Paris 6eme 7eme - le bonbon 03/2011

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Président Jacques de la Chaise jacques@lebonbon.fr Rédactrice en chef Sophie Rosemont sophie@lebonbon.fr Stagiaires Valentine et Justine Secrétaire de rédaction Anne-Charlotte Anris Rédaction Eugénie Blanche, Juliette Couderc, Julie Chaux, Laure de Régloix, Coralie Dienis, Anne Laveau-Gauvillé, Sonia Pavlik, Marlène van de Casteele Photographes Sacha Héron, Philippe Mazzoni, Marc Rosemont, Yohann Vassiliou Maquette Emmanuelle Labouré Illustrateurs Guillaume Ponsin, Paulina Leonor Styliste Anthony Watson Remerciements Mélissa Chef de pub Nicolas Lamarche nicolas.l@lebonbon.fr 06 59 83 63 05 Grands comptes & Agences médias Matthieu Lesne 06 50 71 92 71 Petites annonces annonce@lebonbon.fr Rejoignez Le Bonbon recrut@lebonbon.fr Contactez-nous hello@lebonbon.fr 01 48 78 15 64 SAS Le Bonbon 31 bis, rue Victor Massé 75009 Paris. SIRET 510 580 301 00016 ISSN : en cours Dépôt légal : à parution

édito “bon”jour

Mars attaque ! À l’époque de la Rome antique, le mois de mars était le premier de l’année, Romulus voulant le consacrer au dieu Mars dont il était censé être le descendant. C’est également de ce personnage aussi belliqueux qu’imbattable que le deuxième jour de la semaine tire son nom. Bien que décalé à la troisième place du calendrier, le mois de mars semble donc rempli de promesses, d’autant plus que son vingt-et-unième jour marque l’arrivée du printemps. Ah, le printemps ! Ses bourgeons pleins d’espoir, ses températures imprévisibles, sa pluie fine, son ciel parfois bleu, et son penchant naturel pour les amours naissants… Après des mois d’hibernation, on se sent enfin mué par une force nouvelle, par un regain d’enthousiasme qui nous ferait dire qu’en effet, il y a peut-être du dieu Mars là-dessous. Cette année, le mois de mars nous apporte aussi des films que l’on ne se privera surtout pas de découvrir, comme un très attendu Chat du Rabbin, le caméléon Rango qui s’offre la voix de Johnny Depp ou l’impressionnant Fighter. Pour les expositions près de chez vous, il y a aussi, encore et toujours, Cranach au Musée du Sénat, les belles robes exotiques choisies par Lacroix au Musée du Quai Branly, la peur urbaine déclinée à la Monnaie de Paris… Pour terminer, profitez de la douceur des premières ébauches du printemps pour flâner au Luxembourg… ou au Champ-deMars. Voilà une balade d’actualité pour un mois de mars que je vous souhaite aussi beau que bon(bon) !

Sophie Rosemont

RÉGIE PUBLICITAIRE 06 59 83 63 05 pub@lebonbon.fr mars 2011 |

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leS bonbonS mode d’emploi comment profiter Des Bonbons

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descriptif d’un Bonbon Enseigne

Le nom du commerçant

L'atelier des gâteaux

Avantage

Définition du type d’offre

1 -10%

cupcake acheté pour tout achat 1 macaron offert

Description

Le type de commerce

Coordonnées

Adresse et téléphone

Salon de thé - Cours de Patisserie 23, rue de l'abbé Grégoire 6e Tél. : 01 42 84 19 05 Lun 14h30-19H Mar. - Jeu. 11h-19h Ven. - Sam. 14h-19h atelierdesgateaux.blogspot.com


sommaire miam miam !

Page 6. Le

comptoir du sept

Page 34. patrick

perrin

Page 5. Le Bon Timing Page 6. Le Bon Commerçant Page 10. La Bonne Étoile Page 12. Les Bons Plans Page 14. Le Bon Art Page 16. Le Bon en Arrière Page 18. Le Bon Look

Page 10. marie

modiano

Page 14. au

Page 38. simon

millan

Page 44. édith

Page 21. Le Casse Bonbon Page 22. La Bon Livre Page 24. Le Bon Moment Page 26. Le Bon Astro Page 28. Les Bons Tuyaux Page 30. La Bonne Séance Page 33. Le Bon Écolo

fond de la cour

lecoq

Page 34. La Bonne Femme Page 36. Les Bons Shops Page 38. Le Bon Artisan Page 40. Les Bons P’tits Diables Page 42. Les Bons Snapshots Page 44. Le Conte est Bon Page 46. Le Bon Agenda mars 2011 |

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tous les vendredis au Bus Palladium Pour être sur la liste gratuite et prioritaire ≥ Envoyez un mail à : party@lebonbon.fr 6, rue Fontaine Paris 9e / M° Pigalle


le Bon Timing © Kelmscott Manor Collection,  By Permission of the Society of Antiquaries of London

les événements à ne pas manquer musée d'orsay

© H. Barande / Photographie : F. Bertin

© musée du quai Branly, Pomme Célarié

© DR

théâtre

Les préraphaélites Passionnant parcours que ce retour sur la photographie préraphaélite anglaise du XIXe. On y découvre le dialogue entre peintres comme John Everett Millais ou Ford Maddox Brown et photographes tels que Julia Margaret Cameroun ou Lewis Carroll, et leurs références communes (Dante, Lord Byron)… Du 8 mars au 29 mai. La photographie préraphaélite en Grande-Bretagne. Musée d'Orsay, 1, rue de la Légion-d’Honneur 7e www.musee-orsay.fr

Laurent Godard, fils de…? Marcel Martin est fraîchement sorti de prison et enfin sevré de la fleur bleue. Il se raconte et vous invite à sa révolution flatteuse dans un "non-spectacle punk poétique". Laurent Godard, seul en scène, vous embarque dans l'univers de son village imaginaire nommé Flateurville… À voir ! Du 1er mars au 24 mai. Un mardi sur deux à 21h au Théâtre de Nesle, 8, rue de Nesle 6e Réservation : 01 75 43 06 90

soirée

Tekno-primal au Quai Branly

exposition

Henri Barande-nice to be dead

Tous les premiers vendredis du mois, c’est la fête au Musée du Quai Branly. La dernière de l’hiver va réchauffer les corps, grâce à Fabrice Bonniot et aux artistes du collectif Comipok' qui nous ont concocté une expérience autour de la transe et des musiques électroniques tribales. Le vendredi 4 mars de 18h à 21h au Musée du Quai Branly, 37, quai Branly 7e Tél. : 01 56 61 70 00 - www.quaibranly.fr

Né à Casablanca et vivant à Lausanne, Henri Barande est exposé pour la première fois en France. C’est l’occasion de le découvrir avec une vingtaine de peintures dans le cadre d’une installation in situ. « Nice to be dead, nice to be underground », chante Iggy Pop. Humour et audace sont décidément les maîtres mots de Barande… Du 25 mars au 7 mai aux Beaux-Arts de Paris 13, quai Malaquais 6e www.beauxartsparis.fr mars 2011 |

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le Bon commerçant texte Coralie Dienis / photo Sacha Héron

Le Comptoir du Sept un bistrot parisien bien dans ses baskets

Autour d’un set, dégustation de cocktails et, sous les bons auspices d’un pâle soleil hivernal, rencontre au sommet et en direct de la véranda d’un bistrot parisien bien dans son époque.

rement le désormais nouvel emblème de la brasserie sous forme d’une fleur de lys revisitée. Le bistrot, lui, est définitivement royal par l’accueil qui vous y est réservé.

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C’est donc sous la coupe du changement que la vie s’y organise. Une clientèle diverse et variée valsant au milieu d’habitués. « Familial, convivial, décontracté », nous dira-t-on. Un endroit comme ceux que l’on découvre un jour de déambulation sans but et que l’on ne quittera plus une fois le seuil franchi. De ceux qui détonnent dans un quartier calme, décalé juste ce qu’il faut, notamment grâce à une programmation mûrement réfléchie par l’équipe. En prévision : DJ sets, soirées à thème… Banal ? À ceci prés que ce ne sont pas seulement les hôtes qui en bénéficient. En effet, le sympathique et communicatif staff de joyeux drilles se trouve toujours dans les starting blocks, prêt à créer l’événement.

e Comptoir du Septième ? Non messieurs-dames ! Patronyme définitivement obsolète ! L’institutionnelle et tout aussi fameuse brasserie d’école Militaire, taverne adulée par des flopées de générations assoiffées, c’est désormais le Comptoir du Sept. Et ça, on y tient ! Il faut vivre avec son temps, n’est-ce pas ? Car, même si l’habit s’est modernisé, l’âme perdure… et quelle âme !

Il est vrai que "le lieu" du quartier, aux boiseries d’un autre temps et à la file interminable pour se garnir la panse dans une ambiance belle époque, s’est d’apparence beaucoup transformé. Il a en effet laissé place à l’univers feutré d’un lounge cosy aux tonalités stendhaliennes… Le manager avisé qu’est Anthony, lui, est resté fidèle à son bistrot, faisant ainsi perdurer des années d’histoire, et portant fiè-

Un petit creux ? Les cuisines sont à votre service du lundi au dimanche de midi à minuit. Vous suggérant, entre autres, une cuisine tramars 2011 |

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Le comptoir du Sept ditionnelle revisitée avec la fort garnie et très prisée planche du boucher, son pot au feu, ses cinq plats du jour vous toisant gaillardement du haut de l’ardoise noire… Une carte aux allures simples et efficaces qui vous proposera également, en star dominicale, le fameux brunch. Pour seulement 16,50 euros, c’est l’accession à l’orgie gustative assurée ! Oeufs brouillés, pancakes, bacon, galette de pommes de terre, aiguillettes de poulet à la tomate et son assiette sucrée comprenant fromage blanc, quatre-quarts, toasts, boisson chaude… De quoi rassasier à coup sûr, matinaux comme couche-tard affamés ! Une petite soif ? Au-delà du traditionnel café à pas d’heure, tous les jours de 18h à 20h s’ouvre la session "happy hours" où s’affichent tapageusement bières 50 cl à 6 euros et multiplicité de cocktails maison pour la modique somme de 5 euros. Et, si jamais une pointe de chance supplémentaire se joint à votre embuscade, il ne semblerait pas extraordinaire qu’Anthony, en véritable maître d’une maison bien tenue, s’expérimente pour vous à ses "petites surprises", comme par exemple le Kiwi Rosa, sublime nectar à base de vodka, purée de kiwi et jus d’orange…

Le comptoir du Sept

39, avenue de la Motte-Picquet 7e Du lundi au dimanche de 8h00 à 2h00 non-stop Tél. : 01 45 55 90 20 - www.comptoirdu7.com 10 —

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lA BonNE ÉTOILE texte sophie rosemont / photo philippe mazzoni

Marie Modiano la douceur incarnée Un folk palpable de délicatesse, des textes sensibles et à fleur de peau… Marie Modiano trace depuis quelques années un chemin sinueux et harmonique – en dehors de l’ombre d’un certain Patrick.

M

arie Modiano a certes choisi d’être musicienne, mais tient de son écrivain de père un art des mots indéniable. Et dans la langue de Shakespeare, ce qui évitera toute comparaison de mauvais goût ! Après I’m Not A Rose (2004) et Outland (2008), elle est en pleine préparation de son troisième album. Et nous offre un quarantecinq tours des plus gracieux, The Islands and The Skerries. Quand avez-vous su que vous souhaitiez faire de la musique ? à l'adolescence, je voulais évidemment faire de la musique, comme beaucoup d’autres jeunes… Mais cela restait plus du domaine du rêve. C'est quelques années plus tard, que j'ai commencé à me consacrer uniquement à la musique, c'est devenu vital, comme l'unique voie possible. Si vous deviez décrire votre musique en quelques phrases ? Je m'efforce de faire une musique qui me ressemble, c'est ce qui me semble le plus impor12 —

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tant. Cela paraît évident à dire comme ça, mais c'est parfois plus difficile que l'on ne croit, de rester en accord avec soi-même, ne pas se perdre en suivant les opinions des uns et des autres… Sur le dernier album que je viens d'enregistrer, je n'ai fait écouter les chansons à personne à part Peter von Poehl, le réalisateur de l'album, et les musiciens avec lesquels j'ai enregistré en Suède. J'ai essayé d'être le plus libre possible, d'être à l'écoute de ce que j'avais vraiment envie d'exprimer au niveau de la musique et des textes. Je me suis laissée aller à mon imagination sans me fixer des limites, et, du coup, je me reconnais vraiment dans toutes les chansons de l'album. Quels sont vos projets actuels ? Je viens de terminer l'enregistrement de mon troisième album en Suède, et je vais sortir un 45 tours en attendant de sortir l'album dans sa totalité. Je termine également l'écriture de mon quatrième album, mon premier album en français ! Vous allez vous produire au Salon Musical de Saint-Eustache ce mois-ci… comment envisagez-vous ce concert ? Je suis très contente et impatiente de faire ces deux concerts au Salon Musical de SaintEustache. J'ai découvert cette salle l'année dernière, et je pense qu'elle se prêtera bien à


l'atmosphère de mes nouvelles chansons. C'est excitant de partager pour la première fois ses chansons avec un public… Un souvenir d'enfance lié au 6e ? J'allais de temps en temps me promener dans les jardins du Luxembourg quand j'étais petite, et je me rappelle très bien des terrains de jeux, du manège, du théâtre de Guignol, des ânes… De l'ambiance particulière qui régnait dans tout le parc : un mélange d'atmosphère joyeuse et mélancolique à la fois, qui est souvent associé aux lieux que l'on a pu traverser dans son enfance… Des adresses fétiches ? J’aime voir des vieux films au cinéma à l'Action Christine. Pour les livres, j'aime bien la librairie l'écume des Pages qui reste ouverte jusque tard dans la soirée. Et il y a le Café Rou-

quet, un des rares cafés de ce quartier qui ne change pas. J'aime beaucoup le cadre, avec ses lumières néons blanches et roses… on se croirait dans les années soixante. Et côté gourmandise ? En été, j'adore déguster une délicieuse glace chez Grom. Et la pâtisserie franco-japonaise Aoki Sadaharu est une des meilleures de Paris !

Ses adresses dans le 6 e

L’Action Christine, 4, rue Christine L’Écume des Pages ,174, bd Saint-Germain Café Rouquet, 186, bd Saint-Germain

En concert les 8 et 15 mars au Salon Musical de Saint-Eustache 2, impasse de Saint-Eustache 1er www.myspace.com/mariemodiano

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les Bons plans on a testé pour vous

Sœur Pour les filles en fleurs par Marlène van de Casteele

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évolue aux jeunes filles, la boutique Sœur, implantée depuis 2008 dans la rue des librairies spécialisées, fait de plus en plus d’émules… De 8 à 18 ans (et plus), les collections Sœur, savant mélange de

basiques intemporels et d’accessoires pétillants ont conquis le cœur des jeunes filles et de leurs mamans. Et pour cause : les sœurs fondatrices, Domitille et Angélique Brion, prônent le consensus. Quand une adolescente optera pour un jean "trash" délavé, la maman lui préférera un blaser à boutons dorés ou une blouse imprimée Liberty, les deux se mixant aisément. Ainsi, des ballerines paillettes aux derbies masculines, des pantalons à pinces aux slim skinny, des robes liquettes aux jupes tulipes, il y en a pour tous les goûts, les bourses

et les couleurs. Ambiance feutrée, parquet vieilli, miroir baroque et canapé en cuir, il faut dire que cet immense dressing, aux murs gris souris, invite à la dépense-confidence… Les accessoires ne sont pas non plus en reste. Éparpillés dans les vitrines tels des friandises édulcorées, les ceintures en cuir tressées, les chaussettes à paillettes ou les étoles soyeuses offrent un bon compromis pour les petits présents de dernière minute. Soeur 88, rue Bonaparte 6e Ouvert du lundi au samedi de10h30 à 19h

Librairie Tome Dom Lire devient un plaisir ! par Juliette Couderc

On découvre les différentes pièces dans une ambiance des plus conviviales. Avec ses 110 mètres carrés, ce lieu dispose de plein de surprises. Pour le lecteur, il est agréable de se mettre à l’aise dans de beaux fauteuils mis à disposition pour feuilleter tranquillement le rayon Beaux livres. Un peu plus loin, sous la jolie cage d’escalier, on passe au rayon Romans français et étrangers. Un choix important est proposé avec les dernières nouveautés à découvrir. Sur les tables et étagères, à vous de fouiller à la recherche de la perle rare. Si vous ne trouvez 14 —

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rien, pas de panique : une équipe chaleureuse vous conseille et le tour est joué ! Les enfants ne sont point oubliés dans l’histoire ! Eux aussi ont droit à leurs petits coins chez Tome Dom Pouce à proximité. Très bien achalandé, on y trouve de tout comme des livres pour les tout-petits aux mangas pour les adolescents. Son rayon BD à l’étage est plutôt riche où trônent des figurines de Lucky Luke, Obélix, Spirou et autres compagnons… Et si l’envie d’offrir une carte vous vient à l’esprit, il ne faut pas hésiter.

Librairie Tome Dom 81, rue Saint-Dominique 7e Tél. : 01 45 51 83 98 - www.tomedompouce.fr Ouvert du lundi au vendredi De 8h à 20h et le samedi de 8h à 19h30

© Marc Rosemont

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ituée en plein cœur du 7e arrondissement, rue Saint-Dominique, cette librairie est des plus attirantes avec sa devanture jaune, ses affiches et ses livres éparpillés dans tous les coins. Chouette, enfin une vraie librairie de quartier !


les bons plans

© Eugénie Blanche

L’atelier des gâteaux Mettre la main à la pâte… par Eugénie Blanche

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ans cette petite rue bien calme de l’Abbé-Grégoire, en plein 6e arrondissement, il suffit de longer le trottoir pour être soudainement happé par une vitrine des plus girly… Macarons irisés, gâteaux d’anniversaire avec Barbie intégrée, cupcakes hauts en couleurs côtoient les cheesecakes bien dorés. En poussant la porte, on entre dans le temple de la gourmandise où une odeur de chocolat fondu nous chatouille le nez et nous fait vite saliver. Bienvenue dans l’univers sucré d’Audrey, ancienne auditrice (petit financier) devenue (crème) pâtissière ! Celle qui a, il y a peu, troqué son tailleur pour enfiler sa blouse de travail a appris le métier les mains dans la farine à l’école Ferrandi, puis chez Fauchon, en passant par la Grande épicerie. Délicieuses références qui ne font aucun doute dès lors que l’on croque dans l’un de ces petits plaisirs beurrés, à l’heure du goûter. Autour de moi, des copines cancanent, lisent des magazines de potins tout en sirotant leur thé aux épices et en attaquant bien franchement leur carrot cake. Il y a aussi cette jeune fille venue avec sa petite sœur, qui débattent sur le choix de leur cupcake : Oréo, Nutella, spéculos ou framboise ? À 3,50 euros la petite douceur, on pourrait multiplier les plaisirs.

Salon de thé, oui, mais aussi cuisine aménagée, proposant plusieurs fois par semaine des cours ludiques de pâtisserie : "Un macaron et puis c’est tout", "Petits choux" ou encore "Cupcakes & Co et déco". Il y en aura pour tous les goûts, et surtout pour tout le monde, puisque Audrey reçoit les petits le mercredi (compter 30 euros par enfant) et les plus grands, venus parfois pour un anniversaire ou un enterrement de vie de jeune fille, les soirs et week-ends (40 à 50 euros par adulte). C’est en petit groupe, jamais plus de 10, et sous la houlette de la pimpante maîtresse des lieux, que vous apprendrez à beurrer, tamiser, glacer, dresser vos œuvres réalisées, ainsi que tous les bons tuyaux pour réussir vos meringues et le moelleux de vos macarons. À la fin du cours ? Dégustation générale ! Ce n’est pas tout de pâtisser, il faut maintenant goûter… L’atelier des gâteaux 23, rue de l’Abbé-Grégoire 6e Tél. : 01 42 84 19 05 atelierdesgateaux.com atelierdesgateaux.blogspot.com Mardi, mercredi, jeudi de 11h à 19h et vendredi et samedi de 14h à 19h mars 2011 |

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le Bon art texte Laure de Régloix / photo Béatrice Arthus Bertrand - La Vie sous verre

Au fond de la cour dans l'intimité d'une galerie germanopratine

Comment passer devant le 49 rue de Seine sans être irrésistiblement attiré par cette charmante galerie située au bout d’une petite cour pavée ? Sous la végétation qui recouvre ses murs, l’espace sent bon le vieux Paris romantique. Vivons bien, vivons caché.

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il doit y a avoir une émotion particulière qui me touche ». En effet, après la présentation des photos de sa fille Mathilde, la galeriste a exposé jusqu'en février les peintures fougueuses de la jeune artiste Hester Van Wijngaarden et propose en mars les installations en néon d’une nouvelle recrue.

ormée tôt et sur le tas chez les plus illustres antiquaires de Paris -dont Jacques Kugel- Marie-Laure de l’Ecotais installe sa boutique rue de Seine au début des années 80. Célèbre à l’époque pour être la seule spécialiste du "jardin d’hiver XIXe", elle proposait dans le monde entier ses meubles en rotin, céramiques, objets de curiosité et plantes exotiques. Les plus grands décorateurs venaient à elle. Vingt ans plus tard, la germanopratine en soif de nouveautés transforme son espace en galerie d’art contemporain. « Avec une adresse rue de Seine… pas d’hésitation, je me lance ».

Longtemps enfermée dans une spécialité pointue, la galeriste passe maintenant allègrement de la peinture à la sculpture, photo, vidéo, street art ou happening. Elle ne se fixe aucune limite, seul son œil la guide. « Beaucoup d’artistes se présentent ici. Je prends du temps pour chaque dossier et je pioche ». La galeriste travaille au coup de cœur et peut remuer ciel et terre pour retrouver l’artiste dont elle a repéré une œuvre sur une foire. C’est le cas de l’américain Woods Davy, l’un de ses rares hommes dont elle adore les sculptures en galets.

« Si je fais le bilan des mes expositions sur 4 ans, je m’aperçois que je me retrouve quasiment qu’avec des femmes. Je suis particulièrement touchée par les travaux des femmes. Je ne l’explique pas, mais

« Je n’expose pas de grand nom. D’ailleurs, j’estime que ce n’est pas tellement mon métier ». Elle avoue que les stars de l’art contemporain l’amusent mais l’intéressent peu. Marie-Laure

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de l’Ecotais préfère dénicher de jeunes talents en devenir, les suivre, les aider et les conseiller. Pour booster leur cote, elle n’hésite pas à les présenter dans d’autres galeries partenaires, de Milan à Pékin en passant par Berlin. Résidant depuis 30 ans à Saint-Germain, cette esthète connaît par cœur le quartier et ses habitants. Elle affirme que les professionnels du coin sont extrêmement durs en affaires. S’établir dans la prestigieuse rue de Seine n’assure pas forcément le succès ! Et pour preuve, le turnover régulier des galeries qui s’ouvrent et se ferment… Mais quel quartier merveilleux ! Avec un sourire amusé, elle avoue avoir accepté d'être la vice-présidente des Leveurs de Coude, une véritable institution à Saint-Germain. Ce

marathon de la soif débute place Saint-Sulpice et se termine chez Castel en mémoire d’Antoine Blondin et de tous les grands du quartier, de Claude Nougaro à Sacha Distel. « Du beau monde et une vraie rigolade ! »

SES ADRESSES dans le 6 e

Au Chai de l’Abbaye, 26, rue de Buci Le Café Laurent, 33, rue Dauphine Galerie Documents Mireille Roman

53, rue de Seine

Galerie Au Fond de la Cour

49, rue de Seine 6e www.galerieaufondelacour.com mars 2011 |

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le bon arrière texte Sophie Rosemont / photo Dominique Petrolacci

Gainsbourg et la rue de Verneuil

Qui dit Serge Gainsbourg dit non seulement génie de la chanson française mais aussi 5 bis, rue de Verneuil.

O

n connaît les grandes lignes de la passionnante existence de Serge Gainsbourg, né Lucien Ginzburg le 2 avril 1928. L’enfance cachée pendant la Seconde Guerre mondiale, le piano-bar des débuts, le déclic grâce à Boris Vian, la fête de Saint-Germain-des-Près, la révélation du Poinçonneur des Lilas, l’amour fou avec Brigitte Bardot, le couple mythique avec Jane Birkin, le personnage de Gainsbarre, Charlotte for ever… et sa maison, qui tint une importance capitale. Son histoire romanesque à souhait y est sans doute pour quelque chose… Alors qu’il vit une passion torride avec Brigitte Bardot, Gainsbourg cherche l’endroit idéal pour abriter leurs amours du regard des paparazzis. En effet, l’actrice est mariée au milliardaire Gunther Sachs et mieux vaut être discret. C’est le coup de foudre lorsqu’ils visitent un hôtel particulier situé au 5 bis, rue de Verneuil. Or, leur rupture marque au fer rouge Gainsbourg, qui refuse de s’y installer jusqu’à sa rencontre avec Jane Birkin. Celle-ci lui donne confiance en lui, et l’incite à prendre un nouveau départ. Nous sommes en 1969. Hanté par ses chagrins passés, le musicien et poète français teint tous les murs en noir… Mais au fil des ans, l’hôtel particu18 —

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lier devient une maison familiale, habitée avec bonheur avec Jane Birkin, sa fille Kate et leur fille Charlotte. Lorsque sa Melody Nelson le quitte, Gainsbourg ne restera pas longtemps seul : il rencontre l’insolente Bambou, qui lui donnera un fils, Lulu. Enfin, c’est dans sa boîte aux lettres que Constance Meyer, l’un de ses derniers amours, lui dépose une missive enflammée. Lieu de fête avec ses amis artistes, d’amour sensuel et sans suite et de tendresse filiale, la maison de la rue de Verneuil verra aussi Serge Gainsbourg s’y éteindre le 2 mars 1991, frappé par une énième crise cardiaque. L’antre de vie de l’homme à tête de chou a été conservé en l'état. L’idée d’en faire un musée est finalement abandonnée par Charlotte Gainsbourg : trop complexe du point de vue légal et logistiquement trop lourd. Devenue lieu de pèlerinage pour les fans qui la couvrent de graffitis, de découverte pour les néophytes qui lui écrivent quelques mots, la maison de la rue de Verneuil possède son histoire gravée dans la pierre… Pour le vingtième anniversaire de sa mort, sortent le 28 mars la première intégrale exhaustive des enregistrements de Serge Gainsbourg chez Universal Music entre 1958 et 1991, un double best of Comme un boomerang et des rééditions vinyles format 25 cm des quatre premiers albums.


le bon écolo texte & photo Eugénie Blanche

green shop on se met au vert

L’avez-vous déjà apercu, cette petite touche printanière permanente de la rue de Babylone ? Face au grand saule de la Pagode, le changement de saison se fera aussi dans votre assiette ! Plus de deux ans que Green Shop a planté ses racines dans le septième. Depuis, cette petite épicerie fine a vu ses étalages grandir et son offre de produits s’accroître pour proposer une grande variété de produits, tous issus de l’agriculture biologique. Et pour une fois, l’exécution donne envie ! Exit les magasins exigus bio-bobo, mal foutus où carottes en bottes terreuses gisent dans des cagettes en bois abîmées, non loin de boîtes poussiéreuses de gâteaux sans gluten… le tout confiné dans un espace où règne une odeur désagréable de foin renfermé. Comme le dit si bien la sympathique patronne : « Pas question d’apporter une ambiance bio baba-cool un peu trop brute! Modernisons un peu tout ça !  », consciente de ne pas s’être installée en Ardèche, mais à Paris dans un quartier plutôt bourgeois. Dans sa charmante échoppe verte et violette, on sent rien qu’en poussant la porte que l’on va se faire du bien. La sélection de produits est pointue, mélangeant marques réputées et petits artisans découverts lors de virées aux salons profession-

nels. Alors attrapez votre panier à l’entrée, et débutons notre marché ! Vous prendrez bien quelques yaourts au lait de brebis ? Un rigolo petit jus de grenade antioxydant ? Et, pour étaler sur vos tartines beurrées, une confiture de kiwi des Vergers de Diode, petit producteur du sud-ouest de la France ? Et avec ceci ? Va pour ce sachet de muesli girly chocolat-cranberry, dans un packaging un brin rétro. Se faire du bien, oui, mais avec des produits qui donnent envie, c’est encore mieux. Enfin, le gros coup de cœur de Green Shop, c’est les paniers de fruits et légumes bio et de saison livrés sur commande le vendredi. Idéal pour cuisiner des produits frais le week-end, sans avoir à mettre le réveil pour faire son marché le samedi matin ! Comptez 8 euros pour un panier mixte de fruits et légumes pour 2 personnes, et 12 euros pour le "familial" de 4 personnes. Ce qui nous permettra de croquer dans une salade fraîchement ramassée, et de nous réconcilier avec les légumes oubliés !

Green Shop

68, rue de Babylone 7e Tél. : 01 47 05 22 65 Ouvert le lundi de 14h à 19h, du mardi au vendredi de 10h à 19h et le samedi de 13h à 19h mars 2011 |

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le bon homme texte Anne Laveau-Gauvillé / photo Julio Piatti

Patrick Perrin ambassadeur design Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le design sans jamais oser le demander… Réponse avec Patrick Perrin, marchand d’art dans une autre vie, qui consacre désormais son temps et son énergie à rassembler chaque année la fine fleur des designers lors du Pavillon des Arts et du Design.

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Arts et du Design. « à l’époque, nous avons été précurseurs. Aucun salon n’exposait le XXe siècle. Seulement deux ou trois marchands s’intéressaient aux années 30. Yves Gastou est sorti de l’ignorance en présentant le mobilier des années 40-50 grâce au Salon. Et en l’espace de 10 ans, l’intérêt pour le XXe siècle a pris une ampleur considérable ».

’aurais aimé être vigneron ou éleveur de Le pari est gagné ! Patrick Perrin consacre déchevaux. » Seulement voilà, Patrick Perrin sormais 100% de son temps à l’organisation est né dans une famille d’antiquaires dont de ce musée éphémère qui attire chaque année il est la 4e génération. Il sera donc marchand le gratin parisien. Une réussite qui le convainc d’art, comme son père et son grand-père. de créer en 2007 une version du PAD outreAprès des études d’histoire de l’art à Londres Manche. Mais ne réussit pas dans le milieu et un passage chez Christie’s à New York, ce qui veut. « Il faut avoir l’œil, c’est-à-dire être fils prodige fonde en 1987, avec son père, la capable de faire la synthèse de toutes les qualiGalerie Perrin où se tés esthétiques d’un objet côtoient le prestigieux en quelques instants. On C’est un métier mobilier français du exigeant et fatiguant est en permanence à la XVIIIe siècle et le recherche de la perfection. où tout est calculé. dessin ancien. Mais à C’est un métier exigeant et l’âge de 40 ans, Patrick Perrin, fort du savoir et fatiguant où tout est calculé ». de l’expérience familiale, a besoin de couper le cordon. « J’ai eu des divergences avec mon père. Et si Patrick Perrin avoue volontiers avoir « un Il refusait de se retirer et moi, je voulais voler de caractère de chiotte », il a su créer une relation mes propres ailes, être indépendant ». de confiance avec les exposants, la recette du succès selon lui. « Au PAD, nous sommes une Alors il se lance. Ce visionnaire met sur pied grande famille ; c’est un truc de copains avec un en 1997 avec Stéphane Custot le Pavillon des bon état d’esprit, une alchimie. Je ne peux pas

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le concevoir autrement, sinon ça ne marcherait pas. » Quand il n’est pas entre deux salons, c’est au cœur de Saint-Germain que cet homme débordé se ressource. « J’y suis né. Je suis allé à l’école alsacienne puis à Montaigne et au lycée Stanislas. Enfant, je jouais au foot ou je faisais du vélo au Luxembourg. Après mon divorce, je suis revenu m’y installer. J’y ai mes racines. La galerie de mon grand-père était boulevard Saint-Germain. Ma mère y vit encore. » Depuis qu’il a passé la cinquantaine, cet amateur de Charles Eames, d’Alexandre Noll ou de Paul Evans est plutôt branché automobiles.

« Dès que j’ai eu 50 ans, je me suis jeté sur les voitures. » Sa prochaine folie ? Une Mustang Camaro.

ACTUalité

Le Pavillon des Arts et du Design

Du 30 mars au 3 avril 2011

SES BONNES ADRESSES

La Roseraie de Grenelle 72, rue de Grenelle 7e Poissonnerie du Bac, 69, rue du Bac 7e Chez Bartolo, restaurant italien 7, rue des Canettes 6e

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les Bons shops les nouvelles boutiques du quartier

Par Julie Chaux

La boutique du feng shui

L’harmonie retrouvée Chacun connaît le principe consistant à dormir la tête au nord, un des plus connus du Feng Shui, qui s’applique à rendre le lieu de vie (ou de travail) propice à l’accomplissement de soi dans tous les domaines.

Communiqué par Eugénie Blanche

Métamorphoses… définition ?

Déf.1. Changement complet de l'aspect, de l'état, du caractère d'une personne ou d'une chose. Déf. 2. Nouvelle boutique de prêt-à-porter du 6e.

Cette discipline est à l’appartement ce que l’acupuncture est au corps : un art de vivre visant à se libérer des énergies négatives, qu’elles soient électriques, magnétiques, telluriques, astrales, afin d’accéder à la paix intérieure. La boutique propose un grand choix d’objets à des prix abordables, qui, outre leur pouvoir équilibrant, s’accordent parfaitement à une décoration à l’occidentale : miroirs, mobiles, statuettes, bougies, fontaines ravissent nos sens. On trouve de l’encens séché au soleil et amalgamé à l’eau de pluie en Thaïlande selon une technique qui annule les effets néfastes de la fumée, des pierres montées en bijoux aux multiples bienfaits : l’améthyste génère la tempérance, le cristal dynamise, le quartz rose répare les blessures affectives, la sélénite neutralise les ondes électromagnétiques. L’équipe propose aussi des expertises à domicile et vous conseille sur la façon d’aménager votre espace afin de maximiser son potentiel. À adopter d’urgence !

« C’est un mot que j’aime beaucoup. Il se rapporte à l’être humain, mais peut aussi s’adapter au style, à la décoration », argumente la charmante maîtresse des lieux, petite nouvelle de la rue Bréa. Ex-peintredécoratrice, c’est avec beaucoup de goût qu’elle a aménagé son local privilégiant de beaux drapés, d’inventifs luminaires et de larges étagères qui accueillent aussi bien des vêtements que des objets de décoration. C’est là toute l’originalité du lieu : entrer pour se trouver une nouvelle tenue printanière, repartir avec, mais pas sans un petit cadeau pour la prochaine occasion. Coup de cœur pour les coussins japonisants de la marque Edo, la bougie Turkish delight au miel et à l’amande, et les élégantes coupelles en porcelaine de Limoges. Quant aux vêtements, vous trouverez les créations de la belge Françoise Pendville, les mailles colorées de Catherine André, les tuniques TM Collection, créatrice portugaise originale, et repartirez difficilement sans cette petite robe géométrique fuchsia Penny Black, venue d’Italie. Une condition : pour se métamorphoser, il faudra accepter de voyager et de piocher dans un pêle-mêle d’ici et d’ailleurs.

La boutique du Feng Shui, 11, rue Oudinot 7e Tél. : 01 53 58 68 68 www.laboutiquedufengshui.com

Métamorphoses, 6, rue Bréa 6e Tél. : 01 43 26 02 40

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les bons shops

Par Julie Chaux

HAVELI by NANA KI

L’Inde noble et intemporelle À deux pas du Théâtre de l’Odéon, cette boutique hors normes et hors du temps attire irrésistiblement l’œil blasé du promeneur. Dans cette époque où règnent l’uniformité et la loi de la mode jetable, ce lieu unique est une véritable bouffée d’oxygène. Danielle Le Bonnois, qui en est la fondatrice, le définit d’ailleurs plutôt comme une galerie et revendique son indépendance : ici, on ne suit ni les saisons, ni la tendance, ni les soldes. Et à juste titre : la plupart des pièces exposées deviennent encore plus précieuses avec le temps, et quand on les acquiert, c’est pour ne plus s’en séparer. Cet espace, inauguré en septembre 2010, regroupe linge de maison, tentures, rideaux, coussins, tous en provenance du sous-continent indien, dont Danielle Le Bonnois est jadis tombée amoureuse lors d’un voyage avec sa fille. Elles ont d’abord créé ensemble la marque Nana Ki en 1999 (vêtements pour femmes, hommes et enfants), puis Danielle a lancé Haveli, la collection décoration. Les articles proposés sont en grande partie des créations tissées, brodées et teintes de manière artisanale dans l’atelier de la marque à Dehli, mais on trouve aussi des tissus chinés sur les marchés indiens, ainsi que des bijoux, du petit mobilier et de la vaisselle.

On peut acquérir des porte-monnaie à 10 euros, des coussins à 30 euros, certaines pièces uniques ou anciennes peuvent atteindre 1 500 euros. Mis à l’honneur par la créatrice dans de nombreuses réalisations, le coton est la matière phare de la marque, notamment le coton khadi, dont le port fut autrefois prôné par Gandhi pour manifester l’indépendance du peuple indien face aux colons, textile devenu depuis un objet de mode et de raffinement pour les Occidentaux. Accroché à la balustrade qui mène à l’étage, on découvre un châle de mariage, on s’émerveille devant un couvre-lit confectionné à partir de morceaux de saris (vêtement féminin traditionnel) montés en patchwork et brodés à la main. La volonté de la fondatrice est d’adapter le savoir-faire indien, qu’on ne trouve nulle part ailleurs, à la clientèle française, suivant ses besoins spécifiques. Selon elle, le travail fait à la main est le luxe ultime, le seul qui vaille et perdure face à la loi du luxe en série, démodable, vain et artificiel. Pari gagné : on ne peut que saluer cette exigence d’authenticité.

Boutique Haveli 8, rue de l’Odéon 6e Tél. : 01 55 42 95 26 - www.nanaki.fr mars 2011 |

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le bon artisan texte Sonia Pavlik / photo Sacha Héron

Simon Millan

l'ébéniste philosophe

Dans sa boutique de la rue Mayet, Simon Millan nous reçoit avec son apprenti Vincent à coups de jus de fruits exotiques faits maison.

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Certains clients le laissent complètement faire, lui disant qu’ils ont envie de quelque chose rien que pour eux, sans plus de précisions, plaisante le maître de l’atelier. D’autres viennent avec un croquis, des photos… Simon se souvient d’un buffet qui a connu des aventures. Son propriétaire s’est fait cambrioler à trois reprises, et à chaque fois, il a retrouvé son beau buffet déplacé seulement de quelques centimètres… Le poids du précieux meuble a eu raison des voleurs. Simon nous montre une photo. Je mesure la déception que ce fut de manquer de muscles…

errière une devanture discrète se cache une caverne d’Ali Baba. On se fraie un chemin entre les chaises, les armoires, les établis qui parsèment ce repaire. Accrochés au mur, des pieds de chaises attirent le regard. De différents styles, gainés, en crosse, nous explique-t-on, ils côtoient de nombreux instruments : ciseaux à bois, gouges, bédanes, marteaux, maillets, serre-joints… Pas de doute, nous sommes dans une maison de savoir-faire. On n’apprend

La discussion tourne vite autour de la question de l’artisanat. Nous voilà mis en garde : la réalité du métier se situe loin de l’image romantique de l’ébéniste qui travaille sa noble matière dans le calme de son atelier. Il s’agit au contraire d’une vraie course contre le temps. Les journées sont agitées lorsqu’on les passe entre le téléphone et l’établi, qu’on est à la fois responsable, livreur, dessinateur, gestionnaire… Heureusement, Vincent est là. Modeste, bien que doté de son CAP, il se

pas ce genre de métier en deux ans

Installé depuis 1997, Simon Millan figure aujourd’hui parmi les derniers ébénistes du quartier. Spécialisé dans la restauration de meubles, il pratique la marqueterie, la sculpture, le vernis au tampon… Tout ce qui est lié à l’ameublement sauf la tapisserie et la laque. Il travaille essentiellement avec des particuliers, qui lui demandent parfois, pour son plus grand plaisir, de fabriquer des pièces uniques. 24 —

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considère toujours apprenti : « On n’apprend pas ce genre de métier en deux ans ». Après un bac + 4 en études de commerce, ce charmant jeune homme s’est rendu compte à 23 ans qu’il préférait changer de direction et faire de cette branche de l’artisanat sa profession.

de l’Hôtel Drouot… C’est une partie du patrimoine culturel dont on se sépare., Même si on aime Ikéa, ce serait dommage que les musées, l’étranger ou les déchetteries représentent les seules perspectives d’avenir de ces œuvres d’art du quotidien.

Si l’exigence de qualité demeure, dans la tradition de celle des compagnons vis-à-vis de leur ouvrage, Simon ne cache pas que le contexte actuel est difficile. Les effectifs sur Paris ne cessent de baisser. Il regrette simplement la désaffection progressive des métiers manuels, qui signifie, selon lui, la disparition d’un champ du savoir. Il constate également une tendance à délaisser les meubles anciens. Nombreuses sont les pièces du XIXe siècle qu’il retrouve dans la rue. Il lui est arrivé d’en reconnaître une qui avait fait la couverture du magazine

L’heure tourne. On resterait bien. Simon ne manque ni de conversation, ni de surprise… Au détour d’une phrase, on apprend qu’il est aussi diplômé de philosophie.

Simon Millan ébénisterie

23, rue Mayet 6e Tél. : 01 45 67 55 92 Du lundi au samedi de 9h à 19h mars 2011 |

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les bons p'tits diables texte Sonia Pavlik / photo DR

Serendipity

Et que deviennent nos rêves d'enfants… Depuis 2004, Serendipity, installée dans un ancien garage, marie le vintage et le design à l’univers de l’enfant en proposant des objets uniques et poétiques, pour la joie des petits et des mamans.

P

énétrer dans l’univers de Serendipity, c’est tourner la clé des songes et réveiller l’imaginaire de son enfance. Dans la vitrine, des poupées Pygmée, d’un blanc délicat, suspendues sur leur balançoire, contemplent leurs comparses au sol qui s’aventurent hors de leurs huttes : une note de féerie dans l’univers urbain. On traverse ensuite un couloir où une fresque dépeint la fonction des meubles et des articles qui nous attendent. En anglais, Serendipity signifie une "découverte heureuse ou inattendue", et emprunte à la tradition des contes persans en référence à l’histoire des princes de Serendip qui possédaient le "don de faire des trouvailles". À l’intérieur du magasin, sur une douce musique 26 —

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jazz, ce mot sans équivalent français prend tout son sens. Les objets disposés dans une élégante mise en scène sont autant de petites perles que l’on est ravi de dénicher. Lits de bois, tapis tigre, armoires-valises, rangelinge en métal, luminaires en forme d’avion, jouets inouïs ou lustres à résonance orientale… L’envie de redécorer son intérieur se fait vite sentir. Heureusement pour nous, certains articles s’adressent aussi aux adultes. Les coussins à messages "All you need is love" ou à motifs argentés restent un des succès de la maison et un beau cadeau à (s’)offrir. Coussins sérigraphiés en lin à partir de 55 euros. Poupée Pygmée, 5 tailles, de 30 à 80 euros.

Serendipity 81-83, rue du Cherche-Midi 6e Tél. : 01 40 46 01 15 eshop@serendipity.fr


texte et photo sophie rosemont

Dan À 7 ans, Dan est au CP et n’en est pas peu fier ! Le 21 mars approche, et le printemps avec… Des mois se sont écoulés depuis la rentrée scolaire, et il apprend de mieux en mieux ses poèmes. Rencontre avec un écolier presque modèle.

D

an, le CP a changé quelque chose dans ta vie ? Oui, je me sens plus grand, mes petites sœurs sont encore en maternelle et ne savent toujours pas lire et écrire. Moi, si ! Et puis ça me rapproche de Papa et Maman… As-tu gardé un doudou ? Oui, j’en ai même trois ! De toutes les matières que tu as apprises, laquelle te plaît le plus ? L’écriture, et j’adore aussi apprendre et réciter les poèmes que nous donne la maîtresse. Un poème préféré ? Dans notre ville, il y a Des tours, des maisons par milliers, Du béton, des blocs, des quartiers,

Et puis mon cœur, mon cœur qui bat tout bas. Dans mon quartier, il y a Des boulevards, des avenues, Des places, des ronds-points, des rues Et puis mon cœur, mon cœur qui bat tout bas. Dans notre rue, il y a Des autos, des gens qui s'affolent, Un grand magasin, une école, Et puis mon cœur, mon cœur qui bat tout bas. Dans cette école, il y a Des oiseaux chantant tout le jour Dans les marronniers de la cour. Mon cœur, mon cœur, mon cœur qui bat est là. Le printemps, pour toi, c’est quoi ? ça veut dire que lorsque je fais de l’athlétisme le samedi matin je peux courir dehors. C’est trop bien ! Quels sont tes personnages préférés ? Spiderman, Batman et Superman ! J’aime bien les héros qui volent, c’est eux les meilleurs. Plus tard, tu voudrais être écrivain ou poète ? ça pourrait être bien d’écrire des livres, mais je préfère être pilote d’avion de guerre !

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retrouvez encore plus de bons plans sur

www.leBonbon .fr


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Š Yohann Vassiliou


le conte est bon texte Sonia Pavlik / photo Sacha Héron

EDITH LECOQ solidarité, culture et voisinage Rencontre avec Edith Lecoq, chargée de l’évènementiel à la mairie du 6e et initiatrice d’Un Livre, Un Café, où il est question d’associations, de livres et de voisins.

quelques hommes, -une vingtaine s’amuse-telle à dire-, des jeunes diplômés qui ont perdu confiance avec la crise. « Les choses ont beaucoup changé. Je les encourage à écouter, parce que les gens qui viennent là ont besoin d’être écoutés : n vendredi par mois, entre 15h et c’est l’essentiel. » Ici, pas de place attitrée, cha18h, un cercle d’habitués se réunit au cun peut se mouvoir comme il l’entend. On centre André Malraux, « point central s’appelle par son prénom, « parce que c’est ce qui du 6e où il y a beaucoup d’arrêts de bus. » On y définit un être humain. » boit du thé et du café, on y mange des gâteaux, élément moteur, Edith Lecoq veut servir de on y partage la galette en janvier, et surtout, tremplin aux rencontres : « J’essaie de lier les on discute. Un "arrêt sur livre", chronique sur gens entre eux. Sur le terrain, je voyais trop de un ouvrage qui vient de gens seuls. » Vice-présiparaître, lance parfois les dente de l’association J’essaie de lier les Vivre entre voisins après séances avant de laisser place à la vie de chacun. gens entre eux. en avoir occupé la tête, elle Après le dernier Alix de a participé au lancement Saint-André en février, ce sera au tour de Ro- de l’opération des Voisins tuteurs lors de la cabert Solé en mars. « On reste dans le présent. Je nicule. dis à ceux qui viennent : tout ce que vous avez Avec De Voisin @ Voisin, il s’agit certes de fait avant, ça reste à la porte. » créer une solidarité de quartier, mais aussi de faire du voisinage un cadre de vie. On vient Depuis 13 ans, dans le cadre de De Voisin @ pour parler de soi et pour enrichir son quoVoisin, Edith Lecoq reçoit des gens de tout tidien. Ainsi, une sculptrice apporte à chaque bord, surtout des femmes d’un certain âge, séance une de ses œuvres qui se retrouve à faire

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le tour de la table. Pendant que l’artiste explique sa démarche, ses voisins commentent… « Son travail vit. » Une autre fois, on a coaché une infirmière avant son entretien d’embauche, qu’elle a réussi. Lieu d’échange, de parole et d’écoute, le cercle déborde sur bien d’autres activités qui se répartissent de sept rendez-vous en sept rendez-vous tout au long de l’année. Avec vivacité et dynamisme, Edith Lecoq nous remet des petits programmes aux couleurs chatoyantes : concerts, petits déjeuners, pique-niques, soirées tamtam pour lesquelles on se passe le mot… Des

moments qui rythment la vie de quartier et jouent sur une autre conception du voisinage. Enfin, un mot sur Un Livre, Un Café… Macarons et chocolats seront au programme cette année.

Actualités

25 mars De Voisin @ Voisin Café-Thé de 15h à 18h au centre André Malraux (112, rue de Rennes 6e) 29 mai Un Livre, Un Café 6e édition Dans dix cafés du boulevard Saint-Germain

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le Bon agenda agenda des manifestations culturelles EXPOSITIONS Du 16 mars au 31 juillet Miró, sculpteur au Musée Maillol 80 sculptures, 27 céramiques et 56 œuvres sur papier et autres bronzes créés par Miró sous la houlette de Gali.

© ADAGP Paris, 2010 © Archives Fondation Maegt, Saint Paul

Du 16 mars au 25 juin Sous l’égide de Mars, armures des princes d’Europe au Musée de l’Armée à l’Hôtel national des Invalides. Pour la première fois est exposé un ensemble exceptionnel des plus belles armures au monde : les armures d’apparat portées par les plus grands princes et souverains d’Europe au XVIe siècle, les rois François Ier, Henri II, Charles IX et Henri III de France, Erik XIV de Suède… 129, rue de Grenelle 7e

Armure à Mars et à la Victoire, atelier français, vers 1565-1575. Fer gravé, ciselé, doré, damasquiné. © Paris - Musée de l’Armée, Dist. RMN / Tony Querrec

Jusqu’au 20 mars Sacha, photographe de mode La photographe néerlandaise Sa32 —

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cha a travaillé avec des magazines de mode durant des années, dont Marie Claire. Jusqu'au 21 mars Magritte, sculpteur à la galerie Artco France, 35, rue Guénégaud 6e. Vers la fin de sa vie, le plus important artiste surréaliste belge était aussi sculpteur. À voir ! Du 24 mars au 22 mai Encrer dans le réel, estampes et dessins de Frans Pannekoek à l’Institut Néerlandais. Jusqu’au 9 avril Pierre Jamet, photographies à la galerie Dina Vierny, 36, rue Jacob 6e. Jusqu’au 17 avril Peur sur la Ville à la Monnaie de Paris. La violence et la peur qu’elle engendre chez les citadins, voici le sujet de la passionnante exposition du moment de la Monnaie de Paris, 1, quai de Conti 6e.

Jusqu’au 30 avril Tapissiers, tapissières au Théâtre du Vieux-Colombier. Cette exposition explique et révèle les secrets des responsables des meubles, des rideaux, des épissures, des sols, nécessaires à la réalisation d’une pièce de théâtre. Les tapissiers et tapissières vous invitent à découvrir leur savoir-faire traditionnel et son application au théâtre à travers des outils, maquettes, photographies, tissus et mobiliers de scène, dans une double exposition au Théâtre du Vieux-Colombier et au StudioThéâtre, 21, rue du Vieux-Colombier 6e. ENFANTS

Le 23 mars à 14h Jeu d’enquêtes :


le bon agenda Sur les traces d’Hercule (à partir de 7 ans) au Musée de l’Armée. Les enfants se glissent dans la peau d’Hercule pour accomplir les fameux douze travaux, au gré des armures présentées dans l’exposition. 129, rue de Grenelle 7e. CONCERTS Le 11 mars à 20h30 Rex Machine au Pavé d'Orsay, 48, rue de Lille 7e. Le 19 mars à 20h30 Voyage d'hiver de Schubert à l’église du Luxembourg. Joué par Lars Grünwoldt (baryton-basse) et Lucie Massip (pianiste). Les 24 sublimes lieder du Voyage d'hiver ont été composés un an avant la mort de Schubert. 58, rue Madame 6e THÉÂTRE Jusqu’au 26 mars Au-delà du voile au Théâtre du Lucernaire. Mise en scène d'Agnès Renaud. Belle réflexion sur plusieurs générations de femmes algériennes, 53, rue Notre-Dame-des-Champs 6e. Jusqu’au 26 mars Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux repris au Théâtre de Nesle. Avec un accompagnement musical jazzy et une sauce contemporaine ! Mise en scène de Charlotte Rita-Pichon. 8, rue de Nesle 6e Jusqu'au 31 mars Au Nom du fils au

Théâtre de Poche Montparnasse. Après la mort du père, règlement de comptes en famille... Avec Alain Cauchi, Fabienne Chaudat, Josette Stein, Hervé Falloux, Cécile Sanz de Alba. Mise en scène d’étienne Bierry. 75, boulevard du Montparnasse 6e ENFANTS

Jusqu’au 23 mars La Voix de Lola au Théâtre du Lucernaire. Destiné aux petits à partir de trois ans, ce conte lyrique pour soprano et pianiste initie à l’opéra avec légèreté et un sens du ludique appréciable. Les mercredis et samedis à 16h30. Du 1er au 9 mars de 9h30 à 12h Pitchoun, cours de théâtre pour les enfants de 6 à 10 ans Professeur Samantha Marionneau. Menés par des professionnels de la scène et de l’animation, ces stages apprennent l’échauffement, le scénario, l’incarnation des personnages, la création des décors, des lumières et des maquillages… Inscription aux stages sur www.theatredepoche.fr. CINÉMA Le 8 mars Two Eyes Staring d’Elbert van Strien à l’Action Christine. 4, rue Christine 6e Jusqu’au 25 mars Audiard par Audiard, lecture et masterclass par Jean-Pierre Kalfon au Théâtre du Lucernaire. Tous les jours à 20h sauf le lundi.


les bonnes adresses

RÉGIE PUBLICITAIRE 06 59 83 63 05 nicolas.l@lebonbon.fr

1/7Cam i c i e Italian C h r o mati

5/ har ry c o v e r

43, avenue Bosquet 7

133, rue Saint-Dominique - 208, rue de Grenelle

Tél. : 01 45 55 23 31

36, rue de Bourgogne 7e - Tél. : 01 53 59 94 42

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2/ s eq uo ia

6/ L'ate li e r d e s gâteaux

13, rue Dupont-des-Loges 7 Tél. : 01 45 55 20 44

e

23, rue de l'abbé Grégoire 6e Tél. : 01 42 84 19 05

3/ b o e s n e r

7/ lai n e & li n

46, rue du Chemin Vert 11 Tél. : 01 43 57 81 52

e

47, rue du Cherche-Midi 6e Tél. : 01 45 44 26 05

4/ HD D i n e r

8/ m usée g rév i n

25, rue Francisque-Gay 6 Tél. : 01 43 29 67 07

e

10, boulevard Montmartre 9e Tél. : 01 47 70 85 05

Le Bonbon est imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement, sur un site labellisé imprim-vert avec des encres végétales. Ne pas jeter sur la voie publique.

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