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Édito
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Florence Teste, rédactrice en chef
Tout le monde sait que la presse rencontre actuellement d’importantes difficultés car elle doit trouver une nouvelle place face à l’essor de l’Internet. Aujourd’hui, la plupart des grands journaux, magazines, revues, existent en version papier mais également numérique. Certains font même le choix de supprimer leur traditionnelle parution papier pour se développer uniquement sur le net. Mais la forme de la presse n’est pas le seul point remis en question : les récentes actualités nous ont montré que la presse est en train de s’arroger le droit de faire et défaire les réputations au prétexte du droit du citoyen à l’information. En témoignent les affaires Fillon, Ferrand, etc. Bien sûr, depuis ses débuts, elle a toujours joué ce rôle de mise en lumière des faits. Mais jamais au point d’inverser le résultat des urnes. Le désaveu envers la classe politique est régulièrement relayé par la presse et il s’affirme chaque jour davantage. Pourtant, nous devrions être plus unis que jamais face à la mondialisation, aux difficultés économiques ou encore au dérèglement climatique. LCFF a fait le choix de ne pas être un magazine d’actualité mais une parution axée sur les questions culturelles et sociétales. Vous trouverez donc dans ce numéro consacré à la presse des articles sur Théophraste Renaudot le premier journaliste, la liberté de la presse, la censure, la presse au Liban, le lexique de la presse et les nouveaux médias. Nous vous proposons également un « portrait » du magazine numérique Le courrier des Balkans, ainsi qu’un film qui donne à voir le milieu de la presse : Les chiens de garde. Ajoutez un article sur l’attribution prochaine des Jeux olympiques, un autre sur le revenu universel et nos habituelles rubriques TV5 Monde, Cuisine, Jeux, Livre, etc, et vous obtiendrez notre numéro de septembre. Et n’oubliez pas d’aller voir les photos de vacances que nos lecteurs ont souhaité partager avec vous ! Bonne rentrée à toutes et à tous !
LES CHIENS DE GARDE CINÉMA
THÉOPHRASTE RENAUDOT HISTOIRE
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LES NOUVEAUX MÉDIAS VIVRE EN FRANCE
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LIVRE
L’ANTI-LIVRE DE LECTURE LITTÉRATURE FRANCOPHONE
L’ANTILOPE BLANCHE ECONOMIE
LE REVENU UNIVERSEL
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ENVIRONNEMENT
L’UTILISATION DES SEMENCES ET LA BIODIVERSITÉ
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SOUVENIRS DE VACANCES TOURISME
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ON S’ENTRAÎNE POUR LE DELF B1 ! P.
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LA LIBERTÉ DE LA PRESSE D’HIER À AUJOURD’HUI
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SOCIÉTÉ
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LA PRESSE, ENTRE CENSURE ET MANIPULATION
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CUISINE
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PORTRAIT
LE COURRIER DES BALKANS AUTEUR
INTERVIEW IMAGINAIRE DE STENDHAL LANGUE
LEXIQUE
LE LEXIQUE DE LA PRESSE TV5MONDE
MANIZALES CORRESPONDANTS
LE CANARD JEUX
Les
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Le pictogramme en forme de Livre en haut de La page.
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LA PRESSE LIBANAISE
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PARIS POUR LES PROCHAINS JO ?
audio
SPORT
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Les chiens de garde Cinéma Je profite du thème de LCFF de ce mois-ci, la presse, pour vous parler d’un film qui traite des médias français en général. Il s’agit d’un objet cinématographique particulier : un docu-
mentaire ! Un documentaire qui dresse à la fois un panorama et une critique des médias français.
donc dit que les Français s’intéressaient aux médias et aux discours sur les médias. Avant ce livre, l’opinion pensait que les Français n’avaient que très peu d’intérêt pour la critique de la presse, de la radio et de la télévision. C’est le sociologue français grand critique des médias, Pierre Bourdieu, qui a écrit la préface de ce livre, et en effet, les idées de cet ouvrage sont proches des siennes. En 2012, le même Serge Halimi participe au scénario du film inspiré de son livre. Ce sont deux hommes qui le coréalisent : Gilles Balastre et Yannick Kergoat. Ce film a le même argument que le livre : les rapports entre trois sphères de pouvoir, les médias, la politique et l’économie. On parle des médias français dans leur intégralité de la chaine de télévision TF1 jusqu’au journal Le Monde. Ainsi, le spectateur peut-il avoir un panorama complet des médias français. C’est un film documentaire engagé. Son montage est très précis. En effet, il présente une alternance d’images d’archives, de commentaires, de critiques et d’analyses en voix off2, des interviews. Le texte de Paul Nizan est régulièrement cité comme un hommage mais surtout comme une référence incontournable3. Il est important pour les documen-
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Voilà comment tout a commencé : En 1932, est publié le livre intitulé Les chiens de garde, dont l’auteur est le jeune écrivain français Paul Nizan. Celui-ci remet en question les analyses des philosophes de son époque et ainsi, leur suprématie dans la pensée française.
En 1997, le journaliste français Serge Halimi s’inspire de Paul Nizan pour son livre Les nouveaux chiens de garde : il dénonce la complicité des médias, de la politique et de l’économie. En effet, pour Serge Halimi, ces trois pouvoirs ne sont pas indépendants, il existe une collusion1 entre eux. Beaucoup de journalistes ont critiqué ce livre, et l’auteur a refusé d’en faire la publicité à la télévision. Malgré tout, il a connu un très grand succès ! Serge Halimi a
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Finalement le titre Les chiens de garde a porté ses fruits puisque il est encore utilisé à présent … au féminin pour un mouvement féministe qui défend la maltraitance des femmes dans la publicité, la presse, à la télévision et les espaces public.
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taristes de se référer à la source intellectuelle de leur réflexion car ils ne montrent pas seulement, ils orientent les spectateurs, ils veulent qu’ils se rendent compte des subterfuges4 médiatiques dont ils peuvent être dupes5. Avec ce documentaire, vous allez connaître la face cachée des médias des années 90 et vous doter des outils pour analyser ceux des années 2000 et 2010. En effet, le documentaire met en lumière les ressorts6 du spectacle médiatique, les conflits d’intérêt, dévoile la pensée économique unique et toutes les stratégies de communication. Vous apprendrez beaucoup sur le rôle de la liberté de parole et d’opinion très importante dans les médias français, sur la façon dont elle peut être déjouée7 ; de même, vous apprendrez beaucoup sur les codes de la déontologie journalistique. Le ton de ce documentaire est ironique et offre un véritable mélange de polémique et de pensée argumenté.
Patricia Favreau
Lexique 1. collusion (n. f.s.) : entente secrète entre deux partis 2. voix off (n. f.s.) : dans un film, voix sans personnage physique qui commente 3 . incontournable (adj. f.s.) : qu’on ne peut pas éviter
4. subterfuges (n. m.p.) : moyens détournés 5. dupes (adj. m.p.) : trompés 6. ressorts (n. m.p.) : forces 7. être déjouée (v. déjouer. Passif) : être bloquée
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L’anti-livre de lecture d’Elisabeth Brami et Claire Faÿ Livre
La nouvelle année scolaire est aussi le temps des bonnes résolutions. Peutêtre voulez-vous lire davantage en français pour améliorer sans trop y penser votre vocabulaire et votre compréhension des écrits. Dans ce cas, voici le livre idéal pour vous astreindre1 chaque jour à une courte lecture, sans risque de vous lasser2. Cet ouvrage est pour moi un coup de cœur absolu, tant par son contenu que par sa forme. L’anti-livre de lecture : Vous détestez lire, vous risquez d’adorer ! est paru en 2008 chez Albin Michel Jeunesse. Elisabeth Brami y a compilé 365 extraits de la littérature de jeunesse ou générale et les a judicieusement3 placés dans l’année. Claire Faÿ a illustré le tout avec des collages4 tous plus beaux les uns que les autres ! La couleur violette rappelle l’encre utilisée par nos aïeux5 à leur pupitre6 ! De septembre à août, le temps passe et les textes sont souvent en relation avec les saisons et les événements qui y sont liés. Par exemple, début septembre, ce sont des extraits sur l’univers de l’école qui se succèdent.
Le livre est donc idéal si on cherche différents points de vue et types d’écriture sur le même thème. A la suite de chaque extrait, de petites questions qui portent sur le même sujet. Comme le dit l’auteur, elles sont faites « pour déclencher plein d’émotions et de réflexions, titiller7 l’imagination et même écrire vos impressions ». Auteurs classiques ou contemporains alternent8. De Henri Bosco à Jules Vallès, en passant par JeanPaul Sartre, Marguerite Duras et Faïza Guène, il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. Parmi les principaux thèmes traités : l’école, la rentrée des classes, les saisons, le temps qui passe, la relation à soi, les relations avec les autres, l’amitié, la famille, la maladie, les fêtes et … la lecture. Les extraits sont de longueur variable mais ils sont en général d’une dizaine de lignes au maximum. Sur le thème de la rentrée scolaire, je vous offre celui du 9 septembre. Il s’agit d’un extrait du livre Grands cœurs d’Edmondo De Amicis dans lequel vous vous reconnaîtrez peut-être : « Les deux boutiques de libraire étaient envahies par les parents qui achetaient des cahiers, des buvards9, des serviettes de cuir10. Je me disais en moi-même : « Voilà le premier jour. Encore dix mois avant les vacances. »
Lexique
1. vous astreindre (v. s’astreindre) : vous obliger 2. vous lasser (v. se lasser) : vous fatiguer 3. judicieusement (adv.) : intelligemment 4. collages (n. m.p.) : tableaux réalisés à partir d’éléments collés ensemble 5. aïeux (n. m.p.) : ancêtres
Christelle Ducrot
6. pupitre (n. m.s.) : bureau d’écolier 7. titiller (v.) : solliciter 8. alternent (v. alterner) : se suivent 9. buvards (n. m.p.) : papiers absorbant l’encre 10. serviettes de cuir (n. m.p.) : cartables, sacs d’écolier 9
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L’antilope blanche de Valentine Goby Littérature francophone
C’est la rentrée des classes et je viens justement de terminer un magnifique roman dont le sujet est l’éducation. Ce roman a été écrit par une auteure que j’apprécie tout particulièrement : Valentine Goby. L’antilope blanche, publié en 2005, est l’un de ses premiers romans. Basé sur une histoire vraie, ce roman très documenté retrace la vie de Charlotte Michel, une Française qui a été directrice d’un collège de jeunes filles à Douala, au Cameroun entre 1949 et 1961. Le récit est présenté sous forme de journal. On apprend rapidement que ce n’est pas par sacerdoce1 ou par vocation humanitaire que la narratrice s’engage. Le déclencheur n’est qu’une terrible déception amoureuse. En effet, suite à ce qu’elle considère comme un échec définitif, elle décide de tout quitter. Elle part d’abord en Italie, puis en Angleterre. Et enfin, pour définitivement changer d’existence, elle gagne le continent africain, sans vraiment savoir à quoi s’attendre. Elle n’espère de toute façon plus rien dans son cadre de vie habituel. L’un de mes passages préférés est lorsqu’après avoir reçu une lettre de son amour impossible, elle décrète2 qu’elle n’a rien d’une femme courageuse. Qu’elle est infatigable parce qu’elle est laide. Qu’elle est exceptionnelle à la hauteur de sa laideur. Les antilopes, ce sont les élèves de son collège où, rapidement, les difficultés s’amoncèlent3. Tout manque, y compris les enseignants et le personnel.
Charlotte Michel ne compte pas ses heures et joue tous les rôles à la fois avant de trouver finalement des collègues au soutien indéfectible4. On découvre au travers de ses yeux la vie quotidienne du collège et le défi que représente la direction d’un tel établissement. Mais également son indignation face au racisme d’une partie de la population coloniale sur la population indigène5, ses difficultés face à l’incompréhension de la population locale. En effet, la majorité ne comprend pas qu’on puisse vouloir instruire des filles quand il suffit de les marier. Le propos est forcément également politique et l’ouvrage ne cache rien des atrocités perpétrées6 au Cameroun par la France au moment des Indépendances. Le quotidien devient invivable7 et les Français partent les uns après les autres, laissant la population locale dans un climat d’une violence grandissante. Entre histoire personnelle et Grande Histoire, le livre plonge le lecteur dans la psychologie d’une femme que rien ne prédestinait à tenir un tel rôle. J’ai éprouvé une grande sympathie pour ce personnage. Ce roman dresse avec tendresse le portrait d’une anonyme8 qui a changé la destinée de ses centaines d’élèves, voulant le meilleur pour elles. Dans les faits, grâce à Charlotte Michel, c’est une élite féminine du Cameroun qui a pu être lancée, avec de nombreuses jeunes filles s’expatriant pour faire des études supérieures.
Lexique 10
1. sacerdoce (n. m.s.) : engagement religieux 2. décrète (v. décréter) : décide d’une manière autoritaire 3. s’amoncèlent (v. s’amonceler) : augmentent, s’ajoutent 4. indéfectible (adj. m.s.) : que rien ne peut arrêter 5. indigène (adj. f.s.) : qui est née sur place
Christelle Ducrot
6. perpétrées (adj. f.p.) : commises, faites 7. invivable (adj. m.s.) : insupportable, vraiment difficile à vivre 8. anonyme (n. f.s.) : personne ordinaire
graphisme Atelier MĂŞlĂŠ
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© Sunny Ripert
Théophraste Renaudot, le premier journaliste français Histoire
Théophraste Renaudot, fils d’un maître d’école, naît à Loudun dans la Vienne en 1586. Il s’inscrit à la faculté de médecine de Paris puis à celle de Montpellier où il reçoit le diplôme de docteur à l’âge de vingt ans. Comme beaucoup de jeunes gens de son époque, il entreprend de visiter l’Europe avant de se marier dans sa ville natale où il exercera sa profession. Sa maison, devenue un musée depuis, héberge son ami, le jeune évêque de Luçon, qui ne va pas tarder à devenir le célèbre cardinal de Richelieu, futur Premier ministre du royaume et son protecteur.
Une vie bien remplie En 1612, il crée un « bureau des adresses », ancêtre de nos petites annonces et de notre agence pour l’emploi. Son idée consiste à regrouper les offres d’emploi pour permettre aux pauvres de trouver plus facilement du travail. Très rapidement, son activité s’étend aux propositions de vente, d’achat et son bureau devient une agence de renseignements, totalement novatrice1 pour son époque. Médecin du roi Louis XIII, il est nommé en 1618 Commissaire général des pauvres du royaume, une sorte de ministre de l’emploi avant l’heure. Installé rue de Calandre dans l’île de la Cité à Paris, il imprime et édite à partir du 1er juin 1631, un journal de petites annonces, appelé Gazette, mot issu de l’italien gazetta. Avec cette création, le premier journal
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français voit le jour et Théophraste Renaudot devient le premier journaliste de profession de France ! Jamais en manque d’2idées nouvelles, il ajoute en 1637 une salle des ventes3 pour les ventes aux enchères4, des activités de prêt sur gage5 ainsi qu’un dispensaire6 de soins gratuits pour les pauvres. Par ses innovations au profit des plus démunis7, il fait pourtant de l’ombre aux médecins et aux usuriers8 de la capitale et la mort successive du cardinal de Richelieu en 1642 puis du roi Louis XIII l’année suivante, le rendent vulnérable9 à la jalousie. Il est contraint de cesser ses activités mais réussit à préserver sa gazette jusqu’à sa mort en 1653.
La Gazette Le journal survit à la disparition de son créateur. Sortant chaque samedi et comportant quatre pages, il informe les lecteurs sur les nouvelles provenant de la France, de l’étranger et de la Cour. En 1762, il change de titre et devient la Gazette de France. Tiré à huit mille exemplaires dans Paris, il est également diffusé en province au travers de trente-cinq éditions locales. A partir du 1er mai 1792, en pleine Révolution, le journal paraît chaque jour pour mieux commenter la riche actualité politique et prend le nom de Gazette nationale de France. Après la chute de Napoléon, il devient ouvertement royaliste et le restera jusqu’à sa disparition en 1915 sous le nom, à nouveau, de Gazette de France.
Prix littéraire Le prix Théophraste Renaudot, plus couramment appelé prix Renaudot, est un prix littéraire, créé en 1926 par des journalistes et des critiques littéraires qui attendaient la délibération10 du jury du prix Goncourt. Il est l’un des cinq grands prix décernés à chaque rentrée littéraire. Depuis sa création, le jury a fait preuve de clairvoyance11 en récompensant des écrivains aussi différents que Marcel Aymé, Louis-Ferdinand Céline, Louis Aragon, Jean-Marie-Gustave Le Clézio… En 2016, il a été attribué à Yasmina Reza pour son livre Babylone, édité chez Flammarion.
Philippe Jeanmichel
Lexique 1. novatrice (adj. f.s.) : qui apporte des idées nouvelles 2. en manque de (loc. prép.) : qui n’a pas, qui manque de 3. salle des ventes (n. f.s.) : lieu où ont lieu les ventes aux enchères 4. ventes aux enchères (n. f.p.) : ventes de produits à celui qui offre le plus d’argent 5. prêt sur gage (n. m.s.) : financement obtenu en échange du dépôt d’un objet 6. dispensaire (n. m.s.) : lieu où l’on soigne gratuitement les malades
7. démunis (n. m.p.) : pauvres 8. usuriers (n. m.p.) : personnes qui prêtent de l’argent 9. vulnérable (adj. m.s.) : fragile 10. délibération (n. f.s.) : décision définitive 11. clairvoyance (n. f.s.) : capacité à voir les choses avec sagesse et lucidité
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Les nouveaux médias Vivre en France Journaux, magazines, télévision, radios : voilà des médias qui existent depuis bien longtemps. Quasi1 inaccessibles de l’étranger depuis leur apparition, les médias traditionnels ont aujourd’hui une audience planétaire grâce à Internet. Ils connaissent cependant une crise depuis plusieurs années et peinent2 parfois à trouver un équilibre financier pérenne3. Pourtant, de nouveaux médias apparaissent chaque année. Audacieux, non ? Quels sont ces nouveaux médias ? Comment intègrent-ils l’incontournable « nouvelle donne » numérique (internet et le multimédia) ? Enfin, comment réussissent-ils à se financer alors que des « poids lourds » du paysage médiatique ont du mal à y arriver ?
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Autrefois, on lisait le journal, on écoutait la radio et on regardait la télévision. Voilà une époque révolue ! La dimension multimédia d’internet a rebattu les cartes4 et amené les médias traditionnels à muer5 – si ce n’est muter6. Il a tout d’abord fallu
créer des sites web : on n’imagine guère, même à l’époque de la préhistoire d’internet, faire des sites composés uniquement de texte, ou de son, ou de vidéo. Les sites des radios ont donc proposé des articles, ainsi que les sites de télévision, tandis que les sites des journaux ont commencé à publier des vidéos en plus de leurs photos. Aujourd’hui, tous les 14
sites des médias donnent à lire, à voir et à écouter. Ainsi, le site de France Inter vous propose d’écouter le direct mais aussi… de le regarder !
Les « mooks » affranchis de publicité Epais comme des livres, illustrés comme des magazines, périodiques7 comme des journaux, ce sont les mooks. Ces hybrides8 empruntent leur nom à « magazine » et « book ». Ils proposent des articles très fouillés9, par exemple de grands reportages et des enquêtes approfondies. Ils ne traitent pas de « l’actualité chaude » mais plutôt de sujets de fond ou de problématiques complexes. En France, le pionnier des mooks est XXI (lire « vingt-et-un »), fondé en 2008 et proposant quatre fois par an deux cents pages de textes et d’illustrations. L’objectif des fondateurs était de « rassembler le meilleur du journalisme avec le meilleur de l’édition » et donner du
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La mue(ltimédia) des médias traditionnels
leur entreprise dès la première année ont inspiré d’autres groupes d’édition. D’autres magazines ont adopté un positionnement proche : Usbek & Rica, We demain, Muze… La recette de XXI ? « Pour retrouver sa valeur, la presse doit s’affranchir10 de la gangue11 publicitaire et marketing. »
Plus de place sur la bande FM ? Pas de problème, Internet offre de la place à qui veut diffuser. Les webradios sautent l’échelon local pour l’échelle mondiale grâce à la diffusion en ligne. Thématiques, atypiques, associatives parfois, ces webradios sont aussi diverses que les équipes qui les portent. Citons par exemple ARTE radio, qui propose des pépites12 sonores aussi iconoclastes13 que les émissions de sa grande sœur télévisée franco-allemande. Autre exemple de ces radios atypiques : BoxSons. On peut en écouter les émissions où on veut et quand on veut. La dimension sonore est doublée par des images, compagnes idéales et indispensables du son sur ordinateur, tablette et mobile. Elle fonctionne sans publicité et se finance par les abonnements : « BoxSons existe pour et par ses auditeurs ». Centrée sur le contenu, le message et la pro-
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Les radios émancipées des ondes hertziennes
fondeur de ce message, ce tout jeune média a adopté un positionnement très représentatif des « nouveaux médias ». Ils sont nombreux désormais à chercher à s’affranchir du pouvoir des investisseurs : ces médias s’appuient sur le « haut-parleur » internet pour trouver l’auditoire qui sera prêt à payer pour les lire, les regarder, les écouter. Cet esprit est ici résumé : « Nous avons choisi de ne pas investir dans un studio mais d’aller sur le terrain. Pas d’entretiens au téléphone mais des rencontres. Pas de montage à la va-vite14 mais des réalisations sonores soignées. Votre investissement financier dans BoxSons nous donne le temps d’enregistrer, de monter, de mixer, donc de sortir des formes toutes faites de la radio. Vous assurez notre liberté créative. »
Elodie Ressouches
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Lexique 1. quasi (adv.) : presque 2. peinent (v. peiner) : ont de la difficulté 3. pérenne (adj. m.s.) : qui dure de manière permanente 4. a rebattu les cartes : a changé la situation 5. muer (v.) : changer d’apparence 6. muter (v.) : changer de structure, en profondeur 7. périodiques (adj. m.p.) : publiés de manière régulière
8. hybrides (n. m.p.) : organismes résultant d’un mélange 9. fouillés (adj. m.p.) : approfondis 10. s’affranchir (v.) : se libérer 11. gangue (n. f.s.) : carcan, obligation 12. pépites (n. f.p.) : petits trésors 13. iconoclastes (adj. f.p.) : inhabituelles, inattendues 14. à la va-vite : d’une manière rapide et peu soignée 15
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Le revenu universel Economie
Proposition phare du candidat socialiste Benoît Hamon lors des élections présidentielles 2017, le revenu universel est rapidement devenu un sujet polémique en France. Intriguant1 pour les uns, synonyme d’espoir pour les autres, il ne laisse personne indifférent. Tentative d’explication sans prise de tête2 ! Quel est le concept ? Il s’agit d’une allocation3 mensuelle versée automatiquement à tous les citoyens par l’Etat, sans conditions, tout au long de la vie. Son montant serait compris entre cinq cents et huit cents euros, et cumulable4 avec un salaire. Séduisant, non ? L’idée est soutenue aussi bien à gauche qu’à droite, mais pas pour les mêmes raisons. A gauche, le revenu universel est vu comme émancipateur5, c’est-à-dire qu’il apporte de la liberté. Par exemple, la liberté de choisir son activité professionnelle, d’étudier, de faire du bénévolat, de s’occuper de sa famille, de monter son entreprise, ou de ne rien faire. A droite, le revenu universel est vu comme un moyen de remplacer les nombreuses aides sociales. L’idée finale est de réformer le système d’Etat-providence6 en supprimant le salaire minimum et en simplifiant le système de protection sociale français.
Le coût de cette mesure est difficile à définir précisément, car il dépend de l’approche économique et bien sûr du montant exact du revenu universel. L’approche sociale préconise7, d’une part, d’augmenter les impôts sur les plus hauts revenus et sur le patrimoine8, d’autre part, de créer de nouvelles taxes sur les robots et sur les multinationales. L’approche libérale défend la suppression de toutes les aides sociales et une réforme de l’impôt sur le revenu qui deviendrait proportionnel et non plus progressif. Dans les deux cas, le coût pour l’Etat se chiffrerait à plusieurs centaines de milliards par an. Société de l’assistanat et du farniente contre société d’égalité et de liberté. Derrière ces visions caricaturales, je décèle9 un enjeu de choix de société, un besoin de la redéfinir. En tout cas, j’estime que ce débat, (comme tous les débats), est sain et même vital pour une démocratie. La démocratie n’est-elle pas le débat des idées ? Et vous, que pensez-vous du revenu universel ? Plus d’infos sur Dessine moi l’éco :
http://dessinemoileco.com/le-revenu-universel-est-ce-une-bonne-idee/
Julio Melo
Lexique 1. intriguant (adj. m.s.) : qui fait se poser des questions 2. prise de tête (n. f.s.) : complexité 3. allocation (n. f.s.) : somme versée par l’Etat 4. cumulable (adj. m.s.) : qu’on peut ajouter 5. émancipateur (adj. m.s.) : libérateur
6. Etat-providence (n. m.s.) : concept qui propose que l’Etat fournit tout ce dont le citoyen a besoin 7. préconise (v. préconiser) : conseille, propose 8. patrimoine (n. m.s.) : ensemble des biens possédés 9. décèle (v. déceler) : devine, imagine, comprends 17
Tourisme
Souvenirs de vacances
Mélanie Pezous
Le monde est beau ! Chaque jour, nous pouvons tous le vérifier ! Grâce aux réseaux sociaux, nous avons proposé à nos lecteurs de partager quelques photos de leurs vacances avec vous, lecteurs de LCFF. Voici de magnifiques images d’Italie, de Grèce, d’Espagne…
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L’utilisation des semences et la biodiversité Environnement
L’usage des semences Afin de semer pour une future récolte, l’agriculteur peut se fournir en semences mais il n’a pas le droit de prendre n’importe lesquelles. Les espèces répertoriées dans le catalogue officiel des variétés de plantes cultivées sont les seules à être autorisées en France. Certaines sont libres de droits, d’autres sont protégées par un COV (certificat d’obtention végétale). Si un agriculteur choisit d’utiliser des semences non répertoriées, il lui est impossible de pouvoir en faire commerce. Seuls les particuliers amateurs qui produisent en petite quantité peuvent les vendre ou les échanger, tout dépend de la quantité produits. De nombreuses semences autorisées et répertoriées ont donc des propriétaires. Si les agriculteurs souhaitent ressemer les graines issues de leurs récoltes, ils doivent alors payer des droits d’utilisation au propriétaire de la variété semée. Par conséquent, un important marché s’est développé. Aux États-Unis, l’usage des semences est uniquement possible en respectant un système de brevets. Ainsi, il est interdit aux agriculteurs de ressemer
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En 2011, de nouvelles réglementations ont été données aux agriculteurs concernant l’utilisation des semences1, notamment au sujet de leur libre utilisation et de leur libre accès. En effet, l’utilisation des semences est devenue très réglementée.
des graines issues2 de leur propre récolte, ce qui les oblige à en racheter chaque année ; ils dépendent donc des grandes entreprises semencières, qui se partagent à elles seules le marché. Le libre accès aux semences Cette pratique pose de nombreuses questions, notamment en ce qui concerne les semences soumises à un certificat. En effet, est-il possible de privatiser le vivant ? Et quels sont les effets3 de cette privatisation ? Ces questions méritent d’être posées. Les différentes espèces vivantes et les spécificités génétiques que nous connaissons aujourd’hui sont le fruit d’un travail paysan obtenu siècle après siècle. Peut-on alors posséder un résultat qui est le travail de nombreux agriculteurs et en premier lieu, de la biodiversité ? La question est éminemment4 philosophique.
Lexique
1. semences (n. f.p.) : graines qui vont permettre la naissance d’une nouvelle plante 2. issues (adj. f.p.) : qui viennent de
Mylène Molinaro
3. effets (n. m.p.) : conséquences 4. éminemment (adv.) : d’une manière très importante 23
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La liberté de la presse d’hier à aujourd’hui Société Lorsque l’on pose la question « qu’est-ce que la liberté de la presse ? », les réponses sont souvent multiples : droit à l’information, à l’investigation journalistique, droit d’expression et d’opinion. Derrière ce principe revendiqué aujourd’hui en France, et nécessaire à la démocratie, il faut se rappeler que cela n’a pas toujours été le cas au sein de la société française. Remontons un peu le temps…
Le siècle des Lumières et la Révolution
Après la naissance de l’imprimerie au XVe siècle, le moyen très utilisé pour exprimer son opinion est la caricature. Le mot vient du latin caricatura qui signifie « exagérer ». C’est-à-dire représenter quelqu’un par le dessin en exagérant la représentation des traits physiques et/ou des situations qui l’accompagnent avec l’objectif de s’en moquer. Au XVIe siècle, Henri III, roi de France, devient l’un des premiers personnages visés par les caricatures politiques qui se développent à cette époque. La censure1 est courante pour les documents critiquant la politique et l’église au XVIIe siècle. Les dessinateurs et les écrivains font de plus en plus entendre leur voix et cela dérange le pouvoir politique et religieux en place.
Au XVIIIe siècle, un mouvement philosophique appelé mouvement des Lumières naît afin de combattre l’obscurantisme2 propagé3 par le pouvoir et les religieux. La prise de parole se libère et avec elle les opinions. Les contestations4 contre la monarchie et le clergé5 commencent à prendre plus d’ampleur6 au sein de la société. Toutefois, la presse subit la censure. Toute publication doit être autorisée par le pouvoir. La colère gronde7 en France et en 1789, la Révolution aboutit. Durant cette période, les journaux favorables aux révolutionnaires se développent. Le 26 août 1789, la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen est rédigée. L’article 11 de la Déclaration pose les fondements de la liberté de la presse :
© Honoré Daumier Victor Hugo caricaturé par Honoré Daumier dans Le Charivari du 20 juillet 1849.
L’imprimerie et les caricatures
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« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ».
Malgré tout, peu de temps après, les journaux contre le nouveau pouvoir, c’est-àdire la Première République et les massacres perpétrés8, sont interrompus et leurs auteurs arrêtés. La censure et la répression9 sont rétablies. Les divers régimes politiques (monarchie, empire et république) continuent à appliquer un fort contrôle sur la presse par la censure et les nombreux procès infligés. Une taxe à l’achat est créée avec l’objectif de réduire la vente des journaux et l’accès à l’information : lorsqu’une personne achète un journal, il doit également payer une taxe symbolisée par l’apposition10 d’un timbre.
Liberté et droits de la presse En 1881, la IIIe République vote une loi afin d’établir les fondements de la liberté de la presse. Les autorisations avant parution et les arrestations prennent fin ainsi que la taxe « timbre ». Bien sûr, la presse ne doit pas diffamer, ni inciter à la haine et aux crimes.
Les deux guerres mondiales Avec la Première et la Seconde guerre mondiale, la presse subit à nouveau la censure. Lors de la Première guerre, les articles et les illustrations de presse ont désormais l’obligation de faire une propagande11 de valorisation des soldats fran-
çais contre les soldats allemands, ennemis de l’État. Un journal nommé Le Canard enchaîné naît à ce moment-là et symbolise cette période. Son nom exprime deux choses : « canard » qui signifie en langage familier « journal » et le participe « enchaîné » qui fait référence à la censure subie par la presse sur ses articles et illustrations. Lors de la Seconde guerre, certains journaux incitant à la haine antisémite12 et qui se sont développés pendant l’entre-deux-guerres, font la propagande des régimes totalitaires et prennent de l’importance lors de l’occupation allemande en France. À la fin de la guerre, ces journaux sont interdits.
La liberté de la presse aujourd’hui Les XXe et XXIe siècles voient le développement de la presse radiophonique, télévisuelle et numérique. À la fin des années 1990, l’arrivée grandissante d’internet favorise le développement du numérique dans le domaine informatif. Depuis les attentats contre le journal satirique Charlie Hebdo en janvier 2015, la liberté de la presse a été fortement abîmée et certaines voix se sont élevées pour la contester. Cette liberté est encore aujourd’hui à réaffirmer car elle est nécessaire et indispensable au bon fonctionnement d’une démocratie.
Mylène Molinaro
Lexique 1. censure (n. f.s.) : interdiction 2 . obscurantisme (n. m.s.) : opposition à la diffusion de l’instruction 3. propagé (adj. m.s.) : répandu 4. contestations (n. f.p.) : oppositions 5. clergé (n. m.s.) : ensemble des religieux 6. ampleur (n. f.s.) : importance
7. gronde (v. gronder) : se fait entendre 8. perpétrés (adj. m.p.) : commis 9. répression (n. f.s.) : action de punir 10. apposition (n. f.s.) : ajout 11. propagande (n. f.s.) : publicité politique 12. antisémite (adj. f.s.) : qui est contre les Juifs 25
© Visual Hunt
Le courrier des Balkans Portrait Né il y a bientôt vingt ans dans les montagnes du Monténégro, le pure player Le courrier des Balkans couvre aujourd’hui l’actualité des treize pays de l’Europe du sud-est : le Monténégro, la Slovénie, la Serbie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, l’Albanie, la Grèce, la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Moldavie, le Kosovo et la Macédoine. Son principe ? Faire connaître les points de vue des médias indépendants de la région. Ses méthodes ? La traduction en français d’articles de presse et la publication de reportages réalisés par ses correspondants locaux. Rencontre avec les rédacteurs en chef. LCFF : Est-ce que les pays des Balkans sont francophones ? La rédaction du Courrier des Balkans : Plutôt oui. Même si le français n’est pas une langue officielle dans ces pays, il y est parlé et apprécié depuis
des décennies1 parce qu’il a longtemps été la langue des élites et que des liens historiques existaient avec la France. Cela dit, les réalités sont différentes selon les pays. Certaines populations, du fait de l’Histoire, sont davantage russophones ou germanophones mais dans l’ensemble, il y a beaucoup de considération pour le français dans les Balkans et on rencontre des gens qui parlent français aussi bien là-bas que dans les pays francophones. LCFF : Comment choisissez-vous les articles que vous traduisez ? CdB : Nous avons des partenariats avec les médias que nous traduisons. Nous essayons de couvrir tous les thèmes (écologie, société, histoire, politique, gastronomie, culture) en variant les formats : brèves, reportages, portraits… Nous passons des commandes aux traducteurs et à nos correspondants installés dans la région qui, eux aussi, nous proposent des sujets ou des interviews.
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Nous discutons alors de la longueur de l’article, de l’angle choisi, de l’atmosphère voulue, etc. L’idée est à la fois d’informer sur la réalité de cet espace riche et complexe en donnant des outils de compréhension et de diffuser le regard de ces pays sur leur actualité et les enjeux auxquels ils font face. LCFF : Quelle est la situation de la presse dans la région ? CdB : Reporters sans frontières publie régulièrement des rapports au sujet des pressions que subissent les journalistes : difficultés d’accès aux sources publiques, diffamation2, chantage3, menaces4, violence, emprisonnement… Les difficultés économiques freinent5 aussi la production d’enquêtes de qualité. Certains journaux diffusent des « fausses nouvelles » qui sont néfastes non seulement pour la profession mais aussi pour l’ensemble de la société, alors que le droit d’informer est un enjeu social majeur ! Nos confrères s’organisent collectivement dans plusieurs pays mais la situation est très préoccupante. LCFF : Qui sont vos lecteurs ? CdB : Certains sont des Français, des Belges, des Suisses expatriés en Europe de l’est, et une autre partie de nos abonnés sont les membres de la diaspora. Ils sont chercheurs, étudiants, investisseurs, diplomates, etc. Enfin, il y a les curieux de cette partie de l’Europe, de son Histoire, de sa culture. LCFF : Justement, quelle place accordez-vous à la culture dans vos publications ? CdB : Plutôt importante. En fait, notre site est divisé en deux parties. Le site d’information, en accès payant, nous permet d’être rémunérés6 par nos abonnés et nous avons aussi ouvert en 2015 un espace culturel sur le site, « Le grand bazar », qui, lui, est en accès libre. On y poste des notes de lecture de ce qui nous a plu dernièrement, des listes de musique éclectiques7, de bonnes adresses, des contributions
des lecteurs et des amis du Courrier sous forme de blog. De manière plus large, nous sommes partenaires de plusieurs événements culturels liés aux Balkans et programmés dans les pays francophones : les festivals Balkan Trafic ou Welcome en Tziganie, plusieurs salons du livre, des conférences, … Cet été par exemple, nous avons eu une carte blanche au Festival de cinéma de Douarnenez sur le thème des frontières. Il y a beaucoup de préjugés et d’idées reçues sur les Balkans ; alors, si on peut ouvrir une fenêtre aux francophones sur des musiciens, des plasticiens8, des intellectuels engagés ou encore sur des collectifs d’habitants qui s’organisent, c’est un début ! LCFF : Merci, Le courrier des Balkans ! Le Courrier des Balkans 26, rue Emile Raspail 94110 Arcueil mail : info@courrierdesbalkans.fr T : +33 (0)9.50.72.22.26 www.lecourrierdesbalkans.fr https://www.facebook.com/lecourrierdesbalkans/
Lexique 1. décennies (n. f.p.) : périodes de dix ans 2. diffamation (n. f.s.) : fait de dire du mal, publiquement, d’une personne 3. chantage (n. m.s.) : action de faire payer quelqu’un en échange du silence sur des révélations compromettantes 4. menaces (n. f.p.) : comportements par lesquels on indique à quelqu’un qu’on cherche à lui nuire
Claire Billiet
5. freinent (v. freiner) : limitent 6. être rémunérés (v. rémunérer. Passif) : être payés 7. éclectiques (adj. f.p.) : variées 8. plasticiens (n. m.p.) : artistes qui travaillent selon des techniques et des supports variés
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EL GRECO UN CHEF-D’ŒUVRE, UNE EXPOSITION L’IMMACULÉE CONCEPTION DE LA CHAPELLE OBALLE
MUSÉE PAUL VALÉRY | SÈTE 24 JUIN | 1ER OCTOBRE 2017
La presse libanaise en crise
© brotiN biswaS
Monde
© Source, Fair use
Talal Salman, le fondateur du quotidien libanais en langue arabe As-Safir, a décidé de fermer son journal en raison des graves problèmes financiers qu’il rencontrait depuis plusieurs années. Après quarante-deux années d’existence, As-Safir a été publié pour la dernière fois en décembre 2016. C’était un journal historique, un journal qui se voulait « la voix des sans voix » (slogan du quotidien), des pauvres et des opprimés2. Il comportait un style d’écriture engagé, notamment en faveur de la cause palestinienne. Il était aussi le canal du panarabisme (cause du nationalisme arabe), soutenu ouvertement autrefois par le régime libyen de Mouammar Kadhafi. Le quotidien An-Nahar, l’un des plus influents, a licencié des dizaines de journalistes, le plus souvent sans versement d’indemnités, et a plus d’un an de retard dans le paiement des salaires de ceux qui sont toujours en poste. Même cas de figure chez le quotidien Al-Moustaqbal, qui appartient au Premier ministre Saad Hariri. Le quo-
tidien francophone L’Orient-Le Jour a réduit le nombre de ses pages de seize à douze. Quand au francophone Magazine il est passé d’une formule hebdomadaire à une formule mensuelle depuis octobre 2016. © Source, Fair use
La presse libanaise, longtemps la plus florissante1 du monde arabe, traverse actuellement une crise sans précédents qui menace l’existence même de nombreux titres.
Si le Liban a longtemps été considéré comme le phare de la presse écrite arabe, notamment au XXe siècle, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Voyons pourquoi. Tout d’abord, la plupart des pays arabes ont à présent leurs propres médias. Les régimes en place préèrent donc investir chez eux plutôt qu’à l’extérieur. Par conséquent, sans ces rentrées d’argent, de nombreux journaux libanais sont devenus incapables d’assurer leur équilibre financier. Il faut ajouter que l’arrêt des financements provenant de l’étranger a pris sa source dans le « Printemps arabe », mais qu’il s’est intensifié avec les conflits actuels dans cette zone géographique. En effet, beaucoup de pays arabes sont soit en conflit entre eux, soit connaissent des désordres internes. De plus, depuis environ deux ans, les pétromonarchies traversent une crise économique importante, liée à ces conflits, mais également à la baisse du prix de pétrole. Elles ont donc été amenées à mettre en place des programmes d’austérité3 et à recentrer leurs financements en interne, même si elles
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voient là un moyen d’influence politique non négligeable.
© Steven Damron
Autres causes des difficultés de la presse libanaise : les rentrées d’argent provenant des publicités ont connu une chute vertigineuse4 en deux ans, notamment à cause de la vacance5 présidentielle entre mai 2014 et octobre 2016. Mais au Liban, il n’existe pas de programme de soutien gouvernemental pour assurer la continuité qui permettrait d’offrir aux Libanais le précieux service de l’information. Les médias n’ont donc tout simplement plus les moyens de faire face à leurs dépenses en ressources humaines et ont été contraints de licencier une grande partie de leurs journalistes. En outre, certains médias se sont trouvés confrontés à des problèmes de succession : ce sont des héritiers sans liens avec les médias qui ont été placés à la tête de journaux prestigieux et ils ont préféré vendre ces établissements. Et comme pour la presse du monde entier, les journaux libanais doivent faire face, eux aussi, à une baisse du lectorat liée à la montée en puissance de l’Internet et des réseaux sociaux.
Malgré tous ces facteurs pénalisants6, la presse libanaise continue à jouir7 d’une bonne réputation à l’étranger puisqu’elle bénéficie d’une plus grande liberté par rapport aux médias des pays voisins et qu’elle possède des journalistes professionnels et critiques. Même s’il faut prendre en compte le fait qu’elle doive loyauté à ses sources de financements, en grande partie politiques, ce qui l’empêche parfois de faire son travail d’information et d’investigation de façon objective. De nombreux Libanais attendent que le gouvernement fasse quelque chose pour sauver les institutions médiatiques du pays. Car la santé de la presse est étroitement liée au bon fonctionnement démocratique.
Laura Tejeda Meza
Lexique 1. florissante (adj. f.s.) : développée 2. opprimés (n. m.p.) : personnes assujetties à une autorité violente 3. austérité (n. f.s.) : rigueur, limitation des dépenses 4. vertigineuse (adj. f.s.) : très forte
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5. vacance (n. f.s.) : période pendant laquelle un poste est inoccupé 6. pénalisants (adj. m.p.) : qui défavorisent 7. jouir (v.) : profiter
À marquer d’une pierre blanche Expressions françaises Se dit d’un événement important Enfonçons les portes ouvertes et déclarons que la symbolique du blanc est positive et celle du noir négative dans la majorité des cultures. Plus c’est loin dans le temps, plus c’est difficile à contester. Pour commencer, remontons à l’Antiquité. Égyptienne ? Grecque ? Romaine ? Nul ne le sait vraiment. On dit que la pierre angulaire du système judiciaire était un petit caillou blanc que les membres d’un jury découvraient s’ils innocentaient le présumé coupable dans un procès.
Pierre précieuse
Faisons un saut dans le temps : Empire napoléonien (1804-1814). Il est aussi question de bonne ou mauvaise fortune. A l’époque, le service militaire était obligatoire et soumis à un tirage au sort. Tu piochais une pierre noire, tu étais bon pour servir de chair à canon ; tu en piochais une blanche, tu passais à travers. Si le malheureux qui avait tiré du noir était l’heureux héritier d’une bonne famille, il pouvait se sortir d’affaire en payant un pauvre gars pour aller au front à sa place. Bref, une pierre blanche est toujours dans les parages d’un événement à retenir.
En partenariat avec
Virelangue
Tu t’entêtes à tout tenter, tu t’uses et tu te tues à tant t’entêter
Interview imaginaire de Stendhal Auteur
Fémi Peters est une jeune écrivaine prometteuse qui a déjà publié un roman intitulé Notre dame des lettres ainsi que plusieurs nouvelles. Elle vient de rejoindre la rédaction de LCFF pour vous proposer divers articles originaux. Aujourd’hui, pour notre rubrique Auteur, elle vous présente Stendhal, un auteur du début du XIXe siècle (1783-1842), surtout célèbre pour ses deux romans Le rouge et le noir et La chartreuse de Parme. Mais Stendhal a également eu une carrière de journaliste : de 1822 à 1829, il a collaboré à plusieurs revues françaises (Le journal de Paris) et britanniques (London magazine, New monthly magazine). Ses chroniques ont principalement abordé des sujets de société et la vie politique et culturelle française. LCFF : Quel honneur pour nous, monsieur Stendhal, de vous rencontrer ! Pourriez-vous vous présenter en quelques mots à nos lecteurs et lectrices ? Stendhal : En réalité, je me nomme Henry Beyle. J’ai écrit sous plus de deux cent trente pseudonymes… Je suis né à Grenoble, ville que j’ai détestée. Je n’ai d’ailleurs pas plus apprécié Paris qui m’a fortement déçu. LCFF : Vous n’avez pas eu une enfance très heureuse. Stendhal : Non, en effet ! Mon père était stupide, fermé à toutes les belles idées littéraires et philosophiques. J’avais une affreuse tante qui a été mon mauvais génie. Quant à mes sœurs, n’en parlons pas… Heureusement, il y avait ma grand-tante, qui aimait Corneille, mon grand-père et surtout… ma mère ! LCFF : Vous avez beaucoup voyagé. Stendhal : Ma grande révélation a été l’Italie. J’ai d’ailleurs écrit une Histoire de la peinture en Italie, puis des impressions de voyage, Rome, Naples et 32
Florence et Promenades dans Rome, sortes de réflexions et rêveries poétiques. Mais je suis aussi allé en Angleterre, en Autriche… LCFF : Parlons de votre carrière. Stendhal : J’ai travaillé dans l’administration impériale ; j’ai été successivement auditeur au conseil d’État, inspecteur des bâtiments, intendant, même consul… Pour ne pas devenir complètement idiot, je m’échappais le plus possible en voyageant et en écrivant, bien entendu. J’ai commencé très tôt un Journal, et j’accumulais les lectures, les notes, les projets. LCFF : Vous vouliez être poète.
Stendhal : En effet ! Mais hélas, personne ne re-
tiendra mon nom comme prince des poètes, moi qui voulais être le nouveau Molière !
LCFF : Vous dont le nom reste étroitement associé à Le rouge et le noir, vous ne vous êtes mis au roman qu’à l’âge de 44 ans… Stendhal : J’ai écrit un traité sur l’amour, j’ai rédigé des nouvelles, j’ai tenu des chroniques, j’ai écrit des
pamphlets, j’ai tenu un journal et j’ai même écrit mon autobiographie, mais on ne retient de moi que deux romans, Le rouge et le noir et La chartreuse de Parme ! LCFF : Il est vrai que vous avez écrit plusieurs romans, mais hélas souvent inachevés… Stendhal : Vous parlez de Lucien Leuwen ou de Lamiel, je suppose ? Même mon autobiographie, je n’ai pas eu le temps de l’achever… Que voulez-vous ! J’avais une vie très occupée. LCFF : Vous pouviez pourtant être très rapide, témoin La chartreuse de Parme qui vous a pris à peine une cinquantaine de jours ! Stendhal : Je vous remercie.
LCFF : Vous n’avez pas été très reconnu votre vie durant. Stendhal : J’en ai pris mon parti1. J’écrivais pour des amis inconnus, une poignée d’élus qui me ressemblent. J’avais de toute façon calculé qu’on me reconnaîtrait à ma juste valeur vers 1880. Et l’Histoire m’a donné raison. LCFF : Auriez-vous un conseil à donner à tous ceux et celles qui écrivent ? Stendhal : Cherchez « la vérité, l’âpre vérité », et n’oubliez pas que le meilleur style est celui qui se fait oublier et laisse voir le plus clairement les pensées qu’il énonce2.
La chartreuse de Parme Livre Premier – Chapitre I. : MILAN EN 1796. Le 15 mai 1796, le général Bonaparte fit son entrée dans Milan à la tête de cette jeune armée qui venait de passer le pont de Lodi, et d’apprendre au monde qu’après tant de siècles César et Alexandre avaient un successeur. Les miracles de bravoure3 et de génie dont l’Italie fut témoin en quelques mois réveillèrent un peuple endormi ; huit jours encore avant l’arrivée des Français, les Milanais ne voyaient en eux qu’un ramassis4 de brigands5, habitués à fuir toujours devant les troupes de Sa Majesté Impériale et Royale : c’était du moins ce que leur répétait trois fois la semaine un petit journal grand comme la main, imprimé sur du papier sale. […] Un peuple tout entier s’aperçut, le 15 mai 1796, que tout ce qu’il avait respecté jusque-là était souverainement ridicule et quelquefois odieux6. Le départ du dernier régiment de l’Autriche marqua la chute des idées anciennes : exposer sa vie devint à la mode. On vit que pour être heureux après des siècles d’hypocrisie et de sensations affadissantes7, il fallait aimer quelque chose d’une passion réelle et savoir dans l’occasion exposer sa vie. Par la continuation du despotisme8 jaloux de CharlesQuint et de Philippe II, les Lombards étaient plongés dans une nuit profonde ; ils renversèrent leurs statues, et tout à coup ils se trouvèrent inondés de lumière.
• A écouter
https://www.youtube.com/watch?v=Nk3xpga-RU4
• A lire
https://www.atramenta.net/lire/la-chartreuse-de-parme/3263
Fémi Peters
Lexique 1. j’en ai pris mon parti (exp.) : j’accepte la réalité 2. énonce (v. énoncer) : dit, annonce 3. bravoure (n. f.s.) : courage 4. ramassis (n. m.s.) : groupe (connotation négative)
5. brigands (n. m.p.) : voleurs, gens malhonnêtes 6. odieux (adj. m.s.) : insupportables 7. affadissantes (adj. f.p.) : ordinaires, pâles, sans relief 8. despotisme (n. m.s.) : autorité exercée de manière tyrannique 33
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On s’entraîne pour le DELF B1 ! Langue Le DELF est l’examen officiel évaluant les 4 compétences de l’apprentissage de la langue française. Il est constitué de 4 épreuves (Compréhension Orale, Compréhension Écrite, Production Orale et Production Écrite). Les niveaux du DELF sont définis par le CECRL (Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues) de A1 à B2 pour le DELF et C1,C2 pour le DALF.
Le niveau B1
À ce niveau dit « intermédiaire », le candidat peut parler de lui-même, de ses activités, de ses centres d’intérêt, de son passé et de ses projets. Il peut échanger des informations, faire face à des situations moins courantes et expliquer pourquoi il y a une difficulté. Il est capable de commenter un point de vue et d’exprimer ses opinions, son accord et son désaccord. Il communique avec une certaine assurance sur des sujets, familiers ou non, et peut exprimer sa pensée sur un sujet abstrait ou culturel comme un film, de la musique, etc. La production orale de l’examen DELF B1 dure une dizaine de minutes. L’exercice est divisé en 3 parties avec 10 minutes de préparation pour la partie 3 seulement.
PARTIE 1 : Entretien de 2-3 minutes. Le candidat se présente (famille, études, travail, loisirs, voyages etc.). L’examinateur lui pose quelques questions. Je vous conseille de préparer à l ‘avance cette présentation car il n’est pas toujours facile de parler de soi-même ! PARTIE 2 : Dialogue de 2-3 minutes à partir d’une situation que le candidat découvre sur un papier. La
situation proposée permet de vérifier si le candidat sait faire face à une situation inhabituelle et comparer des alternatives. Il doit faire comprendre ses opinions et ses réactions pour trouver une solution à un problème.
Exemples de situations : Sujet 1 : Vous êtes chez un ami à Bordeaux. Vous avez décidé d’aller voir ses cousins pour le week-end à Toulouse. Il souhaite prendre le train pour y aller mais vous préférez y aller en voiture. Vous lui expliquez pourquoi et vous essayez de le convaincre. L’examinateur joue le rôle de votre ami.
Sujet 2 : Vous habitez dans une petite ville en France. Vous faites vos courses à vélo mais le supermarché où vous allez n’a pas de parking à vélo. Vous attachez votre vélo devant l’entrée mais un employé vous dit que ce n’est pas possible. Vous lui demandez une solution. Une discussion commence. L’examinateur joue le rôle de l’employé.
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Sujet 3 : Vous êtes en France. Vous achetez un vêtement en soldes. Une fois à la maison, vous vous rendez
compte que le vêtement est abîmé, vous retournez au magasin pour demander qu’on vous le rembourse. Le vendeur refuse en prétextant qu’aucun article acheté en soldes n’est remboursé. Une discussion commence. L’examinateur joue le rôle du vendeur. Cet exercice paraît difficile mais avec un peu de pratique vous comprendrez vite ce que l’examinateur attend. N’oubliez pas qu’il est là pour évaluer votre français et non vos idées ! Ne vous bloquez pas sur la situation, faites des phrases correctes, posez des questions, soyez poli.
PARTIE 3 : Pour cet exercice, vous avez 10 minutes de préparation avant le début de l’examen oral. Normalement, vous prenez des notes sur une feuille que vous reprenez après la partie 1 et 2 de l’examen. Il ne s’agit pas de lire vos notes mais de faire une présentation orale de votre point de vue à partir d’un court article sur un thème précis. Le sujet proposé permet d’évaluer le candidat sur sa capacité à identifier un sujet de discussion à partir d’un texte déclencheur, donner son opinion et en discuter avec l’examinateur. Les thèmes sont variés : l’environnement, la consommation, les loisirs, le travail, l’éducation, les nouvelles technologies, etc. L’article exprime un certain point de vue, le candidat doit le commenter, argumenter, donner son opinion et élargir un peu le thème. Exemple de sujet : Être payé pour faire du vélo ! Vous aimez rouler à vélo ? Bonne nouvelle : votre bonne action pour l’environnement pourrait aussi vous rapporter de l’argent. C’est ce que propose Ecovélo, un projet développé par une entreprise de Nantes ! L’idée est très simple : vous utilisez votre vélo et à la fin du mois, vous obtenez un salaire. Comment ? Il suffit de faire poser des publicités sur votre bicyclette. Une application sur le téléphone calcule les kilomètres et les trajets effectués ; plus vous roulez, plus vous passez dans des lieux fréquentés et plus vous gagnez ! En moyenne, les cyclistes gagnent 60 euros par mois mais ça peut monter jusqu’à 125 euros. Alors vous avez besoin d’argent et vous aimez faire du vélo? Ce bon plan est fait pour vous ! D’après studyrama.com Quelques idées pour traiter ce thème : Introduction : expliquer ce que commente l’article : quel est le projet, qui le développe, quand, pourquoi, pour qui, où, etc. Argumentation : commenter le projet, bonne ou mauvaise idée ? Existe déjà ou possible dans votre pays ? Pourquoi ? Avantages ? Inconvénients ? Rôle du téléphone et des applications qui permettent de gagner de l’argent mais qui permettent aussi de nous suivre et de nous surveiller. Personnellement, j’utilise mon vélo pour…., ce projet me conviendrait /ne me correspond pas du tout car… Dans l’avenir, ce type de projet fonctionnera/ ne fonctionnera pas parce que…. C’est un projet typiquement français ? Qui me surprend ? Que je ne comprends pas?… La protection de l’environnement, c’est important car…. 60 euros, ça me paraît peu/ beaucoup/ exagéré/ impossible/ génial… Conclusion : ce projet est intéressant, a de l’avenir, permet de protéger l ‘environnement… Anita Viel 35
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Lexique de la presse Lexique Pour ce numéro sur la presse, il nous a paru intéressant de vous proposer le lexique du domaine de la presse. Voici, dans l’ordre alphabétique, quelques mots utilisés dans la composition d’un magazine, d’une revue, d’un journal.
Accroche : élément qui attire l’attention du lecteur. Appel : annonce en première page d’un article publié à l’intérieur du journal. Attaque : première phrase ou premier paragraphe d’un article. Bandeau : titre d’appel à la une, au-dessus du titre du journal. Bouclage : heure ou date limite de réception d’un article pour une publication dans le prochain numéro. Calibrer : évaluer de la longueur d’un texte (en nombre de caractères). Carnet : avis de décès, de naissances, de mariages. Caractère : lettre ou signe qui sert à la composition d’un article. Chapeau (ou chapô) : texte court qui résume un article long. Souvent composé dans un caractère et
sur une largeur différente de ceux de l’article. Il est rédigé soit pour piquer la curiosité du lecteur, soit pour en résumer l’essentiel.
Chemin de fer : plan d’ensemble d’une publication indiquant page par page l’emplacement et la taille des articles et des publicités. On l’affiche sur un mur. Chute : dernières phrases d’un article. Colonne : division verticale d’une page de journal. Coquille : faute typographique. Correspondant : travailleur indépendant qui propose des articles concernant la vie locale. Crédit photo : source de la photo. Dépêche : information en provenance d’une agence de presse. Dossier : ensemble d’articles et de différents documents traitant d’un même sujet. Encadré : texte entouré d’un filet dans une page. Entrefilet : information très courte et de peu d’importance, publiée entre deux filets. Filet : ligne séparant verticalement ou horizontalement les éléments d’une page ou encadrant un article. Information chaude (ou pages chaudes) : information qui développe un sujet qui vient ou est en train de se produire.
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Information froide (ou pages froides) : information qui n’est pas liée à l’actualité. Investigation : pratique d’enquête approfondie sur les grands sujets. Intertitre (ou inter) : mots mis en évidence dans un caractère plus gros. Il sert à relancer l’intérêt du
lecteur dans les articles longs. Hiérarchisation : tri entre les informations qui permet de mettre en avant les plus importantes. Justification : alignement à gauche et/ou à droite des caractères d’un texte. Lectorat : nombre de lecteurs qui lisent une publication. Légende : texte court (phrase ou groupe de mots) qui accompagne une photo, un dessin, une infographie pour expliquer ce qui est représenté. Lettrine : lettre qui commence un chapitre, un paragraphe, parfois de taille différente (plus grande) du reste du texte. Manchette : zone supérieure de la page une où figurent le titre du journal ainsi que les diverses mentions administratives qui reviennent chaque jour. Maquette : plan d’une page qui sert à préparer la mise en page. Marronnier : sujet qui revient chaque année à date fixe (ex : le baccalauréat en juin, les régimes pour mincir en avril, …). Mise en page : agencement des éléments constitutifs d’une page. Ours : Toutes les informations administratives (nom et adresse de l’imprimeur, nom du directeur de la publication et des principaux collaborateurs, adresse du journal, …) que la loi impose de faire figurer sur chaque exemplaire du journal. Papier : terme familier désignant un article. Puce : signe typographique qui marque le début d’une nouvelle brève ou met en évidence les différents points d’une énumération. Périodicité : fréquence de parution de la publication. Pigiste : journaliste professionnel indépendant, payé à l’article. Scoop : terme de journalisme désignant une information importante et exclusive vis à vis de la concurrence. Secrétaire de rédaction : personne chargée de la relecture, de la correction des articles et de leur mise en page. Sommaire : liste des principaux sujets traités dans le journal. Source : personne ou organisme à l’origine d’une information. Sous-titre : élément de la titraille qui suit immédiatement le gros titre et le complète. Sur-titre : ligne qui surmonte le titre et fournit un aspect complémentaire de l’information. Tirage : nombre d’exemplaires imprimés. Titraille : ensemble des éléments d’un titre : surtitre, titre, sous-titre. Titre : courte phrase résumant l’information de l’article ou formule destinée à susciter la curiosité du lecteur. En gros caractères. Tribune libre : rubrique ouverte au public et aux personnalités dans un média. Une : la première page. Attention, pas de « l’ » : la une (et non pas « l’une »). Ventre : zone d’une publication située au milieu de la page, entre la tête, en haut, et le pied du journal en bas.
Pour aller plus loin : LCFF n°20, n°21, n°22
Florence Teste
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Manizales TV5 Monde
Connaissez-vous Manizales ? C’est une ville du centre de la Colombie qui a été construite sur les pentes des montagnes de la Cordillère des Andes, près du volcan Nevado del Ruiz. C’est une région où règne une importante activité caféicole mais on y compte également de nombreux établissements d’enseignement supérieur : plus de trente mille étudiants fréquentent les nombreuses universités. Parmi ces derniers, on compte ceux qui étudient le français à l’Alliance Française de Manizales dans le but d’élargir leurs possibilités de carrière. Regardez donc cette vidéo pour découvrir cette ville et tous ses atouts. Ivan Kabacoff
Répondez aux questions suivantes avant d’avoir vu la vidéo, puis allez voir les réponses en page 51. 1. Quel est le cliché associé à la Colombie ? C’est le pays du café C’est le pays du chocolat C’est le pays de la farine
4. Donnez le nom d’un fruit qui a la forme d’
2. Reliez les expressions qui contiennent le mot « coup » avec leur sens : avoir un coup de cœur avoir un coup de foudre donner un coup de pouce faire le coup de poing agir sur un coup de tête
être impulsif participer à une bagarre avoir une préférence forte ressentir un amour immédiat aider
3. Quel est le nom de l’arbre qui produit le cacao ........................... l’olive ........................... l’abricot ........................... l’orange ........................... la banane ........................... 38
une cabosse une gousse une baie une coque
........................... ........................... ........................... ...........................
Lisez les questions suivantes, regardez la vidéo et répondez aux questions. La solution se trouve en page 50.
5. Où se trouve Manizales ? au centre de la Colombie au nord de la Colombie au sud de la Colombie
6. Quelle est la place de l’Alliance française dans les rapports professionnels ? ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… 7. Pourquoi le chef favorise-t-il la culture du cacao ? ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ………………………………………………………………
Accédez à la vidéo h t t p : / / w w w. t v 5 m o n d e. c o m / c m s / c h a i n e francophone/Revoir-nos-emissions/DestinationFrancophonie/Episodes/p-32564-lg0-DestinationManizales.htm
9. A quel type de professionnels l’Alliance Française enseigne-t-elle le français ? ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… 10. Quel est l’objectif de l’école de cuisine ? ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ……………………………………………………………… ………………………………………………………………
11. Selon que les mots suivants contiennent le son S ou le son Z, cochez la case dans la colonne correspondante.
S
Z
les apprentis 8. Qui soutient le projet ? le ministère de l’agriculture les autorités locales les associations professionnelles
recette cuisine décide pâtissier célèbre française option
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Florence Teste
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© lum3n
La presse, entre censure et manipulation Correspondants Un peu d’histoire
La censure
La censure est le contrôle exercé par le gouvernement ou l’autorité sur la presse, les spectacles, la télévision, qui sont destinés au public. On peut également dire que c’est une entrave à la liberté d’expression et de communication des pensées qui est un droit précieux pour l’Homme. Elle a commencé en France en 1535 quand le roi François Ier a interdit toute impression de livres parce qu’il se sentait menacé par l’idéologie luthérienne5. Elle est présente dans différents domaines : dans la presse, l’édition, les médias et les moyens de communication, qu’ils soient postaux, numériques, radiophoniques, etc.
© PIXABY
L’invention de la presse a son origine au XVe siècle grâce à la parution de l’imprimerie introduite par Johannes Gutenberg en 1438. Le premier périodique1 imprimé au monde s’intitulait Relation, c’était un journal de quatre pages, publié en 1605 à Strasbourg. Il s’agissait d’informer la population sur les événements survenus en Haute et Basse-Allemagne. En France, le premier grand périodique s’appelait La gazette et était contrôlé par le gouvernement. Cela démontre qu’au début, la presse jouait un rôle de propagande2. Cependant, la naissance de la presse était liée au besoin et à la volonté de favoriser la circulation des idées, particulièrement à partir du Siècle des Lumières. Avec la révolution industrielle, la diffusion de la presse s’est étendue3. De plus, grâce à l’alphabétisation des masses, elle est devenue plus accessible pour tous. A cette époque-là, avec l’apparition des mouvements révolutionnaires, le gouvernement et l’Etat voulaient limiter la diffusion de certaines idées. Cependant, quelques groupes s’y opposaient. Finalement, un accord a été trouvé et la loi sur la liberté de la presse a été promulguée4 le 29 juillet 1881, avec l’intention de définir le cadre légal des publications. Ce texte est considéré comme le fondateur de la liberté d’expression en France.
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© claude Fabry
La censure est toujours présente dans les médias d’aujourd’hui : il y a encore beaucoup de gouvernements et d’organisations qui empêchent le public de recevoir certaines nouvelles. Pensez à la censure sur Facebook, par exemple : la photo d’une mère qui allaite6 son bébé est interdite. Cela peut sembler inutile et même, représenter une perte de temps. Mais dans quel cas la censure est-elle justifiée ? A notre avis, elle doit exister très subtilement sur internet. Mais cela ne doit pas être le cas avec la presse, qui doit rester totalement libre afin de préserver l’intégrité de la société.
La presse, dénonciatrice ou manipulatrice ?
Enfin, l’efficacité de la corruption : contrairement à ce que pense l’opinion publique, la vraie menace9 dans le monde des journalistes n’est pas la censure, mais plutôt la corruption. En effet, certains journalistes de notre temps semblent plus interessés par l’argent que par la valeur de leur travail. Evidemment, tout cela a des conséquences non seulement sur la qualité de l’information qui est véhiculée10 par les journaux parfois corrompus, mais aussi sur les lecteurs : personne ne doute vraiment de ce qu’il lit ; par conséquent, on a de plus en plus de la difficulté à être réellement informé. Pour conclure, même si la presse peut être utilisée pour défendre l’information et pour dénoncer les injustices, il faut rappeler qu’elle est souvent utilisée pour nous manipuler. Il faut donc se demander ce que l’on pourrait faire pour la presse soit plus objective. Cependant, nous devons avouer que la discussion entre nous, les auteurs de ce texte, au sujet de l’objectivité de la presse, a été assez difficile…
La presse a toujours été une arme à double tranchant7 : on peut l’utiliser pour dénoncer8 des injustices et, en même temps, pour manipuler les modes de pensée. Dans les années 50-70, la presse semblait plus libre qu’aujourd’hui. Désormais, on a l’impression que les journalistes n’écrivent plus avec spontanéité et objectivité. Mais quelles sont les causes de tout ça ? Tout d’abord, les mécanismes de contrôle : aujourd’hui, la plupart des journaux sont manipulés par des entreprises privées qui ont des intérêts concrets. Ensuite, le rôle des journalistes : il n’y a pas beaucoup de journalistes courageux et éthiques. Peu d’entre eux écrivent avec un esprit de révolte, en dénonçant réellement les injustices ou les problèmes de société.
Jose, Angel, Antonio, Bianca, Linda, Susanna, Carla, Saïd, Sofia, Flavia, Milan
Lexique 1. périodique (n. m.s.) : journal qui est publié de manière régulière 2. propagande (n. f.s.) : publicité politique 3. s’est étendue (v. s’étendre. Passif) : s’est développée 4. a été promulguée (v. promulguer. passif) : a été publiée (pour une loi) 5. luthérienne (adj. f.s.) : qui développe la pensée de Luther (protestante)
6. allaite (v. allaiter) : nourrit son bébé avec le lait maternel 7. arme à double tranchant : un élément qui a des avantages et des inconvénients 8. dénoncer (v.) : mettre en lumière les points négatifs 9. menace (n. f.s.) : avertissement sur des événements négatifs à venir 10. est véhiculée (v. véhiculer. Passif) : est portée, transportée
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PERPINYÀ MEDITERRÀNIA
METRÒPOLI
Paris pour les prochains JO ?
© CIO
Sport
La France retient son souff le à l’approche du jour J. Le 13 septembre, le Comité International Olympique (CIO) doit désigner la ville hôte des Jeux Olympiques d’été (JO) 2024. Qui des deux finalistes, Paris ou Los Angeles, l’emportera ? Petit aperçu des atouts1 de la candidature de Paris.
© ALABAMA
Finaliste malheureuse en 2012, la capitale française présente à nouveau sa candidature à l’organisation des JO 2024. Le dossier parisien mise sur trois axes forts : le développement durable, un budget raisonnable et le mariage de la banlieue avec le Paris de carte postale.
Coté environnement, l’objectif ambitieux affiché par le comité d’organisation est de faire de ces jeux « les plus verts de l’histoire ». Comment ? Premièrement, la proximité des sites olympiques va permettre de limiter les déplacements. Deuxièmement, des voies cyclables express vont être créées pour relier tous les sites entre eux. Troisièmement, les nouveaux bâtiments construits seront à énergie positive, c’està-dire qu’ils produiront davantage d’énergie qu’ils n’en consommeront. Quatrièmement, tous les sites seront desservis2 par des transports non polluants, ce qui signifie la fin des bus roulant au diesel. Coté budget, le projet de Paris prévoit l’utilisation de nombreuses infrastructures3 déjà existantes. Pour ne citer que les plus connues : le Stade de France pour l’athlétisme et la cérémonie d’ouverture, Roland Garros pour le tennis, le Parc des Princes pour le football, la salle Bercy Arena pour le basket et le judo. L’un des défis d’infrastructure les plus difficiles à relever a pour nom la Seine. En effet, le fleuve mythique est supposé accueillir les épreuves de triathlon et de nage en eau libre. Or, il est depuis longtemps interdit à la baignade pour cause de pollution. D’ici 2024, l’objectif est donc d’assainir4 l’eau, ce qui permettra de créer des zones de baignades permanentes après les jeux. Les secondes noces entre Paris et sa banlieue auront bien lieu. Mal aimée, mal intégrée, la banlieue parisienne va se transformer. Le village olympique sortira de terre à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, au nord de Paris. Ce choix n’est pas anodin5 : les coûts de construction y sont nettement inférieurs, et en même temps, cela permettra de redorer l’image 43
© Atos
relative indifférence chez les Français, le comité d’organisation a cette fois mis toutes les chances de son côté en s’assurant du soutien actif du président Emmanuel Macron, associé à la maire de Paris, Anne Hidalgo, extrêmement impliquée depuis le début. On a pu voir le président s’essayer au tennis handisport et à la boxe lors des journées olympiques des 23 et 24 juin dernier.
du département le plus pauvre de France. La transformation passe évidemment par les transports en commun. Et c’est LE point fort de Paris face à Los Angeles. En effet, le réseau de transports francilien6, déjà dense, sera étendu afin que tous les sites olympiques soient à moins de quarante-cinq minutes du centre de Paris. Concrètement, cinq nouvelles lignes de tram, trois de métro et une de train seront construites, et plusieurs lignes déjà existantes seront prolongées. Au passage, ces travaux désenclaveront7 plusieurs villes de la banlieue nord parisienne.
Ces derniers jours, le CIO a voté le principe de la double attribution : Paris et Los Angeles sont assurés d’organiser les Jeux Olympiques, soit en 2024, soit en 2028. Il semblerait que Los Angeles envisage clairement d’être ville olympique en 2028, ce qui laisse le champ libre à Paris pour 2024. Nous verrons bien le 13 septembre… Mais personnellement, je trouve ce projet ambitieux et solide et j’espère vivement sa confirmation. Ce sera l’occasion pour tous les Français d’aller découvrir des sports dont on n’entend jamais parler, par exemple le tir ou le canoë. Enfin, ces Jeux sont l’opportunité de donner une belle image de la France, autour des trois valeurs universelles de l’olympisme : l’excellence, l’amitié et le respect.
D’ailleurs, l’obtention des JO donnera sans nul doute un coup d’accélérateur au projet d’aménagement du Grand Paris, lancé par l’ex-président de la République Nicolas Sarkozy en 2010. Ce projet de grands travaux vise8 à « agrandir » Paris pour le rapprocher de sa banlieue et donner naissance, à l’horizon 2030, à la métropole durable de demain. © CIO
Dernier point, à la différence de 2012, où la candidature de Paris avait suscité peu d’adhésion et une
Julio Melo
Lexique 1. atouts (n. m.p.) : points forts 2. seront desservis (v. desservir. Passif) : seront reliés 3. infrastructures (n. f.p.) : ensemble des équipements nécessaires à une collectivité 4. assainir (v.) : rendre propre 44
5. anodin (adj. m.s.) : sans importance 6. francilien (adj. m.s.) : qui se trouve en Île-de-France 7. désenclaveront (v. désenclaver) : ouvriront vers l’extérieur 8. vise (v. viser) : a pour objectif
© Agência Brasil Fotografias
© Matt Ryall
Le canard Cuisine
Pendant longtemps, le mot « canard » a servi à désigner l’animal, bien sûr, mais aussi les personnes trop bavardes, bruyantes, qui parlent pour ne rien dire et dont les propos ne sont pas toujours véridiques. Et vous connaissez peut-être le verbe « cancanner » : il indique le bruit que fait l’animal mais aussi le fait de colporter des ragots, des rumeurs malveillantes. C’est ainsi qu’au XVIIIe siècle, on a appelé « canards » les journaux qui rapportaient des nouvelles non vérifiées. Et aujourd’hui, « canard » est un mot un peu péjoratif pour « journal ». Alors il était logique, pour ce numéro sur la presse, de vous proposer des recettes… de canard !
Magrets aux pruneaux et aux abricots Ingrédients ( pour 4 personnes ) 2 magrets de canard 6 pruneaux d’Agen 6 abricots secs 2 cuillères à soupe de miel 1 cuillère à soupe d’huile d’olive quelques brins de romarin du sel et du poivre
Préparation
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.
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© Siala
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Préchauffez le four à 240 ℃. Avec un couteau, entaillez1 la peau du côté du gras, sans aller jusqu’à la chair. Salez et poivrez-le. Dans un plat qui va au four, déposez un magret du côté de la peau et recouvrez-le des pruneaux (que vous aurez dénoyautés2) et des abricots secs coupés en 2. Posez le second magret par-dessus et ficelez le tout ensemble. Mélangez le miel et l’huile d’olive dans un bol. Versez cette sauce au miel sur les magrets, salez et poivrez à nouveau. Déposez quelques branches de romarin dessus et dessous les magrets. Mettez au four d’abord pendant 15 min à 240 ℃, puis poursuivez la cuisson 15 min à 180 ℃. ` Servez sans attendre, accompagné de petites pommes de terre ou d’un mélange de légumes sautés.
Les cuisses de canard confites Ingrédients ( pour 4 personnes ) 4 cuisses de canard 0,5 kg de gros sel 5 gousses d’ail 4 feuilles de laurier des herbes de Provence 800 gr de graisse de canard un verre d’eau
© Michel Chaufoureau
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Préparation 1.
2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.
Dans un mixeur, mettez 2 feuilles de laurier, 3 gousses d’ail, une grosse poignée d’herbes de Provence et une autre de gros sel. Hachez grossièrement3. Mettez une couche de gros sel au fond d’un plat et posez-y les cuisses de canard, du côté de la peau. Disposez par-dessus la préparation laurier-ail-herbes-gros sel. Recouvrez votre plat d’un film plastique et laissez macérer4 pendant 24 heures au frais. Le lendemain, sortez les cuisses, rincez-les sous l’eau froide et séchez-les bien avec du papier absorbant. Dans une cocotte, faites fondre à feu doux la graisse de canard, puis déposez-y les cuisses. Ajoutez les 2 gousses d’ail et les 2 feuilles de laurier restantes, un peu de thym. Il faut impérativement que les cuisses baignent entièrement dans la graisse. Laissez cuire à feu doux pendant environ 2h30, jusqu’à ce que vous puissiez enfoncer très facilement une pointe de couteau dans la viande. Retirez du feu et laissez tiédir. Filtrez la graisse de cuisson avec une passoire fine. Vous pourrez la réutiliser par exemple pour faire des frites ou … d’autres cuisses de canard confites. Vous pouvez servir les cuisses de canard confites telles quelles avec des pommes de terre sautées ou un gratin dauphinois.
Le parmentier de canard Avec les cuisses confites que vous venez de préparer, voici un plat que vous pourrez facilement réaliser.
Ingrédients ( pour 4 personnes ) • • • • •
4 cuisses de canard confites 1 kg de pommes de terre 10 cl de crème fraîche épaisse poivre un peu de fromage râpé
4.
Préparation 1. 2. 3.
Faites cuire 1 kg de pommes de terre qui ont encore leur peau dans de l’eau bouillante salée. Pendant ce temps, effilochez5 la viande des cuisses de canard. Egouttez les pommes de terre et pelez-les. Ecrasez-les à la fourchette ou à l’écrase-pomme de terre (mais ne les passez pas au mixeur). Mélan-
5.
gez-les avec la crème fraîche. Ajoutez un peu de poivre mais ne salez pas car les cuisses sont déjà très salées. Dans de petites cocottes individuelles, déposez une couche d’écrasé de pomme de terre, puis une couche de viande de canard ; puis recommencez l’opération 2 ou 3 fois, selon la taille de votre contenant. Mettez un peu de fromage râpé sur le dessus et passez sous le gril pendant 5 mn pour réchauffer et faire gratiner. Servez immédiatement, accompagné de salade verte.
Lexique 1. entaillez (v. entailler) : avec un couteau, faire une coupure superficielle 2. que vous aurez dénoyautés (v. dénoyauter) : dont vous aurez enlevé le noyau (la partie centrale dure)
Florence Teste
3. grossièrement (adv.) : pas finement 4. macérer (v.) : attendre 5. effilochez (v. effilocher) : coupez en petits morceaux en suivant la fibre de la viande
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Jeux de mots
pexels photo
1. MOTS EN VRAC Replacez les lettres dans l’ordre pour retrouver les synonymes de « voyage » PITEINXOED MOTURESI TISIVE JEROUS DANREONEN ROIRECSIE DALABE NUXECORSI EPPLIRE
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2. LES INTRUS Trouvez un intrus dans chaque colonne REVUE PRESSE JOURNAL RÉDACTEUR MAGAZINE
FEUTRE CLASSEUR TÉLÉCOMMANDE COLLE RÈGLE
CARAVANE MOBIL HOME ROULOTTE CAMPING CAR CABANE
3. DÉFINITIONS Rendez la bonne définition à chaque mot : JOURNALISME
Écrit adressé personnellement à quelqu’un
MÉDIA
Activité ayant pour but de faire connaître une marque ou un produit
PHOTOGRAPHIE
Art d’utiliser les différents types de caractères
PUBLICITÉ
Support de diffusion de l’information ( presse, radio, télévision )
LETTRE
Ensemble des activités se rapportant à la rédaction d’un journal.
TYPOGRAPHIE
Procédé permettant d’enregistrer, à l’aide de la lumière et de produits chimiques, l’image d’un objet. 49
Réponses TV5 Monde (page 38) 1. C’est le pays du café 2. avoir un coup de cœur avoir un coup de foudre donner un coup de pouce faire le coup de poing agir sur un coup de tête 3. le cacao l’olive l’abricot l’orange la banane
avoir une préférence forte ressentir un amour immédiat aider participer à une bagarre être impulsif
le cacaoyer l’olivier l’abricotier l’oranger le bananier
4. cabosse : chocolat gousse : vanille, ail baie : cassis, groseille, myrtille, … coque : noix, noisette, amande, pistache, … 5. au centre de la Colombie 6. L’Alliance Française est l’intermédiaire entre le pâtissier et les producteurs locaux. 7. L’objectif de la culture du chocolat est d’exporter vers la France. 8. Les autorités locales soutiennent le projet (le gouverneur de la province) 9. Les producteurs et les apprentis-pâtissiers de l’école de cuisine apprennent le français. 10. L’objectif de l’école de cuisine est de former les apprentis à la gastronomie française et de les préparer à leur stage en France. 11. S les apprentis recette cuisine décide pâtissier célèbre française option
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Z
Réponses Jeux (page 49) JEU 1 - MOTS EN VRAC
Edition
Langue et Cultures Françaises et Francophones ISSN : 2551-1467 n° CPPAP : 1018 K 91889 SIRET : 799 544 846 00022 Siège : 17, rue Durand 34000 Montpellier contact@lcf-magazine.fr
EXPEDITION TOURISME VISITE SEJOUR RANDONNEE CROISIERE BALADE EXCURSION PERIPLE
PITEINXOED MOTURESI TISIVE JEROUS DANREONEN ROIRECSIE DALABE NUXECORSI EPPLIRE
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Directeur artistique Rémi ORZALESI
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Comité de relecture Florence TESTE Khiem TRAN-DINH
JEU 2 - LES INTRUS REVUE PRESSE JOURNAL RÉDACTEUR MAGAZINE
FEUTRE CLASSEUR TÉLÉCOMMANDE COLLE RÈGLE
CARAVANE MOBIL HOME ROULOTTE CAMPING CAR CABANE
Assistante de publication Michèle LESEL
Lecture audios Marion PREITE
Rédacteurs Claire BILLIET Christelle DUCROT Patricia FAVREAU Philippe JEANMICHEL Charlotte KLEINEIDAM Julio MELO Mylène MOLINARO Fémi PETERS Elodie RESSOUCHES Laura TEJEDA MEZA Florence TESTE Anita VIEL
Maquette
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Charlotte KLEINEIDAM
Promotion et communication
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Impression
Impact Impression 483, ZAC des Vautes 34980 Saint-Gély-du-Fesc
LETTRE : ÉCRIT ADRESSÉ PERSONNELLEMENT À QUELQU’UN TYPOGRAPHIE : ART D’UTILISER LES DIFFÉRENTS TYPES DE CARACTÈRES
Routage
Sud Routage 110, route de Rouquairol 30900 Nîmes
Remerciements
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