Lcff#28-Avril 2015

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Édito

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Florence Teste, rédactrice en chef

COURBET ART

Bonjour à toutes et à tous, Vous connaissez le proverbe : « En avril, ne te découvre pas d’un fil, mais au mois de mai, fais ce qu’il te plaît ». Et bien nous y voilà ! Et puisque les beaux jours arrivent, nous vous emmenons à Montpellier, dans le sud de la France, pour en profiter pleinement. Nous sommes très heureux de revenir à Montpellier qui était la toute première destination de votre magazine préféré. Et oui, souvenez-vous, le n°1 se focalisait sur cette belle ville. Ce n’est pas étonnant puisqu’une grande partie de l’équipe est montpelliéraine ! Cette fois, nous vous proposons une balade au bord de l’eau (Tourisme), un imagier sur les coquillages et fruits de mers, une présentation de l’histoire de la médecine à Montpellier (Histoire) et de quelques vins de la région (Vins), un tableau de Gustave Courbet à voir au musée Fabre situé au centre-ville (Arts), des albums du célèbre dessinateur Albert Dubout (Livres). Vous découvrirez également un entretien avec la chanteuse Émilie Simon, sans oublier nos autres rubriques et partenaires habituels : RFI, TV5, Afriques, Amériques... Les journées de formation AppliFLE que nous organisons à Montpellier les 29 et 30 mai connaissent un joli succès, de nombreux enseignants venus de France et d’ailleurs se sont déjà inscrits. Face à un tel enthousiasme, nous envisageons d’organiser de nouvelles AppliFLE à l’automne... nous vous en informerons en temps voulu. L’équipe se joint à moi pour vous souhaiter la bienvenue dans sa ville. Bonne lecture à toutes et à tous !

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EMILIE SIMON MUSIQUE

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TOKYO FIANCÉE CINÉMA

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LIVRE

ALBERT DUBOUT SOCIÉTÉ

LES RÉGIONS CHANGENT ENVIRONNEMENT

ÉCO-MAISON AU VIETNAM SOCIÉTÉ

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A VOS MANETTES ! AMERIQUES

FRANCOMIX AUTEUR

ALPHONSE DAUDET STYLE

LE FRANÇAIS ARGOTIQUE COIN DES PROFS

ET AVEC CECI MÉDIAS

AVOIR VOIX AU CHAPITRE MÉDIAS

MONTPELLIER CORRESPONDANT

LA VILLE POUR TOUS VINS

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LANGUEDOC LES FRUITS DE MER

MONTPELLIER TOURISME

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LA MEDECINE HISTOIRE

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LE SEL JEUX

E-TUMBA AFRIQUES

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ARTICLES SONT ADAPTÉS

B1

À

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PRODUIT RÉGIONAL

À DES NIVEAUX

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IMAGIER

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C2. LA

DIFFICULTÉ DE L’ARTICLE EST

REPRÉSENTÉE PAR LE PICTOGRAMME EN FORME DE LIVRE EN HAUT DE LA PAGE.

LES ARTICLES QUI COMPORTENT CE PICTOGRAMME EXISTENT EN VERSION AUDIO

LES ENCORNETS GASTRONOMIE

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Lexique

Arts

Bonjour Monsieur Courbet

1. mécène (n. m.s.) : personne qui finance 2. a suscité (v. susciter) : a donné naissance 3. picturales (adj. f.p.) : relatives à l’image 4. emblématique (adj. m.s.) : représentatif 5. hautaine (adj. f.s.) : méprisante, prétentieuse 6. commanditaire (n. m.s.) : personne qui a passé commande 7. malmener (v.) : bousculer, déranger

par Daphné Brottet

Je vais vous présenter l’une des plus célèbres peintures de Gustave Courbet, La rencontre rebaptisée Bonjour Monsieur Courbet réalisée en 1854. Cette œuvre peinte à l’huile est conservée au Musée Fabre, à Montpellier, dans les salles consacrées au collectionneur, mécène1 et ancien conservateur Alfred Bruyas (1821-1876). Sa présentation à l’Exposition universelle en 1855 a fait scandale.

hautaine5, tandis que Monsieur Bruyas et Calas sont dans l’ombre d’un arbre. L’artiste a été accusé de mépriser son commanditaire6. Mais ce qui a vraiment fait scandale, c’est que Courbet a bousculé la hiérarchie des rôles et de la place sociale de chacun. On voit l’artiste avec son matériel de peinture, le bourgeois immobile bien vêtu, et, derrière lui, son domestique Calas au visage buriné, la tête baissée. Le peintre semble considérer alors sa propre position de travailleur proche de celle du domestique, alors qu’il se place sur le même plan que son mécène bourgeois.

Trois hommes et un chien sont représentés. Il s’agit du mécène de l’artiste, un bourgeois de la ville nommé Alfred Bruyas, accompagné de son domestique, Calas, et de Courbet lui-même. Ce tableau a suscité2 de vives critiques et un rejet total de la commission de l’Exposition universelle. En effet, en 1855, la France est extrêmement conservatrice concernant les classes sociales et les conventions picturales3. Et, Courbet, issu lui-même d’un milieu bourgeois, se fait provocateur en brisant certains codes de représentation.

Ainsi, Gustave Courbet, bâton de pèlerin en main dans un décor désertique rappelant les scènes bibliques, s’amuse à malmener7 les conventions. Tout se joue en miroir, jusqu’à la signature qu’il situe en bas à gauche, avec les coquelicots. Cette œuvre a eu un véritable succès auprès de la classe ouvrière.

Artiste emblématique4 du Réalisme, Courbet expose des scènes au spectateur qu’il n’est pas convenable de montrer, selon de nombreux critères esthétiques et moraux de l’époque. Pour commencer, il représente tous les protagonistes de la scène au même niveau et sur un même plan. Par ailleurs, l’attitude de l’artiste dans la lumière du soleil semble


Portrait

Emilie Simon par Rémi Orzalesi

É

milie Simon est une chanteuse française, qui a étudié la musique à Montpellier. D’album en album, elle nous présente les facettes1 complexes d’un personnage passionnant, entre musique de film avec des sons naturels pour la bande originale de La marche de l’empereur, à l’électro de Big Machine, ou la poésie de l’album Francky Knight. Émilie Simon a eu la gentillesse de répondre à nos questions.

Votre dernier album s’appelle Mue3, en quoi pensez vous qu’il soit différent des précédents ?

Je les aime tous, mais j’ai tendance à préférer le clavier. Dans tous les sens du terme : le synthé2, le piano…

Ils sont tous très différents les uns des autres, chaque album exprime une sensibilité différente. Ils racontent tous quelque chose, pas forcément une histoire, mais plus un état d’esprit, une poésie ou une énergie particulière. Le dernier album est très lié à Paris, c’est un regard sublimé4 de la ville, un fantasme parisien. Je voulais qu’il représente le Paris que je connais mais aussi le Paris tiré de l’inconscient collectif, celui du Romantisme avec un grand « R », des grands poètes, un Paris magique plein d’étoiles, de dorures5 et de magie. C’est ce Paris qui a influencé les textes et les arrangements de ce dernier album.

© Sigried Duberos

www.facebook.com/Musical. Scene Merci,

Vous avez fait le conservatoire et vous jouez de nombreux instruments, lequel est votre préféré ?

lcff - Portrait

© Lisa Carletta

Entretien avec


Lexique Vous vivez à New York, est-ce l’éloignement qui vous donne envie de parler de Paris ? Les villes, comme les gens, changent. On peut, à un moment, ne plus être en phase puis y revenir. C’est vrai que lorsque j’habitais à Paris, aucune chanson ne m’est venue sur Paris. Mais c’est aussi le fait d’avoir vu d’autres choses, d’avoir voyagé, habité ailleurs. Quand on parle avec des étrangers, on voit notre ville à travers leur prisme6 et c’est intéressant car quand on revient, il y a autre chose qui émane7 de cette ville.

Avez-vous été confrontée à cette image de l’étrangère venue de France? Je n’ai pas eu l’impression que l’on m’ait collé une étiquette, la nationalité n’est pas la seule chose qui nous définit. Il y a une certaine curiosité à écouter chanter en français, ça attire de nombreux francophones, des personnes qui s’intéressent à la langue française et d’autres qui sont touchées par la musique au-delà des paroles.

1. facettes (n. f.p.) : aspects 2. synthé (abréviation de synthétiseur) : piano électronique 3. mue (n. f.s.) : changement de peau, renouvellement 4. sublimé (adj. m.s.) : idéalisé 5. dorures (n. f.p.) : éléments de décoration couverts d’or 6. prisme (n. m.s.) : objet qui modifie la vision quand on regarde dedans 7. émane (v. émaner) : se dégage, ressort 8. a été banalisé (v. banaliser, passif) : est devenu ordinaire, a perdu de sa valeur 9. épique (adj. m.s.) : qui relève dʻun récit poétique et merveilleux

Vous écrivez vos chansons en français et en anglais. Que vous apporte chacune des langues ? Le principe de s’exprimer dans sa langue natale est déjà fort en soi. Parce qu’on s’est construit dans cette langue, avec ses racines, avec cette culture, on a donc un rapport aux mots plus profond. J’adore chanter en français, c’est une langue très belle, très sensuelle, qui permet des subtilités. Mais il est aussi agréable d’écrire dans une autre langue car justement, on se sent dégagé du poids des mots, on a une distance qui peut être libératrice. Et chaque langue amène sa mélodie. Le choix de la langue est comme un choix des instruments, le mot est un élément qui fait partie de l’équilibre de la chanson.

Vos chansons parlent d’amour, de princesse, de chevalier et de « lovers ». Comme le Paris que vous décrivez, êtesvous romantique ? Le mot « romantique » a été banalisé8. Mais davantage dans le sens Romantique, comme l’époque Romantique, la poésie et la musique Romantique, on y retrouve quelque chose de beau, d’épique9.

Si vous deviez conseiller à nos lecteurs le cadre idéal pour écouter votre album, lequel serait-il ?

© Lisa Carletta

Ce serait la nuit, en traversant de grands espaces, peut-être entre Paris et Monpellier !

lcff - Portrait


Paris, j’ai pris perpète d’Émilie Simon

Paris, j’ai pris perpète1 Paris, j’ai perdu la tête2 pour toi Paris, quelle comédienne Paris, quelle mise en scène de choix Paris, tu prends tes airs de diva3 Avec moi, Paris, Paris Et moi je ne respire que toi Et j’adore ça, Paris, Paris Paris, quelle capitale De Montparnasse à Pigalle j’y crois Paris, j’ai pris perpète Tu m’as fait tourner la tête mille fois Paris, tu prends tes airs de diva Avec moi, Paris, Paris

Accédez à l’enregistrement : Et moi je ne respire que toi Et j’adore ça, Paris, Paris Paris, Paris

© Lisa Carletta

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ou sur : https://soundcloud.com/emiliesimonmusic/ paris-jai-pris-perpete-piano

Lexique 1. jʼai pris perpète (expression) : je suis condamnée pour toute la vie 2. jʼai perdu la tête (expression) : je suis devenue folle 3. diva (n. f.s.) : star féminine capricieuse


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Cinéma

Comme au

cinéma

Tokyo Fiancée

de Stefan Liberski, Belgique( 2015) par Romain Devaux

Vêtue d’une casquette gavroche1, d’une marinière2 et d’une jupe, Amélie a tout juste 20 ans lorsqu’elle décide de retrouver le Japon. Bien que d’apparence occidentale avec un passeport belge en poche, la jeune femme est née au pays des samouraïs et ne pense qu’à une chose depuis son départ à l’âge de 5 ans : y retourner. Peu après son arrivée, Amélie cherche à donner des cours de français afin de gagner sa vie ; c’est ainsi qu’elle rencontre le mystérieux Rinri, son premier et unique élève japonais qui va progressivement devenir son amant. De la Tour de Tokyo, aux Onsens (sources chaudes japonaises),

© VersusProduction

En ce mois de mai, après vous avoir fait découvrir (ou redécouvrir) Amélie Poulain dans notre dernier numéro, LCFF vous invite à partir pour le pays du soleil levant avec une autre Amélie. L’auteure Amélie Nothomb raconte l’histoire d’une jeune femme atypique en quête de bonheur, de sincérité, d’amour et d’une vie à la japonaise.

en passant par le Mont Fuji, Amélie nous offre une courte mais agréable visite du Japon. La tête pleine de rêves, dont celui de devenir « une vieille écrivaine japonaise respectée », elle retrouve peu à peu les couleurs, les goûts et les sonorités de son enfance tout au long de ses aventures dans les rues de Tokyo, avec son amant japonais qui lui fait découvrir de nouveaux plaisirs. 12

Ce petit couple séduisant, drôle et touchant va nous dévoiler quelques-unes des multiples facettes lcff - Cinéma


de la culture et de la société japonaises. Mais cette romance tourne cependant vite au drame . Elle met en évidence les déboires3 et les chocs culturels de ces deux amants si similaires mais aussi tellement différents. Amélie est une jeune femme occidentale très différente du portrait type de la femme japonaise.

Lexique

1. gavroche (adj. m.s.) : de style « titi parisien » 2. marinière (n. f.s.) : vêtement à rayures bleues et blanches, pour les marins 3. déboires (n. m.p.) : problèmes 4. nipponne (adj. f.s.) : japonaise 5. désastre (n. m.s.) : catastrophe 6. déchéance (n. f.s.) : chute de niveau social, 7. avez un faible : avez de la sympathie

© VersusProduction

réalisateur d’inclure la catastrophe de Fukushima à son œuvre, comme pour rendre hommage aux victimes de ce désastre5.

© VersusProduction

Tokyo Fiancée fait le portrait d’une ville, d’un pays, d’une culture à travers de très beaux plans qui vous donneront vraiment envie de visiter la capitale nipponne4. En plus d’un récit de voyage, ce film propose un récit de vie : la métamorphose d’Amélie qui arrive au Japon en jeune fille naïve timide, émerveillée et maladroite et qui repart en jeune femme. Des personnages pleins de pudeur et très souriants, une histoire légère et romantique, c’est la force mais aussi la faiblesse, selon certaines critiques, de ce long métrage qui manque d’un peu de profondeur et reste assez superficiel sur les contacts interculturels. Malgré cela, le film retrouve un certain dynamisme à la fin, grâce au choix du

Tokyo Fiancée réalisé par Stefan Liberski, est tiré d’un roman autobiographique Ni d’Eve, ni d’Adam d’Amélie Nothomb. Née à Kobé d’une famille d’expatriés belges, Amélie Nothomb est aujourd’hui une écrivaine reconnue et récompensée. Tokyo Fiancée n’est pas la première adaptation de ses œuvres : en 2003, Stupeur et tremblements (voir LCF n°1), réalisé par Alain Corneau, retrace le parcours désastreux et la déchéance6 de la jeune femme dans une prestigieuse multinationale japonaise.

lcff - Cinéma


Lexique

Livres

©Dubout

« Albert Dubout, le fou dessinant »

1. croqué (v. croquer. Part. passé) : dessiné 2. caricatures (n. f.p.) : dessins humoristiques qui exagèrent les traits 3. automates (n. m.p.) : personnages mécaniques 4. locomotive (n. f.s.) : machine qui tire le train 5. hétéroclite (adj. m.s.) : de styles différents, variés 6. en goguette : qui s’amusent 7. capté (v. capter) : attrapé 8. dépareillés (adj. m.p.) : mal assortis, qui ne vont pas bien ensemble 9. braillent (v. brailler) : pleurent bruyamment, crient

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lcff - Livres

Tous les Montpelliérains connaissent ce train dont la locomotive4 orne actuellement l’une des entrées de la ville. Palavas est un petit port de pêche, situé à une dizaine de kilomètres de Montpellier, qui offre de belles plages de sable fin aux baigneurs. La ligne Montpellier-Palavas-les-Flots a fonctionné pendant presque cent ans, de 1872 à 1968. Elle permettait d’aller à la plage en une petite demiheure. Les voyageurs offraient là le spectacle hétéroclite5 des citadins en week-end et des vacanciers en goguette6. L’œil de Dubout a capté7 ce qu’à l’époque, on n’appelait pas encore «mixité sociale» : des couples de petits bourgeois dépareillés8 (une grande et grosse dame accompagnée de son minuscule mari), des enfants qui braillent9, des ouvriers avec la cigarette à la bouche (à l’époque, ce n’était pas interdit…). Dubout… En train a été publié en 1952. Il présente de nombreux dessins de trains, dont celui de Palavas. Albert Dubout, le fou dessinant est une rétrospective des œuvres de Dubout, dans

©Dubout

©Dubout

Dans toute sa carrière, Albert Dubout a dessiné de très nombreux moyens de locomotion : des trains, des voitures, des vélos… Et parmi ceux-là, j’attire votre attention sur l’un d’entre eux en particulier : «le petit train de Palavas».

©Dubout

Connaissez-vous Albert Dubout ? Albert Dubout est un incroyable dessinateur. Il a illustré de très nombreuses œuvres littéraires (de Molière à Marcel Pagnol !), exécuté un grand nombre de dessins de presse, croqué1 des caricatures2 (Fernandel, Raimu, …), réalisé des affiches de film (Marius, César, Fanny, …), créé des décors de théâtres, des automates3. Il a également peint de magnifiques toiles, notamment sa série sur les «Corridas».

©Dubout

Ce mois-ci, je ne vais pas vous parler d’UN livre mais de DEUX livres. Et ce ne sont pas des textes mais des dessins.

©Dubout

Par Florence TESTE


laquelle vous trouverez tous les sujets chers au dessinateur ; il a été publié en 2006. Ces deux ouvrages sont remarquables : ils vous offrent le plaisir de l’observation, je dirais même de la contemplation. On peut passer de très longs moments à regarder avec attention chaque détail. www.dubout.fr.

Bibliographie sélective Trains de Palavas et d’ailleurs, 2011 Pagnol, 2011 Joyeuses Fêtes, 2011

©Dubout

COMPLETEZ

Éloquence

Éloquence : Notre nouveau rendez-vous : chaque mois, l’école OISE, à Paris, vous propose un nouveau mot, expliqué et illustré, pour que vous, lecteur, appreniez à faire preuve d’éloquence.

Pour parler avec éloquence, il faut bien comprendre ce dont il s’agit : l’éloquence est l’art de s’exprimer pour émouvoir, pour convaincre, pour rassurer, pour révéler, et pour marquer les esprits. L’éloquence traverse les frontières, elle révèle l’identité et la culture de celui qui parle.

Allégorie de l’éloquence, Albrecht Durer

lcff - Éloquence

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Rendez-vous à

Montpellier,

l’été au bord de l’eau par Mélanie Hernandez

© Aida S

© C Henrik Anderson

S

ituée au sud de la France, Montpellier est une ville ensoleillée qui accueille beaucoup d’étudiants, et notamment des étudiants étrangers qui trouvent leur place dans les nombreux établissements de FLE ou d’enseignement supérieur. Les seniors apprécient aussi la ville pour son climat chaud en été et doux en hiver. Chacun trouve sa place au soleil et au bord de l’eau.

Côté mer…

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lcff - Rendez-vous à

servent tout le bord de mer. En revanche, le tramway n’arrive pas encore jusque là. Il faudra encore un peu de temps pour que les communes trouvent un accord qui permettra de créer une ligne jusqu’aux plages. Un peu de patience ! Quelques kilomètres plus loin, vous tomberez sur une curiosité architecturale unique : la Grande-Motte.

© Aida S

La ville de Montpellier ne touche pas directement la mer, cependant, elle se trouve à seulement 10 km des plages. Là, la Méditerranée est calme la plupart du temps et il faut beaucoup s’éloigner du bord pour avoir l’eau jusqu’au cou ! Bref, c’est plutôt tranquille et ce n’est d’ailleurs pas idéal pour pratiquer le surf. Du côte est, vers Carnon ou Palavas-les-Flots, les plages sont constituées de sable fin, blond ou gris. Depuis quelques années, des restaurants, bars et guinguettes1 occupent certaines portions de plages. On peut y louer des transats2 et des parasols3, se restaurer et aussi participer aux soirées estivales4 dans une ambiance chaleureuse. De grands parkings ont été aménagés en 2014 et des bus des-

Cette station balnéaire a été construite en quelques années à partir de 1965, sur une zone marécageuse5 déserte que seuls les moustiques habitaient. L’architecte Jean Balladur a conçu les bâtiments pour que


Lexique © Alexandre Baranov

chaque habitant dispose d’une terrasse et d’un point de vue différent de ses voisins. D’inspiration précolombienne6, ces édifices rappellent les pyramides mexicaines, dans une version très moderne. En partant vers l’ouest, en direction de Villeneuve-lès-Maguelone ou de Frontignan, on trouve des plages de galets7. Il y a peut-être un peu moins de monde, mais c’est quand même très fréquenté. Vous pouvez allonger votre promenade jusqu’à Sète, la ville natale du chanteur Georges Brassens. C’est presque une île ! On reconnaît de loin le Mont St-Clair sur lequel est posée cette ville portuaire très active en été. N’oubliez pas d’y déguster la fameuse tielle, spécialité locale à base de calamars8.

1. guinguettes (n. f.p.) : bars temporaires au bord de l’eau 2. transats (n. m.p.) : fauteuils pour s’allonger 3. parasols (n. m.p.) : objets qui font de l’ombre 4. estivales (adj. f.p.) : de l’été 5. marecageuse (adj. f.s.) : couverte dʼeaux peu profondes et de terre 6. précolombienne (adj. f.s.) : qui date d’avant Christophe Colomb 7. galets (n. m.p.) : pierres plates et rondes 8. calamars (n. m.p.) : animaux marins à huit bras, poulpes 9. dépaysant (adj. m.s.) : qui crée un

Changeons de direction et tournons le dos à la mer pour une baignade en eau douce. Je vous emmène sur les rives de l’Hérault, le cours d’eau qui porte le nom du département. Non loin d’un village médiéval classé parmi « les plus beaux villages de France », Saint-Guilhem-le-Désert, se trouve un site nommé le Pont du diable. Un immense parking payant permet de garer son véhicule et de profiter toute la journée d’une eau claire et avec un peu de chance, vous aurez une place à l’ombre des arbres. Là, la vue sur le Pont du diable et les gorges de l’Hérault est magnifique.

Montpellier ! On peut y louer des canoës, faire le tour à vélo ou encore pêcher tranquillement le brochet (poisson). Les familles apprécient beaucoup cet endroit car la température de l’eau est agréable, on trouve de l’ombre facilement et on peut pratiquer des activités très variées qui conviennent à tous les âges.

© stefi 123

Côté rivière et lac…

Et… si vous êtes résolument urbain, que la nature ne vous attire pas, mais que vous appréciez un bon bain en été, l’agglomération de Montpellier compte treize piscines municipales !

Alors, n’attendez plus, tous à vos maillots ! Un peu plus loin, le lac du Salagou offre un décor unique. Sa particularité géologique produit une terre rouge qui donne un sentiment réellement dépaysant9, et pourtant nous ne sommes qu’à 40 km de

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lcff - Rendez-vous à


Français langue étrangère

Nouveautés 2015

Pour un apprentissage efficace et dynamique! Méthodes grands adolescents et adultes

3e édition • B2

Niveau 3 • B1 /// Niveau 4 • B2

Méthodes ados

Méthodes enfants Niveaux 2, 3, 4 à paraître • • • janvier 2016

Niveau 1 • A1

Toute l’actualité FLE sur www.facebook.com/EditionsDidier

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www.didierfle.com


Société

Lexique

1. revendications (n. f.p.) : réclamations, exigences 2. navettes (n. f.p.) : allers-retours 3. polémiques (n. f.p.) : oppositions 4. réticences (n. f.p.) : réserves, hésitations

Les régions changent par Florence Teste

Historiquement, la France a été composée d’une quarantaine de provinces pendant des siècles. Mais à la Révolution française, les pouvoirs publics ont craint que ces provinces favorisent l’ancien système. Par conséquent, les régions ont été supprimées et les départements créés. Ces derniers sont alors devenus les unités administratives qui mettaient en œuvre les politiques publiques. Toutefois, vers la fin du XIXe siècle, des revendications1 autour de l’identité culturelle régionale sont apparues, en commençant par le sud de la France qui invoquait sa langue et sa culture occitanes. C’est ainsi que des « groupements économiques régionaux » ont vu le jour juste après la Seconde guerre mondiale. Les frontières et les attributions des régions ont ensuite varié jusqu’en 1970, date à laquelle les vingt-sept régions actuelles (vingt-deux en France métropolitaine et cinq en outre-mer) ont été définies. En 2014, le gouvernement a souhaité diminuer le nombre de régions. La raison principalement avancée est la nécessité pour les régions d’avoir une taille suffisamment importante pour pouvoir rivaliser avec d’autres unités administratives européennes, comme les landers allemands. Mais les questions qui se sont alors posées ont été de savoir quelles régions allaient être regroupées et sur quels critères. De longues discussions ont eu lieu et plusieurs navettes2 entre l’Assemblée nationale et le Sénat ont été nécessaires. Certains regroupements semblaient logiques : la Haute-Normandie et la Basse-Normandie, par exemple. Ou la Bourgogne et la Franche-Comté qui avaient déjà l’habitude de fonctionner ensemble. Mais d’autres ont soulevé de vives polémiques3 :

l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne ont de très fortes réticences4 à travailler ensemble. De même en ce qui concerne le Languedoc-Roussillon, le regroupement avec la région Midi-Pyrénées peut paraître assez évident puisque les deux régions formaient autrefois, en partie, l’Occitanie.

Toutefois, les identités culturelles de grandes villes comme Toulouse et Montpellier sont assez fortes pour s’opposer. Ce choix ne fait pas l’unanimité, c’est le moins que l’on puisse dire ! Il reste maintenant à décider quelle sera la capitale régionale. Toulouse semble bien placée mais la métropole Montpellier réclame un juste équilibrage dans la répartition des administrations. lcff - Société

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© Geoffroy Groult

Histoire

Montpellier,

place forte de la médecine par Laura Tejeda Meza

Il n’y a aucun doute sur la richesse et l’influence des connaissances développées en médecine à Montpellier tout au long de l’histoire et jusque dans le monde moderne. Il faut aussi signaler l’importance du caractère cosmopolite1 dans ce développement. Dès la création de la ville, la science a trouvé sa place et s’est nourrie du savoir et des innovations des hommes qui s’y sont arrêtés.

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des Chrétiens, des Sarrasins (nom donné aux musulmans) et des Juifs venus de différents horizons. Montpellier est le principal port de commerce des épices du royaume de France. Ce type de commerce lui permet d’acquérir des connaissances sur les plantes et les épices venues d’Orient, d’ExtrêmeOrient et d’Afrique. De plus, il favorise l’échange lcff - Histoire

de savoirs, notamment en médecine, sciences, philosophie et botanique. En effet, des savants, surtout des médecins juifs et musulmans venus d’Andalousie ou du Maghreb, s’y sont déplacés avec des manuscrits2 de diverses disciplines. C’est grâce à leurs traductions que de nouvelles connaissances ont pu être introduites en Europe. Ainsi, la pédagogie de l’École montpelliéraine a été basée sur le commentaire des textes anciens redécouverts à travers de multiples études effectuées par les arabes. Montpellier était aussi, un lieu de passage pour les pèlerins partant vers Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, ce qui a permis la création d’institutions caritatives3 et hospitalières. L’École de médecine de Montpellier est une des plus anciennes d’Europe avec celle de Salerne en Italie, et la plus ancienne au monde toujours en activité. Elle a été fondée en 1220 par le cardinal Conrad, nommé cardinal de l’Église Catholique à partir de 1219 par le pape Honorius III. Toutefois, les cours de médecine ont débuté dès le XIIe siècle.

© Frederique panassac

M

ontpellier est un pôle universitaire et technologique avec une longue tradition médicale. Située au sud de la France, entre l’Italie et l’Espagne, elle est très vite devenue une ville marchande importante, où de nombreuses nationalités se rencontrent. À l’époque médiévale, s’y croisent


Lexique L’enseignement de la médecine à l’époque de la Renaissance se veut descriptif et classificateur4. On crée en 1593 un Jardin des plantes au sein de l’École de médecine. L’un des apports majeurs de l’École montpelliéraine a d’ailleurs été la classification des plantes et des maladies. Elle a été un pôle de

savoir médical en avance sur le reste de l’Europe : création en 1340 d’un cours d’anatomie qui a fait sa réputation ; adoption en 1556 d’un amphithéâtre pour l’examen des cadavres5 et la réalisation des premières autopsies6, malgré l’interdiction de l’église d’utiliser le corps d’un mort. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Montpellier devient un des premiers centres de médecins et chirurgiens royaux. Parmi les illustres étudiants de l’École de Médecine de Montpellier, nous pouvons citer Guy de Chauliac (1298-1368, père de la chirurgie médicale), Paul-

1. cosmopolite (adj. m.s.) : avec de nombreuses nationalités 2. manuscrits (n. m.p.) : textes écrits à la main 3. caritatives (adj. f.p.) : qui aident les pauvres 4. classificateur (n. m.s.) : qui classe et organise 5. cadavres (n. m.p.) : corps des morts 6. autopsies (n. f.p.) : analyses des corps des morts 7. apothicaire (n. m.s.) : préparateur de médicaments 8. rationnelle (adj. f.s.) : basée sur la logique et la raison

Joseph Barthez (1734-1806, médecin consultant de Louis XVI et de Napoléon Ier), Nostradamus (15031566, bien que renvoyé pour avoir exercé le métier d’apothicaire7, interdit à l’époque par la faculté). Tout au long de son histoire, l’École montpelliéraine a montré son attachement aux idées et aux études d’Hippocrate (460 avant J.-C. - 370 av. J.-C., considéré comme le père de la médecine). Elle a accordé une place majeure à la pratique, avec de longs stages cliniques portant sur le diagnostic, le traitement et le suivi. Elle s’est toujours souciée de faire de la médecine une science, c’està-dire qu’elle doit être liée à une interprétation rationnelle8.

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Lexique

Environnement

1. prototype (n. m.s.) : premier exemplaire qui sert d’essai 2. inondations (n. f.p.) : catastrophes naturelles liées à une quantité excessive d’eau 3. censée (adj. f.s.) : supposée 4. pilotis (n. m.p.) : structures qui surélèvent au-dessus du niveau de l’eau 5. tirer parti : profiter

Une éco-maison au Vietnam

Par Axelle Négrignat

Pour une nouvelle génération de maisons Construite en bambou et en feuilles de cocotiers, la maison de Vo Van Duong qui habite dans le delta du Mékong, au Vietnam, ressemble à beaucoup d’autres. C’est pourtant le prototype1 d’une maison construite pour résister aux typhons, aux inondations2 et aux tremblements de terre. La nouvelle maison de ce producteur de papayes est en effet censée3 résister aux catastrophes naturelles, fréquentes dans cette région d’Asie du sud-est. Vo Van Duong habite depuis plusieurs mois dans sa nouvelle maison et en semble très satisfait : il n’a pas peur qu’elle s’effondre quand la saison des pluies devient violente. La maison a été pensée par Vo Trong Nghia, un architecte vietnamien qui réfléchit à des solutions pour des logements à la fois peu chers, pratiques, esthétiques et en même temps respectueux de l’environnement. L’un des objectifs de l’architecte est de donner la possibilité aux habitants de construire par eux-mêmes leur maison, par exemple en utilisant du bambou, un matériau de construction local qui a de très bonnes qualités d’isolation thermique.

© Robert_Lafond

© AFP Hoang Dinh Nam

résistantes et peu chères

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lcff - Environnment

Bien évidemment, Vo Trong Nghia n’est pas l’unique personne à avoir de bonnes idées. Depuis toujours, les familles vietnamiennes ont cherché à adapter elles-mêmes leurs cabanes de bambou traditionnelles sur pilotis4 pour faire face aux inondations. Par manque de moyens, les installations ne sont malheureusement jamais durables et les familles doivent régulièrement rénover leur maison. L’architecte tente alors d’apporter ses propres connaissances techniques pour mettre en œuvre les idées des habitants et des autorités locales. Cette éco-maison démontre que des architectes innovants et ingénieux savent tirer parti5 des ressources locales et des contraintes climatiques réelles. Des pays comme les Philippines ou le Bangladesh, qui sont très exposés aux risques climatiques, se montrent intéressés par ce type de logement. Cependant, quand le prototype vietnamien sera commercialisé, la maison coûtera 4 000 dollars, une trop grosse somme d’argent pour la plupart des Vietnamiens du delta du Mékong. Espérons que les prix de ces maisons d’avenir baisseront et deviendront accessibles à tous !


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Société

À vos manettes !

par Diane Toulemonde & Charlotte Kleineidam

L

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Lorsque l’on pense à Montpellier et aux jeux vidéo, instinctivement le studio Ubisoft-Montpellier vient à l’esprit. Le géant vidéoludique2, implanté depuis 1989 dans l’agglomération, est notamment connu pour Rayman (1995), et plus récemment, Les Lapins Crétins : La Grosse Aventure (2009). Cependant, Ubisoft est loin d’être le seul studio de jeux vidéo à Montpellier. En effet, les studios indépendants se multiplient dans la ville ! Pour un studio, être indépendant signifie que les jeux seront créés sans le support financier d’un éditeur de jeu vidéo. C’est l’éditeur qui prend en charge le marketing, la fabrication, la distribution ainsi que la communication autour du produit final (ou plutôt, devrait-on dire de l’œuvre finale, puisque le jeu vidéo est le dixième art). Sans les impératifs financiers extérieurs, ces studios sont donc souvent plus créatifs, et plus libres d’entreprendre leur démarche artistique comme ils le souhaitent.

lcff - Société

© mcsteve11

e jeu vidéo, qualifié de dixième art, a une place prépondérante1 dans la ville de Montpellier. De nombreux studios de jeux vidéos indépendants sont installés dans la région. D’ailleurs, le Languedoc-Roussillon est devenu la deuxième région la plus active de France en ce qui concerne l’implantation d’entreprises de jeu vidéo !

La ville de Montpellier dispose de tout un réseau3 d’écoles et de formations liées au domaine numérique et en particulier vidéoludique. La faculté Paul Valéry dispose d’une licence professionnelle « Métiers du jeu vidéo », qui peut être poursuivie ensuite au niveau Master. Il existe aussi des écoles moins théoriques qui forment à la programmation, ainsi qu’aux différentes branches du domaine du jeu vidéo et même du Game Art4 !


Depuis 2010, afin de soutenir la création numérique, la ville de Montpellier organise le salon Montpellier In Game (MIG). Il réunit les étudiants ainsi que les professionnels du jeu vidéo de la région. L’événement accueille désormais près de 50 000 visiteurs à chaque édition. Cette année, il était proposé des conférences, des rencontres entre investisseurs5 et étudiants, des concours, une exposition Game Art, etc. Un événement déjà incontournable !

Lexique

1. prépondérant (adj. m.s.) : de premier plan, important 2.vidéoludique (adj. m.s.) : qui relève du jeu vidéo 3. réseau (n. m.s.) : chaîne 4. Game Art : art spécifique au jeu vidéo 5. investisseurs (n. m.p.) : personnes qui financent un projet 6. met à disposition : prête 7. sirotant (v.siroter, part.présent) : buvant tranquillement 8. élan (n. m.s.) : force qui pousse en avant

de Push Start, elle veut encourager les projets locaux, et réunir les acteurs du secteur de la région.

La métropole met également à disposition6 les locaux de la médiathèque Federico Fellini, en centreville, pour un rassemblement mensuel autour d’Unity, un logiciel de création de jeu vidéo. Il s’agit du Montpellier Unity User Group (MUUG). L’idée consiste à aider ceux qui veulent créer leur propre jeu. La rencontre entre les amateurs et les professionnels présents est toujours très enrichissante pour chacun. De plus, une association professionnelle dédiée au secteur du jeu vidéo vient de voir le jour. Du nom

Enfin, le domaine du jeu vidéo prend tellement d’ampleur que deux bars spécialisés ont ouvert en centre-ville. On peut jouer sur console ou PC, tout en sirotant7 un verre entre amis. Des tournois de sport électronique (appelé également e-sport) y sont régulièrement organisés, notamment autour des jeux League Of Legends ou Hearthstone. Les joueurs s’y affrontent ainsi en championnat, comme dans un sport classique ! Montpellier a été récompensée par le label French Tech. Conçu pour encourager les entreprises locales du secteur des nouvelles technologies, il lui a été remis le 12 novembre 2014. Autant dire que l’élan8 numérique qui anime Montpellier n’est pas prêt de s’arrêter.

© Bryan Lee O’Malley

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lcff - Société


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Amériques

© Ryan McGuire

Vous écoutez Francomix, et c’est formidable !

Par Damien Douillard

Depuis 2003, KRVS, la radio publique de Lafayette, en Louisiane aux États-Unis, propose une émission de musique francophone : Francomix. Rencontre avec son créateur Olivier Marteau. Comment a commencé ta passion pour la radio ? Ça commence à l’adolescence, lorsque j’ai l’occasion d’apprendre à créer un émetteur radio avec un ami. Le responsable du magasin où on achète notre matériel électronique remarque notre motivation et nous propose assez rapidement de programmer une émission sur les ondes de sa propre radio. Je me mets alors à diffuser de la musique alternative britannique, que j’aime beaucoup. Avec les années, cette émission me permet de gagner un peu d’argent pour mes loisirs et pour financer mes études.

j’ai un déclic2 pour la francophonie lorsque je me rends au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou, le Fespaco, au Burkina Faso. Je suis alors embauché3 pour développer des réseaux de distribution de chaînes de télévision francophones en Afrique entre 1995 et 2001. Avec le soutien du Ministère de la coopération, je développe aussi une version africaine de la chaîne musicale internationale MCM : MCM Africa. En 2001, je monte, avec mon ami Philippe Bessière, une association dont l’ambition est de promouvoir la francophonie par la musique. Nom de code du projet : Francomix, qui vient de l’association des mots francophonie et mixité. Philippe, apprenti4 webmaster, développe alors un site internet dans lequel j’écris des articles sous différents pseudonymes5.

Et tes études, ont-elles un lien avec le monde des médias1 ? Plutôt, oui. Après mes études secondaires, j’étudie en histoire puis je commence des études doctorales en sciences politiques : « Technologies, pouvoir et communication ». Aussi très intéressé par le cinéma,

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lcff - Amériques


Lexique

1. médias (n. m.p.) : presse, radio, télévision… 2. déclic (n. m.s.) : révélation

Comment en arrives-tu à la Louisiane, alors ? Et bien justement parce qu’il manquait un aspect à ma francophonie : l’Amérique. Au début, je voulais d’abord me rendre à Montréal, au Québec, au Canada. Mais à Paris, l’association France-Louisiane me permet d’obtenir une bourse au CODOFIL (Conseil pour le développement du français en Louisiane), à Lafayette, pour étudier l’histoire des Cadiens de la Louisiane, qui m’intrigue beaucoup. J’arrive donc en août 2002 dans cette ville américaine et au bout de quelques mois, la radio KRVS me propose de présenter une émission à laquelle je donne le nom de Francomix. Objectif : parler de la diversité des cultures francophones du monde par la musique, à travers tous les genres musicaux, pop, folk, techno, et tous les continents.

Olivier restera à la tête de l’émission jusqu’au printemps 2007, moment où il décroche6 son doctorat. Au moment du départ d’Olivier, James Hebert, le directeur de la radio, s’inquiète de voir l’émission disparaître. Olivier cherche dans ses relations une jeune personne dynamique et impliquée dans la francophonie

3. suis embauché (v. embaucher. Passif) : suis employé 4. apprenti (n. m.s.) : personne qui apprend 5. pseudonymes (n. m.p.) : faux noms 6. décroche (v. décrocher) : obtient 7. coanimer (v.) : animer ensemble

de la Louisiane. Il fait donc appel à Valérie Broussard, qu’il a rencontrée en France en 2001, et l’invite à coanimer7 l’émission pendant un mois avant de lui laisser la place. Et depuis lors, c’est Val, alias Valérie Broussard Boston, qui est aux commandes de Francomix. J’ai demandé à Val quelle était sa perception de l’émission maintenant. « Le format a légèrement changé au fil des années. Au début, je passais plus de chansons françaises de genre pop/dance/techno mélangées avec des chansons d’ailleurs. Maintenant, c’est plutôt des chansons francophones d’Amérique, des Caraïbes avec des chansons françaises et un peu d’Afrique. Je crois que c’est important de montrer aux auditeurs que la francophonie n’est pas si loin que ça de nous en Louisiane. J’ai aussi des invités spéciaux ; souvent ce sont des musiciens, locaux ou bien de passage : j’ai déjà fait des émissions avec Tété, Zachary Richard, Feufollet, Les Pine Leaf Boys, Radio Radio, Arthur Comeau, Lisa Leblanc. Et la liste est longue ! Mais ça peut aussi être des visiteurs comme des professeurs. Et même parfois, j’invite des représentants d’organismes comme Franco Jeunes, la Fédération des jeunes francophones de Louisiane, Les Amis d’Immersion, qui soutiennent le français en Louisiane. »

Il ne vous reste plus qu’à écouter chaque semaine Francomix, directement en ligne sur : http://krvs.org/programs/francomix-krvs ou sur Itunes. lcff - Amériques


Afriques

Lexique

1. filaire (adj. m.s.) : qui utilise des fils 2. topographiques (adj. f.p.) : du relief 3. essor (n. m.s.) : développement 4. post-production (n. f.s.) : étape qui suit la production

© Stephen Morrison

E-Tumba,

la technologie au service des agriculteurs par Mélanie Hernandez

E-Tumba est une start-up montpellieraine, fondée par Dieudonné OKALAS OSSAMI, docteur en informatique, formé en France. L’idée consiste à utiliser des outils modernes et performants pour aider les agriculteurs africains à améliorer leur productivité. Si le réseau de communication filaire1 n’existe quasiment pas en Afrique, le satellitaire est très utilisé. Les téléphones portables sont extrêmement répandus et de nombreux Africains accèdent à internet grâce à leur téléphone. Partant de ce constat, Dieudonné OKALAS a travaillé, en collaboration avec la société ITK, à la mise en œuvre d’une plate-forme agronomique intelligente intégrant des outils d’aide à la décision (OAD) qui associent des recueils de données météorologiques et des notions d’agronomie. Ainsi, en fonction de la météo et des particularités topographiques2 locales, les agriculteurs reçoivent des conseils qui leur permettent d’améliorer leur production.

venir, tant auprès des grandes entreprises que des petits producteurs. Ce secteur d’activité représente beaucoup d’emplois. Utiliser la technologie d’ETumba permet aux acteurs de l’agriculture africaine de travailler en harmonie avec l’environnement, dans un souci de développement durable. Mais la start-up va plus loin. Elle souhaite aussi accompagner les producteurs dans la post-production4, sur l’analyse des circuits de consommation et sur la vente. Car produire davantage est intéressant uniquement si les producteurs peuvent vendre leurs fruits et légumes. Pour cela, il faut savoir si le transport des marchandises est possible, si les points de vente existent et sont assez nombreux, s’il y a une demande, etc. E-Tumba compte entrer en action d’abord en Afrique de l’ouest, puis en Afrique de l’est, sur les cultures de coton, maïs, blé et soja. La start-up devrait connaître une belle évolution. Ce projet est actuellement labellisé par l’école d’ingénieurs SupAgro de Montpellier, un des incubateurs5 du réseau régional spécialisé dans l’accompagnement et la création des entreprises innovantes.

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Actuellement, le contexte économique est favorable à l’essor3 de l’agriculture. E-Tumba souhaite interlcff - Afriques


Auteur

Alphonse Daudet La chèvre de M. Seguin

par Florence Teste

L’ auteur

Alphonse Daudet est né à Nîmes en 1840. Sa famille s’installe à Lyon en 1849. Six ans plus tard, son père fait faillite1 et Alphonse, qui ne peut pas continuer ses études, doit trouver un emploi. Il devient maître d’études dans un lycée d’Alès. En 1857, il rejoint son frère à Paris et fréquente les salons littéraires. Il devient chroniqueur pour le journal Le Figaro et commence à écrire des romans. Certains seront publiés sous la forme de feuilletons2 dans le journal L’événement. Il écrit également des pièces de théâtre dont certaines sont jouées à Paris et lui apportent le succès. De même, son roman Le petit chose et le recueil de nouvelles Les lettres de mon moulin le font connaître du grand public. Ayant contracté la syphilis3, il doit passer du temps dans le Midi de la France car le climat lui est plus bénéfique. Il y écrit des textes qui lui valent alors d’être considéré comme le peintre d’une Provence douce et attachante. Il meurt en 1897 à Paris ; il est enterré au cimetière du Père Lachaise.

Son œuvre

Les lettres de mon moulin est un recueil de nouvelles dont certaines sont devenues des pièces incontournables de la littérature française : Le curé de Cucugnan, La mûle du pape, Les trois messes basses ou encore L’Arlésienne, qui a été mise en musique par Bizet dans son célèbre opéra. Elles se passent en Provence et sont d’ailleurs inspirées par des histoires traditionnelles provençales.

Bibliographie choisie Le petit chose, 1868 Les lettres de mon moulin, 1870 Tartarin de Tarascon, 1872 Les contes du lundi, 1873

À voir

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L’adaptation de La chèvre de M. Seguin dans un sketch de l’humoriste Gad El Maleh. https://www.youtube.com/watch?v=SNmC1-OIEZM lcff - Auteur


L’extrait Ce passage est situé au tout début de l’histoire. Alphonse Daudet discute avec Pierre Gringoire, un ami journaliste, qui vient d’avoir une proposition d’emploi fixe dans un journal mais qui préfèrerait rester libre et indépendant. Daudet lui raconte alors l’histoire de la chèvre de M. Seguin, qui devrait lui permettre de réfléchir.

M. Seguin n’avait jamais eu de bonheur avec ses chèvres. Il les perdait toutes de la même façon : un beau matin, elles cassaient leur corde, s’en allaient dans la montagne, et là-haut le loup les mangeait. Ni les caresses de leur maître, ni la peur du loup, rien ne les retenait4. C’était, paraît-il, des chèvres indépendantes, voulant à tout prix le grand air et la liberté. Le brave M. Seguin, qui ne comprenait rien au caractère de ses bêtes, était consterné5. Il disait : - C’est fini ; les chèvres s’ennuient chez moi, je n’en garderai pas une. Cependant il ne se découragea pas, et, après avoir perdu six chèvres de la même manière, il en acheta une septième ; seulement, cette fois, il eut soin de la prendre toute jeune, pour qu’elle s’habituât6 mieux à demeurer chez lui. Ah ! Gringoire, qu’elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin ! qu’elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche7 de sous-officier, ses sabots8 noirs et luisants, ses cornes zébrées9 et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande10 ! C’était presque aussi charmant que le cabri11 d’Esméralda, tu te rappelles, Gringoire ? — et puis, docile12, caressante, se laissant traire13 sans bouger, sans mettre son pied dans l’écuelle14. Un amour de petite chèvre… M. Seguin avait derrière sa maison un clos15 entouré d’aubépines16. C’est là qu’il mit sa nouvelle pensionnaire. Il l’attacha à un pieu17, au plus bel endroit du pré, en ayant soin de lui laisser beaucoup de corde, et de temps en temps il venait voir si elle était bien. La chèvre se trouvait très heureuse et broutait18 l’herbe de si bon cœur19 que M. Seguin était ravi. - Enfin, pensait le pauvre homme, en voilà une qui ne s’ennuiera pas chez moi ! M. Seguin se trompait, sa chèvre s’ennuya.

À lire Le texte original http://beq.ebooksgratuits.com/vents/daudetmoulin.pdf

À écouter Le merveilleux texte dit par l’acteur Fernandel, qui était lui aussi du Midi. On reconnaît à travers ses mots l’accent chantant des gens du sud. http://www.wat.tv/audio/fernandel-chevremonsieur-14odl_2h9vt_.html

1. fait faillite : est ruiné, a perdu toute sa fortune 2. feuilletons (n. m.p.) : histoires racontées en plusieurs parties que l’on suit périodiquement 3. syphilis (n. f.s.) : maladie sexuellement transmissible, mortelle au XIXe siècle 4. retenait (v. retenir) : empêchait de partir 5. consterné (adj. m.s.) : désolé, triste 6. sʼhabituât (v. sʼhabituer) : au subjonctif imparfait 7. barbiche (n. f.s.) : petite barbe, poils sous le menton 8. sabots (n. m.p.) : équivalent des ongles pour les animaux 9. zébrées (adj. f.p.) : à rayures 10. houppelande (n. f.s.) : grand manteau 11. cabri (n. m.s.) : petit de la chèvre 12. docile (adj. f.s.) : obéissante, calme, gentille 13. traire (v.) : récolter le lait d’un animal femelle 14. écuelle (n. f.s.) : seau, récipient 15. clos (n. m.s.): pré fermé par une clôture 16. aubépines (n. f.p.) : arbustes qui piquent 17. pieu (n. m.s.) : long bâton de bois enfoncé dans le sol 18. broutait (v. brouter) : mangeait l’herbe 19. de (si) bon cœur : avec plaisir, très volontiers lcff - Auteur

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Style

Le français argotique

!!! par Florence Teste

Le français argotique, ou argot, est un « sociolecte », c’est-à-dire un dialecte qui appartient à un groupe social. L’objectif de ce langage parallèle est principalement de ne pas être compris des personnes qui ne font pas partie du groupe social en question. Toutefois, certains mots très utilisés sont passés dans le français courant. Par exemple, le mot cambrioler tire son origine du mot cambriole qui signifiait « chambre » en argot. Aujourd’hui, cambrioler signifie « dévaliser un lieu » et on trouve ce mot dans le dictionnaire. Fou fêlé, jobard, barjo, dingue Il est complètement fêlé/jobard/barjo/dingue, ce type ! Regarder reluquer, lorgner Ce type n’arrête pas de me reluquer/lorgner. Voler braquer, chourer, taper Je me suis fait braquer/chourer/taper ma caisse. Manger bouffer, becqueter À quelle heure on va bouffer/becqueter ? La police les flics, les poulets, les keufs, la maison poulaga, les condés Fais gaffe : y a les flics/les poulets/les keufs dans la rue d’à côté ! Un homme un mec, un keum, un gars, un type Oh, le mec/keum/gars/type, il a une caisse trop classe ! Une femme une nana, une meuf, une gonzesse, une greluche T’as vu comment elle est fringuée, la nana/meuf/gonzesse/greluche ?

LE VERLAN

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Le verlan est principalement le langage des jeunes de banlieue. Mais là encore, de nombreux mots sont passés dans le langage courant, et ne sont plus uniquement utilisés par les jeunes. L’origine du verlan est très ancienne puisqu’on trouve déjà des exemples dans les siècles passés (par exemple, « Bonbour » pour « Bourbon », en 1585). Le procédé du verlan est simple : on intervertit les syllabes, on met les mots à l’envers (verlan = l’envers) . Ainsi, le mot « bloqué » est changé en « québlo » : blo - qué => qué - blo. Parfois, d’autres modifications se rajoutent : le mot « bête » est changé en « teubé » : bê -te => teu - bé. Le u de la première syllabe est rajouté pour que l’on prononce /ø/ et pour éviter que le e ne devienne muet (/ə/).

lcff - Style

Quelques exemples : meuf femme keuf flic bizarre zarbi chinois noich énervé vénère lourd relou mère reum mec keum


LES INJURES con putain merde bordel chier

Quel con, ce type ! Putain, un mètre de plus et j’étais mort ! Merde, j’ai cassé le verre ! C’est quoi, ce bordel ? Ça me fait chier !

Ces mots peuvent être employés comme des interjections, des mots uniques, ou encore dans des phrases, en tant que verbe ou nom. À noter que les mots n’ont pas toujours la même importance selon les régions. Par exemple, dans le sud, on dit que le mot « con » est comme une virgule ou un point d’exclamation. On le dit beaucoup, sans aucune intention de dire des injures. Il est vraiment grand, ce type, con !

Attention : A utiliser avec prudence et moderation !

Putain, chui trop véner, ma reum m’a dit que c’est le bordel dans ma piole. Trop relou ! Elle commence à me faire iech ! En plus, son nouveau keum, on dirait un keuf ! Il est toujours en train de me fliquer ! Je suis vraiment contrarié ! Ma mère m’a dit que ma chambre était trop en désordre. Difficile à supporter ! Elle m’agace sérieusement ! En plus, son nouveau compagnon est comme un policier, il est toujours en train de me surveiller ! Faut que je change de caisse ! La mienne est en rade mais j’ai pas une thune. Putain, c’est la loose ! Comment je vais aller au taf, moi ? Il faut que je change de voiture. La mienne est en panne mais je n’ai pas d’argent. Quel dommage ! Comment je vais aller au travail, moi ? lcff - Grammaire

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Pédagogie

Niveau : A2 en voie d’acquisition / FOS Effectif : groupe de 10 apprenants Durée : 30 à 45 minutes

© c_lunenlune

Le coin des profs

par Céline Dandoy

« Et avec ceci ?»

Matériel : LCFF n°9 (p.11) / LCFF n°27 (p.40-41) / LCFF n°5 (p.17) Objectifs et compétences mobilisées : EO et CO : demander et préciser un choix – le pronom EN – parler des quantités - comparer – faire une appréciation Socioculturel : faire des achats en France

La première étape, en classe entière

Vous avez auparavant travaillé sur les achats ou peut-être vos apprenants connaissent déjà les phrases clés à utiliser. Commencez par un remue-méninge de toutes les phrases possibles pour réaliser des achats. Vous pouvez compléter si besoin. Pensez à l’accueil, à la demande mais aussi à la manière de prendre congé. Divisez votre tableau en deux parties : une pour le client, une pour le vendeur. Laissez ces expressions au tableau, elles seront utiles aux apprenants lors de la réalisation des jeux de rôles.

La deuxième étape, toujours en classe entière

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Voilà un sujet qui revient sans cesse dans vos cours : parler des achats et être capable de faire ses courses en français. L’activité que je vous propose aujourd’hui ne révolutionne pas le cours, mais elle le rend plus interactif car nous utiliserons deux imagiers colorés qui vous mettront en appétit. Faites attention, je vous conseille de manger avant de réaliser cette activité ! Il s’agit également d’un bon moyen de clore la thématique sous forme de jeu de rôle, tout en révisant les différentes notions de grammaire et d’expression.

lcff - Pédagogie

Étape importante des achats, le pronom EN : « Vous avez des poires ? » « Oui, j’en ai » « Non, je n’en ai plus » « Prenez-en ! » « J’en veux quatre ». Avec ces quelques exemples, faites comprendre aux apprenants que le pronom EN est associé à une quantité, qu’il est généralement avant le verbe, sauf à l’impératif. Pour vérifier la compréhension de ce point de grammaire, demandez-leur de se poser des questions sur ce qu’ils possèdent. (Exemple : Tu as un stylo ? Oui, j’en ai 4 / Tu as des enfants ? Non, je n’en ai pas./ Aux Pays-Bas, vous mangez des escargots ? Non, on n’en mange pas. Etc. )


Pédagogie

La troisième étape, par binômes

Constituez des binômes. Chacun recevra un document. (À la boulangerie LCFF n°9 – À la pâtisserie LCFF n°27). Laissez-les observer les documents, il y aura toujours des commentaires à faire sur ces spécialités françaises (ce qu’ils connaissent, ce qu’ils aiment). Vous pouvez les afficher grâce à votre vidéoprojecteur si, comme moi, vous n’avez pas d’imprimante couleur. Annoncez ensuite le sujet et distribuez la fiche « pour vous aider ». Dites-leur qu’ils auront 5 à 10 min pour préparer leur jeu de rôle qu’ils présenteront au reste du groupe par la suite. Chaque groupe réalise son jeu de rôle. S’ils le souhaitent, ils peuvent prendre des notes mais insistez bien sur le côté réaliste de l’activité. De votre côté, corrigez-les et notez les mots clés et leurs difficultés au tableau.

La quatrième étape,

par binômes devant le reste du groupe Dans cette dernière partie, chaque binôme réalise son jeu de rôle et les autres apprenants écoutent. Après chaque représentation, vous pouvez vérifier la compréhension de l’histoire en posant des questions au reste du groupe. Bien que le sujet de départ soit le même, l’imagination de chacun fait que des situations improbables ressortent de cette activité.

LE SUJET : CLIENT(E): Vous organisez un dîner avec des amis et vous vous occupez d’acheter le dessert et le pain pour 4 personnes. Vous allez dans une boulangerie-pâtisserie et vous interrogez le vendeur / la vendeuse sur la composition des gâteaux car un de vos invités est allergique aux noix. Vous demandez également le prix. Vous décidez d’acheter 4 gâteaux différents et 2 pains différents. VENDEUR/VENDEUSE : Un client vous pose plusieurs questions sur vos produits. Vous le renseignez. Vous le conseillez. Vous lui donnez le prix ainsi que la composition de vos pains et gâteaux. Pensez à utiliser les points de grammaire.

POUR VOUS AIDER : © Allison Meier

• La restriction avec « ne…que » Je n’ai que des tartes aux fraises. (= j’ai seulement des tartes aux fraises) • La négation avec « ne … plus » Je n’ai plus de baguette (= j’ai vendu toutes les baguettes) • Non plus Je n’ai pas de croissant, pas de pain au chocolat non plus. (= pas de croissant et pas de pain au chocolat) • Pour une appréciation C’est trop sucré ≠ Ce n’est pas assez sucré Il y a trop de sucre ≠ Il n’y a pas assez de sucre

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lcff - Pédagogie


Radio

Avoir voix au chapitre

Rubrique en partenariat avec

Chronique par Yvan Amar de et exploitation pédagogique par Florence Teste

Chaque mois, nous vous proposons un extrait des Mots de l’actualité, une émission animée par Yvan Amar. Ce document audio vous permet de travailler et de tester votre compréhension orale. Radio France Internationale (RFI) met à disposition chaque semaine, sur son site Internet (http://www.rfi.fr/ lffr/statiques/accueil_apprendre.asp), une émission radiophonique de deux à trois minutes destinée à éclairer l’étymologie et/ou le contexte d’utilisation d’un mot lié à l’actualité. Vous trouverez ici une transcription exacte du texte avec des exercices d’écoute pour entraîner votre oreille à reconnaître les sons et à découvrir le sens de cette émission.

Répondez à ces questions AVANT d’écouter le fichier audio. 1

« Avoir voix au chapitre » signifie « pouvoir participer à une discussion ».

4 Qu’est-ce qu’un moine ?

Vrai

un oiseau un religieux qui vit à l’écart du monde

Faux

un métier artisanal 2

Donnez d’autres façons de dire « Tais-toi ». ……………………………………………………………….. ………………………………………………………………. ………………………………………………………………..

3

Reliez les phrases avec le sens du verbe « compter » qui convient :

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lcff - Radio

Combien comptez-vous de pommes ?

être important

Tu peux compter sur moi !

avoir l’intention

Tu comptes beaucoup pour moi.

être composé de

Cette classe compte huit étudiants.

avoir confiance

Je compte bien te rendre l’argent que tu m’as prêté.

dénombrer


5

Vérifiez les réponses des questions précédentes en page 50. Écoutez le fichier audio et répondez aux questions suivantes.

Quelle est la forme la plus utilisée ? avoir voix au chapitre ne pas avoir voix au chapitre

Accédez à l’enregistrement : ou sur :

6

Toto Mimi Zouzou 7

http://www1.rfi.fr/lffr/articles/097/article_2156.asp

Retrouvez les phrases du texte : voulait aller

voir un match à la télé boire un verre au cinéma

Avec quelle expression confond-on souvent « avoir voix au chapitre » ? ……………………………………………………………..

Répondez à la question suivante à l’aide de la transcription. 9

8

Quelle explication logique peut-on imaginer à l’expression « avoir voix au chapitre » ? on peut choisir le sujet de la conversation on peut donner son avis on peut aller voter

Retrouvez les mots qui ont été enlevés : a. …………………………… b. …………………………… c. ……………………………

Vérifiez les réponses aux questions ci-dessus en page 50

La transcription du texte : Serge Dinou nous écrit de Douala, du Cameroun, pour nous demander le sens de l’expression « avoir voix au chapitre ». Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est assez simple : cela signifie qu’on peut donner son idée, son opinion sur un sujet. Et souvent d’ailleurs, on entend cette formule à la négative : ne pas avoir droit au chapitre. Un exemple : on a discuté longtemps pour savoir ce qu’on allait faire ce soir. Toto voulait aller au cinéma, Mimi voulait aller voir un match à la télé, Zouzou voulait aller boire un verre… et moi alors ⁉ Et bien moi, personne ne s’occupe de savoir ce que je veux. Alors, je ne compte pas ? Je n’ai pas voix au chapitre ? Ca veut dire tout le monde, donc, (a)…………………………… de ce que je désire ? On m’a répondu : « Toi, tais-toi ! Tu es trop jeune ! Tu n’as pas voix au chapitre ! ». C’està-dire on ne (b) …………………………………. pas de ce que tu peux vouloir ou ne pas vouloir. Comme si je n’avais pas le droit de m’exprimer, de participer à cette discussion. Alors attention : l’expression, c’est « avoir voix au chapitre ». Ce n’est pas « avoir droit au chapitre », comme on l’entend parfois. On peut penser que cette formule, elle est claire, comme si on pouvait donner son avis sur tel ou tel sujet, sur tel ou tel chapitre. Mais en fait, l’origine, elle est différente. Il y a bien longtemps, dans les monastères, les cloîtres, c’est-à-dire les endroits où des religieux vivaient ensemble, entre eux, un peu coupés du monde, et bien, on appelait chapitre une (c) ………………………………. de moines, où on pouvait discuter des affaires du monastères et des décisions à prendre. Alors, si on avait voix au chapitre, c’est qu’on avait le droit de participer à ces discussions. Si on n’avait pas voix au chapitre, et bien, d’une certaine façon, on n’avait pas le droit de vote, quoi !

lcff - Radio

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Vidéo Radio

Destination francophonie

Montpellier

us et avec vo t ia r a n te r s à En pa , parton e d n o M rentes avec TV5 des diffé te r e v u o c e la la dé i font vivr u q s n o ti globe. manifesta utour du a ie n o h p franco

onde w w w.t v 5 m

p l u s .c o m

par Alice Goy- Billaud

À LCFF, on connaît bien Montpellier, c’est là que le magazine est né ! Inga, Nihad, Amélie, Aslak, Davide et Anna ont ce point en commun : ils sont venus à Montpellier un mois, un semestre ou une année pour y étudier, et sont tous passés par l’IEFE, l’Institut des Etudes Françaises pour les Etrangers de l’Université Paul Valéry. Inga est norvégienne. En 2007, elle décide de faire un échange avec le centre culturel d’Oslo. Sa grandmère est française et habite à Nice alors, quand on lui propose Montpellier, qui n’est qu’à quelques heures en train, elle n’hésite pas. « Je ne suis pas souvent allée à la plage, mais ce que j’ai apprécié, c’était rencontrer des gens sur le campus de Montpellier 3 ».

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Son objectif, c’était que son français devienne fluide. À l’époque, elle habitait avec Ingrid, norvégienne elle aussi. « Le plus difficile, c’était le téléphone. Chaque fois que j’allais téléphoner au propriétaire, j’écrivais les phrases avant de parler. Et quand quelque chose ne marchait pas, on appelait à tour de rôle ! ». Finalement, elle a validé son B2 et enseigne maintenant le français dans un lycée à Oslo. « Je pense que ça reste l’année de ma vie la plus heureuse !» conclut-elle. Nihad, Amélie et Aslak se sont rencontrés en août 2011. lcff lcf - Radio Vidéo

Aslak, Norvégien comme Inga, avait 21 ans. « Je m’en souviens parce que 21, c’était dur à dire ! ». Pour le choix de la ville, on lui a proposé Strasbourg ou Montpellier. « J’ai demandé à mon ami français, et il m’a répondu :

« Montpellier ‼! »

avec beaucoup de points d’exclamation ! Alors je lui ai fait confiance, et je ne regrette pas. » Il est en effet resté un an après son séjour estival et a ensuite trouvé un travail comme guide pour des Français dans un musée de Bergen (Norvège) ! Nihad est venu depuis l’Azerbaïdjan. C’est l’histoire et la culture qui l’ont attiré. Son meilleur souvenir, ce sont les matinées à l’IEFE : à peine réveillés après avoir fait la fête la veille et déjà motivés pour aller étudier, les étudiants se retrouvaient pour partager un café ou un jus d’orange dans la salle commune. Amélie est autrichienne. Pour elle, Montpellier est une histoire de famille ! « Ma mère était venue y étudier et en avait de très beaux souvenirs ». Son but à elle, c’était d’apprendre tout ce qu’on n’apprend pas à l’école. « J’avais remarqué que j’étais capable de bavarder avec des francophones et que je les comprenais la plupart du temps quand ils parlaient. […] Beaucoup d’entre eux m’ont dit que mon français était bon. C’était une surprise parce que j’avais toujours eu de mauvaises notes en français dans les cours de langue à la fac. »


Davide et Anna sont italiens tous les deux mais se sont rencontrés dans ma classe, lors de leur séjour Erasmus. Anna a choisi Montpellier parce que c’est « une ville pas trop grande, […] c’est parfait pour connaître des personnes ». Pour Davide, Montpellier, c’est comme à la maison : « À Montpellier, il y a un climat génial qui ressemble beaucoup à ce que j’ai dans ma ville d’origine (Cagliari) et moi, je suis assez frileux, donc je ne voulais pas vivre dans une ville trop froide ! » Rester un an à Montpellier leur a permis de participer à la plupart des événements culturels :

les journées du patrimoine en septembre, les ZAT (Zones Artistiques Temporaires) en novembre, le FISE (Festival International des Sports Extrêmes) en mai, la Fête de la musique le 21 juin, et bien sûr les incontournables « Estivales » que ni Inga, ni Nihad, ni Amélie, ni Aslak, ni Davide, ni Anna ne pourront oublier. « C’est la meilleure fête du monde ! Des petits trucs à manger, du vin, de l’ambiance… Là, t’es parfaitement heureuse… » (Amélie)

Tous conseillent à des étrangers de venir.

« Je conseillerais Montpellier, parce que c’est une ville étudiante et [qu’il y a] surtout des étudiants étrangers qui vont à Montpellier pour apprendre la langue. […] Tu vas sûrement parler français tout le temps et ça, c’est la meilleure manière pour apprendre la langue, si tu fais aussi un cours de français. » Anna

« Je recommanderais Montpellier en argumentant que c’est une super belle ville avec beaucoup d’étudiants, le beau temps, la plage pas loin. Un des meilleurs endroits pour faire [un séjour]. Je ne crois pas que Marseille ou Nice peuvent être aussi bien que Montpellier. » Aslak

« Il y a toujours quelque chose à faire. L’atmosphère est calme et animée en même temps. Les gens sont extrêmement ouverts et aimables envers les étrangers. » Amélie

Accédez à la vidéo Pour voir la vidéo, cliquez ici : http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/ Revoir-nos-emissions/Destination-Francophonie/Episodes/ 39 p-30182-Destination-Montpellier.htm

lcff - Vidéo


Le plus beau mot Pendant leur été à Montpellier, Nihad, Amélie et Aslak ont participé au projet « Le plus beau mot » de Marina Schell et Sabrina Ehmke, deux étudiantes allemandes.

« Je me souviens de mon plus beau mot, me dit Aslak, c’était : BON parce que c’est un bon mot ! ». Pour Nihad,

c’est CHEF-D’ŒUVRE et pour moi, (à l’époque, j’étais monitrice à l’IEFE) c’était MELANGE. Parce que voir tous ces étudiants de pays différents venir se mélanger le temps d’un été dans ma ville, je trouvais ça génial ! Le mot d’Amélie, c’était FAUTEUIL, « même si je n’étais pas très sûre à l’époque de comment ce mot s’écrivait ! J’avais appris l’étymologie à la fac, et c’était très impressionnant de voir que c’était dérivé d’un mot celtique, faldistol, qui a perdu certaines de ses lettres en français. » Pour Marina et Sabrina, « il ne s’agissait

pas de trouver LE mot de la langue française que la majorité des gens trouve beau. (…) Il s’agissait de trouver le mot du jour, le mot-clé, le plus beau mot d’une journée. »

Grâce à leur projet, Marina et Sabrina ont composé une mosaïque des plus jolis mots de la langue française. Elles ont photographié des Montpelliérains de tous âges et des étrangers de tous horizons avec leur mot préféré écrit sur une feuille blanche dans les rues de Montpellier.

Plusieurs expositions de ces mots ont eu lieu. À l’université Paul Valéry bien sûr, là où le projet a commencé, mais aussi à la maison d’Heidelberg à Montpellier et à la maison de Montpellier à Heidelberg, un bel échange interculturel ! Marina et Sabrina enseignent aujourd’hui le français à Hanovre, en Allemagne.

« Montpellier est devenue notre ville préférée ». Lors de ce séjour, on a eu le même sentiment que le personnage de Xavier dans le film L’auberge espagnole (de Cédric Klapisch) :

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« Quand on arrive dans une ville, (…) tout est inconnu, vierge. Plus tard, on aura marché dans ces rues (…), on aura vécu des histoires avec des gens. Quand on aura vécu dans cette ville, cette rue, on l’aura prise dix, vingt, mille fois. Au bout d’un temps, cela nous appartient parce qu’on y a vécu. » lcff - Vidéo


Correspondants

Montpellier,

la ville pour tous et pour le monde entier ! « Montpellier, la ville pour faire la fête, comme vous ne l’avez jamais faite » Il y a une ville dans le sud de la France où vous pouvez faire différentes activités chaque jour. Nous sommes étudiants ici, à Montpellier, depuis quatre mois et on peut dire que cette ville promet un séjour très complet sous tous les aspects. Vous partirez de Montpellier avec une grande quantité d’amis et de souvenirs inoubliables ! Nous vous le Témoignages garantissons ! MARIA FERNANDA Venezuela

Montpellier, la ville où le climat est bon toute l’année. Avec ses 300 jours de soleil par an, Montpellier est une des meilleures villes pour le climat. En vous levant, le matin vous avez 82% de chance qu’il fasse beau. ! Paris a seulement 60 jours de soleil dans l’année, soit 240 jours de soleil en moins. Ici, le soleil me rend tous les jours sur heureuse !

« la vie à Montpellier » par des étudiants de l’école Accent Français de Montpellier

« Avant, j’habitais à Paris, après avoir visité Montpellier, mon compte en banque a arrêté de se vider »

Je suis arrivée à Paris avec un grand compte en banque. J’ai habité dans la capitale de France pendant un an. Il n’y a pas eu un jour sans dépenser d’argent. Les cafés, le métro… c’était ridicule. Mais après, j’ai visité Montpellier, j’ai su que la ville serait le héro de mon compte en banque. Je peux prendre une tasse de café au lait pour 55 centimes. À Paris, le café coûte au moins 2 euros. Pas seulement le tram de Montpellier coûte moins cher que le métro, mais l’expérience de prendre le tram est plus plaisante que la folie du métro de Paris. EDOUARDO – Brésilien

« Avril à Montpellier, 20° contre 10° à Paris, qu’est-ce que vous préférez ? »

ASIA, Angleterre & STEPHANIE, États-Unis et Équateur

« Bleu et jaune Méditerranée » La plage, la brise et la mer… juste à côté de Montpellier. Une demi-heure de route à vélo de Montpellier pour profiter de la Méditerranée, le soleil, le calme… C’est le meilleur plan du week-end avec les amis, donc prépare le maillot de bain et les lunettes et … dore au soleil ! JOHANNA, Colombie

« Montpellier, le nec plus ultra de la culture ! » Quelle expérience extraordinaire, étudier dans la « ville d’Oc » ! Plein d’activités culturelles à faire dans cette ville d’arts et de sciences. J’ai aimé surtout les expositions d’art contemporain et les ateliers des métiers d’art. ARITHA, Afrique du Sud lcff - Correspondants

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DIMANCHE 10 MAI 2015 Départ de

Balade Gastronomique

9 h 30 à 14 h

” Vin, patrimoine et gastronomie

Réservation impérative AOC Languedoc-Grés de Montpellier

04 67 06 04 44 / 06 74 98 05 56 inscription en ligne sur >>> www.gres-de-montpellier.com

AO C L anguedoc

L’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É , À C O N S O M M E R A V E C M O D É R A T I O N

LBGraphisme.fr - Photos : © agneslescombes.com

Un verre à la main, les Vignerons des Grés de Montpellier vous font découvrir des lieux secrets de la ville. Menu gastronomique préparé par le traiteur montpelliérain GRAND, plat chaud signé par le chef Romain Salamone, du restaurant gastronomique Sensation à Lattes.


© Jean-Louis Zimmermann

Vins

Lexique

1. apiculteur (n. m.s.) : éleveur d’abeilles et producteur de miel 2. entrecôte (n. f.s.) : tranche de boeuf (viande rouge) 3. cépages (n. m.p.) : variétés de raisins 4. loup (n. m.s.) : poisson de Méditerranée 5. faune (n. f.s.) : ensemble des animaux 6. flore (n. f.s.) : ensemble de la végétation 7. garrigue (n. f.s.) : végétation méditerranéenne 8. fumier (n. m.s.) : crotte, déjections

En Languedoc, les vins ont du caractère

par Odile Esposito

PIC SAINT LOUP

Montpellier se situe au LANGUEDOC cœur du Languedoc-Roussillon. Le vignoble du Languedoc est le plus vaste Appellation Languedocdu Protégée du monde, s’étirant des montagnes Massif Central jusqu’à la mer Méditerranée. La diversité des paysages, de la structure des sols, les vents et aussi le savoir-faire des vignerons donnent naissance à des vins très variés. Loin de leur triste réputation d’il y a trente ans, de nombreux domaines offrent aujourd’hui des vins d’une grande qualité. Voici quelques bouteilles représentatives du territoire héraultais.

Happy culteur Millésime : 2010

Domaine : Rouge de Couleur Villeneuve

Domaine Daumas Gassac

60% Grenache - 30% Syrah - 10% Mourvèdre SituéCépages sur les :côteaux du Pic Saint Loup, ce domaine est dirigé de Ce domaine de renommée interTerroir : Coteaux argilo-calcaires main de maître par Anne-Lise nationale, situé sur la petite ville Fraisse-Florac. Pour rendre homd’Aniane, a choisi de mêler la Rendement : 40 hl/h mage à son mari apiculteur1, elle vigne à la nature existante sans a créé un vin qu’elle a nommé perturber la faune5 et la flore6 Vinification : Egrappage, macération carbonique de syrah, « Happy culteur ». Il offre longue, beaulocales. Le vignoble est donc comMacération des températures coup d’arômes, Contrôle notamment de posé de plus de cinquante parfruits rouges. Il se mariera parcelles de vignes séparées par des Elevageavec : Cuve en bouteilles faitement des puis grillades parzones de garrigue7 qui apportent fumées aux herbes de Provence, des parfums supplémentaires. Ici, : par 6 bouteilles bourguignonnes une Conditionnement entrecôte2 sauce roquefort pas d’engrais chimique, la vigne est fortifiée par un couchées ou- sur des fromages de caractère. apport de compost naturel, exclusivement à base Accompagnement des mets : Prix approximatif : 7,50€ de fumier8 de brebis du Larzac ! Les grands crus « Mas de Daumas Gassac » sont qualifiés d’excepCe vin se marie bien avec des viandes rouges ou en sauce et avec des fromages de tionnels par les critiques gastronomiques. Ils ont caractère. Servir entre 16 et 18° logiquement un prix plus élevé que d’autres vins du Commentaires de dégustation : domaine, mais méritent vraiment d’être dégustés. - Robe rubis brillant - Nez : intense, aux arômes de violette et de réglisse, finement épicé. - Bouche : ample - soutenue « La balade des lézards », en catégorie vin blanc dans l’IGP* Côtes de Thongue, notes minérales, avec des tanins sur les fruits rouges. 3 est unesurcomposition de quatre cépages Il assure un final d’un bel équilibre le fruit. A boire dès à présent où sedifférents. Ses arômes de pêche, de4 foin noisett e apportent une fraîcheur qui convient bien avec un loup rôti bonifieracoupé sur leset5 de années à venir.

Domaine Montrose

au fenouil ou des huîtres de Bouzigue. Léger, il est aussi très agréable à l’apéritif. Prix approximatif : 8€. Ce domaine propose d’autres vins, plus chers et moins chers que celui-ci, tous les critiques annoncent un bon rapport qualité/prix.

*IGP : Indication Géographique Protégée

lcff - Vins

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l’abus d’alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération



Lexique

Recette

La recette des encornets farcis

1. encornets (n. m.p.) : petits animaux marins formés d’un corps triangulaire et de dix bras 2. rassise (adj. f.s.) : dure, vieille, de la veille 3. ramolli (adj. m.s.) : devenu mou 4. égoutté (adj. m.s.) : dont on a enlevé l’eau 5. cure-dents (n. m.s.) : petite pique en bois 6. relevés (adj. m.p.) : épicés, forts 7. délayez (v. délayer) : mélangez quelque chose dans un liquide 8. filet. (n. m.s.) : petite quantité

par Fanny Tourret

1 grosse boîte de tomates pelées ou de chair de tomate 1 petite boîte de concentré de tomate 25 cl de vin blanc sec 1 feuille de laurier + thym huile d’olive sel, poivre

1 - Si vous avez choisi des encornets surgelés, faites-les décongeler au préalable. 2 - Rincez les encornets, vérifiez que l’os central a bien été enlevé. Séchez-les avec du papier absorbant. 3 - Préparez la farce : Faites tremper le pain rassis dans un petit saladier rempli d’eau tiède. Quand il est bien ramolli3, pressez-le entre vos doigts pour en faire sortir l’eau. Dans un mixeur, mélangez la chair à saucisse, le pain égoutté4, les feuilles de persil, l’ail, du sel et du poivre. Ajoutez un œuf. Si la farce obtenue vous paraît un peu sèche ou trop épaisse, vous pouvez en mettre un second pour qu’elle soit plus lisse et souple. Remplissez les encornets avec cette farce et fermez-les avec un cure-dents5 en bois. Disposez les encornets farcis dans un plat qui va au four. 4 - Préparez la sauce tomate : Faites revenir un oignon avec un peu d’huile d’olive. Quand il est doré, ajoutez-y la boîte de tomates pelées, la boîte de concentré de tomate, le vin blanc, le thym et le laurier. Salez et poivrez. Faites cuire à feu doux pendant 20 minutes.

© Pere Muntaner

Mixez la sauce tomate. Goûtez et rectifiez l’assaisonnement. Si vous aimez les plats relevés6, vous pouvez ajouter du piment.

© Kitsch&Classics

12 tubes d’encornets1 frais ou surgelés 350 g de chair à saucisse ou de porc haché 1 petit bouquet de persil 1 ou 2 œufs 1/3 baguette rassise2 2 gousses d’ail 1 oignon

5 - Recouvrez complètement les encornets avec la sauce tomate. Faites cuire à four chaud pendant 40 minutes. 6 - Juste avant de servir, délayez7 deux cuillères à soupe d’aïoli dans la sauce. 7 - Servez avec du riz blanc (de Camargue !!!).

Aïoli Vous savez faire la mayonnaise ? Et bien, c’est la même chose mais avec de l’ail : Mettez un jaune d’œuf dans un bol. Il faut qu’il soit à température ambiante (s’il est trop froid, la mayonnaise ne prendra pas). Ajoutez-y un peu de moutarde, du sel et du poivre et une (ou deux si vous l’aimez plutôt fort) gousse d’ail écrasée. Mélangez bien avec une cuillère, puis ajoutez un filet8 d’huile d’olive. Mélangez vigoureusement et sans vous arrêter jusqu’à ce que cette huile soit incorporée au mélange. Ajoutez alors un peu plus d’huile et mélangez jusqu’à ce qu’il soit lui aussi incorporé (surtout, pas trop à la fois ; cela empêcherait l’aïoli de prendre). Continuez ainsi jusqu’à obtenir la quantité d’aïoli que vous souhaitez.

lcff - Recette

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Lexique

Produit régional

1. marais salants, salins : lieux de production du sel 2. prisé (adj. m.s.) : apprécié, aimé 3. carrières (n. f.p.) : lieux où l’on extrait les minéraux de la terre 4. bassins (n. m.p.) : réservoirs d’eau 5. marée (n. f.s.) : mouvement montant et descendant de la mer 6. amas (n. m.p.) : tas, paquets 7. mets (n. m.p.) : aliments cuisinés 8. envahir (v.) : recouvrir 9. plaie (n. f.s.) : blessure

Le sel

© l’Office de Tourisme de Guérande

par Fanny Tourret

S’il est un condiment connu à travers le monde entier, c’est bien le sel ! De l’Himalaya à la mer Noire, du Mexique aux rivages de la Méditerranée, le sel est récolté sur les cinq continents et il est intégré à toutes les cuisines du monde. En France, les marais salants1 de Guérande, sur la côte atlantique, sont parmi les plus réputés. De même en Camargue : les salins1 d’Aigues-Mortes produisent un sel très prisé2 des meilleures tables. L’exploitation des salins d’Aigues-Mortes a débuté dès l’Antiquité. Elle se poursuit tout au long des siècles suivants. Puis c’est en 1856 que la compagnie des Salins du Midi voit le jour. C’est cette compagnie, qui existe toujours, qui commercialise le sel de cette région.

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On peut extraire le sel de carrières3 qui sont le résultat de l’assèchement d’anciennes mers, c’est le « sel gemme ». Mais à Aigues-Mortes, on obtient le sel grâce à l’évaporation de l’eau sous l’action du vent et du soleil. L’eau de la mer Méditerranée entre dans de grands bassins4 grâce à des pompes (la marée5 reste faible en Méditerranée) et parcourt un long circuit, passant de bassin en bassin et s’évaporant petit à petit. Il y a plusieurs types de sels alimentaires : le sel fin, celui qu’on utilise le plus couramment en cuisine ; le gros sel, qu’on peut mettre en plus grande quantité, comme par exemple quand on sale l’eau pour la cuisson des pâtes ou des légumes ; enfin, la fleur de sel. lcff - Produit régional

La fleur de sel est quasiment un produit de luxe car elle est ramassée en plus petite quantité. Elle est composée de petits amas6 de sel, très légèrement humides qui donnent un goût plus délicat aux mets7 ainsi relevés. Le sel n’est pas seulement un condiment. On s’en sert aussi en hiver, pour empêcher le gel d’envahir8 les routes, pour conserver les aliments, ou encore comme produit d’entretien, de soin et même de beauté !

Les expressions avec le mot « sel » « avoir les cheveux poivre et sel »

avoir des cheveux gris (certains noirs et d’autres blancs)

« mettre du sel sur la plaie9 » raviver une souffrance

« ne pas manquer de sel »

ne pas être ordinaire, présenter des éléments remarquables et intéressants

« mettre son grain de sel »

apporter sa contribution (pas forcément bienvenue) dans une conversation

« se changer en statue de sel » devenir totalement immobile




Jeux Solutions des jeux page 51 par Mélanie Hernandez

1. MOTS MANQUANTS Complétez ce texte avec les mots proposés ci-dessous. d’autre part - fusionnera - innovation - tourisme - agglomération - immense - projet - capitale Montpellier est l’actuelle______________ de la région Languedoc Roussillon. Je dis actuelle car bientôt, cette région _____________ avec sa voisine Midi-Pyrénée, avec à sa tête la ville de Toulouse. Cette nouvelle ________________région sera alors animée par deux pôles : la ville de Toulouse d’une part et la Métropole Montpellier Méditerranée ______________. Celle-ci rassemble les 31 communes de l’______________ montpellieraine autour d’un ___________commun axé sur 5 piliers : la santé et le bien-vivre, le numérique et l’____________, la mobilité et les transports, le ____________, l’agro-écologie et l’alimentation.

2. FLEURS Dans les pétales, écrivez chaque lettre du mot correspondant à la définition située au centre. Le mot commence toujours sur le pétale du haut.

3. CASCADE DES MOTS Grâce aux définitions et en vous aidant des lettres proposées, trouvez les mots de chaque ligne.

J N

A CHARCUTERIE

M

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SANDWICH

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M A M

7E ART

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A

1. écraser les aliments dans sa bouche 2. personnes qui s’aiment 3. livres qui racontent des histoires 4. bête 5. salle où on voit des films

G G

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A ENLEVÉ ISOLÉ

CHOSE PRÉCIEUSE

SE PLAINDRA M

R I lcff - Jeux

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Réponses « RFI » (page 36) 1. vrai 2. Ne parle pas. Ne dis rien. Silence ! Ferme-la (argot). 3. Combien comptez-vous de pommes ? Tu peux compter sur moi ! Tu comptes beaucoup pour moi. Cette classe compte huit étudiants. Je compte bien te rendre l’argent que tu m’as prêté.

50

dénombrer avoir confiance être important comprendre, être composé de avoir l’intention

4. un religieux qui vit à l’écart du monde

7. avoir droit au chapitre

5. ne pas avoir voix au chapitre

8. on peut donner son avis

6. Toto voulait aller voir un match à la télé. Mimi voulait aller boire un verre. Zouzou voulait aller au cinéma.

9. a. se moque b. s’occupe c. assemblée


Solutions des jeux de la page 49 Jeu 1 : MOTS MANQUANTS

Edition :

Langue et Cultures Françaises et Francophones ISSN : 2267-4705 n° CPPAP : 0715 K 91889 SIRET : 799 544 846 00022 Siège : 17, rue Durand 34000 Montpellier contact@lcf-magazine.fr

Directrice de publication :

Florence TESTE - direction@lcf-magazine.fr

Assistante de publication :

Montpellier est l’actuelle capitale de la région Languedoc Roussillon. Je dis actuelle car bientôt, cette région fusionnera avec sa voisine MidiPyrénée, avec à sa tête la ville de Toulouse. Cette nouvelle immense région sera alors animée par deux pôles : la ville de Toulouse d’une part et la Métropole Montpellier Méditerranée d’autre part. Celle-ci rassemble les 31 communes de l’agglomération montpelliéraine autour d’un projet commun axé sur 5 piliers : la santé et le bien-vivre, le numérique et l’innovation, la mobilité et les transports, le tourisme, l’agro-écologie et l’alimentation.

Jeu 2 : FLEURS

Mélanie HERNANDEZ

Rémi ORZALESI

Directrice commerciale :

Clarisse MARATCHIA - clarisse.rdvlcf@gmail.com

N

Comité de relecture :

O

Daphné BROTTET Céline DANDOY Romain DEVAUX Damien DOUILLARD Odile ESPOSITO Alice GOY-BILLAUD Mélanie HERNANDEZ A.Charlotte KLEINEIDAM Axelle NEGRIGNAT Rémi ORZALESI Florence TESTE Laura TEJEDA MEZA Diane TOULEMONDE Fanny TOURRET

Maquette :

A.Charlotte KLEINEIDAM Diane TOULEMONDE

7E ART

SANDWICH

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I

GROSSI

PAS ÉGAL A

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R E

CHOSE PRÉCIEUSE

SE PLAINDRA

Impact Impression 483 ZAC des Vautes 34980 Saint Gely du Fesc

Remerciements : Richard BOSSUET - TV5 MONDE Yvan AMAR - RFI Accent français

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Jeu 3 : CASCADE DES MOTS M A C H

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La régie du FLE - laregie.fle@gmail.com

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Publicité :

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Florence TESTE Mélanie HERNANDEZ

Rédacteurs :

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Rédactrice en chef : Florence TESTE

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Directeur artistique :

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12 au 24 mai 2015 montpellier Herault

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èmes

RencontRes des aRts du monde aRaBe L’orchestre opéra du caire orange BLossom mashrou’LeiLa n3rdistan ZeBda adnan JouBran Le chaâBi au féminin nass eL ghiwane aLsarah & the nuBatones hamid eL Kasri nesma Les darwiche

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conteurs

driss eL maLoumi chirine eL ansary aLi merghache aLi guessoum...

InfoS

04 99 77 00 17 festivalarabesques.fr


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