# ambient
©PIETER KERS
# dream
SKY H1
# space
C
’est en 2014 que la jeune femme commence à chipoter des logiciels musicaux sur son ordinateur, « plutôt comme un défi, histoire de voir combien de temps ça me prendrait d’apprendre à produire de la musique ». De son propre aveu, elle ne s’en sentait pas forcément capable et ce n’est qu’après avoir reçu beaucoup d’encouragements en réponse à des morceaux postés online que l’ambition a été considérablement revue à la hausse. Les choses s’enchaînent alors à une vitesse dingue : sorties sur des labels internationaux, premier EP fort remarqué, collaborations diverses, prestations live et DJ souvent loin de Bruxelles… SKY H1 devient une figure d’un certain renouveau “ambient”, même si sa musique dépasse les recettes et les formules. « Je pense que le souvenir qui définit au mieux mes goûts
Larsen
TEXTE : NICOLAS ALSTEEN
En quelques notes de piano et de multiples ressources synthétiques, le compositeur namurois défie les lois de la gravité sur un disque spacieux et éthéré à souhait.
O
riginaire d’un petit village planté aux abords de l’Abbaye de Maredsous, le compositeur Augustin Fievet s’est initié à la musique pour tromper l’ennui. « Dans ma campagne, il n’y et que j’estime toujours très avait strictement rien de cool important, c’est avoir vu Roni à faire, explique-t-il. Alors, Size et Reprezent (avec DJ Die je me suis mis à la basse. Le et Leonie Laws) à la télévision. problème, c’est qu’il n’y avait Leur musique ne ressemblait à personne avec qui jouer… » Le rien de ce que j’avais déjà enjeune homme s’invente alors tendu et sonnait vraiment super de la compagnie au contact futuriste. J’ai ensuite commencé d’un ordi. « J’utilisais un logiciel pour créer des sons avec à écouter de la drum & bass et lesquels interagir. J’étais nuit c’est quelque chose qui définit et jour devant mon écran. » toujours beaucoup mes goûts Pour sauver sa vue et changer actuels. » Un esprit plus qu’une un peu de vie, l’artiste s’évade formule, la musique de SKY H1 ensuite derrière un piano. Au sonorisant autant les dancefloors que les galeries d’art. En- même moment, il découvre le travail de Superpoze, pianiste fin, pas trop cette année : « Le et producteur français aperçu Covid a fait que j’ai passé plus aux côtés de Nekfeu ou Lomede temps en studio et collaboré pal. « C’est la première fois avec plein de gens. Ça a donné que j’entendais des compos beaucoup de nouvelles idées. Là, les performances devraient électroniques traversées par reprendre et je travaille sur deux autant d’émotions. » Secoué collaborations visuelles avec les par cette révélation, le Belge artistes Margarita Maximova et envisage lui aussi d’émettre quelques signaux analogiques Mika Oki. En novembre, je sors à l’aide d’un synthétiseur aussi un album, ainsi qu’une modulaire. bande originale de film. »
Septembre, octobre 2021
© JEREMY ADONIS
Augustin Fievet
TEXTE : SERGE COOSEMANS
Productrice et performeuse, la Bruxelloise a beau se dire influencée par le rap français, la drum & bass, la bande originale de Twin Peaks et la musique classique jouée par son grand-père, on ne trouve plus aucune trace évidente de ces influences dans son travail. Autant dire qu’elles ont été fort bien digérées dans cet ambient (au sens large) personnel et mélodique, parfois pop, parfois expérimental, toujours très moderne.
# ambient·néo-classique
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Toutes les explorations instrumentales d’Augustin Fievet façonnent aujourd’hui les contours de Lens Flare for the Dead Astronaut, un disque aux vertus cosmiques et apaisantes. Quelque part entre la musique ambient et une esthétique néo-classique, le compositeur suspend le temps via des mélopées délicieusement éthérées. Chez lui, il y a beaucoup d’amour pour Debussy, Chopin ou Erik Satie, mais aussi des liens évidents avec des œuvres signées Max Richter, Hauschka ou Nico Muhly. « Avant l’enregistrement, je me suis immergé dans le scénario d’Ad Astra, révèle le multi-instrumentiste. C’est un super film de science-fiction avec Brad Pitt dans le rôle principal. L’action se déroule dans l’espace : un décor qui cadre bien avec mon univers musical, mais aussi avec ma personnalité un peu… lunaire. » La tête dans les étoiles, les pieds sur terre, l’artiste explore des galaxies hybrides et ultra-contemplatives. À savourer les yeux fermés, l’esprit en apesanteur. Effets garantis.
# rencontres