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Dernier coup de cœur ?
éLIE SEMOUN
Slumdog Millionaire.
Mercredi 18 février à 16h30
Dernière folie ?
Le 12 mai au Zénith Nantes Métropole
En bagnole. Je voulais voir ce que ça faisait de freiner dans la neige. Je me suis pris un arbre.
Dernier coup de gueule ?
Dernier texto reçu ?
Les conneries de Dieudonné.
Dernier bide ?
Dernière résolution ?
Dernier des Mohicans, Dernier tango à Paris, Dernier métro, Dernier empereur ?
“C’est facile par texto ! grand timide !”
J’avais rendezvous avec une fille qui s’appelle Tiphaine. Et ça n’a pas marché.
Ne plus fumer. Mais ça ne marche pas.
Dernier de la classe ?
Dernier tango à Paris. Excellent film.
Oui.
Dernière blague ? Il y a une demi-heure. Par la fenêtre de la voiture, j’ai jeté des objets sur quelqu’un.
Dernier cri ?
Dernier mot ?
Un téléphone Nokia.
Merki !
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On commence par le dernier n Élie Semoun / P3 Kostar du mois n Gérard Lanvin / P8 Shopping n Second life / P10 Best regards / P12 Buzz éclair n Fixed gear / P14 Atelier n Jacques Villeglé / P16 Podium n Élodie Rama, Lancelot, Stéphanie Muller / P18 TêteS de série n Joséphine Gravis & Terror Billy / P20 n Baptiste Ymonet & Vincent Jousseaume / P24 Cédric Gourmelon / P26 n Beat Torrent / P28 Sur son 31 n P31 Portefeuille MODE n À la folie par Arnaud Baraer / P32 L’homme invisible par Gildas Raffenel / P42
Illustration PA G E 0 / 1 0 0
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entretiens n Isabelle Huppert / P50 Dominique A / P54 Emmanuelle Huynh / P58 Portefeuille n Echoes par Marie Blanchard / P62 SUIVI DE CHANTIER n Roman Signer / P66 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P68 Une ville ailleurs n Berlin par Electronicat / P72 Kostarfriends n Ludmila Corlateanu / P76 Comic strip n Didier Monot dans l’entreprise / P78 Guide Kostar n P79 Expos, spectacles, soirées, shopping, bars, boutiques… : 19 pages de bons plans à Angers, Nantes, Rennes et plus loin. hOMONyMe n Nicole Garcia / P98
Emilien Edmond pour kostar / www.quatreplusquatre.fr
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visuel
éric collet pour kostar
SOCK-TIE _la cravate-chaussette ! _L e nouvel accessoire de mode créé par éric collet D.A. / éric collet
pHOTO / sylvain rocaboy
Christophe Martin, Philippe Millet, Mysterdam, Yann Peucat, Gildas Raffenel, Sylvain Rocaboy, Roman Signer, Pierrick Sorin, Patrick Thibault. KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication n Patrick Thibault coordination rédaction n Arnaud Bénureau Graphisme et maquette n Damien Chauveau, stagiaire Mélanie White. Développement n Julien Coudreuse, Patrick Thibault Publicité pub@kostar.fr DIFFUSION n Germain Braud secrétaire de rédaction n Cécile You Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro. Couverture : Camille par Gildas Raffenel, extrait de Bleu, Blanc, Rouge / P20-23. Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Élise Causeur, Christophe Cesbron, Julien Coudreuse, Mathieu Derrien, Antonin Druart, Electronicat, Pierre Éon, Gwenn Froger, HPG, Barth Lecocq, Christophe Martin, Pierrick Sorin. Photographes n Arnaud Baraer, Sandrine Boutros, Christophe Cesbron, Electronicat, Tangui Jossic,
GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Thierry Bedouet, Marie Blanchard, Éric Colet, Émilien Edmond, Florian Hody, Gwénolé Le Dors, Mysterdam, Vide-Cocagne, Mélanie White. Stylistes n Aurélie Provost, Anne-Claude Le Balpe. modèles n Camille, Guillaume, Juliette, Laura, Pakos, Sophie. Remerciements n Mehdi Ayari, Renaud Davy, Diaphane and co, Stéphane Dussart, Elwood, Éric (5 th avenue), Fanny - St Germain coiffure, Nicole Garcia, Jeje, Gesta, Ludo Urban Expression, Pierre et Radja Marchand, Laurence Meric, Julien Moinard, Patrice Monmousseau et Jean-Maurice Belayche de Bouvet-Ladubay, Karine Pain, Vicente, Nathalie Vitcoq, Xavier, Yannig, tous nos annonceurs. n Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2009 n www.kostar.fr / www.myspace.com/kostar_graphik Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 4 rue Vauban, 44000 Nantes n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764
Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein des rubriques « Sur son 31 » et/ou « Homonyme », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.myspace.com/kostar_graphik ». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée. PA G E 0 / 1 0 0
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9 rue scribe 44000 nantes 02 40 69 32 57
GÉRARD LANVIN « j’adore être sur mon 31 » interview / Arnaud Bénureau
PHOTO / Philippe Millet pour Kostar
Vous évoquez souvent l’allure impeccable de votre grand-père forain. Ça vous a tant marqué ? n Ça marque toujours les enfants d’avoir dans sa famille des gens extraordinaires. Mon grand-père m’a servi de modèle. Il me disait : « Un mec doit toujours avoir les ongles propres et les pompes impeccables ». C’est le cas. Êtes-vous donc soucieux de votre image ? n On est forcément soucieux de son image quand on est regardé en permanence. Toutes les époques ont une mode et il faut arriver à être hors mode. Je pense que la meilleure des finesses est dans la simplicité. Il faut être clean et passepartout. Si je suis en ville, je reste en costard. Est-ce un travail au quotidien ? n Le costume est très facile à porter. Je pense qu’il est plus compliqué de chercher un pull qui va avec un jean que de porter un costard. Si vous en avez cinq ou six, vous les faites tourner. Combien en avez-vous ? n Une bonne quinzaine. Il y a ceux que je garde de certains tournages qui sont faits par mon tailleur. Comment s’appelle-t-il ? n Max Houta. Il est situé avenue Kléber à Paris. C’est un vieux monsieur avec qui je m’entends bien. Une fois que j’ai eu mon petit tailleur, il était facile pour moi de ressembler à mon grand-père. C’est-àdire à un mec qui, effectivement, a de l’allure sans avoir d’efforts à faire. Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez porté le costume ? n J’ai eu beaucoup de mal à porter un costume. Je viens des marchés où les fringues étaient casual et pratiques. J’étais vendeur chez Western House, la mode était western. J’avais une Harley, des bottes américaines, les jeans serrés, les blousons de cuir, les bandanas dans la poche, les cheveux longs… C’était Easy Rider. Ma génération a eu du mal à passer au costume. Vous avez aussi été hippie ? n J’ai tout eu. Les chemises à fleurs, les futes qui faisaient 70 cm de large, les chemises indiennes, le patchouli. J’ai aussi été très rock’n roll. Mais je le suis resté. PA G E 0 / 1 0 0
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Aujourd’hui, aimez-vous être sur votre 31 ? n J’adore ça. Je suis coquet et j’aime les gens soignés. Encore une fois, ça vient de mon grandpère. J’aime les bijoux, les pompes glacées. J’ai été élevé dans la tradition des voyous de l’ancienne époque. En parlant de voyou, comment avez-vous pris les critiques de votre interprétation de Charlie Bauer dans Mesrine ? n Charlie Bauer, lui, il m’a dit merci. C’est le seul compliment que j’attendais. Je vous assure que la plupart des mômes qui ont vu Mesrine ne se sont pas inquiétés de voir Gérard Lanvin avec un accent. Mais il y a ces crétins d’intellos parisiens. Avez-vous envie de leur tailler un costard ? n Je n’ai pas de costard à tailler. En même temps, lorsque je vois l’immense irresponsabilité d’un type comme le pape ; je pense qu’on peut lui tailler un costard. C’est affligeant qu’un homme comme lui, avec des responsabilités pareilles, puisse dire des choses aussi incroyables. Avez-vous déjà pris une veste ? n Je n’en prends pas souvent. Sauf si prendre une veste, c’est raconter une blague qui ne marche pas ! À l’inverse, avez-vous déjà retourné votre veste ? n Jamais. Et j’en ai payé les conséquences. Mais je suis encore là. Donc quelque part, ce n’est pas très grave. Finalement, lorsque vous vous regardez dans la glace, qui voyez-vous ? n Un type qui, dans un milieu de requins, s’en est bien sorti. J’y ai même trouvé des amis. Alors quand je me regarde dans la glace, je me dis : « Tu as été correct. Tu n’as pas déjanté. Mais putain, quelle chance tu as eue ! » n
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Erreur de la banque en votre faveur, de Michel Munz et Gérard Bitton. Actuellement sur les écrans. L’âge de glace 3 : le temps des dinosaures, de Carlos Saldanha. Le 3 juillet.
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second life sélection _Aurélie provost
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1_SAC FENCHURCH POUR LA FONDATION BOTTLETOP EN CAPSULES DE CANETTES AU PROFIT D’œUVRES CARITATIVES 2_BAGUE NATURE BIJOUX EN RONDELLE DE CITRON RÉSINÉE 3_HORLOGE LOCKENGELOET RÉALISÉ À PARTIR D’UN VINYLE 4_SAUTOIR CRUSILETA RÉALISÉ AVEC DES EMBALLAGES MÉTALLIQUES
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5_NOTEBOOK SECCO EN CIRCUIT IMPRIMÉ 6_TROUSSE ART & TERRE À PARTIR D’ANCIENNES BÂCHES DE LA CROIX ROUGE 3
7_PORTE-CARTES COLL.PART EN SACS D’ALIMENTS POUR POISSONS FABRIQUÉs SELON LES PRINCIPES D’UN COMMERCE ÉQUITABLE 8_LAMPE UNTRUKCOMA EN NÉGATIFS DE PHOTOGRAPHIES
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Best regards _ Les modèles Chrome hearts, modern earth et Oliver Goldsmith sont disponibles chez le petit salon des créateurs, 24 rue de Strasbourg, nantes _Les modèles Thierry Lasry et J.F. REY ont disponibles chez À VUE D’ŒIL, 1 RUE DE LA FOSSE, nantes _ Les modèles IC! Berlin sont disponibles chez Scribe optique, 9 rue scribe, nantes et chez Chantal Colliaux, 11 rue du maréchal Joffre, Rennes PA G E 0 1 2 / 1 0 0
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Samir Mougas Exposition : 25.04.2009 – 18.07.2009 Du mardi au samedi 14:00 - 18:00 Fermé les jours fériés
Vernissage et inauguration du nouvel espace d'exposition de 40mcube : 25.04.2009, 18:00
48 avenue Sergent Maginot, f-35000 Rennes +33 (0)2 90 09 64 11 contact@40mcube.org - www.40mcube.org
FIXED GEAR rencontre / HPG PHOTO / Gildas Raffenel pour Kostar
Depuis un an, le magazine américain Cog célèbre le mouvement fixed gear (pignon fixe). Ou l’art très urbain de faire du vélo de course à une seule vitesse et sans freins. Rencontre avec l’éditeur Kevin Sparrow. Quand est né le mouvement fixed à gear ? n À la fin des années 90, été ont siers cour Les isco. San Franc les premiers à avoir utilisé ces vélos comme outil de travail. Comment expliques-tu que la hype s’intéresse à ce mouvet. ment ? n Ce n’est pas surprenan et es rapid ent tellem sont Ces vélos sexy. Je pense que les fanatiques voient ça comme un hobby. Puis, ils sont rapidement obsédés par la customisation de leur vélo et la mode qui va avec. Est-ce un sport ou un art de vivre ? n Définitivement, un art de vivre. Il n’y a pas un jour où je ne suis pas sur mon fixed gear. nt Un tel vélo doit-il être absolume homemade ? n Aujourd’hui, ce n’est plus vrai. Des fixed gear prêt à l’emploi sont désormais vendus a dans certains shops. Alors qu’il y mer t’esti ais pouv tu ans, dix à peine chanceux si tu trouvais un cadre de vélo dans ces mêmes boutiques. Quel est le futur du mouvement de fixie ? n La mode ! Plus il y aura riders, plus la mode collera à cette pratique. Sinon je pense que le vélo va prendre de plus en plus d’importance dans nos vies. Les gens vont avoir tendance à devenir éco-citoyens et le mouvement ne va cesser de grossir. www.cogmag.com
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Jacques Villeglé poète urbain
TEXTE et photos / christophe cesbron pour Kostar
Après l’importante exposition monographique que Beaubourg lui a consacré, Jacques Villeglé présente un bel ensemble de son œuvre au Grand Théâtre d’Angers du 25 avril au 28 juin. De la rue à l’atelier n Pendant longtemps, la rue a été le principal atelier de Jacques Villeglé. Les rues des villes qu’il arpentait, cutter à la main, à la recherche des espaces d’affichages où se superposaient des strates et des strates de papiers, d’informations, d’images et de slogans que les passants, au gré de leur humeur, griffonnaient, lacéraient, déchiraient. C’est là que l’essentiel de son œuvre s’est fait, dans la rue, par les afficheurs, les déchireurs et les intempéries. Promeneur au regard attentif, il a capté ces poèmes urbains, les a prélevés des murs, des palissades, pour les maroufler sur des toiles, s’appropriant ainsi un morceau du réel, une histoire de rue, écrite par une série d’actions qui en déterminaient la forme et le sens. Histoire du lieu n Quand il vient habiter dans le quartier Réaumur Sébastopol à Paris en 1959, Villeglé a l‘impression d’être un peu en banlieue. Beaubourg n’est pas encore en projet, les halles sont encore là, très présentes, et les rues sont animées par l’activité des artisans. En 1969, il achète l’appartement au-dessus de la boucherie pour y installer son atelier. C’est bien situé, il peut aller à pied jusqu’à Saint-Germaindes-Prés, dans les galeries et les cafés où se retrouvent artistes et intellectuels. Plus tard, il achètera la PA G E 0 1 6 / 1 0 0
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boutique pour en faire sa réserve. Les œuvres s’y accumulent, s’y superposent, s’y entassent. L’homme au chapeau noir n Artiste français le mieux représenté dans les plus grands musées du monde, fondateur avec Yves Klein, César, Spoerri, Restany (…) des Nouveaux Réalistes, on aurait pu imaginer son atelier vaste, lumineux, fonctionnel, moderne. C’est tout le contraire, et, de ce côté-là, son atelier lui ressemble. Rien ici de surfait, de tape-à-l’œil, de grandiloquent. Il y a dans cet espace, toutes les strates des histoires qui l’ont traversé, comme si Villeglé avait su conserver cette écriture du lieu : l’appartement, la boutique, un ensemble de pièces, pas très grandes, pas très bien entretenues, pas vraiment fonctionnelles. Un espace pour les archives, la bibliothèque, une réserve, un espace pour maroufler, un autre pour dessiner les alphabets, un petit bureau, une cuisine, la colle, les pastels, du papier, des bouts d’affiches qui traînent, une bâche qui sépare deux pièces, un bout de fil de fer ramassé dans la rue, des cartes postales… Et au milieu de tout cela, ce petit monsieur, avec son chapeau noir et ses yeux incroyablement bleus, calme, malicieux, fidèle à ses engagements, à ses enthousiasmes, menant avec justesse son travail d’artiste. n
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SAISON 2008/09
FRAGMENTS TEXTES SAMUEL BECKETT
MISE EN SCÈNE PETER BROOK
PIÈCE EN ANGLAIS SURTITRÉE EN FRANÇAIS
© Alastair Muir
DU JEUDI 14 AU SAMEDI 23 MAI 2009
THÉÂTRE NATIONAL DE BRETAGNE 02 99 3112 31 / www.t-n-b.fr
LANCELOT
Héroïque fantaisie
ÉLODIE RAMA
texte / Christophe Martin
Jazz moderne texte / Barth Lecocq
Avec une voix rappelant les divas de la grande époque du jazz, la Nantaise Élodie Rama est la voix du succès. On l’a entendue sur le dernier Hocus-Pocus et sa cote commence à grimper sur myspace. Pas grave si elle se révèle à presque 27 ans : « La musique m’est venue sur le tard, je n’ai envisagé d’en faire ma vie que très récemment », raconte celle qui crée encore quelques bijoux « pour le plaisir » tout en bossant dur pour se lancer. n « J’ai eu beaucoup de chance de rencontrer des personnes avec qui j’étais sur la même longueur d’ondes au niveau artistique, qui ont pu me comprendre et s’intéresser à ce que je voulais faire. » Comme Jean-François Vincendeau qui crée le Blue Apple Quartet, chargé d’accompagner la miss sur scène et d’assurer l’ambiance comme à la belle époque de Saint-Germaindes-Prés. n Et la belle connaît du beau linge : 20Syl d’Hocus-Pocus, sous le charme, lui propose de participer à Place 54 et à la tournée qui va avec, passant notamment par l’Olympia et la Cigale. n Et aujourd’hui ? « Après un disque avec le Blue Apple, je bosse en ce moment sur mon projet solo, ce qui me prend quasiment tout mon temps. J’ai aussi une collab’ avec Natural Self de chez Tru Thoughts qui doit sortir cette année ». De quoi faire reparler d’elle assez rapidement en somme. n www.myspace.com/elodierama PA G E 0 1 8 / 1 0 0
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Sans allusion à quelque légende arthurienne que ce soit, ce prodige du home studio dévoue tout son talent aux autres sans pour autant abandonner sa quête. À 33 ans, Benjamin Béduneau est de ces talents qui s’ignorent et œuvrent discrètement sans chercher la lumière. Aussi, la reconnaissance, il ne l’imagine que dans la tâche, la diversité des projets et la confiance que peuvent lui accorder certains artistes. « La scène n’est pas mon terrain de jeu favori », avoue-t-il, et ce, en dépit du projet Trafmen qu’il mène avec son ami Gonzalo. n Ce compositeur, arrangeur autodidacte, préfère s’adonner aux joies du studio. « L’idéal serait de pouvoir produire des groupes et me consacrer à la conception de projets sonores ». Tout comme Éléments, avec lequel il propose une création multiphonique puisant son inspiration aussi bien dans les expérimentations de Pierre Henry ou Pink Floyd, que dans les compositions de Craig Armstrong. n Par ailleurs, il considère la musique de film comme un champ qu’il explore au mépris de certaines mésaventures passées. En 2002, Benjamin collabore avec le producteur Malcolm McLaren (Sex Pistols) sur un projet d’album. Le seul aboutissement fut de voir avec consternation une de ses créations figurer sur la bande originale de Kill Bill vol.2 au crédit de McLaren. Sans recours possible malgré les preuves évidentes de sa paternité, il ne lui reste désormais que l’honneur et le talent pour seul profit. n
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STÉPHANIE MULLER ELLE DU DÉSIR texte / Mathieu Derrien
La Rennaise Stéphanie Muller s’inspire de l’univers de The Virgin Suicides, teen movie de Sofia Coppola, pour créer les vêtements et accessoires de sa marque loveLux. « The Virgin Suicides a été un choc ». Depuis son atelier rennais, Stéphanie Muller façonne sa griffe loveLux à l’image de son œuvre fétiche : « Les thèmes de la féminité et du désir comptent beaucoup. Celui du rêve aussi ». n Le sien naît quand elle regarde les défilés de mode à la télé. Plus tard, elle entre à l’atelier Chardon-Savard de Paris, école de stylisme qui lui fait croiser la route de Claire Dupont. Cette grande figure de la mode, décédée en 2007, est alors à la recherche d’une assistante. n « Je me suis bien amusée. Pendant six ans, j’ai préparé des défilés pour Dice Kayek ou Barbara Bui, j’ai fait du tatouage sur cuir pour Kenzo ». Mais, envie d’autre chose, elle revient s’installer à Rennes, avec un nom et une identité stylistique soufflés par le personnage de Lux Lisbon, une des sœurs suicidaires du film de Sofia Coppola. De petits nœuds à pois, des robes et des tops faussement sages, les collections Mademoiselle, Playground Love ou Gribouillis jouent sur les codes de l’innocence en évitant toute mièvrerie. n C’était le secret de The Virgin Suicides, maintenant c’est celui de loveLux. n En vente chez Delkographik (Rennes), au Lieu Unique (Nantes) http://loveluxboutique.com
l a n c e l o t
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r a m a dessins / mĂŠlanie white pour kostar
Coiffure _Fanny, St germain coiffure, Make up _Laurence M eric M odèles _Camille et Juliette.
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JOSÉPHINE
GRAVIS & TERROR
BILLY
Pop pop girls texte / Antonin Druart
photos / Gildas RAffenel pour Kostar
Joséphine Gravis et Terror Billy lancent une collection printanière, voulue comme un one-shot désigné par son code couleur : bleu-blanc-rouge. Si les vêtements s’adressent aux filles exclusivement, les accessoires, eux, sont mixtes. « Bleu-blanc-rouge ne sont pas les couleurs de mon drapeau », chantait Raggasonic en son temps. Et pourtant si. En France, quand on associe ces trois couleurs, ça ne sent pas très bon le défilé d’anciens combattants ou la sueur sur le Front façon Hortefeux. n « À Londres ou à Berlin, les gens sont beaucoup moins frileux qu’ici pour porter ce code couleur. Ça peut se comprendre mais c’est dommage ». C’est Joséphine qui parle, rapidement rejointe par Terror Billy du collectif Delkographik, bouillonnant workshop de graphistes localisé à Rennes. Une prise de risque assumée qui se veut aussi un manifeste à l’excentricité décomplexée. « Pour en revenir à Berlin, ils ne conçoivent pas la mode comme nous là-bas. Chacun cherche à avoir son propre style qui le démarquera des autres ». n Le temps d’une collection résolument urbaine, les sœurs Rapetou du street-wear se sont associées. « On fait de la mode, mais on est plutôt anti-mode », assure Billy la terreur. Contre l’uniformisation à la française, où tout le mon-
de copie sur son voisin, contre la dictature de l’anorexie généralisée et la morosité des mannequins sanctifiés dans les magazines. Elle se charge des accessoires, en remettant au goût du jour le bon vieux money-bag et les foulards de brigands des fifties. Joséphine confectionne, quant à elle, des blousons, des sweats, des robes et des jupes aux formes proches du Courrèges des années 60. Le style d’antan dans des matières et des coupes modernes, ni kitsch ni avant-gardiste, « rétro-futuriste ». n Côté inspiration, on passe des films de gangsters à papa au Yacht club sur la riviera avec un grand détour par le terrain de base-ball et ses pom pom girls. La classe américaine à la sauce berlinoise en somme. Assurément le casse du siècle en matière de fashion, du printemps tout du moins. Désormais bleublanc-rouge ne sont plus les couleurs de notre drapeau, mais de nos oripeaux. n Disponible chez Delkographik, Rennes bleu, blanc, rouge, expo photo Do the andy gibbon jusqu’au 18 avril, delkographik, rennes
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BAPTISTE YMONET & VINCENT JOUSSEAUME Cling cling texte / Vincent Braud
photo / philippe millet pour kostar
Tendance, la céramique ? S’il s’agit du vase des années 50 sur le buffet de grand-mère, pas certain. Baptiste Ymonet et Vincent Jousseaume explorent d’autres territoires… en jouant du décalage et de la dérision. Dans l’atelier des deux designers, d’étranges objets : jolies bombes inoffensives de céramique blanche, hérissées de piquants, vases épousant la forme d’une clé et puis, posées sur des étagères, des tasses, des assiettes, une écuelle, une louche… « D’emblée, nous avons voulu travailler les formes et les volumes. L’objet n’est pas forcément utilitaire. Il renvoie à une image, à un univers que nous détournons ». n Avec la création d’une ligne de produits utilitaires, une idée a fait… cling ! « Cling, c’est le bruit de la céramique quand elle claque. Dans nos expérimentations, nous l’avons souvent entendu. On avait trouvé notre marque ». Et un logo en forme de couronne dorée. Comme pour une manufacture royale, mais… brisée en deux. Cling ! n Baptiste Ymonet et Vincent Jousseaume n’ont pas fait leurs classes dans un atelier de Vallauris. L’un est passé par les Beaux-Arts de Tours et l’autre par ceux de Nantes. C’est en 2004 qu’ils se rencontrent. « À force d’essais, nous avons appris à maîtriser une technique très précise. Comme les températures de cuisson pour le “biscuit”, l’émaillage ou celle nécessaire si on y ajoute un peu d’or ou de couleur… » Un jour viendra peut-être le temps PA G E 0 2 5 / 1 0 0
de la porcelaine. Et une nouvelle étape de ce processus de création. Après un premier succès de curiosité, le salon Maison et Objets attend désormais leurs prochaines créations. n Baptiste a toujours aimé le côté brut de la matière. Vincent, lui, a imaginé la création d’un service de table. Son nom ? Chantilly. Non pas en référence au château mais à la crème fouettée inventée par Vatel. « On a joué avec un batteur comme dans une cuisine… » Un premier test avec du plâtre et le service Chantilly était bientôt prêt à prendre place sur la crème des tables. « Nous sommes dans la toute petite série. Ce qui nous branche, ce sont les pièces uniques… » n Pour autant, le duo ne se prend pas la tête. Il n’a rien perdu de son esprit inventif et décalé. En témoigne cette tour Lu, joli godemichet rose qui fit le bonheur de quelques collectionneurs. « Ce modèle a été réalisé à dix exemplaires pour l’ouverture de la boutique du lieu unique… nous n’avons pas l’identité des acheteurs… » Ouf ! n Les 16 et 17 mai, portes ouvertes, 3 rue de Bitche, Nantes www.polyhedre.com
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CÉDRIC GOURMELON Mi-lièvre, mi-tortue texte / Julien Coudreuse
photo / Yann Peucat (Puzzle Rennes) pour KOSTAR
Invité par le festival Mythos à reprendre Words Words Words, le metteur en scène Cédric Gourmelon s’attache à mêler dans sa pratique le feu de l’action et le temps de la réflexion. Né à Vannes il y a 35 ans, Cédric Gourmelon a grandi avec la certitude d’une vocation. « Je souhaitais devenir médecin. Il a fallu du temps avant que je m’avoue que c’était le théâtre qui me passionnait. » Il entreprend donc des études de médecine, qu’il abandonne rapidement. En 1994, il intègre l’école d’acteurs du Théâtre National de Bretagne (TNB), soutenu par l’un des intervenants, Didier-Georges Gabily. Un pas franchi dans la douleur de la rupture et de l’incertitude. « J’habitais dans un squat à ce moment-là. Intégrer l’école du TNB, c’était comme aller chez les bourgeois. Petit à petit, je me suis séparé de mes anciens amis. De plus, je n’avais aucune culture théâtrale. Le fait qu’un homme comme Gabily m’accorde du crédit a été déterminant. » n Au cours de ces trois années d’études, Gourmelon fait une autre rencontre qui va influer sur le cours de sa vie. « Intervenant à l’école, Stanislas Nordey est rapidement devenu un ami. C’est lui qui a produit mon premier spectacle comme metteur en scène. » Car être acteur ne lui convient pas. « Je n’avais pas la capacité d’adaptation nécessaire. La seule fois où j’ai rejoué, hormis Words... où je suis seul en scène, ce fut une proposition de Nordey, sur un texte de Gabily. Les deux réunis, j’ai bien sûr dit oui ! » n En 2003, Gourmelon devient PA G E 0 2 7 / 1 0 0
artiste associé au Quartz, scène nationale de Brest. Son directeur, Jacques Blanc, lui propose de travailler sur l’idée de performance. De là, naît une première version de Words... « Léo Ferré est un chanteur avec qui j’ai toujours eu un rapport d’intimité très fort. Les auteurs sur lesquels j’ai travaillé (Genet, Pessoa, Rilke, Marlowe...) écrivent dans des formes et des styles très différents. Mais tous sont des figures solitaires, des blocs, souvent subversifs ou à l’écart de la société. » Pour Mythos, une nouvelle mouture, plus légère, est en cours de (re)création. Car la remise en cause est au cœur du processus créatif de Gourmelon. n Membre fondateur de la plateforme artistique Au bout du plongeoir, Gourmelon a notamment participé à la conception d’un jeu de 32 cartes, avec sur chacune, une question. Et s’il devait en choisir une ? Sans hésiter : « Comment évaluer un mouvement dans lequel on est pris ? » Ou comment être à la fois le lièvre et la tortue de la fable bien connue. n festival Mythos, du 28 avril au 2 mai, rennes. www.festival-mythos.com Words, Words, Words, du 29 avril au 2 mai, Théâtre de la Parcheminerie, Rennes Edouard II, le 4 juin, La Passerelle, Saint-Brieuc K O S TA R
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BEAT T RRENT
Noce de platine
texte / Arnaud Bénureau photo & montage / Mysterdam pour Kostar éléments graphiques d’après Arthur king
C2C en stand-by, Atom et Pfel, membres historiques du collectif de dj’s virtuoses, retournent les dancefloors avec leur side-project électro rock, Beat Torrent. Fin 2007, soirée Excuse My French au Batofar. Dans les cales du bâteau ivre de la night parisienne, Atom et Pfel donnent naissance à Beat Torrent dormant sous les cendres incandescentes des scratch action heroes nantais : C2C. « À cette époque, C2C était pas mal booké. Mais 20Syl et Greem étaient pris avec Hocus Pocus. Nous avons assuré pas mal de dates tous les deux », expliquent ces potes d’enfance réunis autour d’une culture street boostée au skate, au rock et aux jeux vidéos. n Rapidement, Atom et Pfel se laisseront aspirer par l’œil du cyclone hip hop. Il en résultera cinq titres de champions du monde de turntablism ou l’art de créer de la musique grâce aux platines vinyles. « Il ne faut pas s’enfermer là-dedans. Être champion du monde, c’est un peu comme si tu marques un essai et que tu ne le transformes pas derrière ». Beat Torrent est cet essai transformé à grands coups dans les fesses de morceaux de bravoures de la hip pop culture. n Les garçons remixent les Beatles, Beastie Boys, Led Zeppelin ou encore Queens of the stone age pour les transformer en monstres indesPA G E 0 2 9 / 1 0 0
tructibles. Partout où Beat Torrent passe, les dancefloors ne repoussent pas. « S’il faut que je joue downtempo, j’aime mieux rester chez moi, fait remarquer Atom. Le rock et le hip hop se prêtent bien à Beat Torrent ». n Avec dans la ligne de mire, cette obsession de toujours montrer ce qu’ils sont capables de faire avec deux morceaux. « C’est un mélange de technique et d’accessibilité. Nous ne voulons pas rester dans une niche ». Les puristes, s’enfermant d’eux-mêmes à double tour dans leur chapelle, y trouveront certainement à redire. Pas grave ! Beat Torrent a trouvé de nouveaux espaces à conquérir. Ceux faisant se croiser vidéo et musique. Leur nouveau live, travaillé avec la crème des graphistes d’ici ou d’ailleurs, s’apprête à déferler un peu partout dans le monde. Pour qu’au milieu de la nuit ne coule plus une rivière, mais Beat Torrent ! Live set 2008 (Kif Records) Le 23 avril, Le Printemps de Bourges Le 24 avril, La nuit zébrée, l’Olympic, Nantes Le 9 mai, Festival Rock’n’solex, Rennes
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à la folie P h o t o g r a p h e _ A r n a u d B ARAER S t y l i s m e _ A u r é l i e P RO V O S T
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L i e u _ L e s F o l i e s S i ffa i t ( 4 4 )
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L’homme invisible p h o t o g r a p h e _ G i l d a s R a ff e n e l ( w w w. g i l d a s r a ff e n e l . c o m ) stylisme _Anne-Claude Le Balpe m a k e u p _ L a u r e n c e M e r i c / H a i r S t y l i s t e _ L u d o U r b a n E x p r e ss i o n a ss i s ta n t s p r i s e d e v u e & g r a p h i s t e s : _ F l o r i a n H o d y ( f l o r i a n h o d y. b l o g sp o t. c o m ) _ E lw o o d m o d è l e s _ L a u r a + Pa k o s a s i n v i s i b l e m a n PA G E 0 4 3 / 1 0 0
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ISABELLE HUPPERT
« Être insaisissable doit me convenir » interview / Arnaud Bénureau
photo / Yann PEUCAT (PUZZLE Rennes) POUR KOSTAR
Femme au bord de la crise de nerfs dans Villa Amalia et présidente du prochain Festival de Cannes, Isabelle Huppert, à la fois si loin et si proche, traverse le cinéma avec un charisme carnassier. Avec Villa Amalia, vous retrouvez le réalisateur Benoît Jacquot pour la cinquième fois. Y avait-il une urgence à tourner de nouveau avec lui ? n C’est drôle parce que c’est un mot que ni lui ni moi n’aimons beaucoup. Mais au moins, l’urgence signifie quelque chose. Ça veut dire aller vite. Et avec Benoît, les choses vont vite. Souvent, au cinéma, elles vont lentement. À cause d’entraves venant se mettre entre vous et le réalisateur. Là, il y a une immédiateté vraiment réjouissante.
« Nous supportons tous l’ici, car nous imaginons qu’il y a un ailleurs »
La femme que vous incarnez ici est une femme trahie qui, du jour au lendemain, décide de disparaître, de s’effacer du monde. Comment, en tant qu’actrice, arrive-t-on à cette forme d’abandon ? n Le cinéma a ce pouvoir un peu magique et mystérieux de fabriquer quelque chose qui vous échappe sur le moment. Et l’abandon, ça serait ça : une chose qui agit en dehors de soi. PA G E 0 5 1 / 1 0 0
Cela signifie-t-il que le personnage vous a échappé ? n Non ce n’est pas qu’elle m’échappe. C’est peut-être que, sur Villa Amalia, j’ai eu le sentiment de très peu jouer. Je ne peux donc pas dire que cette femme m’a échappé. Parce que je l’y ai mise. J’étais étonnée de voir à quel point elle était imprimée en moi. Je n’ai fait que l’exprimer. Voilà. La notion de disparition vous séduitelle ? n Elle ne me séduit pas plus qu’une autre. Cette idée me paraît assez constitutive de la nature humaine. Nous supportons tous l’ici, car nous imaginons qu’il y a un ailleurs. Cet ailleurs peut revêtir des formes diverses. Il peut rester à l’état purement mental. Et puis certains, comme on dit, passent à l’acte. Oui. Mais seriez-vous prête à dire stop, à tout arrêter ? Tout le temps. Tout dispositif a ses contraintes. Le fait de jouer, c’est très préservé. C’est un moment incroyablement intime. C’est un tout petit moment. Et il n’appartient qu’à soi. Pour ce momentlà, il faut en passer par plein d’autres. Et, ceux-là, on peut parfois avoir envie de s’en échapper. K O S TA R
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En parlant de jeu, envisagez-vous la présidence du prochain Festival de Cannes comme un nouveau rôle ? n Je l’imagine ainsi. Je dois me remplir de quelque chose ; mais pour l’instant, je ne sais pas encore bien de quoi. Quels sont vos souvenirs les plus forts de Cannes ? n Mes prix d’interprétation pour Violette Nozière et La pianiste. Ça ne m’a pas laissée indifférente.
« si je n’avais tourné que des “Bronzés” depuis le début, vous auriez une autre image de moi » Est-ce la sensation du travail accompli ou celle de la reconnaissance de ses pairs qui prime à cet instant-là ? n Ça fait plaisir tout simplement. C’est une reconnaissance du film aussi. On ne s’y attend jamais quand même ! C’est tellement fragile. Tellement subjectif. Il y a des tas de moments où cela n’arrive pas et il ne faut pas s’en émouvoir. Mais lorsque le bonheur arrive, il ne faut pas bouder son plaisir. Justement, pensez-vous que certains ont trop tendance à bouder leur plaisir ? n Franchement, je n’en connais pas. Si vous en connaissez, présentez-les moi ! Avez-vous l’impression d’être insaisissable pour le spectateur ? n Ça doit me convenir. En même temps, ce n’est pas si maîtrisé que ça. Ça l’est et ça ne l’est pas. Je ne sais pas comment dire ça. C’est la sensation que nous pouvons en avoir… n Alors, ça doit être la bonne. Mais, ce n’est pas une stratégie. En tous les cas, cela me convient. L’image publique est très conditionnée par les films que nous faisons. C’est certain que si je n’avais tourné que des Bronzés depuis le début, vous auriez une autre image de moi. Mais avez-vous conscience de l’image que vous pouvez renvoyer ? n Pas du tout. Et heureusement d’ailleurs ! À l’inverse, ce n’est pas toujours une bonne chose de ne pas mesurer tout à fait l’effet que nous faisons sur les gens.
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Comment mesurez-vous cet effet-là ? Je le ressens. Généralement, je le ressens sur des gens que je ne connais pas du tout. Avez-vous des regrets ? n Parfois je me pose des questions. Mais je n’ai pas de regrets ; car, en principe, je sais exactement pourquoi je choisis de faire des films et pourquoi je choisis de ne pas en faire un autre. Après il m’est arrivé de ne pas faire des films qui ont été des succès. Pouvez-vous en citer ? n Non. Ce n’est pas la peine. Mais vous savez, c’est tellement dur de choisir. Actuellement, combien de scénarios avez-vous en lecture ? n Ce n’est pas compliqué : zéro. Ce n’est pas dur de choisir quantitativement. Mais, c’est dur de se dire que ce film-là, il faut le faire. Même avec Claude Chabrol… n Je ne suis pas folle quand même. Récemment vous étiez à l’affiche des premiers films de Joachim Lafosse et Ursula Meier. Et vous allez être à l’affiche de I’m not a fucking princess, également un premier film… Oui. Alors celui-là, il est d’Eva Ionesco. Vous voulez dire que c’est n’importe quoi ? Pas du tout. Juste savoir si être actrice, c’est maîtriser le grand écart ? n Non, mais vous avez raison. Être actrice, c’est pouvoir passer de Michael Cimino à Ursula Meier. Finalement quand vous voyez les acteurs américains, ils passent leur vie à tourner des films dont, il faut bien le dire, on connaît à peine les noms des metteurs en scène. Moi, je fais des premiers films. Et d’autres. n Villa Amalia de Benoît Jacquot, avec Isabelle Huppert, Jean-Hugues Anglade Festival de Cannes, du 13 au 24 mai
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DOMINIQUE A
« Pour le grand public, je n’existe pas » interview / Arnaud Bénureau
photo / Mysterdam pour Kostar
À l’occasion de la sortie de La Musique, Dominique A s’interroge sur sa situation dans le paysage musical et revient sur sa ville d’adoption, Nantes, qu’il dit aimer de nouveau. En parlant de votre dernier album, La musique, vous dites avoir fait « La Fossette version Red Bull ». Faut-il l’envisager comme un retour aux sources ? n Oui et non. C’est un retour aux sources dans la mesure où le travail s’est fait en solitaire. Même si je travaille toujours seul. Sur les derniers disques, ce travail menait à un certain point. Je lâchais ensuite la bride pour que des gens viennent habiller ce que je faisais. Là, de fil en aiguille, j’avançais, j’avançais, j’avançais… L’idée de travailler sur ce qui était en germe avec d’autres personnes, devenait alors superflu.
« j’avais un sentiment de ras-le-bol par rapport à ce que j’écoutais chanté en Français »
Quel a été son point de départ ? n Je ne me souviens jamais d’un moment. Je sais qu’il y a une évidence qui se présente. Je ne sais pas quand elle arrive. C’est peut-être tout simplement d’écouter un disque. Et de se dire que j’irais bien dans cette directionlà.
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Quels disques ? n Des disques que j’écoutais adolescent. Comme Orchestral Manœuvre in the Dark. Sans avoir l’idée de faire du sous OMD ; mais plutôt dans l’esprit qu’il est possible de faucher quelques idées pour ensuite les adapter à ma sauce. Et puis, j’avais un sentiment de ras-le-bol par rapport à ce que j’écoutais chanté en français, toujours dans un contexte acoustique. Avec pardessus, le revival folk. J’avais envie d’entendre des choses un peu artificielles. Estimiez-vous vous être trop compliqué la vie sur vos albums précédents ? n Pas du tout. Je fais toujours les choses simplement. Pour La musique, l’idée était effectivement de ne pas finasser, d’être dans un format quasiment pop. Je voulais être plus direct. Plus direct pour, comme vous dîtes, « que ceux qui ne m’aiment pas, puissent un jour m’aimer » ? n Avec le recul, je trouve ça grossier comme truc. Cela ne révèle-t-il pas simplement une envie d’être aimé du plus grand nombre ? n Sans brader ma musique, il y a ce désir
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de plaire. Dès l’instant où le disque est fait, je veux aller vers les gens. Il y a aussi cette idée de ne pas servir la soupe à mes détracteurs. Pour beaucoup, Dominique A, c’est bien sur scène ; mais sur disque, c’est un peu mou. J’ai fait en sorte que le disque soit assez tenu rythmiquement pour ne pas être encore accusé de composer des morceaux contemplatifs.
Vous êtes intimement lié à Nantes. Mais aussi à ce premier album sorti en 1992, La Fossette. Quel regard portez-vous sur votre carrière ? n Une fierté d’être toujours là. Même si mon sentiment est ambivalent. Il y a des jours euphoriques. Et d’autres démoralisants. Rétrospectivement et ce malgré tout ce que j’ai pu faire, les motifs de satisfaction artistique ne sont pas si énormes.
Par contre, vous avez récemment fait votre autocritique en faisant remarquer que vous ne vous aimiez pas sur la pochette de votre disque… n Je me trouvais un petit peu sévère. Et puis, je me suis laissé convaincre.
Être considéré, par beaucoup, comme le chef de file d’une nouvelle chanson française, fait-il parti de vos satisfactions ? n C’est du passé tout ça. Les gamins qui ont vingt ans en 2009, n’écoutent pas de la chanson française. Et d’ailleurs, ils n’en font pas. La scène a bougé. Tant mieux. Je crois aussi que les gens en ont marre d’entendre des chanteurs avec des guitares en bois qui singent Brassens. Tout ce qui est de l’ordre du chant en français s’est pris un méchant coup dans la gueule parce qu’il y a trop de passéisme.
Seriez-vous donc soucieux de l’image que vous renvoyez ? n Si sur votre passeport, vous avez une tête de bourrin, vous n’êtes pas heureux. Et bien sur mes pochettes, j’ai envie de me sentir à l’aise. Je l’ai déjà vécu avec celle de Tout sera comme avant. La photo était atroce. Et je l’ai supportée pendant un an.
« les gens en ont marre d’entendre des chanteurs avec des guitares en bois qui singent Brassens. » En parlant d’être à l’aise, vous avez souvent dit ne pas trop aimer jouer à Nantes. Pour quelles raisons ? n Il y a des enjeux. Les gens vous connaissent. Si je me loupe, je repars la queue entre les jambes. Alors que si je joue à Trégastel, il y a moins d’enjeux. Je n’y ai pas d’ex-femmes de ma vie. Quel rapport entretenez-vous avec cette ville ? n À un moment, j’ai vraiment eu de la désaffection vis-à-vis de la ville. C’était de l’histoire ancienne. À part mes parents qui habitent à Orvault, je ne me sentais plus d’attaches. Et puis, il y a deux-trois ans, j’y ai passé quelques jours. À nouveau, j’ai senti une bouffée de chaleur par rapport à la ville. Je n’ai pas de nostalgie, mais une forte attache au cadre, au fleuve, à la gueule qu’offre Nantes. Je me sens bien ici. Et pourquoi pas, un jour, revenir.
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Où vous situez-vous alors ? n Je suis un chanteur alternatif au sens large. Je suis connu d’un gros cercle de gens passionnés par la musique. Mais pour le grand public, je n’existe pas. Vous seriez donc un chanteur du milieu… n C’est une idée qui m’intéresse énormément. Trouver des passerelles entre le grand public et la scène indé est passionnant. C’est le siège le plus inconfortable. Il est tellement difficile à tenir. Si cette position est inconfortable, avezvous peur de tomber ? n J’ai peur qu’on me pousse, qu’on me fasse tomber de la chaise. Mais une chose est sûre, je ne tomberai pas tout seul. n La musique (Cinq 7/Wagram Music) Le 23 avril, le Printemps de Bourges
!=OEIEN AP !=NKHEJA
De ÖdÜn von Horvåth Mise en scène Emmanuel Demarcy-Mota avec Sylvie Testud, Hugues Quester, Alain Libolt, Cyril Anrep, Charles-Roger Bour, CÊline Carrère, Laurent Charpentier, Ana das Chagas, Thomas Durand, Sandra Faure, GaÍlle Guillou, Muriel Ines Amat, Sarah Karbasnikoff, StÊphane Krähenbßhl, Olivier Le Borgne, Constance Luzzati, GÊrald Maillet, Walter N’Guyen, Pascal Vuillemot PRODUCTION ThÊâtre de la Ville, Paris COPRODUCTION Le Grand T - La ComÊdie de Reims
SSS HACN=J@2 BN
photo Jean-Louis Fernandez
Du lundi 11 au mercredi 20 mai 2009 - Le Grand T
EMMANUELLE HUYNH
« Danser, c’est penser en mouvement » interview / Gwenn Froger
photos / Christophe Martin pour Kostar
Arrivée à Angers en 2004, Emmanuelle Huynh est le chaînon dansant du Centre national de danse contemporaine (CNDC) d’Angers et maîtrise désormais son pas de deux entre création exigeante et gestion harassante. Comment vous sentez-vous aujourd’hui à la tête du CNDC ? n Très fatiguée mais toujours aussi enthousiaste ! Il y a certes une forme de confort à diriger un Centre national. D’autant que j’ai longtemps connu la création indépendante. Mais le prix à payer est élevé. Je n’ai pas pris de congé maternité, pas beaucoup de vacances. Je puise l’énergie dans le fait de m’occuper des étudiants, de partager avec d’autres créateurs et dans ma légitimité d’artiste.
« Comme beaucoup de petites filles, j’ai choisi la danse classique, car j’aimais danser avec de la musique. »
À l’image de vos créations à la croisée des disciplines, votre parcours se nourrit d’aspirations et d’envies multiples. Comment devient-on Emmanuelle Huynh ? n Par le goût de l’effort. Comme beaucoup de petites filles, j’ai choisi la danse classique, car j’aimais danser avec de la musique. À l’époque, mon professeur était sévère. J’ai PA G E 0 5 9 / 1 0 0
apprécié cette discipline. À l’adolescence, j’ai passé un contrat avec mon père : d’accord pour la danse mais en parallèle des études. La bosse du travail m’a permis de conjuguer études de philosophie et cours de danse, d’abord à Paris, puis à Bruxelles, à l’école Mudra de Maurice Béjart. Associer danse et philosophie n’était pas incongru. Car la danse, c’est penser en mouvement. C’est le plaisir de s’interroger. Quelles furent les étapes marquantes qui vous ont fait interprète-chorégraphe ? n L’école Mudra promettait création et improvisation, et j’étais venue pour ça. Mais je n’en ai vu aucune couleur. J’ai donc loué quelques heures de studio et créé ma première pièce, qui a eu un petit succès. Entre 24 et 30 ans, je cherche à être danseuse et je cours toutes les auditions. Ce sont Odile Duboc et Hervé Robbe qui m’engageront. Je garde de cette période le souvenir d’instants uniques, doux et intensifs, instructifs et libérateurs. Et l’idée qu’il est beau de travailler pour et avec les autres et que la danse est un art visuel qui peut se nourrir des arts K O S TA R
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plastiques et inversement. Que tout cela est une question de gestion de l’espace. Il y a aussi vos années de « militantisme »… n De 1995, l’année de ma pièce Muà (Emmanuelle Huynh fait l’expérience du noir absolu dans lequel la lumière de son corps apparaît furtivement et signe-là une œuvre à la force singulière, NDLR), à 2004, je suis interprète-chorégraphe-danseuse. J’avance comme cela, en menant plusieurs vies. Et j’intègre le collectif des Signataires du 20 août lancé par Alain Michard. Toute une nouvelle génération naissait et n’était plus en phase avec les politiques culturelles. Cette réaction politique et contextuelle était avant tout une manifestation sensible.
« La danse est une langue libre qui se décline de mille façons. »
Quelle était votre motivation ? n La question était : comment former nos critiques et accompagner le regard des décideurs si loin de l’art que nous proposions ? Cette cinquantaine de créateurs et de chercheurs en danse et en philosophie formait un contre-pouvoir. Avec ce slogan : « ne pas faire un ouvrier de la danse mais former des artistes ». Ces années de réflexion sur les techniques et les outils de la création m’ont beaucoup apporté.
Une réflexion en continu vous permettant depuis cinq ans de transformer ce bastion de la danse contemporaine qu’est le CNDC… n Pour la première fois depuis mon arrivée, je sens que je suis parvenue à imposer ma vision. Ébranler une institution n’est pas simple. Il s’agit de combiner un lieu de levier artistique et un lieu politique. C’est toujours exaltant de participer au projet pilote d’un nouvel endroit. Je crois que je commence à profiter du travail effectué depuis cinq ans. Le CNDC a changé et il existe une identité commune avec le Nouveau Théâtre d’Angers et Open-Arts, les deux autres structures du Quai. C’est une chance d’être et de créer ensemble. Le CNDC a trente ans et restera comme le premier centre-école dédié à la danse contemporaine. Comment vous inscrivez-vous dans cette histoire ? Je suis fière et touchée d’être dans cette liste de directeurs-chorégraphes. Le CNDC a l’ambition formidable d’être un lieu expérimental, une fabrique des écritures contemporaines. C’est une ouverture à laquelle je corresponds. Je pense que l’esprit insufflé par son premier directeur, l’Américain Alwin Nikolais, s’est peut-être un peu perdu à certaines époques. Il faut restaurer cette idée de laboratoire mémoriel, reconstituer le puzzle et rendre lisible tout ce que le centre a apporté. Ce qui m’amuse, c’est de me sentir le dernier maillon de cette chaîne américaine qui a marqué le CNDC. Je suis aussi une enfant des Américains minimalistes. Votre danse échappe parfois à votre public. Comment l’appréhendez-vous ? n La danse est une langue libre qui se décline de mille façons. C’est un art de l’immédiateté. Cela peut laisser perplexe. Je crois pourtant en la force de ce langage et je ne peux le véhiculer autrement qu’avec la médiation de ce que je suis vraiment. En créant, en m’aidant et en aidant les autres, j’apprends des choses sur le monde et je conjugue plaisir, savoir et esprit communautaire. n Créations 2009 d’Emmanuelle Huynh Cribles, pièce pour dix danseurs, les 22 et 23 juin, Montpellier Danse Projet Ikebana, duo pour Madame Okudaira, maîtresse ikebana et Emmanuelle Huynh, création à Angers à l’automne 2009 puis présenté au Festival d’Automne à Paris Le bal moderne de Michel Rilhac, le 28 mai, CNDC, Angers www.cndc.fr
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ECHOES
par MARIE BLANCHARD
À une époque où Jeff Koons relance le débat sur le rapport entre art contemporain et business en détenant le record de l’œuvre la plus chère jamais vendue lors d’une vente publique (Hanging Heart/23.6 millions de dollars), certains continuent, avec une détermination exemplaire, à emprunter les chemins du do it yourself. Marie Blanchard, diplômée des Beaux-Arts de Nantes et Angoulême, appartient à cette grande famille se faufilant dans les arcanes du net. n Représentée par la galerie allemande French Maid, exposée à la Hallway Bathroom Gallery de San Francisco et influencée par l’indie music, la jeune femme a fait du dessin sa raison de vivre. Cette proche de John & Jehn est aussi une tête chercheuse. Pour preuve, son magazine online : Shining. Depuis huit numéros, elle profite de cette plateforme éditoriale et autoproduite pour mettre en avant ses coups de cœur et défendre des artistes d’ici et d’ailleurs. Aujourd’hui, l’artiste inaugure Shining Éditions, une alternative matérielle à son magazine. Le premier numéro, sous-titré Echoes, est une collection de ses œuvres. L’exposition du même nom présente des dessins organiques, joliment naïfs et furieusement psychés. À découvrir dans les pages qui suivent et à la Librairie Vent d’Ouest/Lieu Unique, du 12 avril au 22 mai. n Echoes (Shining éditions), 100 exemplaires. www.marieblanchard.com www.shiningmagazine.com www.shiningeditions.com PA G E 0 6 2 / 1 0 0
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Roman SiGner Roman Signer est venu, discrètement, faire un tour à Trentemoult. Pas en simple touriste. L’artiste y prépare une intervention dans le cadre d’Estuaire. Fasciné par le fleuve et l’architecture industrielle. texte / christophe cesbron
« l’accident, le mouvement, l’éclaboussure font partie de son processus créatif »
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PHOTOs / chistophe cesbron et roman signer
Sur la nappe de la table du restaurant où je le retrouve, Roman Signer griffonne un petit croquis pour m’expliquer la pièce qu’il est en train de réaliser à Cracovie. « Ce sera installé dans la rue. Il y aura un kayak sur le toit d’une voiture. Un tuyau sera raccordé au bateau le remplissant d’eau qui s’évacuera sur la route par un trou percé dans la coque. L’idée m’est venue suite à une anecdote. Je faisais du kayak avec un ami et quand nous avons sorti l’embarcation de la rivière, la lanière qui sert à le porter s’est arrachée. On a quand même réussi à monter le bateau sur la galerie de la voiture. Sur le chemin du retour, on s’est fait arrêté par un policier. Et quand on a freiné, l’eau qui restait dans le canoë a été propulsée vers l’avant et a jailli par les deux petits trous prévus pour la lanière, aspergeant l’agent de police… C’est vous dire comment les idées sa i so n 0 3 / N U M É R O 1 5
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naissent. » n Si j’adore Roman Signer, c’est parce qu’il est un peu comme cela, comme un kayak percé, hors de l’eau, arrosant les représentants de l’ordre, c’est parce que l’accident, le mouvement, l’éclaboussure font partie de son processus créatif. Quand il est venu à Trentemoult et qu’il s’est trouvé face à l’architecture métallique de la cimenterie, vestige d’un passé industriel en train de disparaître, une idée a tout de suite germé dans sa tête : celle d’arrimer sur cette imposante structure un grand balancier noir, rythmant jour et nuit, année après année, le temps qui passe, le flux et le reflux. Absurde et magnifique, oscillant de droite à gauche, le pendule de Roman Signer résonnera face à la Loire, comme une vanité contemporaine, jusqu’à ce que l’armature métallique cède sous les effets de la corrosion. n
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Conseil Général
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Le Sorin tatiesque dans la boĂŽte magique + La transformation des chaussures (photo: K. Pain)
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par
pierrick sorin
Présenté à Paris, New York, Londres, Tokyo, Buenos Aires, le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Depuis novembre 2006, il nous raconte son quotidien de créateur. signé sorin, naturellement. texte et Photos / Pierrick Sorin photo-montages / Karine Pain
C’était « Binelde » qui devait transporter la valise de Paris à Nantes. J’avais compris que c’était une fille, une stagiaire. Je m’étais interrogé sur l’origine de son mystérieux prénom. Brésil ? Espagne ?... Verrai-je arriver une petite brune ou une grande blonde ? Qu’importe. L’important, c’était la valise. n Le rendezvous avait été fixé à 12h10, à la sortie sud de la gare. « Binelde » savait que je serais au volant d’une golf break, gris métal, avec une paire de rétros en vrac qui pendouilleraient sur ses ailes griffées. n J’avais trois minutes de retard. Je me suis arrêté en double-file et j’ai embrassé du regard les trois pèlerins qui faisaient le pied de grue sur le trottoir. L’un d’eux, valise aux pieds, moulinait des bras
« Avoir dans les pattes un jeune admirateur prolixe, à la curiosité aiguisée, voilà qui n’allait pas arranger mes affaires. » dans ma direction, le visage inondé d’un sourire éclatant. C’était « Binelde », un jeune homme, black, de petite taille, avec barbe et casquette. Tant pis pour la blonde. n « Salut Pierrick ! J’ai tout de suite reconnu la voiture ! » Il se marrait. n Il a préféré garder la valise contre lui, à l’avant, plutôt que de la déposer
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dans le coffre. « Je suis étudiant à l’École des beaux-arts de Monaco et ça fait longtemps que je connais ton travail. C’est génial de te rencontrer ! », a-t-il ajouté. J’ai opiné du bonnet, essayant de sourire autant que lui. Une légère inquiétude me gagnait toutefois : je devais, en l’espace de trois heures, avant que valise et convoyeur aient repris le train, effectuer un travail précis qui nécessitait une bonne dose de concentration. Avoir dans les pattes un jeune admirateur prolixe, à la curiosité aiguisée, voilà qui n’allait pas arranger mes affaires. n Quelques paroles plus tard, nous étions dans mon atelier. J’ai présenté Binelde à ma compagne, Karine, et on s’est groupés autour de la valise. Il y a eu un léger silence. Binelde l’a ouverte avec précaution. J’en ai sorti un vieil imperméable kaki, puis une paire de chaussettes à rayures rouges, plutôt usées et encore un chapeau assez informe.... Dans les films, quand un type sort ce genre de trucs d’une « précieuse valise », c’est qu’il s’est fait rouler sur la camelote. Mais là, pas vraiment. Les fringues étaient signées « Tati ». L’enseigne parisienne lowcost, on oublie. C’étaient les vrais vêtements portés par le grand Jacques dans Mon oncle ou Les vacances de Mr Hulot. J’ai découvert et aimé les films de Tati dans mon enfance et il est clair que son style m’a fortement in-
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fluencé. Instant émouvant, donc. J’ai enfilé l’imper du « maître ». Binelde exultait : « C’est dingue ! Je viens d’Angola, j’ai grandi au milieu de la guerre, dans une famille de treize enfants. Quand je suis arrivé en France, j’ai entendu parler de Tati et de Pierrick Sorin et aujourd’hui je suis chez Sorin et il porte les fringues de Tati ! ». L’émotion c’était bien joli, mais je devais passer à l’action. Si les vêtements étaient là, c’est que je m’étais engagé à créer une petite « œuvre » : un théâtre optique, autrement dit une « boîte magique » dans laquelle on verrait un Sorin tatiesque, en
Je me demandais si la rencontre avec le « convoyeur de valise » n’était pas un événement plus important que le fait d’endosser l’imperméable du génial Jacques Tati. film, marcher sur un vrai disque vinyle tournant sur une platine en émettant un extrait musical issu de la bande originale de Jour de fête. L’œuvre devait être présentée dans l’exposition réalisée par Macha Makeïeff : « Tati, 2 temps, 3 mouvements », à la Cinémathèque française. n Problème : on avait omis les chaussures. J’en ai pris une paire à moi que j’ai transformée en les peignant avec de la gouache marron. Un peu de maquillage et hop ! ça tourne... Binelde m’a donné un coup de main pour la préparation et puis, pendant
les prises, il s’est fait discret. J’ai commencé à le trouver très bien, ce gars-là. Karine a numérisé les « rushes ». On les a visionnés tous ensemble. C’était pas mal : j’avais évité l’écueil d’un jeu trop mimétique. On a rangé les vêtements dans la valise. Binelde devait reprendre le train dans la demi-heure, mais il voulait absolument me montrer des images de ses propres travaux artistiques. J’ai ainsi découvert qu’il faisait d’excellentes photos, qu’il réalisait des chaises « design » avec des claviers d’ordinateur, qu’il s’était lui-même bricolé une caméra 35 mm avec laquelle il tournait des clips dont la qualité d’image était assez étonnante. On a discuté un bon moment. Son histoire, mais plus encore sa manière d’appréhender les choses avec une simplicité à la fois intelligente et efficiente, avait quelque chose de troublant qui mettait en question mes habitudes mentales. Je me demandais même si la rencontre avec le « convoyeur de valise » n’était pas un événement plus important que le fait d’endosser l’imperméable du génial Jacques Tati. Issu d’un contexte pas vraiment favorable à un « épanouissement artistique », Binelde, me fit comprendre, sans grand discours et sans exprimer quelques prétentions de réussite particulières, qu’avec seulement des envies et un esprit ouvert, il pourrait aller « loin ». Finalement, il a raté le dernier train. n n n
Tournage en Angola avec la caméra 35 mm « bricolée ». Photo : Binelde Hyrcein Semedo
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BERLIN par
ELECTRONICAT
Dans cette rubrique, un artiste évoque une ville qui le fait vibrer, ailleurs. Electronicat, dj electro rock et pensionnaire du label Disko B, s’invite à Berlin.
« Planète (pas) claire » n Il fait nuit, je regarde par le hublot, nous survolons la ville. Les points lumineux, symboles de présence humaine, sont faibles et très espacés les uns des autres. La Fernsehturm clignote et se dresse comme la tour de contrôle géante d’une station spatiale perdue dans le temps et l’espace. Je suis loin des scintillements de Londres ou Paris. Songeur et ravi à l’idée de retrouver mon « chez moi » berlinois, je me laisse porter par l’avion qui s’enfonce dans l’ombre, vers cette zone urbaine sans limites, inquiétante et mystérieuse. Installation n Flash back. Milieu de l’été 2003, j’ai décidé de m’installer à Berlin avec Catriona, mon amie PA G E 0 7 2 / 1 0 0
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écossaise. Crépuscule sur un toit d’immeuble, chez Janek, un vrai Berlinois, nous regardons les avions décoller et atterrir de Tegel en buvant du rosé. Nous sommes dans Prenzlauberg, ancien quartier de l’Est, encore cheap mais en passe de devenir le nouveau quartier bobo de Berlin après Mitte. Finalement, après une trentaine de visites d’appartements, nous nous installons à Kreuzberg, le quartier turc, anciennement à l´ouest du mur, ex-paradis des artistes, des rockers, des alternatifs, des anarchistes. De Gun Club aux Bad Seeds, de Einstürzende Neubauten à Die Tödliche Doris, tous y ont laissé leurs marques. On trouve un appartement à louer, 120 m2, le prix d´un 40 m2 à Paris dans le XVIIIe. Proche du quartier Neukölln. Ça me rappelle un mor-
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ceau de Bowie sur l’album Heroes. J´installe mon studio dans une des pièces. Au-dessus, un cabinet de dentiste, au-dessous, un café, le San Marco, tenu par une vieille Sicilienne. Les chocolats au lait y sont très bons. Pas de problèmes avec mes voisins donc, je vais pouvoir faire du bruit. « Night clubbing we´re night clubbing… » n Les premiers mois, je sors beaucoup. Je fréquente les cafés, les boîtes de nuits, les concerts, les installations, les performances, et fais très vite connaissance avec la faune berlinoise. J’ai soudain l’impression que tout le monde est peintre, sculpteur, musicien, chanteur, rocker, punk, que la ville tremble en cadence à l’infini.
n Berlin ! Des sons et des noms résonnent alors dans ma tête : Lou Reed, Throbbing Gristle, le club Tresor, la Love parade, le Mur… Mais attention ! Clichés ! Il y a des tas de gens passionnants qui vivent ici et qui n´ont pourtant rien à voir avec le rock´n´roll, la techno et les soirées décadentes. J’ai assisté à de très bons concerts comme celui du trio Orem Ambarchi, Atila Csihar et Greg Anderson, un dimanche soir de janvier, à Maria ; le son est large, plein, bourdonnant, je résonne. n Nous sommes maintenant en 2009. Tout change. Les écrans LED de O2 se plantent petit à petit dans la ligne de mire des avenues. Les fast-food chinois remplacent les Döners. Les squats ferment les uns après les autres, transformés en lieux branchés et ceux et celles qui les
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fréquentaient manifestent aujourd´hui pour l´installation d´ascenseurs à poussettes dans le U.Bahn. « …we´re walking through town… » n Parfois, je me sens comme Scott Carey, l’homme qui rétrécit. Tout semble trop grand. Aussi, ça fait plus de cinq ans que je vis ici et j’ai appris à m’habituer à cette démesure. J’ai découvert le plaisir des longues marches et des balades à vélo dans les parcs, autour des lacs, le long des canaux ou de la Spree. C’est plat, les rues sont larges et longues. Il y a de l´espace. Si on fait exception de PA G E 0 7 4 / 1 0 0
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l’hiver froid béton, on peut dire que la qualité de vie est bonne ici. J’ai le choix entre vivre sainement, manger bio pas cher, pique-niquer, faire des barbecues, jouer au badminton, sortir le soir dans des clubs décadents. Et ce que je préfère finalement, c’est me laisser aller au hasard des rencontres et découvrir à tout moment des lieux insolites, comme récemment l’ancienne maison de la Radio de Berlin-Est, à côté de laquelle se trouve également une des rares maisons Futuro ; Tarkovski versus Star Trek. n
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COUPOLE DU REICHSTAG
CHECK POINT CHARLIE
PORTE DE BRANDEBURG
Berlin... go !
Aujourd’hui, il est de bon ton de ne jurer que par la capitale fédérale. Berlin, à la fois hype et bobo, abriterait encore une véritable culture alternative. Mythe ou réalité ? Petite escapade. Cartes postales Du Berlin des années 30, il reste une comédie musicale et des images au cinéma. La ville garde des cicatrices d’un XXe siècle qui ne l’a pas épargnée. Du mur, construit en août 1961 pour ralentir la ruée vers l’Ouest et tombé en novembre 1989, on conserve quelques “morceaux”, trois miradors classés monuments historiques et, ici et là, des dizaines de croix blanches en souvenir.… La célèbre avenue Unter Den Linden relie la porte de Brandebourg à Berlin-Est en passant par le quartier de Mitte, dont tous les bâtiments anciens ont été magnifiquement restaurés. À l’Est, on n’oublie pas de photographier Alexanderplatz près de laquelle veillent toujours les statues de Marx et Engel s, érigées en 1986. Le Berlin du XXI e siècle, c’est le Sony Center de Potsdamer Platz et le musée du cinéma, la nouvelle gare centrale (Hauptbahnhof, inaugurée en 2006) et son quartier d’affaires….
Y aller Pas vraiment de bon plan. Le train ? Possible mais long (environ 17 heures au départ de Nantes ou
de Rennes !) et pas vraiment donné (entre 250 et 300 € en deuxième classe !). L’avion ? Passer par Genève avec Easyjet (www.easyjet.com) au départ de Nantes mais avec environ 4 heures d’attente en Suisse pour la correspondance. Passer par Roissy, c’est plus rapide mais plus cher aussi (www.airfrance.fr). Autour de 300 €.
Terrasse aussi, mais plus hype, sous la toile du Sony Center. Parmi les très bonnes tables, Vau, sur Jägerstrate (* Michelin)
et Borchardt, sur Fanzösische str. où l’on croise le tout Berlin politique et médiatique. n
S’y loger Les nostalgiques qui ont les moyens descendront au Savoy, le palace préféré de Greta Garbo. Mais le bon plan peut être une chambre chez l’habitant, formule B&B qui a tendance à se développer (cf Berliner Mitwohnzentrale). Confort variable mais nuit à moins de 25 €. Il existe aussi de petites pensions de famille, comme le Back packer Hostel, dans le quartier de Mitte. Pour quelques euros de plus, on peut opter pour l’hôtel Berlin qui donne sur le Tiergarten.
S’y restaurer Dans l’ancien quartier juif (Scheunenviertel), nombreux petits restaurants pas très chers, certains avec terrasse, très agréables dès le printemps.
Franck Gerry / deutsche bank
Circuit Kostar À Berlin, il peut y avoir un circuit archi : Norman Foster a signé la coupole du Reichtag ; Helmut Jahn, le Sony Center ; Renzo Pïano, la Postdamer Platz et la tour Debis ; Thomas van en Valentyn, la présidence du Reichtag ; Jean Nouvel, les galeries Lafayette ; Daniel Libeskind, le Jüdisches museum… Le circuit musées passe par l’incontournable Hamburger Bahnhof, ancienne gare transformée en centre d’art contemporain, la Neue Nationalgalerie et le Jüdisches museum. Le circuit branché sillonne le quartier de Mitte et l’ancien ghetto juif de Scheunenviertel avec ses stylistes et designers. Dans les dédales de ruelles et de cours, sont installés galeries et ateliers. Un collectif de créateurs est installé au 38 Mulackstrasse. Berlin s’affichera, un peu plus, capitale de la mode, puisqu’elle accueillera désormais le Bred & Butter en lieu et place de Barcelone. Le Berlin underground passe par les squats d’artistes épargnés par la rénovation près d’Ostbahnof, le quartier de Kreuzberg ou encore par Friedrichshain et son mythique Berghain. n
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Tout au long de cette saison 3, Kostar se propose de partir à la rencontre de stylistes internationaux. À travers cette double page, présentation d’un talent confirmé ou de demain qui nous éclaire aussi sur l’actualité culturelle de sa ville.
Vie en ville
LUDMILA CORLATEANU BUCAREST/ROUMANIE
ROKOLECTIV ‘09 n Du 10 au 12 avril, les musiques électroniques et ses dérivés investissent Bucarest. Pour son édition 2009, la quatrième, Rokolectiv fait se croiser concerts et installations. L’Allemand Prosumer (photo), Étienne Jaumet, moitié de Zombie Zombie, ou encore les Suisses de Larytta sont de la party. www.rokolectiv.ro
SIBIU JAZZ FESTIVAL n Sibiu se situe au centre de la Roumanie, à 280 km de Bucarest, en Transylvanie. Depuis les années 70, la ville accueille un festival de jazz très réputé. Cette année, le Sibiu Jazz Festival se déroulera du 29 mai au 7 juin.
Il est évident qu’il est difficile de rivaliser avec Londres, Milan, Berlin ou encore Paris, places fortes européennes de la mode. Que cette dernière s’affiche à même le pavé ou au sommet de catwalk se montant et se démontant au rythme des fashion weeks. Pourtant, à Bucarest, une jeune femme est en train de se faire un nom. À l’abri d’une über médiatisation ! n Après avoir étudié les arts de la mode en Roumanie puis à Milan, Ludmila Corlateanu a décidé de parcourir le monde. De ce voyage est née, en 2007, la marque Ludmila Corlateanu. Ses lignes minimales et très féminines épousent les formes de « Supergirls ». Ses supergirls sont partout. Et peut-être davantage au coin de la rue qu’au détour d’une page en papier glacé. Ludmila s’adresse aux jeunes femmes d’aujourd’hui, actives et fashion. n La styliste roumaine réalise deux collections par an. Qu’elle promène à Milan, Düsseldorf et Paris. n
TRANSILVANIA INTERNATIONAL FILM FESTIVAL n Du 27 mai au 7 juin à Cluj-Napoca, a lieu la huitième édition de ce festival qui a vu passer, en 2008, Catherine Deneuve. Fictions, documentaires et films d’animation sont au programme.
www.ludmilacorlateanu.com
www.tiff.ro
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portrait par Rineke Dijkstra _expo SI ALICE M’ÉTAIT CONTÉE _frac des pays de la loire jardin du vent _notre dame de monts (85)
avril mai 09
© Jean-louis fernandez
« une pièce d’évidence dingue »
HIPPIE FOLK La grande famille Art Rock est un festival pluridisciplinaire au carrefour de la danse contemporaine du Japonais Saburo Teshigwara, de la musique vénéneuse de Neneh Cherry ou encore du power flower de I’m from Barcelona. Retour sur ces derniers. Sont-ils vraiment de Barcelone ? Non. Cette chorale hippie folk vient du pays de l’ameublement, de Lisbeth Salander et des Krisprolls : la Suède. Leur devise ? « Plus on est de fous, plus on rit ». Pas étonnant, ils sont une trentaine sur scène. Un chiffre ? 450 000 ou plus. Soit le nombre d’écoute sur leur Myspace, de leur tube en claquettes : We’re from Barcelona. Leur grande question ? Who killed Harry Houdini ? Pas nous, en tous les cas ! n Art Rock, du 29 au 31 mai, Saint-Brieuc.
RENCONTRE : SYLVIE TESTUD
« Je n’ai pas soixante ans, j’ai de l’énergie » rencontre / Pierre Éon
Munich, avant la prise du pouvoir par les nazis. Un couple se trouve à la fête de la bière. Lui vient de perdre son emploi, elle veut s’amuser. Ils finissent par se séparer. Sylvie Testud y interprète Caroline. Cette pièce, qui porte un regard sur une société en crise, a-t-elle une résonance particulière aujourd’hui ? n C’est d’une évidence dingue. Dans la pièce, ils sont en pleine crise, une crise financière et un pouvoir écrasant qui arrive. Même si au fond, Casimir et Caroline ne traite pas vraiment de l’arrivée du nazisme. Il y a une résonance énorme. Le manque de perspectives d’avenir ne rend pas les gens joyeux. Ils se renferment dans des groupes et s’entendent moins bien entre eux. Le décor de fête foraine est-il propice à montrer les travers d’une société ? n Effectivement, la pièce traite de choses lourdes et tragiques mais dans un lieu où il
y a obligation de s’amuser. Et dès lors que l’on s’amuse mal, c’est révélateur d’une société. Cela synthétise les angoisses internes. Dans une société qui a du mal à s’arranger correctement, dès que ça va mal, les gens s’affrontent. Vous faites du cinéma, du théâtre, vous écrivez des livres, êtes-vous une artiste hyperactive ? n Je n’ai pas soixante ans, j’ai de l’énergie. Ce sont les seules choses que je fais, des gens font d’autres choses. Je fais juste ce que j’ai envie de faire. n Casimir et Caroline, du 11 au 20 mai, le Grand T, Nantes. Du 27 au 31 mai, Théâtre National de Bretagne, Rennes.
THÉÂTRE MILITANT À gauche toute ! Un vent de jeunesse souffle sur l’Aire libre. Un jeune auteur et un jeune metteur en scène, Laurent Quinton et Alexis Fichet, présentent Bastards of millionaires. Ou la séquestration d’une chef d’entreprise par quatre militants d’extrême gauche. Et comment cet événement va les amener à une confrontation et à une réflexion. La pièce tente de saisir le point de rupture de l’individu et du collectif. Le théâtre et la philosophie se croisent autour de la question de la possibilité d’une action de gauche au XXIe siècle. n Bastards of millionaires, du 28 au 30 avril, l’Aire libre, Saint-Jacques-de-la-Lande.
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OPÉRA
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Trsitan, Isolde et Olivier
THÉÂTRE MUSICAL
Rouge, Carmen, du 4 au 6 mai, le Grand T, Nantes
texte / Vincent braud
Richard Wagner a remixé la légende celtique de Tristan et Iseult. Olivier Py met en scène ce morceau de bravoure romantique. Un opéra enfin présenté en France. Avant de se frotter à l’opéra, Olivier Py a pris son temps. Pourtant ses souvenirs de Tristan et Isolde remontent à l’adolescence. Et ce fut une révélation. « Il y avait là une parole dont j’avais profondément besoin : l’idée qu’il existe une joie au-delà de la psychologie, au-delà du pathos et même au-delà de notre condition ». n Comédien et metteur en scène, aujourd’hui directeur de l’Odéon à Paris, Olivier Py se partage entre la scène, la mise en scène et l’écriture. L’homme n’a jamais fait mystère de ses penchants mystiques et il y a sans doute dans la musique de Wagner une dimension spirituelle qui ne pouvait que le séduire : « Personne avant lui n’avait “pensé” la musique… » n
Roméo et Juliette, Lucia et Edgardo, Tristan et Isolde… autant de couples où l’amour joue de mauvais tours. Autant d’histoires impossibles qui ont inspiré Prokofiev, Donizetti et Wagner. Ce dernier porte au plus haut l’idée qu’il convient de s’approprier la mort. Opéra grandiose, Tristan et Isolde ne peut pas être un opéra comme les autres. Ou un opéra de plus. Mais une « réussite exemplaire », comme le souligne Le Monde lors de la création à Genève en 2005. n Tristan et Isolde, les 10, 13 et 16 mai, Le Quai, Angers. Les 26, 29 mai et 2 juin, Cité Internationale des Congrès, Nantes.
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© Victoria jacob
La clé Deschamps Carmen, c’est Prosper Mérimée. Et puis Bizet bien sûr ! Une histoire de femme fatale et d’amour impossible. En s’attaquant à ce monument, Juliette Deschamps a choisi Don José pour nous raconter cette histoire. Comme si l’histoire, justement, et sa fin n’avaient jamais été écrites. Comme si le “tourment amoureux” pouvait connaître un happy-end. n Évidemment, le rêve (de tout recommencer) est impossible et Don José préférera tuer le rêve plutôt que le laisser s’envoler. La réussite de cette Carmen tient à la pertinence de la mise en scène comme de la distribution, avec Chloé Réjon et Bruno Blairet, au travail remarquable sur les décors et la lumière, à la qualité de la musique… Pour une Carmen servie rouge saignant, Juliette a manifestement trouvé la clé. n
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Scary Mansion
Brooklyn / Folk / 1er mai / Bistrot de l’Éclusier / Niort
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Dans le Mills !
life is life
© Alastair Muir
CLUBBING ÉVÉNEMENT
texte / Barth Lecocq
Pas la peine de parler de mythe, la légende est encore en marche. Jeff Mills ou un Dj de Detroit qui a toujours eu tendance à aller plus loin que tout le monde. Alors considéré comme chantre de la seconde vague de producteurs de la motor town, succédant au trio magique MayAtkins-Saunderson, Jeff Mills a rattrapé et dépassé tout être humain ayant un jour
posé le pied sur la planète techno. Il est le fondateur d’Underground Resistance, premier mouvement techno ultrapolitisé devenu, pour le coup, mythique. Il a ensuite bougé à New York pour fonder les labels Axis et Purpose Maker, envahissant l’Europe de temps à autre pour secouer les puces de la jeunesse raveuse des 90’s. n Jouant le mélange des genres, Mills recompose le score du Metropolis de Fritz Lang, puis s’en va au Sònar présenter Mono, sculpture-installation inspirée de 2001, l’odyssée de l’espace. Le Dj s’intéresse à l’image et a même flirté avec le Vjing. Entre quelques concerts et le rework de Three Ages de Buster Keaton. n Novateur à l’extrême, il a poussé le vice jusqu’à faire jouer son répertoire sous le Pont du Gard par l’Orchestre philharmonique de Montpellier, histoire d’amortir dans la joie l’électrochoc des cultures. Jeff Mills a tout fait et de manière somptueuse. Alors quand il passe près de chez vous, il vaudrait mieux éviter de le louper. Ça ferait mauvais genre… n Jeff Mills, le 9 mai, Le LIFE, Saint-Nazaire.
THÉÂTRE Beckett et mat Alors qu’on le considère habituellement comme franchement morose, Peter Brook, du haut de ses 84 ans, veut nous faire découvrir le grand potentiel comique de Samuel Beckett. Assemblant quatre textes de l’Irlandais francophile, le célèbre metteur en scène montre le Beckett qu’il aime, celui qui « plonge son regard dans l’abysse insondable de l’existence humaine », mais qui possède malgré tout un humour détonnant. Le spectacle se déroule donc en quatre temps, quatre scènes dont une sans paroles, où l’on rit beaucoup. On est même bouleversé devant cette femme seule en scène. n Fragments, du 14 au 23 mai, Théâtre national de Bretagne, Rennes.
NÉO FOLK
François Virot, le 13 mai, l’Antipode, Rennes.
DE
François, premier ! Même s’il est batteur du trio pop noise Clara Clara, François Virot n’est pas bègue. Il répète ses gammes d’enfants du rock indé élevés dans les 90’s. Des gammes aujourd’hui passées à la moulinette de la grammaire néo folk, écriture évidemment mélancolique et rythmée par un décloisonnement des genres. Avec Virot, les frontières n’existent plus depuis belles lurettes. n Au petit jeu des étiquettes, on pourrait dire que son projet solo sonne comme du Animal Collective unplugged. C’est aussi barré, envoûtant et délesté de toutes contraintes formelles. Ce premier album, Yes or No, est d’une richesse rare. Et sur scène, il prend encore plus de sens ! n
brian jungen
EXPOSITIONS
À voir ou à revoir Brian Jungen, jusqu’au 14 juin, Frac des Pays de la Loire, Carquefou. n Pour sa première exposition individuelle en France, l’artiste canadien présente une création originale réalisée dans le cadre d’une résidence dans les ateliers du Frac. Elisa Johnston/Mode en Bolivia, du 18 avril au 20 septembre, Musée du textile, Cholet. n Présentation de la collection de la jeune styliste et du travail qui a conduit à sa conception. Sous le parrainage de Christian Lacroix. Vidya Gastaldon/Margaret Jakschik, du 19 avril au 14 juin, Domaine de Kerguéhennec, Bignan. n Vidya Gastaldon mène de front dessin et sculpture. Et photographies de Margaret Jakschik. Samir Mougas, du 25 avril au 18 juillet, 40mcube, Rennes. n Deux sculptures. Dans le cadre de l’ouverture d’un nouvel espace d’exposition. Claude-Marie Dubufe, jusqu’au 10 mai, Musée des beaux-arts, Nantes. n Le musée présente ses deux dernières acquisitions exceptionnelles et monumentales de l’artiste peintre. Déchets, jusqu’au 28 mai, Habitation Familiale, Rennes. n Stéphane, artiste recycleur obsédé par la couleur jaune. Si Alice m’était contée, jusqu’au 7 juin, Jardin du Vent, Notre-Dame-de-Monts. n Moulin, sculptures animées, jeux de vent de ce jardin étonnant content Alice. Philippe Rahm vs Didier Fiuza Faustino, jusqu’au 7 juin, Le Carré, Château-Gontier. n Ces architectes se livrent à un combat symbolique et spatial autour de la question de l’isolement… Cabinet d’arts graphiques, jusqu’au 21 juin, Musée des beaux-arts, Angers. n Exposition des carnets de dessins de Théodore Pavie, ami de Victor Hugo. La mer pour mémoire, jusqu’au 27 septembre, Château des ducs de Bretagne, Nantes. n Au cœur d’une muséographie séduisante et interactive, l’archéologie sous-marine des épaves Atlantique se dévoile.
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GLAM HARD ROCK
« La durée optimale pour faire la vaisselle »
on the rock !
dessin samuel cochetel
© Anne Zorgdrager
Après Long Play, Passe Montagne revient avec Oh My Satan. Un deuxième album expéditif, abrasif et addictif. Rencontre, sur le pouce, avec le batteur Julien Fernandez.
Oh My Satan, un disque de glam hard rock ? Est-ce bien sérieux ? n Vue de l’intérieur, il est difficile de le définir. Je trouve cette appellation très drôle et particulièrement adaptée.
21 minutes, c’est la durée optimale pour faire la vaisselle. C’est aussi la durée maximale pendant laquelle je peux vraiment être concentré à 100% à l’écoute d’un disque.
Passe Montagne s’organise entre la Colombie, la France et l’Italie. N’estce pas trop difficile pour faire vivre le groupe ? n C’est compliqué pour se retrouver. En même temps, c’est beaucoup plus excitant. On se donne à fond sur des courtes périodes. Très rapidement, nos choix sont beaucoup plus radicaux.
N’est-ce pas compliqué de faire tenir toute cette énergie en si peu de temps ? n Nous allons à l’essentiel. Faire trop, c’est bavarder. Bavarder, c’est consumer de l’énergie. Et consumer de l’énergie pour rien, c’est idiot et inutile. n Passe Montagne, le 17 avril, La Carène, Brest.
Cette radicalité passe-t-elle par la très courte durée du disque ? n
Le 22 avril, Le Jardin Moderne, Rennes.
Le 18 avril, Le Ferrailleur, Nantes.
ART CONTEMPORAIN À fond la caisse Étudiant en cinquième année à l’École régionale des beaux-arts de Nantes, supporter du Stade rennais, président de la République Bananière – association articulée autour des activités artistiques liées à l’édition –, fils de pop ou encore assistant du Gentil Garçon pour l’exposition La grande décomposition au lieu unique, Julien Nédélec présente Le hasard fait bien mes choses. Dans l’œil du cylcone de cette installation : Poum. Ou, sur une pédale de grosse, est appliqué un tampon encré. Le résultat est ludique et devient édition. n À noter que dans le cadre de L’art prend l’air, l’artiste propose, les 16 et 17 mai, des séances de feuilletage. Performance décalée et forcément pop. n Le hasard fait bien mes choses, du 30 avril au 17 mai, Entre-deux, Nantes.
THÉÂTRE & CINÉMA Centauresque Le Théâtre du Centaure a une ambition bien étrange : réussir l’union entre le comédien et le cheval, et inventer ainsi un corps mutant, à la fois humain et animal, un corps « centauresque ». Leurs spectacles sont des liens entre le théâtre humain et l’art équestre. n Flux rassemble des films d’art réalisés dans différentes villes d’Europe ainsi que des performances in situ, où le comédien et le cheval ne font qu’un. Les films projetés ont été réalisés dans des villes portuaires : Marseille, Istanbul, Odessa ou Rotterdam. Le spectacle aura lieu sur le port de Saint-Nazaire, entre la mer et les grues, renforçant ainsi cette atmosphère maritime. n Flux, du 12 au 14 mai, Saint-Nazaire
surprise !
Objectif L.U. Mini festival en orbite Cette saison, le lieu unique a invité des metteurs en scène qui pratiquent un théâtre ouvert à différentes disciplines artistiques. Vous avez peut-être vu Cannibales, Electronic City, L’Effet de Serge, Dedans Dehors David, Fées, Nos enfants nous font peur… ou La mélancolie des dragons. n Les vendredi 15 et samedi 16 mai, après deux semaines de résidence, Philippe Quesne, Cyril Teste et David Bobee vous donnent rendez-vous pour deux jours de performances, lectures, projections vidéo, musique… n Objectif L.U., Les 15 et 16 mai au lieu unique, Nantes. www.lelieuunique.com.
CLUBBING EN SOUS-SOL Attention Fragil ! Hier baladeuses, les soirées Fragil sont désormais programmées en sous-sol. En effet, une fois par mois, ces rendez-vous électro, house and more, initiés par le Nantais Raphael ont lieu aux Caves du Castel. n La Fragil du 2 mai verra débouler dans le club XS Peppertpot, le fer de lance du team Urban Crew, dont une des particularités est d’organiser les soirées les plus pointues de Paris. Quant à la Fragil du 6 juin, la dernière avant le break estival, elle est placée sous le signe de la découverte avec la présence d’André Buljat. Cet Allemand, aujourd’hui installé à Barcelone, s’est fait remarquer lors du festival Sonar. Aujourd’hui, le jeune homme arrive presque incognito sur Nantes. Mais cela ne devrait pas durer. Tant ses sets tech et tech house sont en passe de révolutionner le monde de la nuit. n Fragil #5, 2 mai, Caves du Castel, Nantes. Fragil #6, 6 juin, Caves du Castel, Nantes.
THÉÂTRE
ART NUMÉRIQUE : ANNE-CLAIRE ANDRAULT ET GAËTAN ALLIN
« L’art numérique questionne notre quotidien » rencontre / Julien coudreuse
Rencontre avec Anne-Claire Andrault, présidente de l’association Le Milieu, et Gaëtan Allin, gérant de SAGA. Tous les deux engagés dans le projet le plus ambitieux lancé sur la métropole rennaise dans le domaine de l’art numérique. Quelle est la vocation du centre numérique Les Bouillants que vous venez de créer ? n Inscrire sur le territoire un pôle artistique et citoyen dédié aux nouvelles technologies. Pour ainsi permettre au public de se confronter physiquement et intellectuellement aux usages et aux perspectives qui en découlent. Ce centre est à la fois un espace de pratique, de création, de résidence d’artistes et de convivialité. En quoi l’art numérique peut-il intéresser le grand public ? n L’art numérique questionne notre quotidien. Les outils technologiques qui nous environnent tous, avec un autre regard. Les formes numériques invitent plus facilement à la participation, à l’appropriation. Dans le cadre de Bouillant #1, vous proposez « un regard artistique et technologique sur le vivant et la nature ». De quoi s’agit-il ? n Life Support est un projet né de la volonté de l’artiste américain Shane Cooper de prolonger son travail sur la croissance assistée de végétaux. Il s’agit de véritables plantes en bac, environnées d’écrans, et d’un récepteur d’humidité. Lorsque vous pénétrez dans la pièce, des caméras infrarouges vous filment. Votre silhouette ainsi capturée crée en direct une forme lumineuse sur les écrans : la plante absorbe de la lumière ; votre respiration crée de l’humidité dans la pièce : l’humidificateur peut arroser la plante. Si vous ne venez pas, la plante meurt ! n Bouillants #1, du 16 avril au 14 mai, Le Volume, Vern-sur-Seiche. du 23 avril au 14 mai, Les Bouillants, Vern-sur-Seiche. http://bouillants.blogspot.com
Bonjour Simone ! Les comédiens David Humeau et William Courtais, de la compagnie Les pilleurs d’épaves, adorent Nina Simone. De là est venue l’idée du spectacle She put a spell on you, avec sa musique. Autour d’elle, les deux comédiens déroulent petit à petit des danses, des jeux, des rites. Parfois ils chantent, parfois ils jouent, parfois ils sont en transe. On passe de la douleur d’une chanson sur la ségrégation, au rire. Le spectacle est franc, direct, avec peu de mots. Le public rît de bon cœur, s’enflamme, la communion recherchée fonctionne à merveille. n She put a spell on you, du 27 au 31 mai, Gymnase Gaston Turpin, Nantes
© Alain Chudeau
FESTIVAL BAROQUE 25 Printemps La musique baroque est chic. Pour preuve les papiers passionnants publiés dans Libération et signés Éric Dahan, rédacteur en chef de Blast et expert musical de rock à l’opéra. Il est certain que le night reporter se plairait au Printemps des Arts. n Pour sa nouvelle édition, la vingtcinquième, le festival baroque programme l’incontournable Philippe Jaroussky qui ressuscite l’art des castrats. Le danseur Raphaël Cottin et la violoniste Hélène Schmitt investissent le Frac des Pays de la Loire. Et le cadre enchanteur du Prieuré de Grammont en Vendée accueille le ténor Jeffrey Thompson. n Printemps des arts, du 12 mai au 1er juillet, Nantes/Pays de la Loire
ART CONTEMPORAIN Toute première fois À l’occasion d’une exposition commune, les artistes Pierrick Naud et Julien Perrier vont travailler ensemble pour la première fois. À chacun d’aborder de nouveaux enjeux dans le travail. Qu’il s’agisse du dessin pour le premier ou de la sculpture pour le second. n Pierrick Naud et Julien Perrier, du 24 avril au 6 juin, Artothèque, Angers
ÉLECTRO MAKINA
© GertrudR
Du Sushi en tubes Le jour où une Ford Escort maquillée comme une bitch de Palm Springs pourra stationner devant le Chacha Club, Sexy Sushi aura réussi son coup : devenir bankable. En attendant le duo électro clash composé d’un Collège et d’une Mansfield TYA sort un véritable premier album, Tu l’as bien mérité !. n Sexy Sushi égratigne Rachida Dati, se paie Carla Bruni et rentre dans le lard du politiquement correct. C’est débile et carrément dansant ! n
LITTÉRATURE BALADEUSE Adam et rêve Olivier Adam va bien. Ne vous en faites pas ! Le golden boy d’une littérature française anticonformiste s’est fait remarquer en 2005 avec le vertigineux Falaises, s’est vu adapté avec un succès public et critique par Philippe Lioret (Je vais bien, ne t’en fais pas), est à l’origine du projet Welcome du même Lioret et est lauréat 2009 du Grand Prix RTL-Lire pour le très buzzé et bluffant Des vents contraires. n Olivier Adam est un des nombreux invités d’Étonnant Voyageur, festival international du livre et du film. Il en est aussi sa star. n Étonnant Voyageur, du 30 mai au 1er juin, Saint-Malo.
Olivier Adam © Richard Dumas
Sexy Sushi, le 2 mai, l’Antipode, Rennes
I
wik à Rennes, à Nantes… faites le plein d’ém ti ns ciné, cultures, l isirs !
la nuit nous appartient
Tour de pistes La culture club, ce n’est pas que la vie de raccrocs (Stéphane Pompougnac le 25 avril et David Guetta le 7 mai au LC Club, Nantes). C’est aussi la vie de château. Le 20 mai, la team d’Astropolis investit le château de Keriolet, lieu mythique d’un rendez-vous aujourd’hui brestois, et programme l’Allemand toujours très buzzé Boys Noize et Chloé, la djette française toujours impeccable. Autre femme qui s’en mêle et plutôt bien d’ailleurs : Missill (17 avril, Calysto, Nantes). n Pour autant la bombe de cet été clubbing est franco-américaine et s’apprête à éclater sur tous les festivals d’été (Astropolis, Benicassim, Paléo Festival, Transmusicales de Russie, Panteiro Festival… ). En attendant, les Naive New Beaters sont les invités de l’irrégulomadaire itinérant Paplar (7 mai, Floride, Nantes) et du Rock’n’Solex (8 mai, Rennes). Leur Get Love va vous faire aimer l’été 009. Un fait qui n’empêchera pas les Ting Tings et leur That’s not my name des familles de transformer le très indie Art Rock en dancefloor (31 mai, Saint-Brieuc). n Comme à l’accoutumée, la clique Timid Rec est de la party clubbing. Le 29 mai au Dôme (Angers), Arno Gonzales, label manager,
est bien évidemment d’une Modern invitant la techno plaisir du Sonic Crew. À noter que le 30 avril, toujours à Angers, une Mini Modern est annoncée au Bazar. Et le 30 mai, les Very bad kids au grand complet, Arno Gonzales et Elysse, sont à l’Olympic (Nantes) dans le cadre de l’Olympride. n De quoi surtout ne pas rester les doigts de pieds en éventail. Mais plutôt Les doigts dans la prise. Pour cette deuxième soirée, The Supertrashers reçoivent le 25 avril au Memphis Belle (Angers), les sudistes de Coal Stairs
kostar.fr cultures & tendances / Angers / Nantes / Rennes
work in progress
24 heures promo à rennes
BOUTIQUE Allô maman, bobo ?! Caché entre la Tour de Bretagne et le marché de Talensac, Les p’tits bobos est unique à Nantes dans son genre et donc une adresse à découvrir au plus vite. Les jeunes parents en Converse y passent des heures. Tant Catherine, ancienne styliste et illustratrice pour le vêtement d’enfants, a pensé son magasin avec malice. Un vrai coffre à jouets. Dans lequel s’entrechoquent du Fisher Price d’origine, des meubles vintage, les livres très arty et bourrés d’idée Chambres d’enfants édités chez Paumes, les luminaires pour petits et très grands Egmont Toys… La particularité des P’tits bobos est de défendre, à la fois, les jeunes talents comme ceux déjà confirmés. Et les créateurs d’ici et d’ailleurs. n Les p’tits bobos, 33 rue Léon Jamin, Nantes. www.lesptitsbobos.fr
MOBILIER CONTEMPORAIN & PLUS ENCORE À l’intérieur Au pied de la rue de Gigant et à deux pas de la place Canclaux, La cachette d’Alibabette ouvre le deuxième chapitre de son histoire. En effet, depuis l’été dernier, le magasin de mobilier contemporain et d’accessoires a fait peau neuve et se dévoile aux curieux de passage comme aux fidèles sur 130 m2. Des Chesterfield gonflables et sexy en diable de chez Blofield, en passant par les sacs Barbara Rihl customisés bling bling pour fashionatas, les chaises culte Tolix en allant jusqu’aux luminaires tout en récupération et très pop de la créatrice nantaise Valérie Menuet, les petits bonheurs et les gros coups de cœur ont pignon sur rue. n La cachette d’Alibabette, 37 rue de Gigant, Nantes. www.cachettedalibabette.fr
La Superette
Épicerie fine de créations primeurs texte /
Éliz Causeur
photo / Yann Peucat (Puzzle Rennes)
Six créatrices s’associent pour créer leur concept store : La Supérette, un séduisant espace de création où accessoires riment avec histoires et bijoux avec doudous.
Depuis peu, la rue Saint Georges accueille une nouvelle boutique sur ses pavés : la Supérette. Ne vous attendez pas à y trouver vos céréales préférées : ici les marchandes sont des créatrices, la réglisse se porte aux clés et c’est au rayon frais que les pièces uniques sont préservées. n Antre de Mina Lou, TonKipu, Hélène Viviant, Sharon Mania, Anna Elleouet et Yum Yum, la Supérette alimente avec fraîcheur et en direct les bijoux et accessoires, à la fois féminins, délirants et tout simplement attachants, de ses six créatrices. n Associées à ce projet, elles se partagent aussi bien la vitrine que la garde de l’échoppe. « Chacune d’entre nous est à la boutique
entre atelier et labo
une journée par semaine. Ce fonctionnement nous permet d’être en contact avec notre clientèle et ainsi faire évoluer nos créations face à leurs réactions. On évite aussi les intermédiaires, ce qui assure de meilleurs tarifs et plus de liberté ». n Basé sur le partage et l’échange, à la Supérette, les univers se croisent pour un résultat à la fois rétro ou actuel, raffiné ou délirant, toujours original. n Palette d’idées et de matières, entre atelier et labo, la Supérette est la nouvelle adresse à visiter. n La Supérette, 9 rue Saint Georges, Rennes. www.lasuperette.canalblog.com
LE BAROQUE
OUVERTURE Zadig & Voltaire Zadig & Voltaire vient de s’installer en plein cœur de Nantes. Le store est lumineux. Le rez-de-chaussée est réservé aux femmes. L’étage, aux hommes. La collection printemps/été 2009 est résolument rock. Et comme le souligne le fondateur Thierry Gillier, Zadig & Voltaire est une « fabrique à rêves » dont le but est de « créer du luxe abordable ». n Zadig & Voltaire, rue de la Paix, Nantes
du smoothie de l’après-midi au cocktail du soir…
CA FÉ Angers
PANDAKAWA Access Manga Se poser une heure pour lire des mangas, c’est le nouveau concept du café Manga. À l’initiative d’Agnès Climent et d’Alexis Pernod, Rennes possède maintenant le sien. Inauguré il y a six mois, Pandakawa connaît un succès grandissant. « Après le Japon, la France est le deuxième pays consommateur de Mangas ». n Pour quatre euros de l’heure et un euro le quart d’heure supplémentaire, plus de 3 600 références, un accès Internet et des boissons à volonté sont mis à la disposition des fans comme des profanes. n Mais plus qu’une librairie et une bibliothèque, Pandakawa se positionne également comme un lieu de rencontres et d’échanges, au service de la culture japonaise au sens large. n Pandakawa, 13 rue de Juillet, Rennes. www.myspace.com/pandakawa
…le baroque vous accueille de 15h à 2h 35 rue Saint Laud tel : 02 41 20 02 08
ANTOINE BOUYER, LES PLANTAGENÊTS
design
Faire table rase... texte et photo / Christophe Martin
Aux Plantagenêts, Antoine Bouyer et son équipe bousculent une dynastie de conventions et prennent les fourneaux à bras le corps pour rompre avec la monotonie.
«un bon plat est toujours beau»
Le restaurant, dans un esprit de cohérence, a fait appel à l’architecte designer parisien Marc Damene pour repenser le lieu, créer un univers résolument différent, une théâtralisation aux lignes contemporaines affirmant une volonté d’évolution. On a goûté pour vous
Une affriolante mise en bouche avec une douce crème de petit pois et sa raviole de bœuf, sauce de soja.
Ici pas de menus anti-crise ni aucune autre formule racoleuse. Gérer l’héritage d’une famille angevine qui règne depuis 1893 sur l’Hôtel de France et son restaurant n’est certes pas chose aisée. « C’est un gros navire dont il faut tenir la barre et qu’il faut maintenir à flot ». Antoine Bouyer relève quotidiennement le défi sans céder aux bravades qui menacent la profession. On l’aura compris, le chef continue, au détour de la crise, de réinterpréter une cuisine aux saveurs authentiques, sans académisme et toujours en quête de sophistications subtiles. « Un bon plat est toujours beau », rappelle-t-il. n Pour autant, ce chef-là n’est pas du genre à
jouer des coudes pour quelques récompenses lourdement méritées, à s’échiner pour un jeu qui n’en vaut finalement pas la chandelle. « Je me considère avant tout comme un artisan ». Antoine Bouyer reste toutefois conscient des enjeux qui le gouvernent. « Nous devons en permanence nous adapter, réfléchir à comment articuler notre travail, faire face aussi à certains montages psychologiques… ». n Dès lors, Antoine Bouyer exerce son métier avec passion et ne s’accommode d’aucune convenance pour écrire une nouvelle page de l’histoire des Plantagenêts. n
Un court moment très fondant avec un sauté de bœuf au pesto et jambon de pays. Une terminaison toute en douceur avec une crème aux œufs et un heureux sablé aux poires. Vin
Anjou Villages Brissac cuvée la Croix de mission Domaine des Rochettes AC 2006.
Les Plantagenêts, 8 place de la gare, Angers.
kostar # 16 (été 2009) sortira le 10 juin Concerts, spectacles, soirées, expos, salons, ouvertures et actus des boutiques, bars, restaurants… envoyez-nous vos infos pour le guide dès que possible et au plus tard le 25 mai 2009 Dijkstra portrait par Rineke CONTÉE _expo SI ALICE M’ÉTAIT la loire _frac des pays de jardin du vent (85) _notre dame de monts
avril mai 09
redaction@kostar.fr
VERVILLE
Globecooking
plus de 100 références
texte et photo / Christophe Martin
Aux libellules et Café clochette Allaite-moi si tu peux Avec pour objectif avoué de sortir les mamans de leur isolement post-natal et de proposer un lieu de rencontre pour les jeunes et moins jeunes (et contrer accessoirement la tendance au refus des jeunes parents au restaurant), ces deux lieux, récemment implantés à Rennes, portent haut les couleurs de la néo-parentalité. Jeux et jouets, expositions, conférences autour du thème de la petite enfance (la promotion de l’allaitement maternelle par exemple) et produits sains et tracés (bio, petits producteurs locaux) se côtoient pour créer une atmosphère conviviale. Une invitation à en faire un deuxième ? n Café Clochette, 37 rue de Dinan, Rennes. http://cafeclochette.blogspot.com Aux Libellules/Café des familles, 17 passage des Carmélites, Rennes. http://www.auxlibellules.fr
Après une carrière commerciale internationale, Dominique Peron revient s’installer à Angers et décide d’y planter un comptoir aux épices, un lieu dédié aux bons produits où l’on voyage d’un étal à l’autre comme le doigt sur un globe terrestre. L’Italie, l’Espagne, l’Asie sont ici largement représentées, chacun des thèmes se déclinant à travers des gammes très complètes. n Au-delà
des apparences, même s’il s’agit souvent d’excellence, chacun peut trouver son trésor de gourmandise à travers plus de 100 références de produits dénichés au gré des rencontres. On peut également y trouver un service frais où Lionel Gélineau de la Villa Toussaint et Antoine Louboutin apportent tout leur savoir-faire. n Verville, 18 rue des Lices, Angers
Le plus
Le top
Une boutique aux lignes contemporaines, quelques ustensiles non moins design et de vrais connaisseurs pour vous guider.
Le kit Dip pour l’apéritif. Sushis à emporter avec une version minis sandwiches façon makis pour les plus réticents. Des sets pyramide 3 assiettes pour voyager gourmand. Bientôt
Une magnifique terrasse pour les beaux jours.
Nicole Garcia passionnée d’écriture, nantes (44)
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ANGERScu2lt1ures pour tous Toutes les
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EXPOSITION GRAND THÉÂTRE D’ANGERS 25 AVRIL > 28 JUIN 2009 PLACE DU RALLIEMENT : 02 41 24 16 40 DU MARDI AU SAMEDI DE 12H À 19H, LES DIMANCHES ET LES JOURS FÉRIÉS DE 14H À 18H