Président Jacques de la Chaise jacques@lebonbon.fr Rédactrice en chef
édito “bon”jour
Faustine François faustine@lebonbon.fr Assistante de direction Tina Hoyau tina@lebonbon.fr
C’est toujours émouvant la création d’une revue, la création tout court d’ailleurs… Incertain, passionnant, palpitant, une aventure à part entière.
Secrétaire de rédaction Ivan Caullychurn Rédaction Anne de Malleray, Marion Guichard, Fanny de la Porte, Jacques Brice, Bérangere Ohlmann, Marion Combecave, Marine Deffrennes, Lucille Bézieski, Chloé Luisetti Photographes Guillaume Lévilly, Véronique Pécheux, Nathalie Prebende Maquette Emmanuelle Labouré Illustrateur Guillaume Ponsin, Paulina Leonor Chef de pub Lionel Ponsin pub@lebonbon.fr 06 33 54 65 95 Petites annonces annonce@lebonbon.fr Rejoignez Le Bonbon recrut@lebonbon.fr Contactez-nous hello@lebonbon.fr 01 48 78 15 64 Le Bonbon 31 bis, rue Victor-Massé 75009 Paris. SIRET 510 580 301 00016
Alors voilà, j’ai le plaisir de vous annoncer, au nom de toute l’équipe, la naissance du Bonbon Belleville. le Bonbon a pour mission de créer un lien, une proximité entre vous et les commerçants du quartier, qui animent et donnent de la vie à notre petit “village“. Au travers d’un vrai contenu journalistique dans lequel vous découvrirez toutes les facettes de notre cher quartier, le Bonbon entend favoriser les échanges, en proposant un système de bons de réduction prédécoupés : les Bonbons. En les remettant à vos commerçants préférés, vous bénéficierez ainsi de remises incitatives. Ces petits Bonbons, ludiques et amusants, sont tout autant une réponse à la crise du pouvoir d’achat qu’un moyen pour nos commerçants de continuer à apporter un supplément d’âme à notre environnement. Une façon de mettre en avant, très simplement, l’échange, l’ouverture, les rencontres… Le Bonbon sera disponible chez tous vos commerçants. Le Bonbon est votre magazine gratuit et mensuel. C’est pourquoi nous comptons également sur vous pour nous écrire et nous proposer toute contribution susceptible de le faire évoluer : hello@lebonbon.fr Amicalement,
Jacques de la Chaise
OJD : en cours de validation
RÉGIE PUBLICITAIRE 06 33 54 65 95 pub@lebonbon.fr septembre 2010 |
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leS bonbonS mode d’emploi comment profiter Des Bonbons
1 choisissez
2 Détachez
3 profitez
Repérez les Bonbons pré-découpés au milieu du magazine.
Détachez ces Bonbons qui vous feront bénéficier d’offres et d’avantages.
Présentez vos Bonbons au moment de payer et vous bénéficierez immédiatement de l’avantage annoncé !
descriptif d’un Bonbon Enseigne
Le nom du commerçant
Avantage
Définition du type d’offre
FROMAGERIE BEILLEVAIRE
À Partir de 10€ d’achat, 1 beurre 50gr au poivre des mondes d’Olivier Roellinger offerT
Description
Le type de commerce
Coordonnées
Adresse et téléphone
Fromagerie 140, rue de Belleville 75020 Tél. : 01 46 36 90 81 fromagerie.beillevaire@wanadoo.fr
sommaire miam miam !
Page 6. nouvel
ère / hair
Page 10. oxmo
Page 34. roger
madec
Page 38. jean-pierre
Page 5. Le Bon Timing Page 6. Le Bon Commerçant Page 10. La Bonne Étoile Page 12. Les Bons Plans Page 14. Le Bon Art Page 16. Le Bon en Arrière Page 18. Le Bon Look
puccino
cattelan
Page 21. Le Casse Bonbon Page 22. La Bonne Recette Page 24. La Bon’Bonne Page 26. Le Bon Astro Page 28. Les Bons Tuyaux Page 30. La Bonne Parisienne Page 33. Le Bon Écolo
Page 14.
baptiste rank
Page 44. joseph
pantaleo
Page 34. Le Bon Homme Page 36. Les Bons Shops Page 38. Le Bon Artisan Page 40. Les Bons P’tits Diables Page 42. Les Bons Snapshots Page 44. Le Conte est Bon Page 46. Le Bon Agenda septembre 2010 |
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Devenez actionnaire du Bonbon
Votre magazine ouvre son capital, investissez pour accompagner son développement. (Réductions d’impôts à tous les étages !) Pour plus d’informations, contactez-nous : actionnaire@lebonbon.fr
le Bon Timing les évÉnements à ne pas manquer soirée
© DR
Par essence, l’événement cinéma de la fin de l’été à ne pas louper. Le Festival s’invite pour la 9e année au parc des buttes Chaumont, au 104 et au centre d’animation de la place des Fêtes. Fictions, animations, documentaires, films expérimentaux français et internationaux, le programme promet d’être riche et varié. Entrée gratuite www.association-silhouette.com. Jusqu’au 5 septembre.
Jazz à la Villette Ça va swinguer rythm
évÉnement
Les portes ouvertes des ateliers de Ménilmontant
© DR
concert
n’blues à la rentrée. Ce festival de la fin d’été dévoile son éventail de styles musicaux (house, groove, jazz) et nous concocte une programmation de haut niveau. La chanteuse de soul anglaise Alice Russell vous invite à une “session acoustique” et les pianistes Paul Bley, le Cubain Gonzalo Rubalcaba et l’original Robert Glasper raviront les puristes les plus sélect. Tél. : 01 44 84 44 84 www.jazzalavillette.com. Du 31 août au 12 septembre à 20h.
© DR
c’est l’institution mythique qui ponctue chaque septembre depuis 18 ans. 150 artistes (peintres, cinéastes, sculpteurs...) du quartier vous ouvrent leurs portes au 42, rue des panoyaux et 43, rue du borrégo 20e. Tél. : 01 46 36 47 17 - Métro Ménilmontant ligne 2. Métro Saint-Fargeau ligne 3bis. Du 24 septembre 2010 au 27 septembre 2010, les lundis, vendredis, samedis et dimanches.
théâtre
© DR
Festival de courts-métrages Silhouette
Ce qui arrive et ce qu’on attend écrit par Jean-Marie Besset et mis en scène par Arnaud Denis. Une pièce qui passe au crible la perte de repères d’hommes et de femmes pris dans l’étau que représente l’attente qui caractérise une période transitoire, « entre l’enfer et le paradis ». Le Vingtième Théâtre - 7, rue des platriere 20e Tél. : 01 43 66 01 13 - Métro Ménilmontant. Du 25 août au 31 octobre 2010. Du mercredi au samedi à 19h30 et le dimanche à 15h. septembre 2010 |
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le Bon commerçant texte Faustine François / photo véronique pécheux
Des mains en OR deux boutiques pour le prix d’une ! Timidité ou goût de la discrétion ? Ce n’est en tout cas pas dans ce numéro de Bonbon que vous découvrirez les visages de ces mains en or. Et pour cause, chez Nouvelle Ère ou Nouvel Hair, les stars ce sont les fleurs… et les ciseaux. Cette charmante boutique, rue du Jourdain, mixe salon de coiffure et magasin de fleurs. Une fois franchie la porte d’entrée, un tout autre monde se dévoile…
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omme dans Alice aux pays des merveilles, on rentre dans cet espace atypique, où fleurs, boutique de déco et salon de coiffure se côtoient sans encombre et l’on ne peut s’empêcher de penser au conte de notre enfance. Pour comprendre la genèse de cette joyeuse idée, nous avons rencontré ces innovateurs et là, surprise, nous découvrons qu’ils sont d’abord les coiffeurs attitrés des Lillois branchés déjà depuis de nombreuses années. « Nous avons commencé dans le Nord où nous gérons maintenant une quinzaine de salons » explique le fondateur, Franck. Vingt ans plus
tard, ils décident de continuer l’aventure dans le 8e arrondissement parisien où ils restent trois ans, pour finalement s’installer dans leur boutique de fleurs, rue du Jourdain. Il faut dire qu’entre les deux clientèles, leur choix s’est très vite tourné vers celle de Belleville. Et le succès est au rendez-vous. Des plus jeunes aux plus âgés, tous ont été séduits par la qualité des prestations et du concept. Quoi de plus rafraîchissant que de se faire couper les cheveux en regardant un fleuriste tailler les tiges d’un bouquet de roses ? Mathieu Chedid, Catherine Jacob, Myriam Boyer et J.P - Nataf font d’ailleurs partie des fidèles. « Nous réalisons la déco tout seuls. Aucun architecte ne nous aide. Ce sont exclusivement nos idées. Nous n’avons pas de limites », assure Franck. Et des idées, ils en ont à foison. Côté coiffure, Christian, le directeur artistique, travaille main dans la main avec Nyna depuis dix-huit ans. Il avoue être fier de ne faire aucune publicité : « Nous marchons beaucoup par le bouche à oreille. » Quand on sait que les deux ont participé plusieurs fois au Mondial de la coiffure septembre 2010 |
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nouvel ère / nouvel hair où ils présentaient des shows exceptionnels sur scène, parfois même avec des lions et du feu, on les regarde comme des artistes à part entière. Quant aux tarifs, ils sont souvent en dessous des grandes franchises. Comptez 33 euros pour une coupe sur cheveux longs et 21 euros pour un homme. Les couleurs sont sur devis en fonction de la longueur et de l’épaisseur de la chevelure. Côté fleuriste, les deux amoureux de la nature David et Julia renouvellent leur stock aussi souvent que possible et proposent des bouquets originaux. Ils privilégient les fleurs de saison. Quant à la déco, les produits sont sélectionnés directement chez des designers belges, hollandais ou suédois. « J’adore le théâtre, c’est la raison pour laquelle j’aime créer des décors grandioses qui en imposent. » conclut Franck. Une fine équipe, chez qui l’on court les yeux fermés se faire une nouvelle tête et pourquoi pas, donner rendezvous à sa moitié qui ne résistera pas à l’envie de se fendre d’un joli bouquet à la sortie…
Nouvelle Ère
7, rue Jourdain 20e Tél. : 01 46 36 53 86 Ouvert du lundi au samedi de 10h à 21h.
Nouvel Hair Tél. : 01 46 36 05 12 Ouvert le lundi de 14h à 18h, le mardi et le vendredi de 9h à 21h, le mercredi de 10h à 19h, le jeudi de 9h à 18h, le samedi de 10h à 19h30. Leurs bonnes adresses : Ma Cave, pour les sélections de vins. 105, rue de Belleville 19e Tél. : 01 42 02 38 06 La Boucherie des Buttes, pour la qualité des viandes. 130, rue de Belleville 20e Paris Tél. : 01 47 97 74 33 10 —
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lA BonNE ÉTOILE texte anne de malleray / photo guillaume lévilly
Oxmo Puccino
rappeur à part Oxmo Puccino nous raconte la genèse du quartier où il a grandi et appris à « s’adapter à l’autre ». L’Arme de paix, album de la réconciliation, cartonne dans les bacs.
qui habitait les précédents. « J’ai voulu faire un album ouvert et positif qui parle à mon public. Je me rends compte que cet état d’esprit doit beaucoup à la façon dont j’ai vécu mon enfance dans ce quartier. J’ai appris à m’adapter, à par’étais tout môme quand on s’est installés ler aux autres et, quand tu sais communiquer, tu rue d’Alsace-Lorraine, dans ce quartier en t’en sors. Dans ma classe, il y avait des Asiatiques, friche, entouré de grues qui poussaient près des Maghrébins, des Africains, quelques Français. du périph’. » Débarqué du Mali à un an, Ab- J’ai plein de potes qui ont réussi, en partie grâce à doulaye Diarra alias Oxmo Puccino a passé en- l’émulation que ce mélange créait. » fance et adolescence près de la place Danube- Présent en filigrane dans ses textes, le quartier Rhin, derrière le parc des buttes Chaumont. n’a pourtant pas toujours été célébré avec le « Un morceau de banlieue à même enthousiasme. En téParis. J’ai toujours considéré moigne, par exemple, L’enle 19e comme ma cité », son fant seul, sur le premier alJ’ai toujours histoire colle avec ça. « Il y considéré le 19e bum d’Oxmo, Opéra Puccino avait trois blocs d’immeubles comme ma cité (1998). « T’es l’enfant seul, je : Solidarité, la cité Alsace-Lorsais que c’est toi. Viens-tu des raine et la cité Gaston Pinot, bas-fonds ou des quartiers occupés, dans l’ordre d’arrivée, par les Français, neufs ? Bref, au fond, tous la même souffrance. » les Maghrébins, puis les Africains. » Il a tracé seul son chemin et connu les premiers Schéma classique d’une cité en blocs. En 2009, soubresauts du hip-hop « en voyant des potes 30 ans après, Oxmo regarde ce métissage avec aller danser au Troca et rentrer les mains pleines une bienveillance qui s’accorde avec son état de pièces ». Après un disque d’or – pour Opéra d’esprit. « Aujourd’hui, j’ai épuisé toute mon Puccino en 1998 – Oxmo a quitté les lieux énergie négative », nous rassure le colosse, al- qui ont abrité ses débuts. Il vit aujourd’hui à longé sur le canapé dans la salle d’interview de Asnières, son autre « banlieue ». « J’adore le 19e, son label Cinq7. Son dernier opus, L’Arme de mais tout le monde me connaissait, j’étais sollicité paix, ne rayonne pas de « cette lumière noire » tout le temps, ça ne facilite pas la réflexion. Quant
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aux autres arrondissements de Paris, je ne m’y sens pas forcément bien. On ne le dit pas assez, mais on n’est pas toujours le bienvenu. » Parents et amis vivent toujours dans le quartier ; il y garde ses habitudes et ses adresses. Il aime ce petit bar bleu, le Danube, sur la place du même nom ou les bords du canal de l’Ourcq, dans le prolongement des quais de Seine et de Loire. Il se souvient aussi de la butte du Parc de la Butte du Chapeau Rouge, avenue d’Algérie, d’où l’on peut embrasser tout Paris du regard. Rappeur lyrique, Oxmo nourrit ses textes de paysages urbains. « Longtemps pendant mon jeune âge, je pensais que l’usine faisait les nuages » (Soleil du Nord).
Rappeur à part, le titi parisien va chercher l’inspiration où elle lui semble bonne et mêle jazz, chanson française et hip-hop à sa guise. Son style, libre, fait fi des règles du rap. L’enfant des quartiers neufs est devenu grand.
le site officiel www.oxmo.net
Son disque du moment Bobby Lapointe
Son livre de chevet
le Tao Të King de Lao Tseu « On peut le lire à l’infini, on trouve toujours un sens. »
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les Bons plans on a testé pour vous
Prenez l’air ! par Marion Guichard
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étro-boulot-dodo. Difficile de reprendre cette terrible trilogie après les vacances... et pourtant. Notre bon spot pour décompresser avant et après. Il est des endroits calmes et accueillants à quelques mètres du
brouhaha ambiant. Le secret s’appelle la butte Bergeyre : charmant petit hameau constitué de cinq rues, longé par des maisons de ville et des immeubles discrets. L’endroit est unique. Construit en 1927, à la place d’un stade, ce site est une bulle hors du temps. Les rues y sont paisibles. Les riverains y ont d’ailleurs monté une association qui organise divers événements tout au long de l’année : vide-greniers, carnavals, associations rurales... et ils fabriquent même du miel. Lisez donc notre article dans
la rubrique bon écolo. Baladez-vous quelques instants et contemplez la vue imprenable sur la butte Montmartre, il y a même des pieds de vigne. Vous croiserez également un jardin partagé qu’un chat blanc arpente souvent. Le maître des lieux. Le photographe Willy Ronis y prit quelques clichés, lui-même frappé par la singularité du lieu. Allez donc vous aérer, grimpez les marches, et laissez le charme agir… Buttes Bergeyre Informations pratiques : Accès par l’avenue Simon Bolivar, la rue Manin, ou encore l’avenue Mathurin Moreau
Samsara Bollywood à deux pas de chez vous par Fanny de la Porte
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’est le ventre bien vide apres 1h de sport intensif que j’entre dans ce restaurant indien bien connu des Bellevillois puisqu’il est l’un des plus anciens du 20e arrondissement de Paris.
Le charme agit immédiatement. Tout de suite, je m’y sens bien, les jolies boiseries, les néons de couleur… La décoration est typique mais très chaleureuse. Mon petit doigt me dit que je ne vais pas le regretter rien qu’en sentant l’odeur des plats qui me mettent l’eau à la bouche ! Même si le restaurant est plein, je n’attends pas, un serveur très aimable me place en moins de deux minutes, c’est toujours ça de gagner. Le temps de découvrir la carte, un kir m’est offert. Le menu propose différentes formules pour le midi 14 —
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(6,50 € et 9 €) et pour le soir (16 €). En parallèle, la carte offre, à des prix très raisonnables, tous les plats traditionnels : poulet tikka, shahi korma… tout y est sans oublier le traditionnel nan au fromage. En entrée, je me jette sur les pakoras, ces petits beignets de légumes et je ne suis pas déçue car ils ne sont pas trop gras. Puis je poursuis avec un poulet tandoori. Un régal. On me sert… généreusement ! La portion de riz me paraît énorme. Le service est efficace, discret et sympathique… et si la flemme s’empare de vous, il est possible de se faire livrer ou simplement d’y passer et de repartir avec son plat. Samsara 3, rue du Jourdain 20e Tél. : 01 43 66 02 65
les bons plans
Canal Danse Un studio pas comme les autres par Anne de Malleray
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out se passe au fond d’une cour, à deux pas de la place du Colonel Fabien.
Il faut monter des marches escarpées dans un dédale de murs de briques taguées pour pénétrer dans les lieux, un loft vitré immense, 140 m2 rien que pour la salle de danse. C’est ici que s’est implantée, en 2006, Canal Danse, association qui rassemble les artistes de la scène contemporaine et enseigne une approche de la danse libre et tournée vers l’échange. « L’improvisation permet de se tester, tester ses capacités d’innovation, de recherche, développer sa personnalité artistique et individuelle », souligne Patricia Brouilly, danseuse et directrice artistique de Canal Danse. Je suis entrée dans le studio au milieu d’un cours de salsa. Rien à voir avec un exercice de danse de salon où l’on regarderait ses pieds en comptant ses pas. Ici le but est de libérer le mouvement, pratiquer la danse en laissant aller le corps et les gestes.
L’ambiance est joyeuse et sans pression. Les programmes de Canal Danse sont variés et d’autres cours, plus recueillis, font travailler l’équilibre et l’harmonie du corps. Les méthodes d’enseignements varient selon les cours : pilates, shiatsu et d’autres, moins connues, comme la danse contact ou le mouvement sensoriel. Ces cours d’improvisation sont ouverts à tous, danseurs, comédiens et néophytes. « Canal Danse est un incubateur de nouvelles pratiques, très pointu et qui se nourrit du partage de diverses approches de la danse », explique Patricia. Dans la pièce attenante au studio, on peut discuter autour d’un café et rapidement se laisser convaincre de passer à côté… Canal Danse 102, boulevard de la Villette 19e Tél. : 01 40 13 14 82 Permanence téléphonique de 14h à 18h. septembre 2010 |
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le Bon art texte faustine françois / photo véronique pécheux
Baptiste Rank
pour l’amour de guignol Son métier est de faire rêver les enfants. Il y a moins d’un an, à seulement 19 ans, il récupère le théâtre Guignol des buttes Chaumont, ce qui fait aujourd’hui de lui le plus jeune marionnettiste de Paris. Entre deux coups de pinceaux, il nous raconte l’histoire d’une passion familiale qui s’est transmise de génération en génération. Portrait.
l’heureux acquéreur de ce lieu magique entouré de verdure. « C’est juste inimaginable quand on sait qu’il n’y a que onze théâtres à Paris ! » Comme quoi, les rêves se transforment parfois en réalité.
Un patrimoine singulier C’est non sans une certaine fierté dans la voix que Baptiste nous raconte comment son père es souvenirs sans Guignol… Baptiste a hérité de pantins datant de centaines d’ann’en a pas. Tout petit, il aide déjà nées : « En rachètant le théâtre de Montsouris, il son père qui tient le théâtre du parc a eu la chance de récupérer une très belle collecMontsouris. À cinq ans et devant une salle tion de têtes, un vrai patrimoine, je dirais même pleine à craquer, il participe et joue même un trésor. » Et pour garder ce trésor en état, les un petit rôle. Dans les coulisses, il apprend à dimanches se passent souvent dans le pavillon manipuler les marionnettes, familial, à peindre les visages observe les gestes de ses aînés et rafistoler les costumes. Ce que j’aime et s’imprègne de leurs intona- dans mon métier, Entretenus, remaquillés, les tions de voix. Une histoire de c’est la réaction pantins ne bougent pas ou famille comme on les aime. peu, grâce à ces passionnés des enfants... que l’on peut remercier. La chance lui sourit L’ex-propriétaire des lieux, Gérard Conny, L’amour des enfants ne trouve pas de successeur pour reprendre « Ce que j’aime dans mon métier, c’est la réaction l’affaire… C’est à l’occasion des 200 ans des enfants. On peut jouer la même pièce, deux du personnage, en 2008, qu’il rencontre le fois de suite, et finalement avoir un retour comjeune homme, et le feeling passe tout de plètement différent, c’est ce qui rend notre métier suite. Quelques mois après, Baptiste devient fabuleux. » Un public bien particulier, car sans
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a-priori ni barrière, sincère et gai. « Ce qui est formidable, c’est la joie des enfants mais aussi des parents ! Tout le monde ressort avec le sourire…» Et je le crois sur parole ! Un vrai moment de détente à partager en famille. Demandez le programme ! Informations pratiques L’hiver, le théâtre Guignol des buttes Chaumont est couvert et chauffé. Ouverture des portes à 16h aux petits et aux grands. Inutile de réserver, passez à l’ouverture des caisses 15 min avant le spectacle (les premiers arrivés seront les mieux placés). Le prix des places est de 3 € par adulte et par enfant.
La petite histoire à raconter… L’inventeur du personnage s’appelle Laurent Mourguet dont le métier de base était arracheur de dents. En 1808, il décide de produire des spectacles pour attirer la clientèle mais surtout couvrir les cris de ses patients avec leurs rires !
Le Guignol de Paris
Parc des Buttes Chaumont, entrée angle avenue Simon Bolivar / rue Botzaris 19e Tél. : 06 98 99 66 24 guignol19.skyrock.com septembre 2010 |
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bon EN ARRIÈRE texte jacques brice
Le Tramway de Belleville
À une époque où le tramway retrouve sa juste place dans la capitale (les travaux sur la ligne du T3 vont permettre de prolonger la ligne), il me vient l’envie de vous raconter un peu l’histoire du tramway de Belleville…
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es habitants de Belleville et de Ménilmontant sont frustrés d’être les seuls parisiens à ne pas posséder leur propre tramway, alors que même Montmartre possédait le sien !
Il est vrai que si le tramway ne rencontre aucun problème pour fonctionner sur un terrain plat, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit de gravir une colline. La concession est finalement accordée à M. Fournier et les travaux commencent en 1890. Vu la longueur du parcours, on décide de construire, à l’image de San Francisco, un tramway funiculaire. Il est conçu selon la technique du câble sans fin à mouvement continu. Il relie la place de la République à l’église Saint-Jean-Baptiste de Belleville. Des voies de garage sont installées sur son parcours afin de permettre le 18 —
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croisement des tramways montants et descendants. Mis en service le 25 août 1891, il connaît un énorme succès avec plus de 4 millions de voyageurs en 1895, malgré sa faible capacité (22 voyageurs maximum). Mais la forte déclivité de la rue de Belleville a provoqué quelques accidents spectaculaires. Le plus important est survenu le 6 janvier 1906, quand la rupture du grip entraîne l’emballement du véhicule. Celui-ci dévale alors à toute allure la rue de Belleville, traverse la rue des Pyrénées à une vitesse avoisinant les 120 km/h selon la presse, avant de dérailler et de se mettre en travers dans la rue du Faubourg-du-Temple. Les voyageurs, pris de panique, sautent en marche, ce qui résulte dix-sept blessés. Après 1910 c’est la ville de Paris qui l’exploite. L’avènement des autobus et une circulation de plus en plus dense amorceront son déclin. Remplacé par la ligne d’autobus BF, il cesse de fonctionner le 18 juillet 1924. En 1935 la ligne 11 du métro utilisera le même parcours ! Depuis 2006, Paris a enfin retrouvé son tramway après 70 ans d’absence. Peut-être reverronsnous un jour celui-ci dans les rues de Belleville !
le Bon écolo texte et photo chloé luisetti
La Rôtisserie voit vert ! dans mon petit panier de marché
L’AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) a élu domicile au restaurant La Rôtisserie. Élizabeth, une « amapienne » du quartier, ne manquerait pour rien au monde ce rendez-vous. Ses fruits et légumes de saison ! Elle y tient. La rentrée sera bio mais surtout de saison ! Chaque semaine, au 4, de la place SainteMarthe, le restaurant ouvre ses portes au maraîcher qui vient spécialement livrer les 17 paniers garnis réservés aux 17 membres de l’association. « Nous nous relayons chaque samedi pendant deux heures pour procéder à la répartition des légumes et fruits de saison », explique Élisabeth. Pour la jeune fille, on est loin d’un effet de mode « bobo » de quartier dans la mesure où adhérer à une AMAP exige un réel engagement responsable. « Chaque trimestre, le membre doit payer trois mois de paniers à l’avance (soit 17 € par semaine) à l’association ; c’est lourd mais le jeu en vaut la chandelle ! » Ce type de partenariat de solidarité et de proximité entre un paysan et un groupe de consommateurs a le vent en poupe, et pour cause. « C’est indéniable, les fruits et légumes
sont bien meilleurs qu’en supermarché et on connaît très bien notre maraîcher qui parcourt hebdomadairement plus de deux heures de route pour nous livrer à La Rôtisserie », souligne Élisabeth. Le restaurant a également décidé de jouer le jeu et de participer à l’aventure bioresponsable. Chaque semaine, le cuisinier achète ses deux paniers de légumes pour agrémenter le menu de ses clients gourmets ! Mais tout système, aussi vertueux soitil, recèle toujours une petite faille dont il faut s’accommoder. « Quand il y a un stock de carottes à écouler, on le sent dans le choix de la composition des paniers, s’amuse Élisabeth. mais il suffit de râler gentiment et généralement ça marche ! » Quelques exemples de fruits et légumes pour septembre, une des saisons les plus riches de l’année. Légumes : artichaut, aubergine, betterave rouge, carotte, concombre, courgette, maïs. Fruits : ananas, avocat, banane, citron, fraise, figue fraîche, framboise, kiwi, mangue, mirabelle, myrtille, mûre, melon, tomate, poire.
La Rôtisserie 4, rue Sainte-Marthe 10e Tél. : 01 40 03 08 30
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le bon homme texte faustine françois / photo nathalie prebende
Roger Madec Fidèle Maire du 19e
« Lorsque je me suis installé dans le quartier, je pensais n’y rester que quelques mois, voire quelques années, et pourtant je suis là depuis bientôt 38 ans. » Pour le sénateur socialiste, le 19e regorge de qualités et d’atouts notamment grâce à la multiculturalité. Il nous reçoit dans son bureau pour nous parler de sa vision du quartier.
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e 19e en quelques mots ? Cette partie de Paris a un atout majeur : les espaces de respiration. Le ratio d’espace vert est le plus élevé avec le parc des buttes-Chaumont et celui de la Villette, sans oublier le bassin qui est le plus grand plan d’eau intra-muros.
a construit des cités et maintenant on court après les problèmes parce qu’on n’a pas anticipé. Cet arrondissement est devenu un quartier dortoir. Depuis 1995, j’essaie de remélanger les fonctions et de ramener de l’emploi. Exemple avec le parc tertiaire rue de Cambrai et également avec le boulevard Mac-Donald, une zone nouvelle qui est en cours d’aménagement.
Au niveau sécuritaire, des mesures ont-t-elles été prises ? Il y a des quartiers où tensions, incivilités et délinquance persistent mais ce n’est pas la réalité qui est décrite par une certaine presse, ce n’est pas « Chicago ». Le 19e n’est pas un coupe-gorge. Nous avons ouvert des centres sociaux, Les chiffres clés de l’arrondissement ? des centres d’animation. Financièrement, nous 187 000 habitants. portons à bout de bras ces asC’est le quatrième arsociations qui travaillent dans J’ai axé ma priorité le domaine des jeunes et des rondissement le plus peuplé de Paris. Plus de sur le mieux vivre familles. 30 % de la population a ensemble moins de 18 ans. C’est L’idée, l’action que vous privil’arrondissement le plus jeune. Ce qui est assez légiez cette année ? significatif. Je suis à la tête d’un arrondissement qui est très cosmopolite, où hommes et femmes viennent Ce qui a changé, ce qui a évolué ? d’origines, de cultures et de religions différentes. J’ai vu l’arrondissement se bouleverser. Il était Il faut mettre un peu de liant car de temps en moyennement peuplé car il y avait encore de temps il y a des petites tensions. J’ai donc axé ma nombreuses entreprises, de grandes industries, priorité sur le « mieux vivre ensemble ». des usines. Puis j’ai connu le cycle de mutation classique : on a récupéré le foncier donc les Des actions en cours dans les rues les plus comusines sont parties, les entreprises aussi, puis on merçantes ?
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Il n’y a plus beaucoup de commerçants traditionnels dans le 19e donc il faut aider les associations qui se démènent à maintenir les commerces de proximité avec leurs actions commerciales ou les fêtes de quartiers. Ce qui vous tient vraiment à cœur ? Premièrement, la résorption des habitats insalubres. Deuxièmement, le parrainage républicain auprès des enfants dont les parents sont menacés d’exclusion de territoire parce qu’ils n’ont pas les fameux papiers. Je pense qu’en matière d’espace publique, on peut faire encore mieux. Ce qui vous agace ? En tant qu’homme, la dérive de la surmédiatisa-
tion de la société. En tant qu’élu, il faut supporter la critique qui parfois est constructive. Que pensez-vous du Bonbon ? Je suis pour les outils de communication locaux. Je regrette que la grande presse nationale n’est pas plus d’intérêt pour les projets de quartier.
Maire du 19e
5-7, place Armand-Carrel 19e Tél. : 01 44 52 29 19 - www.mairie19.paris.fr Ouvert du lundi au vendredi de 8h30 à 17h, le jeudi de 8h30 à 19h30 et le samedi de 9h à 12h30 (état civil).
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Belleville
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les Bons shops
Les Gueules de Lou
Un salon de coiffure familial ! Ce matin, je n’arrive plus à rien avec mes cheveux. J’ai clairement besoin d’une nouvelle coupe. À l’angle de la rue de Belleville et de la rue Mélingue, je découvre la jolie devanture des Gueules de Lou. Quelques notes de Ain’t no sunshine de Bill Withers s’échappent par la porte entrouverte. Un joli nom et de la bonne musique ? Il n’en faut pas plus pour me charmer. Une fois à l’intérieur, je me rends compte que le charme n’est pas prêt de se rompre. L’esprit coloré et funky des années 70 cohabite parfaitement avec les collages contemporains exposés aux murs. Dessins d’enfants du quartier ou coupures de presse vantent les qualités du salon. J’ai l’impression d’être dans un boudoir moderne : la lumière est douce, le volume de la musique agréable. Et puis l’espace est intimiste : ici on s’occupe au maximum de deux personnes à la fois. On est loin de l’esprit des grandes chaînes et ça me plaît. Je me sens comme chez moi : l’accueil est très chaleureux, on m’appelle par mon prénom et on m’apporte un thé. C’est Lou qui s’occupe de moi. Lou c’est la patronne qui a donné son nom au salon. Je ne suis pas pressée, elle non plus, on discute 22 —
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nature de cheveux et choix de coupe. Quelle joie d’entendre qu’elle adore les cheveux fins… moi qui suis si complexée à ce niveau-là. « Je vais te trouver une coupe qui va te redonner du volume » me rassure-t-elle. Elle prend son temps, dispense ses conseils avisés, coupe, recoupe, effile. Pendant ce temps, je feuillette le livre de vieilles photographies du quartier qu’elle m’a conseillé. À côté de moi, une dame âgée explique qu’elle a connu les Gueules de Lou en demandant à une jeune fille très bien coiffée d’où elle venait ! C’est comme ça ici, les habitants du quartier passent dire bonjour, s’échangent des bons plans ou de la musique pendant que Lou vous fait « une belle gueule » ! Je me regarde dans le miroir, je suis ravie, c’est réussi. Que demander de plus ? Une belle coupe, un moment agréable et une bande son originale, des horaires hyperpratiques pour les travailleurs qui rentrent tard le soir (Lou ferme en semaine à 21h), c’est sûr, je reviendrai. Comptez 26 € pour une coupe homme, 38 € pour une coupe femme, 66 € pour un balayage, 30 € pour un flash et 28 € pour un Brushing. Bérangère Ohlmann 4, rue Mélingue 19e Tél. : 01 42 00 46 12 www.lesgueulesdelou.fr
les bons shops
nakagawa
résine
Parmi la multitude de restaurants nippons que compte aujourd’hui la capitale, il n’est pas toujours facile de faire un choix. Du côté de Jourdain, le Nakagawa a la cote depuis plus de huit ans…
C’est au centre du triangle Jourdain /buttes Chaumont /Belleville que les dieux de la mode ont décidé de frapper. Mais cette fois, ils ont choisi les hommes !
Authentique et original !
la face B de pollen
La recette du succès ? Une authenticité dans un décor très asiatique (aspect épuré, clair et apaisant), une configuration traditionnelle (les clients peuvent déguster leurs plats au comptoir, face à la cuisine) et du personnel japonais (cela ne serait le cas que de 40 restaurants japonais sur 700 à Paris). Résultat ? Le Nakagawa (du nom de son patron) ne se contente pas des traditionnels sushi/ maki/sashimi/yakitori mais s’est fait une spécialité du chirashi (grand bol de riz vinaigré/assortiment de poissons crus). La carte propose aussi des plats atypiques comme d’Aguédashi (tofu frit) à 6,50 €, le Maguro natto (thon cru au soja fermenté) à 6 €. Les plus aventuriers ne manqueront pas de goûter le Ohitashi (épinard cuit) à 5 € ou de tester la curieuse expérience de la salade Kaiso (aux algues) à 5 €. Deux autres restaurants (mais également traiteurs) ont ouvert leurs portes dans le quartier (7, rue des Fêtes dans le 19e et 17, rue des Gâtines dans le 20e. ) Pas banal pour un jap’ ! Marion Combecave
Dans la rue de la Villette, juste en face de sa sœur aînée Pollen – qui fait depuis deux ans le bonheur des filles fashion du quartier – le concept store Résine s’adresse à une clientèle masculine en quête d’une mode casual aux références rock et stylées. Sous la verrière de cette boutique façon loft aux proportions aériennes, Carole et Brice, une ex-styliste et un jeune musicien fan de mode, proposent une sélection efficace de pièces signées Mads Norgaad (Danemark), Filippa K (Suède) ou Cold Method (Danemark)… Des jeans, de bons basiques, quelques pièces plus habillées, mais toujours dans un esprit cool et créatif, des sacs et des accessoires qui font mouchent comme Feiyue, Serge Thoraval, Voss Kompani. Mais également, Veja, la fameuse marque de baskets écologiques. Le duo mise avant tout sur une mode pérenne, de jolies coupes et des matières agréables. La solution aussi pour les stressés du shopping en couple, puisque madame n’a qu’à traverser la rue pour dénicher une merveille pendant qu’il hésite entre deux pantalons. Faustine François
9, rue Lassus 19e Tél. : 01 42 08 43 22
6, rue Villette 19e Tél. : 01 42 02 31 20 septembre 2010 |
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le bon artisan texte Marine deffrennes / photo véronique pécheux
Jean - Pierre Cattelan Bien dans ses pompes « Messieurs il a plu aujourd’hui, on va avoir du boulot ! ». C’est avec ce genre de refrain qu’une journée commence à l’Atelier Cattelan. Le bonhomme avec son tablier tout en cuir, c’est Jean-Pierre Cattelan, l’artisan cordonnier de la rue Mélingue.
E
xpert et efficace, il rend son diagnostic sur les chaussures qu’on lui passe sous le nez avec la rapidité d’un coureur de cent mètres : « Patine » pour l’une, « ressemelage » pour l’autre. Le temps est précieux. Ici on chouchoute cent paires de chaussures par jour. Il se compare volontiers à un garagiste : « Mon métier c’est de donner à une chaussure l’apparence du neuf avec le confort du vieux. » Dans l’atelier, ça sent bon le cuir graissé et la colle à bois. Pié-Pierre est tombé dedans petit, il n’a pas vraiment appris. Cuisinier de formation, avec son frère photographe, il reprend en 1986 l’entreprise familiale à la demande de Tullio, chef de famille charismatique : « C’est un cadeau qu’il nous a fait » déclare-t-il. Il a du mal à reconnaître que le métier est difficile tant la passion prend le dessus. Bien dans 24 —
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ses godasses, ce qu’il aime par-dessus tout c’est le contact avec ses clients, qu’il bichonne autant que leurs souliers. Grâce à des machines que les nouveaux non plus, et une réputation assise sur cinquante ans de savoir-faire, Jean-Pierre aligne les chaussures des grands messieurs et des belles Parisiennes sur son comptoir en bois. Depuis l’après-guerre, le métier n’a pas changé, seulement la demande, plus pointue, des passionnés de souliers. Il assure le service aprèsvente des grandes enseignes comme Dior, Michel Perry, Karine Arabian, Crockett and Jones ou Heschung. « Malheureusement le métier se perd complètement, il n’y a plus beaucoup de vocations d’artisan, pourtant dans notre branche, il y a du travail » regrette-t-il. Sachant créer une chaussure de A à Z, la maison Cattelan s’est lancée : la griffe Aynac, fruit de la collaboration avec des compères bottiers et passionnés, a vu le jour en 2008. De la chaussure increvable évidemment. Soudé au hameau de Belleville comme un vieillard à ses savates, l’atelier rappelle le temps
des fiacres et des charrettes, lorsque la « rue de la chaussure » bourdonnait d’artisans savetiers et cordonniers. Rescapé de la vague des services minute, Jean-Pierre n’est pas inquiet. Le quartier ne bouge pas, parce qu’il est entretenu, même combat pour l’Atelier. Démonter, gratter, ressemeler, retalonner, encoller et enfin « bichonner », l’ultime étape est la plus importante selon Jean-Pierre, parce que le bon artisan se reconnaît dans la finition : « Ici, nous respectons la chaussure. » Modeste, pourtant, si vous lui demandez ce qu’il a de plus que les autres : « On est les plus sympas ! » sera sa réponse. Tiens, voilà madame Louis, grande habituée qui ne veut avoir à faire qu’au « petit blond », mais ici pas de chichis, tout le monde l’appelle le Schtroumpf.
Atelier Cattelan
2, rue Melingue 75019 128, rue de Grenelle 75007 Tél. : 01 42 08 58 18 Ouvert du mardi au vendredi de 10h30 à 14h et de 15h à 19h et le samedi de 9h30 à 14h et de 15h à 18h30.
Ses bonnes adresses dans le 19 e
Le Bariolé, un troquet à l’angle de la rue de Belleville et de la rue Mélingue, toujours bon, frais et accueillant. Les gueules de Lou, (voir article Bons Shops.) Le Lao - Siam, cuisine thaïlandaise 49, rue de Belleville. Le théâtre Clavel 3, rue Clavel. septembre 2010 |
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les bons petits diables texte lucille bézieski / photo véronique pécheux
400 Coups
Comme à la maison Ne vous est-il jamais arrivé de vouloir sortir déjeuner avec vos enfants et de vous sentir scrutés par les clients ? Manque de place pour la poussette, regards de travers parce que le petit dernier fait ses dents, repas entrecoupés de course après l’aîné, crispations en tout genre…
C
es petits tracas n’auront plus lieu d’être dans cet endroit atypique appelé « 400 coups ». Sur 200 m2 et deux étages, l’endroit semble idéal pour enfin se détendre en famille. Meubles chinés, rééditions, les parents se retrouvent dans une atmosphère unique… et les enfants jouent ensemble. À la tête de cette brillante idée, Séverine et Élisabeth, toutes les deux mamans, n’ont pas lésiné sur les détails : les minots ont leur coin « joujou », leurs petites tables pour manger et les bébés gazouillent dans un parc XXL. Quant aux adultes, ils peuvent se relaxer en lisant la presse dans un fauteuil cosy ou encore se connecter sur Ie web grâce à un point Wifi. Côté restauration, le menu propose 26 —
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une cuisine de marché à base de produits de saison : coup de cœur pour les spaghettis au carrot cake et meringues à la fleur d’oranger… un vrai délice. Cerise sur le gâteau, des ateliers d’éveil sont organisés chaque mercredi. Les propositions sont diverses et variées : découverte de la pâtisserie, apprentissage du recyclage ou exploration de l’art des mosaïques… Bref, nos chérubins adorés sont gâtés et les parents comblés. Le petit plus : le service non-stop qui permet de venir déjeuner, goûter ou simplement faire une pause dans sa folle journée de parent branché.
Les 400 Coups 12 bis, rue de la Villette 19e Tél. : 01 40 40 77 78 Ouvert du mercredi au dimanche de 10h30 à 18h et les samedis soirs jusqu’à 21h. www.les400coups.eu
texte marion combecave / Photo guillaume lévilly
Le Dragon Savant
Des jeux pour petits curieux Parmi la multitude de petites boutiques colorées offrant la part belle à la créativité rue de la Villette, « Le Dragon savant » fait rugir de plaisir tous les enfants.
D
epuis plus d’un an, Céline Dezélée, libraire, et Christine Durietz, ex-attachée de presse dans l’édition, ont repris ensemble la librairie de Gisèle, personnage bien connu dans le quartier. Leur leitmotiv : proposer des jouets pointus qui sortent de l’ordinaire. « Les enfants s’amusent bien en dehors de la télé ou de l’ordinateur. Ici, vous ne trouverez pas de Gameboy, ni de Playmobil… » explique Christine. L’espace, bien pensé, est truffé de chaises en bois taille XXS favorisant la lecture et l’échange. Les rayonnages, quant à eux, partent directement du sol. Cet aspect visuel de bric-à-brac semble autoriser nos têtes blondes à fouiner pour dénicher des trésors. Les grosses peluches bienveillantes, juchées à califourchon sur les livres sont la promesse d’un moment ludique pour nos têtes blondes. Marionnettes,
poupées laotiennes, ici vous trouverez à coup sûr une mine d’idées cadeaux des plus old school, comme la fameuse encre invisible de notre enfance, aux plus originales comme ce vélo allemand sans roues évitant aux enfants l’étape des « petites roues ». Les déguisements tendent les bras aux plus petits et appellent à l’essayage immédiat. Dans un recoin, un circuit en bois attend les nostalgiques des petits trains d’antan. Comme dans les boutiques pour grands, les CD sont en écoute. Tout se touche, s’écoute, se teste… Bonus : Depuis la rentrée, les vendredis à 18h30, les deux passionnées invitent les chérubins à écouter de belles histoires et, un samedi par mois, un goûter accompagne la signature d’un auteur à succès.
Le Dragon Savant 36, rue de la Villette 19e Tél. : 01 42 45 75 30 Ouvert du mardi au samedi de 10h30 à 19h30.
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Pour profiter des “bonbons” de réductions, il vous suffit de prononcer le mot magique
le Bonbon
au moment de payer et vous bénéficierez de l’offre annoncée !
retrouvez encore plus de bons plans sur
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Š Guillaume LÊvilly
le conte est bon texte marion combecave / photo véronique pêcheux
Joseph Pantaleo
la belle âme de belleville Né au 22 de la rue des Envierges, c’est au numéro 12 que Joseph Pantaleo avait toujours voulu travailler. Son escale au « Vieux Belleville » dure depuis 17 ans. Et son restobistro-rétro tient une place toute particulière dans le cœur des habitants…
L
es cheveux grisonnants et la mine sereine, l’homme porte avec élégance ses 49 printemps. Joseph Pantaleo, « Jojo » pour les habitués du café devenus des amis, vous reçoit dans son antre sans discours ampoulé ni enthousiasme surjoué. Le Vieux Belleville c’est un rêve de môme accompli en juin 1992 : « Ce bistrot de quartier était le QG de mon père et de ses copains… En 1988, on a voulu le racheter mais ça ne s’est pas fait. Peu après mon père est décédé mais je n’ai pas renoncé ! » Joseph a très vite décidé que, dans un quartier populaire comme le sien, pour faire venir les gens… il fallait les faire chanter ! Le Vieux Belleville s’est alors imposé comme l’âme authentique du Paris d’autrefois. Les plats traditionnels (pavé de bœuf, confit de canard, souris d’agneau…) sont servis en musique…« live », s’il vous plaît ! Les artistes qui viennent redonner vie aux vieilles ritournelles franchouillardes et autres chants révolutionnaires sont les mêmes depuis l’ouverture… fidélité oblige ! « Riton la
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manivelle vient jouer de l’orgue de Barbarie tous les jeudis depuis 17 ans. » C’est Gavroche, une accordéoniste qui s’est investie dans le projet au début et décédée aujourd’hui, qui a découvert le musicien. » Riton la Manivelle, casquette vissée et bacchantes proéminentes, distribue un recueil de « Chansons à moustaches » pour que chacun puisse suivre et pousser la chansonnette sur Aristide Bruant, Boby Lapointe, Léo Ferré, Édith Piaf ou Fréhel… Minelle a remplacé Gavroche à l’accordéon. Il fait chanter les jeunes et les moins jeunes, les touristes et les habitués, les groupes lors de fêtes d’anniversaire ou les enterrements de vie de jeunes filles les vendredis et samedis soirs : « Une dame a fêté ses 95 ans ici la semaine dernière, une autre est venue d’Afrique du Sud pour fêter ses 30 ans ! » Le parcours professionnel de Joseph l’a poussé au nomadisme parisien. « L’école ne me plaisait pas beaucoup alors il a fallu que je travaille. » Commis chez Maxim’s, dans le 8e arrondissement, à l’âge de 16 ans puis maître d’hôtel à Potel et Chabot, dans le 16e, Jojo s’est frotté quelques années au monde luxueux de la gastronomie… « Oui mais seulement pour apprendre mon métier » précise-t-il. « On n’a jamais pu m’enlever mon attachement au quartier. J’ai vécu toute ma vie dans cette rue. » En janvier
2007, l’équipe du film Belleville Tour de Zakia Bouchaala, avec Marilou Berry et Bernard Menez entre autres, ne s’y est pas trompée en tournant bon nombre de scènes dans le resto de Jojo ! « C’était embêtant pour les habitués qui ont eu l’impression qu’on s’appropriait leur bar pendant quinze jours ! » raconte Joseph quand on lui parle de fierté. Plus besoin pour ce patron d’origine italienne, fils d‘immigrés tunisiens venus travailler à Paris dans les années 50, d’être rassuré sur sa popularité dans le quartier. « Le Vieux Belleville est incontournable. Et sans aucune modestie, je suis une légende dans la rue…» susurre l’homme avec malice. Le bon moment pour arrêter ? Peut-être… « L’endroit est devenu trop petit et je commence à ressentir
de la lassitude. Mais les gens seraient prêts à faire circuler une pétition pour que je reste, alors… »
Le Vieux Belleville
12, rue des Envierges 20e www.le-vieux-belleville.com Tél. : 01 44 62 92 66 Ouvert du lundi au samedi de 12h à 14h30 et de 20h à 2h sauf le dimanche.
Ses adresses du quartier
Chez Cosette, café au 41, rue des Envierges La Mer à Boire, café-restaurant consacré au
dessin et à la BD, 13, rue des Envierges La Nouvelle Ère (voir l’article sur le Bon Commerçant) septembre 2010 |
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le Bon agenda agenda des manifestations culturelles Concerts
Théâtre
01/09 Jimi Tenor & Kabu Kabu meet Tony
Du 09/09 au 31/10 Ubu Roi d’Alfred Jarry au
Allen à la Cité de la Musique 04/09 F lash Cocotte à la Java
Vingtième théâtre jusqu’au 10/09 Speed Dating de Georges de
05/09 A lice Russel/Piers Faccini & Vincent Segal au Cabaret Sauvage
Cagliari au Zèbre de Belleville jusqu’au 15/09 Factory 2 d’Andy Warhol au
07/09 S tars au Trabendo
théâtre national de la Colline
09/09 O ne Republic au Trabendo 10/09 V oxpox Party à la Flèche d’Or 11/09 P ETE ROCK, STEFIN HARRIS & RO BERT GLASPER’S au Cabaret Sauvage jusqu’au 12/09 Jazz à la Villette 2010 17/09 Soirée tzigane à la Bellevilloise 18/09 Plants & Animals à la Flèche d’Or 22/09 B en Howard à la Maroquinerie 24/09 L illy Wood and the Prick à la Maroqui22/09 C ombat de nègre et de chiens de Ber-
nerie 25/09 PASSWORD IS LOVE
nard-Marie Koltès au théâtre national de la Colline
spectacle
jusqu’au 09/10 Huit Femmes de Robert Tho-
01-03-05/09 J azz à la Villette au Cabaret
mas au Bouffon Théâtre
Sauvage 02/09 B ienfaisance#3.9 à la Java
enfant
03/09 1 0 Years of Test ! à la Java
11/09 C irque Diana Moreno Bormann
17/10 Vide grenier du Studio du Regard du Cygne 26/10 O rchestre National de Barbes au Cabaret Sauvage
exposition jusqu’au 05/09 Parcours sonore de Jeanne Robet/Tombeaux ouverts au cent quatre 09/09 V ernissage Pierre Bismuth à la Cosmic Le Guignol de Paris du parc des buttes-
Gallery 16/09 e xposition de REZA à la Villette
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Chaumont Les mercredis, samedis et dimanches
galerie librairie boutique
Des cadeaux pas comme les autres museedufumeur.net
le musée du fumeur - 7 rue Pache 75011 Paris - tél. 01 46 59 05 51 - 01 43 71 95 51 Belleville | métro Voltaire (ligne 9, sortie 1) - bus 46, 56, 61, 69 ouVert septembre du mardi au samedi de 12h30 à 19h00 2010 — 33
les bonnes adresses
RÉGIE PUBLICITAIRE 06 33 54 65 95 pub@lebonbon.fr
5/ CINECITTA
1/ ça déc o i ffe 5, rue Constant-Berthaut 20
128, rue de Belleville 20e
Tél. : 01.46.36.59.04
Tél. : 01 47 97 27 28
e
6/ FROMAGERIE BEILLEVAIRE
2/ d e n e uv i lle 128, rue de Belleville 20
140, rue de Belleville 20e
Tél. : 01 43 15 91 15
Tél. : 01 46 36 90 81
3/ générati o n s c o ote r
7/ carol selectour voyages / VOYAGES EDEN TOURS
344, rue des Pyrénées 20e
196, rue de Belleville 20e Tél. : 01 58 70 08 70
Tél. : 01 46 36 44 00
30, rue Belgrand 20e Tél. : 01 46 36 36 50
4/ aq uafle u r
8/ salo n d e b eauté gu i n ot
387, rue des Pyrénées 20e
100, rue de Belleville 20e
Tél. : 01 44 62 65 71
Tél. : 01 43 66 03 56
e
Le Bonbon est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement, sur un site labellisé imprim-vert avec des encres végétales. Ne pas jeter sur la voie publique.
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