KOSTAR # 8

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SAISON 02 / NUMÉRO 08

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www.cinespagnol-nantes.com/


Kostar du mois n Brigitte Fontaine / P6 Podium n Rafale, Lapinu, Cheval Monamour / P10 Shopping n Bouilles de neige / P14 TêteS de série n Omar El Houmri / P16 n Julien Dossena / P18 n Édith Terrier / P20 Joël Pommerat / P22 n The missing season / P24 n Cécile Grizard / P26 Bruno Duquoc / P28 n Anna Sam / P30 n Jean-Louis Costes / P32 Sur son 31 n P31 Portefeuilles n Love is in the air par Françoise Vanneraud, Thierry Bedouet, Dominique Lacoudre, Gast™, Lapinu / P35 plein écran n Nicolas Boukhrief / P46 entretien n Riad Sattouf / P48 PortefeuilleS mode n Play for ever / P54 n Hors pistes / P58 jeux d’images n L’issue par Arnaud Théval / P68 Une ville ailleurs n Buenos Aires par Philippe Genty / P70 Kostarfriends n Spir!t / P74 Le moi dernier par Pierrick Sorin / P76 Guide Kostar n Agenda Expos / P82 n Agenda Spectacles / P86 Guide Angers, Nantes, Rennes / P92 hOMONyMe n Thierry Lhermitte / P98 Illustration PA G E 0 / 1 0 0

tangui Jossic pour kostar

K O S TA R

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Brigitte Fontaine

“La mode, c’est une question de désir, pas d’étiquette” interview / Vincent Braud

PHOTO / Patricia Bassen pour Kostar

La mode, c’est quoi pour vous ? n La mode, je m’en fous. Je suis moi-même. Je n’ai pas envie de faire semblant. Il y a tellement de gens qui sont quelqu’un d’autre. La mode, c’est une question de désir, comme la chanson ou l’écriture, pas une question d’étiquette. C’est important le désir. On me dit parfois que ce que je fais est aphrodisiaque… Mais ce manteau blanc, vous ne l’avez pas choisi par hasard… n Je l’ai trouvé en bas de chez moi à Paris. Je ne l’ai pas choisi pour son étiquette mais parce qu’il me plaisait ! J’aime la beauté et la simplicité. Il y a cette phrase que je trouve très belle de Marguerite Duras, qui m’ennuie parfois, où elle parle de la noblesse de la banalité. Vos tenues de scène, pourtant, ne sont pas banales… n Je vais vous faire une confidence : la robe que je porte durant cette tournée, c’est Issey Miyaké. Il a arrêté de dessiner des robes pour faire autre chose. Celle-là, il l’a dessinée pour moi. Et il m’en a fait cadeau. Pas mal, non ? Et ces tenues de scène, c’est Brigitte Fontaine qui les choisit ? n C’est moi, moi, moi. Enfin avec l’avis et souvent l’accord d’Areski (ndlr Areski Belkacem) tout de même. Vous écrivez des chansons mais aussi des romans. Le roman, c’est une autre façon d’enfiler un costume… n J’ai toujours su que j’écrirais et que je ferais du théâtre. Je crois que la première nouvelle, je l’ai envoyée à Hara-Kiri et qu’ils l’ont publiée… Le roman, ce n’est pas moi. En février, je sors un livre chez Flammarion, Travellings, une histoire de fuites… Non, ce n’est pas ma vie.

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Et ça ne vous dirait rien d’enfiler un autre costume pour le cinéma ? n J’aime beaucoup le cinéma. Mais tourner, c’est une autre affaire. On m’envoie pas mal de scénarios. Je les jette. Pour le cinéma, il faudrait que ce soit un réalisateur que j’adore, Almodovar ou Kusturica, ou Godard… enfin, je crois que c’est devenu un vieux chieur. Il faudrait que ce soit un grand réalisateur et qu’il me donne le premier rôle ! Vous avez toujours été très rock’n’roll. Étiezvous du genre groupie à collectionner les t-shirts ? n Jamais. J’aimais beaucoup les Stones ou Dylan, par exemple. Lui, je l’aime toujours. Ou bien encore Patty Smith. C’est quelqu’un, non ? Mais je n’ai jamais collectionné quoi que ce soit des gens que j’aime. Du moins ceux-là. Vos couleurs préférées ? n Le blanc et le noir. Mais j’aime bien le rouge aussi . Et, de temps en temps, le jean. Quand je chante avec d’autres, je suis souvent en bleu. Les bottes, le jean et le pull. Est-ce que ça vous est arrivé de retourner votre veste ? n Je ne vois pas ce que vous voulez dire. Cette question-là, pour moi, ne se pose pas. Je travaille par exemple pour des gens qui vendent beaucoup de disques, comme Vanessa Paradis ou Étienne Daho mais ce sont des gens que j’aime bien. Daho est un bon copain. M, c’est un merveilleux compagnon et un super guitariste… n travellings, éditions flammarion (sortie le 8 février)

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LAPINU

Manimal texte / CD

RAFALE

Avis de tempête texte / AB

photo / Julien Tiné

Depuis Saint-Brieuc, le duo Rafale orchestre une party jouissive et festive où communient, dans même élan et sur les mêmes beats, enfants du rock en cuir et clubbers fluo. Lorsque la working girl demande à Paul, une Tourtel, elle sait très bien qu’une tournée plus tard, elle ne s’offrira pas à un inconnu. Et bien pour Rafale, c’est la même. Avec un nom aussi rentre-dedans, impossible pour Marc Aumont et Julien Henry de tromper son monde sur la marchandise. « En lançant le groupe, nous avions envie d’une musique dansante. Genre de la dance avec des instruments rock. Un peu à la Goose. Nous n’avons pas trouvé les personnes qui occuperaient les postes. Du coup, on s’est lancé à deux ». Marc est à la basse. Julien, aux machines. n Pour éviter la routine gangrenant les vieux couples – les deux garçons presque trentenaires se connaissant depuis dix ans – Rafale a une devise,une punch line speedée : tout faire vite et bien. n Composés dans l’urgence, leurs hymnes électro rock, « à écouter à fond et le plus fort possible vers 22h juste avant d’aller en club », sont ceux d’une génération qui a osé mettre dans le même lit, rock et musique électronique. Pour une party de plaisir moite et endiablée. n 31 janvier, Pôle étudiant, Nantes 14 février, 1929, Rennes 21 février, Festival Les hivernautes, Quimper www.myspace.com/rafalemusic GEE 001100//110000 PPAAG

OSSTTAAR R KKO

photo / lapinu

Né lors du passage à l’an 2000, Lapinu, comte de Bronchiniole, a attendu 2007 pour sortir Vague à l’âme, concept album d’un drôle de crooner. Histoire d’une (re)naissance. 31 décembre 1999. La terre tremble quant à un possible soulèvement des machines. Le bug du Y2K n’aura jamais lieu. Et pourtant, c’est lors du grand reset planétaire que Lapinu s’est révélé au monde. « C’est venu comme ça », se souvient l’artiste Dimitri Gabou qui profite de ce personnage pour « gérer une certaine schizophrénie ». n Au terme d’une enfance et d’une adolescence passées entre le Musée des beaux-arts de Nantes et une soirée Zut flûte & caca boudin avec ses « chansons rigolotes avec un côté sombre », Lapinu est aujourd’hui adulte. « Mon challenge était de faire un disque en sept ans ». n Vague l’âme en est en l’élégant résultat. Et sonne comme du Katerine lo-fi au 8ème ciel. Malgré tout, ceci n’est pas un disque. Mais un concept album – réflexion langoureuse sur la nature humaine – disponible exclusivement en vinyl dont l’art work a été laissé à Cédric Tanguy. « Je suis dans une logique de décroissance et voulais aller à l’encontre de la société de consommation. Pour moi, le vinyl est un objet de collection ». Habitué à travailler en solitaire, Lapinu s’est ici entouré de La chien Olivier Bardoul, Diane Nicolle, Éric Libman, Dany Branchereau et Alice Fresneau pour enrichir des morceaux inscrits dans la tradition de la chanson à texte. Ce vague à l’âme épouse la silhouette d’un romantisme dark. n Lapinu. Vague à l’âme (La Clairière) Disponible chez Meloman, Nantes. www.myspace.com/lapinuvaguealame

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CHEVAL MONAMOUR Pur sang texte / EF

photo / GH

Derrière un pseudo pour lecteurs de Paris-turf, se cache la moitié du Belone Quartet. Antoine Bellanger compose des chansons électro pop, « entre Nicolas Sirkis et Jean-Louis Murat ». « Les textes ? Ce n’est pas de la littérature. Sinon je ne ferais pas de l’électro pop ; mais j’écrirais un bouquin ». Cheval Monamour, dopé au rock indé, a choisi le français « par défi. J’avais envie d’écouter des morceaux en français que j’aimais bien. Je n’en ai pas trouvé. Alors j’ai décidé d’en écrire ». C’était il y a deux ans. Cinq concerts plus tard, dont une date à La flèche d’or devant sept copains, le side project d’Antoine Bellanger prend de l’ampleur. n Un album, uniquement disponible en téléchargement libre, est programmé pour septembre prochain. En attendant, Cheval Monamour compose. En solo et dans l’urgence. « Ce projet est né car je ne pouvais pas tout mettre dans Belone Quartet. Évidemment, Cheval Monamour est plus personnel ; mais sans pour autant aller jusqu’au carnet intime ». n Ses micros chansons s’envisagent comme les hymnes de la génération de la lose, celle de Christophe Robert le jardinier, de la Game Boy et des Adidas Torsion. La mélancolie, souvent amoureuse, s’invite dans des morceaux comme Dans le silence ou Ton œillade. Derrière des mélodies lo-fi laissant entrevoir la lumière, Cheval Monamour ne cesse pourtant de donner des coups d’éperon dans les chairs meurtries. n 31 janvier, La gargouille, Nantes www.myspace.com/chevalmonamour




Claireux Jean

opticiens & lunetiers

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur des publications n Patrick Thibault responsable des éditions n Vincent Braud Graphisme et maquette n Damien Chauveau DIFFUSION Germain Braud / Claire Moreau Publicité pub@kostar.fr secrétaire de rédaction Cécile You Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro. Couverture : Maïa par Gildas Raffenel, au home studio / graphisme Florian Hody Rédacteurs n Arnaud Alazard, Pierre-Henri Allain, Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Élise Causeur, Christophe Cesbron, Solange Desormière, Quentin Duparc, Gwenn Froger, Philippe Genty, Bertrand Lahaye, Isabelle Lemière, Christophe Martin, Christian Paul, Romain Rousseau, Pierrick Sorin, Arnaud Théval. Photographes n Patricia Bassen, Arnaud Bénureau, Sandrine Boutros, Creative Commons, Christel Ehretsmann, Tangui Jossic, Isabelle Lemière, Christophe Martin, Frédéric Nauziciel, Fanch Pich, Gildas Raffenel, Romain Rousseau, Hervé Samson, Pierrick Sorin, Arnaud Théval, Patrick Thibault, Julien Timé. GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Thierry Bedouet, Sophie Diaz, Julien Dossena, Gast™, Florian Hody, Tangui Jossic, Dominique Lacoudre, Lapinu, Mysterdam, Raizain & Mishel, Françoise Vanneraud. Remerciements n L’Association, Bettina, Philippe Bouler, César, Bruno Chibane, Vincent Nebois et toute l’équipe de Polystyles, Cleaners, Myriam Commot, Valérie Contet, José Darroquy, Cristian Tripard et toute l’équipe de Spirit, Dogzen, Elia, Elizz, Emma, Fils2Press, Foulek, Leana, Thierry Lhermitte, Maïa, Mass, Maude, Micronologie, Patrice Monmousseau et Jean-Maurice Belayche de Bouvet-Ladubay, Service culturel de l’Ambassade d’Argentine, Standhigh, Maxime Stange, Flora Théfaine, tous nos annonceurs. n Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2007 n www.kostar.fr Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 4 rue Vauban, 44000 Nantes n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764

Illustration / Raizin & Mishel pour kostar http://ego-oner.com/RNMB

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Omar el Houmri

La rue sur un plateau TEXTE / Bertrand Lahaye

PHOTOs / Patrick Thibault pour Kostar

Il n’est pas né dans la rue mais il la connaît. Pas difficile lorsqu’on s’appelle Omar El Houmri. La rue, il a choisi la télé pour en parler. À sa manière, évidemment. «  On ne sera pas tous des Zizou ou des Ben- vient de la rue. Un rendez-vous qui a prozema. Le foot peut faire rêver mais il n’y a pas voqué de belles rencontres. Comme avec que ça. » La preuve, Omar, lui, fait de la télé. Un Nofa qui a créé une ligne de chaussures, peu par accident. Après une maîtrise de biolo- Thomas Ngijol du Jamel Comedy Club ou gie à Dijon – ses parents l’avaient dans leurs encore l’équipe de Cool Burger, un fast bagages en débarquant à Beaune pour trouver food différent créé par deux jeunes issus de du boulot –, Omar a pris le large. Cap à l’Ouest ce quartier de Malakoff aux allures de ghetto. (« car Nantes, c’est près de la mer ») avec des n « On avait envie de parler autrement des envies de théâtre. n De son premier casting, quartiers, de dire qu’il y a des jeunes qui s’en il rigole aujourd’hui mais le flop ne lui enlève sortent et qu’il y a des talents aussi là où on pas son appétit de culture. Et de spectacle. ne les attend pas forcément. » Alors Omar Et le spectacle, justement, qu’on donne des n’a pas eu de mal à se faire un prénom dans “quartiers difficiles”, il en a vraiment marre. ces quartiers-là. D’autant qu’il ne manque « Je suis né au Maroc dans un bled perdu pas d’idées. À l’origine de l’association Art au milieu des oliviers mais, depuis que j’ai Mature, il a imaginé de faire jouer ensemble trois ans, mon pays, c’est ici… » Une affir- et au théâtre « deux flics et deux jeunes des mation qui n’a rien d’évidente car, ici, des quartiers ». C’est ainsi que Ballon d’or a pu être gens comme lui ne sont pas forcément présenté au public. « Une pièce qu’on joue enchez eux. n Installé à Nantes depuis 2005, semble pour dire qu’on peut vivre ensemble, Omar El Houmri a imaginé (avec Samuel se comprendre et se respecter. » Pas banale, la Argentier) une émission de télé qu’il aurait démarche. Bien sûr, Omar garde les pieds sur eu envie de regarder. Une émission en prise terre. « Y en a marre des discours et du blabla. directe avec ces quartiers où « les caméras On ne va pas tout changer mais essayer de faire déboulent lorsqu’il y a le feu mais où on ne avancer le schmilblick. Ce qui serait nul, c’est de les voit jamais quand ça va bien. » C’est ne rien faire… » n ainsi qu’est née une émission de cultures Ça vient de la rue, urbaines, baptisée tout naturellement Ça magazine mensuel sur télénantes PA G E 0 1 7 / 1 0 0

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Julien DosseNa

Entre Hyères et demain texte / Vincent Braud

artwork/ julien dessoNa pour Kostar

L’histoire de l’art, ce n’était pas vraiment son truc. Julien Dossena dessine et habille les filles. 1,2,3… c’est parti. C’est en Bretagne qu’il est né mais c’est dans le Var que tout a commencé. Ou presque. Remarqué au Festival international de la mode à Hyères, Julien Dossena y a décroché sa première collection. Puis une deuxième « parce que la première avait bien marché ». Avec, à la clé, les commentaires flatteurs de la presse spécialisée. « Surprise », « révélation »… rien de moins. n « J’ai eu carte blanche pour une collection-capsule (ndlr une douzaine de modèles) pour 1,2,3. C’était mon premier bon plan. » Et on n’en a pas parlé que dans la famille du côté de Plœmeur. « Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours dessiné. Je crayonnais et je me faisais mes défilés… » n La mode, il n’est pas tombé dedans tout petit. D’un grand-père sculpteur peut-être a-t-il hérité ce don pour le dessin. « L’art faisait un peu partie de la vie. On allait voir des expos… » Alors Julien ne surprend pas vraiment en prenant une option arts plastiques au lycée à Lorient. Logique aussi son inscription en histoire de l’art à Rennes. Mais, bien vite, c’est l’envie d’aller voir ailleurs. n À Bruxelles, par exemple, où il passe quatre ans à bosser le stylisme et la création de mode. « La Cambre, c’est une école de référence. On y apprend les contraintes du métier mais aussi à développer une

démarche personnelle… » Ou encore à Londres. « C’est sans doute la capitale de la jeune création. J’ai beaucoup aimé travailler avec Blaak… mais Paris, c’est une culture de la mode. » Alors le tout jeune styliste se trouve un petit chez lui à deux pas du Châtelet. Et il fait le siège de quelques (grandes) maisons. n « Pour moi, le meilleur, Nicolas Ghesquiere ! Ce qu’il fait pour Balenciaga est tout simplement magnifique… » Ok mais le style Dossena, ça ressemble à quoi ? « J’aime mélanger les univers comme les matières. La mode, c’est celle que j’ai envie de voir portée. Colorée, fluide… Ce n’est pas lié à un courant ou à une saison. » Dans l’immédiat, Julien prend son temps. Pour travailler avec un plasticien, par exemple. « À mon âge, je n’ai pas envie d’aller m’enfermer dans un studio, d’aller dessiner des t-shirts chez Marc Jacobs… » n Ni agressivité, ni surtout dédain, juste l’affirmation d’une envie. Julien Dossena, une gueule d’ange mais, à l’évidence, un solide caractère. Il y a ceux qui montrent les crocs. Lui, rêve d’imposer sa griffe et de se faire un nom dans un milieu qui n’en manque pas : la mode. Amour, gloire et beauté ? Pas si simple. Mais le jeune homme a des atouts. Il coupe et taille une route bien à lui. n

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Édith Terrier Ed’n’Garden

texte / elise causeur

PHOTO / sandrine boutros pour Kostar

Le rêve d’Édith Terrier ? Nous sortir de l’enfer ! Ou du moins transformer notre cadre de vie pour le rendre plus doux, plus harmonieux, plus chaleureux. Le projet Ed’n’Garden ? Comme un rêve de paradis perdu. Diplômée des Beaux-Arts, Édith Terrier travaille à Rennes et présente actuellement son tout nouveau projet : Ed’n’Garden. Un travail sur « la spatialisation sensible » de notre intérieur. De quoi s’agit-il ? De proposer une alternative à l’orthogonalité des zones de vies. En fait, Édith Terrier remet tout simplement en question des codes qui régissent nos intérieurs. n Pour en finir avec les carrés, les rectangles, les lignes affirmées sinon sévères, elle “meuble” son intérieur de formes asymétriques, dynamiques, capitonnées, ouvertes, modulables, conviviales… À grand renfort d’étagères « légologiques », de sculptures tactiles en tissus colorés, affectueusement appelées « pollops », ou encore de fauteuils « vecteurs de rapports humains », la jeune designer rennaise nous refait notre intérieur. n Dans cet esprit, Ed’n’Garden tient une place particulière : « C’est une pièce plastique et graphique à la fois qui, avec son capitonnage linéaire, évoque le confort et crée une dynamique par l’asymétrie. » Tel un puzzle géant, les pièces s’assemblent, s’ajoutent et s’imbriquent. Avec un goût prononcé pour la scénographie et la mise en espace, Édith accentue cette recherche PA G E 0 2 1 / 1 0 0

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sur la géométrie par la composition de formes ouvertes qui opèrent une mise en rapport des espaces entre eux. Un travail sur un “environnement” d’objets qui crée une “scène d’intérieur” étonnante, déroutante. « Flexible, ce projet amène à différentes pistes où chacun peut laisser libre cours à son imagination. Modulable, il n’impose pas de positions figées et incite les gens à se l’approprier. » n Ed’n’Garden navigue ainsi, tout en douceur, entre la fonctionnalité design et l’esthétique artistique. Une démarche que son auteure a peaufinée au fil de rencontres et de créations. « La démarche d’Erwan et Ronan Bouroullec, pour qui j’ai un peu travaillé, m’a toujours séduite. Ils ont une approche conceptuelle de recherche de nouvelles typologies et un design aux formes à la fois épurées et sensibles. » n Son approche à elle lui a valu de collaborer avec un architecte pour l’aménagement du showroom Catherine Mirand à Paris. Édith Terrier nous inviterait-elle à sortir du nôtre ? Voilà en tout cas quelqu’un dont on ferait bien la ministre de notre intérieur. n http://edithterrier.com saison 0 2 / N U M É R O 0 8

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Joël Pommerat Écrits de théâtre TEXTE / Solange Désormière

PHOTO / frederic nauczyciel

Lauréat du Grand prix de la littérature dramatique en 2007 pour Les marchands, l’auteur et metteur en scène de 44 ans ne cherche pas la reconnaissance littéraire. Il n’entre pas, non plus, dans les catégories habituelles du théâtre et veut faire de la scène « un lieu d’expérience sensible  ». Il déploie son énergie « pour un rêve, un processus entier de création ». Pour lui, le texte et la mise en scène concourent à égalité à l’écriture du spectacle. Cela donne une forme de théâtre intime et spectaculaire à la fois où l’étrangeté se mélange au plus banal, au plus simple. Il choisit un cadre ordinaire pour y installer une grande tension afin d’explorer les questions contemporaines à l’échelle humaine, individuelle. Joël Pommerat souhaite rendre la réalité avec les moyens du théâtre, et le vrai « plus poétique ». n Pour ce travail, il admet volontiers des influences plus cinématographiques que théâtrales et cite Raymond Depardon et Maurice Pialat pour leur approche du réel. Lui-même s’inspire d’échanges entre des femmes vivant dans les cités en Normandie et des comédiens lorsqu’il crée, en 2002, Cet enfant, une pièce sur le lien parent-enfant. Il dit également adorer David Lynch pour sa façon d’aller capter dans la réalité « l’instant d’une vibration ». Et là, cette ambiguïté par rapport au temps présent ne semble rien d’autre qu’un besoin « d’agrandir la focale de ce qu’est le travail théâtral », de remettre l’action et la parole dans l’instant. D’ailleurs, ses mises en scène empruntent quelquefois au cinéma : musique, coupures au noir et voix off. n Cette démarche singulière rencontre un vif succès public en 2004, pour le spectacle Au monde, puis en 2006 au Festival d’Avignon pour Le  petit Chaperon rouge, Au monde, et Les  marchands. PA G E 0 2 3 / 1 0 0

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Elle est aussi le fruit d’un travail de troupe, d’une fidélité à un groupe de gens avec qui il a constitué sa propre identité : la Compagnie Louis Brouillard, qu’il a créée en 1990. Suite à un long chemin passant par le Théâtre des Fédérés à Montluçon, le Théâtre de Paris-Villette, celui de Brétigny-sur-Orge et bien d’autres encore, ils sont actuellement en résidence pour trois ans au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris. n Au-delà de l’expérience collective de la scène, tous les textes de Joël Pommerat sont édités chez Actes Sud-Papiers. En une quinzaine de pièces, il aborde les thèmes des liens familiaux, de la valeur accordée au travail, à l’argent, aux pouvoirs politique et économique. Tout son travail nous rappelle que le théâtre est ce lieu «où nous n’avons pas peur de nous faire mal, puisque c’est un lieu de simulacre ». Un monde où se mêlent le merveilleux et la réalité, comme chez Pinocchio dont il crée en ce moment une adaptation à Châteauvallon et qui interroge : comment devient-on grand ? En allant au spectacle par exemple, comme l’adolescent qu’il était lorsqu’il découvre luimême le théâtre à 13 ans avec sa classe au collège à Chambéry. n Cet enfant : au Théâtre Universitaire de Nantes du 19 au 21 février 2008 Au monde : au Grand T à nantes du 25 au 27 mars 2008 Les Marchands : au Grand T à nantes du 28 mars au 1er avril 2008.

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THE MISSING SEASON Ma saison préférée texte / Arnaud Bénureau

PHOTO / Sandrine Boutros pour Kostar

, e ret Map bond Enregistré sur la route, entre la Bretagne et l’Australie, The Secntre folk vaga é. premier album du duo rennais The missing season, dessine, e’ici insoupçonn et slow rock mélancolique, la cartographie d’un monde jusqu Au lycée La Mennais de Ploërmel, en terminale littéraire option « bac folkeux », Nicolas “Naughty” Gautier et Marin Perot se regardaient du coin de l’œil. Pour le premier, c’était « Neil Young à bloc ». Pour le second, Radiohead et les Beatles. n Quelques années plus tard, les garçons, aujourd’hui étudiants, font chambre commune. Évidemment, The missing season, leur groupe, ne paie pas encore les factures d’électricité. Mais participe à ce désir permanent de voir du pays. Une envie viscérale se faufilant entre les 13 morceaux porte-bonheur de The secret map. n D’ailleurs, The missing season est né ainsi. Sur la route. « En 2004, on a fait un voyage en Australie en camion. Là-bas, on a acheté des guitares trop la classe pour 20 dollars. Pas étonnant que nos chansons parlent de voyages et de quêtes amoureuses. En Australie, on était des hommes des bois. Tu te retrouves face à toi-même dans des endroits paumés de chez paumés. On avait quelques morceaux. De retour sur Rennes, ça valait le coup de les sortir au grand jour ». Enfin façon de parler. Car The missing season est davantage pudique que frimeur. Voilà pourquoi leur musique touche par sa simplicité. n Repérés avec une reprise de There is a light that never goes out à vous

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faire chialer le pack du XV de France, les hommes de The missing season sont des femmes comme les autres. Aucune honte à faire dans le sentimentalisme rocailleux. Même s’ils ne sont pas des fans harcorde d’indie rock, Nicolas et Marin se reconnaissent dans une internationale emmenée par David Pajo, Will Oldham et toute la clique de rednecks de la scène néo folk. « Il ne faut pas écouter des milliards de disques pour dire qu’on aime la musique ». Pas de doute, la musique, The missing season l’aime éperdument et ne sont pas prêts de la cocufier. Avec The secret map, morceau de bravoure et d’ouverture de l’album sorti sur le précieux label My little cab records, le binôme lui passe la bague au doigt. Pour combler « ce manque de quelque chose dans ta putain de vie ». n Les deux Rennais rappellent les deux surfeurs de The endless summer qui le temps d’un doc mid-sixties chassaient la vague parfaite. The missing season, quant à lui, chasse la chanson ultime. Celle qui rythmera l’éternité et un jour. n The missing season. The secret map (My liTtle cab records) 7 février, Le jardin moderne, Rennes. 29 mars dans le cadre du festival Top of the folk à Rennes www.myspace.com/themissingseason

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Cécile Grizard Airs de famille TEXTE / Vincent braud

PHOTO / Hervé Samson pour Kostar

Elle aurait pu passer sa vie au violon. Mais c’est le violoncelle qu’elle a choisi. La musique, pour Cécile Grizard, est affaire de famille. Et de complicité. Se retrouver un jour face au public de La Folle journée, Cécile Grizard ne l’aurait jamais imaginé. Pourtant, avec Sophie Thévenet et Laurence Chiffoleau, elle figure bien au programme de l’édition 2008. Pas de quoi lui tourner tes, en 1982, avec Michel, un élève de son père la tête. Juste de quoi lui rappeler que la devenu son mari, c’est à l’École de musique de musique, c’est un goût, un talent et… Rezé qu’elle donne ses premiers cours. Puis ce beaucoup de travail. n Autant dire que sera Saint-Nazaire. « Je suis venue au concert son violoncelle ne la quitte que rarement. par l’enseignement et non l’inverse. Il faut aussi Et, visiblement, pour son plus grand plai- connaître l’émotion du concert pour faire comsir. « Le rapport au violoncelle a quelque prendre aux élèves tout ce que la musique peut chose de troublant. C’est physique et lors- apporter… » Les premiers concerts, ce sera que cet instrument donne de la voix, c’est donc à Saint-Nazaire. Une première saison magique. » C’est au conservatoire de Mon- musicale, puis une autre. n Avec l’envie de treuil (à 8 ans !) que tout a commencé, ou construire quelque chose. Avec deux de ses presque. En fait, avec une mère violoniste et collègues, Cécile Grizard constitue un trio. un père guitariste classique, Cécile a toujours Son nom ? Escale, naturellement. Sans vécu en musique. Sauf qu’elle a, très vite, cherlien avec un festival qui explore d’autres ché à écrire sa propre partition. n « Mon premier horizons musicaux, tout simplement violoncelle, j’avais 11 ans. C’est un instrument « parce qu’Escale, c’est Saint-Naqu’on prend à bras le corps… » Des cours à Paris, zaire ». Le trio fait ainsi ses gammes avec Yvan Chiffoleau et Klauss Heinz, et bientôt les dans la région. « On essaie de ne pas premières distinctions. Mais c’est vers l’enseigne- jouer ce que tout le monde joue, des ment que se tourne Cécile Grizard. « Parce que c’est pièces un peu plus rares… » n La formidable de transmettre et de voir grandir un élève musique française (Chausson, Fauré, avec la musique. Ce n’est pas une simple affaire de Saint Saens…) y côtoie l’espagnole technique, c’est une passion… » Pour Cécile Gri- et y croise les amis de Schubert en zard, la musique est aussi une histoire d’amour. une cascade de trios naturellement. Familial et conjugal. Lorsqu’elle arrive à NanComme ces trios de Hummel, « de petits chefs-d’œuvre », au programme de cette Folle journée 2008. Avec, dans le public, une petite fille émue et fière. Elle joue déjà du violoncelle. Comme maman. n la folle journée, du 30 janvier au 3 février, Nantes. www.lafollejournee.fr PA G E 0 2 7 / 1 0 0

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Bruno Duquoc L’allégorie du troglodyte TEXTE / romain rousseau

La grotte, la cave, le terrier, l’excavation renvoient au territoire de l’inconscient. S’y glisser, c’est explorer des lieux où peuvent être rangé ce que nous avons de plus intime, les terreurs, et surtout les plaisirs.

C’est probablement ce à quoi Bruno Duquoc a été confronté en 1978 lorsqu’il visite pour la première fois les extraordinaires salles souterraines de Doué-la-Fontaine, près de Saumur, un choc passionnel qui semble irréversible. n Architecte à Angers, il est depuis devenu le spécialiste des troglodytes du Sud-Saumurois, racontant avec passion la réappropriation de ces anciennes caves d’extraction de tuffeau ou de falun. « L’habitat troglodyte est avant tout un habitat très intelligent, très bien isolé, avec des températures naturelles de 11°C en hiver, donc très facile à chauffer et de 20°C en été, et que l’on peut agrandir au gré des circonstances. » n Bruno Duquoc moque ainsi la prise de conscience tardive des architectes sur l’actuelle préoccupation de haute qualité environnementale (HQE) et qui préconise une très forte isolation thermique des maisons, des matériaux de construction capables de stocker la chaleur en hiver et la fraîcheur en été, ainsi qu’une couverture végétalisée pour temporiser l’écoulement des eaux de pluie.

illustration : Projet de réhabilitation de troglodytes en village artisanal, Turquant (49).

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« Les troglodytes ont déjà toutes ces caractéristiques, en plus, la toiture n’est pas végétalisée, elle est potagère ! ». n Ce qui l’intéresse encore, c’est la résistance des troglodytes à se laisser dessiner par un logiciel de dessin informatique. L’avancement d’un chantier s’interprète sur le mode de l’improvisation, où rigueurs réglementaire et administrative de l’acte de bâtir sont parfois aimablement adaptées. n C’est cela l’esprit troglodyte : un esprit décalé, résistant, avant tout passionné. C’est aussi une attention aigue aux formes primitives de la pierre, de l’extrême douceur d’une niche où se lover, d’un rayon de soleil transperçant la blancheur de la roche à plus de 10  m d’épaisseur. n C’est en tout cas ce qui transparaît des propos de Bruno Duquoc : une grande attention aux lieux et aux gens, une modestie dont il explique qu’elle fait partie du contexte et, en même temps, une recherche perpétuelle dans ces espaces souterrains révélés, des deux grandes qualités de l’architecture vivante que sont le désir et le plaisir. n



ANNA SAM À fond la caisse * DE RN ---- IÈRE MIN >>> Just UT e po -----un é ur ---- E * dit les c eur pou vous inf orme --r pub aiss iè r li p

TEXTE / AB

PHOTO / Sandrine Boutros pour Kostar

res q e q roch ains ui pa r mon liv ue j’ai com mun mois. Je raîtra d re sur i a q ne p ns le Déso u eux s lée, er son n pas je o que enco le co préfère m. re ntra n artic e rie tn le n’ est p ’est pas n dire ta **** nt as ** si Mer ********** bouclé, c’ gné... Si vo ci * est l **** tre **** **** ’occasio **** **** n. ** Avotre caissière : nna

À travers un blog que les mass médias, la blogosphère et aujourd’hui le monde de l’édition s’arrachent, Anna Sam, jeune ex-caissière d’un Leclerc de l’agglo rennaise, lève le voile sur le monde de la grande distribution. « Tu vois, si tu ne travailles pas à l’école, tu finiras comme la dame ». À la Star Ac’ ? Non, caissière chez Leclerc. Cette réflexion middle class, Anna Sam se l’est prise de face. Entre un pack de lait demi écrémé et trois boîtes de macédoine pour le prix de deux. « C’est la pire que j’ai entendue. Surtout lorsqu’on se fait pointer du doigt ». Pendant sept ans, la jeune femme, même pas trente ans et mariée, a gardé le silence. Puis, le 29  avril dernier, Anna a décidé de se tisser sa toile pour « redorer le blason du métier de caissière ». Son blog était né. « J’en avais ras le bol du monde de la caisse. J’avais envie de raconter notre quotidien. Les gens oublient souvent le côté humain. Je voulais montrer leur bêtise. Pour que les mentalités changent ». n Ni une, ni deux, le succès est aussi fulgurant qu’une vente flash. À cette époque, Anna Sam, titulaire d’un DEA de lettres modernes et qui, pour financer ses études, a mis entre parenthèses sa thèse sur l’auteur fantastique belge Jean Ray, avance masquée. Pas dans un souci de vengeance, car « la ligne rédactionnelle du blog n’est pas de froisser les gens ». Mais d’avantage dans un esprit corporatiste. Le PA G E 0 3 0 / 1 0 0

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temps de l’interview, Miss pas touche, son pseudo, évoquera à plusieurs reprises ses collègues. « Nous sommes très soudées. Ç’est génial ce que nous vivons ». n Son identité sera percée lorsque Le  Télégramme de Brest en fait la quatrième Bretonne de l’année 2007. « L’article donnait mon prénom, mon âge, ma ville et mon niveau d’études. Dès le lendemain, le directeur m’a convoqué ». Pour prendre la porte ? « Il m’a félicitée. Il avait compris le message ». À la différence de nombreux blogueurs et au cœur de la révolution texto, cette Bretonne de cœur place le texte au-dessus de tout. Ici, les brèves de comptoir cèdent leur place à des tranches de vie souvent drôles et toujours argumentées. « Je voulais montrer que caissière n’est pas un sous-métier. Et encore moins un sot métier ». Anna en parle au passé. Car le jeudi 2 janvier, elle a démissionné. Et attend le job de sa vie. « Si j’avais à gérer une bibliothèque, ça serait génial ». Cependant pas question de fermer le blog. Elle a encore tant de chose à écrire. Car « Caissière un jour, caissière toujours ». n http://caissierenofutur.over-blog.com/

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toi aussi , envoie tes photos devant ton 31 Kostar se met sur son 31. et vous ? êtes-vous capable de vous prendre en photo devant un numéro 31 ? Nous publions les meilleurs clichés.

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JEAN-LOUIS COSTES Autel Costes

Texte / Arnaud Bénureau

Illustration / sophie diaz

Conspué ou adulé pour ses opéras pornos-sociaux, Jean-Louis Costes, à l’occasion du festival Cable#, et ce pour la première fois, jouera « des chansons pour faire pleurer les filles ». Rencontre avec un « être humain solitaire qui fait de l’art ».

« À part les menaces de mort, les critiques me font rire ». Depuis sa naissance en 1954 dans « une famille conservatrice et stricte », Jean-Louis Costes a dû passer plus de temps à se la fendre qu’à la faire, la gueule. Du procès pour, entre autres, incitation à la violence et à la haine raciale, aux commentaires postés sur les sites communautaires (« Costes devrait manger moins de caca, ça lui monte au cerveau »), le performer se fait constamment démonter. Sans que personne ne prenne le temps de comprendre le sens de la démarche. Car le freak effraie. n « C’est déjà bien d’avoir une grosse réputation. Même si souvent, elle est fondée sur des idées fausses sur mon œuvre. Mon œuvre, fondée sur des fantasmes, stimule les fantasmes des autres ». Oui, l’auteur de Mon grand-père, immigré fasciste raciste anti-français est trash. Mais pour lui, il s’agit « d’une représentation honnête de la réalité ». Pas de quoi mettre la France de Pernault à feu et à sang pour l’empêcher d’éructer ses vérités. « Au début, je ne trouvais pas de programmateurs pour mes shows. Je devais louer moi-même les salles. Maintenant, il y a un public qui apprécie ce que je fais. C’est gratifiant, car je suis vraiment parti de zéro ». De moins que zéro, même. « Je n’ai jamais

voulu être artiste. C’est plus mon incapacité à m’intégrer dans la société qui m’a poussé vers l’art, comme refuge du solitaire ». n Plus de vingt ans après son incursion dans le milieu par la porte de derrière, ce « mec chiant » dans le civil continue à disséquer, sans anesthésie, la société. « Par faiblesse. Ou bien parce que c’est mon devoir ? » C’est peut-être pour cette franchise no limit et touchante que cet homme fascine ou répugne. De toute évidence, Costes ne peut inspirer l’indifférence. À côté, Gaspar Noé passerait pour un Télétubbie. Dans Irréversible, Costes se faisait prendre sauvagement dans le backroom rouge sang du Rectum. « Ce n’est pas parce que quelques personnes n’aiment pas un film qu’il y a un scandale. Une œuvre vraiment scandaleuse condamnerait son auteur à mort ». Y pense-t-il, d’ailleurs, à la mort ? «Tous les jours, j’ai envie de me suicider ». Avant de graver sur son épitaphe : « Il voulait atteindre le sommet et il est tombé », Jean-Louis Costes rêve pour 2008 « de gloire et de faire pleurer les filles ». n 15 février, Barakson, Nantes Festival Cable#. 14, 15, 16 février, Blockhaus DY10, Barakason, Fichtre www.myspace.com/cablenantes

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Venez faire un voyage enchanté dans un authentique Hammam traditionnel

Nantes, Le Lieu Unique - 2, rue de la Biscuiterie (entrée quai de la Biscuiterie) - Tél. 02 40 89 09 99 www.zeinorientalspa.fr Prochaine ouverture : Zeïn à Rouen, 1er trimestre 2008


1978. La planète disco se mélange sur la mélodie chewing-gum de Love is in the air. À cette époque, les nuits fauves ne se sont pas encore abattues sur les lumières de la ville. L’ombre du Summer of love n’est pas encore un fantasme néo hippie de la génération X. Alors oui, peut-être que je t’aime moi non plus. Mais au moins je t’aime. n En 2008, que reste-t-il, non pas de nos amours, mais de cet hymne innocent et générationnel ? À une époque où le sexe ne se consomme pas sans latex. Où les sex tapes s’échangent par messageries interposées. Où l’éducation sentimentale s’apprend en crypté. Où Julia Channel a détrôné Coco Chanel. Où faire la cour

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se x dit speed dating. Où je te kiffe plus que je t’aime. Alors trente ans après, le love boat aurait-il sombré ? Love is (still) in the air ? n Pour répondre à cette question, Kostar a demandé à des artistes de se jeter à corps perdus sur le thème Love is in the air. Sous forme de carte blanche, des illustrateurs et graphistes de la région remixent ce gimmick pop et livrent leur vision de l’amour. Une vision décalée, romantique, agit pop ou encore symbolique. n Au fil des pages, vous découvrirez qu’il est toujours possible de croire en l’amour. Même si son adresse n’est pas mentionnée, entrez sans frapper. Car, en 2008 comme en 1978, Love is in air.

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Te / AB ARTWORK / MYSTERDAM

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« love is in the air » par...

Françoise Vanneraud age : 23 / sexe : feminin / situation amoureuse : en bonne voie / ville : Nantes / actu : Expo Museo de la Ciudad Madrid / francoisevanneraud@gmail.com

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What is love ? baby don’t heart me Love on the beach, oui ! Mais avec qui ? contigo ; ) Love is all ? et plus que ça... could you be loved ? and be loved ? Courtney love ou lovamour ? Lovamour votre love song ? Something About Us, Daft Punk

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« love is in the air » par...

Thierry Bedouet Entre 15 et 38 ans / sexe : Oui,j’en ai un situation amoureuse : oui, j’en ai une / ville : Nantes actu : SOUDAIN !(fanzine BD) N°3 en bouclage www.thierrybedouet.blogspot.com

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What is love ? Voir ci-dessous. Love on the beach, oui ! Mais avec qui ? Avec personne ! Il y a trop de sable. Love is all ? Et oui. could you be loved ? Bah oui. Courtney love ou lovamour ? Je passe mon tour. votre love song ? La javanaise

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« love is in the air » par...

DOMINIQUE LACOUDRE

age : 41 / sexe : masculin / situation amoureuse : le plus souvent / ville : vertou / actu : expositions mutantes entre saint-claude (jura), la roche-sur-yon et Troye / www.nousautre.com

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What is love ? j’en sais rien Love on the beach, oui ! Mais avec qui ? flipper le dauphin Love is all ? tout ce que tu veux could you be loved ? faut faire des efforts Courtney love ou lovamour ? dana international votre love song ? un concert de fayrouz


« love is in the air » par...

gast™

age :25 / sexe : masculin / situation amoureuse : faudrait demander ça à ma copine / ville : Nantes / actu : toujours prêt pour de nouveaux projets / www.gastdesign.fr

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What is love ? http://fr.wikipedia.org/wiki/Amour Love on the beach, oui ! Mais avec qui ? Je ne pense pas que vous la connaissiez Love is all ? Et all you need is love could you be loved ? Je connais cette chanson… Courtney love ou lovamour ? Courtneymour (ça ne doit pas être beau à voir) votre love song ? Sûrement Francky Vincent, mais laquelle ?

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« love is in the air » par...

LAPINU

34 ans / masculin / celibataire / Forêt de Bronchiniole actu: sorti d’un double album vinyle www.myspace.com/lapinuvaguealame www.myspace.com/lapinu

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What is love ? Une énergie creatrice qui realise les rêves et fait grandir! Love on the beach, oui ! Mais avec qui ? Avec les muses qui inspirent les plus belles love song! Love is all ? Sans Amour, la vie est aussi fadasse qu’un vieux bigmac! could you be loved ? Bien-sur, tant que ce n’est pas en civet mais sous un duvet! Courtney love ou lovamour ? J’aime le trash de courtney love et le kitsch de lova moore! votre love song ? «The Love Boat» generique de la croisière s’amuse, «Nothing to lose» par Claudine Longet, «The world we knew» franck sinatra, «Les yeux de l’Amour» par Mireille Mathieu, et tant d’autres...

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NICOLAS BOUKHRIEF La mémoire neuve Texte / Arnaud Bénureau

Photo / Tangui Jossic pour Kostar

Après Le convoyeur et un désir de comédie rapidement avorté, Nicolas Boukhrief, fer de lance, en compagnie du team Starfix, du renouveau du film de genre en France, revient avec un polar gériatrique à tendance SM, Cortex. « Les gamins de 15 ans qui avaient aimé Le  convoyeur, vont peut-être trouver Cortex chiant ». Boukhrief est ainsi. Impossible d’oublier l’ado qu’il était. Celui qui matait « des trucs dingos ». Et qui, quelques années plus tard, allait botter le cul du cinéma de papa en lançant avec Christophe Gans (Le pacte des loups), Starfix. Un magazine dont l’ambition était de redorer le blason du cinéma de genre. Ensuite, il y aura pêle-mêle un rôle d’assistant de Zulawski, la création de la boîte de prod Eskwad (Irréversible), la direction du pôle Canal  + Écriture duquel s’échapperont Doberman et Bernie, le scénario d’Assas­ sin(s)… Un CV aussi musclé que le bras gauche de Rafael Nadal. n En 2008, Boukhrief revient derrière la caméra. Cinq après son « polar de gueules », Le convoyeur. Malgré son absence du devant de la scène, le réalisateur n’a pas chômé. « Je voulais faire une comédie. Mais visiblement, je ne dois pas avoir le sens de l’humour ». En même temps, pas sûr que le kid sous perfusion gun­fights aurait adhéré à un projet, L’Italien, au pitch aussi drôle qu’un légionnaire en permission. « C’était l’histoire d’un cadre sup’ à qui tout réussit. Et à la page 15 du scénario, on déPA G E 0 4 6 / 1 0 0

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couvre qu’il n’est pas Italien, mais Arabe ». n Pas mieux ? Si, Cortex. Ou un flic retraité, à la mémoire défaillante, intègre une maison de repos spécialisée et commence à suspecter des crimes dans l’établissement. À partir de la maladie d’Alzheimer – « un polar doit toujours partir d’un thème effrayant » – Boukhrief nous fait découvrir la maladie, en évitant avec classe le documentaire, et surtout installe l’angoisse au centre de sa matrice narrative. En ce sens, le cinéaste va à l’inverse de la mode gangrenant le cinéma de genre. Une tendance lourde voulant imprimer aux productions le rythme suivant : à fond, à fond, à fond ! n Cortex prend son temps, prend le temps à bras le corps. Pour jeter le trouble. Un trouble identique à celui d’une femme qui se déshabille pour la première fois devant vos yeux. « Le cinéma de genre va s’épuiser. Car tous les auteurs ne sont pas cinématographiquement matures ». Boukhrief, lui, a dû lire dans sa jeunesse Agatha Christie tout en regardant David Cronenberg. n Cortex, de Nicolas Boukhrief, avec André Dussolier, Julien Boisselier (film français – 2008 – 1h45). Sur les écrans le 30 janvier.

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RIAD SATTOUF

Et la jeunesse ? Bordel ! interview / Arnaud Bénureau

PHOTOS / Illustration : L’Association / Riad Sattouf

Depuis 2004, La vie secrète des jeunes s’affiche dans Charlie Hebdo. Ces rendez-vous hebdomadaires donnés par Riad Sattouf reflètent, sans jamais la déformer, la jeunesse France. À l’occasion de la publication du recueil de ces planches à L’Association, rencontre avec cet enfant du rock d’à peine 30 ans qui a appris à lire avec Tintin, a vu Nirvana sur scène et a vaincu son âge ingrat à Rennes.

Comment tombe-t-on dans la bande dessinée ? n Assez facilement. C’est une activité solitaire très agréable où l’on est vraiment le seul Dieu. On crée son petit monde. C’est un prolongement des jeux d’enfants. Ceux avec les Playmobil et les petites voitures. Ensuite, et pour parler pompeusement, cette activité devient un challenge, un champ d’exploration.

« La BD est une activité solitaire très agréable où l’on est vraiment le seul Dieu. » Malgré ce prolongement du monde de l’enfance, un élément déclencheur vous a-t-il poussé dans cette voie ? n Pas vraiment. J’ai appris à lire avec Tintin et me suis rendu rapidement compte que dessiner n’était pas très difficile. Il était alors assez simple de s’inventer des histoires et de s’amuser à voir ce qui pouvait bien en sortir. À l’adolescence, j’ai découvert Richard Corben (dessinateur et scénariste de bande dessinée américain connu pour ses œuvres de fantasy, ndlr). Il est devenu une sorte de mentor. Ses bandes PA G E 0 4 9 / 1 0 0

dessinées dégageaient une puissance terrible. Il ne s’interdisait aucun sujet et n’avait aucune pitié pour ses personnages. Corben n’a fait que confirmer que la bande dessinée était ce que je voulais faire. Quelle a été la genèse de La vie secrète des jeunes ? n Philippe Val m’a proposé de rejoindre les dessinateurs de Charlie, il y a maintenant plus de trois ans. Comme je ne suis pas très bon en dessin politique, je lui ai proposé cette idée. Il l’a acceptée, et je lui en serais toujours reconnaissant. C’est la série que j’ai le plus de plaisir à faire. Faut-il voir cette série comme une étude anthropologique ? n Je n’en sais rien. À l’instar de Larry Clark, votre sujet de prédilection est l’adolescence. Pourquoi les jeunes vous passionnent-ils autant ? n On me pose souvent cette question. Et je sais de moins en moins y répondre. Je ne sais pas. Pour moi, la définition du jeune est très floue. Et je n’essaie surtout pas d’intellectualiser la chose. En fait, j’essaie surtout d’avoir un regard sur la jeunesse.

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Vous arrive-t-il de vous censurer ? n Je n’ai pas l’impression. Mais inconsciemment sans doute. Parfois, certaines anecdotes que j’observe, sont tellement caricaturales en ellesmêmes que je ne peux pas les retranscrire. Justement, pouvez-vous expliquer votre façon de travailler ? Dessinez-vous en live ? Ou alors laissez-vous mijoter les scènes auxquelles vous assistez ? n Le jeudi après-midi, je réfléchis à la semaine écoulée. Je regarde ce qui remonte à mon esprit. Je ne dessine jamais d’après nature. Je fais plutôt du scénario d’après nature. Je rejoue la scène que j’ai vue à mon bureau. Je parle. Je gueule dans ma pièce en faisant les voix pour bien retrouver l’intonation. Pour que cela sonne juste. La vie secrète des jeunes sonne d’autant plus juste que vous installez d’emblée une ambiance. n Et bien, c’est assez subjectif, je pense. Certains peuvent trouver, au contraire, que mon dessin est trop sommaire pour exprimer une ambiance. Alors que justement, je fais très attention à ne pas trop pousser le dessin. J’aime bien le vide. Ainsi le lecteur peut s’y installer.

« je me souviens que parmi mes connaissances, avoir des parents qui travaillaient à Ouest-France était le top du top. »

Rennes, c’est aussi Ouest-France. D’ailleurs dans Retour au collège, vous écrivez : « Sylvie Bleuet était issue de l’élite culturelle bretonne : son père était journaliste à Ouest-France ». En quoi cette élite vous at-elle marqué ? n C’était excessif. Mais je me souviens que parmi mes connaissances, avoir des parents qui travaillaient à OuestFrance était le top du top. Enfin d’un point de vue intellectuel. Je me rappelle qu’il y a trois ans, j’ai eu un article sur ma bande dessinée Retour au collège. Ils avaient titré l’article : « Il dépasse ses complexes grâce à la bédé ». Ou un truc comme ça. Un peu à la manière de : « Handicapé, il travaille quand même à la cantine de Pontchaillou ». Je trouvais ça très rigolo. Retour au collège, La vie secrète des jeunes ou encore Le manuel du puceau vous ont-il permis de faire une croix sur votre adolescence ? n Pas vraiment. Ce qui signifie que la série La vie secrète des jeunes est sans fin. n J’aimerais beaucoup continuer. Pour moi, c’est une sorte de journal, mon journal intime. Mais peut-être qu’un jour je lasserai. C’est possible. Alors je continuerai seulement pour moi !

Visiblement, ce n’est pas prêt de s’arrêter. Beaucoup de magazines ont fait de vous Une fois installé, le lecteur remarque que une personnalité incontournable de l’année l’action de plusieurs épisodes de La vie 2008. Avez-vous conscience du buzz qu’il y secrète des jeunes se déroule sur Rennes. a autour de vous ? n C’est quoi un buzz ? Quel rapport entretenez-vous avec cette ville ? n J’y ai fait mon collège et mon lycée. Et bien, certains vous considèrent comme le C’est une ville que j’aime beaucoup. Même si meilleur humoriste de France. n C’est difficile à dire. Et puis, c’est typiquement le genre en dix ans, elle a beaucoup changé. de qualificatif qui fait qu’on est plutôt détesté Rennes est connue pour être une ville rock. qu’apprécié. En tout cas, cela ne me fait ni Avez-vous fréquenté cette scène-là ? n Oui, chaud ni froid. Je suis content quand des si l’on peut dire. J’y ai vu Nirvana quelques gens aiment mes livres. Mais je suis quand jours avant le suicide de Kurt Cobain. Les même loin de faire l’unanimité. n Trans Musicales étaient LE grand événement de mon adolescence. J’essaie d’y retourner de temps en temps. Mais ce n’est pas facile. Je me rappelle de l’année de la venue de La vie secrète des jeunes (L’Association). Jesus Lizard. Un des concerts les plus fous Les planches de cet ouvrage sont toutes parues dans Charlie Hebdo entre 2004 et 2007. que j’ai vus.

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Elia : marcel kaki _Les perles de Noa babies en cuir grainé chocolat _Andrea Montelpare

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De gauche à droite Betina : P laid rouge en mohair _Cecci e Cecchi salomés en cuir noir _Bill Tornade sac imprimé _Mlle Héloise Cesar : Gilet à capuche en cachemire _Victoria Couture baskets « bowling » en cuir craquelé 1950 _Pincopallino Leana : T-shirt noir _Hello Kitty P laid à poches _Hemlin Maude : B ottines en cuir mauve irisé _Rondinella

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hors pistes P HOTO _ G i l d a s R a f f e n e l w w w. g i l d a s r a f f e n e l . c o m w w w. f i l s 2 p r e s s . c o m self stylisme lieu : rennes centre remerciements : Elizz, Mass, Foulek, S ta n d h i g h , M i c r o n o l o g i e m o d è l e s : f r e d , L u c i e , M a ï a , SA m , S a f i r

Fred : Veste _ Carhartt, jean _Akademiks Lucie : blouson _Elements

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F red L ucie : V este Ma : blouson_ 誰a C arhar : veste _S

_E tt lemen , jean upreme ts _A kademiks B ein g


Fred : veste _ Fenchurch, jean _Akademiks Ma誰a : blouson _Fenchurch


&M , jean _Levis lemen ts Sam : veste _H , blouson _E _Fenchurch Lucie : veste


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_L g B ein , manteau upreme C ore

4X

_S H ome : veste _ S afir : sweet L ucie

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Safir : veste _Addic t , blouson _Elemen ts Lucie : veste _Fenchurch

colan _Dim Maïa : veste _Supreme Being, blouson _Element s, Sam : veste _Carhart t

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Maï a : colan _Dim, robe _American Apparel, blouson _ Elements Fred : manteau _Celio, sweet _Urban Act PA G E 0 6 7 / 1 0 0

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par

ARNAUD THÉVAL Tout au long de la saison 2007-2008, Kostar accompagne le projet La relève, qui prolonge Moi le groupe mené par l’artiste Arnaud Théval dans des lycées professionnels de la région Pays de la Loire. Troisième étape à Fontenay-le-comte, où l’artiste a travaillé avec les élèves de 1ere Bac Pro Maintenance des Systèmes automatisés du lycée Rabelais.

L’issue

L’ISSUE, 2007 affiche 240 x 310 cm sur support en bois.

D’emblée le collage entre l’architecture du lycée et les toits des ateliers reprenant ceux des usines me frappe, le choc visuel se poursuit avec la découverte du vestiaire des élèves de maintenance. Un vestiaire comme à la mine, avec des cages grillagées, cadenassées et un imposant lavabo commun au milieu. Avant de rencontrer ces élèves de maintenance, on m’explique qu’ils ont beaucoup de mal à être en bleu de travail, c’est dégradant. n Notre premier face à face démarre avec la question de la tenue de travail, nous dérivons sur ce fameux vestiaire, pour eux, pas de problème pour se changer. À peine entré dans le vestiaire et c’est le premier accrochage entre un enseignant et un élève, déjà exclu il y a peu de temps. Le lieu révèle vite sa tension, plus tard d’autres élèves se bagarreront en attendant que le vestiaire ouvre. Sans détours, je leur demande de se changer comme à leur habitude, ils le font sans s’irriter de ce regard permanent sur eux, transformant leur intimité en mise en scène. n Ils échangent les manteaux contre les blouses bleues et autres cotes de travail, mettent leurs chaussures de sécurité et gardent pour un moment encore leurs baskets à la main. Le bleu sur le dos et les baskets à la main, leur image oscille entre deux identités. À ce moment précis, la paire de basket n’est plus cet objet banal mais le révélateur de chaque identité. Je remarque cette fragilité et leur demande de les garder à la main pour une visite touristique du lycée. Nous voilà dans l’atelier de travail, quelques portraits de groupes sous les yeux interloqués des autres élèves. Quelle direction prendre ? Pas la grande cour, plutôt une sortie par la porte dérobée de l’atelier. En sortant, la situation est forte, je propose une photo de groupe. L’un des élèves m’interpelle en critiquant la forme même que prend le groupe, je lui propose de s’en détacher. Dans

PE A G0E6 80/6180/01 0 0 K O K OASRT A R saison saison É R0O8 0 8 F É VfRé IvEri PA G ST 0 2 0/ 2N /U N MU ÉM RO R e/ rM/A mars R S 2 0 0280 0 8

le même temps, dans mon dos, une scène attire toute leur attention. Ils sont captivés par un autre genre d’interpellation plus policier celui-ci. Ils m’oublient totalement. La tension est vive et l’inquiétude réelle, celle-ci devient centrale dans l’image que je retiens où cette double identité est en jeu au moment clé de la sortie. n C’est précisément dans le lieu de la sortie que je choisis de venir installer l’affiche. Un couloir à ciel ouvert entre deux pavillons, un « no man’s land » entre voie publique et lycée, servant de zone fumeur. Aucun enseignant n’empreinte jamais ce passage. Impossible d’y planter une palissade, c’est un accès pompier, c’est donc sur le portail que j’installe l’image. Il pleut le jour de l’accrochage, nous construisons le support en bois sous la pluie et sous le regard des élèves impliqués et détrempés. Certains m’aident à coller l’affiche, d’autres grillent nerveusement une cigarette en m’affirmant que l’affiche ne tiendra pas ! Et puis elle est grande cette image, ils prennent conscience du risque encouru et à la fois ils s’envisagent déjà comme des stars. n Une semaine plus tard, l’enseignante ayant suivi le projet m’alerte sur l’état de l’affiche ! Elle est déchirée et ça s’accentue de jour en jour. La pluie et les bouts d’affiches décollées ont permis à d’autres de s’en prendre à cet intrus sur leur territoire. Je décide de faire retirer l’affiche et de venir en parler aux élèves. À ma grande surprise, ils sont fiers de la réalisation et rejettent la dégradation sur des plus jeunes jaloux qui n’ont rien compris. D’ailleurs si l’affiche devait être réinstallée, c’est au même endroit qu’ils aimeraient la voir. Le proviseur quant à lui souhaiterait la voir dans le hall de l’administration… Curieux renversement que produit cette photo des « mauvais élèves » à l’image si dégradée. n n n www.arnaudtheval.com



buenos aires por

Philippe Genty

DR / CIE Philippe genty

Dans cette rubrique, un artiste évoque une ville qui le fait vibrer, ailleurs. Philippe genty, Auteur, metteur en scène, fondateur et animateur de la Compagnie Philippe Genty, raconte buenos aires, qu’il a découverte lors d’une escale de cargo 92.

photos / fanch pich

creative commons

Ambassade d’argentine

On dit aujourd’hui que Buenos Aires est la nouvelle Barcelone. Je ne sais pas… Ce qui est sûr, c’est que cette ville bouge énormément. Buenos Aires, pour moi, c’est un vieux souvenir ! J’ai découvert cette ville dans le cadre de l’opération Cargo 92. Avec quelques dizaines d’artistes, on était parti de Nantes, en bateau, pour l’Amérique du Sud. À chaque escale, il y avait des spectacles, des concerts, des rencontres avec le public. J’en garde à la fois des impressions un peu fugitives et des images très fortes. n Buenos Aires, c’est sans doute la ville la plus européenne de l’Amérique du Sud. En tout cas, la plus proche de nous. Pour les Argentins d’ailleurs, leur capitale, c’est « la petite Paris ». Et c’est vrai qu’il y a, sur le plan de l’architecture, des points de comparaison. Comme Paris, Buenos Aires a son cenPA G E 0 7 0 / 1 0 0

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tre historique mais elle s’étend aujourd’hui à l’infini… Lors de ce séjour en 1992, je n’ai guère eu le temps de jouer au touriste. Bien sûr, on connaît la plaza Mayor, aujourd’hui plaza de Mayo, et les souvenirs qui s’y rattachent. Mais je n’ai pas vraiment eu le temps d’arpenter l’avenida de Mayo, de me poser au Café Tortoni… et, tout au bout, de m’interroger devant le penseur de Rodin. n Le temps m’a manqué. En fait, pendant quatre jours, j’ai passé beaucoup de temps dans une chambre d’hôtel, confortable certes, mais j’avais l’impression de jouer les péripatéticiennes ! J’étais là face à la villa de Borges et j’enchaînais les interviews. On jouait Dérives au théâtre de San Martin. Et je me souviens avoir passé beaucoup de temps à parler psychanalyse avec les journalistes. Je crois que Buenos Aires compte

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le plus grand nombre de psychanalystes au monde. Au point qu’un des quartiers de la ville porte le nom de Freud. Certains y voient un contrepoids à l’influence de la religion… Les Argentins ont découvert Freud très tôt. Comme ils ont découvert Proust, Ibsen, Strinberg… Les spectacles de la compagnie y ont toujours suscité un grand intérêt. Peut-être parce que, pour moi, le théâtre est aussi le lieu de l’inconscient et que les choses s’y enchaînent comme dans un rêve. n Buenos Aires est en effet une grande capitale culturelle. Avec une culture très riche qui tient bien sûr au brassage de l’Histoire et dont les Argentins sont très fiers. À Buenos Aires se trouve l’un des plus grands opéras du monde, le Teatro Colon, mais on ne compte pas le nombre de théâtres du côté de l’avenida Corrientes. On est aussi dans la ville

de Carlos Gardel et dans la capitale du tango. C’est là qu’il est né. On a passé, là-bas, des soirées dans des lieux étranges et étonnants. J’ai le souvenir d’un endroit absolument incroyable. Un lieu qui regroupait à la fois un très grand restaurant, une immense salle de billard et, bien sûr, une salle de bal où on dansait le tango dans les règles de l’art jusqu’au bout de la nuit. Et, dans cet endroit-là, un peu à l’écart, il y avait un espace où les gens pouvaient dire de la poésie… Je me souviens d’un colloque, organisé au Pérou, et réunissant des universitaires sud-américains. Là, j’ai pris conscience des tensions qu’il pouvait y avoir entre ces différents pays. Les Argentins y sont perçus comme des gens un peu snobs, trop fiers… Une chose est sûre, il y a une vraie curiosité des Argentins pour notre culture et on la

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retrouve complètement à Buenos Aires. Je suis toujours en contact avec l’université de San Martin et nous avons quelques projets que nous espérons mener à bien. n Et on trouve aussi, en France, de nombreux artistes argentins. Ariel Goldenberg, Alfredo Arias… L’autre image très forte que je garde de la ville, c’est le football. C’est l’autre religion de l’Argentine. Ce n’est pas forcément mon truc mais assister à un match entre Boca Juniors et River Plate, c’est absolument incroyable. Ici, on connaît Diego Maradona et quelques autres mais, là-bas, c’est religieux, c’est phénoménal. Les stades sont des cathédrales. Vous vous retrouvez dans une tribune et vous assistez à un spectacle hallucinant. Autant dans les tribunes que sur la pelouse. À grand renfort de drapeaux et de banderoles, les supporters y organisent de véritaPA G E 0 7 2 / 1 0 0

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bles chorégraphies. D’immenses toiles montent et descendent des tribunes au point de les recouvrir en entier. On crie, on chante, on s’agite beaucoup. Tout cela est remarquablement organisé. Jusqu’à la sortie du stade où deux cordons de policiers séparent les flots de supporter des deux équipes car, bien entendu, c’est un peu chaud… n Mais l’Argentine, c’est aussi un continent. En février, je pars pour animer un master class organisé par l’université San Martin avec des comédiens, des danseurs en Patagonie… Un truc incroyable dans une région que j’ai hâte de découvrir. Au bout du compte, Buenos Aires, j’en suis revenu frustré. Alors, je m’y arrêterai plus longuement avant de revenir vous raconter tout ça. n

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Bienvenidos « Don’t cry for me… » Certes, Buenos Aires n’est pas l’Argentine mais que serait l’Argentine sans Buenos Aires ? La capitale serait en voie de détrôner Barcelone au hit parade des villes à vivre. Parce qu’elle bouillonne, cette mégalopole de plus de 11 millions d’habitants. Quand s’éteignent les clameurs des stades, c’est le tango qui mène la danse dans le quartier de San Telmo. Cartes postales

S’y loger

événements

Buenos Aires revendique haut et fort d’avoir vu naître le tango. Au risque de froisser Montevideo. Carlos Gardel et Astor Piazolla sont, ici, des dieux. Ceux du stade, eux, ont rendez-vous à la Bombonera, le stade de Boca Juniors où flotte toujours le souvenir du grand Diego. Buenos Aires, c’est plus d’une quarantaine de barrios (quartiers) dont le plus ancien, San Telmo, avec ses maisons de style colonial, est un décor de carte postale. Même si la palme revient à la Boca avec ses maisons de bois peint et de zinc aux couleurs éclatantes.

Nombreux petits hôtels ou pensions au cœur de la ville. Parmi les bons plans routards : La Casa Fitz Roy, (www.lacasafitzroy.com) dans le Palermo Viejo. 10 dollars/nuit en dortoir (4  lits), 40 dollars en chambre double. Autre option : l’hôtel Ibis, à 5 mn de l’avenue du 9 de Julio.

Comme toute l’Argentine, Buenos Aires aime faire la fête. À noter sur l’agenda, en général fin février, l’incontournable Buenos Aires Tango, “le” festival des allumés du tango. Le 9 juillet, la ville comme le pays fête

Y aller Pas facile d’aller au bout du monde (ou presque) pour pas cher. Pas vraiment de solution “routard”. Pas de low cost en effet sur ces longues distances. Au départ de Paris, il en coûte (environ) 850 euros avec la Lufthansa. Les tarifs Air France, eux, vont inciteraient plutôt à rester chez vous. Reste à saisir la bonne “occase” sur le net.

son indépendance (depuis 1816) et le mois d’août est, à lui seul, une grande fête : le Festival de la Luz est celui de toutes les rencontres (encuentros abiertos) entre les artistes et le public. La jeune création argentine s’y donne rendez-vous.

s’y restaurer En Argentine, pays de la pampa, le bœuf y est roi. Impossible d’échapper au rituel de la parrilla, ce grill posé sur la table sur lequel la viande termine sa cuisson. L’un des plats de base (et l’un des moins chers) est la milanesa, une fine escalope légèrement panée. La cuisine a aussi pris les couleurs des immigrants. À l’image du dulce con leche, sorte de confiture de lait incontournable au moment du dessert, les prix sont restés doux. La carte des vins, elle, est là pour nous rappeler que l’Argentine est le 6e producteur de vin au monde. Cabernet, sauvignon, chablis s’épanouissent là-bas aussi.

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teatro colon

Circuit Kostar Buenos Aires se laisse volontiers apprivoiser. À pied, en collectivo (bus) ou en taxi (pas très cher)… Pour aller de San Telmo, quartier des antiquaires et du tango, au cimetière de Recoleta, par exemple, où repose Eva Peron après un passage à la Boca pour prendre quelques photos. La ville, qui veut donner le ton à son grand salon de la mode en novembre et la jeune création, se lance à l’assaut d’anciens quartiers très populaires, comme Puerto Madeiro, l’ancien quartier des docks ou le quartier de Palermo Soho. Sans se déguiser en gaucho, il est difficile de résister aux nombreux articles de cuir de belle qualité et tout à fait abordables. n

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AlAin Juppé /// ChristiAn fennesz & seAn O’hAgAn /// Kill the YOung /// pedrO iturrAlde /// linA sAneh /// JeAnne MOrOdJ /// JOris lACOste /// BOrdeAux 2013 ///

La clé des champs urbains en Gironde / n°35 / Nov 07 / Gratuit La clé des champs

urbains en Gironde

/ n°35 / Nov 07 / Gratuit

Kostar donne carte blanche à un de ses homologues. Après Looc (madrid), dif (lisbonne), Wonderland (copenhague), NUDE (LONDRES), fake (madrid), H magazine (barcelone), Poly et polystyles (strasbourg), spir!t (bordeaux) poursuit la série.

Banlieue (re)Création /// Herman Düne /// renauD Cojo /// Gilles lefeuvre /// CHristian vieussens /// les nouveaux HaBits Du CaPC /// art Brut façon BèGles /// rené sCHérer ///

La clé des champs urbains en Gironde / n°37 / Jan-Fév 08 / Gratuit

Le PIC /// N. MILhé, X. BoussIroN, V. de saINt do /// PatrICk LaVaud /// Fada /// JaCky terrassoN /// JoëL PoMMerat /// XaVIer Leroy /// FaIzaL zeghoudI/// gIaNNI-grégory ForNet /// JeaN-PhILIPPe IBos /// JürgeN geNuIt ///

La clé des champs urbains en Gironde / n°33 / Sept 07 / Gratuit

Bordeaux 2013 /// Bertrand Burgalat /// Jürgen nefzger /// le temps d’aimer /// la saison Culturelle 2007/2008 /// Hervé di rosa /// lire en poCHe /// imagiques ///

“Octobre”, exposition

© Thomas Bardinet / Fondation Raffy - Bruno & Thierry Lahontâa

L’offre ? La clef des champs urbains. Au programme : la création artistique, la scène, le spectacle et la société du spectacle. Le but ? Un peu d’esprit, c’est d’ailleurs son nom. Comment  ? 48 à 64 pages tirées à 24 000 exemplaires tous les mois, format tabloïd, papier journal parce que dans culture il y a « ture » : c’est plus “Octobre”, que exposition Hernandorena, lieu d’art A Suivre, Bordeaux amène leIbaï papier « glacé ». n Où  ? dans la ville de Montaigne, Montesquieu, Mauriac, Ellul, ou encore de l’école de sociologie initié par Durkheim et conduite aujourd’hui par François Dubet. Un terreau, sur lequel rebondit un vivier créatif qui valait bien un journal. Manque néanmoins quelques imaginations aux pouvoirs locaux pour faire détonner le tout. Vous l’avez reconnue, c’est la sœur atlantique : Bordeaux. n

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Ibaï Hernandorena, lieu

d’art A Suivre, Bordeaux

Exposition de Frédéric Desmesure Le Rugby des clochers, Molière-Scène d’Aquitaine

la sélection de spir!t 2 hôtels 2 nouveautés : un palace face au Grand Théâtre, le Regent, où l’on pourra toujours goûter le bar anglais faute de finances pour la nuit, et le Seekoo, iceberg design, légèrement excentré mais le tramway au pied. www.regenthotels.com 05 57 30 44 44 www.seekoo-hotel.com 05 56 39 07 07

4 bars Plus aucun depuis le 1er janvier. En dehors des sentiers battus, à la croisée du cours Alsace Lorraine et de la rue du Pas St Georges, 4 zincs distants de trois pas. Le Balthazar, corner de poche, oldies et électro choisies, l’Apollo, billard de quartier bon enfant, le 491, archétype du bar rock, et l’Azuli pour jeunesse plus frimeuse. © Mickaël Phelippeau

“Octobre”, exposition Ibaï Hernandorena, lieu d’art A Suivre, Bordeaux

© Mickaël Phelippeau

La clé des champs urbains en Gironde / n°34 / Oct 07 / Gratuit

AlAin Juppé /// ChristiAn fennesz & seAn O’hAgAn /// Kill the YOung /// pedrO iturrAlde /// linA sAneh /// JeAnne MOrOdJ /// JOris lACOste /// BOrdeAux 2013 ///

1 visite La CapcMusée n’a plus les ardeurs d’antan, quand il faisait la pluie et le beau temps sur la planète de l’art contemporain. Une nouvelle direction laisse espérer quelques vivacités salutaires. Le bâtiment hôte mérite à lui seul le déplacement. Tout comme le co-locataire, Arc en Rêve, centre d’architecture unique en France. Entrepôt Lainé, rue Ferrère www.bordeaux.fr www.arcenreve.com

1 marché St Michel, au pied de sa flèche (114 mètres) du XVIe. Samedi, alimentation et fringues; dimanche, brocante; lundi, tissus et sape; drouille les autres jours. Autour, par ordre d’arrivée : l’Espagne, le Portugal, le Maghreb, la Turquie, la Roumanie, et l’international des flâneurs. f é v ri e r / mars 2 0 0 8


pedrO iturrAlde /// linA sAneh /// JeAnne MOrOdJ /// JOris lACOste /// BOrdeAux 2013 ///

© Mickaël Phelippeau

La clé des champs urbains en Gironde / n°35 / Nov 07 / Gratuit

“Octobre”, exposition Ibaï Hernandorena, lieu d’art A Suivre, Bordeaux

L’œuvre : bi-portrait ou un prétexte à la rencontre

À LA UNE de spir!t L’artiste : Mickaël Phélippeau Né en 1978 à Nantes. Après un DEA en arts plastiques et un DNSEP à l’Ecole des beaux-arts de Rennes, il suit une formation au C.C.N de Montpellier (2002). Il travaille avec Mathilde Monnier, Alain Buffard, Laure Bonicel, John Scott, Julie Desprairies et beaucoup d’autres. Et poursuit un travail personnel de plasticien/performeur. Il crée avec quatre autres artistes le Clubdes5, groupe de danseurs et chorégraphes.

Revêtir des panoplies de travail qui n’en sont pas toujours, se mettre dans la peau de, pure fiction le temps de, dans le contexte de. Lorsque j’ai entamé ce projet, je le voulais simple et efficace dans son protocole… Au-delà d’un savoirfaire, évocation de codes, de surfaces. L’habit et le cadre font le moine je me dis. Décliner ce protocole au-delà des corps de métier. Frotter ce principe à des corps tout simplement. Au fur et à mesure, j’ai déplacé l’intérêt de ce projet vers la rencontre, l’échange. La photographie est devenue un prétexte à aller vers. http://www.bi-portrait.tk

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par

pierrick sorin

Présenté à Paris, New York, Londres, Tokyo, Buenos Aires, le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Kostar a sollicité l’artiste pour qu’il nous raconte son quotidien de créateur.

Au gré des divers textes rédigés pour ce magazine, j’ai surtout évoqué, me concernant, des voyages, des expositions à Moscou, Naples ou Berlin, des instants émotionnels liés à des spectacles ou à quelques gestes créatifs. De moi-même, j’ai ainsi donné l’image d’un artiste à la vie trépidante, cette image que la presse privilégie, en général, car elle est « accrocheuse » et fait un peu rêver. Et puis, tout le monde y trouve son compte : rédacteur, diffuseur, lecteur et bien sûr « celui dont on parle », qui voit là son aura confor-

c’est une réalité quotidienne assez banale qui occupe une majeure partie de mon temps. tée. n Pourtant, c’est bien une réalité quotidienne assez banale qui occupe une majeure partie de mon temps. Parlons, donc, de ces jours sans voyages, sans événements particuliers. n Lundi 7 janvier. 7h15. Réveil. Un peu difficile, mais bon... ça peut aller. Il y a dix ans je sautais du lit avec davantage de prestance. L’esprit un peu embrumé, je m’interroge sur la cause de cette baisse de régime : L’âge ? Le tabac ? L’alcool ? Une certaine lassitude face à l’existence ? Un mélange de tout ça, sans doute. n 7h 20. Habillage raPA G E 0 7 7 / 1 0 0

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pide. J’enfile ce qui me tombe sous la main. Aucun effort sur le look. Seule me retarde, la difficulté à trouver deux chaussettes qui puissent former une paire un peu cohérente. J’en achète souvent mais elles disparaissent mystérieusement. n 7h30. Petit-déjeuner. Reste d’une blanquette « maison  » en résidence depuis 4 jours dans le frigo. En fond sonore, l’énoncé des derniers attentats en Irak, auquel se superposent les cris d’un Marsupilami. Darius, mon fils de 4 ans, sirote un biberon l’œil rivé sur un dessin animé. n 8h00 : Séance ménage. C’est davantage un rituel qu’une véritable nécessité. Nettoyer, ranger, pour avoir l’impression de maîtriser une relation au monde parfois difficile, pour débuter la journée dans un cadre ordonné qu’on espère propice à de meilleurs performances professionnelles. J’utilise volontiers une sorte de lingette rose que je serre dans ma paume comme un doudou. Je fais gicler, de-ci, delà, mon spray javellisé. n 8h30 : J’emmène Darius à l’école. Occasion de prendre un peu l’air. Comme je travaille chez moi, il arrive souvent que ce soit ma seule sortie. n 8h40 : Ma journée de travail commence. D’abord, « faire le point ». J’ouvre un cahier dans lequel sont notées de multiples petites choses à faire. Relancer l’éditeur d’un DVD avec lequel je dois signer un contrat de saison 0 2 / N U M É R O 0 8

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cession de droits d’auteur. Fixer un rendezvous avec un collectionneur qui doit venir à mon atelier prendre possession d’une œuvre. Effectuer un changement d’adresse sur ma carte grise (à faire depuis juin 2004). Simuler de manière sommaire un projet de dispositif vidéo intitulé « le miroir magique ». Organiser mes prochains rendez-vous à Paris (Cité des Sciences, Théâtre du Châtelet, Jérôme Deschamps, Carole S., patronne d’un restaurant gastronomique, qui voudrait une création dans la vitrine de son établissement...). Racheter des chaussettes épaisses pour l’hiver. n Toutes ces notes s’étalent sur plus de six pages. Je ne sais pas vraiment par quoi commencer. Mes pensées s’égarent de l’une à l’autre. Coup de téléphone : mon expertcomptable réclame un double de ma déclaration de TVA, type CA 3, dernier trimestre

Je passerai bien quelques appels téléphoniques. Mais si j’appelle, je fume. Et comme je ne veux pas fumer trop tôt, je n’appelle pas avant onze heures. 2007. Je raccroche. Je cherche en vain le document. La note « retrouver déclaration TVA » s’ajoute à la liste. n 9h25 : Je passerai bien quelques appels téléphoniques. Mais si j’appelle, je fume. Et comme je ne veux pas fumer trop tôt, je n’appelle pas avant onze heures. Je me lance plutôt dans la rédaction d’une facture pour Libération. J’ai réalisé une série de photos un peu marrantes pour leur supplément mode. Mais, au fait, à l’attention de qui dois-je l’établir ? Vite fait, un coup de fil, sans clope, à Dylan, le directeur artistique, pour avoir la réponse. Il braille dans son mobile, avec un fort accent américain : « Ecute, jè soui ontwain d’attacheille mon Vélib, j’te wapelle dans deux cègondes ». Bip... Dong ! Tiens, un mail vient d’arriver : justement, à propos d’Américain, c’est Scott. Je l’ai chargé de traduire en anglais les textes de mon site web. Je lis : – Pierrick, quand tu écris :

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« J’ai carrément déféqué sur l’objectif de la caméra », est-ce que « carrément » c’est pour dire la forme du caca ou alors plutôt pour dire « sans hésitation »... Je lui réponds tout de suite, ça fera une note de moins à ajouter sur la liste. n Ding ! Dong ! La sonnette cette fois. Il est 11h. Le facteur sans doute. J’ouvre la grande porte de métal. Face à moi, bonhomme et souriant de toutes ses dents, Mr Poulain, conseiller AGF. Comme il voit mes yeux un tant soit peu écarquillés, il demande: « Vous vous souveniez de notre rendez-vous monsieur Sorin ? » Je bredouille une sorte de « oui, enfin... non... mais entrez quand même... ». Au loin mon portable qui sonne. Sans doute Dylan qui rappelle. Tant pis. n Deux heures qu’il est resté, le Poulain, pour m’expliquer qu’en tant que travailleur indépendant j’avais tout intérêt à souscrire un Plan Epargne Retraite. Souvent j’opinais du bonnet sans même l’écouter, je pensais à autre chose, j’imaginais un dispositif vidéo, pour une exposition prochaine, un système d’illusion visuelle qui donnerait au visiteur l’impression de recevoir le contenu d’une poubelle sur la tête. Poulain, quant à lui, attaquait le chapitre des réductions fiscales. n 13h00 : Je grignote rapidement. Jamais trop faim à midi. Carottes râpées en barquette. Je dresse, en mastiquant, le bilan de la matinée : je n’ai pas avancé d’un iota sur quoi que ce soit. n L’après-midi se déroule selon une logique assez similaire. Réponse à des mails qui entraînent des questions en retour, lesquelles provoquent des réponses qui... etc. Ce n’est qu’après le dîner, et après avoir raconté à Darius une passionnante histoire de Papy Péchou – qui moi-même m’a plongé dans une semi-torpeur – que j’entame un travail un peu plus créatif. Je simule, dans l’atelier, un dispositif visuel : un « miroir magique ». Celui qui s’y mire verra des pustules apparaître sur sa peau et sa tignasse prendre feu. J’aboutis à un résultat pour le moins affligeant. J’abandonne. Il est plus de minuit. Dodo. On fera mieux demain. n n n


la difficulté à trouver deux chaussettes qui puissent former une paire un peu cohérente.


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Photo Sandrine Tardif

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fevrier / mars 08

1 euro pour appeler juliette / verone


expos La mode fait son cinéma Trente robes et costumes portés par les plus grands noms du cinéma ainsi que quatre-vingt gouaches originales des plus grands créateurs d’hier et d’aujourd’hui s’exposent au grand jour. Sensibilité, rêve et glamour sont au rendez-vous.

Jusqu’au 31 janvier, musée du textile, Cholet

Erwin Wurm Absurde et étonnant, le travail de l’artiste défit les règles et les habitudes de la sculpture. Détournement d’objets du quotidien, vidéo, dessin, photographie, les œuvres-objets de Wurm auraient-ils donc une âme ?

Jusqu’au 16 mars, Lieu Unique et Hangar à bananes, Nantes

Christelle Familiari Christelle Familiari est une artiste qui questionne la relation intime qui se tisse dans la construction de soi et dans la relation à l’autre. Au sol, 3 tonnes d’argile constituent un paysage ponctué de sculptures « Flasque(s) » ayant l’apparence trompeuse de formes molles.

Jusqu’au 24 février, la Criée, Rennes

Anne Durez Après un long séjour passé dans les terres inhospitalières du Pôle Nord, l’artiste plasticienne, Anne Durez, témoigne de son aventure au travers d’un parcoursexposition qui fera fondre le spectateur… Jusqu’au au 1er mars, Galerie Puits de lumière, Rennes

Jiro Nakayama De formation scientifique, cet artiste fabrique des dispositifs simples et minimaux afin d’étudier la perception que nous avons de la réalité du monde. Une exposition qui déjoue notre relation aux présupposés et dont le résultat n’est pas prévisible.

Jusqu’au 16 mars, Chapelle du Genêteil Centre d’Art Contemporain, Château Gontier

La mythologie de l’Ouest dans l’art américain 1830-1940 : quoi de neuf à l’Ouest ? De la conquête de nouveaux territoires à l’émergence d’un art américain en passant par l’ethnographie et le romantisme, c’est à la découverte d’un art inconnu que nous invite cette expo. Du 13 février au 18 mai, musée des beaux-arts, Rennes

Psycho Au travers de sculptures et d’installations, le spectateur explore les lieux et se crée sa propre histoire du « château ». L’artiste BenoîtMarie Moriceau intervient sur l’espace et l’architecture, pertube la structure et les espaces préexistants, et donne une nouvelle circulation, un nouveau sens à cet espace.

Jusqu’au 26 janvier, Galerie 40mcube, Rennes

Francis Limérat Exposition de dessins et d’encre sur papier de l’artiste Francis Limérat. D’Hanoï au Vietnam en passant par le Cambodge, autant de paysages, de fragments graphiques reconstitués qui émergent de ces lavis ou de ces traits de crayons. Jusqu’au 27 janvier, au musée des Beaux-arts, Angers

Thierry Froger Un clin d’œil au film L’année des méduses. L’artiste présente des installations qui sont autant de pièges visuels. Images arrêtées, saynètes animées… les œuvres hantent l’ensemble du musée.

Jusqu’au 13 avril, musée de l’Abbaye de Sainte-Croix, Les Sables d’Olonne.

Reflets d’art L’occasion de découvrir ou redécouvrir les créations artistiques et les actions menées lors de la manifestation « Étangs d’art : de l’art sur des étangs » au pays de Brocéliande en juin dernier. Jusqu’au 31 janvier, aux archives départementales d’Ille-et-Vilaine

Kiosk (XXI) Éditeur et designer, Christoph Keller a constitué une collection de 6 000 projets d’édition indépendants dans le domaine de l’art, du design et du design graphique contemporain. L’objectif : présenter une vue globale des activités éditoriales indépendantes dans le monde. Du 24 janvier au 29 février, Galerie Art et Essai, Université Rennes 2

Ma musée L’artiste François Morellet s’installe dans le patio du Musée des Beaux-art et transpose en trois dimensions une peinture de la série des « Lignes au hasard » de 1975. Des lignes comme des couloirs, d’imposantes surfaces blanches qui invite le spectateur au cœur d’une œuvre unique. Jusqu’au 4 février, Musée des Beaux-Art, Nantes

Thierry Froger Médusant Thierry Froger aime les images et les clins d’œil. L’hiver des méduses renvoie bien sûr au film qui, lui, nous parlait d’un été plutôt glaçant. L’artiste aurait-il cédé au pouvoir du monstre marin ? Ou serait-il lui-même cette Méduse de la mythologie dont les yeux grand ouverts étaient l’arme la plus redoutable ? C’est en effet notre regard que guette et provoque l’artiste tout au long d’une exposition qui le voit hanter l’ensemble du musée. Alors qu’il a présenté ses travaux un peu partout, en France comme à l’étranger, c’est la première grande exposition personnelle à lui être consacrée. Photogra-

phies, vidéos, montages d’images : le travail renvoie, dans une présentation « artisanale » et fragile revendiquée, à des souvenirs de cinéma. Non pas au film des années 80 mais aux balbutiements et aux recherches des débuts du 7e art. Aux images de Murnau, Epstein, Dreyer… Depuis les combles jusqu’aux réserves, Thierry Froger peuple ainsi le musée de fantômes. Nous prenant au piège d’un univers troublant sinon inquiétant et en même temps plein de poésie. n VB n Thierry Froger, musée de l’Abbaye Sainte-Croix, Les Sables d’Olonne



expos Enna Chaton Enna Chaton est une “cueilleuse de corps et de mots”. La vidéaste et photographe a invité des hommes et des femmes à poser nu, seul ou à plusieurs. Le résultat : une œuvre originale où voyeurisme et scandale n’ont pas leur place. Du 3 février au 8 mars, galerie RDV, Nantes

Fanny Alloing Pour cette installation intitulée « À l’intérieur », l’artiste présente, dans les espaces de circulation et dans la galerie blanche, ses photos et moulages des corps de danseurs rencontrés la saison passée à Onyx. Jusqu’au 2 février, espace culturel Onyx, St Herblain

Marie-Jo Lafontaine À partir de ces œuvres textiles de la fin des années 70, l’artiste belge propose la mise en espace d’un parcours autour du monochrome, du rythme et du volume, qui interroge avec force l’ambiguïté des comportements humains, de la société et de son devenir.

jusqu’au 13 avril, musée des beaux-arts, Jusqu’au 18 mai, musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine, Angers

La folie des grandeurs Comment imaginer le pavillon de jardin de demain ? C’est la question que pose, très sérieusement, l’expo réalisée par le CAUE de la Sarthe dans le cadre du festival Petites machines à habiter. Le pavillon de jardin, nouvelle « folie » du XXIe siècle ?

Jusqu’au 22 février, Maison de l’Architecture, des territoires et du paysage, Angers

Doubles pages Dans le cadre de l’exposition Kiosk, présentation d’une sélection photos de livres d’art contemporains opérée par une cinquantaine de designers graphiques internationaux.

Du 24 janvier au 29 février, Galerie du Cloïtre, Rennes

Chrystèle LerisseJean Champigné Les deux artistes ont choisi la photographie. Chistelle Lerisse, dans une démarche radicale, réinvente le réel en prenant la lumière de vitesse. Jean Champigné, lui, a capté les abandons et les mutations de son environnement à Fromentine.

Jusqu’au 16 février, Artothèque d’Angers.

Plumes rebelles Un salon du livre humaniste et citoyen à l’initiative d’Amnesty International. Présentation de revues, maisons d’édition, textes… Au rendez-vous, des romanciers, dessinateurs, éditeurs, réalisateurs…

2 et 3 février, Halle Martenot, Rennes

Virginie Paicheler L’artiste se joue des techniques pour une approche ludique de ses contemporains. Photo, dessin, illustration, graphisme… Virginie Paicheler travaille (aussi) pour des livres pour enfants. Jusqu’au 12 février, librairie Les enfants terribles, Nantes

Dominique Petitgand L’artiste présente « Je », une installation sonore qui explore les possibilités du langage. Au sol, quatre haut-parleurs pour quatre voix qui racontent ce que ces personnes sont en train de faire. Du 11 février au 14 mars, Centre culturel Colombier, Rennes

Stéphane Pauvret Plasticien et scénographe, Stéphane Pauvret intervient à la croisée de plusieurs champs artistiques. Ses

installations, ses propositions sont un jeu de va et vient entre médiums et supports. En même temps qu’il interroge notre regard sur le “spectacle” de la cité.

Jusqu’au 24 février, Frac des Pays de la Loire, La Fleuriaye, Carquefou

L’art de rien Photos, vidéos, performances… la jeune création contemporaine (Éric Rautureau, Julie Gayet, Amandine Poirier, MarieLaure Dupont, Violaine Paul Hazard…) investit le centre d’Angers. Thématique : des individus dans la ville. Infos : lartderien.over-blog.fr

8, 9 et 10 février, centre d’Angers.

I.S.B.N. Une sélection d’éditions d’artistes et d’art imprimé. Un événement proposé par la galerie Aperto de Montpellier.

Du 31 janvier au 21 février, L’endroit galerie, rue Quineleu, Rennes

XXIe ateliers internationaux Dans le cadre d’un partenariat avec le collectif HUB qui réunit des artistes, des musiciens et des plasticiens, Julien Quentel présente ses créations sonores.

Jusqu’au 17 février, FRAC des Pays de la Loire, à Carquefou

Emmanuel Pérat Artiste modèle « Le danger vient de l’œil qui regarde. Ce qui est vu est toujours autre chose que ce qui est montré. Emmanuelle Pérat le sait, qui nous tient à distance par un jeu de lignes géométriques. » Michel Luneau connaît bien Emmanuelle Pérat. Lauréate du prix de la Femme artiste du National museum of women in the arts de New York, en 2005, l’artiste a, à 22 ans, le Prix de l’Académie des beaux-arts de Paris des mains de Vladimir Velickovic. « Celui-ci savait non seulement transmettre sa passion du dessin, il avait la force de montrer en l’homme les plaies ouvertes, les ravages de l’être en abyme. Emmanuelle en

a retenu la leçon dans son univers qui, aujourd’hui, ne doit rien à personne. La géométrie dans ses portraits n’est là que pour donner le mouvement à l’immobilité, et le pastel sec sur toile, que pour confondre peinture et sculpture… » Et Michel Luneau qui a vu « grandir » Emmanuelle Pérat d’ajouter : « Partie de l’éclair de l’intime dans ses dessins de jeunesse, Emmanuelle Pérat est devenue suprêmement humaine parce que maternelle. » n Emmanuelle Pérat, jusqu’au 23 février, galerie du Grand T à Nantes et Centre d’art contemporain de la Rairie, Pont-Saint-Martin. catalogue éditions joca seria


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spectacles Nuits Zébrées Le team Radio Nova déboule en ville avec dans ses flightcases : Cocosuma, Fo­ rei­gn Beggars, Junesex et le gang Dub Pistols. 25 janvier, L’Olympic, Nantes

Micronologie Aperçus lors des dernières Trans, les quatre Rennais de Micronologie décoiffent avec leur hip hop’n roll old school. 25 janvier, Mondo Bizarro, Rennes

Anti-Plastik Radio Campus Rennes est à l’origine de l’Anti-Plastik party. Deux salles, deux ambiances pour une nuit décomplexée, électronique et électrique. Le Dj floor accueille la crème de la scène électro rennaise, le main floor voit défiler les surexcités dDamage, un dj set forcément dark et puissant de Blackstrobe ou encore la power pop énervée des Pony Pony Run Run. 26 janvier, MJC Antipode, Rennes

Julia Miguenes De Broadway au tango d’Astor Piazzola, cette chanteuse lyrique de talent, offre au public un concert à la croisée d’univers musi-

caux très différents.

27 janvier, Théâtre 900 du Quai, Angers

Premiers plans Ils sont nombreux à avoir fait leurs premiers pas cinématographiques, sinon leurs premiers plans, à Angers. Le festival poursuit son défrichage et son déchiffrage du cinéma européen. Au programme de l’édition 2008, une intégrale Alain Resnais et un hommage à Jeanne Moreau pour ses 60 ans de cinéma.

jusqu’au 27 janvier à Angers

The long life Cinq jeunes acteurs se métamorphosent en vieillards dans un appartement communautaire de l’ancienne URSS. Un back to USSR cocasse et cruel.

Du 28 janvier au 1er février, Théâtre Universitaire, Nantes

Le Pélican La vengeance posthume d’un père qui révèle à ses enfants, au moyen d’une lettre découverte par hasard, le visage proprement hideux de leur mère.

Du 29 au 31 janvier, Le Grand T, Nantes

La folle journée Pour cette nouvelle édition, la quatorzième, Schubert et ses amis (de Beethoven à Salieri) seront au programme du rendez-vous bigger than life de tous les amateurs de musique classique.

Du 30 janvier au 3 février, Cité internationale des Congrès, Nantes

Arno Gonzales Don’t dance with Arno Gonzales. Même pas un peu ? Bon allez si. Depuis, le début de l’année, le dj à l’origine des soirées Modern mixe en solo. Toujours électro. Toujours détendu. 31 janvier, Memphis Belle, Angers

Enjambe Charles Des arts plastiques à la musique, en passant par le cabaret, Sophie Perez a le don de donner l’illusion du désordre. Un théâtre insolent et libertaire, angoissé et rageur et d’une extravagance sans nom… Un joyeux bordel en sommes. 31 janvier, 1er février, NTA, Angers

Sefsaf Chanteur du groupe Dézoriental, cet auteur, compositeur et interprète, invite le public à un voyage

sur les terres d’Algérie, et transmet avec poésie son amour pour la Kabylie.

31 janvier, Onyx La Carrière, Saint-Herblain

Même pas seul ! Un duo dansé, joué avec une infinie délicatesse, une violence contenue, une sensualité évidente... Une télé, quelques frites, le bruit du Carnaval dehors, et un couple qui se perd... 31 janvier, théâtre des Ursulines, Château-Gontier

Aglagla Festival #4 Nouvelle édition du festival éclectique et électrique. Coup de cœur pour le duo pop folk intimiste Cocoon qui avec son My friends all died in a plane crash a été le surprise de la fin 007. 31 janvier, 1er et 2 février, Mûrs-Érigné, Angers

La révolte des mannequins À l’invitation de l’Institut International de la Marionnette de Charleville-Mézières, la compagnie du Royal de Luxe poursuit son drôle de feuilleton entre arts de la marionnette et arts de la rue, dans les vitrines de la belle endormie. Ouvrez l’œil ! Du 1er au 9 février, Nantes

© dave chameleon

Open arts Ponctuation cirque En février, le Quai fait son cirque. Une ponctuation qui se met en quatre. À l’affiche en effet quatre spectacles pour illustrer la diversité des arts du cirque. Des arts qui se frottent à la musique et à la chanson, qui flirtent avec la chorégraphie, draguent côté cabaret et défient les lois de la gravitation. C’est ainsi que Denis Péan (Lo’Jo) se retrouve au milieu de la piste et de jeux de mains qui ne sont pas vilains, que la compagnie Anomalie se joue de tout ce qui lui tombe sous la main à nous faire croire que les objets inanimés ont aussi une âme, que Gilles Defacque invite le public au Mignon Palace peuplé de personnages improbables et que le trio du Cirque Aïtal sort plus d’un numéro de son chapeau au risque de se prendre une casquette ! Bref, une Ponctuation de grand art où le public familial devrait être à la fête. Et pour qu’elle soit totale, Gilles Defacque prépare une “journée surprise”, le dimanche 24 février. Et ce ne sera (forcément) pas triste. n vincent braud n DU 18 FÉVRIER AU 1ER MARS, LE QUAI, ANGERS


PIERRE LAPOINTE en concert au Piano’cktail

Vendredi 14 mars 2008 Dandy canadien poético singulier www.pianocktail.fr

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spectacles USJA Carquefou/ AS Nancy Lorraine Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine. Après avoir tapé Gueugnon, les footballeurs amateurs de l’agglo nantaise peuvent bien, en 16e de finale de la Coupe de France, se faire les pensionnaires de ligue 1. 2 février, Stade Moulin Boisseau, Carquefou

Kitsuné Label Night Gildas & Masaya, label directors de Kitsuné, proposent à coup sûr la soirée la plus branchaouis du trimestre. Le double messieurs est accompagné de Guns N Bombs et d’Autokratz. Électro, déviant et pointu ! 2 février, Ubu, Rennes

Arrêts de jeu Pierre Rigal revient sur le mythique France/Allemagne de 82. Un spectacle mettant en lumière de la gestuelle sportive. À côté, le coup de boule de Zidane, c’est du Kamel Ouali. 5 et 6 février, Théâtre Jean-Bart, Saint-Nazaire

Buck 65 L’ancien membre de l’écurie hip pop d’Anticon laisse son costume de crooner au vestiaire. Buck 65 revient à ses premiers amours : un hip hop blanc et libre.

6 février, L’Olympic, Nantes 7 février, Fuzz Yon, La Roche-sur-Yon

The missing season Duo pop folk marchant dans les pas de Will Oldham.

7 février, Le Jardin Moderne, Rennes

Le cirque des mirages Un cabaret-théâtre expressionniste, sombre et drôle à la fois, avec des textes poétiques, livrés par un chanteur et un pianiste inspirés.

7 et 8 février, La péniche spectacle, Rennes

French Cowboy Dans le cadre de La nuit de l’alligator, le folk rock crade et mélancolique du French Cowboy croisera le fer avec le rock psyché des Willowz et les énervés du bulbe de Bob et Lisa BellRays. 8 février, Le Chabada, Angers

Eclectism is not a crime Elysse est adepte du grandécart musical. Le Very Bad Kid joue du hip hop à la musique électronique.

7 février, théâtre 400 du Quai, angers

8 et 23 février, 7 et 21 mars, La Calle, Nantes

La Reine des neiges Le Teatro Kismet Opera revisite les contes d’Andersen. Faisant appel à des numéros de voltige de toute beauté, les comédiens et danseurs peuplent la scènes d’images oniriques.

Week end Trois jours à la découverte de la scène des insolites et des inclassables. Danse, théâtre, musique, littérature, arts plastiques, cirque, B.D… Tous les arts sont conviés à la fête.

7 février, piano’cktail, Bouguenais

DR

Kamilya Jubran Née en Israël de parents palestiniens, installée aujourd’hui en France, la jeune femme propose un oud jazz électro.

Du 8 au 10 février, Lieu Unique, Nantes

Folle journée 2008 Schubert et compagnie La Vienne du XVIIIe siècle est vraiment la capitale européenne de la musique. Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert… Les uns voyagent beaucoup. Un seul, Schubert, passe pratiquement toute sa vie en Autriche. Bien que mort à 31 ans, le compositeur laisse un catalogue de plus de 1 000 œuvres. Et sa musique est sans doute celle qui a le plus influencé celle du XIXe. n Cette nouvelle édition de la Folle journée – qui rayonne en Région des Pays de la Loire (de Challans à Saumur en passant par la Roche-sur-Yon, Saint-Nazaire…) – nous présente “Schubert dans tous ses états”. La Cité des Congrès de Nantes se transforme en véritable cité de la musi-

La Edad de Oro Israel Galvàn dépouille la danse flamenca et offre un spectacle audacieux. Entre démesure et retrait, virtuosité et sobriété, lenteur et fulgurance, c’est avant tout le magnétisme animal qui brûle les planches… Olé ! 8, 9 février, Le Triangle, Rennes

Travelling Depuis 1990, Travelling fait rimer ciné et cité. Cette année, direction Buenos Aires et un siècle d’Histoire (19152007). Côté compétition, Travelling met en avant les courts métrages francophones et s’ouvre aux courts métrages internationaux jeunes et tout public.

du 9 au 19 février, salle de la Cité, Cinéville, TNB… à Rennes.

Les Diablogues Jacques Gamblin, François Morel et toute la folie langagière de Roland Dubillard dans une mise en scène d’Anne Bourgeois. Des dialogues savoureux pour un bonheur de théâtre comique !

Du 11 au 15 février, Le Grand T, Nantes

que. Concerts à tous les étages pour entendre des œuvres de Schubert, bien sûr, mais aussi Beethoven, Hummel, Rossini, Montovani… avec des orchestres, des chœurs, des ensembles, des solistes de très grand talent. L’ensemble Les siècles, sous la direction de FrançoisXavier Roth, le Chorus Musicus Köhn, le Quatuor Prazak, Boris Berezovsky seront ainsi au rendez-vous. Tout comme le Renegades Steel Orchestra. Schubert version caribéenne ? Folle, vraiment, cette Journée. n vincent braud n DU 25 AU 27 JANVIER, EN RÉGION DU 30 JANVIER AU 3 FÉVRIER, CITÉ DES CONGRÈS, NANTES



spectacles Convergence 1.0 Ce projet propose d’aller au fond du jonglage, détournant les règles les plus strictes de l’espace, de la gravité et du temps. Une expérience unique de création mêlant le jonglage à l’image numérique. 12 février, Les Ondines, Château-Gontier

Le palais des fêtes L’histoire épique et tragique d’une Geisha prise entre tradition séculaire et modernité. Une œuvre étourdissante et violente sous le règne du mensonge, de l’hypocrisie et du paraître. 12, 13 février, Théâtre Jean-Bart, Saint-Nazaire

Tomer Sisley Get up, Stand up pour la belle gueule du one man show. Qui, actuellement, est plus drôle que Djamel Debbouze. Et cela n’a rien à voir avec le fait que ce dernier soit avec la bomba cathodique Mélissa Theuriau.

13 février, Palais des Congrès, Le Mans 14 février, Cité Internationale des Congrès, Nantes 15 février, Ponant, Rennes

Titof Titoff (s’)affiche métrosexuel. L’humoriste nous tend le miroir de notre quotidien. De petits riens, il fait des histoires. Avec talent et

poésie. De l’époque où, du côté de Marseille, il se faisait les dents dans les bars et cafés-théâtres, il a gardé le goût du stand-up et de l’échange avec le public. Et s’il joue au playboy, c’est pour en rire. Naturellement.

le 14 Février, Théâtre de la Fleuriaye, Carquefou

Sun Ra Arkestra Feu Sun Ra peut reposer en paix. Ce collectif, dirigé aujourd’hui par le saxophoniste Marshall Allen, n’a rien perdu de son énergie légendaire. Un funk céleste et un free jazz so… groovy ! 14 février, Lieu Unique, Nantes

Rafale Julien Henry et Marc Aumont, têtes pensantes du binôme Rafale articulé autour d’une basse et de machines, font du rock pour clubbers. Explosif et impeccable pour claudiquer sur le dancefloor. 14 février, 1929, Rennes

Hrsta Attention événement ! Le membre fondateur du Godspeed you !, Black emperor, vient présenter son side-project. Plus folk. Mais toujours autant apocalyptique. 14 février, MJC Antipode, Rennes

Festival Cable# Depuis 4 ans, l’asso Cable# est la spécialiste des soirées transgenres. Aujourd’hui, place au festival. Trois soirées pour découvrir les musiques expérimentales sous toutes ses formes. En présence, entre autres, de Noël Akotché, d’Andy Moor et de Jean-Louis Costes.

14 au 16 février, Blockhaus DY10, Barakason, Fichtre, Nantes

Poni Hoax La bande des cinq fantastiques de Poni Hoax puise dans la mélancolie des 80’s pour construire des pièces sonores complètements folles et magnétiques. 15 février, L’Ubu, Rennes

Moderne Factory #3 Toujours la même recette électro cool pour le cocktail Modern. Pour cette première soirée de l’année, le clubber en sneakers transpirera sur les beats de Chaim, star montante de Tel Aviv. 15 février, le Chababda, Angers

Dirty Three/ Percevalmusic/ Komandant Kobra Pour le rock religieux de Percevalmusic et pour celui tranchant de Komandant Kobra. Mais surtout pour la musique atmosphérique

et rageuse de Dirty Three, trio australien conduit par le Bad Seeds, Warren Ellis.

16 février, VIP, Saint-Nazaire

Cet enfant Cette pièce est la première des trois œuvres de Joël Pommerat. Un travail tout en clair-obscur qui met en lumière la cruauté des liens familiaux.

Du 19 au 21 février, Théâtre universitaire de Nantes.

Daou Deod Daou Deod est une performance poétique et sonore d’Ana Igluka. Pour cette date, la performance est présentée en version six guitares, deux voix et diaporama. En présence de Enregistré par Steve Albini et la Princesse Nonne.

22 février, Centre culturel La Bernardière, Saint-Herblain

La route du rock, collection hiver Comme si la collection été ne suffisait plus, La route du rock s’est mise en tête de nous habiller pour l’hiver. En 2008, toujours de la haute couture : Vic Chesnutt au grand complet, The Raveonettes, Caribou, Le Loup… Allez les enfants du rock, on file voir la mer !

22 et 23 février, Saint-Malo

LE LOUP Animal collectif Un an après leur premier concert au Velvet Lounge de Washington, la colonie Le Loup arrive en France. La bande à Sam Simkoff n’a de français que le nom. Pour le reste, Le Loup, cinq garçons à la cool et deux filles plutôt mimis, respecte le cahier des charges de l’indie rock ricain des années 00. Celui qui désape la pop pour mieux l’habiller d’un patchwork de couleurs aveuglantes. Le Loup ? C’est comme si Sufjan Stevens chantait dans Animal Collective. Ces kids n’ont pas leur pareil pour composer des mélodies entêtantes et sautillantes. Pour preuve, ce We are gods ! We are wolves ! Tube d’une surprise party où pour un flirt avec elle, on ferait n’importe quoi. n AB n 23 février, Route du rock collection hiver, Saint-Malo 24 février, 6 par 4, Laval 6 mars, Pôle étudiant, Nantes


Nervous Kid En pleine tournée européenne, le duo guitare/batterie italien et son noise rock font escale dans le troquet qui a vu passer You say party ! We say die ! (si si !!) 23 février, Spoutnik Bar, Nantes

Queens of the stone age Les reines de l’âge de pierre ne sont pas des filles faciles. Pour les emballer, il faut aimer la bière, le whisky sans glace, le métal on the rock et les poils. 3 mars, La Trocardière, Rezé

Ice François Verret monte Ice . Une écriture scénique inspirée de l’œuvre éponyme de la grande voyageuse anglaise et héroïnomane Anna Kavan. Du 3 au 6 mars, TNB Vilar, Rennes

Le Roi d’Ys Cette légende bretonne s’impose par la richesse et la profondeur de la musique d’Édouard Lalo. La puissance romantique au service d’une ville éternelle… Ô « Ys » !

3, 5, 7, 9 mars, opéra de Rennes, Rennes

The rake’s progress D’après l’œuvre d’Igor Stravinsky The rake’s progress est un opéra, baroque, actuel, un pamphlet musical puisant aux sources du lyrique, et de la musique classique.

4, 6, 8 mars, Grand Théâtre, Angers

La maman bohême et Médée Un diptyque à l’humour corrosif en hommage au féminisme. Deux pièces écrites par Dario Fo et Franca Rame, mise en scène par Didier Bezace. Du 4 au 7 mars, théâtre 400 du Quai, Angers

Gênes 01 Le récit-témoignage de Fausto Paravidino, et la mise en scène épurée de Stanilas Nordey, pour une pièce civique et politique aux allures de tribune, qui dénonce avec vigueur les événements en marge du G8 de Gênes. 5, 6, 7 mars, Lieu Unique, Nantes

En Aparte Une invitation à découvrir le beau, le poétique, le ludique dans l’univers le plus commun : notre quotidien. Un voyage au pays de tous les jours, une exploration de la routine qui éclaire enfin chacune de nos actions

comme un événement unique.

7 mars, Théâtre des Ursulines, Château Gontier

Big Blues Eyes Une petite fille, une mère, et une grand-mère. Trois générations de femmes racontent l’histoire d’un crime, et dévoilent peu à peu le secret de cette tragédie. 8 mars, Onyx La Carrière, Saint-Herblain

James Blunt Hey les pucelles ! Y a le beau gosse de la pop chamallow qui vient chanter. Trop cool, non ?

12 mars, Zénith Nantes Métropole, Saint-Herblain

C’est bien d’être ailleurs aussi « Faire semblant de chercher un objet précieux, de petite taille, que vous auriez perdu au sol ». Tel est le concept de David Rolland qui s’amuse à mettre en scène le public. Une manière comme une autre de communier avec douceur et dérision. 12, 13 mars, le Manège Grand R, La Roche-Sur-Yon

Festival du cinéma espagnol Plus de 50 films (fictions et documentaires) puisés parmi les dernières productions du 7e art espa-

gnol, une section « prima opera » pour découvrir les premières œuvres de jeunes réalisateurs, une rétrospective des prix Goya depuis 2000… mais aussi des rencontres avec des réalisateurs et stars du grand écran, des débats, des soirées spéciales…

Du 12 au 25 mars, cinéma Katorza, Nantes

HUB.ConneXIon.01 Le laboratoire sonore du collectif Hub invite le Subutex Social Club, Puanteur Crack et Xnoybis-Sludge. Pour une soirée extrême, noise, doomhardcore et hardocre. 15 mars, Pannonica, Nantes

Voyage en grande garabagne La compagnie « la lune vague » met en scène Henri Michaux. Une exploration de la nature humaine qui fait voyager dans des pays imaginaires d’une effrayante beauté. 17, 18 mars, Salle Vasse, Nantes

Nosfell Le saltimbanque punk et tatoué revient avec son univers barré et fascinant.

18 mars, Théâtre municipal, Rezé

© Quentin faucompré

FESTIVAL [sonor] #3 L’oreille en coin La radio comme vous ne l’avez jamais vue. Tel est le leitmotiv de l’asso Histoires d’ondes et de la radio curieuse Jet Fm, les deux entités activistes et à l’initiative de ce festival dédié aux écoutes sonores et radiophoniques. Au programme : des causeries (le journalisme à Radio France…), des films (Chomsky et compagnie…), une carte blanche à Black Sifichi et Mathias Delplanque, un goûter radiophonique pour les kids, des séances d’écoute sur transats… Édition après édition, la troisième en 2008, [sonor] ne cesse de creuser son sillon. Toujours plus précisément, toujours plus intelligemment. Et se place comme un rendez-vous incontournable des amateurs de hors-pistes. n AB n Du 5 au 9 mars, lieu unique, Cinématographe, Barakason, Nantes


angers/cholet Trendy Got to be Ce store au design séducteur propose une sélection exclusive de vêtements et baskets tendances. On y trouve des séries homme & femme, très distinguées et signées par quelques fameuses griffes, Diesel, American Vintage, Antik Batik, Paul&Joe, Melting Pot, Schmoove, Onitsuka Tiger… n 19, rue d’Alsace

Scandinavia design La croisée des mondes L’influence des pays nordiques sur notre habitat ou notre garde-robe est incontestable. Cette nouvelle boutique offre un autre regard sur ce design qui combine aisément la tradition inspirée par une nature omniprésente au minimalisme contemporain (Kosta Boda, iittala, Odd Molly, Kool Anna…) n

Le Bar’Ouf Un truc de dingue Lieu incontournable des nuits choletaises, ce caf’conc’ à l’ambiance décontractée est rapidement devenu un espace de partage et de brassage social, le Bar’Ouf est aussi un véritable lieu de culture éclectique où se croisent en harmonie, musiciens, Djs, comédiens, danseurs et plasticiens. n

4 Bis, rue Bodinier

2, place St Pierre (CHOLET)

Le Baroque Pas si ordinaire Ce bar plein de fantaisie, avec en premier lieu une déco bigarrée et vivante, propose à toute heure de la journée différents breuvages aussi variés que réussis. Le succès du chocolat viennois au goûter, les Smoothies rafraîchissants et énergisants, ou les Mojitos nocturnes en sont un aperçu. n 35 rue St Laud

Le Kokoun Grill Le Globemangeur Un voyage gourmand dans un cadre élégant qui vous portera des salons marocains au raffinement de l’Asie. Les trois chefs aux origines cosmopolites élaborent ensemble une cuisine authentique et vous font déguster leurs Woks, Tajines et autres grillades venues d’ailleurs. n 64, rue Boisnet

kostar.fr +++ le feuilleton pierrick Sorin L’intégrale de sa collaboration avec Kostar


angers

François-Xavier

BARON

La crème de la crème TEXTE et photo / Christophe martin

On connaissait la fameuse fleur de sel, voici venue « La fleur de sucre », nouvelle adresse gourmande. Au rayon des douceurs, François-Xavier Baron est un prince. Fallait-il trouver un aussi joli nom pour nous vendre les talents de ce jeune artisan-pâtissier ? La fleur, c’est le nec plus ultra, c’est la crème, c’est aussi ce qui émerge à la surface. François-Xavier affiche son ambition. Une ambition qu’il partage avec sa compagne Françoise, rencontrée sur les bancs de l’École hôtelière. Après avoir tenu ensemble un restaurant en Touraine pendant six ans, ils se lancent dans une nouvelle aventure et décident d’ouvrir une pâtisserie salon de thé comme il en existe peu. Mais attention ne vous y trompez pas, ce qui les motive, c’est avant tout le plaisir de partager et non la satisfaction de l’ego. « Je ne suis pas partisan de ces chefs qui mettent leur nom en avant ; le fruit d’un travail doit donc se suffire à lui-même ». Il reconnaît pourtant l’influence de ses contemporains, mais fait fi des comparaisons. Il préfère citer Antonin Carême comme source d’inspiration, celui qui fût le pionnier de la cuisine moderne, celui qui, considérant l’art culinaire comme une branche de l’architecture, dessinait lui-même ses pâtisseries avec beaucoup de goût. François-Xavier aime expérimenter et réinterpréter des classiques comme l’éclair fraise Tagada ou aux arômes de violette. Quelques stages à l’École de cuisine d’Alain Ducasse ou l’École du grand chocolat Valrhona lui auront permis de poursuivre l’apprentissage et de poser les jalons, depuis il œuvre tous les jours en quête des meilleures gourmandises.  n

Une adresse Patrick Chesnoy, La maison des Ravioles (épicerie italienne) à Tours. Péché mignon Les macarons et les pains au chocolat.

Quelques recommandations Se poser et profiter d’un service soigné pour prendre un thé et déguster, le riz au lait de soja, poêlée de pommes et coulis d’abricot au gingembre ou le sablé breton et crème légère à l’orange ou tout simplement le financier croquant en surface et au cœur d’amandes si fondant.

kostar.fr +++ James Brown n’est pas mort L’intégrale des homonymes publiés dans Kostar


nantes IDEOGRAM Idéaux graphiques À deux pas de la place Graslin, la librairie/ galerie défend de nouvelles expressions graphiques. Au rayon street art, Bansky est en bonne place. Ici, la BD est indépendante. La littérature jeunesse, uniquement illustrée (Mémo, Sarbacane, Oqo). Les accrocs au diy y trouveront le fanzine Soap. Les happy fews s’y bousculent déjà. n 5 rue de Bréa

Le 1 Amour, Loire et beauté L’adresse so chic tant attendue de l’île de Nantes a enfin un numéro : Le 1. C’est les pieds dans la Loire, ou presque, que les équipes de La cigale et de l’Atlantide ont installé leur brasserie haut de gamme. À deux pas du Palais de justice, Le 1 est déjà incontournable pour un after work élégant ou un tête à tête forcément amoureux. n

CODEBAR Certifié conforme Le Codebar est une des seules adresses ouvertes le dimanche soir, quartier Graslin. Les infatigables apprécieront. À l’heure de l’apéro, on y commande un vin argentin fruité. Lors des soirées dj’s, deux par mois, on passe aux cocktails à base de rhum. Dont une caipirinha (6.50€) qui, à elle seule, mérite de passer à la caisse. n

18 quai François Mitterrand

5 rue Jean-Jacques Rousseau

LA CARLINGUE Métal hurlant Scénographié par le décorateur Frédéric Tabary, La Carlingue est le spécialiste du mobilier industriel en métal de Nantes. Cette boutique privilégie, sur deux étages, les pièces, uniques ou presque, de créateurs régionaux à destination des lofteurs. Les plus petits budgets pourrant se rabattre sur des objets issus de la récupération. n 20 rue Racine

SIMONE Belle à mourir S1mOne, muse virtuelle d’Al Pacino, y installerait son dressing room. Tant Simone est devenue le spot des shoppeuses qui ont rayé le verbe crébilloner de leur Blackberry. Vendeuse exclusive de la ligne Athé Vanessa Bruno, Simone proposera en nouveauté pour la collection printemps/été les marques Costume National et Thomas Burberry. n 3 rue Franklin

kostar.fr +++ SI LOIN SI PROCHE

Les villes racontées par des artistes pour Kostar


nantes

Sébastien Quintin Vingt sur vins

Texte ET PHOTO / VINCENT BRAUD

Au 15 du quai Ernest Renaud, Sébastien Quintin domine son sujet. Au 4e étage, L’Atlantide tutoie le ciel. Et offre une vue imprenable sur le fleuve et la ville. « Le vin, c’est une histoire d’émotions… » Et il en parle avec talent, Sébastien Quintin. Il est sommelier et c’est à L’Atlantide qu’il officie. Sous la houlette de Jean-Yves Guého, la maison associe la haute gastronomie et les meilleurs crûs. C’est à l’Hostellerie de Levernois (à Beaune) qu’il a eu le déclic. Après un bac “pro” à Saint-Méen-leGrand et quelques concours, il fait une première saison à La voile d’or, à deux pas du cap Fréhel. Et à tout juste 21 ans, le voici à L’Atlantide. « Ce qui est passionnant, c’est de découvrir ce qu’il y a derrière une étiquette. Meursault, Pommart ou Margaux… ce sont de petites communes mais de grands noms. Le vin, c’est la rencontre avec un cépage, un terroir et les gens qui s’en

occupent… » Des plus grands domaines et châteaux aux “petits” propriétaires de Savennières, Sébastien est intarissable. Comme sur le cahier des charges de la biodynamie, cette agriculture et cette viticulture qui se soucient de l’environnement. Alors, parmi les 650 références de la carte des vins de L’Atlantide, on trouve par exemple Claude Courtois. « C’est un petit domaine, dans le Cher, qui produit des vins étonnants… » Des vins que Sébastien Quintin fait chanter, selon les saisons, avec la carte du restaurant. Et il se fait déjà un plaisir de bientôt faire découvrir les caves Massandra, les anciennes caves des tsars, avec de surprenants vins d’Ukraine. n

Un passe-temps La course à pied, tous les jours ou presque. Du côté de la Chézine ou de l’hippodrome. Et, en été, en bord de mer. Une bonne adresse La Provence (3 rue de l’Échelle) pour une carte des vins qui nous fait faire le tour du monde. Un bar atypique, vraiment. Un vin de copains Un Saint-Joseph d’Hervé Souhaut. On est dans la vallée du Rhône. 100% syrah, vinifié sans soufre, un vin de plaisir.

L’ATLANTIDE, 15 QUAI ERNEST RENAUD, NANTES

kostar.fr +++ habillés pour l’hiver

Ils se sont prêtés au jeu de l’interview Kostar


RENNES LE NABUCHODONOSOR Plaisir XXl Ce bar à vin, situé tout près du Parlement de Bretagne, vous reçoit sans chichi dans une atmosphère conviviale autour de plats de terroir simples, rustiques et de qualité. Tous les vins ont été choisis par Elizabeth chez les producteurs. Une carte et un plat du jour pour accompagner votre breuvage et vous vous sentirez super bien ! n 12 rue Hoche

NOUVELLES IMPRESSIONS Toi en toile Des photos retravaillées par des illustrateurs façon pop art ou BD et imprimées sur toile, c’est la proposition de Valérie. Vous venez avec la photo portrait de votre choix et vous choisissez un fond, un style et un format. Œuvre unique garantie à prix modique. Original pour votre Valentin ou votre Valentine ! n

BASEMENT STORE girly attitude Ce shop au style new-yorkais s’adresse à des femmes dynamiques. Dans une déco loft et une ambiance lounge, vous découvrirez les vêtements de Calvin Klein, Fred Perry, DKNY Jeans… En attendant des ouvertures tardives et des événements autour de jeunes créateurs avec des vernissages, de la musique… n

61 rue de Lorient

8 rue du Maréchal Joffre

LA VILLA SUD sous le soleil Ce restaurant à la déco chic et contemporaine vous accueille 7 jours sur 7 autour d’une cuisine du Sud. À deux pas de la gare et du métro, tapas et cocktails maison et savoureux cochon de lait, les vendredi et samedi. Pour le plaisir des yeux la Villa Sud propose aussi des expositions de peinture. Vivement l’été pour profiter du patio ! n 47 avenue Janvier

Patpanik SELECT SHOP Design à porter et baz’art Importé du Japon, le concept Select Shop joue sur les interactions entre la mode, la musique, le design et l’image. S’offrant toute liberté, le deejay Patpanik mixe les univers et les tendances dans ce nouvel espace. Un bric-à-brac d’influences où se côtoient vêtements urbains de qualité, marques engagées et créateurs. n 35 rue Saint Georges

kostar.fr +++ Carte blanche pour portefeuilles

Kostar accueille les artistes dans son terrain de jeu et d’expérimentation


RENNES Elle en est fière En 2006, Anne a créé 5 chapeaux sur le thème du timbre poste pour le Salon du timbre, suite à un appel d’offre qu’elle a remporté. Sa robe de mariée préférée La commande d’une jeune femme pour une robe dont le thème devait lui rappeler le drapé des toiles d’araignée des rosiers des jardins de son enfance (authentique). Son projet Elle aimerait créer des modèles très simples à taille unique et évolutifs.

Anne LEBAYON DE FIL EN AIGUILLE Texte ET PHOTO / isabelle lemière

Dans son atelier, Anne Lebayon invente, dessine, coupe, pique et coud. Une histoire cousue de fil blanc ? Presque. Quand on demande à Anne comment elle est arrivée à la création de chapeaux et de robes de mariée, elle répond en effet qu’elle a commencé à coudre à l’âge de 5 ans des vêtements pour ses poupées coupés dans des chaussettes, qu’à 12 ans elle s’est confectionné des petits hauts sur la machine à coudre de sa maman et qu’à 14 ans, elle a décidé de quitter l’école pour se donner à sa passion. Un CAP d’industrie de l’habillement, un diplôme de couture flou et un autre de styliste-modèliste après avoir travaillé 4 ans chez un tailleur et, de fil en aiguille, là voilà à Paris. n Anne a commencé avec Billy Boy et des chapeaux miniatures pour des poupées mannequins de luxe de la marque Billy Boy Toys*. Elle est passée par l’atelier artistique David dans la création de chapeaux, puis la maison La Veuve Clicquot Ponsardin lui a demandé de créer des chapeaux et des robes sur le thème

du champagne ce qui lui a permis de rencontrer Marcel Marangiu pour qui elle a fait 2 collections de chapeaux pour des défilés. Parallèlement, ses sœurs, des amies de ses sœurs et les amies des amies, elles sont nombreuses à lui demander de créer leur robe de mariée. n Après avoir participé à la création de l’atelier des jeunes créateurs (situé au dernier étage des Halles), elle s’installe à Rennes en 2003. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir des clientes un peu partout dans le monde. La couture par internet. Les croquis s’échangent par mail et on apprend à se connaître. Chaque cliente répond à un questionnaire sur ses préférences en musique, films, livres, hobbies… et Anne fait le reste ! Avec, au final, une robe ou un chapeau forcément unique. n Atelier Anne Lebayon, Création de robes de mariée et de chapeaux, 4 rue Lafayette à Rennes

kostar.fr +++ Merci pour le guide

Les bonnes adresses de Angers, Nantes et Rennes


Thierry LHERMITTE

cervoliste, Saint-Nazaire (44)

PHOTO

PATRICIA BASSEN / WWW.PATRICIABASSEN.COM




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