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Pratique B

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En classe

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1 Le point sur … lirE, ParlEr

… Mayotte et l’histoire des colonies françaises L’empire colonial français, qui s’est constitué du 16e au 20e siècle, est le résultat de la colonisation sur tous les continents. La France voulait assurer sa présence politique dans le monde, propager sa culture et sa religion, devenir une grande puissance commerciale et développer son économie. Pour exploiter les ressources des pays colonisés, elle employait des esclaves venus d’Afrique. A Mayotte, par exemple, les esclaves travaillaient dans les champs de cannes à sucre. Ce qui reste aujourd’hui de ce large empire colonial, ce sont les départements et régions d’outre-mer, où le français est langue officielle. Mayotte est un département et une région d’outre-mer (DROM) de l’océan Indien. Situé dans l’archipel des Comores, il est constitué de plusieurs îles. En 1841, le sultan local les a vendues à la France. En 1974, les Mahorais ont voté contre l’indépendance de la France.

A Expliquez l’origine des DROM et le rôle des esclaves.

B Regardez les cartes à la fin de votre livre et donnez la liste des quatre autres DROM. Indiquez leur situation géographique.

C Nommez les deux aspects présentés sur les photos de Mayotte, choisissez-en un et faites des recherches sur cet aspect. Puis préparez un monologue minute.

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2 De la métropole à Mayotte lirE, EcrirE

Les parents d’Hugo ont quitté la métropole et sont partis travailler à Mayotte pour quatre ans. Dans l’extrait suivant, Hugo raconte ses impressions. Le saviez-vous? La métropole, C’était une sensation troublante que de se retrouver soudain dans la minorité. Depuis mon enfance, dans le Nord, il y avait toujours eu c'est la France dans mes classes un ou deux élèves issus de l’immigration, comme sans les territoires d’outre-mer. ils disent à la télé. A Mayotte, j’étais l’un d’eux, et je découvrais que cela n’avait rien d’anodin. Pourtant, être noir en France n’est pas la même chose que blanc à Mayotte. Comme sans doute dans les autres départements et territoires d’outre-mer, même s’ils affirment le contraire, les Blancs n’ont pas l’impression de faire partie d’une minorité, mais plutôt d’une élite. Mes parents, mes professeurs, les clients du Barfly … chacun arrivant à Mayotte «missionné» par la métropole, l’un pour «éduquer» les jeunes Mahorais, leur apprendre non seulement le français mais la culture française, les livres d’auteurs français, l’histoire de France, l’autre pour tracer des routes françaises bordées des mêmes panneaux de circulation que dans le Pas-de-Calais, pour bâtir des Postes, diriger des administrations, faire appliquer les lois françaises … Je ne crois pas avoir croisé de Métropolitains fondamentalement racistes durant mon séjour sur l’île, mais je suis certain que tous, s’ils faisaient honnêtement leur examen de conscience, se rendraient compte qu’ils se sentent supérieurs aux îliens, d’une manière ou d’une autre. Alors oui, dans ce contexte, même si l’avouer me fait horreur, les années que j’allais passer à Mayotte me l’ont prouvé ensuite: seul Blanc dans ma classe, je me sentais inconsciemment le meilleur. Et j’ai d’ailleurs été premier dans presque toutes les matières au long de l’année de sixième, ce qui ne m’était jamais arrivé auparavant, loin s’en faut. Je n’avais pas un grand mérite quand l’on sait que le français n’est pas la langue maternelle des Mahorais, que les collégiens ne le parlent qu’à l’école, que la plupart n’ont aucun soutien scolaire de la part de leurs parents alors que les miens m’avaient entouré et guidé depuis la maternelle!

Le roman a été adapté au cinéma sous le titre de «Paradis amers».

Et ce parcours de la petite enfance creusait un autre fossé entre moi et mes camarades de classe. J’avais toujours été protégé, choyé, épaulé, et je ne connaissais rien de la vie. Jusqu’à ce qu’ils sachent marcher, les enfants, à Mayotte, ne touchent pas le sol et ne quittent pas les bras de leur mère. Mais ensuite, brusquement, ils sont livrés à euxmêmes et doivent se débrouiller seuls. A un âge où, en métropole, l’on met des casques aux enfants pour leur apprendre à faire du vélo, ou des sécurités pour les empêcher d’ouvrir le tiroir de la cuisine dans lequel on range les couteaux, j’ai vu des petits Mahorais aller seuls dans la forêt avec des machettes plus grandes qu’eux pour couper les feuilles de bananier qui manquaient sur le toit de la case familiale.

Tout doit disparaître de Mikaël Ollivier © Thierry Magnier, 2007 (p. 40–42), (texte légèrement adapté)

A Complétez les phrases. (R Stratégies, p. 112–115) 1. Hugo a déménagé 4. Dans sa classe, Hugo est a à l’étranger. a un Noir parmi d’autres. b en France métropolitaine. b un Blanc parmi les Noirs. c dans un territoire d’outre-mer. c un Blanc parmi d’autres. 2. A Mayotte, les Blancs travaillent par exemple 5. A Mayotte, Hugo est a dans l’éducation. a un bon élève. b dans la forêt. b un élève moyen. c à la poste. c un mauvais élève. 3. Les Métropolitains se sentent 6. Quand les enfants mahorais savent a plus importants … marcher, ils doivent b aussi importants … a faire du vélo. c moins importants … b ranger la cuisine. que les Mahorais. c être indépendants de leurs parents. B Relevez dans le texte les phrases ou expressions qui caractérisent la relation entre, d’un côté, les Métropolitains et Hugo, et, de l’autre, les Mahorais. C Analysez la différence entre la situation d’Hugo en métropole et sa situation à

Mayotte: où est-ce qu’Hugo se sent étranger? Pourquoi? D Imaginez les impressions d’un adolescent mahorais qui arrive en métropole.

Rédigez une lettre qu’il adresse à sa famille à Mayotte. Dans cette lettre, il compare sa vie en métropole et à Mayotte (environ 180 mots).

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