Paris 19-20e - le bonbon 11/2010

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Président Jacques de la Chaise jacques@lebonbon.fr Rédactrice en chef Faustine François faustine@lebonbon.fr Rédactrice en chef adjointe Marie Raymond marie@lebonbon.fr Secrétaire de rédaction Ivan Caullychurn Rédaction Céline Lepan, Emmanuelle Labouré, Anne-Laure Languille, Sally Jorno, Anne de Malleray, Caroline Besse Photographes Charlotte Zoller, Gérard Faure, Victoire Rambert, Maud Bernos Maquette Édouard Memponte Illustrateur Guillaume Ponsin Chef de pub Juliette Benedetti pub@lebonbon.fr 06 25 02 32 25 Grands comptes & Agences médias Corinne Timol-Delrieu 06 81 95 58 68 corinne@lebonbon.fr Sophie Courson 06 15 86 61 70 sophie@lebonbon.fr Petites annonces annonce@lebonbon.fr Rejoignez Le Bonbon recrut@lebonbon.fr Remerciements Gaetan Benoits & Louison Pennel Contactez-nous hello@lebonbon.fr 01 48 78 15 64 Le Bonbon 31 bis, rue Victor-Massé 75009 Paris. SIRET 510 580 301 00016 Dépôt légal : à parution OJD : en cours de validation Imprimeur Centre Impression

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édito “bon”jour

Égoïste, égoïste, égoïste ! Souvenez-vous de cette pub Chanel où des femmes claquaient successivement leurs volets en hurlant « égoïste »… Et bien, c’est en retombant dessus et en la chantonnant toute la journée (désolée si vous l’avez maintenant en tête…) que j’en ai conclu que novembre sera le mois de l’égoïsme. Non, je ne vous dis pas de devenir cet être sans foi ni loi, acerbe et antipathique mais juste de profiter un maximum des deux jours fériés (le 1er et le 11 novembre). Ils s’offrent à vous sur un plateau d’argent pour faire un break, prendre le large, arrêter de culpabiliser pour ce dossier non bouclé, stopper tous moyens de communication ou tout du moins ralentir. En résumé, prendre conscience de chaque instant sans projection aucune… si ce n’est de se reposer. Facile à lire, dur à réaliser. C’est dans cet état d’esprit de futurs moments off bien mérités après cette rentrée 2010 des plus hardcore que nous avons pensé à vous et que nous nous sommes penchés sur ce numéro. Alors avant la course aux cadeaux de Noël, nous vous avons concocté un sommaire des plus sympatoches. Au programme, ne loupez surtout pas les W.A.S., ce groupe rock branché new-yorkais à la Flèche d’Or le 13 novembre. Attardezvous sur l’interview de Jean-Marc Barr, habitant du quartier depuis de nombreuses années. Découvrez Belleville grâce à la fameuse visite guidée d’Angénic. Scrutez les murs et découvrez le streetart et le personnage fantastique de l’artiste Jérôme Mésnager. Prenez un pot au Café Chéri et trinquez ! Une douce parenthèse, une respiration. C’est ça le mois de novembre. Big up à nos amis américains et joyeux thanksgiving ! Au mois prochain !

Faustine François

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descriptif d’un Bonbon Enseigne

Le nom du commerçant

MANèGE CARIOCA

Avantage

Pour 3 tours achetés (soit 5 e), 1 tour sera offert

Définition du type d’offre

Description

Le type de commerce

Coordonnées

Adresse et téléphone

Manège pour les enfants 1, cours de Vincennes 75020


sommaire miam miam !

Page 6. Laurent

Page 34. DJ

Demoncy

Hobbs

Page 5. Le Bon Timing Page 6. Le Bon Commerçant Page 10. La Bonne Étoile Page 12. Les Bons Plans Page 14. Le Bon Art Page 16. Le Bon en Arrière Page 18. Le Bon Look

Page 10. Jean-Marc

Page 38. Planète

Barr

coiffe

Page 21. Le Casse Bonbon Page 22. La Bonne Recette Page 24. La Bon’Bonne Page 26. Le Bon Astro Page 28. Les Bons Tuyaux Page 30. La Bonne Parisienne Page 33. Le Bon Écolo

Page 14. Jérôme

P 44. Les

Mesnager

gardiens de l’Atlas

Page 34. Le Bon Homme Page 36. Les Bons Shops Page 38. Le Bon Artisan Page 40. Les Bons P’tits Diables Page 42. Les Bons Snapshots Page 44. Le Conte est Bon Page 46. Le Bon Agenda novembre 2010 |

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le Bon Timing les événements à ne pas manquer

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Live / Clubbing

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concert

Cirque

Enfin une bonne excuse pour ne pas fermer l’œil ! Paris prend un bain de minuit à la lueur des réverbères et se laisse submerger par les ondulations débridées des rythmes crépusculaires… Au programme, cinq nuits surprenantes entièrement dédiées aux musiques live, au clubbing et à la fête. Du 17 au 21 novembre Dans plus d’une cinquantaine de lieux. Tél. : 01 43 58 38 50 / www.lesnuitscapitales.com Tarifs préférentiels et surprises avec le pass gratuit.

We Are Scientists Du rock ultra vitaminé, des mélodies accrocheuses à l’esprit pétillant, c’est qui ? C’est W.A.S., trois trublions new-yorkais d’adoption - Keith Murray, Chris Cain et Andy Burrows - qui défrayent la chronique et nous ont captivés avec Barbara, leur tout nouvel opus, un concentré cent pour cent tubes, drôle et détonnant. Le 13 novembre à 20h à la Flèche d'or 102 bis, rue de Bagnolet Paris 20e Tél. : 01 44 64 01 02 - www.flechedor.fr - Prix : 12 e

Archaos & l’École nationale de cirque de Rio de Janeiro

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In Vitro 09, un vertige fantastique et terrible qui nous invite à approcher la "bête de cirque". Dans l’entremêlement des langages poétiques, le cirque devient outil métaphorique, espace du regard posé sur un monde en perpétuelle accélération, qui joue avec le feu pour créer des dieux. Du 24 novembre au 26 décembre au parc de la Villette Espace Chapiteaux Paris 19e Tél. : 01 40 03 75 75 - Prix : 15,20 E

Festival

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Les Nuits Capitales

Voyage en Tziganie Les Gypsies débarquent et nous… on aime ça ! De leurs valises s’échappent frénétiques guitares, fanfares endiablées et mélopées ensorcelantes. Une fête gigantesque dans la pure tradition des Balkans enlevée par les maîtres du swing bohémien - Taraf de Haidouks, Erika Serre, etc. - qui s’encanaillent à coup de sonorités jazz, rock et électro. Alors ? Tu danses ? Du 17 au 19 novembre à la Bellevilloise 19-21, rue Boyer 20e Tél. : 01 46 36 07 07 - Prix : 20 e novembre 2010 |

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le Bon commerçant texte Faustine François / photo Maud Bernos

Laurent Demoncy Le mousquetaire de la baguette

La dernière fois que vous avez dégusté une vraie tarte maison, c’était chez votre grandtante Lucie? Pourtant, à quelques rues de chez vous, se trouve un artisan doué et respectueux des valeurs d’autrefois. Son prénom : Laurent. Son leitmotiv : proposer à ses clients des produits qu’il est fier de donner tous les jours à ses enfants. C’est avec le sourire scotché aux lèvres qu’il nous a reçus pour nous faire découvrir les coulisses de sa boulangerie au 140 de la rue de Belleville. Si vous ne le connaissez pas encore : foncez !

Racontez-nous l’histoire de la boulangerie. Je suis la 7e génération de cuisiniers de la famille, c’est pour vous dire. Mes parents ont acheté la boutique en 1983 et j’ai repris naturellement le flambeau en 1995. Nous avons toujours proposé des produits que l’on avait envie de manger comme le pain au levain, qui est d’ailleurs devenu une de mes spécialités. Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ? Le levé à 5h du matin ? Je suis habitué à me lever tôt ce n’est pas un problème. Je ne me pose pas la question. Pour moi, ce n’est pas un travail laborieux au contraire, c’est un travail loisir. Je n’essaie pas de

faire de l’argent à tout prix, ma préoccupation première est de faire plaisir aux gens. Vous savez, c’est un métier dur, les caissières sont souvent face à des gens mal lunés mais il y a un vrai esprit de famille. Quelles sont vos spécialités ? Faire de l’ancien avec le moderne. J’aime proposer des choses très atypiques à mes clients. J’ai une large gamme de produits afin que tout le monde y trouve son compte. Mais pour faire court, j’aime la pâtisserie de grand-mère et je mets un point d’honneur à travailler avec les produits de saison. J’ai eu l’honneur d’avoir la meilleur baguette de Paris en 2001. La 140 est donc un peu la starlette de nos pains. Elle est authentique dans sa fabrication : farine de tradition écrasée, eau, levure ou levain. Nous avons également mis au point une baguette bio qui cartonne. Faites-vous toujours les mêmes choses ? Au contraire ! Nous sommes constamment sur des projets, un peu comme des artistes. L’air du temps nous inspire, même la météo nous donne des envies (rires). Parfois on a vu deux mauvaises idées en faire une bonne. Il faut toujours aller de l’avant et s’amuser.

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au 140 Quelle est votre valeur ajoutée ? Je ne sais pas… Nos pains spéciaux sont chauffés au bois dans un four traditionnel. Je choisis du bois d’acacias pour la cuisson, d’autres préfèrent le peuplier, plus souple. Changeriez-vous de quartier ? Non, pour rien au monde. J’aime trop Belleville, sa population. Je connais tout le monde ici. Proposez-vous des gâteaux light ? Non mais mes pâtisseries n’ont pas de colorants et nous mettons le moins de sucre possible dedans. Ça me paraît tout à fait normal. Mes tartes sont faites avec des fruits de saisons. En ce moment, c’est la pomme et la figue mais le mois prochain, nous irons certainement sur la noix, l’orange et le marron. En revanche, je ne vendrai jamais de bonbons. La phrase de la fin ? Si vous mangez tous les jours le même bifteck, vous ne l’apprécierez plus. C’est la même chose pour le pain.

au 140

140, rue de Belleville 20e Tél. : 01 46 36 92 47 Ouvert de 7h à 20h30.

Ses adresses

Les Rigoles, 334, rue des Pyrénées 20e Pour boire un verre. La Java Bleue, 107, rue de Belleville 19e. Fromagerie Beillevaire, 140, rue de Belleville 20e. Boucherie La Celloise, 105, rue de Belleville 19e. 10 —

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lA BonNE ÉTOILE texte marie raymond / photo charlotte zoller

Jean-Marc Barr Apnée artistique

Il est 18h, le vernissage de la toute première 19e, pourquoi ce quartier ? expo photo de Jean-Marc Barr, "Solitudes", C’est grâce à Élodie Bouchez. Elle avait acheté va bientôt commencer. Un peu impression- un loft vers Colonel Fabien. À cette époque, née par celui qui demeure pour beaucoup je me suis retrouvé célibataire et sans apparle beau Jacques Mayol dans le cultissime tement et elle m’a proposé d’y vivre. Les cirGrand Bleu (et persuadée qu’il avait les constances, trop compliquées à expliquer, ont yeux bleus), je découvre un homme dont le fait que j’y suis resté. C’est un loft magnifique charme à la française se mêle au contact fa- au 4e étage, il y a plein de graffitis, on dirait cile des Américains (et aux yeux marrons). New York ! C’est devant un portrait de la sublime Rosanna Arquette qu’il Qu’aimez-vous à Je suis un mélange replonge avec nous Belleville ? dans son actu, sa vi- franco-américain, et Je suis un mélange fransion du quartier… co-américain, et je suis je suis plus vivant

plus vivant avec les mélanges. Dans le 19e, je sens une simplicité, une ouverture, une belle représentation de ce qu’est le XXIe siècle. C’est un quartier très vivant, où il y a des sourires. Je m’y sens bien, je connais les gens dans la rue. Et puis le 19e me rappelle le Camden Town des années 70 à Londres !

avec les mélanges.

On ne vous connaissait pas photographe, d’où vous vient cette passion ? Grâce à mon métier, je fréquente des gens de talent qui m’inspirent, notamment dans le domaine de la lumière. Et puis, j’ai eu le privilège de faire des films dans plein de pays et j’ai tenu un journal photographique. La photo est d’abord un acte d’amour. Quand je fais un portrait de Rosanna Arquette, c’est avant tout pour lui offrir. Lorsque vous venez à Paris, vous habitez le 12 —

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Vous aimeriez voir le quartier évoluer ? J’aime ce qu’ils ont fait boulevard de la Villette avec toute cette allée d'arbres. Je pense qu’il faut continuer à privilégier les promeneurs. Quand je vais dans le 6e, je me sens comme


à Manhattan ou Rodeo Drive, les gens sont trop sérieux. Moi je suis plutôt East LA ou San Diego, j’aime les quartiers où il y a plus de sourires même s’il y a moins d’argent. Quels sont les lieux que vous aimez particulièrement ? J’adore la nourriture asiatique, alors je suis ravi à Belleville car il y a beaucoup de restaurants chinois, thaïlandais, japonais. J’aime aussi manger des burgers au Monkey’s bar (68, bd de la Villette) et Chez Gudule, le resto bar juste en face (65, bd de la Villette). Sinon, mon appartement est tellement génial que je n’ai pas forcément envie de sortir (sourire). En dehors de l’expo, quelle est votre actualité ? L’expo va voyager, je la fais de façon indépen-

dante, donc rien n’est vraiment programmé. Sinon, j’ai tourné Les yeux de sa mère, de Thierry Klifa, et puis j’ai coréalisé un film avec Pascal Arnold Chroniques sexuelles d’une famille d’aujourd’hui, qui est notre premier film sexuellement explicite (sourire). J’ai aussi tourné une fiction pour la télévision qui sortira au printemps, Le repaire de la Vouivre. Quelle est votre play-list du moment ? Je viens de tomber amoureux d’une chanteuse californienne magnifique, Mia Doi Todd, qui vient souvent jouer à Paris. Sinon je suis en shuffle sur mon I-pod mais j’écoute beaucoup Omar Diab, un chanteur libanais que j’ai découvert lorsque je tournais en Tunisie. C’est une musique du XXIe siècle mais avec l’âme de la chanson arabe.

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les Bons plans on a testé pour vous

Association de commerçants du bas Belleville intégration

L

’ensemble des commerçants du bas Belleville, autrement appelé le quartier chinois, vient de s’organiser au sein d’une association de commerçants. C’est une première et la preuve d’une volonté d’inté-

gration au sein des instances économiques et sociales parisiennes. En juin dernier, une manifestation de ressortissants chinois ou d’origine chinoise avait défilé à Belleville. « Belleville, quartier tranquille » avait scandé les manifestants cependant que Frédérique Calandra incitait la communauté à mieux s’organiser. Madame le Maire du XXe, le consul de Chine en France, le Préfet de Police de Paris, les adjoint aux Maires des 10, 11 et 19e arrondissements, les représentants des

chambres de commerces, les président des associations de commerçants locales, l’ensemble des commerçants adhérents « sans distinctions de culture ou d’arrondissements afin de développer et redynamiser son activité économique » ont tous été convié à un fastueux dîner aussi délicieux que festif et qui s’est déroulé le vendredi 15 dernier au Restaurant Nouvelle Belleville. Une cérémonie inaugurale qui a ainsi réuni plus de 200 personnes à l’occasion d’une soirée très réussie. 20 rue de Belleville, 75020 Paris asscommercebellevilloise@hotmail.com

Zoé Bouillon La soupe dans tous ses états par Céline Lepan

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ichée à deux pas du parc des Buttes Chaumont, c’est une sympathique adresse de quartier qui vous accueille tous les midis ! Ce chaleureux bar à soupe vous propose depuis 2003 des menus de restauration rapide peu chers, sains et frais. Mieux qu’à la maison, Frédéric et Agnès conçoivent la cuisine comme un moment convivial, qui demande du temps et de l’amour. C’est l’envie simple de bien manger, de redécouvrir le goût des légumes d’antan, et d’utiliser des produits frais dont certains proviennent du marché de la place des Fêtes. La carte change souvent avec toujours de nouveaux essais d’assortiment et de saveurs. Outre les soupes, dès 4,50 €, Zoé vous propose des 14 —

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cakes salés, sandwichs, salades et desserts, pour des menus de 9 € à 11 €. Cette semaine, soupe de chou vert au lard, velouté d’artichaut et tomates de l’Orient côtoient des cakes chèvre, tomates et graines de fenouil. La blette et les œufs pochés s’invitent en salade. Et pour le dessert ? Entre l’entremet sur une compotée, la semoule lactée aux fleurs d’oranger et les soupes de fruits, vous aurez forcément les papilles qui frétillent ! D’autant que Zoé propose de vous livrer ! Zoé Bouillon 66, rue Rébéval - 75019 Paris Tél. : 01 72 63 60 70 Ouvert du lundi au samedi de 11h30 à 15h30 et sur demande pour privatisation - Service traiteur en sus.


les bons plans

Balade Bellevilloise Une griotte à Paris par Céline Lepan

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amedi dernier, j’ai embarqué pour une balade par les "rues méconnues" avec Angénic, dans le cadre de l’association Paris par rues méconnues. L’objectif de cette visite : découvrir Paris sur un mode original où l'histoire de l'art et le Belleville historique ne sont pas le propos. Les héros sont plutôt les habitants, les artisans, et les artistes du quartier. C’est à la façon des griots africains, ces personnes détentrices de la mémoire d’un lieu, et qui la perpétuent par tradition orale, qu’Angénic aborde la visite. Cette passionnée anime des balades depuis 1999, grâce à une connaissance préalable et approfondie du "village" et de ses habitants. La visite, d’une durée théorique de 2h00, débute dans le haut-Belleville, au cœur du village Bellevillois, métro Jourdain, face à l'église Saint-Jean-Baptiste. La balade se fait sur le thème "Du hameau à la ville". J’apprends que, suite aux vagues d’immigration commencées dès les années 1920, Belleville était le centre

de la maroquinerie. Je découvre également que le quartier est connu pour ses courtilles qui lui donnent un petit air de campagne. Très enjouée, Angénic nous emmène à travers rues et ruelles à la découverte des personnalités, des artistes, et nous fait pénétrer dans des ateliers. Elle nous parle de ces gens qui font vivre le Belleville d’aujourd’hui et constituent sa population. Puis elle nous emmène chez quelques commerçants atypiques et nous fais pénétrer dans ces cours d’ordinaire fermées aux regards. Au fur et à mesure que nous nous dirigeons vers Ménilmontant, nous assistons à l’évolution du quartier. Angénic nous évoque enfin de façon ouverte et tolérante la grande mixité de la population. Notre petite troupe épuisée finit par arriver au parc de Belleville. À ses pieds, son métro éponyme où cette balade atypique prend fin… Paris par rues méconnues Maison des Associations 1/3, rue Frédérick-Lemaître - 75020 Paris Tél. : 06 59 96 26 93 / www.paris-prm.com novembre 2010 |

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le Bon art texte Anne de Malleray / photo Gerard Faure

Passe muraille Rencontre avec l’artiste de rue : Jérôme Mesnager Vous avez sûrement croisé l’un de ses " corps blancs " au détour d’un mur de Belleville ou de Ménilmontant. Depuis près de 20 ans, Jérôme Mesnager élabore une poétique de la ville, habillant les murs tristes de silhouettes élancées.

ter, est comme un mime, auquel je donne une attitude à chaque fois différente. " Depuis qu’il a commencé à peindre, ses quartiers préférés restent le 19e et le 20e. « Le trajet de bus de la ligne 60, qui va de Gambetta à la Porte de Montmarte, est un peu comme un diaporama pour découvrir mes oeuvres. On passe par les n le rencontre chez lui, tout près du buttes Chaumont, la rue de l’Évangile, la rue métro Laumière, un coin qu’il adore, de Belleville… » entre le canal et les Buttes Chaumont. Sa peinture vit avec la ville, est détruite en Né à Colmar en 61, il arrive à Paris à l’âge de même temps que les murs, s’efface avec les deux ans et découvre le 19e dans les années intempéries, partage l’espace avec les colleurs 80, pour ne plus le quitter. Le canal est alors d’affiche et les tags. « Quand je vois une afbordé de camions, de tas fiche collée sur la tête d’un de sable, de gravier et de de mes bonshommes, je La pub fournit charbon et les entrepôts sais qu’il est mort et que de la Villette sont encore l’essentiel des le mur va être recouvert sur pied. « C’était un ter- images dans la rue. d’affiches », sourit-il. Mais rain d’aventures, un lieu Nous, on équilibre l’éphémère est la règle et fascinant de décors de avec des figures cela ne le dérange pas. films. C’est dans ce coin poétiques. Reconnu, son travail est que Diva a été tourné préservé par ceux qui enen 79 ». Quartier d’industries sur le déclin, tretiennent les rues. « Souvent, les gens qui le 19e recèle des friches urbaines qu’investis- nettoient les murs au kärcher m’appellent pour sent squatteurs et artistes. Jérôme Mesnager me dire qu’un de mes dessins est abîmé. ». fonde un collectif, « Zig Zag dans la savane ». Membre de l’observatoire du graffiti, créé en et organise des performances dans les entrepôts 2000 dans le cadre de la campagne de lutte de la Villette. En 83, il imagine la silhouette contre les tags, il avait, avec d’autres dessinablanche qui est devenue « sa marque ». « Ce teurs, plaidé la cause des artistes de rue. « Tout bonhomme blanc, figure très simple à exécu- le monde a le droit de s’exprimer, à condition

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que ça ne soit pas pour dégrader mais pour poétiser la ville. La pub fournit l’essentiel des images que l’on voit dans la rue. Nous, on est là pour équilibrer avec des figures poétiques et sans visée marchande. » Quand on lui parle de Paris, ville musée et un peu figée, il tique. « Ville musée, ça fait ville morte. Paris a cette particularité que ses rues sont pleines de murs aveugles, formés par le décalage entre deux immeubles. Ce sont des endroits géniaux pour peindre. » Après la Villette, après Bercy, après Crimée, reste-t-il des lieux entiers à investir ? Le temps des squats est révolu, il ne croit pas trop au 104, mais parle avec excitation de la petite ceinture, friche urbaine qui encercle Paris, mystérieusement épargnée par les plans d’urbanisme. Que l’on

se rassure, Jérôme Mesnager saura toujours trouver des murs gris à rhabiller pour l’hiver.

Les lieux qu’il aime

Librairie Le Presse Papier, 97, rue de de Belleville, « son salon de lecture » Restaurant Le Laumière, 4, rue Petit (Métro Laumière) « De la grande cuisine en bas de chez moi. » Ça décoiffe, 5, rue Constant Berthaut « Le salon de coiffure de Patou, l’âme du quartier Jourdain. »

Son actu Sortie de sa biographie illustrée, Ma vie en blanc, Éditions Le Voyageur novembre 2010 |

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bon EN ARRIÈRE texte Emmanuelle Labouré

Le temps s’écoule, le temps file dans la clepsydre Soixante secondes pour une minute, soixante minutes pour une heure, des heures pour faire des jours, des jours pour faire des semaines…

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n en parle à longueur de temps du temps : « les temps sont durs », « le temps presse », c’est dans l’air du temps de ne pas en avoir… Mais le temps finalement qu’est-ce que c’est ? Un concept développé par l’être humain pour appréhender les changements du monde ? Toujours est-il que sa mesure a évolué au fil de l’histoire. L’homme des cavernes n’avait pas de montre à gousset et nous ne nous déplaçons pas les bras chargés d’une clepsydre. Une clepsydre ? Tout simplement une horloge à eau fonctionnant sur le même principe que le sablier. Un bol conique, un orifice à sa base pour que l’eau s’écoule et des graduations lisibles à l’intérieur du bol pour la mesure du temps. Les premières auraient été créées en Égypte vers -1600. Formidable me direz-vous… et alors ? Alors, savez-vous ce qui se trouve dans le bassin de la géode au parc de la Villette ? Vous avez peut-être déjà entendu cette musique mys-

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térieuse et entêtante, cette mélodie douce et cristalline comme l’eau qui semble flotter dans l’air et se déplacer telle une onde invisible. Elle doit résonner dans la tête d’un bon nombre d’habitants du 19e! C’est " la Clepsydre " réalisée par le designer sonore Louis Dandrel assisté du groupe Todu Area. Douze signes placés dans l’eau tout autour de la géode, cette magnifique sphère miroitante inauguré le 6 mai 1985, marquent la trajectoire du temps. Les sons en se déplaçant de signe en signe comme le feraient les aiguilles d’une montre graduent les minutes et les heures, un signal ponctue chacune d’elle ainsi que chaque demi-heure… La géode et le bassin sur lequel elle repose forment ainsi une vrai Clepsydre sonore. Alors, c'est certain, on ne peut pas la mettre à son poignet mais qu’il est bon de fermer les yeux et de prendre un moment pour écouter le temps s’égrainer… Dans le parc de la Villette, près de la cité des sciences 26, avenue Corentin-Cariou Paris19e Prévoir le temps, gérer son temps


le Bon écolo texte & photo Anne-Laure Languille

Aquafleur

Offrez des roses équitables Travailler dans le sens du développement durable et du commerce équitable : c’est le choix de Christelle, notre fleuriste écolo du mois, qui saura sans aucun doute vous faire partager sa passion de la nature. Ancienne horticultrice en exploitation et décoratrice végétale d’entreprise, c’est naturellement qu’elle a fini par ouvrir sa boutique dans le quartier bellevillois dont elle affectionne particulièrement l’atmosphère. Si elle travaille beaucoup avec des petits producteurs de Rungis et des feuillagistes, vous trouverez surtout chez Aquafleur de magnifiques roses d’Équateur qu’elle fait venir en France via une filière de commerce équitable. En deux mots, c’est une ONG qui sert d’intermédiaire entre le producteur et l’acheteur afin de garantir un prix minimum ou plancher. Ce système permet de meilleures conditions de travail et une amélioration de la qualité de vie. Les roses croissent à leur rythme dans le cadre d’une agriculture raisonnée. D’ailleurs il faut les voir arriver si belles dans leurs cartons protégeant tiges et pétales. Un peu d’eau durant

une nuit pour les réhydrater de leur voyage, et il n’y paraît plus ! Elles sont labellisées directement sur le lieu de production, et importées par l’association à but non lucratif Max Havelaar. Les roses d’Équateur sont connues pour leurs gros boutons pouvant fleurir facilement 10 jours dans votre vase ! Fidèle à cette logique, Christelle propose des gelées et des sucres de fleur issus de l’agriculture biologique. Et dans le cadre de son activité d’aménagement de jardins et terrasses qu’elle mène de front, elle met à profit ses connaissances pour conseiller et éduquer ses clients au bio et à cette logique développement durable.

Aquafleur

387, rue des Pyrénées 75020 Paris Tél. : 01 44 62 65 71 www.aquafleurparis.fr Ouvert du lundi au jeudi de 09h à 20h, les vendredis et samedis de 09h à 20h30 et le dimanche de 9h à 19h. novembre 2010 |

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le bon homme texte Marie Raymond / photo Victoire Rambert

DJ Hobbs FAIS-MOI danser chéri(e)! Alors qu’en terrasse, les clients emmitouflés profitent des derniers rayons de soleil avant le plein hiver, le DJ résident du café Chéri(e), nous accueille dans l’ambiance rougeoyante d’un des lieux les plus courus du boulevard de la Villette.

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sicale de qualité. Cependant on tient à garder l’aspect festif et ne pas trop jouer la carte de la musique pointue car ça ruine souvent la fête. Il faut trouver un juste milieu entre ne passer que des tubes consensuels et être un DJ macumba night et faire le taliban de la musique. On profite du jeudi pour passer de la musique plus pointue et de temps en temps nous invitons des fanfares le jeudi.

’est quoi l’histoire du café Chéri(e) ? Le café Chéri(e) existe depuis une quinzaine d'années. C’est le frère Tu proposes quel genre de soirée ici ? d’un des DJ résidents qui l’a ouvert. Au dé- Je suis DJ ici depuis 5 ans et DJ résident depuis but le Chéri(e) était un bar auquel personne 2 ans. J’ai proposé l’idée de faire une soirée régulière le samedi. En fait, ne croyait car les gens ne Programmer des on s’est rendu compte que pensaient pas que Belleles gens ne s’intéressaient ville était un lieu adéquat DJ dans les bars, pas forcément au nom du pour ouvrir un café. Mais c’était très mode DJ, ce qu’ils veulent c’est en fait le Chéri(e) a très tôt cartonné car il y avait une programmation un endroit où s’amuser. On a donc fait le pari musicale très pointue. C’est l’époque qui vou- de faire danser nos clients le samedi lors de la lait ça, c’était la grande vague de la musique soirée que j’appelle la "A good fridge buzz". Je électronique. Programmer des DJ dans les m’occupe également des apéros mix le mardi bars, c’était très mode. Au fur et à mesure des et le mercredi de 19h à 22h. C’est juste une changements de propriétaires, le lieu a gardé ambiance musicale, mais parfois la fête prend sa popularité, son côté accueillant et atypique même le mardi ! par sa déco. Quelle est la clientèle ? Quelle est la programmation musicale ? La café Chéri(e) accueille une clientèle d’habiTous les jeudis, on fait venir des DJ de l’exté- tués notamment grâce à l’école d’architecture rieur qui proposent des sets. Le Chéri(e) a tou- d’à côté. Il y a en général pas mal d’étudiants jours souhaité avoir une programmation mu- pour l’happy hour. Et puis on a notre faune

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bellevilloise avec Renée et son mythique bonnet par exemple. On a aussi réussi à faire venir des gens qui n’étaient pas forcément de Belleville ou des quartiers proches. Comment a évolué le quartier depuis que tu mixes ici ? Le quartier change dans le bon sens du terme. Beaucoup de gens disent que Belleville est devenu bobo, je ne trouve pas, comparé à des quartiers comme Pigalle par exemple. À Belleville il y a toujours un côté un côté populaire même si en effet on a une clientèle de jeunes assez tendances qui bossent dans la com' par exemple. Je crois qu’au Chéri(e), on répond à

une vraie demande des gens, aller dans un endroit sympa, accueillant et pas cher. L’ambiance du Chéri(e) en quelques mots ? Métissée, éclectique, conviviale, rouge.

Le Café Chéri(e)

44, bd de la Villette 75019 M° Belleville /Colonel Fabien. Tél. : 01 42 02 02 05

Bonnes adresses

Les bons amis – 1, rue de l’Atlas La cantine de Belleville – 108, bd de Belleville Disquaire Ground Zero – 23, rue Ste-Marthe novembre 2010 |

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les Bons shops les nouvelles boutiques du quartier

LA LOBA

OPTIC 2000

et ses assiettes fraîches

Repère de branchés

Envie d’un bon petit plat ou d’un thé gourmand pour le goûter ? Direction la Loba, un lieu original et accueillant tout en haut de la rue des Pyrénées. Parmi les best-sellers du menu : la patate millefeuille, la tartine de poichichade à la tomate et le jus de rose et d’amour... Diable, qui est à l’origine de ces excentricités culinaires ? Sandrine, la patronne. Femme de caractère, elle nous raconte avoir délaissé les gros salaires du milieu de la mode pour monter cette petite affaire, qui a ouvert en mai dernier. « Je ne regrette rien, je fais ça par amour du partage », affirme-t-elle les mains dans une farce faisselle et confiture de figues qui viendra garnir la fameuse patate mille-feuille. Tous les produits sont frais car achetés le jour même, et les plats vous sont préparés entre le moment de la commande et celui du service. Comptez entre 9 € et 14 € pour un plat, 8 € et12 € pour une salade ou un sandwich. Le brunch bio, servi tous les dimanches entre 12h30 et 15h30, vous surprendra. Gros mangeurs, ne tournez pas la page, ici, on sert aussi des tartes à la viande et des vins raffinés. La mairesse du 20e, de passage le mois dernier, a applaudi à la fin de son repas ! Anne-Laure Languille

Enterrez ces vieilles montures en plastique et venez découvrir les derniers modèles à la mode dans l’enseigne du 94, rue d’Avron.

312, rue des Pyrénées, 75020 Paris

94, rue d’Avron, 75020 Paris

Tél. : 01 47 97 08 21

Tél. : 01 43 72 47 94

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Question style, difficile d’innover sur une paire de lunettes : après la forme et la couleur, que changer ? Dernièrement, les lunetiers réinventent le dessin des branches. Maryse et Fabrice, les deux responsables du magasin depuis 15 ans, vous guideront vers les nouveautés. Les branches sont amovibles chez le créateur Dilem, qui a en ce moment le vent en poupe. Le lunetier français propose des dizaines de modèles de branches différents, à strass, sobres et de toutes les couleurs, à assortir à vos tenues. Funky et appréciées des jeunes, les lunettes Lafont ont, quant à elles, fait des motifs dentelle leur spécialité. Dans la collection Igom de la marque Optic 2000, un petit prix à 99 €, les branches bicolores se tournent ou se tordent. Last but not least, les montures doublées or des créations haut de gamme d’Henry Julien brillent dans un coin du magasin… Surprise, dans le large rayon de lunettes pour enfants, les modèles Barbie, ActionMan et Transformer sont eux aussi dé-branchables ! Anne-Laure Languille


les bons shops

LE RÊVE DE BÉBÉ Rock my world !

Saillante au milieu des marchants de la rue de Belleville, cette enseigne de puériculture pour les 0-3 ans révolutionne le monde le monde plan-plan de bébé. Ne cherchez pas la layette blanche et crème, elle n’y est pas. Les touches du xylophone flashent, le verre des biberons scintille, les poussettes à l’arrêt semblent prêtes à vrombir : bienvenue dans le palais du jouet multicolore et de la mode bébé-rockeur. Caroline a monté cette affaire voilà 7 ans, à la naissance de son fils, et s’est promis d’en faire « un lieu branchouille, surtout pas gnan-gnan », selon ses propres termes. D’abord installée dans un plus petit local en face de l’église Jourdain, Caroline a dû déménager sa boutique rue de Belleville pour s’agrandir, il y a 3 ans. Il faut l’avouer, on achèterait tout dans ce magasin. Comme le dit Caroline, les futures ou jeunes mamans passent le seuil de la porte pour se faire plaisir. Alors, la mode bébé cool, ça ressemble à quoi ?

crème, ça ne marche plus, rigole Caroline. Ce que les parents aiment aujourd’hui, ce sont des modèles gais et colorés. » Justement, chez Rêve de bébé, les mamans ont aussi droit à un attirail modernisé : les sacs à langer Magic Stroller Bag ressemblent à des larges sacs à main et se déclinent en argent et noir ciré. Autre " hit " de la boutique, le linge personnalisé. N’est-ce pourtant pas un peu rétro de coudre le nom de bébé sur son bavoir ? affaires. " Pas du tout !, s’exclame la vendeuse. Surtout quand on a plusieurs enfants, c’est sympathique de distinguer leurs affaires. " Ici, vous avez le choix entre le bavoir, le peignoir, le body, le petit tableau avec les informations de bébé (son poids, sa taille, la date et l’heure de sa naissance). Pour obtenir tous ces objets personnalisés, comptez un délai de 48 heures. Côté poussettes, on trouvera l’usuelle McLaren, pratique pour les mamans urbaines, et celle de chez Stokke, avec son siège rubis surélevé et tournant, mais pas éjectable ! Anne-Laure Languille

Jalouse de mes petits chaussons, maman ? Grands succès, les gigoteuses des créateurs Georges et Rosalie arborent des motifs japonais ou bucoliques très colorés, et les adorables petits chaussons roses de chez Robeez sont fourrés pour l’hiver. « Les teintes blanches et

150-152, rue de Belleville 75019 Paris Tél. : 01 42 02 82 15 novembre 2010 |

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le bon artisan texte Marie Raymond / photo Charlotte Zoller

Planète coiffe Invasion de chapeaux sur mesure Nichée dans la rue de la Mare, la vitrine de chez Estelle Ramousse est une œuvre d’art à elle seule. En plein milieu, y trône Oscar, le chapeau, ou plutôt le casque star de l’atelier, fait avec les plumes de 5 oiseaux différents et décoré d’une tête de mort aux yeux de terre cuite. Bienvenue dans l’univers Burtonien d’une modiste hors du commun.

E

stelle Ramousse a grandi dans une maison où la couture était de coutume. Alors à 18 ans, lorsqu’elle est invitée à un bal costumé, elle décide de coudre son propre déguisement. Pourtant, quand vient l’heure d’aller danser, la jeune fille préfère rester travailler sur son costume. « Le lendemain, j’ai dit à mes parents que je voulais faire des chapeaux » confie-t-elle. Estelle entre donc à la Chambre syndicale de la couture parisienne, l’école qui a formé les plus grands noms de la mode : Lacroix, Gaultier, Saint-Laurent… Après son diplôme, elle prend son culot à deux mains et envoie des candidatures dans le milieu du théâtre. « J’ai alors accédé à divers ateliers spectacles : les Folies Bergères, Le Paradis latin… C’était parti ! » s’exclame-t-elle. Ensuite, pendant 3 ans et demie, Estelle fait le tour du monde auprès du cirque équestre Zingaro. En 2004, elle décide d’ouvrir son propre atelier. « Ce n’est pas un hasard, j’ai habité 10 ans juste à côté, rue des Cascades, une rue dont j’étais

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tombée amoureuse en me promenant. C’est si joli ! », se souvient-elle. Oscar et les Rosemond Coles Son univers, déjanté, féerique, n’est pas sans rappeler celui de Tim Burton avec qui elle rêve d’ailleurs de travailler. « J’adorerais aussi travailler pour Terry Gillian et Peter Brooke. Des pointures quoi ! » affirme Estelle. On ne peut rester insensible à Oscar, le casque qui doit son nom au squelette star de l’expo "La mort vous va si bien", ou aux bandeaux Rosemond Coles, qui empruntent leur nom à une fleur dont la graine servait de balle outre-Atlantique. Et le travail d’Estelle ne laisse personne indifférent : elle coiffe la mode, la pub (vous savez les petits calots verts et roses de la Maaf, et bien c’est elle), l’Opéra de Nancy, les particuliers et le cinéma. Lors de notre rencontre, elle vient de coiffer Clémence Poésy, Mathieu Amalric et Jean-François Stévenin sur le dernier film de Philippe Ramos, Jeune Captive. Ses inspirations sont d’ailleurs cinématographiques : « les péplums, les westerns spaghettis, tout le cinéma américain des années 50 à 70, la science fiction, les polars pour l’esthétisme au féminin ». Pour ses créations, Estelle manie le cuir, le jean, le daim, tous les lainages. Si elle déclare ne pas être « furieuse des matières d’été », elle avoue une passion pour les plumes et l’ethnique. Pour les prix des chapeaux, la modiste annonce


une fourchette qui va de 200 € à 1700 € pour certaines pièces dont les matières premières sont parfois très chères. Avec un réel plaisir, elle nous raconte enfin qu’elle va participer pour la première fois au Caroussel du Louvre, au salon des métiers d’art et de la création du 1e au 5 décembre. Dans le fond de la boutique, Madonna sur papier glacé, en robe de cuir violine, un calot militaire sur la tête, semble vouloir, comme nous, lui tirer son chapeau.

Planète coiffe

64, rue de la Mare 75020

Tél. : 01 77 11 29 04 www.chapeausurmesure.com

Ses boutiques préférées

DingFring. 304, rue des Pyrénées 75020 Vintage 77. 77, Rue Ménilmontant 75020

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les bons petits diables texte & photo sally jorno

Abricadabra à la Péniche Antipode La comédie des petits Larguez les amarres ! Hissez la voile ! Les moussaillons en culotte courte font cap sur le monde imaginaire !

U

n coup de baguette magique et... "Abricadabra"… voilà une péniche parisienne qui se métamorphose en un théâtre fantastique, écrin scintillant aux histoires précieuses. Depuis 2002, les artistes d'Abricadabra, à bord de la péniche Antipode, invitent les tout-petits (dès un an), les moyens petits, accompagnés des plutôt très grands, à découvrir les aventures fascinantes de héros conçus rien que pour leurs mirettes. Mêlant avec finesse l'art du conte, de la marionnette, du mime, de la danse et de la musique, la compagnie nous fait la démonstration qu'il n'y a qu'une galipette à faire entre "le coussin du landau et le fauteuil d'orchestre". Que d'aventures à partager ! On part à la recherche du Doudou perdu, visite la mythologie des naissances dans L'Odyssée du bébé tambour, rit à gorge déployée des facéties de Galurin (Du haut de mes trois pommes) et 26 —

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frémit de plaisir au son des histoires de Grandpère (Les tiroirs font des histoires). Assis sur un tapis de coussins, nos chérubins sont calmes et attentifs, libres de regarder ou de se balader dans l’espace jeux qui leur est dédié. Les bonus : des cours de théâtre et cirque pour les 8/14 ans et un comptoir équitable, au frais sur la terrasse ou au chaud dans la péniche, pour découvrir des saveurs inédites, jus de Baobab- gingembre, maté du Brésil, thé Roobios, bière à la noix de Palme… Les minots font risette, leurs parents aussi...

Compagnie Abricadabra à la Péniche Antipode amarrée face du 55, quai de Seine Paris 19e Tél. : 01 42 03 39 07 www.abricadabra.fr Prix enfant : 6,5 euros / prix adulte : 8,5 euros Cours de théâtre et cirque les lundis de 17h30 à 19h 160 euros le trimestre (15 euros d’adhésion) Cie Gazelle Tél. : 06 23 15 56 02


texte & photo sally jorno

Parole aux enfants Rendez-vous au parc avec Gabriel 124 cm, six ans, de beaux yeux bleus et de la suite dans les idées, Gabriel nous parle de l’automne, d’Halloween, des copains, de Joliot Curie son école, des pièges à "méchants", des malabars… Et nous, on se replonge avec délectation dans notre enfance. C’est quoi Halloween pour toi ? C’est des citrouilles et des déguisements. Et des bonbons, non ? C’est quoi tes bonbons préférés ? Les malabars ! Tu manges que des malabars ? Non je mange aussi des bonbons au caramel, des malabars, des gâteaux… ça j’aime tous les gâteaux sauf aux fraises des bois. Tu te déguises en quoi pour Halloween ? Squelette ! Parce que je vais me mettre dans une malle et quand ils vont me voir je vais faire Bouh ! Vous jouez à quoi avec tes copains ? Bah on joue à des machins, on fait des pièges… Des pièges ? Oui des pièges pour les méchants, comme ça on met une pomme et après on est dans l’arbre, le méchant il ne nous voit pas, on tire et il y a

un machin qui lui atterrit sur la tête ! Et je joue à Zelda ! Il faut que tu m’expliques moi je ne connais pas Zelda. Bah… en fait c’est une légende, avec un bonhomme vert et une princesse, le bonhomme vert il s’appelle Link et on doit essayer de tuer des donjons, tuer Galendorf, tuer les méchants, aller dans la forteresse maudite, délivrer la sœur qui s’est faite prendre au début, avoir des armes… En fait ça a un rapport avec les légendes… Et qu’est-ce que tu fais pendant l’automne ? À l’école on ramasse des marrons dans la cours. On va les mettre sur le sapin de Noël, il y en a qu’on va peindre un petit peu et les autres on va les laisser marron. Et avec les feuilles vous faites des collages ? On trouve pas ça vraiment très très beau les feuilles. Et vous apprenez des chansons ? Oui, à l’école on a appris la chanson du pingouin. C’est un pingouin qui voyage dans des endroits, vers les ouistitis, il retourne au Pôle nord, il va aux Tropiques… Tu veux bien me la chanter ? Oh non ! novembre 2010 |

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Pour profiter des “bonbons” de réductions, il vous suffit de prononcer le mot magique

le Bonbon

au moment de payer et vous bénéficierez de l’offre annoncée !


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www.leBonbon .fr

Š Victoire Rambert & Faustine François


le conte est bon texte Caroline Besse / photo Victoire Rambert

LES GARDIENS DE L’ATLAS Vingt ans au service d’une résidence emblématique Michel et Martine sont gardiens d'immeuble à Belleville depuis près de vingt ans. Un métier qu'ils ne quitteraient pour rien au monde, dans ce quartier qu'ils aiment tant.

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etit hameau de trois bâtiments, la résidence de l’Atlas I, entre la rue Rébeval et la rue de l'Atlas, est dominée par une grande tour de dix-huit étages. Le couple habite au rez-de-chaussée de la grande tour. Cela fait près de vingt ans qu’ils exercent leur métier dans ce lieu mythique construit au milieu des années 1970. Originaires de l’Oise, ils sont devenus gardiens par hasard et ont tout de suite aimé ce métier. Toutes ces années leur ont permis de nouer des liens solides avec certains résidents, notamment avec les "anciens", qui sont là depuis le début, « quand les marteaux piqueurs résonnaient encore dans la résidence en construction », raconte Martine… Ils ont vu des enfants grandir, et des familles partir. Ils ont des souvenirs de fêtes, pour les 30 —

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30 ans de la grande tour notamment, et d'apéros entre voisins. Ce métier leur a ouvert l'esprit, les a rendus plus tolérants Martine regrette un peu de ne pas avoir de relations extérieures au métier. Elle apprécie rendre service, mais elle insiste sur la nécessité de garder une certaine distance, une certaine intimité. Elle espère ne pas avoir une étiquette de "concierge" qui se mêle de tout. En robe prune et gilet noir, elle regarde avec tendresse par la fenêtre de son appartement. " Nous avons découvert Paris sans subir les inconvénients. Nous travaillons à domicile, sans perdre de temps dans les transports en commun. " « Pour nous, Paris est un terrain de jeu, plaisante Michel. Notre temps libre est consacré aux promenades et aux visites d'expositions. " Car être gardiens à Belleville leur a ouvert l’esprit. d'expositions. " Nous venions de la


campagne, nous avons découvert le cosmopolitisme du quartier. Aujourd’hui, je suis fière de ce que pensent mes enfants. La mixité du quartier nous a rendus plus tolérants ", sourit Martine. En 20 ans, ils ont vu Belleville évoluer. Regrettent les petits commerces de proximité qui ont fermé les uns après les autres, mais sont fiers de la résidence, qui selon eux participe "au

bien-être du quartier." Ils constatent qu'il y a moins de drogue, et un peu moins de prostitution aux alentours. Martine et Michel ne se considèrent pas comme des "personnalités" du quartier. Mais, en adoptant Belleville, ils se sont un peu approprié son âme de leur discrète affection. novembre 2010 |

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le Bon agenda agenda des manifestations culturelles spectacle vivant théâtre Théâtre Du 4/11 au 23/12 Lulu une tragédie monstre de Frank Wedekind mise en scène de Stéphane Braunschweig au Théâtre national de la Colline Du 05/11 au 06/02 Chienne d'Alexandre Bonstein au Vingtième Théâtre Du 18/11 au 18/12 Pornographie de Simon Stephens mise en scène de Laurent Gutmann au Théâtre national de la Colline Danse Les 21/11 et 22/11 Lacrimae/Vexationes de Santiago Sempere au Studio le Regard du Cygne One man show /comédie musicale Du 02/11 au 06/11 et du 10/11 au 14/11 Et si Didier Super était la réincarnation du Christ ? à la Bellevilloise. Performance Du 06/11 au 05/12 Walid Raad (+exposition) au Centquatre

evenement 28/11 Paris Vegan Day à partir de 11h à la Bellevilloise

07/11 Victor Démé à la Bellevilloise 09/11 John & Jehn and friends à la Flèche d'or 09/11 Tété au Zénith 11/11 Bot’Ox Release Party live (concert/ clubbing) à la Maroquinerie 12/11 Angie Palmer à la Bellevilloise 13/11 We are Scientists + The Boxer Rebellion + Ice Black Birds à la Flèche d'or 16/11 Paco de Lucia au Zénith 16/11 Opéra chinois : l’Opéra Yue : Liang Shanbo et Zhu Yingtai au Cabaret Sauvage Les 16/11 et 17/11 Yolk zoom night (Jazz) au Studio de l'Ermitage 19/11 Rodrigo et Gabriela au Zénith 19/11 Inrocks Indie club : The Walkmen + Frankie & The Heartstrings à la Flèche d'or 20/11 Festa de Cachaça au Cabaret Sauvage 20/11 Avenida Brazil #25 : concert Marcos Valle à la Bellevilloise 21/11 Shannon Wright + Phantom Buffalo + Cyann à la Maroquinerie 22/11 Holy Fuck + Buck65 à la Flèche d'or Les 22/11 et 23/11 Gorillaz au Zénith 23/11 Carolina Chocolate Drops + première partie au Cabaret Sauvage 25/11 Tokyo Police Club à la Maroquinerie Du 26/11 au 28/11 Broadway and Boeuf Carnegie'small Nothing Doing Band au Studio le Regard du Cygne

Concerts

exposition

01/11 You Say Party – Grs Club à la Flèche d'or 02/11 Likke Li à la Maroquinerie 04/11 Les concerts outrageusement publics de radio neo : Sly Johnson au Glazart 04/11 Buenos Aires sur scène Tango Jazz au Studio de l'Ermitage 05/11 Planet Janis : un hommage à Janis Joplin au Cabaret Sauvage

02/11 Vernissage de l'exposition Jeune Création 2010 (du 03/11 au 07/11) au Centquatre 03/11 Vernissage de l'exposition Borough 34 au Glazart Du 06/11 au 05/12 Walid Raad (+ performance) au Centquatre 13/11 Edouard Wolton ouverture d'atelier au Centquatre Du 18/11 au 21/11 Photo Off à la Bellevilloise

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Le bon agenda cinéma

Clubbing

Retransmission 13/11 Don Pasquale de Gaetano Donizetti - Metropolitan Opera - Live in HD à la Géode de la Villette 3D Samedis et dimanches U2 en 3D Vertigo Tour à la Géode de la Villette Samedis et dimanches STOMP à la Géode de la Villette

05/11 Jungle Juice : Alix Perez – Fourward Lucid & Guests 00h au Galzart 05/11 Pete Rock plays … Pete Rock, 00h à la Bellevilloise 13/11 Ultra Clubbing, 23h à la Bellevilloise 20/11 Avenida Brazil #25 – Spécial anniversaire : Festa Agitada com Musica para Balançar ! 23h à la Bellevilloise 27/11 Godfathers of Future Funk 23h à la Bellevilloise

enfant Concerts 07/11 à 11h, Pascal Parisot à la Maroquinerie 14/11 à 11h et 14h Abel à la Maroquinerie Spectacles Les 02/11 et 03/11 A la recherche du doudou perdu, Cie Abricadabra à la Péniche Antipode Les 02/11, 03/11, 07/11 et 10/11 Le magicien de papier Cie du Souffle magique à la Péniche Antipode Les 09/11 et 10/11 Le Voyage d'un roi Musique, et théâtre d'ombres à la Cité de la Musique Les 17/11 et 18/11 X Y ou ma main est maboule, Variation pour marionnettes et percussions à la Cité de la Musique Les 24/11 et 25/11 Bramborry, Musique et art graphique à la Cité de la Musique

Soirées – Bals 06/11 Le bal de l'Afrique enchantée au Cabaret Sauvage 10/11 Bal jamaïcain avec Jim Murple Memorial & Soul Stereo Sound System featuring Alpheus à la Bellevilloise 14/11 Bal de clôture du Festival des Villes des Musiques du monde, à partir de 15h au Cabaret Sauvage 21/11 Bal Tango - Contradanza! à la Bellevilloise 27/11 Cumbia Ya !, bal colombien au Studio de l'Ermitage 28/11 Gafiera Belleville, bal choro au Studio de l'Ermitage

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les bonnes adresses

RÉGIE PUBLICITAIRE 06 25 02 32 25 juliette@lebonbon.fr

5/ La r eto u c h e r i e d e Par i s

1/ AQ UAFLEUR 387, rue des Pyrénées 20

e

5, rue Constant-Berthaut 20e Tél. : 01 40 33 63 83

Tél. : 01 44 62 65 71

6/ S e le cto u r Car o l V oyag e s

2/ kr i s c o 21, rue de la Villette 20

e

196, rue de Belleville 20e

Tél. : 01 42 02 60 44

Tél. : 01 58 70 08 70

3/ SALLE DES V ENTES D’AV RON

7/ MANÈG E CARIOCA

12, rue Auger 20

1 cours de Vincennes

Tél. : 01 43 79 62 50

Paris 75020

4/ o pti c 2000

8/ALTA ROCCA

94, rue d’Avron 20e

9, rue de la Villette 19e

Tél. : 01 43 72 47 94

Tél. : 01 42 49 21 94

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Le Bonbon est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement, sur un site labellisé imprim-vert avec des encres végétales. Ne pas jeter sur la voie publique.

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Traiteur - Réceptions

Pâtisseries - Desserts

Tél. 01 43 58 05 64 - www.dessertsetpains.com 348, rue des Pyrénées - Paris - 75020

graphisme/photos : abreu.pab@gmail.com

Pains BIO - Pains Spéciaux


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