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cultures

tendances / saison 9 / n°42 / octobre-novembre 2014 / www.kostar.fr habillÊ par


DU 4 AU 22 NOVEMBRE 2014

Photo : Brigitte Enguérand Réalisation :

RENNES MÉTROPOLE / LANNION BREST / SAINT BRIEUC / LORIENT

THÉÂTRAL ET CHORÉGRAPHIQUE CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL

RENSEIGNEMENTS 02 99 31 12 31 WWW.T-N-B.FR

LE THÉÂTRE NATIONAL DE BRETAGNE / RENNES EST SUBVENTIONNÉ PAR

le Ministère de la Culture, la Ville de Rennes, le Conseil Régional de Bretagne, le Conseil Général d’Ille-et-Vilaine


FA C E À FA C E

Roschdy Zem w recto... l’intervie

POUR KOSTAR PHOTOS / LUDOVIC FAILLER

Bodybuiler est votre troisième film en tant que réalisateur. Pouvez-vous définir votre cinéma en 3 mots ? n Sincère, inspiré

et à améliorer.

Avant de vous plonger dans cette aventure, quel regard portiez-vous sur le monde du culturisme ? n Le même regard

que tout le monde. J’avais des préjugés au mieux ironiques et au pire négatifs. Ce sont des gens pas très intelligents, dopés et très narcissiques.

Le pitch de Bodybuilder en un tweet ou presque ? n Un père bodybuilder

inscrit dans un protocole de victoires découvre un fils totalement en perte de repères.

Avez-vous peur que les spectateurs fassent fausse route au regard de l’affiche du

film ? n J’ai peur s’ils s’arrêtent

à l’affiche. C’est un outil de marketing qui peut aider ou au contraire gêner un film. J’ai conscience que l’affiche ne va pas dans la direction que j’ai voulu donner à mon film.

Pourquoi ouvrir votre film avec cette séquence sur Arnold Schwarzenegger ? n Schwarzy est autant

la référence dans le domaine du bodybuilding que dans sa réussite professionnelle. Et cette séquence inscrit bien la philosophie des bodybuilders. Mmême un décès ne les fera pas déroger de ce protocole de victoires.

BODYBUILDER UN FILM DE ROSCHDY ZEM EN SALLE LE 1ER OCTOBRE.

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K O S TA R PA R L E M E N U

Recto n Roschdy Zem / P3 Cover GIRL n Karine Bernadou / P8 le k de kostar n Pio Marmaï / P10 les objets du désir n P12 chef oui chef n Dominic Quirke / P14 Business classe n Calepino / P16 TêteS de série n La Station Rose / P18 Delphine Vaute / P20 Plaisir de France / P22 Warts / P24 entretien n Thomas Jolly / P26 Sur son 31 n P31 portefeuille mode n De bon ton par Gildas Raffenel / P32 Dossier n Rennes, Angers, Nantes : la culture en questions / P40 Benoît Careil/P42 Alain Fouquet/P46 David Martineau/P50 portefeuille artistique n Promenade par Thomas Tudoux / P54 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P60 une ville ailleurs n Cosmopolis par Ugo Bellagamba / P62 Guide Kostar n Expos, spectacles, festivals, soirées… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin/ P65 Verso n Roschdy Zem / P82

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Halle de la Courrouze Musée des Beaux-arts de rennes FraC Bretagne 40mcube • Le Cabinet du livre d’artiste La Criée centre d’art contemporain Phakt Centre Culturel Colombier Passerelle (Brest) • Le Quartier (Quimper)

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www.lesateliersderennes.fr

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Q U I F A I T Q U O I  ?

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication n Patrick Thibault coordination rédaction n Arnaud Bénureau Graphisme et maquette n Damien Chauveau Développement n Marc Grinsell, Patrick Thibault. Publicité n pub@kostar.fr SECRÉTAIRE DE RÉDACTION n Cécile You COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa Rédaction n redaction@kostar.fr Studio graphique n damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro Rédacteurs n Ugo Bellagamba, Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Matthieu Chauveau, Antonin Druart, Marie Groneau, Matthieu Perrichet, Pierrick Sorin, Patrick Thibault Photographes n Matthieu Chauveau, Thomas Doré, Chloé Le Drezen, Ludovic Failler, Tangui Jossic, Kristo, Gildas Raffenel, Pierrick Sorin, La Station Rose Styliste n Emilie Berger modèles n Raphaël & Athena Agence WM GRAPHISTES / Illustrateurs / artistes plasticiens n Karine Bernadou (couverture, ours, sommaire, Objets du désir, dossier, Une ville ailleurs, couverture Guide, custom des titres), Pierrick Sorin, Thomas Tudoux Remerciements n Sophie Belœil, Jean-Luc Choplin, Arzu Dogan, Kleber Guillemot, Charlie Mars, Julien Paris, tous nos annonceurs Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2014 www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764 Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée. PA G E 0 6

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9 RUE SCRIBE – NANTES – 02 40 69 32 57 14 RUE BOILEAU – NANTES – 02 40 48 64 01


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Kostar # 42 habillé par... cultures

tendances / saison 9 / n°42 / octobre-novembre habillé par

2014 / www.kostar.fr

Couverture / P01 n Sommaire / P04 n Ours / P06 n Objets du désirs / P12 n Ouverture du dossier La culture en questions / P40 n Une ville ailleurs / P62 n Couverture Guide / P65 n Custom des titres / P8, 10, 14, 16, 19, 20, 22, 24, 27, 40, 42, 46, 50, 54, 62 PHOTO / TANGUI JOSSIC POUR KOSTAR

Karine Bernadou, nantaise depuis « 5 ou 6 ans », rigole tout le temps. Au téléphone, à l’interphone, en interview, pendant la séance photo… Et même par mail. n À Montpellier, au lycée, la jeune femme de 34 ans hésitait entre vétérinaire et illustratrice. Et aujourd’hui, c’est dans son travail d’illustratrice et d’auteur de bandes dessinées (La Femme Nue, Canopée…) que, les animaux, elle les soignent. En effet, pour le Professeur Cyclope, elle nous met dans les bras d’Hystéria, « petit personnage drôle, hystérique, nymphomane et qui a pour amant une limace ». n Et pour Kostar, celle qui aime bien « tout ce qui est art brut, imagerie mexicaine, images traditionnelles et médiévales » a voulu « se faire plaisir ». Le point de départ que Karine Bernadou a choisi ? « Une femme qui allait faire l’amour à un serpent ». n WWW.KARINEBERNADOU.COM

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(1) Basket - (2) Cuir


U N E P E R S O N N A L I T É À L A M O D E PA R L E D E M O D E

« LE POMPON DU MAUVAIS GOÛT » INTERVIEW / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / THOMAS DORÉ POUR KOSTAR

Pensez-vous avoir le costume de l’emploi ? n J’ai calculé que j’en suis à 20 films. J’ai l’impression que je prends plus de plaisir à travailler aujourd’hui et que je m’abandonne davantage. Quelque part, je commence à savoir où je veux aller. Même si cela ne m’empêche pas de travailler sur des premiers longs, je ne veux plus aller sur des projets trop fragiles. Plus jeune, j’ai fait certains choix qui n’étaient pas forcément nécessaires. Que signifie être à la mode ? n Ça veut dire être cool, mec ! Et pensez-vous être à la mode ? n Je ne pense pas. Car dès l’instant où l’on se pose la question ; c’est que l’on n’est pas cool, qu’un truc ne va pas. Plus sérieusement, je ne m’en soucie absolument pas. Une marque préférée ? n J’aime bien ce que l’on fait à l’atelier. La marque s’appelle SCZ. Justement, vous avez plusieurs casquettes : comédien, producteur de punk hardcore, dirigeant d’une micro entreprise… n Bon, en fait, j’ai un garage où je travaille avec un collectif d’artistes. On fabrique des motos, on fait de la sérigraphie… C’est une autre partie de ma vie qui n’a rien à voir avec mon travail de comédien. Après, ce n’est pas une double vie invraisemblable non plus. Avez-vous déjà pris des vestes ? n Immédiatement, je pense à des femmes… Et… n La dernière fois que je me suis pris un râteau, c’était au collège.

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Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Politiquement, non. Ensuite, il a fallu que je tempère certains de mes traits d’humeur. J’étais peut-être un peu trop virulent. Et cela m’amenais dans une direction qui n’était pas la bonne. Je ne me suis pas renié ; mais j’ai mis des choses de côté pour avancer dans une direction qui me semble plus juste. Quel est le comble du chic ? n Manger une saucisse-purée sur une aire d’autoroute avec ma meuf. Je trouve ça assez chic. Et du mauvais goût… n Rouler en moto sur une BMW noir mat. C’est le pompon du mauvais goût. Même écouter Shakira, ce n’est pas du mauvais goût. Waka Waka, c’est même plutôt cool. À qui voudriez-vous tailler un costard ? n D’emblée, je me dirigerais vers des politiques qui ont abandonné le sens même de leur fonction. Et ce, autant à droite qu’à gauche. Je ne vais pas enfoncer Copé qui est déjà au fond. J’aimerais bien travailler Juppé. Qui a bien pu inventer le verbe s’endimancher ? n Tous ces mecs qui portent une chemise manches courtes et une cravate et qui roulent beaucoup trop vite dans leur Audi A3. Demain, vous organisez une soirée costumée. Quel en est le thème ? n Barbie et Ken. n

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NÉCESSAIRES ACCESSOIRES

THE OUTSIDERS – NEW OUTDOOR CREATIVITY Les Allemands de Gestalten, maison d’édition branchée lifestyle, vous invitent, en près de 300 pages, à prendre l’air et à partir à la rencontre de ceux qui ont décidé d’investir dans l’outdoor. En découvrant ces Robinson Crusoé du XXIe siècle, nous n’avons qu’une envie : tailler la route avec eux. 39.90€. WWW.GESTALTEN.COM n PÜR BY MËTSA x PHENÜM Comme nous l’évoquions dans notre numéro d’été, les créateurs rennais de lunettes en bois Mëtsa et le label artistique brestois Phenüm ont imaginé PÜR. Éditée à 30 exemplaires, cette paire de solaires est en bois Zebrano, sculptée d’ondulations imaginées par le designer Julio Ificada dans une inspiration vintage. 130€. WWW.PHENUM.COM - WWW.METSAGLASSES. COM n VANS x LIBERTY Pour cet automne, Vans et Liberty London s’associent de nouveau. Cette collection exclusive habille des fameux motifs floraux de Chez liberty, les trois modèles phare de chez Vans : Era, Sk8-Hi, Old Skool. DE 60 À 80€. WWW.VANS.FR n SONY ALPHA 5100 L’Alpha 5100 est annoncé par Sony comme le plus petit appareil photo numérique avec objectif interchangeable au monde. Malgré son format XS, l’Alpha 5100 embarque un capteur de 24.3 millions de pixels ainsi qu’une large connectivité. WWW.SONY.FR n PA G E 0 1 2

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— Photographie: Béatrice Cruveiller

C DI ENT RE RE B CT D BI ILL IO RA E L LE LE TTE N A MA TH TT RI RT TIQ IS U ÉÂ ER E TR IE 02 TIQU E N @ 97 ED E ATI É O EL LET 83 OR HE 010 RIC NAL IE VI NT ATR 1 GN .F E ER DE R LO RI EN T

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UN CUISINIER SUR LE GRILL

LA BRITISH TOUCH “On va chez Quirke…” Pour éviter tout malentendu, prononcez “Coueurque”, un nom peu courant du côté de Newcastle (« c’est plutôt d’origine irlandaise ») et c’est, à Nantes, que Dominic a ouvert, voilà un an, le Pickles. Une adresse très vite buzzée. TEXTE / VINCENT BRAUD

PHOTOS / KRISTO POUR KOSTAR

Il n’y a pas de vol direct NewcastleNantes. Comment avez-vous atterri ici ? n J’ai fait escale à Paris et travaillé d’abord dans l’informatique. J’avais un bon poste chez Capgemini mais j’avais besoin de faire autre chose. Et il n’y a qu’en France

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qu’on peut financer votre reconversion. J’ai une femme, deux enfants… donc ce sont des choses qui méritent réflexion. De l’informatique à la gastronomie, ce n’est pas courant… n Il y a un truc bien ici, c’est la formation continue pour adultes. Je


UN CUISINIER SUR LE GRILL

CRÉATEURS MODE & ACCESSOIRES

suis passé par un GRETA et par quelques bonnes maisons : Gilles Choukroun, Gregory Marchand (le Frenchie), Inaki Aizpitarte (Le Châteaubriant)… et Alain Senderens pour goûter aux étoiles. La cuisine, c’est banal mais ce sont des souvenirs d’enfance. Dans la cuisine avec ma mère…

EXPOSITION - VENTE

Pour autant, au Pickles, on n’est pas “chez maman”… Plutôt bistrot ou gastro ? n La bistronomie me va bien. Le côté bistrot pour l’ambiance cool et décontractée. Et la gastronomie pour la qualité des produits, les associations, les textures, la créativité… On a ici d’excellents poissonniers (Corbineau et Moreau à Talensac), de très bons producteurs de viande et de légumes… Des éleveurs ont sauvé des races qui étaient menacées : le porc blanc de Bretagne (ndlr qui a droit à une toile au Pickles), la vache nantaise et le veau… Plutôt viande ou poisson ? n J’adore les deux. En fait, viande ou poisson, je m’efforce de mettre en valeur les meilleurs produits. Je propose aussi de vrais plats végétariens, pour déjeuner comme pour dîner. Sans oublier les enfants qui ont droit au même menu que les grands (pour 7,50 € le midi et 12,50 € le soir). Les portions sont adaptées à leur âge mais ils ne mangent pas au rabais. Fromage ou dessert ? n Je ne suis pas pâtissier. On fait donc des desserts de cuisinier mais, de la pate feuilletée au caramel ou à la guimauve, tout est “fait maison”. J’étais plutôt dessert mais j’intègre désormais le fromage. Avec quelques anglais (stilton, cheddar…) de chez Beillevaire et des crackers et du chutney comme chez nous. n PICKLES, 2 RUE DU MARAIS, NANTES (44). 02 51 84 11 89.

ENTRÉE RAVIOLE DE CAROTTE, RICOTTA, ABRICOT ET SA PURÉE DE CAROTTES ORANGES.

3/4/5 OCTOBRE 2014

PLAT

VEND. 18h00-21h00 | SAM. 10h00 -20h00 | DIM. 11h00 -18h00

ÉCHINE DE PORC BIO FONDANTE, PURÉE DE POMME DE TERRE, JUS DE CUISSON ET JEUNES CAROTTES

Le Karting | rue Saint Domingue | île de Nantes

DESSERT

| entrée libre

MIRABELLES DE LORRAINE RÔTIES, BRIOCHE PERDUE, CARAMEL ET GLACE MALT

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UNE ENTREPRISE, UNE SAGA, UNE HISTOIRE

À LA PAGE TEXTE / MATHIEU PERRICHET

PHOTO / LUDOVIC FAILLER POUR KOSTAR

Depuis trois ans, Fabrice Richard s’est lancé dans la fabrication de carnets avec sa micro entreprise Calepino. Récit d’une success story made in Nantes. Après des études de gestion en entreprises, deux années passés au Danemark où il découvre le design scandinave, avoir travaillé pour le compte d’une grosse boîte PA G E 0 1 6

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concevant des agendas et s’être octroyé une parenthèse dans la création web, Fabrice Richard a lancé Calepino en 2011. n « J’étais lassé du tout numérique et je voulais revenir


UNE ENTREPRISE, UNE SAGA, UNE HISTOIRE

1998-1999 SES ANNÉES À COPENHAGUE, DÉTERMINANTES DANS SA VIE PROFESSIONNELLE. 2005 RENCONTRE AVEC SA COMPAGNE. 9 AOÛT 2008 NAISSANCE DE SA FILLE. SEPTEMBRE 2011 LANCEMENT DE CALEPINO.

au papier, bosser avec quelque chose de palpable. Je me suis dirigé vers le calepin car c’est un objet simple, pratique et universel », explique-t-il. Un pari audacieux à l’heure où les smartphones servent à tout et n’importe quoi. Mais un choix assumé : « Je suis convaincu que pour l’écriture, on n’abandonnera pas le papier. On écrit plus vite à la main, on relit plus facilement ses notes sur un carnet et l’on mémorise beaucoup mieux lorsque l’on rédige avec un stylo ». n Un argumentaire validé par les chiffres. Vendus dans une cinquantaine de pays, ses calepins lui ont permis d’atteindre un chiffre d’affaires s’élevant à près de 200 000 euros en 2013 avec une croissance de 102%. n Pour séduire les potentiels clients, Fabrice Richard mise sur la qualité. Ainsi, l’intégralité de la production en papier 100% recyclé est réalisée à Nantes. « Pour moi, cela tombait sous le sens et ce bien avant que la vague Made in France ne déferle ». De plus, l’accent est mis sur la finition : « On travaille beaucoup les matières, on

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teste les papiers, on peut passer des mois avant de trouver la bonne encre », raconte ce passionné de graphisme et de typographie. Cerise sur le gâteau, « grâce à des carnets très classiques à l’origine, nous proposons plusieurs fois par an des collections éphémères en collaboration avec des artistes et designers (Kitsuné, les Nantais Emilie Bransac et Moon, Playtype…) ». n À presque 38 ans, Fabrice Richard est un homme comblé et plein de projets. Le papier est mort, vive le papier !n WWW.CALEPINO.FR

© MOON & SOUENELLEN

1511 MORT D’AMBROGIO CALEPINO, ÉRUDIT ITALIEN, DONT LE NOM A DONNÉ LE MOT CALEPIN EN FRANÇAIS POUR DÉSIGNER UN RECUEIL DE NOTES.

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GALERIE DE PORTRAITS

VISION NOCTURNE TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / LA STATION ROSE POUR KOSTAR

En cette rentrée, Josepha White, créatrice de la friperie associative 3615 VEGA, et le DJ AER s’apprêtent à faire décoller La Station Rose, structure itinérante carburant au clubbing, shopping et snacking. C’est en after, dans une collocation XXL de l’île de Nantes où le potentiel rencontres y est plus fort que Tinder et Linkedln réunis que le binôme de créatifs s’est trouvé. « On se connaissait de vue. Enfin, surtout moi », sourit AER qui venait de plaquer « une vie de merde à Orléans » où il bossait « en tant que cadre dans l’industrie ». n Très rapidement, il mixe dans le box que Josepha occupe déjà. « C’était un espace de stockage pour mes fripes 90’s. À l’origine, ce n’était pas une boutique et finalement, j’ai ouvert le lieu ». Et à chaque fois, « les ventes privées » prenaient des allures de grosses fêtes. À même la terre battue et à la bonne franquette. Pour la dernière, en mars dernier, Acid Arab est passé en speed. Un succès qui tient autant à la (bonne) idée qu’à Josepha et AER qui ne restent jamais les deux pieds dans les mêmes baskets lorsqu’il s’agit de se bouger. « Même si nous l’avons bien cherché, le box s’était transformé en club. Les gens y venaient plus pour la teuf que pour les fripes », explique la maquilleuse de formation PA G E 0 1 9

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qui a bourlingué entre Nantes, Paris, Barcelone et Londres. n Après six mois de box, le propriétaire récupère cet espace à peine plus grand qu’un trois pièces/cuisine. « Ça nous a fait bizarre de nous retrouver sans rien. Nous avons décidé de chercher une alternative ». C’est en s’appuyant sur le triptyque clubbing, shopping et snacking, sur une caravane XS acheté sur Le Bon Coin et un été à teaser le concept que La Station Rose est née. « Notre ambition est de plonger le public dans une ambiance particulière. Nous voulons que les gens s’amusent tout en prenant plein la vue. Nous ne voulons pas qu’ils se collent simplement devant la scène ». C’est, pour l’heure, avec leurs économies et dans un esprit clubbing-caravaning que Josepha White, AER et leurs invités aux platines et aux fourneaux vont aller de fête en fête, de soirée en soirée. Pour que La Station Rose illumine la nuit et y apporte de la chaleur. n LA STATION ROSE, LE 26 SEPTEMBRE DANS LE CADRE DE LA CHRONIC, CO2, NANTES. WWW.FACEBOOK.COM/LASTATIONROSELASTATIONROSE SAISON 09 / NUMÉRO 42

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GALERIE DE PORTRAITS

FAIRE CAMPAGNE TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

Yvonne, l’enfant château À l’occasion de cette sortie, plusieurs dédicaces sont programmées : le 11 septembre chez Henri et Henriette (Nantes), le 20 septembre à la Galerie Albane (Nantes), le 26 septembre à la HAB Galerie (Nantes) et les 11 et 12 octobre à Quai des Bulles (Saint-Malo). n À noter que deux expositions de Delphine Vaute ont lieu du 3 septembre au 15 octobre à la HAB Galerie et du 10 septembre au 13 octobre chez Henry et Henriette. n PA G E 0 2 0

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PHOTO / LUDOVIC FAILLER POUR KOSTAR

En cette rentrée, Delphine Vaute sort, aux éditions Vide cocagne, Yvonne, l’enfant château. À travers ce roman graphique à la beauté fascinante et inquiétante, l’illustratrice retourne à la terre. Fin août, la Nantaise s’est rappelée à nous. Par hasard. La jeune femme, passée par les Beaux-Arts d’Angers et Histoire de l’Art à Nantes, poste sur sa page Facebook une photo des tirages de l’illustration de la couverture d’Yvonne, l’Enfant Château. Le visuel est superbe. L’ensemble également. Yvonne, on le lit, on le feuillette, on y revient… Mais Yvonne, on ne la quitte pas. « C’est ma madeleine de Proust, c’est moi. Pour autant, ce n’est pas exactement autobiographique ; sinon les gens vont se demander pourquoi je ne suis pas en hôpital psychiatrique ». n Avec ce roman graphique, Delphine Vaute revient sur ses étés passés dans le Maineet-Loire. « Il y avait les poules, les lapins,

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ma grand-mère Yvonne qui m’apprenait les petits riens de la vie… ». Il en résulte aujourd’hui un livre où le fantôme d’Alice au pays des Merveilles croise un kid en tee-shirt Nirvana. Certaines planches évoquent l’univers des Hell’O Monsters. Un monde où le réel devient fantasmagorique. Delphine Vaute, elle, se réclame des photographes Sally Mann, JoelPeter Witkin, du dessinateur naturaliste Jean-Jacques Audubon, de l’illustrateur russe Ivan Bilibine. Yvonne est né de ces influences, de longs mois de travail en solitaire et nous entraîne dans une partie de campagne à laquelle nous n’avons pas fini de rêver. n HTTP://DELPHINEVAUTE.HAUTETFORT.COM


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GALERIE DE PORTRAITS

BLEU, BLANC, BOUGE TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTO / DR

Alors que l’été pointait à peine le bout de son nez, Julien Barthe dressait un État des lieux de près de 20 ans de club sous la forme de remixes allant évidemment du Grand sommeil de Daho au Cœur de pierre de La Chatte. Cet après-midi-là, Julien Barthe ne voulait pas raccrocher le téléphone avant d’avoir remis la main sur le nom de son prochain remix, un morceau d’Alain Chamfort. Le garçon, qui n’a pas quitté ses machines depuis 1994, fouille dans son SoundCloud, caverne d’Ali Baba où la chanson française flirte avec la culture club. « Le nom du morceau ne me revient pas ». On lui souffle Rendez-vous. « Ouais, c’est ça ! Chamfort est ok pour qu’il sorte ». n La vie de Plaisir de France est ainsi. Elle est faite de rencontres. Et notamment celle avec Étienne Daho. « Le Grand sommeil, c’est un super morceau. La suite, c’est une belle rencontre et une belle histoire. En 2006, le remix se retrouve sur le label de Tiga. À l’époque, j’avais essayé de contacter Daho. PA G E 0 2 2

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Tout le monde disait avoir son numéro, mais en fait personne ne le connaissait. C’est lorsque que La Notte a été réédité que Daho m’a appelé. On a refait le morceau ensemble ». n Entre remixes officiels et non-officiels, Plaisir de France ne cesse de s’amuser à revisiter ses coups de cœur. Et ce même s’il concède faire des « choses plus business aujourd’hui. Je veux vivre de ma musique. Je collabore avec des restos, des hôtels, des marques… ». Pour autant, au fil de la conversation, un mot ne cessera de revenir. C’est plaisir. Dans la vie de Julien Barthe, ce dernier tourne en boucle. n LE 17 OCTOBRE, LE LIEU UNIQUE, NANTES. LE 8 NOVEMBRE, KERIOLET. HTTP://PLAISIRDEFRANCE.NET

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GALERIE DE PORTRAITS

LONDON CALLING TEXTE ET PHOTO / MATTHIEU CHAUVEAU

Avec tout juste quelques morceaux en ligne, l’electronica du Nantais Warts, déjà signée sur un label londonien, est à l’affiche du festival Scopitone. Cette question nous a tous traversé l’esprit un jour. Et elle fonctionne avec tous les domaines artistiques. Si l’on immerge un enfant, dès son plus jeune âge, dans la meilleure musique qui soit, en fera-t-on un génie précoce ? Pour Julien Pitaud alias Warts, nouveau venu sur la scène electro nantaise, on est tenté de répondre par l’affirmative. Le garçon de 21 ans a été biberonné à la musique indé des années 80 : « Mon père est fan de post-punk et de new wave. J’ai bouffé du Joy Division, du New Order, du Smiths pendant super longtemps ! ». Une école rêvée pour ce jeune homme qui ne lit pas la musique et qui compose exclusivement à l’oreille. n Ado, il complète sa culture musicale au gré de pérégrinations sur les internets avant d’intégrer un groupe psyché-pop formé avec des copains à qui il fait bientôt des infidélités pour monter Warts. « Je voulais créer quelque chose de personnel, qui exprime mes sentiments par rapport à plein de choses. J’ai commencé à m’acheter PA G E 0 2 4

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quelques synthés et ça s’est naturellement dirigé vers de l’électro ». n Lunettes rondes sur le nez, bonnet vissé sur la tête, chemise soigneusement boutonnée jusqu’au cou, on imagine bien ce garçon enfermé chez lui à peaufiner son electronica éthérée, en geek obsessionnel, le halo de l’ordinateur lui illuminant le visage. Julien Pitaud n’est pourtant pas un solitaire. Alors qu’il n’a encore rien sorti officiellement, un label anglo-français l’a signé et il a déjà donné une petite dizaine de concerts, entre Nantes et Londres. Son rêve maintenant : « Construire un live avec de vrais instruments et un backing band. Partager la scène avec des potes, ça me manque ». Jouer de la musique synthétique avec de réels musiciens, c’était justement la spécialité de l’un des groupes qui a bercé son enfance, New Order. Une manière de renvoyer l’ascenseur à ce père mélomane, peut-être ! n LE 19 SEPTEMBRE, SCOPITONE, NANTES. HTTPS://SOUNDCLOUD.COM/WARTS

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HOUSEHOLD, TEMPLE, YARD

SAISON 2014 2015

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25 septembre - 30 novembre 2014

A L L E R DEHORS EXPOSITION COLLECTIVE 18 décembre 2014 - 15 février 2015

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E N FA C E À FA C E

PUISSANCE 6 INTERVIEW / ARNAUD BÉNUREAU

PHOTOS / CHLOÉ LE DREZEN

À l’occasion de Mettre en scène, Thomas Jolly, ancien élève de Stanislas Nordey et artiste associé au Théâtre National de Bretagne aux côtés de Philippe Decouflé, Éric Lacascade, Chistine Letailleur et Jean-François Sivadier, revient sur ses terres avec Henry VI de Shakespeare dont l’intégrale marathon a retourné le dernier Festival d’Avignon.

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E N FA C E À FA C E

c’est le plateau. Mais le jeu en valait la chandelle. Pour autant, en attendant de trouver le financement, je n’ai jamais quitté l’artistique. Je me suis lancé dans le vide et pendant quatre ans, j’ai pris des risques permanents et j’ai tout parié sur cette aventure. Sans savoir si elle aboutirait ou non. En décembre 2011, nous vous consacrions un portrait à l’occasion de votre création Piscine (pas d’eau), vous évoquiez déjà Henry VI… n En effet, au moment de Piscine, je travaillais déjà en sousmarin sur Henry VI. J’essayais de convaincre que ce projet pouvait avoir une vie. J’avançais petit à petit. Et à la fin de cette même année, une perspective de production pour la première moitié des trois pièces voit le jour. Le TNB me propose d’être artiste associé. Puis, le Festival d’Avignon, voyant que le public s’engouffrait avec jubilation dans cet objet atypique, a proposé de finir le projet. Au final, Henry VI est une pièce qui dure 18 heures.

« JE ME SUIS LANCÉ DANS LE VIDE, J’AI PRIS DES RISQUES PERMANENTS, J’AI TOUT PARIÉ SUR CETTE AVENTURE. SANS SAVOIR SI ELLE ABOUTIRAIT OU NON » Avec le recul, comment analysez-vous cette période ? n Je suis heureux d’avoir fait sauter un plafond de verre. Car Henry VI, ce sont trois pièces qui ne sont absolument pas en accord avec une époque privilégiant le plaisir immédiat. Pour beaucoup, la pièce de Shakespeare ne pouvait pas être montée. Je suis fier d’avoir trouvé une solution de production et ému de voir à quel point le public a plébiscité cette aventure. Cette recherche de « solution de production  » a-t-elle pris, pendant un temps, le pas sur l’artistique ? n J’ai connu des moments de découragement. C’était usant. Ce n’est pas ce que je préfère. Mon endroit, PA G E 0 2 8

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Après cet acte théâtral fort, sur quoi pouvez-vous miser aujourd’hui ? n C’est une vraie et belle question. Pendant les quatre ans de mise en œuvre d’Henry VI, j’ai eu peur. Et aujourd’hui, maintenant, qu’est-ce que je fais ? Est-ce que je monte une œuvre encore plus grosse ? Je vais continuer à partir à la conquête de nouveaux publics. Sur le site de votre compagnie, La Piccola familia, vous écrivez vouloir « engager un nouveau cycle, celui de l’affirmation du théâtre comme art citoyen ». Cet engagement s’inscrit-t-il dans cette conquête de nouveaux publics ? n Le théâtre a été créé dans la cité, pour la cité et par la cité. Il est aujourd’hui inconcevable que des gens soient intimidés à l'idée de pousser les portes d’un théâtre. Il faut faire vivre ces maisons, les habiter. Le théâtre est un art qui permet de redonner à chacun des outils pour accéder au discernement. Il faut transformer en curiosité l’angoisse face à la période trouble que nous vivons. Quand avez-vous poussé pour la première fois la porte d’un théâtre ? n Ma maman l’a poussée pour moi. J’avais trois ans. J’y suis ensuite revenu tout seul. C’était au collège, grâce à des professeurs de français. Que représentait le théâtre à vos yeux ? n C’était récréatif. Il y avait quelque chose de ludique à créer des personnages. J’ai intégré une compagnie de théâtre d’enfants. On partait en tournée. L’aspect récréatif a laissé la place à une forme de rigueur, de sérieux : apprendre son texte, venir aux répétitions, enfiler des costumes…


E N FA C E À FA C E

Vous n’avez donc jamais envisagé autre chose que de vivre du théâtre… n Par le théâtre, j’ai trouvé l’endroit où je m’exprimais le mieux. Je n’ai appris que ça. Et depuis, je ne peux pas m’en défaire. En utilisant H6 pour parler d’Henry VI, en parlant de Shakespeare comme d’un entertainer, en éditant des badges “J’ai vu Henry VI en entier”, en reprenant les codes des séries télévisés, vous avez décidé d’emprunter les voies de la culture pop… n Pop, ça veut dire populaire. S’il n’est pas populaire, le théâtre n’est pas. Depuis la nuit des temps, les hommes ont besoin de se faire raconter des histoires par du vivant. Puis, vouloir emprunter ce chemin, ce n’est pas pour s’adresser uniquement à un public jeune ; mais pour désamorcer cette timidité que certains connaissent face au théâtre. Et lorsque je parle de pop, je ne l’oppose pas à un théâtre élitiste, d’art ou de recherche. Car Henry VI, c’est exigeant. C’est quand même trois pièces pour 18 heures de représentation.

« AVEC HENRY VI, ON NE VIENT PLUS CONSOMMER UN OBJET CULTUREL ; ON VIENT LE TRAVERSER. LA DURÉE DEVIENT L’ŒUVRE. » N’y a-t-il pas une forme de snobisme à afficher le badge que vous avez distribué à l’issue de la représentation au Festival d’Avignon ? n Il ne faut pas le voir autrement que comme une petite médaille. Et puis, on a quand même réussi à vivre 18 heures tous ensemble. Ce n’est pas rien. Ça crée le sentiment d’appartenir à une communauté. Je sais aussi que certains n’aiment pas le spectacle. Je peux le comprendre.

Pour autant, je sais que je suis au bon endroit avec Shakespeare. Je préfère garder à l’esprit ce que les gens ont vécu. Et cela va au-delà du snobisme. En dehors du théâtre, où allez-vous chercher votre inspiration ? n Chez Lynch, Fincher, Tarantino. Je suis également friand de tout ce qui est de l’ordre des concerts. Je surkiffe les concerts énormes, la machinerie du Stade de France. Je ne parle pas de qualité musicale, mais bien de mise en scène. C’est une forme d’expérimentation dont le théâtre devrait s’inspirer pour parler à la génération 2.0. Avec son projet Sophocle, Wajdi Mouawad invite, au même titre que vous, le spectateur à une expérience théâtrale au long cours. Pourquoi cette envie de s’attaquer à des projets monstres en termes de durée ? n Justement, pour la valeur du temps, de la durée. On ne peut rien y ajouter d’artificiel. On ne vient plus consommer un objet culturel ; on vient le traverser. Et ce n’est pas un élément de langage. La durée devient l’œuvre. Au fil de la représentation, les yeux piquent, on se contorsionne sur notre fauteuil… Seule la durée nous permet de vivre une telle expérience. À la fin d’Henry VI, les gens se connaissent. Le temps d’une aventure collective, la vie s’est adjointe à l’art. Vous n’êtes plus un simple spectateur mais quelqu’un de bien vivant. n

HENRY VI DANS LE CADRE DE METTRE EN SCÈNE, LE 6 NOVEMBRE (ÉPISODE 4), LE 8 NOVEMBRE (CYCLE 1) ET LE 19 NOVEMBRE (CYLCE 2), TNB, RENNES. HENRY VI – L’INTÉGRALE, LE 20 JUIN 2015, THÉÂTRE DES ARTS, ROUEN. WWW.LAPICCOLAFAMILIA.FR

METTRE EN SCÈNE Comme le souligne François Le Pillouër, directeur du Théâtre National de Bretagne, dans son édito, « Mettre en Scène se veut plus un temps pour la création qu’un festival ». Et pendant presque un mois, c’est toute la Bretagne qui va vivre au rythme des réflexions de metteurs en scène et chorégraphes, bien décidés à interroger leurs disciplines et proposer leurs réflexions à un public toujours plus nombreux. n Il faudra évidemment compter avec Thomas Jolly ou encore Philippe Decouflé et sa création Contact, Chloé Moglia qui défiera les lois de l’attraction ou encore avec Étienne Saglio, auteur du tube Le soir des Monstres, qui présentera Les Limbes sur fond du Stabat Mater de Vivaldi. n METTRE EN SCÈNE, DU 4 AU 22 NOVEMBRE, RENNES, QUIMPER, LANNION, BREST, SAINT BRIEUC, LORIENT. WWW.T-N-B.FR PA G E 0 2 9

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RENNES ANGERS NANTES La culture n’a pas été au cœur des débats des municipales à Rennes, Angers et Nantes. L’arrivée de nouvelles équipes à la barre de ces trois métropoles du triangle Kostar, avec de nouveaux maires et trois nouveaux adjoints, peut être l’occasion de rebattre les cartes et de mettre en œuvre de nouveaux projets. DOSSIER RÉALISÉ PAR PATRICK THIBAULT

PHOTOS / KENO

Quelques mois après leurs installation, et à l’heure de la rentrée, il nous a semblé intéressant de (re)mettre la culture en questions. Quelle vision ? Quels projets ? En 2014, la culture reste-t-elle une priorité ? Changement, culture pour tous, co-construction… Qu’il y a-t-il de concret derrière les mots, les formules, les éléments de langage ? n Si à Nantes, le changement s’inscrit dans la continuité, même couleur politique à gauche, Johanna Rolland affiche sa volonté d’une « nouvelle gouvernance ». David Martineau, son adjoint socialiste affiche l’ambition de tout repenser et de co-construire. n Avec Christophe Béchu, Angers est passée à droite. Pour autant, Alain Fouquet, son adjoint à la culture, revendique une sensibilité de gauche. Les spéculations vont bon train pour savoir si on va changer les têtes et quelle politique sera effectivement mise en œuvre. n À Rennes, c’est Benoît Careil, un élu vert qui a été chargé de la culture par Nathalie Appéré après la fusion des listes PS et EELV/ Front de gauche. Les états généraux de la culture programmés en 2015 devraient permettre de définir un nouveau cap. n Les questions, c’est maintenant ! n

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Membre et manager du groupe Billy Ze Kick, Benoît Careil devient adjoint à la culture après la fusion des listes PS et EELV/Front de Gauche. Il affiche une volonté de rupture et de changement par rapport à ses prédécesseurs et a négocié l’organisation des États généraux de la Culture qui aboutiront à la nouvelle politique culturelle rennaise. Quels sont vos rapports à la culture ? n J’ai un parcours professionnel et passionnel avec la musique et les arts. Dans un secteur de la musique très indépendant et populaire. Dans les années 80, j’étais objecteur de conscience au sein du service culture de l’université Rennes 2 qui était en train de se construire. Ça m’a permis de bâtir une réflexion politique sur la culture.

« UN ÉLU NE PEUT PAS CHANGER SEUL LA POLITIQUE CULTURELLE. » Quels sont les atouts de Rennes en matière culturelle ? n Ce sont les Rennais et les Rennaises avec un grand nombre d’artistes émergents ou confirmés, de techniciens et acteurs culturels expérimentés, 60.000 étuPA G E 0 4 2

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diants et des milliers d’enseignants, d’universitaires et de passionnés d’art et curieux. Il y a un potentiel entre le public et des créateurs, de rencontres et de collaborations. Vous êtes un adjoint vert, allez-vous appliquer le programme culturel des verts ou un programme culturel commun avec les socialistes ? n Je vais mettre en place le programme commun de compromis négocié entre les deux tours. Mes valeurs restent celles de l’écologie politique, et donc une volonté de donner plus de place à la diversité culturelle, de mieux respecter les droits culturels des personnes et de favoriser la coopération et la co-construction. Ces états généraux de la culture en 2015,


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5 DATES CLÉS 1981 CONCERT DES CURE À L’ESPACE À RENNES 1982 SON PREMIER CONCERT AVEC LES PASSANTS, GROUPE NEW WAVE À L’UNIVERSITÉ RENNES 2 1994 LE TUBE DE L’ÉTÉ, LE SCANDALE DE L’AUTOMNE (MANGEZ-MOI ! MANGEZ-MOI !) 1998 OUVERTURE DU JARDIN MODERNE DONT IL PREND LA DIRECTION 2008 DÉCÈS BRUTAL DE LA VIOLONISTE DES OISIVES

n’est-ce pas une occasion manquée de passer à l’action tout de suite ? n Un élu ne peut pas changer seul la politique culturelle. Il a besoin des acteurs culturels, des artistes et d’un mouvement de la population pour construire ensemble ce changement. Je veux que le TNB et l’Opéra s’impliquent avec les compagnies, les groupes de rock, les plasticiens et que tous ensemble, on pense l’avenir de la vie culturelle à Rennes. Qu’est-ce qui est différent entre une politique culturelle initiée par les socialistes et une politique culturelle initiée par des écologistes ? n Nous, écologistes, pensons qu’une politique de la diversité culturelle ne peut pas être mise en application uniquement par les institutions. Les acteurs culturels, des associations, des professionnels de l’éducation populaire, des collectifs d’artistes et d’habitants sont des partenaires importants pour couvrir l’ensemble de cette diversité et répondre à la diversité de la population. Ça ne l’était pas ? n Si, mais 65 % du budget culturel est affecté à neuf grandes institutions et le reste est réparti sur les actions culturelles.

« JE ME POSE DES QUESTIONS SUR LA PERTINENCE DE CERTAINS ÉVÉNEMENTS À DURER 15, 20, 30 ANS, SANS RENOUVELLEMENT DES ÉQUIPES ET DU PROJET ARTISTIQUE. » On en vient à ces grosses structures et ces festivals dont vous avez dit qu’ils ne se renouvellent pas… n Je me pose des questions sur la pertinence de certains événements à durer 15, 20, 30 ans, sans renouvellement des équipes et du projet artistique. Le problème, c'est cette monotonie d’une année culturelle qui se renouvelle à l’identique. Pour avoir travaillé sur la place de la fête dans la société, je sais que l’ennui est le meilleur ami de l’ivresse. Les personnes ont besoin d’être surprises, dérangées et de se décaler dans un nouveau regard sur leur vie quotidienne. C’est le rôle de l’art, des invitations à la vie culturelle, et quand ça commence à ressembler à la vie quotidienne, ça ne joue plus son rôle.

Vous visez Les Trans… n Les Trans ça reste un très bon festival. Un festival qui repose sur les découvertes, à l’écoute de toutes les nouveautés du moment dans un esprit de convivialité en favorisant l’accès pour tous répond à des valeurs que j’apprécie. Mais ils sont très très lents à renouveler leur équipe. Qu’est-ce qu’on a envie de changer quand on arrive au pouvoir ? n (silence) Ce qui coûte cher ? n Ça n’est pas de baisser les subventions de ceux qui en reçoivent le plus. Ce dont on a envie, c’est d’augmenter les subventions de ceux qui en reçoivent peu et qu’on considère très importants dans la vie culturelle. Il va donc y avoir une hausse du budget de la culture ? n Non. Il y aura un redéploiement des budgets de la culture. Mais ce n’est pas possible… n On est malheureusement dans un contexte de réduction des dépenses publiques, le redéploiement nécessitera de baisser les subventions à d’autres mieux lotis. Ça peut aller jusqu'au non renouvellement de conventions qui ne rentrent plus dans les priorités de la nouvelle politique culturelle. Ça ne va pas se décider dans mon bureau. La co-construction permettra de définir les priorités, les chantiers… Ça ne va pas être simple… n Chez les écologistes on ne croit pas à la croissance, à la durabilité d’une société qui dépenserait de plus en plus. On défend une vision sobre et frugale de la société. Je suis convaincu qu’une vie culturelle avec plus de faire ensemble et de participation de chacun, là où il est, est plus riche de bien être et de vivre ensemble qu’une collectivité fière de ses institutions de référence, rayonnant au niveau national et international. À vouloir mettre tous ces acteurs en commun, ne risque-t-on pas de tomber dans le consensus mou ? n Il y a ce risque, oui, mais le danger c’est que la création artistique s’uniformise, s’autocensure, se freine dans sa fantaisie et ses prises de risque. Le monde de l’art ne se limite pas à la politique culturelle. Il y a une logique de service public

LA POLITIQUE CULTURELLE DE RENNES EN UN TWEET

Moderne, rebelle et esthétique ! PA G E 0 4 3

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qui dépasse les stratégies privées. Je ne suis pas l’élu des artistes et acteurs culturels, je suis l’élu de tous les Rennais. Quel vision avez-vous de la politique culturelle de Nantes et Angers ? n Nantes a longtemps cherché sa démarche propre de politique culturelle. Elle l’a trouvée en portant une politique publique à la fois populaire et exigeante dans les disciplines qu’elle porte, Royal de luxe, les Machines et les Géants… Angers, je connais mal. Quand je faisais de la musique avec BZK, on allait au Chabada et on avait l’impression d’être dans une oasis… Il y a aussi le CNDC, remarquable.

« JE CROIS QUE RENNES PEUT RETROUVER SON RAYONNEMENT SI ON DONNE PLUS DE PLACE ET SI ON SAIT MIEUX ACCOMPAGNER LES ARTISTES LOCAUX ET LES PORTEURS DE PROJETS ÉMERGENTS » Des projets de collaborations ? n Nous n’avons plus le choix de tourner le dos à la coopération avec Angers Nantes Opéra. L’ambition d’exister au niveau national et européen en tant qu’opéra et les contraintes budgétaires nous y obligent. Vers la fusion

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ou une collaboration, je ne sais pas encore. Peut-être sera-t-il nécessaire de réfléchir à un rapprochement entre les deux orchestres mais ça ne dépend pas que des villes. On a déjà avancé sur l’enseignement supérieur. Si j’ai bien compris, vous êtes de ceux qui pensent que Rennes avait une meilleure vitalité dans les années 80 ? n Le rayonnement des acteurs rennais dans les années 80, autour des musiques actuelles mais pas que, n’était pas dû aux institutions mais à la vitalité et à la créativité des acteurs. Je crois que Rennes peut retrouver son rayonnement si on donne plus de place et si on sait mieux accompagner les artistes locaux et les porteurs de projets émergents. Mais il y a 20 ans que les partenaires de la Ville ne sont plus renouvelés et je pense qu’on ne permet pas à cette créativité de s’épanouir. Où va-t-on vous croiser cette saison ? n Au festival I’m from Rennes, à l’Opéra, et aux Transmusicales… n

RENNES, LE 25 AOÛT 2014


Bibliothèque

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RENCONTRES D’ÉCRIVAINS À RENNES SEPTEMBRE À DÉCEMBRE 2014

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Ancien avocat après avoir été éducateur spécialisé, Alain Fouquet est le nouvel élu à la culture de la nouvelle majorité de droite. Il évoque volontiers l’image du relai qui est un véritable changement dans la continuité. Il compte profiter de l’abandon du projet Rives nouvelles, initié par l'ancienne équipe, pour mener à bien le grand projet de conversion de la prison en centre d’art. Quel est votre rapport à la culture ? n Mon histoire personnelle ne fait pas de moi un professionnel de la culture. Je me suis nourri de la musique des années 60, 70 et 80. J’ai été dans la culture de la défense et maintenant j’ai l’ambition de la défense de la culture. J’ai un rapport d’émerveillement à la culture.

« S’IL Y A UN CHAMP DANS LEQUEL IL N’EST PAS POSSIBLE DE CONCEVOIR LE CHANGEMENT COMME AUTRE CHOSE QU’UNE RÉVOLUTION, C’EST BIEN LA CULTURE » Quels sont les atouts d’Angers en matière culturelle ? n Angers est une ville du beau et c’est un atout pour la culture. Les créateurs

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ont d’abord besoin de se trouver dans des endroits qui les inspirent avant même d’avoir de l’argent. Angers a l’atout de son histoire culturelle car mes prédécesseurs ont fait un travail fantastique. Christophe Béchu a fait campagne sur une dynamique de changement et vous inscrivez dans la continuité… n Il y a une rigoureuse correspondance entre ce que j’ai développé avec lui pendant la campagne et ce qui est aujourd’hui mis en œuvre. Le reproche que je fais à l’équipe précédente, collectivement, c’est de ne pas avoir imaginé une politique culturelle innovante. S’il y a un champ dans lequel il n’est pas possible de concevoir le changement comme


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autre chose qu’une révolution, c’est bien la culture. Mais on ne peut pas dire « avant c’était nul et avec nous, vous allez voir ce que vous allez voir ». 5 DATES CLÉS 1969 WOODSTOCK AVEC JOE COOCKER 27 FÉVRIER 1968 ACCIDENT AUTOMOBILE 1981 ABOLITION DE LA PEINE DE MORT EN FRANCE 9 JUILLET 2013 SON ENTRETIEN AVEC CHRISTOPHE BÉCHU LA NAISSANCE DE SES 4 ENFANTS

Qu’est-ce qu’on envie de changer quand on arrive au pouvoir ? n Nous avons voulu changer l’état d’esprit des rapports entre les acteurs de la culture. Je pense que s’il est un champ où on doit aimer ce qu’on fait et faire ce qu’on aime, c’est celui-là. Cette exigence est croissante. Elle doit être totale. Ça ne se voit pas beaucoup mais ça pose le fondement d’une politique culturelle. Au-delà de l’état d’esprit, vous pouvez assumer une démarche de changement ? n Le changement, ça fait 40 ans que j’entends ça. Si vous ne dites pas que vous allez changer, vous n’êtes rien. Mais il se trouve qu’à Angers on a une offre culturelle fantastique. Dans une situation de crise, on doit s’intéresser non pas à ce que la société doit apporter à la culture mais à ce que la culture peut apporter à la société. Ça veut dire travailler en synergie avec le tourisme ou la vie économique. On ne doit plus raisonner en terme de coûts mais en terme d’investissements.

« ON NE DOIT PLUS RAISONNER EN TERME DE COÛTS MAIS EN TERME D’INVESTISSEMENTS. » Vous êtes un élu de gauche dans une municipalité de droite, allez-vous faire une politique culturelle de gauche ou de droite ? n Je suis très demandeur de la définition d’une politique culturelle socialiste ou verte ou de droite. Je ne veux pas fuir la question. Quand on a parlé avec Christophe Béchu, je me suis demandé « Qu’est-ce que c’est être de gauche ? » J’ai toujours voté à gauche, j’avais les cheveux très longs, j’étais fan des Beattles et de Joe Cocker, j’étais en conflit avec mon père gaulliste. J’ai décidé de voter à gauche. Je m’inscris en tant qu’individu dans l’histoire de la gauche. Les grandes conquêtes sociales de la gauche, l’attention de la gauche au monde du travail et la notion d’éducation populaire.

Le cœur du projet culturel, c’est la réhabilitation de la prison en centre d’art. C’est un grand projet comme on n’en fait plus. N’est-ce pas tout simplement un projet virtuel ? n Vous exprimez ce qui est inhérent à tout projet. L’envers du désir. L’angoisse qu’on n’y arrive pas. En politique, il faut avoir les idées, les exprimer et les mettre en œuvre. Ce n’est pas un projet virtuel. Il est extrêmement moderne, contemporain parce qu’il ne s’agit pas de créer un nouveau musée, ou une nouvelle structure. On prend une structure qui existe, on la sublime et on lui donne un sens culturel. Mais est-ce que ça peut vraiment se réaliser ? La prison est en activité, appartient à l’État, il faut trouver le budget… n Estce qu’on va obtenir enfin le transfert de ce tombeau, ce lieu d’indignité où l’on enterre vivant les gens. Cette prison est humainement insupportable. J’espère que le ministère va enfin s’en rendre compte. J’ai été bâtonnier, Christophe Béchu est sénateur. Nous mettons toute notre énergie en activant nos réseaux. C’est un combat, ce n’est donc pas virtuel. Avez-vous vu l’expo de la prison Sainte Anne cet été à Avignon ? n Oui. La grande différence c’est qu’ils ont fait un musée provisoire. C’est glaçant car il n’y a pas de vie. Nous voulons faire le contraire. Un lieu de résidence avec de la musique, des expos, un lieu de diffusion. Ça changera tout. Ce type de prison tue les gens et tue l’art si on se contente d’en faire un lieu d’exposition. Nous voulons en faire un lieu de vie. Le changement essentiel apporté en matière culturel par l’équipe, c’est l’abandon du projet Rives nouvelles… n Oui, mais comme l’équipe précédente, nous intégrons la culture dans un projet urbain. Nous allons construire un grand projet culturel qui s’inscrit dans une démarche d’urbanisme. On est en train de bâtir des synergies entre les établissements, les structures. On va redéployer les lieux, les ouvrir sur la ville. Le Festival d’Anjou va venir au Château et s’élargir dans le temps. Nous allons amener les fes-

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tivals Premiers plans et Cinémas d’Afrique au Grand Théâtre. Nous voulons que la Ville s’ouvre au Grand Théâtre qui est un point de ralliement. Je pense que ça va décoiffer. Que va-t-il advenir du budget culturel ? n Le budget culturel est un budget comme les autres. Il sera soumis aux mêmes règles de discipline. Mieux vaut être transparent et pragmatique et dire qu’il n’y a aucune raison qu’il soit sanctuarisé. Je veux défendre le budget, intelligemment et fermement. Si on ferme la lumière, on n’aura plus de rayonnement. Et l’objectif d’Angers, c'est de mettre la culture en avant pour valoriser son image. Angers dit qu’il n’y a pas de raison de sanctuariser mais pas non plus de raison d’amputer.

« JE DOIS RENCONTRER MON COLLÈGUE DE RENNES. JE ME DIS QU’ON A INTÉRÊT À TRAVAILLER EN SYNERGIE ENTRE LES TROIS VILLES. » Quid des petits lieux qui permettent l’émergence des jeunes artistes ? n Je crois qu’il faut multiplier les lieux mais surtout la visibilité des acteurs à la fois privés et publics susceptibles de fédérer les créateurs

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émergents. Je vais chercher à favoriser les collectifs. Il ne peut pas y avoir de création sans partage, sans critique. Notre équipe souhaite donner au privé toute sa chance, le soutenir autant que nous le pouvons. Le collectifs des bar-bars sera un des moyens. Quelle vision avez-vous de la politique culturelle de Nantes et Rennes ? n J’ai le sentiment que ce qui intéresse Rennes et les Bretons, c’est la politique. À Nantes, c’est l’industrie. Il y a certainement une culture pour tous très forte à Rennes, ville étudiante. Nantes est dans une démarche de rentabilisation de la culture. Des projets de collaboration ? n Avec Nantes, nous avons l’Opéra. Ce que nous sort Angers Nantes Opéra, c’est juste fantastique. Et je dois rencontrer mon collègue de Rennes. Je me dis qu’on a intérêt à travailler en synergie entre les trois villes. Ou a-t-on des es chances de vous croiser cette année ? n Place du Ralliement ! n

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Initiative de la Région des Pays de la Loire et de 27 structures culturelles, Voisinages donne un coup de projecteur sur les équipes artistiques implantées en Pays de la Loire. Danse, théâtre, musique... avec Voisinages, chaque équipe bénéficie d’une tournée sur le territoire. La Région et ses partenaires contribuent ainsi à soutenir le spectacle vivant en Pays de la Loire et à favoriser la diffusion des œuvres en direction du plus grand nombre.

Voisinages 2014-2015, ce sont 8 équipes artistiques de théâtre, musique et danse qui proposent 10 spectacles... Le Théâtre du Loup Impossibles Rencontres La compagnie à Le Chant du bouc Le Théâtre Dû Le Mardi à Monoprix Ensemble Jerez Le Cam Corner tango David Chevallier et Stradivaria Nuove Invenzioni Amarillis Sur les pas d’Orphée et Inspiration baroque avec Louis Sclavis La compagnie Chute Libre Drafters, les courants d’air David Rolland Chorégraphies Happy Manif et Les lecteurs complices

...programmés cette saison par 18 partenaires 44 : Le Grand T - théâtre de Loire-Atlantique / TU-Nantes / Le Théâtre - scène nationale Saint-Nazaire / Théâtre Quartier libre - Ancenis / L’Arc - Rezé. 49 : Le Jardin de Verre - Cholet / Scènes de Pays dans les Mauges - Beaupréau / THV - Saint-Barthélemy d’Anjou / Le Cargo - Segré / Villages en scène - Pays de Loire en Layon. 53 : Le Carré - scène nationale Château-Gontier / Le Théâtre - Laval / La saison culturelle du Pays du Loiron. 72 : L’Entracte - Sablé-surSarthe / L’Espal - Le Mans / Le Théâtre Paul Scarron – Le Mans / Le Carroi - La Flèche. 85 : Le Grand R - scène nationale La Roche-sur-Yon.

Toute l’info sur www.culture.paysdelaloire.fr


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Si aucun nom n’avait été avancé par Johanna Rolland pendant sa campagne, David Martineau n’était pas attendu à la culture. Celui qui se dit volontiers néophyte affirme désormais vouloir ouvrir un nouveau cycle culturel sans avoir de projet pré-établi à présenter. Place à la co-construction. Quel est votre rapport à la culture ? n Celui d’un Nantais lambda. J’avais 20 ans quand Jean-Marc Ayrault est arrivé à Nantes. J’ai été bercé par Les Allumées, Royal et la ville qui se réveille. Mais je ne suis pas un aficionado. Mes goûts, c’est d’abord la musique. Rock, pop, scène française mais avec une recherche d’éclectisme.

« L’IDÉE DE JOHANNA ROLLAND EST BIEN DE MONTRER QU’ON COMMENCE QUELQUE CHOSE DE NOUVEAU » Quels sont les atouts de Nantes en matière culturelle ? n L’offre est importante, variée et de qualité. Mais surtout, Nantes a la capacité d’avoir des événements qui rasPA G E 0 5 0

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semblent, que l’on vit et partage en commun. Ces événements créent une fierté autour d’eux. Ils sont le signe d’un rayonnement. Nantes ce n’est pas seulement le FC Nantes. Vous avez écrit : «  culture pour tous, culture partout, culture à Nantes ». Qu’il y a-t-il concrètement derrière ce cliché de la culture pour tous ? n En nommant quelqu’un qui n’est pas du sérail, l’idée de Johanna Rolland est bien de montrer qu’on commence quelque chose de nouveau. Les acteurs institués doivent se projeter dans l’ensemble des quartiers nantais et la métropole. Pour assurer le renouvellement, il y a un enjeu à faire émerger de nouveaux projets et que chacun puisse avoir sa chance. Nous


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5 DATES CLÉS 1990 CRÉATION DE L’ASSO HANDISUP 1995 NANTES CHAMPIONNE DE FRANCE DE FOOT (BUT INCROYABLE LORS DE NANTESPSG) 21 JUIN 2007 QUAND ON LUI PROPOSE DE PARTICIPER AU CASTING MUNICIPAL POUR 2008 CONCERT DE BASHUNG À LA CARRIÈRE, PEU AVANT SA MORT DÉBUT 2020 CONVERSATION AVEC UN NANTAIS : « SUPER LE FESTIVAL PARC DE LA ROCHE »

souhaitons aussi proposer de la pratique culturelle exigeante et en continu. Ça n’existe pas déjà ? n Si mais ça n’est pas toujours lisible et nous avons des trous territoriaux. Les beaux arts ou faire de la musique à Malakoff, c’est compliqué. Quand on dit culture pour tous, on doit proposer à chacun une trajectoire. À mettre en avant cette volonté d’une culture pour tous, on aurait le sentiment que vous considérez qu’avant vous, on était dans l’élitisme ? n Même si à Nantes on fait parfois mieux qu’ailleurs, c’est quand même un combat de tous les jours. On doit dire aux Nantais que cette politique culturelle, elle s’adresse à eux, quand on est jeune, ou moins jeune, quand on a les moyens et quand on ne les a pas. D’autant plus que le tarif n’a pas toujours l’effet escompté pour amener les gens qui pensent que ça n’est pas pour eux. Mais qu’est-ce qui est le plus important, amener l’opéra dans les quartiers ou faire en sorte que les quartiers viennent à l’opéra ? n Il y a des spectacles, qui par leur nature, se déroulent dans les lieux centraux. Mais nous voulons que chacun puisse avoir une offre dynamique de qualité dans son micro quartier. Il me semble vain de penser qu’on fait l’un sans l’autre. Nous devons travailler sur cette articulation et faire en sorte que chaque Nantais circule dans tous les quartiers.

« FAIRE DAVANTAGE COMPRENDRE À CHACUN QUE LA POLITIQUE CULTURELLE, ELLE EST POUR LUI. Qu’est-ce qu’on a envie de changer quand on arrive au pouvoir ? n Faire davantage comprendre à chacun que la politique culturelle, elle est pour lui. Beaucoup

de gens nous ont dit pendant la campagne « tout ça, c’est pas pour nous, vous feriez mieux de baisser de 20 centimes le ticket de tram ». Ils ont vraiment dit ça ? n Oui. Enfin, on a entendu ça pour la première fois. Mais comme on a fait une campagne ouverte dans la co-construction, on a eu le temps d’en discuter. Et ça a assez vite disparu. Mais pour moi, c’est une alerte. Chez les programmateurs, on est dans une culture de l’offre. Il faut qu’on travaille à la co-construction. Nantes arrive à une fin de cycle avec les artistes qui sont arrivés avec Jean-Marc Ayrault. Sur quels talents ou structures, comptez-vous vous appuyer ? n Nous n’arrivons pas avec les artistes de demain dans nos valises. Mais nous avons la volonté d’ouvrir les portes pour que ceux qui ont des propositions puissent venir les faire. Nous devons faire en sorte que ça continue, veiller à ne pas avoir emmené une seule génération. D’où l’importance de programmer les artistes locaux. On dit que vous voulez une offre culturelle toute l’année… n La ville doit être ouverte toute l’année. Le Voyage à Nantes qui est en train de complètement réussir son pari pourra être accompagné d’une saison culturelle. On doit avoir une offre d’été. On parle volontiers de la sanctuarisation du budget de la culture, qu’en est-il à Nantes ? n Johanna Rolland dit que la culture, c’est dans l’ADN, donc ça restera dans l’ADN. Ça restera une priorité absolue. Il y a un budget qui se déterminera selon les projets. Mais pas de commande à la baisse. J’ai un projet à proposer. Et alors, c’est quoi ? n Plus de proximité, plus de pratique, plus de médiation, une offre plus lisible, plus compréhensible et le travail

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Des Nefs aux Dervallières, Géants, folles journées, hip hop, electro, Jazz, Théâtre, Danse... Partout à #Nantes la CultureS est pour tous PA G E 0 5 1

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sur un calendrier plus en continu. Notre projet politique c’est de confirmer notre ville dans sa capacité à innover et asseoir le développement de la ville sur sa cohésion sociale. La culture est fondamentale dans tout ça, elle reste donc une priorité absolue. Il n’y aura pas de nouveau cycle Johanna Rolland sans un nouveau cycle culturel réussi.

« AVEC LES ASSISES DE LA NUIT, NOUS SOUHAITONS QUE CETTE VILLE VIVE DANS UNE MOVIDA À LA NANTAISE. » Si la culture est une priorité absolue, pourquoi n’a t’elle pas été au cœur du débat des municipales ? n Mais il en a été question au quotidien dans la co-construction. Nous souhaitons prendre le temps de co-construire ce projet culturel. Derrière le dispositif Cafés-Culture qui se met en place, il y a la volonté de faire passer le message que la ville est innovante et s’amuse. Avec les Assises de la nuit, nous souhaitons que cette ville vive dans une movida à la nantaise. Nantes a beaucoup cultivé l’émergence, pour ça il faut des petits lieux. Or on ferme les ateliers de Bitche et quid de

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l’engagement d’une friche autogérée ? n Les Cafés-Culture, c’est une des réponses sur la question des petits lieux. La friche fait partie de nos engagements. Bitche n’est pas symbolique de volonté de fermer ces lieux. On a des problèmes de sécurité du bâtiment. On veut re-regarder le dossier Bitche. Quel regard portez-vous sur les politiques culturelles d’Angers et Rennes ? Avezvous des projets concrets en commun ? n Avec Angers, notre premier enjeu et engagement, c’est de sauvegarder l’Opéra. Je dois faire en sorte qu’Angers puisse augmenter sa part de financement. L’Université va devenir celle de toutes les villes du pôle métropolitain. Le TU (Théâtre universitaire) donc va devoir évoluer. Pour moi ce qui compte c’est le U, plus que le T. Nous avons à trouver des événements festifs à partager. Et intérêt à programmer les artistes sur toutes les villes. Ou va-t-on vous croiser cette saison ? n Un peu partout, chez ceux qu’on subventionne et ceux qui fonctionnent par euxmêmes. Avec nos compagnies, à l’extérieur. Et beaucoup dans les quartiers. n NANTES, LE 22 AOÛT 2014


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CRÉATION

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TEXTE ET MISE EN SCÈNE WAJDI MOUAWAD INTERPRÉTATION ANNICK BERGERON

02 51 88 25 25 / leGrandT.fr

©JEAN-LUC BERTINI PICTURETANK & WAJDI MOUAWAD / SIGNELAZER.COM - LICENCES SPECTACLES

23 > 27 SEP - LE GRAND T


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TEXTE ANTONIN DRUART

© CLAUS BACH

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Playtime, la cuvée millésimée 2014 de la Biennale rennaise s’annonce robuste et charpentée. Tournant toujours autour du thème du travail, elle convoque moins d’artistes mais plus d’œuvres par participant. Parmi eux, le stakhanoviste toucheà-tout Thomas Tudoux.

playtime Du 27 septembre au 30 novembre, Les Ateliers de Rennes sont de retour pour la Biennale d’art contemporain intitulée Playtime. Dans un monde où le travail est reconnu comme source de valorisation de soi, il s’agit d’explorer la notion de jeu. n HALLE DE LA COURROUZE, MUSÉE DES BEAUX-ARTS, FRAC BRETAGNE ET LIEUX ASSOCIÉS. WWW.LESATELIERSDERENNES.FR PA G E 0 5 4

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Impossible pour Zoé Gray, commissaire cette année, de passer à côté de cet hyperactif compulsif, tant toute son œuvre oscille entre les notions de travail, de jeu et de repos. Tiraillé entre un esprit libre et une fascination pour le productivisme, soumis au stress comme à l’angoisse de la paresse, ce Robinson des temps modernes s’abreuve de littérature pour retranscrire avec malice ce dualisme à travers des techniques variées allant du graphisme à la sculpture, en passant par la création de logiciel ou la rédaction de dictée. n Pour cette série de dessins proposée dans nos pages, Thomas exerce une souple ironie sémantique entre son titre Promenade et son sujet. Sont ici visibles, sous forme de vignettes naturalistes dignes des encyclopédies d’antan, des instruments de fitness remodelant depuis peu la silhouette de nos parcs et jardins. Exit SAISON 09 / NUMÉRO 42

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les balades oisives, ses appareils sont là pour que chez le néophyte naisse librement la volonté de s’asservir à la production de sainte sueur censément salvatrice pour le corps et le cœur. Cardio-training, stretching, ou le marcheur ne désigne plus le passant mais la machine fixée au sol simulant l’action stimulante pour l’esprit (coucou Kant) de mettre un pied devant l’autre. Bien que coupé à l’humour, le constat de Tudoux est très acide. Observateur endurant de son environnement, il pressent que l’aire de jeu n’est plus dans l’air du temps, essoufflée par la concurrence, sous l’ère de la performance. Cet ensemble sera couplé d’une autre série de dessins intitulée Sieste, figurant du mobilier urbain « anti-sdf ». n WWW.THOMASTUDOUX.FR AUTRE EXPO : 14,75/70, L’APARTÉ, IFFENDIC, DU 10 OCTOBRE AU 5 DÉCEMBRE


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THÉÂTRE DU CHÂTELET / SAISON 2014-2015 AVEC JEAN-LUC CHOPLIN, PIERRICK SORIN, ARZU DOGAN. COMPOSITING VIDEO : CHARLIE MARS. PA G E 0 6 0

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VOIR LE CLIP SUR INTERNET : WWW.DAILYMOTION.COM/ THEATREDUCHATELET


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pierrick sorin LE TRAVAIL DU NANTAIS PIERRICK SORIN EST MONDIALEMENT CONNU. DEPUIS NOVEMBRE 2006, IL NOUS RACONTE SON QUOTIDIEN DE CRÉATEUR. SIGNÉ SORIN, NATURELLEMENT.

PHOTOS / P.SORIN

Le chanteur, affublé d'une belle touffe capillaire – on pourrait même dire “qu'-a-pris-l'air”, vu que ses cheveux vont dans tous les sens –, le chanteur, donc, avec un charmant petit accent anglais, guitare sèche en bandoulière, égrène une chanson qui évoque une relation amoureuse entre un certain “Mike” et une certaine “Kate”. À chaque refrain, il lève les yeux au ciel, ouvre les bras vers les spectateurs, énonce, avec emphase, ces paroles un peu sommaires : “Mike et Kate, en avant !… Mike et Kate, en avant !”. Habilement calculé, un léger défaut d'accent sur “Mike” interdit

“MIKE ET KATE, EN AVANT ! MIKE ET KATE, EN AVANT !”. toute ambiguïté sur le double sens du refrain : “Mike et Kate, en avant !” devient clairement : “Ma quéquette, en avant ! Ma quéquette, en avant !”. J'ai 10 ans ; je suis planté devant un téléviseur noir et blanc ; on est en 1970 ; c'est une émission de variétés assez “décalée”… et je me marre comme un bossu. n Ce souvenir m'est revenu, cette nuit, à 4h43. Je venais de me réveiller, involontairement, et paf ! : j'ai fredonné intérieurement les chouettes paroles du refrain. Je ne sais pas pourquoi. Il ne me semble pas qu'une érection nocturne, fût-elle naissante, ait été le catalyseur de cette réminiscence… Enfin, qu'importe… Je me réveille souvent dans la nuit, comme si un sentiment d'inquiétude, toujours à fleur de conscience, profitait de la moindre brèche pour venir briser mon repos. Là, c'est vrai que j'avais une petite préoccupation bien identifiée : avant de me coucher, j'avais reçu un PA G E 0 6 1

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message du directeur de publication de Kostar qui me disait : « Nous sommes en bouclage demain. Il nous faut ton texte de toute urgence. » Putain ! Il aurait pu tirer la sonnette plus tôt ; j'étais complètement ailleurs, moi. En plus, j'avais zéro idée de sujet d'écriture. Je n'ai rien vécu d'extraordinaire durant l'été, pas même une petite anecdote croustillante. Je cherche… n J'ai réalisé un clip promotionnel pour la nouvelle programmation du Théâtre du Châtelet… Au bout de deux jours d'un laborieux tournage, mon assistant adoré a effacé, par mégarde, tous les “rushes”. Et pour tout arranger, sous les yeux de m'sieur Choplin, directeur général du Théâtre, lequel était venu dans mon petit studio nantais pour jouer son propre rôle dans le clip en question… Heureusement, qu'il est gentil, m'sieur Choplin et qu’il a bien voulu revenir la semaine suivante. Il m'aime bien, ça aide. Au passage, je dois dire qu'il a joué un rôle important dans mon parcours d'artiste. Il m'a confié mon premier rôle de metteur en scène d'opéra, en 2006 et m'a réitéré sa confiance par la suite. D'ailleurs, cet été, j'ai aussi consacré pas mal de temps à concevoir sous forme d'un story-board, la mise en scène de La Belle Hélène d'Offenbach, un opéra-bouffe où les anachronismes vont bon train. En lui-même, l'argument est un peu bébête : une histoire de mari trompé sur fond de mythologie grecque. Mais ça peut être joyeux, plein de surprises visuelles surréalisto-comiques et onirico-érotiques. À voir à Paris, en juin 2015. Mais bon, évoquer cela est un peu banal et sans grande truculence. Heureusement qu’au cœur de la nuit, “My quéquette” a jailli dans mon cerveau. Franchement, ça relève le niveau. n SAISON 09 / NUMÉRO 42

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© LUDOVIC FAILLER

U N E V I L L E V U E PA R U N A R T I S T E

Par

Ugo Bellagamba

DEPUIS LE DÉBUT DE L’AVENTURE KOSTAR, UNE VILLE AILLEURS A FAIT LE TOUR DU MONDE DANS TOUS LES SENS. DE NEW YORK À ILULISSAT EN PASSANT PAR MOSCOU, SHANGHAI, LONDRES OU ENCORE REYKJAVIK. EN CONFIANT CETTE DOUBLE PAGE À UGO BELLAGAMBA, IL NE FALLAIT PAS S’ÉTONNER QUE LE DÉLÉGUÉ ARTISTIQUE DU FESTIVAL DES UTOPIALES NOUS FASSE VOYAGER LOIN, TRÈS LOIN MÊME. BIENVENUE À BORD.

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U N E V I L L E V U E PA R U N A R T I S T E

Ma ville imaginaire ? Elle s’étend sur des milliers de mondes, et autant d’univers. Elle a deux noms : l’un est d'usage, vous le connaissez bien, l’autre est secret, nous en reparlerons peut-être. On peut l’atteindre en prenant son temps, par voile solaire, bercé par le chant indolent des photons, ainsi que l’avait rêvé Arthur C. Clarke ; ou, emprunter la voie courte, étroite, celle des véators de Michel Jeury, qui relient votre imagination à ses quartiers célestes d’un saut instantané, sous le regard vigilant des Ingénieurs de la Roue, ou la moue méprisante des Seigneurs de l’Orbe. n Ma ville imaginaire, comme le savent tous les convoyeurs d’épice d’Arrakis, a des plans à l’intérieur des plans. Chaque espèce, chaque intelligence, organique ou artificielle, qui a contribué à sa construction, vous proposera des cartes différentes. Aucune ne vous servira. Pour trouver son chemin dans Cosmopolis (c’est son nom d’usage, bien sûr), il n’y a qu’une solution : il faut se perdre dès son arrivée. On n’y atteint que ce que l’on pas cherché. Oui c’est son côté non linéaire, et, au fond, si littéraire. n Si quelqu’un vous a donné une adresse, je vous plains. À chercher la rue, le numéro, l’étage, vous vous épuiserez en moins de cent parsecs. Cosmoplis est comme la Thèbes de Robert Silverberg, comme la Trantor d’Isaac Asimov : des portes, elle en a cent, et ses niveaux tutoient les étoiles ou s’enfoncent dans le cœur des mondes, telles des cavernes d’acier. Ses jardins ont le parfum des terrasses de Babylone, et conjuguent le blanc laiteux du jasmin à l’éclat bleu-vert de l’origan, comme les serres hydroponiques des vaisseaux-arches qui traversent l’univers, entraînant les orphelins du ciel. n Il y

a un quartier que j’aime particulièrement, où tout est toujours ouvert, de jour, de nuit, de crépuscule ou d’aurore. Je l’appelle le Rayon Vert, mais d’aucuns lui donnent le nom d’El Dorado. Il est très ancien, émaillé de ruines cyclopéennes, sorties tout droit des aquarelles de David Roberts. On y chine des sagesses asiatiques, on y croise des dragons d’orichalque, ou des philosophes empaillés. Dans la vitrine du Fahrenheit, mon bouquiniste numérique préféré qui n’a jamais lu un seul livre, on trouve des boules à neige utopiques, pour les collectionneurs de cités idéales. Ici, Paris au XXVème siècle, là, les cercles concentriques de la Cité du Soleil, ou les magasins universels de l’Icarie, et, un peu caché derrière, sous la poussière radioactive, l’abri rétro-futuriste de Robert Heinlein. On y télécharge des pensées venues du futur, on y épingle des idées sur les moustaches de chats qui remontent le temps. n Ah, le nom secret… J’avais tant à vous conter, et si peu d’espace-temps. Il tient en neufl ettres, dorées par Gustave : la première est l’ambigu demi-tour de l’inexistence, la dernière, l’ondulant symbole de la pluralité. Si vous le trouvez, vous connaîtrez la porte d’accès la plus proche de chez vous. n À bientôt, d’ailleurs ! n RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES : ISAAC ASIMOV, LES CAVERNES D’ACIER RAY BRADBURY, FAHRENHEIT 451 ETIENNE CABET, L’ICARIE TOMMASO CAMPANELLA, LA CITÉ DU SOLEIL ARTHUR C. CLARKE, LE VENT VENU DU SOLEIL ROBERT A. HEINLEIN, LES ORPHELINS DU CIEL FRANK HERBERT, DUNE MICHEL JEURY, L’ORBE ET LA ROUE LOUIS-SEBASTIEN MERCIER, L’AN 2440, RÊVE S’IL EN FUT JAMAIS ROBERT SILVERBERG, LES AILES DE LA NUIT JULES VERNE, LE RAYON VERT VOLTAIRE, CANDIDE

utopiales À l’heure de son ouverture, le festival international de science-fiction de Nantes, qui a prouvé depuis un bail qu’il n’était pas uniquement le rendez-vous des geeks, tape fort. En effet, les 29 et 30 octobre, les Utopiales accueillent Alexandre Astier. Avec son Exoconférence, le créateur de Kaamelot surprend son monde en posant la question des extraterrestres et se demandant, entre autres, si ces derniers sont « en mesure d’apprécier Lionel Richie ». n UTOPIALES, DU 29 OCTOBRE AU 3 NOVEMBRE, LA CITÉ, NANTES. WWW.UTOPIALES.ORG PA G E 0 6 3

K O S TA R

SAISON 09 / NUMÉRO 42

OCTOBRE-NOVEMBRE 2014


THÉÂTRAL ET CHORÉGRAPHIQUE CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL

CRÉATION

Hinkemann d'Ernst Toller

traduit par Huguette et René Radrizzani

photo © Caroline Ablain / Graphisme

adaptation, mise en scène Christine Letailleur DU MARDI 7 AU SAMEDI 18 OCTOBRE 2014 LE THÉÂTRE NATIONAL DE BRETAGNE / RENNES EST SUBVENTIONNÉ PAR

le Ministère de la Culture, la Ville de Rennes, le Conseil Régional de Bretagne, le Conseil Général d’Ille-et-Vilaine

RENSEIGNEMENTS 02 99 31 12 31 WWW.T-N-B.FR


Expos, spectacles, festivals, soirées… À Angers, Nantes, Rennes et plus loin


SPECTACLE VIVANT

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ÉRIC VIGNER - TRISTAN

LA GRANDE TRAVERSÉE INTERVIEW / ARNAUD BÉNUREAU

Avec Tristan, créé dans le cadre de Mettre en Scène, Éric Vigner revisite le mythe de Tristan et Iseult et revient sur 20 ans de théâtre. En tant que directeur du Théâtre de Lorient, est-ce un passage obligé que de revisiter ce mythe ? n C’est certain

Vivez jeunesse !

ÉRIC VIGNER © JUTTA JOHANNA WEISS

que cela inspire. Plus sérieusement, ce n’est pas anodin de vivre et de travailler à Lorient et de s’intéresser à cette histoire d’amour. Je suis dans le bon élément pour m’y attaquer. Je parlerais alors d’un passage naturel. Pourquoi Tristan et pas Tristan et Iseult ? n Car c’est le début d’une

aventure au long cours. Là, il s’agit de la première partie, celle consacrée à la jeunesse de Tristan. Ensuite, la deuxième partie s’intéressera à Tristan et Iseult, à la maturité. Le mythe est tellement riche qu’il est impossible de le traduire en une seule proposition. Vous êtes ici à l’écriture, à la mise en scène, au décor et aux costumes. Pourquoi cette envie de tout gérer ?

n C’est ma première proposition totale. J’avais envie d’un spectacle

qui me ressemble complètement. J’ai mis beaucoup de moi dans ce Tristan. C’est une traversée de 20 ans de théâtre. n

TRISTAN, DU 4 AU 8 NOVEMBRE, LE THÉÂTRE DE LORIENT. WWW.LETHEATREDELORIENT.FR

© ALICE MOITIÉ

Idiot !

THE DØ, LE 23 OCTOBRE, NORDIK IMPAKT, CAEN. LE 13 NOVEMBRE, STEREOLUX, NANTES. LE 14 NOVEMBRE, LA CARÈNE, BREST. LE 15 NOVEMBRE, BEBOPO FESTIVAL, LE MANS

© PHILIPPE DELACROIX

THE DØ Dø majeur En mai dernier, The Dø est de nouveau sorti du bois. Sans prévenir. En un tour de clic, leur Keep your lips sealed, annonciateur d’un album à paraître fin septembre, replaçait le duo parisien sur la plus haute marche d’une pop vicieuse, rageuse et sexy. Miracles, second single, enfonçait le clou. The Dø est de retour et il voulait que tout le monde le sache. n A.B.

c'est de la bombe Enfant terrible du théâtre et du cinéma, Vincent Macaigne n’en finit plus de faire le buzz. Après son adaptation d’Hamlet qui avait remué Avignon en 2011, il re-crée L’Idiot de Dostoïevski, monté en 2009. Il s’agit à nouveau d’une libre interprétation dans la violence mais avec toujours cette volonté qu’elle ne soit ni gratuite, ni hystérique. Le metteur en scène demande à ses comédiens de faire du plateau le lieu de leur lecture de L’idiot. Le défi est énorme et c’est bien ce qui plaît à Macaigne. n Patrick Thibault IDIOT ! PARCE QUE NOUS AURIONS DÛ NOUS AIMER, DU 19 AU 21 NOVEMBRE, LE LIEU UNIQUE, NANTES, WWW.LELIEUUNIQUE.COM


SPECTACLE VIVANT

© SIMON GOSSELIN

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LES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES jeu de société En 2013, ce fut l’une des révélations d’Avignon. Faute d’avoir obtenu le Goncourt en 1998 (mais qui se souvient du livre couronné !?), Les particules élémentaires ont révélé au grand public un auteur qui lui parlait d’une société qui n’était(déjà) pas au mieux. Un jeune metteur en scène, Julien Gosselin, et ses comédiens nous embarquent dans cette fresque sociétale. n V.B. LES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES, LES 18 ET 19 NOVEMBRE, LE QUARTZ, BREST. LES 21 ET 22 NOVEMBRE, LE TRIANGLE, RENNES, DANS LE CADRE DU FESTIVAL METTRE EN SCÈNE LES 2 ET 3 DÉCEMBRE, LE LIEU UNIQUE, NANTES.

© CERVANTES

LES 1ER ET 2 AVRIL, LE THÉÂTRE DE LORIENT

TRISHA BROWN A last dance Il y a forcément un peu de nostalgie dans ce spectacle. Trisha Brown, c’est en effet une galaxie qui a éclairé et inspiré la danse contemporaine. Avec elle et autour d’elle est née la postmodern dance. n “Sa” compagnie lui offre une dernière tournée avec des pièces emblématiques : Set and reset, Newark et If you couldn’t see me. n Vincent Braud

LE 27 SEPTEMBRE, ONYX-LA CARRIÈRE, SAINT-HERBLAIN. LE 30 SEPTEMBRE, THÉÂTRE ANNE DE BRETAGNE, VANNES. LE 2 OCTOBRE, LE GRAND R, LA ROCHE-SUR-YON. LE 4 OCTOBRE, CARRÉ SÉVIGNÉ, CESSON-SÉVIGNÉ. DU 28 AU 31 JANVIER, TNB, RENNES.

PIÈCE D’AURÉLIEN BORY POUR KAORI ITO

02 51 88 25 25 / leGrandT.fr

WWW.TRISHABROWNCOMPANY.ORG Licences spectacles 1-1075853 / 1-1075850 / 2-1075851 / 3-1075852

2014/15

LE 25 SEPTEMBRE, CNDC, ANGERS.

PLEXUS © AGLAÉ BORY

TRISHA BROWN, LE 23 SEPTEMBRE, LES QUINCONCES-L’ESPAL, LE MANS.

15 > 18 OCT - LE GRAND T


SPECTACLE VIVANT

DR

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IL N’EST PAS ENCORE MINUIT... Corps à cœur Aux multiples talents de la Compagnie XY, vous ajoutez celui du chorégraphe Loïc Touzé et vous obtenez un spectacle où la poésie et la légèreté le disputent aux prouesses techniques des acrobates. n Ils sont 22 à déjouer les lois de l’équilibre ou de la gravité et à faire leur cirque avec un incroyable talent sans laisser au spectateur un temps de repos en attendant minuit. n Vincent Braud IL N’EST PAS ENCORE MINUIT… , LES 23 ET 24 SEPTEMBRE, LE QUAI, ANGERS.

© JÉRÔME BLIN

© NICOLAS HELLE

WWW.LEQUAI-ANGERS.EU

roses La guerre des roses Lorsqu'elle a monté Tout semblait immobile, Nathalie Béasse nous confiait son souhait de vouloir se frotter au répertoire classique. C’est chose faîte avec Roses où l’artiste associée au Théâtre de Saint-Nazaire explore l’univers de Richard III. La metteur en scène s’assoit littéralement à la table de Shakespeare pour une pièce qui n’aura rien de classique. n A.B. ROSES, LES 9 ET 10 OCTOBRE, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE.

braises Foyer ardent Le poids de la filiation et l’émancipation pour les femmes maghrébines, tels sont les thèmes qu’aborde la nouvelle création de la compagnie Artefact. n Dans une mise en scène transdisciplinaire marquée par les nouvelles technologies, cette pièce qui s’inscrit dans l’air du temps, tente, par la fiction, d’interroger le spectateur sur lui-même et de créer un dialogue. n Mathieu Perrichet

DU 14 AU 16 OCTOBRE, LE LIEU UNIQUE, NANTES.

BRAISES, LE 6 NOVEMBRE, ONYX-LA CARRIÈRE, SAINT-HERBLAIN.

DU 26 AU 28 NOVEMBRE, LE QUAI, ANGERS.

WWW.ONYX-CULTUREL.ORG


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WAJDI MOUAWAD - SŒURS

INTERVIEW / MATHIEU PERRICHET

Avec Sœurs, le metteur en scène Wajdi Mouawad poursuit son Cycle Domestique, initié avec Seuls et dans lequel il explore la singularité des membres de sa famille. Viendront ensuite Frères, Père et Mère.

Dans la famille Mouawad...

Saison #happy20

Théâtre, danse et Happy Manifs Happy Manif(s) D. Rolland Les Névroses sexuelles de nos parents L. Bärfuss / M. Leray et M. Tsypkine

La Jeune-Fille et la Mort L. Brunelle-Côté et S. Drouin Re:Zeitung A.-T. De Keersmaeker et A. Franco d’après une histoire vraie C. Rizzo Contractions M. Bartlett / A. Théron Petits contes d’amour et d’obscurité Lazare Mirror Teeth N. Gill / G. Doucet Please, Continue (Hamlet) Y. Duyvendak et R. Bernat Le Mardi à Monoprix E. Darley / P. Groleau La Pellicule ensorcelée C. Verhelst et H. Tougeron Les Aiguilles et l’Opium et 887 R. Lepage Direct (état des lieux provisoire) P. Bouvet et G. Clément / M.-L. Crochant et S. Le Moullec

Projet Luciole N. Truong Le Feuilleton d’Hermès V. Fiaux et J. Duchaussoy Dom Juan Molière / G. Doucet Cosmos W. Gombrowicz / J. Mathieu

© JEAN-LOUIS FERNANDEZ

Flash Danse 4 D. Rolland, C. Diverrès, J. Nioche, S. Fratti, A. Bodiguel, C. Rizzo, O. Grandville et R. Ouramdane www.tunantes.fr

Quelle est la genèse de cette pièce ? n C’est une créa-

tion qui m’a été inspirée en voyant ma sœur repasser. Elle effaçait les plis comme elle le fait au sens figuré dans la vie. Je l’ai alors vue comme un être exceptionnel dont l’histoire, pleine de dignité, méritait d’être racontée. Pourquoi tentez-vous de sublimer le banal ? n J’essaie

de rendre compte de la singularité de chacun et que quelque chose, d’à priori anodin, peut s’avérer important. Il s’agit de prendre conscience que le banal peut être plus exceptionnel que l’exceptionnel et de parvenir à le mettre en scène. Pourquoi avoir choisi Annick Bergeron pour incarner votre sœur ? n C’est une comédienne que j’apprécie.

Je lui ai proposé de rencontrer ma sœur et elles se sont découvertes des points communs à propos d’exil, d’humiliation du père avec la guerre d’un côté et une injustice linguistique de l’autre… Du coup, cette pièce est devenue l’histoire de ces deux femmes. n SŒURS, DU 23 AU 27 SEPTEMBRE, LE GRAND T, NANTES. WWW.LEGRANDT.FR

TU-Nantes Scène de recherche et de création contemporaine www.tunantes.fr - 02 40 14 55 14 facebook, twitter, instagram, vimeo et flickr #tunantes

LICENCES 1-1027216 2-1027217 3-1027218 - VISUEL ET TYPO : AKATRE

LIVRET DE FAMILLE


SPECTACLE VIVANT

© GUILLAUME SIMONEAU

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RICHARD REED PARRY Mégaoctet La date (unique) est tombée fin août, début septembre. Et elle a tout de l’événement. Le lieu unique accueille un Arcade Fire, accompagné pour l’occasion d’un octet à cordes du London Contemporary Orchestra. Richard Reed Parry jouera son Quartet of Heart and Breath, sorti sur Deutsche Grammophon et sur lequel on retrouve le Kronos Quartet ou le petit prince du renouveau la musique minimaliste, Nico Muhly. n A.B. RICHARD REED PARRY, LE 18 OCTOBRE, LE LIEU UNIQUE, NANTES.

© PHILIPPE DELACROIX

WWW.LELIEUUNIQUE.COM

Le conte d’hiver Certains l’aiment show Gorki, Ibsen, Tchekhov mais aussi Valetti, Patrick Pineau aime le théâtre de texte. Il y apporte souvent sa pointe de folie. Le comédien – qui se frotte à la mise en scène avec bonheur depuis 2001 – est associé, cette saison, au Grand T et c’est à Shakespeare qu’il s’attaque, cette fois. Cette histoire, très people, d’un roi de Sicile qui soupçonne sa femme d’adultère, qui fait assassiner son rival potentiel, qui répudie sa fille, soupçonnée d’être le fruit du péché… ne pouvait que l’inspirer. n V.B. LE CONTE D’HIVER, DU 1ER AU 5 NOVEMBRE, LE GRAND T, NANTES. WWW.LEGRANDT.FR


SPECTACLE VIVANT

DR

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PHARRELL WILLIAMS Chapeau, l’artiste ! Alors oui, on pourrait faire les vieux cons et dire que Pharrell quand il était N.E.R.D... On pourrait refaire le monde en disant que la pop star est devenue trop mainstream. Mais, au final, on s’en tamponne un peu. Ce n’est pas tous les jours qu’une telle pointure, hors autoroute des festivals, fait escale par chez nous. Alors ne boudons pas notre plaisir. n A.B. PHARRELL WILLIAMS, LE 7 OCTOBRE, ZÉNITH NANTES MÉTROPOLE, SAINT-HERBLAIN.

© MARC DOMAGE

WWW.OSPECTACLES.FR

LE MORAL DES MÉNAGES Scènes de ménages Ensemble, ils avaient signé le scénario de La Chambre bleue. Il l’avait aussi dirigée. Aujourd’hui, les rôles sont inversés. Stéphanie Cléau adapte Éric Reinhardt et met en scène Mathieu Amalric. Ce dernier se rêve en rock star. Il est juste chanteur et va se retrouver devant toutes les femmes de sa vie, incarnées par Anne-Laure Tondu. n A.B. LE MORAL DES MÉNAGES, DU 4 AU 6 NOVEMBRE, LE THÉÂTRE, SAINT-NAZAIRE. WWW.LETHEATRE-SAINTNAZAIRE.FR


FESTIVALS

LES VOLLEYEURS © DR

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LE CHAINON MANQUANT Les talents hauts Le festival Le Chainon manquant, réservé aux programmateurs de spectacles vivants, mais aussi ouvert au public, a pour but de mettre en avant les nouveaux talents. n Au cœur de cette riche édition 2014, nous retiendrons les reprises très malignes des Volleyeurs, la folk toute douce d’After the Bees ou encore la survoltée Klô Pelgag. n A.B. LE CHAINON MANQUANT, DU 17 AU 21 SEPTEMBRE, LAVAL. LE CHAINON EN RÉGION PAYS DE LA DU 12 SEPTEMBRE AU 19 OCTOBRE

LOIRE,

WWW.FNTAV.COM

UNE SÉANCE CINÉ UN BAR, UN RESTO AUTOUR DE MOI

UN SPECTACLE OU UN CONCERT CE WEEK-END

DES PLACES À GAGNER

JORIS DELACROIX © DR

Mettez le doigt sur vos envies de sortie !

SCOPITONE

LES SITES

L’APPLI

wik-nantes.fr wik-rennes.fr

Wik

flashez et téléchargez gratuitement l’appli Wik Nantes ou Wik Rennes sur Apple et Android

L’électro de luxe Une fois encore, le festival va faire vibrer Nantes au son de la musique électro, assaisonnée à toutes les sauces : clubbing (Joris Delacroix), pop (Christine & The Queens), rock (Cold Pumas), expérimentale (Kangding Ray)... n Scopitone, c’est aussi les arts numériques avec un parcours d’exposition à travers la ville. L’électro partout et pour tous, en somme ! n Matthieu Chauveau SCOPITONE, DU 15 AU 21SEPTEMBRE, NANTES. WWW.SCOPITONE.ORG


FESTIVALS

SEBADOH © BRYAN ZIMMERMAN

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FESTIVAL SOY L’excellence indie Déjà la douzième édition pour le plus pointu des festivals nantais. Comme chaque année, la Yamoy’ team dorlote l’amateur de rock indé avec une affiche à tomber par terre. Des artistes cultes (Sebadoh, Lee Ranaldo de feu Sonic Youth…) et d’autres tout aussi essentiels (Son Lux, Ought, James Yorkston…) investissent la ville pour cinq jours entre fracas et délicatesse. n Matthieu Chauveau FESTIVAL SOY, DU 29 OCTOBRE AU 2 NOVEMBRE, NANTES.

Electroni[k] présente

NÖRDIK IMPAKT L’Âme de fond Dans la flopée de noms (Gui Boratto, Tomas Barfod…) qui va se frotter à la côté normande à la fin du mois d’octobre, on retiendra Âme. La doublette allemande, championne du monde du remix baigné par la lumière du petit matin, a tout dévasté cet été avec sa relecture du From Nowhere de Dan Croll. Le morceau a été joué aux quatre coins de la planète. Et beaucoup ne sont pas encore redescendus sur la terre ferme. n A.B. NÖRDIK IMPAKT, DU 21 AU 25 OCTOBRE, CAEN. HTTP://NORDIK.ORG

Avec Martyn (NL) | Robert Henke (DE) David Letellier (FR) | Afroditi Psarra (GR) Piano Chat & Cocktail Pueblo (FR) Elsa Quintin & Antoine Martinet (FR) Nicolas Bernier & Martin Messier (QC) Manuel Chantre (QC) & Maotik (FR) Yro (FR) & Transforma (DE) | Sati (FR) Quatuor Icare (FR) | Pauline Saglio (FR) Roll The Dice (SE) | Helena Hauff (DE) Karen Gwyer (US) | Syracuse (FR) Pavane (FR) | Answer Code Request (DE) Alisa Andrasek (HR) & Jose Sanchez (CL) Herman Kolgen (QC) | Lakker (IE) Mille au Carré (FR) | Fox (FR) ... DU 14 AU 19 OCTOBRE 2014 Rennes - France www.electroni-k.org

Maintenant vu par Andrea Wan

AME © DR

WWW.FESTIVALSOY.ORG


FESTIVALS

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FESTIVAL DU FILM BRITANNIQUE DE DINARD

THE GOOB © DR

Les joyaux de la couronne Catherine Deneuve préside le jury d’un festival qui, en 2013, avait consacré The Selfish Giant (Hitchcock d’or, le prix Coup de de cœur et le prix de l’image). n Cette année, les six films en compétition vous amèneront autant dans le Belfast des années 70 (’71) que dans les arcanes d’Oxford (The Riot Club) ou dans une campagne anglaise écrasée par la chaleur (The Goob). n A.B. FESTIVAL DU FILM BRITANNIQUE DE DINARD, DU 8 AU 12 OCTOBRE.

KAREN GWYER © DR

ZOMBIE ZOMBIE © DR

WWW.FESTIVALDUFILMDINARD.COM

LEVITATION FESTIVAL MAINTENANT Nouvelles frontières MAINTENANT, le festival imaginé par Electroni[k], sera marqué par l’installation Eotone (voir par ailleurs). Pour autant, cette semaine consacrée à la création contemporaine en arts visuels (la Grecque Afroditi Psarra et sa vision à 180° de l’art, le jeu de construction Bloom Games…) n’oubliera pas de vous faire danser. Deux nuits électroniques (Karen Gwyer, Xosar, Lakker…) sont ainsi programmées à l’UBU et à l’Antipode. n A.B.

Angers Psych Fest Pour la deuxième année, le fameux festival américain Austin Psych Fest installe ses quartiers de rentrée au Chabada. Du psyché à tous les étages forcément, mais dans des habillages tour à tour pop (Orval Carlos Sibelius), folk (Woods), new wave (La Femme), électro (Zombie Zombie), shoegaze (Loop), garage (J.C. Satàn)… Lévitation garantie, à n’en pas douter ! n M.C.

MAINTENANT, DU 14 AU 19 OCTOBRE, RENNES.

LEVITATION FESTIVAL, LES 19 ET 20 SEPTEMBRE, LE CHABADA, ANGERS.

WWW.MAINTENANT-FESTIVAL.FR

HTTP://LEVITATION-FRANCE.COM


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PA RA D I S E DA N C E F LO O R —

S S Q D

T A C E Y P U L L E N I D N E Y C H A R L E S U E N T I N S C H N E I D E R A N B O N O

PA RA D I S E BA R —

V E N I C E

B E A C h PA RA D I S E P RO D.CO M

NANTES


CLUBBING

MOLLY / DR

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CHRONIQUES DU DANCE-FLOOR ECHAP FESTIVAL n Deuxième édition de la belle fête bretonne avec une première mi-temps pop (le 26 septembre) et une deuxième électro (le 27 septembre) avec, en aprèsmidi, les gens d’ici (Midi Deux, Fragil, BRIST) et ensoirée, les Dj’s de là-bas dont le boss de 4lux, Gerd. LES 26 ET 27 SEPTEMBRE, QUIMPERLÉ.

CHRONIC n En septembre, C.H.I.C.H.I. traverse l’Atlantique pour ramener dans ses bagages le producteur de Detroit, Patrice Cott. Et en novembre, le Nantais tape à la porte du Panorama Bar pour y ramener sa célèbre résidente, Tama Sumo. LE 26 SEPTEMBRE ET LE 21 NOVEMBRE, CO2, NANTES.

RIFF RAFF n Parallèlement à la Chronic, C.H.I.C.H.I. propose des soirées XS. La preuve avec cette Riff Raff qui se déroulera en compagnie de Molly, membre de l’écurie Rex Club. LE 3 OCTOBRE, ALTERCAFÉ, NANTES.

BRST! n L’asso brestoise Poursuite dans laquelle on croise évidemment des membres de Phenüm reçoit le Français Low Jack qui s’est récemment incrusté sur le label dont tout le monde parle, L.I.E.S.. LE 10 OCTOBRE, LE VAUBAN, BREST.

DAYS n Retour du clubbing d’après-midi avec Vakula et Time & Space pour cette première Days. LE 26 OCTOBRE, INSULA, NANTES.

CRAB CAKE n Avec Kosme, l’un des résidents du Sucre à Lyon et, Nuno Dos Santos, résident du Trouw à Amsterdam. LE 10 OCTOBRE, UBU, RENNES.

INPUT SELECTOR n Le webzine fête ses 6 ans et invite pour l’occasion Ed Davenport, Kobosil et les Combe Brothers. LE 10 OCTOBRE, CO2, NANTES.

TIMID PARTY n Carte blanche au label angevin qui invite le Parisien Traumer et sa techno louchant en permanence sur le dancefloor. LE 11 OCTOBRE, LE CHABADA, ANGERS.

VISITE/VISITE n Pour son retour, la sauterie toujours très réussie de Jankola reçoit Ryan Elliott qui, tranquille, bosse à la fois au Berghain et au Panorama Bar. LE 18 OCTOBRE, ALTERCAFÉ, NANTES.

MAELSTROM n Invité par la clique CPU$$Y, le Nantais joue en ville. Et c’est suffisamment rare pour être noté. LE 7 NOVEMBRE, CO2, NANTES.


EXPOSITIONS

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Fondation

© GILLES RAYNALDY

Maeght De Giacometti à Tàpies

50 ans

de collection

22 juin > 2 nov. 2014 QUINZAINE PHOTOGRAPHIQUE NANTAISE

TEXTE / MARIE GRONEAU

Pour ses 18 automnes, la Quinzaine Photographique Nantaise questionne le “devenir”, un thème répondant alors à cet anniversaire un peu particulier. S’il s’agit d’une date charnière de la vie, quasiment à la frontière entre deux mondes, la QPN profite de ce 18e numéro pour s’interroger sur cette étape fondamentale. Les transformations sociales, physiques, mentales, ou trouver une place dans le monde comptent parmi les défis à relever. La série de photographies présentées par Claudine Doury en témoigne à sa façon en observant la jeunesse d’Asie Centrale. Quant à Wilma Hurskainen, son émouvant projet Growth offre à voir une collection de photos de famille à double lecture. Elle reproduit aujourd’hui aussi fidèlement que possible, les clichés de son enfance créant un bouleversant bond dans le temps, cadrages, tenues et expressions à l’appui. n On découvre également l’étonnante et incroyable initiative de Joel Fauré qui a mené un énorme travail de recherche afin d’inventorier les épicéas devenus grands dont Pif Gadget avait offert la bouture dans l’un de ces numéros en 1975. n Poétique et nostalgique, pleine d’espoir et parfois sombre, cette édition nous offre une balade singulière dans la photographie contemporaine. n DU 12 SEPTEMBRE AU 12 OCTOBRE À NANTES: PROGRAMME COMPLET DE LA QPN SUR HTTP://WWW.QPN.ASSO.FR

alberola, alechinsky, arroyo, bergman, Chillida, Cueco, degottex, Francis, Franta, Fredrikson, gäfgen, giacometti, godart, hantaï, hartung, Le gac, Lechner, madden, marden, messagier, meurice, michaux, moninot, monory, palazuelo, parant, pincemin, rebeyrolle, recalcati, riopelle, rouan, Soulages, Stämpfli, tal Coat, tàpies, Ubac, Van Velde, Viallat, Voss

Une propriété dU département dU morbihan 56500 bignan – 02 97 60 31 84

www.kerguehennec.fr

Conception : david Yven / eduardo Chillida, Collage, 1969 photo Claude germain, archives Fondation maeght, Saint-paul de Vence © Zabalaga-Leku adagp, paris 2014

ART MAJEUR


EXPOSITIONS

© JOSEF CHOCHOL, JIRI FREJKA, PERSPECTIVE NOCTURNE SUR LE THÉÂTRE LIBÉRÉ, 1926-1927

VUE DE L'EXPO : SOULAGES, CHILLIDA

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Fondation Maeght, de Giacometti à Tapies L’esprit des lieux Si vous ne connaissez pas encore le domaine de Kerguehennec ou si vous n’avez pas encore vu l’expo d’été, les beaux jours de l’arrière saison sont une belle occasion. Vous y découvrirez ce qui a été la plus importante des expositions de l’été en région. Au-delà de l’impressionnante succession de chefs d’œuvre (Sam Francis, Soulages, Hantaï, Alechinsky, Viallat…), on est bluffé par l’alchimie entre les œuvres et le lieu. La présence de la lumière naturelle fait littéralement vivre les œuvres qui peuvent prendre un jour différent au fil de la visite. n Patrick Thibault FONDATION MAEGHT, DE GIACOMETTI À TAPIES, 50 ANS DE COLLECTION, DOMAINE DE KERGUEHENNEC, BIGNAN. JUSQU’AU 2 NOVEMBRE. WWW.KERGUEHENNEC.FR

THÉÂTRES EN UTOPIE

MYTHES EN SCÈNE

GARETH MOORE / COURTESY DE L’ARTISTE ET GALERIE CATRIONA JEFFRIES, VANCOUVER

TEXTE / MARIE GRONEAU

Household, Temple, Yard Au pied du Moore Thurston Moore est un musicien américain né le 25 juillet 1958 dans l'État de Floride. Membre du groupe de rock Sonic Youth au sein duquel il chante et joue de la guitare. Gareth Moore est un artiste canadien né courant 1975 en Colombie Britannique. Aucun rapport. Ce dernier, templier du désordre, pèlerin du compostage, érige des mausolées d’amas isolés. Aucun rapport. Excepté ce génie pour une sorte de magie imagée issue du chaos. Dans le cadre des Ateliers de Rennes, l’exposition de la Criée s’inscrit en écho à l’œuvre de Gareth Moore présentée au FRAC Bretagne. n Antonin Druart GARETH MOORE, HOUSEHOLD, TEMPLE, YARD, DU 25 SEPTEMBRE AU 30 NOVEMBRE, LA CRIÉE, RENNES. WWW.CRIEE.ORG

Montré dans un premier temps à la Saline Royale d’Arc-en-Senans, cette exposition rassemble un corpus documentaire exceptionnel à travers les époques et les continents autour de la symbolique du théâtre et de l’Idéal qu’il draine. Plus de 20 pays ont participé à la constitution de cet ensemble de trois cents documents, maquettes comme témoignages comptant l’intervention d’acteurs variés, des metteurs en scène aux concepteurs sans oublier chercheurs et théoriciens. Car la question du théâtre idéal a obsédé des esprits en quête de perfection dans la forme, dans l’acoustique comme dans la philosophie. De Vitruve à Starck en passant par Ledoux, cet art majeur a accompagné et même motivé l’évolution des sociétés et des idées. Il a révélé des utopies aux natures diverses et complémentaires, qu’elles soient politiques, architecturales ou plastiques. n L’exposition présente ainsi des projets fous. À l’instar d’Arsène Joukorsky et son théâtre en lévitation, des terminologies radicales, aussi bien dans le rêve que dans le pragmatisme, tels qu’en témoignent le “théâtre total” de Walter Gropius ou le “théâtre sans spectateur” de Moreno. n On parcourt alors ces rêves avortés où se succèdent d’innombrables formes plus inattendues et ambitieuses les unes que les autres. Reste à savoir quel serait cet idéal aujourd’hui. n THÉÂTRES EN UTOPIE, DU 11 OCTOBRE AU 14 JANVIER, WWLE LIEU UNIQUE, NANTES. WWW.LELIEUUNIQUE.COM


EXPOSITIONS

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saison

2014/2015

le lieu unique scène nationale de Nantes

Théâtres en utopie

du 11 octobre 2014 au 4 janvier 2015 www.lelieuunique.com

© JOAN CORNELLÀ

Avec le soutien de la Ville de Nantes, du Ministère de la Culture et de la Communication et de la Région des Pays de la Loire. En partenariat avec la Saline Royale, La Cité, le Centre des Congrès de Nantes, les Utopiales, le Haut-Parleur et Kostar.

JOAN CORNELLÀ Une case en moins Superstar des internets, Joan Cornellà s’arrête à Nantes pour une exposition inédite en France combinant digigraphies et dessins originaux. L’artiste barcelonais décline des saynètes, souvent proches de la bande dessinée, où de gentils working mens côtoient nounours et majorettes. En y regardant de plus près, le trash s’invite à la fête, entre sang coulant à flot et personnages aux monstruosités inavouables. Complètement surréaliste et insolent, son travail n’épargne rien ni personne et se révèle en cela particulièrement jouissif. n M.G. JOAN CORNELLÀ, DU 17 OCTOBRE AU 15 NOVEMBRE, ESPACE LVL, NANTES. WWW.ESPACELVL.COM

entrée libre Oskar Strnad, Théâtre, 1917-1921 © Kunsthistorisches Museum mit Museum für Völkerkunde und Österreichischem Theatermuseum, Vienne


EXPOSITIONS

© VINCENT FOURNIER, POST NATURAL HISTORY, ROBOTIC JELLYFISH DRONE, 2013)

A SPELL TO WARD OFF THE DARKNESS

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Hors-format Film debout ! « C’est vous le doc, Doc ! » Quoi de mieux qu’un bon mot de Marty MacFly pour parler de l’édition à venir du festival Hors-Format ? L’asso Comptoirs du Doc vous propose un voyage dans le temps et l’espace, via planète Nantes, en partenariat avec les Ateliers du Doc. Retour vers le futur, histoire(s) d’appréhender le film documentaire sous toutes ses facettes, donner à voir l’avenir en explorant le passé. Projections donc, propositions non-stop, déformations sonores et visuelles, formation professionnelle. Nom de Zeus. n Antonin Druart HORS-FORMAT, COMPTOIR DU DOC, DU 14 AU 28 SEPTEMBRE, NANTES ET RENNES. WWW.COMPTOIRDUDOC.ORG

LA SCIENCE À L’ŒUVRE

LA SCIENCE DES RÊVES TEXTE / MARIE GRONEAU

Le centre d’art de Pontmain réunit œuvres issues de collections publiques et privées mais aussi des créations originales témoignant du rapport singulier que l’art entretient avec la science et qui ne cesse de s’étoffer. Transdisciplinaires, les œuvres sélectionnées pour l’exposition révèlent les différents positionnements des artistes face la science qui tente de comprendre la nature. Elle est, en effet, un objet de fascination comme en témoignent les organismes figés par Hicham Berrada donnant naissance à de captivants panoramas. Il est tentant de jouer de ce caractère spectaculaire de la nature et d’en exploiter les capacités merveilleuses : Hubert Duprat met à la disposition d’insectes, pierres et éclats d’or dont ils se servent pour se constituer un précieux abris et créer ainsi un objet énigmatique et délicat. Mais la nature est aussi un vecteur de choix dans l’art par son caractère même de matière vivante dont use Mircea Cantor dans son célèbre film réunissant un loup et une biche dans un même espace. Toujours est-il que l’interaction de l’art et de la nature a fortement inspiré les artistes tout au long de l’histoire de l’art et demeure dans la création contemporaine sous des formes diverses et passionnantes. n LA SCIENCE À L’ŒUVRE, DU 11 OCTOBRE AU 30 NOVEMBRE, CENTRE D’ART DE PONTMAIN. WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR


EXPOSITIONS

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La science à l’œuvre MARTINE ABALLÉA, AZIZ ET CUCHER, HICHAM BERRADA, JEAN-LUC BLANC, MIRCEA CANTOR, CÉLINE CLÉRON, HUBERT DUPRAT, LAURENT DUTHION, VINCENT FOURNIER, AURÉLIEN FROMENT, CARSTEN Höller et GIUSEPPE PENONE

EXPOSITION / 11 OCTOBRE > 30 NOVEMBRE DR

DU MERCREDI AU DIMANCHE > DE 14H À 18H ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE / OUVERT LE 1ER NOVEMBRE

EOTONE

EN AVANT TOUTE ! TEXTE / ARNAUD BÉNUREAU

À Nantes (Scopitone) ou à Rennes (Maintenant), Eotone, installation XXL en prise directe avec le vent et co-produite par les deux métropoles de l’Ouest, Montréal et Québec, est « un événement dans l’événement ». On vous explique pourquoi. Pour Gaëtan Naël, grand manitou de l’association Electoni[K] et donc du festival Maintenant, « Eotone est une vraie réussite humaine ». Pour son Cédric Huchet, programmateur arts numériques et multimédia pour Scopitone, « la structure est monumentale et majestueuse ». Alors qu’ils seraient nombreux à rouler des mécaniques, les deux garçons préfèrent ne pas se la raconter. Et pourtant, il y a de quoi. n Après avoir été présentée en mai dernier à la biennale internationale d’art numérique de Montréal, l’installation de David Lettelier et Herman Kolgen relevant et jouant en direct live avec les données éoliennes de Montréal, Rennes, Nantes et Québec, traverse pour la première fois l’Atlantique. Il aura fallu deux ans aux quatre métropoles pour mener à bien « ce projet tellement ambitieux et complexe d’apparence ». Néanmoins, aujourd’hui, Eotone existe et devrait séduire un public large, intrigué par ces quatre pavillons produisant une symphonie musicale pas comme les autres, et marque incontestablement une étape importante dans la valorisation de la culture 2.0 sur notre territoire. n EOTONE, DU 15 AU 21 SEPTEMBRE, SCOPITONE, NANTES. WWW.SCOPITONE.ORG MAINTENANT, DU 14 AU 19 OCTOBRE, RENNES. WWW.MAINTENANT-FESTIVAL.FR

centre d’art contemporain de pontmain

8 BIS RUE DE LA GRANGE 53220 PONTMAIN T // 02 43 05 08 29 / 02 43 08 47 47 WWW.CENTREDARTPONTMAIN.FR


DOS À DOS

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... l’intervie

KOSTAR PHOTO / LUDOVIC FAILLER POUR

En cette rentrée, qui trouvez-vous de Mauvaise foi ? n

Le bouquin de Trierweiler.

Sur Allociné, vous êtes présenté comme « le gangster du cinéma français ». N’est-ce pas is réducteur ? n Surtout que j’ava

beaucoup fait le flic. C’est pas très sympa car j’ai dû faire 10 rôles de flics pour 2 rôles de gangsters. Mais bon, il faut aussi accepter le jeu. Celui qui consiste à vous ranger dans des cases.

Vous n’en avez pas marre que l’on vous confonde avec Sami Bouajila ? n On m’a

rarement confondu avec Bouajila. Mais la dernière fois, à Montpellier, une jeune femme m’a demandé un autographe en me disant que son fils avait vu 100 fois Taxi.

PA G E 0 8 X2 V I I I K OKSOTSATRA R S ASI S AO I SNO N 0 80 /9 N/ UNMUÉMRÉOR O 4 14 2 É TOÉ C2T0O1B4 R E - N O V E M B R E 2 0 1 4

À l‘origine, vous aviez pensé à Antoine de Caunes pour incarner le bodybuilder de votre film. Avec le recul, n’était-ce pas une très mauvaise idée ? n

Au final, oui, bien sûr. Au départ, c’est une bonne idée. Car il a ce que je recherchais dans ce personnage : une face sombre. Mais nous avions sous-estimé le travail corporel et physique qu’il y avait à faire pour pouvoir jouer ce rôle.

Si Paris n’était pas magique que seraitil ? n Il serait cette

équipe qui navigue e entre la 12e et la 5 place du championnat comme ces 20 dernières années. Et je suis prêt à mettre un billet de 1 000 sur le fait que Paris va encore remporter le titre cette saison.

Si on vous dit merci pour ce moment, vous nous répondez… n Vous êtes

de mauvaise foi ! n


INFOS 02 99 22 27 27 | WWW.LETRIANGLE.ORG 02 99 22 27 27 www.letri ang le.org Boulevard de Yougoslavie 35201 rennes Triangle B u s 3 2 33 6 1 16 1 v ĂŠ l o s Ta r s TaT i o n i Ta l i e


photo Š Anne Baraquin / SOFAM

www.culture.paysdelaloire.fr


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