ÉDOUARD PHILIPPE CONFIRME UNE LOURDE ATTAQUE CONTRE LE PARLEMENT
LA PROPAGANDE “EUROPÉENNE”, SON ESSOR ANCIEN, SES ALÉAS ET DÉVELOPPEMENTS RÉCENTS
LA COMMISSION EUROPÉENNE PROPOSE D’OUVRIR L’UNION AUX ARMÉES DE L’OTAN
Avril 2018 - N° 843 - 5 €
La souverraineté des peuples et des nations, leur droit à l’autodétermination sont la clef 21 avril 2018
Photo Joël Laciré.
de la construction de la paix
Ensemble pour les Etats Généraux de la Paix
LE RÉVEIL ACTUALITÉS
8 MAI 2018 Le 8 mai 1945, les peuples d’Europe et leurs alliés obtenaient la reddition sans condition de l’armée hitlérienne à Berlin. C’était la victoire de la Paix. C’était aussi la cessation de l’exploitation et de l’occupation de notre nation comme nombre d’autres nations européennes par les forces armées d’un pays envahisseur. C’était le retour de notre pays à sa souveraineté lui permettant de disposer de lui-même. Cette situation de liberté retrouvée avait été reconquise par l’action déterminée de nombreux hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, tous attachés à leur Patrie, au point que nombre d’entre eux y ont sacrifié leur vie. Nous tenons à leur rendre hommage. Si des hommes tels que Jean Moulin ou Charles de Gaulle ont joué un rôle déterminant dans ce combat libérateur, il ne faut jamais oublier qu’ils furent entourés de milliers de Résistants qui ont permis de mener les combats de manière efficace sans oublier les femmes au moins aussi nombreuses que les hommes qui n’ont pas vu leur courage et leur engagement mis en valeur autant qu’elles le méritent. A tous ces hommes et femmes de France, citoyens et citoyennes de l’action libératrice, nous tenons à rendre hommage tout autant qu’à nos alliés libérateurs qu’ils fussent directs comme les canadiens, états-uniens, anglais, pour ne citer que les plus connus, ou indirects comme les soviétiques. N’oublions pas les victoires, les batailles de Stalingrad, Léningrad et Koursk. Ce sont elles qui ont permis le tournant favorable de la guerre au profit des peuples d’Europe. A l’heure où par des moyens détournés, notre souveraineté est à nouveau mise en cause, l’ARAC, aujourd’hui, mène l’action pour le respect de la souveraineté de notre pays face à l’Union Européenne qui sans scrupules nous impose ce que les combattants de 39-45 ont refusé hier par leur combat. Ne laissons pas brader notre héritage républicain de liberté, d’égalité et de fraternité durement gagné et protégé par les combats de nos aînés. Villejuif le 13 avril 2018
MESSAGE de l'UFAC du 8 MAI 2018 Le 8 mai 1945, l'Allemagne hitlérienne capitulait sans conditions. La "Liberté" triomphait de la barbarie, mettant fin à toutes les exactions commises par ceux qui rêvaient d'imposer à l'Europe une idéologie totalitaire. Au jour anniversaire de cette victoire, souvenons-nous et rendons hommage à nos morts, à tous ces soldats de la Métropole, d'Outremer, des Forces Alliés, dont le sacrifice sur les différents théâtres d'opérations a permis cette victoire qui rétablissait la "Paix" et rendait à la France son indépendance. Honorons la mémoire de toutes celles et tous ceux qui ont été victimes de l'atroce réalité des événements de la Seconde Guerre mondiale : les emprisonnés, torturés et abattus, les victimes civiles, les combattants de toutes armes, les résistants, déportés, fusillés, massacrés, prisonniers, pour leur courage, leur esprit de sacrifice et leur sens du devoir. Associons également à ce jour anniversaire, la mémoire de Jean MOULIN, premier Président du Conseil National de la Résistance constitué à l'initiative du Général De GAULLE. Parvenu à unifier tous les mouvements de la Résistance française, Jean MOULIN en présidait la première réunion, à Paris, le 27 mai 1943. Arrêté le 21 juin à Caluire-et-Cuire dans la banlieue de Lyon, torturé, il mourut le 8 juillet lors de son transfert vers l'Allemagne. Le général DE GAULLE lui rendra hommage en ces termes : "Pur et bon compagnon de ceux qui n'avaient foi qu'en la France, il a su mourir héroïquement pour Elle". En cette journée où les Françaises et les Français se souviennent et ont conscience que la Paix et les valeurs humanistes qui sont les leurs sont particulièrement fragiles, ils regrettent que les espérances nées de cette victoire historique du 8 mai 1945 soient bafouées, le monde connaissant encore aujourd'hui, des situations de guerre, de violence et de haine. L'Union Française des Associations de Combattants et de Victimes de Guerre (UFAC), invite donc chacune et chacun, particulièrement les jeunes, à œuvrer pour un monde de Fraternité, de Solidarité et de Paix. Vive la République ! Vive la France !
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ÉDITO LE RÉVEIL LA PAIX, NOTRE BIEN COMMUN
SOMMAIRE Actualités Messages de l'ARAC et de l'UFAC du 8 mai 2018 ................................................................... 2 L’ARAC condamne l’attaque en Syrie ........................................................................................4 Édouard Philippe confirme une lourde attaque contre le Parlement ................................ 5 Loi ELAN : en marche vers la fragilisation des locataires ....................................................... 5 Médecins du Monde : sans abri en danger - une situation qui ne fait qu'empirer........... 6 La privatisation du rail allemand est aujourd’hui en accusation .......................................... 7
International La Commission européenne propose d’ouvrir l’Union aux armées de l’Otan ................... 9 Président des pauvres................................................................................................................. 9 Paris/Ryad : Le prix du sang ............................................................................................... 10-11 Arabie Saoudite : Poudre aux yeux ........................................................................................ 11 Palestine : Tuerie préméditée .................................................................................................. 12
Vos Droits Guerre d’Algérie : La France reconnait le droit à pension aux victimes civiles algériennes................................................................................................ 21 Notre mutuelle de l’ARAC est pérennisée dans le cadre de l’activité du développement de la Mutuelle Familiale......................................................................... 22 Monsieur André CHASSAIGNE interroge la Secrétaire d’Etat en charge des Anciens Combattants sur l’instruction du contentieux des pensions militaires .............................. 23
Vie de l’ARAC La vie des comités .............................................................................................................. 29-31 Nos peines ................................................................................................................................. 30 21 avril 2018 : Etats Généraux pour la Paix .................................................................... 24-28
P. 13 . D O S S I E R 1re partie : L'Union européenne de la légende aux réalités historiques La propagande “européenne”, son essor ancien, ses aléas et développements récents Propagande européo-américaine et réalités de l’immédiat après-Deuxième Guerre mondiale…
www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0718-A 06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr • Tirage : 60 000 exemplaires
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n 1945, la Charte des Nations Unies fonde le droit international à partir du respect de la souveraineté des peuples. Elle interdit le recours à la force ou même à la menace de la force dans les relations internationales. Le refus d’affirmer ces principes fondamentaux, les attaques de plus en plus flagrantes avec le respect de la souveraineté des peuples est rattrapé de façons dramatiques par l’histoire. La responsabilité des pays occidentaux, leurs interventions militaires ont semé le chaos, la misère, l’obscurantisme. La volonté de s’accaparer une part du monde, la redistribution des cartes font courir de grands dangers à la paix dans le monde. Tout se passe pour certains, comme s’il n’y avait pas de droit international pour réguler les relations mondiales. Derrière ces interventions, il y a un champ de ruines qui nourrit le flot des migrants vers l’Europe, privant d’ailleurs ces pays d’une part importante de leurs forces vives. L’importance de la Charte est avouée par l’obsession générale d’aujourd’hui d’ignorer ou de ne parler de l’ONU que comme un organisme faible et inefficace. Cette obsession à l’affaiblir montre en fait son rôle et sa place dans le mouvement du monde. Les USA se sont efforcés, après sa création, d’en combattre tous les effets positifs. C’est dans ce but que fut créée l’OTAN dont l’objet est d’assurer aux USA et aux grandes firmes mondiales, par tous les moyens possibles et particulièrement les moyens militaires, la maîtrise politique et économique des nations de la planète. Les Etats-Unis et leurs alliés ont besoin de réorganiser le monde à leur profit. Cela suppose d’étouffer la souveraineté des nations car qui dit souveraineté des nations, dit souveraineté des peuples, ce qui est contraire à leurs intérêts. Dans le préambule de la Charte, ce sont les peuples qui s’expriment : « Nous peuples des Nations Unies, résolus à préserver les générations futures de la guerre… » Elle proclame également « l’égalité des Nations grandes ou petites ». Ce sont les peuples qui sont les souverains, les Etats sont seulement les instruments d’exercice de leur souveraineté. Nous devons œuvrer, ensemble, à donner toute sa place à la Charte, la faire connaître en tant que droit et moyen d’œuvrer à la bonne marche du monde. N’attendons pas un nouveau conflit mondial pour œuvrer à la Paix, nous risquons de ne pas en avoir le temps. Voilà pourquoi nous donnerons une suite aux États Généraux du 21 avril à Paris. Patrick Staat LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018
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LE RÉVEIL ACTUALITÉS
L’ARAC CONDAMNE L’ATTAQUE EN SYRIE L’attaque menée contre la Syrie constitue non seulement un grave danger d’escalade de guerre mondiale, mais aussi une violation manifeste des lois internationales et de la Charte de Nations Unies car il s’agit d’une agression injustifiée contre un pays souverain, membre de l’ONU. Les allégations des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne selon lesquelles l’armée syrienne utilise des armes chimiques et que la Syrie possède et utilise ce type d’arme, sont injustifiées et non étayées par des preuves claires et suffisantes. L’argument a déjà été utilisé en Irak, en Syrie et ailleurs. De l’Afghanistan, de l’Irak à la Lybie, les interventions militaires n’ont engendré que plus de chaos, plus de souffrance. Les frappes n’aideront pas les Syriens. L’attitude de ces trois pays est irresponsable. Ces bombardements nous éloignent plus que jamais d’un processus de paix et donne aux organisations terroristes un nouvel élan pour poursuivre leurs actes barbares. En lançant l’attaque contre la Syrie, les Etats-Unis et ses alliés montrent qu’ils construisent une nouvelle division du monde, un nouveau partage du Moyen-Orient. Ce nouveau conflit ne s’arrêtera pas avec cette attaque contre la Syrie, pas plus que l’extension de la guerre ne s’est arrêtée avec l’invasion de l’Irak. La France bafoue l’application la Charte de l’ONU – clef de voûte des relations internationales – dont les principes sont : égalité souveraine des Etats, non-ingérence, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et droit des Etats (petits ou grands) à choisir leur régime politique sans ingérence étrangère. La France doit se retirer du commandement intégré de l’OTAN – structure illégale au regard du droit international. Il est regrettable que le Président de la République puisse décider seul d’un acte de guerre lourd de conséquences. L’ARAC demande au Conseil de sécurité de l’ONU de jouer son rôle pour apporter la paix, de condamner toute intervention extérieure contre un pays et notamment celle du 14 avril en Syrie. Villejuif, le 17 avril 2018
Caisse de grève Soutenez les grévistes ! Nombreux sont celles et ceux qui expriment leurs soutiens et leurs encouragements aux salariés en luttes et qui souhaitent participer, avec leurs moyens, à la solidarité financière mise en place par la CGT. Les dons sont a adresser à : Confédération générale du travail "Solidarité CGT Luttes 2018" Service comptabilité 263, rue de Paris 93100 Montreuil "
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ACTUALITÉS LE RÉVEIL
Édouard Philippe confirme une lourde attaque contre le Parlement
Edouard Philippe a présenté le 4 avril, de manière souvent imprécise, les grandes lignes de la réforme institutionnelle. Au-delà de telle ou telle mesure, le fil conducteur de cette réforme est l’affaiblissement du Parlement. La mesure démagogique de réduction du nombre de députés et sénateurs à hauteur de 30 % occulte la raison essentielle du désamour entre la population et les assemblées : leur faible représentativité, leur pouvoir déclinant face à un pouvoir exécutif renforcé et des autorités européennes toutes puissantes et leur inefficacité depuis des années à répondre aux attentes de nos concitoyens, à changer leur vie. Réduire le nombre de parlementaires, c’est
affaiblir la démocratie représentative. Réduire le nombre de parlementaires, c’est moins de pluralisme, moins de lien entre élu-e-s et population. Réduire le nombre de parlementaires, c’est la marche vers un Parlement de technocrates au détriment de la représentation du peuple. L’inscription de nouvelles restrictions du droit d’amendement dans la Constitution confirme cette volonté de museler le pouvoir législatif ou du moins ce qu’il en restera. Ce pouvoir législatif c’est le socle de la République, l’héritage des lumières et de la grande Révolution de 1789. L’imprécision d’Edouard Philippe pour présenter des mesures d’une importance historique marque un rare mépris vis-à-vis du peuple. Cette imprécision masque la volonté de continuer à négocier en catimini, entre gouvernement et Présidents de l’Assemblée nationale et Sénat, une véritable trahison de l’esprit même de la République. La référence au « Pacte girondin » sonne comme une lourde menace à l’égard de l’Etat républicain dont l’unicité est l’une des caractéristiques premières.
Cette lourde attaque contre le Parlement a un sens profond : celle de laisser la voie libre au marché qui ne supporte plus l’obstacle démocratique que représentent le débat pluraliste et la représentation populaire, même imparfaite. C’est pourquoi ce débat institutionnel en cours ne peut être distingué de l’offensive contre les services publics et l’intérêt général. Les sénatrices et sénateurs du groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste, demandent que les présidents de groupes et dirigeants d’organisations politiques représentés au Parlement soient à nouveau reçus par le Premier ministre et cela sans délai pour que les projets de loi leur soient présentés dans leur totalité. Enfin, ils exigent que la voie du référendum prévale après un premier examen des textes par le Parlement, en particulier sur les questions liées à la représentation et aux pouvoirs des assemblées. Le Parlement est dans le viseur d’Emmanuel Macron. C’est au peuple de décider de l’avenir de la démocratie dans notre pays. Communiqué du groupe CRCE au Sénat – 06/04/2018
Loi ELAN : en marche
vers la fragilisation des locataires Présenté en Conseil des ministres, le projet de loi ELAN définit une bien triste trajectoire pour les locataires. Plus riche en coupes budgétaires qu’en réelles innovations, il nous fait dire que le choc de l’offre n’est pas prêt d’avoir lieu, voire qu’il est déjà derrière nous, dénonce l’association "Consommation Logement Cadre de vie" (CLCV) dans un communiqué. Pour elle, les mesures concernant le parc social ne sont que la conséquence des orientations budgétaires développées dans la loi des finances. En se désengageant financièrement des politiques du logement (APL et aides à la pierre), le gouvernement joue à l’apprenti sorcier en faisant de la vente HLM la ressource principale des bailleurs sociaux pour financer la construction neuve. Or aucune statistique ne prouve que pour 1 logement vendu, il s’en construit 3. Encore moins en zone tendue. Par ailleurs, il prépare à court terme la constitution de copropriétés dégradées.
En privant des bailleurs sociaux de 1,7 milliard d’euros en 2018, il fait des locataires les premières victimes de ces coupes budgétaires. Ces derniers ont droit à des ascenseurs qui fonctionnent, à des parties communes propres, à des espaces extérieurs entretenus et à la rénovation de leur logement, dont certains éléments n’ont pas bougé depuis 15 ou 20 ans. Ce sont malheureusement ces postes qui seront sacrifiés et la concentration des organismes HLM ne suffira pas pour revenir à l’équilibre budgétaire. De plus, le maintien pendant 10 ans dans le décompte SRU des logements sociaux vendus n’est ni plus ni moins qu’un détournement de l’esprit de la loi. Cela conduit à gonfler artificiellement la taille du parc HLM, sans garantie d’une reconstitution de l’offre. Les 1,8 million de demandeurs de logements sociaux sont les autres grands perdants de cette réforme. Dans le parc privé, la création du bail mo-
bilité ne correspond à aucun besoin. Il n’est souhaité ni par les professionnels, ni par les locataires, lesquels risquent d’être précarisés. Nous savons, d’expérience, que ce bail spécifique sera détourné de son objet et utilisé par les marchands de sommeil et les bailleurs de mauvaise foi. Enfin l’abandon pur et simple de l’encadrement des loyers constitue une bien mauvaise nouvelle pour les locataires, qui risquent une nouvelle fois de voir leur pouvoir d’achat drastiquement réduit.
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MEDECINS DU MONDE : sans abri en danger
UNE SITUATION QUI NE FAIT QU'EMPIRER Depuis plus de 25 ans nos équipes maraudent le soir dans les rues de Paris pour aller à la rencontre des sans-abris, et nous ne constatons aucune évolution positive. Pire, comme le rappelle la Fondation Abbé Pierre, le nombre de personnes sans domicile a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012. Chaque année, en période de grand froid ou de canicule, des moyens supplémentaires sont déployés temporairement, mais ils ne sont pas à la hauteur de la situation et surtout, ne s’inscrivent jamais dans la durée. Le Dr Marie Morcelet, responsable du programme intervenant auprès des personnes à la rue à Paris, témoigne : « Nous constatons, d’années en années, l’impact délétère de la vie dans la rue sur la santé des personnes, et ce en toutes saisons. Après les périodes de forte chaleur ou de grand froid, c’est toujours la même histoire, les personnes retournent à la rue, n’existent plus et redeviennent invisibles. Nous ne cessons de dénoncer le cynisme que représente cette gestion au thermomètre qui est contraire aux engagements pris de ne plus remettre des personnes à la rue sans solution alternative. » « La première bataille : loger tout le monde dignement. Je veux partout des hébergements d'urgence. » Emmanuel Macron a échoué à atteindre l’objectif qu’il avait fixé en juillet dernier et renouvelé lors de ses vœux. Si des efforts sont réalisés pour débloquer des places d’hébergement supplémentaires cet hiver, ils restent très largement insuffisants, et chaque soir, des personnes dorment dehors à Paris, avec pour seul recours le 115 qui est totalement saturé. A ce triste marronnier, s’ajoute cette année l’indécence de la polémique politique suscitée par les propos indignes et irresponsables de Messieurs Casta-
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ner, Denormandie et Maillard visant à minimiser le nombre de personnes à la rue, voire à les rendre responsables de leur situation. Ces déclarations témoignent soit d’un déni de réalité, soit d’une déconnexion totale avec la situation des sans-abris en France, et sont particulièrement choquantes de la part de représentants de l’Etat. Elles sont un manque profond de respect pour les acteurs de terrain que nous sommes, et plus grave encore, elles témoignent d’un manque de considération envers un public vulnérable, usé, et régulièrement ignoré par les politiques publiques. Une remise à plat de la politique de l’hébergement et du logement doit intervenir pour sortir de la logique de gestion de l’urgence et d’une gestion uniquement « au thermomètre » : il faut un plan ambitieux proposant des
solutions de long terme, adaptées, respectueuses et incluant un accès direct au logement. La création de nouvelles places d’hébergement d’urgence, si elle est nécessaire pour faire face aux besoins immédiats, ne peut être une solution pérenne : la politique du Logement d’abord doit être largement soutenue. Nous demandons de la responsabilité, de la compétence et de la dignité dans la gestion politique de cette problématique éminemment sensible. Le président de la République a annoncé qu’il s’engageait en faveur de la mise en place de la stratégie du Logement d’abord, et à ne plus laisser personne à la rue : nous attendons les actes.
1er MARS 2018 - Médecins du Monde - Délégation Île-de-France
ACTUALITÉS LE RÉVEIL
La privatisation du rail allemand est aujourd’hui en accusation Deutsche Bahn a fermé partiellement la gare de Mayence. Les réductions de personnel sont en cause Pourrait-on imaginer la gare de Genève fermée à la circulation des trains jusqu’à fin août parce que la moitié des aiguilleurs du poste de contrôle sont malades ou bien partis en vacances ? C’est ce qui se passe actuellement à Mayence. Faute de main-d’œuvre aux postes d’aiguillage, la capitale de Rhénanie-Palatinat, une ville de 200 000 habitants, doit vivre avec une gare fermée en soirée aux trains grandes lignes. Les trains ICE doivent donc contourner Mayence pour se rendre à destination. La situation est si grave que le trafic régional a été réduit lui aussi en début de semaine. Tout devrait se normaliser à la fin du mois, a promis hier Deutsche Bahn (DB). A la fin du mois ? La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans un pays si fier de sa technologie et de son organisation du travail. Les Allemands, qui entretiennent une relation quasi passionnelle avec leur compagnie ferroviaire, ont découvert à Mayence qu’elle était incapable de trouver une équipe de remplacement pour un poste d’aiguillage. Mayence n’est pas une
Train à l'arrêt faute de personnel.
exception, a expliqué le chef du réseau ferroviaire (BD Netz AG). « La situation pourrait avoir lieu n’importe où en Allemagne », a avoué Frank Sennhenn. Face à ce « désastre » qui occupe la une des journaux allemands depuis plus d’une semaine, le président de la DB, Rüdiger Grube, a dû interrompre ses vacances. Il a rencontré les syndicats hier pour leur confirmer que 600 aiguilleurs seraient embauchés pour les situations d’urgence. Cet aveu d’échec a été l’occasion pour les syndicats de dénoncer les réductions de personnel. Pour les seuls employés du réseau (DB Netz), dont les aiguilleurs, le nombre de postes est passé de 52 000 à 35 000 en dix ans. Les autres catégories de personnels ont également dénoncé une pénurie de main-d’œuvre. « Il nous manque 800 conducteurs de train », a expliqué Claus Weselsky, le chef du syndicat des conducteurs de train. Les experts estiment que cette situation est une conséquence directe de la privatisation de la DB et de sa tentative d’entrée en bourse. L’ancien patron, Hartmut Mehdorn, est accusé d’avoir mené un programme d’austérité dans
Panneau d information en gare de Mayence donnant les trains supprimés.
le seul objectif d’ouvrir le capital aux investisseurs. Pour que l’action DB se vende à bon prix, il fallait rentabiliser au maximum. « La compagnie n’avait qu’un objectif en tête : économiser. Cette stratégie l’a menée dans le mur », explique Heiner Monheim, professeur à l’Université de Trèves. En réduisant la masse salariale, DB a d’ailleurs renoué avec les bénéfices (2,7 milliards d’euros avant impôt en 2012). Mais les dividendes ne sont pas réinvestis dans le réseau ou les matériels, critiquent les experts. Par ailleurs, la DB ne remplit plus son rôle de service public, ajoutent les écologistes. « La Deutsche Bahn est devenue un groupe logistique mondial actif dans 140 pays de la planète », constate Anton Hofreiter, président vert de la Commission parlementaire chargée des transports. « Pourquoi devons-nous aujourd’hui être le premier transporteur de vin en Australie ? C’est absurde », peste-t-il. Le gouvernement Schröder avait engagé cette restructuration de la DB il y a dix ans. L’entrée en bourse avait échoué en 2008 en raison de la crise bancaire. Transformée en société privée dans les années 90, la DB est donc toujours aux mains de l’Etat. Une nouvelle tentative d’introduction en bourse n’est pas à l’ordre du jour. Source : www.letemps.ch LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018
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Arc
INTERNATIONAL LE RÉVEIL
La Commission européenne propose d’ouvrir l’Union aux armées de l’Otan La Commission européenne a présenté, le 28 mars 2018, un plan pour un « Schengen militaire » [1]. Contrairement à ce que laisse entendre la référence aux accords de libre-circulation de Schengen, le « Schengen militaire » n’est pas un projet européen, mais une volonté de l’Otan. Il vise non pas à autoriser les armées des Étatsmembres de l’Union à circuler sans formalités sur le territoire de l’Union, mais à accorder ce privilège à toutes les armées de l’Otan. D’où l’importance accordée prioritairement aux ports et aéroports sur les voies routières. Ce projet a été conçu par l’Otan il y a
deux ans et était déjà évoqué dans un rapport parlementaire européen d’octobre 2016. Selon des documents internes de l’Alliance, il pourrait aussi bien être mis en œuvre en cas de guerre contre la Russie, qu’en cas de soulèvement populaire dans un des États membres de l’Otan (À quand l’armée US pour réprimer des émeutes dans les banlieues des grandes villes ?). 25 des 28 États-membres sont priés d’établir une carte de leurs voies de communication et de préciser les travaux nécessaires sur leurs routes, tunnels et ponts, pour les rendre praticables aux armées de l’Otan. Ils devront aussi s’entendre sur les dispenses nécessaires
Le transport de chars US Europe
aux lois et règlements en vigueur interdisant le transport d’armes et matériels militaires sur leur territoire. [1] Joint Communication to the European Parlament and the Council on the Action Plan on Military Mobility, JOIN (2018) 5 final, March 28, 2018.
Président des pauvres Luiz Inacio Lula da Silva, a été président du Brésil de 2003 à 2011. Il est, tout comme la présidente destituée, Dilma Roussef, issu du Parti des Travailleurs, formation de gauche fondée en 1980 dans le sillage de la résistance à la dictature militaire. Lula fut le premier président brésilien de gauche depuis le coup d’État
de 1964. Ses deux mandats présidentiels ont été marqués par de nombreux programmes sociaux comme la « Bolsa familia », un programme d’allocations familiales, supprimé par le président usurpateur Temer en 2017, qui ont permis d’extraire plusieurs dizaines de millions de Brésiliens de la pauvreté.
Brésil
Lula interdit d’élection L’ex-président brésilien Lula, figure mythique de la gauche brésilienne est en prison. La Cour suprême a repoussé sa demande d’habeas corpus lui permettant d’éviter l’incarcération. La requête des avocats de l’ex-président a été rejetée par six voix contre cinq, à l’issue de débats qui ont duré 11 heures. Après 24 heures de réflexion, retranché au siège du Parti des Travailleurs (PT) ou des milliers de partisans s’étaient rassemblées pour le soutenir, Lula s’est rendu aux autorités estimant qu’il n’était pas « au-dessus
des lois ». Combatif, l’ancien leader syndical devenu président a déclaré : « je suis le seul être humain condamné pour un appartement ne m’appartenant pas. Je suis un citoyen outré, je ne pardonne pas que l’on dise au pays que suis un voleur. Je veux regarder les juges dans les yeux… » Depuis la prison de Curitiba ou il est embastillé
Les partisans de Lula clament son innocence
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LE RÉVEIL INTERNATIONAL
L'ex-président Lula parmi ses partisans rassemblés à Sao Bernardo do campo
Lula a également envoyé un message aux forces réactionnaires brésiliennes très clair concernant ses intentions : « Si mon crime est d’avoir ouvert les universités aux pauvres, aux noirs, qu’ils puissent s’acheter une auto, prendre l’avion… Si c’est cela le crime que j’ai commis alors je vais demeurer un criminel dans ce pays, parce que vais faire bien plus encore… » Pour Gabriel Estrada, directeur exécutif de l’Observatoire politique de l’Amérique Latine et des Caraïbes de Sciences Po, la décision d’incarcération de Lula est « un acte politique sachant que Lula était crédité entre 35 et 40 % des votes. » Si Lula est « homme politique clivant », sa popularité reste forte, « 40 % des Brésiliens décideraient de s’abstenir », s’il n’était pas candidat. Gabriel Estrada souligne également qu’il reste « beaucoup de doutes » sur la culpabilité de Lula qui « continuera d’être débattue. » Nous publions ci-dessous de larges extraits de l’entretien qu’il a accordé à FranceInfo début avril. J.-P. D.
France-Info : Cette décision engage-t-elle l’avenir politique de Lula et la vie politique du Brésil ? Gabriel Estrada : Elle est très importante à plusieurs titres. Tout d’abord pour Lula, il s’agit d’une décision qui met fin à son souhait d’être candidat à l’élection présidentielle de 2018. S’il y a un acte juridique, il y a surtout un acte politique, sachant que Lula était crédité entre 35 et 40 % des votes dans les derniers sondages. Cela dépasse la figure de l’homme politique. Les élections vont être durablement impactées par cette non-participation. Les sondages montrent que 40 % des Brésiliens décideraient de s’abstenir si Lula n’était pas candidat à cette présidentielle. La question est de savoir s’il y aura d’autres candidats qui pourront participer et porter le message de la gauche au Brésil. F. I. : Lula nie et dénonce un complot. Est-ce imaginable ? G. E. : Je pense qu’il y a beaucoup de doutes quant au fond de cette affaire. Le juge a été incapable de prouver que Lula ait tiré un bénéfice économique. Il a été dans l’incapacité de trouver un lien factuel entre Lula, les malversations qui ont eu lieu au sein de l’entreprise Petrobras et [son] appartement qui est le fond de cette condamnation. Je pense qu’il y aura de la part des avocats de Lula une volonté de démontrer que ces faits imputés ne sont pas avérés.
Est-ce que le cas de Lula divise la population brésilienne ? Lula est un homme politique clivant. C’est un homme politique adoré, voire adulé par une certaine partie de la population. Je pense aux habitants du nord-est du pays qui ont vu leur niveau de vie augmenter au cours des gouvernements de l’ancien président Lula. Il s’agit aussi d’un homme politique qui est massivement rejeté par les classes moyennes, notamment celles du sud-est. C’est notamment dans ces villes, comme São Paulo, où on a pu assister à des manifestations ces deniers jours en faveur de l’emprisonnement immédiat de l’ancien président. Le parti des Travailleurs, la formation politique de Lula, dit que sa candidature sera tout de même défendue dans les rues et dans toutes les instances jusqu’aux dernières conséquences. Qu’est-ce que cela veut dire ? Je pense que le parti des Travailleurs va mener une bataille politique pour transposer cette popularité à un autre candidat qui pourra être désigné par la suite pour faire en sorte que Lula puisse participer à l’élection présidentielle tout en n’étant pas présent physiquement et légalement. Mais je pense que la question juridique liée à la propre culpabilité de Lula continuera d’être débattue compte tenu de la fragilité des éléments du dossier.
Paris/Ryad
Le prix du sang Reçu en grande pompe par le président Macron à l’Élysée, Mohammed ben Salmane, le patron de l’Arabie Saoudite, présenté comme un grand réformateur, est accusé par une association yéménite de « complicité d’actes de torture » dans la guerre qu’il conduit au Yemen. Alors qu’il était en voyage officiel à Paris, le prince héritier d’Arabie saoudite, M. B S, comme le surnomme les 10 - LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018
médias, a fait l’objet d’une plainte avec constitution de partie civile, déposée lundi 9 avril auprès de magis-
Emmanuel Macron accueille le prince héritier Mohammed Ben Salmane
INTERNATIONAL LE RÉVEIL trats du pôle spécialisé sur les crimes de guerre du tribunal de grande instance de Paris. Selon Radio France, l’héritier du trône et ancien ministre de la Défense d’Arabie saoudite est accusé d’avoir sciemment pris pour cible des populations civiles yéménites avec des frappes sur des camps de déplacés, sur des marchés, des immeubles résidentiels et des hôpitaux. La plainte évoque aussi l’utilisation d’armes à sous-munitions, une catégorie d’armes interdite par une convention internationale approuvée par 108 États, dont l’Arabie saoudite ne fait pas partie, ainsi que des « disparitions forcées ». L’existence de prisons se-
crètes, qui seraient tenues par des Émiratis, est également révélée. L’avocat pénaliste français, Joseph Breham, représente l’association yéménite de défense des Droits de l’homme à l’origine de cette plainte. Il accuse l’homme fort du régime saoudien de « complicité d’actes de torture » pour son rôle joué dans la guerre contre les houthis au Yémen. Depuis le début de ce conflit, en 2015, l’Arabie saoudite aurait déployé 150 000 militaires et une centaine d’avions de combat dans le pays. L’intervention de la coalition militaire, menée par Riyad, a déjà fait plus de 10 000 morts et 50 000 blessés.
Selon l’ONU, 22 millions de Yéménites (80 % de la population), ont besoin d’aide humanitaire, 19 millions vivent en situation d’insécurité alimentaire (60 % de la population) et 3 millions de femmes et d’enfants souffrent de malnutrition aiguë. Et le choléra est réapparu il y a quelques mois. Pour l’association yéménite à l’origine de la plainte déposée à Paris, la privation d’accès aux biens de première nécessité est « le résultat des attaques aériennes et du blocus maritime, à l’origine d’une souffrance généralisée des populations civiles ».
J.-P. D.
Arabie Saoudite
Poudre aux yeux A l’occasion de la visite en France du prince héritier d’Arabie saoudite, la présidente de l’association Human Rights Watch a appelé les Occidentaux à « éviter de se laisser berner » par son image de réformateur.
Selon l’Human Rights Watch au Yemen l’Arabie Saoudite utilise des bombes à fragmentation
La directrice France de l’association Human Rights Watch, Bénédicte Jeannerod, a dénoncé, dimanche 8 avril, la venue en France du prince héritier d’Arabie saoudite. « L’Arabie saoudite est encore en tête de peloton des pays qui utilisent le plus la peine de mort, a rappelé la directrice France du HRW. Les partenaires européens et en l’occurrence la France ne devraient pas fermer les yeux sur ces graves abus au prétexte qu’ils souhaitent soutenir leur ami prétendument réformateur » a-t-elle dénoncé. « La France devrait surtout profiter de cette visite pour appeler Mohammed ben Salmane à engager son pays sur
la voie de réelles réformes », a insisté Bénédicte Jeannerod, notamment en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. En effet, Mohammed ben Salmane a bien lancé une vague de réformes concernant les femmes saoudiennes elles peuvent maintenant apprendre à conduire ou se rendre dans les stades de football -. Mais, « il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, parce qu’il ne s’agit pas de réformes structurelles », selon Bénédicte Jeannerod. « Si Mohammed ben Salmane voulait être le réformateur qu’il prétend être, il devrait engager des réformes de fond qui engagent réellement son
pays sur la voie du progrès et de la fin de discriminations à l’égard des femmes », a-t-elle insisté. Par ailleurs, la directrice France de l’association Human Rights Watch a pointé le rôle de l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen. Elle a demandé à Emmanuel Macron de faire pression sur Mohammed ben Salmane « pour que ce dernier mette un terme aux attaques de la coalition contre les civils yéménites ». Bénédicte Jeannerod a enfin demandé à la France de « suspendre ses ventes d’armements à l’Arabie Saoudite tant que cette dernière n’a pas cessé ses attaques ». LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018 - 11
LE RÉVEIL INTERNATIONAL
Dans l’œil des snipers L’armée israélienne est incapable de prouver que les Palestiniens, sur lesquels elle a tiré à balles réelles, étaient des terroristes. Le correspondant du « Monde » raconte ce qu’il a vu sur place (extraits). « Ayant passé la journée sur trois des cinq lieux de rassemblement – près de Jabaliya, du poste-frontière fermé de Karni et du camp de Boureij –, nous avons vu plusieurs personnes touchées par balles alors qu’elles se trouvaient à des centaines de mètres de la clôture. A l’hôpital Al-Shifa, à Gaza, un blessé a expliqué au « Monde » qu’il avait été touché à la jambe alors qu’il évacuait une victime. Un photographe d’une petite agence locale, prenant des clichés à distance, a lui aussi été atteint. Une vidéo montre un groupe de Palestiniens priant, non loin de la clôture, lorsque soudain l’un d’eux se relève et agite le bras. Il vient de se prendre une balle dans la jambe. Une autre vidéo montre un jeune de 18 ans, à l’est de Jabaliya, en train de courir un pneu à la main, s’éloignant de la clôture. Il s’apprête à rejoindre la route de terre, lorsqu’il est atteint d’une balle dans le dos. L’armée israélienne a répondu que les vidéos étaient tronquées, modifiées ou « fabriquées ». Mais les éventuels jets de pierres commis plus tôt par ces deux individus ne justifiaient en rien de les viser par balles »
Palestine : Tuerie
préméditée
L’armée israélienne a tué délibérément 18 personnes et fait des centaines de blessés lors de la manifestation de Palestiniens qui s’est tenue dans la bande de Gaza vendredi 30 mars. Et 10 autres palestiniens ont perdu la vie dont un journaliste le 6 avril où l’on compte également 400 blessés. Ce jour-là des milliers de Palestiniens s’étaient rassemblés pour la « marche du grand retour », qui doit durer six semaines chaque vendredi du mois. Une marche pacifique à l’appel de nombreuses organisations palestiniennes et non du seul Hamas comme le prétend la propagande de Tel-Aviv et ses relais occidentaux. Objectif réclamer les terres perdues en 1948 par les Palestiniens expulsés lors de la création d’Israël. Selon le correspondant du quotidien « Le Monde », daté du 4 avril, « l’écrasante majorité des manifestants ne représentaient (ce jour-là NDLR) aucune menace immédiate envers la vie des soldats ni envers l’intégrité territoriale d’Israël… » La semaine suivante, le 6 avril dernier, même scénario, 10 Palestiniens ont de nouveau été assassinés et des centaines d’autres blessés. Il semble que ses agissements de l’occupant israélien ne soit de simples réactions militaires à des débordements mais dictés par une volonté délibérée de semer la terreur et d’atteindre un point de non-retour. Une opération préparée à l’avance ? Tout porte à le croire. Dès le 25 mars, Yoav Galant, ministre du lo12 - LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018
gement, ancien chef du commandement militaire de la région sud, a expliqué à un groupe de journalistes que le Hamas poussait « au bain de sang en motivant des milliers de personnes à se diriger vers la frontière ». « On n’agira pas au dernier moment », a-t-il averti. Au même instant, Gadi Eizenkot, le chef d’état-major, annonçait au quotidien Yediot Aharonot le déploiement de « plus de cent tireurs d’élite » le long de la frontière. Des snipeurs contre une foule d’hommes de femmes d’enfants de vieillards ! « En cas de danger mortel, il y a autorisation d’ouvrir le feu. Nous ne permettrons pas d’infiltrations massives en Israël et de dommages faits à la clôture, et certainement pas d’approcher les communautés [israéliennes limitrophes]. Les instructions sont d’utiliser beaucoup de force. » Ce qui fut fait. Les Nations-Unies et l’Union européenne ont réclamé une enquête indépendante sur ces événements. Comme à son habitude Tel-Aviv refuse catégoriquement et le gouvernement d’extrême droite dirigé par Netanyahou justifie les crimes de Tsahal. « Les soldats israéliens ont fait ce qui était nécessaire et je
Les manifestations à Gaza Palestine
pense qu’ils méritent une médaille », a déclaré, à la radio militaire israélienne, le ministre de la défense, Avigdor Lieberman. Qualifiant « d’hypocrites » ces injonctions, il a assuré que « pour ce qui est d’une commission d’enquête, il n’y en aura pas ». Nétanyahou, a également rejeté toutes les critiques, félicitant même l’armée, « la plus éthique du monde ». Les dirigeants israéliens sont d’autant plus intransigeants que pour le moment les réactions internationales sont très limitées et timides. Force est de constater que les gouvernements ardents défenseurs des droits de l’Homme si prompt à critiquer voir condamner (parfois à juste titre), tel ou tel, laissent Nétanyahou agir en toute impunité. J.-P. Delahaye
LE CAHIER MÉMOIRE N° 843 AVRIL 2018
1re partie : L'Union européenne de la légende aux réalités historiques La propagande “européenne”, son essor ancien, ses aléas et développements récents Propagande européo-américaine et réalités de l’immédiat après-Deuxième Guerre mondiale… Depuis les années 1920, la constitution d’une Union européenne à base franco-allemande a fait l’objet d’une considérable propagande des élites dirigeantes de la France, étatiques et patronales. Cette propagande dut jusqu’à une période avancée du 20e siècle, ère gaulliste comprise, entonner le péan de l’indispensable « réconciliation franco-allemande », après les deux guerres mondiales et pendant l’Occupation, périodes peu propices à l’idylle spontanée. Sauf pendant la Deuxième Guerre mondiale, où l’objectif d’« Europe » sous l’égide du Reich apparaissait strictement franco-allemand, et tourné contre les États-Unis présentés en ennemis et concurrents, ces derniers ont occupé dans la propagande en faveur de cette « réconciliation » une place éminente. Dans les années 1920, Washington, grand maître des questions financières Europe-États-Unis (« réparations » et « dettes de guerre »), s’érigea en protecteur de la malheureuse Allemagne accablée, ruinée, désarmée par le traité de Versailles et surtout par la
France. Le créancier exigea sans répit, bâton financier brandi contre une France lourdement endettée pendant la Grande Guerre, une « réconciliation franco-allemande », présentée comme indispensable au maintien de la Paix mondiale, menacée par la scandaleuse hégémonie militaire française. Après la Deuxième Guerre mondiale, Washington guida l’unification européenne au jour le jour, sans interruption jusqu’ici, propagande comprise. La reconstruction d’un Ouest européen unifié passait par celle de l’Allemagne occidentale, « locomotive » à laquelle les autres pays « occidentaux », moins efficaces, devaient se river. Depuis 1946, Washington clamait qu’il fallait au plus tôt la libérer des insupportables accords de Yalta (février 1945) puis de Potsdam (juillet 1945), qui entravaient ses merveilleuses et uniques capacités économiques. Il fut plus discret alors, beaucoup moins ensuite, sur les conditions militaires et territoriales bridant l’ancien Reich, à liquider également au plus tôt : il fallut respectivement, pour ne citer que les dates finales, at-
Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11
tendre 1953 (réarmement officiel de la RFA) et 1989-1991 (liquidation de la sphère d’influence soviétique puis de l’URSS). Le « discours au Congrès » de Truman du 12 mars 1947, ouvertement dirigé contre l’URSS, lança solennellement (après d’autres étapes publiques, un an auparavant) la « Guerre froide », qui n’avait en réalité jamais cessé depuis 1917, et n’avait été « froide » ni de 1918 à 1920 ni de juin 1941 à mai 1945. La propagande « européenne » fit, pour quelque temps, plus grand cas du lancement publicitaire, par le discours du secrétaire d’État Marshall le 5 mai 1947, de son
LE RÉVEIL DOSSIER
Défilé des ligues facistes à Paris le 6 février 1934.
« Plan » éponyme d’unification présumé sans conditions politiques. Marshall, suivi de toute la « sphère d’influence » américaine, fit miroiter un Eldorado d’opulence, de paix et de liberté. Il fut clair peu après que le plan prétendument destiné à l’Europe entière organiserait, contre l’URSS et la « sphère d’influence soviétique » soumises à la dictature communiste, « l’Europe occidentale », à tête ouest-allemande sous domination américaine exclusive : la division « occidentale » de l’Allemagne n’avait pas résisté longtemps à l’hégémonie que les États-Unis exerçaient sur les Britanniques et les Français endettés et rivés à leur protecteur atlantique1. Présentée depuis lors aux populations « occidentales », du berceau ou de l’école maternelle à la tombe, comme la clé du paradis, la formule séduisit une majorité des ressortissants, Français compris, des « pays Marshall », expression courante du Département d’État depuis 1948-1949 ; elle suscita des attentes très audelà, ce qui était l’un de ses objectifs. J’exclus l’Europe orientale du présent article, mais dois préciser que le projet américain de Deuxième Guerre mondiale, comme de Première, impliquait 14 - LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018
contrôle du continent entier et de ses éventuelles colonies, sources essentielles de matières premières : les « 14 points de Wilson » et le programme Roosevelt « de Liberté des Mers » (et du reste) se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Ce veto contre tout « partage » est la raison fondamentale pour laquelle Roosevelt refusa depuis l’été 1941, toute discussion sur les « sphères d’influence » de l’après-guerre, tant avec le Royaume-Uni qu’avec l’URSS : l’expansion européenne des États-Unis ne souffrirait aucune limitation. Dans l’après-guerre, les ÉtatsUnis liquidèrent en large part la sphère d’influence, européenne et mondiale, du Royaume-Uni et préparèrent activement, sous le prétexte idéologique de libérer l’Europe de l’esclavage du communisme, l’élimination de la sphère d’influence soviétique : l’historiographie anglophone, si antisoviétique et unanime à rejeter le concept économique d’« impérialisme » qu’elle soit, admet désormais que 1° le « partage » de Yalta et Potsdam fut d’emblée remis en cause par le principal vainqueur (non-militaire) de la Deuxième Guerre mondiale ; et que 2° la prétendue ligne d’« endiguement » du
communisme (Containment) fut de « refoulement » (Roll back) (c’est-à-dire de liquidation du socialisme européen). Toute étude historique sérieuse démontre l’inanité du thème de la « démocratie » tombant à partir de 1989 sur « l’Europe orientale » esclave grâce aux énergiques Ronald Reagan et Jean-Paul II. La mise en œuvre du plan d’Europe américaine homogène, avec appui prioritaire sur la RFA à réunifier2, dut certes beaucoup à l’action concertée des États-Unis et du Vatican, notamment au futur « pape de l’Est », « Charles [Karol] Wojtyla », auxiliaire « clandestin » de l’archevêque de Cracovie Sapieha nommé par Pie XII en 1946 à des fins expansionnistes aussi allemandes et anti-polonaises qu’américaines. Mais elle n’avait connu aucune trêve depuis 194219433. 1 - Zone britannique phagocytée en “bizone” dès janvier 1947, française en “trizone”, officieuse, à l’été 1948. 2 - Problématique et bibliographie anglophone, presque jamais traduite, Lacroix-Riz, « Le débarquement du 6 juin 1944 du mythe d’aujourd’hui à la réalité historique », juin 2014, http://www.lafauteadiderot.net/Ledebarquement-du-6-juin-1944-du ; « L’apport des “guerres de Staline” de Geoffrey Roberts à l’histoire de l’URSS : acquis et débats », préface à l’ouvrage de Geoffrey Roberts, Les guerres de Staline, Paris, Delga, 2014, p. I-XXXIV ; Aux origines du carcan européen, 1900-1960. La France sous influence allemande et américaine, Paris, Delga-Le temps des cerises, 2016 ; « Impérialisme français et partenaires dominants dans la construction européenne », Colloque Journées sur l’impérialisme, université Panthéon-Assas, 8 septembre 2017, communication à paraître dans la revue Droits aux PUF, 2018 ; Le Vatican, l’Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la Guerre froide (1914-1955), Paris, Armand Colin, réédition, 2010. 3 - Vatican, et « Le Vatican et la Pologne de 1945 à 1958 : Église persécutée ou vieil instrument contre les frontières? », in Marie-Louise Pelus-Kaplan et Daniel Tollet, dir., La Pologne et l’Europe occidentale du Moyen-Âge à nos jours, Instytut Historii UAM, Poznan-Paris, 2004, p. 141-171. http://www.historiographie.info/vatpol.pdf
DOSSIER LE RÉVEIL
Les aléas de la propagande “européenne” contemporaine : des électeurs aux universitaires À l’heure actuelle, la formule « européenne » ou « européo-américaine », après 70 ans d’expérience, enchante moins les populations européennes. En ont témoigné les aléas du référendum sur « le traité établissant une constitution européenne » de février à juillet 2005, entre déferlantes de l’abstention et résultats français et néerlandais des 29 mai et 1er juin 2005 (55 % et 61,5 % contre la ratification du traité). « Ceux d’en haut » n’ont, aux échelons tant nationaux qu’européens, tenu aucun compte du rejet souvent signifié, mais leur conscience de cette réalité les a dissuadés de renouveler ces consultations. Irlande exceptée : ses dirigeants l’avaient indûment crue mûre pour avaler la potion du « traité de Lisbonne » ; après son rejet inopiné par plus de 53 % des voix le 12 juin 2008, ils ont dû faire revoter ceux-ci comme attendu, en leur annonçant, mensongèrement que « l’Europe » les soustrairait à des clauses jugées imbuvables1. L’« europtimisme » académique, fustigé il y a vingt ans par un politologue britannique Michael Pinto-Duschinsky pour sa nocivité contre l’histoire indépendante et scientifique, n’a fait depuis, sur fond de financements patronaux et institutionnels « européens », que croître et embellir. Des universitaires voués à la notoriété médiatique ou académique ont beaucoup donné de leur personne pour faire triompher l’indispensable « pédagogie » sur l’Europe qui avait tant fait défaut avant mai 2005, concours de recrutement des professeurs du secondaire, agrégation et CAPES, à l’appui. A illustré cette fréné-
sie pro-européenne, entre mille exemples, le sujet (2007-2009) « Penser et construire l’Europe, 1919-1992 », élaboré par deux hérauts universitaires du grand œuvre « européen », Gérard Bossuat, hagiographe des « pères de l’Europe », et Robert Frank, titulaire de la chaire des relations internationales de Paris I de 1995 à 20122. Tout avait été fait pour aseptiser le sujet : 1° au sein d’une bibliographie « officielle » toujours publiée par la revue corporative Historiens et Géographes, la partie « prioritaire » avait sélectionné et promu des ouvrages « à étoiles » souvent sortis des presses de l’Europe institutionnelle (« Offices des publications officielles des Communautés européennes »), et exclu tout « courant [historiographique] non “européiste” » ; 2° l’éminente contribution du régime hitlérien à l’avancement effectif de l’union européenne, surtout sous l’Occupation, avait été chassée du programme, confondu avec la démocratie, la paix, la « réconciliation franco-allemande », etc. Pourquoi s’attarder sur la phase hitlérienne de l’impérialisme allemand, au plan d’expansion sans limite, tant à l’Ouest qu’à l’Est de l’Europe ? La problématique imposée aux étudiants appelés à former quelques générations d’élèves a donc évacué le dossier allemand de l’« Europe » de 1933 à 1945 ; mais exalté la poursuite, à Washington pendant la guerre, du noble projet compromis par la crise des années 1930, ruiné par le conflit puis heureusement ranimé avec l’aide des États-Unis3. L’effort, impossible à recenser ici, n’a pas cessé depuis. Toute commémoration historique le
Le 6 fevrier 1934 place de la Concorde.
nourrit, même quand elle n’est pas officiellement consacrée à la glorification de l’unification européenne. La célébration du Centenaire de la Première Guerre mondiale n’y a pas manqué. La promotion de 2012-2013 (qui rappelle celle du Livre noir du communisme) de l’ouvrage Les Somnambules du très germanophile et très russophobe historien Christopher Clark, aussitôt traduit en français, martela l’idée que la guerre générale n’avait eu pour cause que des enchaînements politiques (surtout les ambitions « nationalistes » absurdes des Russes, des Serbes et des
14 juillet 1935.
LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018 - 15
LE RÉVEIL DOSSIER
Campagne contre le réarmement Allemand.
Français) : foin des rivalités inter-impérialistes, les intérêts économiques communs secondaient l’harmonie et la paix internationales4. Le 4 novembre 2013, dans Le Monde, grand promoteur d’origine de l’union européenne, l’historien Nicolas Offenstadt, médiéviste par ailleurs spécialiste des « mémoires » de la Grande Guerre, se proposa d’« en finir avec dix idées reçues sur la guerre de 14-18 », et d’abord, avec la première, l’analyse de 1916 de Lénine, attribuant, dans L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, « une place centrale aux rivalités économiques accentuées par la baisse tendancielle du taux de profit, et au caractère prédateur des milieux industriels ». On ne pouvait « certes [nier l] les rapports de force commerciaux entre les blocs en Chine ou dans l’Empire ottoman, entre Britanniques […] et Allemands », ou « la course aux armements dans l’immédiat avant-guerre, dans tous les pays […]. Mais l’historiographie [antimarxiste, la marxiste étant enterrée] a montré que les interdépendances étaient en fait très fortes entre les économies », que « nombre de secteurs (assurances, sociétés minières…) » préféraient « la paix […] à la guerre » et que, « en matière de politique étrangère, les milieux industriels et financiers n’étaient pas unis. » 16 - LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018
Bref, si on avait disposé de l’atout « européen » en 1914 (comme en 1939), jamais une guerre générale n’aurait éclaté. Postulat majeur des « européistes », la concentration internationale des capitaux serait facteur de paix, contrebattu par des forces extérieures à l’économie. Le second thème majeur de l’historiographie « européiste » a idolâtré feu Pierre Gerbet, auteur mythique de La construction de l’Europe, professeur à l’Institut d’études politiques. Quand, à la fin du 20e siècle, « Sciences po » fit régner sur l’histoire contemporaine française son mépris des sources originales, l’ouvrage, sous sa forme résumée ou non, devint un bréviaire. Le très ancien processus de l’intégration européenne aurait été ravivé par l’admiration pour « l’énorme puissance des États-Unis » et « la prospérité des Américains ». Très « européen » entre les deux guerres, le mouvement intégrateur le serait resté après 1945, « l’idée d’Europe appar[aissant] comme le seul moyen pour les pays européens de se reconstruire et de maintenir entre eux des relations pacifiques. » Le péril soviétique aurait poussé les « Européens » très au-delà : « la politique de Staline et la menace qu’elle faisait peser » sur l’Europe occidentale aurait convaincu jusqu’aux plus réticents de « la nécessité d’une action commune », rendue « d’autant plus évidente que les États-Unis en faisaient une condition de leur aide » (thèse antagonique avec la spontanéité du choix). Née autour de la France et de l’Allemagne, cette unification fut « encourag[ée] » par la « pression » américaine « à la consolidation de l’Europe, à la réconciliation franco-allemande ». C’était là « l’entreprise sans doute la plus originale et la plus féconde » du
20e siècle, seule apte à proscrire le retour des guerres générales. « Les pères [politiques] de l’Europe », hommes des « marches » (frontières) avides de paix, y avaient joué un rôle déterminant, tel Robert Schuman lançant le 9 mai 1950 la Communauté européenne du charbon et de l’acier5. Cette doxa académique cimente désormais tous les programmes d’histoire de l’institution scolaire et universitaire. Elle peut être d’autant plus aisément consommée qu’elle s’est accompagnée d’une casse « européenne » des connaissances, historiques ou non, qu’a décrite l’excellente et récente synthèse de Gisèle Jamet et Joëlle Fontaine (2016) : la liquidation généralisée de l’enseignement scientifique de l’histoire préparée et exécutée en France en plusieurs décennies et conduite à l’échelle de l’Union européenne a constitué un moyen à la fois d’unifier l’enseignement de bas niveau nécessaire aux salariés européens nterchangeables et de leur enseigner le respect religieux pour l’Europe unifiée par ses « Pères »1. D’un tel respect la connaissance archivistique du processus, qui ne remonte ni au Plan Marshall ni à la création du Marché commun, tend à saper toutes les bases.
Les grandes étapes de l’unification européenne L’histoire de l’unification européenne se confond avec celle de l’impérialisme né de la crise ca-
IG-FARBEN-Cartel.
DOSSIER LE RÉVEIL pitaliste mondiale de 1873, doté, selon Lénine, de « cinq caractères fondamentaux » : « 1. Concentration de la production et du capital parvenue à un degré de développement si élevé qu’elle a créé les monopoles dont le rôle est décisif dans la vie économique ; 2. Fusion du capital bancaire et du capital industriel, et création, sur la base de ce “capital financier”, d’une oligarchie financière ; 3. L’exportation des capitaux, à la différence de l’exportation des marchandises, prend une importance particulière ; 4. Formation d’unions internatio-
nales monopoleuses [cartels] se partageant le monde, et 5. Achèvement du partage territorial du globe entre les plus grandes puissances capitalistes. » De ces « caractères » stables, y compris le « repartage » entre impérialismes dominants, « l’achèvement du partage territorial du globe » n’étant pas définitif, je retiendrai les traits les plus marquants entre les prémices « européens » du début du 20e siècle et les réalisations officielles des années 1950. 1 - fiche claire sur le rejet général, https:// fr.wikipedia.org
2 - https://www.cairn.info/publicationsde-Bossuat-https://fr.wikipedia.org/wiki/ Robert_Frank _(historien) 3 - Lacroix-Riz, « Penser et construire l’Europe. Remarques sur la bibliographie de la question d’histoire contemporaine 2007-2009 parue dans Historiens et Géographes n° 399 », La pensée, n° 351, octobre-décembre 2007, p. 145-159. 4 - Clark, Les Somnambules, Été 1914 : comment l’Europe a marché vers la guerre, Paris, Flammarion, 2013 (voir « Une guerre de somnambules ou l’issue d’une crise générale du capitalisme ? », La Revue du projet, n° 41, novembre 2014, http://projet.pcf.fr/62361). 5 - Gerbet, La construction de l’Europe, Paris, Imprimerie nationale, 1983 ; La naissance du marché commun, Éditions Complexe, Bruxelles, 1987.
Des origines à 1939-1940
De l’avant-guerre à la Première Guerre mondiale Des années 1890 à la Première Guerre mondiale, le processus fut plus franco-allemand que franco-germano-américain. Le développement des relations franco-allemandes, sur fond de concentration du capital accélérée par la crise, multiplia les « ententes financières » en Europe et au-delà. Les Konzerne allemands, avides des matières premières dont manquait le Reich riche en charbon mais pauvre en minerais, ne se contentèrent pas d’en acheter (de 1906 à 1910, les « sidérurgistes allemands » triplèrent leurs importations de minette de Meurthe-et-Moselle, non annexée en 1870-1871). Ils prirent des « participations dans les sociétés françaises », acquirent des mines « en Normandie et en Lorraine restée française » et « les maîtres de forges » français firent de même dans le Reich. Ces participations croisées firent l’objet, pendant et
après les guerres mondiales de « repartages » correspondant aux positions de vainqueur ou de vaincu des groupes nationaux respectifs. Elles furent complétées, en vue de limiter la concurrence des capitaux et maximiser les profits, par la fondation de « cartels internationaux », anticipation de l’union européenne stricto sensu : sur les produits sidérurgiques (rails, poutrelles), les explosifs, le zinc, etc. À ces accords financiers, étendus à la sphère coloniale, s’associèrent les grandes banques dont la liste de 1916 diffère peu de la liste actuelle. Ces mariages générèrent dans le mouvement social-démocrate allemand submergé par le réformisme (comme la quasi-totalité des homologues du SPD), la « théorie de l’ultra-impérialisme » brocardée par Lénine et actuellement si en vogue : ces mastodontes alliés, augura l’an-
cien théoricien marxiste Kautsky à partir de 1911, opteraient pour le compromis contre la guerre. Les compromis résistèrent mal à la nouvelle poussée de la crise de 1873 symbolisée par les conflits pétroliers dans l’empire ottoman et la victoire du Reich gratifié de la concession des « chemins de fer de Bagdad » (Bagdadbahn) en mars 1903, au grand dam des impérialismes rivaux. La guerre
Le maréchal Von Hindenburg et l’état-major Allemand 1914.
LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018 - 17
LE RÉVEIL DOSSIER imminente devint le leitmotiv des archives de l’Auswärtiges Amt (ministère des Affaires étrangères allemand) et du Quai d’Orsay : les « ententes » n’en avaient pas ralenti les préparatifs fébriles. Les conflits coloniaux relancés et les guerres périphériques (balkaniques) pour le « repartage du monde » (1912-1914) débouchèrent sur la guerre mondiale, réduisant à néant la « théorie de l’ultra-impérialisme »1 La Première Guerre mondiale révéla la puissance de ces contradictions économiques, que l’historiographie dominante élimine en stigmatisant des « nationalismes » exclusivement politiques ou idéologiques. Nul ne l’a mieux décrit que l’ancien professeur hitlérien Fritz Fischer nommé à Hambourg en 1942, excellent historien de RFA, auxquels les bien-pensants, allemands et français, n’ont jamais pardonné son ouvrage paru en RFA en 1961, et traduit en français en 1970, Les Buts de guerre de l’Allemagne impériale 1914-1918. Il avait osé 1° mettre dans le même sac, archives à l’appui, tous les soutiens du programme de conquêtes territoriales allemand, tant à l’Ouest, belge et français, que dans l’Est
européen, Russie incluse : ses auteurs, les banques et Konzerne les plus puissants, prétendus « libéraux »; les « libéraux » politiques, majorité du SPD comprise; et les militaristes avérés du régime impérial; et 2° suggérer la parfaite continuité de la politique extérieure entre Reich wilhelminien, 3e Reich et RFA d’Adenauer2. Pendant cet inexpiable conflit, les groupes franco-allemands avaient maintenu leurs habituelles relations : la « Collaboration » de 1940 à 1944 puisa ses racines dans les pratiques du grand capital français de 1914 à 1918. Parmi ces alliances clandestines, assurées de la complicité de l’État français, la plus notoire fut « l’affaire de Briey » : les maîtres de forges français, dont François de Wendel, obtinrent de leur gouvernement le non-bombardement de leurs établissements sidérurgiques occupés par la Reichswehr; leur minerai de fer alimenta donc l’économie de guerre allemande pendant quatre ans3. Le jeune impérialisme américain connut pendant cette guerre de rapine dont il finança l’un des camps une poussée fulgurante qui en fit une puissance euro-
péenne. Sa victoire fit avancer ses plans d’installation commerciale et financière en Europe : ce fut d’abord comme allié officiel de l’Entente (France, Angleterre, Russie) contre l’allié-concurrent allemand; puis, guerre achevée, comme soutien d’une Allemagne vaincue qui devait servir de principal support à son assise en Europe. Ennemis jurés des « réparations » qui eussent renforcé les théoriques vainqueurs français et britanniques, les États-Unis exigeaient en revanche le paiement de leurs propres créances de guerre. Ainsi purent-ils guider le sort de l’Europe en plein « isolationnisme » présumé, accrédité par la non-ratification du traité de Versailles. 1 - Lénine, L’impérialisme […]. Essai de vulgarisation, Paris, Le Temps des cerises, 2001, p. 160-161, « II. Les banques et leur nouveau rôle », p. 71-95, et passim. 2 - Paris, Trévise, 1970, 653 p. 3 - Simone Pesquiès-Courbier, dont l’article « Les sidérurgistes de l’Est et la politique de bombardement d’usines en 1914-1918 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 1984, 31-1, p. 54-73, est mieux étayé que les dénégations, sur une base a posteriori, de Jean-Noël Jeanneney, François de Wendel en République. L’argent et le pouvoir, 1914-1940, Paris, Seuil, 1976, chap. 3, « La querelle de Briey », p. 67-107.
De l’entre-deux-guerres à la Deuxième Guerre mondiale Dès l’immédiat après-guerre, l’intervention des États-Unis dans les rapports franco-allemands devint une constante, avec un succès particulier dans les années 1920, où Washington prit la main sur les relations financières, « réparations » et « dettes interalliées ». Leur propagande en faveur de « la réconciliation franco-allemande » et de l’égalité des 18 - LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018
nations servit de couverture à la liquidation des « réparations » (dont l’Allemagne paya finalement moins de 13 % du montant fixé en 1920-1921) et à l’abdication française de toute politique de « sécurité » envers la Revanche allemande. Des motifs bilatéraux franco-allemands contribuèrent aussi
Carte Europe en 1942.
DOSSIER LE RÉVEIL
Réunion patronale européenne de l’acier en avril 1939 (collection Charles Barthel).
fortement à amorcer la machine « européenne » contemporaine. Les accords que la guerre n’avait pas abolis furent relancés par l’immédiat après-guerre, masqués par la prétendue « politique d’exécution » dont Poincaré, porte-parole privilégié du Comité des Forges, était le champion officiel. Ils vouèrent au néant, dans la chimie lourde, le charbon, le fer et le commerce extérieur, l’essentiel du « Diktat » de Ver sailles : supposées établir la supériorité de l’impérialisme français sur l’allemand vaincu, ses clauses furent anéanties par des accords secrets (le plus célèbre fut conclu en 1920-1921 dans la chimie des colorants, entre la firme française Kuhlmann, devenue un géant pendant la guerre grâce au financement étatique français, et les adhérents de la première IG Farben, association des trois géants Bayer, BASF et Höchst sans fusion des capitaux). Ces accommodements expliquent fondamentalement « Pourquoi l’Allemagne n’a pas payé »1. Le grand capital français mit en œuvre « la réconciliation franco-allemande » avec autant d’allant que le grand capital américain le prônait en dénonçant la vindicte française contre la pauvre Allemagne désarmée. Nul décideur n’ignorait cependant le rythme effréné, depuis 1919, du réarme-
ment clandestin du Reich dont les services secrets français suivaient le cours quotidien. Cette « réconciliation » fit fleurir les « unions internationales monopoleuses » dans lesquelles les impérialismes allemand et américain se taillaient la part du lion, contre l’impérialisme français ou britannique amoindri. Parmi elles se signalèrent, les créations, à forte base franco-allemande, du cartel international de l’acier de septembre 1926 et du cartel international de la chimie de 1927, liant Kuhlmann au géant IG Farben définitivement fondé en septembre 1925. S’y joignirent ensuite les États-Unis,
dont la loi anti-trust de 1890 ou Sherman Act n’avait jamais visé que la grève et le syndicalisme ouvrier taxés de « conspiration ». Ce premier cartel (France, Sarre assurément bientôt à nouveau allemande, Allemagne, Belgique, Luxembourg), acte de naissance de la CECA, promit au Reich de contrôler le marché de l’acier européen : près de la moitié, avec assurance d’aller très au-delà, ce qui se produisit systématiquement dans la décennie suivante. L’événement s’accompagna de la création d’une association patronale, le « comité franco-allemand d’information et de documentation » (CFAID), à Luxembourg, au nom insignifiant mais au rôle majeur : c’est le prédécesseur, avec le même siège social, du célèbre Comité France-Allemagne que Ribbentrop inaugura à Paris en novembre 1935 aux côtés de l’hôte permanent des élites françaises à Paris, Otto Abetz, futur « ambassadeur » de l’Occupation. S’y joignirent au fil des ans nombre de délégués du grand capital français, du Comité des Forges à la chimie lourde en passant par la haute banque : ce fut un club de la Synarchie, que
Sommet de Yalta 1945 avec Churchill, Roosevelt, Staline.
LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018 - 19
LE RÉVEIL DOSSIER douze d’entre eux avaient fondée en 1922 pour tordre le cou à la République jugée trop généreuse envers les détenteurs de revenus non monopolistes. Le tout s’accompagna de la promotion française des « grandspères » de l’Europe, dont le chancelier puis ministre des Affaires étrangères allemand Gustav Stresemann. L’ancien vice-président du Bund der Industriellen (industries lourde et de transformation), annexionniste modèle, n’avait rien abdiqué des « buts de guerre de l’Allemagne impériale » qu’il avait servis avant-guerre, pendant et après ; et préparait discrètement depuis 1923 au plus tard l’arrivée des hitlériens au pouvoir : le grand patronat allemand, qui détestait autant que son auxiliaire politique Stresemann la République de Weimar, pourtant si bonne fille, voulait rétablir l’unité des droites sans exclusive d’avant-guerre. Sans oublier la revanche militaire, en plein délire « pacifiste » célébrant le miracle des « accords de Locarno » (octobre 1925) puis l’entrée de l’Allemagne à la Société des Nations2. On a, avec Stresemann, le même type de légende et la même réalité d’instrument du capital financier (allemand) qu’avec Robert Schuman, homme du Comité des Forges en général et des Wendel en particulier (comme l’avait été
Rencontre de Potsdam.
20 - LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018
Poincaré), fort actif à leur service dans l’entre-deux-guerres. Mais je réserve sa biographie à la suite de cette étude, car c’est officiellement l’après-Deuxième Guerre mondiale qui le mua en « [Saint-] Père de l’Europe et idole des universitaires « européistes ». La décennie 1930 de crise sembla chasser le guide et modèle atlantique, concurrent féroce auquel le grand capital français préféra de plus en plus nettement son alliée « continentale ». Les « unions internationales monopoleuses » furent renouvelées. L’énorme débiteur allemand (non pas des « réparations » définitivement tuées par le « moratoire Hoover » de juillet 1931, mais de la dette privée, honorée) fut cajolé par toutes les banques créancières, européennes et américaines. Le gros acheteur allemand de matières premières, textiles, etc., indispensables à la guerre de Revanche fut béni par les « marchands de canons » (et autres produits) français, que les conditions de production décourageaient de produire au service de la Nation et pour la défense des frontières nationales : même avant 1936, on ne pouvait faire travailler seize heures par jour les ouvriers français, ni interdire totalement leurs syndicats, partis, etc. – prodige réalisé par l’Allemagne hitlérienne. Le « modèle social » allemand compta en effet beaucoup dans la séduction qu’exerçait la « collaboration » d’avantguerre sur les décideurs français. Cette précieuse « collaboration » poussa la France d’en haut à ne pas se préparer à la guerre que lui ferait le Reich, il ne s’en cachait point. On comprend pourquoi un pays qui avait « tenu » quatre ans de 1914 à 1918 fut vaincu en quatre jours (j’insiste)3. Dans l’attente de ce règlement de comptes, les rivaux français
et britanniques de l’impérialisme allemand avaient laissé, avec la bénédiction américaine, l’ancien vaincu s’attribuer sans guerre de premiers gages européens (Autriche puis Tchécoslovaquie). Ils l’avaient dispensé des « guerres périphériques » qui avaient avant 1914 jalonné les déchirements inter-impérialistes. Ils l’avaient aussi laissé assaillir l’Espagne républicaine pour piller ses minerais et amorcer la conquête coloniale via la Méditerranée sous prétexte de chasser ses « rouges » ; et acquérir la supériorité militaire qui assurerait enfin la liquidation des Soviets : chacun espérait ainsi récupérer la plus grosse part possible du trésor russe à piller de concert comme avant novembre 1917. On laissera le mot de la fin, sur cette phase des « ententes » européennes, au cri du cœur de 1938 du général von Reichenau, spécialiste des blindés et futur chef de la guerre à l’Est : « deux années d’expérience de la guerre ont été plus utiles au développement de notre défense nationale (qui n’était pas encore au point), à la valeur combative de notre armée et aussi à la puissance militaire du peuple allemand qu’auraient pu l’être dix ans d’instruction en temps de paix. »4 1 - Roger Mennevée, Les documents politiques, diplomatiques, et financiers, n° 4, avril 1921, p. 5-6. Ses analyses, index Mennevée, Le Choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930, Paris, Armand Colin, 2010, ouvrage où on trouvera, comme dans Aux origines du carcan, les références sur l’entre-deux-guerres. 2 - Carcan, et Vatican, index Stresemann. 3 - Démonstration, Choix, chap. 11 et De Munich à Vichy, l’assassinat de la 3e République, 1938-1940, Paris, Armand Colin, 2008, chap. 8-9. 4 - « Pourquoi nous avons aidé Franco », source citée, Choix, p. 369-371, et chap. 7-11.
Cahier réalisé par Annie Lacroix-Riz, historienne
VOS DROITS LE RÉVEIL
Guerre d’Algérie La France reconnait le droit à pension aux victimes civiles algériennes La loi du 31 juillet 1963 a créé un régime d’indemnisation des personnes de nationalité françaises victimes de dommages physiques subis en Algérie du 31 octobre 1954 (date du début de la guerre) au 20 septembre 1962 (composition du premier gouvernement de l’Algérie indépendante). A l’époque, ce droit avait été créé pour compenser la carence du gouvernement algérien incapable d’assurer le paiement prévu des rentes à ces victimes selon les Accords d’Evian du 18 mars 1962. Par contre, les termes de « personnes de nationalité française » avaient exclus les… Algérienne eux-mêmes. Un algérien résidant à Bordeaux –
M. Abdelkader K. – blessé par balle à l’abdomen en 1958 à l’âge de 8 ans lors d’un attentat à Mascara en était donc exclu et a saisi le Conseil Constitutionnel pour question prioritaire de Constitutionnalité (QPC). Et ce dernier a censuré de la loi les mots « nationalité française » en invoquant le principe « d’égalité devant la loi » garanti par la Constitution. De fait, lors de l’attentat de Mascara, M. Abdelkader K. était dans un département français et luimême était donc un citoyen français. Par conséquent, le Conseil Constitutionnel a jugé qu’il fallait lui « garantir le paiement de la rente aux personnes ayant souffert de préjudices résultant de dom-
mages qui se sont produits sur un territoire français à l’époque » et ce dans un esprit de « solidarité nationale ». Pour autant, les personnes qui ont participé à l’organisation ou l’exécution d’attentats, d’actes de violence, ou qui ont incité à les commettre sont logiquement exclus de ce droit à la rente. Les victimes ou leurs ayant-droits peuvent faire valoir leur droit à un rattrapage sur les 5 années précédant la décision du Conseil Constitutionnel. Et, à coup sûr, ces pensions ne représenteront pas beaucoup d’euros… dans le contexte « macronien » qui nous est imposé par le gouvernement actuel. André Fillère
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LE RÉVEIL VOS DROITS
Notre mutuelle de l’ARAC est pérennisée dans le cadre de l’activité du développement de la Mutuelle Familiale
Le devenir des personnels de notre Mutuelle de l’ARAC est lui aussi garanti. Le toit de l’ARAC nationale est désormais garanti gracieusement par le nouveau propriétaire, la Mutuelle Familiale. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre au service du droit à réparation des Anciens Combattants et de garanties familiales étroitement liés et reposant sur le développement vigoureux des efforts communs de l’ARAC, du Ré-
veil des Combattants, de sa Mutuelle, de la Mutuelle Familiales et sa revue « Viva ». Une dirigeante nationale de l’ARAC est cooptée au Conseil d’Administration de la Mutuelle Familiale en la personne de Brigitte Contant. Comme le dit si bien notre ami A. Fillère : « RIEN NE MEURT, TOUT SE RECREE ». Et, dans la foulée du Congrès Natio-
nale du centenaire de la création de l’ARAC, attelons-nous à développer un travail commun au service du droit à réparation, du droit à la santé, à la dignité, au travail et à la paix, dans l’esprit républicain de ce que fut le programme du Conseil National de la Résistance, pour lequel nos deux associations (ARAC et Mutuelle Familiale) ont contribué dans la résistance à l’occupation nazi.
Nouvelle adresse MUTUELLE FAMILIALE – GROUPE DE L’ARAC 52 rue d’Hauteville – 75487 PARIS CEDEX 10 Tel : 01.72.19.41.94. – email : mutuarac@mutuelle-familiale.fr Réception et accueil uniquement sur rendez-vous
« Il y a encore du grain à moudre » disait dans ses conclusions A. Fillère (extraits) Certes, tout est fait aujourd’hui officiellement pour démotiver les esprits, développer le fatalisme, accepter sans réagir l’inéluctable politique des gouvernements. Ces dernières années, la méthode « Coué » nous affirme que le droit à réparation, c’est fini ! Qu’il n’y a plus rien à faire, que tout est joué et qu’on ne reviendra pas là-dessus. Sauf que la réalité a la tête dure : 43 % de retard pour les pensions PMI, la retraite du combattant et le plafond majorable de la rente mutualiste anciens combattants, la campagne double est détournée de la loi, la carte du combattant est toujours refusée aux militaires ayant servie en Algérie jusqu’en juillet 1964, la demi-part pour les veuves d’anciens combattants, les veuves des grands invalides sont délaissées, les soins des psychotraumatismes de guerre et des attentats non résolus, la formation professionnelle et la réinsertion dans l’emploi des Opex en 22 - LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018
fin de contrat toujours inexistantes ou presque, etc. La réforme territoriale menace déjà les moyens d’aide sociale des communes et des départements. Cette réforme menacera demain l’existence de réels services départementaux de l’ONAC. La réforme de la fonction publique risque de remettre en cause demain le principe demain le principe du « rapport constant » entre les Pensions Militaires d’Invalidités (PMI) et la référence aux fonctionnaires du public. Réforme du Code du Travail, Refonte du code PMI, ne nous y trompons pas, les mesures antisociales d’aujourd’hui sont autant de menaces pour les droits des Opex de demain. D’ailleurs, la cession des Ecoles de Rééducation Professionnelle (ERP) de l’Onac au privé, financée par les moyens financiers mêmes des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ACVG) en dit long quant aux attitudes gouverne-
mentales envers toutes les couches de la population, ACVG compris. C’est dire si la satisfaction des droites des ACVG, des Mutualistes, de l’ensemble de la population dépend de l’action unie de toutes et tous. Et, dans cette perspective, la conjugaison des forces de la Mutuelle Familiale, de la Mutuelle de l’ARAC, de l’ARAC elle-même et du Réveil des Combattants est une base de renforcement bénéfice et indispensable, un gage de succès de nos luttes à venir. Chacun de notre côté, nous étions de petits villages gaulois irréductibles,
VOS DROITS LE RÉVEIL mais il faut bien le reconnaître, hélas, l’ensemble du mouvement ACVG est plutôt chloroformé et ronronne gentiment aujourd’hui. Or, « ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent » disait Victor Hugo. Et chacune des composantes de l’union réalisée aujourd’hui a toujours su, depuis 100 ans pour l’ARAC, plus de 80 ans pour la Mutuelle Familiale, près de 70 ans pour la Mutuelle de l’ARAC, refuser de courber la tête face à tous les vents et toutes les marées des guerres, toutes les offensives sociales, toutes les
marées des guerres, toutes les offensives sociales, les mesures agressives comme la CSG sur les retraites, etc. Et dire NON, dire « il y a toujours quelque chose à faire », dire « Travaillons ensemble pour changer la vie ». Voilà ce que signifie notre union d’aujourd’hui. Ce n’est pas un recul, un repli frileux, c’est un tremplin pour amplifier notre action commune au service d’un système de santé pour tous à la mesure des connaissances nouvelles, pour une vieillesse dans la dignité, pour l’avenir
des jeunes et des anciens, pour le respect et l’amélioration des droits des Anciens Combattants, de toutes les victimes de Guerre. Et notre action pour ce faire est indissociable du droit à la vie dans la paix, de notre lutte pour la paix. C’est dans cette lancée nouvelle, cette perspective élargie que se situe le regroupement de nos forces. Plus que jamais notre action républicaine est à l’ordre du jour et nous incite à faire plus encore, mieux encore au service des droits de chacun.
Monsieur André CHASSAIGNE interroge la Secrétaire d’Etat en charge des Anciens Combattants sur l’instruction du contentieux des pensions militaires Par courrier du 8 janvier 2018, adressé aux associations d’anciens combattants, le service juridique du ministère des armées précise que le transfert du contentieux des pensions militaires d’invalidité aux juridictions administratives de droit commun aura lieu au plus tard le 1er janvier 2020. La saisine du Tribunal administratif devra être précédée d’un recours administratif préalable obligatoire (RAPO), selon les modalités qui seront fixées ultérieurement par décret en Conseil d’Etat. Ce recours sera une tentative de conciliation, sans garantie d’une instruction rapide et sur les possibilités réelles de décisions favorables aux demandeurs. La structure chargée de l’instruction du futur RAPO serait une seule commission compétente sur l’ensemble du territoire national (métropole et outremer), sans précision sur l’implantation de son siège, sans prise en compte du déplacement du demandeur lorsque son domicile sera situé à des centaines voire des milliers de kilomètres, et sans que soit prévue l’assistance d’un avocat désigné au titre de l’aide juridictionnelle. De plus, sa composition
exclut le représentant d’une association d’anciens combattants lorsque le recours sera formé par un militaire en activité ou par une victime d’actes de terrorisme, ne prenant donc pas en compte que les anciens combattants ont connu les combats comme les militaires en activité et que leurs associations ont toujours accueilli et défendu les victimes civiles de guerre telles que les victimes de terrorisme. Sans l’assistance d’un avocat, d’un médecin et d’un représentant du monde combattant devant cette commission, les décisions ne feraient qu’entériner
les propositions émises par l’administration, comme cela a été le cas avec les décisions de la CCM (Commission consultative médicale) qui non seulement entérinait les propositions négatives de la commission de réforme mais réformait aussi des propositions favorables aux demandeurs de pensions. André Chassaigne demande à Madame la Secrétaire d’Etat de retirer ce projet au profit d’une instruction du contentieux des pensions militaires plus respectueuse du monde des anciens combattants.
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Etats Généraux de la Paix Paris le 21 avril 2018 Bourse du Travail – 29 Boulevard du Temple (angle de la rue Charlot) 75003 PARIS Dans ce numéro, nous vous communiquons la liste à jour au 11 avril, des élus nous ayant répondu et publions des extraits de quelques courriers ou messages de soutien, d’encouragements. Vesnes-les-Aubert (59) Je tenais, par la présente, à saluer cette très belle et forte initiative. J’y souscris pleinement. En effet, aujourd’hui et plus que jamais, nous devons nous mobiliser sans relâche pour défendre la paix, elle qui reste malheureusement si fragile. Au-delà de paix, ce sont les valeurs d’humanisme, de tolérance, d’amitié entre les peuples, de solidarité et de fraternité, qu’il nous faut porter avec abnégation, surtout en ces temps particulièrement troublés. Alors oui, cette question de la paix est essentielle pour notre monde civilisé. Les efforts doivent être partagés et communs. C’est pourquoi, je vous félicite, ainsi que les nombreux membres de l’ARAC, de la prise de cette initiative, de votre engagement sincère et de votre abnégation à créer les conditions de faire émerger un humanisme fort et permanent. Alexandre BASQUIN (maire)
puté Pierre DHARREVILLE, dé à l’ARAC
ersaire Je souhaite un bon anniv e je félicite pour qu et s an qui fête ses 100 généraux de la Paix. l’organisation des Etats travail mène inlassablement un Depuis un siècle, l’ARAC ment ne pas Com e. enc sci travail de con un , ir ven a d’ le par i qu s’attaquer aux de mémoire s alertez sur l’urgence de vou e squ lor é côt e votr de préserver les se porter à valeurs républicaines et les re end déf de e, err nt de femmes et causes de la gu quis grâce à l’engageme con es qu ati ocr dém et nité et de paix, progrès sociaux té, d’égalité et de frater er lib de e, tic jus de is t défendre. d’hommes épr ore mise à mal et qu’il fau enc i ’hu rd jou au s, eur des val monde. Mais, en e qui devrait occuper le air aff de an gr la là t e l’on porte inlassaLa paix, c’es ale, c’est plutôt le fer qu tion na er int té ali lég te multinationales, dehors de tou re les intérêts de grandes end déf r pou , ies pla les Jaurès disait qu’il blement dans és du capitalisme, dont ast dév s mp cha les re nd age ». protéger et éte comme la nuée porte l’or « porte en lui la guerre à résoudre che cher e tèm de plus que le sys s foi e un e, err gu la C’est par manité. sa crise, sur le dos de l’hu agée dans l’OTAN, ce impitoyable qui, eng an iss pu e cett e êtr t peu e indignation La France ne de par le monde avec un ent oi err gu i qu les cel traire, la France soutient une part de lion. Au con ller tai se r pou le iab var de, basée sur la à géométrie la paix, une paix profon te por i qu ce an iss pu e cun, basée sur la peut être cett mes tous, chacune et cha som s nou e qu ce de e politique qui fait conscienc différences, basée sur la nos de t pec res le sur tensions, justice, basée le les conflits, apaise les avancer les choses, règ é. ouvre l’avenir partag Car la paix véritables, t et la fraternité est le bu qui repose sur la justice . ue itiq pol premier et ultime de la
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Talmont S aintJe tiens à Hilaire (85)
vous adr tous mes encourag esser ements pou l’organisa de la Paix tion des Etats Gén r éraux , et, de m a pour vos a nière plus générale cti , de la prom ons en faveur o ti on de la Paix Vous souh . ait que mérit ant tout le succès e cette ma nifes Maxence d e RUGY (m tation. aire)
Mont de Marsan (40) En cette période de commémorations de la fin du premier conflit mondial, il me parait tout à fait impérieux effectivement de travailler pour que de tels cataclysmes ne se reproduisent plus. Votre initiative d’organiser ces états généraux de la Paix, est tout à fait louable, mais la ville de Mont de Marsan, va organiser dans le cadre de la commémoration du centième anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, une cérémonie d’amitié franco-allemande, qui scellera la paix retrouvée entre nos deux peuples. Charles DAYOT Maire de Mont de Marsan Président de Mont de Marsan Agglomération
Union Pacifiste
Nous vous remercions pou r votre invitation aux Etats généraux de la Paix. C’est en effet un problème crucial au jourd’hui. Maurice MONTET
Pierre VATIN, député
justice, La paix, allant de paire avec la Les tentatives été. soci e constitue le fondement de notr de nos ainés sont s iton hér s visant à ébranler la paix que nou oins. s, nous venons d’en être les tém multiples, cruelles et meurtrière ire essa e les valeurs de la paix est néc Votre engagement pour défendr l ntie drame humain et esse pour faire vivre la mémoire du la pour en éviter récidive.
Somain (59)
Ly
on (69) La ville de Lyon est orien, philosophe, très engagée en cett Comme le disait un éminent hist e année 2018 e siècle, pour souligner le Ce sociologue et économiste du 19èm ntenaire de la fin de né dam la con est Pr re em ière Guerre mondial t pas l’histoi e et sensibiliser nos Karl MARX, « celui qui ne connaî aux enjeux de la Pa concitoyens à la revivre ». ix. Nous travaillons , en faim étr la es, oi av te émi ec col épid les laboration Associations, dont t rythmé par les l’ARAC de Lyon pou Il y a un siècle, le quotidien étai une vraie réflexion ordres imbéciles r construire les par si aus is ma sur s, hée la anc tr Pa ix à travers de nom la soif, le froid dans les Je ne peux que vou breuses manifestation n’était pas la leur. s féliciter pour l’orga entraînés dans une guerre qui s. ent étai » lus Poi « les nisation des Etats Gé : es e. ugl Ma guerr et ave en lh s eur pay des eu ble se sem me l’en né r nt ra , pou ay ux nes an son de per t dé la de s jà Paix. lion des engagements le Elle aura coûté la vie à 12 mil samedi 21 avril proc ules cassées. gue de et il sés ne bles de me s lion ser ha mil in, a pas possible d’y par Elle a fait aussi 20 En souhaitant toute ticiper. alistes et impérialistes. A ion nat lités riva des t tou ré nt us ava site à votre belle in Le conflit de 1914-1918 est né itiative en cette anné affrontées pour se du Centenaire de la e les grandes puissances se sont le, sièc e 19èm fin de la Grande gu du ieu s mil nce du ssa tir pui par Ces s. elle ur nat erre. s esse Je rich an s -D leur et om isés in on col iqu e DURAND (adjoint partager les parts des territoires de guerre au maire) rse folle à l’armement sur fond s’étaient engagées dans une cou ies… ustr économique entre les grandes ind e économique, où la Canton Albi3 (81) la paix dans un monde de guerr r avoi s s-nou ion rr pou t men ? Com ation pér coo de Très sensible à votr e engagement et votre démarche té on vol l’emporte sur la ès volonté d’écrasement de l’autre gr pro de et ité idar en faveur de la paix et de la mémoire collective. sol de , justice, de fraternité in L’exigence d’un monde de paix, de ema lend au s, Eva GERAUD (con seillère départementale) Uni s ion charte des Nat partagé a été formalisée dans la l. dia de la Seconde guerre mon du monde, contre ) doit guider l’action des peuples qui te tex un ui rd’h ou auj Nantes (44s de Nantes sera e or enc C’est s gouvernements. tain cer de e tion ina ir dom a de et m s tine nd, les volontés impérialiste nna Rolla tes par Mme Chris pération commune pour coo a la h ce o pla J rem ents e mem m ar a M d Je déplore que la course aux léguée aux aux deux déplore que le droit icipale dé présentée environnementaux mondiaux. Je n e et u r aux soci m ns oi e bes r les e lè sfair és sati seil ent bafou ples à disposer d’eux-mêmes soi Meyer, con ffaires militaires. international et le droit des peu a nts. dans de nombreux contine e sag mes ce re mett te pour trans La Ville de Somain sera vigilan Éric COQUEREL, député grand nombre. s plu au paix de . on enti M. Coquer el tient à vous adresser ses meilleurs pour att e A bas la guerre ! Merci pour votr e) ir (Ma votr e évènement, vous rejoignant sur le rôle plein et ON Julien QUENNESS entier que l’ONU doit être amenée à jouer.
Gilbert-Luc DEVINAZ, Sénateur Je partage avec vous cette conviction que la question de la paix, cent ans après la fin de la Première Guerre Mondiale, demeure un enjeu majeur pour l’avenir des peuples, des nations et de notre planète. A ce titre, j’ai rencontré récemment les associations d’anciens combattants de ma circonscription lors d’une réunion organisée à Villeurbanne (Rhône). J’ai informé leurs représentants présents de votre initiative et les ai incités à prendre contact avec votre association pour participer à cet événement.
Mantes
la Jolie (78) Je vous remercie de m’en avoir informé et d’a commune de Mantes la Jolie à cette démar voir associé la che. Souhaitant qu cette journée di 21 e avril soit un succès pour votre association. Raphaël Cognet (M aire)
Saint-Amand-les-Eaux (59) Alors que nous commémorons cette année le centenaire de la fin de la première guerre mondiale, j’apporte tout mon soutien à l’initiative prise par l’ARAC d’organiser des Etats Généraux de la Paix. Dans un monde rongé par des conflits qui durent ou se préparent, comptant 250.000 enfants soldats et où le commerce de l’armement ne s’est jamais aussi bien porté, toutes les forces de paix doivent plus que jamais se mobiliser pour mettre un terme à cette atmosphère mortifère qui s’installe insidieusement. Pour ne pas revivre les tragédies du siècle précédent, chaque initiative est salutaire et participe à l’amplification du mouvement. Ces prochains états généraux de la Paix constitueront, à ce titre, une pierre de plus pour construire notre rêve d’une société de bonheur commun dans la fraternité et la paix entre les peuples. Alain Bocquet (maire et président de la communauté d’agglomération de la porte du Hainaut)
Marie-Pierre RIXAIN, députée Cette initiative utile permet de rappeler l’importance de la paix et de la sécurité dans le monde pour un développement durable, harmonieux et respectueux des peuples. Un siècle après la fin de la Première Guerre mondiale, la nécessité d’instiller partout le message de la paix reste incontournable. En tant que présidente de la délégation aux droits des femmes, je note que le 21 avril 2018 marquera d’ailleurs les 74 ans de l’ordonnance instituant le droit de vote aux femmes en France. Les femmes subissent les pires formes de violences lors de conflits armés, servent d’otages et d boucliers humains. Le viol est devenu une arme massive de guerre et de terreur. Il est donc crucial de les protéger, de favoriser leur émancipation économique, sociale et politique. Je me réjouis de l’initiative que vous portez, nécessaire car pédagogique. LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018 2018 18 - 25
Chennevières-sur-Marne (94) Le 21 avril prochain, c’est une formidable initiative dont vous êtes à l’origine. Je ne pourrai malheureusement pas être présent à cette occasion. Je tiens toutefois à préciser que la thématique que vous mettez en valeur lors de ce congrès me tient particulièrement à coeur. Ainsi, la ville de Chennevières-sur-Marne va inaugurer, le 11 novembre 2018, un monument pour la paix afin de célébrer le centenaire de la fin de la première guerre mondiale. Comme vous pouvez le constater, nos deux initiatives se rapprochent afin d’être fidèle à la merveilleuse citation que prononça en son temps le Mahatma Gandhi : « Il n’y a pas de chemin vers la paix, la paix est le chemin ». Jean-Pierre BARNAUD (maire et Vice-Président de la métropole du Grand Paris)
Gennevilliers (92) ent eux peuples connaiss
De nombr ent s conflits. Ils aspir malheureusement de s on ser pays. Nous à la paix dans leur ent nd ma de ceux qui de toujours solidaires les ts oi dr erté et de leurs l’exercice de leur lib e rit mé ne . Chaque person plus fondamentaux s pa st n’e et en paix. Ce de vivre dignement un c’est le rôle de chac , l’affaire des autres ce issan de participer à la na ié. cif pa de d’un mon aire) (m C ER CL Patrice LE
Orsay (91)
M. Ros, maire d’Orsay et conseiller département al, bien que très intéressé, il ne pourra y assister et le regrette.
André CHASSAIGNE,
Président du GDR à l’Assemblée Nationale C’est avec beaucoup d’intérêt que je m’associe au travail effectué par l’ARAC et de tous ses membres, à la fois comme parlementaire mais aussi comme adhérent dans une continuité familiale. Serris (77) La place importante de votre association durant la Résistance, et tout ce qu’elle a entrepris Sachez que la commune partage également depuis lors est un modèle d’engagement pour notre Nation. Ce travail de mémoire vos valeurs, notamment en organisant les 19 et et de réflexion doit être encouragé, qui plus est en ces temps si troublés. Nous voyons bien que, 20 mai prochain, la plus grande reconstitution cent ans après la création de l’ARAC, son action est toujours aussi indispensable. Sa volonté de défendre historique d’Ile de France. une paix respectueuse de la souveraineté de chaque peuple, de s’attaquer à la course à l’armement, Philippe DESCROUET (maire) de refuser l’immixtion de gouvernements étrangers dans les affaires de pays démocratiques, et de lutter pour un renforcement de l’ONU en fait une association pleinement investie dans les enjeux du XXIe siècle. Rueil Malmaison (92) Le tr avail de l’ A RAC sur l’élévation des consciences citoyennes et la défense d’un socle de valeurs Nous soutenons bien sur toute initiative républicaines for t doi vent êtr e un modèle salué. Le respect des engagements de la République permettant d’associer les jeunes générations à l’égar d des citoy ennes et des citoy ens se pose avec force : ce sont ces citoyens qui font au à s’inscrire dans une démarche de paix. quotidien la richesse de notr e belle et grande Nation. Et n’oublions surtout pas que la défense Notre calendrier est dans ce domaine fort chargé, mais des droi ts des sur vivants de la guerr e est inséparable de la cause de la République, c’est avec plaisir que nous inciterons à participer aux de la démocratie. états généraux de la Paix, tant nos associations d’anciens C’est tou t le sens de mon soutien indéfectible. combattants et associations patriotiques, que nos jeunes Sa lutt e pou r l’émancipation humaine, son engagement contre les injustices, les inégalités, rueilloises et rueillois. con fèrent à votr e association une légitimité indiscutable pour dynamiser Philippe d’Estaintot (adjoint au maire) le débat d’idées, et donc dans la construction d’une société humaine et de paix. Saint Quentin (02) C’est pourquoi, je soutiens pleinement le rassemblement combattants participent ens nci a d’ s on ati oci des États Généraux de la paix que l’ARAC ass Toutes les de mémoire aux jeunes r oi dev du ion iss sm organise le 21 avril 2018 à Paris.. an à la tr la paix mondiale. C’est de on oti om pr la à et s génération est la onnais la démarche qui Caroline MEY, dans ce cadre que je rec . ati d’une telle manifest on vôtre pour l’organisation con seillère départementale (46) aire) Frédérique MACAREZ (m J’ai bien reçu votre courrier concernant la paix, enjeu essentiel notamment de l’Europe, mais plus largement de l’ONU. Je suis sensibilisée à la commémoration Aubière (63) du centenaire de l’armistice de 1918. J’organise justement la Mon attachement aux valeurs de la paix et ma volonté de préserver coordination d’actions qui pourraient être menées les générations futures, me conduisent par le biais de ce courrier, à contribuer par différents partenaires. Je suis intéressée par des textes à cette initiative en apportant tout mon soutien aux actions que mène l’Association déclaratifs ou tout autre document qui étoffera Républicaine des Anciens Combattants. cette cérémonie. La municipalité d’Aubière met d’ailleurs un point d’honneur à soutenir votre association lors de la cérémonie du 19 mars, à laquelle elle dépose Arras (62) une gerbe et offre un pot. Vous m’exposez des travaux qui seront menés le 21 avril prochain à Paris Christian SINSARD (maire) par des Etats Généraux de la Paix. Je souhaite un vif succès à votre congrès. Yves DELRUE (adjoint au maire)
26 - LEE RÉ RÉV RÉVEIL É EIL - N° 843 - AVRIL 2018
Seine-et-Marne (77) t du
présiden Jean-Louis Thierot, ne. tal de Seine-et-Mar conseil départemen Vous prie de bien e le département sence. Soucieux qu ab son ser cu ex r vouloi t à cet événement, puisse prendre par partemental ité un conseiller dé lic sol a t en id és Pr le . pour le représenter
Gilbert ROGER,
sénateur Je soutiens pleinement l’action de votre associati on en faveur de la paix da ns le monde et face aux nombreux conflits qu i se multiplient. Je ne manquerai pas de faire connaitre votre ini tiative autour de moi.
Indre (44)
Port de Bouc (13) Comme en ce qui concerne votre association, la question de paix est un axe important des différentes équipes municipales qui se sont succédé aux affaires de la ville depuis la Libération et nous avons toujours fait la promotion de cette valeur aussi précieuse que nécessaire pour l’avenir du genre humain et de la planète. La promotion et la défense de la paix sont un pilier de l’ensemble des politiques publiques que nous menons en matière d’Education Populaire, pour favoriser les notions de tolérance mutuelle, de respect des autres, de fraternité et de solidarité. Nous ne manquerons pas à l’occasion du centenaire de la grande guerre, de rappeler haut et fort notre attachement à la cause de la Paix dans le monde. Cette cause essentielle ne peut être promue que par une action quotidienne pour la justice sociale, la dignité et la fraternité entre tous les êtres humains. Vous assurant de mon soutien total à votre initiative. Patricia FERNANDEZ-PEDINIELLI (maire)
C’est avec beaucoup d’intérêt et une grande attention que nous avons pris connaissance de votre décision d’organiser les Etats Généraux de la Paix. La paix est une vertu aussi noble que difficile à atteindre. La paix est fragile, elle ne peut être atteinte au sein des peuples que par la contribution de tous ceux qui composent ces peuples. Comme l’indique le préambule de l’UNESCO « c’est dans l’esprit des hommes que naissent les guerres, c’est dans leur esprit qu’il faut ériger les défenses de la paix ». Promouvoir ces valeurs et ancrer la paix dans la vie quotidienne c’est l’objectif essentiel que s’est fixé votre association. Soyez assurés que nous soutenons votre démarche pour la construction de la paix mondiale. Anne COLLEAUX (adjointe au maire)
Yves AUVINET, Président du Conseil Départemental 85 Malheureusement et contrairement à ce qu’il aurait souhaité, il ne lui sera pas possible d’y participer. Sachez qu’il le regrette vivement et vous prie de bien vouloir l’en excuser.
Hélène ZANNIER,
député porte e ce rassemblement rem qu s Nous vous souhaiton et s ge an éch fertile en un vif succès et qu’il soit menter votre travail. ali t on saur en réflexions qui
Le Martinet (30)
Je vous remercier de votre invitation aux états généraux pour la paix le 21 avril et vous félicite de cette belle initiative. Comme votre association, je suis attaché à cett Bègles (33) e valeur universelle qui est la paix. tion en att de an Nous l’avons célébré en 2017 lors de la journée C’est avec la plus gr internationale de la paix en plantant votre courrier de ce an iss un olivier en collaboration avec l’association Franc na con que j’ai pris e Palestine. raux Nous ne manquerons pas cette année de créer tion des Etats Géné un événement pour commémorer relatif à l’organisa . tion cia so As e tr par vo le centenaire de la guerre 14/18. de la Paix le 21 avril s assurer de notre vou à Je me permets à mon tour de vous inviter au déba s oi tef Je tiens tou t sur la paix le samedi nt Frédéric BIERRY, nant votre engageme 18 août 2018 à l’occasion de notre fête des solidar bienveillance concer e sit ités. us président tous nos voeux de ré Michel MERCIER (maire) et à vous adresser . tion sa conseil départemental 67 dans sa concréti Il vous remercie très Patrice VIVANT Le Creusot (71) es publiques) ir fa chaleureusement. af aux ué lég (adjoint dé Des membres de votre association étant domiciliés au Creusot, je suis bien informé de votre engagement depuis de nombreuses Giberville (14) tien sou années en faveur de la paix dans le monde. et rêt total inté Je tiens à vous faire part de mon nce scie Par la présente, je tiens à vous manifester mon soutien à votre con de e à la pris à cette initiative qui va contribuer . tion ilisa mob militantisme et vous adresse tous mes voeux de réussite ge lar la paix mérite une au en France et dans le monde que 4 201 uis dep nte ére à votre initiative. adh est sonnels, ma commune t suje ce sur Au-delà de mes engagements per et cr con t David MARTI (maire) men age afin de marquer notre eng . che réseau des maires pour la paix ar dém e votr à e sibl je suis très sen essentiel et vous comprendrez que Daniel BEAUFILS, avec vous avril prochain, je serai présent 21 le cès suc de n plei te hai sou s vou Je con seiller municipal Libourne (33) par la pensée. Mer ci de votr e initiative des états généraux de la paix, Gérard LENEVEU (maire) je m’associe pleinement à cette action. LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018 2018 18 - 27
Plusieurs villes ont pris la décision de faire voter à partir du message « Faisons la paix ensemble » des vœux ou délibérations lors de leurs conseils municipaux. Les villes de Blanzy (Saône et Loire), Fontenay-le-Comte (Vendée), Courpiere dans le Puy de Dôme, de Jugeals-Nazareth (Corrèze), Lamotte-Beuvron (41), Bégard (Côtes d’Armor) nous apportent leurs soutiens. Les textes soumis au vote ont adopté à l’unanimité par chaque ville.
Libourne (33)
Votre initiative Etats Généraux de la Paix, je m’y associe pleinement. C’est un combat moderne, un moyen efficace pou r résister au racisme, aux politiques de haine, de ségr égations et d’exclusions qui divisent et fragmentent notr e société. Je m’emploierai à populariser cette initiative aut our de moi, et auprès de la jeunesse. Jean-Louis ARCARAS (maire-a djoint)
Loïc PRUD’HOMME,
tal Conseil Départemen du Val de Marne l de Marne,
député battants ine des anciens com ica bl pu temental du Va ré tion ia oc ss Pour le conseil dépar entier à l’a prochain. et ril ein av pl 21 n d’avoir pu accueillir le tie is sou Par organisés à J’apporte mon très grand honneur . ix un en Pa d mi la le bor i a de d’ ss ux st au ra t c’e né es de l’ARAC en 2017. nt qui ainsi qu’aux Etats Gé le centième congrès de votre engageme re itoi teur mo terr e le tte contre tr e tu no e. sti err sur paix con au Vietnam à la lu uses de la gu ix ca pa les la er de ch s, La recherche de la er an ch ut du peuple ndante et paix il fa Depuis plus de 50 ssant par la liberté e diplomatie indépe pa Et pour trouver la un en ds d, e fen Su tr dé du je con e , t ix iqu an lutt de la paix recherche de la pa l’Apartheid en Afr ssement de l’ONU en e comme un acteur sti ag ve ng in s’e ré le ne et A l’unisson de votre Mar nt de me l renforce palestinien, le Va nationale. tout la stratégie i commence par le la coopération inter sse d’appliquer par ce de ne internationaliste, qu et i néraux de qu us pl cier le t an es de la paix marche des Etats gé dé tion e ce capitalisme fin tr ma vo ffir er a lu l’ « sa : e e qu le capitalisme ès clamait qu Nous ne pouvons de tout coeur . Plus que jamais, c ité du choc. Jean Jaur al don ctu ite a ha d’ t sou es i je -c », it est facteur la paix, tant celle grand des combats . La course au prof ccès. eux su e tr de en né les ron up cou pe t les craties. que le nôtre soi mondialisé oppose bilisation des démo de guerre et de désta de notre temps. jeux en des grands un t es es iqu at lém Résoudre ces prob Le Val de Marne, notre soutien Dominique VATRIN, pouvez compter sur s Vou . ité ar id sol Sénateur terre de paix et de ie et la souveraineté ts pour la démocrat ba e com s vo ns da Sénateur du Pas de Calais, je connais trop ces cimetières militaires pour tions et pour éteindr pour l’amitié des na , les up pe me s cis de ra du ignorer le prix de la guerre. Aujourd’hui encore, nous militants progressistes, s de la guerre, à jamais les poison continuons notre lutte pour la paix, dans un contexte international de réarmement généralisé, . et de l’antisémitisme dans un monde où les budgets militaires n’ont jamais été aussi importants, dans un monde où les conflits ent) sid ré (P R VIE Christian FA asymétriques se multiplient et dans lequel l’ensemble des pays restent en état de guerre perpétuelle. Mais je tenais à vous témoigner de tout mon soutien pour ces Etats Généraux de la Paix. A l’orée Pionniers de France de la Seconde Guerre Mondiale, Gramsci prophétisait : « le vieux monde se meurt, le nouveau Pion nier s de France, mouvement d’éducation monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». pop ulair e d’enfant qui s’est toujours inscrit dans Aujourd’hui, soyons les porteurs de lumière de la Paix. la construction d’un monde de paix. Dans un monde où les conflits armés se multiplient et concernent tous les continents de la planète, il parait aujourd’hui St Laurent du Var que la construction d’un monde de paix soit encore un long cheminement. (06) Nous ne devons pas Un monde de paix ne peut être réalisable sans la possibilité de vivre viv re aujourd’hui les un les autres, comme c’e s contre st ma lh eur en sécurité et sans l’absence d’inégalités et d’exploitations. Le chemin pour eu sement arrivé parfoi Nous devons en reva s dans l’histoire. nche vive les uns à l’ a tt eindre consiste à agir pour un monde plus juste, où chacun doit pouvoir côté des autres, les Ne nous lassons pa s de répéter que jam uns pour les autres . ais le nom de dieu ne Paix signifie accueil vivre selon ses besoins et contribuer selon ses moyens. , disponibilité au di peut justifier la viol alogue, dépassemen Collaboration, écha en ce . Pou r nou s, militants de l’enfance, agir signifie éduquer. Il nous importe nge vivant et concret t avec l’autre. Paix sig des fermetures. Paix veut dire fraternel. Notre aven de fair e vivre l’idée d’un sens collectif, d’un projet commun émancipateur. nifie éd ir est de vivre ense mble. C’est pourquoi ucation. Je crois en un monde libérer des lourds Œuvrer pour la paix, aussi modeste soit l’action, c’est semer nous sommes appelés fardeaux de la méfia à nous nce, des fondament des gr aines si fragiles, qu’elles ont besoin d’attention alismes et de la haine Joseph SEGURA (m . » et de soin et nous ne serons jamais aire) de trop à y participer. Marie-Agnès POUSSIER-WINSBACK, conseillère régionale ; François SAUVADET, président du Conseil Départemental de la Côte d’Or ; Martial SADDIER, Conseiller régional Auvergne Rhône-Alpes, Député de la Haute-Savoie ; Mme MAILLART-MEHAIGNERIE, députée de la 2e circonscription d’Ille et Vilaine ; JeanLuc BOHL, 1er Vice-Président de la Région Grand Est ; Patrick CINTRAT, Conseiller régional du Centre Val de Loire ; François DECOSTER, maire de Saint Omer ; Jean-Louis MASSON, Député du Var ; Ludovic HEBERT, maire-adjoint de Bolbec (76) ; Luc BOUARD, maire de la Roche-sur-Yon (85) ; Josette SOL, conseillère départementale 94 ; Georges KEPENEKIAN, maire de Lyon (69) ;
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Patricia BRUNEL-MAILLET, conseillère départementale du canton de Montélimar 2, vice présidente ; Benoit HURÉ, sénateur ; Fanny SALLIÉ, conseillère départementale 44 ; Stépan ROSSIGNOL, maire de la Grande Motte (34), Président de l’Agglomération du pays de l’Or ; Pieyre-Alexandre ANGLADE, Député ; Jean-Louis THIEROT, président conseil départemental 77 ; Pierre BEDIER, président conseil départemental 78 ; Sylvain IORDANOFF, conseiller départemental Avignon2 (84) ; Nora PREZIOSI, conseillère régionale (PACA) ; Marie-Pierre CALLET, vice-président conseil départemental (13) ; Nadia PELLEFIGUE, vice-présidente conseil régional Occitanie ; Jean-Luc BOHL, maire Montigny les Metz (57),
président Metz métropole et 1er vice président région Grand Est ; Olivier DAMAISIN, député ; Claude PIANETTI, maire Vidauban (83) ; Laurence ALFRED, vice-présidente du conseil départemental 07 ; Philippe GROSVALET, président du conseil départemental 44 ; Anne-Laure MARTEAU, conseillère régionale de Normandie, Président de la Commission Europe et International ; Jean-Pierre CORBISEZ, sénateur Pas de Calais (62) ; Jean-Philippe MAS, maire Cluses (74) ; Jean-Marie MASSON, maire St Aubin lès elbeuf (76) ; Bruno RETAILLEAU, Président groupe Les Républicains au Sénat ; Alain DUDON, maire Biscarosse (40), président communauté de communes des grands lacs ; Pierre SAINT-MACARY, président UNC.
VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL
Vaucluse (84)
17 mars 2018, l’A.R.A.C. rend hommage à Abel SARNETTE, martyr de l’Isle-sur-la-Sorgue qui adhéra au PCF clandestin en 1940 et jusqu’à sa mort le 27 mars 1944. Il s’était juré de combattre jusqu’à la Libération complète de la Patrie, de la France Le 4/11/1944, Raoul GROS lors des obsèques, déclara : « Il délaissa ses travaux de la terre pour ne s’occuper que de ceux qui depuis septembre 39 avaient dû prendre la fuite pour échapper aux camps de concentration et aux prisons. Il donne asile aux évadés de camps, à ceux qui, les premiers, devaient subir la répression, à ceux dont la mission la réorganisation du Parti Communiste clandestin. »
Rennes 7 avril l nous faut regarder ce monde qui est en train de changer. Comme avant 1914, le monde se transforme de nouvelles puissances politiques, industrielles émergent, d’autres veulent maintenir développer leurs puissances. Les pauvres deviennent de plus en plus pauvres, les riches de plus en plus riches. Des puissances financières financent des groupes terroristes qui leur échappent, comme ce fut le cas hier, avec la montée du fascisme et du nazisme. Notre monde devient de plus en plus dangereux !
Retour du Vietnam En 1942, Abel constitue le premier maquis des Monts du Vaucluse. Sa ferme de SARNETTE devient le rendez-vous clandestin des jeunes devant monter au maquis ainsi que des chefs de la Résistance. Raoul GROS, ce jour tragique du 27 mars 44, avait rendez-vous à la ferme d’Abel SARNETTE pour y rencontrer un responsable de la Résistance. Abel ne donna jamais le nom de ses Camarades. Il fut assassiné ce même jour. En 2018, nous sommes toujours attachés à construire l’avenir en s’appuyant sur notre histoire. « Les Poilus se sont opposés à la guerre comme les militants antifascistes de l’ARAC en 1934, comme les Résistants de 1939-1945, n’ont pas laissé faire et ont dit non. C’est ce courage-là qu’il faut que nous rappelions sans cesse à un moment où la société se délite et où le repli sur soi rend difficile toute forme de conscience, de révolte. Nous voulons redonner l’espoir d’une vie meilleure pour les gens qui souffrent. Marie-Hélène Calvetti, présidente ARAC Comité de LAGNES (84) Héritiers de Jaurès, attachés à la laïcité, nous n’hésitons pas à citer le pape François lorsqu’il déclare : « Aujourd’hui encore, après le deuxième échec d’une autre guerre mondiale, on peut, peut-être, parler d’une troisième guerre mondiale ». On ne peut plus se contenter de gémir, il faut faire « la Paix ensemble », et s’attaquer aux causes profondes de la guerre. Il faut s’appuyer sur l’esprit des droits de l’homme. « Les hommes naissent libres et égaux… » Ces principes contenus dans la Charte fondatrice de l’ONU répondent plus que jamais à notre monde d’aujourd’hui : « l’égalité des nations grandes et petites ».
Cette année 2018 est une année exceptionnelle pour le Village de l’Amitié à Van Canh. Nous avons en effet célébré les 26 et 27 mars le 20e anniversaire de la création du Village. La cérémonie d’anniversaire a été parfaitement organisée par l’Association des Vétérans Vietnamiens dont le Président National a remis au Village la « Médaille du Travail de 1re Classe » en reconnaissance de son activité en soutien aux victimes de l’agent orange. A cette même occasion, une plaque en hommage à Georges Doussin a été dévoilée pour l’inauguration du terrain de jeux financé par le Comité Français. Au cours de ces journées s’est tenu le Réunion Internationale réunissant les comités vietnamien, français, allemand, japonais et canadien sous la présidence de Rozi Mizo. Les travaux de cette rencontre ont abouti à la signature d’un protocole dont nous vous communiquerons prochainement le contenu.
Participants à la Réunion Internationale. Alain Bonnet et Michel Bassot représentent le Comité Français.
Le débat est venu : - sur le rôle de l’ONU, sur ces décisions non appliquées - sur l’OTAN qui voudrait la remplacer pour devenir le gendarme du monde - sur la place que pourrait prendre la France dans ce combat pour la paix - sur la possibilité d’un désarmement progressif qui à notre avis ne pourrait être que général. En tout cas, arrêter au plus vite cette course aux armements, spécialement de destructions massives. LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018 - 29
LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC
Ruelle sur Touvre (16) La Corée entre intox et vérité
19 mars 2018. L’ARAC a célébré le 56e anniversaire du cessez-le-feu. Le Président de l’ARAC, maitre de cérémonie, en présence du maire, de Mme la conseillère départementale, du lieutenant du 1er RIMA. Le maire a déposé la gerbe avec un camarade de l’ARAC. Lecture du message de l’ARAC par la secrétaire départementale Annette Colas, le maire a lu le message de la Secrétaire d’Etat.
Une belle assemblée générale tournée vers de nouvelles initiatives L’Assemblée Générale du COMITE DEPARTEMENTAL DE L’ESSONNE POUR LE VILLAGE DE L’AMITIE DE VAN CANH s’est tenue le 29 mars 2018. Dans une ambiance de travail tournée vers la solidarité active avec le Village de VAN CANH. Ils ont envisagé la tenue d’une initiative publique de solidarité VIETNAM et VILLAGE DE L’AMITIE DE VAN CANH en novembre 2018, confié au nouveau bureau élu le soin d’en examiner la faisabilité. L’Assemblée Générale s’est terminée avec un buffet campagnard dans une ambiance fraternelle et bien sympathique. Lucien DUVERGER-CHATELLET Président
Le 29 mars s’est tenue à Paris, une conférence sur la situation en Corée, organisée par Droit et Solidarité en partenariat avec l’ARAC, le Mouvement de la Paix, l’Association d’Amitié Franco-Coréenne, l’Association Coréenne pour une Constituante Populaire. Raphaël Vahé, Président de l’ARAC et Patrick Staat, Secrétaire Général, avec les militants de la région parisienne et notamment Paris étaient présents. Un débat riche et très intéressant s’est tenu. A cette occasion, l’ARAC a notamment déclaré : La situation de la Corée est liée à la situation politique issue de la dernière guerre mondiale. La Corée est rattrapée par la guerre froide, par la division du monde qui marque encore la planète aujourd’hui. Regardons bien la place de la Corée sur la carte, sa place stratégique, une frontière avec la Chine, la Russie face au Japon. La question de la Corée et de son indépendance depuis cet instant est un enjeu permanent. L’actualité des derniers mois fait resurgir un passé en grande partie oublié
Nos peines ■ AISNE (02) St Quentin : Claude CHARLEMAGNE, 77 ans, AC ATM Soissons : Guy Michel ROGER, 83 ans. ■ ALLIER (03) St Germain des Fossés : Gérard BEAUDRAN, AC ATM ■ ALPES MARITIMES (06) St Martin du Var : Gérard GARNERO, 82 ans, AC ATM. ■ BOUCHES DU RHONE (13) Fos sur Mer : Mme Marguerite GUIGAL, 103 ans, veuve. La Fare les Oliviers : Jean-Pierre BENUSSI, AC ATM. François LAPACCIANA, AC ATM.
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mais qu’il est bien de rappeler si on ne veut pas que l’histoire se répète et se répète dans les conditions militaires d’aujourd’hui pour conduire à la destruction de la planète. Cette région est avec le Proche et le Moyen Orient, les deux régions à risque pour la paix mondiale. Il est donc nécessaire de réaffirmer les principes de la charte des Nations Unies. Il est temps d’imposer ces principes et de demander aux gouvernements grands et petits d’assumer leurs responsabilités. Pour notre association, la question de la charte, la souveraineté des peuples et des Nations, la question des inégalités, des injustices, de la famine, sont des questions primordiales pour construire la paix. La communauté internationale a une responsabilité pour faire baisser la tension On le voit, œuvrer à la paix nécessite de s’intéresser au mouvement du monde, d’avoir des principes et d’avoir le courage et la détermination de les exprimer.
■ HAUTE-GARONNE (31) Colomiers : Paul ANDRAU, 78 ans, AC ATM. ■ ILLE ET VILAINE (35) Rennes : Mme Christiane BEROUL, 85 ans. ■ MOSELLE (57) Ottange-Villerupt : Emile LOMBARDINI. Victor LUCCIARINI. Eugène RESLINGER ■ SEINE ET MARNE (77) Esbly : Albert VAN WAEYENBERGE, AC 3945. ■ SEINE ST DENIS (93) Montreuil : André MECHAUSSIE, 93 ans. ■ AL DE MARNE (94) Vitry s/Seine : Lucien HANOUN, 103 ans, AC 39-45.
SOLIDARITÉ LE RÉVEIL
Alpes-Maritimes (06) Hommage à Lazare Ponticelli Samedi 24 mars 2018
La cérémonie commémorant la fin de la guerre d'Algérie dans le département des Alpes Maritimes s'est déroulée de nouveau à Valbonne, le discours de Mr Marc DAUNIS maire de Sophia Antipolis a rappelé avec retenue les tragédies qui ont suivi cette date, laissant des traces indélébiles dans le cœur de populations qui se sont senties cruellement abandonnées. En présence du sous-préfet de Grasse. Pour l'ARAC 06, Michel AUBERT et Chantal PIPART présidente ont déposé la gerbe de l'association.
Réunion régionale à Avignon (84)
Fin mars s'est tenue une réunion réunissant les responsables des Bouches du Rhône et du Vaucluse pour aborder la préparation des états généraux de la paix et la vie de notre association. Ce fut une journée bien remplie dans une atmosphère constructive. La discussion a mis en évidence de ne pas ménager les efforts auprès des partenaires (élus, association, syndicats) pour réussir l'initiative du 21 avril à paris pour la paix. Jacques Verrier représentait le secrétariat national, cette rencontre étant placée sous la présidence de Jacques Goutorbe.
En présence de M. l’ambassadeur d’Italie, de Mme Nadine Ponticelli, d’associations d’anciens combattants dont l’ARAC représentée par Brigitte Contant et Patrick Staat, de militants ARAC du Val de Marne et de l’Essonne. Extraits du discours de François Banbuck, premier maire-adjoint du Kremlin Bicêtre : « Voilà 10 ans que M. Lazare Ponticelli s’en est allé. Ce 12 mars 2008, la France perdait alors son dernier « poilu ». Quelques mois seulement avant la commémoration du centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918 qui mit fin aux combats, cette cérémonie revêt une dimension symbolique toute particulière. Lazare tenait à assurer sa présence à chacune des commémorations, sans la moindre exception à cette tradition républicaine. En tant que survivant, M. Ponticelli a su porter avec humilité la mémoire des poilus et rendre hommage à ceux qui sont tombés au champ d’honneur. Les accablantes épreuves de 14/18 n’auront pourtant pas été les seules de son exis-
tence, face à l’occupation et à la barbarie nazie dès 1940 il s’engagea dans la Résistance jusqu’à la libération de Paris. Son parcours exceptionnel a grandement contribué à l’ériger au rang de figure nationale. Né dans le village de Bettola en Emilie-Romagne, Lazare Ponticelli a quitté son Italie d’origine dès l’âge de 9 ans en se rendant seul en France. La nationalité française qu’il obtient en 1939 consacre son engagement et dévouement pour sa patrie d’adoption. Il demeure encore aujourd’hui un symbole de notre République ouverte et égalitaire. 10 ans après, tâchons d’assurer son héritage et la transmission de la mémoire qu’il chérissait tant, afin de préserver la paix et la liberté qu’il a contribuées à nous apporter.
Gironde (33)
Pessac (33)
A l'appel des organisations syndicales des retraités, contre l'augmentation de CSG, l'ARAC 33 était présente dans le cortège. Sur la photo, Robert Arnaud, Henri Garcia, Alain Ardiley et Pascal Chauvet parmi bien d'autres camarades présents venus protester contre ces mesures qui nous pénalisent sur le montant de nos retraites.
Hommage à André Dougnac lors de l’Assemblée Générale. En présence de Régis Saphores, président départemental de l'ARAC 33, celui-ci a décoré notre camarade de la médaille du centenaire de l'ARAC. La réunion s'est terminée par la galette républicaine et le pot de l'amitié pour fêter le nouveau bureau élu à l'unanimité pour poursuivre l'œuvre de nos fondateurs. LE RÉVEIL - N° 843 - AVRIL 2018 - 31
AU RYTHME DE VOS BESOINS L’ARAC et La Mutuelle Familiale ensemble pour la solidarité, la fraternité et la santé
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Siège social : 52, rue d’Hauteville – 75487 Paris Cedex 10 - Mutuelle régie par le livre II du Code de la mutualité. SIREN n°784 442 915. Document non contractuel - Avril 2018 - Crédit photo : IStock.
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