneyin, Chantal Thomas, Zoé Valdés… Ils sont là pour échanger lors de rencontres thématiques ouvertes au public, au lieu unique mais aussi dans les librairies de la ville. Sans oublier la soirée consacrée à la censure. n

DR

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Le Fair[e] !

C’est donc parti : les six chorégraphes réunis au sein du collectif Fair[e] ont succédé à Boris Charmatz. À la tête du Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne dont ils ont repris l’ancienne appellation CCNRB, ils entendent proposer une vision différente de la danse contemporaine et expérimenter une nouvelle gouvernance. Bouside Ait Atmane, Johanna Faye, Ousmane Sy (alias Babson), Linda Hayford, Saïdo Lehlouh et Iffra Dia ont tous des démarches artistiques individuelles mais aiment se retrouver au sein du collectif. « Ça n’est pas parce qu’on vient du hip-hop que nous ne sommes que hip-hop » lance Ousmane Sy. Aidés par leurs deux complices de toujours Céline Gallet et Marion Poupinet, ils préparent un week-end d’ouverture du 3 au 5 mai. L’heure est à la multiplication des collaborations. Et comme disait un acteur-chanteur sympathique, le dire c’est bien mais le Fair[e], c’est mieux. n CCNRB, RENNES

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MUSIQUE / ENTRETIEN

Le passeur INTERVIEW / PATRICK THIBAULT

PHOTO / DR

Producteur de l’émission En pistes ! en duo avec Émilie Munera sur France Musique, Rodolphe Bruneau-Boulmier est aussi compositeur, directeur du festival Muse & Piano au Louvre Lens. Fidèle à La Folle Journée depuis 2006, il sera cette année récitant dans un concert intitulé Rêve d’Orient. Rencontre.

Qu’est-ce qui se cache derrière ce programme intitulé “Concert-lecture Rêve d’Orient” ? n C’est une sorte de carte postale de la musique fin XIXe-début XXe, au moment où les artistes, peintres et compositeurs, se sont passionnés pour l’Orient. Ça va de pair avec une pensée politique. C’est ce moment où les compositeurs et peintres comme Fromentin vont dans le Sahara pour raconter ce rêve de lumière et d’Orient. On a aussi ça en Europe avec l’Andalousie, à la fois musulmane, chrétienne et juive.

« LA FOLLE JOURNÉE EST UN MODÈLE DANS LA MANIÈRE DE PENSER LE CONCERT. » Vous êtes récitant et Marie-Catherine Girod est au piano… n On l’a fait souvent. Je n’aime pas trop le terme de concert-lecture. Il y a des textes que j’ai écrits, des citations littéraires mais ça n’est pas une conféPA G E 0 2 5

rence. Plus un concert avec un côté objet non identifié. La musique étant un art abstrait, ça rassure d’avoir une sorte de médiateur, de passeur. Il y a quelque chose de l’ordre de l’intime. Le terme de passeur, est-ce que ça résume l’ensemble de vos activités ? n Oui je crois. Je suis passeur entre les différentes musiques, je la vis de l’intérieur en temps que compositeur. Je suis passeur auprès du grand public, auprès des interprètes à travers le festival que j’organise. Ensuite, je la vois de l’extérieur lorsque je fais la promotion des musiques de notre temps. J’aime avoir les mains dans le cambouis et contrôler tous les facteurs jusqu’au concert. Quel regard portez-vous sur La Folle Journée ? n C’est le plus grand événement musical que je connaisse, le plus chaleureux,

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MUSIQUE / ENTRETIEN

le plus joyeux, le plus ambitieux, le plus audacieux. C’est un modèle. La Folle journée est un modèle dans la manière de penser le concert, en lien avec notre époque qui veut des concerts plus courts. La proximité artistes-public est exceptionnelle. René Martin présente des œuvres qu’on n’entend pas ailleurs. Il y a eu là une petite révolution. Comment définissez-vous votre émission En pistes ? n C’est une émission d’actualité du disque. La présenter en duo est assez rare et nous permet d’être plus naturels. Le ton est assez nouveau. C’est une émission faite par des passionnés pour des curieux et passionnés. On dit que le disque est mort et on n’en a jamais autant reçus. Nous montrons que le paysage musical est extrêmement divers et varié.

« IL N’Y A JAMAIS EU AUTANT DE SUPER MUSICIENS. » Comment fait-on pour présenter une émission à deux ? n On se connaît très bien avec Émilie et on essaie de garder la fraîcheur. Nous travaillons chacun de notre côté et découvrons en même temps que l’auditeur ce que l’autre va dire. Nous prenons énormément de plaisir. Comment avez-vous découvert la musique ? n Je ne suis pas d’une famille musicienne mais il y avait un piano à la maison. J’y suis allé naturellement en commençant par le jazz. Le piano était mon moyen d’expression le plus adapté. Adolescent, mes parents m’ont poussé et j’ai eu la chance d’avoir d’excellents professeurs. Quelles sont les qualités d’un bon producteur pour France Musique ? n Transmettre sa passion, faire qu’elle soit au centre de tout, que rien ne puisse empêcher sa transmission. À l’heure où on a accès au net, le rôle n’est plus d’expliquer la musique mais d’attiser la curiosité. Nous sommes plutôt des portevoix. C’est comme une immense playlist dans laquelle chacun doit se retrouver. Il nous faut donner envie, faire entrer la musique.

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Compositeur, comment définissez-vous votre musique ? n C’est une musique du paysage. Le paysage est vraiment important car il manque souvent la dimension musicale quand on parle du paysage. Ça peut être un paysage intérieur, extérieur, parfois urbain… Le paysage permet de perdre ses repères. Vous êtes originaire de Laval et vous êtes monté à Paris pour vos études sans jamais repartir, qu’est-ce que ça dit de notre monde musical ? n Beaucoup de choses se passent sur Paris. Il y a 20 ans, il n’y avait que deux CNSM : Paris et Lyon. Aujourd’hui, le milieu musical est plus varié. Quel regard portez-vous sur la musique aujourd’hui ? n C’est un milieu très subventionné, très aidé mais on est un peu inquiet du public : il va falloir le reconquérir. Il n’y a jamais eu autant de super musiciens, peut-être va-t-il falloir changer les habitudes de concert. J’ai bon espoir, je reste serein. Si je vous demande de citer trois compositeurs et trois interprètes, quels noms me donnerez-vous ? n En ce moment Chopin, Albeniz et Bach. Et côté interprètes, trois qui sont à La Folle Journée : Anne Queffelec qui est un peu ma marraine dans la musique. Claire-Marie Le Guay qui a été une de mes interprètes. Et un jeune car je m’intéresse beaucoup à la jeune génération : Tanguy Williencourt. n EN PISTES, DU LUNDI AU VENDREDI, 9H-11H SUR FRANCE MUSIQUE. CONCERT LECTURE AVEC MARIE-CATHERINE GIROD (FÉLICIEN DAVID, ALBÉNIZ, DEBUSSY, HAHN, SCHMITT). DIMANCHE 3 FÉVRIER À 13H15, SALLE CIC, NANTES. CONFÉRENCE LA CARTE POSTALE EN MUSIQUE OU L’ART DE NOTER LES VOYAGES, SAMEDI 2 FÉVRIER À 12H30. LA FOLLE JOURNÉE DE NANTES 30 JANVIER AU 3 FÉVRIER LA FOLLE JOURNÉE DE NANTES EN RÉGION 25 AU 27 JANVIER


“Prodigieux” Le Figaro

“Magique” L’Express

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MARDI 5 MARS 2019 CITÉ DES CONGRÈS - NANTES

= +

SCÈNE NATIONALE

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Pascal Pique Eva Prouteau Sofia Teillet Ecole d’art et de design de Valenciennes École supérieure des beaux-arts TALM - Angers


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MUSIQUE

À chacun son flow

HIP OPsession continue pour sa quinzième édition de (dé)montrer les multiples facettes d'un genre musical (mais pas que) en perpétuelle évolution. Faut-il le rappeler, la France est un des plus gros consommateurs de hip-hop après les États-Unis. Certains considèrent que le rap est même en train de devenir la variété de demain. En la matière, HIP OPsession avait frappé fort l'an dernier en programmant Roméo Elvis, modèle de rappeur variéto-compatible. Cette année, le festival nantais se recentre sur un rap plus pur, tout en mettant l'accent sur sa diversité. Générationnelle d'abord, avec d'un côté aussi bien la nouvelle jeune sensation parisienne PLK que l'indéboulonnable (et touche-à-tout) Disiz qui, s'il a perdu depuis belle lurette son qualificatif de La Peste, n'en demeure pas moins percutant. Géographique aussi, puisque si la scène française est particulièrement bien représentée (les valeurs montantes Kikesa, Gros Mo, Infinit’, Alpha Wann...), on note également la présence de vétérans US (Sadat x & El Da Sensei), d'une figure queer d'Afrique du sud (Dope Saint Jude) ou d'une rappeuse belge nourrie de soul/ funk (Blu Samu, notre coup de cœur)... Mais HIP OPsession, c'est aussi des battles, des tables rondes, des conférences, des projections et des expos. En la matière, impossible de rater les graffitis et dessins de Grems, alias Michaël Eveno, qui signe l'affiche du festival, mais aussi le total relookage du QG du festival, rue des Pénitentes. n

DOPEST JUDE © DR

HIP OPSESSION, NANTES ET AGGLO, 14 FÉVRIER AU 3 MARS.

Jeux psychédéliques d'hiver

Au moment où l'on écrit ces lignes, la Route du Rock sort un grand nom de son chapeau pour l'été prochain : la référence absolue de psychédélisme des années 2010, Tame Impala. Événement auquel la collection hiver du festival malouin nous prépare idéalement avec au moins deux pointures de la musique planante d'aujourd'hui : Jacco Gardner et TOY. Également à l'honneur en février, deux références de la chanson indé hexagonale : la valeur sûre Dominique A (quasiment l'inventeur du genre) et l'étoile montante Flavien Berger. Mais aussi, et surtout, une vraie bête de scène en la personne d'Anna Calvi, de retour avec un surprenant disquemanifeste queer et féministe. n ROUTE DU ROCK COLLECTION HIVER, RENNES, 19 AU 21 FÉVRIER ; SAINT-MALO, 22 ET 23 FÉVRIER. PA G E 0 2 8

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ANNA CALVI © MAISIE COUSINS

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© SASHA TEBOUL

MUSIQUE

Allumez le Feu !

Cinq camarades bien nés du lycée Louis-le-Grand partageant un bon goût assuré, tant musical (Television, The Velvet Underground...) que littéraire (Lautréamont, Apollinaire...), créent leur groupe de rock. Sur le papier, Feu ! Chatterton avait tout pour agacer. Sur disque, il faut avouer que la formule charme dès le premier album, en 2015, impression confirmée avec l'excellent L'oiseleur, sorti l'an dernier. Mais c'est sur scène que Feu ! Chatterton emporte définitivement notre adhésion. Le chant au lyrisme assumé de son chanteur charismatique Arthur Teboul y fait des étincelles. n FEU ! CHATTERTON, QUAI DES RÊVES, LAMBALLE, 1ER FÉVRIER ; CENTRE CULTUREL JACQUES DUHAMEL, VITRÉ, 2 FÉVRIER ; CHABADA, ANGERS, 15 MARS ; QUAI DES ARTS, PORNICHET, 16 MARS ; LES ÉMANCIPÉS, ECHONOVA, SAINT-AVÉ, 21 MARS.

La génération Uber se paye le Taxi

"Explicit Lyrics", comme l'annoncent les pochettes de disques de rap US. Soit, les trois post-ados de Therapie Taxi osent des paroles comme "Tu joues à la nympho / Avec ta chatte tu fais un concerto." Mais ils enchaînent sans complexe avec un refrain faisant rimer "yeux bleus" et "amoureux"… Mi-trash, mi-romantique, l'univers du trio parisien agace ou emballe dès la première écoute. On ne peut cependant que lui reconnaître un talent pour les mélodies électro-pop qui accrochent, pour le "hit sale" (du nom de leur premier album) finalement pas si infréquentable. n DR

THERAPIE TAXI, LE CHABADA, ANGERS, 6 MARS ; L’OASIS, LE MANS, 7 MARS. PA G E 0 2 9

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MUSIQUE / TÊTE DE SÉRIE

Power folk PAR / BARBARA LE GUILLOU

PHOTO / FRANK LORIOU

Avec Square One, ce premier disque sous l’identité de Gaume, le songwriter espère avoir trouvé sa route. Entre la folk, la pop et le rock ou plus précisément du côté des trois réunis. Avec un optimisme et une énergie contagieux. Roman est entré en musique « presque par hasard » ! Il a 16 ans dans le Sud de la France et un ami de son père, musicien, stocke sa guitare électrique chez eux le temps de son déménagement. « Je l’ai apprivoisée et trois mois plus tard, je me suis acheté la mienne » explique le garçon qui ne sait pas bien ce qu’il aurait pu faire d’autre s’il n’avait pas été musicien. n Il arrête le cursus normal des études, intègre une école de musique pour un an à Nancy et le Centre franco américain. « Après j’ai joué à Paris, partout ou presque, dans les rades, dans la rue jusqu’à accompagner quelques chanteuses américaines ». C’est là qu’il commence à composer : « j’ai compris que je n’avais pas le talent technique d’une guitare héros et ceux que j’admire sont les compositeurs. » n Revenu à Nantes où il est né, Roman s’appelle Gaume qui n’est autre que son vrai nom. « J’ai PA G E 0 3 0

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tourné sous le nom de Roman Electric band mais ça le faisait moyen ». Son premier disque sous cette nouvelle identité est donc placé sous le signe des retrouvailles avec lui-même. « J’essaie de faire de belles chansons, j’étale mes états d’âmes de manière poétique. » Tout est en anglais parce que ses références sont presque toutes anglaises. « J’aime les Beattles, Arctic Monkeys, Blur et Oasis. » S’il est plus dans les ballades folk bien ciselées avec Soothing as a Hurricane, Under a vow of silence ou A little affair, il retrouve l’énergie du rock dans des titres comme You have changed et Yeah, well !… : « J’ai un côté rocker, je suis rock ans folk ! » n GAUME, SQUARE ONE, SORTIE 1ER FÉVRIER. RELEASE PARTY AVEC PLEIN D’AMIS ET DJÜDJÜ EN PREMIÈRE PARTIE, STEREOLUX, NANTES, 2 MARS.

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le lieu unique Centre de culture contemporaine de Nantes

danse

Christos Papadopoulos Ion 27+28 mars théâtre

Dimitris Karantzas Rob 2+3 avril

13 — 14 mars

musique

Zad Moultaka Gilgamesh épopée 6 avril

Danse

Saison Sèche

Rob © Andreas Simopoulos

Phia Ménard Compagnie Non Nova

Un printemps Athénien au lieu unique quai Ferdinand Favre, Nantes / lelieuunique.com

Photo © Danny Willems


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MUSIQUE

Du col blanc au col bleu

On l'a découverte en 2015, indissociable d'une tenue noire et blanche à col Claudine, qui nous avait donné l'idée d'un K de Kostar. L'an dernier, Jain a signé son retour en combinaison type bleu de travail… Métamorphose radicale d'une des chanteuses les plus stylées de sa génération ? Pas vraiment, la Jain nouvelle version est toujours habillée par agnès b. et Souldier, son deuxième album est dans la droite lignée de son précédent, renfermant une musique globe-trotteuse et fière de l'être, lumineuse mais moins détachée qu'elle n'en a l'air (évocation de peines de cœur, mais aussi des attentats de Paris et Orlando). n DR

JAIN, LE LIBERTÉ, RENNES, 7 MARS ; ARENA, BREST, 8 MARS ; ARENA LOIRE, TRÉLAZÉ, 9 MARS ; ZÉNITH, NANTES, 4 MAI.

Fidèle rescapé

Ils ne sont pas si nombreux, les chanteurs à se remettre en question à 50 ans passés. Malgré un timbre de voix éraillé inchangé depuis le classique Boire en 1995, Miossec fait partie de ce club très fermé. Après un Mammifères qui sortait par surprise violons tziganes et accordéons bastringues, le Brestois a enfoncé le clou en exhumant une Elka, boîte à rythme italienne datant de l'ère prénumérique. Les Rescapés est ainsi un disque tout à la fois électronique, organique (comme toujours chez Miossec) et groovy (comme jamais chez Miossec). D'où émerge une de ses plus belles compositions : Les infidèles. n

MIOSSEC © JULIEN T HAMON

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MIOSSEC, CHABADA, ANGERS, 14 MARS ; ECHONOVA, SAINT-AVÉ, 15 MARS ; LA CARÈNE, BREST, 16 MARS ; STEREOLUX, NANTES, 27 MARS ; NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 19 AVRIL ; LA CITROUILLE, SAINT-BRIEUC, 20 AVRIL. PA G E 0 3 2

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MUSIQUE

Six cordes ou rien...

© FRANK LORIOU

Il a joué au Carnegie Hall à New York et dans le Tchaïkovski Hall à Moscou… Le 30 mars, il pourra ajouter l’Auditorium William Christie des Herbiers. Thibault Cauvin a passé le cap des 1 200 concerts dans plus d’une centaine de pays. Ce prodige de la guitare classique se joue des pièges de Scarlatti ou de Vivaldi dont il transcende les œuvres. Il aime aussi bousculer les genres, travaillant par exemple avec Matthieu Chedid, Didier Lockwood ou Thylacine dans son dernier album. Bref, un concert événement. n THIBAULT CAUVIN, AUDITORIUM WILLIAM CHRISTIE, LES HERBIERS, 30 MARS.

et aussi MUSIQUE GORAN BREGOVIC ET L’OSB, ARENA, BREST, 31 JANVIER ; LE LIBERTÉ, RENNES, 1ER FÉVRIER. CADILLAC (STUPEFLIP CROU), STEREOLUX, NANTES, 31 JANVIER ; LA NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 16 FÉVRIER. IBEYI, LES ARCS, QUÉVEN, 31 JANVIER ; LA CARÈNE, BREST, 1ER FÉVRIER ; THÉÂTRE SAINT-LOUIS, CHOLET, 8 FÉVRIER.

JUNGLE, STEREOLUX, NANTES, 26 FÉVRIER. GRAND BLANC, LA CITROUILLE, SAINT-BRIEUC, 28 FÉVRIER ; NOVOMAX, QUIMPER, 1ER MARS. LORD ESPERANZA, ANTIPODE, RENNES, 7 MARS ; 6 PAR 4, LAVAL, 22 MARS. GAËTAN ROUSSEL, TETRIS, LE HAVRE, 7 MARS ; LA CARÈNE, BREST, 8 MARS ; MYTHOS, RENNES, 29 MARS.

EXTENDED VOX, ERWAN KERAVEC ET LES CRIS DE PARIS, LE QUARTZ, BREST, 1ER FÉVRIER ; LIEU UNIQUE, NANTES, 2 FÉVRIER.

OLAFUR ARNALDS, TNB, RENNES, 8 MARS.

RADIO ELVIS, STEREOLUX, NANTES, 6 FÉVRIER ; LE CHABADA, ANGERS, 28 FÉVRIER ; CAP CAVAL, PENMARC’H, 1ER MARS.

NUSKY + KIKESA, NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 8 MARS. AVISHAI COHEN, JAZZ À L’ÉTAGE, LIBERTÉ, RENNES, 9 MARS.

MINIMALIST DREAM HOUSE QUARTET (KATIA & MARIELLE LABÈQUE, BRYCE DESSNER, DAVID CHALMIN), LIEU UNIQUE, 8 FÉVRIER.

GEORGIO, LE CHABADA, ANGERS, 9 MARS ; LIBERTÉ, RENNES, 4 AVRIL ; STEREOLUX, NANTES, 5 AVRIL ; LA CARÈNE, BREST, 6 AVRIL.

BARBARA CARLOTTI, MAGNÉTIQUE, QUAI DES ARTS, PORNICHET, 8 FÉVRIER.

APOLLO BROWN (THE LEFT), LA CITROUILLE, SAINT-BRIEUC, 9 MARS.

KO KO MO, ESPACE BEL AIR, SAINT-AUBIN-DU-CORMIER, 8 FÉVRIER ; CARRÉ D’ARGENT, PONTCHÂTEAU, 1ER MARS ; FUZZ’YON, LA ROCHE-SUR-YON, 14 MARS ; NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 21 MARS ; BOUGE TON CUBE, LAUZACH, 22 MARS. CHILLY GONZALES, SOLO PIANO III, CITÉ DES CONGRÈS, NANTES, 12 FÉVRIER ; OPÉRA, RENNES, 13 FÉVRIER. MASSIVE ATTACK, ZÉNITH, NANTES, 13 FÉVRIER.

LUCKY PETERSON, NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 12 MARS ; LA CARÈNE, BREST, 13 MARS, VIP, SAINT-NAZAIRE, 14 MARS. ARTHUR H, ESPACE CULTUREL ARMORICA, PLOUGUERNEAU, 9 MARS ; L’ÉTAGE, RENNES, 14 MARS ; PÔLE CULTUREL DES COËVRONS, EVRON, 15 MARS ; ESPACE DELTA, PLEURTUIT, 16 MARS. EDDY DE PRETTO, ZENITH, NANTES, 15 MARS ; LE LIBERTÉ, RENNES, 16 MARS.

FLAVIEN BERGER, STEREOLUX, NANTES, 14 FÉVRIER, LA ROUTE DU ROCK HIVER, NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 22 FÉVRIER ; ECHONOVA, SAINT-AVÉ, 4 AVRIL.

MASHROU’ LEILA, STEREOLUX, NANTES, 15 MARS.

BRENDAN PERRY (DEAD CAN DANCE), STEREOLUX, NANTES, 15 FÉVRIER ; LA CARÈNE, BREST, 22 FÉVRIER.

TITI ROBIN, CHABADA, ANGERS, 16 MARS ; LA SOUFFLERIE, REZÉ, 19 MARS.

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SCÈNE

Hip hip hop hourra

R1R2 © BOUSIDE AÏT ATMANE

Bouside Aït-Atmane est l’un des chorégraphes du collectif FAIR(E) qui dirige le Centre Chrorégraphique National de Rennes depuis début janvier. Le hasard de la programmation fait qu’il était présent dans la saison du Triangle dont on connaît le penchant pour la danse hiphop et ses déclinaisons. C’est un spectacle qui mêle la danse hip-hop et le jeu-vidéo avec une bonne dose d’humour et d’autodérision. L’occasion de retrouver sur scène Super Mario, les Lapins Crétins et bien d’autres. Le tout dans un délire d’une virtuosité certaine à l’énergie et à la bonne humeur communicative. n R1R2 START, BOUSIDE AÏT-ATMANE, COMPAGNIE YZ, LE TRIANGLE, RENNES, 7 ET 8 MARS.

SAISON SÈCHE © JEAN-LUC BEAUJAULT

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Mise à nu

Après sa création dans le in au Festival d’Avignon 2018, Saison sèche de Phia Ménard nous arrive en région. On retrouve sur scène 7 femmes en lutte dans un spectacle hybride qui tient de la danse, des arts plastiques, du théâtre, de la performance. Toujours en recherche de formes nouvelles, la Nantaise s’est employée à sortir le corps de sa sexualisation. « Ceux qui veulent voir le sujet le voient », note-t-elle avant d’ajouter : « J’aime la beauté mais pas celle qu’on me vend. » Saison sèche pose la question de la création et de la liberté. Une vraie mise à nu. n SAISON SÈCHE, GRAND T, NANTES, 13 ET 14 MARS ; TNB, RENNES, 20 AU 29 MARS. PA G E 0 3 4

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SCÈNE / TÊTE DE SÉRIE

PRÈS DES YEUX, PRÈS DU CŒUR TEXTE / FÉDELM CHEGUILLAUME

PHOTOS / DELPHINE PERRIN

Auteure, dramaturge et interprète de ses propres textes, Annabelle Sergent est sur tous les fronts lorsqu’ il s’agit de défendre des sujets brûlants. Artiste hyperactive et engagée, l’Angevine se distingue aussi par sa volonté de toucher tous les publics, soucieuse de ne laisser ni les défavorisés, ni les écorchés, ni les plus jeunes de côté. Son nouveau spectacle, Waynak, ne déroge pas à la règle et propose d’entrevoir le monde à travers le regard de deux adolescents, dont l’un porte la mémoire de l’exil. Lili est née en France, quand Naji vient d’un pays en guerre. Dans un échange qui émerge comme une partition, tous deux se découvrent, souvenir après souvenir. Pour dresser ces portraits, « l’écriture s’est nourrie d’immersions auprès d’adolescents primoarrivants, d’auteurs exilés, de journalistes, de documentaires ». Si elle veut avoir un impact, la fiction doit beaucoup au réel. « En 2015, j’ai été très touchée par les attentats. » Ce choc lui donne « la conscience aiguë que notre société occidentale entre dans une nouvelle ère ». Une ère où la redécouverte de l’autre devient nécessité, si l’on veut éviter de se faire happer par l’angoisse. n En sous-texte, la pièce pointe le manque de communication. Or, la parole est primordiale car « celui qui est exilé l’est de son pays mais aussi de sa langue maternelle ». Annabelle Sergent a fait le choix de traduire certains passages du texte en arabe syro-libanais, construisant

les dialogues comme autant de charges poétiques. n L’esthétique minimaliste, essentielle, laissant au langage toute sa place, fait le caractère unique des créations d’Annabelle Sergent. Ici, elle se traduit physiquement par la présence « d’un ponton noir, posé sur un sol noir dont on ne sait si c’est une grève ou un terrainvague… » Espace entre deux mondes, terminus ultime, le théâtre est pour elle le lieu où « les mots et les chiffres circulent, passent les frontières ». La metteure en scène espère une fois de plus montrer que le spectacle jeune public – dont elle se réclame – « peut porter des questions fortes, à résonance sociale ». Saluée par un Molière en 2011 dans cette catégorie, la tournée de Waynak s’annonce déjà comme une belle récompense ! n WAYNAK, LE QUAI, ANGERS, 5 AU 8 FÉVRIER; THÉÂTRE, MORLAIX, 7 ET 8 MARS ; FESTIVAL PETITS ET GRANDS, NANTES, 27 MARS ; ESPACE DES ARTS, PELLOUAILLES-LES-VIGNES, 2 AVRIL. BOTTES DE PRINCE ET BIGOUDIS, CHAMPILAMBART, VALLET, 9 FÉVRIER ; MORTAGNE-SUR-SÈVRE, 19 ET 20 MARS.

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SCÈNE

Des circassiens, un cirque à soi

Cri des circassiens, “Ay-Roop” se scande lors du montage du chapiteau, lors de l’enfoncement des pinces qui maintiennent la toile. Depuis 12 ans, l’association éponyme dresse ses chapiteaux imaginaires aux quatre coins de l’Ille-et-Vilaine, programmant des spectacles originaux et poétiques, loin des performances surannées des grands cirques. n Résolument modernes, les créations de l’équilibriste Rémi Luchez font appel à des matériaux étonnants. Dans Miettes, le fil de fer devient objet malléable et support épineux, pour un spectacle à la fois sensible et vertigineux. Le festival laisse par ailleurs une grande place à l’humour, en invitant le metteur en scène Halory Georger aux côtés du jongleur Martin Palisse, dans un plaidoyer pour l’art aux airs de battle dialoguée. De grands noms s’illustrent aussi ici. Jean-Baptiste André, chorégraphe et contorsionniste, joue pour la 300e fois son premier spectacle, Intérieur nuit, une performance solo en apesanteur. Une fois de plus, c’est la diversité des formes qui frappe et interroge dans cette programmation malicieuse où chacun trouve son compte pour étayer sa propre définition du cirque contemporain. n

MIETTES © PHILIPPE LAURENÇON

FESTIVAL AY-ROOP, RENNES ET 35, 14 AU 30 MARS.

JOUEURS © SIMON GOSSELIN

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Le don du Lillois

Le jeune Julien Gosselin n’a pas fini d’attiser la curiosité des foules. Elles se pressent, toujours plus nombreuses, pour découvrir ses fresques théâtrales tonitruantes et souvent bouleversantes. Celui qui a pour habitude de s’emparer de textes non-dramatiques – Houellebecq en 2013, Bolano en 2016 – amène aujourd’hui au plateau trois œuvres de l’écrivain américain le plus influent de la fin du XXe siècle, Don deLillo. Cette trilogie très actuelle, qui mêle science-fiction et politique et s’intéresse de près au sujet du terrorisme, a été présentée à Avignon en juillet puis à Paris, où elle a connu un succès à la hauteur du projet, tout en démesure ! n JOUEURS / MAO II / LES NOMS, TRILOGIE DON DELILLO PAR JULIEN GOSSELIN, LE QUARTZ, BREST, 16 MARS ; TNB, RENNES, 23 AU 30 MARS. PA G E 0 3 6

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À terre

STÉPHANE THIDET Le Tour du vide

Stéphane Lavoué Prix Niépce 2018

25 janv. 30 mars 2019

Galerie Dityvon Université d’Angers

EXPOSITION 19 JANVIER › 14 AVRIL 2019 CHAPELLE DU GENÊTEIL Rue du Général Lemonnier 53200 Château-Gontier

[BU St Serge] Accès libre | Galerie Dityvon www.univ-angers.fr/culture

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THÉÂTRE AVEC VUE INTERVIEW / PATRICK THIBAULT

PHOTOS / SIMON GOSSELIN

Festen continue sa tournée jusqu’en juin et rencontre un énorme succès partout. Tout juste sorti de l’opéra Hamlet, Cyril Teste s’apprête à mettre en scène Isabelle Adjani dans Opening night, produit par Le Quai à Angers. Rencontre avant la dernière représentation de Festen à Nantes, deux jours avant de démarrer les répétitions au plateau. Quand on voit un de vos spectacles, on est à chaque fois bluffé. Par quoi commencez-vous lorsque vous vous mettez au travail ? n J’écoute beaucoup de musique et j’attends que les images surgissent. Pour Festen, je suis entré dans la maison, j’imagine ce qu’elle sent, où sont les couloirs… Chaque fois que j’entrais, je voyais des choses arriver. J’essaie d’amener beauPA G E 0 3 8

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coup de matière filmique. Je me suis nourri de Bergman. J’avais besoin de Fanny et Alexandre. Au commencement sera l’image ! Performance filmique, c’est réducteur… Festen est un spectacle total. n Merci. En fait, j’espère simplement faire du théâtre. Je suis sensible à l’art total, comme Edward Gordon Craig. Je considère que le théâtre


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est vraiment l’art qui permet d’inviter tous les autres à sa table et je dirai au final que j’ai fait un tableau. Ça n’est pas du cinéma car je suis vidéaste. Ça n’est pas du théâtre filmé et on performe tous les soirs. Performance filmique, c’est un dispositif, pas un genre.

“LE THÉÂTRE EST VRAIMENT L’ART QUI PERMET D’INVITER TOUS LES AUTRES À SA TABLE.” La vidéo a pris place dans de nombreux spectacles, comment avez-vous trouvé la vôtre ? n Je suis dans une grammaire cinématographique mais au théâtre, il faut reproduire chaque soir et on n’est pas certain de retrouver l’image qu’on avait réussi à saisir. C’est beau de participer à un espace auquel appartiennent aussi Katie Mitchell ou Ivo van Hove. C’est l’endroit où le cinéma est challengé au théâtre. Je fais partie de ceux qui travaillent l’image à l’oreille : il faut que l’image me parle avant de me plaire. La caméra est mon pinceau. PA G E 0 3 9

Quel est l’enjeu à chaque nouveau spectacle ? n Être entendu ! Il ne s’agit pas de faire mieux mais quand tu produis une œuvre, elle doit te grandir humainement. J’espère toucher et éclairer les gens sur des questions d’humanité. Ça m’impose d’être toujours sincère et de ne jamais rester sur un acquis. Le spectateur doit être face à une évidence comme s’il était devant un lac ou une montagne. On ne se demande jamais pourquoi la montagne est là et pas ailleurs. Au théâtre, ça doit être pareil. Ne faudrait-il pas voir vos spectacles plusieurs fois pour vraiment tout voir ? n Si. D’ailleurs, j’aime bien les écritures polysémiques. C’est comme un paysage, il faut y revenir plusieurs fois et le traverser toujours autrement. Est-ce que vous vous ennuyez lorsque vous allez voir un spectacle qu’on qualifiera de normal ? n Jamais. Vu du pont dans la mise en scène d’Ivo van Hove, c’est un volume abstrait mais on atteint des sommets avec ce théâtre-là. Pommerat aussi…

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SCÈNE / ENTRETIEN

Comment passe-t-on de Festen à Opening Night ? n En fermant les yeux ! Il faut tout effacer et tout reprendre, se remettre au travail. Oui, il faut remuer et re-brasser la terre. Dans trois jours, j’attaque le plateau et c’est un sacré rendez-vous. Il me faut tirer les enseignements des spectacles précédents, y répondre en essayant d’aller plus loin.

« J’ESPÈRE TOUCHER ET ÉCLAIRER LES GENS SUR DES QUESTIONS D’HUMANITÉ. » Ça sera forcément différent de Festen… n Ça n’est pas une performance filmique. Du théâtre avec beaucoup moins d’usage de l’image. Ça n’est pas la même histoire, ça parle d’un autre sujet avec d’autres acteurs. C’est Isabelle Adjani qui m’a invité. C’est agréable de ne pas toujours être porteur du sujet. Contrairement à Nobody et Festen, dans Opening Night, vous n’aurez aucune cause à défendre… n Au fond, le sujet c’est toujours comment on se réconcilie avec l’histoire. J’ai à chaque fois une question intime, une personne qui se remet en question et qui perd le sens de sa vie. Opening Night est la magnifique histoire d’une femme qui se bat au nom de toutes pour faire entendre que le désir n’a pas d’âge. Nous atteindrons des dimensions qui vont avoir des échos plus intimes. Dans Festen, ça n’est pas le politique, le racisme, les violences faites aux femmes qui m’ont fait décoller, c’est l’enfance.

« ISABELLE, IL FAUT LA RÉVÉLER PLUS QUE LA DIRIGER. » Comment dirige-t-on Isabelle Adjani ? n Isabelle, il faut la révéler plus que la diriger. On parle énormément. On partage, on se concerte, on prend le temps. C’est toute une construction que nous faisons ensemble car elle est très dramaturge. C’est l’histoire d’une rencontre, la muse et le peintre. Isabelle, il faut la rendre la plus libre possible à l’intérieur pour pouvoir la peindre et sortir de ce portrait une chose authentique. C’est une femme d’une authenticité incroyable et peindre l’authenticité, ça n’est pas simple ! Dans le sillage de Vinterberg pour Festen ou Cassavetes pour Opening Night, n’y at-il pas trop de fantômes ? n Si (rires). Je travaille souvent sur des triptyques. J’essaie de voir de manière tridimensionnelle car je ne peux pas y répondre en un seul spectacle. PA G E 0 4 0

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Ça a à voir avec comment on se libère de son passé. J’ai un grand plaisir avec ces spectacles qui ont un rapport avec le fantôme. Peut-être suis-je à une période de ma vie où il va falloir que je laisse des choses ? Le fantôme, c’est un miroir qui nous renvoie et révèle une part inaboutie de la personne. Comment travaillez-vous avec vos interprètes ? n Je les accompagne en leur donnant les outils qui leur permettent de comprendre. Je parle et je marche avec chacun car il faut évoquer leurs sensations, leur proximité ou distance avec le sujet. Comme un osthéopathe, j’attaque des petits points de tension pour remettre le corps en place. C’est un travail d’accompagnement avec beaucoup d’écoute. “Il ne faut pas que les comédiens soient les haut-parleurs des metteurs en scène”, disait Tarkovsky. Je travaille en décor naturel pour fabriquer des souvenirs avec les comédiens. Avant de construire, je veux qu’ils se souviennent sans avoir à imaginer. Pourquoi a-t-on le sentiment que Festen est toujours sur le fil, comme si c’était de l’horlogerie ? n C’est la précision de la note. Une partition. Ça n’est pas pour rien si je suis sensible à Bach. Je n’aime pas le débordement et il ne faut pas se rendre plus intelligent que le sujet. Je n’ai pas envie de montrer des gens qui l’ont compris. Un acteur qui a compris son sujet et son personnage montre et ça n’est pas bon. Je n’aime pas le commentaire. Je suis fan de cinéma japonais et ça doit rester élégant. Je pense aussi à la grande cuisine, aux chefs étoilés. J’y accorde de l’attention et ça m’apporte énormément de clés. Ces cuissons précises.… L’opéra m’a beaucoup appris aussi. Voyez-vous votre avenir au théâtre, au cinéma, à l’opéra ? n Je suis sur la création d’un autre opéra. J’ai un projet de cinéma mais, pour moi, c’est toujours la même chose : ça n’a d’intérêt que si on apporte quelque chose au médium. J’ai envie de faire du cinéma seulement si je peux en faire autrement. Le théâtre, c’est mon médium, ma terre, ma toile mais l’opéra me touche particulièrement. OPENING NIGHT, LE QUAI, ANGERS, 7 AU 16 MARS. FESTEN, LA COURSIVE, LA ROCHELLE, 13 ET 14 MARS ; L’ESPAL-LES QUINCONCES, LE MANS, 26 ET 27 MARS ; LE VOLCAN, LE HAVRE, 24 ET 25 AVRIL.


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Journées portes ouvertes TOURS 27 février 02 mars

ANGERS 01 mars 02 mars

LE MANS 27 février 02 mars

esad-talm.fr

Josephine Meckseper expositions 4444-4 9 février / 21 avril 2019

hab Galerie, nantes 4444-4 9 mars / 26 mai 2019

Frac, carqueFou

fracdespaysdelaloire.com

le Frac des pays de la loire est cofinancé par l’État et la région des pays de la loire, et bénéficie du soutien du Département de loire-atlantique. exposition conçue et organisée par le Frac des pays de la loire, sur invitation de la spl le Voyage à nantes. la hab Galerie est gérée par la spl le Voyage à nantes, dans le cadre de la délégation de service public conclue avec nantes Métropole. Visuel : Joséphine Meckseper, untitled, 2014. photo bernhard kahrmann

Mai Tabakian Objets flottants EXPOSITION 02/02 • 23/03 VERNISSAGE LE 01 FÉVRIER À 18H30


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ROB © ANDREAS SIMOPOULOS

SCÈNE

Athènes, un lieu unique

Athènes regorge de créateurs, dignes héritiers de 2000 ans d’art dramatique. À travers trois spectacles programmés en mars et avril, le Printemps athénien du lieu unique donne l’occasion de découvrir la quintessence de cette scène aux formes riches et diverses qu’on aurait tort d’ignorer. n La nature, dans ses plus infimes manifestations, est au cœur du travail de Christos Papadopoulos. Dans Ion, le chorégraphe confronte ses 10 danseurs à leurs propres pulsations, microscopiques et insondables, pour un spectacle tout en délicatesse. Dimitri Karantzas a aussi choisi d’intégrer 10 acteurs à son projet, moins feutré mais tout aussi intime. Rob, c’est une histoire d’assassinat dans laquelle chaque protagoniste est amené à rassembler ses souvenirs, quitte à faire émerger le plus sombre des passés. L’homme, figure tragique absolue, constitue un sujet intarissable pour les dramaturges de tout temps. Zad Moultaka en apporte la preuve en adaptant une fable datant de l’ancienne Mésopotamie, Gilgamesh Épopée. Ce cycle de créations est complété par deux conférences inédites, regards portés d’une part sur le passé et l’identité fantasmée du monde antique, de l’autre sur la crise économique et sociale que rencontre le pays. Pas de doute, si la tragédie a rarement été aussi contemporaine, le théâtre grec n’a quant à lui plus rien d’antique ! n PRINTEMPS ATHÉNIEN, LE LIEU UNIQUE, NANTES, 27 MARS AU 12 AVRIL.

Mythe hausse

Mythe, nom masculin. 1.Récit fabuleux : il était une fois un festival vivant dans la forêt enchantée du Thabor et rayonnant dans moult salles et théâtres rennais (Antipode, Péniche Spectacle, Paillette, Aire Libre…), souvent d'origine populaire : à l'origine un cours temps dédié au conte très vite soutenue par la fée Municipalité, qui met en scène des êtres, dieux (Duras&Platini, Bertrand Burgalat, Maloya, Marquis de Sade), demi-dieux (L-Raphaële Lannadère & Thomas Jolly, Kiddy Smile, Juliette, Callisto et Arcas), héros (Flavien Berger, Jeanne Added, le spectacle Under Ice), animaux (Joey Starr le Jaguar Gorgone), forces naturelles (Joey Starr toujours, Aloïse Sauvage, Catastrophe) symbolisant des énergies (bar et restauration de qualité concoctée par de vrais chefs), des puissances (Cabaret Botanique), des aspects de la condition humaine (convivialité, échanges, rencontres). À l’heure du bouclage, on a beaucoup plus d’infos sur les concerts que sur les spectacles, alors surveillez-ça de près. Comme chaque année, il y aura des mythes en devenir. n

FLAVIEN BERGER © JULIEN BOURGEOIS

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FESTIVAL MYTHOS, RENNES, 29 MARS AU 7 AVRIL. K O S TA R

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SCÈNE / TÊTE DE SÉRIE

PARTAGER LA DANSE TEXTE / BARBARA LE GUILLOU

PHOTOS / DR

Artiste associée au lieu unique pour trois ans, Olivia Grandville est aussi conseillère à la programmation danse pour la scène nationale. Elle a imaginé Dance-Park, une installation pour des événements dans l’atelier 1 jusqu’en avril. En quelques mots, comment définir le Dance-Park ? n C’est un dispositif, un espace, une sculpture, un lieu de création. L’enjeu est de partager une sorte de cadavres exquis de ce qu’est ma vision du champ chorégraphique dans le spectacle vivant contemporain. Loin du théâtre, j’ai voulu essayer de réunir une espèce de communauté éphémère autour de trois mois de programmation. Pourquoi ce côté parc skate-park ou parc d’attraction ? n Le nom est arrivé après qu’on ait trouvé la forme. Avec Yves Godin, nous avons cherché à occuper cet espace de l’atelier 1 qui est particulier avec sa longueur et faible largeur, de mouler quelque chose. Nous voulions créer une contrainte de jeux mais aussi laisser une grande liberté. Il y a eu l’idée de la vague, de formes courbes, du gradin possible sauf que c’est une pente. L’installation est un geste artistique et le public est chorégraphié. Quels artistes vont y prendre place ? n Ils ne viennent pas tous du champs chorégraphique, comme Clédat & Petitpierrre ou encore Denis Mariotte qui est musicien. Ils sont tous des performeurs, très autonomes dans la manière d’investir le théâtre avec le corps et la voix, de manière très diverses. Et je dirai qu’ils sont rassemblés par quelque chose de l’ordre du fait main ou du fait maison. Est-ce facile d’être à la fois artiste associée et programmatrice ? n Ça n’est pas simple mais c’est passionnant car c’est un exercice d’admiration. Ce qui me guide, c’est-ce que j’ai envie de défendre la danse contemporaine que je veux faire avancer et qui fait peur à beaucoup de gens. Ce sont mes enjeux d'artiste. En parallèle, vous allez présenter une collaboration franco-japonaise… n Je rentre d’un voyage incroyable dans le sud du Japon. L’ensemble de tambours traditionnels Zuihô Daiko gère des personnes en situation de handicap. Ça a été une vraie rencontre avec des gens bouleversants et des musiciens extraordinaires. Nous avons travaillé dix jours avec Aurélien Desclozeaux à

amener l’ensemble Zuihô Daiko dans des endroits hors du tambour. Nous allons continuer au plateau ce qu’on a échangé dans le travail. n DANCE-PARK, LE LIEU UNIQUE, NANTES, 24 JANVIER AU 26 AVRIL. OLIVIA GRANDVILLE ET ZUIHÔ DAIKO, LIEU UNIQUE, 23 ET 24 FÉVRIER.

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SCÈNE

Voir le monde

La compagnie a beau s’appeler l’Unijambiste, David Gauchard a les deux pieds sur terre et toujours plusieurs fers au feu. Il est ainsi en tournée avec deux spectacles. Le Fils qui, comme son nom ne l’indique pas, est le portrait d’une femme qui tombe dans le prosélitisme catholique traditionnaliste. Un texte de Marine Bachelot Nguyen, sur une musique d’Olivier Mellano. Tout juste créé, Le Temps est la rivière où je m’en vais pêcher, inspiré de l’œuvre d’Henry David Thoreau, s’en prend au mode de vie occidental. « Une manière d’interroger notre rapport au temps » dans un long poème musical avec Laetitia Shériff et Thomas Poli à la composition. n

DAVID GAUCHARD © DAN RAMAEN

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LE FILS, THV, SAINT-BARTHÉLEMY-D’ANJOU, 26 FÉVRIER ; LE CANAL, REDON, 28 FÉVRIER ; CŒUR EN SCÈNE, ROUANS, 2 MARS ; ESPACE CULTUREL SAINTE-ANNE, SAINT-LYPRAD, 25 AVRIL ; LA MAISON DU THÉÂTRE, BREST, 9 ET 10 MAI ; THÉÂTRE DU CHAMP DU ROY, GUINGAMP, 16 MAI. LE TEMPS EST LA RIVIÈRE OÙ JE M’EN VAIS PÊCHER, THÉÂTRE DE CORNOUAILLE, QUIMPER, 14 ET 15 MARS.

et aussi THÉÂTRE, OPÉRA…

DANSE…

C’EST LA VIE, MOHAMED EL KHATIB, TNB, RENNES, 30 JANVIER AU 8 FÉVRIER.

LE TRIOMPHE DE L’AMOUR, DENIS PODALYDÈS, GRAND R, LA ROCHE-SUR-YON, 5 ET 6 MARS.

DUET, SIDI LARBI CHERKAOUI / COLIN DUNNE, TNB, RENNES, 1ER AU 8 FÉVRIER.

DORMIR CENT ANS, PAULINE BUREAU, LE GRAND T, NANTES, 4 AU 8 FÉVRIER.

LE MAÎTRE ET MARGUERITE, BOULGAKOV / IGOR MENDJISKI, GRAND T, NANTES, 5 AU 8 MARS.

PALE BLUE DOT, ÉTIENNE GAUDILLÈRE, TU, NANTES, 5 AU 7 FÉVRIER.

CAUSER D’AMOUR, YANNICK JAULIN, L’AIRE LIBRE, SAINT-JACQUES-DE-LA-LANDE, 6 ET 7 MARS.

ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏ, FABCARO / PAUL MOULIN, SALLE GABILY/TNB, RENNES, 26 FÉVRIER AU 2 MARS ; MONTFORT-SUR-MEU, 14 MARS ; GUIPEL, 22/03 ; HÉDÉ-BAZOUGES, 23 MARS. IPHIGÉNIE, RACINE / CHLOÉ DABERT, LE QUAI, ANGERS, 26 FÉVRIER AU 2 MARS ; LA PASSERELLE, SAINT-BRIEUC, 19 ET 20 MARS. NU MASCULIN DEBOUT, CLÉMENT PASCAUD, TU, NANTES, 26 AU 28 FÉVRIER. M COMME MÉLIÈS, ÉLISE VIGIER, TNB, RENNES, 27 FÉVRIER AU 2 MARS. TRISTESSE ET JOIE DANS LA VIE DES GIRAFES, TIAGO RODRIGUES / THOMAS QUILLARDET, LE GRAND R, LA ROCHE-SUR-YON, 27 FÉVRIER. DJ SET (SUR) ÉCOUTE, MATHIEU BAUER, L’AIRE LIBRE, SAINT-JACQUES-DE-LA-LANDE, 28 FÉVRIER. TRAHISONS, TG STAN, GRAND THÉÂTRE, LORIENT, 1ER ET 2 MARS. PA G E 0 4 4

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L’ART DU THÉÂTRE / DE MES PROPRES MAINS, PASCAL RAMBERT / ARTHUR NAUZYCIEL, TNB, RENNES, 6 AU 8 MARS. MEPHISTO (RHAPSODIE), SAMUEL GALLET / JEAN-PIERRE BARO, TNB, RENNES, 6 AU 16 MARS. HATE, LAETITIA DOSCH, LE QUAI, ANGERS, 7 ET 8 MARS. UN BAL MASQUÉ, OPÉRA DE VERDI, THÉÂTRE GRASLIN, NANTES, 13 AU 21 MARS ; OPÉRA, RENNES, 31 MARS AU 4 AVRIL. DANS LA PEAU DE DON QUICHOTTE, LA CORDONNERIE, PALAIS DES ARTS, VANNES, 14 ET 15 MARS. BOIS IMPÉRIAUX, DAS PLATEAU, LIEU UNIQUE, 20 ET 21 MARS. SAIGON, GRAND T, NANTES, 20 AU 22 MARS. UN ENNEMI DU PEUPLE, IBSEN / JEAN-FRANÇOIS SIVADIER, GRAND THÉÂTRE, LORIENT, 27 ET 28 MARS.

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SUITES ABSENTES, PIERRE RIGAL, LE QUARTZ, BREST, 5 ET 6 FÉVRIER. DANSER CASA, MOURAD MERZOUKI / KADER ATTOU, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, 6 ET 7 FÉVRIER. BELLADONNA, CIE NATHALIE PERNETTE, THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, 26 FÉVRIER. KATA, ANNE NGUYEN, LA PASSERELLE, SAINT-BRIEUC, 1ER MARS. IT DANSA, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, 1ER ET 2 MARS. COMME CRÂNE, COMME CULTE, CHRISTIAN RIZZO, CCN DE MONTPELLIER, LA CARRIÈRE, SAINT-HERBLAIN, 10 MARS. RULE OF THREE, JAN MARTENS, LIEU UNIQUE, 12 ET 13 MARS. FRANCHIR LA NUIT, RACHID OURAMDANE, TNB, RENNES, 13 AU 15 MARS ; GRAND THÉÂTRE, LORIENT, 22 MARS. TETRIS, ERIC KAIEL / BALLET NATIONAL DE MARSEILLE, 19 MARS. MAY B, MAGUY MARIN, LE QUAI, ANGERS, 21 MARS. FLA.CO.MEN, ISRAEL GALVAN, LE QUARTZ, BREST, 26 MARS. CARMEN(S), JOSÉ MONTALVO, THÉÂTRE DE CORNOUAILLE, QUIMPER, 29 ET 30 MARS. MIRAGES / LES ÂMES BORÉALES, CIE FRANÇOIS BEN AÏM, STEREOLUX, NANTES, 30 MARS.


identité visuelle © Lieux Communs – image : David Horvitz, Sans titre, photographie, 2018 – courtesy de l’artiste et de ChertLüdde, Berlin

ÀP JU ART I DE SQU’ R DE L A A U 17 NU BO H3 IT UT 0 !

S 16 AME 20 MAR DI 19 S

renseignements / réservations 02 40 22 91 36 www.letheatre-saintnazaire.fr

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La Criée centre d’art contemporain – place Honoré Commeurec – 35 000 Rennes 02 23 62 25 10 – www.la-criee.org – métro : République – bus : La Criée du mardi au vendredi : 12 h - 19 h – samedi, dimanche & jours fériés : 14 h - 19 h – entrée libre

S OU -V E S EZ IQU IR ND ST VR RE TI OU AR DÉC À

! É .G ÔT .N E C RE P. A S D Â T PA T H É LE DU

du 19 janvier au 10 mars 2019


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VUE DE L’EXPOSITION DE DAVID HORVITZ, LA CRIÉE CENTRE D’ART CONTEMPORAIN, 2019

EXPOS

Vague alarme

La Criée carillonne au rythme d'une horloge qui dénombre les chats et dont les aiguilles ont la forme d'une rivière, au tempo lent des photographies qui défilent, selon l'impression à l'encre bleue de la pluie, la mer, la neige, la rosée et la glace, au diapason cuivré de cloches tubulaires qui entonnent une Berceuse pour un paysage en fonction des percussions de bois flottés, aux battements des pétales qui chutent et aux chuchotements du frangipanier qui pousse, et c'est David Horvitz le maître du temps. n DAVID HORVITZ, LA FORME D’UNE VAGUE À L’INTÉRIEUR D’UNE VAGUE, LA CRIÉE, RENNES, JUSQU’AU 10 MARS.

Haïku de points

Symboles soyeux, “géométrie sacrée”, jeu de l'oie stylisé à l'extrême (orient ?), yeux vertigineux… Ou quand mystique asiatique croise codification numérique et blasons héraldiques dans l'espace temps quasi monacal d'une chapelle. Les volumes vinyliques de Mai Tabakian portent en eux une charge émotionnelle exacerbée par leurs couleurs vives et leur aspect lisse, recelant aussi un champ de signes moins légers qu'en apparence. Ces objets flottants renvoient le visiteur à aller vers soi via une grâce et une minutie de vers à soie. n

MAI TABAKIAN / DR

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MAI TABAKIAN, OBJETS FLOTTANTS, LES 3 CHÂ, CHÂTEAUGIRON, 2 FÉVRIER AU 3 MARS. K O S TA R

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EXPOS

SABLES MOUVANTS TEXTE / DAVID LECERF

PHOTO / ANTOINE AVIGNON

En matière d’installations, Stéphane Thidet est une sorte de maître. Juste après la Chiesa di Santa Monaca à Florence, La Conciergerie à Paris et La Maréchalerie à Versailles, il investit la Chapelle du Genêteil en Mayenne. On pourra dire que la Chapelle du Genêteil en a vu d’autres tant il est vrai qu’elle accueille des artistes prestigieux pour des installations in situ remarquables. « Un sol de sable travaillé au vent dont le pourtour sera une promenade en bois et, suspendu, un dériveur un peu en diagonale, fond de coque vers le haut avec un long mat motorisé qui dessinera un cercle dans le sable. » C’est par ces mots que l’artiste nous présentait son projet quelques jours avant l’installation. n Intarissable, il parle de la question du lieu qui l’a habité tôt, avant celle de l’objet. Il évoque la question de la présence du public qui ne peut pas accéder au paysage. « C’est une invitation et une exclusion : quand on est dans le paysage, ça devient un territoire, la notion de distance importante ». Depuis deux ans, il explore le dessin sur des surfaces meubles, depuis la Biennale de l’Oural, Taipei et le Collège des Bernardins. « La question de tourner en rond m’habite

aussi depuis l’abbaye de Maubuisson ». n Le bateau fait écho à la charpente en bois de la chapelle : « la première fois que j’ai visité le lieu, j’ai demandé des documents sur les bateaux qui circulaient dans la région. Je ne me sers pas des lieux comme d’un écrin pour montrer mes œuvres, je travaille par imprégnation. » Le Tour du vide pose cette question du voyage immobile qui raconte une autre forme de voyage. Après une plongée dans cet espace, le spectateur pourra retrouver Stéphane Thidet à Chaumont-sur-Loire, à Taipei, à la base sous marine de Bordeaux, au Grand Palais dans une expo sur la lune, à la Biennale de Lyon. Le tour ne fait que continuer et le mouvement s’annonce perpétuel. n STÉPHANE THIDET, LE TOUR DU VIDE, CHAPELLE DU GENÊTEIL, CHÂTEAU-GONTIER, 19 JANVIER AU 14 AVRIL. DU 12 AU 16 MARS, LE CARRÉ ACCUEILLE EN PARALLÈLE LA TROISIÈME BIENNALE DE CONFÉRENCES CIRCONFÉRENCES.

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EXPOS

Mascarade

DIABLICO SUCIOS - LA VILLA DE LOS SANTOS, PANAMA © CIMARRON CHARLES FREGER 2014-2018

Le Château des Ducs de Bretagne continue de présenter les mascarades du photographe Charles Fréger. Après Wildermann dédié au continent européen et Yôkaïnoshima localisé au Japon, voilà Cimarron consacré aux Amériques. Le photographe poursuit une exploration photographique des rites et traditions populaires par le biais du costume. Sur 14 pays du sud des États-Unis jusqu’au Brésil, il pose un regard anthropologique sur les cultures afro-américaines. Derrière un festival de couleurs puissantes à l’énergie communicative, le photographe traque ce rapport à l’esclavage dans lequel les descendants rejouent le rapport à l’oppresseur. n CHARLES FRÉGER, CIMARRON, CHÂTEAU DES DUCS DE BRETAGNE, NANTES, 2 FÉVRIER AU 14 AVRIL.

Stéphane club

Il faut l'avouer, car faute avoué à moitié pardonnée, ici on aime les bons mots. Mais pas autant que l'on aime les belles images, tels les clichés sensibles de Lavoué, Stéphane de son prénom. De Poutine à Nabilla, en passant par le regretté Tom Wolfe, le lauréat du prix Niépce 2018 érige le portrait au rang d'art majeur, même s'il sait s'attacher aux paysages et s'attarder sur les infimes détails tout comme sur l'intime du quidam. À Angers, son Leica M expose de son grain brut les anonymes liés aux métiers de l'industrie maritime en pays bigouden. n

© STÉPHANE LAVOUÉ, À TERRE, 2016

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STÉPHANE LAVOUÉ, À TERRE, GALERIE DITYVON, ANGERS, 25 JANVIER AU 30 MARS. SAISON 13 / NUMÉRO 64

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FRANCISCO TROPA, QUAD, 2008. © FRANCISCO TROPA.

EXPOS

Art-chéologie !

Ouvert il y a deux ans sur le site de Saint-Lupien à Rezé, Le Chronographe permet de révéler l’histoire et le territoire à partir de l’archéologie. Il multiplie les expositions temporaires à destination de tous les publics. Cette fois, c’est le FRAC Pays de La Loire qui a été invité à présenter des œuvres de ses artistes fascinés par l’archéologie. Francisco Tropa, Jean Clareboudt, Anne Delaporte, Antoinette Ohannessian, Laurent Tixador & Abraham Poincheval, Florian Sumi… En écho au parcours permanent, l’expo présente différents matériaux et s’applique à rapprocher les époques éloignées. n COMME UN BOOMERANG, CHRONOGRAPHE, REZÉ, 9 FÉVRIER AU 12 MAI.

© JOSEPHINE MECKSEPER, UNTITLED (OIL RIG NO. 2), 2009

Pouvoir de l’art

Chaque année, le FRAC Pays de La Loire invite une artiste qui se voit confier le commissariat d’une double exposition à La HAB Galerie et au FRAC. L’Allemande Josephine Mecksepper – dont c’est la première expo personnelle dans une institution française – relève le défi en confrontant ses œuvres à celles d’artistes féminines de la collection du FRAC. “Elle puise sa matière dans l’actualité, et s’intéresse particulièrement à la représentation et la rhétorique utilisées par les pouvoirs politiques et économiques.” L’exposition d’une artiste engagée qui prend véritablement possession de la HAB Galerie. JOSÉPHINE MECKSEPER, HAB GALERIE, NANTES, 2 FÉVRIER AU 21 AVRIL ; FRAC PAYS DE LA LOIRE, LA FLEURIAYE, CARQUEFOU, 9 MARS AU 26 MAI. PA G E 0 4 9

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EXPOS

ETIENNE POULLE / DONADIEU BAKUGAN © DAVID RIOU - MUSÉES D'ANGERS

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Face-à-face

Étienne Poulle est sculpteur mais c’est aussi un artiste passionnant. Fasciné par l’histoire et la figure du héros, il prend volontiers le contrepied. Au Musée des beaux-arts d’Angers, il ose même le face-à-face. La sculpture du Chevalier Donadieu de Puycharic, œuvre du musée lui sert de prétexte et de modèle pour une figure hybride qui contient à la fois les stigmates du présent et du passé. Grâce à une bonne dose d’humour et d’autodérision, l’artiste fait œuvre et réussit à questionner la sculpture et son rôle à travers l’histoire. n ÉTIENNE POULLE, RESTER DE MARBRE, MUSÉE DES BEAUX-ARTS, ANGERS, JUSQU’AU 19 MAI.

et aussi

EXPOS

CORENTINE LE PIVERT ET NICOLAS GÉROT, J’AIMERAIS BIEN QUE YOKO ONO VIENNE À MON VERNISSAGE - MAIS YES !, L’APPARTÉ, IFFENDIC, JUSQU’AU 1ER MARS. CÉCILE BART, EFFETS D’HIVER, FRAC BRETAGNE, RENNES, JUSQU’AU 10 MARS. HELLO MY NAME IS…, EXPOSITION COLLECTIVE SUR L’HISTOIRE DU GRAFFITI, GALERIE ALBERT BOURGEOIS, FOUGÈRES, JUSQU’AU 16 MARS. FRANÇOIS AVRIL, ATELIER D’ESTIENNE, PONT-SCORFF, 12 JANVIER AU 17 MARS.

ANCA BENERA & ARNOLD ESTEFAN, THE LAST PARTICLES, 40MCUBE, RENNES, 8 FÉVRIER AU 13 AVRIL. ANNE LE TROTER, GRAND CAFÉ, SAINT-NAZAIRE, 2 FÉVRIER AU 21 AVRIL. MITCHELL/RIOPELLE, UN COUPLE DANS LA DÉMESURE, FONDS HÉLÈNE & ÉDOUARD LECLERC, LANDERNEAU, JUSQU’AU 22 AVRIL. ÉLOGE DU SENTIMENT, MUSÉE DES BEAUX-ARTS, RENNES, 15 FÉVRIER AU 12 MAI. ÉLOGE DE LA SENSIBILITÉ, MUSÉE D’ARTS, NANTES, 15 FÉVRIER AU 12 MAI.

RETOUR(S) DE GUERRE, ARCHIVES DÉPARTEMENTALES, NANTES, JUSQU’AU 7 AVRIL.

RENÉ LAUBIÈS, MUSÉE DE L’ABBAYE SAINTE-CROIX, LES SABLES D’OLONNE, 3 FÉVRIER AU 19 MAI.

CLOUNE : ELSA SAHAL, GUILLAUME PINARD, GALERIE RAYMOND-HAINS, SAINT-BRIEUC, 26 JANVIER AU 7 AVRIL.

MIRCEA KANTOR, ÎNAINTE, MUSÉE D’ARTS, NANTES, 15 MARS AU 15 SEPTEMBRE.

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CARTE BLANCHE À UN ARTISTE

ARCHÉOLOGIE POÉTIQUE PAR TEXTE / VINCENT BRAUD

C’est une première : Patricia Cartereau présente son travail à Nantes. Depuis sa sortie des Beaux-Arts en 1996, l’artiste a beaucoup voyagé. Beaucoup marché aussi. « J’ai grandi à la campagne et l’exploration de territoires fait partie de mon quotidien… » Pour Kostar, elle a choisi de présenter une série d'œuvres intitulée Archéologie poétique. À travers ses dessins, ses toiles et ses sculptures, Patricia Cartereau nous invite à plonger notre regard dans le sien. Et ce sont les traces de ses explorations que l’on retrouve dans son travail. Cailloux dans une main, racines qui enlacent des pieds… le corps, comme le paysage, est en effet fragmenté. « J’ai besoin de ce rapport à la terre et au geste… il y a un côté artisanal dans ce que je fais. » Le caillou devient ainsi une trace d’un paysage qu’elle nous laisse la liberté d’inventer. Ou pas. n L’artiste embrasse avec la même délicatesse l’aquarelle ou la sculpture. En résidence dans cette commune du Mont-Blanc, c’est d’un état “quasiextatique” dont elle va se nourrir. Mais nous ne verrons rien de ces paysages qui lui ont coupé le souffle, juste des fragments échappant à une géo-localisation désormais incontournable. n Son travail ? « C’est un peu de PA G E 0 5 2

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l’archéologie poétique… » Un trait, des couleurs, des formes… n Ce qu’elle donne à voir – une main, des pieds… – n’est pas lié à quelqu’un : « C’est parfaitement anecdotique. » Ce qui ne l’est pas, par contre, c’est le début d’une histoire que chacun peut y voir et se raconter. C’est un bout de chemin fait ensemble. « Ce qui m’intéresse, c’est ce qui se greffe sur ce fragment. Le hors-champ, c’est le voyage qui continue. » Et que l’artiste, aujourd’hui nantaise, ait plus souvent l’occasion de présenter son travail hors les murs ne la perturbe pas vraiment. « Ça me permet de voyager… » Et nous avec elle. n DU CAILLOU À L’IGUANE, EXPOSITION DE PATRICIA CARTEREAU ET XAVIER NAVATTE, L’ATELIER, NANTES, 18 JANVIER AU 24 FÉVRIER. PATRICIACARTEREAU.HAUTETFORT.COM

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par LE TRAVAIL DU NANTAIS PIERRICK SORIN EST MONDIALEMENT CONNU. DEPUIS NOVEMBRE 2006, IL NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN DE CRÉATEUR. SIGNÉ SORIN, NATURELLEMENT. PHOTOS / PIERRICK SORIN

Élevé par des parents communistes et lecteurs des “Cahiers Rationalistes” (un bimestriel pourfendeur de diverses croyances, religions et autres phénomènes paranormaux), j’ai toujours été réfractaire aux histoires d’esprits frappeurs et de châteaux hantés. n Pourtant, en ce mois de janvier 2019, un curieux événement a fait vaciller mes certitudes. Là, on glisse une petite musique un peu inquiétante, la pause qui tient en haleine… Je travaillais à la réalisation d’un film dans lequel je jouais de multiples

« UN TROUBLE ME SAISIT : CE VISAGE QUI ME FAISAIT FACE... C’ÉTAIT CELUI DE MON PÈRE, DÉCÉDÉ 5 ANS PLUS TÔT. » personnages : soldat romain, visigoth, CRS, agent d’assurance… Ce mardi 15 janvier, je m’étais transformé en sculpteur ringard, portant barbe et tablier maculé d’argile. Avant de lancer la caméra, dernier coup d’œil dans le miroir. Un trouble me saisit : ce visage qui me faisait face… C’était celui de mon père, décédé 5 ans plus tôt. Certes, les lunettes que je venais de chausser et cette barbe grise induisaient la ressemblance, rien de bien étonnant… mais le sentiment d’un “au-delà” de la ressemblance m’envahit. “Moi” n’était plus, comme mort… Lui était là, vivant. J’étais mon père. Je repris mes esprits. Moteur. Face à la caméra, je commençai à sculpter une splendide tête… de diable. n Un bruit métallique se fit entendre. Quelqu’un venait de manipuler la trappe de ma boîte aux lettres. Habituellement, je n’aurais pas cessé de jouer pour si peu, mais là, comme mû par une force extérieure, je me vis couper la caméra et filer vers la boîte aux lettres. J’y trouvai un tract publicitaire artisanal, d’un mauvais papier jaune. Était-ce PA G E 0 5 9

PHOTOMONTAGE / KARINE PAIN

pour un vide-grenier ou une soirée moulesfrites à la maison des associations ? Rien de cela ; il était écrit : “Madame, Monsieur, Je suis sculpteur et vais très prochainement m’installer près de chez vous. N’hésitez pas à me contacter pour toutes commandes…” Quelques photos à l’appui, en noir et jaune : avatar en terre cuite d’une statue de l’Île de Pâques ou statuette humoristique à tête de chiot (ne pas prononcer “chiotte”) intitulée la Vénus de Milou… Mais c’est en voyant la signature que je fus sur le cul… C’était signé “Jean Sorin” : le nom et le prénom de mon père. Qu’un sculpteur dépose un prospectus dans ma boîte, déjà, ça n’arrive jamais. Qu’il débarque le jour où je suis dans la peau d’un sculpteur (ça n’arrive “jamais” non plus), c’est étrange. Mais qu’il porte, de surcroît, les nom et prénom de mon père alors que, burin à la main, je suis en état de mimétisme aggravé avec mon géniteur, là, c’est juste sidérant. n J’avoue m’être sérieusement demandé si, adoptant involontairement l’allure paternelle par le truchement de binocles et de poils au menton, je n’avais pas convoqué un fantôme… Je me suis même interrogé sur une éventuelle relation avec cette inscription gravée dans la pierre, au-dessus de la porte d’entrée de mon atelier : “Perraud Sculpteur”, dont un anagramme phonétique est “Au père sculpteur”. Mon atelier fut en effet, au siècle dernier, celui de cet artiste, concepteur de la fameuse tour LU, bien connue des Nantais. J’ai finalement mis tout ça sur le compte d’un jeu de coïncidences. n Ce n‘est que plusieurs mois plus tard que j’ai lancé une recherche sur ce Jean Sorin. Pas grand chose à son sujet. Un article de OuestFrance, quand même, disant que, peu après la date où son prospectus avait échoué dans ma boîte, son atelier avait entièrement brûlé. Étrange histoire. n

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MUSICIENS DE L'ARMÉE DU SALUT © DOROTHEA LANGE, SAN FRANCISCO 1933-34

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EMMANUEL TELLIER Journaliste musical pour les Inrockuptibles de 1988 à 2000, grand reporter à Télérama depuis, Emmanuel Tellier est aussi artiste. Auteur-compositeur-interprète, pianiste et chanteur, scénariste et réalisateur. À l’heure où il nous livre le film et album musical La disparition d’Everett Ruess – Voyage dans l’Amérique des ombres, il nous fait partager sa vision de San Francisco.

© MATTHIEU DUFOUR

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«Oh Manchester, so much to answer for», chantaient les Smiths en 1984. J’adore cette idée selon laquelle une ville aurait des comptes à rendre. Une ville nous fait des promesses, et pourtant parfois, patatras, quelque chose déraille, le territoire fantasmé devient lieu de regrets, de désenchantement. À San Francisco, vous pensiez découvrir la capitale de la dolce vita versant yankee techno-cool ? Oui, il y a de ça. Hipsters tellement hispters que ça ne se voit presque plus. Bars à PA G E 0 6 0

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jus bio, beaux comme des magasins Aesop. Mais la carte postale idéale a les coins froissés : je n’ai jamais vu autant de misère, de déchéance que sur Market Street, l’axe qui traverse downtown. Au numéro 1355, Twitter a son QG, une forteresse de roman. On n’y entre que sur invitation ; l’Amérique ultra-connectée vit derrière des portes blindées. Mais dans les rues alentours, trottoirs et caniveaux racontent une autre Amérique. Des hommes, des femmes vivent dans leurs

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PLAN LARGE DE LA VILLE © DOROTHEA LANGE, SAN FRANCISCO 1933-34

HOMMES QUI CHERCHENT DU TRAVAIL © DOROTHEA LANGE, SAN FRANCISCO 1933-34

excréments. Se battent à coups de caddies. Ceux qui ont perdu la tête sont à moitié nus, aussi sales que les poubelles dans lesquelles ils s’écroulent la nuit venue. San Francisco, so much to answer for… Pourquoi sont-ils tous là, ces junkies en bout de route ? Parce que la ville, à la différence de Los Angeles, n’a jamais rompu avec la tradition des soup kitchens. Alors avant de sombrer pour de bon, les sans-abris de toute la Californie débarquent sur Market Street, la faim au ventre. SF, dernière étape avant la morgue. n Je suis retourné à San Francisco en 2017 pour mon documentaire La Disparition d’Everett Ruess (2). Ce jeune artiste disparu mystérieusement en 1934 y a passé sept mois peu de temps avant de s’évaporer en Utah. Je suis allé sur Polk Street, là où il habitait, dans une pension de famille pour des pauvres juste un peu moins pauvres que les homeless de Market St. Everett, 19 ans en 1933, était un jeune gars culotté. Il avait fait ami-ami(s) avec le peintre Maynard Dixon et sa jeune épouse Dorothea Lange (pas encore photographe célèbre). Le couple travaillait sur Montgomery Street, une sorte de Mont-

martre local. Au numéro 628 se dressait le «Montgomery Block», immeuble de quatre étages où se côtoyaient Jack London, Ambrose Bierce, Lola Montez, Bret Hart, Maynard Dixon et des tas d’autres écrivains et artistes. Une ruche, un paradis. Everett le savait. C’est cette promesse-là qu’il était venu chercher à SF – comme d’autres aujourd’hui viennent chercher un bol de soupe. «Viens, jeune homme, le monde des Arts te tend les bras !» Aujourd’hui, le «Block» n’est plus qu’une image évanouie pour sentimentaux dans mon genre ; mais plissez les yeux, et vous le verrez peut-être, là, au pied de la Transamerica Pyramid, la tour inaugurée en 1972. Un gratte-ciel de 260 mètres bâti par une compagnie d’assurances sur les ruines d’un ancien temple de la culture, sans même qu’un modeste panneau ne prenne le soin d’en commémorer la mémoire ? Pas de doute, vous êtes bien en Amérique. n

EMMANUEL TELLIER, LA DISPARITION D’EVERETT RUESS (B.O. DU FILM), SORTIE LE 8 MARS CHEZ DECEMBERSQUARE/DIFFERANT.

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Chroniques de… Pas facile, en 2019, de retrouver cette “maison bleue accrochée à la colline”… Pourtant, lorsque San Francisco s’allume, difficile de ne pas céder aux charmes d’une ville “british” et (toujours) rebelle. SF reste bien “totalement à l’Ouest” et elle a résisté à la tentation de “manhattanisation” d’un centre que domine, du haut de ses 260 mètres, la Transamerica Pyramid. n On oublie la voiture et on découvre San Francisco à pied ou à bord de l’un de ses cable cars historiques qui se jouent des pentes souvent raides de ces dizaines de collines qui dessinent la péninsule. n Au rayon des incontournables cartes postales, le Golden Gate Bridge qui pousse parfois la coquetterie à se cacher dans la brume en été, l’île d’Alcatraz pour le souvenir d’Al Capone, Haight-Ashbury pour la nostalgie de la contre-culture, ses disquaires et ses boutiques vintage… et bien sûr les demeures victoriennes de Nob Hill. n Sur le plan culturel (et architectural !), il faut bien sûr aller au Moma (museum of modern art), dessiné par Mario Botta, pour y retrouver Klee, Rauschenberg ou Pollock… mais aussi le Musée des beaux-arts (le De Young Museum) à l’architecture étonnante, signée Herzog et De Meuron et aux collections (Rivera, Hopper, O’Keefe, Rothko…) exceptionnelles. n Les “bobos”, eux, ne jurent plus que par Hayes Valley avec ses galeries d’art, ses boutiques branchées, ses cafés, ses terrasses… et son jardin communautaire. Les nuits d’été y sont… très courtes. n PA G E 0 6 2

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Y ALLER

Nombreux vols directs au départ de Roissy avec Air France. Tarifs selon les dates. En tout état de cause, la période estivale étant la plus chargée, il est toujours préférable de réserver son vol le plus tôt possible. Aller/retour aux environs de 6/700 €.

Y SÉJOURNER

N’oubliez pas qu’Airbnb est né à San Francisco où est situé le siège social. Sinon, les hôtels à moins de 100 € la nuit sont souvent dans le Tenderloin. Un peu plus cher le Nineteen 06 Mission dans le quartier hipster de… Mission. Moins central, le Edwardian Hotel sur Market street ou le San Remo.

S’Y RESTAURER

Toutes les cuisines du monde semblent s’être donné rendez-vous ici. Italienne, indienne, japonaise, américaine ou… française : vous n’aurez que l’embarras du choix. À défaut de descendre à LA, on peut déjeuner ou bruncher à l’Hollywood cafe, non loin de Fisherman’s warf. Ou dévorer un généreux burger au Mo’s grill sur Grand ave. Quant au Petit Crenn, dans Hayes Valley, il fera le bonheur des amateurs de fruits de mer et de vins… français. Pour se rafraîchir, on s’arrête au Biergarten pour sa terrasse, sa sélection de pickles, de bretzels et… de bières ! n


AU DÉPART DE NANTES VIA PARIS

SAN FRANCISCO

2 VOLS PAR SEMAINE AIRFRANCE.FR

France is in the air : La France est dans l’air. Renseignez-vous sur airfrance.fr, au 36 54 (0,35 € TTC/min à partir d’un poste fixe) ou dans votre agence de voyages.


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LA VIE EST BELGE ! La Wallonie reste, tout au long de l’année, une invitation au voyage. Le patrimoine, historique et architectural, permet de parcourir une Histoire intimement liée à celle de l’Europe et (donc) à la nôtre. Mais la Wallonie, c’est aussi un festival… de festivals et d’expos qui, de Tournai à Namur et de Mons à Liège, sont autant d’invitations à la découverte et à la fête.

LE MILL, LA LOUVIÈRE © HELENE LOGOGE © MILL

LA BOVERIE, LIÈGE : OPÉRA GLACÉ N°3 / JOLIE SALOMÉ ACTE I - SCÈNE II, 1974 © JACQUES MONORY © SABAM 2018

GIORGIO DE CHIRICO, PLACE D’ITALIE AVEC STATUE, CA 1965-1970, HUILE SUR TOILE, 40 X 41,5 CM, MUSÉE D’ART MODERNE DE LA VILLE DE PARIS © MUSÉE D'ART MODERNE/ROGER-VIOLLET © SABAM BELGIUM 2019

TOILES, ÉTOILES ATTENTION CHEFS D’ŒUVRES Vous avez raté le vernissage ? Pas grave. Monnet, Pissaro, Picasso, Chagall mais aussi Arp et Gilbert & George restent accrochés jusqu’en août. Jusqu’au 18 août, La Boverie, Liège. L’ÉNIGME DE CHIRICO Voilà un artiste qui continue d’interroger. Au tout début du siècle dernier, Giorgio De Chirico pose les bases du surréalisme. On le retrouve ici en compagnie de Magritte, Delvaux, Graverol… 16/02 au 2/06, BAM, Musée des beaux-arts, Mons. TRÉSORS CACHÉS Pour ses 150 ans, La Louvière sort de ses réserves. L’occasion de découvrir une collection d’œuvres commencée en 1927. L’histoire de cette collection publique s’organise autour d’Anna Boch, Pierre Alechinsky, René Magritte… 22/03 au 29/09, Le MILL, La Louvière. PA G E 0 6 4

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L’UNIVERS DE CORTO Pas étonnant de retrouver Hugo Pratt au pays de la BD. Et à la Fondation Folon. L’univers de l’auteur se nourrit de contes et légendes. De rêves aussi. Une expo en forme de voyage dans le labyrinthe de la création. 25/05 au 24/11, Fondation Folon, La Hulpe. FILS CONDUCTEURS C’est un voyage au cœur de l’Égypte qui est, ici, proposé. Des pièces de tissus rares, de laine et de lin, retissent le lien de l’histoire de l’Égypte (et de l’humanité) avec les textiles. 9/02 au 26/05, Musée Royal de Mariemont, La Louvière.


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FONDATION FOLON, LA HULPE. © HUGO PRATT

ET PUIS… FESTIVAL KIKK © ANDRI HAFLIDASON

CARRÉMENT BRANCHÉS KIKK ET GEEKS 9e édition du festival de culture digitale. Avec des conférences, des workshops, des master classes. On parle technologie, architecture, design, médias. On plonge dans l’univers de l’innovation technologique, économique et artistique. Mais on fait (aussi) la fête, durant 4 jours avec des concerts, des performances, des DJ sets et des paillettes. Bref, début novembre, c’est l’automne au show. Automne 2019, dates et programme à venir, Namur. Infos : www.KIKK.be ARDENTES TOUJOURS Lomepal, Pusha-T, Young Thug, PNL, Sofiane, Petit Biscuit… La programmation de l’édition 2019 affole déjà la billetterie. Les Ardentes, c’est la crème du rap et du hip hop international en même temps que le coup d’envoi des festivals d’été. Du 4 au 7 juillet, Liège. DOUR, C’EST DU LOURD Vous avez aimé l’édition 2018 ? Vous allez adorer celle de cette année. Pour ses 30 ans, le festival envoie du lourd avec le hip hop californien de Rae Sremmurd, celui de Manchester avec IAMDDB, le rap de ce diable de Sheck Wes, de la house et de la techno à mettre le feu (Anetha, Richie Hawtin, Paula Temple…). Du 10 au 14 juillet, Dour.

LE SOUFFLE DE LA BD Une exposition qui montre comment l’un des auteurs majeurs de la BD belge d’après guerre au graphisme noir et blanc bien connu a été façonné par son environnement et le patrimoine immatériel. Didier Comès, l’encrage ardennais, abbaye, Stavelot. Jusqu’au 5/01/2020 CAP SUR LE GROENLAND Hors-pistes organise des résidences et des échanges entre artisans et designers du monde entier. Cette année, le Groenland et la culture inuit sont à l’honneur. 3/02 au 19/05, le Grand-Hornu. UN PAVILLON NUMÉRIQUE L’ouverture du pavillon belge de l’exposition universelle de Milan créera l’événement au printemps. 2 500 m2 pour une vitrine de la technologie et de l’innovation. Avril (date à préciser), citadelle de Namur.

INFORMATIONS PRATIQUES Wallonie Belgique Tourisme walloniebelgiquetourisme.fr – info@wbtourisme.fr Y aller En avion au départ de Nantes. www.brusselsairlines.com Bon plan : le « Hi Belgium Pass », une formule de voyage qui permet de découvrir les villes wallonnes pour la somme de 149 €. Le pass comprend : un voyage aller-retour en avion, tous les déplacements en train depuis l’aéroport de Bruxelles et des activités dans 2 villes.

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DOS À DOS

éner nitram

Savez-vous ce que vos détracteurs vous reprochent le plus ? n

L’appétit d’organiser. Mais je n’ai jamais l’impression d’en faire trop.

... l’interview verso ULT INTERVIEW / PATRICK THIBA KOSTAR PHOTOS / TANGUI JOSSIC POUR

Certains disent que ce sont toujours les mêmes artistes… n Tous les 3-4

Que dites-vous à ceux qui ne viennent pas à La Folle Journée parce qu’ils la jugent trop classique ? n

ans, il y a presque 60 % de nouveauté complète. Regardez Cannes, si Almodovar ou Terrence Malick sortent un film, ils y sont. Il me faut des incontournables. Berezovsky, c’est un honneur. Nicholas Angelich c’est un dieu. Si je pouvais l’avoir à chaque fois, je le ferais. Je mets toujours en avant les jeunes : Diana Tishchenko, Anastasia Kobekina, Pablo Ferrandez.

Le classique est une source d’inspiration qui nourrit l’imaginaire de toutes les musiques. Les artistes de jazz et de rock citent souvent Debussy, les vraies racines sont là. Ça demande plus de concentration mais c’est aussi accessible et d’une richesse inouïe.

Vous étiez rockeur, qui écoutez-vous encore comme autre musique ? n Je suis toujours

fasciné par Arcade Fire ou Radiohead. Là, je viens de découvrir des chanteuses : Aldous Harding, Mercury Rev et Hope Sandoval (Big Boss Man).

La Folle Journée jusqu’à quand ? n Tant que je

serai en pleine forme. Je me ménage, je marche beaucoup. Après, d’autres prendront la relève.

Peut-on encore sure prendre à la 25 édition ? is. J’ai un jama n Plus que

matériau d’une richesse inouï. On va découvrir des œuvres qu’on n’imaginait même pas : Tansman, des œuvres jamais jouées de Saint-Saëns…

À quand un retour des compositeurs ? n

En 2020 : Beethoven pour le 250e anniversaire de sa naissance. La planète va résonner Beethoven mais nous avons la chance d’être en janvier. Je veux montrer à quel point il a influencé tous e les compositeurs des 19 e , adulé plus le t C’es . et 20 il est universel. n

De quoi êtes-vous le moins fier ? n D’avoir

écouté des artistes et ne pas avoir mesuré leur réel talent. J’attends parfois quelques années pour m’en apercevoir. PA G E 0 6 6

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LA FOLLE JOURNÉE DE NANTES, 30 JANVIER AU 3 FÉVRIER

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SAM 23 03 — SAM 30 03 Au TNB

Théâtre National de Bretagne Direction Arthur Nauzyciel 1 rue Saint-Hélier 35000 Rennes

THÉÂTRE CRÉATION / COPRODUCTION

« LE COUP DE CŒUR DU FESTIVAL D’AVIGNON ET DU FESTIVAL D’AUTOMNE » Plus d’informations sur T-N-B.fr

© Simon Gosselin

DÉCOUVREZ LA TRILOGIE JOUEURS + MAO II + LES NOMS DON DELILLO / JULIEN GOSSELIN



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