Journal agricole, Le progrès, février mars 2015

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MOT DU DIRECTEUR GÉNÉRAL SOMMAIRE

Que dire de l’année 2014 et prévisions 2015

Mot du directeur général

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Chronique innover en gestion

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Reportage à la ferme

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Laitier - La ferme Karibel recevait chez elle

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Chronique équestre

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Chronique végétale

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Chronique des grains

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Chronique en agriculture durable

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Chronique boeuf

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Chronique en production porcine

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Pub AGA

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Courriel : coop@profidor.qc.ca Site web : profidor.qc.ca Blogue : coopprofidor.wordpress.com flickr.com/photos/coopprofidor/ JOLIETTE L’ASSOMPTION ST-LIN ST-BENOIT ST-JACQUES

450 759-4041 450 589-2221 450 439-2018 450 258-3111 450 839-3642

| 1-800-363-1768 | 1-800-925-2667 | 1-877-439-3878 | 1-800-363-8648

LE PROGRÈS est une publication de : Profid’Or, coopérative agricole Responsable :

Jacques LeBlanc, poste 362

Collaborateurs :

Christelle Sanrey, poste 260 Annie Geoffroy, poste 203 Stéphane Payette, poste 304

Tirage :

1750 copies

Le genre masculin est utilisé sans aucune discrimination et uniquement dans le but d’alléger le texte.

L’année 2014 a procuré de meilleurs jours pour plusieurs du monde agricole. La majeure partie des produits agricoles ont connu des valeurs près ou au-dessus de la moyenne quinquennale. Une année historique pour le porc et le bœuf. Enfin dira-t-on, qui pour une rare occasion ont surpassé le coût stabilisé ASRA. C’est réellement lors de cette situation, que les producteurs agricoles se retrouvent avec des revenus à la hauteur de leurs efforts et de leurs investissements. La gestion de l'offre (40 % des revenus agricoles au Québec) aura continué de procurer rentabilité et stabilité aux secteurs laitier et avicole. Faisant suite à quelques années très profitables dans les grains, nous sommes revenus à des niveaux habituels. Au-delà des réalités sectorielles très variables, l'agriculture québécoise se porte bien. Comme le signale le MAPAQ dans une de ses publications, le revenu net agricole au Québec est passé, entre 2009 et 2013, de 800 M $ à près de 1,2 G $. Le revenu net demeura élevé en 2014, cette fois en raison de l'excellente rentabilité dans le secteur des viandes. Prenons maintenant un peu de temps pour réfléchir. Quels sont les facteurs le plus susceptibles d’influer la rentabilité et de changer l’image de notre agriculture en 2015? La croissance économique mondiale est assurément en tête de liste. La croissance des revenus et l’émergence d’une classe moyenne mieux nantie dans les pays moins avancés ont eu, au cours des dernières années, un effet positif sur la demande alimentaire mondiale. Prenons le cas de la Chine, l’Inde et l’Afrique, des endroits les plus peuplés au monde et qui révèlent des taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) très supérieurs à la moyenne, révélant ainsi une croissance des revenus par habitant. Les perspectives de production dans les principales régions agricoles constituent un autre facteur important. Les craintes liées à la sécheresse ou à l’inverse des inondations entraînent des préoccupations en ce qui a trait aux cultures, de sorte que ces inquiétudes liées aux conditions météorologiques engendrent des changements importantes aux prix des grains. Les conditions météorologiques ont aussi une incidence sur le secteur de l’élevage. La sécheresse qui a sévi au Texas a eu un impact négatif sur les stocks de bovins. Ce facteur procure actuellement un soutien au prix du bœuf en Amérique du Nord. Un autre facteur important influant sur la rentabilité est la valeur du dollar canadien. Comme la moitié de la production agroalimentaire du Canada est exportée, un dollar vigoureux nuit à la compétitivité des entreprises canadiennes. Étant donné que le Canada produit et exporte un grand nombre de ressources naturelles et de produits de base, la valeur de notre dollar est généralement liée aux prix de ces marchandises, en particulier le pétrole. Le prix actuel du pétrole donne à penser que le huard devrait se maintenir aux alentours de 0,85 dollar américain. Les taux d’intérêt devraient demeurer inchangés pour la plus grande partie de 2015. La faiblesse soutenue des taux d’intérêt, conjuguée à des revenus nets élevés, apporte un soutien aux prix élevés des terres agricoles. Pour conclure, mentionnons que le degré d’optimisme est élevé dans le secteur agricole. Toutefois, comme mentionné précédemment, les conditions météorologiques et les conditions économiques imprévisibles font qu’il est difficile de prédire précisément ce que nous réserve 2015. La compréhension de ces différents facteurs qui sont le plus susceptibles d’influer sur la rentabilité et de changer l’image de notre agriculture est une façon de vous aider à planifier plus stratégiquement vos activités pour 2015. Bonne année 2015! André Langlois, agronome Directeur général


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La chronique

INNOVER EN GESTION Par Jacques LeBlanc, agr. Coordonnateur du développement Certifié Lean Master Poste 362 jacques.leblanc@profidor.qc.ca

Cette roche qui ne voulait pas retourner dans le sol En y pensant, j’aimais beaucoup faire du sport, visiter de nouveaux villages, fabriquer des meubles en bois et lire. Avec la croissance de la ferme et les enfants, je constate aujourd’hui que je ne pratique plus aucun de ces loisirs. Je me sens au neutre depuis quelques mois et je n’aime pas ça. Je dois régler cette roche maintenant. Ma femme est surprise que je parte en vélo, mais je réfléchis mieux en bougeant. Après une heure de vélo, mes idées sont claires. Je dois prendre un peu de temps pour moi régulièrement et me donner des défis. Les défis vont certainement m’aider à prendre ce temps pour moi. Je parle de mes quatre défis de cette année à ma femme et je suis étonné, elle est vraiment contente que j’aie pris cette décision. Je ne pensais pas qu’elle avait remarqué que j’étais au neutre. Je viens de comprendre! C’est ce matin que ça a commencé. Vous savez, le genre de matin humide et nébuleux où nous agissons sans vraiment nous en rendre compte. En ouvrant la lumière de l’étable ce matin, une pensée qui était profondément rangée dans le tiroir est remontée, à la manière des grosses roches au printemps dont nous devons prendre la pelle du tracteur pour les enlever. Cette grosse roche était cachée pas trop loin et ce matin elle est apparue, même en sautant dessus je n’arrive pas à la renfoncer dans le sol. Après avoir fait démarrer le système de lavage, je sors de la laiterie et je m’assoie sur les marches. Je prends pratiquement tout mon temps pour la ferme et je n’ai jamais calculé la quantité de temps que je prenais pour moi. Vraiment, je crois que je réponds mieux aux besoins de mes vaches qu’aux miens. Je m’appelle Pierre, producteur laitier de troisième génération.

Alors, voici mes défis de cette année : Je me suis inscrit au cinq kilomètres de course de La Galopade, je construirai le buffet de la cuisine et le château de la Reine des neiges que ma fille me demande depuis Noël, je ferai du bénévolat aux Fêtes gourmandes et je lirai un livre par saison. Quatre livre que je n’ai jamais eu le temps de lire. Pour le printemps ce sera, Voyage en Inde avec un grand détour; pour l’été, Les bœufs sont lents mais la terre est patiente; pour l’automne, La tournée d’automne et L’Énigme du retour, pour l’hiver seront mes choix. J’ai hâte de commencer ces défis, c’est stimulant et ça éclairci la vue. Après quelques jours, je me suis aperçu que la ferme était elle aussi au neutre.

Si je fais le décompte de mes activités, ça ressemble à : un tournoi de golf par année, une sortie aux fêtes gourmandes, le temps des fêtes, notre anniversaire de mariage, les fêtes des enfants et quatre jours en famille à St-Donat mais je ressens quand même un manque. En réalité, il y a seulement le tournoi de golf que je fais juste pour moi avec des chums.

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Reportage à la ferme

HOMMAGE Par Stéphane Payette, t.p. Expert-conseil • végétal

Hommage à Muguette Laporte et Gilles Landreville

Une vie au service de l’agriculture et de l’humain jamais fait peur à madame Laporte. «Travailler, ce n’est pas la misère. Oh! Non. » Au fil des ans, Muguette et Gilles ont construit un troupeau Holstein pur-sang de 80 têtes, un poulailler de 25 000 poulets ainsi qu’une terre de 122 hectares. Les épreuves ont fait partie des étapes qu’ont franchi les Béatriquois. En 1970, en pleine construction de leur poulailler, une grève a éclaté dans le domaine de la construction. Menacé par des travailleurs irrités par le projet, Gilles a usé de stratégies pour éviter d’en venir aux coups et pouvoir terminer le bâtiment. Tout au long de leur cheminement, les deux amoureux useront de ce sens des affaires pour forger leur vie agricole qui les passionne encore en 2015.

Les 60 ans de mariage de Muguette et Gilles ont été soulignés par les membres de leur famille. Leur entrée avec voiture et cheval les a touchés.

Se tenir debout Au fil de ses années dans l’agriculture, Gilles Landreville s’est grandement impliqué dans la coopération. Il a, entre autres, été le président de la coopérative de Joliette pendant 20 ans. Un chapitre de vie qui l’a profondément marqué. « Ça ne s’explique pas ce que ça apporte une implication dans La Coop. Tu rencontres des gérants, des comptables, des agronomes. C’est inestimable ce que ça m’a donné. » Femme de terre et de résilience; homme de principe et visionnaire. Muguette Laporte et Gilles Landreville bâtissent, depuis plus de 60 ans, un terreau fertile. Leur héritage est immense : une famille passionnée d’agriculture et une coopérative autonome.

Quand il s'est retrouvé au poste de président, Gilles n’avait pas idée de la tâche colossale qui lui serait im-

L’amour de l’agriculture a toujours été présent dans le cœur de Muguette et de Gilles qui ont élu domicile à Sainte-Béatrix. Quand il était petit, Gilles passait beaucoup de temps avec les animaux chez l’oncle et la tante où il a grandi suite au décès de sa mère. Quand il a été en âge de partir pour les chantiers de coupe de bois, il avait déjà en tête de posséder un jour sa terre. Celle qui allait devenir sa femme en 1954 savait que ce serait son secteur d’activités. « Nous avons toujours aimé ça l’agriculture », insistait Muguette en commençant l’entrevue. Les longues heures de travail pour bâtir la ferme qui occupe une bonne partie du rang du Mont Saint-Louis n’ont d’ailleurs

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Au fil de leurs 60 ans de carrière dans l’élevage Holstein, Muguette Laporte et Gilles Landreville ont monté un troupeau de plus 80 têtes. Au fil des ans Gilles s’est impliqué dans la coopération, dont 20 ans comme président de la Coopérative de Joliette.

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tis appuyés. « Nous avons toujours été capitaine à bord », débutait l’aîné des enfants, Yvon. Ce qui l’a le plus marqué dans l’héritage de son père est sa qualité de mentor. « Chaque fois que j’avais un projet en tête, il ne m’a jamais dit de ne pas le faire. Il me demandait de faire un plan A, un plan B, un plan C et le scénario du pire. Comment vas-tu réagir si tu en arrives au scénario du pire. » Muguette et Gilles quelques jours avant de se dire oui pour plus de 60 ans d’amour. Une vie au cours de laquelle ils ne se sont jamais ennuyés.

posée. Une personne malhonnête a porté un coup dur à la coopérative. Le dossier exigeait patience, stratégie et minutie. Des gens ont tenté de corrompre et d’intimider monsieur Landreville et madame Laporte. L’homme et la femme se sont tenus debout. Chaque fois, leurs enfants ont été témoins de la droiture de leur père et de la complicité de leur mère. Des valeurs qui les ont toujours guidés. « J’ai été très bien entouré dans cette affaire. Tout s’est réglé dans les règles, même à l’assemblée générale où le ton avait monté cette année-là. » Le dernier coup fumant de Gilles est la construction du Centre hospitalier de soins de longue durée (CHSLD) à SaintJean-de-Matha. « Saint-Félix-de-Valois voulait l’avoir et la logique était de le construire à Saint-Jean-de-Matha. Je me suis entouré de gens intelligents et nous avons eu gain de cause. J’ai été bien entouré, entre autres, par le maire de Saint-Jean-de-Matha (Normand Champagne), un très bon homme. Seul je n’aurais pas réussi » indiquait humblement monsieur Landreville. Ces expériences ont fait de Gilles un redoutable négociateur et un entrepreneur averti. Muguette était de bons conseils tout en veillant aux opérations de la ferme. Témoins de toutes ses étapes et aventures, Yvon, Danielle et Denis ont beaucoup appris de leurs parents. Un héritage qu’ils reconnaissent et dont ils parlent avec admiration. « Nous sommes toujours capitaine à bord » – Yvon Landreville La présence de Gilles Landreville dans la vie professionnelle de ses enfants est omniprésente. Loin de se sentir observés par-dessus leur épaule, Yvon, Danielle et Denis se sont sen-

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Dans les années 70, Yvon avait refusé une collaboration pour travailler avec son père sur la ferme, car il préférait se diriger dans le domaine du pilotage. Quand il a décidé de faire le saut en agriculture, Gilles était là pour l’appuyer et lui servir de mentor. « Quand je lui ai dit que je voulais faire un voyage en Espagne en 72, il m’a dit d’y aller. Que c’était une bonne idée. Quand j’ai voulu avoir ma propre ferme, il m’a donné un coup de main. Il n’a pas été offusqué que je veuille voler de mes propres ailes. Je me suis senti en sécurité avec mon père. Mon premier prêt, il était avec moi. J’empruntais plusieurs milliers de dollars et j’avais 20 ans. Ça me sécurisait d’avoir un mentor à mes côtés. Et je crois que le banquier aussi. » Yvon croit que la vision de son père était très bonne et que son sens de l’entreprenariat a été l’élément clef dans le succès de ses enfants en agriculture. « Contrairement à beaucoup de gens de son âge, il ne rêvait pas de nous voir tous avec lui sur la ferme. Il savait que nous avions notre propre façon de penser et que nous ne nous entendrions pas. Il a préféré établir une gestion modulaire. Chaque entité vivant d’elle-même et ne causant pas de tort aux autres si elle décidait de ne pas s’impliquer. Nous avons même formé une sorte de CUMA (coopérative d’utilisation de machinerie agricole) avant l’âge. Nous nous aidons tous sans hésiter. Si mon frère ou ma sœur a besoin d’une machinerie, je la prête sans regarder.

Les longues heures de travail pour bâtir la ferme qui occupe une bonne partie du rang du Mont Saint-Louis n’ont d’ailleurs jamais fait peur à madame Laporte.

Des acteurs de la Révolution tranquille Si une expression devait résumer la pensée de Danielle Landreville pour ses parents, ce sont des acteurs de la Révolution tranquille. Élève douée en classe, femme de carrière ambitieuse, Danielle a beaucoup appris de ses parents. Fine observatrice, les détails qu’elle a accumulés depuis sa tendre enfance sont impressionnants. Les souvenirs de la rigueur Le Progrès | FÉVRIER - MARS 2015

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Reportage à la ferme

HOMMAGE

compte sur une ferme. Lors de sa première acquisition, Danielle a acheté une ferme laitière pour la transformer en poulailler. Inquiète de faire la bonne transaction. « Mon père m’a dit c’est parfait. Tu vas vendre ton quota et tes vaches. Ta terre ne coûtera presque rien. Vous voyez, la vision d’un entrepreneur », expliquait Danielle. Les nombreux contacts et la crédibilité de Gilles ont grandement aidé au projet de sa fille. Depuis, Danielle a investi dans les cultures et les canneberges avec la même rigueur et la même assurance.

Une grande famille qui a grandi dans le respect du métier d’agriculteur. Enfants et petits-enfants vivent, eux aussi, leur passion pour la terre.

de son père devant un homme tentant d’acheter son silence lui ont dicté la marche à suivre. « Papa n’a pas accepté le cadeau. » Du haut de ses huit ans, rien ne lui avait échappé. En 1970, avant la construction du poulailler, elle avait suivi la discussion où Muguette avait convaincu Gilles avec de solides arguments d’investir en aviculture plutôt que dans le porc. Une question pratique pour madame Laporte. Quand ce fut le tour de Danielle de choisir le domaine où elle allait œuvrer, l’assurance que lui avait enseigné sa mère avait fait son œuvre. Les contacts et l’expérience de son père ont fait le reste. Gilles a aidé sa fille à faire sa place dans un monde d’homme qui prêtait peu de crédibilité à une jeune femme de 20 ans voulant s’établir à son propre

La marque de la ténacité Denis Landreville, troisième et dernier des enfants de Muguette et de Gilles, a, tout comme ses prédécesseurs, retenu le grand amour de ses parents pour le milieu agricole. Un aspect qui l’a particulièrement frappé est leur dévouement pour leur métier. « Leur ténacité . Ils aiment profondément leur ferme. Si tu recules de 50 ans, il fallait que tu aimes ça être cultivateur. La paie n’était pas ce qu’elle est de nos jours. Aussi, ils ont résisté à beaucoup de pression. Les dirigeants de la paroisse (Sainte-Béatrix) voulaient développer l’aspect touristique. Ils (Muguette et Gilles) ont reçu des offres pour vendre des terrains et développer. Même qu’il s’est parlé d’un projet de mont de ski ici (Mont SaintLouis). Ils ont résisté à tout ça et je crois qu’ils ont fait le bon choix », indiquait Denis. Précisions : l’équipe des productions avicoles a grandement collaboré à cet article : Richard Therrien, François Lefebvre, Jean-Jacques Desrosiers et Stéphane Cuerrier.

IMPLICATION DE GILLES LANDREVILLE • 1955-1965 : conseiller municipal de Sainte-Béatrix • 1979-1991 : 22 ans au service de la municipalité • 1960-1970 : président de la Comission scolaire à Sainte-Béatrix • 1985-1995 : administrateur de la Caisse populaire • 1973-1979 : président du comité consultatif avicole de La Coop fédérée • 1983-1988 : président du Cercle d’amélioration du bétail (CAB) de Saint-Félix-de-Valois • 1965-1989 : administrateur de La Coop de Joliette, dont 20 ans à titre de président

L’union de Muguette Laporte et Gilles Landreville a donné naissance à trois enfants, tous impliqués en agriculture. Danielle, Yvon et Denis ont tous contracté la passion de leurs parents.

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CHRONIQUE LAITIÈRE

Ferme Karibel recevait | Journée portes-ouvertes à saveur robotisée

Textes et photos Stéphane Payette, T.P.

La famille Breault-Lasalle était heureuse de recevoir ses visiteurs. Elle a reçu l’appui des gens de La Coop Profid’Or. Jean-Denis Lasalle, Guy Pelletier directeur production laitière et ruminants chez Profid’Or, Jacinthe Breault, Isabelle Lasalle, Olivier Roy-Tanguay expert conseil chez Profid’Or et Luc Lasalle ont répondu aux nombreuses questions.

FERME KARIBEL Classification : • 6 Très Bonnes • 23 Bonnes Plus • 6 Bonnes • Moyenne de 10 799 kg • 45 kilos de quota • Moyenne de litres de lait/vache au robot : 34,8 (décembre) et 36 (janvier) • 160 acres en culture

Le 6 décembre dernier, la famille Breault-Lasalle, de Ferme Karibel de Saint-Paul, recevait les gens intéressés par les robots de traite ainsi que la rénovation de la vieille étable au profit de la relève avec litière de sable. Appuyés par La Coop Profid’Or, les Caisses Desjardins, MSK, Beaudry équipements laitiers et le fabriquant Lely, les propriétaires de cette ferme, depuis sept générations, ont répondu aux questions des quelque 300 visiteurs fort impressionnés par la qualité des installations et la technologie poussée des robots trayeurs.

Les experts-conseil du réseau La Coop, Olivier Roy-Tanguay et Hugues Ménard, ont répondu aux questions des visiteurs sur l’alimentation requise avec les robots de traite.

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Les curieux étaient impressionnés par la traite robotisée.

La visite a permis à Luc Lasalle (Ferme Karibel) de causer avec Benoit Breault, Rémy Rivest et de nombreuses autres personnes intéressées.

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La chronique

ÉQUESTRE Par Laurence Asselin, agr. Experte-conseil, secteur équin La Coop

L’alimentation du cheval à l’hiver pris en considération, tels que l’accès à un abri, la présence ou non de couverture et la vie en troupeau ou individuelle. La condition de chair est un outil d’autant plus pertinent qu’il permet d’estimer les réserves corporelles. Ce sont des réserves sous-cutanées de gras qui sont observables à l’encolure, aux côtes et à la croupe. On cote sur une échelle de 1 à 9, 1 étant très maigre et 9 très gras. Idéalement, on recherche une cote de 5. Pour les chevaux de compétitions, une cote de 5,5 est préférable. On désire avoir un peu plus de réserves étant donné le niveau d’exercice plus soutenu tout au long de l’été. Il est important de prendre la condition de chair à l’automne (à la fin des compétitions), durant l’hiver et au printemps. Elle doit être prise fréquemment, car elle correspond au suivi des réserves corporelles et aide à vérifier l’atteinte des objectifs fixés pour la saison prochaine. Avec toutes ces données en main, cela permet de brosser un tableau complet de la situation dudit cheval. À partir de ce moment, il sera plus facile d’ajuster les rations.

La ration d’un cheval est composée majoritairement de fourrages et d’eau.

L’hiver est, pour certains, un synonyme de repos pour les chevaux. La saison des compétitions ainsi que la chaleur nous ont quittés. Les chevaux retournent au paddock pour y passer l’hiver. Ce changement de climat entraîne de nouveaux ajustements alimentaires. Afin de bien s’assurer de la santé et du bien-être du cheval au courant de la saison hivernale, plusieurs points sont observables et ce, périodiquement. Ceux-ci permettront de mieux ajuster les rations servies et, par conséquent, atteindre les objectifs fixés pour la saison prochaine. Il est important de considérer tous les éléments de départ, soit : le stade physiologique du cheval, son niveau d’exercice et sa condition de chair. Un suivi plus serré sera nécessaire pour une jument gestante ou bien pour un poulain, car on veut s’assurer du développement optimal et de la santé dans les deux cas. Le niveau d’exercice actuel par rapport à celui adopté durant l’hiver aura également un impact sur l’alimentation. Par la suite, d’autres facteurs pourront être

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La ration d’un cheval est composée majoritairement de fourrages et d’eau. Les concentrés minimaux recommandés pour tous les chevaux sont les minéraux. Par la suite, selon l’état de chair et les autres informations de la condition générale, on peut ajuster avec une moulée ou un supplément. LES FOURRAGES L’aliment de base du cheval est le foin, mais pas n’importe lequel. On recherche un foin de qualité. Pour déterminer la qualité, il est possible de le faire visuellement, soit par la couleur, l’odeur, la présence de poussières, etc. C’est aussi possible de la mesurer par une analyse nutritionnelle exécutée en laboratoire. En milieu très froid et sans abri, les besoins énergétiques peuvent augmenter de 50 %, ce qui est considérable. La fibre contenue dans le foin permet la production de chaleur pour se réchauffer, de manière plus importante que la fibre des concentrés. Plus un foin est jeune, plus il contient de fibres digestibles, donc entraîne une plus grande production de chaleur. Il faut donc porter une atten-

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tion particulière à la maturité du foin que l’on choisit. En plus de qualité, on parle de quantité. Lors de gros froids, le cheval mange aussi souvent, mais plus longtemps. Il augmente sa consommation afin de se réchauffer. Il est préférable d’avoir accès à du foin à volonté, sinon d’augmenter le nombre de repas par jour.

LA CONDITION DE CHAIR

L’EAU L’eau est un autre élément très important, parfois négligé. Malgré les froids hivernaux, les chevaux ont besoin d’en consommer. À une température de -18°C, un cheval moyen consomme deux litres d’eau par kilo de matière sèche ingéré. Il serait faux de penser que la neige peut être suffisante pour combler ces besoins. Il doit avoir accès à un point d’eau propre et non gelé. La situation optimale est une buvette chauffante, l’eau ne gèle pas et est à la bonne température, ce qui en stimule la consommation. Une gestion adéquate et journalière des points d’eau permet de réduire les problèmes de colique et de constipation dus, entre autres, à une consommation d’eau déficiente. Pour les chevaux plus sensibles à ces problèmes, l’ajout de sel dans la moulée peut stimuler le réflexe de boire. LES CONCENTRÉS Les concentrés représentent la dernière chose à valider. La condition de chair est un bon indicateur des besoins en concentrés. Une moulée permet un apport calorique, tandis qu’un supplément non. Si la condition de chair est sous 5, une moulée permettra d’apporter les calories nécessaires afin d’augmenter l’état de chair ainsi que les minéraux. Si elle est à, ou supérieure à 5 un supplément ou au minimum un Pro-Bloc, sera nécessaire. Dans ce cas, il n’y a nul besoin de calories supplémentaires, on doit combler seulement les besoins en minéraux. Finalement, la clé du succès est l’observation. Prendre le temps d’observer les chevaux pendant qu’ils mangent ou qu’ils boivent donne plusieurs d’indices. Cela permet de s’assurer d’une consommation adéquate de foin et d’eau, en quantité et de qualité, et, de ce fait, réduire les problèmes de santé. La condition de chair est un outil qui s’avère pertinent pour valider l’efficacité des rations, surtout pour les gens qui ne sont pas à tout moment de la journée près de leurs chevaux. Pour toutes autres questions d’ordre alimentaire, n’hésitez pas à consulter vos experts-conseils.

L’aliment de base du cheval est le foin, mais pas n’importe lequel. On recherche un foin de qualité.

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La chronique

VÉGÉTALE Par Stéphane Payette, T.P. Expert-conseil • végétal Poste 304 stephane.payette@profidor.qc.ca

Blé d’automne Quelle sera sa survie? plantes, n’aiment pas avoir les pieds dans l’eau. Si c’est le cas, elles vont simplement étouffer et mourir. Le temps crucial pour le blé d’automne est surtout en mars. « Les racines bien développées disposent d’une réserve d’énergie qui les aide à traverser les débuts de l’hiver. Par contre, en mars, si nous connaissons de nouvelles périodes de fontes des neiges, de gels et de dégels intenses ça risque d’attaquer durement sa survie. »

L’hiver 2014/2015 nous a apporté une bonne quantité de pluie et des périodes de froid mordant. Une question se pose alors : Quelle sera la survie du blé d’automne? Une fois l’hiver terminé, une visite dans les champs s’impose d’elle-même. Le tout doit être fait le plus tôt possible car vous devez savoir si certains secteurs ne sont pas recouverts par la neige et si d’autres sont très humides. Cette constatation vous amène au potentiel de survie. Pour le connaître, il vous faudra une pelle et de la patience. De façon aléatoire, déterrez des plants en conservant les racines. En les observant, vous devez répondre à deux questions. La première : Y a-t-il de la pourriture? Premier signe que le gel a détruit le plan. Ne vous fiez pas à la couleur, même si elle est jaune-brune ce n’est pas un signe de mortalité. Si vous voyez des repousses blanches dans les racines, le plan aura surement survécu. Rassurez-vous, la pluie n’est pas un signe catastrophe. L’eau se retire-t-elle? Des éléments clefs peuvent éviter une hécatombe au printemps prochain. « Si l’eau a pu s’écouler, il n’y aura pas de problème. Si les drains sont capables de faire leur travail les plants vont survivre », précise l’agronome Élisabeth Vachon, spécialiste en blé travaillant chez les Moulins de Soulanges. Les racines du blé, comme bien des

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Dans le cas où votre champ a subi des pertes, vous devez en évaluer le nombre. En déterminant une superficie d’un pied carré, toujours de façon aléatoire, comptez le nombre de plans vivants. Un minimum de douze à quinze plants doit faire partie de votre décompte. Au niveau des talles, elles doivent être supérieures à 30 par pied carré. Pour l’ensemble du champ, le blé doit avoir conservé plus de 75 % de plants vivants. En deçà de ces chiffres, les pertes de rentabilité sont trop importantes pour poursuivre la culture jusqu’à la récolte. Une fois votre constat établi, quelques options s’offrent à vous : combler les manques avec un blé de printemps, optimiser votre blé survivant ou changer de culture. Une bonne conversation avec votre expert-conseil et un budget calculé avec le logiciel économique serait une bonne stratégie. Source : Luc Roger agr. et Lyne Beaumont agr. conseillers spécialisés en céréales et canola à La Coop fédérée

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La chronique des

GRAINS Par Jean-Pierre Aumont, t.p. Directeur service des grains Poste 401 jp.aumont@profidor.qc.ca

État de la situation boisseaux à 3,969 milliards de boisseaux, mais en laissant les chiffres de report d’année au même niveau, soit 410 millions de boisseaux causés par l’augmentation de la demande. Là aussi, on prévoit une récolte brésilienne de 95,5 millions de TM soit une hausse de 1,5 million de TM. Ces facteurs ont dernièrement contribué à une baisse du marché boursier. Pour ce qui est du blé, la production demeure inchangée, mais la demande a quelque peu fléchi de 33 millions de boisseaux ce qui se répercute sur les inventaires de fin d’année.

19 janvier 2015, la récolte 2014 en fut une de contraste par rapport à la récolte 2013. D’abord aux États-Unis, nos voisins ont connu une récolte record absolue dans le maïs et la fève soya. Au Canada, ce fut en 2013 de connaître une année record tandis que la récolte 2014 fut inférieure d’environ 18 % sur celle de 2013. Néanmoins, le USDA en a profité pour réajuster les chiffres de production de 2014 dans son rapport trimestriel paru le 12 janvier dernier. Ainsi, le rendement dans le maïs a été ramené de 173,4 à 171 boisseaux à l’acre, ce qui en fait tout de même la plus importante récolte à vie des États-Unis mais à hauteur de 14,216 milliards de boisseaux plutôt que 14,407 milliards de boisseaux, les stocks de fin d’année deviennent alors de 1,877 milliards de boisseaux puisque les chiffres des exportations et de l’éthanol n’ont pratiquement pas bougé. Notons que la production d’éthanol a dernièrement un peu ralenti résultant de l’augmentation de ses inventaires, d’un prix devenu plus cher que l’essence mais dont la marge de trituration demeure soutenue par la drêche. Notez au passage que la production du Brésil est prévue à la hausse encore cette année. Dans la fève soya, le USDA a révélé un scénario un peu différent en augmentant la production 2014 de 11 millions de

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Au niveau canadien, voici quelques statistiques intéressantes. La récolte 2014 a connu une baisse de 18 % par rapport à la récolte 2013 qui fut, tel qu’écrit précédemment, la plus grosse récolte canadienne à vie avec 96,986 contre 79,497 millions de TM en 2014. De ce chiffre, le blé, étant la production la plus importante au pays, a vu sa récolte passer de 37,53 millions de TM à 29,300 millions de TM, soit une baisse de 22 % attribuable à une diminution de superficie récoltée et une baisse de rendement résultant de la température pluvieuse lors de la récolte. Pour ce qui est du maïs, cette culture arrive au troisième rang derrière le canola à 15,555 millions de TM et est cultivé à raison de 11,487 millions de TM principalement en Ontario et au Québec. Vient ensuite la production d’orge à 7,119 millions de TM, la fève soya à 6,049 millions de TM, là aussi produit surtout en Ontario, au Manitoba et au Québec, les pois secs à 3,445 millions de TM, l’avoine à 2,908 millions de TM, les lentilles à 1,837 millions de TM, le lin à 847 milles de TM et les haricots secs à 273 milles de TM. Comme vous pouvez le constater, le Canada est vraiment un pays producteur de grain de grande envergure compte tenu que plus de la moitié de cette production s’en va à l’exportation.

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La chronique

AGRICULTURE DURABLE Par Pierre-Luc Brouillette, agr. Conseiller en agroenvironnement Poste 219 pl.brouillette@profidor.qc.ca

Les vers de terre : des alliés de taille!

Darwin (1809-1882) soulignait déjà qu'ils font le même travail que la charrue inventée par l'homme.

observée dès qu'on adopte la technique du semis direct est attribuable aux tunnels verticaux formés par les vers.

Les lombrics, ou vers de terre, ont plus de 200 millions d'années. Darwin (1809-1882) soulignait déjà qu'ils font le même travail que la charrue inventée par l'homme. Les vers de terre ne font pas qu'améliorer la texture du sol. Ils nous renseignent énormément sur la qualité de la gestion des sols. Les nouveaux adeptes du semis directs rapportent que leur sol est en meilleur état en raison de l'augmentation des populations de vers de terre et ils ont raison de faire cette affirmation. Dans un sol riche, les vers de terre peuvent être de l'ordre de 300 tonnes à l'hectare, soit environ 300 000 individus! Brassage, décomposition, recyclage... Ils font partie intégrante du cycle sol-plantes-air-eau. Ils creusent des galeries verticales ou horizontales, selon les espèces; ils brassent la terre, l'aèrent, la rendent plus meuble pour que les plantes puissent pousser; ils participent à la porosité du sol, favorisant l’infiltration de l’eau; ils interviennent activement dans le cycle de l'azote... Dans les champs qui contiennent suffisamment de résidus à la surface, on peut observer des turricules (mélanges de résidus de plantes, d'excréments de vers et de petits cailloux), formés par les vers au-dessus de l'entrée de leurs tunnels. Ces petits monticules protègent les tunnels et servent de garde-manger. Le travail du sol et les rotations qui réduisent les quantités de résidus à la surface du sol exercent beaucoup d'effet sur les populations de vers de terre communs. Le labour peut déranger les œufs qui ont été pondus à la surface, endommager les tunnels et blesser les vers. Si vous souhaitez favoriser la présence des vers de terre, laissez des résidus de culture à la surface du sol, car ils sont nécessaires à leur alimentation et à leur protection. Les tunnels creusés par ceux-ci contribuent à accroître la porosité du sol, en facilitant le déplacement de l'air et de l'eau. Les tunnels des vers de terre communs facilitent le drainage. L'amélioration rapide du drainage

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Sol compacté : Les vers de terre recolonisent en trois mois Lorsqu’un sol est compacté, différents processus permettent la décompaction : des phénomènes climatiques de gel/dégel, humidification/déshumidification et des facteurs biologiques : l’action des racines et les vers de terre. Une étude de l’INRA a consisté à compacter un sol au maximum, en conditions humides, avec deux passages d’un tracteur alourdi par une remorque. Une situation équivalente à une récolte maraîchère après la pluie, dans les plus mauvaises conditions. La compaction entraîne une diminution de 40 % du nombre de vers adultes, qui meurent écrasés ou s’éloignent de la zone compactée. Dans ces conditions, les chercheurs observent, avec surprise, que la recolonisation par les vers de terre est assez rapide. Trois mois après la compaction, leur abondance revient au même niveau que dans les zones non compactées. Alors que, doués d’une grande mobilité verticale, il leur est facile d’éviter les zones défavorables. La porosité et la densité, c’est plus long La formation des galeries est beaucoup plus lente que la recolonisation, soit un à deux ans. Le même laps de temps est nécessaire pour que le sol recouvre sa capacité d’infiltration de l’eau, ce qui est cohérent. Par contre, certaines mesures montrent que la densité du sol n’est restaurée qu’au bout de quatre ans. En conclusion, il est rentable d'encourager l'abondance et la diversité des populations de vers de terre dans le sol. L'amélioration des techniques culturales est la méthode la plus efficace pour augmenter leur nombre. Si la source de nourriture et l'habitat requis font défaut, les vers ne se développeront pas et ne se reproduiront pas. Pour accroître la population de vers de terre sur votre ferme, réduisez ou éliminez le travail du sol; variez les rotations avec des fourrages et des petites céréales; épandez du fumier ou gardez des résidus de culture à la surface et semez des cultures de couverture. Source : http://www.omafra.gov.on.ca | http://www.inra.fr

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La chronique

BOEUF Par Marie-Christine Fauteux, M.Sc., agr., La Coop fédérée

Alimentation minérale quotidienne Utilisez-vous des minéraux OptiBoeuf ou des pro-blocs? Oui? Excellent! Vos animaux y ont-ils accès CHAQUE jour pendant toute l’année? Pourquoi poser cette deuxième question? Prenons le sélénium par exemple. Le sélénium est un élément qui est très peu présent naturellement dans les sols de l’Est du Canada. Ainsi, les aliments qui y poussent sont tout aussi pauvres en sélénium. Par contre, c’est un nutriment essentiel chez les bovins (et les humains aussi, soit dit en passant!). Il s’agit d’un antioxydant puissant qui joue un rôle essentiel dans la santé reproductive et le système de défense naturel de l’organisme. De plus, il a été démontré qu’un apport en sélénium chez la mère aide les veaux naissants à être plus vigoureux, car il entre dans le métabolisme de la glande thyroïde et, donc, dans la prévention de l’hypothermie. En outre, une déficience en sélénium a aussi un impact sur le gain de poids des veaux.

Le fait de ne pas servir de minéral en été oblige à concentrer le sélénium de presque du double...

Comment faire pour que mes animaux ne soient pas carencés en sélénium? Chez les bovins, les besoins en sélénium sont évalués à 3 mg/jour donc 1095 mg/année, par contre ce besoin est assez arbitraire puisqu’il ne tient pas compte du poids de la vache. Il est facile d’imaginer qu’une vache de 1500 lbs en aura davantage besoin Comment combler les besoins? Ainsi, si un minéral contient 30 mg/kg de sélénium (il est possible de voir sur l’étiquette une phrase indiquant «Cet aliment contient du sélénium ajouté à raison de 30 mg/kg») et que vos animaux en consomment 100 g par jour TOUS les jours de l’année, vous pouvez conclure que vos animaux ne sont pas carencés en sélénium ni pour les autres vitamines et minéraux non plus. Bien entendu, la condition est qu’ils consomment effectivement le «100 g par jour» recommandé. Par contre, il peut arriver que vos animaux n’aient pas accès à des vitamines et minéraux pendant certaines périodes, pour certaines raisons. Par exemple : • Le pro-bloc n’a pas été changé de champ lors de la rotation • Il y a eu un délai de commande entre le dernier sac consommé et la prochaine livraison • Les vaches ne reçoivent que des blocs de sel pendant l’été, etc. Les animaux se retrouvent donc en carence de sélénium et probablement de certains autres minéraux ainsi que des vitamines. Bien sûr, il est possible de commander des suppléments VIP ayant une concentration plus élevée en sélénium. La concentration du miné-

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ral à servir pour les jours restants devra être plus élevée pour combler les besoins annuels! Un calcul simple, montré dans le tableau. Impact d’une consommation interrompue sur la concentration en sélénium nécessaire pour combler le besoin annuel

Évidemment, ceci est une solution qui est « mieux que rien », mais il faut comprendre que ce n’est pas l’idéal... Un animal carencé pourra avoir un certain retard de performance et il n’est pas certain que l’on puisse réussir à combler ce retard. Mieux vaut partir du bon pied! Le fait de ne pas servir de minéral en été oblige à concentrer le sélénium de presque du double... Mais qu’en est-il des autres minéraux? Il faut se rappeler que le cas du sélénium n’est qu’un exemple. La règle s’applique bien sûr à tous les éléments mineurs. Comme la concentration en éléments mineurs des minéraux standards est ajustée pour compléter les valeurs standards des fourrages sur une base quotidienne, il faudrait concentrer davantage tous les éléments mineurs en fonction du nombre de jours d’alimentation minérale. Par contre, il est légitime de se demander si l’absorption sera idéale et si l’animal peut stocker ce surplus. Autres considérations D’ailleurs, il faut inclure les veaux et les taureaux dans le calcul de la quantité de minéral nécessaire. À la fin de l’été, les veaux pèsent plus de 300 lbs, ainsi la consommation de quatre veaux équivaut à celle d’une vache! Pour conclure, comme le fait de dépasser les besoins journaliers en éléments mineurs ne garantit pas une absorption idéale et que le stockage de ce surplus n’est vraisemblablement pas possible, la meilleure solution est de servir des minéraux de façon journalière aux animaux. Parlez-en avec votre expert-conseil! Le Progrès | FÉVRIER - MARS 2015

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La chronique en

PRODUCTION PORCINE Par Marjorie-Audrey Lévesque, agr. Experte-conseil en production porcine

La régie aux bouts de vos doigts! en note tous les jours, vérifier les temps de chauffage. Le but est d’avoir une ventilation optimale sans chauffer à l’excès. Surtout, les ventilateurs du premier palier ne doivent jamais s’arrêter! La qualité de l’air passe par la sortie des émanations d’ammoniac et l’entrée d’oxygène. 2. L’EAU : la disponibilité de l’eau est un incontournable pour favoriser le gain. Voici des indices pour l’évaluer :

Une bonne régie permet d’exploiter au maximum le potentiel génétique de vos animaux et ce, en améliorant le GMQ, la conversion alimentaire, la mortalité de votre élevage et comme résultat final l’argent que vous mettrez dans votre portefeuille. Évidemment ce sont des points sur lesquels nous revenons régulièrement, mais il est toujours bon de se remettre en question, de réévaluer nos façons de faire, de sorte que nous gardions la rigueur qui fait la qualité du porc québécois. 1. L’AIR : tout d’abord, il faut un bon entretien du système de ventilation entre chaque lot. C’est-à-dire, resserrer les prises d’air pour éviter les vallons, vérifier les contrôles et les sondes, recalibrer votre système au moins une fois par année. La température ambiante minimum devrait se situer le plus près de la consigne ou un degré Celsius en-dessous et le taux d’humidité autour de 70 %. Pour ce faire, la rapidité d’intervention est primordiale lorsqu’il y a de grands écarts de température extérieure, visez un écart minimum-maximum de trois degrés Fahrenheit. Utilisez également des outils pour mieux gérer la ventilation : prendre les températures min-max

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Débit d’eau Maternité Pouponnière Engraissement

3,5 litres/minute 1,5 litre/minute 100ml/porc/minute

Porcs | Source Tétine Bol Trémie humide

10 15 ou 18 porcelets Max 10

La qualité de l’eau est tout aussi importante, les analyses d’eau bactériologiques annuelles sont fortement recommandées dans le programme AQC. De même, les lignes doivent être désinfectées entre chaque lot. Il existe différents produits peu coûteux pour le faire (ex. : eau de javel) avec le médicamenteur. Vérifiez avec votre expertconseil ou vétérinaire pour connaître la bonne dilution selon le produit. 3. L’ALIMENTATION : évidemment les recettes de moulée jouent un grand rôle dans cet aspect, mais quotidiennement à la ferme vous pouvez faire la différence. En maternité, il est important d’ajuster les programmes alimentaires en fonction du stade physiologique des truies, 40 % du poids du fœtus se prend dans les 40 derniers jours de gestation, ce qui nous amène à un poids de portée et de sevrage plus élevé. Pour la pouponnière et l’engraissement, l’ajustement des trémies doit être constant. Pour une trémie sèche, il faudrait pouvoir voir de 50 % à 70 % du fond et pour une trémie humide un mélange de 60 % d’eau et 40 % de moulée (pensez à une soupe aux pois cheap!). La propreté jouera aussi

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un rôle. Par exemple, pour éviter l’apparition de prolapsus : videz entièrement les trémies à quelques occasions pour s’assurer qu’il ne reste pas de moulée en pain prête à moisir, évitez d’avoir des lignes d’eau qui passent au-dessus de celles-ci, enlevez les excréments rapidement pour ne pas restreindre la prise alimentaire. 4. ENVIRONNEMENT : une hygiène du bâtiment efficace passe par au moins 6 étapes. • Décapage; enlever la matière organique • Savonnage; vérifier la dilution recommandée et l’ajustement des canons-mousseurs • Lavage; il ne devrait plus y avoir de coup de roto buse sur le béton • Séchage; important pour améliorer l’efficacité du désinfectant • Désinfection; comme pour le savon, porter attention à la dilution recommandée • Séchage; incontournable pour une désinfection efficace Il faut également : établir un bon protocole de contrôle des pathogènes, que ce soit la vermine, les mouches, les ascaris qui causent des taches aux foies ou la moisissure. Éliminer les risques de blessures, ce qui réduira du même coup les kilogrammes de démérites à l’abattoir. Se garder 10 % de parc pour les malades, excluant les parcs pour hernies et les sélections. Respecter les densités, qui selon le nouveau code de bonnes pratiques devraient être de 8 pi2 en engraissement (±10-15 %) et 3,5 pi2 en pouponnière (±15-20 %). 5. SANTÉ ET BIEN-ÊTRE : chaque jour, chaque parc, chaque porc Marquez les animaux injectés et leur donner un traitement complet, tel que recommandé par votre vétérinaire. Favoriser l’isolement, faire marcher les animaux pour qu’ils aillent manger et boire, cela favorisera le rétablissement sinon, et surtout, euthanasier rapidement les sujets sans espoir. 6. COMPORTEMENT : observer le comportement de vos animaux à l’entrée peut vous donner des indices pour mieux gérer celui-ci. Sont-ils vifs ou apathiques? Y-a-t-il de l’achalandage autour de la trémie et des points d’eau? Est-ce que les porcs se battent? Comment et où sontils couchés? Passez une minute par parc par semaine en marchant pour que les porcs s’éloignent calmement de vous cela permet de réduire le niveau de stress lors

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des manipulations et des sorties, tout en facilitant celles-ci. 7. LUMIÈRE : les porcs ont besoin de lumière à l’état d’éveil et apprécient la noirceur pour dormir. Un 8 heures de lumière consécutifs est préférable en pouponnière et en engraissement avec une intensité qui vous permettrait de lire les gros titres d’un journal posé par terre. Les porcs se déplacent plus facilement vers la clarté; mettre une source de lumière dans les quais d’expédition peut vous faciliter la vie. 8. TENUE DE REGISTRE : la communication est un élément clé pour une bonne régie, que ce soit envers les autres employés ou les intervenants. Tenir un inventaire journalier, écrire les morts, leur poids, la cause probable, les animaux traités, un outil sous-estimé mais tellement pratique! Des registres bien tenus faciliteront grandement la validation AQC… 9. RÉCEPTION ET EXPÉDITION : la mise à jeun n’est pas seulement pour les sorties à l’abattoir, c’est aussi bénéfique en pouponnière, on parle alors d’un 6 heures, qui permettra de faciliter la sortie, diminuer l’incidence de prolapses et de morts dans le transport. Les bâtons électriques sont appelés à disparaître, il serait avisé de commencer à s’en passer le plus possible, de manipuler moins de porcs à la fois, de tatouer à l’avance et de pratiquer la patience...

En maternité, il est important d’ajuster les programmes alimentaires en fonction du stade physiologique des truies.

10. BIOSÉCURITÉ : le dernier doigt mais non le moindre! On ne le répétera pas assez, la DEP est à nos portes. L’entrée danoise est maintenant un minimum dans toutes les bâtisses, continuez de la respecter et agissez comme si le virus était présent à l’extérieur et tout autour de vous. En conclusion, le secret est dans les détails. La génétique, la qualité de l’air, la disponibilité de l’eau, la vitesse de réaction, ce sont tous des facteurs incontournables pour une bonne régie. Soyez attentifs et rapides et surtout chaque jour, chaque parc, chaque porc.

N’HÉSITEZ PAS À COMMUNIQUER AVEC VOTRE EXPERT-CONSEIL Isabelle St-André (Winporc) Yves Garceau Marjorie-Audrey Lévesque

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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE LA COOP PROFID’OR 31 MARS 2015 À LA SALLE L’OPALE 510, rue Saint-Isidore, Saint-Lin-Laurentides À partir de 9 h 30

Prendre le train en marche par Vincent Cloutier Économiste principal | La Coop fédérée Une conférence à ne pas manquer à propos de l’économie agricole. Détenteur d’un baccalauréat en agronomie de l’Université Laval et d’une maîtrise en gestion agroalimentaire, M. Cloutier a oeuvré à titre d’économiste à l’Union des producteurs agricoles de 2002 à 2005. Par la suite il a occupé le poste de secrétaire-adjoint à la Fédération des producteurs de bovins du Québec, de 2005 à 2010. M. Cloutier s’est joint à La Coop fédérée en août 2010.

La Coop Courriel : coop@profidor.qc.ca Site web : profidor.qc.ca Blogue : coopprofidor.wordpress.com flickr.com/photos/coopprofidor/

JOLIETTE L’ASSOMPTION ST-LIN ST-BENOIT ST-JACQUES

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