Mémoire DES ENFANTS DU GARD AUX RACINES CÉVÉNOLES BÂTISSEURS DE LA 3E RÉPUBLIQUE Leurs familles furent nourries aux textes de la langue française et de la religion proche des humbles. La Réforme valut à leurs ancêtres humiliations, injustices et pour certain la condamnation aux galères, d’autres s’exilèrent même. Mais ces familles protestantes auront inculqué, principes et culture qui participeront à la construction des valeurs républicaines.
Louis Nathaniel ROSSEL, (1844-1871) Fils d’un officier supérieur, est né dans une famille Nîmoise, protestante. Après de brillantes études, qui le mènent à Polytechnique, il intègre l’armée en 1866. Après la défaite de la France face à la Prusse, puis l’armistice de janvier 1871, le 19 mars il démissionne de l’armée, et rallie l’insurrection parisienne. Il est nommé : Commandant supérieur des forces armées. Les valeurs républicaines (Valmy), l’amène à organiser et diriger les fédérés, et à critiquer très sévèrement les militaires pour leur manque de courage. Après l’échec de l’attaque des Communards en direction de Versailles ne supportant pas l’indiscipline, il démissionne. Après la semaine sanglante, il sera arrêté, puis jugé deux fois, refusant l’exil, il sera condamné à mort. Son exécution le 28 novembre, puis son transfert à Nîmes déclenchèrent des manifestations, reconnu pour ses qualités militaires. Sa position face à la défaite de 1870 a été citée en exemple par de nombreux auteurs. En 6 semaines il a marqué de son empreinte La Commune de Paris.
Gaston DARBOUX (1842-1917) Son nom même évoque ses origines cévenoles, l’Arboux étant un « cadereau » affluent d’un des « gardons » qui alimentent le Rhône. Sa mère en « En bonne protestante » tenait beaucoup à ce que ses 2 fils fassent de bonnes études. Gaston partira à Montpellier, après le bac préparer les concours aux grandes écoles parisiennes. Il sera reçu major à toutes. Il optera pour l’en-
seignement des mathématiques et géométrie entre Sorbonne et Collège de France. Il fut nommé Doyen de 1889 à 1903 de la Faculté des Sciences. En 1900, il fut élu Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Sciences et secondât aussi le Ministre de l’Instruction Publique. Il restera passionné jusqu’à ses derniers jours pour les formations qu’il dispensait
Henri BARBUSSE (1873-1935) Poète, écrivain, journaliste, militant et philosophe. Né à Asnières d’une famille protestante de Tornac (près d’Anduze). Digne descendant d’une famille de « Réprouvés » et de « Résistants ». Et comme Rossel, né d’une mère anglaise. Son père journaliste devint athée. Dès sa jeunesse, H. Barbusse était à la fois poète élégiaque et pamphlétaire audacieux. Bien que réformé (de santé délicate), il s’engage en 1915 à l’âge de 41 ans, « au front » et y déplore la quasi-absence d’intellectuels, d’artistes, de riches qui auront risqué leur vie. « La guerre est une affaire de classe ».elle oppose embusqués et poilus. Il écrit « LE FEU » comme témoin. Reçoit le prix Goncourt en 1916. Son mot d’ordre « GUERRE A LA GUERRE ». Rencontre Paul Vaillant Couturier, Raymond Lefebvre et Georges Bruyère, création dès 1917 de l’Associations républicaine des anciens combattants. Soldat de la Guerre et soldat de la Pensée. Lui le militant pacifiste, dès sa jeunesse va consacrer désormais toute son énergie à lutter pour la PAIX dans le Monde. La guerre n’assassine pas que les hommes, elle tue la nature.
Pierre CLEC’H Président de l’ARAC du Gard