s e n r u t c No
VEM B R E O N 8 2 LES 27 &
P.
Édito Florence Teste, rédactrice en chef
Bonjour à toutes et à tous,
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CINÉMA
QU’EST-CE QU’ON A FAIT AU BON DIEU ?
Je voudrais tout d’abord remercier tous ceux et celles qui ont signé la pétition que nous avons déposée sur le site www.change.org : nous souhaitons alerter les pouvoirs publics sur la situation difficile des initiatives, comme celle de LCFF, qui visent à promouvoir la langue française. Et nous espérons que ceux qui ne l’ont pas encore signée le feront très bientôt, afin que nous puissions remettre le document le plus rapidement possible au Président Hollande.
P.
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MUSIQUE Le numéro de LCFF de décembre vous emmène visiter GEORGES BRASSENS Clermont-Ferrand. Vous y découvrirez un grand personnage originaire de la ville, le mathématicien et philosophe Blaise Pascal,... trois fromages typiques de P. 10 la région. Vous trouverez également dans ce numéro vos rubriques habituelles : cinéma (Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu), art (Hokusai), histoire (Jeanne d’Arc), musique (dernier volet de la série Brassens), société (le Téléthon). L’imagier vous rappellera qu’en décembre, c’est aussi Noël ! Nous avons aussi eu la chance de rencontrer Christophe Michalak, le chef-pâtissier et présentateur d’émissions culinaires à la télévision ; ARTS il a répondu à nos questions sur son mythique lieu de travail, l’hôtel Plaza-Athénée à Paris. Les différences fondamentales entre les pays francophones et anglophones, ainsi que le périple marin de deux jeunes femmes alimentent nos rubriques Afriques et Amériques. Enfin, nous faisons un point sur l’orthographe du français, celle d’avant autant que celle d’après la loi de 1990.
HOKUSAI
Je vous rappelle également que vous pouvez vous aussi participer à la rédaction de votre magazine : nous sommes toujours très curieux de lire vos textes et ravis de les publier dans notre rubrique «Correspondants». Si vous êtes un apprenant, écrivez un texte sur le sujet de votre choix et envoyez-le-nous. Si vous êtes un enseignant, proposez à vos élèves comme activité de groupe la rédaction d’un article ; ce projet fera naître une belle dynamique dans votre classe. Bonne lecture !
LITTÉRATURE FRANCOPHONE
SHAFIQUE KESHAVJEE
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20 P. 23 P. 25 P. 26
HISTOIRE
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JEANNE D’ARC ENVIRONNEMENT
HISTOIRE D’EAU SOCIÉTÉ
TÉLÉTHON AMÉRIQUES
DU CAP HORN À ... AFRIQUES
PAYS FRANCOPHONES VS ANGLOPHONES PÉDAGOGIE
GUIDE DE COMMUNICATION AUTEUR
BLAISE PASCAL ORTHOGRAPHE
LA RÉFORME DE ... COIN DES PROFS
AU CINÉMA ! MÉDIAS - RFI
P.
28
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30
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34
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36
P.
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LA POULE AUX ... PRODUIT RÉGIONAL
FROMAGES D’AUVERGNE
JEUX
ENTRETIEN AVEC
CHRISTOPHE MICHALAK P.
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RENDEZ-VOUS À
CLERMONT FERRAND P.
32
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49 P. 50
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IMAGIER
NOËL P.
LES
ARTICLES SONT ADAPTÉS
À DES NIVEAUX
B1
À
C2. LA
DIFFICULTÉ DE L’ARTICLE EST
REPRÉSENTÉE PAR LE PICTOGRAMME EN FORME DE LIVRE EN HAUT DE LA PAGE.
LES ARTICLES QUI COMPORTENT CE PICTOGRAMME EXISTENT EN VERSION AUDIO
RECETTE
LA BÛCHE DE NOËL
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Cinéma
Comme au par Mélanie Hernandez
Le rire a le pouvoir de dédramatiser les situations les plus tendues. Molière utilisait la comédie au théâtre pour divertir les gens et en même temps les inciter à réfléchir sur leur condition ou leurs comportements. Ce mécanisme s’applique également au cinéma et cette année 2014 a vu un film français rencontrer un immense succès à la fois public et critique, même s’il y a toujours des détracteurs. Je vous propose un retour sur la comédie à succès de l’année.
Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ?
Lourde responsabilité pour la jeune femme qui subit également la pression de ses sœurs qui comptent sur elle pour ne pas décevoir les parents, une fois de plus. Ils ne s’en remettraient pas. Cela tombe bien, son amoureux est catholique…. mais il reste un souci : il est noir ! Vous l’aurez compris, ce couple de parents plein de principes2 ne comprend pas bien le choix de leurs filles qui ont grandi dans une France multiculturelle mais n’ont pas hérité de toutes leurs idées. Nous allons alors assister à un concours du gendre3 parfait ! Le Chinois, le juif et le musulman n’ont jamais été complices, ils se tolèrent tout juste. Mais face à l’arrivée d’un nouveau beau-frère et à la demande de leurs épouses, ils vont faire des efforts pour se supporter et plaire à beau-papa !
© Arnaud-Borrel
Philippe de Chauveron, France, (2014)
L’action se déroule au sein d’une famille bourgeoise et catholique. Les trois sœurs aînées, pour le plus grand malheur des parents, ont épousé un musulman, un juif et un Chinois. Fervents1 pratiquants de leur religion, les parents mettent alors tous leurs espoirs sur la petite dernière, pour qu’elle se marie avec un bon chrétien.
© Arnaud-Borrel
cinéma
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lcff - Cinéma
© Arnaud-Borrel
Tous les clichés4 culturels, tous les stéréotypes5 communautaires, tous les préconçus racistes sont mis à jour, exploités et dynamités. Et c’est précisément ce qui fonctionne dans cette comédie. Elle ne fait pas dans la légèreté. Elle ose, elle montre et nous n’avons plus qu’à rire du ridicule de ces fameux clichés. De plus, la richesse des dialogues et le dynamisme du jeu des acteurs donnent un rythme qui ne retombe jamais.
Les critiques
La stratégie
Globalement, le film a été apprécié des critiques. Le message passé amène un point de vue positif dans l’environnement plutôt pessimiste6 du moment. Les Français apprécient cette image sympathique d’eux-mêmes que le film renvoie. C’est une façon d’expliquer le phénomène, et on peut vraiment parler de phénomène car le film est entré dans le Top 10 des records d’entrées pour un film français sur le territoire. L’exception culturelle française ne signifie pas que l’on doit s’ennuyer au cinéma, on a aussi envie de s’y amuser ! Un ingrédient du succès réside sans doute dans l’écriture qui fait cohabiter deux générations d’humour. Un humour très années 80, symbolisé par les parents, et un humour plus actuel avec les enfants. Les échangent sont énergiques et extrêmement drôles, on pourrait les retrouver dans les sketches de nos meilleurs humoristes. Les détracteurs7, moins nombreux, trouvent ce film démagogique8, estimant que les réalisateurs ont surfé sur le thème actuellement à la mode de l’identité française. Ils n’acceptent pas la banalisation9 des propos racistes, mais ils oublient que ces propos sont tenus dans un contexte humoristique. Le public n’est pas idiot, il comprend parfaitement qu’il s’agit de second degré. Je peux cependant comprendre que l’on n’aime pas ce film à cause de la lourdeur des clichés, que l’on n’apprécie pas ce dessin grossier de la société française actuelle.
Le film n’a pas été montré à la presse avant sa sortie en salle. Il a d’ailleurs été testé longtemps avant, et ajusté10 en fonction des réactions du public-test. Les réalisateurs savaient que le sujet était explosif, ils ont pris des précautions pour éviter le lynchage11 médiatique. Cela a parfaitement fonctionné car, de cette façon, le public a pu se faire une opinion par lui-même, n’étant pas découragé à l’avance par des commentaires négatifs. Le scénario a été acheté dans de nombreux pays. On verra sans doute des adaptations dans peu de temps. Mais ce ne sera certainement pas le cas aux ÉtatsUnis qui le considèrent comme raciste. Nos passés sont très différents, il est normal que nous jugions différemment des sujets sensibles comme le racisme, l’intégration des cultures étrangères ou les rapports entre différentes communautés.
Lexique
1. fervents (adj. m.p.) : actifs 2. principes (n. m.p.) : idées arrêtées, lignes de conduite 3. gendre (n. m.s.) : mari de la fille 4. clichés (n. m.p.) : images représentatives 5. stéréotypes (n. m.p.) : traits principaux 6. pessimiste (adj. m.s.) : qui voit lʼavenir en noir 7. détracteurs (n. m.p.) : ceux qui nʼaiment pas 8. démagogique (adj. m.s.) : qui dit des choses uniquement pour plaire 9. banalisation (n. f.s.) : action de rendre normal, habituel 10. ajusté (adj. m.s.) : corrigé 11. lynchage (n. m.s.) : critique très négative, destruction
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OBJETS MÉTIERS D’ART CONTEMPORAINS
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L AU R A B E RT H I E R
| Crédits : Atelier du Douire, Vlum, Les Guimards, Anouchka Potdevin
SALON
CORUM DE MONTPELLIER DU 05 AU 07 DÉCEMBRE www.salon-obart.com
Lexique
Musique
1. se frotte à (expression) : entre en contact avec 2. registre (n. m.s.) : catégorie 3. maloya (n. m.s.) : style de lʼîle de la Réunion 4. tubes (n. m.p.) : chansons qui ont un très grand succès 5. buzz (n. m.s.) : un grand bruit médiatique
L’immortel
Georges Brassens (
suite et fin)
par Alexis Caucigh
L’œuvre de Georges Brassens est immense. Il a
enregistré quatorze albums entre 1952 et 1976. Ses chansons ont incontestablement marqué le paysage musical français et pas seulement de son vivant. Son œuvre traverse le temps et se frotte1, encore de nos jours, à tous les styles. Maxime Le Forestier, célèbre chanteur français, a clairement été influencé par l’œuvre du poète moustachu. Il joue en première partie de Georges Brassens en 1972, à Bobino. Plus tard en 1979, il lui rend hommage en chantant ses chansons lors de ses tournées et en reprenant la totalité de son œuvre en cinq albums. On peut également citer les artistes Renaud, Pierre Perret, Pierre Louki (contemporain et ami de Georges Brassens) qui ont repris au moins une chanson. Parmi les groupes qui ont interprété à leur façon l’œuvre de Brassens, on trouve Sinsemillia avec La mauvaise réputation, dans un genre plutôt rockreggae. Dans un registre2 plus ensoleillé, je vous recommande d’écouter l’artiste martiniquais Sam Alpha, qui reprend Brassens en créole. Les chansons prennent alors une couleur plus chaleureuse.
Citons également le Réunionnais Danyel Waro dont l’engagement politique et moral est proche de celui de Brassens. Il a également repris La mauvaise réputation mais en version maloya3, donc chanté en réunionnais. Dans un genre plus fou, en 2007 un projet musical naît sous le nom de la Pompe moderne. L’objectif est de reprendre des tubes4 de toutes les époques et de les interpréter à la manière de Brassens. Après avoir fait un buzz5, ce collectif de musiciens a fait quelques concerts et des émissions de télévision jusqu’en 2011. Aujourd’hui, les festivals consacrés à l’œuvre de Georges Brassens ne manquent pas : à Basdorf en Allemagne, à Coudoux, à Pirey, à Vaison la Romaine, à Sète avec le fameux Quand je pense à Fernande…, là aussi vous avez le choix ! Le site www.lesamisdegeorges.com vous donnera un maximum d’informations. Pour conclure cette série, il est maintenant évident que malgré sa disparition, Georges Brassens est un artiste encore très actuel. 9
lcff - Musique
Lexique
Hokusai à Paris (1760-1849)
© Juanedc
Arts
1. estampe (n. f.s.) : dessin 2. précurseur (n. m.s.) : celui qui est à lʼorigine 3. étagement (n. m.s.) : mise en plusieurs étages 4. proportions (n. f.p.) : dimensions 5. fusionnelle (adj. f.s.) : en symbiose, qui unit profondément 6. humblement (adv.) : avec humilité et simplicité
par Daphné Brottet
Peintre et graveur japonais, Katsushika Hokusai est originaire de l’actuelle Tokyo. Il est très connu dans le monde pour sa célèbre vague bleue, une estampe1 réalisée en 1830. Cette œuvre est la plus regardée parmi l’ensemble des vues de la série Trente-six vues du mont Fuji. Si cet artiste, précurseur2 des mangas, a été très productif, il est surtout celui qui a influencé toute la peinture des Impressionnistes et des Nabis en France et ailleurs dès le milieu du XIXe siècle.
L
’art moderne et l’art contemporain ne seraient pas ce qu’ils sont sans l’apport de nombreuses œuvres japonaises. La représentation japonaise est très différente de l’occidentale. L’agencement des éléments pour un paysage ne se réalise pas grâce aux lois de la perspective telles que nous les avons appliquées pendant des siècles en Europe. L’espace est composé suivant un étagement3 des éléments en vertical. Les formes sont entourées de noir. Les cadrages sont décalés. Les proportions4 ne sont pas retranscrites suivant la réalité mais selon le message que les artistes souhaitent faire passer.
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Par exemple, Hokusai redessine et recompose les éléments de la nature sur le papier. À son époque, le shintoïsme domine tout le Japon. Cette religion suppose une relation fusionnelle5 entre l’homme et la nature. L’individu n’étant qu’une partie de cette nature organisée et divine, il se déplace humblement6. Ainsi, La Grande Vague de Kanagawa est représentée comme le mont Fuji, c’est-à-dire comme
lcff - Arts
une masse énorme qui pourrait s’abattre sur les habitants. Elle est le symbole de la puissance de la nature. La vague est comme cette montagne : elle apporte la vie mais elle peut aussi être une menace. Les dessins de Hokusai témoignent d’une notion essentielle : la maîtrise. Toute la philosophie zen s’étend à travers les œuvres des artistes comme Hokusai. Ces nouveaux rapports de composition ont fortement intéressé Van Gogh, Gauguin, Monet, Cézanne, Manet ou Degas par exemple. Si vous avez bonne mémoire, nous avons déjà évoqué ces influences pour les Impressionnistes et les Nabis. La poésie des arts du Japon a conquis tous les artistes parisiens et au-delà. Je vous encourage à voir l’exposition consacrée à Hokusai jusqu’au 18 janvier 2015, au Grand Palais à Paris.
Portrait
Entretien avec
Christophe Michalak Christophe Michalak est un pâtissier français. Né dans l’Oise en 1973, il obtient son CAP à Angers. Suivront plusieurs années de dur labeur1 qui l’emmèneront aux quatre coins du monde : Londres, Bruxelles, Kobé, Nice, New-York et Paris. Depuis 2000, il est le chef pâtissier de l’Hôtel PlazaAthénée à Paris. Il a remporté la Coupe du monde de pâtisserie en 2005. Présentateur d’émissions télévisées culinaires2 depuis 2012, il anime son émission quotidienne sur France 2 depuis septembre 2013 : Dans la peau d’un chef.
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lcff - Portrait
© Ingrid Mareski
L’entretien LCFF : Sur le site internet www.christophemichalak. com, nous pouvons lire que vous êtes un créateur de pâtisserie démystifiée. Qu’est ce qu’un « créateur de pâtisserie démystifiée » ? CM : Démystifier la pâtisserie, c’est la rendre accessible à tous. Faire comprendre aux gens que la pâtisserie, ce n’est pas qu’une histoire de mesures, de températures… La pâtisserie est quelque chose de simple, ludique3, sans prise de tête. Le chef conseille un retour aux choses simples. Petit, il se souvient d’une publicité pour un gâteau à emporter. Un cow-boy à cheval essaie de manger un gâteau mais il n’y arrive pas. Cette image lui donne envie de créer une pâtisserie à emporter. Des gâteaux qui ne coulent pas, ne s’effritent pas et qui, pourtant, sont délicieux ! Au revoir donc, mille-feuilles, opéra4 et autres … !
LCFF : Quel dessert pour … - épater6 sa belle-mère ? CM : Le vacherin. Pour le préparer, il vous faut du sorbet d’abricot, du sorbet à la framboise, de la meringue7 et de la chantilly. - régaler les enfants ? CM : La tablette de chocolat avec tout ce que l’on peut trouver dans le frigo : étalez sur du papier sulfurisé des biscuits secs écrasés, des guimauves8, des fruits secs (noix, raisins…), tout ce que vous pouvez trouver dans votre cuisine. Faites fondre du chocolat noir, assaisonnez de fleur de sel et recouvrez votre feuille de papier. Laissez reposer au frais pendant quelques heures. Amusant à réaliser et délicieux ! - séduire ? CM : Le dessert préféré de ma femme, le bannofee : 1/3 de bananes coupées en lamelles + 1/3 de caramel chaud + 1/3 de crème chantilly et quelques sablés9 bretons émiettés10 sur le dessus. Un trio gourmand !
LCFF : Vous avez beaucoup voyagé, quel pays vous a le plus inspiré ? Pourquoi avez-vous posé vos valises à Paris ? CM : Le Japon est un pays qui m’a beaucoup marqué. Je pense que c’est le pays où la pâtisserie française est la mieux exécutée5, parfois même mieux qu’en France. J’ai voulu revenir en France car c’est important pour moi de revenir dans mon pays. La pâtisserie française est très riche. C’est la plus riche du monde, c’est même la seule. Chaque région française possède plusieurs spécialités ; alors que dans le monde, un pays a en général une ou deux spécialités pâtissières.
- un dessert de dernière minute ? CM : Mixez du fromage blanc avec du miel et des fruits congelés. Fouettez la crème et aromatisez avec ce que vous avez dans votre épicerie : fleur d’oranger, vanille, etc. Servez de la crème glacée funky avec cette crème fouettée et de la meringue écrasée sur le dessus.
- Noël ? CM : Achetez un quatre-quart dans le commerce. Enlevez le dessus et videz-le. Prenez des boules de glace de parfums différents et mettez-les à l’intérieur du cake vidé. Laissez prendre11 au réfrigérateur. Décorez et servez ! lcff - Portrait
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LCFF : Vous êtes chef pâtissier, auteur, animateur télé, vous avez ouvert votre école de cuisine, quels sont vos autres projets ? CM : D’abord, être papa ! Et continuer à découvrir de nouveaux talents et les mettre en lumière. Promouvoir une pâtisserie simplifiée et le retour aux produits frais de qualité. Pour cela, je participe, entre autres projets, à la carte du restaurant Boco : des restaurants qui mêlent la bonne cuisine et le bien être.
LCFF : Vous avez créé votre école en 2013, que souhaitez-vous transmettre à vos élèves ? CM : Leur expliquer que la pâtisserie peut se faire sans mesures, que c’est une histoire de goût. Les inviter à revisiter12 les classiques de la pâtisserie française. Les gens pensent que pour faire de bons gâteaux, il faut être précis et suivre une recette. Mais ce n’est pas toujours le cas. Dans la pâtisserie traditionnelle, il y a beaucoup d’éléments qui aujourd’hui me semblent inutiles. Dans ses pâtisseries, le chef enlève environ 30 % de sucre, il met moins de beurre et il a supprimé la gélatine13. Pourquoi ? Le sucre et le beurre servaient au départ à la conservation. Aujourd’hui, avec les outils que nous avons pour conserver les aliments, ils ne sont plus nécessaires dans la pâtisserie. De même, la gélatine qui a longtemps été utilisée pour donner de la tenue aux crèmes peut être supprimée en faveur de processus, d’astuces14 comme les changements de température.
COMPLETEZ
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Site http://www.christophemichalak.com/ lcff - Portrait
LCFF : Quel est votre dessert préféré ? CM : Le flan pâtissier : facile à manger et délicieux ! LCFF : Le produit que vous préférez travailler ? CM : Le chocolat car j’adore le manger !
Lexique
1. labeur (n. m.s.) : travail 2. culinaires (adj. f.p.) : de cuisine 3. ludique (adj. m.s.) : amusant 4. mille-feuilles, opéra : noms de gâteaux 5. exécutée (adj. f.s.) : faite, réalisée 6. épater (v.) : étonner 7. meringue (n. f.s.) : pâtisserie à base de blanc dʼoeuf et de sucre 8. guimauves (n. f.p.) : bonbons souples 9. sablés (n. m.p.) : petits biscuits 10. émiettés (adj. m.p.) : réduits en miettes, en très petits morceaux 11. prendre (v.) : solidifier 12. revisiter (v.) : reproduire dʼune façon différente 13. gélatine (n. f.s.) : produit alimentaire qui permet de solidifier un produit 14. astuces (n. f.p.) : « trucs », recettes
Très cher, je vous propose le parchemin et je me contenterai du reste...
Vous pouvez vous partager cette statue, ce bijou et ce parchemin.
Restez en dehors de ça !
QUOI ? Jamais de la vie !
Vous prenez toujours les statues...
Bon... vous prenez la statue, et moi le reste.
Et bien ? Que proposez-vous ? Je prends la statue ET le parchemin !
DEAL ?
DEAL !
Il a raison !
NEGOCIATION, Dialogue
[ DEAL ] Le jeu pour 2 ou 3 joueurs, à partir de 7 ans
www.editions-la-donzelle.com
Lexique
Littérature francophone
Shafique Keshavjee,
Le roi, le sage et le bouffon
1. joutes verbales : compétitions de phrases fortes 2. bouffon (n. m.s.) : personnage ridicule chargé de faire rire 3. athée (n. m.s.) : qui ne croit pas en dieu 4. érudit (adj. m.s.) : qui fait appel à des connaissances 5. ardus (adj. m.p.) : difficiles, compliqués 6. ça en vaut la peine : les efforts fournis sont récompensés
par Claire Billiet
L'histoire
Un jour, le Roi d’un pays lointain décide d’organiser les premiers grands jeux olympiques de la Vérité pour permettre à son peuple de se choisir une religion. Sur les conseils de son Sage, il invite des porte-parole du judaïsme, du christianisme, de l’islam, de l’hindouisme et du bouddhisme à débattre pendant une semaine de joutes verbales1. Chacun va pouvoir présenter ses croyances, parler de sa vision du monde et débattre avec le public. Son deuxième conseiller est un bouffon2 qui se moque des religieux et lui suggère d’inviter aussi un athée3, professeur de philosophie. C’est ainsi que débute un conte passionnant, auquel se mêle bientôt une enquête policière, lorsque de mystérieux individus décident de s’en prendre au concours. Les soupçons se portent alors sur certains invités.
« Astrologues, numérologues, nécromanciens, et devins en tout genre avaient prospéré. Comme leurs messages étaient toujours réconfortants - en effet, qui donc irait dépenser des sommes coquettes pour se faire bousculer ? - et n’impliquaient dès lors aucune transformation profonde de la vie, ils connaissaient un succès certain. »
L’auteur ne prend pas parti et replace les religions dans leur histoire jusqu’à nos jours. Il aborde sans complaisance des questions très actuelles, comme la place de la femme, l’organisation de la société ou les conflits religieux d’hier et d’aujourd’hui. Je ne vous dis pas qui sort vainqueur de ce tournoi ! C’est un texte assez érudit4 mais la langue n’est pas difficile. Si certains passages sont parfois ardus5, c’est plus à cause du maniement de concepts complexes que du niveau de langue. Alors accrochez-vous, ça en vaut la peine6 !
L’auteur
Shafique Keshavjee est originaire de l’Inde et a grandi au Kenya et en Suisse. Il a étudié les sciences sociales et politiques, la théologie et l’histoire des religions avant de devenir pasteur de l’Église réformée.
Bibliographie Dieu à l’usage de mes fils, Seuil, 2000 La princesse et le prophète. La mondialisation en roman, Seuil, 2004 La reine, le moine et le glouton, Seuil, 2014
lcff - Littérature
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Rendez-vous à
CLERMONT FERRAND
Rendez-vous à
une terre de caractère par Mélanie Hernandez
C
lassée parmi les Villes d’art et d’histoire, ClermontFerrand se situe dans le Massif central. Ses voisins, les volcans d’Auvergne, sommeillent1 paisiblement depuis des siècles, laissant planer sur la région un voile de mystère et la crainte d’un danger seulement endormi. Je vous invite à découvrir son histoire passionnante et sa géographie si particulière qui en font un territoire unique.
Un peu d’Histoire D’abord appelée Nemossos dans l’Antiquité, elle porta ensuite le nom de Augustonemetum à l’époque gallo-romaine. Au XIe siècle, c’est d’ici que le pape Urbain II lance la première croisade2 contre l’Islam, pour sauver les chrétiens d’orient et répandre « la Paix de Dieu ». Paix au nom de laquelle, paradoxalement, des milliers de personnes trouvèrent la mort.
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Clermont-Ferrand est en réalité l’association de deux cités : Clermont et Montferrand, très différentes l’une de l’autre. D’un côté, Clermont est une ville dirigée par les évêques avec une multitude d’établissements
lcff - Rendez-vous à
religieux (couvents, abbayes, églises…). À l’opposé, Montferrand qui a une vocation commerciale a été édifiée par des seigneurs et habitée par des nobles, des banquiers, des hommes de loi. L’unification est imposée en 1630 par le roi, puis confirmée en 1731. Mécontents, les riches quittent la ville, cédant la place3 aux agriculteurs. Ce côté de la ville perdra alors un peu de son charme au fil du temps, mais un programme de rénovation voté dans les années 1960 a finalement permis de remettre en valeur ses belles demeures4.
© Service de communication - Ville de Clermont-
Clermont-Ferrand
Côté shopping La référence en la matière, c’est la place de Jaude, au centre ville. Bordée de jolis monuments de différentes époques, elle constitue un axe stratégique intéressant pour réussir son shopping. Les gens se donnent rendez-vous au pied de la statue de Vercingétorix et partent faire les boutiques aux Galeries de Jaude ou dans les rues adjacentes7.
Et autour…
Une randonnée s’impose pour monter en haut du Puy de Dôme, à 1465m d’altitude. De là-haut, vous avez une vue magnifique sur l’ensemble des volcans de la chaine des puys. Les moins courageux prendront le petit train appelé « le panoramique des Dômes ». Ceux qui aiment les sciences se rendront à Vulcania, un grand parc de loisir éducatif sur le thème des volcans. C’est le plus grand et le plus moderne mais ce n’est pas le seul ; il existe d’autres sociétés qui proposent des visites guidées de sites volcaniques avec films explicatifs, musées et attractions pour les plus jeunes. Pour finir, ne repartez pas sans emporter un morceau de saint-nectaire. Cet excellent fromage est produit dans la région, nous vous en parlons plus loin dans la rubrique du « produit régional ». Vous ne pouvez pas non plus quitter la région si vous n’avez pas dégusté une truffade : c’est un plat à base de pommes de terre et de fromage, très riche pour affronter le froid de l’hiver, mais absolument délicieux !
Lexique © MAMJODH
Deux édifices religieux méritent votre attention : la cathédrale Notre Dame de l’Assomption construite en pierres de lave noires, avec ses vitraux5 et ses peintures murales exceptionnelles, et Notre Dame du Port classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. La maison du tourisme située place de la Victoire, propose une exposition intéressante sur l’art roman dans le Massif central. Je vous suggère de visiter l’Hotel Martial de Grandseigne, on peut y découvrir les goûts de la noblesse clermontoise du XVIIe siècle dans un appartement typique, extrêmement bien conservé. Attention, il n’est pas ouvert en permanence, il faut s’inscrire à l’Office du tourisme. Pour vous faire une idée de la ville, il est intéressant de savoir qu’elle compte 37 000 étudiants pour 140 000 habitants, c’est un bon indicateur du dynamisme urbain ! De plus, la Mission des relations internationales a développé un partenariat6 avec huit villes étrangères. Il y a donc régulièrement des événements autour de ces échanges culturels et économiques. Pour changer d’atmosphère, je vous donne rendezvous au Jardin Lecoq, au beau milieu de la capitale régionale. Cinq hectares de verdure vous attendent avec des points d’eau, une aire de jeux et un restaurant : une véritable bouffée d’oxygène !
© Iris Chase
À voir…
1. sommeillent (v. sommeiller) : dorment 2. croisade (n. f.s.) : conquête religieuse 3. cédant la place : laissant leur place 4. demeures (n. f.p.) : habitations, maisons 5. vitraux (n. m.p.) : vitres colorées décoratives 6. partenariat (n. m.s.) : collaboration, association 7. adjacentes (adj. f.p.) : qui sont à côté
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Histoire
Jeanne d’Arc,
la martyre française Par Jessy Goffi
D
ans le contexte de la guerre de Cent ans opposant les Français aux Anglais, une figure s’est imposée en son temps et à travers l’histoire de son pays : la bien nommée Jeanne d’Arc, brûlée vive à 19 ans par les Anglais. Elle est le symbole d’une grande rivalité entre deux nations dominantes en Europe mais pas seulement…
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Nous sommes le 30 mai 1431, à Rouen, actuelle ville française mais auparavant1, possession anglaise. Le bourreau2 Geoffroy Thérage, avec l’autorisation de l’Église, exécute la sentence3 et brûle Jeanne d’Arc vive. Pourquoi une telle cruauté ? Pourquoi tuer une jeune femme sans la moindre pitié ? Pour comprendre, il faut replacer les faits dans le contexte de la Guerre de cent ans. lcff - Histoire
Du roi fou au débarquement de Normandie Comme souvent dans la tragique et magnifique Histoire de France, tout est question de succession. Le XVe siècle n’y échappe pas. Charles VI est déclaré fou et son dernier fils vivant, prétendant4 au trône de France, n’est pas légitime5. Sa mère aurait en effet connu plusieurs hommes et la paternité est donc contestée. La reine Isabeau devient régente6, elle possède donc provisoirement le pouvoir. Ajoutez à cela la guerre civile entre les Bourguignons et les Armagnacs et vous obtenez un roi d’Angleterre, Henri V, qui en profite pour débarquer en Normandie en 1415 (comme les États-Unis en 1944, mais pas dans le mêm but !). La France est au bord de l’explosion et les Anglais près de conquérir ce grand royaume. Mais certains ne s’attendaient pas à être sauvés par une femme… Jeanne d’Arc !
Lexique C’est à treize ans que la jeune fille entend ses fameuses voix qui lui demandent d’être une bonne chrétienne et de libérer le royaume de France du “vilain Anglais”. Difficile à croire, mais elle parvient pourtant à convaincre le roi Charles. Elle se rend à Chinon et se bat pour obtenir quelques soldats qui se battront avec elle. Coiffée et habillée comme un homme (elle doit passer incognito7), Jeanne d’Arc va ensuite à Orléans, ville tenue par les Anglais. Sa mission ? Renvoyer les Anglais de l’autre côté de la Manche ! En 1429, elle motive ses hommes en communiquant sa foi en Dieu et parvient à libérer la ville en feu. De cet événement est né un surnom désormais célèbre : “ La Pucelle d’Orléans ”.
Du sacre de Reims à la défaite de Compiègne Jeanne a encore faim de victoire ! Elle accompagne le futur roi à Reims pour qu’il y soit sacré comme les grands rois qui l’ont précédé, et lui tient la main lors de l’attaque de Paris. Mais Charles abandonne
ses attaques. La Pucelle continue seule avec beaucoup d’héroïsme mais son aventure est stoppée net en 1430 à Compiègne. Emprisonnée, elle n’est pas torturée, cependant elle finit par avouer8 que les voix n’étaient pas réelles et qu’elle avait menti. Elle change finalement d’avis et se rétracte… mais il est trop tard. Le cardinal de Winchester la condamne à mourir dans d’horribles souffrances. C’est la fin d’une vie et le début d’un mythe.
Le mythe Jeanne d’Arc Dans ce récit, il faudrait discerner9 le vrai du faux, le sous-estimé de l’exagéré. Ce qui est intéressant, c’est la récupération politique dont elle a été l’objet. Au XIXe siècle, Jeanne d’Arc est réhabilitée et devient un sujet sensible entre les hommes politiques de l’époque. Encore aujourd’hui, le Front National revendique son nationalisme autour de l’anniversaire de la mort de la Pucelle. Symbole d’une France forte, d’une chrétienté salutaire10 et pourquoi pas du féminisme, qui tenterait aussi de réécrire l’histoire ? Pour certains, elle est tout cela à la fois : bonne chrétienne, bonne Française et meneuse d’hommes. Il convient évidemment de préciser que les mythes déforment la réalité au rythme des situations politiques et des jeux d’idéologies. À ce titre, Jeanne d’Arc est une figure aussi importante que son supposé rôle lors de la Guerre de Cent Ans : sa récupération est à la hauteur du drame et des enjeux de l’époque où la France se libéra des Anglais, par miracle…
© Roger Salz
Jeanne d’Arc et la mission impossible
1. auparavant (adv.) : avant cela 2. bourreau (n. m.s.) : homme qui exécute, tue, torture 3. sentence (n. f.s.) : punition décidée par le juge 4. prétendant (n. m.s.) : celui qui veut, qui revendique 5. légitime (adj. m.s.) : légal, reconnu 6. régente (n. f.s.) : celle qui dirige 7. passer incognito : ne pas être reconnu 8. avouer (v.) : dire la vérité 9. discerner (v.) : différencier, distinguer 10. salutaire (adj. f.s.) : qui sauve les individus
lcff - Histoire
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© Brendan Landis
Environnement
Une belle histoire d’eau
Lexiq Lexique uelʼon peut 1. potable (adj. f.s.) : que boire sans danger 2. fontaines (n. f.p.) : constructions dʼoù coule de lʼeau 3. décès (n. m.s.) : mort 4. a conçu (v. concevoir) : a inventé 5. bactéricide (adj. m.s.) : qui tue les bactéries 6. bonbonnes (n. f.p.) : bidons 7. souillée (adj. f.p.) : sale, infectée
Par Axelle Négrignat
Pour lutter contre l’inégalité de l’accès à l’eau potable1, trois amis créent « 1001 fontaines2 pour demain ».
santé et celle de leurs enfants, il est important d’arrêter de boire de l’eau souillée7. Elles prennent progressivement l’habitude d’acheter ces bonbonnes d’eau.
Aujourd’hui, 800 millions de personnes en milieu rural n’ont pas accès à l’eau potable. C’est la première cause de maladie et de décès3 de ces populations, et les plus touchés sont bien évidemment les enfants, plus fragiles. S’il y a de grands travaux dans les villes pour faciliter l’accès à une eau saine, les campagnes sont souvent oubliées.
L’exploitation est assurée par une famille du village qui est responsable des installations et du service fourni à la communauté. Sur place, l’association assiste ces exploitants pendant un an afin qu’ils deviennent de vrais entrepreneurs autonomes.
© Pierre Tecklenburg
Révoltés par cette triste réalité, un étudiant cambodgien soutenu par deux amis français ont fait le pari d’améliorer la qualité de l’eau au Cambodge. C’est ainsi qu’est né en 2004 le projet « 1001 fontaines pour demain ». Avec les mares, les rivières, les puits ou les lacs, l’eau ne manque pas au Cambodge mais elle n’est pas potable et la boire peut entraîner de graves maladies. L’idée de l’association est de donner la possibilité aux populations les plus isolées de produire elles-mêmes l’eau qu’elles boivent à partir de l’eau disponible dans les villages. Pour cela, l’association a conçu4 une unité de purification basée sur le principe de stérilisation par ultra-violets (ils ont un effet bactéricide5) grâce à l’utilisation de panneaux solaires. C’est une solution vraiment efficace et économique. Les populations peuvent maintenant acheter pour moins d’un centime d’euro le litre d’eau purifiée qui est distribué en bonbonnes6 100% recyclables. Petit à petit, les familles comprennent que pour leur propre
L’association a participé à l’installation de stations de production dans plus de quarante villages au
Cambodge et depuis 2008, le même projet a voyagé avec succès à Madagascar. Cette année, c’est au tour de l’Inde avec quatre villages pilotes au nord-est du pays. http://www.1001fontaines.com/fr
Prochaine destination :
le Bangladesh !
lcff - Environnment
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Lexique
Société
© AFFICHE_TELETHON_JULIETTE_HD
Le Téléthon
1. médiatique (adj. m.s.) : rendu populaire grâce à la télévision 2. thérapeutiques (adj. f.p.) : pour soigner 3. fonds (n. m.p.) : argent 4. caritative (adj. f.s.) : de charité 5. en relayant (part. présent, v.relayer) : en faisant circuler 6. collectivités locales : villes, villages... 7. délaissent (v. délaisser) : abandonnent, négligent
par Florence Teste
Cette grande fête médiatique
1
met à l’honneur les malades atteints de certaines maladies rares et les chercheurs qui consacrent leur travail à trouver des solutions thérapeutiques2 à ces maladies. Cette année, le Téléthon aura lieu les 5 et 6 décembre. Il aura pour parrain le chanteur québécois Garou.
© Telethon2006©Luc.Morvan
« Téléthon » est un mot valise composé de télé-, pour télévision, et -thon pour marathon. C’est une opération qui existe depuis les années cinquante aux États-Unis et qui a été reprise pour la première fois en France en 1987. Il s’agit de récolter des fonds3 pour une œuvre caritative4 en relayant5 les messages d’appel au don à la télévision. À partir de 1987, l’association AFM (Association Française contre les Myopathies) a convaincu Antenne 2, la chaîne de télévision publique de l’époque, d’adapter le principe du téléthon à notre pays. Depuis cette date, chaque premier week-end de décembre, l’ensemble des chaînes publiques (France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô et
Outre-mer 1ère) se mobilise pour offrir trente heures de programme en direct. Cela en fait le plus long programme du monde. Partout en France, des sportifs, des chanteurs, des personnalités, mais aussi des collectivités locales6, des associations et des particuliers organisent des activités payantes ou des ventes dont les recettes alimentent un grand compteur qui additionne les promesses de don. Un standard téléphonique reçoit également les appels des personnes qui proposent de donner de l’argent. Les records ont plusieurs fois atteint plus de 100 millions d’euros (de 2004 à 2008) ; l’année dernière, 89.327.268 € ont été réunis. Le Téléthon centre principalement ses actions sur la recherche contre les maladies génétiques ; ce sont souvent des maladies rares, portées par peu de personnes. Ceci amène certaines voix (Pierre Bergé, Line Renaud, Jacques Testard) à critiquer le Téléthon. En effet, elles estiment qu’il « parasite la générosité des Français » : l’opération du Téléthon est tellement médiatisée que les Français donnent plus facilement lors de cette grande fête qui valorise leur générosité. Mais ce faisant, ils délaissent7 aussi les autres causes qui concernent pourtant beaucoup plus de personnes.
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Amériques
© Greg Gannieux
Du Cap Horn à l’Antarctique, à la force des bras Le Cap Horn, vous connaissez ? Ce passage très dangereux entre l’Amérique du Sud et l’Antarctique ? Et bien, entre décembre 2014 et janvier 2015, trois athlètes1 essaieront de rejoindre ces deux continents sur un paddle board ou une planche de sauvetage, en ramant avec leurs bras !
© Greg Gannieux
Le projet s’appelle Cap ô pas Cap et sa responsable est Stéphanie Geyer-Barneix. Avec Alexandra Lux et Itziar Abascal, elles quitteront bientôt le Cap Horn, au sud du Chili, pour rejoindre la Baie de Fildes, sur l’Île du Roi-George, en Antarctique. Bon, il faut quand même préciser qu’elles sont sauveteuses2 en mer et championnes d’Europe et du monde de leur spécialité.
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lcff - Amériques
© Greg Gannieux
par Damien Douillard
De plus, ce n’est pas le premier grand défi3 de Stéphanie et Alexandra. Déjà en 2009, avec leur amie Flora Manciet, elles ont traversé l’Atlantique sur une planche de sauvetage, allant du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse au Canada, à Capbreton, petite ville du sud-ouest de la France. Après 54 jours d’une traversée tumultueuse4 et près de 5 000 km parcourus, les trois sportives et leur équipage étaient accueillis en héros, dans le port de Capbreton par plus de 10 000 personnes. En plus d’avoir publié un livre et réalisé le documentaire Odyssée d’un rêve, les athlètes ont été saluées de nombreuses fois pour leur détermination. Par exemple, lors de la Journée internationale de la femme 2013, elles ont été reçues par le Président de la République française François Hollande.
Lexique
Cette fois, elles vont s’attaquer au mythique Cap Horn et traverser le passage de Drake. Profitant de l’été et des nuits polaires6 très courtes, les deux Françaises et l’Espagnole Itziar devront ramer chacune leur tour sur une planche de 3,80 m ou 5,15 m, dans une eau à 2 ou 3 degrés Celsius, jour et nuit. Elles pourront être allongées ou à genoux sur leur planche reliée à leur bras et équipée d’un repose-menton, d’une radio, d’un compas7, d’un GPS, d’un réservoir8 de détresse et d’une trousse de survie. Elles souhaitent parcourir 60 km par jour, luttant contre le vent, le froid, les courants, les vagues, et arriver à destination en un mois environ, après 1 000 km de traversée. Elles seront accompagnées d’un bateau d’assistance avec à son bord, deux navigateurs expérimentés pour les conseiller, un preneur d’images pour communiquer avec la terre ferme et un ostéopathe pour les soigner. L’équipage fera aussi des prélèvements9 pour analyser la qualité de l’eau de la mer. « En effet, le premier objectif de notre mission est de sensibiliser tout le monde à l’importance de l’eau dans nos vies : l’apprivoiser10 en apprenant à nager, la protéger en la respectant sans la polluer et profiter de tout le bien-être qu’elle peut nous apporter », comme me l’a expliqué Stéphanie lors d’une entrevue. Pour ce faire, des projets pédagogiques sont en cours de réalisation dans des écoles en France, à Monaco, en Irlande, au Chili et en Argentine.
© Greg Gannieux
Par la suite, en 2010, elles ont ramé dans différents endroits de la planète sans dire exactement où, pour le projet Cap sur l’Odyssée. Le public devait deviner dans quels lieux elles se trouvaient grâce aux images mises en ligne. Chacune d’elles s’était rendue dans les Grenadines (dans les Caraïbes), dans le Grand Canyon (aux États-Unis), à Venise (en Italie), au Glacier de Svartisen (en Norvège) ou dans les Gorges du Verdon (en France). À la fin de chaque voyage, elles ont offert leur planche aux personnes ou aux associations chargées de la sécurité (club de sauvetage, pompiers, sauveteurs en mer…), pour pouvoir porter secours aux baigneurs5 en danger.
1. athlètes (n. f.p.) : sportives de haut niveau 2. sauveteuses (n. f.p.) : consiste à sauver des personnes en difficulté dans lʼeau 3. défi (n. m.s.) : challenge 4. tumultueuses (adj. f.p.) : agitées, mouvementées 5. baigneurs (n. m.p.) : personnes dans lʼeau 6. polaires (adj. f.p.) : du pôle sud (ou nord) 7. compas (n. m.s.) : outil de navigation 8. réservoir (n. m.s.) : cuve, bidon, récipient 9. prélèvements (n. m.p.) : petites quantités prises pour étude 10. apprivoiser (v.) : être à lʼaise avec
Vous voulez en savoir plus ? Vous voulez les aider ? Allez sur leur site Web http://www.capopascap.com/
ou sur leur compte Facebook https://fr-fr.facebook.com/pages/Cap-%C3%B4-pas-Cap/ 273353476158239
COMPLETEZ
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lcff - Amériques
© Steve Jurvetson
Afrique
Pays africains :
francophones VS anglophones
Par Patrick Sevaistre Membre du comité de direction du CIAN (Conseil Français des Investisseurs en Afrique) Membre du bureau de la Commission Afrique des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF)
D
e mon point de vue, la grande différence entre les pays africains anglophones et francophones remonte à loin car elle tient à la différence de culture politique des anciens colonisateurs1. La culture politique française tourne autour de l’idée que sphère2 publique et sphère privée poursuivent des logiques opposées, alors que la culture anglo-saxonne établit le processus de développement sur une relation « gagnant-gagnant » avec le secteur privé. Notre inconscient collectif reste profondément marqué par la colonisation romaine qui a duré 500 ans et qui, entre autres choses, nous a appris le sens et un très grand respect de l’État. La preuve3 : nous écrivons ce mot avec un « E » majuscule ! La mythologie romaine laisse des traces : Mercure est le dieu du commerce… mais aussi celui des voleurs ! Depuis, en France, l’héritage romain, celui de la tradition chrétienne catholique, puis celui des Lumières et de la Révolution sont très lourds. Cet enchaînement historique aboutit dans notre inconscient à un 28 mépris4 des affaires et du capitalisme. Chez nous, le service de l’État a une grandeur que le service de l’économie n’aura jamais. lcff - Afriques
Notre façon de gérer les colonies a été marquée par ce “virus”. Nous y avons en effet appliqué un système jacobin où tout était décidé à Paris, et nous avons voulu privilégier un modèle d’assimilation5 là où les Britanniques ont adopté un modèle d’association. La France a voulu éduquer ses colonies en envoyant des missionnaires6 et des administrateurs civils. Elle voulait créer de nouvelles France à l’extérieur de l’hexagone7. Résultat : la colonisation française a été plutôt une colonisation de fonctionnaires, alors que la colonisation britannique a été une colonisation de commerçants avec une forte empreinte “secteur privé”. La culture britannique n’est pas celle d’un peuple unique, mais celle du Royaume-Uni, avec ses peuples anglais, gallois, écossais et irlandais gardant leurs coutumes et leurs histoires. Ce qui fait que les Britanniques ont gouverné leurs colonies en conservant les institutions locales (indirect rule). Le gouvernement de Londres n’a jamais cherché à assimiler
Lexique les populations soumises8 et a conservé leurs organisations, leurs coutumes et leurs langues dans une logique d’association pour mettre en commun les richesses de son empire, le Commonwealth. Résultat : aujourd’hui les champions africains de la compétitivité (cf. le classement du World Economic Forum) sont principalement anglophones (à l’exception du Rwanda). Ils ont pour caractéristiques d’avoir développé une conception holistique9 à long terme du développement sur la base d’une relation « gagnantgagnant » avec le secteur privé qui a permis de créer une culture de la compétitivité et de la responsabilité. De mon point de vue, c’est la grande supériorité des pays africains anglophones.
1. colonisateurs (n. m.p.) : personnes qui occupent et administrent une nation étrangère 2. sphère (n. f.s.) : secteur dʼactivité 3. preuve (n. f.s.) : ce qui démontre la vérité 4. mépris (n. m.s.) : désintérêt, sentiment dévalorisant 5. assimilation (n. f.s.) : action dʼintégrer des peuples 6. missionnaires (n. m.p.) : religieux chargés dʼévangéliser les peuples 7. hexagone (n. m.s.) : forme géométrique à 6 côtés symbolisant la France 8. soumises (adj. f.p.) : dominées, dociles 9. holistique (adj. m.s.) : qui voit les choses dans une globalité et non par morceaux 10. figées (v. figer ; part. passé. passif) : immobiles, paralysées 11. salut (n. m.s.) : fait dʼêtre sauvé
au dialogue avec le secteur privé. Ils sont conscients que la légitimité des politiques publiques est désormais liée à leur efficacité au plan socio-économique, cela constitue autant de « poches d’efficacité » au sein des pouvoirs publics.
© Focx Photography
Cela dit, les choses ne sont pas figées10. L’écart pourrait se réduire entre pays francophones et anglophones avec la montée en puissance, dans le monde francophone, de contre-pouvoirs et l’arrivée d’une nouvelle génération d’entrepreneurs privés en rupture avec le passé et conscients que le salut11 ne viendra plus de l’extérieur. On voit également émerger au sein des gouvernements et des administrations africaines une nouvelle génération de personnalités réformatrices favorables
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lcff - Afriques
Pédagogie
Guide de communication Auteurs : Cidalia Martins et Jean-Jacques Mabilat Illustrateur : Joëlle Passeron
Dans cette nouvelle rubrique en partenariat avec les Editions Didier, nous allons vous proposer des passages du Guide de communication en français. Nous les avons choisis pour vous permettre de faire face à une situation concrète de la vie quotidienne.
Les différentes parties du texte vous proposent des situations auxquelles vous pouvez avoir à faire face : aujourd’hui, il s’agit des achats faits en magasin. Ce ne sont pas des dialogues mais de simples phrases que vous pouvez entendre ou prononcer, selon le cas. Elles sont toutes de sens voisin (ou presque).
Achats – Voyages Dire ce qu’on cherche - Savez-vous où sont les boissons ? - Où est-ce que je peux trouver l’électroménager ? - Le rayon lingerie, s’il vous plaît ? - Vous faites des plats à emporter ? - Je voudrais un paquet de farine, s’il vous plaît. - • Il me faudrait une bouteille d’eau / une boîte de petits pois / une demi-douzaine d’oeufs. - Est-ce que vous avez des enveloppes ? - Avez-vous des timbres fiscaux ? - Donnez-moi une demi-livre de beurre ! [1 livre= 500 grammes] - Le plein, s’il vous plaît. [à la station-service] On
peut vous répondre :
• C’est au fond du magasin. • Deuxième rayon à gauche. • Je vais vous montrer. • Il n’y en a pas ici. • Je suis désolé(e), nous n’en avons pas. • Ah ! Je n’en ai plus. • Navré(e), mais nous ne faisons pas ce type d’intervention.
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•Désolé(e), ça ne se fait plus. •Désolé(e), il est déjà réservé. lcff - Pédagogie
S’il n’y a pas le produit, vous pouvez demander : • Est-ce que vous savez quand vous allez en recevoir ? • Est-ce que vous savez où je peux en trouver ? • Vous ne savez pas qui en vend dans le quartier ? • Elle est rentrée bredouille de la librairie. [ = Elle n’a pas trouvé les livres qu’elle cherchait.]
Demander de l’aide ou un conseil • Ça vous va / plaît ? • Ça va, la taille ?
Vous pouvez demander : • Vous pensez / trouvez que c’est la bonne taille ? • Vous pensez / trouvez que ça me va bien ? • Est-ce que ce pantalon ne fait pas trop décontracté ? • Vous croyez que ce modèle est le plus approprié ?
Hésiter • J’hésite. • Je ne sais pas si je vais la prendre. • J’hésite entre les deux paires de chaussures. • Je ne sais pas si ça me plaît vraiment.
Contester le rendu de monnaie • Excusez-moi, je crois qu’il y a une erreur. • Vous vous êtes trompé(e) dans la monnaie. • Vous avez oublié de me rendre la monnaie.
Commander un produit • Vous pouvez me le commander ? • Je voudrais commander un poulet fermier pour demain. • J’aimerais commander ce livre. • Pourriez-vous me l’avoir pour lundi prochain ?
On peut vous répondre : • Cela vous va à merveille. • Cet ensemble vous rajeunit. • Je pense que c’est parfait pour la taille. • Je pense que la taille en-dessous / au-dessus vous irait mieux. • La couleur vous va bien et la coupe vous amincit. • C’est un appareil de grande qualité.
Payer • Je vous dois combien ? • Ça fait combien ? • Il y a une réduction pour les étudiants ? • Est-ce que vous acceptez les chèques ? • Je peux payer avec une carte de crédit ? • Vous prenez la carte bleue ? • Est-ce que je peux payer en plusieurs mensualités ?
On peut vous dire :
• Vous réglez comment ? [Les Français n’utilisent pas souvent le verbe payer, Ils préèrent utiliser régler.] • Ça fait 30 €. • 72 €, s’il vous plaît. • Ça vous fera 13,15 euros. [treize euros quinze] • Je vous fais un reçu / une facture ? 31
lcff - Pédagogie
Auteur
Blaise Pascal par Florence Teste
Blaise Pascal est né en 1623, à Clermont-Ferrand. Son père, voyant ses capacités intellectuelles hors du commun, décide de l’éduquer lui-même. Dès l’adolescence, Blaise Pascal compose plusieurs traités sur les mathématiques. À l’âge de 18 ans, il invente la première machine à calculer, l’ancêtre de la calculatrice. Tout au long de sa vie, il effectue de très nombreuses recherches sur les mathématiques, la géométrie, la physique. Il rédige des essais scientifiques qui lui valent une grande renommée dans le domaine des sciences et des techniques. En 1648, il se convertit1 au christianisme. La religion prend alors une place importante dans sa vie : il prend part à la querelle2 qui oppose les Jansénistes et les Jésuites, il fait des retraites3 à l’abbaye4 de Port Royal des Champs, il mène une vie plus ascétique. En 1659, Pascal tombe gravement malade et meurt à Paris en 1662.
Citations
L’ auteur
L’œuvre de Pascal est essentiellement composée d’essais scientifiques et de textes ayant pour thème la religion. Les Pensées, quant à elles, ont été retrouvées après la mort de Pascal. Il s’agit de nombreuses notes et fragments5, dont certains sont plus ou moins finis, plus ou moins liés entre eux. Le titre d’origine était Apologie de la religion chrétienne. Il y développe la notion d’ «ordre». Pour lui, il y en a trois : l’ordre du corps, l’ordre de l’esprit et l’ordre du cœur, tous ces éléments justifiant la nécessité de croire en Dieu.
Son œuvre
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lcff - Auteur
« L’homme est un roseau pensant. » « Je voudrais avoir écrit une lettre plus courte, mais je n’en ai pas le temps. » « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas. »
1. se convertit (v. se convertir) : entre dans une religion 2. querelle (n. f.s.) : dispute 3. fait des retraites (expression) : se retire pour prier 4. abbaye (n. f.s.) : communauté religieuse 5. fragments (n. m.p.) : morceaux, passages 6. appréhender(v.) : comprendre, saisir 7. portion (n. f.s.) : partie 8. bornes (n. f.p.) : limites 9. vaste (adj. m.s.) : immense 10. tour (n. m.s.) : trajet, voyage 11. décrit (v. décrire) : parcourt 12. à lʼégard de (loc. prép.) : pour, au sujet de 13. firmament (n. m.s.) : ciel, espace 14. embrassent (v. embrasser) : parcourent 15. outre (adv.) : au-delà, par-dessus 16. se lassera (v. se lasser) : se fatiguera 17. imperceptible (adj. m.s.) : quʼon peut à peine deviner 18. ample (adj. m.s.) : grand, immense 19. sein (n. m.s.) : cœur, centre 20. nous avons beau (expression) : même si nous essayons dʼenfler.. 21. enfler (v.) : gonfler, rendre plus importantes 22. enfantons (v. enfanter) : donnons vie à
L’extrait Les pensées, édition Port-Royal, XXII. Dans ce passage, Pascal évoque l’immensité de l’univers : même en faisant un effort d’imagination, l’Homme ne pourra jamais en appréhender6 les limites. Et ce fait seul glorifie la puissance de Dieu. Connaissance générale de l’homme La première chose qui s’offre à l’homme, quand il regarde, c’est son corps, c’est-à-dire une certaine portion7 de matière qui lui est propre. Mais pour comprendre ce qu’elle est, il faut qu’il la compare avec tout ce qui est au-dessus de lui, et tout ce qui est au-dessous, afin de reconnaître ses justes bornes8. Qu’il ne s’arrête donc pas à regarder simplement les objets qui l’environnent. Qu’il contemple la nature dans sa haute et pleine majesté. Qu’il considère cette éclatante lumière, mise comme une lampe éternelle, pour éclairer l’univers. Que la terre lui paraisse comme un point au prix du vaste9 tour10 que cet astre décrit11. Et qu’il s’étonne de ce que ce vaste tour lui-même n’est qu’un point très délicat, à l’égard de12 celui que les astres qui roulent dans le firmament13 embrassent14. Mais si notre vue s’arrête là, que l’imagination passe outre15. Elle se lassera16 plutôt de concevoir, que la nature de fournir. Tout ce que nous voyons du monde n’est qu’un trait imperceptible17 dans l’ample18 sein19 de la nature. Nulle idée n’approche de l’étendue de ses espaces. Nous avons beau20 enfler21 nos conceptions, nous n’enfantons22 que des atomes, au prix de la réalité des choses. C’est une sphère infinie, dont le centre est partout, la circonférence nulle part. Enfin c’est un des plus grands caractères sensibles de la toute puissance de Dieu, que notre imagination se perde dans cette pensée. Note : Dans ce dernier paragraphe, les phrases qui commencent par «que» ont une valeur d’impératif ; vous pouvez imaginer que chaque phrase commence par « Il faut que…». Ce sont des conseils que Pascal donne aux hommes.
Bibliographie choisie Expérience touchant le vide (1647) Les provinciales (1656-1657)
À lire http://sami.is.free.fr/Œuvres/pascal_ pensees.html
L’art de persuader (1658) De l’esprit géométrique (1658) Les pensées (1669, œuvre posthume) 35
lcff - Auteur
Orthographe
La réforme de l’orthographe par Florence Teste
C’est au XIVe siècle que le français est adopté comme langue administrative. Toutefois, les clercs et les juristes qui enregistrent les actes préèrent le latin qui représente pour eux un véritable pouvoir. Et puisque ce sont eux qui rédigent les textes, ils décident eux-mêmes de la forme des mots : le latin et le grec sentis comme des langues « parfaites » doivent inspirer la graphie du français. L’Académie française fixe ensuite les graphies choisies et c’est ainsi que naît « l’orthographe » française, une orthographe étymologique et non pas phonétique, comme dans beaucoup d’autres langues. Plusieurs réformes de l’orthographe ont eu lieu au cours des siècles, comme par exemple au XVIIIe siècle où l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert introduit les lettres J et V, différentes de I et de U. La dernière réforme date de 1990 : une loi est publiée au Journal Officiel et en 2008, les rectifications apportées sont reconnues comme référence. Les dictionnaires et les documents officiels intègrent alors ces modifications. Toutefois, la loi recommande d’accepter les deux possibilités et de les considérer toutes deux comme correctes. Chez LCFF, l’équipe de rédaction a discuté de cette question. Nous avons opté pour l’ancienne orthographe, celle d’avant la réforme. Car la grande majorité des francophones considère encore comme fautives des formes comme « le cout » (sans accent circonflexe), ambigüe (tréma sur le U au lieu du E) et nous recevrions beaucoup de courrier nous reprochant ces « fautes d’orthographe ». AVANT LA REFORME DE 1990 (orthographe ancienne) : on met un tiret uniquement entre la dizaine et l’unité. ex : deux cent trente-huit APRES LA REFORME DE 1990 (orthographe nouvelle) : les chiffres et les nombres sont tous séparés par un trait d’union. ex : deux-cent-trente-huit AVANT : les noms composés « verbe + nom » et « préposition + nom » prennent un S selon le cas (à vérifier dans le dictionnaire). ex : un compte-gouttes, des compte-gouttes (verbe compter + plusieurs gouttes) un abat-jour, des abat-jour (verbe abattre + le jour, en général)
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APRES : les noms composés « verbe + nom » et « préposition + nom » prennent un S uniquement quand ils sont au pluriel et uniquement sur le dernier mot. ex : un compte-goutte, des compte-gouttes - un abat-jour, des abat-jours exceptions : - les mots qui comportent un article singulier qui précède un nom. exemple : des trompe-la-mort - les mots qui comportent un nom propre : des prie-Dieu lcff - Orthographe
AVANT : certains mots ont un accent aigu bien qu’ils soient prononcés /ɛ/ (cf dictionnaire). ex : événement, réglementaire, je céderai APRES : ces mots rapprochent leur graphie de leur prononciation. Ils prennent un accent grave s’ils comportent le son /ɛ/. ex : évènement, règlementaire, je cèderai
AVANT : certains mots prennent un accent circonflexe sur le I ou le U : - les verbes en -AÎTRE lorsque le I se trouve devant un T. ex : paraître, je parais, il paraît - de nombreux mots dans lesquels l’accent circonflexe sert le plus souvent à éviter les confusions ou à marquer l’étymologie (à vérifier dans le dictionnaire). ex : le coût, entraîner APRES : l’accent circonflexe disparaît sur le I et le U. ex : le cout, entrainer On le maintient toutefois sur les terminaisons du passé simple et du subjonctif. ex : nous eûmes, qu’il fût On le maintient - sur des mots où il permet de ne pas faire de confusion : sûr, mûr, dû, jeûne - sur le verbe croître (pour ne pas confondre avec croire) ex : je crus (croire au passé simple) / je crûs (croître au passé simple)
AVANT : certains verbes en -ELER et en -ETER (vérifier dans le dictionnaire) doublent la consonne et d’autres prennent un accent grave, selon la personne à laquelle ils sont conjugués. ex : amonceler : j’amoncelle, nous amoncelons ; épousseter : j’époussette, nous époussetons peler : je pèle, nous pelons ; acheter : j’achète, nous achetons APRES : les verbes en -ELER et -ETER se conjuguent tous sur le modèle de peler ou acheter, c’està-dire qu’ils ne doublent pas la consonne mais prennent un accent grave. ex : amonceler : j’amoncèle ; épousseter : j’époussète Sauf les verbes appeler et jeter et leurs composés. ex : j’appelle, je jette
AVANT : les mots étrangers font leur pluriel comme dans leur langue d’origine ; ils ne portent pas d’accent. ex : un scenario, des scenarii ; un match, des matches ; un revolver (sans accent malgré la prononciation /e/) APRES : les mots empruntés à des langues étrangères font leur pluriel comme les mots français et sont accentués en fonction de leur prononciation. ex : des scénarios, des matchs, un révolver 37
lcff - Orthographe
AVANT : certains mots composés sont séparés par un trait d’union, d’autres s’écrivent en un seul mot. ex : un extra-terrestre, entre-temps, un porte-monnaie, un week-end, mais un portefeuille APRES : certains mots composés séparés par un trait d’union deviennent soudés, spécialement avec les mots comportant contr(e), entr(e), extra, infra, intra, ultra, et ceux qui comportent un élément « savant » hydro, socio, … ex : entretemps, un extraterrestre, un portemonnaie, un weekend
AVANT : le tréma se place toujours sur la deuxième voyelle. Il sert à prononcer les deux voyelles séparément. ex : - maïs : /ma - is/ (et non pas /mɛ/) - ambigu, ambiguë : /ɑ̃bigu/ (le E n’est pas prononcé, il est simplement la marque du féminin) APRES : le tréma est déplacé sur la lettre U dans les suites -GÜI et -GÜE : on le met sur la voyelle qui est prononcée. ex : ambigüe De plus, il est ajouté sur quelques mots (anciens et peu fréquents) pour préciser qu’on ne doit pas prononcer -eu /ø/ mais /y/ : gageüre /gaʒyʁ/, mangeüre /mɑ̃ʒyʁ/, rongeüre /ʁɔ̃ʒyʁ/, vergeüre /vɛʁʒyʁ/
AVANT : - le participe passé des verbes « laisser » et « faire » employés avec avoir : on accorde le participe passé avec le sujet du verbe à l’infinitif qui le suit. ex : je les ai laissés partir - le participe passé des verbes « laisser » et « faire » employés avec être : ex : - elle s’est laissée mourir. « elle » est le sujet de mourir : on accorde « laissé » avec « elle » - elles se sont laissé convaincre. « elles » n’est pas le sujet de « convaincre » : on n’accorde pas « laissé ». APRES : les participes passés de laisser et de faire sont invariables quand ils sont suivis d’un infinitif. ex : je les ai laissé partir
AVANT : certains mots spécifiques ont une orthographe difficile à expliquer. ex : - les mots qui finissent par -AI ne prennent pas de S sauf relais - les mots de la famille de char prennent un seul R sauf charriot - asseoir prend un E après les 2 S - absous, le participe passé du verbe absoudre, prend un S alors que son féminin est en T - etc. APRES : dans un souci de simplification, certains mots changent d’orthographe. ex : chariot, relai, assoir, absout, … 38
Nous ne proposons pas d’exercices dans ce chapitre puisque les deux graphies doivent être considérées comme correctes. lcff - Orthographe
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Pédagogie Niveau : À partir de A2 Effectif : Variable mais travail de groupe plus
Le coin des profs
© c_lunenlune
Au cinéma ! par Céline Dandoy
Ce mois-ci, faites découvrir la culture cinématographique libanaise et travaillez l’argumentation. Nous utiliserons le numéro 22 et l’article « Comme au cinéma », sur deux films de la réalisatrice libanaise Nadine Labaki. Vous pouvez utiliser d’autres articles parus dans le magazine LCFF avec la même technique.
agréable.
Durée : 1h30 Matériel : LCFF n° 22 – un projecteur Optionnel : accès à Internet
Objectifs et activités langagières : Présenter un film, comprendre et réaliser une critique de film. Culture : Le cinéma libanais, Les femmes au cinéma CE : Comprendre un texte argumentatif. CO : (prolongement – comprendre une bande annonce) EE : Présenter un film / réaliser une critique. EE : Présenter suivant un modèle une critique de film. EO : Parler d’un film. Donner son opinion.
ils ont vu, leurs impressions et leurs opinions. Tout le vocabulaire et les expressions seront réemployés par la suite et cet exercice servira de transition.
Deuxième étape : Découpez en paragraphes les critiques des films tirées du magazine LCFF n°22 (elles sont prêtes à découper dans ce numéro). Dites à vos élèves que vous allez leur donner des critiques de ces deux films mais qu’ils devront les reconstituer car elles sont coupées. Distribuez les morceaux.
La première étape
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Projetez les affiches de Caramel et de Et maintenant on va où ?. Réalisez ensuite en classe entière un remue-méninge pour présenter les documents. ( festival de Cannes / quinzaine des réalisateurs / impressions des apprenants…). Vous pouvez également comparer les deux affiches par la description. Si des apprenants connaissent les films, vous pouvez leur demander de les expliquer, et le cas échéant, vous pouvez leur demander leur avis sur le sujet en pensant à les justifier. Il est possible de démarrer sur le sujet du cinéma de façon plus globale, en leur demandant quel film lcff - Pédagogie
Par groupes ou en paires, les apprenants remettent les critiques de film dans l’ordre. Faire travailler les apprenants en petits groupes permet de faciliter les échanges. C’est à eux de trouver les mots-clés et de recomposer la critique. Chaque paragraphe comporte des éléments qui permettront d’identifier les enchaînements. S’il y a des problèmes, n’hésitez pas à expliquer le vocabulaire.
Troisième étape :
Une fois le travail d’association réalisé, demandez leur d’effectuer une première lecture, de trouver le titre de l’œuvre et d’expliquer le titre. Pour ce faire, un travail de compréhension de la critique est nécessaire et l’argumentation et la justification en groupe très utiles. Toujours en groupe, c’est à eux ensuite de se pencher sur chaque paragraphe pour trouver les mots-clés (connecteurs logiques, vocabulaire de l’impression et de l’argumentation…).
Conclusion :
Distribuez enfin l’article du magazine en tant que correction. Demandez-leur leurs opinions sur la mise en page et sur la répartition des différents paragraphes et illustrations. Vous pouvez ensuite regarder les bandes-annonces et vérifier les suppositions des apprenants sur le titre. Discutez de ces bandes annonces : correspondent-elles à leurs attentes ? Veulent-ils voir le film ? Qu’ont-ils compris ? Qu’ont-il remarqué etc…).
Ouverture et prolongation :
Si vous avez assez de temps, vous pouvez ensuite regarder des critiques d’internautes (allociné / première.fr…) et retrouver le nombre d’étoiles. Par exemple, 3 opinions différentes. Relevez les expressions pour donner son opinion. À leur tour et en s’aidant du travail réalisé en classe (thématique des paragraphes et l’utilisation des connecteurs logiques), les apprenants devront réaliser la critique d’un film pour le journal de l’école ou de la classe. Vous pouvez afficher les présentations.
© Rudy Bou Chebel
Demandez à vos élèves de donner un titre à chaque partie. De cette manière, les apprenants découvrent la structure et la mise en page de l’argumentation et il sera plus aisé pour eux de réaliser plus tard une critique car ils l’auront visualisée.
lcff - Pédagogie
Pédagogie
Critiques à découper
Film 1 : Caramel À travers ces cinq personnages féminins bien différents, Nadine Labaki évoque la place de la femme dans la société moderne du Liban. Dans une communauté majoritairement gérée par les hommes, elle dépend d’un certain système traditionnel. Et les femmes, dans le film, se confrontent au poids des traditions et au jugement des autres, selon leur âge, leur situation familiale ou leur religion. Dans ce décor, la réalisatrice réussit le pari de parler de condition sociale, de religion, de vieillesse et de sexualité avec humour et sensibilité. Prenez rendezvous au « Si belle », vous ne le regrettez pas ! Ainsi on découvre leurs petits secrets. Layale a une liaison avec un homme marié, Nisrine doit subir une opération chirurgicale illégale, Jamale cherche à dissimuler son âge, Rose a complètement sacrifié sa vie sentimentale pour s’occuper de Lili, qui souffre de folie …
À Beyrouth, Layale, jeune femme trentenaire est la gérante du salon de beauté « Si belle ». Elle a deux employées : Nisrine, une jeune femme musulmane sur le point de se marier, et Rima, plus solitaire et un peu masculine. Jamale est une fidèle cliente de l’institut. Obsédée par son âge et effrayée à l’idée de vieillir, elle court les castings dans l’espoir de devenir comédienne. Enfin, Rose tient un petit magasin juste en face du salon. Elle est couturière, elle s’occupe en même temps de sa sœur plus âgée, Lili.
En revanche, au salon, elles sont véritablement libres car personne ne juge ou n’accuse. On parle sans crainte, sans tabous, on peut enfin être soi-même. Entre deux shampoings, les langues se délient, aussi bien du côté des clientes que des employées.
Film 2 : Et maintenant on va où ?
Un jour, après avoir ramené une vieille antenne, ils installent un poste de télévision sur la place du village. Les habitants vont alors apprendre que la guerre a repris dans le pays et que les communautés chrétiennes et musulmanes se déchirent de nouveau.
Au Liban, les habitants d’un petit village perdu dans les montagnes mènent une existence paisible. Ils sont chrétiens et musulmans et cohabitent pacifiquement depuis toujours. Le seul contact qu’ils ont de l’extérieur vient de Nassim et Roukoz qui régulièrement quittent le village pour le réapprovisionnement des commerces.
Malgré le propos sérieux du film, la réalisatrice choisit de l’aborder avec légèreté et dérision. En effet, voir ces femmes user de stratagèmes pour calmer la rivalité et la colère des hommes, nous fait oublier quelques instants l’absurdité de la guerre. Avec de l’humour, 42 des personnages attachants et une pincée de comédie musicale (chorégraphies en prime !), elle nous donne vraiment envie d’aller nous perdre dans un petit village libanais.
Une fois encore, les femmes sont au centre du récit. Alors que les hommes ne sont que dans la réaction face aux évènements, les femmes, elles sont dans l’action. Elles prennent des décisions, réfléchissent aux conséquences, cherchent des solutions. Elles calment les tensions ; en somme ce sont elles qui empêchent la guerre, celle de leur village au moins.
Et pour cela, elle ne manque pas d’imagination ! Elles vont d’abord saboter la télévision, puis brûler les journaux qui donnent des nouvelles sur le conflit. Elles vont ensuite faire venir des danseuses ukrainiennes, ainsi qu’ajouter des calmants dans les pâtisseries que mangent les hommes, et cacher les armes que tout le monde recherche. Elle vont même jusqu’à échanger leur religion (les chrétiennes deviennent musulmanes et vice-versa) !
Dès lors, l’unique mission des femmes va être de détourner l’attention des hommes pour qu’ils ne se lancent pas, eux aussi, dans ce conflit meurtrier.
Radio
La poule aux œufs d’or
Rubrique en partenariat avec
Chronique par Yvan Amar de et exploitation pédagogique par Alice Goy-Billaud
Chaque mois, nous vous proposons un extrait des Mots de l’actualité, une émission animée par Yvan Amar. Ce document audio vous permet de travailler et de tester votre compréhension orale. Radio France Internationale (RFI) met à disposition chaque semaine, sur son site Internet (http://www.rfi.fr/ lffr/statiques/accueil_apprendre.asp), une émission radiophonique de deux à trois minutes destinée à éclairer l’étymologie et/ou le contexte d’utilisation d’un mot lié à l’actualité. Vous trouverez ici une transcription exacte du texte avec des exercices d’écoute pour entraîner votre oreille à reconnaître les sons et à découvrir le sens de cette émission.
A. Avant d’écouter l’émission, répondez aux questions 1 et 2. 1
Reliez les mots suivants à la prononciation qui leur correspond. un œuf un bel œuf des œufs des beaux oeufs
2
Accédez à l’enregistrement : ou sur : http://www1.rfi.fr/lffr/articles/075/article_662.asp
4 Si c’est vous qui allez au marché, vous
ramènerez :
a. trois kilos de viande
/œ̃bɛlœf/ /dezø/ /œ̃nœf/ /debozø/
Une fable, c’est :
b. un peu de viande c. trois morceaux de viande 5
Comment l’homme a-t-il tué sa poule ?
a. une histoire courte avec une morale à la fin
a. Par un coup sur la tête
b. une histoire pour les enfants
b. Avec un couteau
c. une histoire vraie
c. On ne sait pas
B. Écoutez l’émission une ou deux fois et répondez aux questions.
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Trouvez une conclusion à la fable parmi celles proposées. a. Il ne faut pas tuer les poules.
3 Dans l’exemple, le beau-frère ramène :
b. Il faut savoir se contenter de ce que l’on a
a. un paquet de gâteau
de peur de n’avoir rien.
b. des petits gâteaux
c. Ce serait mieux que toutes les poules
c. deux kilos de gâteaux
pondent des œufs en or.
lcff - Radio
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Essayez de corriger vos réponses à l’aide de la transcription puis complétez la fin des mots effacés (A, B et C) et les mots manquants.
La transcription du texte : « L’expression de la semaine, elle nous vient du Bénin, de Cotonou puisque c’est Miche Zongo qui nous écrit pour nous demander ce que ça veut dire que « tuer la poule aux œufs d’or ». Alors c’est une drôle d’expression qui est assez A………….., assez expressive. Ça veut dire « éliminer une source de profits importants ». Plus simplement, ça veut dire « se priver d’un avantage qui est tout à fait remarquable ». Un exemple : vous avez un beau-frère qui travaille au marché. Et tous les jours, votre beau-frère vous rapporte un petit cadeau – de la viande, ou du poisson, ou un petit gâteau -… Et puis un jour, par jalousie ou peut-être par simple B…………….., vous décidez que c’est vous qui irez travailler au marché, au moins une fois, juste pour voir. Comme ça, vous ne ramènerez pas un petit gâteau mais au moins deux kilos de gâteaux ! Et pas un peu de viande mais au moins trois kilos de viande. Seulement, ça tourne mal, on ne vous a pas laissé entr….1 parce qu’on ne vous connaiss…..2 pas et à la suite de ça, votre beau-frère -il a appr….3 la chose- il est fur….4 : plus jamais il ne vous ramènera des cad….5 du marché. Qu’est-ce qui s’est passé ? Vous avez tué la poule aux œufs d’or ! C’est l’expression qui vient d’une fable parce qu’on raconte qu’un homme avait une poule qui tous les jours pondait un œuf en or. Merveille ! Mais, l’homme en voulait plus encore et d’un coup, il a tué la poule, pour avoir tout l’or du monde. Et ben, il n’a rien du tout et le C………………., il n’avait plus de poule et il n’avait plus d’oeufs non plus !
Réponses « Radio » 1. un œuf /œ̃nœf/, un bel œuf /œ̃bɛlœf/, des œufs /dezø/, des beaux œufs /debozø/ Au singulier, on prononce le /f/ du mot « œuf ». Au pluriel, non. On prononce seulement le son /ø/ qui est le même que dans le mot « feu ». C’est la même règle pour le mot « boeuf ». 2. a.
3. b.
4. a.
5. c.
7. A. parlante
B. curiosité
C. lendemain
1. entrer, 2. connaissait, 3. appris, 4. furieux, 5. cadeaux.
6. b. 45
lcff - Radio
Recette
La traditionnelle bûche de Noël
par Mélanie Hernandez
5 œufs 125 g de sucre glace 125 g de poudre d’amande 35 g de farine 25 g de beurre 4 blancs d’œufs 1 pincée de sel fin
1 Dans
un saladier, mélangez le sucre glace et la poudre d’amande, ajoutez les œufs entiers et battez. Il faut battre longtemps pour obtenir un mélange très mousseux qui doit presque doubler de volume3. Dans un autre saladier, battez les 4 blancs d’œufs avec une pincée de sel. Ils doivent être bien fermes. Après cette opération, tamisez4 la farine sur la mousse obtenue et mélangez délicatement. Ajoutez le beurre de manière aussi délicate. Terminez en incorporant les blancs d’œufs doucement, sans faire retomber la mousse.
© toholio
Pour le biscuit Joconde :
© Caitlin Childs
Voici une recette pour réaliser votre bûche de Noël. Elle n’est pas difficile mais demande du temps. Il y aura beaucoup d’éléments à fouetter1 longtemps alors je vous conseille vivement d’utiliser des batteurs électriques. Vos efforts seront récompensés, la bûche est savoureuse ! N’hésitez pas à adapter la recette à votre goût : mettez du praliné si vous n’êtes pas très chocolat, ajoutez des noisettes grillées et concassées2 sur les bords, soyez créatifs !
2 Versez cette pâte sur une plaque beurrée ou antiadhésive5 de 33 cm sur 33cm environ. Étalez-la de façon régulière pour 46
obtenir une bonne cuisson. Et mettez au four préalablement6 chauffé à 180° pendant 10 à 12 minutes.
3 Lorsqu’il est cuit, laissez le refroidir un peu avant de le démouler, ce sera plus facile. lcff - Recette
Lexique
1. fouetter (v.) : mélanger fort avec un fouet 2. concassées (adj. f.p.) : cassées en petits morceaux 3. volume (n. m.s.) : taille, dimension 4. tamisez (v. tamiser) : passez à la passoire pour enlever les morceaux 5. adhésive (adj. f.s.) : qui empêche de coller 6. préalablement (adv.) : à lʼavance, plus tôt 7. striez (v. strier) : dessinez des traits
Pour la crème au beurre :
© Sarah Laval
150 g de chocolat pâtissier 70 g de sucre en poudre 1 jaune d’œuf 150 g de beurre 1 cuillère à soupe de jus de citron
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4 Faites fondre le chocolat sans le faire trop monter en température.
Enveloppez de papier aluminium et gardez au frais au moins 2 heures. Retirez alors le papier aluminium, recouvrez avec le reste de crème au beurre que vous avez sorti du frigo 15 minutes plus tôt et striez7 la surface avec une fourchette pour imiter les dessins du bois. Coupez les extrémités de la bûche pour laisser apparaître le roulé et décorez avec des petits éléments de Noël selon votre goût.
5 Dans une casserole, mettez le sucre, le jus de citron et une
10 Si vous n’aimez pas trop la crème au beurre, vous
cuillère à soupe d’eau et faites bouillir jusqu’à obtenir un sirop. Vous saurez que c’est prêt si vous trempez les dents d’une fourchette et que des fils se forment quand vous la retirez.
6 Battez le jaune d’œuf dans un bol et incorporez lentement le sirop. Fouettez jusqu’à refroidissement. 7 Ajoutez le beurre pommade et fouettez encore, puis ajoutez le
pouvez remplacer la partie que l’on met à l’intérieur du gâteau par une crème pâtissière, il est vrai que c’est beaucoup plus léger !
Joyeuses fêtes !
chocolat et mélangez bien
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© masatsu
Répartissez la moitié de la crème sur le biscuit Joconde et roulez-le. Cette opération est un peu délicate, il faut faire doucement et bien serrer le gâteau.
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lcff - Recette
Lexique © Alpha du centaure
Produit régional
L’Auvergne en trois fromages
1. emblématiques (adj. f.p.) : qui représentent bien 2. se décline (v. se décliner) : propose plusieurs variétés 3. affinage (n. m.s.) : période de maturation 4. moisissures (n. f.p.) : champignons qui se développent 5. pasteurisées (adj. f.p.) : cuites à haute température
par Mélanie Hernandez
La France est réputée pour être le pays du fromage. Il est vrai qu’il y en a une quantité impressionnante. J’ai choisi pour vous trois fromages emblématiques1 de la région Auvergne : le cantal, la fourme d’Ambert et le saint-nectaire. À déguster avec un bon pain de campagne et un petit verre de vin rouge (à consommer avec modération, bien sûr !).
La fourme d’Ambert
© Coyau © Homer Ectus
Le saint-nectaire
© Hégésippe Cormier
Le cantal
Si le cantal est le nom d’un fromage, c’est aussi le nom du département où il est élaboré. Ce fromage de vache à pâte pressée et non cuite, se décline2 en trois produits : le cantal jeune, l’entre-deux et le cantal vieux. Vous l’aurez compris, plus la période d’affinage3 est longue, plus son goût est fort. C’est pour cette raison que le cantal jeune est très apprécié des enfants, il est très doux. Alors que l’entre-deux est plus fruité avec davantage de saveurs, et que le cantal vieux est assez puissant en bouche, allant parfois jusqu’à piquer un peu la langue.
Ce fromage de vache est le plus doux des bleus ! Rien à voir avec le roquefort qui est fait à partir de lait de brebis et qui est très puissant. La fourme est un fromage rond qui présente des traces de moisissures4 à l’intérieur. Sa texture souple permet de l’utiliser pour cuisiner des sauces qui accompagnent les viandes rouges comme les viandes blanches. Il se marie très bien avec des vins blancs moelleux (très sucrés). Ce fromage dispose d’une AOC*, cela garantit la qualité du fromage lorsque vous l’achetez. Dans tous les cas, et c’est valable pour tous les fromages, je vous conseille de choisir des fabrications fermières plutôt que pasteurisées5, car elles ont bien plus de goût.
Il fait clairement partie des fromages préférés des Français. C’est la plus grande production fermière du pays : plus de sept tonnes chaque année. Ce fromage très crémeux se cache à l’intérieur d’une croûte de couleur gris-marron. Certains la mangent, d’autres la laissent de côté, à vous de voir ! Avec son léger goût de noisette, il est parfait avec des salades composées. Honnêtement, lorsqu’il est pasteurisé, il a peu de goût, alors que la fabrication fermière amène des saveurs fruitées très intéressantes. Le saint-nectaire se cuisine aussi. J’en mets dans mes tartes aux poireaux et sur les gratins de pomme de terre, c’est à chaque fois un grand succès ! *AOC : Appellation d’Origine Contrôlée lcff - Produit régional
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Jeux 1. MOTS EN ZIG-ZAG Retrouvez différentes parties de la maison. Les mots sont écrits en zig-zag, comme dans l’exemple.
par Mélanie Hernandez
2. LA DICT É E
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Cave Cheminée Cuisine Escaliers Lavabo Mur Salon
Nathalie a fait 9 fautes à sa dictée. Essayez de les retrouver et de les corriger.
La jeune fille est assise sur un banc dans le park du centre ville. Elle lit un romant en attendant sont amie. Le rendez-vous et fixé à 14h00, mais elle est arrivé très en avance. À coté d’elle, deux petits garçon joue au ballon sous le regard tendre de leur maman. Une mamie qui semble très âgée obsairve les canards dans la mare.
3. LA CHAINE DES MOTS (niveau expert) Remplissez le tableau à l’aide des cases bleues, en suivant les flèches, pour construire des mots avec deux cases successives (ex : Amelia, lianes,...) . Parmi tous ces mots, vous trouverez 3 prénoms, 3 animaux, et un être mythologique. AME
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4. LA TOUPIE
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Solutions des jeux de la page 50 Jeu 1 : MOTS EN ZIG-ZAG
Edition :
Langue et Cultures Françaises et Francophones ISSN : 2267-4705 n° CPPAP : 0715 K 91889 SIRET : 799 544 846 00014 Siège : 116, rue Esculape 34090 Montpellier contact@lcf-magazine.fr
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Assistante de publication : Mélanie HERNANDEZ
Directeur artistique : Rémi ORZALESI
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Rédactrice en chef : Florence TESTE
Comité de relecture : Florence TESTE Mélanie HERNANDEZ
Rédacteurs :
Claire BILLIET Daphné BROTTET Alexis CAUCIGH Damien DOUILLARD Jessy GOFFI Alice GOY BILLAUD Mélanie HERNANDEZ Clarisse MARATCHIA Axelle NEGRIGNAT Florence TESTE
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Jeu 2 : DICTÉE La jeune fille est assise sur un banc dans le parc du centre ville. Elle lit un roman en attendant son amie. Le rendez-vous est fixé à 14h00, mais elle est arrivée très en avance. À côté dʼelle, deux petits garçons jouent au ballon sous le regard tendre de leur maman. Une mamie qui semble très agée observe les canards dans la mare. Jeu 3 : LA CHAÎNE DES MOTS (niveau expert) AME
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Anne-Charlotte KLEINEIDAM
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Jeu 4 : TOUPIE
SAMEDI - OLIVE - LANGUE ENDIVE - INFINI – LOURDE Solution : SOLEIL