KOSTAR # 19

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SAISON 04 NUMÉRO 19 f é v ri e r / mars 2 0 1 0



en Tout va bi ). Discograph (Yotanka / 8 mars. Sortie le Nantes. c, pi ier, L’Olym rs. Le 21 févr abada, Ange Ch l, ri av Le 9

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On commence par le dernier n Nouvel R / P3 Kostar du mois n Plastiscines / P8 Les objets du désir n / P10 Shopping n Cou pour cou / P12 Buzz éclair n Scoot toujours / P14 Chef oui chef n Sylvain Delaunay / P16 Archi n / P18 Portefeuille MODE n 50/50’s par Mathieu Bocquel / P20 Sur son 31 n P31 TêteS de série n Tom Select / P32 Fortune / P34 Nate & Jojo / P36 Portefeuille n Un café, l’opéra, l’addition / P38 entretiens n Nicolas Rey / P42 Dominique Perrault / P44 Portefeuille n Glasnostdead par 100 Pression / P46 une ville ailleurs n Tucson par Laurent Mareschal / P52 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P56 Guide Kostar n P59 Expos, spectacles, soirées, festivals… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin. BD n Les dessous de Kostar par Leslie Plée / P66

Illustration lajla toullec pour kostar / http://lajlatoullec.com

la couv KOSTAR # 19 signée...

100 Pression

The Blind, Kazyus, PainUno, Francis Persu, Ramirez Sanchez, Pedro Richardo et Keligraphik créent100 Pression en 2004. Le collectif d’artistes nantais s’illustrent depuis dans des pratiques diverses : graphisme, illustration, sérigraphie, collage ou encore installation. n Le projet à géométrie variable et itinérant Glasnostdead révèle une des particularités du collectif : se nourir de rencontres et de voyages pour faire avancer leur art. n Ils signent la couverture de ce numéro 19 de Kostar. n www.100pression.com + www.myspace.com/100pression

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Illustration Brecht Vandenbroucke pour kostar / http://brechtvandenbroucke.blogspot.com/ exposition Brecht Vandenbroucke, jusqu’au 19 février, delkographik studio, rennes

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication n Patrick Thibault coordination rédaction n Arnaud Bénureau Graphisme et maquette n Damien Chauveau. Développement n Julien Coudreuse, Patrick Thibault. Publicité pub@kostar.fr DIFFUSION n Germain Braud. secrétaire de rédaction n Cécile You Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro. Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Sophie Bouchet Vincent Braud, Christophe Cesbron, Julien Coudreuse, Antonin Druart, Reynald Ferri, Marie Groneau, Laurent Mareschal, Christophe Martin, Pierrick Sorin, David Thomas. Photographes n 100 Pression, Jean-Philippe Baltel, Jérôme Blin, Stéphane Chalmeau, Jean Depagne, Tangui Jossic, Christophe Martin, Julien Mignot, Philippe Millet, Rui Morais de Sous, Karine Pain, Gildas Radffenel, Pierrick Sorin.

GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n 100 Pression, Brecht Vandenbroucke, Leslie Plée, Lajla Toullec. Styliste n Aurélie Provost. modèles n Émilie et David. Remerciements n Sophie Bonnet, David, Dolita, Rennes, El Chupito, Nantes, Émilie, Laurent Levy, Nathalie (100 Pression), Sur les pas d’Emma, Nantes, tous nos annonceurs. n Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2010 n

www.kostar.fr

www.myspace.com/kostar_graphik Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 4 rue Vauban, 44000 Nantes n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764 Kostar # 20 (avril mai 2010) sortira le 13 avril

Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein des rubriques « Sur son 31 » et/ou « Homonyme », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.myspace.com/kostar_graphik ». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée. PA G E 0

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Mille francs de récompense

du du mercredi 3 au 12 12 mars 2010 Grand mercredi 3 vendredi au vendredi mars – L–e LGerand T T

Production TNT - Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées

www.legrandT.fr

02 51 88 25 25

Photo Polo Garat Odessa

De Victor Hugo – Mise en scène Laurent Pelly

Avec Jérôme Huguet, Laurent Meininger, Christine Brücher, Émilie Vaudou, Eddy Letexier, Benjamin Hubert, Rémi Gibier, Emmanuel Daumas, Jean-Benoît Terral, Vincent Bramoullé, Pascal Lambert


PLASTISCINES

« Est-ce que votre père a les abdos d’Iggy Pop ?  » interview / Julien Coudreuse

Photo / Julien Mignot pour Kostar

Quelle est la place de la mode au sein de Plastiscines ? n Quand on joue un certain style de musique, on a tendance à s’habiller d’une certaine manière. Et ce, qu’il s’agisse de hip hop, de r’n’b, de classique ou de rock. Ce n’est donc pas particulier au rock ou à nous ! Après, notre rapport à la mode est quotidien : on doit s’habiller tous les jours ! Mais on fait ça au feeling. On aime bien s’amuser. Quand il y a un événement particulier, on s’appelle pour savoir ce qu’on va porter, voir si les autres n’ont pas une idée. Quel est pour vous le comble du chic ? n Un beau jean et un joli T-shirt. Et celui du mauvais goût ? n Un jean un peu trop large rentré dans les bottes. Ce n’est pas possible ! Le rock autorise-t-il toutes les excentricités vestimentaires ? n Ah ! Oui. Il suffit de regarder les plus grandes icônes du rock. Ça va des strass et paillettes au pantalon miteux à pattes d’eph’. Et pourquoi selon vous Iggy Pop n’est pas ridicule en cuir moulant ; alors que mon père, qui a pourtant le même âge, le serait certainement ? n Est-ce que votre père a les abdos d’Iggy Pop ? Avez-vous une arme de séduction particulière ? n Nos cheveux ! À nous quatre, ça en fait pas mal. Et nos guitares, naturellement. A-t-on déjà essayé de vous relooker ? n Non, et c’est plutôt bon signe. Nous nous relookons entre nous. Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Non. Nous avons la chance d’être très soudées, de savoir faire bloc quand nous sommes face à des décisions importantes. Et nous sommes bien entourées. Jusqu’à maintenant, nous sommes plutôt fières de notre parcours. PA G E 0

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Qui représente le mieux une certaine idée de l’élégance ? n Françoise Hardy. Avez-vous un accessoire ou vêtement fétiche ? n Nous avons chacune un sac d’un créateur que nous aimons beaucoup. C’est un ami qui s’appelle Florent Denicourt. Il crée des supers sacs d’excellente qualité, avec de très beaux cuirs. Ils sont très pratiques ! Nous avons toutes notre sac Denicourt avec nous, tout le temps. Vous avez signé sur un label américain monté par le boss du magazine de mode Nylon… n Même s’il s’agit d’un magazine de mode et de société, Nylon a toujours porté beaucoup d’intérêt à la musique. Pour le créateur du magazine, Marvin Jarrett, c’était un cheminement logique de monter son label, car il avait déjà donné sa chance à de nombreux groupes à travers Nylon. Il nous avait vu à Paris en couverture de magazines au moment de la sortie du premier album. Il était intrigué. Il nous a invitées à jouer à l’une de ses soirées à New York. À l’époque, nous étions chez Virgin. Nous sommes restés en contact et avons joué plusieurs fois pour le magazine. Quand nous nous sommes séparées de Virgin, il créait son label. Nous sommes le premier groupe qu’il a signé. Depuis, Patrick Wolf a rejoint le label. Une bête de mode lui aussi ! Il a des vêtements de femme incroyables ! Pour finir, quelle est la qualité requise pour être une Plastiscines ? n Avoir une frange ! n

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About Love (Nylon Records / Because Music) Le 6 mars, L’Antipode, Rennes. Le 20 mars, Le Chabada, Angers.


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Reebok BB 6600

Reebok réédite pour la saison printemps-été 2010, la célèbre sneakers dans son coloris original (bleu / blanc / rouge). Avec son look rétro, sa tige montante et l’Union Jack apposé sur sa tige, la BB 6600 séduira tous les sneakers addict. n

Envole-toi si tu peux N2

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Flight Bag Airlines

Sac de cabine utilisé à l’origine sur les vols long courrier, le Flight Bag est un sac de légende aujourd’hui redesigné par Airlines, dans un esprit urbain. Pour ce début d’année, Airlines lance de nouveaux modèles : Sport Bag, Classic Bag et Retro Bag. n www.airlinesoriginals.com

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aime jouer avec les tendances mais aus si avec ce qui rappelle « nos jours heureux ». Cette collection aux formes originales et animalesques s’approprient l’esthétique des ballons saucisses. n

www.n2-lesnereides

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B o i l e a u L U

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pour sélection _Aurélie provost

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MOTION

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26.03.10 -------------------------------------------

Nantes


Scoot toujours photo / Philippe millet pour kostar

Avec Boyscoot Shop, garage hallucinant de 300 m2, Philippe Dupont redonne vie aux Vespa et Lambretta. Et participe à cette vague vintage déferlant à même le bitume. Comment se lance-t-on dans la restauration de scooters ? n Je restaurais des Cocinelle dans mon garage. Il y a maintenant dix ans, j’ai acheté une Vespa toute pourrie. Je l’ai restaurée moi-même. Puis d’autres pour des copains. Comment expliquez-vous cette mode autour des Vespa ? n Il y a dix ans, ce n’était pas le cas. Mais le marché des collectionneurs était énorme. Aujourd’hui, les gens reviennent énormément vers le rétro. Les objets redeviennent ronds. Et les Vespa participent à cette mode vintage. PA G E 0 1 4

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Quel public touchez-vous ? n Les jeunes de 18 ans ne veulent se démarquer. Quant au grand-père de presque 80 ans, il veut de nouveau rouler avec le scooter qu’il avait dans les années 50. Le public des Vespa et des Lambretta touche autant les prolos que les collectionneurs plein aux as. Une passion onéreuse? n Non. Les pièces ne sont pas chères et elles sont disponibles. Boyscoot Shop, rue Noire, Nantes. www.boyscootshop.com

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SYLVAIN DELAUNAY Interview & photos / Christophe Martin

Après un très beau parcours aux côtés de Michel Roth ou Philippe Legendre, le jeune chef rennais est revenu aux sources pour nous offrir une cuisine habile et prometteuse. Quand la cuisine est-elle devenue une passion ? n J’ai toujours adoré manger et boire. Mais c’est en travaillant les produits et en voyant ce qu’on pouvait en faire que tout est venu. La passion est née en côtoyant les chefs. Ils dégagent énormément de choses.

Quelles sont tes influences ? n Celui qui m’a le plus marqué est Michel Roth, tant techniquement qu’humainement. J’ai commencé avec lui au Ritz, puis je l’ai suivi chez Lasserre. Je l’ai encore souvent au téléphone. Il me soutient. C’est très glorifiant.

T’imposes-tu une ligne directrice ? n En ouvrant le restaurant, je voulais que tout soit fait ici : le pain, les glaces, la viande que l’on pare, le poisson que l’on gratte… Le métier part de là. Et en renouvelant la carte toutes les trois semaines, on évite le train-train et on reste en mouvement.

Des projets ? n Je m’en fixe pas mal. Mais pour le moment, on essaye de bien gérer le restaurant. On vient d’entrer dans le guide Michelin et je ne veux donc pas faire n’importe quoi. n

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Restaurant Les Carmes, 2 rue des Carmes, Rennes.

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Menu «le retour du marché» Velouté de champignons encornets poêlés Filet de dorade poêlé étuvé de légumes oubliés Crème brûlée au citron vert et carpaccio d’ananas


exposition

Temps retrouvé du 12 février au 16 mai 2010 ---------------------------

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----------------------------------oeuvres de la coection du FRAC des Pays de la Loire

Graphisme : Nosoda

au musée des Beaux-Arts d’Angers

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du mardi au dimanche de 10h a 12h et de 14h a 18h Renseignements : 02 41 05 38 01 Daniel Dewar et Grégory Gicquel, « La couleur verte détachée de la montagne suit le mouvement de la truite prise », 2005, sculpture.


Écomusée du Pays de Rennes Rennes (35)

Guinée*Potin photo / stéphane Chalmeau

L’Écomusée du Pays de Rennes a rouvert ses portes en début d’année. Rennes Métropole a fait appel à l’architecte Hervé Potin et à la plasticienne Anne-Flore Guinée pour lui offrir une nouvelle salle d’exposition temporaire, des locaux administratifs et un accueil plus spacieux dans un nouveau bâtiment de 900 m2, qui jouxte l’ancien. Guinée*Potin lui a donné une ossature tout en bois. Des troncs de châtaigniers bruts soutiennent l’édifice, le toit est recouvert de végétaux. Ils ont utilisé des matériaux écobiologiques labellisés. Le bois de châtaignier contient une substance qui le préserve naturellement des moisissures. n Le duo a déjà réalisé les logements Dervallières à Nantes, la base nautique du Val André, la mairie de Breteil… Il a participé à la création d’une Pop up city dans le treizième arrondissement de Paris dans le cadre du Festival des architectures vives 2006. n La nouvelle salle d’exposition temporaire ouvrira en avril avec une exposition sur les épis de faîtage et les ornements de toiture. Cet agrandissement permet au musée de mieux déployer ses collections dans ses autres bâtiments. n www.guineepotin.fr

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50/50’s p h o t o g r a p h e _ M at h i e u B o c q u e l S t y l i sm e _ A u r é l i e P r o v o s t M a k e - u p _ Em i l i e Coiffure _Aurélie M o d è l e s _ Em i l i e , D av i d


Emilie _Robe bustier NAF NAF _Sand ales DIESEL _bas DIM _Ceinture topshop


Emilie _Bl ouse H&M _broche vintage _shorty SOLEIL SUCRE _collants FALKE _escarpins FRATELLI ROSSETTI _collier HELENE ZUBELDIA _pocHette LES CAKES DE BERTRAND _sa c DIESEL David _chemise CARNET DE VOL _Pantalon DIESEL _Cravate DIESEL _M anchette Karl Lagerfeld


Emilie _collier LES GENS DU SUD _chemise MORGAN _pantalon H&M _Escarpins FRATELLI ROSSETTI _ bretelles DIESEL Davi d _combinaison DIESEL _T-shirt PETIT BATEAU _ceinture DIESEL _baskets CONVERSE _sac DIESEL



Emilie _robe bustier NAF NAF _ceinture MIM _collants DIM _ballerines H&M _barettes H&M Davi d _card igan DIESEL


Davi d _T-shirt DIESEL


Emilie _Robe MOSCHINO CHEAP AND CHIC


Emilie _ Robe MORGAN _Blouse VIVIENNE WESTWOOD _escarpins DIESEL David _chemise DIESEL _cravate DIESEL _pantalon DEVRED _chaussures BATA


Emilie _marinière TOPSHOP _veste H&M _short H&M _serre-tête MIM Davi d _T-shirt DIESEL _écharpe MIM _manchette HELENE ZUBELDIA


FÉVRIER LA FLÈCHE ET LE MOINEAU

W. GOMBROWICZ | D. GALAS

BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN W. SHAKESPEARE G. RICHARDEAU

MARS LES SOUFFRANCES DE JOB H. LEVIN | L. BRETHOME

F. MELQUIOT | P. DESVEAUX co-réalisation avec Le Grand T

GROSSE LABO : LA VICTOIRE H. GUILLOTEAU

L’EUROPÉENNE D. LESCOT

co-réalisation avec Le Grand T

AVRIL FUN’16

FESTIVAL UNIVERSITAIRE DE NANTES

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DE BRETAGNE

LA RUÉE VERS L ’EST

STRAVINSKY

L’OISEAU DE FEU direction > Clement Power

PHOTO : JEROME BLIN / BELLAVIEZA

> jeu. 25 mars - 20h > ven. 26 mars - 20h Rennes / Opéra Infos / Résas La Boutique de l’Orchestre de Bretagne 29 rue Saint-Melaine - 35000 Rennes T 02 99 275 275 RETROUVEZ L’ENSEMBLE DE LA PROGRAMMATION SUR

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CRÉATION MATHIEU DESAILLY - LE JARDIN GRAPHIQUE / PRISE DE VUE NICOLAS JOUBARD / LICENCE SPECTACLE 2-1026252

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toi aussi, envoie tes photos sur ton 31 Faites-vous photographier devant un 31, et envoyez vos clichés par mail à redaction@kostar.fr Tous les 31 sont sur www.kostar.fr

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TOM SELECT Pour la peau texte / reynald ferri

photo / Philippe Millet pour Kostar

Pur produit de la génération 2.0, le presque trentenaire Tom Select se lance, après l’aventure de son shop virtuel Crème de la crème, dans l’aventure de la peau de vache. Presque incroyable, mais totalement vrai ! On connaissait la peau de cochon de Katerine. Mais on ignorait tout de la peau de vache de Tom Select. Comment un garçon aux allures de geek bien élevé a-t-il bien pu se lancer dans ce drôle de business ? Pour comprendre, il suffit d’ouvrir l’album de famille. « Une bonne partie de ma famille travaille dans le milieu du cuir. Je voulais donc voir ce que ça pouvait donner. Je trouvais marrant de vendre une peau de vache. J’ai commencé en touriste avec des projets super old school ». n D’accord, mais lorsqu’on pense peau de vache, on imagine un Buffalo Grill implanté en zone industriel dans lequel Houellebecq aurait une table à l’année. « C’est vrai que c’est un peu suicidaire. Dans les années 70 et 80, c’était la grosse tendance. Néanmoins, ça revient bien. On commence à en voir beaucoup dans les magazines. Après, on trouve tout et n’importe quoi. Avec Peaux P A G E 0 33

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à poils, on n’est pas loin du top du top ». Ne pas voir de la prétention, là où il n’y en a pas. Surtout lorsqu’on sait que Tom Select s’est lancé, avec Crème de la crème, dans la vente en ligne de produits streetwear à une époque où le marché était frileux, donc désert. n Avec Peaux à poils, il s’attache à sortir la peau de vache du placard, des clichés cowboy. « Elle a retrouvé une image intéressante grâce à des coloris punchy. En tous les cas, ça ne laisse pas indifférent. Ce n’est pas compliqué. Soit les gens n’aiment pas du tout. Soit, ils adorent ». Tom vise tous « ceux qui aiment la fringue ». Et par extension tous ceux qui ont fait du vintage leur philosophie de vie. « C’est vrai que Peaux à poils joue sur cette nostalgie. Maintenant, de mon côté, je veux continuer à faire mon truc tout en amusant ». Nul n’en doutera. n www.peauxapoils.com

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FORTUNE

Clap your hands, say yeah ! texte / Julien Coudreuse

photo / Julien Mignot pour kostar

Depuis maintenant plus de dix ans, Lionel Pierres cherche, expérimente, trouve et nous passionne. En douceur, le duo Abstrackt Keal Agram qu’il formait avec Tanguy “Tepr” Destables s’est effacé pour laisser la place à Fortune. Cette fois encore, on le suit. Peut-on avouer qu’on a balayé d’un revers de main l’album de Fortune la première fois qu’on l’a (mal) écouté ? Un son trop propre pour être honnête, des mélodies trop aguicheuses pour qu’on s’y attache... Mais comme il s’agissait de Lionel Pierres, croisé à Morlaix, à Rennes, aujourd’hui basé à Paris, que l’homme est attachant et que son œuvre passée – trois albums d’intenses microfictions électro hip hop avec Abstrackt Keal Agram – nous a marqué, on s’est repris. n C’est là que le piège s’est refermé. Depuis, on remue du bassin, les mains au ciel, puis on se perd dans ses pensées, le cœur pincé. Ce disque est celui d’un trentenaire qui n’a rien renié de son passé, mais est progressivement allé vers autre chose. Totalement décomplexé (chant compris), il ne s’interdit rien. Avec Hervé Loos (batterie), Pierre “Snookut” Lucas (claviers), François de Miomandre qui épaule le trio en live (guitare), et Pierrick Devin qui veille à la production, Lionel est parti en quête de l’uppercut pop, au sens “Mickaël Jackson” du terme, soit une mélodie à siffler, du groove, et une dynamique qui donne envie de courir nu dans la rue. « Pour PA G E 0 3 4

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évoquer notre musique, clarifie Lionel, je me réfère souvent à la période fin 70, début 80. À cette époque, tout se mélangeait. Blondie a joué du punk, du rap, même du reggae, mélangés à de l’électro. Pareil pour Talking Heads qui a introduit dans sa musique des influences africaines. C’est à cette même époque que le hip hop est né, une sorte de disco mêlé, là aussi, à des racines africaines, et passé à la moulinette électro. » n Le fait est qu’on est bien incapable de ranger cette musique. Fortune est pop, disco, électro, rock. Le son est léché, mais la production et les machines n’ont pas figé les émotions. On est tenté d’associer Fortune à Phoenix (pour le mood) ou Naïve New Beaters (pour le son synthétique et les compos hybrides), mais le grand écart ainsi provoqué laisse le champ encore vaste. Souhaitons juste qu’à l’avenir, son nom soit aussi évocateur que le leur. n Staring at the Ice Melt (Disque Primeur), sortie le 22 mars. Le 6 mars, L’Antipode, Rennes. Le 17 mars, La Carêne, Brest. Le 3 avril, Festival Panoramas, Morlaix. www.myspace.com/ilovefortune

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NATE & JOJO Arcade mode texte / Antonin Druart

photo / Gildas Raffenel pour Kostar

Les Rennaises Nate & Jojo, variation urbaine et noctambule des Bricol’girls, graffent et mixent pour le fun. Depuis son éclosion en 2007, le double dames ne cesse de remporter toutes les party. L’histoire débute le 16 juin 2007 vers 22h, au Chantier, à Rennes. Un dancefloor incandescent et noir de monde assiste à la naissance d’un sound system hors du commun : le mythique duo Nate & Jojo. Voilà pour la légende qui évidemment se révèlera fausse ! En réalité et de leur propre aveu, « le bar était quasi-désert ». Peu importe l’exagération journalistique, les filles veulent juste avoir (et donner) du fun. n Joséphine et Natacha, qui se croisent depuis 2003, avant de devenir inséparables peu après, ont la prétention de ne pas se prendre au sérieux. Rassemblé, entre autres, par leur amour du bidouillage en tout genre et leurs goûts musicaux improbables, le tandem décide de travailler d’arrache pied à s’éclater et diffuser du bonheur. n Graffs ludiques, design urbain et ubuesque, vêtements détonants et bien sûr, sélection surprenante. Hip hop obscur, électro punk, musique 8 bits, « et un chouillla de breakcore » confesse Nate. « On fait de la musique pour faire sourire les gens » ose Joséphine avec conviction, naïvement mais fièrement. Jamais de tubes, que des PA G E 0 3 7

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perles glanées à Rennes et chez les disquaires de chaque nouvelle ville visitée, comme Berlin ou Bruxelles, d’où elles reviennent tout juste d’un set au Café Central. Le site spécialisé Musique approximative est également une source d’inspiration. Elles envisagent cependant d’ajouter une platine CD à leur archet, frustrées de ne pouvoir trouver les vinyls des artistes pointus qui leur plaisent. « Nous revendiquons le fait de ne pas être DJ, nous proposons notre sélection. Pareil pour le graff, nous sommes des graffeuses de living-room. D’ailleurs pour l’heure, c’est la trêve hivernale. Il fait trop froid pour peindre dehors ». n Depuis peu, elles terminent leurs sets déguisées en nounours décadents rouge et bleu pétants. Animaux alter-égos rigolos issus de leur production graphique, devenus leur marque de fabrique. « Superficiel par profondeur » La formule, (qui convient parfaitement au mode de vie du duo) est de Nietzsche, un gars pourtant bien trop austère pour leur univers. n le 26 mars, le lieu unique, nantes. www.myspace.com/nateetjojo saison 0 4 / N U M É R O 1 9

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un café, l’opéra, l’addition photos / Jérôme Blin (www.bellavieza.com) pour Kostar

Si tu ne vas pas à l’opéra, l’opéra viendra à toi. Voilà comment pourrait se pitcher la belle initiative d’Angers Nantes Opéra et de la Région des Pays de la Loire. Avec Le Pauvre Matelot Angers Nantes Opéra paie sa tournée et s’en va se frotter au plus près des comptoirs et à ce public exigeant, celui des troquets. Lorsque nous avons découvert cette complainte lyrique en trois actes de Darius Milhaud, c’était dans un bistrot à la mode de la place nantaise, plus habitué à servir de l’électro en barre que des histoires de femme, de mari marin et d’embrouille sentimentale. n Le Pauvre matelot est une love story d’hier se conjuguant au présent. Au plus près des interprètes et donc des corps, ce drame fonctionne à merveille. n Voilà pourquoi Kostar a demandé au photographe Jérôme Blin du collectif Bellavieza de suivre ce dispositif et d’en rendre compte dans le reportage qui suit. Pour vous mettre l’eau à la bouche et plonger, tête la première, dans la descente aux enfers de ce Pauvre matelot. n Du 18 au 22 mai, dans les cafés de Laval. Du 25 au 29 mai, dans les cafés de Saint-nazaire. www.angers-nantes-opera.com


le spitonn’s bar / blain (44)


le café du phare / paimbœuf (44)

le café du phare / paimbœuf (44)


le grillon / mayenne (53)

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NICOLAS REY « C’était avoir 17 ans ou rien ! » interview / Arnaud Bénureau

photo / Jean-Philippe Baltel

Ce soir-là, Nicolas Rey nous a demandé de le tutoyer. Tout simplement parce qu’il n’est “pas si vieux que ça” ! L’écrivain revient sur son adolescence ou encore sa capacité à agacer. Sans pouvoir s’empêcher de parler de drogue et d’alcool, matrice de son brillant récit de réhab Un léger passage à vide. Et si on essayait de faire l’interview sans parler d’alcool… n Avec plaisir. Car ça commence à être assommant. Peut-on voir une filiation entre Un léger passage à vide et 1000 Morceaux de James Frey ? n C’est un compliment. J’ai beaucoup aimé son livre. D’autant plus que l’autofiction commençait à me taper sur les nerfs. J’ai du coup décidé que désormais j’allais m’appeler Nicolas Rey. Après, si les gens y croient ou non, c’est leur problème. Justement, le livre de Frey est basé sur l’imposture. Crois-tu que l’on puisse tricher avec un sujet aussi fort que la réhab ? n Si c’est bien et qu’on se fait avoir, ça ne me dérange pas. Tous les coups sont permis pour qu’une page soit bonne. En tous les cas, tout ce qu’il y a dans mon livre est quasiment vrai à 100%.

pas négociable. L’adolescence est la seule période valable de l’existence. Un peu comme Holden Caulfield dans L’Attrape-cœurs. Mais comme me le dit mon psy, “il y a toujours un principe de réalité qui te rattrape”. Comment s’est passée ton adolescence ? Elle s’est passée à Gagny. Au lycée, j’allais à Vernon, une ville de 2 500 habitants. J’ai tout appris à ce moment-là. J’ai découvert Djian et les auteurs dont il parlait : Brontë, Bukowski, Carver… Ensuite, avec les années, tu compenses. Tu t’arranges pour tenir le coup un jour de plus. As-tu conscience que tu peux agacer ? Je sais. Pour autant, je ne vais pas m’inscrire sur Facebook pour qu’on me comprenne mieux. Moi-même, si je tapais mon nom sur Google, je n’aurais pas envie de me rencontrer. Et puis, je l’ai bien cherché.

As-tu envisagé l’écriture de ce livre comme un acte de survie ? n On n’arrêtait pas de me demander de tenir le coup, de m’accrocher. Alors qu’en fait, je n’étais qu’une grosse merde de défoncé. J’ai donc voulu raconter l’avant, le pendant et l’après.

Pour finir, as-tu une idée de ce que sera ton prochain livre ? n Ça sera sans moi ! Quand tu es sobre, écrire se révèle être une horreur. C’est long et chiant d’écrire en buvant un Coca Light. n

Tu as souvent dit que tu aurais bien voulu rester adolescent toute ta vie… n Pour moi, c’était avoir 17 ans ou rien ! Ce n’était

Un léger passage à vide (Au diable vauvert).

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Le 12 février, Fnac, Nantes.

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DOMINIQUE PERRAULT « Je rêvais d’être peintre » interview / Vincent Braud

photo / Rui Morais de Sous / DPA / Adagp

Pour la Bibliothèque nationale de France, en 1989, il imagina quatre livres ouverts, posés au-dessus d’un jardin au bord de la Seine. Depuis, on ne compte plus les réalisations prestigieuses de Dominique Perrault. À Nantes, il vient de se voir confier le nouveau Musée Dobrée. À quel moment avez-vous décidé d’être architecte ? n Je rêvais d’être peintre. J’ai commencé à peindre quand j’étais ado… Mais disons que le statut d’artiste n’emballait pas vraiment mes parents. Il a fallu composer. C’est le mélange entre l’art et la technique qui m’a amené à l’architecture. Une tour à Osaka, un hôtel à Barcelone, un théâtre à Saint-Pétersbourg, un vélodrome et une piscine à Berlin… Quels points communs entre ces réalisations ? n C’est le lien entre ce qu’on fait et son environnement qu’il soit naturel ou urbain afin que le passage soit le plus riche, le plus généreux possible. L’architecture doit s’effacer dans ce passage. Ces grandes réalisations, en France et à l’étranger, ne vous empêchent pas de

vous intéresser à de “petits” projets… n Il n’y a pas de petits et grands projets. Ce qui est important, c’est l’émotion qu’une réalisation, grande ou modeste, va susciter… Ce qui m’intéresse, c’est l’émotion. Dobrée, c’est le premier musée auquel vous allez vous intéresser ? n Oui et non. J’ai participé à des concours, y compris pour le Musée des beaux-arts de Nantes. Mais on ne gagne pas toujours et lorsqu’un projet est retenu, il ne se réalise pas forcément. Dobrée sera donc en quelque sorte mon premier musée… Alors que, le plus souvent, l’architecture s’impose au regard, dans ce projet vous allez travailler en sous-sol… n Ça nous ramène à l’essence de ce métier. On va désosser et remettre aux normes et en forme le bâtiment Voltaire et surtout créer ce lien dont nous parlions tout à l’heure. L’architecture va s’effacer, en sous-sol, pour préserver le splendide isolement des bâtiments existants. C’est là que seront aménagés de nouveaux espaces publics.

© DPA / Adagp

Ce sera mélodie en sous-sol ? n Alors ce sera une mélodie joyeuse. Ce musée dispose d’une équipe remarquable et de collections exceptionnelles. On y accèdera par les fondations. L’idée est belle d’entrer dans l’Histoire par la terre, les sédiments… Parmi vos réalisations, y en a-t-il une dont vous êtes le plus fier ? n Peut-être la prochaine… n

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GLASNOSTDEAD par

100 Pression

Après Nantes, Toulouse et Lille, l’exposition itinérante, hallucinante et pluridisciplinaires Glasnostdead s’installe cette année aux Ateliers du Vent à Rennes. À cette occasion, Kostar laisse carte blanche au collectif d’artistes à l’origine de ce projet pas comme les autres : 100 Pression. photos + illustrations + graphisme / 100 Pression

Octobre 2008. La première étape du projet Glasnostdead s’écrit à Nantes, base arrière du collectif 100 Pression. Au vernissage, des amateurs d’art contemporain, des fans hardcore de street culture, des amis de longue date ou l’internationale de l’open bar se croisent. Toute cette faune cool est bluffée par le gigantisme d’un ours à la peau de papier créé par Marie Jdanoff. L’aventure Glasnostdead se concrétisait en live et marquait une étape importante d’un projet né à la fin de l’année 2007. n À cette époque, le graffeur The Blind, l’illustrateur Kazy et le photographe Guillaume Jolly embarquent pour un long périple au cœur de l’Europe de l’Est afin d’en exploiter les richesses culturelles et graphiques. L’esquisse de Glasnostdead prend sa source dans ce voyage. n À leur retour, les trois garçons sont rejoints par d’autres artistes : The Postman Quartet, Mioshe, Ryangar 72, Kazyus.K… Collectivement, ils décident d’éveiller la curiosité et la conscience du spectateur sur l’ancien bloc soviétique en posant à travers leurs œuvres réalisées, un regard fasciné et ironique en questionnant le thème de la liberté d’expression. Avec comme rêve ultime, présenter Glasnostdead en Russie. n Glasnostdead, du 12 mars au 13 avril, Les Ateliers du Vent, Rennes. www.100pression.com www.glasnostdead.blogspot.com

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Tucson par

laurent mareschal

© caroline Oleum

À l’occasion de la sortie du troisième album de French Cowboy et des soirées Havalinight, Laurent Mareschal, boss du label Havalina et président de l’association pulse, part sur les traces d’une ville que lui-même et tous les musiciens du catalogue connaissent bien  : Tucson, Arizona  !

photos p. 52 à 54 © Jean depagne

car dealer, south 6th avenue

Je suis arrivé à Tucson en 1876. En diligence ou à cheval, je ne sais plus. Une bourgade de briques, 4 000 âmes, plus mexicaines qu’américaines. On passait les journées au saloon de George Hand : boire, jouer, un bain le dimanche. Le train est arrivé plus tard, par l’Ouest, San Francisco, Los Angeles, Yuma, Tucson. Aujourd’hui encore la gare de Tucson indique deux destinations : Est et Ouest, deux trains par jour, un dans chaque sens, mais pas le mercredi. Innombrables en revanche les trains de marchandises sans fin qui traversent la ville en hurlant tristement, lonesome whistle blow. n Je crois que tout le monde était déjà là : Julia, Golden Boots,

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Al Foul, Naïm Amor, Howe Gelb, Loveland, Pork Torta, Solace Brothers, Dick Wednesday, Joey Burns et John Convertino, The Jons, Tom Walbank, Jeff « Tidypaws » Grubic... la liste est trop longue et je ne me souviens plus bien. n J’étais là en 1883, lorsqu’on a ouvert Gates Pass, la route vers l’Ouest à travers les Tucson Mountains. Le désert est toujours aussi proche, un quart d’heure de voiture et voilà, au milieu de nulle part, cailloux, rochers, parfois des dessins indiens, Mars les cactus en prime, rattle snakes, Gila monsters. Pas trop de loi, des maisons comme des forteresses de fortune, des terrains encombrés de cadavres de voitures, le

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golden boots à solar culture

© golden boots

chicago store

sheriff n’a pas vraiment son mot à dire, les crapauds qui attendent la pluie enterrés dans le sol, les vagues drapeaux des tonneaux d’eau éparpillés pour les immigrants clandestins. n J’étais là au milieu des années  80, lorsque David Foster Wallace est venu passer trois années calamiteuses à l’université. J’étais là en 1947 lorsque Simenon s’est installé là, parce qu’il pensait que l’herbe y était bleue. D’herbe pas tant que ça en fait, mais les brusques surgissements de végétation dans le désert, l’été, pendant la monsoon, la saison des orages. Et c’est bleu oui, ou presque. n J’étais là en 1954 lorsque Tiger a pris son premier service au bar de l’Hotel

Congress. Lui aussi est toujours là, un peu perdu, lui aussi se souvient, si gentiment, en silence, « hey Tiger », café et cigarette sur la terrasse, les margaritas passent comme des secondes. n J’étais là en 1996 lorsque les Little Rabbits sont venus enregistrer leur troisième album chez Jim Waters. Eux non plus ne sont jamais vraiment repartis. J’étais là en 2008 lorsque Dominique A est venu jouer à Congress, 110° fahrenheit, le public suspendu à des mots qu’il ne comprenait pas. n Je suis arrivé en 1876 et je suis resté. Comme tout le monde ou presque. La ville a grandi par juxtaposition, plutôt blanche au Nord, plutôt mexicaine au Sud, quartier après

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un french cowboy au grill

Dream Cemetery, chicago store

quartier. Au centre, downtown, des bars, pas tant que ça, des concerts tout le temps, la foule de 4th Avenue les nuits de week-end. Je marche le soir dans les rues, fantômatiques, toujours légèrement abandonnées, lost barrio, des éclairs tout autour de la ville, les orages qui s’accumulent pendant des jours, qui éclatent sur les montagnes, la chaleur incroyable, palpable comme une matière, et tout à coup le déluge tant attendu, des trombes d’eau, les washes débordent, les underpass se remplissent, impossible de rester dehors, stupéfiant déchaînement pour une ou deux heures de vague fraîcheur. Je marche, no you’re not alone, and even though

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you’re alone it doesn’t matter at all, je marche, je ne partirai jamais. n Whiskey, six guns & red-light ladies – George Hand’s saloon diary, Tucson 1875 – 1878 – High-Lonesome Books www.tucsonscene.com You’re not alone – sur le prochain album de French Cowboy, sortie le 22 février. Sounds from Tucson : Havalinight, le 10 mars à l’Olympic : French Cowboy, Golden Boots, Valoy—Brown & the Pi’s, bref tous les groupes de Havalina Records.

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Tucson... à la volée ! Loin de la Big Apple, de Wall Street ou des clichés californiens, Tucson respire le far west et l’Amérique profonde. On est en Arizona et le Mexique n’est pas loin. La ville est l’une des plus anciennes des States et les avions de l’US Air Force s’y cachent pour mourir. Cartes postales Les Indiens occupaient tranquillement, jusqu’au milieu du XVIII e , cette vaste plaine entourée de montagnes. C’est à eux que l’ancienne capitale de l’Arizona doit son nom. De cette période, Tucson n’a gardé qu’un parc à thèmes (Old Tucson) sans grand intérêt. Le vrai décor est un peu plus loin. À l’entrée du désert, du côté de Tombstone qui garde en mémoire la fusillade d’OK Corral. Billy Clanton et les frères McLaury y sont enterrés. Mais les desperados ne sont pas seuls à avoir leur cimetière. Plus de 4 000 avions de l’US Air Force sont stockés à proximité de la base aérienne de Davis-Monthan. Tucson, c’est aussi la Fiesta de los Vaqueros, avec ses compétitions de rodéo et sa grande parade qui rassemble 800 000 personnes fin février.

photos / DR

Y aller Passeport biométrique en poche, il faut disposer d’une autorisation de voyage. Formalité gratuite (https://esta.cbp. dhs.gov) mais obligatoire depuis janvier 2009. Pas de vols directs entre la

France et Tucson. Plusieurs solutions : prendre un vol Paris-New York, puis New-York-Tucson via Phoenix ou Chicago, ou bien un vol American Airlines qui, lui aussi, fera escale à Chicago. On peut trouver, selon les périodes, un aller-retour aux environs de 800 euros.

très bonne table. Et le Epic Cafe, un peu intello, du côté de l’université, où on

peut avaler d’impressionnants sandwiches. n

S’y loger Très difficile de trouver une chambre d’hôtel durant la Fiesta de los Vaqueros. Si vous en avez les moyens (à partir de 299 dollars/nuit !), offrez-vous une chambre au Ritz Carlton, situé à proximité d’un golf signé Jack Niclauss. Sinon vous trouverez votre bonheur au Best Western (70 dollars/nuit) ou dans l’un des motels de la ville.

S’y restaurer Un passage s’impose au Maynards Market & Kitchen. Un ancien dépôt restauré avec vue imprenable sur la voie de chemin de fer et les interminables convois de marchandises qui traversent la ville. Les produits locaux et la cuisine d’inspiration mexicaine y sont à l’honneur. À noter encore le Café Poca Cosa. Pas vraiment glamour mais

Circuit Kostar C’est le long de Congress Street que ça se passe. Surtout à la tombée de la nuit. Place à la musique dans les nombreux bars du côtés du Congress Hotel. Le mythique Rialto Theater sur East Congress Street a vu passer les plus grands, de Sonic Youth à Never Shout Never… Le centre ville, à l’architecture assez anarchique, a fait l’objet d’un programme de rénovation. À voir, mais il faut le trouver au milieu du campus universitaire, le Center for Creative Photography qui rassemble une remarquable collection des travaux de Ansel Adams, Edward Weston, Garry Winogrand, W. Eugene Smith… Mais Tucson c’est aussi le Saguaro National Park, ses étendues de cactus géants et le King Canyon trail qui permet d’atteindre le point culminant de la région. Les Espagnols ont laissé quelques souvenirs en Arizona. D’anciennes missions surgissent au milieu de nulle part. Comme San Xavier del Bac, dans la réserve indienne de O’odham. Ou bien San Jose de Tumacacori dont la mission est callée au patrimoine national. Enfin, au sud, on peut pousser jusqu’à Nogales, ville frontière avec le Mexique, pour y faire un peu de shopping. n

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par

pierrick sorin

Présenté à Paris, New York, Londres, Tokyo, Buenos Aires, le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Depuis novembre 2006, il nous raconte son quotidien de créateur. signé sorin, naturellement. Photos / P.Sorin

Photomontages / K. Pain

Janvier 2010. J’ai passé le plus clair de mon temps à tourner de petites saynètes vidéo avec un comédien, Nicolas Sansier. Hier, Nicolas a dû cracher de la peinture durant toute une journée. Je pensais qu’en deux heures, l’affaire serait bouclée ; mais propulser un mollard, dont l’aspect et la trajectoire soit conforme à une attente artistique, n’est pas chose facile. n Ces prises de vues sont

Hier, Nicolas a dû cracher de la peinture durant toute une journée destinées à ce spectacle que je crée et dont j’ai déjà parlé dans mes dernières chroniques. Désolé, je ne me renouvelle pas beaucoup. Il est vrai que cette création m’occupe et m’obsède au point que je ne peux guère parler d’autre chose. Pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents, je rappelle qu’il s’agit d’un «one-man-show» qui met en scène des moments choisis de la vie «en atelier» d’un vidéaste. Comme le sujet se prête à être raconté en images, je livre aujourd’hui cette séquence photographique relative à l’une PA G E 0 5 7

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Acteur / N.Sansier

des scènes. Où est abordée, sur le mode de l’arroseur arrosé, la relation ambiguë du vidéaste à la peinture... n Descriptif de la scène : Pierre, sur scène, dans son atelier, se filme lui-même en train de cracher sur une vitre, face à une caméra. On voit simultanément l’action réelle et l’image directe des crachats, projetée sur un écran suspendu. Hors-cadre, Pierre ingurgite de la peinture en suçotant des tubes de gouache pour enfant. Les crachats semblent «adressés» aux spectateurs, ils s’écrasent, en avant-plan, comme sur l’objectif de la caméra. n Tandis que des coulures jaunes, vertes ou rouges, dégoulinent mollement sur l’écran, Pierre se déplace et explique (voix-off) pourquoi il tourne cette séquence. Il se place devant une table lumineuse, sous laquelle est fixée une autre caméra, et griffonne un croquis sommaire. Ecran suspendu : lent fondu des traces des crachats au croquis en cours d’exécution. On comprend que l’artiste souhaite réaliser un petit film destiné à être perçu au travers d’un œilleton de porte, autrement nommé «judas optique». L’écran de diffusion sera placé très près de l’œilleton. Celui qui saison 0 4 / N U M É R O 1 9

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regarde la séquence au travers du judas aura ainsi l’impression de voir une action réelle. n Pierre s’assoit ensuite sur un tabouret. Il imagine une sorte de «performance» qui consisterait à faire du «porte-à-porte» dans un immeuble et à présenter ses crachats picturaux en plaçant l’écran de son ordina-

« La vidéo, c’est d’ la merde ! Tu f’ rais mieux de faire de la peinture !  » teur portable devant les «judas» des uns et des autres.... Sur l’écran suspendu, un petit film montre la performance imaginée : Pierre pénètre dans un immeuble. Il place l’écran devant un œilleton de porte et sonne. Dans l’appartement, un type (joué par le même acteur) qui est en train de se brosser les dents,

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vient coller son œil au « trou du judas ». Il voit la tête d’un type qui crache en sa direction. Il sort et gueule : « Vous êtres malade !? Ça va pas de cracher comme ça sur mon judas ! » Pierre répond : « Mais non, c’est juste un film. C’est pas en vrai. C’est une œuvre vidéo. Je voulais juste vous la montrer au cas où ça vous intéresserait d’acquérir une vidéo d’un jeune artiste... » n Le type rétorque, la bouche pleine d’un mélange de bave et de dentifrice : « La vidéo, c’est d’ la merde ! Tu f’ rais mieux de faire de la peinture ! » Puis, il crache son dentifrice sur l’écran de l’ordinateur de l’artiste et lui claque la porte au nez. n Voilà. Si un jour, vous voulez faire une blague à quelqu’un, vous pouvez vous aussi vous filmer et coller un écran devant l’œilleton de porte du quidam choisi. Il est vrai que pour se livrer à ce genre d’activité, il faut être en proie à un grand désœuvrement. n n n


photographie de David Zérah, extraite d e l’exposition que lui consacre LENDROIT Galerie à Rennes, jus qu’au 26 mars. En copro duction avec La Criée centre d’art contemporain.

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spectacle vivant

© Marc Domage

ronde de nuit

DANSE CONTEMPORAINE

La danse passée aux Cribles

Bienvenue au club Roni Size, Don Rimini, Krzay Balhead..., le 13 février, Zénith Nantes Métropole. n La grand-messe électro de ce début d’année. Le crew Karbon 14 investit carrément le Zénith. Brusco, le 26 février, Le Calysto, Nantes. n Cinétic invite un des boss de la scène croisant hip hop et électro. Yuksek, le 13 mars, L’Olympic, Nantes. n Après son passage à la dernière soirée Vice, le petit prince des platines est de retour en ville. Ark, le 19 mars, L’Altercafé, Nantes. n Événement de taille pour cette nouvelle Modern qui accueille le pionnier du mouvement minimal house français. Stereo Nightmare #2, le 19 mars, UBU, Rennes. n La nouvelle soirée du label hardcore rennais. Avec Radium, Rotator ou encore Daisy. Dave Clarke, le 19 mars, L’Espace, Rennes. Le 20 mars, salle Nantes-Erdre, Nantes. n Astropolis programme la méga star éléctro. Dolibox, le 26 mars, Café Cube, Nantes. n La première Motion, soirée électro orientée house, minimal et techno, accueille Dolibox qui a collaboré avec le surexcité Ark. Miss Platnum, le 2 avril, UBU, Rennes. n La Roumaine aujourd’hui installée en Allemagne ne cesse de mettre de l’électro dans son hip hop. Ou inversement. n

Les images de Cribles/Live sont venues à la chorégraphe en écoutant Persephassa, une pièce pour percussions de Iannis Xenakis. Emmanuelle Huynh, directrice du CNDC Angers, a voulu explorer la forme primaire de la ronde. Le compositeur avait créé son morceau pour six musiciens installés en cercle sur la scène. La chorégraphe reprend ce schéma mais y ajoute une dizaine de danseurs qui tournent autour d’un projecteur. Au centre d’un décor dépouillé, cet objet lumineux les démultiplie en un millier d’ombres portées. L’outil opère aussi des zooms sur certains éléments en les éclairant. n Emmanuelle Huynh fait de la danse, une philosophie. Chaque mouvement questionne la place

de chacun dans la société. Au fil de la chorégraphie, se déroule une parabole de la communauté. Quels effets se produisent si un individu opère une résistance ? Comment la cohésion du groupe multiplie-t-elle la force de la formation ? n Iannis Xenakis a composé son morceau en s’inspirant de la théorie des cribles. Il multiplie à l’infini un petit élément. Ses rythmes, d’abord lents et intrigants, se font rapides, inégaux sans rien perdre de leur mystère. Ils entraînent les danseurs dans un étrange sabbat, un rituel plein d’interrogations. La création a été présentée au festival de Montpellier danse en juin 2009. n Cribles/Live, les 3, 4 et 5 mars, Le Quai, Angers.

DANSE/MUSIQUE/VIDÉO Un 5 à 7 The Big Dance Theater est une compagnie américaine, mais elle a choisi pour son spectacle, de s’inspirer du film d’Agnès Varda : Cléo de 5 à 7. Comme toujours here I stand réinvente le personnage de Cléo. La chanteuse craint d’être atteinte d’un cancer et attend les résultats des analyses. Errant dans la ville, elle trouve le réconfort qu’elle cherchait dans son entourage, auprès d’un inconnu. Images, danse et théâtre se mêlent, pour offrir une version contemporaine et très visuelle du film, sur scène. n Comme toujours here I stand, du 10 au 13 mars, lieu unique, Nantes. Du 16 au 20 mars, TNB, Rennes

© Van Sleen

CLUBBING

La nouvelle création de la chorégraphe Emmanuelle Huynh, Cribles/Live, fait tourner ses dix danseurs en cercle. La directrice du CNDC d’Angers explore ici le thème de la ronde, et s’amuse avec la projection d’ombres.


© Collection Christophel

© Marc Domage

spectacle vivant

danse

THÉÂTRE Le je des 1000 francs L’histoire rappelle celle des Misérables. Peut-être parce que l’auteur du texte est Victor Hugo. Comme Jean Valjean, Glapieu est un petit délinquant qui n’a volé que trois sous. Il sauve une veuve et sa fille, piégées par un chantage et ridiculise la justice en confondant un homme d’affaire véreux. La pièce vieille de plus d’un siècle, dénonce des thèmes encore très contemporains comme l’injustice et l’exclusion. Des idées qui ont plu à Laurent Pelly, le metteur en scène. Il remet au goût du jour ce drame populaire mal connu pour faire revivre tout son burlesque et sa vigueur pamphlétaire. n Mille francs de récompenses, du 3 au 12 mars, Le Grand T, Nantes

POP ROCK It Girls Comme I’M from Barcelona n’est pas espagnol, Girls n’est pas le dernier groupe de fille à la mode. Mais le projet de Christopher Owens qui est en train d’exciter la hype. Le premier album de Girls évoque à la fois le Velvet et les Beach Boys. Chaque morceau construit un monde qui lui est propre. Entre violence sourde et mélancolie envoûtante. n Grils, le 17 mars, L’Olympic, Nantes.

Comme au cinéma Le chorégraphe Alain Buffard cherche avec (Not) A love song à explorer un genre inédit : la tragédie musicale. Repu de l’influence des musicals, il s’y réfère pour mieux les détourner, y ajoutant un univers sonore arrangé par Vincent “Bumcello” Ségal qui revisite Lou Reed version fado, Joy Division et même la musique sud-américaine. Habillés par Chanel ou Lacroix, les interprètes chantent, jouent, dansent, ce qui sonne comme un cri d’amour à l’art, cri qui résonne dans un décor digne d’un studio de cinéma… En noir et blanc évidemment. n (Not) A love song, les 31 mars et 1er avril, Le Quai, Angers.


© Adrien Mondo

festivals

FESTIVAL DU CINÉMA ESPAGNOL DE NANTES

FESTIVAL CIRQUE(S) Quel cirque ! Après deux éditions de Ponctuation Cirque, Le Quai continue sur sa lancée en organisant le festival Cirque(s). Les jongleurs, manipulateurs, trapézistes, danseurs, contorsionnistes, ventriloques et autres artistes de rue seront au rendez-vous, pour le plaisir des petits comme des grands. Entre acrobaties, arts visuels, humour et poésie, le festival se veut le vecteur du cirque moderne, « un art à part entière, proche de la danse et du théâtre, qui n’est plus destiné aux seuls enfants ». n

Vers le sud Le Festival du Cinéma espagnol fête ses vingt ans et présentera comme chaque année une soixantaine de films. En 2010, le festival rend hommage, en sa présence, à l’actrice Marisa Paredes. La Navarre sera également à l’honneur d’une édition forcément festive. Une exposition reviendra sur l’Histoire du cinéma espagnol à travers des affiches et des photographies. n

Festival Cirque (s), du 17 au 21 février, Le Quai, Angers. www.lequai-angers.eu

LES Z’ÉCLECTIQUES / COLLECTION PRINTEMPS

Festival du Cinéma espagnol de Nantes, du 17 au 30 mars.

La pleine saison

The horrors © Tom beard

© Chinese man

www.cinespagnol-nantes.com

ROUTE DU ROCK / COLLECTION HIVER L’hiver, c’est show ! C’est désormais bien connu, La Route du rock se prend l’été, mais aussi l’hiver. Pour cette cinquième édition de la version Moon Boots de l’incontournable rendez-vous indé, la programmation est une nouvelle fois haut de gamme. À côté de The Horros et autres The XX (complet), il faudra compter avec Shearwater, Clara Clara ou encore le prochain groupe bankable : les Canadiens de Clues. n

Fort de son succès, Les Z’Éclectiques se décline aujourd’hui en saison. La collection printemps verra se succéder une douzaine d’artistes. En vrac : Sayag jazz machine et son jazz-drum’n bass hautement visuel, le trip-hop funky de Chinese Man (qu’on ne présente plus), le mariage du sample et des cordes du très prometteur alchimiste Chapelier fou, mais aussi Cabadzi, les Londoniens Foreign Beggars, le dj Alex Gopher, Popof, Gong Idem Gong, Vuneny, Casey, EZRA et L.O.S… Un festival qui porte bien son nom.. n Les Z’Éclectiques / Collection Printemps, du 1er au 4 avril, Cholet et Chemillé. www.leszeclectiques.com

FESTIVAL SONOR

Route du Rock / Collection Hiver, du 19 au 21 février, Saint-Malo.

Fréquence star Pour sa cinquième édition, Sonor, festival des écoutes radiophoniques, présente des compositeurs électroacoustiques, des créations basées sur des films ou des instruments comme la cornemuse… Le son est mis en avant par tous les moyens, même au théâtre. La manifestation organisée par l’association Histoires d’ondes et la radio curieuse Jet FM, vise à promouvoir la création radiophonique contemporaine. n

www.laroutedurock.com

Festival Sonor, du 6 au 14 mars, Nantes et Rezé. www.histoiresdondes.fr


festivals CABLE # Surprise sur prise Depuis le temps qu’elle organise des concerts en dehors des sentiers battus et qu’elle nous surprend, on ne peut faire que confiance à l’association Cable# pour la troisième édition de son festival éponyme. Inutile de vous lister la programmation de manière exhaustive. L’important est d’aller découvrir, en live, tout cette internationale vouée corps et âmes aux musiques expérimentales et ses variantes. Le Festival Cable# est aventureux, exigeant, curieux, free… En tous les cas, il est à découvrir absolument ! n Festival Cable, du 18 au 20 février, Nantes. www.myspace.com/cablenantes

FESTIVAL 360° Un tour complet Déjà reconnu pour son audacieux festival pluridisciplinaire Art Rock, Saint-Brieuc récidive avec le Festival 360°, véritable laboratoire d’expérience de création contemporaine. Au menu, vont se mêler arts visuels et sonores, théâtres (le curieux Rire d’Antonia Baehr ou le surréaliste Where is Bobby ? de Jessica Batut), musique avec le concert de Mathias Delplanque, danse, et même gastronomie avec l’appétissant design culinaire de Julie Rothhahn. Éclectique et aventureux donc ! n Festival 360°, du 25 au 27 mars, Saint-Brieuc.

© I made this

www.lapasserelle.com

TOP OF THE FOLK tip top Paris a son Mo’fo. Rennes, son Top of the Folk. C’està-dire son festival prenant la folk comme dénominateur commun sans jamais perdre de vue qu’il est agréable de jouer avec les codes du genre. Une nouvelle fois, la programmation est élégante. On ne revient pas sur tout le bien que l’on pense de The Patriotic Sunday. En tous les cas, on ne saurait que trop vous conseiller de découvrir la jeune Norvégienne Ane Brun ainsi que les Rémois au nom à coucher dehors : The bewitched hands on the top of our heads. n Top of the Folk, du 11 au 13 mars, Rennes. www.myspace.com/topofthefolkrennes


expositions EXPOSITIONS

Temps retrouvés, du 12 février au 16 mai, Musée des Beaux-Arts, Angers. n Œuvres de la collection du Frac des Pays de la Loire. Avec entre autres Jean-Michel Alberola, Philippe Jacq, les frères Quistrebert, Raphaël Zarka… Mécanique élémentaire, du 13 février au 2 mars, Chapelle des Calvairiennes, Mayenne. n Le Centre d’art La Chapelle des Calvairiennes consacre une exposition monographique à Vincent Leroy. L’occasion de découvrir un florilège de ses petits mécanismes qu’il affectionne tant. La Part des choses #1 (Get the balance right), du 13 février au 20 mars), Galerie RDV, Nantes. n Premier chapitre de la carte blanche du collectif d’artistes clermontois InExtenso.

Tonk Art, jusqu’au 21 février, Pol’n, Nantes. n Exposition de sérigraphies et d’illustrations. À l’occasion de la sortie du nouveau numéro de Tonk Art, fanzine d’arts graphiques regroupant de jeunes artistes nantais.

Fougères, un portrait contemporain, du 4 mars au 10 avril, Le Carré d’Art, Chartres de Bretagne. n Depuis décembre 2008, le photographe Cédric Martigny est accuilli en résidence d’artiste par la Galerie des Urbanistes. Voilà le résultat de son travail sur la ville de Fougères.

© Vincent Leroy

Procession / Pascal Rivet© M. Domage

Faux raccord © Margaret Dearing

On Leaves, du 26 février au 24 avril, DMA Galerie, Rennes. n Autour de la matière, Jocelyn Cottencin et Bertrand Pincemin pensent, dessinent, créent, discutent, élaborent et construisent des objets dans l’espace de la galerie.

live it ! © Chloé le drezen

© Cedric Martigny

© David Zérah

À voir ou à revoir

Espèces d’hybrides, jusqu’au 27 février, 40mcube, Rennes. n Exposition collective (Samir Mougas, Lina Jabbour, Stéphanie Cherpin…) regroupant des œuvres qui singent ou évoquent des œuvres de la nature.

Faux raccord, du 5 mars au 22 avril, Galerie 19, Angers. n Diplômée de l’École Nationale de la Photographie d’Arles, la jeune Parisienne Margaret Dearing propose au spectateur des amorces de fictions à inventer à partir du hors champ des photographies. Live it !, du 19 mars au 14 avril, Le Jardin moderne, Rennes. n Chloé Le Drezen, qui a collaboré à Kostar, expose pour la première fois ses photographies. Live it ! est entièrement consacré à la musique et ses satellites. Spencer Finch, du 19 mars au 30 mai, Frac des Pays de la Loire, Carquefou. n L’artiste américain Spencer Finch travaille sur la perception et l’expérience du temps, à la recherche d’un moment où se superposent passé et présent. Déraison d’espérer, jusqu’au 6 mars, Librairie Vent d’ouest au lieu unique, Nantes. n Reproductions et originaux de dessins au bic de Bench (Plan B, Siné Hebdo, Fakir…). Procession, jusqu’au 7 mars, La Chapelle du Genêteil, Château-Gontier. n Pascal Rivet articule sa démarche autour du travail en s’intéressant aux véhicules (fourgon, mobylette, tracteur…). Karim Ghelloussi, jusqu’au 10 mars, Galerie de l’Espace Diderot, Rezé. n Pour sa nouvelle Suggestion de présentation, Tripode invite un artiste qui voue une prédilection aux objets trouvés et aux matériaux déclassés.

© Karim Ghelloussi

Ça va barder !, jusqu’au 21 mars, Maison de l’Architecture des Territoires et du Paysage, Angers. n Ou comment rhabiller sa maison pour l’hiver ? Et donner le goût de l’architecture et du paysage à tous les publics. David Zérah, jusqu’au 26 mars, LENDROIT Galerie, Rennes. n En coproduction avec La Criée centre d’art contemporain, LENDROIT Galerie présente l’édition amazing bugs ainsi qu’un ensemble de photographies produites entre 2007 et 2008. Collection / Porto : Museu Serralves, jusqu’au 13 juin, Domaine de Kerguéhennec, Bignan. n La Fondation Serralves a été créée en 1989, et son musée, inauguré dix ans plus tard, compte déjà comme l’un des plus pertinents musées d’art contemporain européens. n


expositions TANGUY ET LA BISCUITERIE / CÉDRIC TANGUY

« De l’humour, mais aussi du cynisme »

la théorie de s dominos

interview / Sophie Bouchet

© cédric Tanguy

© Jérémy Liron

Avec Tanguy et la biscuiterie, l’artiste contemporain Cédric Tanguy revisite le lieu unique avec des photomontages aux aspects chatoyants, sur des thèmes contemporains traités avec noirceur.

peinture Le livre de Jérémy Les paysages urbains et ordinaires semblent déformés par un prisme. Comme si malgré les ombres et la perspective, la profondeur de champ était volontairement évincée. Jérémy Liron manie la peinture à l’huile, la distance et l’illusion, avec un style affirmé. Il traque l’urbanité depuis sa sortie de l’école des Beaux-arts, en 2006. Ses immeubles ont une réalité bien à eux. Ils sortent de leurs environnements verdoyants et se découpent sur un ciel bleu sans nuances. Les couleurs, claires et vives, emportent le spectateur dans un univers particulier où la perception des paysages qui nous entourent est transformée. n Jérémy Liron, du 4 mars au 17 avril, Galerie 5, Angers.

Pourquoi créer sur le thème de la biscuiterie ? n C’est ma façon de fonctionner. Quand je suis en résidence dans un lieu, j’aime voir son histoire. Je la digère pour en faire quelque chose avec ma propre mythologie. Ici, j’ai joué sur l’apparition des emballages, j’ai refait mon logo… Votre exposition dénonce-t-elle les crises du monde ? n Oui. La révolution sert à parler des émeutes en banlieues. Les petits beurres me permettent d’évoquer le racisme. L’industrie LU créait des biscuits en fonction des événements qui se passaient à l’époque. Par exemple, elle a produit des biscuits pour la visite du Tsar en France, avec une campagne publicitaire sur les patineuses russes. Moi, je

parle des difficultés actuelles : la faim dans le monde, la planète qui souffre de la pollution… Il y a une certaine ambivalence dans vos œuvres… n Je joue sur ce qui est beau ou non. Certaines choses, comme un sourire, paraissent belles, mais elles sont en fait effrayantes. C’est la même chose pour les gâteaux dans cette exposition. Ils attirent puis finalement repoussent. Il y a de l’humour, mais aussi du cynisme. Rien n’est mis au hasard. Ça marche par clins d’œil. C’est un jeu de dominos. Une œuvre va répondre à une autre, voire à plusieurs.n Tanguy et la biscuiterie, du 10 mars au 25 avril, le lieu unique, Nantes.

© Cécile Bart

installation Sur le fil Cécile Bart investit la Chapelle de l’Oratoire, avec une ribambelle de fils colorés en laine et en coton. Ils sont tendus, suspendus à la verticale et disposés en arcs de cercles. L’artiste souhaite que le spectateur prenne le temps de déambuler, s’arrêter, repartir, tandis que sa perception de l’espace se modifie au fil du temps. Cécile Bart s’est beaucoup penchée sur la peinture écran, soit des toiles translucides. Depuis 2000, elle travaille avec les fils. La chapelle de l’Oratoire lui a plu. Cette année, elle a décidé de virevolter avec son jeu d’architecture. n Virevoltes, jusqu’au 26 avril, Chapelle de l’Oratoire, Nantes.


PA G E 0 6 6

K O S TA R

saison 0 4 / N U M É R O 1 9

f ĂŠ v ri e r / mars 2 0 1 0


Bernard CALET Du 10 mars au 10 avril 2010 EXPOSITION

75 rue Bressigny - 49100 Angers - tél. : 02 41 24 14 30

du mardi au samedi, de 14h à 18h et sur rendez-vous

www.angers.fr



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