Philomène ST-VERHAGEN 2019

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LA LA PHILOMÈNE SAINT VERHAEGEN

XX NOVEMBER MMXIX

HISTOIRE, HOMMAGES ET FESTIVITÉS L’évolution de l’université et de son folklore au fil du temps

Edité par Na’omi Krawczyk en collaboration avec Maud Llano-Lopez.

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Journal officiel du cercle de Philosophie et Lettres de l’ULB


Chers lecteurs, c’est avec un immense plaisir que nous vous retrouvons dans ce numéro dédié à notre Saint-patron ! En cette fin de bleusaille, en ce début de temps maussade et des festivités qui s’en suivent nous vous avons préparé de quoi contenter les plus exigeants d’entre-vous ! La barre aurait-elle été mise trop haute ? Nous parlerons évidemment de notre folklore si cher à notre cœur mis à l’honneur tout au long de cette journée. Mais pas que ! En ces temps difficiles -que même la médaille 2019 de la Saint-Verhaegen a décidé de mettre en avant- nous avons trouvé important de vous parler de la précarité générale qui sévit devant nos yeux : lorsque l’on se balade dans les rues de nos petits quartiers dodus, dans les rues commerçantes où bientôt nous nous empresserons d’acheter sous le dogme de la consommation gratifiante ou dans les gares, les abris-bus, …De quoi vous rappeler l’essentiel avant les périodes de fêtes qui s’avancent devant nous ! Evidemment, nous ne ferons pas abstraction du partage de nos divertissements et actualités intra-cercle qui vous auront surement échappé ! Sur ce, Joyeuse Saint-V ! Wonderbra

NB : Que le sort vous soit favorable (S10)

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EDITORIAL [2] FOLKLORE Mot du président [4] Folklore-B101 : Introduction au folklore estudiantin [5] Archives : Etymologie des vocables « Poil » et « plume » [7]

La Saint-Verhaegen : entre médailles et symbolique [13] La franc-maçonnerie [17] La mode pour une bonne bleusaille [20]

DOSSIER PRÉCARITÉ Mise en lumière des invisibles [23] Interview de sans-domicile-fixe [25] Interview d’un intervenant [27] Les inégalités sociales [30]

ACTUALITÉ & DIVERTISSEMENTS Avez-vous vu la bien-pensance ? [34] Trouve ton délégué CPL [37] Présentation des idoles des bleus [44] Chronique cinématographique [47] Nouvelles [48] Jeux et recette [51] Quizz [53]

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FOLKLORE Le mot du président Vous n’avez peut-être pas vu le temps passé, mais nous voici déjà à la Saint-Verhaegen 2019 ! L’approche des examens est peut-être une pensée stressante pour vous, mais tout est oublié le temps d’une journée. Aujourd’hui, nous sommes présents pour célébrer la fondation de notre alma mater, que vous soyez un.e vétéran.e du folklore ou un.e bleu.ette fraichement baptisé.e. Aujourd’hui, c’est le retour du village étudiant au Sablon tant critiqué par les adeptes des chars, du grand froid hivernal qui nous use autant que les bières consommées ou encore du petit train pour la team des président.e.s. Avant toute chose, il est nécessaire d’indiquer un fait important pour cette édition. En effet, la St-V fait dorénavant partie depuis cette année de l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la Région de Bruxelles-Capitale. Mais au-delà de toutes ces considérations, qu’est-ce que la St-V ? Bien entendu, c’est le moment où nous nous unissons tou.te.s une dernière fois pour clôturer la période folklorique du 1er quadrimestre autour de bières et de chants dans cet esprit d’autodérision et de solidarité qu’est le nôtre. Mais c’est également l’occasion pour nous de montrer que nous sommes engagés et cela se reflète avec le thème de cette édition qui est celui des inégalités sociales traduit par la phrase « Minderbedeeld of minder verdeeld, citoyens invisibles et gouvernements nuisibles ». Dans ce cadre, nous avons la possibilité de réfléchir à l’existence de la précarité dans la communauté estudiantine et de manière générale dans nos sociétés. La 1ère grande action ayant été menée dans ce contexte est la fameuse quête sociale qui a pour but de rapporter plusieurs milliers d’euros à une association, l’A.S.B.L. « Solidarité Grand Froid » étant notre focus pour cette édition. D’autres actions de ce genre suivront au cours de l’année académique. Avant de conclure, il est important que je revienne sur ce que j’ai annoncé précédemment. Nous sommes effectivement à la fin de la grosse période folklorique de ce 1er quadrimestre, mais cela ne veut pas dire que nous n’allons plus rien faire jusqu’au quadrimestre suivant ! En plus de nos permanences au préfab, de nos préTDs ou de nos sorties culturelles, nous organisons encore 2 grands événements. Le vendredi 29 novembre, nous célébrons les 85 ans de la Philo (rien que ça) au foyer culturel à partir de 19h et nous organisons également notre traditionnelle aprèm Noël le jeudi 19 décembre où plusieurs surprises seront de la partie. Pour vous permettre de continuer la lecture de cette édition de la Philomène ou vous laisser boire à votre guise, je vous souhaite à tou.te.s une bonne Saint-V !

Steven da Mota Duarte alias Wallasticot, Président du Cercle de Philosophie et Lettres de l'ULB 2019 - 2020. [4]


FOLKLORE FOLKLORE-B101 : Introduction au folklore belge.

LEXIQUE FOLKLORIQUE de A à Z

À-fond : Tradition belge et néerlandaise, signifie boire en une fois la totalité d’un verre. Baptême : Cérémonie initiatique finalisant la bleusaille, activité festive. Bleu : Personne nouvellement arrivée, garde ce titre jusque intégration complète. Utilisé dans plusieurs pans de la société : étudiants, armée, police, … Bleusaille : Période d’intégration. Comitard : Personne élue, portant la toge ou la cape. Elle a le devoir et la responsabilité d’organiser et de perpétuer les traditions de son cercle ou de sa régionale. Guindaille : Belgicisme définissant les activités festives estudiantines se regroupant, entre autres, autour des chansons folkloriques et facultativement la consommation d’alcool. Poil/Plume : Poil

désigne

Baptisés un

homme,

[5]

non-comitards. plume

une

femme.


LES COUVRE-CHEFS :

Alto : Ensemble mélangeant la penne et la calotte, né en 1988 d’un consensus entre les comitards ULBistes vis-à-vis de leurs bleus HEC St-Louis issus d’une institution catholique.

Calotte :

Couvre-chef des étudiants baptisés (et ayant passé leur corona) du supérieur dans une institution catholique (UCL, Saint-Louis, UNamur, …). Etablie comme toque estudiantine en 1895.

Penne :

Couvre-chef des étudiants baptisés du supérieur dans des institutions libres (ULB, ULg, UMons, …). Apparition autour de 1850.

CHANTS FOLKLORIQUES PRIMORDIAUX Semeur Etudiants wallons Marche des étudiants Lied van geen taal Io vivat Gaudeamous igitur Na’omi Krawczyk alias Wonderbra [6]


FOLKLORE Etymologie des vocables « Poil » et « Plume » Depuis les archives du site que vive la guindaille : U.L.B. 20 - 26 par Bizuth alias Hubert Olyff. Ed.: BZ 1949.

Une affiche historique Historique car elle a lancé un nouveau mot. Elle a été affichée en décembre 1922 dans les valves du Cercle Polytechnique, rue des Sols. Elle conviait les étudiants à se mettre à l’œuvre pour l’exposition annuelle d’art estudiantin. Pour la première fois les étudiantes sont désignées par le mot « plumes ». « Poils » commençait admirablement l’affiche. Mais après, comment continuer ? « Poils et Étudiantes ? » Non, ça n’allait pas. « Poils et quoi ? » Et pourquoi pas « Poils et Plumes ? » Voilà une belle association, et qui sonne bien ! Parfait, et tout le monde comprendra. Et ça y était, et le mot a fait fortune depuis. *** Le vocable poil était connu en 1912, mais utilisé sans... inflation. C’est dire qu’à l’époque on le distinguait par des guillemets. Voyez, à cet égard, le Manuel du parfait visiteur (deux sous), distribué à l’Exposition d’Art estudiantin organisée par le Falot, dans les salons de l’Ultra, du 14 au 18 novembre 1912. Je cite : Le parfait visiteur... rira. Les éclats de voix ne sont pas dangereux. Des cordiaux seront préparés à l’intention des personnes qui se pâmeraient : le parfait visiteur se souviendra que l’offre d’un cognac pur n’a jamais effrayé et n’effraiera jamais le « poil » infirmier J. B., dit « Kobe »

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FOLKLORE Etymologie des vocables « Poil » et « Plume »

De la main gauche, celle que la guerre 1914-1918 lui a laissée, celle du cœur, Albert de Paepe, Ing. A. I. Br., 1913, nous écrit :

En 1909, pilier avec Barette, Squilbin et quelques copains de la Section de Polytechnique de l’A. G., je ne faisais pas partie du C. P., cette « chose énorme ». – J’ai fait partie du C. P. en 1912-1913, lorsque, président de l’A. G., j’ai procédé au suicide de notre chère vieille Section de Polytechnique, et fait de l’A. G. un groupement des cercles facultaires. – Je n’ai donc pas été témoin de ce qui s’est passé au cours d’une « chaude » soirée au C. P., en 1909, mais dès le lendemain les camarades de mon année me l’ont rapporté.

Costermansville, novembre 1952. Bleu de 1908, je viens de relire avec attendrissement, dans le n°193 de mars 1951 du bulletin mensuel de l’Union, la préface d’Albert Devèze, bleu de 1898, à la plaquette « Souvenir d’un ancien poil de l’ULB, il y a quarante ans » - en 1929 ! – d’ÉmileOdilon de Grury, bleu de 1888.

Comme Larielle, le bon, le brave Larielle, était au comble de l’ « émotion », un discours lui fut demandé. Larielle improvisa et dit ceci – en substance : « Nous sommes tous des frères ici..., nous sommes unis comme... (il cherchait, et tout à coup vint l’inspiration géniale), comme... des poils sur une même tête. »

Avec attendrissement ? Dame ! Je lis la préface d’Albert Devèze : « Il y eut heureusement aussi, il y a encore, il y aura demain, le bon, le brave poil ». Et Émile-Odilon de Grury écrit « Souvenir d’un ancien poil ». Comme je voudrais qu’Albert Devèze – et peut-être Émile-Odilon de Grury – nous disent si de leur temps on connaissait, on employait le mot « Poil » ?

« Hourrah, gueulèrent quarante copains. Oui, c’est ça, comme des poils... nous sommes des poils... Vivent les Poils. »

Voici – à ce que je crois- l‘origine du mot désormais célèbre. Impérissable.

L’ « émotion » générale fut encore accentuée et l’on s’interpella « Poil, viens ici, vide encore une verre à fond ».

Ce que je vais en dire va déchaîner des tempêtes de protestations, de mises au point... tant mieux, j’aurai servi l’Histoire. [8]


FOLKLORE Le lendemain, dans le préau, dans les escaliers, dans les salles de la vieille maison de la rue des Sols, les types de Polytechnique s’abordaient en ces termes : « Ah ! Poil ! Quelle soirée, quelle « chaude » soirée ! »

l’A. G. « bonjour De Paepe » ; je répondais « bonjour Poil », titre extrêmement honorifique. C’est cette foutue guerre de 1914-1918 qui a généralisé le terme de Poil à toutes les facultés. En dépit des interdictions du G. Q. G. relatives à n’importe quelle réunion, nous eûmes, chaque année, au Terlinck, à La Panne, un banquet de Saint-Verhaegen, un chaud banquet, de tous les étudiants au front, toutes les Facultés réunies, grâce au dynamisme de ce cher vieux Eugène Koettlitz, grâce au labeur de cette éternelle cheville ouvrière de tous les bons travaux, ce cher vieux Egide Devroey, polytechniciens tous deux. Alors tout le monde, du Droit aux Sciences appliquées, en passant par toutes les facultés, fut Poil. Soldat, sous-officier, anciens de l’Uniffe, s’appelaient ainsi.

Je voudrais tant que Larielle nous fasse savoir si ma version est exacte. De nombreuses années – jusqu’au seuil de la guerre en 1914 – le terme de « Poil » restera cantonné en Polytechnique. Un Poil tout à fait remarquable était un « chaud Poil ». Déjà, cependant, des copains des Sciences, de Médecine aussi, d’appeler les types de Polytechnique des Poils, prenaient l’habitude de s’appeler ainsi ente eux. Entre eux ? Oui, Entendons-nous ; une élite, quelques types tout à fait très bien, qui ne rataient pas une réunion, flamande ou wallonne, libérale ou socialiste, littéraire ou sportive, et d’une Faculté généralement quelconque en dehors de la sienne, et qui savaient boire et gueuler ; de vrais étudiants, quoi !

À la rentrée des cours en 1919, le terme était généralisé à toute l’Université. Encore un coup, ma version est-elle exacte ? Ou bien l’emploi du mot « Poil » est-il antérieur à 1909 ? ce point d’Histoire doit être tranché. Lorsque, plus tard, nous aurons définitivement civilisé nos derniers conquérants, américains ou russes, le monde entier voudra connaître l’origine du mot « poil ». →

Pour ma part, j’ai contribué à répandre l’appellation flatteuse. En 1912-1913, chaque jour, dans les couloirs de l’Uniffe, quelque six cents loustics saluaient leur Président de [9]


FOLKLORE Il me semble qu’il est grand temps de préparer la besogne des historiens de l’avenir.

dernières en date des guerres, de leur esprit de galanterie parfaite qui leur a fait adopter le terme « Plume », tellement sympathique, pour nos bonnes camarades de l’Uniffe.

Chacun sait que l’ami Larielle a fait une carrière splendide au Katanga. Mais son plus grand titre de gloire restera d’avoir créé, assez « ému », le Mot. Et Albert Devèze m’aidera-t-il ? Si j’avais fait de la politique, j’aurais toujours traité avec la plus grande courtoisie cet Ancien... Parce que je n’aurais jamais oublié l’avoir vu, commandant d’une unité de bombardiers de tranchée, à la Ferme Marguerite, un jour qu’il y était l’invité, comme moi, d’un mess d’officiers amis, en 1915... Devèze, un de ceux qui pour nous représentaient la Nation apportant son moral à l’Armée.

Bizuth, en 1923 je crois, venait de terminer une affiche sur laquelle il y avait écrit : Poils et Étudiantes. Quelque chose lui disait que ça n’allait pas. Lui aussi polytechnicien, eut également une inspiration de génie ; il gomma le mot Étudiantes et écrivit : Poil et Plumes. Le lendemain, l’affiche était aux valves. Le terme Plume devenait immortel comme le terme Poil. Ce sont donc deux polytechniciens – quels types ces types de Polytechnique ! – qui ont doté l’U. L. B. des plus glorieux noms désignant étudiantes et étudiants qu’aucune université au monde, dans la suite des siècles, ait oncques connus.

Depuis le livre qu’il a publié – il n’y a guère – avec tant de délicieuses illustrations de sa main – le dessinateur et conteur Bizuth n’a plus laissé aucun doute sur l’origine du mot « Plume ». Les anciens d’avant 1914 sont fiers de leurs cadets d’entre les deux

Albert De Paepe... de polytechnique.

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FOLKLORE Etymologie des vocables « Poil » et « Plume »

La controverse est ouverte. Nous avons reçu les lettres suivantes :

Je ne sais pas si mon excellent ami Albert Devèze répondra à la question que lui pose Albert de Paepe dans son amusant article. Je souhaite cette réponse pour confronter nos souvenirs. En tout cas, « bleu » de 1989, docteur en droit de 1902, je pense pour affirmer n’avoir jamais entendu, pendant cette période, le qualificatif qui nous occupe. Comme selon l’article de De Paepe, la dénomination de « poil » serait née en 1909, comme je n’ai aucun souvenir de son emploi jusqu’en 1902, il ne reste que sept années sur lesquelles peuvent porter des recherches d’antériorité.

Mahy,

Conseiller honoraire à la Cour d’appel de Bruxelles. _________________________________

Notre cher camarade Albert Devèze nous écrit :

Je réponds à l’appel, appuyé par les sentiments si précieux, et si cordiaux, que me témoignent Auguste Mahy et Albert de Paepe. Il est certain que ce dernier a exprimé la vérité historique. C’est vers 1910 que le terme « poil », désignant la jeun et véritable dépositaire de l’esprit « estudiantin », fit son apparition. Nul ne mettre en doute l’authenticité de l’acte de naissance dressé par De Paepe, ni ne songera à contester la paternité de l’enfant. Le succès du « poil » fut tel qu’il atteignit à l’effet rétroactif. En me demandant une préface en 1929, de Grury n’hésita pas à parer de ce titre ses contemporains de 1890. Et moimême, je m’en servis pour étiqueter mes souvenirs, qui dataient du siècle dernier expirant. Je confirme donc entièrement la déposition du témoin Mahy devant le tribunal de l’opinion publique, à la barre duquel il s’est plu à comparaître. Albert Devèze

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Affiche de Jess, cercle de mĂŠdecine et pharmacie 1946 (Quevivelaguindaille.be)

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FOLKLORE La Saint-Verhaegen, entre médailles et symbolique

Médaille Officielle 1938

La première médaille de St-Verhaegen date de 1938, elle représente assez simplement un étudiant avec sa penne. Par la suite et ce jusque dans les années 1960, les illustrations de ces médailles seront principalement des dessins satiriques représentant certains thèmes récurrents tels que l’étudiant guindailleur et l’anticléricalisme avec la fameuse phrase « à bas la calotte ». Cette phrase apparaît pour la première fois sur la médaille officielle de 1952 et encore assez souvent jusqu’en 1965, pour disparaître par la suite sans raison précise. Il faudra donc attendre les années 1960 pour commencer à voir apparaître des illustrations s’inspirant de faits d’actualités et les années 1980 pour voir naître de vrais dessins satiriques en rapport avec cette même actualité.

Médaille Officielle 1952

Comme le dit Louis Bastien dans son ouvrage « Les médailles commémoratives de de Saint Verhaegen », on peut classer la symbolique des médailles de St-V en trois grandes catégories : -

Les médailles à symboles classiques

-

Les médailles à symboles estudiantins

-

Les médailles à symboles maçonniques

Médaille Officielle 1979

Dans les symboles classiques, citons par exemple « SaintMichel terrassant le dragon », que l’on retrouve sur les armoiries de la ville de Bruxelles ainsi que sur l’ancien sceau de l’ULB, instauré en 1909 et ayant changé depuis lors. Bien entendu, le personnage sera adapté en fonction des occasions. Sur la médaille officielle de 1951, on peut voir un étudiant qui terrasse le dragon, tout comme sur celle de 1979 (éditée pour le millénaire de Bruxelles), où l’on aperçoit l’Archange se faisant terrasser par un dragon portant une penne.

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Médaille Officielle 1951


FOLKLORE

Médaille Officielle 1947

Nous pouvons également retrouver le flambeau, symbole de la lumière éclairant les ténèbres et par extension le libre examen, la libre pensée. Il est par exemple présent sur l’officielle de 1947, sur celle de 1994 qui évoque le groupe G, un groupe de résistance créé à l’ULB lors de la seconde guerre mondiale, ou bien encore sur celle de 1999 avec la représentation presque fidèle de la statue de Francisco Ferrer. Mais il existe d’autres symboles typiquement ULBistes, impossibles à décrypter si l’on ne possède pas certaines clés de lecture. Vous n’êtes pas sans savoir qu’un certain nombre d’Ordres estudiantins plus ou moins secrets existent sur le campus de notre Alma Mater. Pour mieux comprendre leur création et le rapport qu’ils ont pu avoir avec les médailles de St-V, je vous propose de lire un extrait d’un cahier spécial édité par la revue « La Pensée et les Hommes », paru en février 1990 :

Médaille Officielle 1994

« Les enfants de ces Maçons, anciens étudiants de l’U.L.B., se retrouvèrent tout naturellement sur les bancs de l’Alma Mater bruxelloise qui avait formé leurs parents et, regroupés ainsi en un haut lieu de la Maçonnerie, et donc dans un climat favorable, ils se prirent, malgré leur jeune âge, à vouloir recréer à leur niveau le cadre de la vie maçonnique discrète de leur Papa. Bien que beaucoup s’en défendent, il semble que c’est sans doute de cette façon que naquit, vers 1919, ce qui fut et reste indubitablement le premier ordre secret d’étudiants au sein de l’Université Libre de Bruxelles : les Frères Macchabées. Il fut suivi par quelques rares autres jusque 1960, puis par de nombreux autres qui virent le jour surtout entre 1960 et 1970, décennie de la grande contestation.

Médaille Officielle 1999

Dans le climat de l’U.L.B. de cette époque s’était installé un esprit syndical et revendicatif qui pensait pouvoir agir plus efficacement par le biais de l’influence occulte que par les structures estudiantines officielles et traditionnelles »

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FOLKLORE La plupart de ces Ordres se sont approprié toute une symbolique spécifique et ont voulu laisser leur marque entre autres par le biais de l’une ou l’autre médaille. Vous retrouverez par exemple les symboles suivants :

Médaille Officielle 1975

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Pour l’Ordre des Frères Macchabées → une tête de mort / le nombre "13"

-

Pour l’Ordre du Phallus → la grappe de raisins / le nombre "15" / le "Ø"

-

Pour l’Ordre des Frères Coquillards → L’étoile et la lune / la coquille StJacques / le chiffre "9" Il en existe évidemment bien d’autres, donc soyez attentifs.

Édition "pirate" de la Médaille Officielle 1969

L’Ordre du Phallus s’est invité plusieurs fois dans la série de médailles officielles, comme par exemple en 1975, avec l’ajout intrusif du "Ø" ou bien avec une édition "pirate" de celle de 1969.

Dans la médaille de 1984, nous pouvons voir Albert Einstein et sous son bras se dessine très légèrement le "13" de l’Ordre des Frères Macchabées. A savoir qu’une partie de ces médailles furent burinées pour effacer ce nombre. Médaille Officielle 1984 (burinée) 1984

Pour ce qui est des symboles maçonniques, nous devons sortir de la série officielle et parler rapidement d’un autre grand médailler, j’ai nommé Francis Clarembaux, plus connu sous le pseudonyme de Clarence. Un ancien étudiant de l’ULB qui, depuis 1983, édite des médailles pour la St-V. Ses créations sont truffées de symbolisme en tout genre. Mais revenons au symbolisme maçonnique, prenons pour exemple deux médailles de la série Clarence.

Médaille Clarence 1988

Commençons par celle de 1988 dite "L’Éléphant". Cette médaille est en forme d’équerre avec le nombre "33", ce qui est très clairement d’inspiration maçonnique. Le personnage est un éléphant saluant avec une penne des personnages invisibles représentés par la lettre « P », [15]


ce choix n’est pas anodin lorsque l’on sait que l’éléphant est l’animal symbolique de la Loge « Les Amis Philanthropes » qui est à l’origine, en 1834, de la création de l’Université Libre de Bruxelles. Louis Bastien rajoute ceci, toujours dans son ouvrage :

« Une de ses loges-filles portant le numéro 3 connut certaines dissensions internes en 1928 et une partie de ses membres, essentiellement du personnel académique de l’U.L.B., s’en allèrent fonder une autre loge qui prit le nom de « Prométhée ». Cette médaille évoque donc cette anecdote historique fort peu connue du grand public mais suffisamment des auteurs pour les avoir inspirés sans qu’ils y mettent toutefois les éléments nécessaires à sa compréhension par les non-initiés. » Pour ce qui est de la 1992 dite "Le Voilier", cette médaille est en forme de bateau avec des voiles en forme de seins et un pavillon sur laquelle se trouve une tête de mort avec entre autres le "13". Si vous avez suivi, vous aurez compris le rapport avec l'Ordre des Frères Macchabées. Il faut savoir qu’à l’origine, cet Ordre était exclusivement composé de membres masculins, mais il a fini par accepter des membres de la gente féminine (en son sein !). La phrase « Pas de femmes à bord pour le GADLU » est également présente. Le GADLU est l’acronyme de Grand Architecte de l'Univers, avec cette information et sachant que la majorité des loges maçonniques acceptent exclusivement des hommes, il est aisé de faire le lien.

Médaille Clarence 1992

Maintenant regardez la médaille de cette année que vous venez peut-être d’acheter. Un détail vous saute aux yeux ? Regardez de plus près le tablard du personnage de gauche… Un "XI" s’est glissé dans le dessin… Mais à quoi cela fait-il référence ? La réponse en bas de page !

GAËL DELCOURT alias KATER

Réponse : Le "XI" fait référence au §11 de la Société du Grand Clysopompe : « Maintes sociétés estudiantines pratiquent le « Comment ». Ce code du savoir-boire proclame au §11 : « Es wird fortgesoffen ! », autrement dit « On boit trop ». La SGC a fait sien ce paragraphe interuniversitaire et l’a traduit par « Fraternité, tu nais entre les verres. Amis, buvons à la fraternité ! », deux vers de la magnifique « Marche des Etudiants », signée par Paul Vanderborght.

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Médaille Officielle 2019


FOLKLORE LA FRANCMACONNERIE article repris de la Philomène St-Verhaegen 2018

Voilà quelques jours que j’ai été invitée par des francs-maçons à une visite guidée de leur musée et j’avais envie de vous faire partager mes découvertes tellement je trouvais ça intéressant ! Je ne vous spoile pas tout, car le musée de la franc-maçonnerie fera peut-être l’objet d’une sortie culturelle du cercle dans le courant de l’année (franchement, ça en vaut la peine !). Je vais commencer par vous expliquer les bases et les termes, afin de pouvoir suivre par la suite, et après ça je mettrai quelques « rites » en parallèle avec les nôtres (je me dis que je ne devrais pas être la seule naïve à avoir découvert ça maintenant haha). Tout d’abord, les francs-maçons se réunissent en « loge » (qui n’est pas un lieu de réunion, mais bien le groupe en lui-même). Donc même dans un seul pays, comme la Belgique, il y a différentes loges (du Grand Orient, des Amis philanthropes, etc.). Au début, il n’y avait que des loges masculines, mais maintenant il existe certaines loges mixtes, et d’autres exclusivement féminines aussi (un peu comme les ordres quoi).

L’endroit où ils se réunissent est appelé un « temple ». Il en existe donc plusieurs en Belgique également, et à Bruxelles même, dans le centre, se trouve le plus grand temple de l’Europe continentale (juste à côté du musée). Il est généralement toujours architecturé de la même façon, j’y reviendrai plus tard. Il y a généralement les mêmes motifs dans la salle : 2 colonnes, un soleil et une lune, le sol en damier noir et blanc, et les symboles francs-maçons.

Chaque loge a un « Véritable Maître », qui est le maître de cérémonie de la loge, « le grand chef » (bien que théoriquement, chaque franc-maçon est l’égal de son voisin, en pratique ce n’est pas tout à fait la même chose). Il est accompagné d’un trésorier, d’un secrétaire, de deux surveillants (dont je vous expliquerai le rôle par après) et autres. La loge se compose des apprentis, des compagnons et des maîtres. Les premiers ne peuvent pas parler du tout lors des réunions, ce sont les « novices ». Ils peuvent passer au rang de compagnon après avoir accompli certaines tâches (mystère et boule de gomme), puis au rang de maître. [17]


FOLKLORE C’est donc très hiérarchisé quand même, mais rien ne force un compagnon à passer au rang supérieur, certains préférant rester compagnons à vie. Rien ne les force non plus à continuer, ils peuvent décider de partir sans problème (ce n’est donc à priori pas une secte…). Chaque détail de leur tenue est également symbolique, et chaque francmaçon peut interpréter chaque chose à sa manière.

Dans tous les points communs, celui qui m’a énormément surprise (mais qui était en soi si logique, que je me suis sentie choquée par ce côté évident plus qu’autre chose) est le fait que le soleil de la Philo est en fait le soleil franc-maçon (ici en Belgique en tout cas). Trait pour trait, rayon pour rayon, il s’agit du même. C’était pourtant évident, il suffit de regarder les symboles du CP par exemple pour voir des parallèles, mais ça ne m’avait jamais traversé l’esprit avant.

Ensuite, il s’agit de la disposition dans le temple et des règles qui y sont appliquées lors de leurs réunions. Les apprentis sont assis sur une rangée de chaises sur la gauche, tandis que les compagnons leur font face, en une rangée de chaises sur la droite. Ceuxci sont surplombés par les maîtres, en perpendiculaire, tout au-devant du temple, où trône le Véritable Maître. Vous avez trouvé le parallèle ? Il s’agit de la même disposition qu’aux cantus, avec les 2 coronas et la table principale ! Mais la ressemblance ne s’arrête pas ici. Comme dit précédemment, le Véritable Maître est accompagné de deux surveillants, ceux-ci étant chacun en bout de chacune des rangées. Pourquoi ? Eux aussi servent de messager entre les rangées et le Véritable Maître (VM à partir d’ici). (C’est ici que je me suis un peu perdue, car les apprentis ne pouvant pas parler, quel est l’intérêt de leur attribuer un surveillant ?) De plus, chaque personne ne peut prendre la parole qu’une seule fois, dans le but de forcer chacun à réfléchir avant de parler et de ne pas lancer des débats sans fin, et ils doivent s’adresser au Véritable Maître uniquement, même si la question/remarque est pour quelqu’un d’autre. Il y a aussi d’autres détails, comme le maillet du VM pour rappeler à l’ordre, et ce genre de choses. Le plus important est leur rite de passage, mais je n’en dirai pas plus, à vous de venir le constater à la visite culturelle ! (Ou de me le demander directement, car vous savez comme moi que les écrits restent…) J’espère avoir titillé votre curiosité ! Clara Delhaye alias Roussette [18]


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Quevivelaguindaille.be extraits du génial petit opuscule de Esbé alias S. Brabant publié en 1960.


FOLKLORE La mode pour une bonne bleusaille selon la vieille tante Poupette flash-back 2017

Lecteurs, Lectrices, Bleuettes, Bleus, Bleuirs (comme dirait le poète), Tu veux faire une bonne bleusaille, expliquer comment faire une bonne bleusaille ? Et cela avec classe, grâce et bien sûr être fashion à tout moment de cette période magique ? La vieille tante Poupette te donne 5 conseils pour être ''IN''

1) Le Bleu De Travail :

2) Le Carnet de Bleu :

D’un parce que c'est une couleur qui ne vieillit pas et se marie avec tout, de deux parce que pas de bleu de travail pas de bleusaille. Opte pour la salopette ! Les multi-poches ? Ultra-pratiques pour y ranger ton carnet, un ou des Bics , ton téléphone, ton bandeau, ton casse-croute, ton insuline, le reste de ta dignité́, des bonbons, etc.

Un carnet ! LE carnet ! Ne le perds jamais. Pas de carnet, adieu la bleusaille ! Mais pourquoi est-ce important ? Parce que tu peux le customiser ! Amoureux des licornes et des paillettes ? Amuse-toi ! Ça te fera gagner des points….peut-être .

En plus ça te fait un cul digne de Kim Kardashian

Bleu de travail : Salopette

Président de baptême 2017 Milan

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FOLKLORE 3) Ne lissez ou ne coiffez pas vos cheveux : ..... A quoi bon ….

5) Le style passe par le parrain – la marraine ! Moins d'acné́ sur ta peau à cause du stress des actis ? Les sanglots dans la nuit car peur d'une comitarde tortionnaire ? Une bière de meilleure qualité́ crachée sur ta gueule ? Tout cela est possible par apport aux parrains et marraines. Priez pour avoir de la chance ! Oui le destin choisit, pas vous. Ceci dit, de petits cadeaux aux parrains – marraines désignez vous donnera (peut-être) un avantage...ou pas.

Cheveux type - Indomptables 4) Vomir avec classe : Gardez votre dignité́ (LOL) ! Tenez-vous droit, main sur thorax (ça donne un effet dramatique), après avoir remué votre brushing (et trouvé le pigeon qui tiendra vos cheveux, si nécessaire) penchez la tête vers l'avant, faite votre affaire, ensuite remettez-vous droit tout en faisant un raclage de gorge digne d'une princesse ! La mode passe par l'attitude ! Légende ... Indisponible

Démonstration d'affection au filleul

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DOSSIER PRÉCARITÉ Mise en lumière des invisibles Qu’ils soient hommes ou femmes, les sans-abris sont loin d’avoir une vie facile. C’est un fait. « Les pauvres se complaisent dans l’assistanat » [1] est un beau cliché à déconstruire. Nous ne sommes plus actuellement dans un système d’assistanat basé sur une forme de charité. L’aide n’est apportée qu’à ceux qui participent à la société, il faut montrer de la bonne volonté. Si ces aides existent (que ce soit pour un logement ou pour un revenu fixe), faut-il encore savoir comment en bénéficier. C’est à ce moment que cela se complique : les documents pas toujours disponibles dans la langue maternelle ou le non-accès à Internet constituent deux exemples flagrants de frein à ces aides. On retrouve également, dans certains cas comme le chômage, des obligations contractuelles. Cela signifie qu’il faut savoir être présent aux rendez-vous, faire des candidatures, ... Pas toujours évident lorsque l’on passe des nuits dans la rue. (Voir texte d’Hors d’Usage)

En somme, donc, les sans-abris n’ont pas une vie facile. Dans ce terme « Sans-abris » on retrouve certains cas plus « spécifiques », ayant une ou des caractéristiques néfastes à leur condition : les immigrants, les sortants de prison, les femmes, ... Les femmes ? À quel moment être une femme est une caractéristique néfaste me direz-vous ? Eh bien, être une femme à la rue, cela s’accompagne d’une série de problème annexes.

En premier lieu, et cela concerne tant les sans-abris que le « simple » stade de précarité, les règles [2]. Les protections hygiéniques coûtent cher, trop cher lorsque nous n’en avons pas les moyens. Pour faire simple, nous arrondirons à 10€ par mois. Certes ce n’est pas grandchose à nos yeux, mais pour une personne en situation de précarité (pas encore à la rue donc), ayant un budget mensuel de 180 € par exemple, cela représente déjà 5% de ses dépenses... A la rue, la situation s’empire : il faut un lieu d’hygiène disponible, les règles peuvent s’accompagner de douleurs parfois extrêmement fortes et les médicaments ne sont malheureusement pas gratuits, sans compter finalement les soins médicaux gynécologiques souvent abandonnés par ces femmes.

Les règles s’accompagnent également du SPM, le syndrome prémenstruel. Toutes les femmes ne le ressentent pas (75% sont concernées) mais chez certaines, cela peut être très violent (20% à 30% ont des symptômes interférant avec leurs activités quotidiennes). Ces symptômes sont divers. Ils peuvent être physique (mal de ventre, de dos, ...), mais également, et c’est cela qui est plus embêtant, psychologique. Cela va de l’irritabilité à la véritable dépression. A la rue, avec la fatigue et le stress occasionné, ce SPM devient un obstacle conséquent à leur routine. [23]


DOSSIER PRÉCARITÉ Se lever, réussir à prendre le bus pour suivre un entretien et restée stoïque et éveillée durant ce dit entretien, voilà des activités nécessaires pour elles qui deviennent un véritable champ de mine durant le période du SPM et des règles.

Nous pouvons également, encore et toujours, parler des violences faites aux femmes. Vous en avez déjà sûrement fait l’expérience (que vous soyez une femme ou un homme) : tard le soir une femme n’aime pas rentrer seule, ce n’est pas rassurant, la rue est un territoire masculin (il suffit de voir les statistiques des harcèlements de rue, 90% des femmes se sentent concernées[3]). Imaginez maintenant la situation de femmes dans la rue nuits et jour. Même si le nombre de femmes vivant dans la rue est estimé à 25%, elles seraient en réalités plus nombreuses et se cacheraient simplement plus. Les femmes en rue vivent généralement seules (comparé aux hommes) et vivent surtout en retrait car la rue est dangereuse pour elles. Pour certaines, la solution est de se masculiniser pour ne pas se faire remarquer (cheveux courts, vêtements amples, …). Les viols, coups, insultes sont des violences fréquentes, que l’on retrouve même intra service d’aide (les centres d’accueil mixtes sont une réelle angoisse pour de nombreuses femmes). Tout cela commence parfois bien avant d’être sans-abris. En effet, certaines ont un parcours semé de violence (viols, violence intrafamiliales, conjugales, ...). Cela constitue encore une fragilité non négligeable.

Pour conclure, nous pouvons facilement nous douter que ces quelques spécificités citées des femmes sans-abris ne constituent en aucun cas l’entièreté des difficultés qu’elles peuvent rencontrées. Il est également important de rappeler qu’il ne s’agit pas d’une compétition pour savoir quel type de « sans-abrisme » est le plus délicat. Un homme aura également sa part de difficulté à assumer. En cette belle Saint-Verhaegen sous le thème des citoyens invisibles, il est beau de mettre en lumière ces femmes et hommes invisibles

Si le sujet t’a plus, je t’invite à aller voir ces quelques sources constructives : -

pauvrophobie.be -

Les invisibles

- Le Monde – précarité menstruelle : combien coûtent les règles dans la vie d’une femme Maud Llano Lopez

[1] pauvrobie.be [2] Voir l’article dans « Le Monde » : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/07/02/precarite-menstruelle-combien-coutent-ses-regles-dans-la-vie-d-une-femme_5484140_4355770.html [3] Pourcentage par comparaison de diverses sources, un chiffre clair et net est impossible à poser étant donné le phénomène « caché » que cela constitue.

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DOSSIER PRÉCARITÉ INTERVIEW DE SANS-DOMICILE-FIXE Adi L’interview a été retranscrite à l’originale pour permettre à Adi de lire son intervention.

Buna1,could you introduce

yourself? I am Adi, I am 41 years old. I am from Romania. I’ve been on the street for 4 years.

In Romania I have nothing. It’s too poor. There’s no work there.

How is it? Where do you live? How do you manage living on the street? I kind of like it, it’s okay. I live nearby in my sister’s home. She’s a cleaner here.

Are people kind in Belgium towards people living on the street? It depends. How could people help you? Many people could help. First of all, with money, then with clothes, that’s pretty much it.

How do you do to eat/drink/live? People give us food&drinks and I pay my sister a bit for the housing. Does the country give you something? No, I am alone, just some kind people help me, that’s it. Some give coffee, some cigarettes, some goods. (He then kindly offers me a cigarette).

Nothing else? Naaah, maybe some hugs, some affection. How do you do in Winter? I sit, all day, sometimes I go to the bowling right here, warm me up a little bit and then come back. No matter if it rains, snows, winds, I am here.

Do the commerce around gives you things? Yes, they are my friends: the bowling, the butchery, the Delhaize.

Is it a good spot here? If your sister wasn’t how would you My sister’s here. That’s it.

here do?

Yes! it’s mine. And do you know the other people on this street? Yes, Nicolai and Florine who stays in the neighbourhood. There is no competition towards each other’s as long as everybody stay at their place

Would you return to Romania? I would like to, but I lost my ideal, moreover, I don’t have family there anymore, my parents all passed away. Would you prefer to rest here or to go back in Romania? How is it there? I prefer staying here. Here I have my sister.

1

We thank him and propose to offer him a Philomène. We take a pic together.

Hello in Romanian

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DOSSIER PRÉCARITÉ

Picture with Adi. From left to right : Na’omi, Adi, Maud

Nicolaï Est-ce le pays vous aide ? Oui, la sam (samu) social, vient et nous donne à manger. Il dort à l’intérieur dans le quartier. En Roumanie, c’est pauvre, les gens n’aident pas, le CPAS n’existe pas, il n’y a pas de travail. Ici non plus il n’y a pas de travail. Ici je ne travaille pas donc je n’ai pas d’aides non plus.

Qui êtes-vous ? Je m’appelle Nicolaï, j’ai 60 ans et je viens de Roumanie. J’habite près d’une bibliothèque. Ma famille habite en Roumanie, je suis seul en Belgique depuis 4 ans. Ici, les gens sont différents, en Roumanie on n’offre pas d’aides. Ici beaucoup de personnes sont jolis, gentils. Les gens me donnent de quoi survivre, les magasins parfois, les gens le plus souvent. Cependant, certains sont racistes.

Y’a-t-il un endroit qui vous accueille ? Oui une dame m’offre l’hébergement de temps à autre.

Est-ce qu’il vous manque quelque chose ? Non ? j’ai beaucoup de vêtements, j’ai tout ce qu’il faut (Il rigole quand nous nous montrons étonnées de sa réponse).

Vous voyez-vous encore ici dans quelques années ? Oui. Et si vous tombez malade ? Je ne tombe jamais malade ! Mais s’il faut j’ai des médicaments dans les pharmacies.

Impressions Globalement, les échanges avec Adi et Nicolaï ont été très amicaux, ce sont des personnes ouvertes prêtes à discuter avec qui leurs en offre la possibilité. Ils sont ravis d’aider, ou de nous offrir le peu qu’ils ont On a remarqué que malgré leur précarité importante ils affirment ne pas avoir besoin de grand-chose, ils se contentent du minimum : à manger, à boire, un peu d’argent et un toit. Malheureusement, il y’a certaines choses qu’un lambda ne peut leur offrir sans passer par de longues batailles administratives de régularisations quand celles-ci sont possibles par les lois. Démarche beaucoup plus difficile à offrir que les quelques pièces qui trainent dans nos poches trouvées en quelques secondes et données en pas moins de temps… Na’omi Krawczyk et Maud Llano Lopez [26]


DOSSIER PRÉCARITÉ Interview d’intervenants Interview du Docteur Llano Lopez R. Psychiatre travaillant avec la grande précarité

Qu'est-ce qui peut amener un citoyen à finir à la rue ? Y a-t-il un schéma type ?

Que répondre à la généralisation commune "Je n'aime pas leur donner de l'argent, ils vont s'acheter de l'alcool ou des drogues » ?

Chaque histoire est unique, pour beaucoup, c’est une succession de facteurs… drame personnel (décès, séparation…) que la personne essaye de gérer seul, s’ensuit, plus ou moins mêlé, l’impossibilité de faire face aux obligations sociétales. La personne arrive en retard au boulot ou s’absente… il perd ce dit boulot. S’il ne se présente pas en heure et en temps à l’administration (impôt, rdv mutuelle, rdv FOREM/ONEM/Chômage…) il y a perte de revenu… La personne ne sait pas, refuse, ne veut pas demander l’aide du CPAS. La perte de revenu se prolonge avec les loyers impayés, et arrive dès lors la perte de logement. A n’importe quel stade de ce processus, la réalité souvent insoutenable peut devenir un peu moins dure suite à la prise de substance psychoactive (cannabis, alcool, amphétamine, drogue dure) ce qui aggrave la situation financière et rend plus compliqué la demande d’aide.

Vous avez raison !!! Et en même temps, ce n’est pas une solution que de ne rien faire, j’ai qui plus est l’impression que cela s’aggrave. Peut-être avez-vous quelques pistes à proposer ?

Comment les aider en tant que lambda ? Le plus dur c’est d’être nié en tant que personne… ne pas les regarder, ne pas leur dire bonjour, ne pas écouter le début du premier mot de la première phrase. C’est les condamner une deuxième fois. La consommation est généralisée, le don d’argent n’est donc pas une solution. A l’entrée d’un supermarché, un petit « une préférence pour un sandwich, une boisson sans alcool ? », voilà 3-4€ que l’on peut donner utile. Aller plus loin dans l’aide c’est difficile car, il faut aider le SDF à faire face à l’administration pour qu’il retrouve ses droits. C’est une démarche pas trop compliquée mais quand on est SDF c’est l’Everest.

En résumé : Drame + Obligations Sociales mal gérés forme un engrenage qui peut être aggravé par des toxiques

Peut-on sortir de la rue une fois qu'on y est ? Heureusement oui mais c’est très difficile… souvent le monde/la vie qui attend un SDF qui quitte la rue n’est pas super chouette : il doit faire face à son passé, à son quotidien, des dettes qui débarquent. [27]


DOSSIER PRÉCARITÉ

De manière classique, il doit faire 50 démarches dans un ordre précis sur 2 à 3 mois pour qu’il retrouve le revenu minimal auquel légalement, tout citoyen a droit. La plupart du temps, il craque car c’est trop dur et il retourne à la rue.

psychiatre. L’usager peut également rencontrer le service social. La question de l’argent est souvent la première demande. Le revenu d’insertion social est un droit mais auquel l’usager n'a accès que s’il est en ordre social… le service social a alors tout son sens en expliquant les pistes qui existent pour se mettre en ordre social, en accompagnant l’usager pour explorer ses pistes, pour aider à rechercher les documents qui manquent à la régularisation de dossier, souvent pour accompagner l’usager dans les différents méandres administratif (CPAS, Mutuelle, Chômage, Commune, Police…). Ces démarches sont souvent longues et ne peuvent se faire en une seule rencontre. C’est là qu’intervient la solidité du lien tissé en amont pour permettre les nombreuses rencontres nécessaires à cette mise en ordre. Quand l’usager disparaît quelques jours ou quelques semaines, certaines démarches sont à refaire parfois même toute la procédure.

Devant les échecs généralisés, la conception de l’aide est en train de changer avec le principe du Housing First… on donne directement un logement au SDF longue durée et ensuite, on le met en ordre social… Ça marche car les équipes qui font cela tisse un lien humain, social avec le résident sur lequel ce dernier s’appuie.

Quels sont les différentes infrastructures d'aides existantes, et quelles aides y sont apportées ? Y en a-t-il suffisamment ?

Aide de toute première ligne : la Maraude du personnel, le plus souvent des éducateurs, pas des infirmiers, se baladent en rue, dans les squattes, … là où se trouve le sdf pour faire lien. L’objectif étant de tisser ce lien afin d’essayer d’amener la personne aux autres lignes d’aides visant l’insertion sociale.

Structure d’accueil de nuit : régulièrement activée en période de grand froid, ces abris de nuit ouvrent en général en soirée, avec parfois un accès alimentaire et sanitaire. L’usager doit être à l'heure au lieu de rendez-vous du soir pour s’enregistrer et être accepté… cette première étape minimale est déjà parfois une épreuve quand l’usager sdf est désorganisé/désorienté dans le temps ou l'espace par la maladie ou la prise de toxique. De même si la proximité de l’autre qui est vécue comme dangereuse (paranoïa), le dispositif est exclusif de par le dispositif lui-même.

Structure d’accueil de jour : structures accessibles uniquement les jours ouvrables (généralement pas le week-end) où le patient peut trouver un toit, des douches, rencontrer d’autres usager, des éducateur, un dispensaire où une infirmière peut leur prodiguer des soins, leur expliquer un traitement, leur donner ce traitement oral/injection ou faire lien avec le médecin/le

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DOSSIER PRÉCARITÉ Les places d’accès sont forcément limitées, en très grands froids parfois insuffisante (surtout dans les grandes villes). Si l’usager se présente plus tard, il sera accepté uniquement s’il y a de la place. Si les conditions météorologiques sont dangereuses pour la survie, le lien est fait avec les autres centres ou autre pour essayer de trouver une solution d’abris. L’usager doit quitter la structure d’accueil de nuit tous les matins et se représenter le soir s’il n’a pas trouvé de solution d’hébergement. Ces structures ont comme seule condition d’accès l'exigence de respect du personnel et des autres usagers. Ce seul critère est régulièrement difficile à respecter (violence/menaces/insultes majeures sous l’influence de substances).

L’hôpital disposant de moyen permettant le soin, le lien social et vu l’urgence, l’accès à des passerelle privilégiée vers les structures de jours ou de nuits.

Ces moyens sont-ils suffisants ? C’est une question difficile : tant qu’il y a des SDF en rue la réponse est non. En même temps, certains dispositifs ne sont pas utilisés. Il est important de varier les outils car il n’y a pas une seule façon de faire pour tous les usagers. Il s’agit pour chacun d’eux (qui par définition ont une histoire singulière) de mettre en place un dispositif sur mesure qui entre dans les limites des moyens qui existent. D’où l’importance de mettre en place des moyens suffisamment flexibles pour s’adapter au maximum d’usagers, voir à tous.

Des dispositifs spécifiques sont développés en fonction des politiques de ville pour faciliter, permettre l’accès à des soins en consultations.

Interview réalisée par Maud Llanno-Lopez et Na’omi Krawczyk alias Ras-le-Bol et Wonderbra

Les urgences hospitalières restent souvent une porte d’entrée à la réinsertion.

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DOSSIER PRÉCARITÉ Les inégalités sociales Le thème de cette Saint-Verhaegen est « les inégalité sociales ». A cette occasion, j’aimerais vous proposer de nous pencher sur les processus d’aide sociale sensés nous permettre de sortir de ces inégalités sociales. Comme vous le savez, il existe des institutions prévues pour nous aider à sortir de situations précaires, en fournissant différentes aides dites sociales. Mais j’aimerais, avec vous, éclairer les réalités qu’imposent ces institutions à leurs usag.er.ère.s ainsi que le rapport que peuvent avoir ces personnes avec celles-ci. Pour cela je vais me baser sur les travaux de Serge Paugam, sociologue français, permettant d’éclairer beaucoup de points sur l’aide sociale et le rapport des usag.er.ère.s à celle-ci.

Pour commencer, il faut s’intéresser à ce qui pousse une personne à venir demander une aide sociale. En sociologie, on appelle « accident biographique » des événements qui mettent en difficulté une personne. Ce sont des événements problématiques dans la vie d'une personne. Quand on parle d'accident biographique aujourd'hui, on parle de problèmes tels que : ⁃ Être travailleurs sans emploi ⁃ La précarité contractuelle ⁃ Le sous-emploi (contrats à temps partiel contraints, n'est pas comptabilisé comme étant du chômage on devient alors ce qu’on appelle un travaill.eur.euse pauvre)

Pour diverses raisons une personne peut passer d’un emploi « stable » pour ensuite faire face à l’un des problèmes sus-mentionner. Ces situations entraînent souvent une précarité qui va pousser les personnes à devoir faire appel à une institution fournissant de l’aide sociale comme le chômage avec Actiris pour Bruxelles ou encore le C.P.A.S. de sa commune. Elles entrent dans une phase de rupture avec son ancienne situation socio-professionnelle. Il faut bien comprendre que l'aide sociale fait peur, comme nous le dit Paugam. La personne a peur de rester bloquée, que l'aide sociale la condamne. Recevoir de l’aide sociale, va de pair avec les stigmates engendrés par les préjugés qu’à la société sur celle-ci. De plus la personne à souvent la crainte qu’une fois que l'aide commence à être octroyée, on n'arrivera plus à s'en sortir par après. Il se considère comme un mendiant institutionnalisé, le fait d'aller demander de l'aide l'humilie. L'aide sociale lui enlève, met à mal, sa dignité personnelle et il se sent infériorisé (diminué, disqualifié) en recevant cette aide. C’est ce qu’on appelle la phase de fragilité.

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DOSSIER PRÉCARITÉ Dans cette phase, l'usager a de l'hostilité vis-à-vis des travailleurs sociaux. Ces personnes sont convaincues : ⁃ De pouvoir facilement retrouver leur vie d'avant ⁃ Ils n'acceptent pas du tout ce qu'ils sont en train de vivre ⁃ Que le travail soit un vecteur d'intégration sociale, pour être intégré il n'y a que le travail

Il y a un rejet de l’usag.er.ère de subir une disqualification sociale face à ces anciens collègues et ami.e.s , un rejet de devenir le profiteur que décrit la société sur les usag.er.ère.s de services sociaux. C’est à ce moment que le travailleur social doit nouer une relation de confiance avec son public. Pour ainsi mieux comprendre les enjeux de la situation des usag.er.ère.s et utiliser aux mieux les outils à sa dispositions.

Si après une période plus ou moins longue la personne doit encore faire face à l’aide sociale, se confronte à de nombreuses démarches en vain, une recherche d’emploi non concluante, ainsi que des formations et stages sans succès, ces personnes arrivent au constat que leur espoir de s’insérer véritablement dans le monde du travail est presque nul. Ils pensent qu’il faut accepter les contraintes du statut d’usag.er.ère.s d’aide sociale. Ils commencent à assumer leur nouvelle condition. C’est ce qu’on appelle la phase de dépendance. À ce stade, quand les usagers font la demande de l'aide sociale, ils ont déjà intériorisé le jugement moral qui est porté à l'encontre des « profiteurs de l'assistance », ils se sentent déjà comme étant des profiteurs, ils vont demander de l'aide avec déjà un sentiment de culpabilité. Mais cette aide n'est jamais vraiment suffisante. Paugam nous dira, à propos de ce type d'aide, qu’elle est toujours pensée avec le salaire minimum, surtout les aides tels que le R.I.S., cette dernière étant toujours en dessous du salaire minimum. Pourquoi me diriez-vous ? A 817 €, les gens se taisent et en même temps, on ne puisse pas dans le privilège des riches. Les pouvoirs publics définissent le montant de l’aide non pas en fonction des réels besoins des ménages mais en fonction du niveau de salaire minimum. Ils vont contrôler le salaire le plus bas au niveau temps plein et vont fixer l’aide sociale en dessous.

C'est le non-dit : on pousse l'usager vers des normes aux rabais, une pression pour que l'individu se disqualifie. Paugam nous dit que le Minimex n'est jamais suffisant. Il sert uniquement à éviter la grande misère et finir à la rue. Ils font donc bien comprendre que les aides sociales sont insuffisantes et elles sont volontairement prévues ainsi. On peut aussi constater cette logique au niveau de l’allocation de chômage prévu pour être dégressive. Ce qui suscite beaucoup d’insatisfaction chez les usagers parce que le montant de l’aide sociale est trop [31]


DOSSIER PRÉCARITÉ souvent insuffisant pour faire face aux charges du logement, aux dépenses qu’entraînent la scolarité des enfants au point que Paugam nous rappelle que, très souvent, les usag.er.ère.s sont endettés. Ce qui vient ainsi empirer leurs situations initiales.

Mais malgré tout, tous les usag.er.ère.s doivent être de bons pauvres. Les usag.er.ére.s n'ont pas toujours été appelés un bon pauvre ou un mauvais pauvre. C'est depuis peu qu'on les appelle ainsi. Avec la monté de « l’état social actif » et la fin de l’état providence, les droits sociaux et la dignité sont accessibles sous conditions. Une personne peut se faire exclure des aides sociales si elle ne répond pas aux conditions fixées par cette dernière ou aux objectifs qu’est sensé atteindre la personne bénéficiaire des aides. Ce qui peut avoir des répercussions dramatiques pour les usag.er.ère.s et leurs familles. Les chances de finir à la rue sont alors élevées.

Est-ce que ce processus est inévitable une fois qu'il commence, il ne s'arrête pas ou estil possible de rebondir ? Dans la phase de fragilité, il est possible de rebondir en retrouvant du travail. Dans les autres phases, ce n'est pas impossible mais cela devient beaucoup plus compliqué. Et c’est ici qu’on retrouve le rôle des travailleurs sociaux. Il est dans leurs fonctions de pouvoir aider les personnes en situation de précarité à faire évoluer leurs conditions de vie et de leur permettre d’accéder à leurs droits élémentaires, de les aider dans leurs démarches et de les soutenir dans les moments difficiles. Mais aussi d’être un agent de changement sociétales que ce soit en prenant le rôle de lanceur d’alerte, mais aussi en développant des projets d’aide à coté de ce que propose l’état.

Je ne peux m’empêcher de vous conseiller de jeter un œil à des associations tels que : « DoucheFlux » qui permet à des S.D.F. de prendre une douche et de nettoyer leurs affaires en leurs proposant un accompagnement social. Ou encore « infirmiers de rue » qui soigne les gens directement en rue en allant à la rencontre de personnes sans-abris. D’ailleurs je ne peux que vous conseiller leurs pages Facebook où ils publient nombre de témoignages de personnes sans-abris et leurs parcours.

Hors d’usage

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Dessin realisĂŠ par CĂŠlia Dupont alias Franginette


ACTUALITÉ ET DIVERTISSEMENTS Avez-vous vu passer la bien-pensance ?

Cela fait maintenant quelques années que le mot “bien-pensance” et son cousin “politiquement correct” sont sur toutes les lèvres et sur tous les claviers. D’autant plus ici à l’ULB où ces concepts sont régulièrement mis en lien avec celui, cher à notre Alma Mater de “Libre examen” et autres appels à la liberté d’expression. C’est un événement récent qui m’a donné envie de mener une réflexion sur ces concepts. Plantons le décor. Il y a 2 ans au Festival de la chanson estudiantine, les Enculeurs de dindons passent sur scène avec une chanson évoquant des violences sexuelles et, en pleine semaine contre la culture du viol sur le campus ainsi qu’en plein mouvement #Metoo, ceci déclenche un soulèvement rarement vu auparavant contre le sexisme en guindaille. Durant plusieurs semaines de vives discussions auront lieu sur le texte de ce chant et sur les réactions qu’il a provoqué (IRL, sur internet, à coups d’affiches mais aussi via différents médias tels que la radio). Le 8 novembre dernier, les EDD sont revenus sur cette affaire via un nouveau chant en accusant leurs détracteurs/trices de censure par la bien-pensance. Mais que signifient réellement les mots « bien-pensance » ou « politiquement (in)correct ? » ? D’où viennent-ils et quelles implications peuvent-ils avoir utilisés dans ce type de contexte ? Le terme politiquement correct désignait à l’origine la nécessité d’employer un langage précis pour faire de la politique de manière correcte. Cependant, c’est sur les campus américains à la fin des années 1980 que le terme s’est popularisé pour acquérir le sens que nous lui connaissons aujourd’hui. Cette expression était alors employée par des étudiants d’extrême droite pour moquer la montée des luttes anti-discriminations (comme le féminisme ou l’antiracisme) dans leurs universités et revendiquer le droit de tenir des propos offensants pour les communautés minorisées (femmes, homosexuel-le-s, afro-américain-e-s). Ainsi, actuellement, ceux qui dénoncent le politiquement correct dénoncent souvent plus précisément le fait qu’on leur reproche d’avoir des propos ou des gestes discriminants. Ces personnes reprochent, à ce qu’ils appellent « la dictature du politiquement correct » une forme de censure qui nuirait à leur liberté d’expression.

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ACTUALITÉ ET DIVERTISSEMENTS Mais où en est-on réellement face à la liberté d’expression des classes globalement dominantes qui réclament le droits de tenir des propos discriminants ? Pour répondre à cette question (et parce qu’à la base c’est un peu le but de l’article) je vais rester sur l’exemple des chansons des Enculeurs de dindons 2. Nous partons donc sur un groupe composé exclusivement d’hommes ayant tenus des propos jugés sexistes (donc discriminant les femmes). Ce que je constate en premier c’est qu’il s’agit ici d’un groupe de personnes globalement privilégiées socialement (hommes universitaires) qui dénoncent leur manque de liberté d’expression alors qu’ils font partie de ceux ayant le plus droit à la parole dans l’espace public. A titre d’exemple le public visé par leur chanson (donc les femmes) à statut économique et social égal bénéficie de bien moins de temps de parole dans l’espace publique (par exemple seulement 30% du temps de paroles à la télé et à la radio depuis 2001 en France). De manière générale, quand on dénonce une censure du politiquement incorrect on parle bien souvent de propos discriminatoires envers des catégories minorisées ayant justement peu de possibilité d’expression dans la sphère politique contrairement à ceux qui tiennent ses propos et se plaignent de dictature du politiquement correct. Je pense que la question de la liberté d’expression doit aussi se poser en termes de possibilité d’expression (en termes de représentation et de langage). Possibilité qui est justement rendue compliquée par les valeurs défendues par ceux qui se revendiquent politiquement incorrects et qui se plaignent de ne pas avoir une liberté d’expression assez grande. Par exemple les hommes qui militent contre le langage inclusif et qui réclament le droit de pouvoir refuser de l’utiliser sous prétexte de liberté d’expression ne se rendent pas compte que le fait que le masculin l’emporte en français conditionnent déjà les possibilités d’expression des femmes. La question de la liberté de réception est malheureusement à mon goût elle assez peu évoquée. Les revendications des classes dominantes à tenir des propos discriminants et la place qu’ils ont dans l’espace public n’empiète elle pas sur la liberté des personnes minorisées ? Personnellement, à voir certaines amies qui aimaient le festival et qui ne viennent plus parce que la chanson des EDD a réveillé des traumatismes en elles et à qui on a juste dit « en même temps quand on a été violée c’est con de se pointer au festival de la chanson estudiantine » je dirais que oui. On a beaucoup parlé de la liberté de parler de ce qu’on veut dans les chants estudiantins mais où se situe-t-on par rapport à la liberté de mes camarades à pouvoir guindailler en se sentant en sécurité et respectées ? A leur liberté de dire qu’un chant les a blessées sans se prendre des moqueries, être violement privée de parole par la sécurité , devoir subir un bis narquois tout en sourire quand elles sont plus d’une quinzaine dans la salle à pleurer et à hurler d’arrêter et à se voir imposer la vue d’un communiqué humoristique des « violeurs de dindons » sur le préfab ? A l’ULB, le droit à avoir un comportement discriminatoire est souvent revendiqué au nom du libre examen et des valeurs de notre université. Ceci me chagrine énormément.

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Cet article n’a pas vocation à être une attaque personnelle envers les EDD mais à illustrer un problème de société particulièrement présent dans nos milieux universitaires et que les EDD illustrent parfaitement.

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ACTUALITÉ ET DIVERTISSEMENTS En effet, l’ULB est née d’une opposition aux dogmes de la religion chrétienne qui prenait énormément de place dans notre plat pays à l’époque. Pour le coup, on peut dire que les valeurs chrétiennes étaient vraiment le politiquement correct et s’élever contre demandait un réel courage. Mais dans notre société encore profondément raciste et sexiste en quoi refuser de reconnaître et de respecter les communautés minorisées est un acte politiquement incorrect ? La vraie révolte serait de justement participer à changer ce système. On a beau dire qu’en cantus et dans le folklore en général on se moque de tout, force est de constater que c’est quand même les catégories dominées qui sont le plus visées. Et le refus de ce qui est appelé le politiquement correct ne devient-il pas en lui-même un dogme empêchant les personnes blessées par les propos en question de s’exprimer ? Que pensez quand suite au refus de ce qui est appelé politiquement correct et au nom de la liberté on me regarde de travers que je refuse de chanter des paroles sexistes en cantus ? Concernant l’argument de l’humour et malgré le fait que j’ai entendu que ça faisait également rire les concernées je suis presque sûre qu’on a pas mal à ne pas partager ce grand moment d’humour.

« Les champions du ‘politiquement incorrect’ sont les rois du Prime Time, leur posture, qui se prétend rebelle, jouit en vérité d’une domination sans partage » (Jean Birnbaum) Pour conclure je dirais qu’il ne s’agit pas d’interdire de s’exprimer mais plutôt de remettre en question les possibilités d’expressions de tous-tes, la liberté de réception et au final à veiller à ce que le refus des dogmes ne devienne pas en lui-même un dogme.

Camille Van Humbeeck alias Petit bonhomme

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ACTUALITÉ ET DIVERTISSEMENTS

Je viens d’une contrée lointaine (comme la plupart des membres du comité). Amoureuse de la bière qui vient de chez moi, donnez m’en une et je ne m’arrêterai plus. Plus innocente qu’il n’y parait, d’après certaines personnes je n’ai jamais vu le loup (coucou Numérobis). Dame au grand cœur, je serai toujours à votre écoute. Ma mission cette année est de vous faire venir le plus possible dans notre belle maison grise même s’il est possible que je vous fasse découvrir un cercle plus central bien de chez moi. Alors, qui suis-je ?

Travailleuse acharnée, mon journal est comme mon bébé. Libre dans ma façon d’être, jamais vous ne pourrez me cernée. Je suis douce et gentille comme un cœur, tout comme l’alcool qui vient de mon pays. Je travaille dans l’ombre et même si on ne me voit pas souvent, quand je suis là, on le sait. Alors, qui suis-je ?

Je parais parfois introvertie et pourtant, quand on me connait, je suis quelqu’un de très extravertie. La musique est une passion à laquelle je me consacre entièrement (il parait même que récemment mon groupe et moi avons gagné un concours). L’univers des jeux de rôle grandeur nature est celui que je préfère (pas étonnant qu’on en retrouve une initiation pendant la semaine culturelle). Les plaids chauds et les soirées posées font partie des choses qui me plaisent le plus (non, on n’est pas tous fan des sorties beuveries en jefke). Alors, qui suis-je ?

Pétage de câbles et jugement sont mes meilleurs amis. Mais sous ces airs féroces, je suis une personne aussi douce qu’un bon caramel. Proche de la nature verte, mon teint est toujours ensoleillé. L’organisation est mon passe-temps favori mais ne touchez pas à mon calendrier, vous le regretteriez. Meilleure cliente du Kafkaf, mes pauses bibli sont mes moments les plus extravertis. L’alcool en soirée ne me déplait pas et souvent, il faudra me rappeler ce qu’il s’est passé. Alors, qui suis-je ? [37]


Je suis grand et costaud. Je suis un grand sportif et il paraitrait même que je suis allé en sélection national de Handball. Je peux parfois être énervé sous l’effet de l’alcool mais sobre, je suis doux comme un agneau. Mon cœur appartient à la philo (la preuve ma Valentine en fait partie) et depuis lors, je ne peux plus la quitter. Alors, qui suis-je ?

Je suis attaché à la philo depuis tant d’années que je fais maintenant partie des meubles. Vous me cherchez ? Venez directement dans notre maison grise et vous serez sûr de m’y retrouver en train de faire des lacs ou des beer-pong. La bière n’a plus de secret pour moi après avoir passé plusieurs années derrière le bar. Bien que je l’aie quitté, ma dulcinée y a vite été intégrée. Après un rapide changement d’études entre l’histoire de l’art et les Romane, j’entame actuellement mon second master. Fière de mon cercle et de son comité, je ne serai jamais réellement capable de les quitter. Alors, qui suis-je ?

Ma coiffure et mon allure sont importante à mes yeux. Il faut toujours être soigné en société. Même derrière le bar, je consacre mon temps à ce que tout soit où il faut et quand il le faut. Mon bar est comme une seconde maison, au point que je suis capable de dormir dessous. Toujours dans mes souvenirs de soirées (lorsque j’en ai), je me fais une joie de les partager aux autres (dieu seul sait que ça peut durer longtemps). Malgré ma toge psycho, mon cœur appartient à la philo. Alors, qui suis-je ?

Mon poste actuel me demande beaucoup de responsabilités mais plus d’une personne sait que ça n’a pas toujours été le cas (il parait que j’ai fini endormi sur des rails). Toujours le sourire aux lèvres, vous auriez du mal à me contrarier. Après deux années passées dans le cercle de ma faculté, j’ai finalement décidé de suivre mon cœur et de rentrer au bercail (aka la philo). Toujours un peu dans l’ombre, je sais être là quand on a [38]


besoin de moi (MacGyver toujours prêt à servir). Alors, qui suis-je ?

meilleures gaufres. Alors, qui suis-je ?

Je suis aussi aigri qu’un papy sénile. Ce n’est pas parce qu’on ne me voit pas souvent sourire que ça veut dire que j’en suis incapable (askip le mien est plus qu’honnête). La nudité ne me fait pas peur et si vous osez venir en enfer avec moi, elle ne doit pas vous gêner. J’aime donner mon avis et même si souvent il paraît négatif (papy aigri rpz), je sais aussi reconnaitre lorsque quelqu’un fait bien quelque chose. Je sais autant complimenter que critiquer mais généralement, tous mes propos sont constructifs. Alors, qui suis-je ?

Attachée au bar de la philo depuis deux ans, on ne me voit plus que derrière. Avec mes trois loustiques, on vous prépare une année de folie avec autant de bière et d’alcool particuliers que votre gosier nous dira merci (votre foi beaucoup moins en revanche). Même s’il m’arrive de mordre mon point, ne vous inquiétez surtout pas. Je ne le fais pas par colère mais par extériorisation de sentiments très fort. Sachez-le à l’avance, j’aime tout le monde. Je ne terminerai que par une phrase : les loulous, estce qu’on en se ferait pas un petit affond ? Alors, qui suis-je ?

Acolyte sportive, je suis toujours on fire. Jamais loin de la bonne ambi et de la bonne humeur, mettez-moi de la bonne musique et vous ne m’arrêterez plus. Ma région m’aura appris à suivre n’importe qui en miroir et je pourrais vous mettre à terre à coup de Foufoune dans la bouche. Avec mes nombreux accents, on ne sait pas vraiment d’où je viens (Canada, Marseille et tant d’autres contrées) alors que pour tous ceux qui me connaissent (pour les vrais), on sait que ma patrie d’origine est celle qui a les

Assez douce comme une fleur, j’ai pourtant un caractère assez fort. J’ai des opinions bien tranchées mais je suis toujours ouverte à la discussion. Écrire sur ce qui me plaît fait partie d’une de mes passions (pas étonnant que mon poste soit rattaché à un journal). Que quelqu’un me plaise ou non, il le saura tôt ou tard. Honnête et fidèle comme le meilleur ami de l’homme, je pourrais vite devenir votre meilleure amie. Alors, qui suisje ? [39]


danse dans une ambiance digne des meilleurs cabinets de curiosité (réserve ton 14 février). Alors, qui suis-je ? Mon style vestimentaire assez atypique est l’une des choses qui fait qu’on me remarque facilement. Je n’ai pas peur du regard des autres et je ne vois pas pourquoi les opinions des gens lambda devraient m’atteindre. Toujours avec de quoi rouler un joint sur moi, je sais mettre la bonne humeur et un sourire sur chaque visage. Voyager fait partie de ce que je suis et il parait que je suis capable (tout comme mon acolyte) de prendre différents accents et quand ça me prend (quand ça nous prend), je suis capable de tenir plusieurs heures. Alors, qui suis-je ?

Toujours un peu proche de l’illégalité, on ne me connait pas seulement pour mes talents de danseur. Tchatteur voire sharkeur, on me connait pour ma faciliter à communiquer avec les gens et me mêler à la foule. Parfois dans un autre monde, je sais atterrir quand il le faut et faire part de mes idées quand on en a besoin. Pointilleux sur les bords, j’ai le sens du détail (philo) et j’ajoute toujours un côté érotique à mes œuvres (vous auriez dû voir mes arbres). Alors, qui suis-je ?

Douce et un peu timide, avec mes joues roses et mon petit nez, on pourrait facilement me comparer à une enfant. Ne vous méprenez pas, je gère mes affaires avec une main de maître. Toujours prête pour partir en after, je n’hésiterai pas à vous emmener avec moi. Ivre ou non, je suis toujours de bonne humeur. Mes talents artistiques ne sont plus à prouver après le baptême philo (vous avez vu mes beaux panneaux ?) mais par contre, pas touche à mes pinceaux ! Mon taff de cette année est de vous faire venir sur la plus belle piste de

Je suis toujours un peu à côté de la plaque au point que ma penne a voulu rester loin de moi en se cachant dans un frigo à Vielsalm (en vrai j’ai badé). Toujours un peu dans l’abus quand il s’agit d’être beauf, je n’hésiterai pas à mettre la trez’ mal à l’aise (essayez, c’est facile et drôle à faire). Amoureux au grand cœur, je peux être le confident et l’épaule sur laquelle se reposer en cas de coup dur. Même si j’ai l’air d’être dans l’air du temps, je serai capable de hurler les plus grand tubes des années 80 [40]


pour ceux qui savent les apprécier. Alors, qui suis-je ?

sur les bords quand il s’agit de gérer mon taff, je sais aussi faire preuve d’indulgence. Alors, qui suis-je ?

Mes airs enfantins et mon caractère doux font de moi une personne facile à approcher et à apprécier. Vous ne m’entendrez jamais crier (si ça vous arrive, courez) et avec ma douce voix je serai capable de vous charmer. Je suis un bébé cœur que tout le monde aime. Malgré tout, je suis capable de vous juger avec mon regard de braise et mes paroles de feu. Je montre mon amour à qui le veut bien mais je sais aussi vous dire quand vous me saouler. Honnête dans mes paroles et dans mes actes, j’essayerai toujours de vous ménager en toute amitié. Alors, qui suis-je ?

Malgré mon nom de baptême, on ne me voit pas souvent pleurer. Avec ma chevelure de lionne, je saurai vous faire rire en criant mes anti-quems dans un coin alors que tous les autres s’enjaillent sur le dancefloor. Amoureuse de la culture depuis longtemps, je vous ferai découvrir les plus beaux coins de Bruxelles ainsi que tous les arts qui font de notre pays ce qu’il est. Malgré tout, je n’oublie pas mon pays d’origine et son alcool si délicieux au mille goûts fruités (vous aurez d’ailleurs bientôt l’occasion d’y goûter). Alors, qui suis-je ?

Quand je commence à boire, je ne m’arrête plus (on comprend mieux ce que je fais derrière le bar). Venant d’un pays lointain et connu pour sa richesse et ses péquets, je vous ferai profiter de mon folklore étranger. Tel un papa ours j’observe ce qu’il se passe autour de moi et j’apprends à faire au mieux. Je suis là pour vous aider, il suffit de m’appeler (il paraît que j’ai même aider le CP à nettoyer le baptême philo, askip je

Je suis grande et élancée. Sous mes aspects un peu coriaces, je suis une personne délicate et pleine de vie. Joie de vivre et bonne humeur sont deux de mes qualités principales. Avec mon binôme de feu, on s’enjaille sur tout et n’importe quoi (surtout depuis qu’on s’est retrouvée dans le même comité). Même si je parais parfois absente, je suis toujours présente quand il le faut. Nazi un peu [41]


m’ennuyais). Une fois que le préfab ouvre, je suis à l’intérieur (tel l’un de mes prédécesseurs). Alors, qui suis-je ?

Me voir sourire est aussi rare qu’une éclipse solaire. Toujours capable de recadrer les gens avec mes paroles piquantes, on me surnomme parfois « Tracassin ». Mon dictionnaire d’expression aussi vieilles que le monde ne me quitte jamais (effectivement, on ne pousse pas mémé dans les orties). Lorsque j’ai une faim de loup, je saurai capable de manger n’importe quoi, même un cake posé sur un bar (le dernier en date m’a rendu un peu « spécial »). Jamais dans l’abus mais toujours dans la simplicité, j’arrive pourtant toujours à me faire remarquer. Alors, qui suis-je ?

Affiliée à la philo depuis deux ans, j’ai désormais le projet de créer l’ordre des premières dames. Vivant souvent dans l’eau, j’arrive à avoir les pieds sur terre quand il le faut. Je ne gère pas toujours ma consommation d’alcool (la bière je supporte mais la vodka Red bull, plus jamais). Souvent à la recherche de quelque chose à fumer, je ne me souviens pas toujours de mes soirées. Avec mon humour à deux balles, je suis assez bon public et je vous ferai toujours bien rire. Alors, qui-suis-je ?

Le post que j’occupe me plait plus qu’il n’y parait. J’aime observer les gens et les prendre en flagrant délit de pure simplicité. Préférant être derrière un appareil photo plutôt que devant, je saurai prendre les clichés qui vous mettrons le plus en valeur (vous avez les photos du comité de cercle ?) Même s’il arrive de me voir avec un petit verre dans le nez, je suis toujours capable d’assumer le travail qu’on me demande de faire. Amoureux de la vie et des aventures, Apollon fait entièrement partie de moi. Alors, qui suis-je ?

Avec mes joues rouges, on pourrait croire que je suis toujours ivre ou tout le temps gênée. Il n’en est rien. Je suis rouge, point. Tout le temps enjouée, pour ceux qui me connaissent bien, il m’arrive aussi de râler. Telle une enfant, je peux aussi me mettre à bouder dans mon coin. Petite de taille mais grande de cœur, j’aurai toujours mes bras ouverts pour ceux qui en ont besoin. Me croiser réellement ivre est assez rare mais croyez-le ou non, quand c’est le [42]


cas je suis inarrêtable. Alors, qui suisje ?

Je suis celle qui vient de vous pondre cet article. Je n’ai donné qu’une partie des descriptions de notre comité parce que j’attends que vous vous fassiez votre propre opinion. Timide et un peu dans mon coin, je préfère observer les gens qui s’amusent plutôt que de me mêler à la foule. Hypersensibilité et stresse sont deux des aspects qu’on remarque en premier chez moi pourtant une fois ces premières impressions laissées de côté, je peux être quelqu’un de très amical et très sympathique. Alors, qui suis-je ?

Réponse : Sorenza, Lauralyn, Na’omi, Marley, François, Diego, Steven, Matteo, Corentin, Alice, Fanny, Maud, Giuliano, Célia, Thomas, Maxime, Monika, Louise, Lula, Bubu, Romane, Orelio, Théo, Meghann, Laetitia. [43]


ACTUALITÉ ET DIVERTISSEMENTS Présentation des idoles Mon premier porte du lourd Mon second est son article Mon tout tourne autour de 5 grammes. Qui suis-je ?

À part la philo, qu’est-ce qui manque de cul ?

Mon premier en est un Mon second n’est pas en Anglais Mon dernier allume Mon tout est aussi discrète qu'efficace. Qui suis-je ? Qu’est-ce qui a 8 lettres, 3 jambes, et les 2 plus beaux yeux ?

J'SUIS QUI ??

C’est qui le train du bonheur en Philo ?

Mon premier est comme le filleul présidentiel Beaucoup viennent de mon second Mon dernier est souvent couvert de bière Mon tout nous a accueilli très bruyamment. Qui suis-je ?

« Pas de sexe pour moi en philo ». Qui suis-je ?

J’ai un lapin et j’en suis honteuse (shame). Qui suis-je ?

1m80 d’écus !

Je suis un pavé qui n’est pas repeint. Qui suis-je ?

Je suis un bébé, et pourtant je shark comme un grand. Qui suis-je ?

[44]


ACTUALITÉ ET DIVERTISSEMENTS Mais dit moi qui je suis ?!

Mon premier est le repère des beaufs Mon second s’est appelé Jeremy Mon dernier peut t’être utile après la bleusaille Mon tout prend toujours soin de nous. Qui suis-je ?

Qui est François ?

J’ai beau être neutre, je sais régler des comptes. Qui suis-je ?

Quel est le point commun entre un nain et un bus ? Quand tu les pousses ça roule

Je vomis plus que je ne bois. Qui suis-je ?

Ma vie c’est d’la marde. Qui suis-je ?

Je ne suis jamais rageux, et le meilleur des parrains. Qui suis-je ?

Je n’aime personne à part moi. Qui suis-je ?

J’apparais quand tout pourri, en me prenant pour un champion. Qui suis-je ?

En bonus : quel est le point commun entre la penne et la calotte ?

Bonus de l’éditrice : Sachez à qui vous avez à faire les bleus. (Grue) (du) -pudu - (mot) (not) (on) – carlotta- guillemet - cuisteau – (con) (tess) (face) - chtem biloute – wyoming – flaps – parpaing – bb francino – m’eddy – (u) (taupe) (psy) -weenie – ptit suisse – / - azerty – bruxeille – wallisticot – gnou – champignon – L’assistant [45]


[46]


ACTUALITÉ ET DIVERTISSEMENTS Chronique cinématographique Atypical série de Robia Rashid

Atypical est une série présente sur Netflix depuis août 2017 et vient de sortir sa troisième saison. On peut y suivre l’histoire de Sam Gardner, un garçon de 18 ans en pleine quête d’indépendance. Autour de ce héro principal, on retrouve quelques histoires secondaires sur sa famille et ses amis. C’est à ce moment que vous vous demandez en quoi la série est intéressante ? C’est une énième série pour ado me direz-vous, où la seule trame est de savoir si « Sam va-t-il pécho au bal de fin d’année ?». Et bien là où ça devient pertinent, c’est que Sam est autiste. Si le sujet a déjà été traité au cinéma (Forest Gump ou encore Rain Man), il est en revanche plus rare de voir le petit écran se mêler de ce genre de sujet délicat. Heureusement, Atypical, série crée par Robia Rashid (scénariste de « How I Met Your Mother »), dédramatise totalement le sujet en employant un ton juste, léger et subtil. Nous ne nous apitoyons pas sur le sort de Sam, au contraire on rigole avec lui de sa façon de voir les choses. Comme il a été dit précédemment, Sam est en quête d’indépendance, et cela passe par l’envie d’avoir une copine. Or ce personnage, d’une innocence touchante, est en perpétuel apprentissage social. Autant dire qu’approcher une fille reste laborieux. Qui plus est, il demande conseil à son meilleur ami Zahid, peutêtre pas le meilleur choix pour ce genre de démarche (vous comprendrez mieux en regardant la série !).

Au travers de ses petites manies, de ses répliques directes et de son amour pour les pingouins, nous arrivons à comprendre une facette de cette psychopathologie clinique tout en restant dans le cadre de la comédie.

Bref, cette série modeste (elle n’égale certes pas les séries à gros budget comme GOT) peut en surprendre plus d’un. Que ce soit par l’histoire principale ou par les personnages secondaires tout aussi drôles et touchants, c’est la comédie parfaite pour une petite pause étude !

Les + : de petits épisodes de 30 minutes, une histoire pas trop compliquée à suivre, un humour décalé, un sujet intéressant à suivre

Les – : bien que le sujet principal soit intéressant et bien mené, la série retombe malgré tout dans certains clichés de série d’ado (la trame du « oui ou non va-t-il pécho au bal » est encore une fois présente...)


ACTUALITÉ ET DIVERTISSEMENTS Nouvelles par Mickael Jie La Maître

La Maître apparaît quand l'élève est prêt. Jao, en déposant ma plume sur cette feuille, je pose ton existence au monde. Devant sa toile, sur son haut tabouret, elle était là, le visage caché par ses longs cheveux noirs, lisses et brillants, dans cet atelier au parquet verni sur lequel reflétaient quelques rayons de soleil, les fenêtres tamisées comme les parois d'une bulle, d'un lieu secret et intime où seule la lumière pure était bienvenue. Tu n'as pas changé pensais-je. Au fond, toi non plus, répliqua-t’elle avant que j'eu le temps de dire quelque chose. Je vis à ce moment-là un oiseau sortir d'une de ces peintures où la flore prenait place librement pour voler vers une autre dans laquelle une petite chouette blanche dormait sous la lune. Comprenant mon interrogation admirative devant la Création et sans interrompre son dessin, elle dit : En voulant aller plus haut que les épaules des géants sur lesquels je m'appuyais, j'ai pris peur devant le chemin et j'ai couru. En vérité, je fuyais vers l'avant. Je me suis enfoncé dans cette marée noire jusqu'á perdre pied et sans voir l'énorme vague sombre sur le point de me briser. Se tournant enfin vers moi, je vis son regard bleu comme la mer qui ouvre l'horizon et clair comme l'eau cristalline qui ne peut rien cacher. Et elle continua : Si pour toi être meilleur que ceux qui t'ont précédé est le but ultime de la Création, je vois mal comment y parvenir, car l'Homme qui vit pour le résultat laissera bien des zones d'ombre sur son chemin et fera du hasard son guide. Celui qui regarde quel sol foulent ses pieds comprendra mieux et adaptera son action et sa réflexion dans la continuité du seul instant qu’il n’ait jamais vécu, celui qui n'est plus et ne sera jamais : L'éternel présent. Car l'être qui éclaire ce moment, éclaire l'entièreté du chemin. La vague sombre ne le surprendra plus et son regard sur le monde deviendra le phare qui guidera les naufragés. Je ne vis point la nuit qui était tombée. La Maître qui s'était levée venait d'allumer une bougie et m'invita à m'asseoir à la table où celle-ci était posée, face à face. Et lorsque l'obscurité se fit totale, je vis à travers cette flamme la lueur du phare qui m'éclairait sur la vaste profondeur du bleu de ses yeux. [48]


ACUTALITÉ ET DIVERTISSEMENTS Feu et lumière

Sous un ciel gris, presque noir, Micka avançait. Les arbres morts lui ouvraient le chemin vers la colline, et le vent, comme pour le retenir tirait sur son reste de cape devenue rouge sang. Dans le chaos, ce symbole l’encourageait à continuer.

embrasa la moitié salie, purifiant jusqu’à son cœur. Un râle horrible surgît depuis ses entrailles et son genoux tomba, sa main l’appuya, s’agrippant à la terre morte, son regard s’assombrit. Après un soupir de fumée sa face blessée s’effrita sur du vide.

Arrivé en haut, la dernière bataille attendait déjà : Ses longs cheveux ténébreux et affolés voilaient le regard d’un ciel disparu. Sa peau était cendrée et sa tenue noire comme l’ombre, sectionnée de la ceinture au genou. Le mouvement privilégié de même par ses rangers. Une cape plus noble et de côté cachait son flanc droit.

Jao, de haut : “Après tout ce temps, tu restes encore étranger à toi-même. Fuyant le feu qui te ronge un peu plus chaque jour. Mais sais-tu qu’une grande force cache toujours une grande faiblesse ? Quand tu comprendras, tu seras disciple de la flamme. Tes peines deviendront des blessures de guerre et tes joies le flambeau.”

L’observant silencieusement, le tonnerre grondait et la tempête hurlait. Micka, déstabilisé de cette froide profondeur se reprit rapidement et au pas de course, engagea le combat.

Soudain, une fantastique lumière jaillit du néant de sa blessure, repoussant l’ombre d’un souffle puissant. Son rayonnement était écrasant et l’œil fou étincelait.

Un nuage passa dans le regard de Jao et elle n’essaya même pas d’esquiver. Mais au contact du premier coup, le challenger ne rencontra qu’un tas de peinture sombre lui éclaboussant le flanc droit, de la taille au visage. Et avant qu’il ne comprenne, une voix derrière lui :

Il se releva. ...... Transperçant les nuages, Jao rouvrit les yeux sur une étendue immaculée de terres flottantes qui s’offrait à elle. Le royaume du soleil calme et bienveillant l’accueillait.

“Est-ce toi, moi ?”

Et se retournant brusquement, une main douce et glacée déjà sur son visage [49]


ACTUALITÉ ET DIVERTISSEMENTS

Face à l’astre divin, elle oublia l’univers et ses lois. Elle n’avait jamais rien vécu que cet instant. Sa vue s’illuminait. Micka arriva à sa hauteur. Encore dans ce moment de flottement elle lui tendit les bras, souriant tendrement le regard humide de reconnaissance. Mais dans le feu de l’action, il ne voyait qu’affrontement et d’un coup de pied la renvoya ici-bas.

Se fracassant contre le sol, le souffle coupé par la violence du choc, le temps reprit brutalement sa dimension, elle rebondit et un éclair frappa à ses pieds, avec à sa tête le disciple qui se préparait à frapper aussi loin que sa lumière portait : “Voici donc la quintessence du feu, son éclat.”

Et à l’impact, le coup de poing transperça le mur du son, libérant une onde de choc en halo qui fit fuir comme des oiseaux affolés les dernières feuilles mortes de leurs arbres. Propulsée au loin, un rocher lui arracha le bras, son genoux se disloqua contre de lourdes branches, sa peau s’arracha contre le sol et elle termina violemment sa course avec le bas de son dos contre un tronc qui vibra. Elle ne sentait plus ses jambes.

Jao voyait enfin la lumière au bout du tunnel, et celle-ci s’avançait. ....... Mais on ne gagne jamais contre soimême. Car cela implique aussi de perdre, et alors qu’on pense être enfin libéré, une lame cachée dans l’ombre nous tranche la gorge. Micka, paniqué, serrant l’entaille d’où le quittait sa vitalité voulu fuir mais ne put faire que quelques pas avant de tomber à genoux. Il leva une dernière fois la tête vers le ciel noir… avant de s’écrouler, vaincu. Jao avait rampé vers lui en laissant une large trainée de sang. Une fois à ses côtés, elle l’enlaça et posant sa tête sur son buste, le silence acheva de la briser. Son cœur s’était arrêté.

“Ne me laisse plus…”

Et du fond des abysses, leur histoire prit fin.


ACTUALITÉ ET DIVERTISSEMENTS

Jeux Retrouve ta pinte !

u u

Sudokus Moyen

Difficile


THÉ MIRACLE POUR EXCTINCTION DE VOIX DIFFICILE

Toi aussi tu as perdu ta voix à force de crier sur les petits bleus, d’hurler le chant de philo ou simplement parce que tu as abusé avec les perfect depuis le début de l’année? Tu en as marre d’avoir la voix fluette (lol) d’un camionneur beauf et tu espères retrouver ton grain naturel ? Ou tu veux juste te réchauffer après ce 20 novembre frigorifiant ? J’ai la solution ! Testée et approuvée, elle se transmet en philo depuis maintenant quelques temps, et on ne doute plus de son efficacité ! Voici la (parmi de nombreuses variantes) fameuse recette du grog, boisson chaude qui est le remède contre le mal de gorge, les rhumes et toutes autres petites maladies hivernales.

Recette Dans de l’eau chaude (évitez qu’elle soit bouillante, juste frissonnante pour garder le plus de vitamines possible), mélangez le jus d’un demi-citron, deux grosses cuillères à café de miel (remède naturel qui apaise les maux de gorge, détruit les microbes et calme la toux), y faire infuser un grosse cuillère à soupe de thym (antiseptique, anti-infectieux et antibactérien) ainsi que quelques morceaux de gingembre (antibactérien et anti-inflammatoire puissant). Enfin, ajoutez deux ou trois cuillères à café de rhum. Selon votre goût, vous pouvez aussi y ajouter des clous de girofle et/ou de la cannelle.

Pour les plus téméraires d’entre vous, faites d’abord porter à ébullition de l’eau avec une gousse d’ail coupée en lamelles. À servir bien chaud, évidemment ! Lauralyn alias Numérobis

[52] Lauralyn, Vice-présidente interne et déléguée voix cassée professionnelle.


ACTUALITÉ ET DIVERTISSEMENTS QUIZZ : Quel méchant.e de Disney es-tu ?

1.

Quel pouvoir rêves-tu d’avoir ?

a.

Pouvoir contrôler les esprits

b.

Être rapide comme l’éclair

c.

Pouvoir respirer sous l’eau

d.

Pouvoir lire dans les pensées

4. Qu’est-ce qui a le plus de valeur à tes yeux ?

e. Je ne veux pas de pouvoir… juste une armée personnelle.

a.

Le respect

b.

Le pouvoir

c.

La célébrité

d.

La fortune

e.

La liberté

5.

Comment devrait être un.e méchant.e ?

2.

En grandissant, tu étais…

a.

Enorme et terrifiant.e

a.

Plus sage que les autres de ton âge

b.

Bruyant.e et féroce

b.

Totalement normal.e

c.

Grand.e et sournois.e

c.

Mis.e à l’écart par les autres

d.

Intimidant.e mais drôle

e.

Rusé.e, malin.e et élégant.e

d. Traité.e de façon injuste la plupart du temps e.

6. Qu’est-ce qui te dérange le plus chez les autres ?

Traité.e comme un.e prince.sse

3. Est-ce que tu contrôles bien tes émotions ?

a. Quand ils se mettent en travers de ton chemin

a.

Quelles émotions ?

b.

J’ai du mal à gérer ma colère

b. Quand la vie semble si facile pour eux/elles

c.

J’ai mes bons et mauvais moments

c. Quand ils ont une chose que tu voudrais 7.

Comment sont tes ami.e.s ?

a. Ils me suffisent tant que j’en ai pas trouvé des plus cools b. C’est la meilleure bande de potes que je peux rêver avoir c. Je n’ai pas d’ami.e.s ou je ne les appelle que lorsque j’ai besoin de quelque chose

[53]


Valeur des réponses Réponse A

Réponse B

Réponse C

Réponse D

Réponse E

Question 1

4

3

2

1

5

Question 2

1

3

2

4

5

Question 3

1

5

3

Question 4

1

4

5

2

3

Question 5

2

4

1

3

5

Question 6

3

1

5

Question 7

5

3

1

Résultats De 7 à 12 points : Tu es Jafar !

t’enflammer, mais quand personne ne te provoque, tu es plutôt du genre à mettre le feu à la baraque et à réchauffer les cœurs avec ton sourire d’enfer. Tu as tendance à te fixer des objectifs aussi hauts que le Mont Olympe.

Tu es la personne la plus intelligente du groupe, même si tu es le/la seul.e à le savoir. Tou.te.s les autres veulent que tu sois de leur côté, pas seulement parce que tu donnes de bons conseils mais aussi parce que tu as de l’ambition. Certes tu ne souris pas beaucoup, mais ton visage s’éclaircira comme le ciel dans le désert lorsque tu recevras un peu plus de respect… et le pouvoir qui va avec.

De 25 à 30 points : Tu es Maléfique ! Tu as une personnalité magique, même si tu utilises parfois cette magie de façon légèrement douteuse. Après tout, personne n’est parfait, bien que ton délicieux sens de la singularité l’est ! Que tu y sois invité.e ou non, n’importe quelle fête serait chanceuse de t’avoir dans toute ta splendeur.

De 13 à 18 points : Tu es Ursula ! Tu as de la voix et tu sais comment t’en servir. C’est vrai que tes sombres qualités peuvent remonter à la surface lorsqu’il y a une occasion à saisir, mais tu ne voudrais être personne d’autre que toi-même… même s’il t’arrive de changer ton apparence et ton comportement de temps à autre pour obtenir ce que tu veux.

Au-delà de 30 points : Tu es Cruella ! Qui a besoin du « meilleur ami de l’homme » quand on peut avoir tout l’amour inconditionnel dont on a besoin de soi-même ? Comment ne pas aimer quelqu’un avec ton style, ton allure et ta flagrante perception de soi ? Tu es unique en ton genre, les autres te remarquent à 101 kilomètres ;)

De 19 à 24 points : Tu es Hadès ! Tu aimes socialiser, bavarder et conclure des marchés. C’est vrai, tu as tendance à

Trouvé et traduit par Meghann Eysermans alias Utopsy

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[55]


[56]


[57]


[58]

Vos humbles rédactrices Ras-le-bol (Maud Llanno-Lopez) et Wonderbra (Na’omi Krawczyk) vous souhaitent une bonne Saint-V et un blocus fructueux !


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