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ALEX REKto... VIZO view rec l’inter
L’humour français est-il belge ? n L’humour français
ULT INTERVIEW / PATRICK THIBAN PHOTOS / CHRISTOPHE MARTI R POUR KOSTA
est plus belge qu’il ne le pense. Et j’espère que le renouveau de l’humour français passera par la Belgique.
Une histoire belge ? n
Celle que je préfère : savez-vous pourquoi sur la table de nuit d’un Belge, il y a toujours un verre d’eau à moitié rempli ? Parce que parfois, on a soif et parfois on n’a pas soif.
Un slogan pour définir votre humour ? n
(silence…) On peut rire des choses intelligentes sans se prendre au sérieux.
Jusqu’où peut-on aller en humour ? n Desproges
disait : “On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui.” Moi, je dirais : “On peut rire de tout mais pas n’importe comment.” Plus c’est compliqué, plus il faut être drôle, intelligent et plus il faut avoir réfléchi. Je ne peux pas improviser sur l’islamisme, les religions, les races, le féminisme.
Comment fait-on pour sortir du lot ? n Il ne faut
surtout pas essayer. Il faut être encore plus soi même. Plus vous êtes honnête, plus les gens ont envie de rire avec vous.
Votre spectacle est-il plus important que la quotidienne sur France Inter ? n
Quand c’est moins drôle, est-ce que vous vous en rendez compte ? n Je
C’est plus important parce que je viens de là. Si la radio et la télé, ça s’arrête, je retournerai avec bonheur sur scène car j’aime l’idée du clown qui va à la rencontre du public. Mais la radio et la télé, ça remplit les salles. n
dirai plutôt que quand c’est plus drôle, je m’en rends compte. L’humour n’est pas une science exacte et c’est le public qui décide. J’ai fait des sketches où je pensais changer la face de l’humour et j’étais le seul à me marrer. Et l’inverse existe aussi. ALEX VIZOREK EST UNE ŒUVRE D’ART
MACHECOUL LE 29 MARS, SAINT-GILLES LE 31 MARS, BEAUPRÉAU LE 6 AVRIL, GORGES-CLISSON LE 7 AVRIL, FAYE D'ANJOU LE 13 AVRIL, TRÉBEURDEN LE 14 AVRIL, PONT-PÉAN LE 15 AVRIL, CONCARNEAU LE 4 MAI
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recto n Alex Vizorek / P3 Sommaire n / P4 Ours n / P6 Cover boy n Quentin Faucompré / P8 le k de kostar n Angèle / P10
actus n / P12 interview n François-Régis Gaudry / P16 Chef oui chef n Jean-François Pantaleon / P20 Business Classe n Drugeot Labo / P24
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actus n / P26 Le printemps des festivals n / P28 Têtes de série n Rezinsky et Odor / P34 interview n Laurent Poitrenaux / P38 portrait n Adel Abdessemed / P47 Portefeuille artistique n Cast a glow on stripes par Elsa Tomkowiak / P52 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P58 une ville ailleurs n Berne par Wilfried N’Sondé / P60 verso n Alex Vizorek / P66
2018 - design graphique : g.u.i. , typographie : Muse TNB 1099108 - 1099109 - 1099110 - 1099111 / Les Champs Libres 1044616 - 1044617 - 1044618 / MusĂŠe de la danse 2-1057987, 3-1057988, 1-1057985 (St-Melaine)
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Q U I F A I T Q U O I ?
GRAPHISTES / Illustrateurs / artistes plasticiens n Quentin Faucompré (couverture, ours, sommaire, custom des titres), Pierrick Sorin, Elsa Tomkowiak. Remerciements n Tous nos lecteurs, partenaires et annonceurs
KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros
Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2018 KOSTAR est adhérent au SPG2I (Syndicat de la Presse Gratuite Indépendante d'Information Imprimée)
Directeur de la publication et de la rédaction n Patrick Thibault Graphisme et maquette n Damien Chauveau Développement n Pierre-François Leroux, Patrick Thibault. Publicité n pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa
www.kostar.fr Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764
Rédaction n redaction@mcomedia.fr Studio graphique n damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro Rédacteurs n Vincent Braud, Matthieu Chauveau, Fédelm Cheguillaume, Antonin Druart, David Lecerf, Barbara Le Guillou, Christophe Martin, Wilfried N’Sondé, Pierrick Sorin, Patrick Thibault. Photographes n Matthieu Chauveau, Kristo, Christophe Martin, Yann Peucat, Pierrick Sorin.
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Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.
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Couverture / P01 n Sommaire / P04 n Ours / P06 n Tendances / P12 n Cultures / P26 n Une ville ailleurs / 62 Custom des titres / P08, 10, 16, 21, 24, 28, 34, 39, 46, 52, 59, 60. PHOTO / TANGUI JOSSIC POUR KOSTAR
Pour le Kostar de printemps, Quentin Faucompré souffle le chaud et le froid. « Jouer avec la météo, c’était confronter des objets, des animaux, des contextes ou des situations qui sont en lien avec le froid ou le chaud en cette période de modifications climatiques. » n L’apparente légèreté laisse entrevoir une forme de tension. Même si elle n’est pas flagrante, on perçoit vite le dérèglement et la contradiction, des thématiques chères à l’artiste. n Sorti des Beaux-Arts de Nantes en 2002, Quentin Faucompré a toujours dessiné. « À la base, j’ai toujours aimé mettre en scène mais je ne fais ni théâtre ni cinéma. » Définir son style ? « J’ai toujours eu beaucoup de mal avec ça : j’alterne des performances, des expositions et des livres. » n Côté couleurs ? « J’aime le jaune, le rouge et le bleu mais je ne sais pas comment l’expliquer. » Pour Kostar, il s’est amusé avec les clichés, relier le rouge au chaud et le bleu au froid. n Nantais, Quentin Faucompré travaille régulièrement à Rennes où il aime rallier Lendroit Éditions. Il aime le collectif et ses collaborations sont multiples. « Je travaille avec beaucoup de gens qui n’ont pas forcément la même pratique. » Le 26 mai, à l’invitation de la Maison de la Poésie de Nantes, il retrouvera la rue pour une performance avec Charles Pennequin et Jeoffroy Pitton. Ensuite, il espère achever un livre pour Les Requins Marteaux. n HTTP://QUENTIN-FAUCOMPRE.TUMBLR.COM/ PA G E 0 8
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Atelier de Nicolas Fedorenko, 2017 - Photo Kerguéhennec
Nicolas Fedorenko Gilgian Gelzer
BIGNAN (56) ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE WWW.KERGUEHENNEC.FR
Expositions
4 mars > 27 mai 2018
Illés Sarkantyu featuring
Jean-Pierre Vielfaure
Facing the sky
(écoles européennes d’art)
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U N E P E R S O N N A L I T É À L A M O D E PA R L E D E M O D E
« JE RESTE FASCINÉE PAR LA HAUTE COUTURE ET LE PRÊT-À-PORTER. » INTERVIEW / BARBARA LE GUILLOU
PHOTO © CHARLOTTE ABRAMOW
Vous êtes quelqu'un de stylée. Depuis quand faites-vous attention à votre look ? n C’est gentil de dire que je suis stylée, pour moi, c’est un compliment. J’ai toujours fait attention à mon look mais je crois que ça n’a pas toujours été de bon goût. Petite, je me suis souvent habillée seule mais quand je regarde les photos, j’ai un peu honte. C’était important pour moi mais j’étais du genre à mettre un serre-tête à petits pois et à vouloir mon sac et mes chaussures avec aussi des petits pois. Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? n Je crois que oui. On va dire que j’ai une bonne tête, que je ne m’habille pas trop mal, que j’ai une bonne tête blanche et que, malheureusement, aujourd’hui ça aide. Comment choisissez-vous votre costume de scène ? n Il faut qu’il soit confortable, classe mais cosy, et sans prise de tête. Alors en fait, j’ai toujours un tee-shirt blanc ou clair, un pantalon taille haute uni avec ceinture. Je fais attention au maquillage, parfois j’ose les paillettes mais je garde mon classique. En vérité, la scène est arrivée très vite et j’ai même pas eu le temps d’y penser. Quels rapports entretenez-vous avec la mode ? n Pré-adolescente, je rêvais de devenir styliste. Puis, je me suis démotivée en allant aux défilés. Je me suis rendu compte que ce milieu n’a aucun humour et aucune spontanéité. La concurrence est horrible. Je n’aimais pas l’image de la femme que ça renvoyait. C’est toujours plein de conflits et de paradoxes, car je reste fascinée par la haute couture et le prêt-à-porter. Je m’arrête devant les boutiques et ça m’intéresse. Pensez-vous être à la mode ? n Inconsciemment oui. On a envie de plaire, d’être acceptée par les autres, alors on achète ce qui est en rayon. Même les fripes sont à la mode. Disons que j’espère être à la mode mais pas trop. Être à la mode, c’est quoi pour vous ? n C’est prendre un risque. Ça change tellement vite qu’on peut être à la mode un jour et pas le lendemain. Ça demande beaucoup de travail et de temps que je n’ai pas. PA G E 0 1 0
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Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Oui, souvent. Je me souviens avoir empêché ma mère d’entrer chez Birkenstock quand ça n’était pas encore à la mode et d’en acheter moi-même après pour le confort. Ça m’arrive tout le temps de changer de point de vue. Il y a des artistes que je n’aimais pas et que j’ai fini par adorer. Avez-vous pris des vestes ? n Sentimentalement, heureusement oui. Sinon j’aurais écrit des chansons uniquement sur la loi de Murphy. Et puis ça fait grandir. Professionnellement, je prends tout le temps des claques mais je dois dire qu’elles sont positives et négatives. Qu’y a-t-il dans votre valise quand vous partez en tournée ? n Des pyjamas, des joggings, ma trousse de maquillage, ma tenue de scène. Rien de plus. À qui voudriez-vous tailler un costard ? n Je suis trop diplomate pour ça. Mais bon, à Donald Trump, avec plein de sucre sur son dos pour faire un jeu de mots bien nul. Quel est le comble du chic ? n La petite robe noire au plus simple. Je suis fascinée par les vieilles dames bien habillées. Se faire belle pour se plaire à soi-même alors qu’elles pourraient s’en moquer, je trouve que ça leur donne une aura fantastique. Le comble du mauvais goût ? n Porter des Crocs. Même si c’est chez Balenciaga et que ça coûte la peau du cul, ça ne sera jamais beau. Quelle personnalité voudriez-vous relooker ? n Notre reine Mathilde. Je trouve scandaleux comment on fait d’elle une mamie, comment on la rend vieille dame alors qu’elle est jeune. J’aurais envie de lui donner des chaussures plates et de moderniser sa coiffure. Qui rêveriez-vous de déshabiller ? n J’ai déshabillé celui que je voulais. Et je n’ai pas d’idéal côté acteur ou chanteur. n BIG BAND CAFÉ, HÉROUVILLE-SAINT-CLAIR, 13 AVRIL, LES VIEILLES CHARRUES, CARHAIX, 22 JUILLET.
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CONTRIBUTEURS DU CAHIER TENDANCES MATTHIEU CHAUVEAU, BARBARA LE GUILLOU, CHRISTOPHE MARTIN, PATRICK THIBAULT
Se mettre au verre Les deux lettres D entrelacées qui poinçonnent leurs créations en verre sont la marque d’une absolue complicité. Un lien solide que les sœurs Cléa et Manon Malbazin ont su mettre à profit en se lançant dans cette belle aventure artisanale, combinant leur parcours et leur savoir-faire. Au sein de leur atelier, sur les bords de Loire, elles ont su apprivoiser la matière et ont imaginé un univers graphique qui saisit l’air du temps, se dessine et s’affine au gré des collections. Pigments colorés, formes épurées, motifs empruntés à l’univers du textile, ces assiettes "haute couture" habillent déjà de nombreuses tables gastronomiques locales Christophe Debray (Moulin de l’Épinay, La Chapelle-Saint-Florent), Mathieu Guibert (Anne de Bretagne, La Plaine-sur-Mer), Gérard Bossé (Une Île, Angers), Jean-Yves Guého (L’Atlantide, Nantes) se sont déjà laissés séduire par leur sensibilité artistique, cette poésie des formes et des matières. Leurs assiettes sont de véritables supports d’expression pour les chefs. Elles créent un dialogue et subliment leurs plats. n DEMOISELLES D’ANJOU ATELIER N°10, RIVE D'ARTS, 13 RUE BOUTREUX, LES PONTS DE CÉ (49) PA G E 0 1 2
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Rock Around the Clock Allez savoir si ça sera la tendance pour 2018. Toujours est-il qu’à Nantes, l’humeur est très rock. D’abord avec l’exposition Rock ! Une histoire nantaise au Château des Ducs de Bretagne. L’occasion de retrouver les photos, objets, costumes, victoires de ceux qui appartiennent désormais à l’Histoire musicale. Au-delà du rock puisqu’on y retrouve même Christine and The Queens. Ensuite, La Foire Internationale a décidé de se consacrer au rock’n’roll plutôt qu’à un pays. Le rock, me direz-vous, c’est un pays entier à lui tout seul, un continent, des univers ! Clou du spectacle, l’expo Rock Story de Philippe Manœuvre himself. Des pièces rares pour être totalement rock, des années 50 à nos jours. Et en prime, tout l’univers de notre Johnny national ! n
COMPARTIMENT FUMEUR © NICOLAS DE LA CASINIERE
ROCK ! UNE HISTOIRE NANTAISE, CHÂTEAU DES DUCS DE BRETAGNE, NANTES, JUSQU’AU 10 NOVEMBRE 2019 ROCK STORY, FOIRE INTERNATIONALE DE NANTES, PARC DES EXPOSITIONS, 7 AU 16 AVRIL.
Dialogue de saveurs Le Quai et l’association Slow Food NantesAngers, initiateurs des ateliers du goût et défenseurs d’une alimentation responsable et bien ancrée dans le terroir, s’associent à des chefs angevins. Julien Ruguet du Bistrot des Carmes et Jérémie Baron d’Autour d’un Cep pour la troisième édition de ce convivium d’exception. Une table d’honneur dressée pour rendre hommage aux produits de saison, des ateliers pour parfaire ses connaissances, des échanges pour découvrir quelques secrets ou astuces… Ce rendezvous gastronomique concocté avec goût sera l’occasion de fêter dignement la fin du printemps et célébrer l’arrivée de l’été. n LE BANQUET, LE QUAI, CALE DE LA SAVATTE, ANGERS, LE 17 JUIN. PA G E 0 1 4
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INTERVIEW
MASTER CHEF INTERVIEW / PATRICK THIBAULT
PHOTO / DR
Depuis quelques années, François-Régis Gaudry est le critique gastronomique qui compte. Que ce soit dans L’Express ou sur France Inter avec On va déguster, il mène un combat en faveur de la revalorisation de l’alimentation et des produits. De même qu’il valorise l’authenticité des chefs. Une émission qui cartonne, L’Express, des livres, est-ce que ça ne monte pas un peu à la tête ? n Je ne crois pas car j’essaie de tout faire pour garder ce qui a fait entre guillemets mon succès : une immense PA G E 0 1 6
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curiosité à l’égard de tout ce qui se mange, les initiatives, la bonne chaire, l’agriculture durable… Bref, garder de la fraîcheur et de la curiosité, une espèce de naïveté sans être blasé.
INTERVIEW
À vous écouter ou vous lire, on vous perçoit enthousiaste, à tel point qu’on finit par se dire que vous aimez tout… n Mais j’aime tout parce que je suis d’une famille où on me forçait, sans contrainte mais avec exigence, à tout goûter. On me disait : “Si tu n’aimes pas, tu laisses mais tu commences par goûter.” Y a-t-il des choses que vous n’aimez pas ? n Oui, j’ai une aversion pour la nourriture industrielle. C’est la partie peu reluisante de ce qui se mange. Je ne dis pas ça par snobisme ou posture esthétique mais par conviction et pour des questions de valeurs. Je crois fondamentalement que bien manger aujourd’hui, ça n’est pas seulement une position mais un combat.
« JE CROIS FONDAMENTALEMENT QUE BIEN MANGER AUJOURD’HUI, ÇA N’EST PAS SEULEMENT UNE POSITION MAIS UN COMBAT. » Mais n’est-ce pas un combat de ”bobos” ? n Lorsqu’on se met à table, il y a bien sûr le danger de cultiver une forme de nouvel académisme snob ou d’entre-soi. On est entre esthètes de l’alimentation, on ne boit que des vins naturels et on ne mange que des produits bien sourcés. Mais tous les combats sont d’abord l’affaire de quelques-uns, un groupe de personnes un peu éclairées. Et je ne pense pas qu’on doive les appeler “bobos”, car c’est aussi l’affaire de paysans très impliqués qui ne sont pas là à se regarder dans le miroir du haut Marais. Sentez-vous une évolution depuis les débuts de votre émission On va déguster ? n On en voit les signes. Le paysage alimentaire n’est plus le même. Il y a un énorme chemin parcouru, des initiatives partout, des variétés anciennes de légumes, des races d’animaux qui réapparaissent… Ça concerne une petite frange de la population mais l’idée, c’est bien de démocratiser cette approche de manière à convertir notre agriculture productiviste en un modèle pour tous.
« J’AI ÉTÉ TRÈS VIANDARD DANS MA JEUNESSE MAIS JE ME SUIS CALMÉ. » Si on explore vos goûts, salé ou sucré ? n Salé. J’aime les desserts dans le rapport qu’ils entretiennent avec le salé.
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Viande ou poisson ? n Clairement poisson. J’ai été très viandard dans ma jeunesse mais je me suis calmé pour des questions de goûts mais aussi d’éthique. Je ne cuisine plus jamais de viande rouge chez moi. Je sens que je finirai végétarien. Tradition ou modernité ? n Les deux. Je suis très attaché à la tradition. Et d’ailleurs je considère que pour qu’un chef soit moderne, il faut qu’il ait bien acquis les fondamentaux de la tradition. Quelle image avez-vous de la Bretagne et des Pays de la Loire ? n Ça fait une grosse région qui a une énergie débordante en terme d’agriculture. En Bretagne, comme dans les régions qui ont été touchées par un modèle agricole intensif, on voit la riposte s’organiser. Les initiatives paysannes se multiplient. Regardez la renaissance du sarrasin, la vache nantaise, la vache pie noire, le gwell… Quels sont vos critères de choix ou notation pour les restaurants ? n Je traque en priorité les chefs ou les restaurants où règne une forme de sincérité et d’intégrité. C’està-dire des chefs qui ne font pas la cuisine comme on pourrait faire n’importe quel autre métier mais par choix et conviction. Ça signifie d’abord une exigence en terme de choix de produits et la mise en valeur du territoire local. Je me suis lassé des triples axels et sauts périlleux des chefs. J’aime ceux qui veulent d’abord nourrir bien les convives, ceux qui mettent en avant les goûts plutôt que l’ego. Julien Lemarié (ndlr : Ima à Rennes) semble être votre chef préféré dans notre région… n Je suis séduit par son talent. Il a su développer son propre univers, le nourrir de ses influences japonaises et surtout pas pour une question de mode. L’aménagement de son restaurant est réussi, ses plats sont inventifs et incisifs. Vous savez, je vais au restaurant sept à huit fois par semaine, beaucoup se copient. Il y a un mimétisme qui tient aux réseaux sociaux, à Instagram. Dans l’hyper communication, Julien Lemarié a réussi à ériger un style personnel avec une vraie démarche d’auteur. Il y en a d’autres… n Bien sûr. Je pense qu’Hugo Roellinger ira loin. Il a à peine 30 ans et est pétri de bonnes convictions. Dans sa tête et dans son assiette. J’aime beaucoup Olivier Bellin de L’Auberge des Glazicks à K O S TA R
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INTERVIEW
Plomodiern. Xavier Pensec d’Hinoki à Brest. Lulu Rouget, à Nantes, a aussi des convictions et une attention forte… Quand je vais à l’étranger, on me parle toujours d’Alexandre Couillon mais j’avoue une lacune, je ne suis pas encore allé à Noirmoutier.
« LA GASTRONOMIE FRANÇAISE SE NOURRIT PERPÉTUELLEMENT. ELLE EST OUVERTE À TOUTES LES INFLUENCES. » Pourquoi faire un livre aussi volumineux et lourd à l’heure des tablettes numériques et de Marmiton ? n Je crois au livre comme objet. Dans un panorama médiatique saturé par les réseaux sociaux, il doit se distinguer et sortir du lot, être le contraire d’un fast book. C’est un gros pavé et il est encombrant. Il n’a pas ce qu’il faut pour réussir. Mais dans une approche patrimoniale et culturelle de la cuisine, il doit s’imposer comme un livre de référence. S’il fallait ne retenir qu’une chose de On va déguster la France… n Peut-être son esprit curieux, sa transversalité, son mélange des genres. Il montre que c’est une discipline en mouvement, bien vivante quand elle s’irrigue de toutes ses influences. C’est tout sauf le petit musée, la gastronomie française se nourrit perpétuellement. Jamais repliée sur elle-même, elle est ouverte à toutes les influences.
« JE ME DÉTACHE DE PLUS EN PLUS DE LA CUISINE SOPHISTIQUÉE. JE CHERCHE LA CUISINE DE L’ÉMOTION PLUTÔT QUE CELLE DE LA SENSATION. » Savez-vous à quoi est dû le buzz autour de la gastronomie ? n Paradoxalement, à l’heure où on parle de plus en plus du végétal et de la cuisine santé, il y a une énorme hystérie autour du sucré. Si vous voulez obtenir des likes sur Instagram, il suffit de poster des images de gâteaux. C’est comme un refuge dans un monde un peu morose, un acte régressif rassurant. Regardez le nombre de pâtisseries qui ouvrent… Comment garde-t-on la ligne en étant critique gastronomique ? n En faisant attention à son alimentation et en s’octroyant des pauses qui ne sont pas du jeûne. Après un
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restaurant un peu lourd à midi, mon corps me dit le soir qu’il faut se calmer. Avant j’étais un sanibroyeur, maintenant, il y a un truc dans le métabolisme qui me dit de prendre un bouillon ou du riz blanc. Puis, je bouge beaucoup à un rythme effréné. Qu’est-ce que vous aimez le plus au bout du bout ? n La cuisine du quotidien, pauvre, qui nourrit sans esbrouffe. La cuisine maternelle ou celle de la grand-mère. Celle qui ne triche pas, qui utilise peu de produits mais des bons et à la bonne saison. Je me détache de plus en plus de la cuisine sophistiquée. Je cherche la cuisine de l’émotion plutôt que celle de la sensation, et je vous assure que ça n’est pas si fréquent. Votre plat préféré ? n La soupe corse de ma grand-mère. Entre la minestrone et la soupe au pistou provençale, c’est une soupe paysanne avec des légumes, des choux, des haricots secs et frais, des morceaux de pâtes, un petit morceau de lard. C’est extrêmement nourrissant et je la refais souvent. Mais vous n’avez pas le temps de cuisiner, c’est une blague ? n Pas du tout. Je prends le temps de cuisiner tous les weekends. Je vis à cent à l’heure, je suis nerveux et tendu. Le yoga et la cuisine, c’est hyper relaxant. Le plat que vous n’aimez pas ? n C’est vraiment difficile car j’aime tout mais la viande de cheval a tendance à me faire tourner de l’œil. Savez-vous ce que vous auriez pu faire si vous n’aviez pas été gourmand ? n Depuis tout petit, j’ai une passion pour l’ornithologie. J’aime observer les oiseaux. J’apprends à reconnaître leur chant, la couleur de leurs œufs… Là encore, c’est de la curiosité. J’aurais adoré être ornithologue. n ON VA DÉGUSTER LA FRANCE, FRANÇOIS-RÉGIS GAUDRY ET SES AMIS, ÉDITIONS MARABOUT, 432 PAGES. ON VA DÉGUSTER, FRANCE INTER, DIMANCHE À 11H.
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ROZA : LA FINE FLEUR INTERVIEW / PATRICK THIBAULT
PHOTOS / KRISTO POUR KOSTAR
Après avoir fait le buzz à Paris avec Coretta, Jean-François Pantaleon a effacé l’ardoise pour créer Roza à Nantes. L’enfant du pays avait fait ses armes au Castel Marie-Louise, à La Mare aux oiseaux et au Anne de Bretagne. À Paris, il avait rejoint les étoiles à La Grande Cascade, au Meurice et chez Apicius. Comment définissez-vous votre cuisine ? n C’est vraiment une cuisine d’instinct. Je ne suis pas de recettes et j’assaisonne au gré de mes envies. Je réunis les meilleurs ingrédients et j’essaie de transfigurer tout ça dans une assiette. Les plats de la carte changent au gré des saisons et le menu du déjeuner chaque semaine. Vous avez un CV prestigieux, est-ce que c’est déterminant ? n Je ne sais pas s’il est prestigieux. Mais oui, quand même, ça aide. Je crois qu’il faut passer chez les meilleurs pour être bon. Voir ce qui se fait de mieux pour espérer faire au minimum aussi bien. Après la cuisine, je pense que c’est 50 % de bon sens et 50 % de savoir pur. Comment s’affranchit-on de telles références pour faire sa propre cuisine ? n Il faut toujours être en éveil, regarder ce qui se fait ailleurs, les tendances actuelles. On n’arrête pas de moderniser la cuisine, de trouver de nouveaux goûts, amener de la modernité par de nouveaux produits. Aujourd’hui, les gens veulent être surpris. On est bien obligé de reproduire un peu ce qu’on faisait mais il faut en même temps s’en éloigner. Quel est le chef qui vous a le plus inspiré ? n Frédéric Robert à La Grande Cascade. On avait une étoile mais on travaillait comme si on en avait trois. Quand je suis arrivé au Meurice où il y en avait trois, je n’étais pas déboussolé. Il y a eu aussi le travail avec Jean-Pierre Vigato chez Apicius. J’y étais aux cuissons pour une cuisine gourmande, plus riche, presque familiale. C’était important d’avoir ce bagage-là. À Paris, il y a un tel niveau que si on n’est pas un peu dans le bain, on peut vite être dégoûté. PA G E 0 2 1
Vos assiettes sont très graphiques, avezvous d’abord une image en tête ou pas ? n Parfois oui, j’ai l’image en tête. Parfois, c’est l’inverse et ce sont les produits qui me guident. Le challenge, c’est de faire quelque chose avec. K O S TA R
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Comment voyez-vous vos confrères ? n Je ne les connais pas encore suffisamment. J’aimerais les rencontrer mais depuis l’ouverture, c’est de moins en moins facile. Je ne connais que Nicolas Guillet de L’U.ni. Je suis allé chez Pickles et à L’Atlantide, j’ai adoré. La Raffinerie, Le Petit Boucot. Il faut que j’aille chez Lulu Rouget.
ENTRÉE FAUX-FILET SALERS / KIMCHI / OIGNONS / CONSOMMÉ DE BŒUF. PLAT ROUGET / NAVETS / BLETTES MULTICOLORES, COQUES ET AGRUMES. DESSERT CHOCOLAT GUANAJA 70% CACAO HONDURAS / CAFÉ WHISKY / SÉSAME / TONKA. VINS IGP ARDÈCHE, DOMAINE DES ACCOLES, EN ROUGE VDF JÉRÔME BRETAUDEAU, LA MONNERIE, EN BLANC. PA G E 0 2 2
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Vous aviez vraiment fait le buzz à Paris avec Coretta, pourquoi ce retour à Nantes ? n Je suis originaire de la région et j’y suis resté très attaché. Je m’étais toujours dit que je créerais un restaurant ici. Qu’allez-vous apporter à Nantes ? n (Sourire). Un joli restaurant de quartier là où il n’y en avait pas. Mais je reste modeste, je ne dirai pas que je vais casser la baraque. Le plus dur, c’est de rester à ce niveau. J’ai besoin de développer davantage et j’aimerais avoir plus de temps pour moi. La définition de Roza, est-ce que ça ne serait pas “créatif, chic et bistrot” ? n C’est un peu ça mais vraiment cool et décontracté. Je n’aime pas l’ostentation, ces restaurants où on entend juste le bruit des couverts… Moi je veux qu’on se sente à l’aise. SAISON 12 / NUMÉRO 60
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Est-ce que les produits d’ici vous inspirent ? n Totalement mais je ne les avais jamais quittés. Je les trouvais à Paris. Une belle fleur de sel de Guérande, la salicorne, peu utilisée à Paris. Je regrette qu’il n’y ait pas un maraîcher qui récolte tous les beaux produits. Mais nous avons de tels producteurs ici que, parfois, vous vous dites que vous n’avez jamais mangé de légumes. Roza fait le buzz, redoutez-vous ce phénomène de mode ? n C’est agréable et on en a besoin. Mais quand on monte vite un restaurant, les gens peuvent être déçus. Ça n’est pas en trois mois que ça se décide. Si dans un an, on cartonne autant, je vous dirai que je suis satisfait. ROZA, 3 PLACE DE LA MONNAIE, NANTES.
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LA THÉORIE DU KAO TEXTE / MATTHIEU CHAUVEAU
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En à peine 10 ans, Drugeot Labo a imposé son mobilier décalé, à la fois épuré (le style) et massif (le bois), auprès d’une clientèle friande d’innovation et d'authenticité. Une success story localisée à Segré, dans le Maine-et-Loire. Londres, 2009. Une étagère fraîchement conçue, d’un style particulier, ne passe pas inaperçue au salon 100% Design, rendezvous incontournable de l’ameublement. Elle s’appelle Kao et porte bien son nom, semblant sur le point de s’écrouler, comme un château de cartes. Elle est pourtant tout à fait stable, fonctionnelle et sacrément élégante : des clients, européens comme japonais, passent bientôt commande. Même engouement quelques mois plus tard au salon Maison & Objet, à Paris. Ce meuble 100% design tranche radicalement avec ce que Les ateliers du Drugeot créent depuis 1976 à Segré. Il est pourtant bien né ici, d’un même savoir-faire. n « Quand, avec mon frère Matthieu, nous avons repris l’entreprise de notre père en 2000, nous concevions PA G E 0 2 4
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essentiellement des meubles classiques, de style Louis-Philippe », se souvient Pierre Rochepeau. « Au bout d’un moment, on en a eu marre de faire toujours la même chose. Notre clientèle était un peu vieillissante et rétive à toute innovation. L’idée même de changer la forme d’un pied posait problème ! ». Se fiant à son instinct, le jeune entrepreneur imagine alors Kao, première référence d’une marque (Drugeot Labo) qui en compte aujourd’hui une cinquantaine, plébiscitées par une clientèle plutôt jeune et urbaine, ayant toutefois les moyens de s’offrir du « moyen haut de gamme ». n Pour le plus petit modèle de l’imparable Miroir Console, l’une des nombreuses références spécialement dessinées par un designer (en l’occurrence Hervé Langlais), il faut par exemple
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compter un peu plus 700 euros… Le prix du Made in France. Et même du Made in Pays de la Loire, puisque que 90% des fournisseurs et sous-traitants de la marque y sont implantés. Les neufs personnes travaillant dans l’atelier de Segré, eux, se concentrent sur le cœur de métier de Drugeot : l’usinage, l’assemblage et la finition de pièces uniquement constituées de bois massif. Et ils ne s’ennuient pas. Depuis 10 ans, l’entreprise connaît une croissance annuelle régulière de 15%. n Le secret ? Une recherche constante du subtil équilibre entre originalité et fonctionnalité. « Un meuble parfait, c’est celui qui se distingue des autres mais qui conserve un côté pratique », confie l’expert. « Nous ne sommes pas des artistes. On ne fait pas de sculpture, même si on crée des meubles qui ont un côté sculptural. Un meuble très original, on va le voir dans la presse mais il ne se vendra pas. Un meuble seulement fonctionnel, on ne le verra pas dans la presse mais il ne se vendra pas non plus, parce qu’il ne se distinguera pas des autres. Parfois, le bon équilibre ne tient qu’à quelques millimètres d’épaisseur… » que le Ligérien a trouvé avec Kao, tout comme le designer angevin Gregory Jolly en signant l’irrésistible patère Toucan, référencée jusque dans la boutique du centre Pompidou. Ce petit objet coloré en chêne massif a également un mérite : prouver que s’offrir un Drugeot pour une trentaine d’euros, c’est possible ! n
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DRUGEOT EN 5 DATES 2000 : REPRISE DE L’ENTREPRISE FAMILIALE LES ATELIERS DU DRUGEOT PAR LES FRÈRES ROCHEPEAU. 2009 : CRÉATION DE LA MARQUE DRUGEOT LABO. 2011 : PREMIÈRE COMMANDE DE FLEUX’ DANS LE MARAIS À PARIS, MAGASIN LEADER D'OPINION DANS LE DOMAINE DU DESIGN ET DE LA DÉCO. 2014 : PREMIÈRE APPARITION DES MEUBLES DRUGEOT DANS L’ÉMISSION THÉ OU CAFÉ SUR FRANCE 2 ET DÉBUT D’UNE LONGUE COLLABORATION. 2018 : ÉVOLUTION DE LA MARQUE VERS L’APPELLATION DRUGEOT MANUFACTURE. PA G E 0 2 5
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RÉDACTEURS DU CAHIER CULTURES VINCENT BRAUD, MATTHIEU CHAUVEAU, ANTONIN DRUART, DAVID LECERF, BARBARA LE GUILLOU, PATRICK THIBAULT
Atlas de l’Apocalypse
DR
Plaine Inondable, Piano Ombre, Solide Mirage. François Marry, l’âme de Frànçois and The Atlas Mountains, a toujours aimé laisser planer une menace dans ses titres d’album, loin de la pop mélodique teintée d’exotisme dont il s’est fait l’expert. En imaginant une création autour de la Tapisserie de l’Apocalypse, le musicien franchit un cap, assumant pour de bon sa part d’ombre. Au sens propre comme au figuré, puisque les fragiles pièces de tissu du XIVe siècle s’admirent dans un noir quasi complet… n CHÂTEAU, ANGERS, 20 ET 21 MAI. PA G E 0 2 6
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Double A DOMINIQUE A © VINCENT DELERM
Jusqu’ici, bon nombre de fans de Dominique A tenaient Remué (1999) comme le meilleur de ses albums. Le plus sombre en tout cas – donc le plus obsédant. Toute Latitude, sorti en mars, n’est pas loin de détrôner son illustre aîné dans la même catégorie (celle des disques introspectifs, parcourus de tensions héritées de la new wave). Mais que les amateurs d’un A. moins remuant et plus lumineux (celui d’Éléor ou de L’Horizon) se rassurent, le Nantais prévoit un second album, plus acoustique, en octobre. n STEREOLUX, NANTES, 4 AVRIL ; LE CHABADA, ANGERS, 19 AVRIL ; LE LIBERTÉ, RENNES 24 MAI ; LES 3 ELEPHANTS, LAVAL, 25 MAI ; LA CARÈNE, BREST, 26 MAI.
FOUS DE DANSE 2016 CHACONNE © YANN PEUCAT
Post Boris Le 6 mai prochain, ce sera donc le dernier Fous de danse de Boris Charmatz à Rennes. En effet, le chorégraphe quittera son poste de directeur du Musée de la danse fin 2018. La short-list des candidats retenus pour sa succession réunit 5 équipes : Éric Minh Cuong Castaing ; Julie Nioche avec Virginie Mira et Isabelle Ginot ; Latifa Laâbissi avec Fanny de Chaillé ; Malgven Gerbes et David Brandstätter ; Johanna Faye, Saïdo Lehlouh, Linda Hayford, Sandrine Lescourant, Ousmane Sy, Iffra Dia et Bouside Aït-Atmane. D’ici-là, Boris Charmatz se partage entre Rennes et Berlin. Et tout Rennes danse, esplanade Charles de Gaulle, le dimanche 6 mai. n
CONTES IMMORAUX - PARTIE 1 - MAISON MÈRE © JEAN-LUC BEAUJAULT
Belle de demain Sitôt passée la création des Os noirs, la performeusechorégraphe Phia Ménard a pris la direction de l’Opéra Comique. Si sa mise en scène de Et in Arcadia ego n’a pas fait l’unanimité, elle n’en a pas moins décoiffé le public parisien. On vient d’apprendre qu’elle sera programmée à Montpellier Danse. Du 5 au 7 juillet, elle présentera Maison mère, impressionnante performance créée l’an passé à la Documenta de Cassel. L’avenir appartient donc à la Nantaise de la compagnie Non Nova, artiste associée du TNB. n PA G E 0 2 7
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Il en va des festivals comme de la météorologie. Il faut se rendre à l’évidence : le concept de saison a de moins en moins de sens… Ici pour le meilleur puisqu’à Laval, Saint-Brieuc, Rennes, Nantes et Ancenis, l’été des festivals débute dès le printemps, entre sensations pop, chanson française réinventée, électro festive et cinéma décontracté. DOSSIER RÉALISÉ PAR MATTHIEU CHAUVEAU
ARNAUD REBOTINI © QUENTIN CAFFIER
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Celui qui n’est pas avare de mots Célébrer la parole sous toutes ses formes, c’est le credo de Mythos et ça ne se limite pas à la foisonnante programmation musicale. Côté “beaux parleurs”, on retient deux conteurs qui soufflent le chaud et le froid (au sens strict) : Adama Adepoju qui poétise sur des histoires d’eau en Afrique de l’Ouest et Fred Pellerin qui délire sur les habitants de son village natal au Québec. Côté musique, une large place est accordée à une chanson française à texte, réinventée de préférence. C’est le cas de Feu! Chatterton, qui mélange avec talent références chanson rive gauche (Ferré, Brel) et rock arty à la Television, ou encore Cabadzi, qui trempe la plume de Bertrand Blier dans son slam electro. Mais à Mythos, on sait aussi apprécier la musique en tant que telle. La preuve avec la programmation d’un poète des claviers plutôt que des mots : le producteur électro Arnaud Rebotini, récemment césarisé pour sa BO de 120 battements par minute. n MYTHOS, 13 AU 22 AVRIL, RENNES. PA G E 0 2 8
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L’édition des 20 ans, l’an dernier, a battu des records, rassemblant plus de 33 000 festivaliers. Le plus fameux des festivals électro de Bretagne pourrait bien réitérer l’exploit avec une programmation à la fois riche (une quarantaine d’artistes) et pointue, notamment au rayon techno. La preuve avec deux des meilleurs performers actuels, venus d’Allemagne. Si Boris Brejcha qualifie sa musique d’high-tech minimal, où qu’il joue, l’adhésion du public s’avère maximale, encore plus lorsqu’il est accompagné de sa protégée Ann Clue, l’une des révélations des Trans 2016. Envie de plus d’émotions sans pour autant renoncer aux joies du dancefloor ? Stephan Bodzin aura peut-être votre préférence, le producteur et DJ ayant la réputation d’arriver à tirer des larmes de ses machines, en plus de livrer l’un des meilleurs live techno au monde… n
© MADE FESTIVAL
PANORAMAS FESTIVAL, 20 AU 22 AVRIL, PAYS DE MORLAIX.
ANN CLUE © KIDKUTSMEDIA
Celui qui ne compte plus les BPM
Trans-Ouest Express Au rayon techno de Detroit, êtes-vous plutôt Robert Hood ou Jeff Mills ? Le premier est attendu à Paco Tyson (Nantes), le second à Made (Rennes), deux très jeunes festivals sitôt lancés, sitôt adoptés par les clubbers de l’Ouest et d’au-delà. Des succès tellement phénoménaux qu’à Nantes, on se permet d’inviter rien de moins que le pape de l’électro à la française (premier DJ décoré de la Légion d’Honneur, tout de même…) Laurent Garnier. Mais aussi l’un des dj les plus demandés de la planète actuellement : le Germano-Chilien déjanté Ricardo Villalobos. Côté Rennais, les noms de Nastia ou Daniel Avery seront peut-être moins évocateurs chez les modestes sympathisants de la cause électro. C’est que Made a un coup d’avance : la divine Ukrainienne et le génial Londonien représentent la crème de la crème de la nouvelle génération. Les Laurent Garnier de demain. n PACO TYSON, 27 ET 28 AVRIL, NANTES ; MADE FESTIVAL, 27 AU 20 MAI, RENNES.
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Celui qui ne manque pas de cordes Mouzeil, 1900 habitants. Dans cette petite commune du 44 se trouve le seul fabricant de harpes classiques en France (Camac), plébiscité partout dans le monde pour la qualité de ses instruments. Ce contexte géographique a donné naissance à Harpes au Max, festival entièrement dédié à un instrument trop peu connu du grand public. Trois jours durant, dans différents lieux de la communauté de communes du Pays d’Ancenis, on découvre que l’imposant objet aux 47 cordes est plus versatile qu’il n’en a l’air. On le retrouve au service de la musique classique (joué par la jeune prodige russe Alisa Sadikova), celtique (le concours Ker Dasson an Delenn), du jazz (Charles Overton Quartet, tout droit venu de Boston) mais aussi du folk (les Nantais d’After The Bees) ou de la pop moderne (Paige Su, sorte de Björk taiwanaise). La surprise est au rendez-vous. n
PAIGE SU TRIO - PAIGE SU
HARPES AU MAX, DU 17 AU 20 MAI, PAYS D’ANCENIS.
CAMILLE © PATRICK MESSINA
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Celui qui ne tient pas en place “Let’s dance !” nous intime Art Rock cette année, avec forcément un air de Bowie en tête. Danser, voilà une activité qui siéra parfaitement à l’électro rock et arty des délicieux Django Django. Peut-être moins aux raps sans compromission d’Orelsan et Vald, qui nous scotcheront surtout avec leurs lyrics crus et malins. Sur Camille et Chassol, deux francs-tireurs chacun à leur manière (de la chanson / de la musique répétitive), on s’essaiera à quelque pas… d’une danse peut-être proche de celle de Saint-Guy. Et si la vraie machine à danser était plutôt du côté des années 80 ? Vérification avec l’immortelle Catherine Ringer et les ressuscités Marquis de Sade, avant de tenter de percer le mystère de l’art chorégraphique dans My rock et My ladies Rock de Jean-Claude Gallotta ou l’exposition participative signée Philippe Decouflé. n ART ROCK, DU 18 AU 20 MAI, SAINT-BRIEUC. PA G E 0 3 0
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ÉTIENNE DAHO / BIGFLO & OLI / BETH DITTO KOOL & THE GANG / FEDER / EDDY DE PRETTO BIRKIN GAINSBOURG - Le Symphonique OUMOU SANGARÉ / GOGOL BORDELLO OFENBACH / POLO & PAN live / HER ALLTTA 20Syl & Mr. J. Medeiros / KOKOKO! MEUTE / INÜIT / GHETTO KUMBÉ / GLAÖ BATTLE CORDE LISSE / WALKABOUT SOUND SYSTEM
FOCUS MELBOURNE CONFIDENCE MAN / ALEX LAHEY / RVG ECCA VANDAL / BEN WHITING / REMI CC:DISCO! / FANTASTIC MAN
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VITALIC© C. LE MINDU D.HUGONO
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Celui qui ne trompe pas En deux décennies, 3 Éléphants a imposé Laval comme une capitale culturelle incontournable du grand Ouest. Au moins trois jours… avec une programmation pluridisciplinaire mixant arts de la rue, spectacles jeune public et bien sûr concerts. En la matière, le festival frappe fort et juste cette année, en n’oubliant pas qu’il s’adresse à un public aux goûts variés. Les amateurs de pop en français ne manqueront sous aucun prétexte les deux grands A (A. Dominique et Armanet Juliette), ceux d’indie pop les légendaires Clap Your Hands Say Yeah, ceux d’électro le parfait doublé frenchy Vitalic/Rone et ceux de rap le succès surprise venu du Plat Pays Roméo Elvis. Même la musique contemporaine (Le Cabaret Contemporain) et le metal (Russian Circles) ne sont pas oubliés ! n 3 ÉLÉPHANTS, 25 AU 27 MAI, LAVAL.
Celui qui a choisi son camp
© NOÉ MERCKLÉ
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C’est certainement le seul festival où l’on peut partager merguez et chips avec Vincent Lindon ou boire une bière à deux pas d’un maître du cinéma d’action (le réalisateur de Piège de Cristal John McTiernan). Pour sa 4e édition, Sofilm Summercamp ne change pas sa recette et c’est tant mieux. L’affiche – à peine dévoilée au moment où l’on écrit ces lignes – rappelle en tout cas le côté décontracté et estival du festival (cinq transats face à la mer), parfois un rien anarchique. Car au Summercamp, des invités de luxe (acteurs, réalisateurs et même politiques) se ruent chaque année non pas pour remporter de quelconques prix mais pour présenter, sans aucune règle ou thématique imposée, le film de leur choix. n SOFILM SUMMERCAMP, 20 AU 24 JUIN, NANTES.
Mai 68 | Claude Dityvon
Exposition du 3 mai au 29 juin 2018
Vernissage Jeudi 3 mai | 18h30 | Galerie Dityvon Université d’Angers [BU St-Serge] | Entrée libre www.univ-angers.fr/culture
TOUT RENNES DANSE
DIMANCHE 6 MAI 12h - 22h esplanade Charles-de-Gaulle
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TÊTES DE SÉRIE / MUSIQUE
HIP HOP RUN RUN TEXTE / MATTHIEU CHAUVEAU
Angers, capitale ligérienne du hip hop ? C’est ce que laisse entendre l’attribution du prix régional du tremplin Buzz Booster deux années de suite à des rappeurs venus du pays de Pony Pony Run Run et Zenzile. Même si les univers des lauréats 2017 (Rezinsky) et 2018 (Odor) semblent en réalité partager peu de références. Les mêmes paires de baskets ?
ODOR © NICOLAS CAQUEUX
REZINSKY © ROBIN ALLIEL (MUTIN)
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LE RAPPEUR QUI AIMAIT LES FEMMES
LA CÔTE OUEST PASSE À LA TRAP
Leur second EP, Les Hérétiques Tome 2, débute avec la voix de Charles Denner dans L’Homme qui aimait les femmes de Truffaut. Leur morceau phare, Jolie môme, avec celles de Coluche et Richard Anconina dans Tchao Pantin, avant de citer du Léo Ferré dans le texte. Vous l’aurez compris, Rezinsky, duo formé par le rappeur angevin Pepso Stavinsky et le beatmaker rennais RezO, est du genre à s’affranchir joyeusement des codes du hip-hop, en bons hérétiques autoproclamés. Pour finalement s’inscrire dans la continuité d’une chanson française qui, depuis Jacques Brel, n’en finit pas de chanter la lose amoureuse en toute impudeur. À ceci près que les beats concoctés par RezO fleurent bon le boom bap, ce hip hop so nineties hypnotique et obsédant, remis ici au goût du jour avec des arrangements signés Atom de C2C. n
« J'veux une grosse chaîne, comme en Californie / Voiture de luxe et fauteuil en cuir / L'argenterie et des lustres même dans buanderie / On est trop gang, comme en Californie. » West Coast américaine et française, même combat ? C’est ce que clame en tout cas haut et fort le jeune rappeur angevin Odor dans son emblématique morceau Côte Ouest, quitte à se montrer menaçant, en mode explicit lyrics : « Si tu fais d'la merde, on n’applaudit pas / On renvoie ta tête dans un colis. » Le second degré, heureusement, n’est jamais bien loin chez cet authentique fan de trap qui a intitulé sa première mixtape Jeu de fléchettes plutôt que Combat de guns. Car à Angers, les clips d’Odor se tournent en mode bad boy, mâles chauffés à blanc face caméra, mais dans un décor fauché d’appart étudiant, guidon de vélo entre les mains plutôt que volant de BM. n
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08 avril CLÉDAT ET PETITPIERRE
en partenariat avec la Criée Centre d’Art Contemporain le FRAC Bretagne et le Musée des Beaux Arts
Quand l’art descend dans la rue
en partenariat avec une Cathédrale dans la ville
15 avril Concert profane en lieu sacré
LE COLLECTIF 49701
NEW SOUND, LA MUSIQUE DE MOONDOG
23 mai au 02 juin
Feuilleton théâtral hors les murs
création 2018
18 au 24 juin
NOFIT STATE CIRCUS (UK) Héritage en voltige
toutes les informations sur : WWW.LESTOMBEESDELANUIT.COM
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MUSIQUE
et aussi MUSIQUE KENT, SALLE PAUL FORT LA BOUCHE D’AIR, NANTES, 3 AVRIL. BRIGITTE, STEREOLUX, NANTES, 5 AVRIL.
TONY ALLEN © BERNARD BENANT
LOMEPAL, L’ÉTAGE, RENNES, 5 ET 6 AVRIL ; NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 7 AVRIL ; CHABADA, ANGERS, 27 AVRIL REJJIE SNOW, STEREOLUX, NANTES, 9 AVRIL. LA SIMPHONIE DU MARAIS, CONCERT ANNIVERSAIRE DES 30 ANS, LA CITÉ, NANTES, 9 AVRIL. LEILA AND THE KOALAS RELEASE PARTY, UBU, RENNES, 11 AVRIL.
L’Art de Tony Inventeur de l’afro-beat aux côtés de Fela Kuti, le batteur Tony Allen est une légende. Mais pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Après avoir été un formidable guest sur quelques-uns des meilleurs disques pop de ces dix dernières années (de Damon Albarn à Air), le Nigérien invite à son tour un maître à ses côtés. Ou plutôt un esprit : celui du génial batteur Art Blakey, inventeur, lui, du hard bop, à qui Allen rend hommage avec la fougue d’un jeune musicien. Du haut de ses 77 ans. n JAZZ À L'ETAGE, RENNES, 24 MARS ; LA NOUVELLE VAGUE, SAINT MALO, 14 AVRIL ; SALLE PAUL FORT, NANTES, 30 MAI.
NUIT TEXTURE 2, ANTIPODE, RENNES, 13 AVRIL. BALKAN BEATS, STEREOLUX, 13 AVRIL. NO ONE IS INNOCENT, VIP, SAINT-NAZAIRE, 19 AVRIL. PLK + GUESTS, UBU, RENNES, 25 AVRIL. ALELA DIANE, STEREOLUX, 25 AVRIL. MARINA HANDS ET LA MAISON TELLIER, STEREOLUX, 26 AVRIL.
Him
HER © JULOT BANDIT
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Ça commence comme un conte de fée. Deux Rennais rencontrés au sein d’un groupe de pop éphémère (The Popopopops) décident de former un duo autour d’une passion commune pour la soul américaine la plus suave. En seulement quelques titres, Her s’impose comme l’un des meilleurs espoirs d’une scène française qui ose encore la langue des Beatles. Cela se termine en cauchemar : l’été dernier, une moitié du duo décède à 27 ans. Enfin “se termine”, pas exactement puisque Victor, seul aux commandes, décide de prolonger l’aventure. Pour défendre un premier album posthume hanté par la magnifique voix du regretté Simon. n HER , L'ANTIPODE, RENNES, 4 AVRIL ; STEREOLUX, NANTES, 27 AVRIL ; LES ESCALES, SAINT NAZAIRE, 28 JUILLET ; LE LIBERTÉ, RENNES, 5 OCTOBRE.
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PLEIADE : DROPLEX – TEHO-TRYPOD, UBU, RENNES, 27 AVRIL. BERTRAND CANTAT, STEREOLUX, 2 ET 3 MAI THÉRAPIE TAXI, STEREOLUX, 3 MAI OLDELAF, STEREOLUX, 4 MAI DAVID KRAKAUER, PIANO’CKTAIL, BOUGUENAIS, 18 MAI. CHARLES ROBINSON, FUZZ YON, LA ROCHE-SUR-YON, 23 MAI. JAIN, LE CHABADA, ANGERS, 25 MAI ; LA NOUVELLE VAGUE, SAINT-MALO, 31 MAI. DIONYSOS & JOANN SFAR, THE VAMPIRE SHOW, LIEU UNIQUE, 14 JUIN. ONPL, CHŒURS ET ORCHESTRES, TE DEUM DE BERLIOZ, ARENA LOIRE, TRÉLAZÉ, 22 JUIN ; LA CITÉ, NANTES, 26 ET 27 JUIN.
Olive Martin & Patrick Bernier
QU’IL VOUS PLAISE INFORMER Exposition du 5 avril au 9 juin 2018
Galerie 5 | BU Belle-Beille 5 rue Le Nôtre | Entrée libre www.univ-angers.fr/culture
Festival international de harpes en Pays d’Ancenis
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Marc Georgeault
INsect’INside - Sculptures monumentales EXPOSITION 07/04 • 16/06
Retrouvez la programmation 2018 sur les3cha.fr Suivez-nous sur :
JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION), D'APRÈS YANNICK HAENEL, MISE EN SCÈNE ARTHUR NAUZYCIEL. LAURENT POITRENAUX, ALEXANDRA GILBERT © FRÉDÉRIC NAUCZYCIEL POUR LE CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL ORLÉANS LOIRET CENTRE PA G E 0 3 8
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INTERVIEW / SCÈNE
PASSAGE DE TÉMOIN INTERVIEW / PATRICK THIBAULT
PHOTO / © FRÉDÉRIC NAUCZYCIEL
Laurent Poitrenaux est à l’affiche de Jan Karski dans la mise en scène d’Arthur Nauzyciel. En parallèle, le directeur du TNB l’a nommé directeur pédagogique de l’école du TNB. Ensemble, ils ont réformé le concours d’entrée et défendent leur vision de l’acteur. Une nouvelle approche, engagée, qui a suscité quelques remous. Explications.
Comment joue-t-on un rôle comme celui de Jan Karski pendant sept ans ? n C’est vrai, il y a déjà sept ans que nous avons créé le spectacle avec Arthur à Avignon et nous le reprenons régulièrement. C’est assez rare de vivre des spectacles sur une aussi longue période. Je vis avec le personnage et, en même temps, j’ai changé en tant qu’acteur, en tant qu’homme aussi, mais je suis toujours heureux de faire partie de cette aventure.
« L’HEURE EST ARRIVÉE DE RENDRE CE QU’ON M’A DONNÉ. » Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cette adaptation ? n Les gens pensaient qu’on allait monter uniquement la troisième partie du roman de Yannick Haenel. Mais Arthur a eu l’intelligence de comprendre que l’œuvre fonctionne comme une fusée à trois étages. On arrive à la troisième partie uniquement parce qu’il y a les deux autres. C’est un drôle de sport. Sinon, je suis un acteur un peu bête : j’ai un texte et j’essaie de le respecter. Je n’ai pas fait de recherches sur le personnage, pour lui ressembler physiquement ou autre… PA G E 0 3 9
Est-ce que ça reste à chaque fois une performance ? n Ah oui, ça l’est. Quand je suis lancé, quand la machine est partie, je sais que ça ne va plus s’arrêter. Acteur, j’ai l’impression de ne tenir debout que grâce à la parole. C’est une sorte de vertige, comme un grand saut dans le vide. C’est aussi un des plus beaux décors dans lesquels j’ai joué, je pense à Lynch. Je suis très exposé, tout est tenu sur un fil. Le retour de la polémique qui accompagne la pièce depuis le début, est-ce que ça vous a surpris ? n Il y a eu une tentative de relance qui n’a pas vraiment pris. C’est toujours pour la même raison : on n’aurait pas le droit de faire parler l’Histoire de manière fictionnelle. George Semprun, qui a vécu les camps, qui est écrivain aussi, a défendu Haenel. Quand on demande aux survivants des camps leur principal souvenir, ils parlent toujours de l’odeur. Semprun dit qu’aucun historien ne pourra rendre cette réalité-là, seuls les écrivains et l’imaginaire le peuvent. Et le retour du public, c’est toujours “heureusement qu’il y a la troisième partie”.
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INTERVIEW / SCÈNE
Prendre la direction pédagogique de l’école du TNB, est-ce passer de l’autre côté ? n Pas vraiment car je ne tourne pas le dos à l’interprétation et c’est un endroit qui va me nourrir. Dans les ateliers, j’apprends beaucoup par les questionnements qu’on me renvoie. J’aime apprendre en cherchant avec les étudiants. Là, ça tombe à un moment parfait pour moi. C’est un métier de transmission et l’heure est arrivée de rendre ce qu’on m’a donné. C’est passionnant de rêver une école. Vivre cette première promo de théâtre en acte, c’est comme une utopie. Ça m’a inoculé le virus.
« QUAND VOUS DONNEZ LA PAROLE À LA JEUNESSE, ELLE LA PREND DANS LES GRANDES LARGEURS. » Qu’est-ce qui va changer ? n C’est l’extérieur qui nous fait réaliser ce qu’on veut changer. En réfléchissant au concours, de manière assez naturelle, on a pensé l’école par rapport au projet du TNB qui croise énormément de pratiques. On se demande donc logiquement comment l’école va contenir ce projet-là. C’est fort quand une école est à l’intérieur d’un théâtre. Il nous fallait donc imaginer le concours qui va refléter cette future école. C’était davantage un désir de réfléchir à ce qui nous ressemblait le plus et faire en sorte que les gens nous choisissent autant qu’on les choisisse.
« VIVRE CETTE PREMIÈRE PROMO DE THÉÂTRE EN ACTE, C’EST COMME UNE UTOPIE. » Et que ça soit clair pour les étudiants ? n Absolument. Jouer trois minutes d’une scène en audition, c’est une machine à broyer. Nous voulions aussi que ça coûte moins cher aux candidats. Alors nous leur avons demandé des vidéos pour tester l’engagement et l’imaginaire. Il y a eu 1100 candidatures, 400 de plus que l’an passé. C’est une expérience folle. Car quand vous donnez la parole à la jeunesse, elle la prend dans les grandes largeurs. On a vu des gens qui savent écrire et qui savent créer. C’est une plongée dans une psyché générationnelle. On leur a lancé une balle et ils nous l’ont bien renvoyée. Ça nous oblige. Il faut qu’on soit à la hauteur et il va falloir continuer à monter les enchères. PA G E 0 4 0
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Pourtant, ça suscite une opposition du système… Ça vous a surpris ? n Oui car nous n’avons jamais revendiqué le fait que toutes les écoles devaient faire comme nous. Avec Arthur, nous trouvons nécessaire que les écoles soient singulières. Faire du théâtre et enseigner, c’est proposer une manière de regarder et entendre le monde. Nous savons bien que nous n’avons pas tous les mêmes visions. Notre vision de l’acteur, nous devons la défendre. Nous croyons à des acteurs autonomes et créatifs et pas seulement à des interprètes considérés comme des outils performants qui pourraient s’adapter à tout. C’est une vision très XIXe, une boursouflure inadaptée à notre théâtre actuel. On sent aujourd’hui des générations qui ont besoin et envie de tout embrasser. Il faut préparer les gens à leur futur. Alors oui, nous défendons une certaine vision de l’acteur. Avec Arthur, peut-on considérer que vous formez un binôme ? n On partage profondément une certaine vision du théâtre. J’ai participé à trois de ses spectacles qui sont très importants pour moi. Le Malade imaginaire, La Mouette et Jan Karski, trois aventures esthétiques de haut niveau. Je me retrouve dans la manière qu’il a de rêver à un outil. C’est riche et ça me parle. Grâce à lui et à des rencontres comme Ludovic Lagarde qui me fait rencontrer Cadiot, Pascal Rambert… je fais mes humanités. Notre collaboration combine le rapport plein d’un acteur avec un metteur en scène. On pense notre métier comme un art, une forme de spiritualité qui élève vers le haut, le rapport des morts et des vivants. Ça place mon métier dans une forme de noblesse. Que dites-vous à ceux qui se lancent dans le théâtre et pas seulement les candidats à l’école du TNB ? n Il faut brûler les ponts derrière soi. Il ne peut pas y avoir de retour en arrière, il faut être dans une foi absolue, une forme de sacerdoce. « Tu te destines à quelque chose. Je ne sais pas si le métier te le rendra mais si tu ne donnes pas tout, il ne rendra rien. » C’est un peu ce que dit la lettre que Koltes envoie à sa mère. n JAN KARSKI, TNB, RENNES, 28 MARS AU 7 AVRIL ; LA PASSERELLE, SAINT-BRIEUC, 12 ET 13 AVRIL ; LE GRAND T, NANTES, 18 AU 20 AVRIL.
LE CRÉDIT MUTUEL DONNE LE
VITALIC ODC LIVE - ROMÉO ELVIS - JULIETTE ARMANET CLAP YOUR HANDS SAY YEAH - RONE RUSSIAN CIRCLES - HYPHEN HYPHEN DOMINIQUE A - MOHA LA SQUALE - HMLTD THE LEGENDARY TIGERMAN - MOLECULE BIFFTY & DJ WEEDIM – TSHEGUE - LA MVERTE LOUD - CHATON - MAESTRO - FRANCE - MOANING 10LEC6 - SAMMY DECOSTER - LONEPSI BIRDS IN ROW - CABARET CONTEMPORAIN - KEM DJ SET GRAND GÉANT DJ SET - CHATOUNE X ERWAN PERRON DJ SET
JAZZ
CIE DU DEUXIÈME - LES BATTEURS DE PAVÉS - QUALITÉ STREET CIE DU PETIT MONSIEUR - ASSOCIATION DES CLOUS CIE VERSION 14 - CIRQUE LA COMPAGNIE CIE JOE SATURE ET SES JOYEUX OSSELETS CARTE BLANCHE À PATRICK SUEUR (HOP CIE) CIE OH ! - CIRQUE EXALTÉ - JUKE BOX ORCHESTRA
CONCERTS - ARTS DE LA RUE JEUNE PUBLIC - INSTALLATIONS
VitAlicVitAlic odc liVe odc - roméo liVe - roméo elViS - elViS Juliette - Juliette ArmAnet ArmAnet - clAP Your - clAPHAndS Your HAndS SAY YeAH SAY YeAH rone - rone ruSSiAn - ruSSiAn circleScircleS - HYPHen - HYPHen HYPHenHYPHen - dominiQue - dominiQue A - moHA A -lA moHA SQuAle lA SQuAle Hmltd -Hmltd tHe leGendArY - tHe leGendArY tiGermAn tiGermAn – molecule – molecule - BiFFtY- BiFFtY & dJ Weedim & dJ Weedim – tSHeGue – tSHeGue lA mVerte lA mVerte – loud –- loud cHAton - cHAton - mAeStro - mAeStro - FrAnce - FrAnce – moAninG – moAninG - 10lec6- 10lec6 cABAret cABAret contemPorAin contemPorAin – lonePSi – lonePSi … … ie cie du deuXiÈme cie du deuXiÈme - leS BAtteurS de PAVéS de- PAVéS Street Street - cie du Petit W -WleS WBAtteurS . L EdeS S -clouS 3cie EVerSion L-QuAlité E 14P--QuAlité HcirQue A14 -NlA TcomPAGnie SlA-.ccomPAGnie CdumonSieur OPetit M monSieur ASSociAtion ASSociAtion deS clouS cie VerSion cirQue ie c Joe SAture c Joe SAture et SeS JoYeuX et SeS JoYeuX oSSeletS oSSeletS - cArte-BlAncHe cArte BlAncHe À PAtricK À PAtricK Sueur (HoP Sueur cie)(HoP … cie) … ie
Association PokSW/3.Licences / 3-1091764 W W WPoc .Wle W le eleS 3P :ele H1-1091762 A nt P HS/A.2-1091763 com nt S . com Illustration : Matteo Berton - Graphiste : AKT / www.lillustrefabrique.net Association Poc Pok Association / licences : 1-1091762 Poc Pok / /licences 2-1091763 : 1-1091762 / 3-1091764 / 2-1091763 - illustration / 3-1091764 : matteo-Berton illustration - Graphiste : matteo: AKt Berton / www.lillustrefabrique.net - Graphiste : AKt / www.lillustrefabrique.net
Passion World • samedi 14 avril à 20h30 • au Théâtre renseignements – réservations 02 40 22 91 36
www.letheatre-saintnazaire.fr
• conception graphique Julien Cochin
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LES CHAMPS LIBRES - WILLIAM FORSYTHE © DOMINIQUE MENTZOS
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Alors on danse ! C’est une collaboration entre trois structures qui permet d’aller plus loin. Il s’agit de rendre un hommage vibrant et vivant à William Forsythe qui est l’un des plus grands chorégraphes du 20e siècle. Au delà de la danse, il a une pensée sur l’espace et s’inscrit dans le champ de l’art contemporain. Jusqu’au 14 avril, le Musée de la Danse présente l’installation Vis-à-vis William Forsythe / Boris Charmatz qui réunit des vidéos et s’accompagne de rendez-vous ponctuels. Jusqu’au 6 mai, Les Champs Libres invitent à entrer dans la danse avec Nowhere and everywher at the same time, n°2. Une impressionnante installation chorégraphique interactive qui interagit avec le public. Du 17 au 21 avril, le TNB programme la Compañia Nacional de Danza de España qui présente trois pièces de ballet du répertoire Forsythe dont une avec 37 danseurs. Excusez du peu ! n WILLIAM FORSYTHE, SPECTACLES, EXPOSITIONS, FILMS… TNB, LES CHAMPS LIBRES, MUSÉE DE LA DANSE, RENNES, 20 MARS AU 6 MAI.
Tombés du ciel Après avoir présenté Les trois mousquetaires version série télévisée par le collectif 49701 (23 mai au 2 juin), Les Tombées de la Nuit ramènent un chapiteau esplanade Charles-de-Gaulle. Et quel chapiteau ! Celui des Gallois de Nofit State Circus, l’argenté superbe. Après Tabú en 2008 et Bianco en 2014, ils présentent Lexicon, une plongée dans l’histoire du cirque avec une quarantaine d’artistes. Performance et célébration du passé, le Nofit state continue de repousser les codes du cirque et s’impose comme une référence majeure du cirque mondial contemporain. n LEXICON, ESPLANADE CHARLES DE GAULLE, RENNES, 18 AU 24 JUIN.
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Codé, décodé ! Fabrice Murgia s’inspire de rencontres et d’expériences, vécues ou partagées. Ici, il nous plonge dans l’univers bien réel et virtuel à la fois d’échanges via internet. Au Sénégal, on les appelle les “brouteurs” : ils font la chasse aux naïfs susceptibles de leur envoyer de l’argent. Sur scène, deux Sénégalais et deux Belges nous restituent ce “conte contemporain”. Une plongée dans l’univers glauque du “darknet” qui pourrait bien, à y regarder de plus près, reconstituer les rapports dominants/dominés d’une époque qu’on croyait (?) révolue. n BLACK CLOUDS, LE LIEU UNIQUE, NANTES, 4 ET 5 AVRIL.
et aussi SCÈNE RÉPARER LES VIVANTS, MAYLIS DE KÉRANGAL PAR SYLVAIN MAURICE, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE, 29 ET 30 MARS ; THÉÂTRE MUNICIPAL, REZÉ, 12 AU 14 AVRIL. CIRQUE PLUME, LA DERNIÈRE SAISON, REZÉ, 30 MARS AU 29 AVRIL. STADIUM, MOHAMED EL KHATIB, LE GRAND T, NANTES, 10 AU 14 AVRIL. SCHOOL OF MOON, DANSE, CIE SHONEN – ERIC MINH CUONG CASTAING, STEREOLUX, NANTES, 10 AVRIL. LE RÉCIT D’UN HOMME INCONNU, NOUVELLE DE TCHEKHOV ADAPTÉE PAR ANATOLI VASSILIEV AVEC VALÉRIE DRÉVILLE ET STANISLAS NORDEY, TNB, RENNES, 12 AU 20 AVRIL. AU MILIEU DE L’HIVER, J’AI DÉCOUVERT EN MOI UN INDICIBLE ÉTÉ, CRÉATION DE ANAIS ALLAIS, LE GRAND T, NANTES, 12 AU 20 AVRIL. MANGER, CHRORÉGRAPHIE BORIS CHARMATZ, LIEU UNIQUE, NANTES, 17 AVRIL.
LE CAMION, DURAS VS MARINE DE MISSOLZ, TU, NANTES, 17 AU 19 AVRIL. SAIGON, LE COUP DE CŒUR D’AVIGNON 2018, CAROLINE GUIELA NGUYEN, TNB, RENNES 15 AU 18 MAI. BLED RUNNER, FELLAG, LE GRAND T, NANTES, 15 AU 20 MAI. À L’OUEST, OLIVIA GRANDVILLE, LIEU UNIQUE, NANTES, 16 AU 18 MAI. FRACTUS V, SIDI LARBI CHERKAOUI, TNB, RENNES, 22 AU 25 MAI. THE ELEPHANT IN THE ROOM, CIRQUE LE ROUX, L’EMBARCADÈRE, SAINT-SÉBASTIEN-SUR-LOIRE, 24 ET 25 MAI. CLÔTURE DE L’AMOUR, PASCAL RAMBERT, TNB, RENNES, 23 MAI AU 1ER JUIN. NACHLASS, PIÈCES SANS PERSONNES, RIMINI PROTOKOL, LIEU UNIQUE, NANTES, 24 MAI AU 3 JUIN. PA G E 0 4 3
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France Sculpture
TAULOIS_MIKADO / FRAC
Sculpter, sculpteur, sculpture. Que devientelle, depuis les années 80, la sculpture (française), cette descendante des fétiches paléolithiques, des enfants de burin (et de Buren) et des déesses manchotes ? Pour tenter de forer à jour ses agissements récents, il ne fallait pas moins qu'un commissariat triumvirat sous l'égide des trois directrices des lieux habités. Ce qu'elle devient ? Elle s'affranchit. Des hiérarchies matérielles (usage du sucre – Ghesquière – comme du cristal – Neu), du modèle humain (à deux exceptions près, Blanckart et Baqué), des conventions (pêle-mêle : une moissonneuse (Rivet), une auto-tamponneuse (Ardouvin), une mutanité animale taillée (Le Deunff), des bouées chamarrées flottants au gré de la Vilaine (Brélivet)). Affranchie donc, mais pourtant toujours très (trop ?) référencée et respectueuse de l'Histoire de l'Art et de ses traditions. (Munch, Duchamp, Kosuth, Brancusi...). n SCULPTER (FAIRE À L'ATELIER) FRAC BRETAGNE, MUSÉE DES BEAUX-ARTS, LA CRIÉE, RENNES, 14 MARS AU 27 MAI.
© CLAUDE DITYVON, 506-13-BD ST MICHEL-PARIS 5E-24 MAI 68
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Mai souvenirs Dityvon dit tout avec ce flou si efficace que son Leica fait jaillir, imprimant sur le vif le cœur de cette révolution qui faillit, qui sait, renverser l'Histoire, sinon bousculer puis faire réfléchir, presque fléchir, le pouvoir en place. Le rouge est évincé dans ce noir et blanc, couleurs d'un futur qui est déjà le passé pour eux. n MAI 68, CLAUDE DITYVON, GALERIE DITYVON, BU SAINT-SERGE, ANGERS, 3 MAI AU 29 JUIN. K O S TA R
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VIEWS OF THE SHOW © ADEL ABDESSEMED © PH. DE GOBERT © MAC'S
CONSCIENCE HUMAINE TEXTE / PATRICK THIBAULT
Adel Abdessemed est bel et bien l’artiste par lequel le scandale arrive. Adoré ou détesté, le sculpteur du Coup de tête de Zidane met sur la table les problématiques de notre monde contemporain. À l’occasion d’une double exposition au Grand Hornu en Wallonie et au Musée d’art contemporain à Lyon, avant sa participation à l’exposition de la Collection Pinault, cet été, à Rennes, rencontre. Le Grand Hornu est un ancien charbonnage, un bâtiment au lourd passé industriel magnifiquement réhabilité et très actif en matière d’art contemporain. Lorsque le galeriste Yvon Lambert y a amené Adel Abdessemed, celui-ci a eu envie de l’habiter. « J’ai pensé œuvre totale et globale, j’ai voulu faire dialoguer mes œuvres avec le lieu ». L’artiste trouve à cet espace “un côté palace”. Il imagine alors de le traverser d’un tapis rouge et installe sa galerie de soldats dessinés au charbon pour remplacer les scènes de chasse que l’on trouve dans les PA G E 0 4 6
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palais du pouvoir. « Maintenant, les soldats sont mélangés à la population. Avec Vigipirate, on trouve ça normal. Pourtant c’est un symbole fort de la guerre. Nous sommes rentrés dans un siècle rempli de dangers et de promesses. Mes soldats parlent de ça. On ne sait plus s’ils sont là pour nous protéger, nous attaquer ou nous menacer. » n Très vite, l’artiste évoque toutes ces images de notre monde qui le hantent. « Je crois qu’elles nous hantent tous. Elles s’imposent à moi, je veux les faire sortir de façon très violente et très douloureuse. » Il rappelle qu’il
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n’a pas choisi de devenir artiste, que c’est l’art qui est venu le chercher. Il évoque son rapport à l’autobiographie précisant qu’il ne raconte pas son quotidien mais le nôtre, parle de la sensibilité, de la fonction de l’art. « On ne peut pas réduire l’œuvre d’art à la psychanalyse. Le carré noir de Malevitch est plein de sexualité, d’orgies, de batailles et de violences. Et je rappelle que Monet a peint les Nymphéas à 74 ans. Oui, une œuvre d’art peut vous changer le regard et la vie. » n Il cite Hitchcock, Warhol, Joyce, un proverbe chinois… Godard “image simple ne veut pas dire simple image”. Dans une autre salle de l’exposition, il présente le chœur de l’armée rouge disparu en avion en sculptures grandeur nature sur du bois calciné. L’image est saisissante. Il a créé une horloge poétique qui évoque la religion, amène des pigeons à l’intérieur, « comme j’avais ramené mes voitures, j’aime bien ces oppositions entre intérieur et extérieur. » n Abdessemed a le sens de la formule : « Je suis quelqu’un qui marche sur la braise et sur l’argent comme un fakir. J’ai de nombreuses œuvres qui parlent de la dynamite et de la bombe. » Il sait qu’on lui reproche d’utiliser la violence : « Mais la violence, c’est pas moi, c’est les autres ». n Quand on lui parle de son Algérie natale, on sent la plaie ouverte. Exposer là-bas ?
« À quoi bon ? 90 % de mes œuvres seraient censurées. C’est quand même le pays qui a mis des journalistes en prison et libéré des terroristes. » Plus tôt, il avait lâché : « J’étais très nul à l’école, c’est pour ça que j’ai réussi. Mes camarades de classe qui étaient meil-
leurs sont tous devenus terroristes. » n S’il parle volontiers, Adel Abdessemed répond finalement peu aux questions. Normal, il est là pour les poser. Bientôt, on ira à Lyon pour se les poser aussi. n ADEL ABDESSEMED, OTCHI TCHIORNIE, MAC’S, LE GRAND HORNU (WALLONIE), 4 MARS AU 3 JUIN. L’ANTIDOTE, MAC LYON, 9 MARS AU 8 JUILLET.
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ADEL ABDESSEMED JE SUIS INNOCENT, 2012 © ADEL ABDESSEMED, PARIS ADAGP 2018 PHOTOGRAPHIE : GÉRARD RONDEAU
« LA VIOLENCE, C’EST PAS MOI, C’EST LES AUTRES »
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Médium de mains Sur le ring de l'art du XIXe siècle, une fois relégués au rang de ringards, les académistes, il fut de bon ton de faire s'affronter les coloristes effrontés aux dessinateurs disciplinés. Plus loin, c'était la guerre Rubens vs Poussin. Au XXIe siècle balbutiant, barbouille et gribouille s'enlacent et leurs corps-à-corps confinent à l'intime. Cette dualité débonnaire structure les œuvres des deux artistes ici exposés, Fedorenko et Gelzer. Et non loin de là, onze plasticiens s'essaient à la céramique, avec Facing the sky. n GILGIAN GELZER, NIX / NICOLAS FEDORENKO, PEINDRE EST UN PRÉSENT / FACING THE SKY, DOMAINE DE KERGUÉHENNEC, BIGNAN, 4 MARS AU 27 MAI.
EXPO LEU © HUGUES SIEGENTHALER
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NICOLAS FEDORENKO, JE NE TE VOIS PLUS,MARIE-ANTOINETTE..., 1999. HUILE SUR TOILE, 210 X 160 CM
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Les yeux dans les Leu Le fabuleux destin de la meute des Leu au Lieu, famille en art et en encre qui sillonne les terres comme les chairs, voyage de l'Europe à l'Asie, puis de Goa à Lausanne, tout en fondant une lignée d'artistes renommés dans le tatouage ou toute autre forme d'expression qui prend aux tripes et colle à la peau. Conçue comme un cabinet de curiosités à l'échelle de leur(s) vie(s) intense(s), l'intention de l'exposition est de vous faire découvrir toutes les faces de leur talent épique. n CARESSER LA PEAU DU CIEL LE LIEU UNIQUE, NANTES, 6 AVRIL AU 13 MAI. PA G E 0 4 8
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14 mars - 27 mai 2018 Fonds régional d’art contemporain Bretagne www.fracbretagne.fr
Musée des beaux-arts de Rennes mba.rennes.fr
La Criée centre d’art contemporain www.criee.org
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Cadre supérieur La tablette. Ceux qui ont souffert de son arrivée dans nos vies vont devoir s'y faire, la réalité augmentée dans l'art est dans l'air du temps. Mais le terme est-il approprié dans ce cas plus que présent ? Renseignements pris, on parlera effectivement de dessin augmenté. Grâce à ce procédé, Adrien M & Claire B libèrent leur art avec grâce, poésie et légèreté. On succombe sans crier gare à l'entrain de leur traits. n
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MIRAGES ET MIRACLES, STEREOLUX, NANTES, DU 1ER AU 24 JUIN
et aussi
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CADRE DE VIE, HERVÉ BEUREL, PHAKT CENTRE CULTUREL COLOMBIER, RENNES, 16 MARS AU 27 AVRIL. JOE SCANLAN – AVANT POSTE, HAB GALERIE, NANTES, JUSQU’AU 6 MAI. JOE SCANLAN – DÉCOR, FRAC PAYS DE LA LOIRE, CARQUEFOU, JUSQU’AU 27 MAI. QU’IL VOUS PLASIE INFORMER, OLIVE MARTIN & PATRICK BERNIER, GALERIE 5, BU BELLE BEILLE, ANGERS, 5 AVRIL AU 9 JUIN. MARC GEORGEAULT, INSECT’INSIDE, LES 3 CHA, CHATEAUGIRON, 7 AVRIL AU 16 JUIN. CARL HURTIN, SITE SAINT-SAUVEUR, ROCHESERVIÈRE, 23 MAI AU 24 JUIN. PA G E 0 5 0
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EXPOSITION / 22 AVRIL > 3 JUIN 2018 DU MERCREDI AU VENDREDI > DE 14H À 17H30 LE SAMEDI ET DIMANCHE > DE 14H À 18H OUVERT LE JEUDI DE L’ASCENSION ENTRÉE LIBRE
CENTRE D’ART CONTEMPORAIN PONTMAIN
8 BIS RUE DE LA GRANGE 53220 PONTMAIN T // 02 43 05 08 29 / 02 43 08 47 47 WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR
OLIVIER GARRAUD, ELSA TOMKOWIAK, DÉTAILS, PONTMAIN, 2018
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CARTE BLANCHE À UNE ARTISTE
AUTORPORTRAIT AU DESSIN, 2016. © ELSA TOMKOWIAK.
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CAST A GLOW ON STRIPES PAR
TEXTE / DAVID LECERF
Elsa Tomkowiak est une artiste de la couleur. Elle investit pleinement les lieux et décline un motif récurrent : la ligne. Pour Kostar, elle a puisé dans les photographies d’installations récentes in situ. On y retrouve à chaque fois une énergie contagieuse. Cast a glow on stripes ? « Je voulais un titre qui sonne comme une chanson », explique Elsa. C’est aussi un clin d’œil à la musique qu’elle pratique en parallèle. À y regarder d’un peu plus près, il y a dans ce titre beaucoup d’Elsa Tomkowiak, de l’énergie qui se dégage de ses interventions. Que ce soit en façade et à l’intérieur du Théâtre Graslin pour le Voyage à Nantes, sur les murs du CHU d’Angers, à Amsterdam, en Allemagne ou au Québec, on assiste à une véritable explosion de couleurs qui vous irradient. n « Je travaille la lumière des couleurs franches qui ont la capacité de capter de manière intense. Dans les grandes espaces, la couleur se propage par réflexion. » Elsa est intarissable sur la couleur : « J’ai gagné en maturité. Au début, c’était un peu la palette de douze feutres. Maintenant j’ai commencé à trouver le bleu marine intéressant, j’aime sa capacité de lumière. Je n’utilise pas le gris, le beige, le kaki ou le marron mais je ne suis pas à l’abri d’utiliser le plus clair. » n Quel que soit le lieu, à l’intérieur ou à l’extérieur, Elsa Tomkowiak utilise la ligne comme motif PA G E 0 5 2
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récurrent dans son travail. Celle-ci est développée en bande suspendue qui partitionne l'espace, en volume, en strate, ou encore tendu en rideau. « Au départ, c’est une schématisation de strates dans l’espace, la question de la géologie m’alimente beaucoup. » Ensuite est venue l’envie de sculpter. Elle s’engage dans des accumulations de carton, de plâtres, de volumes en béton, puis plus récemment de mousse. n L’essentiel est bien cette connexion au réel les lieux. « Je n’ai jamais vraiment fait de peinture sur toile, j’ai besoin d’investir les espaces dans une dimension réelle, totale. » Elle les peint, déploie des bandes de films étirables XXL sur 20 mètres de long. À chaque fois, le public perçoit une sorte de pulsion vitale de l’artiste. n CENTRE D’ART, PONTMAIN, 21 AVRIL AU 3 JUIN. EXPOSITION COLLECTIVE, AMSTERDAM, JUSQU’EN AVRIL. CHÂTEAU-MUSÉE DE TOURNON-SUR-RHÔNE, 30 JUIN AU 4 NOVEMBRE. CHAMBRE D’ARTISTE, LE VOYAGE À NANTES 2018. PROJET SUR LES FALAISES DE VARENGEVILLE.
EXPOSITION "MAKING THINGS HAPPEN", MERCHANT HOUSE, AMSTERDAM, NL. © PH.GJ.VANROOIJ. TITRE : ALBEDO 100, 2017, MULTI-COLORED ACRYLIC PAINT, FOAM, 200 X 106 X 15 CM.
INSTANTANÉ 81, FRAC DES PAYS DE LA LOIRE © ELSA TOMKOWIAK. SANS TITRE, 2011. PLAQUES DE PLATRE, PEINTURE ACRYLIQUE, DÉTAIL.
EXPOSITION QUAI DES ARTS, CUGNAUX, 2015. © CELINE PETOT. FILM PLASTIQUE, PEINTURE ACRYLIQUE.
PASSAGE INSOLITES, VILLE DE QUEBEC, QUEBEC, 2016. LANIÈRES PVC, PEINTURE ACRYLIQUE, STRUCTURE EN MÉTAL. © ELSA TOMKOWIAK.
EXPOSITION, VITRINE DU CENTRE D'ART LA TERRASSE, NANTERRE, 2015. SCULPTURE EN BÉTON TEINT, PEINTURE MURALE, GRAVIER, PIGMENTS. © CELINE PETOT
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par
pierrick sorin
LE TRAVAIL DU NANTAIS PIERRICK SORIN EST MONDIALEMENT CONNU. DEPUIS NOVEMBRE 2006, IL NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN DE CRÉATEUR. SIGNÉ SORIN, NATURELLEMENT. PHOTOS / PIERRICK SORIN
« Vous avez les cristaux, les écailles, le SaintEsprit. Ce que je préfère ce sont les remplis et le point à trou. Pour les remplis, c’est ma sœur qui s’occupait de l’affiquage, à la patte de homard… » La radio égrène les paroles d’une ouvrière de la dentelle. Elle évoque ses souvenirs, son métier. Mon absence totale d’intérêt pour le sujet devrait m’engourdir plus efficacement qu’un Lexomil… Mais c’est pas gagné : je rentre juste de Shanghaï, je suis
JE PENSAIS QUE LE COSTUME EN TWEED MARRONNASSE “FERAIT CHIC” MAIS IL ME DONNE SURTOUT L’AIR D’UN PÉQUENAUD ENDIMANCHÉ. un peu décalé, je m’agite sous les draps. Je repense à cette ville. J’aimerais bien y retourner. Un jour, peut-être… n Onze heures du matin : le cerveau ramolli, j’ouvre ma boîte mail. Je découvre un courrier, posté à l’aube, signé d’un inconnu : « Cher Pierrick, j’organise une exposition à Shanghaï sur le thème de la dentelle. J’aimerais vous proposer une commande artistique… » Je rappelle le type aussitôt. Il est surpris de ma célérité : « La dentelle vous intéresse, on dirait ? » Je réponds : « Disons que… cette nuit, j’ai écouté avec attention un documentaire sur le sujet et… » Affaire conclue : je vais inventer quatorze scénettes avec une femme vêtue de dentelle et un Sorin, sauce Mister Bean. Ils seront repré-
PHOTOMONTAGES / KARINE PAIN
sentés sous forme d’hologrammes, à échelle humaine. Anna Mouglalis est sollicitée pour jouer en ma compagnie. Elle semble ravie de s’enfermer quelques jours, à Nantes, dans l’atelier-studio qui est aussi mon lieu de vie. C’est grand, mais pas vraiment adapté pour accueillir une équipe de production. Le coiffeur-perruquier s’installe dans ma salle de bain, la maquilleuse dans ma chambre, le styliste dans ma cuisine… Ici et là, s’amoncellent accessoires et vêtements. Anna endosse de multiples tenues et moi un costume en tweed marronnasse. Je pensais qu’il “ferait chic” mais il me donne surtout l’air d’un péquenaud endimanché. Tout le monde est sympa mais je stresse à fond. J’ai l’habitude de “performer” seul, en étant à la fois devant et derrière la caméra. Et là, il y a du monde et je dois jouer tout en donnant des consignes à une comédienne, dotée d’une notoriété certaine, qui plus est. Et surtout, quand débute le tournage, je n’ai écrit que la moitié des scénettes. Comme souvent, les préparatifs techniques et les questions pécuniaires ont été chronophages. Ce n’est que dans des interstices que j’ai pu créer. Finalement, dans l’urgence et avec la bonne volonté des uns et des autres, l’opération est menée à bien et dans quelques jours, pour faire vivre mes hologrammes dans l’espace d’un musée, je vais de nouveau m’envoler vers Shanghaï. n UNE SCÉNETTE, ISSUE DE CETTE PRODUCTION EST PRÉSENTÉE JUSQU’AU 20 JUILLET À LA MAISON DE L’AMÉRIQUE LATINE, À PARIS, DANS LE CADRE D’UNE EXPOSITION REGROUPANT DES ŒUVRES EN RAPPORT AVEC “L’INVENTION DE MOREL”, ROMAN CULTE DE L‘ÉCRIVAIN ARGENTIN BIOY CASARÈS.
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ZENITUDE BERNOISE C’est en 2007 que le compositeur et chanteur reconnu sur la scène berlinoise est salué pour son premier roman. Wilfried N’Sondé est devenu une des voix les plus puissantes de la littérature urbaine et francophone. Invité du festival Étonnants Voyageurs à Saint-Malo, il présentera son nouveau roman, Un océan, deux mers, trois continents. Pour Kostar, surprise, il a choisi de parler de Berne. TEXTE ET PHOTOS / WILFRIED N’SONDÉ
Lorsque j’ai accepté un poste de professeur invité de l’université de Berne pour le semestre d’hiver 2016, j’ai d’emblée sombré dans une sorte de résignation. La capitale de la Confédération helvétique, dont je ne connaissais qu’un hôtel, un restaurant près de la gare, et la maison de la littérature où j’avais fait une lecture en février 2009, ne m’inspirait que grisaille et ennui. Je m’y suis installé avec la motivation de quelqu’un qui se prépare à supporter stoïquement de longues semaines d’un mal nécessaire. Heureusement, au fil des mois de mon séjour bernois, j’ai découvert une ville délicieuse de diversité et de sérénité. n Il serait fortement exagéré d’affirmer que les nuits y sont folles au point de rivaliser avec celles de Berlin ou de Kinshasa, le mouvePA G E 0 6 0
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ment et le tumulte ne sont pas les meilleurs atouts de la cité aux pieds des Alpes ! Berne est discrète, elle s’illustre par ses silences, c’est une dame pudique, surtout quand ses cieux sont clairs et versent une lumière blanche, réfléchie par les neiges éternelles au sommet des montagnes qui l’entourent de dentelles géantes, ciselées dans la pierre. La capitale est fière de choyer la nature, et j’étais heureux de constater là-bas qu’il pouvait exister une atmosphère si pure en milieu urbain. Je m’en emplissais les poumons, au petit matin, en longeant les immenses baies vitrées du musée Paul Klee. Là où Berne ressemble encore à un village perché sur une colline de la vallée, avec un troupeau de moutons qui broutent dans un pré délimité par une palissade en
PHOTOS P. 61 © BERN.COM
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bois, et la quiétude d’un horizon qui se fond dans les nuages. n J’ai aimé arpenter d’un pas lent ses allées, propres et désertes dans les quartiers résidentiels, marcher sur les pavés du centre ville, là où Berne prenait des airs de grande métropole. Je me plongeais alors dans une sage et joyeuse cacophonie : les éclats de rire mesurés des adolescents au sortir des écoles, la cloche des tramways qui annonçaient leur passage, ou la nostalgie d’un violoncelle qui étirait un requiem à l’entrée d’une rue piétonne. Berne est devenue pour moi un havre de paix, un délice pour qui apprécie la mesure, la ville m’a ouvert ses bras, sans jamais m’étreindre. Elle m’a permis de laisser libre cours à mon inspiration : c’est une ville qui a su disparaître autour de moi, un bonheur pour écrire. Elle m’a offert des évasions mentales, je voguais alors nulle part ailleurs que dans mon roman. n J’ai fréquenté ses terrasses de café où les foules se précipitaient, toujours dans la politesse et la bonne humeur, pour profiter des rares rayons de soleil de l’automne, et la sympathie des serveurs vêtus à l’ancienne dans des établissements parfois souterrains, plusieurs fois centenaires. Et, partout, un étonnant foisonnement de langues qui cohabitent sans heurts et érigent la modeste capitale en tour de
Babel du XXIe. n Berne ronronne, c’est vrai, et c’est bien là son charme. Paisible et douce, elle réussit le prodige de changer la monotonie en un apaisement propice à l’introspection. J’avoue m’être surpris à me délecter de cette ambiance où rien ne dissone ni ne détonne, tout y demeure calme, paisible et feutré ! n WILFRIED N’SONDÉ, UN OCÉAN, DEUX MERS, TROIS CONTINENTS, ACTES SUD. ÉTONNANTS VOYAGEURS, FESTIVAL INTERNATIONAL DU LIVRE ET DU FILM, SAINT-MALO, 19 AU 21 MAI. PA G E 0 6 1
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LA FÊTE EN BERNE Lovée dans une boucle de l’Aar, un affluent du Rhin, Berne n’a pas l’attrait tapageur d’autres métropoles européennes. La capitale fédérale ne manque pas pour autant d’atouts, culturels et touristiques. Berne aime surprendre et… séduire. Y ALLER Depuis Nantes, vol Air France (direct) pour Genève. Depuis Rennes avec escale à Paris. Il reste ensuite un peu plus de 150 km pour gagner Berne, via Lausanne en longeant le lac Léman. Compter 1h40 environ en profitant de paysages somptueux.
Y SÉJOURNER Quelle que soit la saison, Berne n’est pas une ville bon marché et si vous séjournez dans le centre, il faudra y mettre le prix. Si vous disposez d’un compte sur place, vous connaissez sans doute le bien nommé Bellevue Palace, proche du quartier de Marktgasse. Sinon l’Ibis Styles (sur Zieglerstrasse) fera l’affaire. L’hôtel Alpenblick (sur Kasernenstrasse) peut être un bon compromis.
S’Y RESTAURER La cuisine, à Berne, peut prendre des accents italiens, comme au Casa Novo, belle demeure au bord de la rivière, ou germaniques, comme à l’Altes Tramdepot, vue panoramique en prime sur la ville. Le restaurant du Rosengarten est idéal pour embrasser le paysage et, aux beaux jours, on se bouscule en terrasse. Enfin, pour une douceur, la maison Gfeller a de quoi faire saliver. Cette institution est à deux pas du palais fédéral. n PA G E 0 6 2
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Circuit Kostar L’appellation ville d’Art et d’Histoire n’est pas usurpée. L’architecture vaut d’ailleurs à la ville d’être classée au patrimoine de l’Unesco. Pas moins de six kilomètres d’arcades permettent de flâner quel que soit le temps. La Tour de l’horloge (l’historique Zytglogge), la Tour des prisons, la collégiale Saint Vincent font partie des cartes postales. Tout comme la vue spectaculaire qu’offre l’observatoire de Hohwacht. n Berne est aussi la ville de Paul Klee. Ouvert en 2005, le centre consacré à l’artiste est signé Renzo Piano. Il y a là quelque 4 000 œuvres auxquelles on peut ajouter quelques toiles offertes par ses amis Kandinsky, Franz Marc ou Jawlensky. Le Kunstmuseum, le plus ancien des musées suisses, avec ses 3 000 tableaux, ferait presque figure de parent pauvre. On y retrouve Paul Klee, Van Gogh, Picasso, Pissaro, Giacometti et beaucoup d’autres. n Mais Berne est aussi une ville du XXIe siècle. Le quartier de Breitenrain (Breitsch pour les Bernois) vit presque jour et nuit. On refait le monde devant une bière au Barbière ou devant un cocktail au Turnhalle, avant une soirée électro au Comeback. Très couru, le festival international de jazz offre, au printemps, plus de 200 concerts et invite les stars du moment. n
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LA VIE EST BELGE ! C’est au pied du mur qu’on voit le talent ! L’architecture témoigne, au fil du temps, de la créativité d’une époque. Du Château fort de Bouillon aux signatures internationales les plus récentes, la Wallonie traverse allègrement tous les styles et courants de l’architecture. Il y a la jolie carte postale de la Collégiale Sainte Gertrude, l’une des plus anciennes et plus grandes églises romanes subsistantes, et celle de l’hôpital Notre-Dame à la rose du 13e siècle. Et puis l’art nouveau et l’architecture industrielle. En Wallonie, l’architecture est une invitation à voyager dans le temps.
CANAL DU CENTRE HISTORIQUE-ASCENSEUR HYDRAULIQUE © WBT-BRUNO DALIMONTE
CHARLEROI-BEFFROI(UNESCO) © WBT-CHRISTOPHEVANDERCAM
MONS-MAISON LEON LOSSEAU © FONDATION LOSSEAU-PHOTOWBT-J.P.REMY
LES BEFFROIS
L’ART NOUVEAU
Emblématiques du nord et de Belgique, on ne compte pas les beffrois en Wallonie. Signes de puissance politique, ils représentent au Moyen-âge, l’indépendance des villes face au régime féodal. Du plus ancien de Belgique, le beffroi de Tournai (XIIe siècle) au plus récent, celui de Charleroi construit en 1936, on visite le beffroi baroque de Mons, ceux de Namur (XIVe), celui de Gembloux et son carillon de concert, de Binche ou encore de Thuin.
L’art nouveau est né en Belgique en 1893 avant de s’imposer dans toute l’Europe jusqu’en 1905. Ce courant est omniprésent en Belgique et les villes de Wallonie regorgent de trésors art nouveau. De l’emblématique maison Losseau de Mons, avec sa façade néo-classique, ses portes richement ornées et son hallucinante décoration intérieure, au palais des beaux-arts de Charleroi, en passant par le Modern Hôtel de Soignies, la gare de Genval, le marché aux légumes d’Arlon ou la maison Charlier de Spa, c’est un festival art nouveau.
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LE MUSÉE L © JEAN-PIERRE BOUGNET
MICX © HCT - DE REYMAEKER
LOUVAINLA NEUVE
SIGNATURES INTERNATIONALES
Depuis la fondation de Charleroi en 1666, Louvain-La-Neuve est la seule ville nouvelle créée en Belgique. Construite au début des années 1970 pour accueillir la section francophone de l’Université catholique de Louvain, elle constitue un exemple remarquable d’unité architecturale. La ville est piétonne, la circulation se fait en sous-sol et elle joue la carte de la mixité de la population. On y visite le Musée L, l’ancienne bibliothèque des Sciences récemment restaurée dans un ensemble des plus emblématiques de Belgique signé Jacqmain. On y découvre aussi le musée Hergé construit en 2009 par Christian de Portzamparc.
Le voyageur qui arrive à Liège par le train est gâté : la magnifique gare TGV des Guillemins est signée Santiago Calatrava. Pour la rénovation de l’ancien Palais des beaux-arts de la Boverie, c’est à Rudy Ricciotti qu’on a fait appel. Autre réalisation emblématique La Médiacité imaginée par Ron Arad. En fait, les nouvelles signatures de l’architecture se sont imposées partout en Wallonie : Jean Nouvel avec une tour bleue de 75 mètres de haut qui abrite l’hôtel de police à Charleroi ou encore Daniel Libeskind qui, après la reconstruction du World Trade Center à New York, a réalisé le spectaculaire MICX, le centre de Congrès de Mons.
L’ARCHITECTURE INDUSTRIELLE
INFORMATIONS PRATIQUES
Depuis les années 70, on réhabilite les anciennes manufactures, carrières et usines qui constituent un patrimoine architectural extraordinaire. Parmi ces témoins de la révolution industrielle, le Grand Hornu devenu le MAC’s, le charbonnage de Blegny-Mine, les sites miniers de Bois du Cazier, Bois-du-Luc, les ascenseurs à bateaux de Strépy-Thieux et de La Louvière, le Keramis, ancienne industrie des faiences Boch toujours à La Louvière ou encore le BPS22 à Charleroi… Des sites qui proposent au visiteur des expériences exceptionnelles.
Wallonie Belgique Tourisme www.walloniebelgiquetourisme.fr – info@wbtourisme.fr Y aller En avion au départ de Nantes. www.brusselsairlines.com Bon plan : le « Hi Belgium Pass », une formule de voyage qui permet de découvrir les villes wallonnes pour la somme de 149 €. Le pass comprend : un voyage aller-retour en avion, tous les déplacements en train, et ce de façon illimitée, et la possibilité de visiter gratuitement les attractions touristiques.
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DOS À DOS
Des nouvelles de Læticia ? n Elle ne m’a
pas appelé mais vous savez, je m’attaque à l’image médiatique des gens. Pour l’instant elle est la sorcière qui grapille l’héritage de Jojo. Si elle est blanchie, je dirai : « Tant mieux pour elle ». Je n’ai jamais de grande haine. Si j’organise un barbecue, je l’invite et j’espère qu’elle viendra.
XELA KEROZIV
... l’interview verso ULT INTERVIEW / PATRICK THIBAN PHOTOS / CHRISTOPHE MARTI POUR KOSTAR
Vos têtes de Turcs favorites ? n Forcément Éric Zemmour
car l’idée qu’il puisse être Turc m’amuse énormément. D’une manière générale, je n’aime pas les fachos parce qu’ils crédibilisent une façon de penser de gens qui n’ont pas leur force intellectuelle. Ça m’angoisse.
Quelles sont vos relations avec les politiques ? n
Eux, je n’accepte jamais leurs invitations car ils essaient de vous embobiner. Après, on n’a plus le recul.
Qu’apprenez-vous des tournées dans les petites villes françaises ? n
Cette candidature à la présidence de Radio France, c’est sérieux ? n Quand on s’est rendu
Déjà la géographie. Je progresse en placement de villes sur la carte. Et finalement, je me rends compte que les Français sont très différents et en même temps similaires. Même si le Normand est plus proche du Belge que du Toulousain.
compte qu’ils voulaient démanteler le service public, on s’est dit autant faire un programme créatif de démantèlement. On a le projet le plus honnête, ça serait une trahison de ne pas nous élire ! Ça pose des questions et nous, on continue de pasticher la vie publique.
La polémique sur Læticia Hallyday, l’avez-vous vue venir ? n Pas du tout.
Ça faisait rire depuis trois semaines. Je ne sais pas qui a commencé à dire que ma blague était vulgaire mais quand on a commencé à en débattre chez Hanouna et que Gilles Verdez a dit que ça n’était pas drôle, j’ai hésité à arrêter ma carrière. J’ai même appelé ma mère pour m’excuser !
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Gauchiste… n Non, sale
gauchiste. Il faut même dire “gauchiasse”, pour faire du Nadine Morano ! n
ALEX VIZOREK EST UNE ŒUVRE D’ART MACHECOUL LE 29 MARS, SAINT-GILLES LE 31 MARS, BEAUPRÉAU LE 6 AVRIL, GORGES-CLISSON LE 7 AVRIL, FAYE D'ANJOU LE 13 AVRIL, TRÉBEURDEN LE 14 AVRIL, PONT-PÉAN LE 15 AVRIL, CONCARNEAU LE 4 MAI
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28 03 — 07 04 2018 THÉÂTRE
JAN KARSKI (MON NOM EST UNE FICTION) YANNICK HAENEL ARTHUR NAUZYCIEL Théâtre National de Bretagne Direction Arthur Nauzyciel T-N-B.fr 02 99 31 12 31