PORTRAIT/AUTOPORTRAIT
Portrait/autoportrait
portrait/autoportrait
Une image de nous-même prise par quelqu’un d’autre peu devenir un autoportrait. La nuance réside dans notre choix de montrer ces images comme telles. Pour aller plus loin n’importe quelle image prise pas un tiers voir même téléchargée sur internet, qu’elle soit créative, banale, figurative ou encore abstraite peut illustrer n’importe quoi si elle est présentée de la manière adéquate. La forme, la couleur ou le noir et blanc, la taille, le titre, la composition, les commentaires sont autant de moyens de transformer par exemple, un portait de Mickey en autoportrait du capitalisme.
Le terme autoportrait n’est pas si vieux et n’existe en réalité que depuis les années 50 dans les dictionnaires français. On parlait avant de portrait de l’artiste par lui-même. Portrait et autoportrait, témoins des transformations de l’individu au fils des siècles. Hier, exhiber son portrait était un luxe, aujourd’hui c’est un acte d’une grande banalité. Il est même, quasi impossible d’y échapper. Mettre à jour ses faits et gestes sur de célèbres réseaux sociaux comme un instantané en est un bon exemple. Cela peut même être réduit à l’adresse de la page. Le spectateur peut suivre un autoportrait vivant, mouvant. Plus authentique.
Les technologies de communication nous déversent un flot continu d’images en tous genres. Dans ce rapport virtuel à l’autre, à son reflet presque fractal, cette masse d’informations nous noie et emporte avec elle peut-être une part de notre individualitée. Une sorte de fragmentation s’opère et la multiplication de l’image provoque une modification de sa réception. Chaque personne «connecté» à la possibilité d’exprimer la vacuité de son être, de paraître ce qu’il souhaite, ce qu’il veut être, pour au final ce vidé de soi même et n’être que dans un possible soi reproductible et modifiable à l’infini.
Comment composer un portrait en y ajoutant autre chose que ma simple image. Mon intention était de montrer des caractéristiques physiques pouvant m’être associées sans pour autant tomber dans un mode de représentation direct de moi-même. Autoportrait comme celui de n’importe qui.
Suite à de nombreuses expérimentations j’ai choisis la déformation/ fragmentation comme point de départ. Tout d’abord en manipulant le temps d’obturation de l’appareil photo, puis dans un second temps en utilisant le reflet dans des morceaux de miroirs carrés (comme ceux d’une boule à facettes).
sources : Moi, autoportrait du XXe siècle (éd SKIRA)
Rémi Poncet L2 Laboratoire d’écriture ESBA TALM site de Tours 2012/2013