Le Réveil des Combattants 2022

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ACTUALITÉS LE RÉVEIL une aubaine. S’ils se sont enrichis, ce n’est pas grâce à la main invisible du marché, ni par les choix stratégiques brillants mais principalement en raison de l’argent public versé sans condition par les gouvernements et les banques centrales dont ils ont pu profiter grâce à une montée en flèche des cours des actions. » Quentin Parinello ajoute que « cette concentration extrême des richesses est le résultat de choix politiques. Avec les 236 milliards supplémentaires engrangés en 19 mois par les milliardaires, on pourrait quadrupler le budget de l’hôpital public ou dis-

tribuer un chèque de 3 500 euros à chaque Français ». Aujourd'hui, « sept millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire pour vivre, soit 10 % de la population française, et quatre millions de personnes supplémentaires sont en situation de vulnérabilité à cause de la crise. » Son porte-parole, Quentin Parrinello, pointe du doigt la politique du gouvernement. « Les choix politiques d’Emmanuel Macron depuis cinq ans ont provoqué une sécession des plus riches et accablé les plus fragiles avec

la baisse des APL, la réforme de l’assurance chômage, les coupes dans les budgets de l’hôpital public, dans l’éducation… » Évoquant les analyses indépendantes menées par l’Institut des politiques publiques (IPP), Oxfam explique dans son rapport que le quinquennat a été « un accélérateur des inégalités ». « Les 1 % les plus riches ont vu leur niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de leur pouvoir d’achat. » Source : France inter – extraits – L. Chemla -17/01/22

SMIC bas, dividendes en hausse :

"À part ça, tout va bien, et Macron est fier de son bilan" En 2022, les smicards continueront donc à vivre avec 1 269 € net par mois. Dans le même temps, la France continue à se désindustrialiser, le déficit du commerce extérieur se creuse, et les cadors du CAC 40 engrangent des profits qui font frémir d’envie leurs concurrents. L’année 2021 s’est terminée avec l’engagement claironné d’une hausse des salaires. L’année 2022 commence par le même engagement verbal, ce qui ne mange pas de galette. Dans la vraie vie, la seule chose qui augmente, ce sont les prix des dépenses obligées, à commencer par celles de l’énergie, qui ne seront pas équilibrées par les quelques primes versées aux plus pauvres. Pour la masse des salariés, le virus de la maigreur reste la menace numéro un, comme en témoigne la majoration rachitique du smic au 1er janvier : + 0,9 %. À ce stade, on est plus près de l’aumône que du « coup de pouce ». Les smicards continueront donc à vivre avec 1 269 € net par mois, sans parler de ceux qui n’atteignent même pas ce niveau à cause des accords de branche dérogatoires ou du travail partiel. Les « experts » qui réfléchissent au niveau

du smic trouvent ça très bien, ce qui prouve qu’ils ont la chance de toucher légèrement plus à la fin du mois. Tant mieux pour eux. À en croire ces grands esprits pétris de certitudes et de louables vertus, toute majoration du salaire minimum aurait des effets en chaîne qui conduiraient au chaos social et au tsunami insurrectionnel. On en frissonne d’avance.

actionnaires, permettant à la France d’être le leader européen pour le versement de dividendes. Les multinationales, qui regorgent de liquidités, poussent même la plaisanterie jusqu’à racheter leurs propres actions afin de faire monter artificiellement leur cours de Bourse pour le grand bonheur des rentiers, ces assistés des temps modernes.

MACRON FIER DE SON BILAN Il est dommage que ces mêmes personnages ne s’émeuvent guère quand la Bourse célèbre son boom de l’année écoulée avec flonflons, trompettes et champagne. Côté pile, la France continue à se désindustrialiser, le déficit du commerce extérieur se creuse, les investissements se traînent et les emplois qualifiés font défaut. Côté face, les cadors du CAC 40 engrangent des profits qui font frémir d’envie leurs concurrents. Ils en profitent pour verser à leurs dirigeants des revenus qui leur permettent d’avoir bien plus que l’équivalent du smic comme argent de poche, sans que nul vienne leur faire la morale sur la gestion de leur budget personnel.

À part ça, tout va bien. Le président Macron est fier de son bilan de futur candidat. Il a fait tout ce qu’il pouvait pour permettre aux plus riches de surfer sur la crise sans avoir à craindre pour leur avenir. Il leur a accordé des avantages fiscaux mijotés aux petits oignons, expliquant au bon peuple qu’il en profiterait un jour ou l’autre. Ce jour n’est jamais venu, mais ce n’est pas grave dès lors que l’on poursuit sur la même voie, avec les mêmes règles, et donc de préférence avec le même président, celui qui a érigé en dogme que « les devoirs valent avant les droits ». Disons que certains ont des droits alors que d’autres n’ont que des devoirs, principe qui est à la République ce que le smic est à la justice.

Plus grave : ils arrosent largement leurs

Source : Marianne – J.Dion – 08/01/22 LE RÉVEIL - N° 878 - FÉVRIER 2022

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