Le réveil des combattants - Mai 2017

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8 GROS DOSSIERS INDUSTRIELS

DOSSIER MÉMOIRE HISTOIRE FONCTION PUBLIQUE

BRÉSIL : MICHEL TREMER AU CENTRE D’UN SCANDALE

Mai 2017 - N° 834 - 5 €

Les valeurs de la République, la Souveraineté de la Nation menacées.

Rassemblons-nous plus que jamais !


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Association Républicaine des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, des Combattants pour l’Amitié, la Solidarité, la Mémoire, l’Antifascisme et la Paix

27 mai 2017 Journée nationale de la Résistance

Déclaration de l’ARAC Durant 5 ans, de 1940 à 1945, nos aînés ont affronté courageusement l’occupant nazi et ses complices. De sensibilités gaullistes, communistes, socialistes, de philosophies ou de croyances différentes, syndicalistes et associatifs, ils se sont battus courageusement pour permettre à notre pays de retrouver son indépendance, sa souveraineté, le progrès social, la liberté, tel que l’a instauré le programme du Conseil National de la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord, l’écrasement de l’armée nazie sur le front de Stalingrad, les pertes subies par l’armée hitlérienne sur le front soviétique, ont apporté à nos compatriotes des motifs supplémentaires de résister aux nazis et à Vichy. Cela les a rapprochés progressivement de la Résistance dont l’action prit alors une ampleur significative. Surmontant de nombreux obstacles, Jean Moulin obtint l’unité totale des mouvements de Résistance, l’accord des organisations du Mouvement social et des partis politiques reconstitués en s’appuyant sur la volonté d’union de leurs principaux dirigeants et c’est ainsi que put se réaliser le véritable tournant de la Résistance le 27 mai 1943 lorsqu’il réunit à Paris dans la France occupée « le Conseil National de la Résistance ». Les initiatives ayant conduit à la création du Conseil National de la Résistance sont venues de la France occupée dont il faut saluer les milliers de Résistants, les sacrifices de milliers d’otages et Jean Moulin qui en est le symbole. A l’instar du courage dont ils ont fait preuve, nous avons la responsabilité aujourd’hui de faire face à la politique gouvernementale exigée par l’union européenne sous tutelle allemande et mise en œuvre par la commission de Bruxelles assemblée non élue donc non représentative de la souveraineté des peuples, dans le cadre du capitalisme financier mondialisé. Il n’est pas trop tard pour dénoncer encore une fois la tentative d’asservissement à laquelle nous faisons face, nous les héritiers des Révolutionnaires de 1789 et des combattants de la Résistance qu’impulsa Jean Moulin. Il n’est pas trop tard aussi pour dénoncer l’usage qui est fait des « Trente glorieuses » qui est évoqué aujourd’hui comme une période exceptionnelle produite par la gestion gouvernementale de l’époque en omettant leurs origines réelles, la mise en œuvre des choix et le programme du CNR qui a permis de relever la France exsangue en sortant de l’occupation. La situation faite aujourd’hui aux peuples porte tous les dangers. Comme le dit justement l’un des nôtres, il nous faut aujourd’hui assumer non seulement le travail permanent de Mémoire mais aussi « le devoir d’avenir » en éclairant les générations nouvelles sur la montée des extrémismes. Comme le CNR donna à la Résistance unie sa dimension nationale et une autorité accrue, il faut aujourd’hui assurer aux peuples les moyens d’exercer leur souveraineté pour leur permettre d’appliquer des politiques nouvelles économiques, sociales et démocratiques. Il nous faut poursuivre encore et toujours la défense des valeurs de la République. Villejuif, le 19 mai 2017

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ÉDITO LE RÉVEIL VALEURS DE LA REPUBLIQUE ET SA SOUVERAINETE A NOUVEAU MENACEES

SOMMAIRE Actualités Les 8 gros dossiers “emploi” qui attendent le futur gouvernement ................................. 4 Le “lunch shaming” (déjeuner dégradant) existe aussi en France ....................................... 5 Les dirigeants du CAC 40 ont gagné en moyenne 4,5 millions d'euros en 2016 .............. 5 BNP Paribas veut délocaliser une partie de ses services informatiques au Maroc ........... 6 Ils n’ont pas honte ! Sanofi sacrifie des installations neuves ................................................ 6 Grèce La poule aux œufs d’or .........................................................................................7 Le non-respect du choix du peuple conduit le peuple grec au désastre .......................7 GM&S tout n’est pas réglé ...............................................................................................8

International Solidarité avec la Palestine Grève de la fin ? ......................................................................... 9 Lu dans Libération : Aux Etats-Unis, une anti-IVG à la tête du planning familial ............. 10 Présidentielle en Iran Large victoire de Rohani..................................................................... 10 Brésil : Michel Temer au cœur d’un nouveau scandale ....................................................... 11

Vos droits Une exigence première et fondamentale des ACVG .................................................. 22 à 23

Vie de l’ARAC L’ARAC a cent ans ...................................................................................................................... 24 Jacques Le Dauphin est décédé ............................................................................................ 31 Après les attentats terroristes : « L’instinct de vie » ............................................................. 32

P. 13 . D O S S I E R Service public, fonction publique Une histoire, des principes, un avenir www.le-reveil-des-combattants.fr LE RÉVEIL DES COMBATTANTS Fondé en 1931 par Henri-Barbusse Mensuel de l’Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre. Commission paritaire n° 0713-A 06545 ISSN N° 0751-6215 • Édité par les Éditions du Réveil des Combattants • SARL au capital de 45 734,41 € - Siret : 572 052 991 000 39 2, place du Méridien - 94807 Villejuif cedex Tél. 01 42 11 11 11 Fax. 01 42 11 11 10 reveil-des-combattants@wanadoo.fr • Tirage : 60 000 exemplaires

• Gérant Directeur de la publication : Raphaël Vahé • Directeur délégué - Rédacteur en chef : Patrick Staat • Comité de Rédaction : Brigitte Canévêt, Hervé Corzani, Jean-Pierre Delahaye, André Fillère, Laurence Gorain • Service photos : Jean- Claude Fèvre • Régie Publiciatire : HSP - Tél. 01 55 69 31 00 contact@hsp-publicité.fr • Administratrice : Annick Chevalier • Conception graphique - Impression : RIVET PRESSE EDITION - 24 rue Claude-Henri-Gorceix, 87022 Limoges cedex 9

N

avons un nouveau Président. Si nous avons empêché le Front National d’accéder au pouvoir, rien n’est réglé avec M. Macron Nous n’avons rien à attendre de ce libéral qui pense que mettre au gouvernement un mélange d’hommes et de femmes politiques de tout bord pourra masquer le fond. Certains sont des vétérans de la politique des 40 dernières années. Tout ce beau monde fait allégeance aux thèses de la libre concurrence prônées par la commission européenne de Bruxelles sous tutelle allemande. Emmanuel Macron a promis de mettre en œuvre sa réforme du droit du travail par ordonnances dès cet été. Il veut faire vite. C’est une atteinte à la démocratie. La peur du peuple ne pouvait trouver meilleure image car toute modification du Code du travail, en 2016, était rejetée par 74 % des Français. Que dire également des enjeux de souveraineté nationale quand le premier voyage du président est d’aller rassurer Madame Merkel. C’est d’ailleurs inquiétant quand on sait ce que sont les recommandations de la commission européenne pour la France pour 2017-2018 : s’attaquer aux dépenses publiques, à la sécurité sociale, aux salaires minimums, aux indemnités chômage, aux montants des retraités, etc. C’est-à-dire aux fondamentaux des valeurs de la République, à ce qui correspond, par les services publics à une redistribution des richesses envers les français qui en ont le plus besoin, c’est-à-dire la majorité d’entre nous ; On mesure les conséquences de cette politique en Grèce aujourd’hui. Autre sujet inquiétant que le voyage en Allemagne du président révèle, c’est sa volonté d’une défense européenne dont la conséquence directe est une hausse des dépenses militaires pour la France (2 % du PIB), la mise en place d’une armée européenne chargée entre autre du maintien de l’ordre en Europe (Junker) comme si la chancelière allemande et le président français craignaient le mouvement populaire contre leur politique. Les législatives n’ont pas encore eu lieu. Il faut sans attendre penser à se rassembler et envisager rapidement à engager l’action pour que la France reste un pays souverain qui continue à faire vivre la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 dans le plus grand intérêt des générations futures. La démocratie, la liberté, la paix sont de longs combats. Ce sont les combats pour la dignité humaine qui permettent à la société d’avancer. Patrick STAAT LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

Les 8 gros dossiers “emploi” qui attendent le futur gouvernement GS&M Industry, Whirlpool, William Saurin, Vivarte, Tati, Airbus, Nestlé, Accorhotel... Huit plans sociaux et projets de restructuration, avec des milliers d’emplois en jeu, attendent le nouvel exécutif.

Grève chez Vivarte.

GM&S INDUSTRY La liquidation de l’équipementier automobile, deuxième employeur privé de la Creuse avec 279 salariés, risque d’être prononcée le 23 mai. L’usine de La Souterraine est occupée par les employés qui font pression sur leurs deux principaux donneurs d’ordre, PSA et Renault, pour qu’ils s’engagent sur un volume de commandes suffisant…

WHIRLPOOL L’usine de fabrication de sèche-linge d’Amiens (290 salariés en CDI), ville natale d’Emmanuel Macron, est promise à la fermeture en 2018 après sa délocalisation à Lodz en Pologne. Ce site du géant américain de l’électroménager est devenu un symbole des maux de la mondialisation et des luttes sociales pendant la campagne présidentielle. Deux jours après le début d’une grève un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été signé et l’usine cherche un repreneur afin de maintenir son activité...

VIVARTE Après quatre plans sociaux en 2015 4-

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(1 850 postes supprimés), le groupe textile (La Halle, André, Naf Naf, Caroll…) a annoncé en janvier des cessions d’enseignes et deux nouveaux PSE. A la clé, craignent les syndicats, la suppression de près de 900 postes. Au lendemain du premier tour de la présidentielle, ils avaient demandé à Emmanuel Macron, “en tant qu’ancien banquier d’affaires”, quelles solutions pouvaient être “mises en œuvre pour éviter le pire” aux salariés mais aussi “pour réguler le capital investissement”. Pour eux, les difficultés de Vivarte sont essentiellement dues à son rachat par endettement (LBO) en 2007 et à la restructuration de sa dette en 2014, par des “fonds vautours”…

TATI La célèbre enseigne au vichy rose a fait irruption dans la campagne de l’entredeux-tours quand elle a été déclarée en cessation de paiement, avant d’être placée en redressement judiciaire. Tati et les autres enseignes (Fabio Lucci, Gigastore et Degrif’Mania) du pôle Agora Distribution, filiale du groupe Eram, comptent 140 magasins et 1 754 salariés. Cinq offres de reprise sont sur la table : Foir’Fouille, Centrakor, Stokomani et Maxi Bazar projettent de reprendre 88 magasins et 1 051 salariés ; Gifi vise 100 magasins et 1 200 salariés. Mais les salariés craignent une “casse sociale”…

WILLIAM SAURIN La découverte fin 2016 du trucage des comptes du groupe agroalimentaire Financière Turenne Lafayette (FTL), connu pour ses marques comme William Saurin, Garbit, Paul Prédault ou Madrange, a mis sur la sellette près

de 3 000 salariés répartis sur 21 sites. Le rachat du pôle charcuterie (1 600 salariés) par la coopérative bretonne Cooperl sera examiné le 29 mai par la justice. Pour le pôle plats cuisinés (environ 1 300 emplois), quatre offres devaient être déposées avant lundi 22 mai minuit…

AIRBUS L’avionneur européen va supprimer plus d’un millier de postes sur le Vieux continent, dont 640 en France. La restructuration prévoit la fermeture, mi2018, du site de Suresnes (Hauts-deSeine), où environ 310 postes seront supprimés et 150 transférés à Toulouse…

ACCORHOTELS Un plan social concernant quelque 400 salariés de la chaîne économique hotelF1, comprenant une part de départs volontaires, a été engagé début avril à la suite de la cession d’une soixantaine d’établissements…

NESTLE Le géant de l’agroalimentaire prévoit de réorganiser l’ensemble de ses métiers en France. Aucune donnée sur le futur impact social n’a encore été communiquée aux syndicats, dont certains redoutent la suppression ou le transfert de “centaines d’emplois”. Selon eux, la direction prévoit de regrouper début 2019 sur un même site tous les sièges sociaux des entités Nestlé en France (Purina, Herta, Waters, Nespresso…). Durant son passage chez Rothschild, Emmanuel Macron a piloté le rachat par Nestlé d’une filiale de l’américain Pfizer...


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Le “lunch shaming” (déjeuner dégradant) existe aussi en France La cantine peut vite devenir un théâtre de souffrances pour les enfants dont les parents ne peuvent pas leur payer un déjeuner ou ont simplement des retards de paiement. Cela s’appelle le “lunch shaming” (déjeuner dégradant). La technique particulièrement humiliante, pratiquée par certains établissements, consiste à stigmatiser les enfants pour inciter les parents à payer les frais de cantine. Le Monde du 25 avril donne quelques exemples pratiqués au Etats Unis… mais aussi en France. Le quotidien rappelle qu’en France, un procédé comme le lunch shaming est illégal. La loi Ferry du 16 juin 1881 établit la gratuité absolue de l’enseignement primaire dans les écoles publiques. Un principe aussi inscrit dans le rapport du Défenseur des droits en 2013 sur l’accès des enfants à la cantine. Mais ces principes ne sont pas respectés pour autant dans certaines communes. Si le lunch shaming n’atteint pas les mêmes extrémités en France qu’aux Etats-Unis, il existe sous des formes différentes :

A La Ville-aux-Dames (Indre-et-Loire), une famille a été radiée de la cantine pour un impayé de 20 euros. A Ruffec (Charente), le marie a installé un écran numérique à l’entrée de la cantine qui affichait le nom des parents qui n’avaient pas payé. A La Test de Buch (Gironde), les enfants dont les parents ne pouvaient pas payer la cantine se sont vu offrir un menu exclusivement composé de raviolis. En 2014, Joris Hébrard, maire (F.N.) du Pontet (Vaucluse), avait mis fin à la gratuité de la cantine pour les plus défavorisés, dans un souci d’économie. Pour M. Hébrard – qui avait augmenté son salaire de 1 000 euros par mois dans le même temps – ce problème a une solution simple. Il faut que les parents se responsabilisent, comme il l’avait déclaré sur France Bleu Vaucluse : « Si les gens se responsabilisent un peu plus, s’ils ne s’achètent pas le téléphone der-

Cantine scolaire enfants pauvreté lunch-shaming.

nier cri ou qu’ils arrêtent de fumer, s’ils font un peu d’efforts dans leur vie personnelle, ils arriveront à nourrir leurs enfants. (…) Si des gens sont en difficulté, ce n’est pas de ma faute. » Pour Hervé-Jean Le Niger de la FCPE, il est impossible aujourd’hui de « refuser l’accès à la cantine scolaire » à un élève pour des raisons financières (en 2015, l’Education Nationale comptait 1,2 million d’enfants issus de familles pauvres, soit un enfant sur dix)

Les dirigeants du CAC 40 ont gagné en moyenne 4,5 millions d'euros en 2016 Selon une enquête du journal La Tribune rendue publique, Georges Plassat, PDG de Carrefour, se situe en tête du palmarès des dirigeants du CAC 40 les mieux rémunérés en 2016, avec un total de 9,730 millions d’euros. Selon ces chiffres, Georges Plassat est suivi de près par Olivier Brandicourt, DG de Sanofi depuis le 2 avril 2015, dont les appointements s’élèvent à 9,66 millions d’euros, et par Jean-Paul Agon, PDG du groupe L’Oréal (9,13 millions d’euros). En moyenne, les diri-

geants des quarante entreprises cotées en bourse ont gagné 4,5 millions d’euros en 2016. Un chiffre en hausse de 0,8 % sur ces même 40 sociétés par rapport à 2015. Autre enseignement de ce palmarès : la mise en application du principe « say on pay » - vote consultatif obligatoire des actionnaires sur le montant de la rémunération des grands patrons - n’a eu aucune incidence à la baisse des salaires des dirigeants. Sur l’exercice 2016, on note au contraire une tendance à la hausse de leurs rémunérations fixes : +11,2% pour l’ensemble du CAC 40. La mesure, mise en place en 2014, devait pourtant permettre de lutter contre les rémunérations jugées excessives des patrons de plusieurs grands groupes dont l’État français est actionnaire, dont Renault, Safran et Thales.

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

BNP Paribas veut délocaliser une partie de ses services informatiques au Maroc

Les activités informatiques dédiées à la banque de détail de la BNP en Afrique devraient être déplacées au Maroc. Actuellement, le service emploie 150 salariés en Ile-de-France, mais le géant bancaire assure qu’il n’y aura pas de licenciements.

BNP Paribas prévoit de transférer au Maroc des activités informatiques dédiées à sa banque de détail en Afrique et employant en Ile-de-France 150 salariés. Ces derniers se verront proposer une mobilité interne, et selon une source citée par l’AFP, il n’y aurait aucun licenciement. Ce projet de transfert, présenté comme un moyen entre autres de rapprocher ces services de leurs utilisateurs, a été récemment dévoilé en interne lors d’un comité d’établissement, a confié une source syndicale, confirmant des informations publiées en mars 2017 par le journal “Le Monde”. Quant aux salariés requis pour assurer ces tâches, ceux-ci doivent être recrutés directement au Maroc où la

banque française est déjà présente via sa filiale, la Banque marocaine pour le commerce et l’industrie (BMCI). Contactée par l’AFP, une porte-parole de BNP Paribas n’a pas souhaité commenter ces informations. Ce projet survient après celui de Natixis, filiale cotée du groupe bancaire BPCE (Banque Populaire - Caisse d’Epargne), qui avait décidé dès l’an dernier de déplacer une partie de son personnel informatique à Porto, au Portugal, provoquant la grogne du comité central d’entreprise et des organisations syndicales. Par ailleurs, en mars 2017, BNP Paribas avait annoncé la fermeture de 200 agences en France ainsi qu’une réduction des effectifs de 2 à 4 %.

Ils n’ont pas honte ! Sanofi sacrifie des installations neuves Quand on s’appelle Sanofi, détruire 8 500 mètres carrés d’installations technologiques de pointe flambant neuves dans le souci de maximiser son profit n’a rien de choquant. Il y a quelques semaines, le géant pharmaceutique et mastodonte du CAC 40 a décidé de démolir un bâtiment pilote situé à Montpellier, destiné au développement de médicaments d’origine chimique et dont le coût de construction avoisine les « 110 millions d’euros », affirme Thierry Bodin, coordonnateur CGT chez Sanofi. Jamais utilisées, ces installations qui auraient dû accueillir des dizaines d’emplois, végétaient depuis la livraison du bâtiment en 2012. « Depuis 2012, la direction de Sanofi a opéré un revirement stratégique en décidant de se réorienter vers la recherche sur les médicaments d’origine biologique, qui peuvent être vendus à des prix plus élevés et qui sont développés plus rapidement », précise le syndicaliste. La direction, qui aurait d’abord cherché à reconvertir ou à céder le bâtiment, se serait finalement réso-

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lue à le détruire pour des raisons fiscales, explique Philippe Véquaud, représentant syndical CGT au CE à Montpellier. D’après le magazine Capital, cet immeuble coûterait à Sanofi « 1 million d’euros » par an en taxe foncière. Pour Thierry Bodin, « c’est un gâchis scandaleux. Les médicaments d’origine chimique continuent à être indispensables pour certaines maladies. Il y a aussi un enjeu de savoir-faire dans l’entreprise ». Plus globalement, c’est l’ensemble de la recherche qui paye le prix de la politique financière du groupe. « Les projets de recherche sont passés de 100 à 30 ou 40 », affirme Thierry Bodin, qui estime à 2000 les suppressions d’emplois en France ces dernières années. Pendant ce temps, Sanofi s’est illustré comme le champion du versement de dividendes, avec 6,7 milliards d’euros de cadeaux aux actionnaires pour 2016. (Humanité du 18 mai 2017)

Loan Nguyen


ACTUALITÉS LE RÉVEIL

Grèce

La poule aux œufs d’or En mai 2010, en plus du premier plan de « sauvetage » octroyé à la Grèce, la Banque Centrale Européenne (BCE) lance le programme SMP (Securities Markets Programme), qui consiste à racheter de la dette grecque. Les banques centrales nationales lui emboîtent le pas avec le programme ANFA (Agreement on Net Financial Assets). Ces programmes sont alors présentés comme une main tendue vers la Grèce. Une « action charitable » pourtant très rentable… En effet, la BCE a racheté

ces dettes à prix cassé mais réclame à la Grèce le remboursement du montant initial. Elle réalise donc une plus-value entre le prix de rachat et le prix auquel lui rembourse la Grèce. La BCE a ainsi dépensé 40 milliards d’euros pour obtenir des titres grecs d’une valeur initiale de 55 milliards. À cela s’ajoutent les intérêts, bien entendu. Et pas n’importe lesquels, puisque les titres en question sont très rémunérateurs et donnent droit à des intérêts élevés (5,9 %).

Les profits des années 2014 et 2015, bloqués à ce jour, s’élèvent à 4,5 milliards d’euros. Parallèlement, la Grèce n’a pas l’argent nécessaire à l’heure actuelle pour rembourser en juillet 3,8 milliards d’euros à la BCE et dépend du versement de fonds supplémentaires dans le cadre du troisième mémorandum. Outre l’urgence économique et sociale du pays, il serait tout à fait légitime que la Grèce ne rembourse pas la BCE, qui a déjà largement profité de la crise grecque.

Le non-respect du choix du peuple conduit le peuple grec au désastre Les Grecs ne vivent plus, ils survivent. Depuis 8 ans, les mesures d’austérité ne cessent de s’abattre sur eux. Le pays doit se plier à l’amère médecine des financiers et des politiques européennes. Plus de 30 % de la population vit maintenant sous le seuil de la pauvreté. Les soupes populaires font maintenant partie du quotidien de nombreux Grecs. Le parti au pouvoir, Syriza, qui incarne la nouvelle gauche européenne, n’a pas comme promis tenu tête aux créanciers européens. Il a renoncé à sa promesse de mettre fin au mémorandum d’austérité entre la Grèce et l’Union Européenne et organisé un référendum en juillet 2015. Quand les grecs ont voté contre l’austérité pour leur grand malheur, Syriza n’a pas tenu compte du vote et a imposé les mesures européennes. Un nouvel accord en 2017 visant à imposer 3,6 milliards d’euros de coupes budgétaires a été signé entre le gouvernement Syriza et les responsables de l’Union Européenne.

Alexis Tsipras va maintenant mettre en œuvre de nouvelles attaques contre les retraites, les salaires et les droits des travailleurs. Une étape de plus dans la trahison par Syriza et aux promesses qu'il avait faites au peuple grec en arrivant au pouvoir en janvier 2015. Le premier ministre a déclaré que ces mesures provoqueraient « un tsunami d'investissement », manifestement parce que les capitaux seraient attirés par une maind’œuvre grecque surexploitée et payée à des salaires minimums. Les retraites vont être réduites de 18 % à partir de 2019 pour ceux qui reçoivent plus de 700 euros par mois. Pour les retraités à faible revenu, ce sont les plus fortes réductions depuis la signature du premier plan d’austérité en 2010. Depuis 2010, les retraités ont été réduites de 40 %. D’autres mesures doivent entrer en vigueur l’an prochain : réduction de 50 % de l’allocation chauffage et des prestations de chômage. Il est également prévu de vendre les mines de

charbon et les centrales appartenant à l’entreprise publique d’électricité. Au cœur du nouvel accord, il y a de nouvelles attaques contre les droits des travailleurs. Il comprend un engagement à introduire une législation anti-grève comprenant un processus judiciaire accéléré pour se prononcer contre la légalité des mouvements sociaux. Le taux de chômage en Grèce s’élève à 23,5 % et atteint près de 50 % chez les jeunes. 13,6 % de la population vivent actuellement dans une « extrême pauvreté ». Ce nombre n’était que de 2,2 % en 2009.

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LE RÉVEIL ACTUALITÉS

GM&S tout n’est pas réglé Bruno Le Maire, ministre de l’économie annonce dimanche 21 mai aux 279 salariés de GM&S. Une nouvelle qui se veut rassurante.

Manifestation des salariés de GM&S.

L’entreprise située à La Souterraine (Creuse) sous menace de liquidation judiciaire risque de leur faire perdre leur emploi. Mais l’usine, qui fabrique des pièces d’emboutissage pour les constructeurs automobiles, devrait finalement bénéficier « d’engagements supplémentaires » de la part de ses deux principaux commanditaires, PSA et Renault, a indiqué Bercy. Arguant de sa position de représentant de l’Etat actionnaire (ce dernier détient 19,74 % de Renault et 12,7 % de PSA), Le Maire a téléphoné aux deux « Carlos » - Ghosn, le PDG de Renault, et Tavares, celui de PSA - pour leur demander expressément « de s’engager sur un montant de commandes supplémentaires ». Un coup de fil fructueux : PSA a promis d’augmenter ses commandes « de 10 à 12 millions d’euros » et Renault s’est engagé à doubler les siennes « de 5 à 10 millions ». De quoi fournir à GM&S un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros en 2017, permettre « la continuation de l’exploitation de l’entreprise » et « la poursuite des discussions avec les repreneurs », souligne Bercy. Exactement ce que demandaient les 8-

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représentants syndicaux de GM&S, qui avaient rencontré le ministre de l’Economie et son directeur de cabinet, Emmanuel Moulin, vendredi 18 mai à Bercy. C’est donc chose faite et il était moins une : ce mardi, le tribunal de commerce de Poitiers s’apprêtait à liquider l’entreprise faute de liquidités et de commandes suffisantes et les salariés de GM&S, qui ont piégé symboliquement leur usine avec des bonbonnes de gaz au début du mois, menaçaient de « tout faire péter ». La colère des ouvriers de GM&S aura en tout cas produit l’effet escompté : braquer toutes les caméras sur ce site, symbole des souffrances d’une France à l’arrêt. A Bercy, on estime que « le risque de liquidation judiciaire est désormais écarté », tout en précisant que « la balle est désormais dans le camp des repreneurs » potentiels. En l’occurrence, le leader français de l’emboutissage GMD, et son concurrent Magneto… Mais le tribunal de commerce de Poitiers doit réexaminer la situation de l’entreprise. Là où le bât blesse, c’est que les sommes débloquées par la ré-

gion Nouvelle Aquitaine pour soutenir la trésorerie de GM&S ne permettront de couvrir ses frais que jusqu’à fin mai. Or, pour permettre aux éventuels repreneurs de mettre sur pied une proposition, c’est de temps dont les ouvriers de GM&S ont surtout besoin. Le temps nécessaire pour négocier des volumes de commandes fermes avec les constructeurs français et bâtir un plan de reprise sérieux, que les ouvriers veulent pérenne. Dans son communiqué, Bercy a annoncé que PSA et Renault s’étaient engagés à augmenter leurs volumes de commandes jusqu’à la fin de l’année, de quoi assurer « la continuité de l’exploitation de l’entreprise et la poursuite des discussions avec les repreneurs ». De quoi également étonner les salariés restés sur place pour occuper le site tout le week-end. « Nous sommes surpris car nous n’avons pas été contactés par le ministre ou son équipe qui ont choisi de diffuser cette information auprès des médias avant de nous en informer. » Etonnés également de « découvrir que ce qui était purement impossible d’après les constructeurs depuis décembre, est devenu soudainement possible en une discussion avec le ministère. » La prudence est donc de mise du côté des représentants des salariés, qui insistent sur le fait qu’il s’agit « d’un sursis, même si nous voulons croire que par cette démarche PSA et Renault confirment qu’ils souhaitent continuer de travailler avec nous, ce qui est de nature à rassurer les éventuels repreneurs. » Echaudés par les déclarations contradictoires de leurs deux principaux donneurs d’ordre depuis le placement en redressement judiciaire de GM&S en décembre, les salariés maintiennent néanmoins leur occupation du site.


INTERNATIONAL LE RÉVEIL

Solidarité avec la Palestine

Grève de la fin ? A l’heure où nous écrivons ces lignes, la grève de la faim entamée il y a maintenant plus d’un mois par les détenus palestiniens à l’appel de Marwan Barghouti, tourne à l’épreuve de force. Netanyahou a-t-il décidé de les laisser mourir ? est largement dénoncée : sous prétexte de manque de moyens, le nombre de visites organisées dans les prisons (le CICR affrète les bus pour transporter les familles souvent très éloignées) a été réduit à une par mois.

Le mouvement s’installe dans la durée. « Nous entrons dans une période extrêmement critique (…), a déclaré le président du Club des prisonniers, Qaddoura Farès, lors d’un rassemblement de solidarité à Ramallah. « Un grand nombre de prisonniers ne peuvent même plus bouger de leur lit ou satisfaire leurs besoins fondamentaux. » Dehors, les manifestations et affrontements avec l’armée d’occupation israélienne se multiplient. Début mai, les familles des Palestiniens emprisonnés dans les geôles israéliennes ont manifesté dans la vieille ville de Jérusalem. Quelques jours plus-tard des jeunes Palestiniens encagoulés ou masqués ont attaqué à coup de pierres des soldats de Tsahal près de Ramallah. Les forces « de sécurité » ont riposté en tirant des balles en caoutchouc ou en dispersant à l’aide d’un canon un liquide nauséabond. Les incidents violents se sont multipliés dans de nombreuses autres villes des territoires occupés. Une manifestation s’est également déroulée devant le siège du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dont l’attitude

Ces heurts constituent une nouvelle étape dans la crispation du rapport de force qui s’est engagé depuis l’appel à la grève de la faim du leader palestinien, Marwan Barghouti, lui-même détenu depuis quinze ans et condamné à cinq peines de perpétuité en raison de ses actions de résistance durant la seconde Intifada (de 2000 à 2005). Près de 1 500 détenus – 860 selon les autorités israéliennes –, ont répondu à son appel en se joignant au mouvement pour exiger une amélioration des conditions d’incarcération, aujourd’hui considérées comme inhumaines, par de nombreuses ONG. Rappelons que, condamnés pour des motifs sécuritaires pour la plupart, 6 500 prisonniers palestiniens sont incarcérés en Israël, en dépit de la Convention de Genève, préconisant que les prisonniers d’un territoire occupé le soient sur ce territoire. Parmi eux, 536 le sont dans le cadre d’une détention administrative et donc ne font l’objet d’aucune inculpation ou jugement. Juste une volonté de Tel-Aviv de briser toute volonté de résistance et d’asservir les palestiniens.

à l’isolement, afin de casser le mouvement. Elles ont diffusé, dimanche 7 mai, deux vidéos tournées à son insu et le montrant en train de se nourrir. Ses partisans ont dénoncé un trucage. Auparavant, Israël avait démenti des informations sur la détérioration de l’état de santé du leader palestinien et sur le durcissement des conditions d’incarcération de ses compagnons. Or TelAviv ne recule devant rien pour briser les détenus. Les avocats ne sont pratiquement pas autorisés à les rencontrer. Les prisonniers les plus connus comme Marwan Barghouti et Ahmed Saadat sont à l’isolement. Le gouvernement Netanyahou, dès le début de la grève a prévenu de son choix : laisser mourir les prisonniers politiques comme l’a fait Margaret Thatcher, premier ministre de Grande Bretagne dans les années 1980 avec les grévistes de la faim irlandais militants de l’IRA. (Voir notre dernier numéro). Pour les décourager les pires méthodes sont utilisées notamment par le Service des Prisons d’Israël (IPS). Selon le quotidien “l’Humanité” « les grévistes de la faim sont aspergés d’eau, le sel leur est refusé et certains ont même dû boire de

Depuis le début de la grève de la faim, les autorités israéliennes cherchent à discréditer Marwan Barghouti, placé LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017

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LE RÉVEIL INTERNATIONAL l’eau chaude ; on ne les autorise plus à se changer et, à l’isolement, les prisonniers n’ont jamais le droit de se retrouver à la lumière du jour, dans la cour, et les fenêtres des cellules ont été obstruées ».

Les grandes puissances se taisent. Les organisations internationales se taisent à quelques exceptions. Les médias ne parlent que peu du drame qui se joue. Où sont les défenseurs des droits de l’homme si prompt à s’enflammer pour

d’autres causes ? Dans un silence assourdissant les prisonniers palestiniens souffrent et vont peut-être mourir…

J.-P. Delahaye

Lu dans Libération

Aux Etats-Unis, une anti-IVG à la tête du Planning familial

Teresa Manning.

L’équivalent américain du Planning familial a une nouvelle directrice. Problème, elle estime que « la contraception ne marche pas ». Nommée par Donald Trump, Teresa Manning va pourtant gérer le budget annuel de

280 millions de dollars du programme d’aides prévu à cet effet. Activiste anti-avortement, Teresa Manning se positionne clairement pour le « droit à la vie ». En 2003, alors qu’elle venait de sortir un livre contre l’avortement, elle déclarait face caméra : Le choix d’avoir des enfants « est quelque chose qui a lieu entre un mari, son épouse et Dieu, et cela n’implique pas vraiment le gouvernement fédéral ». Cette ancienne analyste juridique pour le Conseil familial de recherche et lobbyiste pour le Comité national pour le droit à la vie, deux organisations anti-IVG, ne croit pas non plus à l’efficacité de la pilule. Désormais à la tête du Planned Parenthood, elle pourrait bien revenir sur le programme « Title X » qui, en 2014, a permis à 4 millions de

femmes aux revenus modestes d’accéder à un moyen de contraception. Depuis sa prise de fonction, Trump n’a cessé de s’attaquer à la contraception et à l’avortement. Fin janvier, il a ainsi signé un décret visant à bloquer les financements d’ONG soutenant l’IVG. Le mois dernier, il coupait les vivres aux cliniques pratiquant les avortements via une loi destinée à abroger leurs financements publics. Quant au ministre de la Santé, Tom Price, il veut dérembourser les contraceptifs. Lors du gala du Planning, mardi, Hillary Clinton s’est élevée : « Au moment où nous parlons, à Washington les politiciens font tout ce qu’ils peuvent pour revenir sur les progrès et les droits que nous avons acquis en menant des combats si difficiles depuis un siècle. »

Présidentielle en Iran

Large victoire de Rohani Vendredi 20 mai, Hassan Rohani a été largement réélu pour quatre ans dès le premier tour de la présidentielle. Un feu vert pour la poursuite de sa politique de réformes et d'ouverture au monde. « Le message de notre peuple a été clairement exprimé. Le peuple iranien a choisi la voie de l'entente avec le monde, loin de l'extrémisme », a déclaré le religieux modéré de 68 ans dans une allocution télévisée au soir de sa réélection. En obtenant 57 % des voix, Hassan Rohani a terrassé son adversaire conservateur, Ebrahim Raissi (38 %), proche du guide suprême, Ali 10 - LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017


INTERNATIONAL LE RÉVEIL nucléaire a en revanche permis à l'Iran d'entamer son retour sur la scène internationale.

Hassan rohani réelu Président.

Khamenei. « Le peuple iranien veut vivre en paix et dans l'amitié avec le reste du monde, mais n'accepte pas la menace et l'humiliation. C'est le principal message qu'il veut que le monde entende », a ajouté le président iranien. Avec 23,5 millions de bulletins à son nom, Rohani augmente considérablement le nombre de ses électeurs par rapport à la présidentielle de 2013, lorsqu'il en avait obtenu 18,6 millions. La participation, forte, a été de 73 %. Cette nette victoire démontre qu'une majorité d'Iraniens approuve sa politique d'ouverture entamée par l'accord nucléaire historique conclu en juillet

Elections présidentielles Iran.

2015 avec six grandes puissances, dont les Etats-Unis, ennemi juré de la République islamique depuis près de 40 ans. A l’annonce des résultats plusieurs milliers de jeunes se sont rassemblés dans le centre de Téhéran en chantant et en frappant dans leurs mains pour exprimer leur joie et saluer le succès. Pendant la campagne, Rohani avait demandé aux Iraniens de lui accorder plus de voix afin de pouvoir poursuivre ses réformes sur le plan intérieur et sa politique d'ouverture. Hassan Rohani a consacré la majeure partie de son premier mandat à la négociation de l'accord nucléaire, qui a entraîné une levée partielle des sanctions internationales frappant l'Iran depuis près de 10 ans. Mais ces avancées n'ont pas permis d'attirer les investissements étrangers espérés et a eu peu d’impact sur la vie quotidienne des Iraniens qui restent durement frappés par le chômage (12,5% de la population et 27% des jeunes). L'accord

Avec son large score, Rohani a les coudées plus franches pour poursuivre sa politique d'ouverture à la société iranienne où les atteintes aux libertés restent nombreuses. Mais attention, le président en Iran n’est pas le seul à prendre des décisions dans ce domaine. A l'intérieur, il est à la fois sous tutelle du guide suprême, du puissant pouvoir judiciaire contrôlé par les conservateurs et parfois des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite mais également à l'extérieur pèsent des menaces comme le démontre la déclaration de Donald Trump qui manifeste son hostilité en appelant à “isoler” l'Iran. J.-P. Delahaye

Manifestation sous la pluie anti Michel Temer à Sao Paulo.

Brésil

Michel Temer au cœur d’un nouveau scandale Le Président brésilien aurait donné son accord à des pots-de-vin. Les partis d’opposition ainsi que milliers de manifestants demandent sa démission. Le quotidien, basé à Rio de Janeiro, révèle qu’il a rencontré, le 7 mars dernier, Joesley Batista, un des propriétaires qui contrôle notamment le géant

de la viande JBS. Celui-ci se serait enregistré secrètement alors qu’il expliquait, au chef de l’État, verser des sommes d’argent à Eduardo Cunha,

ex-président de la chambre des députés, actuellement en prison, pour acheter son silence, poursuit le journal. « Tu dois maintenir ça » (les pots-deLE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017 - 11


LE RÉVEIL INTERNATIONAL

Michel Temer

vin), aurait alors répondu le président Temer, sans savoir qu’il se faisait piéger, « à l’insu de son plein gré » par l’enregistrement de son interlocuteur. Eduardo Cunha a été condamné à quinze ans de prison pour corruption. Il avait œuvré en 2016 à la destitution de l’ex-présidente Dilma Rousseff, « pour maquillage » des comptes publics.

Dans un communiqué la présidence brésilienne a déclaré : « Le président Michel Temer n’a jamais demandé des paiements afin d’obtenir le silence de l’ex-député Eduardo Cunha. Il n’a pas participé ou autorisé aucune opération ayant pour objectif d’éviter une confession ou une collaboration avec la justice de l’ancien parlementaire » Les révélations du journal ont provoqué une vague de réactions dans la classe politique brésilienne, à commencer par le Parti des travailleurs, formation politique de Dilma Rousseff qui réclame la démission du chef de l’État dans un texte cosigné par cinq autres partis d’opposition. Un des signataires, le député Alessandro Molon, du parti Rede (centre gauche) a déposé une demande officielle de destitution. Selon lui, ces révélations constituent « l’acte final d’une bombe atomique qui va exploser dans le pays ».

Le pays va exploser Les réactions ne se sont pas fait attendre dans la rue. Plusieurs dizaines milliers de Brésiliens ont manifesté dans les plus grandes villes du pays, y compris devant le palais présidentiel, à

Brasilia, en scandant « Temer dehors » à grand renfort de klaxon. « Nous savions que le président n’était pas net, mais maintenant nous avons la preuve qu’il a commis des malversations », s’est insurgé Thiago Rocha, professeur d’université de Brasilia, interrogé par l’AFP. « Nous sommes descendus spontanément dans les rues dès que nous avons vu les infos parce que nous n’en pouvons plus. Nous avons soif de démocratie et nous sommes indignés par ce président putschiste. Depuis des mois l’ensemble de la classe politique est éclaboussée par le méga scandale de corruption Petrobas, concernant notamment plusieurs ministres du gouvernement Temer. L’opération « Lavage Express », simple enquête lancée en mars 2014, a dévoilé un vaste réseau de corruption au sein du géant public pétrolier, et est devenue, trois ans plus tard, la bête noire des politiques au Brésil. Début avril, la Cour suprême a autorisé l’ouverture de 76 enquêtes visant une centaine de personnalités politiques de tous bords, dans le cadre de l’affaire de corruption autour du groupe de BTP Odebrecht, un des volets de l’affaire Petrobras. Cette crise politique est envenimée par une crise économique, que le gouvernement actuel tente de résorber par le biais de mesures d’austérité impopulaires. Arrivée au pouvoir, au terme d’un véritable putsch conduisant à la destitution de la présidente Dilma Roussef, en août 2016, le président corrompu, Temer, entend faire passer une série de réformes économiques libérales dont la mesure « phare » est le recul de l’âge de la retraite de 60 à 65 ans pour les hommes et de 55 à 62 ans pour les femmes. Il a également annoncé une cure d’austérité « sur 20 ans » avec le gel des dépenses publiques notamment dans les programmes d’aide aux plus pauvres, l’éducation et la santé… également au programme la libéralisation du marché du travail. Les jours de Tremer au pouvoir sontils comptés ? Une chose est sûre la société brésilienne n’en peut plus de la corruption, des injustices et de la pauvreté… certains envisagent un retour possible de Lulla.

Manifestation anti austérité mis en place par Michel Temer au Bresil 12 - LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017

JP Delahaye


LE CAHIER MÉMOIRE N° 834 MAI 2017

Service public, fonction publique Une histoire, des principes, un avenir Par Anicet Le Pors Ministre de la Fonction publique (1981-1984) Conseiller d’État honoraire La question de la fonction publique et des fonctionnaires a été l’une des plus débattues au cours de la dernière campagne des élections présidentielles et elle continuera de l’être car c’est l’aboutissement d’une longue histoire en même temps qu’un enjeu d’avenir qui met en cause des données essentielles de notre pacte républicain.

Une exigence historique L’intérêt général est une prérogative du pouvoir politique dont la responsabilité est de le définir à travers un débat démocratique et d’en assurer autant que possible l’accomplissement grâce aux services publics dont la fonction publique est la partie essentielle. Sous l’Ancien Régime on parlait de bien commun, pendant la Révolution Française d’utilité commune ou de nécessité publique. La question a été très présente au XIXe et dans la première moitié du XXe siècle dans les luttes pour la République, le socialisme, la laïcité. Le programme du Conseil National de la Résistance (CNR) mettait fortement l’accent sur les besoins fondamentaux et les moyens nécessaires à leur satisfaction à travers un processus général de démocratisation, en parti-

culier de l’administration, un secteur public étendu par des nationalisations prévoyant l’intervention des travailleurs, des services publics important avec un système social sécurisant les populations. C’est dans ces conditions qu’a pu s’affirmer une conception française de la fonction publique. Le concept de service public est donc ancien en France et a fait l’objet d’une théorisation approfondie à la fin du XIXe siècle. Il était défini par l’identification d’un intérêt général, un organisme public le mettant en œuvre et un droit spécifique, le droit administratif. Notion simple à l’origine, elle n'a cessé de se complexifier. Partant, le service public est devenu plus hétérogène et le contrat l’a disputé progressivement à la loi dans la définition de son champ et son fonctionnement. L’Union européenne n’en retient l'idée que sous les appellations de services d’intérêt général essentiellement économiques mais en affirmant la concurrence comme principe fondamental et le marché comme horizon indépassable de la vie en société. La fonction publique est la partie la plus importante et la plus structurée du service public. Son histoire est marquée

Édité par le Réveil des combattants - 2 place du Méridien - 94807 Villejuif - Tél. 01 42 11 11 11

par la confrontation de deux lignes de forces : celle du fonctionnaire-sujet qui a prévalu pendant le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle ; celle du fonctionnaire-citoyen formalisée par le statut général fondateur de 1946. Son élaboration, voulue par le Général de Gaulle a été menée à bien par le ministre chargé de la Fonction publique à l’époque, Maurice Thorez, Vice-Président du Conseil, avec le concours actif de la CGT à travers bien des péripéties qui ont demandé beaucoup de lucidité et de courage aux acteurs. Ce statut a été approfondi et étendu par le statut fédérateur de 1983 fondé sur des choix de conception clairs mais qui n’ont cessé de susciter des oppositions de la part des tenants d’une fonction publique fondée sur un principe hiérarchique strict. La confrontation perdure jusqu’à la campagne électorale actuelle.

Une extension inéluctable On sous-estime en général le fait que le service public s’est imposé dans les sociétés modernes et qu’il ne cesse de se développer malgré les attaques dont il est l’objet. L’évolution du financement public traduit la socialisation financière


LE RÉVEIL DOSSIER

de la société et de ses services publics. La dépense publique n’a cessé de Croître pour répondre à des besoins fondamentaux sans cesse croissants. Les prélèvements obligatoires destinés à les financer se sont accrus de 10 % du produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire des richesses créées, au début du XXe siècle à 45 % aujourd’hui. Les comparaisons internationales montrent que si les dépenses de transferts sociaux sont relativement élevées en France (grâce notamment au système de sécurité sociale), le nombre de fonctionnaires se situe à un niveau moyen au sein des pays développés selon les études de l’OFCE en 2015, on compte, en France, 83 agents salariés pour 1 000 habitants dans la

fonction publique, le même ordre de grandeur qu’au Royaume Uni, au Canada ou… aux États Unis. On compte aujourd’hui en France 5,4 millions de fonctionnaires, il n’y en avait qu’un million au lendemain de la Libération. La spécificité française c’est l’affirmation statutaire, c’est-à-dire dire la protection par la loi de l’agent public base de la neutralité du service public. Le statut actuel a été fondé sur quatre choix : le fonctionnaire-citoyen, le système de la carrière, un équilibre entre unité et diversité, des principes républicains (égalité, indépendance, responsabilité). Depuis 1983, s’il a subi offensives et dénaturations le statut a prouvé sa solidité et son adaptabilité. Il reste menacé, un enjeu, notamment dans son versant territorial, cible privilégiée des attaques.

Le XXIe siècle « âge d’or » ? Les services publics sont un enjeu actuel. Les gouvernements de droite les ont mis en cause mais ont échoué. Le dernier quinquennat n’a pas contesté les statuts de manière frontale mais a manqué de courage et d’ambition. Un assainissement serait indispensable comme préalable. Il ne semble pas que ce soit la voie choisie

par le nouveau président de la République qui a déjà jugé le statut général des fonctionnaires « inapproprié », prévu à l’instar des candidats de la droite à l’élection présidentielle une réduction de 120 000 emplois, décidé de mettre au pas les collectivités territoriales dans la gestion des personnels. Des chantiers structurels devraient être engagés : rétablissement de moyens d’expertise des collectivités publiques, gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences, moyens pour une mobilité choisie, organisation de multi-carrières, progrès de l’égalité femmes-hommes, développement de la concertation, amélioration des relations internationales en matière de fonction publique, promotion d’un nouveau statut des travailleurs salariés du secteur privé, etc. Selon Edgar Morin, a décomposition sociale actuelle doit être regardée comme l’expression d’une « métamorphose » vers une nouvelle civilisation. Les besoins de coopérations, d’interdépendances, de solidarités se condensent en France en une idée : le service public. Le XXIe siècle peut et doit être l’« âge d’or » du service public. Mai 2017

Statut de la Fonction publique : 70 ans de modernité sociale ! Les attaques contre les fonctionnaires fleurissent, le Statut de la Fonction publique résiste. Après plus de 70 ans d’existence, il affiche toujours autant de modernité dans sa conception. 1/ UN PEU D’HISTOIRE AU CŒUR DU XXe SIÈCLE A – 1946 La loi du 19 octobre 1946 instaurant le Statut général des fonctionnaires est fondatrice de nouvelles bases républicaines après 14 - LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017

le régime de Vichy : elle chasse un long passé d’arbitraire en établissant le fonctionnaire dans une relation de citoyenneté à l’égard de l’État. Les premiers agents de l’État étaient recrutés dans les milieux aisés, sous le règne du favoritisme. Soumis au serment de


DOSSIER LE RÉVEIL fidélité, ils étaient souvent agents électoraux des candidats officiels. Au début du XXe siècle, leurs traitements étaient toujours en retard sur le coût de la vie, frappés de disparités pour des emplois identiques. Des décrets réglaient l’organisation interne de chaque ministère, ainsi que les conditions de recrutement, d’avancement et de discipline. Peu à peu, quelques principes généraux ont été adoptés. En Europe également on rencontrait une conception statutaire d’ensemble, basée sur un principe de concours et carrière, comme en Allemagne dès 1805. Aucun de ces statuts ne reconnaissait le droit syndical, de grève et de négociations aux agents publics. Ces questions ont été au cœur de l’histoire du droit de la Fonction publique pendant plus d’un demi-siècle. Les fonctionnaires ont bravé toutes les interdictions. Ils ont constitué des syndicats, une fédération affiliée à la CGT en 1920 et ont obtenu, en 1924, la reconnaissance de facto de ce mouvement syndical par le gouvernement et imposé sa présence dans des commissions « extraparlementaires » chargées d’examiner les questions concernant leurs traitements et leurs classifications. Ce mouvement syndical était à la fois influent et divisé, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. C’est une des raisons pour lesquelles la CGT était hostile, à ce moment-là, à l’élaboration d’un Statut général des fonctionnaires, qui n’aurait fait que diviser le monde du travail alors que la CGT militait pour une égalité de traitement entre les salariés et les fonctionnaires. La Deuxième Guerre mondiale va très rapidement faire basculer la France dans un nouveau régime où les syndicats seront interdits. La CGT va s’organiser dans la clandestinité et participer activement à la Résistance puis à l’élaboration du

Conseil National de la Résistance et de son programme progressiste, dont nous défendons tous les jours l’héritage.

B – LA PARENTHÈSE BRUNE SOUS LE RÉGIME DE VICHY Pétain le 10 juillet 1940, fait adopter une nouvelle constitution par les députés et sénateurs ; le 11 juillet, il se proclame chef de l’État français. Les Confédérations CGT et CFTC sont dissoutes et interdites. Le 20 septembre, des décrets tombent pour suspendre des Conseils municipaux et généraux et les remplacer sur nominations d’État. En juillet, un texte interdit la Fonction publique aux citoyens nés de père étranger, en août aux communistes et aux francs-maçons, en octobre aux Juifs, après la parution de « leur statut ». Ils sont licenciés s’ils occupent déjà un emploi public. Les mairies sont chargées du recensement des Juifs et de leurs biens, ainsi que des recensements pour le STO. En septembre 1941, le gouvernement de Vichy fait adopter un statut général des fonctionnaires pour les agents de l’État, tout entier fondé sur les principes d’obéissance hiérarchique, d’allégeance au régime, d’autorité, de soumission à des devoirs en face, les fonctionnaires n’ont aucun droit. La loi du 9 septembre 1943 sur les agents communaux va donner la qualité de fonctionnaires à ceux qui exercent des fonctions qui participent de la puissance publique, les autres étant assujettis au droit privé. Ce premier statut général édicté par Vichy est un vrai recul de la mission républicaine de la Fonction publique, des droits des agents, de l’autonomie communale et des libertés, notamment

celle du fonctionnaire à être aussi un citoyen. CETTE SOMBRE PÉRIODE EST RICHE D’ENSEIGNEMENTS POUR LES SYNDICALISTES D’AUJOURD’HUI Le Statut de fonctionnaire se conçoit dans un ensemble d’organisation de la puissance publique qui doit être au service de la population, de l’intérêt général. Le concevoir comme un outil du pouvoir est dangereux pour la démocratie, les institutions républicaines et l’intérêt général. Dans les discours de certains hommes politiques de droite extrême comme ceux de Fillon annonce la suppression de 500 000 fonctionnaires, d’extrême droite comme ceux de Lepen qui annonce que dans les collectivités seuls ceux occupant des fonctions régaliennes ont vocation à être fonctionnaires, cela sonne bien comme des objectifs de revenir à un Statut à la Vichy.

C – SI CE N’EST LE CNR, QUI A PROGRAMMÉ LA CRÉATION DU STATUT GÉNÉRAL, COMMENT S’EST-IL CONCRÉTISÉ EN 1946 ? En 1944, l’heure était à la reconstruction de l’État, au renouvellement des institutions et à la Constitution de la IVe République, à l’épuration des collaborateurs dans les administrations, à la mobilisation pour rétablir les Libertés, aux grandes réformes économiques et sociales et aux nationalisations, notamment sous LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017 - 15


LE RÉVEIL DOSSIER l’égide de Marcel Paul, ministre de la Production Industrielle. Compte tenu de l’énorme montée des prix sous l’Occupation, se posait la question de la revalorisation des traitements. L’Ordonnance du 6 janvier 1945 a maintenu le système des échelles, multiplié les rémunérations par 3,6 à la base et 2,5 au sommet et réglementé de façon draconienne le régime des indemnités. En avril 1945, de Gaulle charge Michel Debré, d’une mission de réforme de la Fonction publique. Ses travaux aboutissent, sans véritable concertation avec les organisations syndicales, à l’Ordonnance du 9 octobre 1945 qui institue l’École Nationale d’Administration, les Instituts d’études politiques, la Direction de la Fonction publique. La politique de Michel Debré concernait essentiellement les sommets de l’État et la haute Fonction publique, mais, sous l’impulsion de Maurice Thorez, elle a été élargie à l’ensemble des fonctionnaires. Dans l’Assemblée nationale constituante élue le 21 octobre 1945, le Parti communiste et le Parti socialiste étaient majoritaires, mais le gouvernement était « tripartite », le PS ayant exigé la participation du MRP pour éviter de gouverner seul avec le PCF. Maurice Thorez, secrétaire général du PCF, entré au deuxième gouvernement provisoire constitué le 22 novembre 1945 en qualité de ministre d’État chargé de la Fonction publique, a fait appel

16 - LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017

pour tenir les fonctions de directeur de cabinet à Pierre Meunier, fonctionnaire des Finances, membre du Parti radical, collaborateur de Jean Moulin au Conseil National de la Résistance. Il engage l’élaboration d’un Statut général des fonctionnaires dans une concertation très active de son cabinet avec le mouvement syndical des fonctionnaires principalement mené par Jacques Pruja, secrétaire général adjoint de la Fédération générale CGT des fonctionnaires. Dans le même temps, pendant plusieurs mois, les Fédérations des Services publics et des PTT vont revendiquer une hausse de 25 % des traitements et salaires et organiser une grève massive le 11 juillet. À l’issue de ces actions, le 3 août 1946, la loi sur l’augmentation des traitements est, pour la première fois, d’application directe aux agents des collectivités locales. Après plusieurs mois de débats, le Statut général des fonctionnaires a été adopté le 19 octobre comme un « compromis », avec des divergences entre la CGT et la CFTC, entre le cabinet de Maurice Thorez et la jeune direction de la Fonction publique et le Conseil d’État, entre les groupes communiste et MRP de l’Assemblée, et en devant affronter les réticences du groupe socialiste qui n’a pratiquement pas participé à l’élaboration du Statut et l’a qualifié de « totalitaire ». Il reste que ce Statut était, pour reprendre la formule de Maurice Thorez, « une loi essentiellement démocratique qui fait honneur à notre pays », et que « le fonctionnaire était enfin considéré comme un homme et non comme un rouage impersonnel de la machine administrative ». Pour la première fois dans l’histoire est adopté un statut législatif. Ce dispositif est accompagné de

deux innovations essentielles : la reconnaissance explicite du droit syndical et la création d’organismes paritaires permettant la participation des fonctionnaires à la gestion de leurs carrières par l’intermédiaire de délégués élus, ainsi qu’à l’organisation et au fonctionnement des services publics par l’intermédiaire de représentants de leurs syndicats. Peu d’institutions auront montré une aussi grande vitalité dans la durée, due sans doute à trois facteurs : la cohérence juridique de ses fondements, sa capacité d’adaptation aux évolutions de l’administration et de la société, la vigilance et l’action du mouvement syndical des fonctionnaires.

II/ UN STATUT POUR QUI ? POUR QUOI ? A – DE L’ÉTAT AUX « COMMUNAUX » ET HOSPITALIERS : DES TEXTES ÉVOLUTIFS Le Statut prescrivait l’institution du régime particulier de Sécurité sociale et l’élaboration d’un nouveau régime des retraites qui ont été adoptés et mis en œuvre. Il fixait le cadre juridique du système des rémunérations, de la structure et de l’organisation des carrières. Un reclassement général des emplois comportant l’échelonnement indiciaire des catégories A, B, C et D créées par le Statut et l’établissement de la grille a été finalement adopté en 1948 avec un paiement des échéances en quatre tranches dont la dernière est intervenue à la fin de l’année 1950. Le texte du Statut reflétait l’état de l’administration et de la société à l’époque de la Libération. Le droit syndical et les questions relatives aux organismes paritaires ont été des cibles privilégiées. Ces mêmes milieux, n’ont jamais cessé de ressasser les prétendus défauts du Statut, en particulier


DOSSIER LE RÉVEIL sa « rigidité », et de s’employer à en réduire la portée par divers procédés qui prendront des dimensions nouvelles à la faveur de la construction européenne. Après 6 ans de combat, les personnels communaux ont été dotés d’un Statut par la loi du 28 avril 1952 et les personnels hospitaliers d’un Statut par le décret du 20 mai 1955. B – L’HÉRITAGE DE 1946 COMME FONDEMENT D’UNE CONCEPTION NOUVELLE EN 1983 La première refonte du Statut est intervenue dans les débuts de la Ve République, par l’ordonnance du 4 février 1959. Conçu conformément aux orientations du nouveau régime, le nouveau dispositif n’a donné lieu à aucune concertation avec les organisations syndicales. Il a consacré la disparition de dispositions positives et progressistes du Statut de 1946. Après l’accession de la gauche au pouvoir en 1981 est intervenue la réforme la plus large et la plus profonde que l’on ait connue en la matière depuis 1946. Cette réforme, poussée par les fortes mobilisations contre la loi-cadre de Giscard en 1978/1979 a conduit à l’abandon des dispositions restrictives de la période précédente, à l’amélioration du Statut des fonctionnaires de l’État et, surtout, conformément aux textes concernant la décentralisation publiés en 1982, à l’extension aux agents des collectivités territoriales (communes, départements, régions). Il en est résulté la publication d’un Statut général des fonctionnaires de l’État et des collectivités territoriales composé de quatre titres : loi du 13 juillet 1983 ; loi du 11 janvier 1984 ; loi du 26 janvier 1984 ; loi du 9 janvier 1986. Cette profonde réforme a été accompagnée de ce que le ministre

communiste de la Fonction publique de l’époque, Anicet Le Pors, a qualifié de « concertation de type nouveau ». Cette œuvre a rencontré l’hostilité des forces politiques traditionnellement attachées aux principes autoritaires. Depuis sa création, tous les gouvernements sans exception ont cherché à mettre en échec les acquis de 1983-1984. La droite a ouvertement pris sa revanche à la faveur de sa victoire aux élections législatives de 1986 en s’attaquant immédiatement aux dispositions essentielles du Statut de la Fonction publique territoriale par la loi Galland du 13 juillet 1987, l’amendement Lamassoure sur les retenues en cas de grève et la suppression de la troisième voie d’accès à l’ENA. La gauche, revenue au pouvoir, n’a pas abrogé les mesures revanchardes de la droite, mais, au contraire, a poursuivi son entreprise après les élections législatives de 1993, en parachevant le retour de la Fonction publique territoriale au système de l’emploi par des lois de 1994 et 1996. Jusqu’aux récentes réformes territoriales qui s’attaquent au Statut, en remodelant le visage de la puissance publique, les forces politiques qui se mettent au service des intérêts du patronat poursuivront les efforts de guerre contre le Statut. Seule la mobilisation des personnels permet de maintenir ce modèle social vital pour la démocratie et la cohésion sociale, porteur d’égalité, de fraternité et de liberté. Les propos de René Bidouze en 2006 sont particulièrement d’actualité : « Il ne faut pas se laisser impressionne. Il est impératif de passer à l’offensive — sur le terrain politique et sur le terrain syndical — si l’on veut sauvegarder un Statut général des fonctionnaires déjà largement vidé de sa substance et “mis en extinction” à

la veille d’une estocade qui pourrait s’avérer décisive. »

III/ UN STATUT BIEN DANS SA SOCIÉTÉ GRÂCE A SES PRINCIPES Le statut, s’il confère des droits aux agents publics, leur confère aussi des obligations au service de la population et dans le respect de l’intérêt général. A – LE PRINCIPE D’ÉGALITÉ L’article 6 de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 stipule : « La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. » Il s’agit ici de garantir que les agents publics ne sont pas recrutés selon le bon vouloir et donc l’arbitraire de pouvoir politique. L’égalité des citoyens devant le service public est également affirmée. B – LE PRINCIPE DE RESPONSABILITÉ Le principe de responsabilité est issu de l’article 15 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 qui stipule : « la société a le droit de demander compte à tout Agent public de son LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017 - 17


LE RÉVEIL DOSSIER

administration ». Dans une société démocratique, aucun agent public n’est au-dessus du contrôle des citoyens. La puissance publique est instituée dans l’intérêt général et non dans l’utilité particulière des gouvernants. C’est dans cet esprit qu’a prévalu, en 1983, dans le cadre de l’élaboration de la loi Le Pors portant droits et obligations des fonctionnaires, la conception du fonctionnaire-citoyen en opposition à celle de fonctionnaire-sujet dont Michel Debré donnait dans les années 1950 la définition suivante : « le fonctionnaire est un homme de silence, il sert, travaille et se tait ». Le Statut considère le fonctionnaire comme un citoyen à part entière en lui reconnaissant la liberté d’opinion. L’article 6 de la loi du 13 juillet 1983 est à cet égard sans ambiguïté : « La liberté d’opinion est garantie aux fonctionnaires ». Ce principe entraîne celui de la non-discrimination : « Aucune distinction, directe ou indirecte, ne peut être faite entre les fonctionnaires en raison de leurs opinions politiques, syndicales, philosophiques ou religieuses ». Le fonctionnaire a la responsabilité d’être au service de l’intérêt général et non au service d’intérêts partisans politiques ou économiques. C’est la raison pour laquelle le Statut accorde au fonctionnaire l’entière liberté de penser et de s’exprimer et ne lui impose en la matière aucune obligation de réserve. 18 - LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017

C – LE PRINCIPE D’INDÉPENDANCE Le préambule de la Constitution de la IVe République (1946) dispose que « nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances ». Le contenu de ce texte à valeur constitutionnelle a été repris dans l’article 6 du statut général des fonctionnaires de juillet 1983 qui reconnaît aux fonctionnaires la liberté d’opinion. Le Statut impose des obligations aux fonctionnaires liées aux nécessités du service public et au sens de l’intérêt général et lui reconnaît en contrepartie des droits. Et lui permet ainsi d’assurer l’équilibre entre la subordination du fonctionnaire (obligation de service, d’obéissance [sauf si les ordres ne sont pas compatibles avec les valeurs de la République], de formation, de discrétion, de secret, de désintéressement) et son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique et de l’arbitraire administratif. L’indépendance du fonctionnaire est garantie par deux règles essentielles : • Contrairement aux salariés du secteur privé, les fonctionnaires sous Statut sont placés dans une situation légale et réglementaire. Ils ne sont pas régis par un contrat passé avec leur employeur. La modification du Statut de la Fonction publique revient à la loi et non à des décisions arbitraires de l’administration. Ainsi, les fonctionnaires sont protégés d’une modification de leur situation en raison de leurs opinions. • Le Statut met par ailleurs en œuvre la séparation du grade et de l’emploi. L’avancement d’échelon dans un grade, qui détermine le niveau de la rémunération, est décidé par l’employeur en tenant compte de l’ancienneté du fonc-

tionnaire. L’emploi du fonctionnaire, c’est-à-dire le poste auquel il est affecté, dépend de la collectivité publique employeur.

IV/ AUJOURD’HUI COMME HIER : AUX MÊMES ATTAQUES, LES MÊMES RÉPONSES RÉSOLUMENT MODERNES ! Entretien avec Baptiste Talbot, secrétaire général de la Fédération CGT des Services Publics Il y a trop de fonctionnaires ! BT : La population augmente d’environ 330 000 habitants supplémentaires par an en moyenne (équivalent de la ville de Nice), et avec elle les besoins de service public et de politiques publiques. Selon Le Monde du 25 novembre 2016, « l’augmentation en valeur absolue des effectifs a suivi la hausse en valeur absolue de la population. Comparé à la population totale, le nombre de fonctionnaires n’a pas autant évolué depuis 1980 (7,19 % à 8,57 % entre 1980 et 2014) ». Les effectifs 2014 dans la FPT sont de : 1,9 million d’agents, soit une quasi-stabilité des effectifs. En raison des coupes dans les dotations d’État, 53 % des collectivités comptent ne pas remplacer tous les départs prévus. Les médias évoquent souvent une évolution forte des effectifs dans la Territoriale ces dernières années : cela est à corréler aux transferts de l’État vers les collectivités (personnels techniques collèges/lycées et routes départementales) et au désengagement de l’État. Les fonctionnaires coûtent cher à l’État : il faut diminuer le budget général et les dotations aux collectivités ! BT : Je rappelle que jusqu’en 2010 les collectivités représentaient 70 % et plus de l’investissement dans les travaux publics et donc


DOSSIER LE RÉVEIL permettaient de nombreuses créations d’emplois privés dans ce secteur. Or, quelles sont les conséquences des baisses de dotation aux collectivités ? Quelques chiffres pour illustrer : L’exemple du BTP • 2012 : baisse de 0,9 % de l’emploi dans le secteur de la construction • 2013 : nouveau recul de 1,9 % (28 000 postes en moins) • 2014 : nouveau recul de 1,9 %. • 2015 : recul de 3 % (42 500 postes) • 2016 : perte d’emplois évaluée à au moins 15 600 postes Les dépenses publiques de la France sont exorbitantes par rapport aux pays européens ! BT : En 2011, en France, les recettes publiques représentaient 50,8 % du PIB et la croissance s’est établie à 1,7 %. La même année, en Suède, les recettes publiques étaient à 53 % du PIB et la croissance était de 4,2 %. Au Danemark, de 2000 à 2010, les recettes publiques n’ont jamais été inférieures à 55 % du PIB et la moyenne de la croissance annuelle a été de 3,8 %, contre 1,8 % en France. L’OCFE estime que la politique budgétaire menée en France a coûté 1,2 % de PIB en 2014. En Grande-Bretagne, la politique globale de suppressions d’emplois publics ces dernières décennies au nom de la « libération des énergies » a provoqué la baisse du chômage dans les statistiques officielles, mais surtout la baisse des salaires réels ! Il y a aujourd’hui 17 % de travailleurs pauvres, le taux de pauvreté est passé de 14 à 33 % en trente ans. Cameron reprend la voie des suppressions d’emplois : 1 poste sur 6 supprimé dans la police et 1 sur 5 dans la justice entre 2009 et 2015… en un an les violences sur personnes ont

augmenté de 20 % et les viols de 40 % (chiffres mars 2016). Ces dernières années, plus de 400 bibliothèques publiques ont fermé en Grande-Bretagne. Des économistes du FMI ont estimé en mai 2016 que les politiques d’austérité conduisent à un échec, en termes de développement économique. La gestion par le marché n’est pas synonyme de rationalité budgétaire ! On peut bien supprimer des services publics, le secteur privé peut remplir ces missions ! BT : Aux États-Unis, la part des dépenses de santé dans le PIB est de 17,1 % dans le cadre d’une gestion principalement assumée par le secteur privé (11,5 % en France), avec des résultats moindres en gains d’espérance de vie et en couverture médicale. Une étude universitaire menée sur la libéralisation de plusieurs secteurs en Europe démontre que : • le prix de l’électricité est sensiblement plus bas lorsque l’opérateur est public • la libéralisation des effets globalement négatifs pour les usagers s’agissant du prix du gaz • la libéralisation conduit à des investissements insuffisants pour les nouveaux services ou la réalisation d’objectifs politiques de long terme. 16 000 postes ont été supprimés à la DGFIP depuis 2009 et 631 trésoreries fermées depuis la même date alors que la fraude fiscale est évaluée à 80 milliards. Les fonctionnaires ne travaillent pas beaucoup ! Ils ne font même pas 35 heures ! BT : Le rapport sur la Fonction publique de 2015 révèle que 28 % des agents de la Fonction publique travaillent 40 h et plus par semaine. L’étude DARES de 2015 sur le

temps de travail ne note pas de différence notable entre le public et le privé. Elle peut être ainsi résumée : (...) Premier enseignement : les 35 heures, censées être le temps de travail légal dans le pays, ne concernent qu’une minorité de salariés. Une forte minorité certes, mais une minorité quand même : un quart seulement des salariés (25,4 %) déclarent travailler 35 h. En ajoutant les temps partiels, qui travaillent moins de 35 h, on obtient le chiffre de 46,5 % des salariés qui travaillent 35 h et moins. Et donc 53,5 % des salariés qui travaillent plus de 35 h. Dans la Fonction publique territoriale, les choses ne sont pas fondamentalement différentes : seuls 30 % des agents travaillent 35 h — mais 46,4 % d’entre eux travaillent plus. Contrairement à un préjugé tenace, donc, on ne travaille absolument pas moins dans le secteur public que dans le secteur privé. Le travail du samedi, tous secteurs confondus, est très répandu : il concerne (occasionnellement ou habituellement) 48 % des salariés (42 % dans la FPT). Quant au travail du dimanche, il continue de se développer petit à petit : 28,4 % des salariés travaillent occasionnellement ou habituellement le dimanche, contre 26 % il y a dix ans. C’est naturellement la Fonction publique hospitalière qui travaille le plus le dimanche, avec 65 % des agents concernés, contre 30 % seulement dans la territoriale.

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LE RÉVEIL DOSSIER La progression la plus frappante est celle des employés du commerce : la proportion de ceux qui travaillent le dimanche a gagné dix points en quelques années, passant de 36 % en 2005 à 46 % en 2013. Autre évolution notable de ces dernières années : le caractère de moins en moins uniforme des horaires. En une trentaine d’années (1984-2013), le nombre de salariés déclarant travailler « aux mêmes horaires tous les jours » a chuté de dix points, passant de 60 à 50 %. C’est dû, en majeure partie, à l’augmentation des horaires « à la carte » décidés ou par l’employeur ou par le salarié (horaires variables). La FPT est, de loin, le secteur où la régularité des horaires de travail est la plus grande : 66 % des agents travaillent aux mêmes heures tous les jours (contre 40 % dans la FPH et 50 % dans le privé). Tout comme les 35 h, la durée légale de la journée de travail, naguère fixée à 8 h, devient de moins en moins générale. 30 % des salariés déclarent que leur journée de travail dure « entre 8 h et 9 h » – mais presque autant (27 %) entre 9 h et 10 h, 11 % des salariés déclarent travailler plus de 11 h par jour. Caché au milieu des dizaines de tableaux, on trouve, soit dit en passant, un chiffre assez stupéfiant : la proportion de très jeunes salariés (moins de 20 ans) travaillant plus de 11 heures par jour a triplé en moins de dix ans, passant de 7 à 21 % ! Autre préjugé très à la mode ces temps-ci, auquel l’étude de la Dares fait un sort : les fonctionnaires territoriaux auraient tous des journées de 7, voire 6 heures… En réalité, les chiffres de la FPT sont presque exactement les mêmes que dans le privé sur ce sujet : 11,3 % des agents de la FPT travaillent entre 7 et 8 h par 20 - LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017

jour (11,2 dans le privé) ; 4,4 % entre 6 et 7 h (4 % dans le privé) ; 3,8 % entre 4 et 6 h (3,6 dans le privé). On apprend également que 75 % des agents territoriaux déclarent dépasser (parfois, souvent ou tous les jours) leurs horaires de travail. Ce chiffre monte à 85 % dans la Fonction publique hospitalière. La frontière entre vie professionnelle et vie privée s’estompe de plus en plus : presque la moitié des salariés (46 %) déclarent avoir déjà été appelés à leur domicile par leur employeur. Et la proportion de salariés qui déclarent ne jamais emporter de travail à domicile a diminué de 10 points en huit ans, passant de 62 à 52 % selon Franck Lemarc. Programme du FN : Conception du service public entre inégalité de traitement et politisation « Application de la priorité nationale. (...) Les administrations respecteront également ce principe, et la liste des emplois dits “de souveraineté” sera élargie, notamment dans les secteurs régaliens où les professions seront réservées aux personnes ayant la nationalité française. (...) La priorité nationale s’appliquera également en matière de logement social où, à situation égale, le logement sera d’abord proposé aux personnes ayant la nationalité française. Les allocations familiales seront réservées aux familles dont un parent au moins est français ou européen. » « Dans le cycle de formation des fonctionnaires des trois fonctions publiques, l’accent sera porté sur le sens de l’État et le patriotisme. L’École Nationale d’Administration (ENA) veillera en particulier à recruter des hauts fonctionnaires patriotes. » En rupture complète avec le principe d’égalité de traitement, le FN propose une discrimination selon la nationalité dans

l’accès à un certain nombre de services publics. Au-delà de son caractère abject sur le principe, la « priorité nationale » ignore le fait que les résidents étrangers concourent, comme les Français, au financement de l’impôt et de la protection sociale, avec même un solde positif pour l’économie française. De même, le FN entend rompre avec le principe de neutralité du service public et favoriser le recrutement de fonctionnaires « patriotes », c’est-àdire inféodés à son idéologie. En privilégiant la fidélité partisane, le FN néglige la compétence et le sens de l’intérêt général. Les désastreuses expériences locales de gestion municipale par le FN dans les années 1990 (Vitrolles, Toulon, Orange,...), puis depuis les dernières élections municipales, à Hayange ou encore Hénin-Beaumont nous édifient tristement sur les dangers de cette conception dévoyée du service public. Plus récemment, le maire de Béziers s’est illustré avec la suppression de l’accueil à l’école le matin, le midi et le soir pour les enfants de chômeurs, comme au Pontet avec la fin de la cantine gratuite pour les enfants de chômeurs, l’installation de « crèche chrétienne », au mépris de la loi de 1905 sur la laïcité, ou encore la scandaleuse campagne d’affichage sur les panneaux municipaux contre l’accueil des réfugiés. Extraits du magazine de la CGT de Novembre/Décembre 2016 sur le service public


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

ARAC ASSOCIATION RÉPUBLICAINE DES ANCIENS COMBATTANTS ET VICTIMES DE GUERRE, DES COMBATTANTS POUR L'AMITIÉ, LA SOLIDARITÉ, LA MÉMOIRE, L'ANTIFASCISME ET LA PAIX Villejuif, le 2 mai 2017 Monsieur EMMANUEL MACRON Candidat à la Présidence de la République EN MARCHE B.P. 80049 94801 VILLEJUIF Monsieur le Candidat à la Présidence de la République, L’A.R.A.C. qui va célébrer en novembre prochain le centenaire de sa création. Cent ans de luttes pour les droits des ouvriers et paysans envoyés par la République dans une guerre qui dura 4 ans et qui fit des millions de morts, d’orphelins, de veuves, de mutilés. Mais aussi les droits issus des luttes sociales, du combat de la Résistance en 1940, du programme du C.N.R., de 1968 et qui aujourd’hui sont menacés car il s’agit de notre vie, celle de nos enfants, celle des générations futures. Ce sont des combats d’aujourd’hui, car comme en 1917, l’A.R.A.C. a la conviction qu’un monde pacifique, solidaire et fraternel est possible. Notre souci permanent est de défendre les valeurs républicaines et de nous rassembler pour construire réellement une société où les mots « Liberté, Égalité, Fraternité » sortiront du fronton des mairies pour rentrer réellement dans la vie. L’histoire montre que la République, la démocratie et les libertés n’ont rien à attendre de l’extrême-droite. L’A.R.A.C., par son mensuel « Le réveil des combattants » estime de son devoir d’alerter sur les montées de l’extrême-droite, des nationalismes et des intégrismes en France, en Europe et dans le monde. Voici les questions que nous avons pensé utiles de vous poser : 1. Vous engagez-vous à faire jouer à l’ONU tout son rôle pour solutionner les conflits et construire un monde de Paix ? Remettrez-vous en place une conscription pour les jeunes conforme à la conception Républicaine de la défense Nationale ? 2. Vous engagez-vous à mettre en œuvre une politique de souveraineté nationale et d’indépendance de la France à l’égard des grandes puissances, ce qui nécessite de remettre en cause l’Europe telle qu’elle est construite aujourd’hui, et qui pose la question du retrait de la France de l’OTAN et la dissolution de cet organisme ? 3. Vous engagez-vous à maintenir un Ministères des Anciens Combattants et Victimes de Guerre et de la mémoire qui assurera la pérennité de l’ONAC, l’attention aux 2 millions de ressortissants, l’aide aux Associations leur garantissant la reprise de leurs activités sociales ? 4. Notre association vous demande l’abrogation du décret relatif à la suppression des ERP et Maisons de Retraite de l’ONAC. 5. Vous connaissez les attentes des ressortissants de l’ONAC, notamment la pérennité de la rente Mutualiste et l’actualisation du point d’indice de la Retraite du Combattant. 6. Vous engagez-vous à respecter les dates des commémorations mémorielles qui ont marqué l’histoire de notre pays, dates indispensables pour éduquer et aider les jeunes générations à comprendre l’histoire et les combats de la République ? Nous attendons de vous l’abrogation de la Loi du 23 février 2005 et la réhabilitation officielle et collective des fusillés pour l’exemple, exigence que nous portons avec la Libre Pensée. Nous sommes à votre disposition pour vous rencontrer en vue de tout complément d’information qui serait nécessaire. Veuillez agréer, Monsieur le Candidat à la Présidence de la République, l’expression de nos sincères sentiments républicains. Raphaël VAHE Président National

Patrick STAAT Secrétaire Général

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LE RÉVEIL VOS DROITS

Une exigence première et fondamentale des ACVG Le rattrapage du retard réel de la valeur du point PMI (6,51 euros du point) La valeur du point de pension d’invalidité a été relevée à 14,12 (au 1er juillet 2016) par arrêté du 28 février 2017. A quelques encablures du vote de la Loi de Finances 2018 et au lendemain des élections présidentielles et législatives, l’heure est au bilan si nous voulons être en capacité de mener l’action pour la prise en compte des revendications légitimes des anciens combattants et des victimes de guerre en matière de droites à réparation. D’autant que des modifications non négligeables, en particulier au plan des catégories, ont été amenées dans la Fonction Publique. ■ QU’EN EST-IL DU « RAPPORT CONSTANT » ? ➣ Petit rappel Les lois de 1948 et 1952 ont décidé que devait exister un « rapport constant » entre l’évolution de la valeur du point régissant le montant des pensions militaires d’invalidité (retraite du combattant et plafond majorable des rentes mutualistes ancien combattant) et celle de la Fonction Publique. A savoir, le point PMI doit demeurer égal au 1/1000e du traitement brut majoré d’un fonctionnaire de référence… à l’époque, l’huissier de Ministre en fin de carrière. ➣ En 1990, le gouvernement socialiste a imposé une dérogation par l’article 49-3, l’huissier de Ministre étant remplacé par un fumeux calcul de l’INSEE. Ledit calcul (ne donnant pas satisfaction) a été lui-même remplacé par un autre en 2005… que le gouvernement trouve excellent et le mouvement ACVG… exécrable. Notre proposition de réunir – comme en 1978 et sur le même sujet

– une Commission tripartite (gouvernement, parlementaires, mouvement ACVG) a été jusqu’ici refusée, alors que ce serait l’occasion de faire le point : 1- La valeur du point PMI accuse-t-elle un retard, et si OUI, de combien ? 2- Comment rattraper ce retard par étapes ? 3- Quel système mettre en place pour éviter une telle dérive à l’avenir ?

■ LE RETARD DU POINT DE PENSION Depuis plus de 50 ans, l’ARAC a été en pointe de l’action pour le calcul du rattrapage du retard du point PMI. Alors, son président – Casimir Lucibello – était Vice-Président National de l’UFAC nationale et président de sa Commission de Défense des Droits, puis vinrent André Fillère et Georges Doussin qui lui succédèrent. Dans le « Réveil des Combattants », les chroniques mensuelles de Paul Demay faisaient autorité et, lorsque naquit le Front Uni des Associations nationales représentatives des Anciens Combattants en Afrique du Nord, c’est encore à l’ARAC (André Fillère et Marc Pandellé) que revinrent les responsabilités des travaux sur le rapport constant et les psychotraumatismes de guerre. A cette époque se nouèrent des relations avec les Fédérations syndicales de la Fonction publique, relations qui

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se poursuivent en ce qui concerne l’ARAC. Ainsi, avec l’aide des Unions Générales de la Fonction Publique CGTFO-CFTC, nous avons fait la preuve que l’huissier de Ministre en fin de carrière – disparu des grilles de la Fonction Publique – s’était transformé en Agent des Services Techniques catégorie C de 1re catégorie, échelle 3 et 11e échelon fin de carrière (AST1). ➣ Aujourd’hui, l’AST1 : Notre AST1 à l’échelle 3, a vu sa valeur du point fonction publique portée à 4,686 025 (1/02/2017). Son indice de référence est passé à 367 et son traitement annuel est de 20 637,25 €. (Au 1er février 2017) Le 1/1000e est donc à 20,63 et devrait, en fonction du système de rapport constant, établir la valeur du point PMI. Hors, celui-ci est à 14,12, soit 6,51 euros de retard du point (46,15 %). ➣ Aujourd’hui, le point médian La valeur annuelle du point médian de référence de la catégorie C fonction publique est chiffrée à 22,24 euros, alors que le point PMI est à 14,12. Soit un retard de 18,12 euros du point (57,5 %) ➣ Salaire le plus bas de la Fonction Publique La valeur du point de référence du traitement le plus bas de la Fonction Pu-


VOS DROITS LE RÉVEIL blique est de 18,28 alors que le point PMI est à 14,12. Soit un retard de 4,16 (soit 29,4 %).

■ FAUT-IL GARDER LA RÉFÉRENCE FONCTION PUBLIQUE ? Certains arguent aujourd’hui de différentes raisons pour abandonner cette référence. Nous pensons quant à nous qu’il faut demeurer fermes sur le principe de base fondamental qu’est le « rapport constant ». Nous comprenons que certains soient effrayés par l’importance du retard enregistré. Rappelons que la faute en est aux gouvernements successifs depuis 1990 et non aux ACVG. Ajoutons que ce n’est pas en se plaçant sur le terrain choisi par l’adversaire que les ACVG auront plus facilement satisfaction. Au contraire, de recul en recul, on perd de plus en plus. Certains préconisent donc d’abandonner le rapport aux traitements de la Fonction Publique pour s’appuyer sur l’inflation depuis 2005, date imposée par le gouvernement dans ses « manipulations ». Ainsi, nous ferions un cadeau royal aux gouvernements puisque les partisans de cette nouvelle méthode chiffrent le retard à seulement 10 %... qu’ils ne sont pas certains d’obtenir ! Petit rappel, la commission de 1978… Pour le gouvernement pas de retard ; pour les ACVG, 38 % de retard. Compromis : 14,26 % rattrapés en 5 ans. Et si l’on parle d’inflation, pourquoi la baser sur 2005… et non 1990, date à laquelle le gouvernement socialiste de l’époque a faussé le « rapport constant » ? Le décret du 9 juillet 1990 a fixé la valeur du point PMI à 67,97 francs, soit 10,36 euros. Il est aujourd’hui à 14,12 donc seulement 3,76 euros de plus en 27 ans !!! L’inflation de 1990 à 2016 a augmenté de 51,65 %. En toute logique, sur cette base le rattrapage devrait amener le point PMI à

21,29 euros au lieu de 14,12… C’està-dire à peu de choses près, les valeurs relevant des traitements de la Fonction Publique et du rapport constant.

■ PAR CONSÉQUENT Ne lâchons rien, restons fermement ancrés au droit initial à réparation, et menons les campagnes à venir sur ces bases. Exigeons la satisfaction de la revendication essentielle et fondamentale pour TOUS les ACVG, le rattrapage du retard de la valeur du point PMI (y compris par étapes et après). 1/ La mise en place d’un nouveau système d’accrochage à un indice indiscutable de la fonction publique quant à son évolution.

2/ Pour éviter toute possibilité de vider la substance de cet accrochage par des artifices visant à supprimer concrètement l’existence d’une fonction rattachée à cet indice, que soit établie la parité avec un corps de référence dans la grille de la Fonction publique, présentant toutes les conditions de longévité et d’évolution logique incontestable dans les années à venir. Et, dans ce corps, nous considérons que l’évolution de carrière attachée au départ à l’indice 170 ancien (Huissier de Ministre de 1re classe en fin de carrière) se situe aujourd’hui à hauteur de l’indice de l’Agent des Services techniques de 1re catégorie, échelle 3 et 11e échelon fin de carrière) actuellement à 367 majoré.

Voyage au Vietnam du 17 mars au 5 avril 2018

Au cours d’un voyage touristique et solidaire ème

fêtez le _20 anniversaire_ de la création du Village de l’Amitié à Van Canh.

Le programme définitif et le prix sont en cours d’étude

Renseignements au 06 82 12 29 69 LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017 - 23


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

L’ARAC a cent ans Cent ans de combats pour la Paix, l’antifacisme, la dignité humaine

1917 2017

POUR UNE FRANCE REPUBLICAINE DEMOCRATIQUE ET SOUVERAINE

De ces soldats est née l’ARAC

Avec le centenaire, réalisons des centaines d’adhésions Avec la préparation du premier centenaire de l’ARAC, nous avons le moyen de créer les conditions de la venue d’hommes et de femmes attachés aux valeurs de la République que nous voulons défendre et mettre au cœur des enjeux de notre époque. La construction du congrès dans les sections locales et comités départementaux doit permettre de réaliser un renforcement marquant dans une période où les idéaux de la Nation sont menacés. Notre ARAC afin de poursuivre son chemin, doit se renforcer comme avec des forces nouvelles. Ils sont nombreux ceux qui s’interrogent, ceux qui sont prêts à s’engager pour que notre pays, fort de son histoire préserve les avancées démocratiques de 1789 et les avancées sociales de 1945. Les résultats qui nous reviennent dans les départements nous montrent que c’est possible. Un exemple à Méry S/Oise, le nouveau président vient de réaliser 10 adhésions grâce à ses connaissances. Cet effort, cette ambition nous pouvons partout l’avoir pour contribuer au nécessaire renforcement pour une ARAC qui poursuit les choix de ses fondateurs. En 2017, fixons-nous l’objectif de 400 adhésions. Jacques Verrier

Montceau les Mines (71) Lucien MARION, adhérent de l'ARAC, Chevalier de la Légion d'Honneur C'est à l'aube de ses 90 ans que notre camarade a reçu cette distinction que ses amis avaient demandée depuis longtemps. En effet, Lucien MARION fut à 17 ans et demi le plus jeune médaillé militaire de la seconde guerre mondiale Il fut cité à l'ordre de l'Armée avec attribution de la Croix de Guerre avec Palme, décoré de la Médaille Militaire, de la Croix du combattant volontaire avec barrette « guerre 1939/1945 ». La cérémonie s'est déroulée dans la salle

emblématique du Syndicat des Mineurs avec la présence de nombreux élus, des dirigeants départementaux de l’ARAC et de l'ANACR, et autres associations d'anciens combattants et du ministre de l'industrie. C'est André Quincy, maire honoraire de Blanzy qui a agrafé la Légion d'Honneur au revers de Lucien MARION, félicité ensuite par Didier Mathus, ancien maire de Montceau les Mines, Marie-Claude Jarrot, maire actuelle, Raymond Rey et Jean Gaumet,

du bureau départemental de l'ARAC, Simone Mariotte, présidente départementale de l'ANACR ainsi que par de nombreux amis, anciens combattants et syndicalistes.

Savoie (73) Le président et le secrétaire du Comité de Savoie de l’ARAC nous informent qu’un article impliquant notre Association est paru le 12 avril dans le journal local, annonçant la fusion de l’ARAC de Saint-Béron avec le Souvenir français. Information fausse. Nous avons appris que cette réunion avait été organisée par le maire de Saint-Béron, M. Alain Perrot et le responsable départemental du souvenir français Jean-Noël Papillon, sans accord, ni consultation de l’ARAC.

Déclaration du Comité Départemental de Savoie Le comité Départemental de l'ARAC et son président ont été très surpris et étonnés de constater qu'une assemblée générale dite de l'ARAC avait été organisée en son nom et sans une quelconque demande et entente préalable à la mairie de Saint-Béron. La participation unilatérale de la seule Association du Souvenir Français et notamment de son Président qui depuis sa prise de fonction ignore totalement l'existence du Comité Départemental de l'ARAC ne nous surprend pas. Il appartient à l'ARAC et à elle seule de supprimer ou transférer ses sections locales. En l’occurrence la Section de Saint-Béron avait été supprimée en 2009 et nos adhérents avaient été informés et gérés par le secrétariat du Comité Départemental, Nous adressons ce dossier à notre Association Nationale pour suite à donner. Le Président Antoine MUZET 24 - LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Rivesaltes (66) 80 adhérents et militants au repas de l’ARAC, FNACA La section de Rivesaltes a tiré un bon bilan de l’année 2016, commémorations patriotiques et les réalisations, aidée en cela par des rassemblements solidaires à l’image du repas organisé par la section le 30 janvier regroupant 80 adhérents et militants de l’ARAC,

FNACA, les Amis du Maquis Henri Barbusse. Vincent Joffre a été élu président d’honneur suivit de la remise de la médaille nationale de l’ARAC par Madeleine Forte du comité départemental pour présence, sa fidélité depuis de nombreuses années à l’association.

Les Ulis (91) Assemblée générale et remise de l’ORMCM L’assemblée générale des Ulis s’est tenue le 22 avril en la LCR de Courdimanche, sous la direction du président Gérard Brunet et en présence d’André Fillère, président honoraire fondateur. Les rapports d’activité et financier ont été adoptés à l’unanimité et le bureau sortant a été reconduit. Après les salutations des deux conseillers municipaux (dont l’un est membre de l’ARAC). André Fillère brossa la situation et

les activités à venir, notamment dans le cadre du 100ème anniversaire de l’ARAC et du congrès départemental des 14 et 15 octobre prochain à Savigny-sur-Orge. Puis André Fillère remit la médaille d’argent de l’Office Républicain des Mérites Civiques et Militaires (ORMCM) à Jacques Parmentier – ACATM, ancien président de l’ARAC des Ulis. Il rappela tout d’abord l’historique de la création de cette distinction pri-

vée, ses valeurs républicaines et souligna les mérites du récipiendaire dont la vie fut consacrée à aider les autres dans de multiples domaines (Foyer Sonacotra, alphabétisation, enseignement du français en Espagne, au Cameroun) en bénévolat. Après les félicitations d’usage, le pot de l’amitié clôtura cette assemblée tenue à la veille du 1er tour de l’élection présidentielle, d’où de nombreux excusés.

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LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

ARAC 03 en voyage en SAVOIE

Le voyage du Comité ARAC de l’Allier a eu cette année pour destination la Savoie. Parmi le programme des visites Le Grand Bornand, Annecy, Genève, etc. les voyageurs ont été particulièrement émus par la découverte du plateau des Glières où du 31 janvier au 26 mars 1944, plus de 460 hommes se regroupèrent pour réceptionner les armes attendues par les maquis. Durant ces deus mois 149 résistants payèrent de leur vie, abattus par la milice et la Wehrmacht. 105 d’entre eux sont inhumés à la Nécropole Nationale des Glières sur le site de Morette. Les responsables de l’ARAC ont voulu leur rendre hommage en déposant une gerbe au pied de la stèle.

Loiret (45) Sur invitation de la section PCF d’Amilly-Villemandeur-Chalette-Montargis, le comité départemental du LOIRET de l’ARAC a participé avec la section ARAC Montargis à la cérémonie à la mémoire d’HENRI CHAINTREAU fusillé par les nazis le 30 AVRIL 1942 et EMILE COUSIN mort en déportation à BUCHENWALD.

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Commentry (03) Etoile de Bronze de l’ORMC à André Roux La cravate avec étoile de Bronze de l’ORMC est venue récompenser la longue carrière d’André ROUX ancien receveur des PTT et maire de Chamblet. Mon cher Dédé, tu es né le 27 juillet 1936, tu es un pur cru du Front Populaire. Cette particularité te convient très bien car tu n’as jamais renié tes convictions et tes idées progressistes » a déclaré Christian BERTRAND, secrétaire départemental de l’ARAC en présence d’amis et de membres de la famille du récipiendaire. André a été incorporé en Algérie en 1956, dans un régiment de matériel à MOULAY ISMAËL à la 751e Compagnie. Il sera libéré le 13 Décembre 1958. De retour dans la vie civile, il entre aux PTT débutant comme facteur, puis receveur, pour terminer contrôleur divisionnaire. Parallèlement, il a eu un engagement d’élu municipal à Chamblet de 1977 à 2001. (Conseiller adjoint et trois mandats de maire).

Avec une activité syndicale au sein de la CGT PTT où il s’investira notamment dans le social. Il est membre de la section ARAC de Commentry depuis près de 50 ans et siège au comité départemental. L’étoile de bronze lui a été remise par son Président de Section Pierre Combémorelle, en présence de Michel Tabourot, président départemental et René Merle, ancien secrétaire départemental.

Saint-Pourçain (03) Affront à l’égard de notre camarade René MERLE lors de la commémoration du 19 mars Depuis l’officialisation de la commémoration du 19 mars 1962, la municipalité de Saint-Pourçain-sur-Sioule se réserve le droit d’en assurer l’organisation. Tous les ans, l’ordre du jour n° 11 du Général AILLERET est lu à la stèle des AFN par un camarade de l’ARAC. Or, cette année, au moment où notre camarade René MERLE, ancien secrétaire départemental de l’ARAC, s’est présenté pour la lecture, il s’est vu rejeté par l’agent de la police municipale chargé du protocole, sans aucun doute avec des directives de la Mairie. Cet affront a été très mal perçu par les camarades de l’ARAC et de l’ANACR qui, sitôt la cérémonie terminée ont refusé de se rendre au vin d’honneur offert par la Mairie. Le directeur de l’ONAC a été informé de cet incident et, à sa demande, une

lettre commune ARAC-ANACR a été adressée au Préfet de l’ALLIER.


VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Lancement des travaux du Mémorial aux soldats morts pour la France en OPEX Le mardi 18 avril 2017 ont été lancés – par M. Hollande – les travaux du Mémorial OPEX dans le Parc André Citroën, Jardin Eugénie Djendi à Paris.

femme – d’un cercueil… inexistant. Le vide ainsi créé étant, dans l’esprit de l’artiste, celui du combattant disparu devenant ainsi emblématique du deuil des familles.

Trente à quarante drapeaux étaient présents ainsi qu’une assistante assez réduite, parmi laquelle André Fillère représentant notre Association, invité par le Président de la République. Le Mémorial, œuvre de Stéphane Vigny, sera inauguré en 2018 et présentera sur ses abords les noms de quelques 600 morts pour la France en OPEX. Le Monument par lui-même reproduira une scène fortement évocatrice : le portage par six militaires – dont une

Gironde (33) Assemblée Générale 12 avril 2017 Nombreux étaient les adhérents à s’être déplacés pour débattre des thèmes à l’ordre du jour, avec la participation de Jacques VERRIER secrétaire National : L’Arac a 100 ans : ces valeurs sontelles pertinentes encore aujourd’hui, Notre 56e Congrès de novembre à Créteil, c’est notre participation au débat national sur l’avenir de notre pays, Le débat a montré que l’ARAC a donc de l’avenir et que celui-ci passe, du moins en Gironde par des décisions, des initiatives et des actions : Décisions : 1/ construction d’un colloque fin oc-

tobre sur « Quelles entreprises, quelles industries de défense et non pas d’attaque, nous faut-il pour assurer notre DEFENSE NATIONALE SOUVERAINE, le désarmement et la Paix ? 2/ création d’une nouvelle section sur Bordeaux et une partie de sa banlieue, 3/ campagne d’adhésion et de renforcement, 4/ création d’un Bulletin de liaison ARAC-33 Conclue par un grand moment d’émotion lors de la remise par J.VERRIER, avec le bureau départemental de l’Arac-33 à nos deux valeureux camarades, fidèles d’entre les fidèles André LALANDE et Pierre NABION, qui est centenaire lui-aussi, de la « Médaille du Centenaire » ORMCM, étoile bronze pour André et Argent pour Pierre. Un grand merci à eux pour cette leçon de courage et de fidélité à l’ARAC. Régis Saphores

8 mai : Légion d’honneur A Sainte-Geneviève-desBois (91) A l’issue de la cérémonie commémorative de la victoire du 8 mai 1945 sur le nazisme – cérémonie très suivie par une population nombreuse dont une forte présence de jeunes qui chantèrent le Chant des Partisans, le Chant des Marais et la Marseillaise – André Fillère – officier de la Légion d’Honneur (Président honoraire de l’ARAC 91) remit la Croix du Chevalier de la Légion d’Honneur à Christian Turpin, membre de l’ARAC. Christian, né en 1930 à Paris 13e est entré dans la Résistance à l’âge de 13 ans en tant qu’agent de liaison. Nommé sur proposition du Ministre de la Défense M. Jean-Yves Le Drian, Christian – qui fut porte-drapeau de l’ARAC – était entouré de nombreux membres de sa famille pour réaffirmer sa fidélité à la France, à ses camarades et à l’ARAC.

Var (83) Temps fort après la cérémonie commémorative du 8 mai à Gonfaron. Devant l’exposition 14 18, il y avait beaucoup de monde pour écouter l’intervention du secrétaire départemental de l’ARAC parler de la Bataille du chemin des dames en lisant des extraits des récits de son père en avril– mai 1917 et rappelant en même temps le centenaire de notre association, sa pérennité et son engagement de guerre à la guerre dans un monde de paix. Etaient présents M. le maire et les autres conseillers municipaux ainsi que la population de Gonfaron, soucieuse du devoir de Mémoire. Gérard Vallèe LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017 - 27


LE RÉVEIL VIE DE L’ARAC

Vietnam

Angoulême (16)

Soirée festive le 24 mars 2017 à la maison pour tous Gérard Philipe de Villejuif, autour d'un repas vietnamien en solidarité avec le Village de l'Amitié de Van Canh (dans la banlieue de Hanoi). Ce village va fêter le vingtième anniversaire de sa création en mars 2018 Lors de son allocution la présidente du Comité de Villejuif du Village de l’Amitié a rappelé l'importance de ce Village qui prend soin de 120 enfants et de 20 vétérans qui ont subi et subissent encore, après 40 ans les conséquences de la dioxine contenue dans l’agent orange que l’armée américaine a déversé sur le Vietnam entre 1961 et 1971. L’occasion de réaffirmer notre soutien total à Mme Tran To Nga franco vietnamienne qui a assigné 26 sociétés pétrochimiques dont les géants Monsanto et Dow Chemical auprès du tribunal de grande instance d'Evry, en réparation des préjudices qu’elle a subis du fait de

L’ARAC et ses porte-drapeaux le 8 mai 2017 devant la stèle Gontran Labregère pour le 72e anniversaire de la capitulation hitlérienne étaient réunis avec les enfants des écoles, les autorités pour célébrer l’anniversaire du 8 mai 1945. Après les dépôts de gerbes et les fleurs par les enfants, lecture du message de l’UFAC par quatre élèves. Mme Colas, secrétaire départementale a lu la lettre de Gontran Labregère à sa mère avant d’être fusillé. Remerciement des autorités aux portedrapeaux.

l’agent orange. A l’issue de ce procès, une condamnation des firmes chimiques serait un symbole fort pour toutes les victimes vietnamiennes de l’agent orange afin qu’elles obtiennent une juste réparation et que ce massacre chimique soit enfin reconnu. Une tombola a eu lieu et c'est France Renard qui a eu le plaisir de remporter le beau panier garni. La soirée se termine il faut penser à ranger la fête, mais chacun, heureux, se donne rendez-vous pour l'année prochaine.

8 mai 2017 stèle Goutran Labragère.

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VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Maizy (02)

Brest (29) L’ARAC, bientôt 100 ans, et toujours le combat pour la paix

Samedi 13 mai, au cimetière, cérémonie pour la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple. Fort et émouvant rassemblement à l’initiative de la « libre pensée », qui avait délégué l’un de ses dirigeants nationaux : David Gozlan, secrétaire général. Philippe Pesant, président de la section ARAC Montescourt-Lizerolles s’est exprimé au nom de la direction nationale de l’ARAC et a rappelé notre exigence imprescriptible de réhabilitation pour ces fusillés pour l’exemple.

Manif anti F-haine aux Ulis (91) Le 5 mai, le PCF des Ulis a invité toutes les personnes et toutes les forces voulant s’opposer au F-Haine, à son racisme, ses visées d’extrême-droite, etc, à venir s’exprimer place de la Liberté, de 17 h à 19 h. L’ARAC Essonne et la section des Ulis ont répondu naturellement à cet appel. Denise Henri et Michel Monnerot (dirigeants départementaux), Gérard Brunet (Président de la section) et André Fillère sont venus participer et distribuer la déclaration nationale de l’ARAC – « La République est en danger » - tirée en tract. Et André Fillère, dont c’était les 81 ans ce jour-là, a fêté son anniversaire en expliquant au micro – au nom de l’ARAC – pourquoi les ACVG républicains appellent à faire barrage au F-haine et pourquoi, dès le 9 mai, ils participeront aux luttes contre Macron et sa politique antisociale, car « les intérêts des ACVG sont indissociables et dépendent de la satisfaction de l’ensemble du peuple français. »

Pour la première fois, l'Association républicaine des combattants (Arac) a tenu son assemblée départementale à Bellevue, samedi. Étaient présents Raphaël Vahé président national, Claude Bellec, Marc Coatanéa et Eric Guellec, conseillers municipaux. Le président départemental Romaric Leduc a présenté le rapport d'activité et l'analyse de la situation actuelle.

Deux centenaires « 2017 marquera aussi la commémoration du centenaire de la Grande Guerre et l'arrivée de l'armée américaine à Brest, avec le camp à Pontanézen où nous devons tenir toute notre place », explique le président qui poursuit, « 2017 c'est également le 100e anniversaire de la création de l'Arac. Nous devons nous renforcer. Faire une grande année c'est préparer

l'avenir, c'est faire en sorte que notre rôle soit plus fort pour notre association qui n'est pas décidée à éteindre les lumières et à baisser les bras ». La situation en France et dans le monde inquiète fortement les participants (es). Montée du populisme et du fascisme, situation guerrière dans le monde à laquelle participe notre pays. La principale raison d'être de l'Arac, en 2017 comme en 1917, est le combat contre les causes des guerres. L'association est convaincue qu'un monde pacifique, solidaire et fraternel est possible. Elle exige que les conflits soient réglés diplomatiquement sous l'égide de l'ONU, et espère que le nouveau secrétaire général de l'ONU s'engagera résolument pour la paix. Le Président national Raphaël Vahé et le plus ancien porte-drapeau Jean Moal ont remis l’insigne porte-drapeau à Louis Launay et Claude Juillère.

Millas (66) Maquis Henri Barbusse, Adrien Vidal dernier survivant était présent Les Cheminots retraités sur le chemin de la mémoire Lundi 3 avril, 50 randonneurs se sont élancés… tout doucement du monument du maquis Col de la Bataille au mas Pleus berceau du maquis Henri Barbusse, accompagnés par des membres des deux associations : ARAC et Amis qui ont commenté le départ de l’aventure combattante contre l’occupant nazi, des panneaux pédagogiques fixés récemment sur le parcours donnent du

détail sur cette première tranche du maquis itinérant autour du Canigou. Au cours de la randonnée Adrien Vidal dernier survivant du maquis, compagnon des frères Panchot nous a rejoints, nous saluant et exprimant son appréciation de cette initiative, le groupe lui a souhaité un bon anniversaire, Adrien accomplissant 96 ans le même jour du 3 avril.

Ils se sont tous réunis dans la cour centrale autour d'Adrien Vidal, dernier survivant du Maquis Henri Barbusse. LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017 - 29



VIE DE L’ARAC LE RÉVEIL

Jacques Le Dauphin est décédé Jacques Le Dauphin est né en 1935. Jeune signataire de l’Appel de Stockholm à 15 ans, il milite essentiellement au parti communiste. Elu au Conseil national du Mouvement de la paix au congrès d’Issy-les-Moulineaux en 1962, il devient en 1965, secrétaire départemental des Hauts-de-Seine du Mouvement de la paix et membre du bureau national. En 1977, il est élu maire de la ville de Châtillon, conseiller général et régional et accède à la responsabilité de secrétaire national de l’ANECR (Association nationale des Elus Communistes et Républicains). Il est ensuite sollicité pour reprendre des responsabilités au Mouvement de la paix et est élu en novembre 1983 au Secrétariat national dans lequel il siège jusqu’en 1994… Il fut une des chevilles ouvrières en 1989 de la première grande manifestation au plateau d’Albion contre les missiles nucléaires, puis l’année suivante, du rassemblement à Suippes contre les euromissiles. Attaché à la réflexion théorique, il crée les « Cahiers » du Mouvement de la paix, joue un rôle actif dans la création de l’IDRP (Institut de Document et de Recherches sur la Paix) et dans le dépôt des archives du Conseil national du Mouvement de la paix aux Archives départementales de Bobigny (93). Pendant les vingt dernières années de sa vie, il a fait des « Cahiers de l’IDRP », un lieu recherché de réflexions internationales, en sollicitant des collaborations très diverses. Lui-même était devenu notamment un spécialiste incontesté de l’OTAN et de la sécurité en Europe. Il contribuait ainsi à stimuler et diversifier les approfondissements nécessaires de l’ARAC à laquelle il avait adhéré, en matière de défense nationale, de nucléaire militaire, de conscription, du rôle et de la place de l’ONU dans la recherche de paix durable dans les conflits contemporains. Il collaborait aussi très activement au Réveil des Combattants. Jacques Le Dauphin laisse le souvenir à ses amis et camarades d’un compagnon chaleureux, à la courtoisie remarquable. Militant d’une grande lucidité, liée à une modestie exemplaire, il fut un homme d’une grande fidélité à ses engagements de jeunesse. En même temps, il faisait preuve d’une capacité d’ouverture qui lui valait le respect d’un large cercle de correspondants et spécialités des relations internationales. Il est décédé le 2 mai 2017.

St-Etienne (42) Assemblée Générale du 8 avril 2017 Le Président L. Montagnon salue Mme Viallon adjointe au maire et Lucien Ravel Président de l’UDAC, ainsi que la mémoire de Roger Defours, trésorier départemental et Jacques Ferrer décédés. Les commémorations avec le dépôt de gerbe de l’ARAC pour le 19 mars. Il détaille ensuite le budget 2017 des ACVG en particulier l’amélioration de la retraite mais précise qu’un contentieux important subsiste. L. Montagnon rappelle aussi les droits notamment pour les veuves et le rôle de la Mutuelle. La trésorière Josette Defours remercie le maire pour la subvention qu’il nous maintient et pour l’aide aux transports qu’il accorde aux ACVG et veuves. Puis Roger Alirand et Auguste Malartre donnent le quitus à notre trésorière. Enfin le président évoque l’ARAC « citoyenne » avec les questions d’actualité : Les attentats islamistes, la sécurité en

Europe menacée, les écoutes et espionnages planétaires organisés par les USA, notre souveraineté nationale contestée par la commission européenne. La montée de l’extrême droite, la laïcité et la démocratie. En fin d’AG, le Président remet la médaille de l’ARAC et une rose pour ho-

norer nos aînées : Simone Sanguedolce, veuve de Joseph, résistant, déporté, maire honoraire de St-Etienne et Georgette Sommacal, veuve de Marcel, président honoraire de la section. Les médailles de Thérèse Magnier, Juliette Belet et Hélène Gonin qui sont excusées, seront remises ultérieurement.

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Après les attentats terroristes

« L’instinct de vie » L’urgentiste Patrick Pelloux a échappé par miracle à l’attentat du 7 janvier 2015 au journal « Charlie Hebdo », qui fit 12 morts – parmi lesquels les dessinateurs Cabu, Charb, Tignous, Honoré, Wolinski, la psychanalyste Elsa Cayat, les collaborateurs de rédaction Bernard Maris, Mustapha Ourrad, un invité Michel Renaud, un employé de maintenance Frédéric Boisseau, deux policiers Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet – et 11 blessés. Aujourd’hui, deux ans plus tard, partant de son cas personnel et de sa qualité de médecin, il tente d’aider par ce livre, les victimes de psychotraumatismes. « L’instinct de vie » est à la fois une plongée dans son propre traumatisme et un livre de médecin et de syndicaliste. Pour lui, « on n’oublie jamais » et il faut que des psychologues, des psychiatres formés agissent et aident à la reconstruction, car c’est là l’exercice même du service public : mettre les moyens en cas de catastrophes pour que les victimes soient bien aides. Pour lui, il est clair aujourd’hui que les victimes ont du mal à se faire prendre en charge et l’accès aux soins pour les enfants n’est pas assez bon. Donc, on ne peut pas continuer à restreindre les moyens ! Et de dénoncer les candidats à la présidentielle qui disent « nous allons devoir faire des économies ». C’est impossible leur répond-il !!!! Au contraire, ajoute-t-il, il faut – en cas d’attentat – que des colonnes d’extraction très rapides aillent chercher les victimes et les conduisent le plus rapidement possible au bloc opératoire. Et à ceux qui parlent de « modernité » : il répond que, à l’heure actuelle, c’est la coopération entre les systèmes, pas la concurrence. Et de dénoncer la guerre de mentalité, d’analyse, de personnes entre le RAID, la BRI, le GIGN. Il veut une rupture profonde avec le monde libéral, avec la pensée de droite qui passent leur temps à faire entrer les systèmes en concurrence. Il faut sauver les vivants et – en analyste médical et en praticien de terrain – il 32 - LE RÉVEIL - N° 834 - MAI 2017

explique le traumatisme, la sidération de cerveau, le syndrome du survivant, comprendre l’horreur pour mieux la déconstruire, le rôle de la bienveillance, la nécessité de ne rien lâcher, de bâtir des bulles et de faire du souvenir sur le souvenir. Il aborde, forcément, le traumatisme de guerre et évoque le rôle des services de santé des Armées, du général psychiatre Corq Et, justement parce que son livre est riche et doit être lu, on ne peut s’empêcher de regretter qu’un homme de cette valeur semble ignorer – ou en tout cas ne l’évoque pas – le sort des

Anciens Combattants en Afrique du Nord (1952-1962), leurs luttes de plus de 15 ans pour faire aboutir la reconnaissance du trauma blessure de guerre et l’échec de nos propositions pour un soin réel immédiat et dans le temps. C’est dire si demeure importante l’action de l’ARAC sur ces questions, afin que ses travaux rencontrent enfin l’attention de femmes et d’hommes aussi remarquables que Patrick Pelloux. « L’instinct de vie » - Patrick Pelloux – 15 € - Editions Cherche Midi – 23 rue du Cherche Midi – 75006 PARIS – Tel : 01.42.22.71.20.


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