Voyages en Vagamondes
Le festival des cultures du Sud, à Mulhouse, du 13 au 23 janvier. Photo sans titre, Série Marseille, 2013 © Yusuf Sevinçli,. courtesy Galerie Les filles du calvaire.
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Région
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L ' AL S A CE
GENÈSE
DANSE
Faire entendre la voix des artistes du sud
Le voile, le corps, la femme
Frédérique Meichler
La danseuse et chorégraphe Héla Fattoumi présentera « Manta », un solo qui traite de la question du voile islamique, le jeudi 14 janvier à Kingersheim.
Monica Guillouet-Gélys, directrice de la Filature, a « importé » les Vagamondes quand elle a pris les rênes de la scène nationale de Mulhouse en 2012. Qu’est-ce qui a déclenché le début des Vagamondes ? La toute première édition a eu lieu quand j’étais à la tête de la scène nationale d’Évry, en 2006. Dans le cadre d’un dispositif de coopération internationale, j’avais rencontré des ar tistes tunisiens, notamment Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi de la compagnie Familia Productions. Des artistes engagés socialement qui subissent la censure dans leur pays. Le fait d’être présentés sur des scènes au nord leur donne plus de poids chez eux. J’ai eu envie de prolonger ces rencontres enrichissantes, d’étendre à d’autres créateurs, au Liban, en Égypte, en Syrie, en Turquie… À Évry, il y a eu trois éditions des Vagamondes (tous les deux ans). Vous avez décidé de poursuivre à Mulhouse ? C’est un festival qui fait sens dans une ville faite de cette diversité, avec de nombreuses cultures du sud présentes dans la population. Il ne faut pas y voir de message particulier : l’ensemble de la programmation s’adresse à tout le monde. La création contemporaine est parfois pointue, mais il y a une palette très diversifiée et on essaie de créer des moments de convivialité pour
avec un champ de vision réduit. Je ne pouvais pas non plus bouger comme je le fais d’habitude. J’ai joué avec le regard, les mains, tout ce qui reste en réalité. J’ai tenté de voir quelle émotion créer avec le public.
Propos recueillis par Isabelle Glorifet
Héla Fattoumi, votre spectacle « Manta » est-il militant ? Monica Guilouet-Gélys. Photo D. Sz
attirer tous les publics. Un temps fort dans l’année permet aussi de susciter une dynamique et de donner un coup de projecteur sur des compagnies qui font un travail passionnant. Quels sont vos critères pour choisir les artistes ? Un critère essentiel pour moi, ce sont des artistes qui vivent dans leur pays - quand ils le peuvent - même s’il y a des exceptions, comme Héla Fattoumi par exemple. Ces artistes nous permettent de voir les choses du point de vue où ils vivent. C’est le cas pour Rabih Mroué, Amir Reza Koohestani… On a aussi des compagnonnages avec des gens comme le collectif grec Blitz. Ces artistes disent parfois les choses de façon frontale, ils ne peuvent pas faire autrement, ils sont dans l’urgence de créer. Souvent de manière très vivante et intime. Les nombreuses rencontres qui se déroulent autour des Vagamondes apporteront des connaissances concrètes sur les enjeux actuels, comme celui des frontières…
Non, pas du tout. Je n’aborde jamais la création comme un acte militant. La pièce date de 2009 et a été créée dans un tout autre contexte qu’aujourd’hui. Le débat autour du port du voile était très présent. Ce qui m’intéressait, moi qui, en tant que danseuse, ai choisi d’exprimer des choses avec mon corps, c’est de comprendre comment, au XXIe siècle, des jeunes femmes choisissent de se mettre à porter le voile. Et ce voile-là, particulièrement. Le niqab est un voile d’importation. Il y a quelques années, on ne savait pas ce qu’était le niqab. Je ne porte pas de voile personnellement. Je suis binationale, franco-tunisienne, de culture arabo-musulmane. J’ai été élevée dans cette réalité. Ma grand-mère portait un voile mais qui n’avait rien de religieux. Ma mère a fait le pèlerinage à La Mecque, mais dans ma famille ce n’est pas la tradition. Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez porté le niqab ? Je précise que je ne le porte que dans un acte artistique, jamais en dehors d’une salle de spectacle. Mon premier geste a été d’aller
Justement, quelle est la réaction du public à votre spectacle ?
Hela Fattoumi : « “Manta”, c’est un titre polysémique : la mante, c’est d’abord un grand vêtement que portaient les femmes sur leurs robes à crinoline, mais c’est aussi la raie manta, ce magnifique poisson gracieux. Et puis c’est la mante religieuse… » Photo Laurent Philippe
l’acheter, de me mettre à l’intérieur et de voir comment j’avais envie de bouger. Ou pas… J’ai ressenti une forme d’élégance de ce vêtement au tissu fluide. Ce vête-
ment possède une forte puissance plastique. Il m’a évoqué instantanément les images de drapé de la peinture classique. Mais j’ai compris très vite qu’il me fallait faire
Eric Lamoureux (le binôme d’Héla Fattoumi au centre chorégraphique de Belfort, NDLR) et moi avons veillé à ce que ce ne soit pas une dénonciation, ni une provocation gratuite. Ce qui n’empêche pas d’être critique. J’ai eu souvent des réactions d’hommes. Étonnamment, c’est au Japon que les femmes se sont le plus retrouvées dans le spectacle… Le voile, ça nous permet à tous de nous interroger sur l’émancipation de l’être. Et cet être, là, c’est la femme. J’ai continué à travailler sur le rapport au corps de la femme depuis la création de Manta. Je suis partie du corps vu par les orientalistes : cette femme-objet qui devient femme cachée. Il y a une vision pleine de fantasmes sur ce corps que l’on cache parce qu’il déclenche trop de pulsions… Y ALLER Manta, le jeudi 14 janvier à 21 h à l’Espace Tival, Kingersheim. Durée 1 h 10. Repas aux Sheds à Kingersheim jeudi 14 janvier à 19 h (repas + spectacle 25 €). Réservations sur : www.lafilature.org
HUMOUR
THÉÂTRE
Fellag : nous faire rire ensemble
Koohestani, subtilité persane
L’humoriste algérien revient avec « Bled Runner », son nouveau spectacle, un concentré de nos peurs irrationnelles. « Nos peurs irrationnelles, c’est celles qui m’intéressent parce que c’est avec celles-là qu’on vit, elles sont en nous tous les jours. C’est celles qui donnent des petits enfers. Moi, je suis obligé, pour les expurger, m’en libérer, pour libérer le spectateur, de raconter des histoires qui explosent ces peurs-là », confiait Fellag lors d’une interview en février 2015. Son nouveau spectacle, intitulé Bled Runner, est un « best of », un concentré révélateur de nos malentendus, des éléments les plus signifiants de tous ses spectacles précédents, pour épingler ces peurs irrationnelles qui pourrissent nos vies, en commençant par celle de l’étranger. « L’humour produit une mécanique du courage » dit aussi ce très grand monsieur qui réussit là où bon nombre d’humoristes échouent : nous faire rire ensemble et comprendre que la fraternité est la chose la plus accessible qui soit, qu’elle est à la portée de
L’auteur et metteur en scène iranien Amir Reza Koohestani revient à la Filature avec sa dernière création, « Hearing », une enquête à huis clos dans un internat de jeunes filles confrontant plusieurs points de vue.
Lorsqu’il monte une nouvelle pièce, Amir Reza Koohestani sait que ses premiers spectateurs sont les membres du comité de censure. Les artistes iraniens doivent faire avec cette réalité-là. Mais comme l’indique l’auteur, ce défi qui peut paraître insurmontable pour un regard occidental n’empêche pas les artistes sous haute surveillance de traiter de Fellag à la Filature le 13 janvier. DR sujets proscrits. « L’artiste a avant tout besoin de connaître la société chacun d’entre nous. Il suffit de le déci- dans laquelle il vit et le public à qui il der. « Les rapports sont si tendus, si s’adresse », souligne-t-il. Le public délicats que seul l’humour peut les ca- de la Filature avait pu apprécier déjà resser sans se brûler les doigts, dit-il. l’intelligence sensible et la lucidité Cette nécessité de retrouvailles heu- de Koohestani avec Timeloss, lors de reuses s’est imposée à moi […], rire de l’édition 2014 des Vagamondes. tout ce qui fait mal à notre mémoire et « Les mots les plus anodins, reçus « Hearing », d’Amir Reza Koohestani. DR à notre présent communs ». par un public nombreux, informé, révolté et enthousiaste, donnent qui peuvent aller même au-delà de core. Il revient avec Hearing, une F. M. lieu à des interprétations de l’œuvre la volonté des créateurs », dit-il en- histoire qui se déroule dans un inter-
nat de jeunes filles iranien. Des pensionnaires sont soumises à un interrogatoire en règle par la responsable de leur dortoir, parce que l’une d’elle aurait accueilli un homme pendant la nuit du Nouvel An. La scène est racontée plusieurs fois, sous différents angles, conduisant à diverses interprétations. Au bout du compte, bien au-delà de traiter une question délicate dans une société puritaine qui interdit tout contact entre un homme et une femme, l’œuvre de Koohestani est une critique sociale qui aborde aussi les comportements individuels, son propos est universel. À l’issue de la première, le vendredi 22 janvier, une rencontre aura lieu avec les artistes. F. M.
MUSIQUE
CINÉMA
« Pas de bruit », création mondiale
Les gens du sud, ici et là-bas
Le compositeur libanais Zad Moultaka a écrit pour les Vagamondes une œuvre qui sera Les cinémas Palace et Bel-Air participent au festival Vagamondes avec une interprétée en première mondiale par des musiciens de l’Orchestre symphonique de Mulhouse. programmation pour les scolaires et tout public, du 18 au 22 janvier. Pour ce concert qui s’inscrit pleinement dans le cadre de ce festival consacré aux cultures du Sud, l’Orchestre symphonique de Mulhouse et La Filature, scène nationale, ont passé commande au compositeur Zad Moultaka. Né au Liban en 1967, il poursuit depuis plusieurs années une recherche personnelle sur le langage musical, intégrant les données fondamentales de l’écriture contemporaine occidentale (structures, tendances, familles et signes) aux caractères spécifiques de la musique arabe (monodie, hétérophonie, modalité, rythmes, vocalité). Le titre, Pas un bruit, lui a été
inspiré par un poème de Rainer Maria Rilke et l’œuvre se veut l’expérience sonore d’une gondole, de son glissement et de ses mouvements dans un silence absolu. Une atmosphère mystérieuse qui se termine par une note tenue, interprétée par les musiciens de l’Orchestre participant ainsi à une liturgie intérieure à l’énergie orientale.
L’œuvre de Zad Moultaka sera créée le 22 janvier (19 h) à la Filature. DR
Ravel et Rimski-Korsakov viennent compléter ce programme avec des œuvres aux titres évocateurs d’un Orient qui sut de tout temps inspirer nombres d’artistes (sous la direction d’Antony Hermus).
« Nous avons choisi les films qui nous ont semblé les plus appropriés pour parler des cultures du sud, mais aussi des gens du sud qui vivent en France », explique Julien Prodorutti, assistant de direction au cinéma Palace de Mulhouse, qui participe au festival Vagamondes pour la troisième année. Cette année, Mustang de Deniz Gamze Ergüven et Fatima de Philippe Faucon ont été choisis pour les collégiens et lycéens. Pour le grand public, Il m’a appelée Malala, documentaire de Davis Guggenheim initialement programmé, a été remplacé par Good luck Algeria, de Farid Bentoumi, avec Sami Bouajila, Chiara Mastroianni et
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des skis haut de gamme et se lancent dans un pari fou : qualifier Sam aux Jeux Olympiques d’hiver sous la bannière du pays d’origine de son père, l’Algérie. Ce défi improbable va le pousser à renouer avec ses racines. Projection le 21 janvier à 20 h 30. Le cinéma Bel-Air, de son côté, proposera le vendredi 22 janvier, à 20 h, « Good luck Algeria », de Farid Ben- Qu’Allah bénisse la France d’Abd Al Malik. Le film sera également proposé toumi, sera projeté au Palace. DR aux scolaires, tout comme Brooklyn, Franck Gatambide, prix du public au de Pascal Tessaud, sur une jeune rapdernier festival Cinémed de Montpel- peuse. « Un film positif sur la jeunesse lier. L’histoire de Sam et Stéphane, de banlieue », souligne Stéphanie deux amis d’enfance qui conçoivent Pain, directrice du Bel-Air.
Document:/ALS/01-Q14/Parutions/Frigo/Pages/Region/vagamondes 3.pgl Auteur:chapelol Date:05/01/2016 16:57:12
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SPECTACLES
La Méditerranée comme trait d’union Programme chargé et varié pour cette édition des Vagamondes, à la Filature, de la danse contemporaine à l’humour en passant par le théâtre, la musique - classique, flamenco ou jazz - et le cirque. De quoi satisfaire tous les publics curieux. Bled Runner de Fellag
Hearing
Humour (France-Algérie). Ce spectacle de Fellag sonne comme un air familier. Normal, pour l’écrire, l’humoriste est revenu sur ses pas et est allé picorer dans ce qu’il a déjà joué. Mais Bled Runner n’est en rien un best-of qui tricoterait, les uns à la suite des autres, des extraits de Djurdjurassique Bled, Un bateau pour l’Australie, Tous les Algériens sont des mécaniciens ou encore Petits chocs des civilisations. En janvier 2015, la barbarie a frappé. Voilà la toile de fond, même si elle n’est pas nommée, sur laquelle se profile le dernier spectacle d’un artiste engagé qui, depuis toujours, cherche à joindre les mains des Algériens et celles des Français.
Théâtre par le Mehr Theatre Group d’Amir Reza Koohestani (Iran). Après son précédent spectacle Timeloss lors des Vagamondes 2014, Amir Reza Koohestani est de retour à La Filature avec un nouvel opus tout aussi émouvant et intelligent. On retrouve un dispositif minimal. Dans un internat iranien, des jeunes filles sont soumises à un interrogatoire par leur cheffe de dortoir. L’une d’entre elles aurait nuitamment accueilli un jeune homme. La scène est racontée plusieurs fois, sous différents angles. Dans cette société puritaine et répressive à l’égard des femmes, on est frappé par la liberté de ton de ces jeunes femmes. Vendredi 22 janvier à 20 h et samedi 23 à 19 h à La Filature. Théâtre en persan surtitré en français, âge minimum conseillé 15 ans. Durée 1 h 10. Rencontre avec les artistes en entrée libre vendredi 22 janvier à l’issue du spectacle. www.mehrtheatregroup.com
Mercredi 13 janvier à 20 h à La Filature. Durée : 1 h 30. www.fellag.fr
6 A.M. How to disappear completely Théâtre, par le Blitz Theatre Group (Grèce), première française, coproduction La Filature. Lorsque le public de La Filature a découvert les artistes du collectif grec Blitz à l’occasion de la première édition des Vagamondes en 2013, avec le spectacle Late Night. Influencés par le film Stalker d’Andreï Tarkovski et le roman Roadside Picnic d’Arkady et Boris Strugatsky, ils tentent aujourd’hui d’articuler un nouveau manifeste de l’évasion et construisent ce spectacle comme une odyssée de science-fiction. Tournant le dos au passé, le Blitz Theatre essaie d’inventer une utopie capable de fédérer un monde nouveau à 6 h du matin. Jeudi 14 janvier à 19 h et vendredi 15 à 20 h à La Filature. Théâtre en grec surtitré en français. Durée 1 h 30. Rencontre avec les artistes en entrée libre jeudi 14 janvier à l’issue du spectacle. www.theblitz.gr.
La chaleur du flamenco renouvelé avec « Bosque Ardora », par Rocio Molina.
Debout dans les cordages Lecture musicale du Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire. Le guitariste Serge Teyssot Gay, le rappeur Marc Nammour et Cyril Bilbeaud à la batterie redonnent un second souffle à ce grand texte de l’auteur martiniquais qui, toute sa vie, dénonça le racisme et le colonialisme. Chant poétique de révolte et de fierté d’être un homme libre, ce texte est ici mis en valeur dans une ambiance de désert métallique, traversé par les feulements de la guitare de l’exmembre de Noir Désir et des rafales percutantes de cymbales. Une musique écorchée, syncopée et tourbillonnante, où le texte engagé de Césaire vient porter à nos oreilles un message universel de partage et de tolérance avec l’autre.
le occasion de réfléchir avec eux à la place de l’humain dans l’espace public, à la citoyenneté à l’ère de la mondialisation et à la société de surveillance. Samedi 16 janvier à 19 h à l’Espace Tival, Kingersheim. Durée 40 min.
« 6 A.M. How to disappear completely ». Photo Elina Giounanli
Manta Danse, par Héla Fattoumi et Éric Lamoureux (France-Tunisie). Solo interprété par Héla Fattoumi et coécrit avec Éric Lamoureux, Manta livre un point de vue sur une question des plus brûlantes qui traverse nos sociétés d’aujourd’hui : celle du port du voile islamique. Dans un parti pris radical, les deux chorégraphes choisissent de mettre en mouvement l’expérience du niqab (voile intégral). Construites sur un rythme lancinant, les séquences de cette pièce fascinent et traduisent avec acuité l’étouffement d’un corps féminin. Considérant ce tissu comme un véritable diktat de la religion et des hommes, Héla Fattoumi, en danseuse émancipée d’origine tunisienne, s’en affranchit pour laisser place à l’expression urgente et criante d’une voix et d’un corps libres. Jeudi 14 janvier à 21 h à l’Espace Tival, Kingersheim. Durée 1 h 10. Repas aux Sheds à Kingersheim jeudi 14 janvier à 19 h (repas + spectacle 25 €). www.ccncbn.com
Samedi 16 janvier à 21 h à La Filature. Durée 1 h 30. Avec au piano Isfar Sarabsky, à la contrebasse Phil Donkin et à la batterie Ferenc Nemeth. www.dhaferyoussef.com
Théâtre, d’Emma Dante (Italie). Qu’elles sont touchantes, ces sœurs Macaluso ! Elles se retrouvent à l’enterrement de l’une d’entre elles et se remémorent alors cette journée à la mer, souvenir d’enfance, où survient le drame inaugural qui va bouleverser leur vie.
Dhafer Youssef.
Photo Shiraz Fradi
Dhafer Youssef Théâtre, par Lina Majdalanie et Rabih Mroué, coproduction La Filature (Liban). Le couple de Libanais, chouchou de nombreux festivals européens, commence à être bien connu des Mulhousiens. Leurs récits ancrés dans la réalité du Liban utilisent l’archive et le documentaire pour observer la façon dont notre présent est influencé par le passé. Après 33 tours et quelques secondes lors des Vagamondes 2013, une exposition à La Kunsthalle à l’automne dernier et Riding on a cloud en novembre 2015, Biokhraphia nous offre une nouvel-
voyage vers l’intérieur de soi. Dhafer Youssef veut maintenant jouer la note juste, aller à l’essentiel plutôt que vers le spectaculaire.
Le sorelle Macaluso
Vendredi 15 janvier à 21 h au Noumatrouff. Durée 1 h. Places assises uniquement.
Biokhraphia
Photo Alain Scherer
Musique (Tunisie). Le musicien tunisien Dhafer Youssef, qui mélange jazz et mysticisme oriental, a grandi dans un petit village de pêcheurs. C’est là que dès l’âge de 6 ans, celui qui allait connaître une belle carrière de oudiste aux côtés de Paolo Fresu, Nguyên Lê ou Bugge Wesseltoft, découvre l’écho de sa voix. Dans son dernier album Birds Requiem (le septième publié sous son nom), cette voix virevolte avec les autres instruments et sonne comme une incantation mélancolique. Birds Requiem est un
Vendredi 22 janvier à 20 h et samedi 23 à 20 h à La Filature. Conférence d’avant-concert « L’Orient rêvé des compositeurs » par Paul-Philippe Meyer en entrée libre les deux soirs à 19 h. www.orchestre-mulhouse.fr
« Esperluette », par la compagnie Massala. Photo Karo Cottier
Esperluette
Concert symphonique avec des œuvres de Ravel, Rimski-Korsakov et du LIbanais Zad Moultaka (création mondiale). Pour ce concert, l’Orchestre symphonique de Mulhouse et La Filature ont passé une commande au compositeur Zad Moultaka. Né au Liban en 1967, il poursuit depuis plusieurs années, une recherche personnelle sur le langage musical, mêlant écriture contemporaine occidentale et musique arabe. Le titre Pas un bruit lui a été inspiré par un poème de Rainer Maria Rilke et l’œuvre se veut l’expérience sonore d’une
Danse, cirque et musique, par la compagnie Massala (France). Avec le chorégraphe Fouad Boussouf, cette création est une rencontre entre deux grands enfants qui savent faire dialoguer une guitare et une Roue Cyr. Entre imaginaire et réalité, elle tisse les fils d’une thématique des plus intimes : celle de l’enfance. Artiste polyvalent, Julien Seijo danse notamment pour le très célèbre Cirque du Soleil. Samedi 23 janvier à 19 h à l’Afsco – Espace Matisse, Mulhouse. Durée 25 minutes, suivi d’une rencontre avec les artistes. www.massala.fr
On les suit alors, condamnées à tourner en boucle, au gré des enterrements et des souvenirs rabâchés. Derrière le portrait de cette famille sicilienne, la dramaturge Emma Dante raconte à nouveau le Sud italien dont elle est originaire, en dialecte palermitain et sans décor. Mardi 19 et mercredi 20 janvier à 20 h à La Filature. Théâtre en palermitain surtitré en français. Durée 1 h 10. Entre-vous en entrée libre mardi 19 janvier à 21 h 30 à l’issue du spectacle (échange entre spectateurs, sans la présence des artistes).
Bosque Ardora Flamenco, par Rocío Molina (Espagne). On imagine les danseuses de flamenco volontiers élancées, anguleuses. Rocío Molina présente plutôt les caractéristiques inverses. Ces traits physiques rejoignent l’esprit baroque de sa danse, courbe et sensuelle. Très sensuelle. Parmi les nouvelles figures du flamenco, Rocío Molina n’a pas froid aux yeux, au moment de désigner la chair pour ce qu’elle est ; non sans affirmer une personnalité féminine des plus farouches (les spectateurs de La Filature l’ont déjà appréciée dans Afectos, en 2014). Une femme. Huit hommes. Dans sa pièce Bosque Ardora, la chorégraphe s’entoure de deux danseurs et six musiciens – dont deux au trombone, contre toute attente en flamenco.
« Biokhraphia », par Lina Majdalanie et Rabih Mroué. Photo Houssam Mcheimech
Orchestre symphonique de Mulhouse
gondole, de son glissement et de ses mouvements dans un silence absolu. Ravel (Shéhérazade et Tzigane) et Rimski-Korsakov (Symphonie n° 2) viennent compléter ce programme.
Mercredi 20 janvier à 20 h à La Filature. Durée 1 h 30. www.rociomolina.net
La Sicile vue par Emma Dante, dans « Le sorelle Macaluso », en palermitain surtitré en français. Photo Carmine Maringola
EXPOSITION
Yusuf Sevinçli, le quotidien en noir et blanc « Sans la photographie, je serais muet » : le jeune photographe turc Yusuf Sevinçli considère la photo comme un outil de communication, y compris avec luimême. Une approche intuitive, pleine d’errance, d’exploration. Un travail en noir et blanc très contrasté, au grain épais, sur des vies quotidiennes ressenties subjectivement. VOIR À la Filature, du 13 janvier au 28 février. Visite guidée jeudi 14 janvier de 12 h 30 à 13 h 40 sur réservation au 03.89.36.28.34.
Sans titre.
Photo Yusuf Sevinçli
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RENCONTRES
Mulhouse la méditerranéenne Françoise Dieterich est professeur agrégée d’histoire-géographie et enseigne aux classes préparatoires du lycée Montaigne. Elle a monté avec la complicité de plusieurs partenaires un programme impressionnant de rencontres. des associations grâce à l’implication de la Ville et du Carré des associations. Ce sont autant d’entrées qui permettront de multiplier les rencontres et de décliner la thématique de la Méditerranée.
Propos recueillis par Frédérique Meichler
Pouvez-vous vous présenter ? Je suis d’origine bretonne, à Mulhouse depuis 1974, et géographe. J’enseigne actuellement l’histoire et la géographie aux classes préparatoires aux grandes écoles de commerce au lycée Montaigne. J’ai un parcours plutôt atypique. J’ai commencé par des études d’histoire à Mulhouse, où j’ai passé ma licence en 1979. Puis j’ai travaillé pendant une dizaine d’années dans le privé, d’abord à l’aéroport, puis dans une agence de voyages. J’ai préparé plus tard un Capes, notamment avec Marie-Claire Vitoux et Odile Kammerer, puis l’agrégation. Comment êtes-vous entrée dans le projet des Vagamondes ? J’organise depuis 2002 les Cafés de géographie à Mulhouse. Il y a deux ans déjà, l’un des cafés géographiques était associé aux Vagamondes. Un ami géographe, Boris Grésillon, était venu parler du thème : « Les capitales européennes de la culture en Méditerranée : lieux, acteurs, enjeux ». La rencontre a eu beaucoup de succès, on s’est dit qu’on pourrait développer cette démarche… Qu’est-ce qui vous motive ? L’enjeu, dans cette ville, c’est de casser les murs. Comment mélanger les gens, les disciplines… On a une
Vous dites qu’à Mulhouse, la Méditerranée est partout…
La Mulhousienne Françoise Dieterich a concocté un programme dense de rencontres, avec ses réseaux et amis géographes. Photo L’Alsace/Darek Szuster
ville riche de 136 nationalités, une des villes les plus jeunes de France. Pourquoi ne pas faire de cette chance un atout ? À l’image de New York qui s’est emparé de sa multiculturalité pour renaître. On s’est dit qu’on
va commencer petit, à l’échelle de nos réseaux, en s’appuyant sur le savoir universitaire, l’histoire, la géographie, la littérature, mais aussi les traditions culinaires, l’art… En utilisant également le dynamisme
Marché, cafés, brunchs, conférences Les Vagamondes proposent en marge des spectacles un festival d’arts et sciences humaines offrant de nombreuses rencontres instructives et conviviales, du 13 au 23 janvier. Marché éphémère de la Méditerranée, salon du livre, projections, petits-déjeuners et brunchs de géographie, cafés géo et histoire, apéro géo… Parmi les hôtes de cette édition 2016, le
romancier et géographe Michel Bussi (Maman a tort), Christian Grataloup, spécialiste des frontières, et le directeur de Frontex Fabrice Leggeri, Jacques Levy qui parlera des villes, Michel Sivignon qui évoquera la Grèce et Antoine Frémont les ports de la Méditerranée… Un programme dense (voir ci-dessous ou sur le site www.lafilature.org).
Mulhouse a beaucoup de points communs avec la Méditerranée. C’est une zone de contacts, de brassage des cultures, d’acculturation comme Al Andaluz… Le marché du canal couvert est aussi cosmopolite que celui de Marseille. Et comme Marseille, Mulhouse est une ville qui n’affiche pas, au premier regard, sa richesse. Il faut savoir s’arrêter pour regarder cette ville où les choses se passent à l’intérieur. Comme Marseille, c’est une ville industrielle qui était classée au rang mondial et qui a subi un long déclin, qui est encore à la recherche d’un nouveau souffle, d’une renaissance. Le problème, c’est qu’il y a peu d’endroits où les gens se mélangent véritablement. Pour un géographe, c’est assez fascinant, ces espaces très délimités. Mon rêve, c’est que monsieur tout le monde vienne écouter les conférences, goûter aux dégustations, découvrir des spectacles… Mulhouse dispose d’un atout majeur : c’est une ville des possibles. Dès que vous lancez une idée, vous arrivez à mobiliser beaucoup de bonnes volontés, on vous facilite la tâche, il suffit de demander !
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« Thé, café ou chocolat ? » Christian Grataloup figure parmi les nombreux intervenants des rencontres de sciences humaines de Vagamondes, orchestrées par Françoise Dieterich. Ce docteur en géographie est spécialiste de géohistoire. Géohistoire ? « Un jour, je donnais un cours à 8 h du matin devant des étudiants de sciences po encore bien endormis. Ils se sont réveillés quand j’ai crié dans le micro "Thé, café ou chocolat ?". Trois plantes orientales, auxquelles il faut rajouter le sucre, à l’origine également oriental, qui sont en rapport avec la construction du sud par rapport au nord. » Une anecdote que Christian Grataloup rappellera peut-être lors du petit-déjeuner de géographie qu’il animera avec Michel Bussi et Gilles Fumey le jeudi 14 janvier à 9 h au Temps d’une pause, à Mulhouse, sur « Salé au sud, sucré au nord, le petit-déjeuner comme énigme en Méditerranée », avant d’aborder à 11 h à l’Engel’s Coffee la question de l’apéritif, invention méditerranéenne.
Une coupure mentale Cette culture alimentaire renvoie plus fondamentalement au travail du géographe sur la géohistoire, notion inventée par l’historien Fernand Braudel en 1942 et reprise dans les années 80 par les géographes, qui explore « tout ce qui est hybride entre l’histoire et la géographie, au-delà de l’opposition espace temps » et que Christian Grataloup a utilisée notamment pour analyser le phénomène de la mondialisation.
Christian Grataloup. Photo Claude Truong-Ngoc
Une notion particulièrement adaptée au cadre méditerranéen, comme le conférencier le déclinera à la Fonderie sur le thème « La Méditerranée, une limite intercontinentale ? » (jeudi 14 janvier, à 15 h) puis dans son débat (18 h, toujours à la Fonderie) avec notamment le Mulhousien Fabrice Leggeri, directeur exécutif de Frontex, sur « Les logiques des frontières en Méditerranée », un thème d’une brûlante actualité. « Où est l’Antiquité ?, demande Christian Grataloup. Autour de la Méditerranée, quelque chose qui correspond à un découpage géographique et chronologique. Parler de Méditerranée, c’est typiquement plonger dans la géohistoire. La mer est-elle une ligne de fracture ou un élément d’unité ? On a défini trois continents de part et d’autre et on prend ça comme naturel, mais c’est une coupure mentale issue de la mer Egée et formalisée au Moyen Âge, aujourd’hui intériorisée. » O. C.
Agenda Le polar et la géographie
Rencontre avec Michel Bussi, romancier et géographe, il fait partie des auteurs français les plus lus de ces dernières années. Ses romans sont empreints des territoires qui servent de théâtre aux intrigues policières qu’il imagine. Son dixième roman, Maman a tort, figure parmi les meilleures ventes du moment. Mercredi 13 janvier à 20 h à La Filature.
Salé au sud, sucré au nord
Petit-déjeuner de géographie avec Christian Grataloup, Michel Bussi et Gilles Fumey, sur Le petitdéjeuner comme une énigme en Méditerranée. Nos matins sont pleins de Méditerranée et mêlent différentes traditions. Retour sur nos pratiques alimentaires matinales. Jeudi 14 janvier à 9 h au Temps d’une pause (sur réservation à La Filature).
La Méditerranée et l’apéritif
Apéro de géographie avec Christian Grataloup et Gilles Fumey. D’où vient cette habitude de préparer les repas par des moments de convivialité aussi importants que l’apéritif ? Les Grecs et les Latins ont inventé des pratiques de sociabilité que les vins fermentant dans les jarres, les tonneaux et les bouteilles mettent en musique. Jeudi 14 janvier à 11 h à l’Engel’s Coffee, Maison Engelmann.
La Méditerranée, limite intercontinentale ?
Conférence avec Christian Grataloup. La Méditerranée est l’ombilic des continents. Ne sépare-t-elle pas l’Asie, l’Afrique et l’Europe ? C’est à partir de cette mer que les Européens ont pensé ce découpage du monde bien curieux dès qu’on le regarde d’un peu plus près. Jeudi 14 janvier de 15 h à 16 h au Campus Fonderie.
Logiques des frontières
en Méditerranée
Débat avec Christian Grataloup, Fabrice Leggeri, directeur exécutif de Frontex, et Olivier Clochard. Comment a évolué dans l’histoire la conception de la place de la Méditerranée ? Qui gère la Méditerranée aujourd’hui ? Est-elle devenue un espace de non-droit ? Comment réguler les flux dans cet espace restreint ? Jeudi 14 janvier de 18 h à 19 h 30 au Campus Fonderie.
Les vignes d’Israël
Conférence de Mireille Israël-Lang qui insistera sur la présence régionale de la vigne aux temps bibliques jusqu’à son développement particulièrement « visible » et économiquement sensible au cours de ces dernières années. Jeudi 14 janvier à 18 h chez Épices.
Les petits-déjeuners du Maghreb
Petit-déjeuner de géographie avec Christian Grataloup et Gilles Fumey. Au Maghreb, manger le matin n’a rien de « petit » comme notre déjeuner sucré fabriqué au XVIIIe siècle. Exploration des tables du Maghreb au lever. Vendredi 15 janvier à 9 h au Carré des Associations (sur réservation à La Filature).
Du raki au pastis
Apéro de géographie avec Christian Grataloup et Gilles Fumey. Une saveur qui fait l’unité du bassin méditerranéen pourtant très divisé. Pourquoi le succès de cette saveur anisée ? Vendredi 15 janvier à 11 h au Bureau.
Les mondes de Tintin et Corto Maltese
Conférence de Christian Grataloup et Gilles Fumey. Les bandes dessinées ne sont-elles pas aussi des manuels d’histoire et de géographie ? Vendredi 15 janvier à 17 h au Campus Fonderie.
Les vins de Méditerranée
Conférence dégustation. La vigne, marqueur méditerranéen, qui a
donné naissance à des civilisations et des pratiques parfois communes, souvent différentes de part et d’autre de la Méditerranée. Quel rôle jouent terroirs, climats et viticulteurs pour aboutir à une telle variété de productions ? Vendredi 15 janvier à 18 h 30 à l’Hôtel du Parc (sur réservation/15 €)
Frontex et la gestion des frontières extérieures
Café d’histoire avec François Lafarge. La présentation a pour but de dresser les grandes lignes du système actuel de gestion des frontières extérieures de l’Union. Le choc et les drames migratoires récents ont mis ce système en crise. Les solutions adoptées dans l’urgence pour y faire face et les réformes envisagées à plus long terme seront présentées et placées en perspective. Vendredi 15 janvier à 18 h 30 au Grand Comptoir.
Les petits-déjeuners du marché
Petit-déjeuner des maraîchers, de la Méditerranée à la Mer du Nord. Samedi 16 janvier à 9 h au Marché de Mulhouse (restaurant du premier étage, sur réservation à La Filature).
Contes du bassin méditerranéen
Lecture par l’association Lire et faire lire. Samedi 16 janvier à 11 h et 15 h à la Salle des Colonnes dans le cadre du Salon du livre.
La société palestinienne de 2016
Conférence d’Henri Eichholtzer. La société palestinienne vit ou survit dans un contexte difficile. Le regard porté sur elle est souvent brouillé par les violences du conflit israélo-palestinien. Au-delà de cette vision, quelles sont les dynamiques de cette société en mouvement malgré des perspectives d’avenir peu lisibles ? Lundi 18 janvier à 18 h à l’Origami, Centre socioculturel Jean Wagner.
Alimentation
et gastronomie
Conférence d’Hélène Baumert. Quelle alimentation promouvoir ? Manger quoi et comment ? Quelles conditions pourraient contribuer à maintenir une identité alimentaire malgré la mondialisation ? L’auteur de Plaidoyer pour l’enseignement des pratiques alimentaires évoquera la place de l’alimentation avant d’aborder les convictions, les croyances attachées à l’alimentation, les modes alimentaires, les motivations mais aussi les goûts et les dégoûts. Des questions qui s’avèrent aujourd’hui fondamentales. Mardi 19 janvier à 16 h chez Épices.
Vivre en Grèce en temps de crise
Jeudi 21 janvier à 15h à La Filature.
Conférence de Michel Sivignon. Comment la population grecque vit-elle la crise ? Cette dernière a-t-elle changé le mode de vie des ruraux comme des citadins ? Elle trouble les perspectives d’avenir des jeunes Grecs d’aujourd’hui, frappés par un chômage massif. Il s’agit de remettre en ordre de marche une économie dévastée par l’assèchement des banques et de permettre aux entreprises de fonctionner. Dans l’immédiat comment les Grecs survivent-ils ? Mercredi 20 janvier à 18 h au Campus Fonderie.
« Urbanité/s » de Jacques Lévy
Paysages et saveurs du vin de Porto
La Grèce et l’Europe
La mémoire des migrants
Les ports de Méditerranée dans la mondialisation
Saveur de la Grèce
Café géographique avec Philippe Baumert. Porto, une grande ville, un grand vin. Ce fait est assez original dans la géographie viticole pour être souligné. Le monde du vin de Porto est actuellement en pleine transformation, avec des impacts économiques, sociaux et environnementaux. Mardi 19 janvier à 18 h au Bureau.
Conférence de Michel Sivignon. L’attachement de la Grèce à l’Europe et de l’Europe à la Grèce n’est plus à démontrer. L’héritage grec est revendiqué par toutes les civilisations occidentales. Dans la conjoncture actuelle, la Grèce se sentelle toujours européenne ou estelle attirée par d’autres tropismes, slaves ou orientaux ? Jeudi 21 janvier à 10 h au Campus Fonderie.
Conférence d’Antoine Frémont. Quelle place occupent aujourd’hui les ports de Méditerranée dans la mondialisation ? Est-elle devenue marginale avec le glissement des activités planétaires vers le Pacifique ? Quelle place pour les ports français dans ce nouveau contexte ? À quels défis géopolitiques doit-on répondre ? Mardi 19 janvier 19 h à La Filature.
Brunch de géographie avec Michel Sivignon. La cuisine grecque est une cuisine d’Orient, en ce sens qu’elle est profondément liée à la cuisine turque, à la cuisine arabe et à la persane. Elle fait aussi partie de l’aire culinaire balkanique avec le feuilleté ou pita. Le tout dans le cadre méditerranéen. Jeudi 21 janvier à 12 h au Carré des Associations en collaboration avec le Comptoir de Messénie.
La Grèce et la Méditerranée
Cartographier le XXIe siècle ?
Café géographique avec Michel Sivignon. Quel rôle la Méditerranée a-t-elle joué dans le développement historique de la Grèce et quels rapports la Grèce d’aujourd’hui entretient-elle avec la mer ? La porte d’entrée principale des migrants est désormais celle des îles de l’Égée orientale, à quelques encablures de la côte turque. Mercredi 20 janvier à 15 h à la Maison Engelmann.
IRE04
Conférence de Jacques Lévy. Après le « tournant géographique », un tournant cartographique s’impose, pour donner aux langages de la carte toute leur force. Les cartes ont tout à gagner à s’enrichir des multiples ressources des données numériques, en particulier celles qui permettent de relier deux piliers essentiels de la géographie contemporaine, l’individu et le monde.
Présentation de film. Le film explore le concept d’urbanité à travers l’observation des villes du monde, tout particulièrement en Chine. Ce projet théorique ambitieux propose aussi un intense dialogue avec Les villes invisibles d’Italo Calvino. Il s’agit enfin d’un film-manifeste, une contribution à l’invention d’un langage cinématographique contemporain pertinent pour le travail scientifique. Jeudi 21 janvier à 19 h à La Filature.
Conférence avec Mustapha El Hamdani. Si la transmission des valeurs universelles passe par l’école, l’éducation populaire passe par les centres socioculturels et les MJC. La culture des parents et leurs mémoires restent-elle un tabou ? C’est autour de ces questionnements que ce militant engagé contre le racisme lancera le débat. Vendredi 22 janvier à 19 h à l’Origami, Centre socioculturel Jean Wagner.
Contes du bassin méditerranéen
La « raconteuse » Myriam Weill susurre aux oreilles des enfants des histoires qui sentent bon le Sud. Samedi 23 janvier à 15 h à la librairie Le Liseron (dès 4 ans, jaug e l i m i té e, ré s e r va t i o n a u 03.89.43.47.37).
La culture berbère
Conférence d’Ahmed Sabir. Samedi 23 janvier à 15 h à La Filature dans le cadre du Nouvel An berbère.
Culture d’ici, culture d’ailleurs
Table ronde. Des responsables d’associations mulhousiennes font part des différents ponts culturels qui opèrent auprès des immigrés – entre pays d’origine et pays d’accueil. Samedi 23 janvier à 17 h à La Filature.